18/02/2021
"Liberté plutôt que confinement."
Allemagne. Bade-Wurtemberg.
"Liberté plutôt que confinement."
22:24 | Lien permanent | Commentaires (0)
"La stratégie du Président du Conseil pour neutraliser Salvini."
Italie. Revue de presse.
Le vote de confiance obtenu hier au Sénat par le nouveau gouvernement Mario Draghi (262 voix pour, 40 contre et 2 abstentions). fait les gros titres des médias italiens. Le vote de confiance à la Chambre est prévu pour ce jeudi. Dans l'ensemble, les observateurs soulignent un ''discours politique rassembleur'' ayant obtenu un soutien très large parmi les sénateurs, malgré la « fracture » au sein du M5S : « Draghi : unis pour la reconstruction » (Corriere della Sera, Il Messaggero), « Une Italie pour nos enfants » (La Repubblica), « L'unité est un devoir » (La Stampa), « Unis pour la nouvelle reconstruction, nous sommes en guerre contre le virus » (Sole 24 Ore), « Le discours de Draghi » - Une majorité écrasante malgré la grogne (Il Fatto Quotidiano), « Allez Draghi » - Naissance d'un gouvernement libéral (Il Giornale), « La nouvelle Reconstruction » (Avvenire), « La formidable leçon du Professeur Draghi » (Il Foglio)
Les JT couvrent le vote de confiance obtenu hier au Sénat par le nouveau gouvernement Mario Draghi, le risque d’une scission au sein du M5S et l’alerte sur les variants de la Covid-19 ainsi que la possibilité d’ultérieures restrictions de déplacements.
ARTICLE, Corriere della Sera, de Massimo Franco « Un soutien parlementaire large mais les pièges ne manquent pas » : « Le nombre de voix au Parlement représentent un élément de force mais aussi une ambiguïté potentielle de la majorité qui est en train de se former autour de Draghi. Les polémiques entre les partis ont baissé et les applaudissements dans l’hémicycle ont salué un président du Conseil plus ‘’politique’’ que prévu. Les logiques du passé sont toujours bien enracinées et soulignent tous les pièges d’un parcours unitaire qu’il faut construire alors qu’un changement de rythme s’impose. Le commissaire Gentiloni et l’ancien président de la Commission, Romano Prodi, ont demandé ‘’un engagement extraordinaire car nous avons perdu beaucoup de temps précieux avec la dernière crise’’. Il est clair qu’à partir d'aujourd'hui, où la Chambre lui donnera sa confiance, le gouvernement Draghi devra corriger les erreurs commises jusque-là car l’épidémie Covid-19 n’est pas une parenthèse mais un moment plus long qui demande de se préparer au mieux à une phase inédite, comme l’a souligné le Président du Conseil. La clarté avec laquelle Draghi a revendiqué l'ancrage international de l’Italie fixe la vraie feuille de route : Union européenne et Etats-Unis, plus l’ONU. Tout en soulignant l’ ‘’irréversibilité de la monnaie commune’’ : un message destiné à la fois à la Ligue et aux autres secteurs de sa majorité, ainsi qu’aux Chancelleries qui voient en Draghi l’antidote aux souverainistes maintenant en difficulté. La priorité est de surmonter l’épidémie. Le gouvernement sait que sa crédibilité passe par ce qu’il parviendra à faire dans les trois prochains mois. La gestion des aides communautaires ira de pair, mais ce dossier sera plutôt géré sur le long terme. Il faut espérer maintenant qu’aucun parti ne sera irresponsable au point de chercher à bifurquer sur un chemin de traverse. On constate toutefois que le système est en train de se transformer de manière imprévisible et fébrile. »
ARTICLE, Sole 24 Ore, de L. Palmerini « La main tendue aux partis sur le calendrier et les réformes » : « L’aspect le plus délicat est celui du rapport avec les partis. C’est de là que Draghi devait éclaircir sa pensée et le type de ‘’troc’’ à proposer aux dirigeants politiques. La scène politique est effervescente et cela est visible. En rencontrant hier le ministre Giovannini, Salvini a voulu passer le message qu'il était bien là et qu’il n'était pas en train de se reposer. Tout comme la naissance de l’intergroupe parlementaire PD-M5S-LeU est une initiative politique qui montre que quelque chose bouge pendant que le sort du pays est confié à Draghi. Bref, les deux coalitions n’ont aucune intention d’aller ‘’à la tribune’’ et elles ont besoin de visibilité médiatique. Dans son discours, Draghi leur a tendu une main pour trouver un terrain d’entente sur les réformes et le Plan de Relance. Des réformes trop longtemps reportées et qui sont désormais urgentes pour la survie et la reconstruction du pays. ll est temps de jouer collectif, quitte à se séparer après. Sur la durée de son gouvernement, Draghi a dit ‘’ce ne sont pas les jours qui comptent mais la qualité des décisions et le courage des visions’’. Certains ont voulu y voir plusieurs significations : l’anticipation du rendez-vous prévu dans un an, l’élection du nouveau chef de l’Etat. Ou bien une façon de satisfaire les objectifs de Salvini sur la tenue d’élections dès le printemps. Il est vrai aussi que le gouvernement Ciampi a mis un an pour faire ses réformes. »
EDITORIAL, Il Sole 24 Ore , de Fabio Tamburini « Le courage de changer pour avoir un avenir » : « Il faut rappeler que Draghi ne s’est pas présenté comme candidat à Chigi mais a accepté une offre car elle était fortement voulue par Mattarella (et pas seulement par lui). Actuellement, le consensus dont il bénéficie est presque plébiscitaire, mais il devra également procéder à des réformes impopulaires et il est possible qu'il finisse par en payer le prix. Il est essentiel que le cordon de sécurité représenté par l’approbation des partis au gouvernement lui permette de passer le test. En particulier lorsque débutera, au début du mois d'août prochain, le ‘’semestre blanc’’ qui précède le vote du Parlement pour la présidence de la République, période pendant laquelle la dissolution de la Chambre et du Sénat ne sera plus possible. Le discours de Draghi souligne des priorités d'une importance fondamentale : l'attention à l'environnement ("nous voulons laisser une bonne planète, pas seulement une bonne monnaie"), les écoles et les jeunes (qui ne doivent plus être contraints "d'émigrer d'un pays qui trop souvent ne sait pas mesurer le mérite"), l'égalité des sexes ("l'écart des taux d'emploi en Italie reste parmi les plus élevés d'Europe : environ 18 points sur une moyenne européenne de 10% »). Draghi ne manque pas de compétence et de connaissance de la machine étatique pour des interventions en rupture totale et à contre-courant de l’existant. Bien sûr, il lui faudra du courage. Les conditions du succès sont là, à commencer par la vision des relations internationales, allant des États-Unis à l'Allemagne. Certes, pour mettre en œuvre les réformes prévues, de la fiscalité à l'administration publique en passant par la justice, il devra être encore plus téméraire. Espérons qu'il saura le faire afin de laisser aux jeunes, à nos enfants, comme il l'a dit hier, "un pays capable de réaliser leurs rêves".»
