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19/07/2022

"Gouvernement, négociations sans fin."

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Italie. Revue de presse. 

La crise de gouvernement et les négociations politiques en vue du vote de confiance prévu ce mercredi au Parlement font la Une des quotidiens. Il Corriere della Sera titre « Gouvernement, négociations sans fin » et met en évidence le « Duel au sein du Mouvement entre Conte et Crippa » ainsi que le choix des présidents de régions léghistes de soutenir Mario Draghi, contre l'avis de Salvini. La Repubblica et La Stampa mettent en avant le sentiment des Italiens face à l'instabilité politique : « L'Italie ne veut pas de crise » (Repubblica) et « Seulement 1 Italien sur 3 veut la crise » (La Stampa), avec l'appel des maires et du monde associatif en soutien d'un Draghi-bis, et la possibilité que le Président du Conseil soit tenté d’adopter cette solution (La Stampa). Il Fatto Quotidiano parle de son côté d’un « Piège de Mattarella et des partis» qui obligerait le Président Draghi à rester à la tête du gouvernement. Il Messaggero de son côté souligne comment la crise paralyse le pays : « Trois cent décrets en suspens dans les domaines de la santé, de la pollution et des déchets ».

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Les maires participant à l'appel à Draghi sont issus des zones qui sont des bastions du Parti démocrate.

Tous les quotidiens titrent sur la mission du gouvernement, hier, en Algérie, pour signer de nouveaux accords sur les fournitures de gaz : « Gaz, l'accord avec l'Algérie, Gazprom coupe les fournitures à l'UE » (Corriere) ; « Contrat de 4 milliards : le gaz algérien remplacera le russe » (Repubblica) ; « L'UE se prépare à réduire la consommation » (Il Sole 24 Ore).

 

Les JT couvrent essentiellement le 30ème anniversaire de l'attentat contre le juge Paolo Borsellino et son escorte ainsi que l’appel à faire toute la lumière sur ces événements ; l'accord avec l'Algérie pour de nouvelles fournitures de gaz ; le débat politique sur la crise de gouvernement et le vote de confiance prévu demain ; la guerre en Ukraine et la décision de Zelensky de suspendre 28 représentants des services secrets ainsi que de nouvelles aides européennes ; et enfin la canicule en Europe et en Italie.  

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Le juge Borsellino et son escorte

COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Folli, « Parti Démocrate : de la grande coalition au parti de Mario Draghi » : « Le chef du groupe à la Chambre, Crippa, a été fortement critiqué pour avoir accepté la demande du Parti Démocrate de tenir le débat parlementaire et le vote de confiance de demain d'abord à la Chambre et ensuite au Sénat ; pour au final un retour à la tradition de commencer d’abord par le Sénat et ensuite la Chambre. Crippa semble maintenant sur la voie de la sortie et emmènera avec lui d'autres dissidents. Le Mouvement 5 Etoiles est destiné à avoir un rôle marginal. Toutefois, le problème n'est pas l'avenir de Conte. En effet, la grande coalition était une formule destinée à indiquer l'entente politico-électorale avec le Mouvement 5 Etoiles et le Parti Démocrate ne dispose pas de stratégie de remplacement. Di Maio et les dissidents sont fiables (pro-européens, atlantistes), mais ils ont peu de voix. Letta n'a probablement qu'une seule solution : assumer un profil réformateur, non seulement dans le domaine des droits individuels mais surtout en ce qui concerne le renouveau économique, social et structurel qui n'en est qu'à ses débuts. Il pourrait le faire seul ou plus facilement avec l'archipel des groupes centristes (+Europa, Calenda, Italia Viva) auxquels la crise a redonné du dynamisme. Dès lors, il faut surmonter la méfiance désormais historique entre Letta et Renzi. Si le Parti Démocrate assumait résolument la direction morale du mouvement pro-Draghi, il disposerait d'une crédibilité renforcée. »

ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Renato Brunetta, ministre italien de l’administration publique, “Un projet renouvelé peut le convaincre ; le coût d’élections anticipées serait supérieur aux bénéfices » : « Personne ne doit pousser Draghi dans un sens ou dans l’autre, il sait ce qu’il a à faire, et ce pour le bien du pays : mener les réformes, appliquer le Plan de Relance et défendre les valeurs afin que l’Italie retrouve sa crédibilité et sa réputation. Pour cela il faut miser sur ‘’l’européisme évolutif’’ inauguré par le plan Next Generation UE et interprété par Draghi et Macron. Il faut réaffirmer un atlantisme sans ambiguïté face à ceux qui, comme Poutine, veulent revoir les frontières de l’Europe par la force. Les 9 points présentés par Giuseppe Conte ne sont pas un véritable sujet, ils sont presque tous déjà inscrits à l’agenda de Draghi. Quant à l’écart budgétaire, ce n’est pas un sujet d’actualité, simplement parce qu’il n’est pas nécessaire actuellement. Les mesures d’aide de l’Etat peuvent être financées par l’excédent déjà généré. Quant au risque de fragmentation des spreads c’est précisément la fiabilité de Draghi et la bonne réalisation du PNRR qui nous en protège. Aucun des thèmes brandis par les partis pour exprimer leur mécontentement ne peut justifier une crise. Il y a encore trop à faire, un gouvernement démissionnaire n’y parviendrait pas, l’Italie risque de perdre 22 milliards d’euros. Comme en témoigne la vague d’appels en faveur de Darghi, le ‘’pays réel’’ montre qu’il a bien compris quel serait le préjudice d’un vide laissé à la tête de l’exécutif. Berlusconi et Salvini doivent en avoir conscience également. Les partis doivent réaffirmer demain leur adhésion à l’agenda Draghi-Mattarella de façon claire et responsable. L’énième succès que Draghi vient de remporter à l’étranger, à savoir les 15 accords passés avec l’Algérie pour s’émanciper de la Russie mais aussi inverser les vieilles logiques de dépendance du Sud, montre combien il peut servir l’intérêt national. »

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, F. Savelli, “Mission italienne à Alger pour le gaz : le pays devient le premier fournisseur de l’Italie ; les flux vers l’Europe. »

ARTICLE, La Stampa, « L'UE alloue un fonds commun pour les armements » : « L'Union européenne alloue un fonds de 500 millions d'euros pour l'achat conjoint d’armements entre États membres. Aujourd'hui, la Commission dévoilera le projet de création d'une plate-forme commune d'achat d'armes permettant d'éviter d’acheter deux fois les mêmes munitions et d'obtenir de meilleures conditions d’achat. Tous les projets impliquant au moins trois États membres pourront bénéficier du financement de l’Union européenne. En outre, les achats seront effectués auprès de fournisseurs basés en Europe pour éviter de favoriser les concurrents. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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