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04/02/2022

"L’ouverture de Berlusconi à l’égard des centristes : avec un rôle moteur pour Forza Italia au sein de la coalition."

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Italie. Revue de presse. 

La prestation de serment hier par le Président de la République devant les Chambres réunies, et notamment le discours sur les priorités du nouveau septennat, fait les gros titres de la presse italienne. Les observateurs relèvent l'invitation de S. Mattarella à mettre en oeuvre les réformes nécessaires pour relancer le pays face aux nouveaux défis : « Mattarella : et maintenant reconstruisons le pays » - Dans son discours, le Chef de l'Etat critique les décrets d'urgence. Applaudi 55 fois, il demande une réforme en profondeur de la justice (Corriere della Sera), « L'Italie de la dignité » - Le Chef de l'Etat prête serment et rend hommage à la centralité du Parlement. Dans son discours, il souligne la nécessité de mener la lutte contre les inégalités et contre la pauvreté (La Repubblica), « La dignité d'un pays » - S. Mattarella prête serment, dans son discours il cite les inégalités, la défense des droits et la justice (La Stampa), « Mattarella : L'Italie doit redémarrer » (Il Messaggero), « Mattarella rend la justice » - Dans son discours, il lance une dure attaque contre les magistrats. Voici l'agenda de son septennat (Il Giornale), « Les élus applaudissent la réforme qu'ils bloquent » - La réforme de la justice est enlisée depuis neuf mois (Fatto Quotidiano). La mort du chef de Daech al Quraishi en Syrie, suite à une opération militaire américaine, est également citée en Une. 

PREMIER PLAN, Repubblica, de G. Casadio, « A la proportionnelle ou Rosatellum. Seul le centre met des freins à la droite » : « Que l’on opte pour une loi électorale proportionnelle ou que l’on conserve le système du Rosatellum [un mélange de majoritaire et de proportionnelle qui favorise les coalitions, ndlr], il est certain que les centristes joueront un rôle décisif. Une simulation faite par Youtrend qui prend en compte les opinions des différentes forces politiques, montre que rien n’est certain. Il faut bien faire attention au positionnement des forces centristes (IV, Azione + Europa et Coraggio Italia) ainsi qu’à FI. La simulation met en avant 6 scénarios possibles : dans le premier cas, si l’on conserve le Rosatellum, le centre-droit (FI, Ligue et FdI) avec Coraggio Italia peut se retrouver face à une coalition centriste (IV, + Europa et Azione) et un axe PD-M5S-LEU. Cette configuration avantagerait le centre-droit bien que d’une courte avance. Si le pôle centriste s’élargit (IV, + Europa, Azione, CI et FI) face à un centre-droit réduit (Ligue et FdI) et un centre-gauche inchangé, aucune coalition n’aurait assez de voix pour gouverner à elle seule. Le troisième scénario prévoit que le M5S se présente seul, comme en 2018, lorsque le Rosatellum s’avéra gagnant pour les 5 étoiles. Cependant, cette fois-ci, la fragmentation bénéficierait au centre-droit à condition qu’il fasse preuve d’unité. Le quatrième scénario qui prend toujours en compte le Rosatellum, si IV ainsi que + Europa et Azione rejoignaient l’axe PD-M5S, c’est cette large coalition de centre-gauche qui remporterait la partie. Le fort attachement de Renzi à l’actuelle loi électorale, peut-il être interprété comme la volonté de consolider l’entente renouvelée avec Letta ? La position de Brunetta est quant à elle plus surprenante : si la position officielle de FI est de conserver le système majoritaire, Brunetta n’est pas opposé à une réforme. Enfin, la simulation Youtrend imagine deux scénarios possibles si l’on passe à un système proportionnel : si FI, FdI et la Ligue s’allient après s’être présentés séparément, c’est eux qui remporteraient la victoire. Cependant, si le système proportionnel pourrait encourager une maxi liste de centre avec FI, personne ne pourra parvenir à une majorité absolue sans un accord avec les centristes. »

ARTICLE, La Repubblica, S. Folli « Sept années différentes et quelques surprises » : « L’ovation à la Chambre est le seul point commun que le discours de S. Mattarella a avec celui de G. Napolitano en 2013, lui aussi réélu à la Présidence de la République. Tous ces applaudissements ne doivent pas nous leurrer. Fort de l’expérience de Napolitano, Mattarella évitera de se sentir trop flatté. Dans ces applaudissements il y a sans doute de l’estime pour lui, mais aussi le soulagement d’avoir échappé à une dissolution anticipée des Chambres en raison de l’instabilité politique générale. Mattarella représente une garantie de stabilité pour l’année qui précède la fin de la mandature. Mais représentera-t-il aussi une garantie pour l’avancement du plan de réformes ? Sur ce point, Mattarella a été prudent. En revanche, il ne l’a pas été sur des points très sensibles : les rapports avec les juges, avec un Conseil de la Magistrature qui doit se réformer pour qu’il ne soit pas à la merci de courants internes, et la tentative de restituer la centralité perdue au Parlement, humilié par l’utilisation excessive de décrets de loi et de motions de confiance. Les partis et le gouvernement Draghi sont avertis : dans le chemin vers la reprise post-Covid il y a beaucoup à faire pour tous, si possible avec une ambiance de cohésion nationale. Le Président a voulu, avec son style à lui qui est différent de celui de ses prédécesseurs, marquer un passage vers une nouvelle phase. C’est ce qui a pu être constaté dans l’attitude froide envers le Président du Conseil, avec l’accent qui a été mis sur des sujets éthiques avant même que politiques : l’effort de regarder au-delà de l’urgence. Comme s’il avait voulu dire à Draghi et à tous les protagonistes de cette course tourmentée au Quirinal, qu’il est temps de se remettre au travail sur la pandémie, sans doute, mais surtout sur la relance économique et le malaise social. Certains ont voulu y voir un discours « présidentialiste » (chose invraisemblable au vu de la sensibilité constitutionnelle de Mattarella) et affirment que l’Italie serait prête pour un système semi-présidentiel. Ce serait alors le comble si, en raison des circonstances, Mattarella devait être la personne devant appliquer cette solution. »

ENTRETIEN, La Stampa, de Massimiliano Romeo, chef des groupes parlementaires de la Ligue au Sénat, « Des déclarations importantes au sujet de l’autonomie. Draghi ? Nous n'entraverons pas son travail, mais il doit nous écouter. » : « J’ai beaucoup apprécié le discours du Président Mattarella et notamment les passages concernant la justice qui doit être réformée. La Ligue a proposé un référendum qui pourrait transformer cette réforme en fait. Concernant l’instabilité de la majorité, je tiens à rappeler que Salvini et Giorgetti les premiers ont demandé que les tensions autour de l’élection du président de la République n’aient pas de répercussions sur le gouvernement. Nous n’avons aucune intention d’entraver l’activité du gouvernement, mais nous demandons que nos objections soient plus prises en considération. Je comprends la froideur à l’égard de l’idée d’un grand parti républicain à l’américaine proposée par Salvini, mais il est nécessaire de retrouver l’unité. Je suis persuadée qu’à la fin, une fois que les esprits se seront apaisés, nous parviendrons à un accord pour nous présenter unis aux prochaines élections administratives. Enfin, la loi électorale n’est pas une priorité, mais comme nous avons tous voté pour Mattarella, nous devrions viser un Mattarellum. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

03/02/2022

La gauche danoise, au pouvoir, pratique une politique migratoire restrictive.

Danemark. La gauche, au pouvoir, pratique une politique migratoire restrictive :

https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/migrants/immigra...

"La Ligue prend ses distances et s’abstient sur le vote des nouvelles mesures sanitaires."

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Italie. Revue de presse. 

L’adoption en conseil des ministres d’un décret prévoyant un assouplissement des restrictions anti-Covid pour les personnes vaccinées à partir du 7 février, fait les gros titres de la presse italienne. Les observateurs relèvent néanmoins l’abstention des trois ministres de la Ligue, qui seraient en désaccord avec les différences introduites  « entre les personnes vaccinées et non vaccinées », pouvant anticiper la sortie du parti de M. Salvini de la majorité d’ici l’été « Draghi, l’Italie sera plus ouverte » - Les restrictions pour les personnes vaccinées ont été levées, même en zone rouge. Les leçons en présentiel seront plus simples, le pass sanitaire est désormais illimité (Corriere della Sera), « Draghi rouvre l’Italie mais Salvini lui lance un défi » - Les ministres de la Ligue ne votent pas les nouvelles mesures pour l’école (La Repubblica), « Draghi : maintenant nous rouvrons l’Italie » - Mais il y a la rupture de la Ligue, les ministres déplorant une discrimination envers les enfants non-vaccinés (La Stampa), « Nous sortons du cauchemar » - Ecoles, pass illimité et adieu à la zone rouge, levée des restrictions pour les personnes vaccinées ou guéries. Un calendrier pour un retour à la normalité (Il Giornale) - « Un gouvernement mourant discrimine les personnes guéries » - Règles et limites, les ministres de la Ligue abandonnent le conseil des ministres (Fatto Quotidiano). La disparition de l’actrice Monica Vitti est également citée avec large couverture photographique en Une. 

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de Marco Cremonesi, « Salvini avertit le gouvernement ; La Ligue prend ses distances et s’abstient sur le vote des nouvelles mesures sanitaires » : « Lors du Conseil des ministres qui s’est tenu hier, les membres de la Ligue qui font aussi partie de l’exécutif - Giancarlo Giorgetti, Massimo Garavaglia et Erika Stefani - n’ont pas participé au vote du décret sur les nouvelles mesures sanitaires. Une partie de leurs propositions ont pourtant été prises en compte, comme le pass sanitaire ‘’illimité’’ ou la tolérance vis-à-vis des étrangers vaccinés avec le vaccin Spoutnik. Mais, comme elle n’a de cesse de le répéter depuis deux jours, ‘’la Ligue n’est plus disposée à faire des concessions’’. Matteo Salvini de son côté s’est entretenu avec le ministre de l’Economie Daniele Franco sur les prix de l’énergie. Il dit vouloir demander au ministre et à Draghi une ‘’aide conséquente et immédiate, à hauteur de 5 milliards, en faveur des familles et des entreprises qui ont des difficultés à payer leur facture de gaz’’. La substitution de l’administrateur général de Monte dei Paschi di Siena, Guifo Bastianini, contrarie Salvini et n’a pas amélioré l’ambiance générale. D’autre part, il est certain que Giancarlo Giorgetti éprouve un malaise croissant depuis un moment déjà, notamment ‘’vis-à-vis de ceux qui, au gouvernement, en particulier Speranza, s’expriment comme s’il n’y avait pas d’autre façon possible d’agir, bien qu’ils aient été démentis par les faits à plusieurs reprises’’, explique l’un de ses proches, or cette ‘’vérité proclamée conditionne la vie des gens’’. Sans être anti-pass sanitaire, le ministre dit ‘’ne pas être davantage disposé à mettre de côté la Constitution et ses principes libéraux’’. La rumeur d’une possible démission de Giorgetti circule depuis samedi et il avait déjà déserté la réunion entre le gouvernement et les experts. Ainsi, la Ligue semble avoir décidé de prendre ses distances vis-à-vis du reste de l’exécutif, mais gare à ceux qui disent que les léghistes cherchent à miner le gouvernement. »

SONDAGE, Repubblica, d’I. Diamanti, « Des coalitions fragmentées. Salvini à pic. Seul FdI connaît une croissance. » : « D’après un sondage démos, l’élection du président de la République a été très suivie par les Italiens. 58% des sondés ont apprécié la décision finale d’opter pour un Mattarella bis et on remarque que la confiance qui lui est accordée s’élève à 68% et elle n’est ‘’minoritaire’’ que chez les électeurs de FdI. Si la position de FdI est discutable pour les personnes interrogées, elle a du moins le mérite d’être claire et semble être une stratégie gagnante. En effet, le parti de Giorgia Meloni est celui qui a le plus monté cette dernière année. Une autre donnée particulièrement significative est que le jugement exprimé à l’égard du gouvernement ne se reflète pas sur la majorité : en somme, les Italiens résument le gouvernement à la seule personne de Draghi et considèrent les forces politiques qui l’entourent un simple ''complément''. Les coalitions aussi ont perdu en force au cours de ces élections et apparaissent de plus en plus fragmentées aussi bien dans les faits qu’aux yeux des citoyens. Il s’agit donc d’une opinion ‘’réaliste’’ qui concerne le centre-droit comme le centre-gauche. Le ‘’spectacle des élections’’ a consolidé des questionnements déjà présents. En effet, la majorité des citoyens (58%) se dit favorable à une élection directe du président de la République, ou à défaut à une révision et simplification qui ne soustrait pas grands électeurs de la prérogative de l’élection du président de la République. Mattarella est le seul vainqueur de cette partie confirmant ainsi l’image d’un ‘’présidentialisme de fait’’ qui s’est affirmée ces dernières années. Et il s’agit d’un problème. Pour notre système politique. Et pour notre démocratie. »

ARTICLE, Il Foglio « Vive la taxonomie européenne » : « Ursula von der Leyen a décidé de gérer personnellement la proposition sur la taxonomie, aussi parce que l’Allemagne a besoin de beaucoup de gaz, après avoir décidé d’abandonner le nucléaire. Le projet transmis aux pays membres le 31 janvier dernier a provoqué un tollé auprès de certains gouvernements, députés européens, experts et groupes d’investissement. La critique la plus sévère est la suivante : en choisissant des critères trop souples sur le nucléaire et le gaz pour faire plaisir à la France et à l’Allemagne, la Commission nuit à la crédibilité de la taxonomie et du Green Deal. Le pari de von der Leyen est que, malgré le mécontentement, les gouvernements n’oseront pas rejeter sa taxonomie. Toutefois, outre les socialistes et les verts, même une partie des membres du PPE est contre ce plan. Hier, trois commissaires (provenant de pays qui sont contre le nucléaire) ont voté contre le texte : l’Autrichien J. Hahn, l’Espagnol Borrell, et la Portugaise Ferreira. D’autres, des poids lourds, ont exprimé leurs réserves : le Hollandais Timmermans, la Danoise Vestager, le Belge Reynders et l’Italien Gentiloni. Ce dernier a réussi à faire inclure une phrase, pour spécifier que la classification concernait également les énergies de transition. Or, le vote favorable de Gentiloni va contre la ligne exprimée par le Parti Démocrate et le M5S. ‘’L'inclusion de l'énergie nucléaire est une erreur profonde pour nous. Et le gaz n'est pas l'avenir", a déclaré M. Letta (PD) le 5 janvier. "Le nucléaire et le gaz ne font pas partie de cet avenir de changement, de durabilité et de protection de l'environnement qu'il faut encourager", a déclaré en écho Giuseppe Conte (M5S) le lendemain. Lors des réunions de l'UE de ces derniers mois, le ministre Roberto Cingolani a toujours soutenu l'inclusion du gaz et du nucléaire, même s'il s'agit de ceux de nouvelle génération. Au sein de la coalition gouvernementale, ce sont la Ligue, Forza Italia et Italia viva qui soutiennent l'énergie nucléaire dans la taxonomie. Hier, les députés européens de Matteo Salvini ont applaudi la Commission et demandé que le gouvernement Draghi "suive la même direction". Conte, en revanche, a promis de s'opposer "à cette solution dans tous les forums". Il est urgent de clarifier et de faire des choix, dont dépendent non seulement l'avenir écologique de l'Italie, mais aussi sa sécurité énergétique. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

02/02/2022

Frères d'Italie donné premier et la Ligue troisième.

