05/08/2022
Giorgia Meloni sur Fox News.
Italie et USA. Giorgia Meloni déclare sur Fox News qu’elle pourrait être, dans l'histoire de l'Italie, la première femme à diriger le gouvernement et que ce serait un grand honneur pour elle.
23:10 | Lien permanent | Commentaires (0)
Le corps de l'oncle de Beatrix von Storch a été retrouvé.
Allemagne. Le corps et la voiture du comte Anton Schwerin von Krosigk, oncle de Beatrix von Storch disparu depuis plus de deux semaines, ont été trouvés par un agriculteur. La voiture du senior était dans un fossé dans un champ de maïs.
(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2022/07/24/bea...)
22:31 | Lien permanent | Commentaires (0)
"Salvini à Lampedusa."
Italie. Revue de presse.
La presse italienne met en une ce matin les propos de Mario Draghi à l’issue de sa conférence de presse d’hier après l’adoption d’un décret accordant de nouvelles aides aux familles et aux entreprises. A cette occasion, M. Draghi a lancé un avertissement aux partis en campagne, afin qu’ils ne reviennent pas sur le programme de réformes prévu par le plan de relance : « Entreprises et familles, 17 milliards d’aides . Pour Draghi, notre croissance sera plus forte que celle de la France et de l’Allemagne » (Sole 24 Ore). « Pour Draghi, l’Italie a une croissance plus forte que les autres mais il y a des nuages à l’horizon » (Corriere della Sera). “Notre situation politique intérieure et géopolitique fait peser des risques sur le futur. Notre croissance est forte grâce à notre crédibilité à l’international » Et pour Crosetto, le fondateur de Fratelli d’Italia, l’automne sera difficile et il faudra l’aide de l’Union européenne » (La Repubblica), « Draghi, sur Ita c’est nous qui allons décider » (Il Messaggero) ; « Travail et retraites, le bouclier Draghi : le premier ministre ne se dit pas prêt à rempiler » (La Stampa). La presse continue de couvrir les discussions au sein de l’alliance de gauche, et commente la tentative des M5S de former une nouvelle alliance avec les partis déçus du pacte proposé par le PD : « Conte défie Letta sur les alliances : le M5S peut être une solution pour les forces de gauche » (La Repubblica), « Entre Letta et les partis de gauche, 48 heures de répit » (Corriere). La presse couvre aussi la visite de Salvini à Lampedusa hier, « sous les huées » (la Repubblica) et accorde aussi une place en Une à la réaction chinoise à la visite de N. Pelosi à Taiwan : Taipei sous les missiles (La Stampa), « Les représailles de Pékin : 11 missiles lancés sur Taiwan » (Corriere della Sera).
ENTRETIEN, La Repubblica, de Guido Crosetto, fondateur de Fratelli d’Italia, « "Quand on parle du refus de Fratelli d’appliquer le PNRR, c’est excessif. Nous ne sommes pas des eurosceptiques", par Concetto Vecchio : « Les politiques italiens cherchent à nous discréditer en disant que l’Europe ne nous fait pas confiance. Dire que Fratelli a voté contre les mesures du plan de relance, c’est totalement excessif. Il ne s'agissait pas de votes contre, mais d'abstentions. On craignait que les États ne respectent pas les critères européens [fixés dans le Next Generation EU], et ce n'est pas par hasard si certaines de ces exigences ont été corrigées par la suite. Lorsqu'il s'agissait du fond, Fratelli d'Italia a toujours voté pour. Je parle pour moi-même, et non en tant que dirigeant de Fratelli d'Italia. Mais je pense qu'aucun parti de centre-droit ne songerait à renoncer à investir une somme [du Next Generation EU] équivalant à 2 % de notre PIB par an, pendant cinq ans". Il y a deux types d’Europe : celle du Pnrr et celle qui a étranglé la Grèce. La première, celle qui se soucie du collectif, nous plaît, la seconde, non. A l'automne, nous devrons faire face à une période de grande urgence économique et sociale. Et nous maintiendrons le cap, tout en sachant que nous aurons besoin de l'aide du cadre européen et international dans lequel l'Italie est placée. Sur les migrants, arrêtez de dire que nous laisserons les gens mourir en mer : ils seront toujours secourus. Le fait est que nous avons besoin d'une politique de migration ad hoc, nationale mais aussi européenne. Et la relation avec l'Afrique, qui comptera en 2050 deux milliards et demi d'habitants, doit être repensée. La richesse doit y être créée, comme le rappelle aussi le Vatican. Il faudra coordonner la relation avec l'Afrique, car nous sommes au cœur de la Méditerranée, cela dépend de nous. Si nous n'intervenons pas, ce ne seront pas 1000 personnes qui arriveront aujourd'hui sur des canots, mais 100 000 dans quelques années. Le raisonnement de Meloni est plus complexe et implique d’arrêter les trafics, de mettre en place des quotas, un parcours de sélection, l'intégration. Pour le futur gouvernement, nous avons beaucoup de [talents], même s’ils ne sont pas connus. Mais Fratelli pourra aussi aller en chercher en dehors du parti, parmi les "bons techniciens". Fratelli ne veut pas faire entrer ses amis au gouvernement, mais les meilleurs." ».
ENTRETIEN, Il Messaggero, d’Enrico Letta : « Un devoir d'unité, mais des pactes différents avec les alliés » par Francesco Malfetano: « L'accord avec Europa Verde et Sinistra Italia est plus proche. Enrico Letta arrive sur la côte du Latium, à Riva dei Tarquini, la scène est envahie par les tentes du plus grand village d'étudiants d'Italie. « Ils me critiquent parce que depuis des jours, je fais tout pour maintenir l'unité du centre-gauche. Mais cette loi électorale, qui est la pire de l'histoire, nous oblige à être unis. Il est de mon devoir de tout faire, parce que je sais ce qu'est la droite de Meloni et de Salvini et que le gouvernement italien modifierait son axe en Europe pour s'aligner sur la Pologne et la Hongrie. Le pays serait entre les mains de gens de droite opposés aux droits civils ». « Nous devons élaborer une politique migratoire entre les pays qui le souhaitent. C'est le seul moyen de surmonter les règles actuelles et le droit de veto ». « Je suis revenu de Paris avec une idée précise en tête, celle de mettre les jeunes au centre de notre programme électoral. Même au sein du parti, on me dit de laisser tomber parce que les jeunes ne participent pas et que notre électorat est vieux. Mais je sais qu'eux aussi sont inquiets pour vous ». « En juin, le Parlement européen a voté en faveur du paquet Fit for 55, n'approuvant la taxe carbone aux frontières et d'autres mesures qu'à une courte majorité. Tous les gens de droite ont voté contre, ils choisissent le fossile et boycottent les politiques environnementales ». « Dans le pacte, en fait, il est question d'autonomie des programmes politiques, ce sont des thèmes sur lesquelles il peut y avoir des positions différentes », faisant également allusion à la question des regazéifieurs, qui pour la gauche italienne et les Verts sont un sujet très critique. « Il ne s'agit pas d'être d'accord sur tout ». »
ENTRETIEN, La Repubblica, de Giuseppe Conte, dirigeant du M5S « Gouverner avec le PD ? Cela me semble improbable. Je resterai même si on ne fait que 5% aux élections », par Lorenzo De Cicco : « Nous ne pourrons pas faire d’accord avec la droite, mais je peux garantir que nos réformes, du salaire minimum à la lutte contre la précarité, nous les ferons quoi qu’il en coute si nous sommes au gouvernement, et même si nous n’y sommes pas. Une alliance avec le PD me semble en ce moment improbable. Mais notre programme est clair : justice sociale, revenu de citoyenneté et transition écologique. Je discute avec Nicola Fratoianni. Sur la discussion avec Sinistra Italiana et Verts, il ne doit pas s’agir de proposer des sièges. Je resterai à la tête du mouvement même s’il n’y a pas un score de 10%, et même à 5%. Di Battista reste un interlocuteur. Sur la formation des listes, c’est la responsabilité du chef de parti. On parlera aussi avec Santoro. Mais on n’offre pas des postes de chef de liste comme ça. ».
PREMIER PLAN, Il Corriere della Sera, « Salvini à Lampedusa, campagne électorale et détente : d'abord le centre d’accueil et ensuite une nuit dans la villa de Berlusconi » par Monica Guerzoni : « la course électorale bat son plein et si Giorgia Meloni est la grande favorite, Salvini la défie : « Je pense que la Ligue aura plus de force que tous les autres au centre-droit. Si la Ligue a plus de voix le 25 septembre, j'aurai l'honneur et la charge de désigner le Président du Conseil. Je suis tout à fait prêt ». Il part du principe que ce seront les Italiens « qui décideront qui fait quoi », mais ensuite avec des chiffres, il se met en avant : « Avec moi au Ministère de l’Intérieur, il y a eu moins de morts, moins de débarquements, moins de crimes, moins de problèmes ». Est-il candidat au poste de ministre de l'intérieur ? Salvini commence par citer l'économie, les affaires étrangères et la justice comme des postes qu'il aimerait voir assignés « avant le vote » mais il insiste : « Je compte sur un homme ou une femme de la Ligue pour aller au Ministère de l’Intérieur ». La visite des centres d’accueil, toujours évitée lorsqu'il était ministre, sert à démonter le bilan de Lamorgese pour se mettre en avant. Avec une fierté déclarée, Salvini assure que les décès en mer « ont diminué de moitié avec les décrets de sécurité » qu’il avait fait adopter. Le fait d'avoir trouvé le centre pour migrants beaucoup moins bondé et dégradé que prévu l'a toutefois mis en colère et il a écrit sur les médias sociaux : « Regardez, des centaines d'immigrants ont été déplacés du centre d’accueil pour les cacher des caméras ». Allégations fausses selon le Ministère de l’Intérieur, car le nombre de ceux qui fuient les pays les plus pauvres et les plus agités d'Afrique est très instable. Mais Attilio Lucia, l'adjoint au maire confirme les thèses de la Ligue : « Tout est vrai, ils étaient 2 300 il y a quelques jours, le Ministère de l’Intérieur les a fait emmener avec les bateaux avant que Salvini n'arrive ». »
ARTICLE, La Repubblica, « Cingolani et Panetta, la suggestion du premier ministre à Giorgia Meloni » par Emanuele Lauria et Serenella Mattera : « Il n'y a pas que le désir de Matteo Salvini de planter son drapeau sur le Viminale, derrière la demande répétée du leader de la Ligue que le centre-droit désigne les ministres avant le vote. La démarche, apprend-on dans les milieux parlementaires de la Ligue, est liée à la volonté de contraindre Giorgia Meloni à dévoiler immédiatement ses cartes. Car on craint un pacte secret entre le président de Fratelli d'Italia et Mario Draghi pour le nom du futur premier ministre. Draghi aurait averti Meloni que le contexte socio-économique pour le prochain exécutif sera difficile, mais aurait aussi suggéré des noms – à la demande de Meloni- : Fabio Panetta, ancien directeur général de Bankitalia et membre du conseil d'administration de la BCE, et l'actuel ministre de la transition écologique, Roberto Cingolani. Le palais Chigi nie catégoriquement. Mais au sein de la Ligue, surtout parmi les sénateurs et les députés les plus proches de Salvini, la simple idée que Meloni veuille donner une continuité à l'expérience de Mario Draghi - jamais trop aimé (euphémisme) – agace. Or, au-delà du contenu très confidentiel de la discussion entre Draghi et le leader du FdI, la certitude est que la députée romaine, confortée par les sondages, vise un gouvernement composé en grande partie de techniciens de qualité, comme l'admet son ami et conseiller Guido Crosetto. Elle veut proposer un gouvernement qui soit aussi crédible sur le plan international, rassurant les chancelleries européennes inquiètes du risque d'un retour de la droite en Italie. La première étape a été l'affirmation, dans le programme du centre-droit intitulé "Italia domani" (curiosité : le même nom que le Pnrr), de la position euro-atlantique et de l'engagement ferme envers l'Ukraine. Mais la réalisation de ce projet passe ensuite par les visages qui l'incarneront. Et la Ligue, de son côté, veut couper le fil qu'elle a repéré et qui lierait l'exécutif d'union nationale à la prochaine expérience espérée de centre-droit. L'héritage de Draghi fait également frémir cet hémisphère politique. »
COMMENTAIRE, La Repubblica, “A présent Giorgia Meloni se trouve à un tournant” par Stefano Folli : “ La campagne de Meloni est à un tournant, avec les messages hostiles venus des chancelleries européennes, et de la plupart des journaux italiens, qui rappellent les sympathies néofascites, les tendances souverainistes, avec Orban, et puis la grave erreur du discours prononcé au congrès de Vox, une sorte de visage moderne du franquisme. Mais en même temps elle doit jouer en défense, en montrant un visage conservateur mais pragmatique, pour renverser le cliché du manque de crédibilité et transformer son image en force de gouvernement plus classique, en cherchant à convaincre qu’elle n’est pas l’amie d’Orban. Il faudra aussi neutraliser les envies de revanche de Salvini, car son retour au gouvernement sera déstabilisateur. On pourrait le mettre à la tête de la chambre ou du sénat pour résoudre le problème. Et puis l’idée d’un pacte entre les forces politiques proposé par Crosetto ne pourra pas être cité pendant la campagne, moment des confrontations, mais il faudra trouver un compromis au parlement si la crise s’aggravait. Sur son projet de réforme de la constitution, notamment sur le suffrage universel pour désigner le président de la république, elle se veut rassurante “seul un imbécile pourrait gouverner en abusant de sa force majoritaire ».
ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Lorenzo Guerini, ministre de la défense, «Nous faisons rempart contre le souverainisme et le populisme. Plus que jamais, l’esprit de responsabilité est nécessaire" par Maria Teresa Meli : « La guerre en Ukraine s'est fortement immiscée dans la politique italienne, avec aussi, je dirais, des positions ambiguës et des arrière-pensées de la part de certaines forces politiques, ce qui n'a pas été bon pour l'Italie. Le PD a été un protagoniste des travaux du gouvernement Draghi et a soutenu son programme avec conviction et responsabilité. En partant de là, nous nous présentons aujourd'hui aux électeurs avec nos idées, pour une Italie plus forte et plus fière. Au centre-droit, comment vont-ils faire pour garder ensemble les prétendus atlantistes avec ceux qui ont tendance à faire un clin d'œil à la Russie, les pro-européens et les eurosceptiques ?. Pour travailler ensemble, nous avons besoin de respect des idées, de cohérence, de compétences de médiation, et l'accord avec Azione et +Europa va dans ce sens. Avec les autres forces du camp démocratique et progressiste, nous travaillons également dur pour obtenir le même résultat. Notre parti est un rempart contre le populisme et le souverainisme, dont nous avons vu combien ils peuvent être dangereux. Nous présenterons un programme visant à faire de l'Italie un pays plus juste et plus crédible. Nous soutenons l'Ukraine sans réserve. Notre objectif est la paix. Mais la paix n'est pas synonyme de reddition. Nous avons le devoir de soutenir un pays et un peuple qui se défendent contre une agression injustifiée et sanglante. Et cette position a toujours et depuis le début été celle du Parti démocrate. La porte est ouverte à Renzi, mais il faut aussi la volonté d'entrer. Cependant, ce n'est pas à moi de juger les choix des autres. J'espère seulement qu'une certaine dureté de ton, qui est de mise dans une campagne électorale, ne nous fera pas oublier que le véritable adversaire est le "centre-droit". »
ARTICLE, Corriere della Sera, « Europe, OTAN, fiscalité et présidentialisme : le projet en 15 points [du centre-droit] » par Marco Esposito : « Le programme de gouvernement du centre-droit prend forme. Et il le fait - comme le voulait Giorgia Meloni - en plaçant en premier la confirmation des alliances internationales de l'Italie : "L'Italie, partie intégrante de l'Europe, de l'Alliance atlantique et de l'Occident", peut-on lire. Il précise également que notre pays respectera ses engagements vis-à-vis de l'OTAN "en ce qui concerne l'ajustement des allocations de défense", et confirme "le soutien à l'Ukraine face à l'invasion de la Fédération de Russie". "Adhésion totale au processus d'intégration européenne, avec la perspective d'une Union européenne plus politique et moins bureaucratique", peut-on lire dans le projet de texte. Un programme qui pourrait encore subir quelques modifications en vue de la prochaine réunion prévue mardi. Il y a une quinzaine de points dans le projet finalisé hier à la réunion sur les programmes. L'objectif est de présenter le programme final à la mi-août. On parle des "nouveaux décrets de sécurité et des hot-spot pour les migrants, hors d'Italie". Le point 6, "Sécurité et lutte contre l'immigration clandestine", parle également d'adapter le personnel et l'équipement des forces de police. Le revenu de citoyenneté, en revanche, selon le point 9, sera remplacé par des " mesures plus efficaces " ; l'" extension de la taxe forfaitaire pour les commerces jusqu'à 100 000 euros de chiffre d'affaires " est prévue. Une place est également accordée au pont sur le détroit de Messine, grâce à une utilisation "complète" et "efficace" des ressources du PNRR "comblant les retards actuels dans la mise en œuvre", grâce aussi aux accords avec la Commission européenne "pour la révision du PNRR en fonction de l'évolution des conditions, des besoins et des priorités".
ARTICLE, La Stampa, “Le champ rouvert pour Letta” : “ La rencontre entre Enrico Letta, Nicola Fratoianni et Angelo Bonelli s'est bien passée, mais l'accord n'est pas encore conclu et tout dépendra de la discussion qui aura lieu ces heures-ci au sein de SI et des Verts. Depuis trois jours, le leader démocrate s'efforce de contenir la révolte de l'aile gauche de la coalition à propos de l'accord entre le PD et Azione-Più Europa. Letta est conscient du malaise de Fratoianni et Bonelli. Le secrétaire de Sinistra italiana - en particulier - doit compter avec une opposition interne animée surtout par les dirigeants de la Toscane et de la Campanie et est aussi alimentée par les clins d'œil qui viendraient de Giuseppe Conte. Letta a "confirmé la forte volonté et la détermination du PD à former une alliance et à construire et renforcer une coalition large et plurielle dans le but d'être compétitif et de battre la droite souverainiste, pour éviter de remettre le pays à Meloni". Une version également confirmée par Si et Ev. "Nous avons écouté et enregistré la très forte volonté de parvenir à la construction d'un accord", a déclaré Fratoianni à la fin. Toutefois, ils ont tous deux insisté sur le fait que "les accords que le PD établit légitimement avec d'autres forces ne peuvent en aucun cas être contraignants pour nous et notre programme". Sur ce point, Letta a réitéré les assurances déjà données : premièrement, les accords avec Azione et Più Europa n'engagent que le PD. Deuxièmement, le pacte signé avec Calenda va déjà au-delà de l'agenda Draghi, parle de transition écologique, ne mentionne pas le nucléaire, propose la réforme du pacte de stabilité... Le leader du Pd insiste surtout sur un point : "Ce n'est pas une élection comme les autres, parce que la droite s'est rassemblée et cette droite avec cette loi électorale risque de tenir le destin du pays entre ses mains et de le sortir du cœur des valeurs européennes". Ceux qui se séparent, c'est le sous-entendu, assument la responsabilité de confier l'Italie à Meloni et Salvini. »
ARTICLE, La Repubblica, "Une histoire complexe" : Ces comptes que Meloni n'a jamais réglés avec le fascisme », par Paolo Berizzi : « Avec le fascisme ? "J'ai une relation sereine, c'est un moment de notre histoire nationale". Mussolini ? "Un personnage qui doit être rappelé dans l’histoire". Voilà ce que disait Giorgia Meloni, en 2006, quand elle était vice-présidente de la Chambre des Députés. Quatorze ans se sont écoulés depuis qu'elle a choisi d'adhérer au Fronte della Gioventù (Front de la jeunesse), l'organisation de jeunesse de ce MSI fondée par d'anciens représentants du régime fasciste. Le 4 novembre 2021, elle dit « Je n'ai jamais eu d'affection pour le fascisme. J'ai certainement toujours reconnu une communauté d'idéaux avec les jeunes qui ont choisi le bon côté du camp après la guerre". En mars 2022 : “Le fascisme aurait pu dire non à Hitler sur les lois raciales et la persécution des juifs". En substance, le leitmotiv cher à la droite post-fasciste, selon lequel Mussolini a commencé à errer à partir du moment où il s'est allié aux nazis. Une chose est sûre : de 2006 à aujourd'hui, la position de "donna Giorgia" sur le fascisme n'a jamais changé. Elle a toujours évité de porter un jugement. "Mussolini a fait des erreurs, les lois raciales, l'entrée en guerre. Historiquement, il a aussi beaucoup produit, mais cela ne le sauve pas". En 2017 a éclaté l'affaire de la plage fasciste de Chioggia (un lido décoré de symboles explicites dont le propriétaire organisait des rassemblements dans le style des années vingt). Meloni condamne-t-elle ? Non. “L'histoire de l'Italie et surtout du fascisme est une histoire très complexe, ce n'est pas du folklore". Dès qu'on entre dans le sujet, Meloni dévie ou banalise. “Je ne sais pas quelle est la matrice", commente-t-elle après l'assaut de Forza Nuova contre le siège du syndicat CGIL (9 octobre 2021). Sur Almirante, Meloni souligne l'importance de "garder vivante la mémoire et la connaissance d'un homme dont la grandeur ne peut qu'enrichir l'histoire de l'Italie". L’ancien secrétaire du MSI était "l'un des hommes les plus extraordinaires à avoir marqué l'histoire de l'Italie républicaine" dit-elle ».
ARTICLE, La Repubblica, « Le manager proche d'Urso qui travaille pour Poutine dans l'UE » par Giuliano Foschini : « Sur le chemin de l'"atlantisation" de Giorgia Meloni et de son parti, Fratelli d'Italia - "nous sommes ceux qui garantissent le plus la position atlantique de l'Italie", a déclaré la secrétaire il y a quelques jours à peine - il y a une personne qui risque de mettre tout le monde dans l'embarras. C'est un grand manager français qui a passé la moitié de sa vie en Italie, où il a toujours des amis et des affaires, et qui s'est installé à Moscou il y a quelques années. Où il travaille comme conseiller des hommes de Poutine avec une tâche précise : créer des relations en Europe. Emmanuel Gout, est un grand ami de Fratelli d'Italia. Il soutient l'un de ses hommes les plus importants et les plus crédibles, notamment sur les questions de défense et de sécurité nationale : Adolfo Urso, le président de Copasir. Gout fait en effet partie du comité scientifique de la fondation d'Urso, Farefuturo, et a été l'un de ses soutiens lors de la dernière campagne électorale. Il est considéré, par les services de renseignement européens, comme l'un des principaux agents de l'influence russe en Europe. Gout a débuté comme responsable de l'information avec France +. Lorsque l'aventure Tele + a commencé en Italie, il a été appelé pour son expérience spécifique. Il devient ensuite président de Cinecittà à Rome avant de revenir en France en 2017 et soutient Marine Le Pen, aux côtés d'une chaîne d'information, Rt France, entièrement payée par la Russie, qui a choisi Gout comme responsable des relations politiques. L'ami de FdI a continué à travailler ces dernières années : il dispose d'un site web, d'une chaîne Telegram et d'un YouTube (Terrabellum.fr) où trône une photo pleine page de Vladimir Poutine. Il a vivement contesté les politiques européennes sur le Covid ("également une maladie psychiatrique qui touche principalement les victimes de l'enfermement"), et depuis le début du conflit, il a toujours fait sentir sa proximité avec la Russie. Selon les informations des services de renseignement, il était en France l'homme de liaison entre Eric Zemmour et Poutine. Et il aurait également été l'un des grands médiateurs, ces derniers mois, entre la Russie et le Vatican. Urso a déclaré “Je connais les positions de Gout, que je ne partage évidemment pas, et il connaît très bien les miennes, qui me semblent très claires. Cependant, nous sommes dans une démocratie et chacun peut exprimer ses opinions".
(Traduction : ambassade de France à Rome)
22:11 | Lien permanent | Commentaires (0)
Thuringe : l'AfD est donnée première à 25 %.
Allemagne. Thuringe. L'AfD est donnée première en vue des élections pour le Parlement de Thuringe de l'automne 2024.
(https://www.wahlrecht.de/umfragen/landtage/thueringen.htm)
Die Linke : post-communiste
AfD : patriotes
CDU : démocrates-chrétiens
SPD : sociaux-démocrates
Grüne : écologistes
FDP : libéraux
Sonstige : autres
10:39 | Lien permanent | Commentaires (0)
04/08/2022
"Migrants, état de droit et réformes : pourquoi l'Europe craint la victoire de Meloni."
Italie. Revue de presse.
A la Une de la Repubblica ce matin, « Meloni inquiète l’Europe ; sur les migrants, les valeurs et les réformes, l’UE craint la victoire de la leader de droite. La souverainiste envisage peut-être une tournée des chancelleries européennes. » Le journal revient sur les positions de la dirigeante du parti Fratelli d’Italia, première dans les sondages pour les prochaines législatives, et cite des sources européennes manifestant leur inquiétude « sur le plan de relance, l’état de droit et les migrations ». En une également, les disputes autour de l’accord à gauche en vue de la campagne de législatives, qui suscite des mécontentements chez les Verts et Sinistra italiana, se sentant trahis par l’accord avec Calenda. « A gauche, des disputes sur l’accord », les verts et sinistra italiana refusent de rencontrer Letta, « nous sommes déçus, on va vers une rupture » (Corriere della Sera) ; « Au centre-gauche, Sinistra italiana et les Verts ne veulent pas rencontrer Letta. Pour Calenda, il n’y a pas de nouvelle négociation à envisager, et Di Maio est en colère, se disant puni par les autres partis » (La Repubblica). « Sur l’accord entre le PD et Calenda, c’est le chaos à gauche, et Di Maio réclame d’être plus respecté (La Stampa) ; « la gauche se divise sur l’OTAN et l’incinérateur de Rome » met en une le Messaggero. « Les gauches explosent, et Renzi et Boschi espèrent » titre le Fatto Quotidiano.
Les JT couvrent essentiellement les discussions au centre-gauche sur les alliances en vue des législatives, la visite de Matteo Salvini à Lampedusa, la validation au Sénat de l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’OTAN, l’agression d’une employée nigériane en Calabre réclamant son salaire, et la vague de canicule en Italie.
