09/02/2021
"L’AfD dément souhaiter rompre avec la Ligue."
Italie (et Allemagne). Revue de presse.
La fin du second tour de consultations des partis par Mario Draghi, prévue ce mardi, en vue de former un nouvel exécutif, et les premiers éléments de programme de gouvernement afin d’obtenir la confiance au Parlement, font les gros titres des médias italiens : « Draghi, 5 sujets pour la relance » - Les lignes du programme pour le second tour des consultations sont dévoilées (Corriere della Sera), « Draghi , 3 réformes immédiates pour répondre à l’Europe » - Fiscalité, administration et justice. Les 5 Etoiles, divisés, consultent leur membres (La Repubblica), « Education et fiscalité, l’agenda de Draghi » - Dernier jour de consultations. Le tournant européen de Salvini (La Stampa), «Draghi : objectif, réformes » - Justice, fiscalité, administration et un nouveau Plan de Relance (Sole 24 Ore), « L’année scolaire prolongée » - Trop de jours perdus, Draghi fait de l’éducation la première priorité du gouvernement (Il Messaggero), « Le plan de Draghi » - voici les priorités : vaccinations plus rapides, aides aux entreprises, réforme de l’administration, justice et chantiers (Il Giornale), « Le retour de la prescription » - Azione, Forza Italia, Italia Viva, la Ligue et peut-être le PD sont favorables à un abandon de la réforme voulue par les 5 Etoiles (Fatto Quotidiano).
ARTICLE, La Repubblica, C. Vecchio, « Dans le programme du gouvernement, un calendrier scolaire prolongé jusqu’à la fin du mois de juin et une accélération sur les vaccins » - « Draghi mise sur des réformes radicales pour le fisc, l’administration et la justice. Au cours des entretiens avec les différents partis, un schéma prend forme, fondé sur l’européisme, l’atlantisme et l’écologie » : « L'agenda Draghi est prêt. Un gouvernement "résolument pro-européen" qui se concentre sur la croissance, les écoles, les vaccins. Et trois grandes réformes : administration publique, fiscalité, justice. Hier après-midi, alors qu’il a rencontré les petits partis du Parlement dans le cadre de la deuxième série de consultations, le président du Conseil en charge de former le prochain gouvernement a commencé à dévoiler son programme. La campagne de vaccination est la première urgence. Logistique et production, en investissant davantage dans la médecine locale, seront mises en avant. Ensuite, l’emploi. Dans ses discours, Draghi a souvent utilisé le mot de « protection ». Protéger les travailleurs par des mesures de soutien, car il y aura une reprise, mais elle sera lente. Et l'interdiction de licencier expire à la fin du mois de mars. La protection de la classe moyenne comme antidote au populisme, pour ne pas tomber dans les erreurs du passé. Le travail, a-t-il ajouté, est créé par les entreprises, réitérant un principe libéral, mais à l'heure actuelle, le tissu productif est encore trop fragile et doit être soutenu. Le même raisonnement s'applique aux banques. L'État devra également relancer les investissements publics. Les grands chantiers doivent être débloqués. "Créer du travail avec de grandes infrastructures", a dit le sénateur de l'ISP Riccardo Nencini, exprimant la pensée de Draghi. Demain, ce dernier rencontrera les partenaires sociaux à Montecitorio, rencontrant les dirigeants des syndicats CGIL, CISL et UIL. Sur l'école, il s’est adressé aux familles : le calendrier scolaire doit être révisé, avec les salles de classe ouvertes jusqu'à fin juin. Il a souligné que nous sommes le pays qui les a le plus fermées en Europe. L'autre idée consiste à renforcer les effectifs de professeurs dans le but d'arriver à la rentrée de septembre sans avoir à affronter le problème récurrent des postes vacants. La défense des jeunes et l'importance de l'éducation ont été des thèmes récurrents ces dernières années dans les discours publics de l'ancien président de la BCE. Draghi s'est présenté devant les délégations des partis sans avoir d’assistant à ses côtés. Il a été sobre et factuel, faisant clairement comprendre le cadre de sa démarche et sans cacher le moins du monde son identité culturelle. Ses valeurs peuvent se résumer en trois mots clés : européisme, atlantisme, écologie. Trois pierres angulaires qui caractérisent le mandat de Sergio Mattarella. ‘’Draghi est arrivé à mettre sur la table la question d'un budget européen commun’’, a déclaré Nencini. Draghi pourrait utiliser son capital politique dans les discussions européennes pour arriver à des euro-obligations permanentes et à une capacité fiscale européenne. ’’Doter le budget des ressources nécessaires à la mutualisation de la bonne dette’’, explique Bruno Tabacci, qui le connaît depuis 40 ans. Les trois réformes de l'État sont également issues d'une demande de Bruxelles. La réforme des réformes est celle de l'administration publique. Parallèlement à la réforme de la fiscalité et de la justice civile. Trois faiblesses italiennes notoires. ‘’Avec Draghi, l'Italie est candidate pour être un pays leader en Europe. Jusqu'à présent, à chaque sommet, on se demandait : que va dire Merkel ? Que dira Macron ? Vous verrez que maintenant les gens se demanderont ce que dira Draghi. Tout est en train de changer’’, selon Tabacci. Aujourd'hui, la deuxième série de consultations s'achèvera avec les principaux partis, Pd, M5S, Leu, Italia viva, Forza Italia, Lega. La méthode sera la même. On peut imaginer qu’entre mercredi après-midi et jeudi, Draghi pourrait se rendre au Quirinal pour dire au chef de l'État qu'il accepte sa nomination. Il travaillerait alors à la nomination des ministres - une question qui n'est pas abordée dans les discussions avec les délégations et passe par des canaux plus confidentiels. La prestation de serment des ministres au Quirinal pourrait avoir lieu vendredi, suivie de la passation de pouvoir au Palais Chigi, avec Giuseppe Conte, et de la première réunion du Conseil des ministres avec la nomination du secrétaire d’Etat à la présidence du Conseil. La confiance des Chambres serait votée entre lundi et mardi. Le gouvernement Draghi naîtrait d'abord au Sénat, puis à la Chambre ».
ARTICLE, Corriere della Sera, « Draghi présente ses priorités aux partis et rouvre le dossier des écoles » : « On commence à avoir une idée du programme de Mario Draghi après la reprise des consultations avec les partis. Le premier ministre aurait défini 5 urgences : l’environnement, la santé -avec la campagne vaccinale notamment-, le travail (et la question du soutien aux chômeurs), les entreprises (dont le soutien aux banques) et l’école. Sur ce dernier point, le premier ministre désigné a insisté sur l’objectif de travailler tout de suite pour changer le calendrier scolaire, en le prolongeant jusqu’au mois de juin au-delà des dates de fin de cours habituelles et en proposant une reprise dès les premiers jours de septembre. Il s’agit là des éléments que les petits partis, entendus lors des consultations d’hier, ont rapportés à la sortie de leur rencontre avec Draghi. Dans son programme, trois grandes réformes seraient prévues : l’administration, la justice et la fiscalité. Des réformes qui, tout en étant conformes aux demandes de Bruxelles sur le plan de relance, donnent l’impression aux forces politiques que le nouveau gouvernement Draghi se projette sur le long terme. »
ARTICLE, Corriere della Sera, « Trois noms pour deux postes (incertains) : au jeu du gouvernement, le PD se divise » : « Nous ne devons pas être timides, mais des acteurs de premier plan dans cette phase et la traverser avec courage ». Lorenzo Guerini essaie de mobiliser ses troupes lors de l’assemblée de « Base riformista », le courant qu’il dirige avec Luca Lotti au sein du PD. Les anciens renziens sont une cinquantaine et il faut comprendre qu’ils voudront être représentés au gouvernement. Si la demande est légitime, le point bloquant pourrait être la présence éventuelle de la Ligue et le nombre de ministres démocrates autorisés à entrer au gouvernement. L’aile gauche du parti, qui restait attachée à l’alliance avec les 5 étoiles pendant des mois, a dû encaisser le départ brutal de Conte et à se repositionner, après avoir demandé d’aller aux urnes. La conversion impromptue de Matteo Salvini à l’Europe a aussi joué. Personne ne sait ce que Draghi décidera de faire. Mais parmi les hypothèses considérées comme les plus crédibles, il y a celle consistant à confier aux principaux partis deux portefeuilles ministériels. Mais le PD en aurait trois à proposer au moins, de même calibre : deux anciens ministres, Guerini et Dario Franceschini, sans compter Nicola Zingaretti (chef du PD), voire son adjoint, Orlando. Deux portefeuilles pour trois différents centres du pouvoir du PD : les groupes parlementaires, le secrétariat du parti et la présidence de celui-ci. Une solution pourrait être d’oublier ces noms pour confier un portefeuille à Roberto Fico, qui ne présiderait plus la chambre des députés et pourrait être remplacé par Franceschini. Mais certains sont plus pessimistes, et même chez Zingaretti on en arrive à souhaiter des ministres techniques ».
COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Folli « Ces pièges cachés dans de trop multiples demandes » : « Salvini a changé de position sur la gestion des migrants et demande à l'Italie de se conformer aux choix de ses principaux partenaires européens, la France et l'Allemagne. Avec l'argument, typique des non-souverainistes, que l'Italie ne peut pas gérer seule en matière d'immigration et a besoin de l'aide de l'Union. Le chef de la Ligue a peut-être raison : si la Ligue doit changer de ligne, autant le faire jusqu'au bout, sans ambiguïté. Cela lui permettra de respecter les nouvelles règles de Draghi, qu'il exposera progressivement aux partis qui le rejoindront pour le deuxième cycle de consultations. Ces règles sont celles des principes programmatiques sur lesquels l'exécutif prend forme. Des lignes générales, mais claires. Des enjeux qui ne peuvent être surmontés par ceux qui veulent rester dans le périmètre d'une grande majorité, voire d'une très grande majorité, mais censée ne pas être équivoque. Le président en charge demande essentiellement une adhésion totale à l'idée de l'Europe : celui qui soutient l'exécutif doit soutenir l'effort d'intégration de l'Union à tous les niveaux. De plus, il doit partager l'atlantisme, c'est-à-dire défendre le principe d'une communauté occidentale fondée sur le partenariat entre les États-Unis et l'Europe. Un message à Biden. Le reste suit. À commencer par le plan de relance qui doit être réécrit avec les réformes qui vont avec (justice, administration publique, fiscalité). Ensuite, il y a la campagne de vaccination qu’il faut accélérer et l'école à remettre en route, en essayant de rattraper le temps perdu. Une Ligue maladroite pourrait trébucher sur l'un de ces points. Mais Salvini est assez peu scrupuleux pour ne pas hésiter : il abandonne l'AfD - il aurait dû le faire il y a longtemps - et rejoint le parti atlantiste sans regretter Poutine. L'objectif n'est que trop clair : se tailler une place privilégiée sous l'égide du gouvernement de salut public ; suggérer à l'opinion publique que c'est le centre-droit qui est le mieux à même d'interpréter la nouvelle phase d'urgence par rapport à un centre-gauche en détresse et aux 5S en pleine crise existentielle ; ce qui n'est pas le cas, bien sûr. Mais il est vrai que l'équilibre entre les partis qui soutiennent les grandes orientations est un problème que le Président du Conseil ne pourra pas sous-estimer, une fois que l'enthousiasme initial sera retombé. Un autre terrain glissant concerne le faux débat sur la durée de l'exécutif : quelques mois, un an, jusqu'à la fin de la législature ? Personne ne peut fixer une limite de temps, mais il est clair que Draghi et ses ministres - qu'ils soient techniques ou politiques - devront travailler chaque jour comme s'ils avaient un horizon de plusieurs années devant eux ».