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Italie. Un sondage publié dans La Stampa donne les patriotes de Frères d’Italie en première position et ceux de la Ligue en troisième.

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Frères d'Italie : patriotes

Parti Démocrate : centre-gauche

Ligue : patriotes

M5S : anti-système

Forza Italia : conservateurs

Estonie : l'EKRE donné premier parti du pays à 28 %.

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Estonie. La formation patriotique EKRE est donnée premier parti du pays à 28 % au sein d’un sondage Norstat.

"Le ''règlement de comptes'' se poursuit au sein des coalitions au lendemain de l'élection du Chef de l'Etat."

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Italie. Revue de presse. 

Le « règlement de comptes » se poursuit au sein des coalitions au lendemain de l'élection du Chef de l'Etat et continue de faire la une de la presse italienne : « Centre droit, la paix s'éloigne » - Salvini se veut rassembleur de la coalition, Meloni demande des élections et Berlusconi garde ses distances avec ses alliés (Corriere della Sera), « Quirinal, la côte de popularité de Salvini et de Conte s'effrite » - Sondages, les Italiens saluent la réélection de Mattarella. Fratelli d'Italia devient le premier parti (La Stampa), « La conjuration Di Maio » - Des relations à couteaux tirés au sein du M5S, le ministre rassemble ses troupes contre Conte (Il Giornale). La crise ukrainienne, et notamment l'appel téléphonique entre M. Draghi et le Président russe V. Poutine, est également citée en Une : « Draghi-Poutine, des contacts sur le gaz » - Lors de l'appel téléphonique d'hier, Moscou assure qu’elle maintiendra les fournitures de gaz. Le Palais Chigi demande une désescalade dans la crise ukrainienne (Il Messaggero), « Poutine va de l'avant : « les Etats-Unis utilisent Kiev contre nous » (La Repubblica), « Poutine : « ce sera la guerre si Kiev entre dans l'Otan » (La Stampa). Enfin, les réformes économiques du Plan de relance sont aussi citées :  « Orlando : embauchons des jeunes et des femmes » - Le ministre du travail propose l'introduction de l'obligation de quotas pour les entreprises avec une participation de l'Etat (La Repubblica), « Plan de Relance, les trois défis de 2022 » (Sole 24 Ore), « Le faux boom économique de Draghi » - Seuls les emplois précaires augmentent après un an de SuperMario (Fatto Quotidiano).

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de Paola di Caro, « Berlusconi se montre froid avec la Ligue et Fratelli d’Italia, et temporise un éventuel rapprochement avec les centristes » : «Après une semaine d’hospitalisation, Silvio Berlusconi s’affiche en forme sur les réseaux sociaux. A peine sorti de l’hôpital, il a tout de suite montré qu’il se remettait au travail, des questions énergétiques au futur de la coalition de centre-droit, ‘’pour résoudre les problèmes des Italiens !’’. Hier après-midi il a reçu Matteo Salvini qui se dit heureux d’avoir revu un ami. Pourtant, le comportement de Salvini au cours de l’élection présidentielle avait causé le mécontentement de Berlusconi. Il n’est pas évident de comprendre quel sera le rôle de Berlusconi, même si le mot d’ordre que tous répètent est « Forza Italia d’abord ». Il s’agit de ne pas rompre avec les alliés mais pas non plus de leur déléguer aveuglément les plus grandes responsabilités. L’objectif est de se concentrer sur la relance du parti, pas sur les alliances ou sur une remise sur pied de la coalition. D’ailleurs, le dialogue avec Giorgia Meloni lui semble pour l’instant impossible, car il n’a pas apprécié les remarques de la leader de Fratelli d’Italia sur le fait de ‘’ne rien devoir [à Berlusconi]’’. Et puis, Forza Italia doit gagner davantage d’autonomie grâce à une confirmation par les chiffres, sinon le parti est destiné à être parasité par la Ligue qui ne semble pas vouloir lâcher prise. ‘’Forza Italia doit être protagoniste’’ répète Silvio Berlusconi, l’idée étant d’obtenir plus de voix et plus de sièges pour être davantage représenté. Il affirme qu’il ne se laissera pas « écraser par les autres ». Il n’a pas envie non plus d’apporter à une fédération centriste l’identité et la force de son parti. Collaborer est une chose, fusionner en est une autre. Un potentiel parti du centre a encore toutes ses preuves à faire, surtout s’il est guidé par d’autres que lui. À voir donc lorsque le moment de discuter de la loi électorale sera venu. Pour le moment la reconstruction du centre-droit reste donc d’actualité. Mais à condition que Forza Italia ait un rôle moteur, pas question de laisser ce rôle aux souverainistes ni de jouer les roues de secours. »

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de T. Labate, « Renzi joue en équipe et Casini devient le point de référence ; chantier pour un ‘troisième pôle’ » : « Pour le moment, ce sont principalement Italia Viva et Coraggio Italia qui sont prêts à fusionner et travaillent au projet d'une ‘Entité modérée’, mais d’autres membres devraient les rejoindre pour la formation de cette nouvelle force centriste. Matteo Renzi use de la métaphore du ballon rond pour affirmer qu’il est bien décidé à jouer en équipe et à faire les passes décisives. En somme, il veut être le fédérateur de ces forces politiques qui cherchent des raisons pour s’allier. Le projet est prêt à être lancé, mais les nouveaux alliés doivent encore s’accorder sur la méthode. Par exemple, Renzi n’est pas convaincu par l’évolution de la loi électorale vers la proportionnelle. Par ailleurs, la figure de Pier Ferdinando Casini a été identifiée pour représenter, et être le point de référence, du projet. La méthode reste toutefois à définir. L’idée est de rassembler –idées, personalités publiques, associations…- en suivant le parcours en apparence impossible qu’avait suivi Mitterand qui avait réussi à réunir la gauche à travers le Parti socialiste en partant de rien. Mais il faut pour cela un fédérateur, ce rôle qu’au sein du centre-droit Berlsuconi a jalousement gardé pour lui ou qui avait été confié à Romano Prodi dans le vieux centre-gauche. A ce stade, Renzi joue les milieux de terrain, Toti peut revendiquer ses quelques années comme conseiller de Berlusconi et qui sait si tôt ou tard Luigi Di Maio ne voudra pas se détacher du M5S et être de la partie lui aussi… Ainsi, la ‘Créature du centre’ est à la recherche de sa figure fédératrice. »

ENTRETIEN, Il Mattino, d’Emanuele Fiano, parlementaire du Parti démocrate et auteur de la proposition de réforme de la loi électorale, « J’ai présenté ma proposition à la Chambre : pour la fin des coalitions et un seuil fixé à 5% » : « Cette élection présidentielle a montré sans équivoque que la loi électorale doit évoluer. Il faut un système électoral qui puisse garantir une majorité homogène et davantage de stabilité. Pour sortir de cette impasse, je pense qu’il faut relancer le dialogue sur la question en commençant par une entente entre les démocrates, les 5 Etoiles et LeU, puis comprendre quelle est la position des autres partis. La proposition déposée auprès de la Commission des Affaires Constitutionnelles est d’ailleurs le fruit d’un accord avec le Mouvement 5 Etoiles qui date de l’époque de la majorité formée par ces deux forces au gouvernement. Historiquement, le PD est attaché au système majoritaire, mais l’apparition du Mouvement 5 Etoiles dans le paysage politique italien a marqué la fin de la bipolarisation des forces politiques. Or dans ce contexte tripolaire, l’ancien système a montré ses limites. Le centre-droit a démontré comment les partis peuvent s’unir lors des élections pour ensuite complètement s’éparpiller au moment clef. En effet, le système majoritaire génère des alliances de façade qui ne résistent pas au temps ou aux épreuves. Notre projet de loi propose notamment un système proportionnel avec un seuil de représentation fixé à 5%, mais le débat est ouvert et la proposition peut évoluer. Certains ont proposé d’abolir les collèges, qui représentent 36%, pour ne garder que les 28 circonscriptions et les 8 sièges pour l’étranger. Un ‘droit de tribune’ est également prévu pour ceux qui n’ont pas atteint les 5% nécessaires pour siéger à la Chambre. La question des listes est un point important qui reste à débattre, entre listes prédéfinies ou choix des électeurs. Pour moi, il est clair qu’il faut laisser davantage de choix aux électeurs, le PD devrait donc au moins recourir à des primaires, ce qu’a d’ailleurs annoncé Enrico Letta. Je pense aussi qu’il faut davantage de représentation territoriale. La situation du centre-droit semble confirmer la nécessité d’un changement de configuration. »

PREMIER PLAN, Repubblica, d’E. Lauria, « Salvini offre un accord aux gouverneurs. Giorgetti : ‘’je ne sais pas si le gouvernement va survivre’’ » : « La Ligue ne sera plus la Ligue de Salvini, mais la Ligue de Salvini et des autres. Le Conseil fédéral de la Ligue qui s’est tenu hier et qui a duré plus de trois heures peut être interprété comme un tournant vers une plus grande ouverture et une plus importante participation des autres ‘’bigs’’ du parti. Le document signé à l’unanimité à l’issue du conseil réaffirme des classiques de la Ligue telles que l'opposition à d’autres taxes sur l’habitation, à de nouvelles restrictions ainsi qu’aux distinctions entre les enfants vaccinés et non vaccinés lorsque les cours passent à distance. Mais avec un Giorgetti qui craint que le gouvernement n’arrive pas à la fin de la législature, il semble bien que continuent de coexister une Ligue de combat <incarnée par Salvini, ndlr> et une ligue de gouvernement <incarnée par les présidents de régions et les ministres léguistes, ndlr>. La volonté de ‘’créer, élargir et renforcer une alliance alternative à la gauche’’ a également été rappelée dans le communiqué final. Si l’invitation s’adresse surtout à FI, Salvini ‘’ne dit jamais non à personne’’ mais il semblerait que Meloni ait déjà pris une autre voie. Cependant, le chemin vers la constitution d’un parti républicain sur le modèle américain est encore long : ‘’nous sommes contraires aux fusions à froid faites dans la foulée des élections du Quirinal. Il faut partager les mêmes valeurs’’ affirme la sénatrice de FI Licia Ronzulli. »

ANALYSE, Corriere della sera, de P. Valentino, « Les deux visages de Matteo, qui ne rate pas la réunion des souverainistes. » : « Un drôle trouble bipolaire semble atteindre le leader de la Ligue. Alors qu’il se rendait chez Berlusconi en espérant constituer un parti républicain à l’américaine, un de ses fidèles, le député européen Paolo Borchi, participait à un événement inquiétant. Le week-end dernier a en effet eu lieu la seconde réunion des souverainistes organisée par Vox, le parti d’extrême droite espagnol. Parmi les participants, on pouvait apercevoir Viktor Orban, Mateuz Morawiecki, Marine Le Pen ou encore Marlene Svazek. Comme Salvini, Meloni était elle aussi retenue à Rome par les élections du Quirinal mais elle n'a pas manqué d'envoyer Vincenzo Sofo, compagnon de Marion Maréchal Le Pen, la nièce rebelle de Marine et encore plus à droite que sa tante. Aucune grande décision n'a été prise à l'issue de la réunion, mais sont apparues quelques divisions au sujet de l'Ukraine. Si dans le communiqué final, le Président du Conseil polonais a inséré une critique adressée à Poutine, Marine Le Pen a quant à elle décidé de la retirer de la version française. Quant à Orban, qui est aussi bien favorable que contraire, il rappelle le chat de La Ferme des animaux de George Orwell. Dans tous les cas, il est légitime de se demander où veut en arriver Salvini : comment concilier cette participation ainsi que le rêve de constituer un groupe européen des souverainistes avec la visite à Berlusconi, qui se présente comme un des pères du PPE, dans l'espoir de constituer un grand parti républicain italien ? Il est donc l’heure de choisir son camp. »

SONDAGES, La Stampa, Ghisleri : « L’effet du Quirinal sur les sondages : la popularité de Salvini et de Conte s’effrite » : « Si la plupart des Italiens a salué la réélection de Sergio Mattarella, force est de constater que leur avis sur la politique est très sévère. Tous les leaders politiques qui ont participé activement à l’élection du Président de la République, exception faite pour Renzi (+4,2 %) et Meloni (+2,7 %), ont perdu  un peu de leur cote de popularité en un an. Les grands perdants sont Salvini (-5,3%) et Conte (-5,2%). Ce n’est pas un hasard si 70% des Italiens considèrent que la politique s’en est sortie très mal lors des négociations pour l’élection pour le Quirinal. 32,3% des Italiens se sont sentis même « moqués » par la politique alors que 21% ont eu la perception d’assister à une « mise en scène ». La popularité de Draghi a elle aussi baissé 52,1% (-3,7 points) tout comme celle de son gouvernement 45,2% (-3,5%). Voici la situation des partis, qui a vu Fratelli d’Italia devenir le premier parti 21,1% (+2,2 points en deux semaines), suivi du Parti Démocrate à 20,8% (-0,8 points), la Ligue 16,7% (-1,8 points), le M5S 14,2% (-0,2 points), Forza Italia 7,4 % (-0,8 points), +Europa et Italia Viva 3% (+0,7 points). Pour ce qui concerne les priorités de l’agenda gouvernemental, la reprise économique est au sommet de la liste des Italiens, avec 23%, suivi de l’emploi 19,6%, du renforcement de la structure sanitaire et de la campagne vaccinale 16,2%, des mesures contre la hausse cout de la vie 5,7% et les investissements pour l’école 3,9%. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

01/02/2022

Frères d'Italie donné en progression.

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Italie.

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Parti Démocrate : centre-gauche

Frères d'Italie : patriotes

Ligue : patriotes

M5S : anti-système

Forza Italia : conservateurs

Azione + Europa : libéraux

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Giorgia Meloni : "Frères d'Italie est l'unique force politique vraiment libre, non achetable et qui a comme objectif la défense de l'intérêt national."

"Berlusconi tourne la page - déçu, le Cavaliere fait un virage vers le centre, et abandonne la droite."