OPINION, La Repubblica, Tonia Mastrobuoni, « Du banquier au chef de gouvernement, avec du sentiment » : « Depuis des années, on le surnomme sans fondement l'homme de glace, qui ne perd jamais son sang-froid, qui ne porte jamais de manteau. On l’a décrit comme le super pragmatique, "l'Américain". Depuis des années, Draghi a su charmer les marchés avec quelques mots. Trois mots ont suffi pour sauver l'euro, tout autant pour décrire les qualités parfaites du serviteur de l'État : "Courage, humilité, connaissance ». Draghi a écrit le discours d'hier presque entièrement seul. Et il n'a rien laissé de côté. Pas même des sentiments, qui sont dangereux pour un banquier central, mais essentiels pour un homme politique qui doit maintenir l'unité dans un pays qui sort de l’épidémie du siècle. "Je n’ai jamais encore connu, a-t-il rappelé, un moment d'émotion aussi intense et de responsabilité aussi lourde". En termes d’émotion, Draghi en a donné beaucoup. Par exemple, lorsqu'il a déclaré - hérésie pour un banquier central - que les pays qui pouvaient se le permettre devraient dépenser. Ou lorsqu'il a récemment parlé de "bonnes" et "mauvaises" dettes. Ses phrases incisives mesurées, son souci des faits précis et ses paroles acérées ont depuis longtemps bouleversé les destinées de l'Europe. Lorsqu'il est arrivé à la Banque d'Italie, Draghi a enterré la tradition des banquiers centraux avec un langage obscur. Hier, il a enterré la tradition des premiers ministres distraits sur le changement climatique et les femmes. Par-dessus tout, Draghi a été très clair sur ce qu'il fallait faire. Lorsque nous rallumerons la lumière, a-t-il dit, l'Italie ne sera plus la même et tout ne pourra pas être sauvé. Mais en s'attaquant aux questions prioritaires, aux obsessions qu'il a toujours eues - inégalités, jeunesse, politiques pour la croissance - notre pays peut renaître sous un meilleur jour. »
COMMENTAIRE, La Repubblica, « Assez de réseaux sociaux : le nouveau style de communication façon Bankitalia d'Ansuini » par Roberto Mania : « Pas (ou presque) de réseaux sociaux, pas de groupes WhatsApp, pas de commentaires. Peu de mots, et toujours pour rappeler des faits. Comme hier, pratiquement dès le début de la session au Sénat, en envoyant aux journalistes accrédités le texte du discours du Premier ministre Mario Draghi. Le début - sotto voce - du nouveau style de communication voulu par l'ancien président de la BCE et confié à Paola Ansuini, sa nouvelle porte-parole, qui a fait sa carrière à la Banque d'Italie. Il y a donc des changements au Palazzo Chigi après la longue et controversée saison de Rocco Casalino, puissant porte-parole de Giuseppe Conte dans le premier gouvernement (jaune-vert) et dans le second (jaune-rouge). D'autre part, c'est Draghi lui-même qui a indiqué comment il voyait la communication de l'ensemble du gouvernement : ne parler que lorsqu'il y a quelque chose à dire. Et ce sera le cas. Au moins au Palais Chigi. Comme cela a toujours été le cas à la Banque centrale, comme dans les institutions européennes où l'on ne commente jamais les rumeurs et on n’en crée certainement pas. Avec Ansuini, on retrouve une femme (quatre enfants et une grande passion pour Bach) pour diriger la communication de la présidence du Conseil. Avant elle, il y eu Betty Olivi, porte-parole de Mario Monti. Elle est diplômée en sciences politiques de l'université Luiss, puis a passé le concours pour entrer au Palazzo Koch. Jusqu'en 2000, elle a été chef adjoint de la délégation de Bankitalia à Bruxelles. Puis est rentrée à Rome pour coordonner, en 2001, la campagne d'information pour l'introduction de la monnaie unique. Puis elle a connu le scandale de la tentative de prise de contrôle de la Banque Popolare de Lodi sur Antonveneta et l'implication du gouverneur de l'époque, Antonio Fazio. Draghi est arrivé à la Banque d'Italie pour relancer l'institution et sa crédibilité. Il choisit Paola Ansuini comme responsable de la communication. Le tandem continue. »
COULISSES, La Stampa, d’A. Barbera et I. Lombardo « La stratégie du Président du Conseil pour neutraliser Salvini » : « Au Sénat, Mario Draghi est revenu explicitement sur l’irréversibilité de l’euro, répondant directement à la provocation de Matteo Salvini, alors que Giorgetti était assis à sa droite. Pour Draghi, la Ligue n’a qu’une seule voix au sein de son gouvernement, et c’est celle, modérée, du nouveau ministre du développement économique. Au gouvernement, certains évoquent son intention d’affaiblir la figure de proue de la Ligue ainsi que sa composante la plus ‘’nordiste’’ afin de pousser le parti vers une droite plus modérée, proche du Parti populaire européen. Salvini, ainsi pris en tenaille entre Draghi et Giorgetti, encaisse sans rien dire mais les signaux d’un duel larvé sont déjà là : Salvini veut un vice-ministre de l’Intérieur issu de la Ligue et le thème des arrivées de migrants est encore tabou au sein du nouveau gouvernement. Au cours des prochaines semaines, la Ligue ne sera pas en mesure d’influencer la conduite du gouvernement, tout au plus de la lui compliquer. Mais ensuite, la propagande électorale reprendra sûrement le dessus. Hier, Draghi a nettement rompu avec les ambiguïtés de la Ligue en matière de politique étrangère, mais aussi avec celles des gouvernements Conte I et II. Il s’est défini atlantiste, pro-européen, ami de la France et de l’Allemagne, soulignant que ‘’la pandémie a révélé la nécessité de mieux structurer et renforcer avec eux un rapport stratégique et incontournable’’, accueillant à bras ouverts la nouvelle administration Biden, moins la Chine et la Russie. Sur la question, les temps semblent avoir bien changé depuis le gouvernement Conte I. »
ANALYSE, La Stampa, de M. Sorgi « Ce sont désormais les techniciens qui feront de la politique » : « Il n’y a plus aucun doute sur le fait que Draghi ne se considère pas comme un technicien et revendique plutôt son engagement politique. Hier, il a prononcé un discours comme on en n’entendait plus depuis longtemps à la Chambre, illustrant une perspective claire, allant bien au-delà de l’urgence actuelle. Mais Draghi a surtout fait comprendre qu’au sein de ce gouvernement, ce sont les techniciens qui feront de la politique et les politiques qui devront se comporter en techniciens. Ces derniers devront démontrer concrètement leur capacité à administrer et à mener à bien des projets, que le nouveau cœur de l’exécutif – ministères de l’économie, de la transition numérique, de la transition écologique - n’aura de cesse de mettre sur la table. C’est la réponse qu’a choisi d’apporter Draghi à la question qui divise les forces politiques depuis des mois - les objectifs et la gestion des fameux 209 milliards – tout en évitant de rentrer dans les polémiques. Concernant un changement de la bureaucratie, cela ne pourra passer pour lui que par un réel passage au numérique.»
COMMENTAIRE, La Repubblica, Stefano Folli, « Conte, l'alchimie et l'intergroupe » : « Personne ne recule sur son identité", a déclaré Mario Draghi au Sénat : "au contraire, ils font un pas en avant", a-t-il ajouté, faisant allusion à la nécessité pour les forces politiques de profiter de cette période de répit et d'unité pour se régénérer et redécouvrir leur relation avec la société, "avec les vrais problèmes des familles et des entreprises ». Que cela se produise est non seulement opportun, mais indispensable : il est clair que le tissu parlementaire sur lequel repose le gouvernement technico-politique est fragile. La stagnation des partis ne peut qu'aggraver la situation, tandis qu'un élan réformateur issu de l'effort conscient et conjoint de l'exécutif et des courants politiques - chacun avec sa propre sensibilité - peut renforcer les deux. Et ici, la citation de Cavour, un nom qui n'a pas été entendu au Parlement depuis des années, équivaut à une invitation à gravir la pente contre la résignation et le déclin. Au point de capter "l'esprit républicain", le même esprit qui a animé la renaissance de l'après-guerre et qui doit présider à une autre reconstruction. Nous verrons comment ces "identités" seront déclinées dans les temps à venir. Les groupes qui ont soutenu Giuseppe Conte jusqu'à il y a quelques jours : ce front Pd-5S-LeU a applaudi Draghi, mais non sans un certain maniérisme. Par rapport à un Premier ministre qui nous demande de réfléchir au contenu, c'est-à-dire aux choses à faire et aux idées à proposer, il y a une tendance inquiétante. En écho à Mattarella, Draghi présente un gouvernement qui échappe à "l'alchimie politique", mais le PD et les M5S (plus l'aile gauche de LeU) ont déjà répondu en créant un "intergroupe" au Sénat. Officiellement pour contrer le poids de la droite, mais il est difficile de ne pas voir l'ambiguïté de l'initiative. Le PD devra confirmer par les faits les intentions exprimées par Zingaretti tandis que le fossé avec le centralisme renzien se creuse. Le premier à saluer la naissance de l’intergroupe PD-5 étoiles- LeU a été l'avocat du peuple. Conte est toujours l'anti-Draghi, au-delà des courtoisies formelles, et a lié son avenir à l'accord stratégique Pd-5S-LeU : proposant ainsi l'héritage de son gouvernement comme base et ciment du nouveau bloc. La contradiction avec l'invitation de Draghi à la nouvelle dynamique de réforme est évidente. Mais il y a surtout - ou il y aura bientôt - une autre contradiction : celle entre le programme de Draghi, destiné à offrir des "sacrifices pour tous", et la recherche du consensus à tout prix typique de Conte ou en tout cas du front qui l'a soutenu. Ce n'est pas un hasard si les réformistes vivent cette affaire comme une défaite. »
TRIBUNE, La Repubblica, Giorgia Meloni, dirigeante de Fratelli d’Italia, ‘Nous sommes dans l'opposition parce que notre idée de l'Europe ne va pas de pair avec une démocratie réduite de moitié » : « Cher directeur, beaucoup ont fait de l'européisme la grande nouveauté sur laquelle le nouveau gouvernement est né, mais en réalité il aurait fallu parler plutôt d'adhésion à une certaine vision de l'Europe. Draghi lui-même, dans son discours programmatique, a exprimé très clairement sa vision : celle d'un transfert de souveraineté toujours plus important des États-nations vers l'Union européenne. Eh bien, nous avons une vision différente et cela ne fait pas de nous des ennemis de l'Europe. Au contraire. La famille des conservateurs européens, que j'ai l'honneur de présider, souhaite une Europe meilleure, capable de concentrer ses efforts sur certaines questions importantes où elle peut réellement apporter une valeur ajoutée, plutôt que de demander de plus en plus de pouvoirs sans même savoir, souvent, comment les exercer. Prenons le dernier exemple de la lutte contre les pandémies : est-il logique que l'UE omniprésente ne dispose pas d'une stratégie unique, même en matière de santé ou de confinement ? Même question dans d’autres domaines, de la politique étrangère à la défense, en passant par la recherche. Après tout, et c'est là le nœud politique, la vision confédérale de l'Europe qui nous inspire a toujours eu une citoyenneté pleine et entière dans le débat européen : depuis les pères fondateurs qui ont construit l'Europe sur la devise "unis dans la diversité" jusqu'à l'Europe des nations de De Gaulle. Ce n'est que ces dernières années que le discours dominant a mélangé européisme et super-État européen. Une équation que nous rejetons au nom de ce que Roger Scruton, un géant de la pensée conservatrice décédé il y a un an, définissait comme la "vraie Europe". L'européisme risque donc de devenir une feuille de vigne derrière laquelle se cache une opération, celle du gouvernement Draghi, constitutionnellement légitime mais politiquement inégalée en Europe et peut-être dans le monde démocratique. Oui, parce qu'aucun autre pays européen n'est dirigé par un Premier ministre qui n'a pas obtenu, directement ou indirectement, un mandat au cours d'élections politiques. Le modèle confédéral et la légitimité populaire sont deux prérogatives des mouvements conservateurs, c'est pourquoi, parmi les 44 partis membres des conservateurs européens, il n'y en a pas un seul qui gouverne avec la gauche fédéraliste et mondialiste. Un gouvernement de techniciens n'est qu'une anomalie italienne - comme l'a même souligné The Economist il y a quelques jours - car normalement, dans les démocraties, le recours aux urnes est considéré comme le moment le plus fort et non comme une tentative de coup d'État. Et parce que, comme l'a bien expliqué Massimo Cacciari, si dans les moments difficiles la politique ne trouve pas la force d'assumer ses responsabilités, les citoyens finiront par penser qu'on peut s'en passer. Tout aussi incompréhensible est l'argument selon lequel le choix de Fratelli d'Italia pour assurer une opposition serait irresponsable et contraire aux intérêts de la nation. C'est même plutôt le contraire, étant donné que sans opposition, il ne peut y avoir de démocratie. De notre point de vue, il ne s'agit donc ni d'être pour ou contre Draghi - une personnalité certainement respectable - ni d'être pour ou contre l'Europe, sur la construction future de laquelle il est légitime d'avoir des opinions différentes. Plus simplement, il s'agit de ne pas se résigner à l'idée que la démocratie italienne est une démocratie réduite de moitié, dans laquelle le vote des citoyens compte de moins en moins et où, lorsque les choses se compliquent, quelqu'un est parachuté pour essayer de faire ce que les personnes choisies par le peuple ne seraient certainement pas capables de faire. Cette version, qui fait de l'Italie une nation arriérée et non l’avant-garde comme vous voulez le dire, les Fratelli d'Italia ne l’accepteront jamais ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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17/02/2021
"Élections communales 2021. Viens avec nous !"