EDITORIAL, Corriere della Sera, Massimo Franco, « La nouvelle phase qui déstabilise le souverainisme en Europe” : “La ligue défend à Bruxelles Mario Draghi contre les attaques de l’extrême-droite allemande, son alliée. C’est peut-être un épisode sans importance. Mais cela pourrait aussi constituer le premier symptôme d’une transformation du groupe souverainiste au parlement européen, dont Matteo Salvini pourrait devenir le maillon faible. Des différences entre les souverainistes de ce groupe existent depuis plus longtemps. Certains parmi eux figurent parmi les plus hostiles aux aides que l’Italie doit recevoir dans le cadre du plan de relance. Mais jusque-là, on ne voulait pas voir le problème, tandis que le groupe des souverainistes, qui s’était abstenu le 11 janvier dernier sur le plan européen, est à présent sous tension. Si les députés proches de Salvini votent oui aujourd’hui au parlement européen, cela facilitera la tâche de Salvini dans sa rencontre prévue pour ce jour avec Draghi. Mais dans le cas inverse, ils pourraient compliquer la donne. L’AfD dément souhaiter rompre avec la Ligue, mais des sources léghistes à Bruxelles font savoir qu’ils ne prendront leur décision qu’après la rencontre entre Draghi et Salvini. Les élus de la Ligue attendent de voir si le tournant européen de Salvini est simplement une tactique, pour se rapprocher du PPE, ou s’il s’agit d’autre chose. Hier, Marco Zanni a défendu Draghi face aux attaques de l’AfD, qui voyait en ce dernier l’acteur de la « dépense hors de contrôle » à la BCE « dont l’Allemagne paiera la facture », en lui rétorquant que si Draghi a défendu une économie « soutenant le travail et la paix sociale », on doit « lui en reconnaitre le mérite ». La tournant que la ligue est en train d’opérer n’est pas si incongru, Il s’agit peut-être d’une évolution attendue, un peu similaire à celle qu’a fait le mouvement cinq étoiles à l’occasion de l’élection de la présidente de la commission, Ursula von der Leyen. Mais il faut souligner le glissement de ces deux forces politiques qui étaient, il y a quelques années à peine, opposées à l’euro. Les prochains épisodes nous feront comprendre s’il s’agit là d’une attitude opportuniste et si les dirigeants de la Ligue sauront s’approprier un européisme qui ne soit pas simplement de façade ».
ENTRETIEN, Corriere della Sera, de S. Berlusconi, ancien président du Conseil (Forza Italia), « Tous avec Draghi, sans aucun calcul de la part de la Ligue ? C’est peut-être le grand changement. Le M5S est en déclin et se comporte de façon puérile » : « Draghi, partout à l’étranger, est vu comme une personne mesurée, polie, affable, respectueuse des fonctions de chacun, ayant une grande culture et une grande capacité à gérer les situations complexes. Ce gouvernement n’est pas un gouvernement technique mais un gouvernement d’unité nationale pour faire face à la situation d’urgence. J’espère qu’il y aura un juste équilibre entre les compétences techniques et la représentation politique. Je ne crois pas qu’il soit utile que les leaders soient impliqués, il ne me semble pas que cela garantirait plus de stabilité : nous avons besoin de ministres qui gèrent leurs ministères, les chefs de partis ont d’autres responsabilités. J’avais exprimé le souhait que le centre droit soit uni, je suis heureux que la Ligue ait choisi cette voie. C’est une preuve de sagesse qui sera apprécié en Europe. Madame Meloni, je le regrette, a pris une autre décision. J’espère qu’elle soutiendra les choix parlementaires du centre droit. Je n’ai pas pu venir à Rome pour des raisons de santé, mais j’ai longuement parlé au téléphone avec Mario Draghi ».
ENTRETIEN, Corriere della Sera, de M. Weber, chef de groupe du PPE, « Dans le Plan de Relance italien, il faut de véritables réformes. L’Italie ne peut se permettre de perdre du temps » : « ‘’Dans un moment aussi difficile que celui-ci, Mario Draghi est la personnalité qu’il faut pour gouverner et œuvrer pour l’intérêt public. La perspective de l’avoir à la tête du pays nous montre que la stabilité à Rome est possible. Les réformes sont indispensables : quand on voit que l’Italie a une très faible capacité à utiliser les fonds européens, il apparaît évident que l’administration et la justice doivent être réformées’’. Sur Salvini : ‘’nous le jugerons sur les faits. En attendant, je trouve positif que des politiques qui aspirent à un rôle plus important en Italie ait une attitude pro-européenne. C’est le signal que le populisme ne paie pas’’. ‘’En Italie, le parti auquel le PPE est associé est Forza Italiano et pas un autre. Et l’attitude de Salvini montre que notre approche est juste : elle permet aux eurosceptiques de changer de regard et représente la clef du succès pour une majorité de centre droit ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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08/02/2021
Alexander Gauland désire être à nouveau candidat.
Allemagne. Le co-président du groupe des élus de l’AfD à la Chambre des députés Alexander Gauland désire être à nouveau candidat lors des élections législatives de septembre 2021. Il est à disposition pour se présenter sur une liste proportionnelle. Il renonce, en revanche, à une candidature directe au scrutin majoritaire.
[Les électeurs allemands ont deux votes, un à la proportionnelle de liste et un au scrutin majoritaire de circonscription.]
Alexander Gauland
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Déclaration de Geert Wilders lors d'un débat télévisé.
Pays-Bas. Le président du PVV Geert Wilders déclare lors d’un débat à la télévision : « S’il il a une catastrophe naturelle en Haïti, au Bangladesh ou quelque part en Afrique, le Ministre D66 [parti libéral de gauche] Sigrid Kaag verse des millions en une semaine, mais lorsqu’il y a une catastrophe à Groningen [aux Pays-Bas], les victimes peuvent attendre dix ans leur argent.
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" Salvini se donne un « tempo » : nous serons là pendant le temps où notre présence sera utile."
Italie. Revue de presse.
Le second tour de consultations des partis par Mario Draghi, prévu ce lundi et mardi, en vue de former un nouveau gouvernement, fait les gros titres des médias italiens. Les observateurs soulignent la nécessité pour le Président du Conseil désigné de trouver une synthèse, un programme et une équipe gouvernementale pouvant obtenir la confiance au Parlement malgré les oppositions de fond entre les partis ayant annoncé leur soutien lors des premières consultations : « Le PD ne met pas son véto sur la présence de la Ligue » - Draghi devrait se présenter au Quirinal en milieu de semaine (Corriere della Sera), « Draghi prépare un programme de cohésion sociale » - Le Président du Conseil désigné prépare le programme qu'il proposera aux partis (La Repubblica), « Gouvernement, les trois problèmes de Draghi » - Des divergeances demeurent sur les délais, le programme et l'équipe gouvernementale (La Stampa), « L'agenda de Draghi : aides aux professions libérales et aux restaurateurs » (Sole 24 Ore), « Draghi, priorité au Sud et à l'école » - Pression des partis pour que soient nommés des ministres politiques (Il Messaggero), « Draghi, premiers pièges » - Les nouveaux « alliés » [du gouvernement Draghi] préparent une surprise pour le M5S [sur les délais de prescription] (Il Fatto Quotidiano), « Draghi plutôt enclin à nommer des ministres techniques » - Salvini soutient Draghi pour récupérer le Nord de l’Italie et l'Europe (Il Giornale).
ARTICLE, La Repubblica, de S. Folli « La métamorphose du souverainisme » : « Quel sera le destin du ‘’souverainisme’’ italien après les faits de ces dernières semaines ? Certains estiment que la nouvelle approche de Salvini est fruit de l’opportunisme. Or, les choses sont plus compliquées. L’opposition de G. Meloni, en apparence fidèle à l’ancienne ligne eurosceptique, est en réalité plus pragmatique que cohérente. Il est probable aussi que cela ne concerne pas uniquement les souverainistes italiens. Toute l’Europe ou presque a les yeux rivés sur Rome et attend de voir comment naîtra le gouvernement Draghi. A eux seuls, la Ligue et Fratelli d’Italia représentent 40% des voix. Il n’y a que les pays de l’Est où cette droite fait de tels scores. Il est clair que la victoire ou la défaite de la droite italienne aura des répercussions inévitables sur le reste de l’Union, notamment à Paris et à Berlin. Avec l’appel à Draghi, les ‘’souverainistes’’ pouvaient se renforcer et relancer le programme anti-UE. Ou bien, comme cela s’est en partie avéré, amorcer une transformation. Un dégel du bastion souverainiste en Italie aurait des effets dans les autres pays : le nationalisme de la vieille école se nourrissait aussi du “laboratoire” italien. Il devra maintenant revoir ses méthodes et sa stratégie. Par ailleurs, Draghi n’est pas du tout l’expression d'un européisme rhétorique et vide. C’est au contraire une personnalité en mesure de défendre concrètement les intérêts italiens. Tout laisse à croire qu’il les défendra par le biais d’une confrontation triangulaire avec la France et l’Allemagne. La nouvelle Administration Biden et surtout la nouvelle Secrétaire d’Etat au Trésor, Janet Yellen, offriront au nouveau Président du Conseil un avantage supplémentaire, voire décisif. Paradoxalement, nos souverainistes pourraient trouver en Draghi le vrai défenseur de l’intérêt national. L’évolution européenne de la droite (Salvini aujourd’hui, Meloni peut-être demain) est possible avec Draghi mais impensable avec ses prédécesseurs. Tout cela va aussi profiter à la gauche, à long terme.»
PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de F. Verderami, « Dorénavant le nouveau Président du Conseil exigera des réponses de la part des partis (et de ne pas faire de calculs) » : « Les grandes lignes du programme que Draghi soumettra aux forces politiques sont déjà claires. Au sein de tous les partis, du PD à la Ligue, les membres font pression sur leurs dirigeants en faveur de Draghi et pour se montrer à la hauteur de l’appel de Mattarella. Au cours de ce nouveau tour de consultations, les partis devront renoncer aux manœuvres tactiques, par exemple se dire prêts à faire partie de la majorité tout en manifestant par ailleurs certaines réticences. Cela vaut aussi bien pour Matteo Salvini, dont les motivations profondes restent à définir, que pour Nicola Zingaretti, qui a lui aussi fait certaines déclarations ambiguës. Les discussions concerneront également le type de structure gouvernementale voulue par les différentes forces politiques. La réponse sera révélatrice de l’intention des partis : s’ils proposent des personnalités politiques, c’est qu’ils souhaitent que le nouveau gouvernement dure. Si au contraire ce sont plutôt des spécialistes et des techniciens qui lui sont proposés, ce sera alors le signe que le gouvernement n’a pas vocation à durer jusqu’au terme de la législature. Du reste, le nouveau Premier ministre travaille déjà à cette équipe gouvernementale, d’une part avec certains représentants de la Banque d’Italie, mais aussi, discrètement, en lien avec la présidence de la République, car c’est bien à son appel qu’il s’agit de répondre. Mattarella a donné carte blanche à Draghi et il faudra voir s’il peut intégrer Salvini et Zingaretti dans un même gouvernement. Ou plutôt sur des figures de ces partis plus promptes aux compromis. »
PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de M. Cremonesi « Salvini se donne un « tempo » : nous serons là pendant le temps où notre présence sera utile » : « Le dirigeant de la Ligue explique avoir fait ce choix par pragmatisme. Matteo Salvini n’a pas voulu rester à l’écart. Je laisse aux autres les étiquettes : fasciste, communiste, pro-européen. Si on peut parler de réduction des impôts avec Draghi alors j’en suis. » Une ligne qui montre sa disposition à ne pas rater le train qui se met en marche. Mais il y a une limite temporelle : « ‘si le projet nous convainc pour le pays, et pour le temps où nous seront utiles, alors nous participerons”. Sur les réseaux, ses soutiens se divisent entre l’indignation de faire partie de la même majorité que le Pd et l’importance de ne pas être exclus et de pouvoir faire entendre sa voix. ‘’Dorénavant nous devrons fréquenter le Pd de façon assidue’’ souligne Matteo Salvini avec sérénité. Il évoque des contacts fréquents aussi avec Luigi Di Maio et Giorgia Meloni, avec laquelle il devra s’accorder sur les prochaines élections locales. Avec Matteo Renzi en revanche les contacts seraient bien plus limités. Il désamorce les accusations de revirement de position sur l’UE en invoquant là aussi le pragmatisme et déclare vouloir une Europe qui ‘’défende les entreprises et l’agriculture italiennes’’, et en effet, avec Draghi ‘’on peut faire partie de l’Europe la tête haute’’. Il ajoute que ‘’la protection des intérêts nationaux coïncide avec celle des intérêts européens. En France, en Espagne ou ailleurs, ça arrangeait bien certains de défendre les frontières parce qu’elles ne sont pas uniquement italiennes, mais aussi européennes’’. Même sur des chevaux de bataille tels que la réforme des retraites ‘Quota 100’, Salvini est prêt à discuter. L’appui à Draghi semble donc complet et sans réserve, mais toutefois limité dans le temps : ‘’S’il y a un projet national convaincant, évidemment pour une durée de six mois tout au plus, nous y participerons’’.