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Italie. Revue de presse. 

La presse italienne titre largement sur le premier Conseil des ministres depuis la réélection de S. Mattarella à la Présidence de la République, qui s’est réuni hier. A cette occasion, Mario Draghi a lancé un appel à ses ministres pour respecter les engagements liés au plan de relance national : « Fonds européens, Draghi fait pression sur les ministres » - Le Président du Conseil demande une feuille de route, remercie Mattarella pour sa disponibilité et se félicite des prévisions de croissance estimées à +6,5% du PIB (Corriere della Sera), « Draghi est de retour » - Le Président du Conseil rappelle les échéances du plan national de relance et invite ses ministres à présenter un programme mis à jour (La Repubblica), « Plan de Relance, le virage de Draghi » -  Le Président du Conseil présente la feuille de route. L’entente avec Macron pour un nouveau Pacte de Stabilité (La Stampa), « Le bond du PIB en 2021 : + 6,5% » (Sole 24 Ore). La prolongation des mesures exceptionnelles antiCovid jusqu’au 10 février est également citée en Une : « Urgence Covid, on va vers la fin des mesures exceptionnelles » - Le Secrétaire d’Etat à la Santé Sileri annonce la fin de l’état d’urgence sanitaire à partir du 31 mars. L’obligation du port du masque à l’extérieur sera prolongée de 10 jours (Il Messaggero), « Covid, encore 10 jours de restrictions, l’état d’urgence pourrait se terminer en mars » (La Repubblica). Enfin, le « règlement de comptes » au sein des coalitions au lendemain de l’élection du Chef de l’Etat est aussi cité : « Berlusconi tourne la page » - déçu, le Cavaliere fait un virage vers le centre, et abandonne la droite (Il Giornale), « Conte : voici ma vérité sur les négociations pour le Quirinal » (Fatto Quotidiano).

ENTRETIEN, Corriere della sera, de Roberto Speranza, ministre de la Santé, « Le gouvernement renforcé par la confirmation de Mattarella au Quirinal. Combattre le Covid, une nouvelle phase. » : « Hier soir, le ministre Speranza est sorti souriant du Conseil des ministres, le premier après les jours frénétiques des élections du Quirinal. Le gouvernement a déjà décidé de mettre fin à l’état d’urgence à partir du 31 mars. S’il est vrai que l’Italie s’en est assez bien sortie face aux autres pays obligés à des fermetures plus strictes pour contenir les contaminations, le ministre invite à rester vigilants. Désormais, le principal défi de Speranza est de pouvoir faire face au futur proche : ‘’ à la vue du comportement général des Italiens et de la spécificité du variant Omicron, nous pourrions repenser notre modèle. Mais nous devons toutefois prendre en compte le taux d’incidence qui reste très élevé. Je salue le succès de la campagne vaccinale qui nous laisse espérer qu'il est possible d'inverser la tendance grâce aux vaccins et au port du masque sans avoir recours à des mesures restrictives qui impactent plus directement la vie des citoyens. Il est vrai que le vaccin n'arrête pas définitivement les contaminations, mais il limite les hospitalisations et les soins intensifs. La durée de validité du pass des personnes ayant reçu la troisième dose sera très prochainement prolongée. Concernant la 4e dose, nous en avons discuté avec les autres ministres du G7, mais d’autres approfondissements sont nécessaires. Sur un autre sujet, les élections du Quirinal ont révélé des partis faibles et divisés. La démocratie représentative nécessite d’être refondée et c’est pour ça que nous avons besoin d’une loi électorale proportionnelle. La continuité des mandats de Mattarella et Draghi est une excellente nouvelle pour la stabilité aussi bien sur le plan national qu'international. Je ne sais pas ce que compte faire Salvini, mais les Italiens demandent des gages de responsabilité et des solutions, certainement pas une campagne électorale perpétuelle. Nous travaillons en synergie avec le M5S, nous avons fait du bon travail, je crois qu'il est très important d'assurer et préserver l'unité de l’aile progressiste. »

COULISSES, Corriere della sera, de M. Gu, « Tour de table et poignées de mains. 48h pour que les ministres présentent leurs plans. Ainsi, Draghi vise la stabilité. » : « Le long applaudissement demandé par Draghi en ouverture du Conseil des ministres peut être interprété comme l'expression de sa gratitude envers son équipe, capable d'avoir su éviter la catastrophe. La majorité a risqué le délitement, mais aujourd’hui, grâce à la confirmation de Mattarella, Draghi assure être plus fort qu’avant. Le Président du Conseil n'entend plus tolérer les soubresauts politiques et il a laissé 48 h aux ministères pour qu'ils lui fassent parvenir leurs feuilles de route des projets du PNRR. Le message est clair, et même si Draghi parle d’un Conseil des ministres apaisé et discipliné, les séquelles de la semaine dernière sont encore bien visibles. Certains parmi les présents rapportent des tensions entre les ministres. La tension était notamment palpable lorsque Giorgetti a indiqué à Speranza qu’il attendait toujours la liste des sujets fragiles qui pourront travailler à distance. Si les ministres Brunetta et Speranza ont expliqué que l’on attendait l’avis des experts, leur irritation était bien palpable. Les craintes du Palais Chigi semblent se confirmer : ce sont des mois tendus par la compétition entre les partis qui s'annoncent pour le gouvernement. Salvini pourrait décider de quitter la majorité et la permanence au sein du gouvernement de Conte est loin d’être acquise. »

PREMIER PLAN, La Repubblica, de Rosaria Amato, « De la 5G à la réduction des délais de la justice, c’est la course aux cent nouveaux objectifs pour obtenir les 46 milliards [de fonds européens].

ENTRETIEN, Fatto Quotidiano, de Giuseppe Conte, Président du Mouvement 5 Etoiles « Sur la candidature de Belloni il y a eu une opposition transversale » : « ‘’Le retrait de la candidature de Berlusconi et son invitation pour que Draghi reste à la tête du gouvernement a marqué un premier point de clarté dans les négociations. Une fois retirée la candidature la plus représentative du centre droit, n’importe quel nom venant de leurs rangs aurait été plus faible. Le nom d’Andrea Riccardi a été évoqué ensemble avec Letta et Speranza pour proposer au centre droit un profil prestigieux et qui ne soit pas de notre camp. Parmi les hypothèses « super partes » figuraient aussi celle du Président du Conseil. Sur cela, le M5S a immédiatement pris une position claire : nous devions éviter que Draghi puisse entrer dans le jeu des différentes candidatures. Nous avons immédiatement tenté d’éviter le plan transversal qui prévoyait son passage au Quirinal. Si ce plan était passé, nous serions aujourd’hui en train de parler de nouveaux gouvernements et des postes aux différents ministères. Casini ? Son nom a été évoqué dès le début mais le M5S a dit clairement qu’il n’était pas son candidat idéal. Ce n’est pas vrai que j’ai négocié avec la Ligue le nom de Frattini : j’ai toujours transmis au PD et à Leu le contenu de mes rencontres bilatérales. Frattini n’a jamais été un candidat. Le nom de Belloni et celui de Severino avaient été évoqués par le centre gauche et par le centre droit : des profils solides et qui offraient une occasion historique de voir une femme au Quirinal. Chacun avait ses préférences mais le nom de Belloni a toujours été dans la liste [des possibles candidats]. Juste après le scrutin qui a vu l’échec de la candidature de Casellati, Letta et moi avons rencontré Salvini pour lui proposer Belloni, Severino, Casini et indiqué une option pour une réélection de Mattarella. Salvini a voulu prendre une pause pour réfléchir, tout en annonçant l’aval de Fratelli d’Italia sur Belloni. Le soir, Salvini nous a dit que le centre droit étaient d’accord pour Belloni. Mais aucun de nous (ni moi, ni Salvini ni Letta) n’a évoqué son nom à la presse, malgré le fait que son nom avait largement circulé dans les médias. Avec Grillo nous étions d’accord sur le fait que Belloni avait le bon profil. Ceci dit, arrêtons les hypocrisies : ce nom évoqué n’a eu aucune influence sur le match joué par les personnalités politiques. Je pense à M. Renzi mais pas seulement à lui. Di Maio ? Il devra répondre de ses actions, dont certaines très graves, auprès du Mouvement et de nos inscrits. Il est clair qu’un moment de clarification est nécessaire pour le M5S. Notre communauté doit suivre une action politique de manière cohérente et unie. Nous établirons les modalités et les délais pour le faire.’’ »

EDITORIAL, Il Giornale, d’A. Minzolini « Le virage de Berlusconi » : « Le raisonnement de Silvio Berlusconi est simple et est le fruit d’une intuition basée sur une lecture des faits sans préjugés. Pour ceux qui ont pu parler avec lui, c’est une politique qui peut se résumer en quelques points : ‘’pour moi, maintenant, il existe un « centre » : libéral, catholique, pro-européen, il n’y a plus ce trait d’union qui le lie à la droite. Forza Italia représente le Centre, non pas ces mouvements sans leader qui rêvent d’occuper cet espace. Et pour jouer un rôle central, il ne faut pas nécessairement un système électoral proportionnel : à la veille des élections, FI décidera avec qui s’allier’’. Voici donc les prémisses. Il faudra voir après comment le « Cavaliere » souhaite aller de l’avant. S’il est difficile, voire impossible qu’il s’arrange avec Meloni, il peut y avoir une réflexion et peut-être un chemin commun avec Salvini qui promeut un parti républicain (une idée déjà portée par Berlusconi). Ce « tournant » est une réaction face à la triste image offerte par la politique de ces deniers jours. Il y a une politique enlisée, faite de vétos croisés. Berlusconi est très déçu, inutile de le cacher. Il est irrité par l’attitude de G. Meloni, conditionnée par les intérêts de son propre parti et sans aucun sens de responsabilité à l’égard de l’Italie. De cette manière, elle risque de lui nuire et de condamner la droite à l’opposition pendant des années.  Pour sa part, Salvini n’a pas fait les choix que Berlusconi aurait souhaités de la part d’un vrai leader. Il n’a pas eu suffisamment de courage, il n’y a pas eu de mobilisation ferme autour de sa candidature. On a assisté à la proposition de noms extravagants. Face à cette désolation, le leader de Forza Italia est tenté par le désir d’imprimer un virage, pouvant donner de l’oxygène à un système politique impuissant et enlisé. Il est tenté par le chemin de la « centralité » que tous lui reconnaissent. Une politique ambitieuse qui veut donner au « centre » un rôle principal. Car si la droite veut aller au gouvernement, elle a besoin du centre, de Forza Italia ou d’une autre version de ce parti. Cela vaut aussi pour le PD, s’il veut se détacher des querelles internes et de l’incompétence des 5 Etoiles, il ne peut que regarder vers ce « centre », avec Forza Italia. En détachant le « Centre » de la « droite », en effaçant ce trait d’union, le Cavaliere s’est enfin libéré. »

PREMIER PLAN, La Repubblica, de M. Pucciarelli, « Le règlement de comptes entre Di Maio et Conte, à l’assemblée en présence de tous les militants » : « La date n’a pas encore été choisie mais les dirigeants du Mouvement 5 Etoiles souhaitent convoquer une assemblée de tous les militants du Mouvement, pas seulement des parlementaires. Ce sera l’occasion d’un face à face entre Giuseppe Conte et Luigi Di Maio suite à de fortes tensions entre les deux têtes du Mouvement. Le nouveau statut des 5 Etoiles prévoit d’ailleurs que l’assemblée rassemble tous les inscrits depuis au moins six mois, en ligne ou physiquement, et ce au moins une fois par an. Dans ce cas, il s’agit d’organiser un éventuel vote de défiance vis-à-vis du comité de Garantie et de chacun de ses membres, ce qui concerne directement Luigi Di Maio. Les dirigeants du Mouvement tiennent à suivre les procédures formelles avant d’entrer dans toute considération politique. Ce serait une première dans l’histoire du parti, les ‘procès’ ayant été jusqu’ici plutôt informels. Le Comité de Garantie, constitué de Di Maio, Roberto Fico et Virginia Raggi pourrait lui aussi proposer un vote de défiance vis-à-vis de Conte, mais cela est peu probable car tout trois seraient immédiatement déchus si le vote des inscrits n’allait pas dans le sens de leur proposition. Il est plus probable donc qu’ils tentent de remédier à la fracture, probablement sous l’arbitrage du Président de la Chambre, et d’éviter les divisions. En attendant, l’atmosphère est très tendue et Luigi Di Maio est particulièrement critiqué, accusé de trahison et d’opportunisme, donnant lieu à un véritable phénomène sur les réseaux sociaux. Nombreux sont ceux qui se sont montrés solidaires et ont pris sa défense, au sein du M5S mais aussi d’Italia Viva (Maria Elena Boschi), de Forza Italia (Renato Brunetta) ou encore du PD (Andrea Marcucci). Le Président du Mouvement, lui, a choisi de ne pas se prononcer. Le chef de groupe Crippa tente de calmer le jeu et appelle au dialogue mais cela semble difficile en ce que les divergences politiques entre les deux hommes se retrouvent aussi sur le plan personnel. Il n’y a plus de confiance entre eux, Conte étant accusé de vouloir faire tomber le gouvernement, et Di Maio de vouloir se déporter vers le centre. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

31/01/2022

"Déclarations de Meloni sur la nécessité de refonder le centre-droit."

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Italie. Revue de presse. 

La presse italienne titre largement sur la politique intérieure, notamment sur les divisions au sein des partis au lendemain de la réélection de Sergio Mattarella à la Présidence de la République, après une semaine de vétos croisés et d’enlisement politique : « Haute tension au sein des partis après le vote » - Meloni lance toujours des piques au centre droit ; une dure polémique sépare Conte et Di Maio au sein du M5S. Salvini décide de réunir l’Etat-major de son parti pour une réflexion « en profondeur » (Corriere della Sera), « M5S : Di Maio accuse Conte » - Une forte dispute agite le Mouvement sur les négociations autour du Quirinal, le ministre évoque un échec de la part du leader. Le centre droit est en miettes, climat tendu également au sein de la Ligue (La Repubblica), « Maintenant un parti républicain » - Le leader de la Ligue évoque une fédération des partis du centre droit (Il Giornale). Le conseil des ministres d’aujourd’hui, devant décider de nouvelles mesures anti-pandémiques et économiques, est également cité « Draghi : un premier « non » à Salvini » - Le premier conseil des ministres se tiendra aujourd’hui. Draghi évoque des aides pour contrer la hausse des prix de l’énergie mais sans les 30 milliards demandés par la Ligue (La Stampa), « Le gouvernement fait pression sur les réformes » - Une accélération sur le Plan de relance est prévue après le vote du Quirinal de samedi (Il Messaggero). 

