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08/06/2023

"Bras-de-fer entre Meloni et Salvini."

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Italie. Revue de presse. 

Plusieurs sujets se partagent les Unes: les conséquences de la destruction du barrage de Kakhovka en Ukraine avec large couverture photographique « Sous les eaux et damnés, 40 000 personnes déplacées » (Stampa), « La catastrophe climatique » (Repubblica), la visite à Rome du Chancelier allemand Olaf Scholz « Scholz : l'Italie ne doit pas être laissée seule face aux migrations » - Interview du chancelier allemand (Corriere della Sera), la reconstruction en Émilie-Romagne après les inondations : « Le bras-de-fer entre Meloni et Salvini [sur la nomination du coordinateur responsable] » (Stampa),  L'hospitalisation du Pape François  « Le Pape opéré : je vais bien » (Il Messaggero). Enfin la visite du Président de la République Sergio Mattarella à Paris est citée en Une du Messaggero : « A Paris, le pacte de la Joconde : Mattarella et Macron ensemble au Louvre  : l'Italie et la France sont unies ». 

Olaf Scholz, le désastre humanitaire et climatique dans la région de Kherson après la destruction du barrage de Kakhovka, et le dernier jour d’école pour la plupart des régions italiennes. 

SONDAGES, La Stampa, A. Ghisleri « Selon un électeur sur deux, le PNRR représente une occasion unique. La cote de popularité du gouvernement baisse » : « C’est le PNRR et la polémique autour des contrôles sur la Cour des Comptes qui ont provoqué en deux semaines une baisse d’opinions favorables pour Fratelli d’Italia et une diminution de la popularité de Meloni et de son gouvernement (à 39,5%, soit -0.5 points). Seuls 31,9% des sondés partagent l’idée du gouvernement de limiter les pouvoirs de contrôle des juges comptables. L’idée plait surtout aux électeurs de Fdi (67,9%) et de Forza Italia (60%) mais un peu moins à ceux de la Ligue (35%). Aujourd’hui, 54,8% des Italiens considèrent le PNRR comme une opportunité réelle ; 30,2% le considèrent comme un médicament amer à avaler. Concernant la cote de popularité des personnalités politiques, voici le classement actuel : G. Meloni 39,5% (-0,6 points), M. Salvini 24,3% (-2,8 points), G. Conte 23,5% (-2 points), E. Schlein 22,4% (-1,7 points), S. Berlusconi 20,5% (-1,8 points), C. Calenda 16,8% (+2 points) et M. Renzi 11,6% (+1,3 points). Voici pour les partis : Fdi 29% (- 0,4), PD 21,2% (+0,4), M5S 16,4 (-0,1), Ligue 9% (-0,2), Forza Italia 6,5% (=), Azione Calenda 4,3% (-0,2), Italia Viva 3,8% (+0,1), Alleanza Verdi Sinistra 2,5% (=), +Europa 1,9% (=).” 

ARTICLE, la Repubblica, Tommaso Ciriaco et Antonio Fraschilla,  « Conflit au sein du gouvernement sur la gestion des intempéries, Salvini s’emporte devant les maires » : « Scène de confusion au Palais Chigi. Lors d’une rencontre organisée par le gouvernement pour décider du contrôle du dossier sur les intempéries en Émilie-Romagne, les Présidents des régions et des provinces ainsi que les maires des communes ont assisté, ‘’stupéfaits’’, à une scène invraisemblable. A l’annonce de la nomination du ministre du Sud et des politiques de la mer Nello Musumeci (Frères d’Italie) à la tête de la coordination du dossier avec les autorités locales, le leader de la Ligue et ministre des infrastructures Matteo Salvini s’est montré d’abord ‘’étonné, irrité et froid’’ avant de faire cette déclaration lapidaire : ‘’Donc nous nous verrons autour de cette table chaque semaine… Et donc la réunion sera coordonnée par Musumeci… Donc nous nous référerons nous aussi (son ministère, ndlr) à Musumeci... ». Si l’équipe du ministre Salvini a démenti la froideur de sa posture et de son intonation, cet épisode est à nouveau le signe de tensions internes au sein de la coalition gouvernementale et alors que certaines positions de Meloni – comme cette nomination de Musumeci - ont suscité l’incompréhension du vice-Président du Conseil. Alors qu’un bras de fer est toujours en cours au sujet de la nomination du Commissaire à la reconstruction (Meloni temporise alors que les maires font pression pour une nomination de Bonaccini et que la Ligue pousse pour Nicola Molteni), les fonds de reconstruction promis à l’Émilie-Romagne se font eux toujours attendre »