ARTICLE, Corriere della Sera, « Zingaretti indique le chemin que le parti devra suivre, et revendique l’alliance avec les 5 étoiles » : « L’hypothèse de passer d’une nouvelle alliance du centre-gauche à une large coalition de soutien à Draghi ne va pas se faire sans mal. Du côté du PD, il n’y a pas de non explicite à l’entrée de la ligue, car ce n’est pas le PD qui se compromet mais « la ligue qui donne raison au PD ». Une ligne que certains démocrates auront peut-être du mal à accepter. Mais Zingaretti se rend compte que son parti va en demander plus à présent. Car la stratégie a changé très vite en deux ans : on est passé du Conte léghiste au Conte jaune-rouge, et à présent le fédérateur qui devra mener une alliance, qui devra gagner les prochaines municipales. L’enjeu sera le prochain congrès du PD, avec un objectif pour Zingaretti : ne pas remettre en cause l’alliance avec les 5 étoiles. »
COULISSES, Corriere della Sera, de M. Breda « Les difficultés du Quirinal dans la bataille visant à évincer les rivaux » : « Le Quirinal est surpris de ce qui s’est produit : après les consultations, des partis qui soutiennent presque à l’unanimité le premier ministre désigné. Un succès qui surprend Mattarella. Mais à présent, certains réclament des ministres « politiques », et Salvini lui-même leur a coupé l’herbe sous le pied en disant qu’il apporte tout son soutien « sans mettre dans la balance des conditions ou des noms ». Mario Draghi doit rester au-dessus des combines politiques. La bataille des familles politiques pour imprimer sa marque sur le nouvel exécutif n’a donc pas lieu d’être dans cette solution d’urgence nationale. L’ouverture de Matteo Salvini a d’ailleurs déstabilisé le centre-gauche et fait monter les tensions. Malgré tout, au Quirinal, la confiance en l’influence de Draghi demeure. N’a-t-il pas réussi à faire évoluer la position des 5 Étoiles et de la Ligue, les deux premières forces au Parlement, sur l’Europe ? C’est donc lui qui aura le dernier mot et saura calmer les tensions. Le contact avec le Quirinal reste permanent au sujet de l’équipe ministérielle et la formule politique, qui s’oriente vers un mélange entre technique et politique inspiré du gouvernement Ciampi de 1993. Il est toujours possible à présent que le premier ministre désigné opte pour un mix entre politiques et techniciens, et des confirmations du gouvernement Conte 2 pour apaiser les tensions. »
ENTRETIEN, Il Mattino, d’Antonio Tajani, Président de Forza Italia « Le centre droit n’est pas mort. Nous soutenons Draghi pour sauver l’Italie et relancer le Sud » : « ’’ Le Président Mattarella a lancé un appel à tous les partis politiques du pays. Nous sommes dans une situation d’urgence, voilà l’esprit qui doit nous accompagner. Nous devons nous défaire du maillot de nos partis pour enfiler celui de l’Italie. La mission de Draghi commence avec la question du chômage et de la relance du Sud du pays. Le Plan de relance doit être réécrit afin de réduire l’écart entre le Mezzogiorno et le reste du pays. Il ne s’agit pas d’assistanat mais d’investir sur le numérique, le soutien à l’agriculture et aux infrastructures. Nous sommes convaincus que Draghi fera les bons choix. La coalition de centre droit existe et reste solide. Rien n’a changé. Le soutien au gouvernement Draghi ne signifie pas la naissance d’une nouvelle majorité politique. Le centre droit se présentera ensemble et uni aux prochaines élections. Ce gouvernement Draghi ne peut pas être restreint à une échéance temporelle ou à l’objectif de nous accompagner aux urnes cet été : il a la mission supérieur de sauver le pays et trop de temps a déjà été perdu à cause de l’incompétence de la majorité précédente.’’ »
ENTRETIEN Il Messaggero, de Giorgia Meloni, dirigeante de Fratelli d’Italia « C’est une majorité hétéroclite, nous ne sommes pas isolés » : «‘’Nous ne sommes pas du tout isolés [contrairement à ce qu’a dit Salvini]. J’ai le devoir de représenter ces millions d’Italiens qui revendiquent leur droit de vote, comme cela se passe dans toutes les démocraties du monde, plutôt que de voir naître une énième tentative de la part des puissants pour former un gouvernement. Nous serons tous jugés par les Italiens. Je reste cohérente avec mon passé. C’est une majorité bancale qui s’annonce, allant de LeU à la Ligue. Pendant que tous montent dans le char de Draghi et m’attaquent, des centaines de migrants clandestins arrivent en Italie. Je me demande bien quelle ligne prévaudra au sein du gouvernement Draghi : celle de Salvini ou de Boldrini. Le problème n’est pas Draghi mais sa majorité hétéroclite, un pot-pourri qui conduira le président du Conseil à faire des compromis au rabais. L’Italie a besoin de choix courageux que seule une majorité unie, avec une vision claire et un mandat populaire fort, peut garantir’’.»
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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07/02/2021
Nicola De Felice : le gouvernement Draghi entre pragmatisme et purisme.
Nicola De Felice donne son avis sur la situation politique en Italie :
L'alliance italienne de centre-droit est divisée sur l'affaire du gouvernement Draghi entre la ligne pure d'opposition totale de Giorgia Meloni et le pragmatisme stratégique de Matteo Salvini, qui semble s'être ouvert à Draghi. Nous en avons parlé avec l'amiral Nicola De Felice, ancien chef de la marine en Sicile - aujourd'hui à la retraite - et chef du département de la Défense de la Lega dans le Latium.
Le gouvernement Draghi continue de dominer l'agenda médiatique italien. L'approche de Salvini pour soutenir éventuellement l'ancien président de la BCE suscite un débat. À votre avis, s'agit-il d'un pragmatisme stratégique excessif visant à accaparer le Parti démocrate (PD) et le Mouvement des 5 étoiles (M5S), ou d'une décision dictée par une ligne politique pro-européenne nouvelle ou renouvelée de la Lega ?
Le coup de Salvini a divisé les M5S. Le chanteur de cabaret Beppe Grillo n'affrontera pas la presse, et Vito Crimi, le leader intérimaire du parti depuis janvier 2020, bégaie des déclarations inappropriées sur la position du mouvement, tandis que Lezzi, Diba et d'autres menacent de se séparer. Le chef du PD, Nicola Zingaretti, en est à sa énième volte-face alors que le PD se scinde en trois ou quatre nouveaux partis. L'alliance de partis de gauche Liberi e Uguali (LeU) n'entre même pas au gouvernement. Si le centre-droit avait été uni et n'avait pas laissé Draghi leur montrer ses cartes, la gauche aurait été complètement malmenée. Mais maintenant, seul Salvini a eu le courage d'adopter une position plus prudente. Ce n'est qu'avec un cap ferme sur les objectifs essentiels de la droite - en tenant compte des outils dont on dispose - que les stratégies peuvent être mises en œuvre et non par le biais de discussions insignifiantes sur des attentes ésotériques.
De nos jours, il y a de nouveaux débarquements à Lampedusa. Les journaux ne semblent plus suivre cette urgence, et pourtant les chiffres sont impitoyables. Quelles sont les propositions à faire pour endiguer le problème ?
D'une part, nous devrions tenir les gouvernements européens, qui sont les États du pavillon des navires des ONG, responsables de l'octroi de la protection internationale et de l'asile politique aux immigrants illégaux que les trafiquants d'êtres humains leur envoient à bord. Mes propositions : rappeler les ambassadeurs des pavillons respectifs accrédités à Rome (Espagne pour Open Arms, Norvège pour Ocean Viking, Allemagne pour Sea Watch) et exiger le respect du règlement de Dublin. En revanche, pour les débarquements « fantômes », des patrouilles mixtes doivent être convenues avec les pays du Maghreb dans leurs eaux territoriales pour empêcher le départ de ces bateaux. La pression exercée sur ces pays pour qu'ils mettent en œuvre cette politique peut également être obtenue par des efforts diplomatiques qui tiennent compte des relations bilatérales commerciales, économiques et militaires. Pour le flux migratoire en provenance des Balkans, il faut appeler la Croatie et la Slovénie à respecter les règles qui obligent ces pays à identifier les personnes en situation irrégulière et à les renvoyer chez elles, comme la France le fait avec nous à Vintimille.
Le procès Salvini semble avoir atterri dans un coin, vidé de son impact politique et il ne semble pas avoir provoqué l'effondrement politique de l'ancien ministre de l'Intérieur : Comment le voyez-vous ?
Que, comme je l'ai toujours pensé et dit, ce procès est un procès politique - ce que confirme également le Dr Palamara dans son livre "The System" - et que les normes internationales et les décisions de la Cour européenne des droits de l'homme parlent en faveur de Salvini, ainsi que, soit dit en passant, de la politique partagée par l'ensemble du gouvernement de Conte 1. Ceux qui ont jugé à la hâte sont dans l'erreur et doivent répondre devant le public italien et européen. Ceux qui doivent être traduits en justice sont le capitaine Rackete. Salvini, en revanche, a toujours adhéré aux normes internationales et au droit italien.
Qu'est-ce que le gouvernement Conte a fait de mal ces derniers mois ?
Il est indéniable que de nombreuses erreurs ont été commises, par exemple dans la lutte contre la pandémie - une stratégie imparfaite qui, entre autres, a naïvement délégué la fourniture de doses de vaccin à l'UE -, dans la planification, dans la politique économique, dans la politique étrangère (par exemple, dans le cas de la Libye), dans la politique intérieure et la politique de migration, dans les écoles et sur les chantiers qui sont au point mort. Un échec total sur tous les fronts.
Être conservateur aujourd'hui est avant tout un mode de vie qui suit des valeurs proches de la tradition chrétienne et du mode de vie de l'Occident. Défendre le foyer et la famille, protéger la vie et les traditions. Un gouvernement conservateur est-il nécessaire en Italie ? Vous qualifieriez-vous de conservateur ?
Je crois qu'une grande partie des Italiens sont convaincus de la nécessité d'un gouvernement stable, déterminé, souverain, capable de redonner à l'Italie le rôle que le destin lui a assigné, avec ses 28 siècles d'histoire, de culture, de civilisation et, surtout, de capacité individuelle dans les questions essentielles de la vie. Comment me définir ? Si conservateur veut dire amoureux des traditions, de l'identité populaire et nationale, d'une Europe des peuples, d'une politique de respect de la souveraineté et de protection des intérêts nationaux, d'une politique d'auto-préservation des caractéristiques de nos peuples, d'une politique migratoire contrôlée, d'une politique intérieure qui assure l'efficacité, la propreté, la sécurité, la décence et la beauté (des objectifs qui peuvent être atteints avec des personnes compétentes, préparées, déterminées et ayant une vision stratégique de ce qui doit être fait), une politique sociale qui crée la prospérité et le développement pour tous les Italiens avec une répartition équitable des richesses basée sur les performances de chacun, alors vous pouvez me qualifier de conservateur.
Source : Il Conservatore
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Mariana Harder-Kühnel sera tête de liste de l’AfD en Hesse pour les élections législatives de 2021.
Allemagne. Mariana Harder-Kühnel sera tête de liste de l’AfD en Hesse pour les élections législatives de 2021.
21:15 | Lien permanent | Commentaires (0)
Alexander Gauland appelle à l'unité de l'AfD.
Allemagne. Lors du congrès de l’AfD de Saxe, le co-président du groupe des élus de l’AfD à la Chambre des députés Alexander Gauland a appelé à l’unité du parti et a mis en garde contre un éclatement de celui-ci. Il a déclaré : « Il existe seulement une AfD. Les conservateurs nationaux, les conservateurs libéraux, ainsi que les libéraux nationaux et les patriotes sociaux appartiennent au parti. »
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06/02/2021
Tino Chrupalla est élu tête de liste de l’AfD en Saxe pour les élections législatives.
Allemagne. Le co-président de l’AfD Tino Chrupalla est élu tête de liste de l’AfD en Saxe pour les élections législatives de septembre 2021.
Tino Chrupalla
18:36 | Lien permanent | Commentaires (0)
05/02/2021
"La Ligue sous pression et Salvini est tenté [de dire oui]."
Italie. Revue de presse.
Les consultations menées par Mario Draghi en vue de former un gouvernement et les premières déclarations d'adhésion à un futur exécutif soutenu par une large coalition de partis (PD, FI, LeU, +Europa) font les gros titres des médias italiens. La presse relève notamment le soutien apporté hier par le premier ministre sortant, Giuseppe Conte, pouvant ouvrir la voie à une adhésion du M5S, jusque-là fortement divisé et dont l’appui est essentiel à la formation du gouvernement Draghi : « Le front du Oui à Draghi s'étoffe » (Corriere della Sera), « Draghi, le jour des oui » - Conte lève sa réserve, Di Maio favorable mais les dissidents du M5S résistent (La Repubblica), « Conte se dit ouvert à un gouvernement Draghi » - Berlusconi enclin à dire oui (La Stampa), « Conte travaille au oui du M5S à Draghi » - Le Spread sous la barre des 100 points (Sole 24 Ore), « Draghi : plus d'investissements et moins de bonus » - Voici les premiers thèmes évoqués. Le plan de vaccination et le Plan de Relance seront prioritaires (Il Messaggero), « Gouverner avec Berlusconi? » - Conte demande un exécutif politique et se pose en dirigeant de la coalition PD-M5S (Il Fatto Quotidiano), « Berlusconi est favorable à Draghi, Salvini le sera peut-être » (Il Giornale).