Les JT couvrent essentiellement la réélection de Mattarella, les tensions entre Giuseppe Conte et Luigi Di Maio au sein du M5S, les déclarations de Meloni sur la nécessité de refonder le centre-droit, le conseil des ministres d’aujourd’hui au sujet de nouvelles mesures anti-covid, les élections au Portugal, et le festival de la musique italienne de Sanremo qui se tiendra du 1er au 5 février.

Sur Twitter, la réélection du Président S. Mattarella domine. Ce sont ainsi les hashtags comme #Salvini et #Renzi qui font tendance, concernant leur stratégie pendant les négociations de ces derniers jours.

COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Folli « A la croisée des chemins, entre réformes et urgence » : « Plus qu’une paralysie, il est possible de parler de décombres, désormais. Raison pour laquelle le rôle du Président de la République est toujours celui de garant, mais cette fois-ci dans des termes presque dramatiques. Garantir l’équilibre démocratique demeure crucial et cela impose un engagement de plus en plus important. On demande indirectement à Mattarella de combler les limites des partis politiques, voire leur inconsistance, et de protéger également le gouvernement de large coalition, en en favorisant le succès. Le fait que les partis soient affaiblis et enlisés peut en quelque sorte aider le Président dans son action. Toutefois, un excès de faiblesse des partis pourrait produire un court-circuit pouvant même rendre inutile cette « garantie ». Par rapport à la réélection de G. Napolitano, cette fois-ci c’est un Parlement autogéré qui a pratiquement imposé la solution Mattarella. Les partis n’ont fait que saisir cette bouée de sauvetage. Cette situation offre au Quirinal, si ce dernier voudra bien s’en servir, un pouvoir inédit de pression sur le système politique à demi-asphyxié. Il faut maintenant vérifier si ce duo Mattarella-Draghi parviendra ou pas à tenir debout et surtout à travailler. L’aspect « technique », dont le Président du Conseil est le représentant le plus prestigieux, peut aussi revêtir un profil davantage politique et agir en harmonie avec le Chef de l’Etat. Il s’agit donc de voir comment Draghi pourra imposer ses règles sur la fragilité des partis (il suffit de voir le règlement de comptes en cours au sein du M5S et de la Ligue). Or, l’absence d’une vision politique censée tenir uni le gouvernement pourrait favoriser le maintien d’une logique de l’urgence. A suivre. »

COULISSES, La Repubblica, T. Ciriaco « Ni vétos ni remaniement : Draghi veut désamorcer le piège de Salvini » : « Le premier pas a été celui de refaire le point sur les derniers trois mois, dépensés dans le projet (échoué) du Quirinal. Le deuxième sera celui de montrer concrètement ce qu’il veut dire quand il parle de relancer son gouvernement. Draghi n’acceptera pas d’échouer et encore moins de jouer les médiateurs. Il veut reprendre en main l’agenda avec ce raisonnement : dans tous les partis de majorité il existe un courant en faveur du maintien de l’exécutif. C’est sur cela qu’il se basera. Le bouclier que lui offre Mattarella semble lui assurer son maintien à la Présidence du Conseil jusqu’à la fin de la mandature. Draghi se concentrera sur les urgences économique, sociale et sanitaire. Mais sur la méthode, il faudra avancer avec précaution car certains leaderships pourraient tomber entretemps. Il y a aussi un autre aspect à voir : la dynamique entre les ministres qui défendent Draghi et ceux qui ont tenté de lui faire un croche-pied. La Ligue semble devoir se fissurer d’un moment à l’autre. Il y a une bataille entre le chef et ses ministres, avec des répercussions possibles sur le gouvernement. Draghi ne peut pas intervenir directement, même s’il bénéficie d’un rapport privilégié avec Giancarlo Giorgetti. Ce dernier n’a pas donné sa démission uniquement pour ne pas affaiblir le gouvernement mais il est las de se voir régulièrement démenti par son chef. Salvini jouera la surenchère, il tentera d’obtenir un maximum quitte à briser l’équilibre du gouvernement. Isolé au sein de son parti (les présidents des régions étant tous contre lui) Salvini prépare une campagne électorale avec un pied déjà en dehors de la majorité. Si la Ligue vacille, le PD et Forza Italia promettent leur soutien à Draghi. La bataille qui se joue à l’intérieur du M5S inquiète elle aussi. L’attention du gouvernement est concentrée sur le Plan de relance. Draghi en fait une question d’honneur. Il veut faire respecter les engagements pris et rassurer Bruxelles au moment où commence le défi de la réforme du Pacte de Stabilité. Le prochain Conseil européen est fixé pour mars et la présidence tournante française veut entamer les pourparlers. Puis il y a le dossier des retraites, quitte à devoir revoir les bonus écologiques, malgré l’opposition du M5S. Et la pandémie, bien sûr, et comprendre quel sera le destin du pass sanitaire et les règles concernant la quarantaine. »

ARTICLE, Corriere della Sera, d’Antonio Polito, « Le ‘Grand Centre’ travaille déjà à une nouvelle loi électorale » : « Le ‘Grand Centre’ n’est désormais plus un simple projet mais une obligation. Le bras de fer avec les populistes (Salvini, Meloni et Conte) sur la candidature de Belloni, remporté grâce à la convergence des forces centristes au sens large (Forza Italia, les modérés de centre-droit, Italia Viva et les modérés du Parti démocrate), a été décisif. Mais ce qui manque encore à ce nouveau rassemblement politique des forces du centre, c’est un leader. Renzi est clairement le meilleur mais il est encore trop impopulaire. Marta Carfagna et Pier Ferdinando Casini sont d’autres ‘champions’ potentiels mais ne semblent pas décidés pour le moment. Et pourtant, en attendant, certains se mettent au travail. A la cérémonie d’investiture de Sergio Mattarella, Renzi et Toti ont engagé les discussions sur la loi électorale, question qui du reste était en filigrane de toutes les négociations pour l’élection du nouveau Président de la République. A ce stade, les coalitions sont jugées dépassées car plus personne ne se fie aux alliés d’avant. Certainement pas Giorgia Meloni, qui commence à envisager elle aussi une réforme électorale. Suite à la réélection de Mattarella, la leader de Fratelli d’Italia s’est sentie profondément trahie par Salvini et la nomenklatura de Forza Italia et aurait déclaré ne plus vouloir s’allier avec eux. Or elle peut se permettre de miser sur la proportionnelle puisqu’elle représente la seule force d’opposition et peut donc atteindre les 20%. La nouvelle loi électorale semble donc être devenue une nécessité pour tous, y compris Letta qui n’a pas grand-chose à tirer de la coalition avec Conte, mais galvanise surtout les centristes. Leurs experts pensent notamment au système ‘à l’allemande’, avec un seuil de représentativité à 5%. Le seuil ne doit pas être trop bas, le but étant d’encourager les alliances. La proportionnelle favorise également les partis sans véritables leaders et donc sans candidat pour la présidence du Conseil. Renzi a été habile dans ces élections, donnant tort à ceux qui pensaient qu’il se vendrait au plus offrant. Mais sur le système électoral, il n’est pas totalement convaincu par la proportionnelle, cela risquerait de polariser fortement les alliances aux extrêmes et il resterait très peu de sièges au centre. S’il voit réellement le jour, ce ‘Grand centre’ ne pourra pas être une simple somme par intérêt, il lui faudra une vraie identité. Finalement, même dans le système majoritaire français les partis se présentent seuls au premier tour. Ce besoin d’identité de toutes les forces politiques est donc peut-être la clef pour redonner de la dignité à un pan de l’échiquier politique qui a prouvé qu’il existait et qui pense pouvoir hériter d’une partie de l’électorat de Berlusconi. »

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Giorgia Meloni : « L’élection immédiate et l’élection directe du chef de l’État sont l’unique solution responsable. »

PREMIER PLAN, Repubblica, de M. Favale, « La guerre éclate au sein du M5S. Conte attaque Di Maio : ‘’il répondra aux inscrits.’’ » : « Le parti le plus frappé par les tensions de la semaine dernière est bien le M5S. Entre négociations exténuantes, suspicions de trahisons et demandes d’une plus grande clarté politique, les divisions entre Conte et Di Maio se sont définitivement affirmées. C’est notamment au sujet d’Elisabetta Belloni que l'affrontement est arrivé à son comble. Alors que les fidèles du ministre des Affaires étrangères le défendent des accusations d’avoir brûlé le nom de Bellini, la presse proche du M5S accuse Di Maio en le qualifiant de ‘’Renzi des 5 étoiles.’’. Di Battista aussi se range du côté de Conte qui le remercie du soutien apporté : ‘’Di Battista est une figure historique du M5S, pouvoir entamer un dialogue avec lui serait un plaisir’’. Pour l’instant, la ligne politique du M5S reste inchangée. ‘’L’axe avec le PD’’ reste bien stable et ‘’mes rapports avec Letta sont toujours excellents’’ s'empresse d'assurer Conte. »

ENTRETIEN, La Verità, de Giorgia Meloni, leader de Fratelli d’Italia, « Le Parlement est l’esclave de la Présidence de la République » : « [La réélection de Sergio Mattarella et la confirmation de Mario Draghi à la Présidence du Conseil] ne sont pas un bon résultat pour l’Italie. Les forces de la majorité ont passé une semaine à perdre leur temps avant de se replier par défaut sur Mattarella. Tout le monde en sort affaibli, sauf Fratelli d’Italia qui apparait une nouvelle fois comme le seul parti resté cohérent tout du long, pour donner à l’Italie un Président patriote et impartial, qui ne soit pas marqué à gauche. Il me semble que cette défaite a de nombreux responsables, y compris le centre-droit, qui n’a pas souhaité présenter un candidat à soi dans cette élection. Le peuple de centre-droit continue d’exister, il grandit même, mais certains des partis qui devraient le représenter ont renoncé à le faire. Forza Italia doit choisir entre apporter quelque chose au centre-droit ou avoir un rapport privilégié avec le centre-gauche, mais les deux sont incompatibles. Forza Italia a peu cru en soi durant ces élections, affaiblissant la coalition de centre-droit. Draghi et le gouvernement sortent renforcés de cette énième démonstration de faiblesse, au détriment des forces de la majorité. Les partis de la majorité ont remis notre démocratie entre les mains de Draghi et Mattarella. Pour notre part, nous continuerons à jouer notre rôle d’opposition patriotique et libre face à un gouvernement qui n’agit pas bien selon nous. La principale motivation des partis à réélire Mattarella était de préserver la législature en cours, mais nous continuerons à nous battre pour y mettre fin avant 2023 car elle ne représente plus les citoyens. Nous serons en première ligne pour défendre une élection du Président de la République au suffrage direct, par les Italiens. Le centre-droit est majoritaire en Italie et, malgré tout, le centre-gauche parvient à maintenir le pouvoir grâce à des subterfuges et des intrigues des hautes sphères dont les Italiens se retrouvent prisonniers. Nous sommes la seule force politique véritablement libre. »

ENTRETIEN, Corriere della sera, d’Antonio Tajani, « Salvini comme leader du centre-doit ? Non, c’est toujours Berlusconi.» : « Laissons tomber les résultats. Le plus important est que le gouvernement continue de travailler pour mener à bien les réformes nécessaires pour accéder aux fonds du PNRR. Nous aurions souhaité que le prochain Président de la République provienne du centre-droit, mais lorsque Silvio Berlusconi a retiré sa candidature, notre principale demande a été d’élire un président politique. Draghi, Belloni ou Cartabia sont des personnes tout à fait capables et respectables, mais on ne peut pas déléguer la politique à des personnalités techniques. Comme nous n’avons pas trouvé d’entente sur une figure intermédiaire telle que Casini, il a été raisonnable de s’adresser à nouveau à Mattarella. Nous avons été très clairs avec nos alliés Salvini et Meloni en définissant notre position. Cela dit, chacun fait ses propres choix en autonomie. Concernant le centre-droit, il y a un seul fondateur et il s’appelle Silvio Berlusconi. Cependant, si le système électoral ne change pas, les coalitions aussi resteront les mêmes. Dans le cadre d’une majorité Ursula, nous n’excluons pas de regarder du côté de démocrates modérés, notamment du côté d’Italia Viva avec qui nous partageons la même vision sur certains thèmes. Mais nous sommes le centre-droit. Nous le sommes en tant que Forza Italia, un parti autonome destiné à être de plus un peu meneur et sur le devant de la scène. »

ENTRETIEN, Corriere della sera, de Matteo Renzi, « Le Président du Conseil doit repartir plus fort qu’avant. Avec Enrico Letta, nous avons partagé la même ligne. » : « Mattarella n’était pas mon premier choix. Cependant, je me suis inquiété lorsque j’ai vu les leaders politiques, comme Salvini, proposer des candidats au hasard, allant de diplomates à des professeurs sans aucune logique institutionnelle. C’est alors que j’ai pensé qu’il était mieux de forcer un deuxième mandat de Mattarella plutôt que regretter pendant sept ans un choix inconscient. Une autre grande nouveauté de cette dernière semaine a été le retour du couple Salvini-Conte qui a proposé deux noms autour desquels nous ne pouvions pas nous rassembler : à l’heure des tensions entre la Russie et l’Occident, Frattini ne pouvait certainement pas être élu en raison de ses rapports avec Moscou. Quant à Belloni, son élection aurait représenté un sacré coup pour les institutions de ce pays. Je me suis rapproché d'Enrico Letta lorsqu’il a compris que je n’aurais jamais accepté que Casellati soit élue. Avec FI qui s’est dissocié du centre-droit, on peut dire que ce dernier n’existe plus. De même, des mois compliqués s'annoncent pour le M5S. La confirmation de Draghi et Mattarella apportera de la stabilité pour le pays. Enfin, je continue de défendre une élection directe du Président de la République et le pitoyable spectacle de ces derniers jours ne fait que confirmer cette urgence. Mais nous en reparlerons au cours de la législature 2023-2028 ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Portugal : percée de Chega lors des législatives.

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Portugal. Lors des législatives, les patriotes de Chega obtiennent 7,15 %, soit + 5,85 points, et passent de 1 à 12 députés :

https://www.legislativas2022.mai.gov.pt/resultados/globais

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30/01/2022

Waidhofen an der Ybbs : percée du parti anti-vaccin.

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Autriche. Basse-Autriche. Waidhofen an der Ybbs. Lors des municipales, le parti anti-vaccination obligatoire MFG obtient 17,08 %. En conséquence, les conservateurs de l’ÖVP perdent leur majorité absolue et les patriotes du FPÖ passent de 5 à 4 %.

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WVP = ÖVP = conservateurs / sociaux-chrétiens

SPÖ : sociaux-démocrates

FPÖ : patriotes

Grüne : écologistes

Le ministre hongrois de la Justice Judit Varga : "Notre passion c'est la Hongrie !"