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Nello Musumeci

ARTICLE, Corriere della Sera, Simona Brandolini, « De Luca, son remplaçant cause du trouble. ‘’Non aux armes vers l’Ukraine’’, les tensions montent dans le camp démocrate » : « La question de la livraison d’armes à l’Ukraine accentue les divisions au sein du camp démocrate. Les récentes déclarations du nouveau vice-Président du groupe à la Chambre des députés Paolo Ciani, dans un entretien à la Repubblica, ont ravivé les tensions : ‘’Je suis opposé à la livraison d’armes, les démocrates peuvent encore changer d’avis’’ ; ‘’Je ne suis pas du Pd et je ne m’y inscrirai pas’’. Les représentants du camp démocrate ont dénoncé cette ‘’grande confusion’’ (Picierno, vice-Présidente du Parlement Européen) en réaffirmant le soutien indéfectible du Pd à la résistance contre l’invasion russe, soutien qui ‘’ne vacillera pas, ne changera pas’’ (Filippo Sensi, Pd). Invité à commenter ses propres déclarations, Paolo Ciani a tenu à souligner qu’il ne rejoindrait pas le parti d'Elly Schlein (malgré le fait que celui-ci l’ait choisi) et qu’il resterait à la tête de son mouvement, Demos, ‘’un parti à part entière’’, à côté de son nouvel engagement. Les positions controversées du nouveau vice-Président du groupe parlementaire ont donc déjà provoqué quelques mécontentements auxquels il faut ajouter le grief de Piero De Luca, évincé de la vice-présidence du groupe au profit de Ciani. Le père de Piero De Luca, Vincenzo De Luca, a en effet posté un message cinglant sur Facebook implicitement destiné à Elly Schlein : ‘’Dans la politique comme dans la vie, il n’y a rien de plus vulgaire que le radical-chic sans chic’’. Ces polémiques internes et autres ‘’dérives minoritaires’’ ne font pas l’affaire du parti démocrate, déjà fragilisé par les résultats des élections municipales et alors que les appels à l’union (Bonaccini, Pd) se multiplient ».

ARTICLE, il Sole, G.Tr., « L’Italie au-dessus de la moyenne de la zone Euro, risques sur la reprise à cause des retards du Pnrr » : « Les dernières prévisions de croissance de l’économie italienne réalisées par l’OSCE, estimée à la hausse à près d’1,2 % d’ici à fin 2023 (contre 0,6 % d’après les estimations de mars 2023), risquent de ‘’transformer en désillusions les espérances des estimations’’. En cause, les retards causés par l’activation effective du Pnrr qui pourraient ralentir la reprise de l’activité, décourager l’investissement et in fine grever la croissance. Pourtant, les estimations attribuent à l’Italie un niveau de croissance du PIB supérieur à celui de la zone Euro, prévu lui aux environs de 0,9 % d’ici à la fin 2023. Les bons résultats en matière d’emploi – contrairement à certains pays comme l’Allemagne – peuvent notamment expliquer ces estimations à la hausse, dont se félicite le ministre du Made in Italy Adolfo Urso. Si les résultats sont positifs et pourraient permettre de réduire le déficit publique, l’OSCE avertit cependant l’Italie en rappelant que la priorité ‘’devrait être celle de substituer les projets infaisables aux projets faisables’’, soit privilégier l’investissement public alors que les réformes de l’administration sont, elles, ‘’sur la bonne voie’’ ». 