COMMENTAIRE, Corriere della Sera, de M. Franco « La trêve est le fruit du dialogue » : « Petit à petit, ce qui semble être une trêve est en train de se consolider. Une sorte de suspension des hostilités au nom de l’urgence sanitaire et de l’exigence d’allouer les fonds européens de manière efficace et partagée. Voici donc la nouvelle phase qui s’ouvre et qui a été favorisée aussi par l’appel adressé à tous les partis politiques, sans distinctions ou préjugés, de la part du Chef de l’Etat S. Mattarella. Pour les consultations à la Chambre, Mario Draghi est en train de mettre en place la méthode Mattarella : un dialogue qui pourrait bientôt porter ses fruits. Il y avait un doute qu’il fallait dissiper, la résistance éventuelle du Président du Conseil sortant. Or, Conte a lui-même apporté une réponse hier. C’est comme si, avec l’approche mise en place par le Quirinal, le dialogue était en train de lever les vétos et les préjugés des partis. Le pari est donc le suivant : oublier les vieilles résistances pour affronter avec méthode et en se projetant dans l’avenir, l’urgence sanitaire économique et sociale. C’est une métamorphose qui vient juste de commencer et on sent qu’elle est difficile pour les deux coalitions. Ce weekend, le nouveau scénario devrait être plus clair. A ce stade, on remarque qu’en très peu de temps, on est passés d’un sentiment de peur face à un gouvernement Draghi ne tenant qu’à un fil à un consensus de presque l’intégralité du spectre politique. Le vrai problème de Draghi sera de trouver un équilibre entre les demandes des différents partis et de jouer, de la manière la plus juste possible, avec les ‘’non’’ inévitables de partis qui ne sont pas d’accord sur bien des sujets. Tout le monde reconnait que la tâche sera difficile. Mais Draghi sait qu’il s’agit d’un passage obligé. Il veut par conséquent l’expliquer clairement à ses interlocuteurs, avec la politesse qui s’impose. Son alliance avec le Quirinal est solide. Et ce qui pourrait le renforcer davantage, c’est la conviction d’avoir à ses côtés tout le pays, lassé par les politiques amateurs, des narcissismes et des querelles qui ont déjà trop coûté. »
ARTICLE, Corriere della Sera, « Confier des portefeuilles à des « personnalités d’envergure » pour rassembler une majorité large » : « Il a déjà reçu la confiance de l’Europe et des marchés, et il recevra bientôt celle du parlement. Il y a 48 heures, Mario Draghi n’avait pas le nombre de voix suffisant pour former un gouvernement, à présent il en a presque trop. D’abord les 5 étoiles libérés par les paroles de Conte, le PD et bien sûr Renzi, et puis Berlusconi et peut-être aussi Salvini, poussé vers l’ancien directeur de la BCE par les entreprises du Nord de l’Italie, bien plus encore que par les présidents de région et chefs de la Ligue. C’est l’unité nationale. Même Draghi n’imaginait pas que le dégel aurait lieu en si peu de temps. Et le PD, qui a longtemps repoussé l’idée de voter avec la Ligue, semble avoir revu sa position avec les propos de Zingaretti hier : « Le PD et la Ligue ne peuvent pas être associés mais c’est au Premier ministre désigné qu’il revient de construire sa majorité. Nous trouverons l’équilibre qui nous permettra de tenir jusqu’à l’élection du président de la République [début 2022, NDLR] ». L’homme fort de Francfort prend son temps, et a déjà prévu un deuxième tour de consultations au début de la semaine prochaine. Lors de ce premier tour, il pose la même question à chaque interlocuteur à la fin de l’entretien : « Vous avez une préférence pour un gouvernement politique ou technique ? ». La frontière semble subtile entre les deux possibilités, mais la différence est claire. Devant les groupes, il présente les points majeurs du programme, sur la bonne et la mauvaise dette, les investissements et les aides, pour la relance de l’emploi notamment : rien que sur cette méthode, on sent un changement radical au Palais Chigi. Aujourd’hui Berlusconi le rencontrera et lui apportera sa confiance, et les léghistes qui connaissent bien les entrepreneurs dans les territoires ont confié à Salvini le message qu’ils ont reçu de leur part : « Ne pas faire l’imbécile face à Draghi ». Car presque tous voient en lui un investissement politique sur l’avenir pour le parti, la légitimation de la Ligue en Italie et en Europe. Car la ligue se souvient qu’à l’époque du « catastrophique gouvernement Monti », en restant dans l’opposition, elle n’avait récolté que 4% des voix aux élections suivantes ».
ARTICLE, Corriere della Sera, « L’accord entre Di Maio et Grillo pour accepter le gouvernement Draghi : on ne peut pas dire non au président de la République” : « Un groupe farouchement opposé qui s’enflammait rien qu’à l’évocation du nom de Draghi, parlant de « massacre social », du « sang et des larmes », du « banquier Dracula », et on disait même qu’au Sénat 90% du groupe Cinq étoiles le rejetterait. A la chambre des députés, les insultes pleuvaient. Dans ce contexte, Di Maio n’avait d’autre choix que d’agir avec prudence, en évitant les pièges, en nuançant ses propos en disant « non à un gouvernement technique, mais», en rappelant que Draghi lui avait fait « bonne impression » et en renouvelant le souhait passe-partout d’un « gouvernement politique ». Mais c’est grâce à la prise de position de deux figures clés du mouvement, Beppe Grillo et Giuseppe Conte, que les lignes ont pu bouger. Ces deux derniers se sont appelés à plusieurs reprises pour sortir le mouvement de l’impasse dans laquelle il risquait de plonger complètement. Depuis des mois, Di Maio est en réalité le leader de facto du mouvement, car il a appris à faire de la politique, en abandonnant certains mantras idéologiques et réactions spontanées comme en son temps, la demande d’impeachment contre Mattarella pour avoir refusé la nomination comme ministre de Paolo Savona [NDLR : favorable à la sortie de l’euro]. Di Maio est convaincu de pouvoir convaincre au moins 80% des parlementaires de son groupe de soutenir Draghi et on a senti un changement chez lui, d’abord en nuançant sur le revenu de citoyenneté, Di Maio estimant qu’il est désormais nécessaire « de distinguer les aides destinées à lutter contre la pauvreté des aides aux chômeurs », et proposait dans le Foglio « 10 points clés pour la relance », en parlant de « bonne dette », une expression empruntée à Draghi. La prise de parole de Conte a semblé signifier qu’il prenait la tête du mouvement : il y aurait en réalité un partage des rôles possible, entre celui qui reste à la tête des 5 étoiles, Di Maio, et celui qi chapeaute l’alliance M5S-PD-LEU pour les prochaines municipales, Conte ».
COULISSES, La Repubblica, d’E. Lauria « L’avocat descend dans l’arène avec ses alliés et parle en tant que chef du M5S » : « G. Conte n’imaginait sans doute pas qu’il entrerait dans l’arène politique par une conférence de presse en plein air, sur la place Colonna, devant une table en verre comme tremplin pour son nouveau départ. Il lui aura fallu deux nuits et un jour de réflexion pour dissiper les doutes sur son avenir. Le passage clé de son intervention était certainement la déclaration suivante : ‘’je ne suis pas un saboteur’’. Celle-ci a clairement levé tout doute sur son souhait de collaborer, comme l’y a invité le Quirinal, pour rendre moins difficile le passage du témoin et favoriser un climat constructif. Conte a compris que son silence pouvait être mal interprété et le faire passer pour un opposant à la mission de Draghi. La seule manière de survivre à la tornade Draghi, et aussi de rebondir et repartir, était de renforcer ce qui reste de la coalition du gouvernement Conte II afin de se placer sous l’aide de « Supermario ». Un gouvernement qui doit être, souligne Conte, ‘’politique’’ car c’est la seule issue permettant d’éviter la scission du M5S. Il le sait parce qu’il en a longtemps parlé avec Grillo. C’est donc aux ‘’amis du Mouvement’’ qu’il s’adresse de manière directe, et qu’il présente pour la première fois comme sa famille d’appartenance. ‘’Je suis là et je serai là’’ signifie qu’il se pose comme chef du M5S. Di Maio est en réalité favorable à cette solution. Plusieurs ont remarqué cependant que l’ancien chef politique a annoncé sa disposition à soutenir Draghi quelques minutes avant que Conte ne le fasse. Le Président du Conseil sortant joue de fait sur deux tableaux. Juste après son appel au M5S, Conte en a lancé un autre au PD et à LeU, évoquant la perspective d’une ‘’alliance autour du développement durable’’. Conte a donc ainsi également lancé sa candidature comme chef d’une coalition jaune-rouge pouvant se présenter devant les électeurs. Il peut aussi compter sur une cote de popularité encore importante. Toutefois, dans la perspective d’un gouvernement Draghi pouvant durer jusqu’en 2023, bien des choses peuvent arriver. Raison pour laquelle Conte, malgré les démentis, pourrait décider d’accepter un ministère d’envergure. Une chose est sûre, l’avocat est redescendu dans l’arène politique pour survivre, sauver son expérience de gouvernement, les 5 Etoiles et le projet progressiste qui risquait d’être dissous dans le nouveau gouvernement d’unité nationale. »
PREMIER PLAN, La Repubblica, de G. Vitale « Zingaretti réconcilie la coalition et mise sur la formule ‘Ursula’ » : « ‘’Nous avons été critiqués, qualifiés de subalternes des 5 Etoiles, mais aujourd’hui nous récoltons les fruits de nos efforts’’. Zingaretti est fier de son coup : le ‘oui’ à Draghi est unanime. Le secrétaire du Parti démocrate revendique le mérite du revirement de Conte et se félicite d’une majorité «Ursula » [rassemblant des votes de droite et de gauche, NDLR], étendue à Forza Italia et permettant de neutraliser Renzi. C’est donc grâce à lui et à son parti (il ne faut pas négliger la contribution de Bettini, Franceschini, Delrio et Marcucci) que naîtra bel et bien un exécutif Draghi. A noter également l’éloignement d’un possible parti de Conte, qui, avec ses déclarations, s’est de fait placé à la tête du M5S. Pour Zingaretti, un tel exécutif serait à-même d’arriver jusqu’au terme de la législature, ce qui éloigne l’hypothèse de possibles élections anticipées. Ce ne sera en tous cas pas le PD qui entravera la bonne marche de ce gouvernement : ‘’Nous demanderons un gouvernement politique, avec des ministres compétents, ensuite ce sera à Draghi de faire sa synthèse et nous en prendrons acte’’. »
PREMIER PLAN, La Repubblica, « Berlusconi se démarque et Forza Italia prend position en faveur du oui à Draghi, ‘’Je suis de retour, je veux participer’’ » : « Le chef de file de Forza Italia veut sa revanche sur les 5 Etoiles : aujourd’hui, sous le feu des projecteurs, il conduira sa délégation à la Chambre des députés pour être reçu par Mario Draghi. Marta Carfagna, députée de Forza Italia et vice-présidente de la Chambre, a remporté la bataille interne. Cette semaine, une cinquantaine de députés se sont présentés à sa porte, prêts à signer pour Draghi. Cela aurait marqué le début d’une scission. Mais les ténors du parti (Tajani, Ronzulli, Ghedini) ont pris les devants face au risque d’implosion du groupe et décidé ensemble de prendre ouvertement parti pour Mario Draghi et même de faire connaitre leur entière disponibilité. En coulisses, Ghedini exprime tout de même quelques réticences sur la Justice et Paola Severino. En somme, les 143 parlementaires de Forza Italia, indépendamment de ce que décideront les alliés du centre-droit, sont bien décidés à soutenir Draghi. Tout au plus, la fameuse « majorité Ursula » naîtra, sans les souverainistes. Giovanni Toti de Cambiamo! dit pour sa part souhaiter que le nouveau gouvernement soit approuvé par un nombre de partis le plus large possible après son entretien avec le nouveau Premier ministre hier soir. Les chiffres sont presque déjà là.»