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Hongrie. Le ministre de la Justice Judit Varga : « Notre passion c'est la Hongrie ! »

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Italie : Sergio Mattarella réélu président de la République.

Italie. Lors du huitième tour de scrutin, le président sortant Sergio Mattarella atteint la majorité absolue (505/1.009 votants) et est réélu.

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29/01/2022

Norbert Hofer et HC Strache se réconcilient.

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Autriche. Le député FPÖ et ancien dirigeant du parti Norbert Hofer et le dirigeant de la Team Strache et ancien dirigeant du FPÖ Heinz-Christian Strache se sont rencontrés et réconciliés.

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Norbert Hofer et HC Strache

Réunion de patriotes à Madrid à l’invitation de Vox.

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Action électorale des Polonais en Lituanie - Alliance des familles chrétiennes.png

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Espagne et UE. Réunion de patriotes à Madrid à l’invitation de Vox. Parmi les dirigeants présents figurent le Premier ministre hongrois Viktor Orbán (Fidesz), le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki (PiS), Marine Le Pen (RN), Marlene Svazek (FPÖ-Autriche), Tom Van Grieken (Vlaams Belang-Belgique), Rob Roos (JA21-Pays-Bas), Martin Helme (EKRE-Estonie), Valdemar Tomasevski (Polonais de Lituanie), Krasimir Karakachanov (VMRO-Bulgarie), George Simion (AUR-Roumanie) :

https://fr.euronews.com/2022/01/29/l-extreme-droite-et-le...

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Viktor Orbán et Santiago Abascal

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Jorge Buxadé (Vox), Viktor Orbán et Santiago Abascal

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Santiago Abasacal et Marine Le Pen

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Viktor Orbán, Marine Le Pen et Santiago Abasacal

Le co-président de l’AfD Jörg Meuthen quitte le parti.

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Allemagne. Le co-président de l’AfD Jörg Meuthen, vaincu par l’aile nationaliste du parti, quitte l'AfD et ses fonctions. Il conserve son mandat de député européen.

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28/01/2022

Viktor Orbán : "Les États membres ne doivent pas accepter une situation dans laquelle les décisions politiques sont prises par la Cour de justice de l'UE."

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Hongrie. Viktor Orbán : « Les États membres ne doivent pas accepter une situation dans laquelle les décisions politiques sont prises par la Cour de justice de l'UE, au lieu des peuples et des gouvernements des États membres. »

"La bifurcation qui se présente devant Salvini."

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Italie. Revue de presse. 

Les discussions entre les dirigeants politiques pour élire le Président de la République font toujours les gros titres de la presse italienne. Plusieurs observateurs relèvent l’absence d’une entente préalable entre les coalitions. Le centre droit serait tenté de voter pour un candidat issu de ses rangs (E. Casellati ou F. Frattini) lors du 5e scrutin, afin de vérifier le nombre de voix dont il dispose, tandis que le centre gauche insiste sur la nécessité de trouver un candidat transversal « Le centre droit joue la carte Casellati » - La candidature de Belloni échoue, provoquant la colère de Letta et de Conte à l’égard de Salvini. Le centre droit choisit Casellati avant de tenter la candidature de Casini et celle de Draghi (Corriere della Sera), « Le Quirinal des vétos croisés » - Fumée noire lors du 4e scrutin. Le centre droit revient sur la candidature de Casellati ou de Nordio. Draghi téléphone à Berlusconi à l’hôpital (La Repubblica), « Quirinal, tous contre tous » - Les bulletins blancs diminuent et ceux en faveur de Mattarella augmentent. Massolo figure dans la liste du centre droit. La Ligue relance la candidature de Frattini et joue la carte de Casellati (La Stampa), « Quirinal, le nom de Casellati est évoqué à droite » - Salvini et ses alliés pourraient voter la présidente du Sénat, quitte à choisir Draghi à partir de samedi. L’option Casini reste valable ainsi que celle de Mattarella (Il Messaggero), « L’imbroglio du Quirinal » - Les partis sont enlisés sur des candidats clivants et le Parlement se prononce en faveur de Mattarella (Il Giornale). 

COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Folli « La bifurcation qui se présente devant Salvini (et la mandature) » : « Aujourd’hui, un cinquième ou un sixième scrutin sans fumée blanche donnerait l’idée d’une sorte de partitocratie sans partis, avec un parlement fissuré par des factions désormais fatiguées face à la vielle discipline. Du coup, c’est le président sortant Mattarella qui a dominé la scène en obtenant 166 voix. Certes, c’est en partie une façon de suggérer sa réélection, ce qui représente une possibilité faible mais pas irréalisable. Il s’agit surtout d’un acte d’accusation de l’incertitude et de l’impuissance des dirigeants politiques. Il est assez surprenant que le centre gauche, en raison des divisions entre le PD et le M5S, ne parvienne pas à proposer un nom et préfère attendre de répondre aux propositions du centre droit. A long terme, cette stratégie pourrait se révéler comme dangereuse. Il n’est peut-être pas très sage d’attendre que l’inertie fasse émerger la candidature de Draghi comme le fruit non pas d’un choix net mais d’une inertie. Les 166 voix pour Mattarella indiquent l’exigence de trouver un profil comme ce dernier, du point de vue de la culture, du style et des habitudes, afin d’en incarner la même continuité. Cela serait essentiel afin d’établir l’harmonie nécessaire avec le Président du Conseil Draghi et éviter des turbulences au sein du gouvernement. Pour sa part, le centre droit tente de cacher ses failles en décidant de ne pas retirer le bulletin de vote. C’est un choix bizarre qui, après des années de populisme et d’antipolitique, aurait été préférable d’éviter à tout prix. Ainsi, Salvini se trouve devant une bifurcation et a dû mal à prendre une décision : la candidature de Frattini représente un affront au PD, c’est une option élaborée pour obtenir des voix auprès des proches de Conte (surtout pas de Di Maio). Le résultat serait l’implosion du gouvernement et des élections anticipées. La candidature de Cassese préfigure en revanche un accord avec le PD mais payerait le prix d’une hostilité de Conte et des 5 Etoiles. Par ailleurs, il a été constaté que la droite ne dispose pas d’une majorité sûre, au vu des 441 abstenus. »

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, M. Franco « La tentative d’éviter la candidature de Draghi » : « Des rumeurs indiquent que Salvini serait prêt à présenter un candidat provenant des bancs du centre droit, comme preuve de son rôle de faiseur de roi pour le Quirinal. Or, tout laisse croire qu’il ne s’agira pas d’un candidat pouvant débloquer l’impasse. Le chef de la Ligue semble plutôt intéressé à garder sa coalition de centre droit bien unie. Toutefois, cette opération apparait de plus en plus fragile. Il y a une tentation d’aller vérifier les voix dont ils disposent en proposant leurs candidats. Pas ceux concordés avec Forza Italia et FdI mais d’autres noms. C’est un jeu risqué qui souligne l’incapacité de trouver une synthèse. Ces propositions sont destinées à diviser le gouvernement et la majorité qui le soutient. L’opposition de Salvini, de Forza Italia et de G. Conte à la candidature de Draghi semble de plus en plus à un alibi. Si ces derniers revendiquent la primauté de la politique, dans leurs listes c’est surtout l’absence de représentants politiques qui surprend. Les 166 voix remportées hier par Mattarella représentent surtout une volonté d’une solution qui soit forte et unitaire, pour que la nouvelle phase soit cohérente avec son septennat. » 

ARTICLE, La Repubblica, C. Tito « La vague longue qui pousse pour un second mandat de Mattarella, à droite comme à gauche » : « Il est évident que les 166 voix remportées hier par Mattarella sont le fruit d’initiatives individuelles. Le projet d’une réélection du président sortant n’existe pas encore. Mattarella garde un silence absolu, voulant éviter toute ingérence dans le débat actuel. Toutefois, l’hypothèse de sa réélection bénéficie d’une énergie autonome, venant ‘’du bas’’. Ce n’est pas le fruit d’une analyse venant des groupes dirigeants. C’est plutôt le sentiment de la base parlementaire et dont le nombre est important. A la buvette, le chevronné Mastella n’hésite pas à dire, ‘’si les parlementaires étaient laissés libre d’agir, sans indications ni consignes, ils voteraient largement pour Mattarella. Et comme second choix, ils s’orienteraient vers Casini’’. Le président de la Région de Vénétie, le léguiste L. Zaia, présent à Rome en tant que grand électeur, a avoué à un ami ‘’Draghi représente la meilleure des solutions, mais Mattarella est certainement mieux que le chaos’’. C’est un autre acteur qui s’est manifesté hier, et qu’il ne faut jamais sous-estimer en Italie : les évêques italiens ont diffusé un communiqué officiel pouvant ressembler à une exhortation pour un Mattarella bis : ‘’nous souhaitons que le Parlement sache saisir le désir d’unité exprimé par le Pays. L’exemple de Mattarella demeure un point de repère’’. A Bruxelles aussi, on commence à suivre avec inquiétude le prolongement des scrutins. Le raisonnement qui se fait de manière informelle à la Commission est le suivant : l’Italie a su repérer un duo idéal composé par Draghi et Mattarella. Pourquoi le remplacer ? Et pourquoi courir le risque de les perdre ensemble ? Il s’agit là d’un raisonnement qui commence à se frayer un chemin parmi les différentes évaluations des parlementaires italiens. »

COULISSES, Corriere della Sera, M. Guerzoni « Draghi téléphone à Berlusconi et ouvre un canal de dialogue » : « Derrière l’infini « casting » de noms évoqués, Draghi résiste. Il téléphone, il fait des rencontres, il négocie et il espère que les partis puissent trouver au plus tôt une solution à l’énigme. Cela afin de reconstituer la majorité et permettre au gouvernement de reprendre le travail. Draghi a fait tout son possible pour éliminer l’un des principaux obstacles sur son chemin vers le Quirinal : l’opposition de Berlusconi. Le dégel a eu lieu hier. Draghi a téléphoné à Berlusconi, qui est toujours hospitalisé à Milan, pour s’intéresser de son état de santé. Le Cavaliere aurait apprécié le geste ‘’courtois’’. D’après les équipes respectives, les deux n’auraient pas abordé les sujets politiques. Berlusconi a confié à Tajani le mandat pour négocier, avec la consigne de ne mettre aucun vétos sur le nom de Draghi. Quelques heures plus tard, Tajani s’est rendu au Palais Chigi pour rencontrer le Président du Conseil. La rencontre a été longue. Le numéro deux de Forza Italia a rappelé que pour son parti il serait préférable de laisser Draghi là où il est car ‘’nos ministres ont bien travaillé et l’équipe de doit pas être modifiée’’. Au-delà des communications officielles, Forza Italia laisse filtrer qu’un ‘’canal de dialogue s’est ouvert’’, cela aussi grâce à la médiation de Gianni Letta. Les sources proches du gouvernement évoquent pour leur part ‘’une harmonie retrouvée’’. Au Palais Chigi on sait bien que le chemin n’est pas encore dégagé. Le deuxième obstacle est représenté par Giuseppe Conte. Ce dernier a promis de se venger et considère l’éventualité de la nomination de Draghi au Quirinal comme une défaite. D’après des rumeurs, le président des 5 Etoiles serait tenté par la carte Frattini, évoquée par Salvini. Une cinquantaine de parlementaires seraient prêts à le suivre. Mais c’est Di Maio qui a mis en garde ses élus ‘’attention, arrêtons de jouer avec les noms, car si la majorité se divise, tout saute et ce sera les élections anticipées’’. La stratégie des « draghiens » est donc de convaincre un nombre plus large possible de grands électeurs que la stabilité du gouvernement passe par l’élection du Président du Conseil au Quirinal. Et Draghi l’a dit clairement : cette responsabilité relève exclusivement des partis »

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de F. Verderami, “Des messages envoyés par Casellati aux leaders de la coalition ; Casini et Draghi restent les principaux candidats au sein des négociations » : « La réunion du centre-droit qui s’est terminée tard dans la nuit présage que le nouveau Président de la République italienne ne sera peut-être toujours pas élu aujourd’hui. Mais ce cinquième scrutin aura une valeur politique, c’est l’épreuve voulue par Giorgia Meloni pour maintenir la cohésion de l’alliance avant le passage décisif : le vote de demain. Ce devrait en effet être une façon d’estimer le nombre de voix sur lequel le centre-droit peut compter. Et le chef de la Ligue a accepté ce nouveau tour de piste, après avoir passé la journée d’hier à appeler aux côtés de Conte à ‘une solution rapide afin d’éviter que le nom de Draghi ne s’impose’. Les deux leaders avaient ainsi relancé la candidature de Frattini, une stratégie mise en échec par le reste du centre-droit, Ligue comprise. Enième stratégie de Salvini pour lutter contre la force de gravité et contre l’insistance de Meloni. Pour lui, c’est un jeu risqué, car son propre camp, qui apparait morcelé, est prêt à aller contre lui. Mais alors on ne comprend pas bien pourquoi Casellati aurait passé la journée à envoyer des messages privés aux membres les plus importants de la coalition demandant à voter pour elle. Et son souhait a été exaucé. Concernant Salvini, il est difficile de mener des négociations si, en plus des adversaires, il faut gérer les ambitions de ses alliés. Hier il a dû prendre acte de la faiblesse de la ligne rouge tracée avec Conte pour éviter l’élection de Draghi. C’est ainsi que certaines candidatures jugées crédibles et intéressantes, comme celle d’Elisabetta Belloni, se sont retrouvées sacrifiées, au regret notamment de Di Maio qui met en garde sur le risque de faire tomber le gouvernement et de provoquer des élections anticipées. Et c’est bien à Draghi que l’on pense, maintenant que les leaders se retrouvent à court de candidats et de munitions. Une voie envisagée aussi bien par Renzi que par Letta, une convergence assez rare pour être soulignée, et même par certains membres de la Ligue. A voir si Berlusconi franchira le pas, après son entretien avec l’ex-président de la BCE. Sur la table des négociations, il n’y a plus que les noms de Draghi et Casini. S’il veut vraiment ‘préserver l’unité du centre-droit et de la coalition de gouvernement’ comme il le dit, alors il n’a pas vraiment le choix. »

PREMIER PLAN, Corriere della sera, de M.T. Meli, « Letta dit non aux propositions unilatérales. Et le PD pourrait s’abstenir. » : « Avant de découvrir que Salvini proposerait une liste de noms parmi lesquels celui de Franco Frattini, Enrico Letta était persuadé que le centre-droit s'était décidé pour de bon à converger sur Draghi. Il est donc probable qu'aujourd'hui le PD décide de ne même pas retirer le bulletin pour poursuivre les négociations dans la journée. En effet, le secrétaire du PD ne perd pas espoir et il est de plus en plus persuadé que le centre-droit finira par voter pour Draghi malgré les manœuvres de dernières minutes de Salvini et la ferme opposition de Conte. En effet, la rumeur que la rencontre entre Tajani et Draghi s'était bien passée, n'a pas tardé à arriver au sein du PD. Casini se place en deuxième position et le ministre Dario Franceschi fait de tout pour soutenir sa candidature. Une partie du PD continue également d’espérer en un second mandat de Mattarella et songe même à préparer un appel au président sortant pour l’inviter à bien réfléchir et à prendre sérieusement en considération de consentir à renouveler son mandat. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

27/01/2022

"La réunion de coalition du centre droit se tiendra aujourd’hui."