Italie. Sardaigne.
"Élections communales 2021. Viens avec nous !"
22:46 | Lien permanent | Commentaires (0)
Véhicule du Forum voor Democratie.
Pays-Bas.
"Choisissez la liberté. Le 17 mars."
21:02 | Lien permanent | Commentaires (0)
"Draghi fait son discours au Sénat."
Italie. Revue de presse.
Le vote de confiance au Sénat ce mercredi sur le nouveau gouvernement Draghi, et les attentes quant au contenu du discours que le nouveau premier ministre prononce à cette occasion pour fixer la ligne et relancer l'économie, font les gros titres des médias italiens. « Le discours de Draghi et la ligne de conduite pour éviter les frictions au sein de la majorité» (Corriere della Sera), « Draghi annonce des aides ciblées pour les entreprises » (La Repubblica), « Draghi, voici comment nous reconstruirons l'Italie » (La Stampa), « Draghi fait son discours au Sénat » (Sole 24 Ore), « Accord entre le Pd et la Ligue pour proroger la suspension des licenciements jusqu'en juin » (Il Messaggero), « Un soutien pour Conte » - LeU, Pd et M5S se coordonnent pour maintenir la coalition en vie (Il Fatto Quotidiano)
PREMIER PLAN, La Stampa, de P. Russo « Les variants font grimper le taux de contaminations ; le ministère étudie un plan B et évoque un confinement le week-end » : « Le plan B du ministre de la Santé Roberto Speranza est déjà prêt : si le nombre de cas quotidiens continue d’augmenter, toutes les régions pourraient être placées en zone orange ou rouge durant les week-ends. L’obligation de porter des masques de type FFP2 pourrait également être introduite dans les lieux publics. Une ligne dure donc, pas facile à digérer pour la Ligue. En attendant, on surveille l’Ombrie de près, où les décès ne cessent d’augmenter, et on mise sur des mesures locales. En Lombardie, quatre communes ont été placées en confinement, mais aussi dans la province de Latina, non loin de Rome. Mais ce système est jugé insuffisant par les virologues, qui font de plus en plus pression sur le gouvernement pour que des mesures soient prises à l’échelle nationale contre la diffusion des nouveaux variants. Dans plusieurs régions en effet, les médecins alertent sur l’explosion de la part des variants dans les hôpitaux. »
ARTICLE, La Repubblica, T. Ciriaco « Draghi au Parlement. L'appel : tous les partis doivent faire un sacrifice » : « Le Premier ministre sera au Sénat aujourd'hui pour le vote de confiance : il évoquera l'initiative du Quirinal et demandera "l'unité" de toutes les forces au regard de la situation exceptionnelle. A l'extérieur du Palazzo Chigi, pas une âme ne bouge. A l'intérieur non plus. Mario Draghi écrit le discours avec lequel il s'adressera ce matin au Sénat pour demander la confiance dans son gouvernement. C'est un autre monde. Et ce monde alternatif implique de rares prises de position publiques. Il n'envisage pas l'utilisation des réseaux sociaux et promet de ne parler qu’à travers les réalisations du gouvernement. L'histoire des mois à venir nous dira si c'est la bonne voie. Certes, les forces politiques ne semblent pas rester inactives. Le centre-gauche ne reste pas immobile, formant un intergroupe pour défier la droite. Mais surtout, Matteo Salvini est agité. Tout le monde attend Draghi, dans l'hémicycle. Une certitude, au moins une, en découle : le Premier ministre retournera au Quirinal et rappellera à tous la mission qu'il a reçue dans les jours dramatiques de la crise. Draghi s'inscrira dans la continuité de la ligne européenne, celle incarnée par Angela Merkel, qui n'a pas hésité une minute à reconfiner pour lutter contre les variants. Et puis la crise économique, qui frappe fort. Alors place à quelques mots clés : "solidarité sociale", en mettant l'accent sur les citoyens qui souffrent dans cette phase. Engagement pour garantir l'avenir des jeunes. Et la capacité d'exploiter les ressources provenant de l'Europe. Le Next Generation EU est le miroir de l'Europe que le président du Conseil a à l'esprit. La preuve que l'intégration, la collaboration et l'attention portée à la croissance peuvent être le carburant du moteur de Bruxelles. »
ARTICLE, Corriere della Sera, de M. Franco « Une trêve pouvant imposer de privilégier l’intérêt national » : « Avec la participation de certains membres de l’exécutif, la confusion a refait surface avec la polémique sur la fermeture des stations de ski. Ce couac peut toutefois se reproduire chaque jour, à l’infini, et il serait alors mieux d’éviter cette approche. Dans cette perspective, la rencontre d’hier entre les anciens ennemis Zingaretti (PD) et Salvini (ligue) est un point positif. Il faut prendre acte que, devenus désormais des alliés, il sera nécessaire de signer une trêve au nom de l’intérêt national. Un premier sentiment de responsabilité, une graine à planter et à faire pousser, qu’il faut cultiver réciproquement. Il faut espérer que cette graine soit plantée également par le M5S. Il s’agit d’éclaircir les rapports au sein du M5S et d’oublier le sentiment de nostalgie à l’égard du gouvernement précédent, alimenté par un psychodrame qui exalte plus les narcissistes qu’il ne produit de vrais résultats. Tous doivent faire face à leurs propres contradictions, avec tout ce qu’ils ont pu dire à l’encontre des adversaires devenus entretemps des alliés. Rassembler des partis aux antipodes implique de prendre conscience qu’une phase totalement nouvelle est en train de s’ouvrir. Collaborer sous la menace de la pandémie et de la crise sociale dans laquelle se trouvent l’Italie et le reste de l’Occident représente un défi aux contours encore flous. Ce serait un acte suicidaire de penser pouvoir utiliser cette phase cruciale et incertaine pour obtenir des avantages électoraux. Cela apparaitrait comme irresponsable aux yeux d’une opinion publique qui s’attend à de la compétence, du partage et de la capacité à mettre en place des actes et des lois efficaces et incisives. Tout cela a manqué au gouvernement sortant. Il est probable qu’une période d’essai sera nécessaire. Ce qui compte, c’est la présence d’une vraie envie de trêve institutionnelle. Le gouvernement Conte 2 est tombé à cause de la devise du ‘’tout va bien’’. Ce serait impardonnable, maintenant, de se retrouver sur le terrain de la conflictualité alors que l’on est obligés d’avancer ensemble. Voici la première des ruptures sur laquelle s’engager.»