ARTICLE, Corriere della Sera, « la Ligue sous pression et Salvini est tenté [de dire oui]. Giorgetti : Draghi, c’est Ronaldo ». « Ils étaient divisés lors des consultations et seront sûrement divisés au gouvernement. L’unité du centre-droit se fissure visiblement, après avoir tenu pour empêcher l’émergence d’un gouvernement Conte III. Comme l’a dit Salvini, aujourd’hui chacun peut aller voir Draghi pour exprimer ce qu’il pense vraiment, sans avoir à faire des compromis avec les autres partis. « C’est mon devoir d’écouter Draghi, sans préjugés et sans véto ». Dans une situation qui semble évoluer d’heure en heure, ce qui reste certain c’est le oui de Forza Italia et le non clair de Meloni, qui n’envisage que le vote contre ou l’abstention, en disant qu’elle « ne met pas en doute Draghi mais ceux qui vont le rejoindre au gouvernement », c’est-à-dire Renzi, pour ne pas le nommer. Mais elle ne comprend pas la position de Salvini et lui dit « qu’il faut que Draghi choisisse entre la Ligue et les 5 étoiles. Pourquoi cela irait-il de s’associer avec le PD ? Boldrini, LEU, cela nous va ? Il y a quelque chose qui m’échappe ». Le vice-secrétaire de la Ligue, Giorgetti, explique la position du parti avec emphase : « Draghi joue hors-catégorie, il est comme Ronaldo, quelqu’un de son calibre ne peut pas rester sur le banc de touche ». Puis il explique que la Ligue ne s’abstiendra pas, elle choisira simplement entre le oui et le non, et prévient qu’on ne peut pas faire sans « le premier parti » dans ce gouvernement. Pour Salvini, « on pourrait se contenter de dire non à tout, de rester tranquillement dans l’opposition, d’attendre les élections puis récolter les voix, mais ce n’est pas ce qu’il faut faire à présent ». Car il se dit « inquiet de la situation économique pour les entreprises et les familles, » et rappelle qu’il est « de son devoir d’écouter Draghi ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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04/02/2021
"Le 17 mars, nous reprenons notre liberté !"
Pays-Bas.
"Le 17 mars, nous reprenons notre liberté ! Votez FvD."
23:16 | Lien permanent | Commentaires (0)
Thierry Baudet, tête de liste du Forum voor Democratie pour les législatives.
Pays-Bas. Le Forum voor Democratie de Thierry Baudet présente ses 50 candidats :
22:43 | Lien permanent | Commentaires (0)
Publicité pour Vox vue du ciel.
Espagne.
22:29 | Lien permanent | Commentaires (0)
Thuringe : l'AfD donnée à 23 %.
Allemagne. Thuringe.
(https://www.wahlrecht.de/umfragen/landtage/thueringen.htm)
die Linke : post-communistes
AfD : patriotes
CDU : démocrates-chrétiens
SPD : sociaux-démocrates
Grüne : écologistes
FDP : libéraux
Sonstige : autres
18:33 | Lien permanent | Commentaires (0)
"Un Mouvement 5 Etoiles déboussolé par la perte du Palais Chigi."
Italie. Revue de presse.
Les consultations que M. Draghi entame à compter d'aujourd'hui pour tenter de former un gouvernement font les gros titres des médias italiens. Les observateurs relèvent les divisions au sein des deux coalitions et soulignent dans l’ensemble une « occasion qu’il ne faut pas gâcher » (Sole, Messaggero, Giornale). « Le jeu de l’échiquier de Draghi : il faut l’unité » - Appel aux partis, les consultations commencent aujourd’hui. Soutien du PD, le M5S dans le chaos, le centre droit divisé (Corriere della Sera), « Draghi, les obstacles venant des 5 Etoiles » - Le Président du Conseil demande des réponses à la hauteur de l’urgence. Hypothèse d'un ticket Conte-Gentiloni, ce dernier irait au ministère de l’Economie (La Repubblica), « Draghi est là mais la majorité demeure un rébus » (La Stampa), « Le défi de Draghi » - Les marchés saluent son arrivée (Sole 24 Ore), « Gouvernement Draghi, ouverture de la part de la Ligue » (Il Messaggero), « Conte et les 5 Etoiles : les premiers non à Draghi » - Conte ne sera pas ministre (Fatto Quotidiano), « Centre droit, courage ! » - soutien à Draghi, appel à ne pas gâcher l’occasion d’offrir un gouvernement sérieux à l’Italie (Il Giornale).
PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de M. Breda « Les pressions du Quirinal pour que les partis ne se sentent pas placés sous tutelle » : « ‘’Pour le programme et les ministres, c’est à toi de voir. Prends ton temps. Mais accepte un conseil : trouve le moyen de faire comprendre que ton gouvernement ne peut pas faire abstraction de la politique. Fais comprendre que tu ne vas pas mettre sous tutelle le Parlement’’. Voilà ce que Mattarella a dit à Draghi lorsque ce dernier a quitté le bureau du Chef de l’Etat pour se présenter au Salon des Fêtes pour son premier discours. C’est une indication utile pour marquer une différence avec les autres gouvernements techniques qui ont souvent été perçus comme trop coupés de la sphère parlementaire car imposé d’en haut. C’est au président du conseil désigné de proposer une méthode claire, d’apporter des solutions aux interrogations des partis. Cela vaut aussi bien pour les ministres – dont on ignore s’ils seront des techniciens ou des politiques ou un mélange des deux – que pour le programme centré sur le Plan de Relance. »
COMMENTAIRE, Corriere della Sera, M. Franco « Un Mouvement 5 Etoiles déboussolé par la perte du Palais Chigi » : « L’affirmation ‘’nous sommes déterminants’’ répétée comme un mantra par Beppe Grillo dit toute la frustration et le désir du M5S de revenir au premier plan. Les 5 Etoiles représentent la majorité relative au Parlement et le point d’équilibre de celle-ci. Or, le M5S se crispe sur lui-même pour cacher ses divisions. La ligne dure adoptée par le dirigeant par intérim V. Crimi, reprise par certains anciens ministres et par Grillo, ressemble plutôt à une réaction impulsive et à une tactique, une position de départ qui pourra évoluer si un gouvernement avec des ministres politiques devait voir le jour. Di Maio laisse faire car le Mouvement craint de perdre ses parlementaires en cas d’élections anticipées si Draghi devait échouer. Il faudra toutefois quelques jours pour que le M5S retrouve le sens des réalités et que le Président du Conseil sortant et ses collaborateurs puissent faire le deuil du Palais Chigi. »
ARTICLE, La Repubblica, « Zingaretti sous pression. ‘L’alliance jaune-rouge ne peut pas s’effondrer ‘ ». « Le PD convoque les 5 étoiles et LeU et demande le soutien du président du conseil désigné. ‘Pour réagir au coup de poignard de Renzi, nous devons relancer l’alliance avec les 5 étoiles et LeU, et sur cette base, construire ensemble une majorité pro-européenne qui soutienne Draghi.’ C’est ce que Zingaretti prône devant le comité restreint du PD, avec Franceschini, Orlando et les chefs de groupes parlementaires Delrio et Marcucci. Il appelle aussi Crimi puis Speranza et propose une réunion pour essayer de trouver un accord avant les consultations avec Draghi. « Il ne faut pas liquider notre bilan aussi vite. » Car ce qui se joue aussi, ce sont les futurs accords pour les municipales dans les grandes villes : si PD et M5S ne se présentent pas unis à Turin, Naples, ou Rome, cela veut dire risquer la défaite. Et pour Zingaretti, l’enjeu est encore plus grand : il pourrait perdre et son mandat et son parti. Il cherche aussi à convaincre Conte afin que les 5 étoiles appuient le gouvernement Draghi, et se dit confiant que Conte sera disposé à l’aider. »
ARTICLE, Corriere della Sera, de M. Guerzoni « Conte, sa rencontre avec Draghi et la tentation du grand refus » : « L’ancien président du Conseil G. Conte est déçu et aigri. Les dirigeants du PD font pression pour qu’il prenne la tête du Mouvement 5 Etoiles et puisse apporter son soutien à Draghi. Toutefois, en accord avec les sentiments qui prévalent au sein du M5S, il pourrait être tenté de dire non. La décision n’a pas encore été prise. Il veut comprendre si le refus de Grillo est une position définitive et il veut aussi comprendre combien pèse, en termes de nombre de parlementaires, l’anathème lancé par Di Battista contre Draghi. En arrière-plan, c’est l’hypothèse d’un parti personnel qui ressurgit ».
ENTRETIEN, La Repubblica, Matteo Renzi : « Draghi jusqu’en 2023 et le plan de relance doit être réécrit entièrement. Je me réjouis [de cette désignation] mais j’ai fait l’objet de manifestations de haine » : « Il est possible que je sois l’homme le plus impopulaire du pays, mais il me semble improbable que Conte en soit le plus populaire ; ce qui est certain, c’est que Draghi en est le plus compétent. Je revendique avoir joué un rôle dans la naissance du gouvernement Conte II avec des 5 étoiles devenus plus pro-européens et moins populistes, car pour retirer les pleins pouvoirs à Salvini, j’étais prêt à tout. Quand on me demande pourquoi il y a eu cette crise, je réponds : quitte à dépenser 200 milliards d’euros, je préfère que ce soit Draghi qui le fasse plutôt que Conte. Nous sommes les seuls (à IV) à avoir démissionné au nom d’un idéal politique. Quand le PD dit que je suis davantage occupé à le détruire qu’à trouver un consensus, je dis que je ne comprends rien à la ligne politique adoptée par ce parti pendant la crise, alors qu’ils auraient pu jouer un rôle capital de médiation. On disait que Zingaretti et Bettini avaient une stratégie extrêmement fine à l’esprit. Elle était tellement raffinée que personne ne l’a comprise. Et je dis que le courant byzantin du PD ne m’intéresse pas, moi je m’occupe du fond. Sur le refus des 5 étoiles d’adouber Draghi, je dis qu’il faut donner du temps au temps et laisser le président du conseil désigné mener ses consultations, il trouvera une majorité. Je n’ai pas mon mot à dire sur les choix qu’il doit faire s’agissant de former un gouvernement uniquement composé de techniciens ou associant aussi des politiques. Sur Conte, après avoir passé un mois à nous demander si on devait avoir Conte comme chef d’un nouveau gouvernement, j’espère qu’on ne va pas passer à nouveau un mois pour savoir de quel ministère il va hériter. Moi je ne serai pas ministre, je suis trop controversé. Je pense que cette mandature durera jusqu’en 2023. Une bonne équipe peut réécrire le plan de relance italien en trois jours. Malgré toute la haine dont j’ai fait l’objet dans cette crise, quand on voit le résultat et l’arrivée de Draghi, cela valait sûrement la peine de passer par là ».
PROPOS, La Stampa, de Matteo Salvini, dirigeant de la Ligue « Je préserverai l’unité du parti. Si les élections ont lieu dans deux ans, nous ne soutiendrons par ce gouvernement » : « ‘’Il n’y a pas de véto sur Draghi. Mais comment se prononcer dès maintenant ? Il faut voir les idées qu’il a et l’équipe qu’il proposera pour les réaliser et dans quels délais. Il est clair qu’au sein du centre droit il y a des idées divergentes mais je travaille depuis des semaines pour préserver son unité. Si Conte est tombé, c’est aussi grâce à notre cohésion. J’ai dit à mes alliés : ‘’voyons ce que Draghi nous propose, discutons-en et adoptons une position commune’’. C’est mon objectif. Nous sommes prêts à négocier sur des thématiques concrètes. Je veux savoir ce qu’il prévoit au sujet des impôts, la réouverture des chantiers, la réforme de la justice, la réforme des retraites Quota 100 et l’utilisation du Plan de Relance ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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Publicité de Céline Amaudruz en faveur du Oui à l’interdiction de se dissimuler le visage.
Suisse. Publicité de Céline Amaudruz de l'UDC en faveur du Oui, lors de la votation du 7 mars 2021, à l’interdiction de se dissimuler le visage.
13:12 | Lien permanent | Commentaires (0)
03/02/2021
"Berlusconi dit oui à Draghi. Salvini veut voir ce qu’il propose et Meloni reste sur ses positions."
Italie. Revue de presse.
La convocation de l’ancien président de la BCE Mario Draghi par le Chef de l’Etat Sergio Mattarella aujourd’hui pour former un gouvernement composé de « personnalités de haut niveau » fait les gros titres des médias italiens. La presse commente comment le chef de l’Etat s’est résolu à cette décision après l’échec des consultations des partis par le président de la Chambre Roberto Fico pour faire émerger un nouvel exécutif avec la majorité sortante. Dans l’ensemble, les observateurs relèvent ‘’un moment grave mais aussi d’espoir’’(Repubblica) ainsi que le constat de ‘’l’échec de la politique’’ (Stampa) face aux crises pandémique et économique : « Gouvernement, le Quirinal appelle Draghi » - La tentative de former un gouvernement Conte III échoue (Corriere della Sera), « L’heure de Draghi » - Fico arrive au terme de sa mission sans majorité politique, Mattarella exclut les élections anticipées et confie l’exécutif à l’ancien banquier (La Repubblica), « [Mattarella et Draghi] Les constructeurs » (La Stampa), « Mattarella convoque Draghi pour un gouvernement de personnalités de haut niveau » (Sole 24 Ore), « Urgence Italie, la carte Draghi » - Le chef de l’Etat choisit la voie du gouvernement technique (Il Messaggero), « Renzi nous fait son cadeau » - Le sénateur fait sauter les négociations pour un gouvernement Conte III (Fatto Quotidiano), « Enfin Draghi » - Adieu à Conte, voici le gouvernement du Président (Il Giornale).