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Italie. Revue de presse. 

L’élection du Président de la République, et notamment les rumeurs autour d’une possible entente entre les partis sur une liste de noms non clivants, fait les gros titres de la presse italienne. Les observateurs relèvent un changement de stratégie des partis aujourd’hui avec le 4e scrutin, puisqu’il suffit désormais d’une majorité de 505 voix pour élire le successeur de S. Mattarella : « Quirinal, la négociation se fait sur trois noms » - Casini, Draghi et Belloni font partie de la liste. La rencontre d’hier entre Salvini et le juriste S. Cassese a été démentie (Corriere della Sera), « Une liste bipartisane » - le chef léguiste, avec Forza Italia et FdI, renonce au « coup de force » et dresse une liste avec Letta et Conte. Les noms évoqués seraient Draghi, Casini, Amato, Belloni, Cartabia et Cassese (La Repubblica), « Le défi est désormais entre Draghi et Casini » - Troisième fumée noire, les dirigeants politiques accélèrent. Selon Letta, l’élection aura lieu vendredi. Salvini reconnait qu’une solution est possible (La Stampa), « Les partis vont vers un accord final » - Les négociations à outrance, Casini serait le favori, suivi de Draghi et Cassese (Il Messaggero), « Habemus le conclave » - Mais pas encore un pape (Fatto Quotidiano), « Comment sortir du pétrin (et de Casini) » - La réunion de coalition du centre droit se tiendra aujourd’hui. Salvini hésite entre Casini et Casellati. Letta serait lui aussi tenté mais hésite et annonce voter blanc. Draghi est de plus en plus isolé (Il Giornale).

 

Les JT couvrent essentiellement l’élection du président de la République, notamment la fumée noire pour le troisième scrutin, ainsi que les négociations entre les différents partis, la situation pandémique et le débat sur le prolongement de la durée du pass sanitaire renforcé, la crise ukrainienne et la Journée Internationale de la mémoire des victimes de génocide.

COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Folli « Un acte presque de révolte de la part du Parlement » : « Hier, plusieurs raisons de mécontentement se sont croisées. Il y a eu d’abord la volonté de G. Meloni de montrer son impatience à l’égard de l’agitation de Salvini, cherchant à endosser la fonction de faiseur de roi, mais sans y parvenir. Le nom de Crosetto, destiné à rassembler les voix unies de Fratelli d’Italia (63), a fini par en obtenir le double. Salvini a ainsi reçu un double avertissement de la part du centre droit. On a voulu lui faire comprendre que la candidature d’E. Casellati, mise sur la table avec beaucoup approximation, n’a pas de chance de passer. Non seulement elle a été rejetée par le PD, par Renzi et par le M5S, mais ce nom n’obtiendra même pas toutes les voix du centre droit. Salvini se trouve devant le gouffre. Ses consultations doivent résoudre l’énigme dans de courts délais, autrement la droite prendra un autre chemin. Les 125 voix pour Mattarella sont un message pour que ce dernier accepte de rester au Quirinal. C’est aussi un signal de mécontentement à l’égard de la stratégie de la temporisation du PD. Ce dernier n’a pas su ou voulu s’engager sur un profil et a fini par se cacher derrière le nom de Draghi. Les voix pour Mattarella indiquent aussi qu’une partie du Parlement souhaite la stabilité, qui serait assurée par la reconduite de son mandat. P.F. Casini a obtenu, pour sa part, 52 voix, ce qui n’est pas peu, avec la même logique de stabiliser la mandature. S’il est vrai que nous avons assisté à une petite révolte, rien n’empêche de croire que ces voix pourraient augmenter. Surtout si la nuit n’aura pas porté conseil et si nous assisterons à un autre scrutin transitoire (cette fois-ci avec un seuil de 505 voix). Hier la soirée a été marquée par les rumeurs, ensuite démenties, d’une rencontre entre Salvini et le juriste Sabino Cassese. Ce dernier a une renommée de réformateur, raison pour laquelle il n’est pas apprécié par une partie du M5S. Cependant, il s’agirait d’un choix courageux et qui mériterait un minimum d’attention. »

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, de Massimo Franco, « L’entente qu’il faudrait » : « La méthode et le profil recherché ont au moins été esquissés. Il faudrait une candidature en mesure de rassurer le Parlement qui ne sera pas réélu avant 2023, acceptée par toutes les forces politiques de la majorité afin qu’aucune ne tente une percée alors que jusqu’à présent tous ont assuré leur soutien à Mario Draghi, et qui, enfin, ne compromette pas la crédibilité de l’Italie sur la scène internationale. Un profil devrait émerger aujourd’hui, les réunions nocturnes devraient avoir servi à vaincre quelques résistances. Après le troisième scrutin ‘à vide’ d’hier, on perçoit l’impatience des grands électeurs de parvenir à une solution rapide. A travers les quelques noms lancés au milieu des centaines de bulletins blancs, on peut lire plusieurs messages. Les voix pour Sergio Mattarella dénotent la nostalgie pour la stabilité et l’impartialité qu’il a incarnées. Les voix recueillies par l’ancien fondateur de Fratelli d’Italia, deux fois plus nombreuses qu’il n’y avait d’électeurs de ce parti, sont un message contre la liste de candidats annoncée par le centre-droit. Elles sont aussi un avertissement au chef de la Ligue Matteo Salvini, comme pour dire que son actuel rôle de chef d’orchestre ne va pas de soi. Les 52 voix pour Pier Ferdinando Casini, ancien président de la Chambre et sénateur des listes du PD, ont marqué les esprits, de même que les -seules- 2 voix pour Draghi. On ne sait pas bien s’il s’agissait d’un ‘non’ préventif au Président du Conseil. En tous cas, à partir d’aujourd’hui, l’élection devrait en théorie être ‘plus facile’ puisque 505 voix suffisent (non plus la majorité des deux tiers mais la majorité absolue). Il n’y a toutefois toujours pas d’accord entre forces politiques mais les noms de Draghi et de Casini demeurent en fond des négociations, et d’autres noms circulent encore dans la nuit, comme celui de la cheffe du département de la sécurité et du renseignement italien, Elisabetta Belloni. C’est le double enjeu à la fois de la présidence de la République et de la présidence du Conseil, qui rend l’issue du match si incertaine. Draghi reste une figure centrale et qu’il sera difficile d’éclipser sans provoquer un important contre-coup y compris au niveau international. De fait, avec Mattarella, il a redonné de la crédibilité à l’Italie, ce qui manquait depuis longtemps. Surtout si l’on pense aux deux années et demie de gouvernement 5 Etoiles et à l’ambiguïté initiale sur les alliances avec l’Europe et l’OTAN. Ce risque a été fortement réduit mais il persiste encore, il reste donc nécessaire pour le prochain Président de la République de garantir un ancrage fort à certains principes. Si les deux garants que sont Mattarella et Draghi devaient sortir de scène, cela introduirait une inconnue importante et aurait des conséquences sur les aides de l’UE accordées à l’Italie. L’effort d’unité que les forces politiques semblent enfin s’être décidées à poursuivre ne doit pas se perdre, à voir si le Parlement sera en mesure de les suivre jusqu’au résultat final. »

PREMIER PLAN, Corriere della sera, de R. Gessi, « Stop au président de centre-droit. On se concentre sur Casini, Draghi et Belloni. » : « Nous y sommes presque, et aujourd’hui, 505 voix suffiront pour élire le nouveau président de la République. Au bout d’innombrables discussions et entretiens, il semblerait que les regards se concentrent sur Pier Ferdinando Casini, Mario Draghi et Elisabetta Belloni. Voici le résultat d’une journée aux mille rebondissements où l’on a arrêté de croire à l’élection de la Présidente du Sénat de la part du centre droit, entendu les rumeurs au sujet d’un soutien de Salvini à Sabino Cassese, les espoirs d’un deuxième mandat de Mattarella et l’entrée d’Elisabetta Belloni dans la liste de plus en plus restreinte des noms possibles. Conte et Salvini continuent de répéter que Draghi doit absolument rester au Palais Chigi pendant que Le Monde explique candidement ce que tout le monde sait déjà : l’actuel Président du Conseil possède une aura internationale comme personne d’autre et il est difficile qu’il reste au Palais Chigi alors que l'Italie s'apprête à entrer en campagne électorale et que les réformes risquent de passer en second plan. Casini - qui a reçu 52 voix lors du troisième scrutin - commence à être sérieusement pris en considération par le centre-droit. Les plus hostiles à Casini sont surtout à chercher du côté des 5 étoiles chez qui il est considéré irrecevable pour certains. Les 125 voix reçues par Mattarella sont surtout l’indice de la popularité récoltée au fil de son septennat. Mais Mattarella a plusieurs fois déclaré qu’il ne souhaite pas renouveler son mandat au Quirinal, pour un choix personnel mais surtout car il le considère peu correct politiquement parlant. »

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de Paola Di Caro, « Le message de Giorgia à la Ligue ; suspicions réciproques au sein de la coalition » : « Des soupçons réciproques, des craintes, des stratégies secrètes et des divisions… tout doit se résoudre d’ici la fin de matinée lors d’une réunion avant le dernier scrutin, pour éviter les divisions et parvenir à un résultat satisfaisant pour tout le monde. Bien qu’ils démentent, cela faisait longtemps que le centre-droit n’apparaissait pas aussi divisé. Tajani, Salvini et Meloni ont beau se consulter, ils ne parviennent à s’accorder autour d’un unique nom et à voter uniformément. La proposition de Meloni, qui misait sur un candidat de centre-droit, a été écartée par ses deux alliés afin d’éviter la confrontation avec les restes des forces politiques. Forza Italia veut éviter la chute du gouvernement et les élections anticipées, probablement par peur de ne pas être réélus au gouvernement. Hier, tous ont donc voté blanc, hormis Fratelli d’Italia qui a voté pour un candidat de ses rangs afin de ‘faire bouger la situation’ affirme Giorgia Meloni. La leader exhorte Salvini à trouver un candidat de centre-droit qui les rassemble tous. Mais Salvini préfère la voie du dialogue à l’offensive, or dans l’après-midi deux noms semblent véritablement émerger : Mario Draghi et Pier Ferdinando Casini. Puis, dans la soirée, Elisabetta Belloni, semble avoir de bonnes chances. Elle est la favorite du Parti démocrate et du M5S, et ne suscite pas d’objection ni de véto du centre-droit. ‘C’est une candidate à prendre en compte’ dit-on même chez les centristes et Forza Italia. Pour ce qui est de Draghi, une part non négligeable de la Ligue étant favorable à son élection, Matteo Salvini doit dialoguer avec les alliés au gouvernement du PD et du M5S d’une part, et avec les alliés de la coalition d’autre part. Si Silvio Berlusconi est encore hospitalisé, il a repris le dialogue politique et il a fait savoir à Matteo Salvini qu’il restait opposé à Draghi mais favorable à un candidat de centre-droit. Il semble qu’il pourrait toutefois également considérer Casini. Or cette fois, c’est la Ligue qui a des difficultés à converger sur ce candidat et Fratelli d’Italia y est fermement opposé, préférant encore Draghi. Les pièces du puzzle sont donc très difficiles à assembler, il apparait risqué de forcer la main d’une partie de la coalition sur un candidat consensuel au-delà des rangs du centre-droit. A ce stade on ne sait donc pas encore s’ils choisiront de voter blanc, pour l’un des leurs ou s’ils se verront contraints de demander à Mattarella le sacrifice d’un second mandat. »

PREMIER PLAN, Repubblica, de G. Vitale, « Le drôle de couple Letta-Renzi et le pacte pour bloquer le raid de la droite. » : « La journée d’hier a été scandée par trois grands moments pour Enrico Letta. Tout d'abord, le matin, il déclare que ‘’chacun est libre d’exprimer son opinion, mais là le moment est décisif’’. Cette invitation à éviter les déclarations ambiguës et à arrêter de chercher des solutions alternatives s’adressent surtout à deux personnes : le ministre de la Culture Dario Franceschini, le plus hostile à l’élection de Draghi au Quirinal et qui fait de tout pour pousser Casini ainsi que le ministre du travail, Andrea Orlando, partisan d’Amato. Le deuxième moment fort arrive à l’heure du déjeuner lorsque le secrétaire du PD s’entretient avec Matteo Renzi. Ce dernier assure ne pas avoir l’intention de soutenir un candidat du centre-droit et qu’il fera de tout pour empêcher que soit élue Elisabetta Casellati. Et finalement, que soit élu Draghi, le favori de Letta, ou Casini, le candidat fétiche de Renzi, ou encore qu’ils parviennent à une convergence sur une tierce personne, tous deux pourraient crier victoire. Enfin, le troisième moment clef arrive dans la soirée, lorsque Letta apprend que le centre-droit a décidé d’aller à Canossa et qu’il entend évaluer les noms proposés par la gauche. C’est donc à son tour de jouer, et le secrétaire démocrate apparaît satisfait : ‘“Quoi qu’il arrive, nous aurons un président vendredi, nous avons atteint notre but : après avoir abandonné la candidature de parti, un nom super partes pourra être discuté. Voilà notre victoire : nous n’aurons pas de président de droite.’’ Mais attendons encore de voir ce que nous réserve la journée de demain. »

ARTICLE, La Stampa, G. Paolucci « Italie-Russie, la réunion des polémiques » : « La visioconférence d’hier entre Poutine et les dirigeants des entreprises italiennes avait été validée en le 6 décembre dernier, pendant la rencontre entre le ministre des Affaires Etrangères L. Di Maio et le ministre russe de l’Industrie D. Manturov. L’un des deux organismes qui a suivi l’organisation, le Comité entrepreneurial italo-russe, est un organisme bilatéral lié étroitement aux deux gouvernements. La composition actuelle a été établie par un décret ministériel du 21 septembre 2020, signé par Di Maio, et qui en établit les domaines et les modalités. Mardi, les sources de l’Adn Kronos ont défini cette rencontre comme une ‘’initiative purement privée’’. Il n’a pas été possible d’avoir un commentaire de la part de la Farnesina sur ce point. L’embarras créé à la veille a encore été redoublé par l’intervention du Palais Chigi, qui a demandé aux sociétés ayant une participation publique dans leur capital de ne pas se rendre au rendez-vous. Une ‘’moral suasion’’ qui n’a produit que des effets partiels. La visioconférence s’est terminée à 14h ; l’embarras de plusieurs personnes, à l’intérieur et à l’extérieur des palais, a persisté au-delà. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

26/01/2022

Le CPACHongrie se tiendra à Budapest le 25 et le 26 mars 2022.