PREMIER PLAN, La Repubblica, « Migrants, état de droit et réformes : pourquoi l'Europe craint la victoire de Meloni » par Tonia Mastrobuoni : « Il existe peut-être un moyen de désamorcer Giorgia Meloni, l'éventuelle prochaine première ministre italienne qui fait peur à l'Europe. Sur un sujet prévisible et très présent de la campagne électorale, l'immigration, Paris, Berlin et Bruxelles travaillent depuis des mois. Avant la fin du mois d'août, des milliers de migrants débarqués sur les côtes italiennes, grecques ou espagnoles seront relocalisés dans pas moins de 22 pays. Dans l'immédiat, l'Allemagne et la France en prendront le plus : 3 500 et 3 000 migrants respectivement. Et les "migrants économiques", qui sont au cœur de la propagande de la droite souverainiste, seront aussi concernés. Les pays les plus touchés par l'immigration recevront 160 millions d'euros de fonds européens. "Et l'Italie, annonce une source diplomatique, se taillera la part du lion. Cela devrait enlever de la force à un autre argument de campagne de Fratelli d'Italia. Autre détail piquant : les deux seuls pays qui ont refusé à la fois d'adhérer à l'accord sur les délocalisations et d'accorder des fonds à l'Italie sont Orban et Morawiecki, alliés historiques de Giorgia Meloni. Hier, une rumeur a circulé selon laquelle le leader de Fratelli d'Italia souhaite rencontrer Scholz et Macron. Cette nouvelle n'a pas encore été démentie ou confirmée par Berlin. Autre volet, l’état de droit : si Berlin pense qu’on peut difficilement empêcher le mouvement polonais, une source politique française rappelle que Macron voulait inclure le droit à l'avortement dans la Charte des droits fondamentaux de l'UE. On n'a pas non plus oublié à Paris, rappelle la source, "que Meloni a été la seule à s'opposer au traité" entre la France et l'Italie. Un troisième élément qui désole Paris et Berlin est l'annonce par Meloni qu'elle veut faire prévaloir le droit national sur le droit européen, copié par Marine Le Pen : "cela risque de désintégrer l'Europe", prévient la source. Ensuite, il y a l'économie. Il est vrai que la BCE vient de lancer un bouclier anti-spread. Mais à condition que l'Italie respecte le pacte de stabilité et les paramètres pour recevoir l'argent du Fonds de relance. Le slogan de Meloni "Moins d'Europe mais une meilleure Europe" oublie toujours un détail : c'est l'Italie, avec sa dette publique de 150 %, qui a besoin de l'UE et de la BCE. »
ARTICLE, La Repubblica, « Fratoianni et Bonelli se rebellent. L'alliance avec Letta vacille déjà » par Giovanna Vitale : « Après avoir réussi in extremis à rattraper Calenda, Enrico Letta risque maintenant de perdre Fratoianni et Bonelli. Et peut-être aussi Di Maio : le ministre des Affaires étrangères, qui a rencontré le secrétaire démocrate avec Tabacci dans l'après-midi, demande "le respect et l'égalité de traitement, sinon le principe fondateur d'une coalition est perdu". Le pacte signé avec Azione, jugé " totalement déséquilibré ", a fait voler en éclats le chantier progressiste et ouvert une plaie très profonde dans le flanc démocrate-écologiste. Hier, les Verts et Sinistra italiana ont annulé la réunion prévue avec Letta : "Nous constatons un profond malaise dans le pays, et en particulier dans l'électorat de centre-gauche", écrivent les deux secrétaires. "Comme les conditions sur lesquelles nous avons travaillé ces derniers jours ont changé, des réflexions et des évaluations sont en cours qui nécessitent plus de temps". Sinistra italiana dit avoir eu beaucoup de mal à convaincre ses adhérents de signer l’accord avec le PD. Mais l'accord Letta-Calenda semble pour eux avoir déplacé le centre de gravité vers la droite. Et une partie pousse pour faire alliance avec les M5S, Conte les ayant clairement invités à une alliance. Le vert Bonelli le dit clairement : "Cet accord ne parle pas au centre-gauche et doit être renégocié, à la fois dans les points programmatiques, en mettant la justice sociale et climatique au centre, et dans la subdivision des circonscriptions. Le parti de Calenda ne mérite pas 30 % ». S'ils quittent la coalition, le centre-gauche pourrait perdre plus ou moins le même nombre de circonscriptions (16) qu'il aurait perdues sans un accord avec Calenda. Par conséquent, Letta a tout intérêt à les ramener à bord ».
ARTICLE, La Repubblica « La dernière course de Renzi, qui se présentera dans 5 circonscriptions pour sauver Italia Viva » par Lorenzo De Cicco : « Matteo Renzi joue son va-tout. Objectif : un million de votes. Juste assez pour atteindre les 3%, le seuil minimum du Rosatellum pour entrer au Parlement avec un groupe de fidèles, 8-10 députés et 3-5 sénateurs. L'ancien premier ministre sait que les votes décisifs viendront des villes. C'est pourquoi il envisage de se présenter, en plus de Florence, dans les quatre grands centres de la Botte : Rome, Milan, Naples et Turin. En tête de liste proportionnelle (mais dans certains cas il pourrait dévier vers la liste uninominale), pour tirer la marque d'Italia Viva et attirer les votes des modérés de centre-droit, déçus par FI, et surtout des sympathisants d'Azione. Le pari est fait sur les mécontents, ceux qui ont désapprouvé l'étreinte Calenda-Letta. Cela sera-t-il suffisant ? L'autre terrain de chasse est la Toscane, sa terre, où sa liste Iv doit être forte, voire approcher les 10%, pour équilibrer les régions où elle sera moins bonne. Sur son refus de rejoindre la coalition autour du PD, il dit « Mon nom est Matteo Renzi, moi, pas Luigi Di Maio. Mieux vaut risquer de perdre son siège que d'être certain de perdre la face". »
SONDAGE, La Repubblica « Fratelli d’Italia et le PD font toujours la course en tête, dans une Italie orpheline de Draghi et qui s’inquiète pour son pouvoir d’achat » par Ilvo Diamanti : « Le sondage réalisé par Demos pour la Repubblica révèle des tendances plutôt claires, avec une nette prédominance des partis de centre-droit. FdI, dirigé par Giorgia Meloni, reste en tête, avec 23,4%. Et ils maintiennent leur distance par rapport à leur principal "concurrent", le PD, qui, à son tour, monte aussi et dépasse 22%. Derrière eux, à une grande distance, on retrouve ceux qui ont marqué la fin de la législature et " résistent " avec difficulté et tente de s’imposer comme "alliés" nécessaires. Dans le cas de la Ligue, pour assurer la (large) victoire du centre-droit. On a vu aussi dernièrement monter l'axe entre Azione et +Europa. Ensemble, ils pèsent "juste" plus de 5%. Ce qui, en vue des prochaines élections, "n'est pas peu". Italia Viva reste toujours en dessous de 3%. Mario Draghi reste, encore aujourd'hui, le Premier ministre préféré, placé en tête des personnalités mentionnées par les sondés (21%), et fait presque le double de tous les autres leaders cités par les Italiens. D'abord, Giuseppe Conte - le prédécesseur qui, aujourd'hui, l'a " sabordé " - et Giorgia Meloni, tous deux à 12%. Le fait d’avoir provoqué des élections anticipées a été reçu avec inquiétude voire de la colère par une large partie des citoyens (41%). Mais il y a une grande volatilité dans ces prévisions : lors des élections précédentes, une composante importante (environ 13%) s'est décidée la veille ou le jour du vote. Et presque 1 sur 4 au cours de la dernière semaine.’
PREMIER PLAN, Il Messaggero, « Le Parti Démocrate risque de perdre les circonscriptions à scrutin uninominal récupérées grâce à l’accord avec Azione » par Martina Pigna : « Une simulation qui tient compte des circonscriptions à scrutin uninominal que Letta et Calenda obtiendraient à la Chambre et au Sénat, avec ou sans les deux partis Sinistra Italiana et Europa Verde, dans le cas où ils s'allieraient plutôt au Mouvement 5 Etoiles. Si à la Chambre, le centre-gauche uni peut compter sur 27 circonscriptions, contre 116 pour la droite, le chiffre tomberait à 18 en cas de scission de la gauche, avec une perte de 9 circonscriptions. Le même scénario s'applique également au Sénat où les circonscriptions uninominales perdues seraient au nombre de 5 (7 criconscription gagnées seulement contre 12 en cas de maintien de la coalition de gauche). Au total, l'axe Europa Verde, Sinistra Italiana et Mouvement 5 Etoiles étoiles coûterait au centre-gauche 14 circonscriptions uninominales : un nombre très proche des 16 circonscriptions uninominales que l‘on risquait de perdre auapravant si on arrivait pas à une alliance PD-Azione. Toujours selon l'analyse de YouTrend, sur les 14 circonscriptions uninominales perdues, 11 reviendraient au centre-droit tandis que les 3 autres iraient à l'alliance entre le Mouvement 5 Etoiles, Europa Verde et Sinistra Italiana. Les 11 circonscriptions uninominales qui iraient à la coalition de centre-droit seraient situées en Ligurie, Toscane, Emilie-Romagne, dans le Trentin et entre Rome et Fiumicino. Alors que les 3 circonscriptions qui iraient à l'alliance entre le Mouvement 5 Etoiles, Europa Verde et Sinistra Italiana seraient toutes en Campanie. Une autre simulation réalisée par le site de sondage Bidi-Media prévoit pour la coalition menée par Enrico Letta une perte encore plus importante de 22 circonscriptions uninominales, sans Europa Verde et Sinistra Italiana. En ajoutant les 5,9% de Europa Verde et Sinistra Italiana aux 10,9% du Mouvement 5 Etoiles, le nouveau pôle pourrait viser un score de 15-16% et aspirer à un gain de 5 circonscriptions uninominales. »
COMMENTAIRE, La Repubblica, « L'aimant Calenda et ses contradictions » par Stefano Folli : « Selon toute vraisemblance, cela ne se produira pas, mais la logique politique voudrait que Fratoianni et Bonelli, rendus célèbres par les événements de ces dernières semaines, quittent la "coalition Letta" et concluent un pacte avec Conte et le M5S. Un tel bloc serait basé sur pas mal d'affinités, tout d'abord l'hostilité à l'Ukraine et par conséquent une politique étrangère très attentive aux raisons de Poutine. Ce n'est pas un hasard si Fratoianni vient de voter à la Chambre contre l'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'OTAN : il fait partie des vingt qui ont dit "non", presque tous élus du M5S. On se demande alors quelle harmonie existe entre lui et le pacte qui vient d'être signé entre le Pd et Azione/+Europa, qui s'appuie au contraire sur la ligne atlantiste déclinée sans hésitation par le Premier ministre Draghi. Contre laquelle - cela a également été mentionné - Fratoianni a toujours lutté avec constance. Nous savons que l'accord Letta-Calenda trouve l'un de ses points de de force dans la politique étrangère pro-Ukraine, pro-Otan et pro-Union, ainsi que dans la revendication du fameux " agenda Draghi " (essentiellement des réformes et une bonne administration pour recevoir les fonds du PNRR). Selon le secrétaire du Pd, l'accord avec Calenda crée "un aimant qui servira à attirer les votes de la droite modérée". C'est le rêve de drainer en partie ce vote modéré, majoritairement berlusconien, frustré par la dérive vers la droite radicale. Toutefois, il reste à voir si l'"aimant" fonctionnera encore, même avec Fratoianni et les autres membres de la coalition. Le risque est que le Calenda réconcilié avec le PD ne soit pas aussi attrayant que le Calenda du troisième pôle. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
23:37 | Lien permanent | Commentaires (0)
Arrêt de la Cour de justice de l'UE : l'Italie ne peut pas "sans raison" inspecter les navires transportant des migrants.
Italie et UE. La Cour de justice des Communautés européennes décide désormais que les autorités doivent prouver les raisons concrètes du contrôle.
Les autorités italiennes ne sont pas autorisées à contrôler les navires de sauvetage, tels que ceux de l'organisation allemande Sea-Watch, sans aucun signe de danger dans leurs ports. Cela découle de la décision de la Cour de justice des Communautés européennes. Les règles de l'UE en matière d'inspection maritime s'appliquent également aux navires appartenant à des organisations humanitaires. C'est ce qu'ont décidé lundi les juges luxembourgeois (affaires C 14/21 et C 15/21).
(Source : notre partenaire de la coordination médiatique européenne kulturni marksizem)
42.039 bateaux sont arrivés en Italie depuis le début 2022.
00:05 | Lien permanent | Commentaires (0)
03/08/2022
"Entretien du Corriere della Sera avec Giorgia Meloni."
Italie. Revue de presse.
L’accord trouvé entre le parti démocrate et les partis centristes Azione et + Europa en vue des prochaines législatives fait la une de la presse italienne, qui y voit un espoir de rééquilibrer les projections face à une victoire annoncée de la droite en septembre autour de la coalition Ligue, Forza Italia et Fratelli d’Italia. « Letta -Calenda, enfin un accord » (Messaggero), « Letta et Calenda scellent un pacte contre la droite » (La Stampa), « Un pacte pour l’Europe – pour le secrétaire général de Azione, c’est un choix de responsabilité sinon l’Italie « risque de devenir le Venezuela ». Toutefois, aucun poids lourd ne sera investi pour les circonscriptions à scrutin uninominal. Le problème Di Maio reste toutefois entier » (La Repubblica). « Le pacte Letta Calenda – Le PD récupèrera 70% des investitures mais les verts et le parti Sinistra italiana protestent. Conte pense qu’ « on se moque des Italiens » (Corriere della Sera). Les journaux suivent également la visite de Nancy Pelosi à Taïwan : « Pelosi à Taiwan, la colère de la Chine » (Corriere) ; « Nancy Pelosi à Taiwan défie la colère de Pékin » (Repubblica), « Nancy Pelosi à Taiwan, la Chine répond : c’est une atteinte à notre souveraineté » (Sole 24 Ore).