EDITORIAL, Corriere della Sera, Massimo Franco : « Ce dont le pays a besoin » : « La proposition Mario Draghi en réponse à l’échec de la coalition M5S, PD et IV et à une dérive électorale à haut risque est l’antidote le plus puissant que le chef de l’Etat, Sergio Mattarella, pouvait choisir. Et l’appel à toutes les forces politiques pour qu’elles appuient son gouvernement de « haut niveau » traduit la gravité de la situation et la volonté de ne peut pas se livrer à des petits stratagèmes qui auraient eu des conséquences dévastatrices. Le Quirinal envoie ainsi un signal aux chancelleries occidentales et à l’opinion publique italienne. Il essaie de réagir par une réponse au plus haut niveau, face à la deuxième crise de la majorité en moins de trois ans. La responsabilité principale de celle-ci revient à Matteo Renzi, à la limite de l’irresponsabilité, qui a ouvert une crise en pleine épidémie, même si dans son jeu Renzi n’écartait pas la possibilité d’arriver à un résultat aussi extrême [que ce choix d’un gouvernement technique). Mais il ne faut pas ignorer la responsabilité de Giuseppe Conte, qui a tardé à comprendre ce qui se jouait autour de la gestion des fonds européens, et qui a réagi par une épreuve de force maladroite devant le parlement. Son souhait d’exorciser l’option Draghi, poussé en ce sens par ses partisans 5 étoiles, aura abouti à l’effet inverse. A partir du moment où Fico a fait part de son échec à réconcilier la majorité, le gouvernement Conte a disparu. Pendant ces trois jours [de consultation des partis par Fico), on a parlé de justice, de fiscalité, de ministères, mais le fonds de relance, sur lequel le futur de l’Italie et les relations avec l’Europe sont en jeu, est resté seulement en toile de fond, comme s’il s’agissait d’une question secondaire. L’arrogance et l’impuissance de chaque parti ont surtout prévalu pendant ces jours, conduisant le pays dans une impasse. La promesse de ce « gouvernement du président » est tout à la fois remplie d’espoir et de pièges. Toute formation devra composer avec un parlement dans lequel les rapports de force donnent la part belle à des groupes où le populisme est plus fort et où subsistent des pulsions antieuropéennes, que le gouvernement sortant avait en parti conjurées. Mais que pourra faire, même le plus compétent des premiers ministres, face à la pression des instincts électoraux les plus primitifs ? Il devra affronter des partis obsédés par l’idée d’aller aux urnes et tentés de réagir aux décisions les plus difficiles en se démarquant du gouvernement. En espérant qu’il y ait un sursaut collectif de responsabilité ».
EDITORIAL, la Stampa, Massimo Giannini (directeur), « Pour l’Italie, c’est le dernier appel » : « Même dans cette Italie toujours enlisée dans l’urgence perpétuelle, l’impossible devient peut-être possible. Sur un fond de crise de gouvernement qui a dégénéré en crise du système, le chef de l’Etat a trouvé la solution la plus forte, la plus haute, la plus crédible. Nous devons être une fois de plus reconnaissants à Sergio Mattarella. En deux minutes, il a mis fin à deux mois de cohabitation difficile et peu reluisante des partis d’une majorité à bout de souffle. Et proposé la voie la plus convaincante pour éloigner le spectre des élections anticipées et mettre en sécurité la campagne de vaccination et le plan de relance. Il faudra réfléchir le moment venu à ce qui s’est passé, comment le principal responsable de la crise politique, Matteo Renzi, a aussi été le plus à même de proposer la solution à celle-ci. Sur le fait qu’à gauche, ce choix le plus « révolutionnaire » n’ait pas été proposé par le PD mais subi par ce parti, en s’enchainant à Conte « comme seul pont de référence des progressistes ». Sur la façon dont, à droite, le seul qui ait agi au nom de l’intérêt du pays ait été Berlusconi. Ce qui compte, c’est seulement notre pays. Dans l’échec complet de la politique, vaincue à nouveau par les techniciens, nous devons souhaiter que l’essai de Draghi réussisse : nous ne voulons même pas imaginer que les partis, après le spectacle décevant qu’ils ont proposé jusqu’à présent, puissent encore se défiler face à leurs responsabilités. C’est notre dernier espoir de donner un avenir meilleur à nos enfants, ancré dans les valeurs et le destin des démocraties libérales européennes. »
EDITORIAL, La Repubblica, Maurizio Molinari (directeur), « Ce qui se joue”’ : “C’est un moment dramatique et en même temps un moment d’espoir pour notre pays. Dramatique, car avec plus de 88 000 morts, une économie en souffrance, des centaines de milliers d’entreprises disparues, des millions de salariés qui risquent de perdre leur emploi et un plan de relance pas encore remis à la Commission, le système politique n’a pas réussi à se libérer des refus des uns et des autres [sur les solutions proposées], et après de longue journées de marchandages de boutiquier au Parlement, a été incapable de proposer le gouvernement de la relance dont dépend le futur de nos enfants. Mais c’est aussi un moment d’espoir, car si ces mêmes partis savent entendre le message du président de la République sur l’urgence pour le pays, ils pourront soutenir ce nouveau gouvernement institutionnel, saisir l’opportunité offerte avec Mario Draghi et devenir les héros du sauvetage contre l’épidémie et pour la reconstruction. Le président a choisi l’homme qui, lorsqu’il était à la tête de la BCE, a sauvé l’euro en 2012 de la tempête financière qui risquait de l’emporter, grâce au « whaterver it takes », démontrant une détermination et une capacité à agir pour faire face aux défis les plus difficiles, qualité dont le locataire du palais Chigi aura le plus besoin. Il aura à conduire la mission la plus difficile pour un chef de gouvernement depuis la fin de la seconde guerre mondiale en Italie, en protégeant les citoyens d’un virus qui continue à circuler parmi nous, éviter l’effondrement de l’emploi, faire repartir la croissance et ,surtout, faire adopter au parlement les réformes nécessaires à l’arrivée des 209 Mds du fonds de relance. »
PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de F. Verderami « Le défi : une majorité large. Le choix de Draghi entre techniciens et politiques » : « Au moment où l’on touche le fond dans cette crise de gouvernement, qui est avant tout une crise du système, S. Mattarella appelle M. Draghi pour un exécutif « de haut niveau » et « sans formule politique ». C’est une décision que le Chef de l’Etat n’avait pas préparée avec les partis et il fera ainsi appel au vote du Parlement dont l’ancien président de la Banque Centrale Européenne devra obtenir la confiance. Il sait que sa tâche sera difficile et délicate : construire une majorité solide dans les conditions où se trouvent aujourd’hui les Chambres s’avère assez peu probable. Toutefois, le message du Président de la République à la Nation représente pour Draghi un bouclier qui facilitera son parcours. Mattarella laissera à Draghi la liberté de choisir comme collaborateurs des personnalités extérieures, ou venant du monhde politique. Les dirigeants politiques savent que Draghi n’a pas l’intention de puiser ses ressources du côté de la politique et que – face à des points de programme clairs, il laissera ensuite la place aux partis. Les partis se trouvent face au dilemme de la faillite ou de l’ouverture d’une nouvelle page, et devront choisir. Autrement, le Chef de l’Etat n’aura pas d’autre solution que de donner naissance à un gouvernement provisoire en vue des élections. Le choix de Draghi a vocation à chambouler les équilibres. On l’a tout de suite vu avec les divisions au sein du M5S et la marche arrière du PD quant à de possibles élections anticipées. Au centre droit, la donne a changé et il est maintenant difficile de rester attachés à la demande d’élections anticipées. Le schéma doit changer, comme l’avait prévu le n°2 de la Ligue Giorgetti. Ce dernier pousse la coalition de centre droit à soutenir le futur exécutif par intérêt pour son parti : une légitimation internationale, une place à la table des réformes et la participation dans le choix du prochain Président de la République. Au sein du M5S aussi, le courant de Di Maio voit en Draghi un passage difficile mais utile à la maturation du Mouvement.»
COMMENTAIRE, La Repubblica, C. Tito « Le choix torturé d’un Président déçu par les petites querelles » : « Dans la journée la plus longue de ses six dernières années, Mattarella a dû faire ce qu’il essayait d’éviter depuis le début de son mandat. Un choix tourmenté et fait malgré lui : la solution d’un gouvernement technique, ou ‘’gouvernement du Président’’, avait toujours été pour lui la dernière des solutions. Mattarella ne peut pas laisser la crise politique dégénérer en crise institutionnelle qui laisserait le pays paralysé et incapable d’affronter les défis du moment : la crise pandémique, économique et le retard sur le Plan de Relance. Le risque est de faire passer l’Italie, actuellement perçue comme un pays en difficulté et qu’il faut aider, pour un allié indésirable et ingrat aux yeux des partenaires européens.»
COMMENTAIRE, La Stampa, de M. Sorgi « Les risques des élections et la ressource la plus précieuse » : « Mattarella a été contraint de jouer son va-tout alors qu’il aurait préféré ne pas avoir à le faire. Un geste longuement réfléchi, comme le montre l’appel adressé aux partis politiques quelque temps après la visite de R. Fico : ce discours, long et vibrant, dénonçant les risques que représenteraient les élections et que l’on ne peut se permettre d’improviser. Mattarella est conscient d’avoir mis en jeu une ressource de la République, sans doute la plus influente en Italie, et que, si sa tentative devait échouer, Draghi serait alors sacrifié sur l’autel de la crise. Draghi est par conséquent un choix fait non pas par calcul mais par nécessité. Espérons pour Mattarella que la classe politique ait déjà montré le pire d’elle ».
ARTICLE, La Repubblica, de C. Lopapa « Berlusconi dit oui à Draghi. Salvini veut voir ce qu’il propose et Meloni reste sur ses positions » : « Juste après 22h, depuis sa résidence provençale, Berlusconi salue avec une certaine satisfaction la décision de Mattarella avec les siens. Forza Italia peut compter sur 143 parlementaires entre députés et sénateurs et assurerait l’aval de l’opération ‘’salut national’’. Face à l’aile ‘’pro-salvini’’ de Forza Italia, qui déplore la presque certaine fin du centre droit tel que l’on connait, Berlusconi explique ‘’comment pourrais-je démentir ce que j’ai soutenu jusqu’à présent ? Mais je ne signerai pas une lettre de change comme ça, je vous rassure’’. Il est clair que Berlusconi voudra comprendre son poids politique et ce qu’il pourra obtenir de cette aventure. Car le prix serait très élevé : la rupture de l’unité de la coalition de centre droit. Par ailleurs, même au sein de la Ligue, certains veulent éviter les élections anticipées : une trentaine de parlementaires proches du président de Vénétie L. Zaia ».
ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Matteo Salvini, dirigeant de la Ligue « ‘’Je l’ai déjà dit à Draghi : ce n’est pas le nom qui compte mais ce qu’il veut faire’’ » : « ‘’Nous avons cinq priorités et nous déciderons sur la base de cela. Nous demanderons à Draghi une promesse de ne pas augmenter les impôts. Nous voulons la « flat tax » à 15% et le moratoire fiscal. Les mots clés sont l’emploi, les impôts et les retraites. Nous nous opposons de manière catégorique à la fin de la réforme des retraites « quota 100 », il n’est pas pensable de revenir en arrière à la loi Fornero. Et puis il y a un plan d’ouverture des chantiers et un plan de relance des infrastructures. L’urgence nationale ? Écoutez, nous avons perdu trois semaines à cause de Conte et de Renzi. Le centre droit agira uni, nous sommes déjà d’accord. Nous n’avancerons pas en ordre dispersé et nous choisirons ce qu’il y a de mieux pour les Italiens. Nous nous sommes rendus au Quirinal ensemble en disant la même chose et je crois que nous continuerons à soutenir les mêmes idées. Plus vite nous voterons, mieux sera. On s’assurera ainsi 5 ans de tranquillité. J’ai eu au téléphone plusieurs entrepreneurs, ils demandent un gouvernement qui puisse gouverner’’.»