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Hongrie, USA, Brésil, Espagne. Le CPACHongrie se tiendra à Budapest le 25 et le 26 mars 2022 avec Viktor Orbán comme conférencier principal. La présence du président brésilien Eduardo Bolsonaro et du président de Vox Santiago Abascal est déjà confirmée. (Le CPAC est une réunion organisée par des conservateurs US.)

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"Salvini propose trois noms mais les pourparlers sont toujours au point mort."

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Italie. Revue de presse.

La presse italienne titre encore largement sur l'élection du Président de la République, et notamment sur le deuxième tour de scrutin d’hier marqué lui aussi par la prédominance du vote blanc et l’absence de convergence politique autour d’un candidat commun : « Salvini propose trois noms mais les pourparlers sont toujours au point mort » - Pera, Moratti et Nordio ont été proposés mais Letta demande un vrai échange entre les partis. Nouvelle fumée noire hier (Corriere della Sera), « L'ombre de Casellati sur le Quirinal » - Malgré les trois noms évoqués, le centre droit tente de former une majorité autour de la présidente du Sénat ou de Tajani. Conte s'oppose à la candidature de Draghi, le Pd soupçonne le M5S de vouloir avancer de manière autonome (La Repubblica), « Le centre droit tente d'imposer son candidat » - Pera, Moratti et Nordio figurent dans la liste mais la vraie carte est Casellati. Letta rejette les propositions et demande une rencontre bipartisane (La Stampa), « Quirinal, les partis accélèrent » - Le centre gauche rejette la liste de noms du centre droit. Letta propose de trouver une solution transpartisane (Il Messaggero), « La politique otage du PD » - Le centre gauche rejette la liste de noms mais ne fait pas de proposition (Il Giornale). La crise ukrainienne, et notamment l'appel téléphonique entre les présidents E. Macron et V. Poutine, prévu pour vendredi, est aussi citée par le Sole 24 Ore et le Messaggero.

Les JT couvrent essentiellement le troisième scrutin pour l’élection du Président de la République qui va se tenir aujourd’hui, les trois noms proposés par le centre-droit, la situation pandémique avec une augmentation des hospitalisations mais un nouveau record de guérisons et la situation à la frontières ukrainienne avec notamment l’envoi de moyens militaires américains, la concertation entre Olaf Scholz et Emannuel Macron sur le sujet ainsi que les entrainements russes en Crimée.

Sur Twitter, les hashtags #PresidenzaDellaRepubblica et #Quirinale2022, en référence aux élections du Président de la République, dominent. 

ARTICLE, Corriere della Sera, A. Polito « La guerre sur une liste partisane de noms et le risque de répéter la débâcle de Bersani » : « La guerre des Deux Roses avait duré 20 ans, dévastant l’Angleterre, détruisant la vieille aristocratie qui l’avait contrée et déterminant la victoire d’un nouveau régime avec la dynastie des Tudors. La rose (la liste) proposée hier par le centre droit n’a duré que quelques heures et aurait pu marquer le début de la fin pour un système politique déjà à bout de souffle, ouvrant ainsi les portes à un nouvel Henri VIII. C’est peut-être la raison pour laquelle le centre gauche s’est refusé à la mener, en la snobant. Et il pourrait même l’avoir sabotée. Il est possible, en effet, que le centre droit vote pour son « champion », par exemple Nordio, pour découvrir qu’il dispose de moins de voix que les 453 qu’il estime avoir. Ce serait le signal qui marquerait l’impuissance et qui pousserait le centre droit à des solutions plus modérées. Il est vrai aussi que cette liste semble inexistante. Où sont passés Frattini, Casellati, Tajani ? Ces derniers seront-ils proposés pour tenter « un coup » à partir du 4e scrutin ? Salvini pourrait être tenté, faisant fi du danger de répéter l’erreur de Bersani qui avait proposé la candidature de Prodi, 9 ans plus tôt, avec l’échec qu’on lui connait. Or, en théorie Bersani disposait des voix nécessaires pour le faire élire, ce qui n’est pas le cas de Salvini. Ce dernier doit alors les chercher ailleurs. Peut-être au M5S ou parmi les anciens 5 Etoiles. Dans ce cas, il devrait tenter la candidature de Casellati, car elle avait reçu les votes du M5S à la présidence du Sénat (mais les 5 Etoiles avaient obtenu en échange l’élection de Fico à la Chambre et, depuis, les relations avec elle se sont plutôt détériorées). Ou bien jouer la carte Frattini, tellement apprécié par le M5S que le PD a du hausser le ton pour que son nom disparaisse des négociations. Toutefois, Salvini a présenté sa liste pour d’autres raisons : gagner du temps, au moins 12 heures, et essayer la voie unitaire, c’est-à-dire un candidat pouvant recevoir les suffrages de tous les partis de la majorité gouvernementale. Casini représente la dernière possibilité, si tout devait sauter. Il y a d’autres noms sur lesquels E. Letta garde encore quelques espoirs : Amato, Severino et Belloni. De l’autre côté du fleuve, de loin, Draghi observe et attend. »

ARTICLE, Sole 24 Ore, L. Palmerini « La stratégie de Letta sur le timing et l’appel lancé par Casini » : « L’impasse semble être surmontée. Les partis se sont aperçus de la sensation d’égarement, voire d’ennui, des citoyens à l’encontre des liturgies politiques. C’est la raison pour laquelle ils ont fait passer le message d’une accélération. Par ailleurs, la liste des noms proposés par le centre droit (Moratti, Pera et Nordio) avait comme but d’avancer dans la négociation. Et le centre gauche l’a refusée avec politesse sans en proposer une autre, bien conscient qu’il n’y avait pas de candidats sérieux dans cette liste. Letta dit qu’il faut faire vite pour éviter que les négociations ne deviennent incontrôlables. Le Pd craint que derrière ces propositions, le vrai nom qu’ils souhaitent proposer soit celui de Casellati, pouvant trouver l’accueil favorable de Renzi (et d’une partie des 5 Etoiles), ce qui signifierait pour Letta de subir l’élection. Ce serait alors une défaite. Voilà pourquoi il demande au centre droit de dialoguer au maximum. Par ailleurs, si Salvini voulait présenter la candidature de Casellati, le PD pourrait voter blanc, poussant le leader de la Ligue vers un possible échec. La candidature de Draghi reste toujours valable car nous ne savons pas si les pourparlers vont aboutir à un accord ou à un enlisement. C’est toutefois le nom de Casini qui se fraye un chemin. Hier, ce dernier a publié sur les réseaux sociaux une photo de lui à 19 ans, sur l’estrade d’un meeting politique, avec un message éloquent : ‘’la passion politique représente toute ma vie’’. Comment faut-il le décrypter ? Comme une candidature d’un homme politique contre celle d’un technicien, tout d’abord. Une revendication claire du rôle des partis dans un moment où même ce dilemme s’invite dans l’élection du prochain Président de la République. C’est une sorte d’appel aux grands électeurs qui pourraient trouver, dans la candidature de Casini, une sorte de rachat. » 

COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Folli « La recherche difficile d’un nom neutre » : « Les noms présentés dans la liste du centre droit semblent avoir été écrits pour qu’ils disparaissent rapidement du débat romain. Des trois, seul Marcello Pera a une histoire institutionnelle qui puisse faire de lui un candidat digne de ce nom. Ce qui ne veut pas dire qu’il aura nécessairement un soutien large. Pera est cependant la seule carte qui peut être jouée lors du 4e scrutin où il suffira 505 voix pour être élu. Toutefois, cela ne semble pas être le dessein de Salvini, car l’élection de Pera ouvrirait une crise dans la majorité transversale qui soutient Draghi. Le centre gauche de Letta et Conte se trouvent dans une situation semblable. Ils ne disposent pas d’un nombre suffisant de voix pour faire élire un candidat trop associé à un camp politique. Or, les délais sont courts. Le spectacle d’un système politique enlisé est la dernière chose que l’on pourrait souhaiter. Toutefois, E. Letta avait cessé d’adopter cette attitude presque dédaigneuse avec laquelle il avait exclu tout candidat provenant des bancs du centre droit après le retrait de Berlusconi. Puisque les deux coalitions n’ont pas le nombre nécessaire de voix, il existe désormais deux possibilités. Il est possible d’aller vérifier, une par une, les voix qui manquent au sein du front opposé. Ce serait cas de la candidature Casellati. Il y a toutefois un risque de se consumer dans un bras-de-fer qui serait nuisible à l’Italie. Autrement, en mettant de côté les divergences, il est possible de chercher ensemble un nom qui soit neutre et qui puisse être soutenu par une majorité large, pouvant coïncider avec celle qui soutient Draghi. A condition que tous soient conscient du fait qu’il faudra jouer cette carte avec un sens des responsabilités. Il n’est pas non plus exclu qu’un Parlement essoufflé finisse par s’adresser à nouveau à Mattarella en lui demandant un acte de sacrifice. Nous n’en sommes pas à ce point. Les Chambres doivent encore se prononcer sur des solutions plus abordables, à condition qu’elles soient en mesure de le faire. »

EDITORIAL, Il Messaggero, P. Pombeni « L’arbitre que les partis doivent trouver » : « Le match en cours est compliqué et concerne le futur du pays. Il ne s’agit pas de trouver un sauveur à envoyer au Palais Chigi ou au Quirinal. Nous nous trouvons devant un moment qui déterminera la tenue du système politique italien. Voici le véritable enjeu. La tenue de notre système repose sur le Président de la République, qui est l’arbitre, et le Président du Conseil, qui est le point d’équilibre pour la gouvernabilité. Nous nous retrouvons dans une situation délicate du point de vue sanitaire, économique et des relations européennes et internationales. Le but est alors de trouver une solution pour le Quirinal pour que l’Italie poursuive son chemin vers la stabilité. Il faut alors évaluer une solution politique. Il faut que les partis parviennent à doter le pays d’un arbitre qui soit crédible au vu aussi du prochain rendez-vous électoral qui ne s’annonce pas facile. Il faut un profil -  femme ou homme - chevronné, ayant une sensibilité politique et d’équilibre, ayant les qualités de patience et perspicacité pour coopérer et faire sortir l’Italie des incertitudes d’une longue phase de transition. »

ENTRETIEN, La Stampa, de Riccardo Molinari, président des groupes parlementaires de la Ligue à la Chambre, « il n’y  a aucun veto sur Draghi, mais le Président du Conseil ne peut pas laisser le pays dans le chaos. » : « En présentant une liste de noms possibles, nous avons progressé depuis les derniers jours, car cela signifie que nous pouvons entamer une véritable discussion avec le centre-gauche. Je doute que l’on puisse déjà parvenir à une solution, mais nous devrions commencer à y voir plus clair à partir du 4e scrutin. Il est encore tôt pour parler d’une victoire du centre-droit bien que nous pourrions réussir à imposer l’un de nos candidats. Nous n’avons pas inséré le nom de Maria Elisabetta Alberti Casellati, car, comme Antonio Tajani, elle revêt un rôle tellement prestigieux qu’elle n’a pas besoin d’être proposée dans une liste. Mme Casellati ainsi que M. Tajani sont éligibles par eux-mêmes. Le fait que Draghi et Salvini aient un dialogue quasi-constant n’a rien à voir avec le Quirinal. Notre objectif est de renforcer le gouvernement, au sein duquel nous souhaitons rester au point que Salvini s’est déclaré prêt à entrer dans l’exécutif pour lui donner plus de poids. Nous continuons de défendre l'idée que Draghi doit rester au Palais Chigi. Il est très difficile d'imaginer quelqu’un d’autre capable d'assurer la stabilité de cette majorité, surtout avec la campagne électorale à l’horizon. »

PREMIER PLAN, Corriere della sera, de M. Cremonesi et P. Di Caro, « La Ligue à la recherche de voix chez les 5 étoiles. Et elle réfléchit à un raid en pleine séance pour imposer Casellati. » : « La liste des noms proposés par le centre-droit n’est pas simplement une formalité de routine. C’est le signe que le centre-droit est bien là et qu’il est compact, pour reprendre les mots de Meloni et Salvini. L’idée est, peut-être, de commencer par le nom de Carlo Nordio, l’ancien adjoint au procureur de Venise. Officiellement proposé par Meloni, Nordio est celui qui pourrait recueillir le plus de voix transversales. Dans tous les cas, c’est un bon test pour comprendre d’où on part et dans quelle direction avancer. Il est fortement probable que la présidente du Sénat Maria Elisabetta Alberti Casellati - que Berlusconi aimerait beaucoup voir au Quirinal - soit la ‘’carte cachée’’ que le centre-droit ne veut pas gâcher. Mais la situation risque d’être plus difficile que prévue si Nordio ne parvient pas à obtenir les voix suffisantes. Et il n’est pas certain que Casellati fasse un meilleur score que Nordio, malgré les espoirs que nourrit Salvini, qui pourrait ainsi revendiquer avoir été le premier faiseur de roi de l’histoire du centre-droit. »

COULISSES, Repubblica, de T. Ciriaco, « Désormais le président du Conseil agit discrètement pour revenir sur le devant de la scène lors du 5e scrutin. » : « Aucune source officielle n’a confirmé la rencontre entre Draghi et Mattarella malgré les rumeurs qui circulent. Le président du Conseil s’entretient très certainement avec Letta et Salvini, confiant probablement qu’ils lui permettent de revenir sur le devant de la scène. Or, pour l’instant, ce scénario ne parait pas le plus probable. On parle en effet de rencontres entre le ministre démocrate Francescini avec des membres de Forza Italia pour soutenir un deuxième mandat de Mattarella ou l’élection de Casini. De même, la position de la Ligue est difficile à cerner. Salvini ne veut-il vraiment pas de Draghi au Quirinal, ou est-ce seulement une stratégie ? Le Palais Chigi continue de faire confiance à Salvini, mais l’insistance avec laquelle la Ligue demande au président du Conseil de rester à sa place n’est pas de bon augure. Dans la journée d’hier ont été proposés deux scénarios qui inquiètent la ‘’galaxie draghienne’’, à savoir les candidatures de Casellati ou de Casini. Mais Draghi continue d’y croire. Le plus difficile est de convaincre le centre-droit qui ne veut pas rater l’occasion d’imposer pour la première fois un candidat. La seule solution pour y parvenir est de discuter avec Berlusconi. Et c’est là que les sources divergent : entre ceux qui assurent qu’une conversation téléphonique entre le Cavaliere et le président du Conseil a bien eu lieu et ceux qui soutiennent que Berlusconi n’est pas joignable depuis son hospitalisation, il est difficile de démêler le vrai du faux. D’autres affirment même que Berlusconi soutiendrait Casini si la possibilité qu’il soit en retour nommé sénateur à vie venait à se concrétiser. Au milieu de ce chaos de possibilités, il ne faut pas non plus exclure que Draghi puisse se défiler de cette course pour laisser place à un autre final et ne pas laisser l’exécutif en suspens tandis que le reste du monde continue d’avancer.»