PREMIER PLAN, La Repubblica, « « Une alliance pour l'Europe » : le Pd et Azione signent leur pacte » par Giovanna Vitale : « L'alliance libérale-progressiste refait surface sous la forme d'un pacte électoral, que les secrétaires du Parti Démocrate, d'Azione et de +Europa signent au nom de Draghi, de l'Europe et de la bataille contre les souverainistes. Cependant, elle ouvre une faille à gauche : l'axe Sinistra-Verdi a immédiatement demandé au secrétaire démocrate de vérifier si les conditions d'un accord avec eux existent toujours. La clarification est prévue pour cet après-midi. Aucun leader politique ne se présentera dans les circonscriptions uninominales : non seulement Di Maio, Fratoianni et Bonelli sur lesquels Calenda était prêt à consommer la rupture, mais tous les chefs de parti de la coalition, y compris les personnalités qui divisent comme Gelmini et Carfagna. Di Maio pourra se présenter sur la liste du Parti Démocrate s'il le souhaite, car sa nouvelle formation risque d'être écartée du Parlement, mais uniquement sur un siège à scrutin proportionnel. 70% des sièges de la majorité iront aux démocrates, 30% à la fédération Action/+Europe, déduction faite, toutefois, de ceux attribués aux autres forces de la coalition. Les pierres angulaires du programme sont l'ancrage à l'Europe, le soutien à l'Ukraine contre Poutine, et la poursuite des réformes du Président du Conseil, à commencer par la réduction de la dépendance au gaz russe et la construction de regazéifieurs, dans le cadre d'une transition durable. Sans oublier les droits sociaux, du salaire minimum à la réduction de la pression fiscale, et surtout les droits civils, dont le jus scholae. Un accord qui plaît beaucoup à Prodi alors que Conte voit s'évanouir définitivement le rêve d'une alliance avec le Parti Démocrate et parle de « mêlée » de gauche, incompréhensible. Même déconfiture pour Renzi qui déclare : « c'était une occasion extraordinaire de faire un troisième pôle à deux chiffres, cela aurait pénalisé la droite ». Fratoianni et Bonelli sont également sceptiques. »
ENTRETIEN, Corriere della Sera, avec Enrico Letta, secrétaire du parti démocrate : "Calenda agira comme un aimant pour les votes de centre-droit. Maintenant le match est plus ouvert », par Venanzio Postiglione : « L’intérêt de notre accord était aussi le contraste le pacte de l'autre alliance [de droite], réalisée en 48 heures : ils appellent ça un accord, mais c'était une reddition. Lorsque Salvini a décidé qu'il ne se présentait pas comme premier ministre mais comme ministre de l'intérieur de Meloni, c'était fini : la capitulation n’a pris qu'une minute. Il y a treize jours, le gouvernement Draghi fonctionnait à plein régime. Nous avions besoin de temps pour une compréhension équilibrée et pour une coalition plus large, également avec les Verts, Sinistra Italiana, Impegno civico. L'objectif est de donner à l'Italie une alternative à la victoire de la droite, qui était considérée comme inéluctable. Calenda sera capable d'agir comme un aimant pour les votes de centre-droit. Tout comme nous, avec notre liste, avec Roberto Speranza, nous aurons un grand succès dans l'électorat de gauche et de centre-gauche. Si nous étions sortis sans accord, nous aurions envoyé le message des perdants dès le départ, en raison de la loi électorale qui oblige les gens à s'unir. Il est clair que nous sommes sur le terrain pour gagner. Je n'ai jamais vu une composition de liste facile. Ce sera une tâche très difficile, d'autant plus que le nombre de députés est réduit d'un tiers. Mais c'est notre moment : nous allons travailler avec les députés, avec les territoires, avec les fédérations, nous allons avoir une grande poussée. Les circonscriptions décisives sont au nombre de cinquante environ et nous y concentrerons nos forces. Pas quelques-uns. Et je reconnais à Calenda le mérite d'avoir fait un pas en avant significatif, qui a permis l'accord : il ne se présentera pas dans la circonscription à scrutin uninominal de Rome 1, un choix symbolique lui aussi, précisément dans l'esprit de surmonter les vetos. Dans l'accord, le soutien commun à Draghi a été le facteur clé. Un point de départ qui nous permet de travailler dans la continuité. Mais chaque parti a son autonomie et la semaine prochaine, avec Speranza, avec les Démocrates et les Progressistes, nous présenterons notre programme : tourné vers l'avenir, même au-delà de l'agenda Draghi, par exemple sur les droits civils. Un projet qui n'est plus le gouvernement d'union nationale, mais qui imagine une majorité libérale, démocratique, pro-européenne et progressiste. Nous ne voulons pas que l'Italie se retrouve entre un parti qui choisit Orbán et un autre qui aime Poutine. ».
ENTRETIEN, La Repubblica, de Carlo Calenda, dirigeant de Azione « J'ai fait le choix de la responsabilité. Le risque, c'était que l'Italie finisse comme le Venezuela » par Concetto Vecchio : « J'ai été partagé entre deux sentiments : celui de faire cavalier seul, en préservant la pureté de nos idées, et celui de la responsabilité envers le pays. Avec cette loi électorale, nous aurions donné trente circonscriptions à la droite. Nous avions à cœur qu'aucun ancien M5S, ou toute personne ayant voté contre Draghi, ne soit candidat dans les circonscriptions uninominales. Nous ne pouvions pas accepter cela. En attendant, il y a un cadre atlantiste et pro-européen qui est la prémisse de tout. Le PNRR sera réalisé dans son intégralité. Pas de promesses budgétaires irréalisables. Nous n'augmenterons pas les impôts. Les regazéifieurs seront faits, également pour une question de sécurité nationale. Il en sera de même pour les usines de transformation des déchets en énergie. Nous allons investir beaucoup dans les écoles, car nous sommes le pays le plus faible dans ce domaine après la Grèce. Il est évident que nous allons soutenir l'Ukraine, ce qui signifie confirmer l'aide militaire. Il s'agit de la poursuite de l'agenda Draghi. Je suis très satisfait. Sur le revenu de citoyenneté, on le maintiendra avec des ajustements : si on refuse de travailler, on perd les allocations, exactement ce que Draghi voulait faire. Pas de superbonus à 100% sans l’adapter au niveau de revenu et aux économies d'énergie réelles. Si nous n’avions pas fait l’accord, nous pouvions finir comme le Venezuela : nous avons face à nous une droite populiste, avec le risque d’être en marge du G7 en faisant la politique d'Orbán et fait des clins d'œil à Poutine. Je respecte Letta : c'est un socialiste, je suis un libéral progressiste. Il est pour le bonus pour les jeunes de 18 ans, je considère que c'est une erreur. Mais finalement, sur le noyau fondateur des propositions, nous nous sommes mis d'accord".
ARTICLE, La Repubblica, « Le sort réservé à Di Maio devient un problème : le PD ne lui offre qu’une candidature à la proportionnelle » par Lorenzo De Cicco : « Le parti de Luigi Di Maio est né il y a 24 heures et connaît déjà sa première crise. Puisque l'accord avec Calenda prévoit qu'aucun ex-M5S ne se présente comme candidat aux scrutins uninominaux, le chef de la Farnesina obtiendrait un siège sûr, " sur la liste du Pd, mais à la proportionnelle, probablement en Campanie, où il est enraciné. Problème : Di Maio était convaincu d'arracher au moins 3-4 bonnes circonscriptions pour les siens. En acceptant l'offre de Letta, il ne ferait que se sauver lui-même. L'ancien leader politique du M5S a convoqué à huit heures du soir les 60 parlementaires qui l'ont suivi dans la scission, dont 40 en sont à leur premier mandat. « Et dire qu'on aurait pu la jouer avec les 5 étoiles", rappelle plus d'un d'entre eux. Le mécontentement à l'égard des démocrates monte. Di Maio a dit au chef du PD qu'il est profondément "déçu" et qu’il “ne pourra pas accepter une telle offre". Au PD quelqu'un suggère : l'objectif de 3% n'est pas impossible, si Impegno Civico est ajouté à la liste de Federico Pizzarotti. Di Maio est en train de caler pour le moment. Trois possibilités sont ouvertes : une candidature avec le PD et peut-être dissoudre immédiatement son nouveau parti, pour laisser d'autres noms entrer sur la liste démocrate. La seconde : Di Maio en tête de son parti Impegno civico. La troisième, la plus inflammable (et qualifiée de "fantasme politique" par son entourage) : s'allier avec Renzi dans un troisième pôle et dépasser ainsi les 3%. Nous verrons bien ».
COMMENTAIRE, Corriere della Sera, « Un cadre plus clair » par Antonio Polito : « L'accord entre Letta et Calenda rééquilibre en partie une course électorale déjà très déséquilibrée en faveur du centre-droit. La logique du Rosatellum est impitoyable : elle oblige les différents partis à s’unir face aux coalitions adverses. Cet argument, utilisé aussi bien par Letta que par Bonino, a fini par convaincre même le récalcitrant Calenda : le stigmate de celui qui "livre le pays à la droite" l'aurait marqué à vie, un peu comme ce fut le cas pour Bertinotti lorsqu'il fit tomber le gouvernement Prodi. Au contraire, en s'alliant avec le Pd pour empêcher la victoire des " amis d'Orbán et de Poutine ", le jeune leader d'Azione épuise certainement son attrait pour les voix issues de Forza Italia, qu'il avait également recherchées avec la candidature de deux ex-ministres berlusconiennes ; et il renonce à la possibilité de se présenter comme le leader d'un troisième pôle qui le récompensait dans les sondages. Mais en retour, il obtient une compensation non négligeable en termes numériques : trois circonscriptions sur dix est une proportion généreuse, même par rapport aux résultats dont Calenda est maintenant virtuellement crédité. Dans le même temps, le PD peut en pâtir : l'accord avec Calenda sur les regazéifieurs, la réforme du revenu de citoyenneté et le Superbonus, sera en fait utilisé par Conte comme un cheval de Troie pour entrer dans la citadelle électorale du PD. Le leader du PD se présente comme un "trait d'union" entre des alliés mutuellement incompatibles : Fratoianni, Bonelli et Di Maio, à qui il offre un "droit de tribune" et des sièges à la représentation proportionnelle dans un front de "centre-gauche", et Calenda dans la représentation majoritaire dans un front que Benedetto Della Vedova a plutôt baptisé "centre-gauche". L'accord présente plus d'une ambiguïté : les Verts et la Gauche italienne ont déjà déclaré que l'accord d'hier ne les lie pas et ne les concerne pas, et aujourd'hui ils demanderont des comptes à Letta. »
COMMENTAIRE, La Repubblica, « Les gagnants et les perdants dans l'Ulivo de Letta » par Stefano Folli : « À première vue, le gagnant numéro un est Enrico Letta. Il a réussi à mettre en place sa coalition anti-droite et le camp du centre-gauche ressemble un peu à un Ulivo sans Prodi, avec les mêmes inconnues concernant un engagement futur et éventuel au gouvernement. Cependant, l'empreinte pro-européenne est bien évidente, et en plus l'accord avec Calenda a permis d’attirer des électeurs de droite : un élément que l'Ulivo de Prodi n'avait pas. On attend aussi de Letta qu'il soit capable de justifier la coalition par des idées novatrices, libérales si possible, et un agenda social ; mais pas seulement dans une tonalité néo-populiste. Beaucoup sont convaincus que les attaques contre Giorgia Meloni sur ses tendances fascistes sont contre-productives à long terme. Elle et son parti doivent être défiés sur le terrain, précisément, des idées, de ce que l'Italie et l'Europe ont en tête. Le demi gagnant est Calenda lui-même avec ses partenaires de +Europa. Il a gagné un nombre considérable de sièges, il a presque effacé les personnages qui lui étaient nuisibles, de Di Maio à la gauche de Fratoianni et Bonelli. En outre, il a imposé certaines priorités gênantes pour certains alliés, comme les regazéifieurs. Et il a fait une référence claire à Draghi, un point partagé par Letta. Mais reste à savoir si Azione/+Europe sera en mesure d'emporter les 7 % dont les derniers sondages le créditent. Parmi les perdants, Voyons maintenant les perdants. Parmi eux, les bâtisseurs de ponts : ceux de la gauche du PD, mais aussi de l'intérieur, qui auraient aimé rouvrir une relation avec Conte en vue de la saison post-électorale. Parmi les perdants, il y a surtout Renzi. Le "troisième pôle" avec Calenda, Emma Bonino et les exilés de Forza Italia aurait eu une autre saveur. »
ENTRETIEN, Corriere della Sera, avec Giorgia Meloni, dirigeante de Fratelli d’Italia, « Nous, les conservateurs faisons partie de la famille européenne. Ceux qui nous attaquent nuisent à toute l’Italie » par Ernesto Gialli della Loggia/Paola Di Caro : « Meloni cherche à dépasser le « clivage fascites-anti-fascites ». Mais peut-on se dire conservateur européen, aborder les questions de la modernité, tout en conservant des slogans anciens comme "Dieu-Père-Famille" ? Meloni, très attaquée pour le ton de son intervention lors de l'événement Vox, tient à préciser : "Pour nous, conservateurs, cela signifie avant tout se sentir héritiers d'une tradition, d'une culture, d'une identité et d'une appartenance. Et la tâche des conservateurs n'est pas seulement de préserver ce patrimoine mais de le rendre vivant et de l'adapter aux changements imposés par l'histoire ». Le risque, cependant, est que la droite qu’elle a représentée pendant des années l’ancre encore trop dans une vision trop nationaliste. Hier, elle a demandé à Draghi de démentir les rumeurs de vente d'Ita à Lufthansa car, en cas de victoire de sa coalition, "tout pourrait changer" et "après des sacrifices indicibles pour réduire les coûts", il est nécessaire "d'évaluer soigneusement la présence de l'État dans l'entreprise et l'actionnariat des autres partenaires". « J'ai toujours été intriguée par la vision de la concurrence et du marché libre de certaines personnes qui protègent les grandes concentrations économiques, les rentes de situation des monopoles, se rangeant du côté de ceux qui contrôlent les concessions publiques des autoroutes et des aéroports, mais réclament la concurrence pour les chauffeurs de taxi. Si l'État veut être crédible, il doit commencer par remettre en cause les rentes de situation des milliardaires", dit-elle. Pour elle, il faut dépasser le thème de l'origine post-fasciste de l'histoire politique de Meloni. En effet, la dichotomie "anti-fascistes contre fascistes" pourrait même profiter à la leader du FdI « parce que les Italiens se rendent compte à quel point la gauche essaie de fuir ses responsabilités en accusant les autres de choses absurdes". Reste la question de sa crédibilité internationale : sur l'Ukraine elle a adopté la position atlantiste la plus forte de tous les leaders de la coalition, hier encore elle a applaudi le feu vert de la Chambre à l'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'OTAN. « J'ai pris la direction des Conservateurs européens, une famille politique historique pleinement intégrée dans le jeu démocratique de l'UE, et nous avons ouvert des discussions aux plus hauts niveaux internationaux. La facticité et le provincialisme avec lesquels certains articles de presse parlent de moi font du tort non seulement à Giorgia Meloni mais aussi à l'Italie, qui est toujours traitée comme une nation anormale à mettre sous tutelle ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
23:39 | Lien permanent | Commentaires (0)
Sahra Wagenknecht etime que les écologistes sacrifient la lutte contre le changement climatique pour leur soif insensée de guerre.