ENTRETIEN, La Stampa, de Romano Prodi, ancien président du Conseil « Dans la disgrâce, enfin un revers positif, Mario saura protéger le pays » : « ‘’Je crois que nous devons tous apprécier le choix fait par Sergio Mattarella, dans la situation dramatique que traverse notre pays, de confier à Mario Draghi la direction d’un gouvernement institutionnel et de haut niveau. C’est le meilleur choix qu’il pouvait faire et, en bon pédagogue, il a aussi très bien su l’expliquer aux Italiens. Il me semble du reste que si Mattarella a convoqué Draghi, c’est parce qu’il avait déjà l’assurance que la charge serait acceptée par l’intéressé. Malheureusement, les voies traditionnelles de notre politique ont à nouveau failli. Cet échec est grave, il résulte du jeu des intérêts personnels et des vétos croisés, c’est un des moments les plus sombres dans l’histoire récente de la politique italienne. Je pense que la première difficulté pour Draghi sera de rassurer l’Europe quant à la crédibilité des institutions italiennes. Cette étape n’est pas à négliger puisque le jugement de nos partenaires européens sur l’usage des fonds du Plan de Relance sera décisif. Evidemment, Draghi devra aussi relever l’Italie de cet épisode difficile fait de crise sanitaire, économique et sociale’’. »
ARTICLE, La Repubblica, de R. Petrini « La baisse du PIB légèrement moins forte que prévu, en 2020 il s’établit à -8,9% » : « Le gouvernement avait imaginé pire et la plupart des institutions internationales aussi. Le confinement ciblé ainsi qu’une bonne mise en place du télétravail semblent avoir permis de limiter la baisse du PIB. La reprise est attendue entre le printemps et l’été, mais dans ce cas, les prévisions du FMI et de la Banque d’Italie sont beaucoup moins optimistes que celles du gouvernement. Les chiffres de l’Istat ont montré que c’est le secteur tertiaire qui se porte vraiment mal, alors que l’industrie ne résiste pas trop mal. L’Italie a donc fait pire que l’Allemagne, mais mieux (légèrement) que la France et l’Espagne. Toutefois, les aides de l’Etat pour pallier les pertes économiques de certaines activités ainsi que les fonds européens sont suspendus à cause de la crise gouvernementale. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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02/02/2021
JA 21 désire "tirer les Pays-Bas vers la droite".
Pays-Bas. JA 21, le parti d’Annabel Nanninga et de Joost Eerdmans, désire « tirer les Pays-Bas vers la droite » tout en constituant une alternative au Forum voor Democratie de Thierry Baudet, jugé trop radical. Le parti est contre l’Union Européenne et l’immigration et est critique par rapport à la politique climatique.
Joost Eerdmans et Annabel Nanninga
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"L’échéance fixée à aujourd’hui pour que le président de la chambre des députés, Roberto Fico, fasse part du résultat des consultations."
Italie. Revue de presse.
L’échéance fixée à aujourd’hui pour que le président de la chambre des députés, Roberto Fico, fasse part du résultat des consultations pour faire émerger un nouvel exécutif fait la une des médias italiens. Les observateurs relèvent dans l'ensemble les obstacles à trouver un accord entre les partis de la majorité, rendant d’autant plus difficile l’émergence d’un gouvernement Conte III. Hier soir, les partis ne s'étaient toujours pas entendus sur un programme politique, notamment en raison des désaccords entre Italia Viva et le M5S sur plusieurs sujets (MES, revenu de citoyenneté, justice). En cas d'absence d'entente d'ici ce mardi 13H, un gouvernement institutionnel serait l'issue la plus probable : « Bataille finale sur Conte » - Nouvelle réunion ce matin, Fico tentera d’apporter une solution au Chef de l'Etat. Renzi demande l'utilisation du MES et des ministères stratégiques pour son parti, tensions avec le PD et le M5S (Corriere della Sera), « Conte-Renzi, un défi à bout de souffle » - Bras-de-fer sur le programme et les ministères. Les 5 Etoiles s'opposent à l'idée que Boschi obtienne un portefeuille (La Repubblica), « Bras-de-fer sur les ministres, le gouvernement Conte III vacille » (La Stampa), « Conte III, les dernières tractations » - Les partis encore divisés sur le programme, un gouvernement technique de plus en plus probable. Le nom de Draghi est souvent cité (Il Messaggero), « Renzi veut l'éviction de Bonafede pour placer Boschi et Rosato » (Il Fatto Quotidiano).
STATISTIQUES, La Stampa, « L’année noire du travail décime 440 000 emplois, ‘’une bombe sociale pour les femmes et pour les professions libérales’’ » : « En 2020, 444 000 postes ont été supprimés, dont plus de 100 000 sur le seul mois de décembre. Sur l’ensemble de l’année, cela représente 50 pertes d’emploi par heure. Ce sont les femmes qui font le plus les frais de ces suppressions : 2 postes supprimés sur 3 étaient occupés par des femmes. Viennent ensuite les jeunes, dont 29% sont sans emploi. Sans oublier les précaires et les professions libérales. La pandémie s’avère donc être un extraordinaire accélérateur des dynamiques préexistantes à la Covid-19 et le fossé des inégalités se creuse de manière critique. ‘’C’est une bombe sociale à retardement, dont le risque est imminent'' préviennent les syndicats, parmi lesquels certains réclament la prolongation du moratoire sur les licenciements, ce à quoi s’oppose Confindustria. »
ANALYSE, Corriere della Sera, de M. Breda, « La politique à la croisée des chemins pour la dernière année de Mattarella (qui ne veut pas brider de second mandat) » : « Ce seront des mois difficiles pour S. Mattarella, surtout les six derniers mois (le semestre blanc) où, selon la Constitution, ses pouvoirs sont plus limités. Tout dépendra aussi de plusieurs inconnues, à commencer par l’issue de la crise. Ce soir, R. Fico se rendra au Quirinal. Si l’on reconduit l’ancienne majorité par un accord entre les anciens alliés, Mattarella pourra confier le nouveau mandat au président du Conseil sortant, sans faire d’autres consultations. Autrement, il devra choisir entre la formation d’un exécutif provisoire destiné à accompagner l’Italie vers les urnes (en juin au plus tard), et celle d’un exécutif institutionnel que l’on pourrait appeler ‘’gouvernement du Président’’. Ce dilemme sera bientôt résolu. Pour le reste, une chose est sûre : Mattarella l’a annoncé lors de son discours de fin d’année, c’est sa ‘’dernière année en tant que Président de la République’’. Il suivra avec ‘’attention’’ la reprise de l’Italie pendant ces derniers mois qui lui resteront au Quirinal, dans l’espoir que les blessures infligées par la pandémie et les dégâts causés par notre politique instable soient réparés et lui permettent de renouer « plus étroitement » avec des pays comme les Etats-Unis, l’Allemagne et la France, pour lesquels son rôle de garant du système italien est vu comme essentiel. Il suffit de se souvenir du lien avec Paris qui a été renoué de justesse, après l’incident causé par la visite des 5 Etoiles aux gilets jaunes. »
ANALYSE, La Repubblica, de S. Folli « Un Président du Conseil en otage » : « Par le passé, les mandats d’exploration faisaient partie d’un rite assez byzantin dont les caractéristiques principales étaient la sobriété et la discrétion. Nous avons assisté à une réunion de négociation qui aurait dû fournir le programme du nouveau gouvernement. La vraie priorité, qui a provoqué le psychodrame de cette crise, est en effet le Plan de Relance (la gestion, les délais, les réformes). Or, sur la table de la discussion, il n’en est nullement question. Quelle était alors l’utilité de cette réunion ? Celle de créer une action de diversion pour cacher ce qui se passe en coulisses. Si le gouvernement Conte III devait naître, le président du Conseil serait l’otage des partis qui le soutiennent. Le pouvoir semi-solitaire qu’il a pu exercer jusqu’alors et qui lui a permis de faire grimper sa popularité auprès de l’opinion publique, est une méthode qui ne pourra probablement pas être maintenue. Paradoxalement, Conte, qui était apparemment irremplaçable, se voit donc fortement affaibli. Tout cela montre que les scénarios politiques envisagés sont en train de basculer, avec l’aide des partis : pas seulement celui de Renzi, au pourcentage bien modeste, mais surtout le PD et aussi les 5 Etoiles version Di Maio. La situation pourrait pousser Conte à renverser la table des négociations et à faire confiance au consensus populaire autour de sa personne que lui confèrent les sondages et auquel il croit. Il lui manque toujours un parti à son nom, certes, mais les prémisses de celui-ci semblent apparaitre déjà. Une chose est certaine : [on ne peut pas avoir] un Président du Conseil pris en otage au Palais Chigi, pieds et poings liés, qui ne peut que s’affaiblir. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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01/02/2021
"Conte vacille toujours."
Italie. Revue de presse.
Les consultations confiées au président de la chambre, Roberto Fico, par le Chef de l'Etat afin de trouver une nouvelle majorité font les gros titres des médias italiens. Les observateurs relèvent dans l'ensemble la possibilité d'un accord entre les partis de majorité pour permettre à G. Conte de former un nouveau gouvernement, en s’entendant sur un programme politique réglant des questions de fond, avec la participation d'Italia Viva. En cas d'échec, un gouvernement institutionnel demeure une possibilité : « Le programme sera le premier test » - Une grande réunion de négociations entre les partis de la majorité est prévue pour aujourd'hui. Une lueur d’espoir en attendant la stratégie de Renzi (Corriere della Sera), « Bataille sur le contrat de gouvernement » - Fico réunit les partis de majorité. La question du MES, de la justice et des services secrets divisent encore (La Repubblica), « Conte III, la bataille sur les ministres » - Le PD et Confindustria défendent Gualtrieri, Italia Viva veut Panetta (La Stampa), « L'Italie enlisée inquiète l'UE » - Les chancelleries et les marchés préoccupés par le retard sur les réformes (Il Messaggero), « Les ruses de Renzi et l'action bienveillante du Chef de l'Etat » (Il Fatto Quotidiano).
COULISSES, La Repubblica, de C. Vecchio « L’irritation du Quirinal sur les rumeurs : seul Fico a été contacté » : « La mise au point sèche avec laquelle le Quirinal a démenti les contacts entre S. Mattarella et M. Draghi, ‘’rumeur dénuée de tout fondement’’ fait comprendre qu’à ce stade il n’y ait aucun plan B au mandat d’exploration confié au Président de la Chambre R. Fico. On mesure l’irritation du Quirinal, qui a qualifié la rumeur d’‘’action pour entraver’’ les consultations menées par Fico. Toutefois, le nom de M. Draghi, et ce qu’il recouvre de non-dits, semble planer sur les palais du pouvoir. Au Quirinal, on ferait preuve d’un optimisme très prudent sur la façon dont les consultations évoluent et on compte que Fico puisse faire part dès mardi de la réussite de sa démarche, en aboutissant à la recomposition de la majorité, avec le baptême du gouvernement Conte III. Les vétos sont levés et on évoque la possibilité d’un contrat de gouvernement. Il suffira de comprendre si la dernière ligne droite conduira à proposer au Chef de l’Etat le nom de [Conte], soutenu à l’unanimité »
ENTRETIEN, La Repubblica, de T. Ciriaco « Conte vacille toujours et Renzi fait monter les enchères » : « D’après M. Renzi, il n’y a plus que deux voies possibles : un exécutif dirigé par G. Conte ou un gouvernement institutionnel qui serait dirigé inévitablement par M. Draghi. C’est Renzi qui aura le dernier mot sur la première hypothèse et il le fera, assure-t-il, sur la base du résultat des négociations au sujet du programme de gouvernement. Et uniquement si le Président du Conseil sortant accepte de sacrifier plusieurs de ses hommes, dont Benassi, l’ambassadeur qui vient d’être nommé à la tête des services de renseignement. Renzi veut aussi la tête du ministre de la justice Bonafede (M5S), une gouvernance différente pour le Plan de Relance, des garanties sur les infrastructures, une loi électorale proportionnelle revue à la baisse et une nouvelle gestion du plan de vaccination qui ne soit plus entre les mains du commissaire Arcuri. En échange, il pourrait céder sur le MES. La voie est très étroite et Renzi pourrait tout faire tomber pour tenter de faire naitre le gouvernement Draghi. Conte le sait, il est inquiet, mais ne reste pas sans rien faire. Il maintient le contact avec les renziens Bellanova et Rosato. Si le PD mise sur le fait qu’Italia Viva finira par se diviser, Renzi fait le pari opposé : ses hommes resteront unis. Mais ce sont surtout les 5 Etoiles qui risquent de se diviser face aux conditions de Renzi. Ils devraient accepter d’amoindrir Bonafede, de voir évincée Azzolina et accepter l’image d’un président du Conseil sous tutelle. Est-ce trop ? C’est en fait la tentative de Renzi de persuader Conte de se mettre de lui-même à l’écart, tant la situation est inextricable ».