ARTICLE, Il Foglio, D. Mosseri « Mattiolo, conseiller diplomatique de Draghi, un maître de l’équilibrisme » : « Le nouveau Président du Conseil vient de nommer Luigi Mattiolo, l'ancien ambassadeur italien à Berlin, comme conseiller diplomatique. Qu'il s'agisse du Brexit, de la cohésion européenne, des réseaux énergétiques ou des relations avec la Russie ou avec l'autre côté de l'Atlantique, les cartes sont distribuées sous l'œil attentif de l'Allemagne. C’est à Berlin que les meilleurs diplomates sont envoyés. Entre le Président du Conseil et son conseiller, il faut aussi de la compréhension et de la confiance. Le coup de foudre entre les deux a dû se produire fin octobre 2019, lorsque Mattiolo a accompagné le président Sergio Mattarella à Francfort pour les adieux de “Super Mario’’ à la tête de la BCE. A l’instar de Draghi, l'ambassadeur Mattiolo a le don de la synthèse. Homme à la forte culture humaniste et d'une expérience peu commune en matière de relations internationales - il s'est vu confier des représentations diplomatiques délicates comme Tel Aviv (2008-2012) et Ankara (2015-2018) -, Mattiolo est en effet doué d'une grande éloquence, mais se garde bien de gaspiller ses mots. Il s’agit d’une personnalité très compétente, qui confirme l'importance accordée par le nouveau gouvernement à la scène internationale, avec les yeux grands ouverts et tournés vers les alliances transatlantiques. Ce nouveau conseiller diplomatique de Draghi "est un choix de premier ordre qui, je crois, pourrait vraiment convenir à la Farnesina : la structure ministérielle ne s'entend pas toujours bien avec le conseiller diplomatique du Palazzo Chigi". C'est l'avis du diplomate de longue date Marsili, qui souligne un aspect unique du jeune diplomate Mattiolo : c'est un professionnel "d'un grand équilibre". En d'autres termes, "il n'a pas d'ennemis ; en outre, il a un excellent caractère qui lui permettra d'établir de très bonnes relations avec ses autres collègues". Pas une qualité des moindres dans un gouvernement dirigé par un poids lourd mondial comme Mario Draghi, accompagné d'un ministre des affaires étrangères de moindre envergure internationale comme Luigi Di Maio. »
COULISSES, La Stampa, d’A. La Mattina « Salvini prend part à la fois à la lutte et au gouvernement ; il s’attaque à l’euro et parle avec le Parti démocrate » : « Matteo Salvini fait tout son possible pour être une voix influente au sein de ce gouvernement. Il multiplie les rencontres avec les députés, les présidents de régions, en passant par les associations et les chefs de partis, y compris Nicola Zingaretti. Les crises sont nombreuses, notamment sur le plan social, dans les entreprises. Or la bombe pourrait bien exploser entre les mains des deux ministres concernés : Andrea Orlando (PD) et Giancarlo Giorgetti (Ligue), il faut donc bien que l’ancien communiste et le leghista modéré travaillent main dans la main. ‘’Il faut enterrer la hache de guerre’’ déclare Salvini, mais il dérape l’instant d’après en plaisantant sur l’avenir de l’euro ‘’seule la mort est irréversible’’. Matteo Salvini défend par ailleurs son idée de ‘’chambre de compensation’’ vouée à compenser l’excédent de pouvoir des ministres techniques, qui auront entre leurs mains les fonds européens. La Ligue juge que les ministres ont été choisis de façon trop autonome par Mario Draghi, avec peu d’intervention du Quirinal et n’est pas totalement satisfaite. Enfin, Salvini est convaincu que lorsque la Ligue est au gouvernement, elle a davantage de poids qu’à l’opposition et peut montrer de quoi il est capable : si son parti parvient à sortir le pays de la crise maintenant, ‘’les électeurs lui en seront reconnaissants’’. Les calculs électoraux ne sont jamais loin. »
TRIBUNE, La Repubblica, de Nicola Zingaretti, président du parti démocrate «"Avec Draghi, pas de querelles. Mais la politique n'est pas terminée : nous sommes des alternatives à la Ligue"» : « L'Italie est entre de bonnes mains. Le gouvernement Draghi représente un grand pari. Le PD le soutiendra par son engagement et sa loyauté, par son contenu programmatique et par ses idéaux et valeurs. Draghi est une grande personnalité italienne, européenne et internationale. Il est respecté dans le monde politique, tout comme il est reconnu par les grandes forces économiques et entrepreneuriales du monde. (…). Le PD ne recule pas ; au contraire, nous mettrons toute notre énergie à faire en sorte que le nouveau gouvernement soit en mesure d'agir avec calme et efficacité. Nous sommes conscients que nous sommes une force réformiste fondamentale de la démocratie italienne, sur laquelle repose une grande partie du système politique, démocratique et institutionnel. Les priorités du PD ont été clairement identifiées. Arrêter la pandémie. Vacciner le plus grand nombre possible de citoyens. Créer du travail et donc dépenser rapidement et correctement les ressources européennes, en ouvrant une nouvelle saison d'investissement avec des projets opportuns et réalisables, axés sur des programmes qui garantissent la croissance et la qualité, dans un contexte de forte concurrence mondiale. Garantir des politiques actives de l'emploi, empêcher que la fin du gel des licenciements ne devienne une tragédie sociale ingérable. Promouvoir un plan pour l'emploi féminin. (…) Après sa défaite en 2018, le PD a été isolé, divisé et largement détesté par le public italien. Nous avons fait des pas en avant. Nous avons construit un système d'alliances. Nous avons été les protagonistes d'une expérience gouvernementale positive. Nous avons tout d'abord garanti une relation avec l'Europe. Nous avons imposé des principes d'égalité, de solidarité et d'intégration au milieu d'une terrible tempête sociale et économique sans précédent. Nous avons reconstruit une empathie avec les citoyens qui a conduit à une augmentation constante du soutien. »
ARTICLE, Corriere della Sera, de M. Guerzoni « Pd-M5S-LeU, un groupe et un programme communs ; ‘’C’est ainsi que l’on valorisera tout le travail accompli’’ déclare Conte » : « Giuseppe Conte n’abandonne pas la politique. Il est derrière le nouvel « intergroupe parlementaire » qui représentera le centre-gauche, notamment en vue des prochaines échéances électorales. Mais cette alliance entre les survivants du gouvernement Conte 2 reste à construire. Ils se définissent comme un soutien décisif à Draghi sur l’axe politique pro-européen ‘’qui aurait été plus faible autrement’’, comme le souligne Zingaretti. Ce dernier reconnait que le nouveau groupe doit beaucoup à Conte pourtant, au sein du PD, tous ne sont pas prêts à déplier le tapis rouge au passage de l’ancien Président du Conseil. Ils n’ont pas encore décidé non plus s’ils proposeront son nom pour occuper, à la Chambre, le siège laissé vacant par Pier Carlo Padoan. Certains conseillent d’ailleurs à Conte de se tenir à distance de la Chambre afin de préserver son image et le consensus qu’il suscite. Quoiqu’il en soit, le juriste reste en piste et fera entendre sa voix, proposant même de prendre la tête de la nouvelle alliance. Le message est clair : l’ancienne majorité garde un avantage numérique et Conte en demeure le point de référence. Un message qui s’adresse aussi à tous les membres du M5S qui songeraient à ne pas voter la confiance à Draghi. »
OPINION, La Repubblica, C. Maltese « L’oligarchie de la modernité » : « Le gouvernement Draghi n'est pas du tout un gouvernement technique. Qu'a été la politique ces dernières années ? Commençons par le Parti démocrate. L'écologie a été la dernière chose à laquelle ils ont pensé, ils ont fait très attention à ne pas en parler, comme s'il s'agissait d'un sujet stérile qui apporte des problèmes. Pour l'éducation, ils ont évité tout investissement sérieux, en infligeant des réformes incessantes qui ont entraîné notre système scolaire au plus bas en Europe. Un désastre. Le Mouvement 5 étoiles a prôné l'écologie en jouant sur le mot pour qu'il perde son sens. Il s'agit d'un gouvernement purement politique. Une démocratie moderne dans le moule espagnol et surtout allemand, où les Verts sont la force politique la plus brillante de l'avenir. Il faudra quelques années pour mener à bien la révolution contre l'ignorance et l'incapacité dans lesquelles la politique italienne était tombée, et personne ne doit avoir l'illusion que cette administration ne nous accompagnera que pendant quelques mois. L'année prochaine, Sergio Mattarella dira s’il est disponible pour un second mandat. Peut-être que, comme Giorgio Napolitano, il n’ira pas jusqu’au bout, mais il aura suffisamment de temps pour que Draghi termine sa mission. Et peut-être qu'à la fin de la législature, le climat politique sera transformé. Il est ridicule d'appeler ce gouvernement "Conte ter". Peu importe si nous nous retrouvons avec trois anciens ministres sans portefeuille de Forza Italia ou Luigi Di Maio aux Affaires étrangères. Lorsque nous aurons besoin de parler de choses sérieuses en Amérique ou en Europe, Mario Draghi nous représentera et dirigera l'orchestre. Le chef du gouvernement a satisfait les différentes parties avec des ministères collatéraux, mais l'équipe de 8 techniciens va gérer l'argent nécessaire pour faire redémarrer le pays. Et c'est précisément avec ce genre d'oligarchie que Mario Draghi a mené une opération politique très pointue. Ce dont l'Italie avait besoin, c'était d'un leader ayant une idée précise de la modernité et de la relance du pays, car les gens ont besoin quelqu’un leur permettant de s'améliorer et de se relever plus rapidement. Maintenant, ils l'ont. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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16/02/2021
" La nouvelle stratégie de Salvini pour conditionner Draghi."