ENTRETIEN, Corriere della Sera, d’Olaf Scholz, chancelier fédéral d’Allemagne, par Paolo Valentino, « Ne laissons pas Rome seule face aux arrivées de réfugiés ; la stabilité fiscale est utile » : « Les relations entre l’Allemagne et l’Italie sont étroites, fondées sur la confiance et très solides, aussi bien entre les sociétés civiles que pour la coopération entre nos gouvernements. Il y a évidemment des problématiques et des défis sur lesquels l’Allemagne et l’Italie portent des regards différents. [Lors de la rencontre aujourd’hui à Rome avec Giorgia Meloni] nous parlerons bien entendu de comment approfondir encore nos relations. Concernant la politique industrielle et les aides publiques finançant les secteurs stratégiques, nous nous efforçons de rendre l’économie de nos pays en mesure d’affronter l’avenir, dans le cadre de la neutralité carbone et de la transition digitale. La vaste restructuration de notre industrie implique un effort massif de tous les acteurs, y compris l’Etat. Ainsi, l’UE restera compétitive. Nous sommes d’accord sur la nécessite d’assouplir la législation européenne sur les aides publiques, afin que les investisseurs sachent dès à présent à quoi s’en tenir. Nous devons également renforcer les conditions d’investissement en Europe, avec notamment l’accélération des procédures lorsqu’il s’agit de technologies stratégiques. Concernant la politique budgétaire, l’important est que tous les citoyens aient la certitude que leur Etat continuera de pouvoir agir et faire preuve de solidarité en temps de crise. La stabilité fiscale est pour cela nécessaire, le respect de règles claires et un cadre commun transparent. Il ne s’agit pas de pousser certains Etats vers une crise d’austérité, mais de garantir la croissance, la Soutenabilité de la dette, les investissements pour une transition réussie de nos économies nationales. Sur le plan migratoire, l'Italie, la Grèce et les autres pays méditerranéens affrontent un défi énorme car le nombre de personnes arrivant à leurs frontières augmente. Nous ne pouvons pas laisser seuls l'Italie et les autres pays, nous devons adopter une approche de solidarité et responsabilité. L’Allemagne est pour sa part particulièrement touchée par l’immigration secondaire. Nous avons donc besoin d’une répartition solidaire des responsabilités et des compétences entre Etats membres. Mon gouvernement est fortement impliqué dans un projet de réforme du Système européen commun d’asile et cela implique selon moi davantage d’effort au niveau européen pour rendre plus efficaces les contrôles et la protection des frontières extérieures. En restant humain et dans le respect du règlement. Les discussions à Bruxelles sur le sujet sont intenses. Nous proposons en outre de travailler avec les pays d’origine et de transit pour réduire les flux illégaux et permettre des voies d’arrivée légales. Une UE élargie doit être une UE réformée et il faut aller vers des mécanismes décisionnels plus efficaces, il faut que davantage de décisions du Conseil soient prises à la majorité qualifiée en matière de politique étrangère et fiscale. Nous devons nous préparer à devoir aider l’Ukraine encore pendant longtemps. Il est clair qu’après la guerre, Kiev aura besoin d’engagements concrets et fiables de ses partenaires et alliés pour augmenter sa sécurité. Nous sommes déterminés à la soutenir dans son parcours pour intégrer l’UE. Cela sera possible quand les critères d’adhésions seront remplis. Dans les relations avec la Chine, l’important est, de façon générale, de réduire les risques liés aux situations de dépendance unilatérale. Il faut pour cela veiller à diversifier au plus vite nos structures économiques. Il n’y aura donc aucun decoupling vis-à-vis de la Chine, c’est-à-dire aucun ‘’dissociation’’ de nos deux aires économies. Il me semble toutefois très important d’être plus attentifs afin que nos relations rentrent dans le cadre de l’ordre mondial et que tous les Etats acceptent de respecter les règles internationales. Il s’agit notamment d’assurer les conditions de parité dans les investissements à l’échelle mondiale, que ce soit pour les entreprises européennes, américaines ou d’autres pays en Chine et vice-versa. A mon avis, il ne faut pas exclure la Chine du commerce mondial. » 