COULISSES, Corriere della Sera, de M. Guerzoni, « Conte n’a plus qu’à espérer, mais ce sera la guerre pour l’équipe gouvernementale ; Le plan B institutionnel » : « Les négociations autour du prochain gouvernement se poursuivent et toute la question est de savoir si Conte sera reconduit ou non. Il semble que la probabilité première reste celle d’un Conte-III. Renzi, à l’origine de la crise, aurait envoyé des signaux d’ouverture. Le Parti démocrate a alors conseillé à Conte de se faire à l’idée de la formule à deux vice-présidents du Conseil, un démocrate et un 5 étoiles. Mais au Palais Chigi on craint aussi que les forces politiques n’imposent à Conte un sous-secrétaire qu’il n’ait pas choisi et une sorte de conseil d’urgence permanent, formé par les différents chefs de partis, qui prendrait de façon collégiale les décisions cruciales, à commencer par l’administration des milliards du Plan de Relance. S’il veut être reconduit, Conte devra en payer le prix, ce qui dépendra des risques que Renzi est prêt à courir. Pour Goffredo Bettini, il y a deux voies possibles : « un Conte-III ou les élections entre mai et juin ». Or les démocrates sont convaincus que Renzi ne prendra pas le risque de précipiter les élections et de perdre ainsi une partie de ses soutiens. Mais Renzi a dit vouloir « des changements radicaux » et il ne peut pas non plus avoir fait tout cela pour laisser Conte reprendre la même place. Il pourrait alors emprunter la voie d’un gouvernement institutionnel soutenu par une « majorité Ursula » élargie à Forza Italia. En coulisses, Renzi invoquerait inlassablement le nom de Mario Draghi. Le Quirinal a démenti les rumeurs d’un accord avec l’ancien président de la BCE. L’hostilité du M5S à un gouvernement technique se calme peu à peu et le Parti démocrate lui-même pourrait difficilement se soustraire à un appel au sauvetage national de la part du Quirinal. En somme, essayons d’abord de maintenir Conte, mais s’il fallait faire sans, on verra bien. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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30/01/2021
Jean-Claude Rolinat évoque la spectaculaire progression du candidat du parti patriotique Chega André Ventura.
Portugal. Pour sa chronique « Et pourtant elle tourne », Jean-Claude Rolinat évoque la spectaculaire progression du candidat du parti patriotique Chega André Ventura lors de la dernière élection présidentielle au Portugal :
https://soundcloud.com/radiolibertes/chega-la-droite-nati...
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Vox donné à 17 %.
Espagne. Vox est donné à 17 % au sein d’un sondage Invymark.
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29/01/2021
Italie : reçu par le président, le centre-droit réclame des élections.
Italie. Reçu par le président de la République, le centre-droit (Ligue, Frères d’Italie,…) a exprimé son inquiétude face à la situation, aggravée par un gouvernement incapable né de jeux de palais, confirmant sa demande de dissolution des Chambres et le recours aux élections.
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"Les consultations politiques entamées par le Chef de l'Etat pour résoudre la crise de gouvernement."
Italie. Revue de presse.
Les consultations politiques entamées par le Chef de l'Etat pour résoudre la crise de gouvernement font les gros titres des médias italiens. Les observateurs relèvent dans l'ensemble la stratégie de M. Renzi qui consisterait à ne pas donner carte blanche à G. Conte pour un nouveau mandat, en proposant d'examiner la possibilité que d'autres candidats puissent obtenir une majorité plus large : « A ce stade, Renzi freine Conte » - Le dirigeant d'Italia Viva ne propose pas le nom du Président sortant (Corriere della Sera), « Renzi « gèle » Conte » - Le dirigeant d'IV pose ses conditions : une inclusion claire de son parti dans la majorité ou bien un gouvernement institutionnel (La Repubblica), « Renzi donne un coup de frein au gouvernement Conte III » (La Stampa), « Le non de Renzi déstabilise Conte » (Il Messaggero), « Renzi se moque du Chef de l'Etat» (Il Fatto Quotidiano), « Echec et mat sur Conte de la part de Renzi » (Il Giornale).
ANALYSE, Corriere della Sera, de M. Galluzzo « Pour le moment, Renzi freine Conte » : « Le dirigeant d’Italia Viva au Quirinal ne mentionne pas le nom de Conte. Il temporise : il n’oppose pas son véto mais veut d’abord voir le jeu des autres en expliquant ‘’Qu’ils me disent s’ils veulent Italia Viva dans la majorité’’. Du coup, le temps pour résoudre la crise de gouvernement se rallonge et le Quirinal devra évaluer si décider de mettre un place un « mandat d’essai » ou faire un second tour de consultations. Avant de se rendre au Quirinal, Renzi a reçu un appel de Conte : il lui aurait dit qu’il n’avait pas de problèmes personnels avec lui mais ‘’des problèmes énormes du point de vue politique’’. Après son entrevue avec le Chef de l’Etat, Renzi a parlé pendant 27 minutes devant les caméras ‘’ Pour nous, le point fondamental est que nous sommes prêts à soutenir un gouvernement mais cette proposition politique nécessite une nouvelle étape de vérificaiton pour comprendre s’ils sont avec nous ou pas. Ils doivent parler avec nous. Nous discuterons de noms dans un deuxième temps. Je ne vois pas d’autre majorité sauf celle prévoyant l’inclusion d’Italia Viva’’».
COULISSES, Corriere della Sera, de M T Meli « Le PD au travail pour réconcilier Conte et son ‘’rival’’ » : « ‘’nous devons aider Mattarella à résoudre la crise’’ est le mot d’ordre au sein du PD. Ils savent bien que le chemin est étroit et que Renzi pourrait bifurquer en cours de route. Dario Franceschini, ministre de la culture, est le seul à réussir à parler avec Renzi et il est en train, avec patience et obstination, de rabibocher les deux hommes : ‘’Matteo pose un tas de conditions mais il laisse une lueur d’espoir sur Conte. Nous devons par conséquent agir avec prudence’’. Les démocrates savent bien que le règlement de comptes avec le sénateur toscan n’est pas terminé mais il y a maintenant des risques et des dangers d'une crise non pilotée. Zingaretti est persuadé que les conditions pour un Conte III soient encore là mais demeure prudent face aux micros ‘’c’est un moment délicat’’. Certes, le fait que Renzi ait demandé au Quirinal de faire à nouveau des consultations avant de tenter la carte Conte a plongé le PD dans le desarroi. ‘’il est juste en train de hausser la mise’’ dira-t-on unanimement. Mais est-ce là la vérité ? »
ANALYSE, La Repubblica, de Stefano Folli « Renzi : pas de vétos mais beaucoup d’obstacles» : « Renzi est certainement un homme politique expérimenté, contrairement au Président du Conseil sortant et à certains de ses conseillers. Aucun mot prononcé hier par Renzi ne semble représenter ce viatique à un futur président chargé de former un gouvernement et une majorité. Renzi a bien centré le point sur lequel Conte est davantage plus fragile, au-delà des apparences : le terrain des relations avec l’UE, c’est-à-dire les projets du Plan de Relance à hauteur d’environ 200 milliards d’euros. C’est là le vrai arrière-plan de la crise de gouvernement et qu’il faut désormais résoudre. La solution consiste à guérir la plaie qui s’est ouverte entre Rome et les capitales européennes quand le retard et l’approximation des réformes proposées (allant de l'administration à la justice etc.) sont apparues évidentes. Ce n’est donc pas un sentiment pro-européen rhétorique. On parle là de politique, comme l’a dit le sénateur toscan. Et il n’a pas tort. C’est cette politique que le Président du Conseil sortant a du mal à gérer car il a peu d’expérience, même s’il a appris à bouger rapidement et avec ruse parmi les palais romains. Cette ruse peut aider à trouver des ‘’responsables’’ mais n’aide pas à comprendre que la scène européenne est en train de changer dans l’ère du Plan de Relance. Et dans tout cela, l'Italie risque un printemps dramatique sur le plan social et économique. Le monde politique est-il prêt à faire un saut de qualité ? Si Mattarella devait confier à Conte le mandat, il est alors clair qu’Italia Viva se préparera à rehausser son niveau d’exigence pour rester dans l’exécutif. Nous avons assisté à une semaine riche en non-dits. Et Conte ne semble pas disposé à saisir certains signaux qui sont dans l’air. Il est plutôt enclin au bras-de-fer et vise désormais un avenir politique ».
PREMIER PLAN, La Repubblica, C. Vecchio « Le Quirinal et la carte Fico pour ne pas brûler les chances de Conte» : « Mattarella serait orienté à ne pas donner immédiatement le mandat à Conte pour trouver une majorité au Parlement. Il faut d’abord qu’il y ait un négociateur pour permettre des pourparlers de paix. Il faudrait d’abord donner un mandat à un explorateur pouvant tenter de renouer les liens entre G. Conte et M. Renzi. Ce serait la dernière carte à jouer. Il y aurait deux noms possibles pour ce rôle : celui du Président de la Chambre R. Fico et celui de la ministre de l’Intérieur L. Lamorgese. Fico a de meilleures relations avec le centre gauche. Lamorgese est une personnalité plutôt technique, ce qui favoriserait une approche neutre. En tout état de cause, la sensation est qu’à ce stade le cours de Conte est à la baisse. Il faudra voir si le mandat éventuel à Fico ou à quelqu’un d’autre permettra d’absorber ou pas les tensions entre Conte et Renzi. »
ARTICLE, Corriere della Sera, de F. Flano, « Affaire Gregoretti, Conte déclare au juge : ‘’nous avions une ligne commune, puis Salvini s’en est écarté’’ » : « Les auditions ont eu lieu hier au Palais Chigi, y compris pour Matteo Salvini accusé d’avoir retenu 131 migrants au large du port. La défense met en avant une action du gouvernement porté par Conte, et non le choix d’un individu seul. Giuseppe Conte, entendu hier lui aussi, soutient le contraire : ‘’La ligne politique sur l’immigration était partagée au sein du gouvernement, mais la décision concernant le débarquement retardé du navire Gregoretti a été prise par Salvini’’. A l’issue des trois heures de déposition au Palais Chigi, le juge, manifestement satisfait, a déclaré : ‘’Le Premier ministre Conte a été très collaboratif, donnant des réponses approfondies. Il était très serein, il m’a fait très bonne impression et je crois qu’il représente très bien le pays’’. Et dans son résumé de l’audience, le juge a laissé entendre qu’il penchait plutôt pour la version de Giuseppe Conte. Les parties civiles ont quant à eux souligné un ‘’délire d’omnipotence’’ de l’imputé. Le mois prochain, les ministres Luigi Di Maio et Luciana Lamorgese devront également être entendus »
ARTICLE, Corriere della Sera, « Le centre-droit se rend au Quirinal mais les divisions persistent, entre ceux qui veulent aller aux élections et ceux qui sont prêts à soutenir un gouvernement d’unité nationale » : « La montée au Quirinal de cet après-midi ne sera pas une promenade de santé pour les six dirigeants de partis du centre-droit. Car plusieurs points restent encore à résoudre, lesquels divisent la coalition. Il y aura donc lieu d’organiser une nouvelle réunion pour fixer la ligne au moins sur quelques sujets, avant ce rendez-vous chez le président de la République. Cette situation rend le contexte encore plus confus et son issue encore plus imprévisible. Les positions sont en réalité assez claires, mais ne se recoupent pas. Giorgia Meloni ne jure que par des élections, et voudrait que ce soit la règle au moins pour ce premier jour de consultations. Matteo Salvini semble, depuis 24 heures, plus ouvert à d’autres options : évidemment aucun accord pour rejoindre un gouvernement composé du PD et des 5 étoiles, mais d’autres hypothèses avant d’aller au vote pourraient être envisagées. Forza Italia, représentée par Antonio Tajani, refuse que le centre-droit se divise, mais demande un gouvernement composé des « meilleurs », où tous les partis placeront leurs représentants les plus volontaires et suffisamment représentatif des principales forces politiques du pays. Et seulement si cette piste s’avérait impossible, demander d’aller aux élections. Même position chez Maurizio Lupi de ‘Noi per Italia’ et de l’UDC. Pour Giovani Toti, de Cambiamo!, la seule issue est un gouvernement de rassemblement large afin d’éviter le pire scénario, les élections. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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28/01/2021
Twitter suspend le compte de Vox.
Espagne. Twitter suspend le compte de Vox :
https://www.fdesouche.com/2021/01/28/espagne-twitter-susp...
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Le Parti du Progrès donné à 10 %.
Norvège. Le Parti du Progrès est donné à 10 % au sein d’un sondage Norstat.
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