Italie. Revue de presse.
La polémique autour de la fermeture des stations de ski décidée dimanche, et les première tensions au sein de la majorité, dans laquelle la Ligue critique déjà la méthode et le caractère tardif de l’annonce par le ministre de la Santé R. Speranza, font les gros titres des médias italiens : « Zones rouges pour freiner les variants» - Tensions au sein du gouvernement après la fermeture des stations de ski (Corriere della Sera), « La Ligue représente déjà un problème » - Salvini et Gravaglia critiquent les experts sanitaires du CTS et le ministre Speranza (La Repubblica), « Draghi ne suffit pas, querelle sur le confinement» (La Stampa), « Ski, premières frictions au sein du gouvernement » (Il Messaggero), «La guerre sur la santé» - Speranza est déjà critiqué (Il Fatto Quotidiano), « C’est déjà le bras-de-fer » - (Il Giornale).
COMMENTAIRE, Corriere della Sera, M. Franco « La recherche difficile d’un accord au Parlement » : « La crainte se renforce que l’implosion du M5S puisse devenir une source d’instabilité. S’il est probable que le nombre d’élus 5 Etoiles votant contre Draghi sera moins important que prévu, les mécontentements et le risque d’une scission au sein du Mouvement demeurent. Une tendance alimentée par un sentiment d’humiliation ressenti par certains face à la diminution de la présence des 5 Etoiles au gouvernement par rapport à avant. Du coup, la vraie inconnue pour Draghi sera de transformer l’hétérogénéité des alliés en un attelage vertueux. Et si les orthodoxes des 5 Etoiles devaient être plus nombreux que prévu, les voix extrémistes de l’opposition ne feront que mettre davantage en relief la composante modérée et européenne de la coalition Draghi. Ce dernier a reçu lundi soir le soutien de la Chancelière allemande, dont les propos traduisent le souhait de rétablir l’axe stratégique entre l’Italie et l’Allemagne. Ils traduisent aussi la synthèse des attentes de l’UE à l’égard du nouveau gouvernement, sur sa capacité à dépenser plus efficacement les aides qui arriveront de Bruxelles. C’est la consécration du choix fait par le chef de l’Etat Mattarella, ayant conduit à demander à Draghi de former une coalition inédite. Toutefois, cette coalition devra se stabiliser et trouver un équilibre. ».
ARTICLE, La Repubblica, de C. Lopapa « La nouvelle stratégie de Salvini pour conditionner Draghi » : «La nouvelle Ligue, celle qui s’oppose mais est aussi au gouvernement, tire ses premiers coups de façon féroce, passant d'une cible à l'autre. La dernière salve a été dirigée par le secrétaire du parti contre les sujets des transports et de la politique étrangère (gérée par d'autres partis). "Des files d'attente sur des kilomètres sur le col du Brenner, une vraie honte ; l'Autriche ainsi que l'Allemagne ne font entrer les camionneurs venant d'Italie qu'après un test négatif : faisons de même avec eux’’ Le leader de la Ligue avait commencé à lancer ses attaques le matin contre le ministre de la Santé R. Speranza et ses techniciens sur la décision de reporter l'ouverture imminente des pistes au 5 mars. Vendredi soir, alors que le gouvernement n'avait pas encore prêté serment au Quirinal, le sénateur léguiste avait déjà demandé que la ministre de l’Intérieur L. Lamorgese et R. Speranza changent de "braquet", notamment, pour ce qui concerne la première, sur l'immigration. "Matteo ne veut pas jouer les trouble-fêtes, ni corriger la ligne du gouvernement Draghi : il veut carrément la diriger, la conditionner", explique sous couvert d’anonymat l'un des hommes les plus proches du sénateur. Une stratégie très similaire à celle adoptée depuis l'automne 2018 avec le gouvernement jaune-vert. Dimanche soir, le leader de la Ligue a invité son ami Giancarlo et les deux autres ministres, Massimo Garavaglia et Erika Stefani, à dîner chez lui à Rome pour leur présenter sa stratégie et les appeler à la "lutte", aussi dans le gouvernement. En arrière-plan, il y a une crainte compréhensible. Le risque est réel pour Salvini de perdre le consensus à droite ayant permis d’unir le centre-droit. Des sondages privés révèlent que 10% de la base électorale désapprouverait le choix fait d’entrer au gouvernement ».
ARTICLE, Corriere della Sera, de V. Piccolillo « ‘’Je n’ai plus à attendre, je redeviens professeur’’, mais ce n’est pas une sortie de scène pour Conte » : « ‘’Mon futur immédiat se trouve à l’université de Florence’’ l’ancien Président du Conseil ne parle pas de politique et semble bien déterminé à reprendre sa chaire de droit privé. Pourtant, les paroles rassurantes à l’égard du M5S (‘’Je suis là et je serai toujours là’’) laissent présager que la carrière politique ne s’arrête pas complètement et le président de la Chambre Roberto Fico (M5S) a voulu y faire écho : ’’Nous avons parcouru beaucoup de chemin ensemble et je suis certain que nous continuerons’’. Ce n’est donc pas une sortie de scène définitive pour Conte. La popularité dont il jouit encore parmi les Italiens en fait encore une figure importante parmi des Cinq Etoiles en mal de consensus. Le fait qu’il ne fasse finalement pas partie du gouvernement Draghi le place hors de portée des critiques des puristes du Mouvement. Autant d’éléments qui en font une ressource précieuse, et pas seulement pour le M5S. En effet, la seule question politique sur laquelle Conte se laisse aller à un peu d’enthousiasme est celle d’une alliance entre M5S, Pd et LeU : ‘’Je crois beaucoup en ce projet et je continuerai à y contribuer selon les modalités que nous déterminerons ensemble’’. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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15/02/2021
Affiche de Thierry Baudet.
Pays-Bas.
23:37 | Lien permanent | Commentaires (0)
Frères d'Italie conduira une opposition patriotique.
Italie. La direction nationale de Frères d'Italie a approuvé à l'unanimité la proposition de sa dirigeante Giorgia Meloni de voter "Non" à la confiance au Gouvernement Draghi.
"Frères d'Italie décide à l'unanimité de voter "Non" au gouvernement Draghi. Le parti conduira une opposition patriotique."
22:30 | Lien permanent | Commentaires (0)
"Virus et emploi, les premières difficultés pour Draghi."
Italie. Revue de presse.
PREMIER PLAN, La Stampa, d’A. Barbera « Virus et emploi, les premières difficultés pour Draghi » : « Tout s’est accéléré ces dernières 48 heures et les mesures restrictives sont prolongées, en particulier la fermeture des stations de ski, en dépit de l’annonce faite il y a deux semaines prévoyant leur réouverture. Il ne pouvait en être autrement : c’est le premier grain de sable pour le nouveau gouvernement d’unité nationale. Roberto Speranza et Mario Draghi se sont appuyés sur les dernières données du comité technique et scientifique, selon lesquelles le variant anglais concernerait 17,8% des nouveaux cas. Celles-ci ont suscité la colère des représentants du secteur, des présidents de région et de la Ligue. Roberto Speranza plaide la prudence et souligne que partout ailleurs en Europe, les pistes sont bien fermées. Pour la nouvelle majorité, c’est le baptême du feu et Walter Ricciardi attise les flammes avec sa demande de confinement général. La Ligue veut déjà la tête de Ricciardi et de Domenico Arcuri ; Draghi devrait se prononcer sur le sort de ce dernier après son discours au Parlement. Le premier décret du gouvernement concerne 32 milliards d’aides au secteur du ski, réclamés par les ministres du développement économique et du tourisme -tous deux de la Ligue- mais les aides en question avaient déjà été prévues par Conte. La question des vaccins sera le premier point dans l’agenda de Draghi. Il saura se souvenir de l’exemple de la Grande-Bretagne, tant pour l’échec de sa gestion de l’épidémie que pour son efficacité dans la vaccination. Ces mêmes thèmes seront au centre de ses relations avec Salvini et la Ligue. On pense déjà à de grandes usines du Nord de l’Italie qui pourraient produire les vaccins de Pfizer et Moderna, mais il faudrait au moins six mois avant que de telles structures puissent voir le jour. Le tweet de Biden à l’intention de Mario Draghi est de bon augure : ‘’J’ai hâte de travailler avec vous’’. »
ARTICLE, La Repubblica, d’Ezio Mauro « A la recherche de la classe sociale du changement » : « La crise de gouvernement s'est jouée entièrement au sein de la communauté politique, sans se projeter sur la société et sans une articulation dans les intérêts, les demandes et les craintes de ceux qui sont directement confrontés aux défis urgents tels que de santé, l'économie et le travail. Plus qu'une mise sous tutelle, c'est une abdication de la classe politique, qui a remis - à l'exception de G. Meloni - ses voix à Draghi pour qu'il s’acquitte de ses obligations auprès de Bruxelles afin de percevoir les fonds du Plan de relance. La responsabilité individuelle des citoyens face à la menace du virus exige qu’il y ait, en échange, une prise de responsabilité publique. L'universalité de la contagion demande une réponse compétente et solidaire et non des incantations et des superstitions, tandis que la peur réelle chasse les peurs idéologiques dont l'extrémisme populiste s'est nourri. L'homme des élites devra faire attention à cette obsession permanente de la soi-disant élite de notre pays qui vise à s’auto-reconduire, symbole d'une société corporatiste, obligeant la classe dirigeante à mêler intérêts particuliers légitimes et intérêt général, c'est-à-dire à devenir cette classe politique que nous n'avons jamais eu. C'est un saut mortel pour Draghi, mais c'est aussi la seule façon de sortir de cet élitisme et de chercher à l'extérieur du palais cette "classe globale" ayant le souhait de maintenir l'Italie au sein de la la culture politique et institutionnelle européenne et la civilisation démocratique occidentale. Parce qu'après avoir frôlé le vide, l’Italie sait qu’après le gouvernement de salut national il n'y a plus rien »
SONDAGE, La Repubblica, d’Ilvo Diamanti « Draghi, l’antidote à la peur de l’isolement des Italiens » : « Mario Draghi, le leader ‘’financier’’ séduit avant tout parce qu’il est une réponse aux peurs générées par le « virus de l’isolement » vis-à-vis de l’Europe, alors même que la pandémie a creusé davantage le fossé. Presque 6 Italiens sur 10 pensent que le gouvernement Draghi pourra améliorer l’économie du pays et les 2/3 pensent qu’il renforcera les relations avec l’UE. Or, ces derniers jours, la confiance vis-à-vis de l’Union européenne est au plus haut depuis plus de dix ans, à 48%. Même l’électorat de Fratelli d’Italia est rassuré par la figure de Draghi pour les relations avec l’UE : 3 électeurs sur 4 le soutiennent. Cependant Giuseppe Conte jouit encore d’un large consensus : 65%, notamment pour ce qui est de la gestion de l’épidémie. Les électeurs du Parti démocrate et du M5S en particulier sont les moins convaincus sur le fait que le nouveau gouvernement puisse faire mieux que le précédent en matière de gestion de la pandémie. L’approbation exprimée à l’égard de l’ancien et du nouveau Président du Conseil concerne donc des domaines différents. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
17:53 | Lien permanent | Commentaires (0)
Interview de Thaïs d’Escufon de Génération identitaire par Lionel Baland.