Allemagne. La figure de proue de l'aile populiste du parti post-communiste die Linke Sahra Wagenknecht estime que les écologistes sacrifient la lutte contre le changement climatique pour leur soif insensée de guerre.
Elle déclare : « La remise en service des centrales électriques au charbon montre que le changement climatique était important pour les Verts, hier. Aujourd'hui, la guerre insensée contre la Russie est une priorité absolue pour l'ancien parti écologiste et même la seule solution raisonnable au conflit (diplomatie/négociations) est rejetée. »
(Source : notre partenaire de la Coopération médiatique européenne Unser Mitteleuropa)
Sahra Wagenknecht
11:47 | Lien permanent | Commentaires (0)
02/08/2022
Viktor Orban vient de rencontrer Donald Trump.
Donald Trump et Viktor Orban
22:14 | Lien permanent | Commentaires (0)
"Entre présidentialisme et autonomie : les nouvelles convergences parallèles."
Italie. Revue de presse.
Les discussions entre partis du centre et le Parti démocrate en vue d’un accord sur les candidatures aux prochaines législatives font toujours la une de la presse italienne. Les journaux suivent de près le refus du parti centriste Azione de sceller pour le moment un accord avec le PD, en réclamant notamment l’exclusion de certaines investitures et une entente sur le programme : « Un délai supplémentaire : aujourd’hui aura lieu une rencontre décisive entre Letta, Calenda et Della Vedova de +Europa. On parle des investitures et de l’agenda Draghi. Selon le sondeur Ghisleri, la droite n’a pas encore gagné, il faut faire une entente. Salvini se positionne pour le ministère de l’intérieur et s’en prend aux migrants » (Repubblica). « Letta-Calenda, l’ultime essai. Selon le secrétaire du PD, il n’y a pas de ligne rouge, et aujourd’hui la rencontre aura lieu. Pour Salvini, sa nomination au Viminal se fera « si les Italiens le veulent“ (Corriere della Sera). « Letta : le dernier défi lancé à Calenda : nous avions un accord, et c’est toi qui l’a fait sauter » (La Stampa).
PREMIER PLAN, Il Messaggero, M. Pigna, « A quoi ressemblerait le Parlement avec accord ou sans accord ? Dans les deux cas, une majorité pour le centre-droit » : « Le dernier sondage Quorum/YouTrend réalisé pour Sky TG24 prend en considération les deux scénarios : aussi bien celui d'un compromis à gauche entre Letta et Calenda (bien que sans M5S), et celui où il n’y a pas d’accord. Dans la première hypothèse, Fratelli d'Italia prendrait la première place avec 23,9%. Et derrière, à droite, la Ligue, à 13,3%, et Forza Italia, à 7,1%. S'y ajouteraient également les 1,7% de Noi con l'Italia - Udc, pour un total de coalition de droite à 46%. Le Parti Démocrate représenterait 22,6 % des 33,2 % du centre-gauche, suivi par la fédération Azione/+ Europa, à hauteur de 4,4 %. Outre les 5,7% de Sinistra Italiana et Europa Verde, il faut ajouter voix pour la nouvelle formation de Luigi Di Maio, Impegno Civico qui représenterait 1,8%. Dans cette première hypothèse, le Mouvement 5 Etoiles atteint 10,9%, tandis qu’Italia Viva cumulerait 2,2%, dépassé par l'ItalExit de Paragone à 2,8%. Dans le cas où il n’y aurait pas d’accord entre Letta et Calenda, le centre-droit atteindrait 47,6%, sur lesquels Fratelli d’Italia représenteraient 24,8%, avec toutefois une légère baisse de la Ligue à 12,8%. Forza Italia resterait stable à 7,1%, plus 2,9% pour Noi con l'Italia -Udc. Au centre-gauche, le Parti démocrate emporterait 23% des voix, Impegno civico 0,7% et de Sinistra Italiana/Europa verde 4,5%, ce qui ne suffirait pas à dépasser le seuil des 30% avec un total de 28,2%. Si pour les partis non coalisés, même dans le premier scénario, il n'y a pas de grandes différences, il n'en va pas de même pour le Centre. Si Azione se présentait seule, elle pourrait affronter la droite à la proportionnelle mais nuirait au score de la gauche. Dans les deux scénarios, le nombre d'abstentionnistes et d'indécis pèse lourd, avec respectivement 36,3% et 34,6%. »
ARTICLE, La Repubblica, « Sans l'alliance, le centre-gauche risque de perdre 16 sièges », par Giovanna Casadio : « Sans accord avec Azione de Carlo Calenda et +Europa d'Emma Bonino, le centre-gauche perdrait certainement 16 circonscriptions supplémentaires dans les scrutins uninominaux, permettant ainsi à la ligne opposée de Meloni-Salvini et Berlusconi de dépasser les 120 sièges au Sénat et les 250 à la Chambre, se rapprochant pratiquement de la majorité des deux tiers nécessaire pour changer la Constitution. La dernière projection de You-Trend- a été réalisée sur la base de la moyenne des sondages nationaux et des sondages locaux déjà effectués par le même institut. Par conséquent, si le Pd ne devait rester allié qu'à la gauche écologiste de Nicola Fratoianni et Angelo Bonelli ainsi qu'à "Impegno civico", la nouvelle formation de Luigi Di Maio et Bruno Tabacci, on envisage une perte sèche de 12 circonscriptions à la Chambre et de 4 au Sénat. En bref, si Azione et +Europa se détachent du PD, 15 autres circonscriptions se retrouveraient avec le centre-droit et une, celle d'Acerra en Campanie, avec le M5S. Même si Renzi fait valoir que les partis centristes se présentant seuls auraient plus à gagner, les projections montrent l’inverse. »
COMMENTAIRE, La Repubblica, « Il est temps de faire preuve de leadership » par Claudio Tito : « En l’absence de compromis, le coût final à payer n'est pas seulement une défaite électorale mais un nouveau changement structurel du pays. En 1994, c'est précisément ce qui s'est passé. Le PDS d'alors et le PPI nouvellement formé (émanant de la DC) se retranchent derrière leurs propres spécificités. Le résultat n'est pas seulement la victoire de Silvio Berlusconi. C'est la porte ouverte à la montée du berlusconisme. À une transformation génétique de l'Italie, d'une société qui considérait le succès comme le fruit d’un travail acharné ou d’un parcours universitaire, vers une nouvelle ère, où on pensait désormais qu’il était facile et sans sueur. La première forme de populisme est entrée dans les ganglions du système, qui a ensuite donné naissance aux formes ultérieures incarnées par le M5S et la Ligue. Il est clair que le PD ne peut renoncer à son rôle de leader dans cette éventuelle coalition. Il ne s'agit pas d'un droit divin mais du produit des élections les plus récentes, comme les dernières élections locales. Calenda, fort de son poids récent, demande au PD de renoncer à sa gauche et ce qui reste des Cinq étoiles dans le front progressiste. Mais est-ce la clé pour vaincre la droite ? Ensuite, sur le fond : ce n'est qu'en respectant les engagements pris par Draghi que le futur gouvernement sera alors en mesure de négocier avec ses alliés européens la révision du pacte de stabilité et donc des règles dépassées en matière de dette et de déficit. Nous en avons plus besoin que les 26 autres alliés de l'UE. Parce que notre dette est de loin la plus élevée et que nous sommes donc plus exposés à la spéculation financière. Penser, cependant, à venir à la table des négociations avec les méthodes de Salvini ou avec le style Orban de Giorgia Meloni, c'est ne pas vraiment comprendre à qui l'on a affaire. Cela revient à ne rien obtenir. »
COMMENTAIRE, La Repubblica, « Une négociation teintée de semi-vérités » par Stefano Folli : « La négociation entre Calenda et le PD est sur le point de se terminer, comme il semble probable, avec l'adieu d'Azione/+Europe à la "coalition Letta" et l'avènement d'un "troisième pôle" libéral-démocratique dont les contours restent à définir. Cependant, hier soir, une lueur d’espoir subsistait pour trouver un compromis de dernière minute, ce qui n'est pas facile à justifier auprès de l'opinion publique si ce n'est avec l'argument que "nous devons tous être unis contre la droite" : ce qui est sans doute une raison valable, mais alors il faut aussi expliquer pourquoi - si nous sommes à une telle urgence démocratique - l'alliance n'a pas été étendue à ce qui reste du M5S de Conte. Après tout, les sondages continuent de les créditer de 9 à 10 %, un chiffre qui les rend attractifs s'il s'agit de faire la somme arithmétique de tous les votes utiles pour construire la digue anti-Meloni. Cependant, Letta, non sans courage, a exclu les 5S de tout accord pour avoir été les premiers saboteurs du gouvernement Draghi (puis Salvini et Berlusconi sont arrivés en courant, détruisant la majorité). Ce n'est pas un hasard si le secrétaire du PD cite souvent " l'agenda Draghi ", que beaucoup feignent aujourd'hui de ne pas connaître, mais qui concerne en fait des engagements liés aux fonds européens (le PNRR) et des réformes tout aussi nécessaires à la modernisation du pays. C'est, selon Letta, la base du gouvernement post-électoral, si le centre-gauche finit par l'emporter. Mais il est entendu que ce fameux " agenda Draghi ", qui sert avant tout de sceau de sérieux, doit aussi devenir le terrain de confrontation et d'affrontement électoral avec la droite. Si tel n'était pas le cas, il n'aurait eu aucun sens de rompre avec Conte, l'opposant numéro un au cadre programmatique dans lequel le Premier ministre a évolué jusqu'au jour de sa démission, avec une détermination dont témoigne son dernier discours au Sénat. Qu'est-ce qui a donc empêché jusqu'à présent un accord avec Action/+Europe, un groupe qui partage l'estime et l'appréciation de Draghi pour son gouvernement, ainsi que la vision d'une politique étrangère atlantique et pro-Ukraine ? La négociation est devenue incompréhensible pour le citoyen qui se méfie déjà des rituels de la politique et risque ici de perdre le fil. Letta maintient une marge d'ambiguïté parce qu'il ne peut et ne veut pas avoir de problèmes avec son aile gauche. Il est conscient que Calenda, comme Renzi, ne jouit pas d'une sympathie excessive parmi les cadres et les électeurs du PD. Le leader de Azione tire la corde sans ménagement parce qu'il poursuit la voie du "troisième pôle", où il aurait la possibilité de jouer un rôle de premier plan. En arrière-plan, il y a aussi - ne disons pas surtout - la question non résolue des sièges. Ceux d'où proviennent Fratoianni et Bonelli - les gauchistes les plus déclarés - et ceux à obtenir pour Action/+Europe avec les négociations serrées et incertaines des dernières heures. Il est certain que l'image de confusion et d'incertitude que le centre-gauche véhicule ces jours-ci, presque avec une volupté autodestructrice, augmente les doutes sur la stratégie électorale. Où il prouve qu'il ne suffit pas de s'agréger d'une manière ou d'une autre contre la droite si alors le message aux électeurs est maladroit et contradictoire. »
ARTICLE, Corriere della Sera, « Entre présidentialisme et autonomie : les nouvelles convergences parallèles » de Mario Cremonesi : « Les autonomies régionales revendiquées par la Ligue iront de pair avec le présidentialisme voulu par les Fratelli. Ce sont deux des trois points soulignés à l'issue de la "réunion de concertation sur le programme" entre alliés de droite. La troisième question qui, sur le papier, aurait pu susciter des frictions, à savoir la "posture" vis-à-vis de l'Ukraine, semble avoir été surmontée en un clin d'œil. Un communiqué indique qu'il y aurait "un accord total pour réaffirmer le plein respect par l'Italie de ses engagements internationaux, y compris en ce qui concerne la guerre en Ukraine, la réforme présidentielle et l'autonomie". La concertation devient ainsi "permanente" et se réunira à nouveau demain à 14 heures. "En gros, explique Alessandro Cattaneo de Forza Italia, nous avons fixé des points que chaque parti devra remplir avec du contenu". De son côté, Giovanbattista Fazzolari, de Fratelli d'Italia, s'est exprimé en ces termes : "En quelques heures de travail, nous nous sommes dotés d'une méthode de travail efficace. Il s'agit maintenant de comprendre quel type de programme présenter. Nous sommes pour un programme-cadre, sans entrer trop dans les détails, et en renvoyant ensuite aux programmes des différents partis". Une approche "compatible avec le système électoral dans lequel, dans les circonscriptions uninominales, l'ensemble de la coalition se présente, tandis que dans les autres, chaque parti suit sa propre voie". Évidemment, les travaux sur le programme, comme ceux de la table de répartition des circonscriptions uninominales entre les partis (qui se réunit aujourd'hui), devront ensuite passer par la validation finale des leaders de la coalition. Qui, en fait, ne se rencontreront pas de sitôt. Très probablement, pas avant le retour de Matteo Salvini de Lampedusa, où il sera les 4 et 5 août, mais probablement encore plus tard, afin de soumettre aux dirigeants l'hypothèse d'un accord avancé. Salvini a déjà fait savoir que "à la réunion sur les programmes, la Ligue demandera aux alliés de signer certains accords pour être au diapason après une éventuelle victoire". »
ARTICLE, La Stampa, « A Odessa, le premier navire céréalier prend la mer. Pour Zelensky, c’est une "grande victoire" »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
22:02 | Lien permanent | Commentaires (0)
01/08/2022
Thierry Baudet désire que les Pays-Bas et le reste de l’Occident arrêtent de livrer des armes à l’Ukraine.