PREMIER PLAN, La Repubblica, de C. Vecchio, « Mattarella et Macron, l’accolade ‘’solide’’ entre présidents-amis » : « Brigitte Macron dit à Sergio Mattarella ‘’Ces œuvres s’entendent comme la France et l’Italie’’ et le Président italien acquiesce. Avec Emmanuel Macron, il y a de la cordialité comme entre amis, Mattarella le prenant même par le bras. La visite est l’occasion de rappeler la force d’une entente alors que toute l’Europe risque, dans un an, de glisser à droite. Le Chef de l’Etat italien et Sylvain Bellenger, directeur du musée de Capodimonte à Naples, échangent et plaisantent, absorbés par les œuvres. Le ministre de la Culture, également présent, s’adresse à Emmanuel Macron : ‘’je suis napolitain’’, ‘’j’adore Naples’’ répond Macron. Le ministre est de bonne humeur, c’est aussi son moment. ‘’J’ai dit à la ministre de la Culture que la prochaine fois qu’elle vient à Naples, je l’emmène faire un tour sur ma vespa blanche’’ dit Sangiuliano, ‘’excellente idée !’’ s’amuse Macron de cette digression et les deux se serrent la main. Ainsi les gouvernements français et italiens pourraient bien s’entendre grâce un peu de fantaisie napolitaine ? S’ensuit un repas à l’Elysée entre les deux Chefs d’Etat qui parlent d’Ukraine et d’Europe. ‘’L’exposition fait honneur aux liens historiques entre la France et l’Italie, avec Mattarella des liens exceptionnels nous unissent’’ dit Macron. Le matin-même, alors qu’il visitait l’établissement scolaire italien Léonard de Vinci, Mattarella a dit ‘’l’Europe est avant tout un lieu d’idéal, fait des rêves et de valeurs’’ puis ‘’les frontières ne doivent pas être une limite mais un enrichissement’’. Mattarella a resserré des liens en attendant de voir ce qu’il en sera de l’Europe d’ici un an. Reste l’amour des français pour le Belpaese. »

ARTICLE, Sole 24 Ore, L. Palmerini : « Mattarella-Macron, relance du lien entre les deux pays » - Lors du déjeuner, les dossiers Kiev, intégration européenne et migration ont été évoqués : « Les images sont plus qu'éloquentes. Les deux présidents se rencontrent et s'embrassent avant d'inaugurer l'exposition "Naples à Paris" au Louvre. Puis, au cours de la visite, ils échangent des propos, posent en photo devant la Joconde tandis que Brigitte parle au chef de l'État de la question controversée de la restauration du tableau de Léonard et de tous les doutes qu'elle suscite. Puis elle commente : "Ces œuvres s'entendent comme l'Italie et la France’’. Si Mattarella et Macron voulaient communiquer un lien encore solide et efficace entre Rome et Paris, la journée d'hier en a certainement été la démonstration visuelle. Les 60 œuvres du musée de Capodimonte à Naples constituaient la toile de fond idéale pour relancer un partenariat souvent - et pas seulement avec ce gouvernement - en proie à des tensions. Il y en a eu avec le Comte I et, récemment, avec le gouvernement Meloni, à plusieurs reprises. Mais hier, il s'agissait de les oublier. C'est le ministre de la culture Sangiuliano qui a rendu le climat encore plus amical en s'adressant au président français devant les chefs-d'œuvre italiens, dont La trasfigurazione de Giovanni Bellini. Je suis né à Naples, dans le centre historique de la ville. J'ai dit à la ministre française de la culture de venir me voir, je l'emmène avec moi en Vespa". Et Macron : "C'est une excellente idée, ajoute-t-il, j'adore Naples". Poignée de main entre les deux. Bref, l'atmosphère de cordialité absolue a été facilitée par cette promenade parmi les beautés, parmi les œuvres du Caravage, du Titien, de Bellini, qui a servi à donner un autre ton aux relations entre les deux pays. Le communiqué de l'Elysée a également voulu donner à la visite et à l'exposition une tonalité politique en évoquant "la relation de confiance et d'amitié entre les deux présidents, ainsi que les liens exceptionnels qui unissent nos deux pays". Le texte mentionne expressément le traité du Quirinal et l'exposition "Naples à Paris", qui honore les liens historiques entre la France et l'Italie". Après la visite du Louvre, le déjeuner au palais de l'Élysée se déroule en format réservé : Macron et Brigitte avec Mattarella et sa fille Laura. Les présidents échangent leurs points de vue sur la guerre en Ukraine (surtout après l'effondrement du barrage), l'intégration de l'UE et les migrants, sujets sur lesquels le chef de l'État a toujours demandé plus de coopération de la part de Bruxelles. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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