France. Interview de Thaïs d’Escufon :
https://www.breizh-info.com/2021/02/15/158993/thais-descu...
Thaïs d’Escufon
15:25 | Lien permanent | Commentaires (0)
Les nationalistes de VOX entrent au Parlement de Catalogne avec 7,67 % et 11 élus.
Espagne. Catalogne. Les nationalistes de VOX entrent au Parlement de Catalogne avec 7,67 % et 11 élus :
00:01 | Lien permanent | Commentaires (0)
14/02/2021
Pays-Bas : les trois partis patriotiques donnés ensemble à 21 %.
Pays-Bas. Au sein du sondage Maurice de Hond de ce 14 février 2021, le parti libéral de droite VVD est donné à 23 %, le parti patriotique PVV à 16 %, les démocrates-chrétiens du CDA à 12 %, les travaillistes du PvdA à 9 %, les libéraux de gauche de D66 à 9 %, le SP - située à gauche de la gauche – à 6 %, les écologistes à 6 %, …
Les deux autres partis patriotiques sont donnés à 3 % pour le Forum voor Democratie et à 2 % pour JA21.
23:36 | Lien permanent | Commentaires (0)
La famille de Giorgia Meloni.
Italie. La famille de Giorgia Meloni, la dirigeante de Frères d'Italie :
22:25 | Lien permanent | Commentaires (0)
Affiche de Geert Wilders pour les législatives.
21:11 | Lien permanent | Commentaires (0)
"C'est l'amour pour l'Italie."
Italie.
Giorgia Meloni : "C'est l'amour pour l'Italie."
21:07 | Lien permanent | Commentaires (0)
13/02/2021
Les trois ministres de la Ligue.
Italie. Les trois ministres de la Ligue dans le nouveau gouvernement dirigé par Mario Draghi sont : Erika Stefani, Ministre pour le Handicap ; Massimo Garavaglia, Ministre pour la Coordination des initiatives dans le secteur du tourisme et Giancarlo Giorgetti, Ministre du Développement économique.
21:51 | Lien permanent | Commentaires (0)
"La droite courageuse."
Italie.
Giorgia Meloni : "La droite courageuse"
21:04 | Lien permanent | Commentaires (0)
Affiche de JA21 pour les législatives.
Pays-Bas.
Joost Eerdmans et Annabel Nanninga : "La réponse juste"
21:00 | Lien permanent | Commentaires (0)
Le parti libéral de droite VVD ne gouvernera pas avec les patriotes du Forum voor Democratie.
Pays-Bas. Le parti libéral de droite VVD ne gouvernera pas avec les patriotes du Forum voor Democratie à l’issue des élections législatives.
00:23 | Lien permanent | Commentaires (0)
Pays-Bas : le parti démocrate-chrétien ne gouvernera pas avec les patriotes.
Pays-Bas. Le parti démocrate-chrétien CDA ne gouvernera pas avec les patriotes du PVV de Geert Wilders ou du Forum voor Démocratie de Thierry Baudet à l’issue des élections législatives.
00:18 | Lien permanent | Commentaires (0)
Affiches du Forum voor Democratie pour les législatives.
Pays-Bas. Affiches du Forum voor Democratie de Thierry Baudet pour les législatives :
"Pas de couvre-feu"
00:05 | Lien permanent | Commentaires (0)
12/02/2021
La direction fédérale de l’AfD menace l'AfD de Brandebourg à propos de Kalbitz.
Allemagne. La direction fédérale de l’AfD menace l’AfD du Brandebourg de mesures disciplinaires si Andreas Kalbitz, exclu du parti, prend encore la parole lors de rassemblements de l’AfD du Brandebourg.
(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2020/08/27/le-...)
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"Le vote en ligne des adhérents du Mouvement Cinq Etoiles ayant approuvé hier soir le soutien à un nouveau gouvernement."
Italie. Revue de presse.
Le vote en ligne des adhérents du Mouvement Cinq Etoiles ayant approuvé hier soir le soutien à un nouveau gouvernement Draghi fait les gros titres des médias italiens. Les observateurs relèvent désormais la ''dernière ligne droite'' pour l'ancien président de la BCE, le nouveau gouvernement pouvant être proposé au président de la République d'ici lundi prochain, avant le passage devant les chambres mardi et mercredi : «Dernière ligne droite pour Draghi » - 59,3% des 5 Etoiles votent en faveur du nouvel exécutif (Corriere della Sera), « Le oui à Draghi divise le M5S» (La Repubblica), « La plateforme Rousseau décide de dire oui à Draghi, et Di Battista s'en va » (La Stampa, Sole 24 Ore), « Le gouvernement Draghi voit le jour » - Le Président du Conseil pourrait se rendre au Quirinal aujourd'hui et présenter ses ministres ce lundi (Il Messaggero), « La salade Rousseau» - Les 5 Etoiles divisés, 60 pour et 40 contre (Il Fatto Quotidiano), « Les 5 Etoiles implosent et exultent » - Di Battista s'en va (Il Giornale).
ARTICLE, La Repubblica, de T. Ciriaco « La liste des ministres sera prête d’ici samedi » : « Il ne reste plus que la liste officielle des ministres pour préparer la voie à Mario Draghi vers le Palais Chigi. Le silence qui entoure la formation de l'exécutif n'est rompu que par les luttes clandestines au sein des partis. Les contacts entre les dirigeants politiques et le Président du Conseil sont négociés par les ambassadeurs du Quirinal. En attendant, les dirigeants politiques envoient leur liste des aspirants ministres, sachant très bien que c'est l'ancien banquier central qui décidera avec Sergio Mattarella. Il le fera malgré la douloureuse compétition au sein du Pd, la désintégration du Mouvement et l'ambition frustrée de Matteo Salvini. Parmi les rares personnes consultées par Draghi, on trouve Roberto Fico. Il est difficile de croire qu'il a fait cela pour sonder une option qui circule également, c'est-à-dire l’implication du Président de la Chambre dans le gouvernement. Certes, la réunion a permis de faire le point sur la situation après le vote sur la plateforme Rousseau. Mais, à la veille des décisions finales, celui qui tremble le plus est Salvini. Le dirigeant léguiste, à vrai dire, continue de souffrir à l'idée de ne pas faire partie de l'exécutif, bien qu'il le nie : "Je ne me lève pas le matin en pensant à être ministre". Draghi, cependant, ne l'appellera pas dans l'équipe. Giancarlo Giorgetti, en revanche, aura plus de possibilités. L'exclusion de Salvini signifie également l'exclusion de Nicola Zingaretti, qui préfèrerait lui aussi devenir ministre. Hier, le PD a voté à l'unanimité pour soutenir le nouvel exécutif. Moins unanime, cependant, le climat interne en ce qui concerne les ministres potentiels.»