Pays-Bas. Le dirigeant du Forum voor Democratie Thierry Baudet désire que les Pays-Bas et le reste de l’Occident arrêtent de livrer des armes à l’Ukraine. Il estime que l’Occident prolonge la guerre et est ainsi le principal responsable de toutes les souffrances et les morts en Ukraine.
22:32 | Lien permanent | Commentaires (0)
"Matteo Salvini est remonté à bloc."
Italie. Revue de presse.
Les stratégies d’alliance en vue des prochaines élections générales du 25 septembre font la une de la presse italienne. Le refus pour le moment de Carlo Calenda, dirigeant du parti centriste Azione, de rejoindre le PD dans une coalition occupe notamment les premières pages : « Calenda freine sur le pacte avec le PD » (Corriere della Sera), « Letta-Calenda, une alliance en danger » (Stampa) ; « Ca passe ou ça casse » : « Rencontre in extremis pour un centre gauche uni » (Repubblica). Le souhait probable de Matteo Salvini, dirigeant de la Ligue, de retrouver son ancien portefeuille de ministre de l’intérieur fait aussi la une après certaines déclarations ce week-end sur les chiffres des migrations. Dans le même temps, le meurtre d’un migrant nigérian jeudi dernier à Civitanova dans les Marches, alors que les témoins n’auraient rien fait pour l’empêcher, fait aussi la une et occupe les pages intérieures des journaux, suscitant un débat sur le racisme en Italie.
Les JT couvrent essentiellement les stratégies d’alliance en vue des prochaines élections générales du 25 septembre. On reprend l’appel d’Enrico Letta à l’unité alors que Carlo Calenda, dirigeant du parti centriste Azione, refuserait toujours de rejoindre le parti démocrate au sein d’une coalition. Di Maio lance officiellement sa propre liste : "Impegni Civico". Sur la guerre en Ukraine, les JT rappellent qu’un premier navire contenant du blé a quitté Odessa et mentionnent l’attaque de missiles sur la ville de Mikolaiv, tandis que Zelensky alerte sur une offensive russe au Sud de l’Ukraine.
INTERVIEW, Corriere della Sera, de Carlo Calenda, dirigeant de Azione : "Avec cette coalition, on se moque de nous. J'ai demandé des choses précises, j'attends des réponses de Letta' », par Maria Teresa Meli : « "Nous sommes très déçus de la discussion avec le PD. Nous avons commencé un chemin avec Enrico Letta qui parlait de l'agenda de Draghi. Aujourd'hui, cet agenda a totalement disparu. Nous avons présenté un document précis sur la manière dont nous entendons gouverner le pays. Nous n'avons pas eu de réponse". Carlo Calenda n'aime pas être vu comme celui qui fait traîner les négociations avec les démocrates. Selon le leader de Azione, c'est le contraire, c'est Letta qui prend son temps : " Cela fait une semaine que je lui demande de me répondre et cela fait une semaine que des gens qui représentent le contraire de ce que nous devrions faire entrent dans la coalition ". "Letta au lieu de faire entrer Marco Bentivogli fait entrer Federico D'Incà qui n'a pas voté la confiance. Cette coalition devient inapplicable : on se moque de nous. On ne gagnera jamais comme ça. Avec +Europa, nous avons écrit une lettre que nous sommes sur le point de lui envoyer après lui avoir dit 70 fois verbalement quelles étaient nos conditions. Malgré cela, nous ne fermons pas la porte au dialogue. Nous avons demandé à Letta deux choses précises, pas des discussions et des appels. Premièrement, pas un seul vote d’Azione et +Europa ne peut aller à Di Maio, Fratoianni et Bonelli. Puisque le Pd tient tant à les nommer, qu'il le fasse dans les scrutins proportionnels et sur la liste Democratici e progressisti. Nous ne nommerons pas Mariastella Gelmini et Mara Carfagna dans les scrutins uninominaux, justement pour trouver toutes les solutions qui unissent. Deuxièmement, il est bon d'avoir des programmes différents. Mais pas contradictoires. Nous demandons une réunion pour définir des "points programmatiques communs". La balle est dans le camp du PD et la responsabilité de ce qu'il décide de faire aussi. Le secrétaire démocrate doit nous donner une réponse rapidement ».
ARTICLE, Corriere della Sera, « Le Pd est prêt pour le dernier duel. La crainte d’un jeu de poker menteur », par Marco Esposito : « Si le leader d'Azione devait se retirer de l'alliance de centre-gauche, la route pour battre le centre-droit serait certainement plus difficile. Le secrétaire d'État Letta en est bien conscient et c'est pourquoi, si en public il prévient que "le troisième pôle est le meilleur moyen d'aider la droite, je voudrais que cela soit évité", lorsqu'il parle aux siens il est beaucoup plus sévère : "Ce serait le cadeau de la mi-août à Meloni". Ainsi, certains poussent à suivre l'exhortation de Damiano Tommasi, l'ancien footballeur et nouveau maire de Vérone, qui a expliqué que "pour battre le centre-droit, il faut jouer à la Zeman", à fond. La décision sera de toute façon prise aujourd'hui, après avoir examiné les conditions posées par Calenda. La bataille cruciale se jouera dans un petit nombre de circonscriptions à scrutin uninominal, dans lesquelles l'alliance de centre-gauche pourrait ne pas être compétitive sans la contribution des membres du parti de Calenda. Il y a aussi ceux qui sont convaincus que "Calenda peut à lui seul soustraire plus de voix au centre-droit qu'il n'en apporte à la coalition".Letta travaille depuis des jours à une alliance aussi large que possible et explique maintenant : "J'affronte cette bataille politique avec l'esprit de ne pas mettre de veto et de trouver des solutions. Nous sommes prêts à discuter avec tout le monde, sans mettre de veto, et avec la générosité typique du plus grand parti de centre-gauche qui a l'ambition de devenir le premier parti d'Italie". L'objectif est rapidement expliqué : "Notre effort vise à gagner les élections et à donner au pays un gouvernement capable de poursuivre le discours mené jusqu'à présent par le gouvernement Draghi". “Nous discutons d'alliances mais le 10 août, l'exécutif national se réunira pour approuver le programme de la campagne électorale avec une liste ouverte Italia democratica e progressista et ensuite il y aura les candidatures. L'objectif est d'être de loin le premier parti parmi les jeunes électeurs, si tel est le cas, nous gagnerons les élections et gouvernerons le pays".
ARTICLE, Corriere della Sera, « Salvini lance un appel aux abstentionnistes. Et craint qu’on lui barre la route du Viminal » de Marco Cremonesi : « Matteo Salvini est remonté à bloc, les impôts et les retraites seront au cœur de sa campagne électorale. Mais il y a aussi une forte inquiétude au sein de la Ligue que Fratelli n'ait pas l'intention de laisser le Viminal à Salvini. Il préfère éviter tout contact avec les journalistes pour réserver ses propos à la fête de la ligue di Cervia, qui est le point culminant de l'été pour son parti depuis des années. Comme annoncé, il ne met pas les pieds sur le sable chaud de Papeete, la plage disco qui rappelle à tous la fin du gouvernement Ligue-M5S. De plus, le propriétaire de l'établissement, l'eurodéputé leghiste Massimo Casanova, a déclaré au Foglio : "C'est moi qui lui ai dit de ne pas venir pour éviter les problèmes et les attaques". Ainsi, il se rend à Bellaria pour admirer les évolutions des Frecce Tricolori, qui ont toujours été un fétiche de la droite "classique". Un sondage circule, qui fait du bien au cœur des leghistes. Non seulement il donne au parti 17,1% des intentions de vote, mais parmi les premiers ministres souhaités, on retrouve Giorgia Meloni première à 47,8%, mais Salvini suit à 47,1%, ce qui fait rêver certains leghistes qui remettent en cause l'accord selon lequel c’est celui qui aura le plus de voix qui prendra la tête du gouvernement. A 56 jours des élections, tous les espoirs sont permis.»
ANALYSE, Corriere della Sera, « Meloni pour Kiev, Salvini pour les 41 ans de cotisation. Dans les programmes, c’est la compétition entre les alliés », par Marco Cremonesi et Paola Di Caro : « Apparemment, le premier rendez-vous est plus facile, puisque la coalition est la même pour toutes les campagnes électorales, mais le travail des représentants des partis ne sera pas considéré comme acquis. Les représentants de FdI, de la igue, de FI, de Noi con l'Italia et de Coraggio Italia auront pour tâche de rédiger un programme synthétique d'une dizaine de points, qui rassemble ce qui unit et laisse de côté ce qui divise,. Avec deux contraintes inévitables toutefois, dictées par Giorgia Meloni : "Dans le programme commun, il doit y avoir une loyauté déclarée envers les alliances internationales, en particulier sur l'Ukraine, et les promesses impossibles à tenir ne doivent pas apparaître.“ Sur le premier point, l'objectif ne doit pas être impossible à atteindre. Forza Italia, avec ses leaders, de Tajani à Bernini, fait en effet savoir qu'ils seront ceux qui porteront haut le drapeau de l'atlantisme, de l'européanisme et aussi de la ligne dure envers la Russie. La Ligue se manifestera, dans les différents rendez-vous qui ponctueront le travail jusqu'à la livraison des programmes, la limite maximale étant le 14 août. Il est plus difficile de comprendre jusqu'où on peut aller - sans être trop général - sur les réformes, l'économie et la sécurité. Parce que les différences demeurent. FdI veut apparaître comme une force responsable et stabilisatrice, sans pour autant renoncer aux totems identitaires, comme le présidentialisme, mais aussi au travail indépendant et aux entreprises, envisagent une réforme majeure de la sécurité sociale qui maintiendrait le revenu de citoyenneté uniquement comme une subvention pour les personnes âgées et les familles avec enfants. En revanche, non au « quota 41 », réforme des retraites proposée par la Ligue, et certainement des mesures sévères sur l'immigration illégale, l'identité, la défense du made in Italy. Côté Ligue, on parle de "rétablissement des décrets de sécurité et la reprise complète de l'opération "Routes sûres"", tandis que sur le front de l'énergie, le mot d'ordre est "énergie nucléaire propre", ainsi que l'exploitation des gisements de gaz naturel existants et de nouveaux regazéifieurs. Enfin, l'autonomie différenciée des Régions est fondamentale. »
PREMIER PLAN, La Repubblica, S. Cappellini, « Au centre, entre Letta et Meloni : la stratégie de Calenda pour arracher des voix à la droite » : « Le leader démocrate veut polariser l’électorat avec un pacte entre progressistes mais le centriste Celenda veut désarticuler les pôles. Enrico Letta et Carlo Calenda se rencontreront aujourd'hui. Un face-à-face, peut-être décisif, sur la négociation la plus importante du centre-gauche, celle qui doit unir dans une coalition le Parti démocrate et la gauche modérée dont Calenda est le leader. Plus la date limite pour parvenir à un accord approche, plus l'optimisme quant à une conclusion positive diminue. En effet, il reste des obstacles politiques majeurs et la possibilité concrète qu'ils se traduisent par deux stratégies différentes : la polarisation choisie par Letta (« Soit le Parti démocrate, soit Meloni ») contre la désarticulation des pôles tentée par Calenda. D'un côté, l'idée de Letta de faire barrage à la droite avec un pacte entre les forces progressistes, de l'autre Calenda qui garde une ouverture pour un accord, mais reste convaincu que le succès de Meloni pourrait être contré par une large affirmation d'un front centriste autonome. La proposition de Calenda est la suivante : le Parti démocrate désignerait dans sa liste ouverte tous les candidats de circonscription à scrutin uninominal qui créeraient de l'embarras pour Calenda. Ce dernier s'engagerait à faire de même : « J'ai déjà dit à Carfagna et Gelmini qu'en cas d'accord avec le Parti démocrate, elles ne seront pas désignées sur des scrutins uninominaux. » De cette façon, les listes seraient liées sur le bulletin de vote mais sans l'obligation de converger vers des candidats communs que Calenda considère comme compliquant la discussion pour les deux partis. Il est très difficile pour Letta de le suivre sur cette voie. Le secrétaire démocrate devrait demander aux chefs des autres partis non seulement de renoncer à se présenter dans une circonscription, mais aussi de présenter leur propre liste. De plus, les doutes du côté démocrate sont également politiques : quelle crédibilité aurait une coalition qui commence par des vetos de ce type ? »