ARTICLE, Corriere della Sera, de Fabrizio Massaro, « Poutine et les grandes entreprises italiennes, la rencontre d’affaires se transforme en affaire diplomatique » : « La visioconférence prévue ce matin entre les principales entreprises italiennes présentes en Russie (Pirelli, Unicredit, ENEL, Banca Intesa, ENI, Generali…) et le président russe Vladimir Poutine est devenue un affaire d’Etat puisqu’elle a lieu en pleine crise ukrainienne. La question a même été évoquée lors d’un point de presse organisé par la Maison Blanche. Les conseillers de Joe Biden ont toutefois esquivé la question en soulignant la ‘grande harmonie entre Etats-Unis et UE’ sur de possibles sanctions à l’encontre de Poutine. Le Président américain a par ailleurs évoqué la possibilité de déplacer des troupes américaines en Europe, sans toutefois envoyer de militaires en Ukraine. Certaines entreprises ont annulé leur participation, comme ENI par exemple. Le ministère italien des Affaires étrangères a été informé de cette réunion qui est un événement privé auquel ne prend pas part l’Ambassadeur à Moscou. La Présidence du Conseil a toutefois demandé aux dirigeants des entreprises auxquelles l’Etat participe de ne pas participer. Une demande qui ne sera pas suivie par le PDG d’ENEL. Unicredit aussi devrait participer quand même, bien qu’elle ait dernièrement freiné son développement en Russie compte tenu du contexte géopolitique. La rencontre, organisée par la Chambre de commerce italo-russe, portera notamment sur le développement de la coopération dans le secteur de l’énergie et des technologies environnementales. Un sujet qui inquiète en Europe. Mateo Salvini a tenu à souligner que ‘contrairement à d’autres pays européens, l’Italie se retrouverait dans le noir et dans le froid du jour au lendemain si les robinets de gaz devaient être fermés’. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

25/01/2022

L’AfD présente le dirigeant du groupement CDU Werteunion Max Otte en tant que candidat au poste de président de la République.

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Allemagne. L’AfD présente l’économe et dirigeant du groupement CDU Werteunion (union des valeurs) Max Otte en tant que candidat au poste de président de la République. La CDU demande à Max Otte de quitter la CDU.

La CDU Werteunion dispose de 4.000 membres. Elle s’est constituée en opposition à la politique migratoire de 2015 d’Angela Merkel.

Deux autres candidats

Le président sortant, le social-démocrate (SPD) Frank-Walter Steinmeier, est candidat des partis du système, y compris la CDU, au poste de président. Les post-communistes de die Linke ont aussi un candidat.

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Alice Weidel (AfD), Max Otte (CDU) et Tino Chrupalla (AfD)

" Sous l’avalanche de bulletins blancs, il a été possible de voir la petite lueur d’une négociation."

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Italie. Revue de presse.

La presse italienne titre largement sur l’élection du Président de la République, et notamment sur le premier scrutin marqué hier par l’absence de convergence politique autour d’un candidat commun, la plupart des grands électeurs ayant choisi de voter blanc : « Quirinal, des négociations avec plusieurs obstacles » - Une série de rencontres a eu lieu entre les dirigeants et Draghi. Salvini serait tenté d’imposer son choix mais Letta prévient : attention, tout risque de sauter (Corriere della Sera), « Le double jeu de Salvini » - Fumée noire pour le premier scrutin. Le chef de la Ligue négocie avec Letta mais s’oppose à l’idée de nommer Draghi au Quirinal. Conte cherche une convergence sur un nom de centre droit : Frattini serait le favori (La Repubblica), « Draghi ouvre les négociations sur le Quirinal » - Le Président du Conseil rencontre Salvini et Letta pour connaitre son avenir. Le centre-droit et Conte (M5S) convergent sur Frattini (La Stampa), « Quirinal, coup d’envoi des négociations » - Salvini rencontre Draghi et les leaders du PD et du M5S, puis augmente le prix de l’accord, suscitant l’énervement de ses alliés : ce n’est pas lui qui décide (Il Messaggero), « Draghi s’invite dans les consultations » - Le chef du gouvernement décide enfin de s’exposer pour évaluer ses chances mais ne parvient pas à convaincre les partis. L’hypothèse d’un Mattarella-bis fait surface (Il Giornale). 

COULISSES, Corriere della Sera, de Monica Guerzoni, « Coups de téléphone et entretiens menés par le Président du Conseil ; les inquiétudes pour le gouvernement » : « Mario Draghi entre dans l’arène, bien décidé à préserver l’héritage de son gouvernement et à conjurer l’agression des marchés financiers contre l’Italie. Il s’est lancé dans une série de consultations avec les leaders de la majorité. Il a rencontré discrètement Matteo Salvini qui va avoir un rôle déterminant dans l’élection du prochain président de la République, puis Enrico Letta et Giuseppe Conte. C’est seulement le début et les contacts se poursuivront aujourd’hui, afin de favoriser un accord qui préserve l’unité nationale. Mais il parait que son face à face avec le leader de la Ligue ne se serait pas bien passé, voire pas bien du tout. La Présidence du Conseil dément par ailleurs catégoriquement que Draghi ait tenté de négocier les noms et portefeuilles pour le prochain gouvernement. Ce n’est donc pas vrai que Matteo Salvini lui aurait demandé le ministère des Infrastructures. D’après les soutiens de Draghi, ces rencontres s’expliquent par la promesse de l’ancien président de la BCE que l’on ne parviendrait à aucune solution pour la présidence de la République et pour le gouvernement ‘sans les partis ou contre les partis’. A Salvini puis à Letta il aurait dit vouloir avancer pas à pas, avec prudence et attendrait des partis qu’ils  lui indiquent le rôle qu’il devra jouer dans cette phase, pour le bien du pays. Et, s’il devait succéder à Mattarella, ce serait aux partis de construire un accord sur le gouvernement. Il n’aurait en revanche commenté aucun des noms qui ont émergé pour lui succéder. Mais lui aussi a exprimé ses conditions. Si c’est un candidat partisan qui accède au Quirinal, cela mettra fin au gouvernement d’unité nationale et l’exécutif tombera. Or il met en garde sur le risque d’affaiblissement du Président du Conseil et d’instabilité politique pour le pays. Deux possibilités pour préserver la majorité et le gouvernement : ou c’est Draghi qui est élu au Quirinal, ou il faut parvenir à une entente autour d’une figure impartiale telle que Giuliano Amato, afin que l’actuel chef de l’exécutif conserve son poste sans remous. Les proches de Draghi alternent entre pessimisme et optimisme. Certains pensent que l’actuel marasme politique lui permettra d’être élu à la tête de l’Etat lors du quatrième scrutin, d’autres affirment que le mur érigé par la Ligue est trop haut, avec l’aide de Forza Italia, des 5 Etoiles les plus proches de Conte et d’une part des démocrates proches de Franceschini, Bettini et Orlando. Au PD au fond, nombreux sont ceux qui misent tout sur Casini. »

COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Folli « Le Quirinal et le gouvernement demeurent le nœud le plus difficile à défaire » : « Sous l’avalanche de bulletins blancs, il a été possible de voir la petite lueur d’une négociation, chose considérable par rapport au brouillard de ces derniers jours. Il y a aussi un aspect important à signaler : le Président du Conseil a renoncé à son silence et a accepté de rencontrer (ou d’appeler par téléphone) certains des joueurs du rébus concernant le Quirinal. Il s’agit d’un changement de stratégie nécessaire en partant du fait que les dirigeants des partis, bien qu’amoindris, ne peuvent pas être ignorés. Trois personnalités sont en train d’émerger dans ces négociations : M. Salvini, E. Letta et, de manière plus discrète, M. Renzi. Certes, ces négociations, sans doutes difficiles, auraient moins de chances de réussite s’il l’un des interlocuteurs n’était pas au Palais Chigi. Draghi reconnait au partis un poids déterminant et reconnait que les négociations concernent non seulement le Quirinal mais aussi le prochain gouvernement : sa composition, son épaisseur politique, son programme et la personne qui le dirigera. Encore une fois, on revient au point principal : l’élection du Chef de l’Etat est strictement liée à l’exécutif de fin de mandature. Salvini semble se présenter comme l’architecte de cette nouvelle centralité de la Ligue : il veut obtenir un maximum avant d’engager son parti en faveur de Draghi au Quirinal. Mais ce qu’on demande à Salvini, à Letta et à Renzi, est d’œuvrer en faveur de la stabilité, au lieu de commencer une campagne électorale. Autant aller aux élections anticipées que se disputer pour des fins électorales et nous exposer au désarroi international. »

COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Cappellini « Le grand obstacle » : « Le principal obstacle sur le chemin de Draghi au Quirinal ne s’appelle pas S. Berlusconi mais M. Salvini. La vérité est que le dirigeant de la Ligue a hâte de se débarrasser d’une figure encombrante qui a provoqué une guerre interne, puisqu’un courant du parti, allant de Giorgetti aux présidents des régions, a montré plus d’affinité avec Draghi qu’avec son chef de parti. Par ailleurs, cette solution verrait Draghi Président du Conseil préparer un prochain exécutif en confiant entre les mains de Draghi Président de la République la tâche purement notariale de le ratifier. Ce serait un contresens constitutionnel. La présence de la Ligue au sein de l’exécutif, arrivée à la dernière minute après l’avis défavorable de Salvini, aurait dû représenter une garantie d’un schéma bipartisan pouvant être valable aussi pour le Quirinal. Or, Salvini n’est pas un homme d’unité nationale. Et Draghi a sans doute sous-estimé l’instabilité du leader politique, qui poursuit toujours le but de revenir sur le devant la scène depuis qu’il a perdu le ministère de l’Intérieur au moment où les sondages galvanisaient les ambitions de la Ligue. Et dans cette volonté de devenir le faiseur de roi, il pourrait même trouver un allié inattendu : G. Conte, qui n’a jamais digéré son remplacement au Palais Chigi par le « super technicien » voulu par B. Grillo. »

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, A. Polito « Le meilleur, le moins bien et le plan C » : « Pour sauver à la fois la majorité gouvernementale et la mandature, il ne reste plus que deux chemins possibles : le plus grand dénominateur commun (Mario Draghi) ou le plus petit dénominateur commun (P.F. Casini ou un autre nom évoqué hier par E. Letta et M. Salvini). Le choix n’est pas facile car le « meilleur » les divise et « le moins bien » pourrait leur faire perdre « le meilleur ». C’est la raison pour laquelle les dirigeants politiques, à commencer par Salvini, ont commencé à prendre la température auprès de Draghi, pour lui demander : si nous votons pour toi au Quirinal, quel Président du Conseil vas-tu nommer ? Y aurait-il plus de ministres politiques dans le gouvernement ? Encore une fois, ils ont reçu une réponse institutionnelle : il n’est pas dans les prérogatives du chef du gouvernement de désigner son successeur. Bref, les leaders de la majorité devront assumer leur décision sans connaitre les conséquences ou les bénéfices. Du coup, Salvini a demandé à E. Letta un peu plus de temps, tout en lui répondant que Casini n’était pas son choix et qu’il aurait évalué un « moins bon » pouvant convenir à tous. Franco Frattini, par exemple, qui semble avoir le soutien de Di Maio. Mais dans cette phase de crise ukrainienne, quelqu’un est allé sur Internet pour ressortir les déclarations du candidat Frattini comme ‘’arrêtons avec les paranoïas antirusses’’ ou encore ‘’il faut frapper à la porte du Kremlin’’. Une décision devra être prise aujourd’hui, pour la faire décanter demain et la voter jeudi. Au-delà de ce terme, n’importe qui pourrait être élu président de la République » 

COULISSES, Corriere della Sera, P. Di Caro « Forza Italia en difficulté mais le règlement de comptes est reporté. L’hypothèse de Casini est sur la table » : « Depuis dimanche, S. Berlusconi est hospitalisé au San Raffaele à Milan. On assure qu’il se porte bien. Toutefois, les contacts avec certains représentants de Forza Italia ont été interrompu et la queue de personnes très proches qui lui rendent visite (Dell’Utri, Galliani, Confalonieri, ses filles Marina et Eleonora) dévoile un climat lourd. Hier, le parti, par le biais de L. Ronzulli, a dû souligner que les divisions internes au parti étaient ‘’inexistantes’’. Toujours est-il que Forza Italia se retrouve sans une régie directe de son leader pendant ces jours déterminants de pourparlers. Certes, Tajani a été mandaté pour rencontrer les autres dirigeants politiques et Gianni Letta maintient les contacts avec tous, y compris Salvini, pour faire une synthèse. La position officielle de Forza Italia sur Draghi demeure toujours la même : il ne peut pas aller au Quirinal car ‘’il doit diriger le gouvernement’’ et son élection représenterait une sorte de ‘’dictature’’ des techniciens et la débâcle définitive de la politique. Mais Berlusconi pourrait faire la surprise et proposer la candidature de P.F. Casini : un homme chevronné et transversal qui appartient à la famille du PPE. On laissera Salvini tenter la carte d’un représentant du centre droit, pour ensuite proposer Casini et sortir ainsi Forza Italia de l’impasse. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

24/01/2022

Logements : «  Les gens de La Haye d'abord ! »

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Pays-Bas. La Haye (Den Haag). Hart voor Den Haag / Groep de Mos désire que des logements abordables soient construits et que l’immigration soit arrêtée : «  Les gens de La Haye d'abord ! »

Afin de donner la priorité aux résidents de La Haye sur le marché du logement, le parti estime que l'ordonnance sur le logement doit indiquer que la priorité est donnée aux « demandeurs de logement économiquement ou socialement liés à la ville » dans le cas d'un permis de logement.

Hart voor Den Haag / Groep de Mos pense que La Haye a également besoin de plus d'espace. Le parti veut construire dans les communes périphériques par annexion ou achat de terrains.

Hongrie : le Fidesz donné gagnant.

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Hongrie. L’institut de sondage IDEA place le Fidesz-KDNP à 48 %, l’opposition unie de six partis – dont le Jobbik donné à 11 % – à 44 %, le parti satirique Le chien à deux queues à 4 % et le parti nationaliste Mi Hazánk à 4 %. Le seuil électoral est à 5 %.