ARTICLE, La Stampa « La Transition écologique sur le modèle français, le super-ministère va fusionner l’Environnement et le Développement économique » : « L'idée n’est pas nouvelle, elle avait été évoquée par Enrico Giovannini dans un essai publié en 2018. Giovannini proposait de ‘’repenser la distribution des compétences des différents ministères sous la base du modèle du développement durable’’ en citant explicitement le choix fait par la France où ‘’le ministère de la Transition écologique et du défi démographique vont de la lutte contre le dérèglement climatique à la prévention des contaminations, de la protection du patrimoine naturel au dépeuplement des territoires’’. La formule finale, comme toutes les autres pour le gouvernement, c’est Draghi qui l’a en tête et il se garde bien, à ce stade, de la dévoiler. Le premier objectif de ce dicastère sera d’aligner notre Plan de Relance avec le ‘’Green Deal’’ européen qui vise à réduire, d’ici 2023, 55% des émissions de gaz de serre avec des programmes allant de l’agriculture durable à l’économie circulaire, des énergies renouvelables à hydrogène et la mobilité durable, de l’efficacité énergétique des immeubles au respect du territoire et des ressources hydriques. »
PREMIER PLAN, Il Messaggero, d’E. Pucci « Et le mouvement se scinde. Dans le projet des rebelles, un nouveau groupe souverainiste » : « A l’occasion de la consultation d’hier, la plateforme Rousseau a connu un record de participation. Si le oui à Draghi l’emporte avec près de 60% d’approbation au sein du Mouvement, la moitié des sénateurs Cinq Étoiles seraient prêts à refuser le nouvel exécutif. Vito Crimi avertit : ‘’Ceux qui s’opposeront seront exclus’’. En réalité, les frondeurs, de Lezzi à Cabras, se préparent déjà à la scission. L’idée est de former un groupe parlementaire souverainiste avant de constituer une formation anti-Draghi. Les regards se tournent vers Di Battista. Certaines réticences pourraient être apaisées si le Président du Conseil sortant entrait dans le nouveau gouvernement, et ces soutiens parmi les députés ne sont pas négligeables. Pour l’instant, les ministres Cinq Étoiles évoqués sont Di Maio et Patuanelli. Une autre figure pourrait être celle de Virginia Raggi. D’un côté, les ténors du Mouvement poussent un soupir de soulagement suite au succès de la plateforme et au retour de Grillo qui a assuré la médiation avec Draghi. Mais la fracture inquiète, et Grillo lui-même est la cible des critiques les plus sévères. »
ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Davide Casaleggio, président de la plateforme Rousseau et membre du Mouvement Cinq Etoiles, « Il ne sera pas simple de gouverner ; que Draghi défende les intérêts de l’Italie » : « ‘’Mon rôle est de permettre aux autres de s’exprimer, pas de promouvoir une position plutôt qu’une autre. De la consultation d’hier, il ressort que tous s’accordent autour du rôle central de Rousseau au sein du Mouvement. Elle a su indiquer la direction à prendre pour la suite, dans un moment délicat. Draghi doit désormais défendre les intérêts des Italiens, j’espère que ce gouvernement saura mettre en place des politiques d’expansion. J’ai de l’estime pour Alessandro Di Battista, le Mouvement a besoin de cette cohérence. Rousseau est un modèle de participation populaire qui est à la base du Mouvement. Notre plateforme suscite l’intérêt même à l’étranger’’. »
ENTRETIEN, Matteo Renzi, IL Sole 24 Ore, « Avec Draghi, la confiance revient, il faut donner la priorité aux investissements » : « Cette crise a aidé l’Italie à avoir un meilleur gouvernement. Nous n’avons jamais voulu de portefeuille ministériel, et on peut dire que la confiance a produit son effet : les entreprises valent déjà plus 10% à la bourse, et je suis fier et heureux pour mon pays. Salvini et moi nous sommes des adversaires politiques depuis vingt ans et nous continuerons de l’être. Son « tournant » européen est toutefois une bonne nouvelle pour l’Italie, mais s’il est tardif. Nous avons assisté en 2019 à la conversion de Conte à l’Europe et en 2020 à celle de Di Maio. Pendant les consultations, nous avons fait valoir certains points sur lesquels nous n’étions pas d’accord. Tout ce que Draghi a dit, de l’européisme à l’atlantisme, du choix de travailler sur les investissements et de changer d’approche sur les vaccins nous a convaincus. Nous le disons avec force : l’Italie n’a jamais eu autant d’argent à dépenser, et l’idée que celui qui décide de la direction que prendront les investissements soit Mario Draghi nous fait tous pousser un soupir de soulagement, à droite comme à gauche. Sur le MES, l’amélioration de la situation financière, grâce à la fin de la crise du gouvernement, rend moins nécessaire qu’avant l’activation du MES sanitaire. Que le gouvernement soit plus technique ou technico-politique, nous l’appuierons dans tous les cas. »
ENTRETIEN, La Nazione, de Matteo Salvini, dirigeant de la Ligue « L’Ecologie est une bonne chose mais il ne faut pas mettre de vétos idéologiques » : « ‘’Je constate que le M5S est divisé. Cela est préoccupant si l’on pense au sort du gouvernement. Pour moi, l’exécutif Draghi naît sous la devise : ‘’les bons comptes font les bons amis’’. Nous avons des urgences très graves à affronter pour lesquelles nous devons tous nous y mettre pour le bien du pays. Une fois résolu cela, nos chemins avec le PD et le M5S se diviseront. La tutelle de l’environnement est une bonne chose, c’est un défi que nous relevons volontiers. L'essentiel c’est de le faire sans les ‘’non’’ continus comme ceux contre la Ligne Grande-Vitesse Lyon-Turin, les Jeux Olympiques, le gazoduc Tap... Quant au terme “européen’’ ou ‘’anti-européen’’, cela n’a plus de sens, ce sont des labels qui ne disent plus grand-chose. Je peux vous dire que la Ligue a toujours voulu améliorer l’Europe et non pas la détruire. Si nous parvenons à ramener l’intérêt national sur les tables européennes, nos électeurs le comprendront. Moi je l’ai fait pour l’immigration, la sécurité et la lutte contre les mafias. Nous avons demandé à Draghi deux engagements : qu’il n’y ait pas d’augmentation d'impôts et que l’on commence à réduire les taxes pour les entreprises. On nous a dit oui ‘’».
ENTRETIEN, La Stampa, de Silvio Berlusconi, dirigeant de Forza Italia « Salvini et moi sommes favorables à un tournant modéré. Oui à la transition écologique à condition de ne pas bloquer les grands chantiers » : « ‘’Draghi n’a pas seulement une grande compétence, il a de grandes capacités à gérer des structures complexes, de médiation mais surtout de résolution des problèmes. J’ai pleine confiance en lui. J’espère que tous les partis politiques travailleront dans la même direction et qu’ils auront la conscience de la gravité du moment. Les distinctions politiques demeurent mais les vétos sont désormais hors contexte. J’espère que tous participeront à cette tentative en montrant leur maturité. Salvini n’a pas besoin de mon aide. Bien entendu, je serais bien content si la Ligue pouvait adhérer à la Charte de valeurs, en partie réécrite par moi en 2006 lors du congrès de Rome du PPE. Mais c’est là une décision qui relève de la Ligue et qui arrivera, éventuellement, au moment venu. Le centre droit demeure uni. Je respecte la décision de Fratelli d’Italia [de ne pas soutenir Draghi] mais je ne la partage pas’’»
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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11/02/2021
"L'AfD renouvelle son exigence d'un repas gratuit dans les écoles et les crèches."
Allemagne. Saxe-Anhalt.
"L'AfD renouvelle son exigence d'un repas gratuit dans les écoles et les crèches. Groupe de l'AfD au sein du Parlement de Saxe-Anhalt."
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" Six Italiens sur dix ont confiance en Draghi."
Italie. Revue de presse.
Les consultations politiques, et notamment l’accord possible donné par Draghi à la création d’un ministère de la transition écologique après sa rencontre avec les partenaires sociaux et son entretien téléphonique avec B. Grillo, font les gros titres des médias italiens. Les articles relèvent la satisfaction des dirigeants du M5S, qui se montrent confiants sur l’issue de la consultation en ligne de leurs membres prévue pour jeudi et vendredi, et qui sera déterminante pour la création d'un nouvel exécutif : « Grillo pousse les siens à soutenir Draghi » - Le feu vert à un ministère de la transition écologique pourrait débloquer l'impasse (Corriere della Sera), « Draghi-Grillo, le pacte vert » (La Repubblica), « Draghi, 6 Italiens sur 10 l'apprécient » - Oui au nouveau ministère de l’environnement demandé par Grillo. Aujourd'hui les adhérents se prononcent (La Stampa), « L'entretien téléphonique entre Draghi et Grillo : oui au ministère de l'écologie » (Sole 24 Ore), « Un ministère vert pour le oui des 5 Etoiles» (Il Messaggero), « Un ministère vaut-il de céder à une large coalition? » - Voici la vraie question qui sera posée sur la plateforme Rousseau (Il Fatto Quotidiano), « Le sort de l'Italie ne tient qu'au vote des 5 Etoiles » (Il Giornale).
ARTICLE, La Repubblica, « La feuille de route du Quirinal : l’entrée en fonction du nouvel exécutif d’ici lundi » : «.. Mario Draghi devrait présenter la liste de ses ministres au Quirinal vendredi soir et jurer devant le Président Mattarella samedi matin. La passation de pouvoir avec Conte et le premier conseil des ministres auraient alors lieu lundi, en même temps que l’expiration du Dpcm qui interdit les déplacements entre régions. Autrement, Draghi pourrait lever sa réserve samedi et prêter serment lundi. Quelle que sera sa stratégie, les Chambres devront voter pour la confiance en milieu de semaine, entre mercredi et jeudi. Pour le moment, la situation dépend encore des positions prises par le M5S et le référendum organisé sur la plateforme Rousseau ».