PREMIER PLAN, La Repubblica, M. Pucciarelli, « La chasse à la circonscription commence. Les candidats en lice pour une place sur la liste » : Le rêve de la plupart d'entre eux est de terminer aux premières places de la liste proportionnelle, celle établie par les secrétaires de parti. Sur ce plan, il n'y a pas de défi avec les adversaires des autres coalitions, c'est la performance finale et générale de sa propre formation qui compte. Cependant si les candidats finissent par se présenter dans la majorité, ils espèrent ne pas tomber dans la circonscription où leurs rivaux ont un avantage. L'Institut Cattaneo a estimé à 70% le nombre de circonscriptions où la coalition de centre-droit a un avantage, surtout avec le Parti démocrate et le Mouvement 5 Etoiles divisés : Varèse, Côme, Lecco, Pavie, Bergame, Belluno, Foggia, Brescia, Venise, Bénévent, Agrigente, Macerata, Savone, Frosinone, L'Aquila, Cuneo, Vibo Valentia et Pordenone, Trévise, Vicence, Sondrio, Crémone, Lodi, Latina, Monza, Brindisi, Campobasso, Vérone, Messine, Rieti. Au sein de la Ligue, Matteo Salvini a l'intention de faire revenir au Parlement ses fidèles, pour la plupart milanais ou au moins lombards : le vice-ministre Alessandro Morelli, le commissaire de l'ancienne Lega Nord Igor Iezzi, Fabrizio Cecchetti à la tête de la Ligue lombarde, le trésorier Giulio Centemero. L'actuel chef de groupe de Forza Italia à la Chambre des députés, Paolo Barelli, pourrait être destiné à Frosinone. Au Sénat, la candidature d'Antonio Tajani est dans la balance. Pour le Parti Démocrate, les différentes fédérations locales ont envoyé leurs vœux à la direction nationale. À Naples, les démocrates ont donné leur feu vert à une liste de 24 candidats, le nom fort pourrait être Dario Franceschini, récompensé pour son travail sur le site archéologique de Pompéi. Le secrétaire adjoint Peppe Provenzano est sur la liste du parti sicilien. Nicola Fratoianni, secrétaire de Sinistra Italiana (Alliance Gauche Verte), pourrait être candidat à Pise pour la coalition. Les anciens 5S Federico D'Incà et Davide Crippa seraient candidats en Vénétie et à Novara respectivement : des zones à risque de défaite pour le centre-gauche, mais néanmoins des opportunités pour les deux. Luigi Di Maio a démenti être candidat à Modène.é
PREMIER PLAN, La Repubblica, M. Pucciarelli, « Conte aux ex-membres du parti : « ne cassez pas nos jouets » » : « Qu’ils s’en aillent librement, en paix, pour chercher un nouveau poste. Mais qu’ils ne cassent pas nos jouets », écrit Giuseppe Conte sur les réseaux sociaux à propos de ceux qui ont quitté le Mouvement 5 Etoiles. Luigi di Maio présentera officiellement sa propre liste aujourd'hui, elle s'appellera « Impegno Civico ». La conviction du ministre est de pouvoir attirer l'électorat qui avait choisi le Mouvement 5 Etoiles en 2018, alors que des sondages annoncent que la moitié de ceux qui se reconnaissent encore dans le Mouvement 5 Etoiles étaient contre la chute du gouvernement. Pour la composition des listes il souhaite se concentrer sur des visages qui ne sont pas très connus du grand public mais qui le sont dans leurs territoires respectifs. En ce qui concerne les dossiers, L. Di Maio demandera aux autres partis de soutenir au maximum le gouvernement Draghi dans la bataille pour le plafonnement des prix du gaz en Europe. Sur le plan intérieur : les propositions seront axées sur les jeunes. Di Maio demande également la création d'une « commission d'enquête parlementaire chargée de vérifier les liens entre les dirigeants et les partis politiques italiens et les milieux politiques et financiers russes ». Quant au Mouvement 5 Etoiles, il a très vite retrouvé sa position anti-système. En outre, Conte et Grillo devront clarifier quelques aspects. Le premier est de savoir comment impliquer les membres inscrits dans la rédaction des listes, la seconde est de savoir s'il faut maintenir ou non certaines règles comme l’ancrage territorial du candidat, et enfin la question du symbole du parti. »
COMMENTAIRE, La Repubblica, E. Mauro, « Le sang de l'Europe et de la droite » : « A l'approche des élections, les sondages indiquent les intentions de vote, mais ne décèlent pas les inclinaisons et tendances de l'environnement social, la dérive culturelle et psychologique qui a lieu en Italie et en Europe. Cette dérive pèse sur les électeurs, peut-être plus que les actions de propagande menées par les différents partis. Les spécificités de la tragédie de Civitanova Marche, avec le meurtre d'Alika Ogorchukwu sur le trottoir devant les passants et leurs téléphones portables qui filment mais n'interviennent pas, ne nous permettent pas de faire une lecture généralisée sur l'Italie d'aujourd'hui. Mais il ne fait aucun doute que ce qui s'est passé constitue un signal d'alarme fort de l'irruption sur la scène italienne d'un phénomène ayant peu de précédents, et qui semblait appartenir à d'autres mondes : le citoyen qui redevient un individu, quittant les couvertures démocratiques de la coexistence civile dans laquelle il a grandi avec les autres et libérant ses instincts, faisant pour lui-même ce qu'il croit être la justice, selon son canon privé, le seul qui compte désormais. Le meurtrier est un homme blanc, le mort est un vendeur de rue noir, qui demandait quelques pièces aux personnes qu'il rencontrait dans la rue. Nous avons devant nous les deux stéréotypes, voire les prototypes du conflit social italien, annoncé, fomenté et amplifié par la politique de droite ces dernières années. Ces deux êtres en lutte sont l’exemple physique du schéma politique désincarné de la bataille contre l'immigration, « la peau et le sang », auxquels le Premier ministre hongrois Viktor Orbán a explicitement fait référence en affirmant que les peuples européens peuvent se mélanger entre eux, mais pas avec des peuples différents, « parce que nous ne voulons pas devenir une race mélangée ». »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
22:11 Publié dans Science | Lien permanent | Commentaires (0)
Campagne électorale en Italie.
Italie.
"Le 25 septembre, je vote Giorgia Meloni sans aucun doute."
"Matteo Salvini en Vénétie."
10:41 | Lien permanent | Commentaires (0)
30/07/2022
"Chacun veut venir aux Pays-Bas."
Pays-Bas. "Croissance de la population. Nous nous rapprochons des 18 millions de personnes et la fin n'est pas encore en vue, tandis que l'Europe se rétrécit. Chacun veut venir aux Pays-Bas. L'immigration est la cause principale de cette pression grandissante."
11:58 | Lien permanent | Commentaires (0)
"Nos gens d'abord."
Belgique. Flandre.
"Nos gens d'abord."
11:48 | Lien permanent | Commentaires (0)
Le rassemblement annuel de la Ligue à Pontida se tiendra le 18 septembre 2022.
Italie.
"Bienvenue à Pontida"
00:16 | Lien permanent | Commentaires (0)
29/07/2022
"Meloni vient au secours de Salvini pour l’affaire de l’ambassade russe."
Italie. Revue de presse.
Les révélations du quotidien la Stampa sur les contacts présumés entre l’ambassade russe et un conseiller du leader de la Ligue Matteo Salvini en amont de la crise du gouvernement Draghi font les gros titres de la presse italienne, ce matin. Le scoop du quotidien turinois s’invite ainsi dans le débat électoral, suscitant de vives réactions politiques, notamment auprès des partis de centre gauche ayant demandé au comité pour la sécurité de la République (COPASIR) d’en informer les Chambres : « La politique étrangère enflamme le débat politique » - L’affaire des contacts entre la Russie et la Ligue fait l'objet d'un débat politique. Meloni assure « nous sommes garants du soutien à Kiev » (Corriere della Sera), « Ombres russes, la Ligue doit dire la vérité » - L’émissaire de Salvini avait même tenté d’organiser un voyage à Pékin pour rencontrer le ministre des affaires étrangères. Le dirigeant de la Ligue qualifie ces soupçons d’ « infox » (La Stampa), « Meloni : nous sommes des partenaires fiables à l’étranger » - La dirigeante de Fratelli d’Italia rassure l’Europe et les Etats-Unis : notre exécutif sera atlantiste et aux côtés de l’Ukraine. Mais l’affaire russe secoue la Ligue (Il Messaggero), « Meloni vient au secours de Salvini pour l’affaire de l’ambassade russe » (Sole 24 Ore). L’augmentation des flux migratoires en Méditerranée fait en revanche la Une du quotidien La Repubblica « L’arme des migrants » - Un nombre inédit de migrants est en train de partir des ports libyens contrôlés par la brigade prorusse Wagner (La Repubblica).
Les JT couvrent essentiellement les révélations sur les contacts présumés entre l’ambassade russe et un représentant de la Ligue. S’en suivent les réactions des différents chefs de partis et démentis de Salvini, dans un contexte de campagne électorale. Après l’appel téléphonique de Joe Biden et Xi Jinping, Nancy Pelosi s’envole pour une mission en Asie sur fond de tension autour de Taiwan. Après les inondations, alertes météorologiques pour le Nord de l’Italie, 10 villes sont marquées rouges.
Sur Twitter, le hashtag #ElezioniPolitiche2022, en référence à la campagne électorale en vue des élections du 25 septembre, fait tendance.
PREMIER PLAN La Stampa, J. Iacobini, « Ligue, de Moscou à Pékin : les contacts de l'émissaire de Salvini avec l'ambassade à Rome, une mission pour rencontrer le ministre chinois des Affaires étrangères était également prévue » : « Les révélations, publiées hier par La Stampa, sur les contenus confidentiels des contacts qui ont eu lieu en mai dernier entre un émissaire de Matteo Salvini, Antonio Capuano, et les Russes à l'ambassade de Rome, ont déclenché une controverse politique. En effet, les Russes ont demandé au conseiller de Salvini si les ministres de la Lega étaient enclins à démissionner. Nous sommes à la fin du mois de mai, la chute de Draghi n'est à l'ordre du jour d'aucun agenda, et pourtant les Russes s'informent et posent des questions à ce sujet. La Stampa rapporte que l'émissaire de Salvini ne s'est pas limité aux contacts avec les Russes, mais a également tenté de servir d'intermédiaire avec les Chinois. En avril 2022, Capuano aurait rencontré le chef de la section politique de l'ambassade de Chine en Italie, Zhang Yanyu, « pour lui parler d'une mission prévue par le leader de la Ligue à Moscou du 3 au 7 mai, visant à rencontrer des hommes politiques, le Ministre des affaires étrangères et le Président russes ». Les Chinois apprennent donc l'éventuelle mission russe (initialement prévue début, non fin mai) d'un membre majeur du Gouvernement Draghi, alors que le Président du Conseil italien lui-même n'a pas encore été informé. Capuano « demande au diplomate chinois la possibilité d'organiser, avant son retour de Russie, une rencontre à Pékin avec le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi ». Il explique aux Chinois que l'intention de Salvini est de promouvoir la paix, et met en avant sa connaissance des dynamiques internes présumées au sein du gouvernement italien. Une série de contacts qui exposent le gouvernement italien à des États qui n'appartiennent pas à notre système traditionnel d'alliances européennes et atlantiques. »
ANALYSE, Il Corriere della Sera, M. Franco « L’atlantisme, point de divergence du centre-droit » : « Lorsque le gouvernement de Mario Draghi s'est effondré, l'idée qu'une triade pro-russe composée de Giuseppe Conte, Silvio Berlusconi et du leader de la Lega Nord a immédiatement commencé à circuler. Non pas qu’on ait sérieusement pensé à un complot ourdi au Kremlin et exécuté à Rome contre l'atlantiste Draghi : plus prosaïquement, la crise de l'exécutif représente une faveur objective pour le régime de Poutine, qui n'a rien fait pour le cacher. Le fait que La Stampa ait rapporté hier la tenue de réunions à l'ambassade de Russie à Rome, avec des émissaires léghistes, afin de sonder la possibilité d'une crise, s'inscrit dans cette veine. Mais ces révélations interviennent en pleine campagne électorale, au moment où le centre-droit donné favori tente de dissiper les doutes sur sa crédibilité internationale. En outre, le sous-secrétaire d’Etat en charge des services de renseignements, a démenti la véracité des propos et des sources de renseignement cités par La Stampa. Le résultat est un court-circuit inévitable, mais avec des indications intéressantes. La position de Giorgia Meloni est frappante. « Nous réaffirmons que nous serons les garants sans ambiguïté de la position de l'Italie et de son soutien absolu à la bataille héroïque du peuple ukrainien. Une Italie dirigée par FdI et le centre-droit sera fiable lors des sommets internationaux ». Cela semble être un signal adressé aux Etats-Unis et à l'OTAN, avant même l'Union européenne, avec laquelle les relations restent tendues. Il s’agit également d’un avertissement à la Ligue. Le chef de groupe du FdI à la Chambre, Francesco Lollobrigida, a soutenu qu'une clarification était nécessaire. C'est la confirmation d’un potentiel point faible du centre-droit : soupçonné de neutralisme larvé vis-à-vis de la Russie et de l’Occident, il pourrait être délégitimé. »
ARTICLE, Sole 24 Ore, E. Patta « Meloni « neutralise » Salvini et garantit un soutien absolu à l’Ukraine et à l’Otan » : « Giorgia Meloni ne perd pas son temps. Au lendemain du feu vert obtenu à sa candidature à la Présidence du Conseil lors de la longue réunion avec Silvio Berlusconi et Matteo Salvini, la dirigeante de Fratelli d'Italia a convoqué la direction nationale de son parti et s'est exprimée déjà en tant que chef de la coalition et possible chef de gouvernement. Il s’agit d’une tentative claire de rassurer les partenaires internationaux, et aussi d’un message indirect clair adressé à Salvini, qui s'est retrouvé dans la tempête sur les relations avec la Russie de V. Poutine. ‘’Les ombres russes sur la crise ? N’importe quoi", a déclaré le leader de la Ligue. Il a toutefois ajouté que "nous sommes pro-européens et atlantistes, mais cela ne signifie pas que nous ne voulons pas avoir de bonnes relations avec Poutine". C’est exactement cette ambiguïté que le Président du Conseil Mario Draghi a lui-même évoquée lors de son dernier discours au Sénat avec son J'accuse contre une partie de la majorité, c'est-à-dire la Ligue et les M5S. Meloni tient à se démarquer de ces ambiguïtés en rassurant les États-Unis et l'Europe sur l'axe atlantique. Bien sûr, il manque à la dirigeante du FdI des actions décisives : la prise de distance avec le fascisme et son attitude envers l'UE. Mais sur le front des finances publiques, un premier signal rassurant arrive à Bruxelles : "Nous avons besoin d'un gouvernement fort et crédible, avec un programme clair et défini" : en d'autres termes, il n’y aura pas de prévisions de dépenses financièrement insoutenables. »