SONDAGE, La Stampa, « Six Italiens sur dix ont confiance en Draghi : il séduit aussi l’électorat de Fratelli d’Italia, moins celui du M5S » : « En novembre, ils n’étaient que 33,8%. Le consensus vis-à-vis du Président du Conseil est donc en hausse, mais la part des indécis augmente aussi, de 7%. L’électorat du Mouvement 5 Etoiles est le plus sceptique : seulement 48.1% croit en Mario Draghi. Le Professeur est globalement perçu comme fiable, 50% des Italiens lui confieraient son épargne. En 2011, Mario Monti jouissait lui aussi de la confiance de 64,1% des Italiens, mais aujourd’hui les deux personnalités sont jugées plutôt différentes. »
PREMIER PLAN, La Repubblica, d’E. Lauria « L’hypothèse de regrouper les ministères de l’ Environnement et celui du Développement pour gérer les fonds européens » : « Les associations écologistes sont vraiment enthousiastes à l’issue des consultations avec Mario Draghi, qui s’impose comme le Président du Conseil du ‘’green deal’’. Ce dernier déclare : ‘’Je vois l’environnement comme le moteur transversal de toutes les politiques de mon gouvernement, en accord avec ce que demande l’Europe’’ et annonce d’ores et déjà que, dans son gouvernement, il n’y aura pas de ministère dédié à la seule Transition écologique. Enfin l’annonce qu'attend le M5S pour lancer sa consultation populaire. La piste est celle d’une nouvelle structure qui ‘’dépassera la distinction incompréhensible entre Environnement et Développement économique et intégrera les compétences des deux ministères’’, explique le président de Legambiente. Le nouveau ministère serait ainsi au cœur du Plan de relance et l’un des premiers postes du budget de l’Etat. Catia Bastioli, qui participe entre autres à la direction de Novamont et à la présidence de Terna, et Enrico Giovannini, co-fondateur de l’Alliance italienne pour le développement durable, sont déjà en lice. Cette nouvelle politique s’accompagnera d’un vaste chantier de réformes, à commencer par l’allègement des procédures administratives. Mais cela devra inévitablement passer par une réécriture du Plan de relance, au moins 37% (contre 31% actuellement) devront notamment être alloués à la Transition écologique. »
ARTICLE, Corriere della Sera, de M. Breda « La feuille de route du Quirinal : un nouvel exécutif d’ici lundi » : «.. Mario Draghi devrait présenter la liste de ses ministres au Quirinal vendredi soir et « prêter serment » devant le Président Mattarella samedi matin. La passation de pouvoir avec Conte et le premier conseil des ministres auraient alors lieu lundi, en même temps que l’expiration du Dpcm qui interdit les déplacements entre régions. Autrement, Draghi pourrait proposer une liste samedi et prêter serment lundi. Quelle que soit sa stratégie, les Chambres devraient voter pour la confiance en milieu de semaine, entre mercredi et jeudi. Pour le moment, la situation dépend encore des positions prises par le M5S et le référendum organisé sur la plateforme Rousseau ».
ANALYSE, La Repubblica, de S. Folli « Draghi doit maintenant affronter le dilemme du PD » : « Des deux principaux obstacles sur le chemin du gouvernement - le malaise des Cinq Etoiles et celui du parti démocratique - Draghi a affronté le premier avec un certain degré de réalisme politique. Pas de déclarations, mais une solution opportune et pratique, utile pour débloquer le vote sur la Plate-forme Rousseau. Grillo a demandé un « ministère de la transition écologique », sur le modèle des institutions similaires existant dans d'autres parties de l'Europe, comme en France et en Espagne. Il l'a apparemment obtenu. La demande était tout sauf déraisonnable, et l'avoir acceptée est une marque de bon sens, pas de faiblesse. Les 5S sont, de loin, le groupe le plus important du Parlement. Il est logique que leur explosion déstabiliserait tout gouvernement. Grillo, qui aide Draghi, a clairement indiqué l’importance de soulever la question de l'environnement. Il est difficile de dire si l'appel est suffisant pour calmer les états d’âme au sein du Mouvement qui, jadis anti-système, est maintenant confronté à un dilemme sans précédent. Il faudra maintenant voir comment les militants voteront en ligne. Le deuxième obstacle, qui concerne le PD, est en apparence moins insidieux mais exige au contraire une plus grande capacité de médiation de la part du président en charge. Notamment sa difficulté à accepter la coexistence avec la Ligue de Salvini. Jusqu'à hier, le rêve de Zingaretti était de pousser Salvini hors du périmètre de la majorité. Or, cet espoir a été brisé non seulement par le nouveau profil "pro-européen" du leader de la Ligue, mais surtout par le nouveau pacte entre lui et Berlusconi. Le doute demeure sur la sincérité de l'évolution de Salvini. Cependant, le Pd n’oublie pas l’appel du président Mattarella pour une majorité allant au-delà des anciennes formules. Insister sur le marquage du périmètre équivaut à créer un malentendu avec le Quirinal, voire des frictions avec Draghi. Pourtant, tout laisse croire que la question sera surmontée. Comme cela s'est passé sur le front de Grillo.»
COULISSES, La Repubblica, d’A. Cuzzocrea « La discussion et le coup d’arrêt de Grillo pour éviter le piège de Casaleggio au gouvernement » : « Une querelle, la énième, entre Davide Casaleggio et les dirigeants du Mouvement 5 étoiles. Une question qui était, encore une fois, un piège. Un moyen d'encourager les gens à dire non, ou de soutenir l'idée de l'abstention. C'est cela, en plus d'un timing complètement erroné, qui a convaincu Grillo de repousser la consultation en ligne sur le gouvernement Draghi avec la vidéo de mardi soir. Avec l'aide du président de la Chambre Roberto Fico et de Luigi Di Maio, de ceux qui essayent de sauver la perspective d'un gouvernement de salut national, convaincus que le pays doit être placé au-dessus des objectifs baroques de Casaleggio. La politique ne se fait pas en ligne. Vous ne pouvez tout simplement pas y arriver, vous ne pouvez pas. C'est pourquoi le M5S et “Rousseau” ont suivi des chemins différents, des initiatives différentes. Comment est-il possible, dans ce climat de méfiance mutuelle, de confier un choix aussi important aux clics de la plateforme ? C’est ce que se demandait Grillo, qui avait demandé au Mouvement un geste de maturité, mais qui a dû venir à Rome à deux reprises, en voiture, à quelques jours d'intervalle, pour éviter les pièges et protéger ce qui peut encore être sauvé ».
ENTRETIEN Il Messaggero, de M. Ajello « Salvini resserre les rangs parmi les siens mais certains craignent un nouveau revirement » : « L’aile la plus favorable à soutenir le gouvernement Draghi est de plus en plus inquiète. On commence à douter que la voie modérée choisie par Salvini puisse être durable, surtout si ce dernier devait ne pas obtenir un ministère. Il y tient vraiment. Or, si Draghi devait décider de ne pas appeler les dirigeants politiques dans son équipe, cela pourrait refroidir les ambitions de Salvini. Nous pourrions alors assister au retour du Salvini que nous connaissons bien : peu conciliant, enclin à la guerre et aux assauts. Le M5S aurait déjà obtenu le ministère de la transition écologique. A ce stade, le centre droit n’a pas obtenu grand-chose. Et Meloni pourrait se voir récompensée dans les sondages pour son choix isolé de rester dans l’opposition. Du coup, au sein de la Ligue, le choix de suivre Berlusconi sur ce chemin commence à être critiqué ».
ARTICLE, Repubblica, T. Ciriaco, « Gouvernement : Pacte vert de Draghi pour avoir l’accord du M5S » : « Draghi a bien fait comprendre à Grillo qu'il ne peut pas attendre pour obtenir un soutien officiel du Mouvement. L’avènement du ministère de la Transition écologique permet d’accélérer l'accord, en attendant le vote sur Rousseau. Après une conversation téléphonique entre Mario Draghi et Beppe Grillo, le ministère de la Transition écologique, qui n'est rien d'autre que la traduction technique d'un des principaux chapitres de dépenses du plan de relance, sera créé, satisfaisant le fondateur du Mouvement. »
ENTRETEN, Fatto Quotidiano, de Giorgia Meloni, dirigeante de Fratelli d’Italia « Ils ont tenté de me convaincre mais je tiens mes promesse s» : « ‘’Le centre droit est une réalité plurielle dans laquelle il y en a qui raisonnent de manière différente. Je ne veux pas faire de polémique avec les alliés et je respecte leur choix comme je respecte les miens. Nous sommes une coalition car nos idées sont compatibles. Ce ne sera pas cette phase qui nous séparera. Nous resterons unis lors des élections locales et, si les Italiens le veulent, nous gouvernerons ensemble l’Italie. A ce stade, Fratelli d’Italia évalue la possibilité de s’abstenir lors du vote de confiance à Draghi’’».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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