PREMIER PLAN, La Repubblica, P. Berizzi, « Un visage, une race. Fratelli d’Italia et le pacte de fer avec les franquistes de Vox » : « Une ou deux fois par mois, en moyenne, Giorgia Meloni s'envole pour Madrid. Elle a des amitiés de longue date tant dans la capitale qu'à Barcelone. Certaines remontent à ses années de militantisme dans les organisations de jeunesse du Mouvement social italien, d'autres sont plus récentes. Depuis 2017-2018, les déplacements de Meloni en Espagne se sont intensifiés. Ce sont pour la plupart, des voyages politiques. Parce que Fratelli d’Italia et Vox sont « un visage, une race » (expression utilisée par les soldats italiens en Grèce en octobre 1940). En effet, ils sont alliés en Europe, membres du groupe des conservateurs et réformistes présidé par Meloni qui fonctionne sur l'axe Rome-Madrid-Varsovie. Avec deux différences. Premièrement : en Italie Fratelli d’Italia est donné premier parti dans les sondages, tandis que Vox lors des dernières élections générales espagnoles (2019, 15,09%) est devenu la troisième force du pays. Deuxièmement : certains députés de Vox viennent de l'armée. Ce sont les leaders, Meloni et Santiago Abascal, qui ont scellé l'alliance patriotique entre les deux mouvements. Jorge Buxadé, le leader de Vox au Parlement européen, est le plus proche de Meloni. Buxadé s'est présenté deux fois aux élections avec la Phalange espagnole dans les années 90, formation néofasciste qui conserve le nom du seul parti ayant existé pendant la dictature de Francisco Franco. En décembre 2021, Buxadé est l'invité du Fratelli d’Italia à son meeting annuel et déclare « Nous appelons à une alliance méditerranéenne qui s'oppose à cette Europe fédérale de bureaucrates qui croient que la politique est une feuille Excel ». Un autre nom clé sur la piste Rome-Madrid est celui de Macarena Olona. Député de Vox au parlement espagnol et candidat à la présidence dans la région d'Andalousie le 19 juin dernier. C'est elle qui a introduit Meloni dans le désormais célèbre discours musclé de Marbella contre les immigrants et le « lobby Lgbtq »
REMIER PLAN, La Repubblica, G. Foschini e F. Tonacci : « Borghi : « Moscou tente d'influencer les élections, l'indifférence des partis est surprenante » : « Le député Parti démocrate et membre du comité pour la sécurité de la République (COPASIR) déclare : « Je ne suis pas surpris que l'immigration soit utilisée comme un outil de campagne. Il n'est pas surprenant que la Russie de Poutine tente d'influencer les élections libres dans notre pays. Ce qui est en revanche surprenant, c'est la façon dont cela est reçu par certains partis comme si c’était quelque chose qui ne les concernait pas, comme si notre souveraineté et notre démocratie n'étaient pas en jeu. Le problème de l'ingérence étrangère dans les processus démocratiques est au cœur de la résolution adoptée par le Parlement européen le 9 mars. À cette occasion, les outils utilisés par les pays étrangers ont été décrits noir sur blanc. Cette campagne électorale compte tenu du calendrier serré, ce sera la première à être essentiellement numérique. Je m'attends donc à des tentatives très fortes d'influencer le vote. D'autre part, la désinformation est l'un des points cruciaux de la « doctrine Gerasimov », le manuel de la guerre hybride russe. Je demande aux organismes de régulation, je pense à l'Agcom, un effort extraordinaire de contrôle. Je demande aux réseaux sociaux de veiller à éviter les abus, pas à mettre en avant un parti politique plutôt qu'à un autre. Mais surtout, je demande à tous les partis un engagement : celui de se tenir à l'écart de toute instrumentalisation. L'Italie risque d'être prise en tenaille. Par son influence en Lybie Poutine a une influence sur l’Afrique et la situation en Italie. »
ARTICLE, La Repubblica, T. Ciriaco « Les appels téléphoniques entre Berlusconi et l’ambassadeur russe » : « ‘’J’ai parlé à l’Ambassadeur de Russie en Italie Razov. Il m’a expliqué leurs raisons, ce qu’a fait Zelensky. Il m’a raconté que c’est l’Ukraine qui a provoqué vingt mille victimes dans les zones qui sont disputées et que l’invasion était nécessaire car il y avait un risque que l’Ukraine attaque la Russie’’. Au-delà du contenu ahurissant, Silvio Berlusconi rend publique un aspect que l’on ignorait. Il l’a fait à l’occasion d’une série d’appels téléphoniques effectués mercredi dernier à ses parlementaires, pendant les heures où se consommait la crise de gouvernement. C’est là qu’il a laissé échapper à ses interlocuteurs cette révélation. Le dirigeant d’un des partis de la majorité (qui finira par ne pas voter la confiance au Président du Conseil), a ainsi pris contact avec l’ambassadeur russe en Italie, soit celui qui fêtera et lèvera un verre à la chute du gouvernement Draghi. Comme l’a montré l’affaire de Biot, [l’officier de la Marine italienne arrêté en 2021 pour espionnage et payé par des agents russes, ndt.], l’ambassade russe travaille depuis longtemps en tant que centrale du contrespionnage et pour influencer, en quelque sorte, sur les faits intérieurs de la politique italienne. »
COMMENTAIRE, La Repubblica, C. Bonini « Poutine à la campagne d’Italie » : « Un peu comme un canon pointé sur nos côtes, l’armée des migrants partis depuis les ports de la Cyrénaïque, contrôlés par la brigade Wagner, annonce l’arsenal de guerre hybride que Vladimir utilisera pour intoxiquer le temps qui nous sépare des élections du 25 septembre et orienter les nouveaux équilibres politiques de notre pays. Pour le Kremlin, il s’agit d’une occasion unique. Car jamais comme auparavant, l’agenda des promesses rassemblées par les trois droites italiennes qui se portent candidate à gouverner l’Italie, dépend des actions du Président de la Fédération russe. C’est une guerre hybride dont la Russie est spécialiste. Avec la chute de Draghi par la main de Conte, Salvini, Berlusconi et Meloni, Poutine a pu confirmer l’exactitude de son raisonnement : à long terme, face à une guerre qui se prolonge, l’Italie n’aurait pas pu résister longtemps. »
COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Folli, « Le « troisième pôle » qui tente Renzi » : « Au centre-gauche, le labyrinthe des alliances demeure. Le temps presse alors que de nouveaux éléments s'ajoutent au chapitre de la politique étrangère et des relations opaques avec la Russie. Ce sont des éléments qui affectent le centre-droit, mais qui ne favorisent pas nécessairement le centre-gauche. Les informations débordantes sur les liens entre Salvini et le cercle de Poutine décrivent un problème très sérieux pour la Ligue, mais elles font la part belle à Berlusconi en raison de son ancienne amitié avec Poutine et créent également un embarras pour Giorgia Meloni dont le choix atlantiste est clair, mais qui tôt ou tard sera appelée à expliquer son alliance avec la Ligue. Au centre-gauche, la politique étrangère, dans sa ligne de loyauté à l'UE et à l'OTAN, est ou devrait être un atout pour le Parti Démocrate. En outre, à propos de Moscou et Pékin, les ambiguïtés concernent Grillo et Conte, une cohérence substantielle sur les choix internationaux de Letta, Calenda, +Europa et Renzi lui-même. La politique étrangère pourrait en tout cas être le terrain d'entente pour la formation d’alliance. Si Calenda accepte l'accord avec le Parti Démocrate, les sondages seront confirmés ou au contraire ils commenceront à s'effriter, car l'électorat qui souhaite une alternative à Forza Italia se sentirait déçu par un choix qui inclurait Sinistra Italiana. D’autre part les efforts du centre-gauche se concentrent sur le Sénat : c'est là que la partie peut encore se jouer. Il s'ensuit que toutes les armes sont utiles pour construire le front fatidique contre la droite. Cependant, jusqu'à présent, Renzi reste sur ses positions : « Je ferai tout pour que Giorgia Meloni ne soit pas première ministre ». Une phrase sibylline qui pourrait signifier deux choses : j'accepte de rejoindre le bloc de Letta ; ou, à l'inverse, je construis mon propre « troisième pôle » en visant à atteindre au moins 5-6 % en soustrayant des voix aux modérés de centre-droit effrayés par la dérive de Meloni. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
23:56 | Lien permanent | Commentaires (0)
"Prête à relever l'Italie."
Italie.
"Prête à relever l'Italie. Élections législatives du 25 septembre 2022."
10:31 | Lien permanent | Commentaires (0)
28/07/2022
"Une course électorale au sein même de la coalition."
Italie. Revue de presse.
La campagne électorale et notamment les négociations entre les partis en vue de former les alliances, fait toujours les gros titres des médias italiens. C’est notamment la réunion d’hier entre les dirigeants des partis de centre droit qui est mise en avant, les trois leaders ayant trouvé un accord : le parti membre de la coalition de centre-droit en Italie qui obtiendra le plus de vote lors des élections législatives prévues à l'automne décidera de l'identité du chef de gouvernement si l'alliance remporte le scrutin. « Centre droit, l’accord a été trouvé » - Entente entre Meloni, Salvini et Berlusconi sur les sièges et sur le candidat au Palais Chigi (Corriere della Sera, Il Messaggero, Il Giornale). Le décret concernant les aides économiques aux ménages et aux entreprises est lui aussi cité en une et dans les pages intérieures : « Plus d’aides pour les travailleurs et les entreprises » - Le décret annoncé par Draghi à l’occasion de la réunion avec les syndicats (Corriere, Repubblica).
Les JT couvrent essentiellement la campagne électorale, la guerre en Ukraine, alors que la première cargaison de céréales à Odessa s'arrête, des attaques de missiles russes détruisent des infrastructures à Kiev. Les tensions entre les Etats-Unis et la Chine sur Taiwan liée à l’éventuelle visite de Nancy Pelosi à Taipei, sont aussi citées. Enfin, les intempéries dans le nord et la canicule au Sud où 10 régions sont encore en alerte rouge.
Sur Twitter, le hashtag #Poutine, en référence à une possible interférence russe fin mai, avant la chute du gouvernement Draghi, fait tendance.
ARTICLE, La Repubblica, V. Concetto « Meloni parvient à imposer sa ligne, celui qui aura plus de voix sera candidat à la présidence du Conseil » : « C’est finalement la ligne de G. Meloni qui s’impose, après quatre heures de réunion à la Chambre entre les leaders du centre droit : comme en 2018, chaque parti se présentera seul, avec son propre symbole, mais avec une liste unique pour l’étranger. Quant à la répartition des sièges, le bras-de-fer recommence en début de soirée. Berlusconi rejette la proposition de Meloni de les partager selon la cote de popularité actuelle des partis : s’il est attesté à 10%, il sait qu’il peut faire une campagne électorale pouvant augmenter le pourcentage de Forza Italia. Ce n’est qu’à 22h qu’on arrive à une entente : 98 collèges pour Fratelli d’Italia, 70 pour la Ligue et 42 à Forza Italia, UdC, 11 à Noi con l’Italia et Coraggio Italia. La note conjointe a été diffusée à 22h15. Meloni prépare déjà la liste de son équipe, l’idée étant de proposer des ministres qui soient présentables, un gouvernement avec des personnalités compétentes, ainsi que de construire un groupe de parlementaires très fidèles à son leadership. Entretemps, Enrico Letta a commenté sans hésitations ‘’c’est un moment important pour la politique italienne car Berlusconi et Salvini ont décidé de se rendre aux mains de Meloni’’. »
COMMENTAIRE, Corriere della Sera, M. Franco « Une course électorale au sein même de la coalition » : « Avec la réunion d'hier après-midi, le premier depuis des mois, la campagne électorale du centre-droit a démarré. Bien que l'on ait l'impression qu'elle a plutôt commencé au sein même du centre-droit. Les deux partis alliés du gouvernement de Mario Draghi, la Ligue et Forza Italia, semblent s'être fixé un objectif : remporter les élections du 25 septembre, tout en freinant et évitant une affirmation trop évidente de Giorgia Meloni. Finalement, un accord de principe a été trouvé sur le fondement invoqué par le chef de l'opposition de droite : le candidat à la Présidence du Conseil sera désigné par le parti ayant obtenu le plus de voix. Il a été décidé que chacun se présentera avec son propre symbole. Pour Salvini et Berlusconi, c'est un véritable revers qu'ils prétendent transformer en concorde. Mais en attendant, les négociations se poursuivent sur les sièges à attribuer à chacune des partis de centre-droit : c’est là un autre point sur lequel ils peuvent s'unir ou risquer de se disputer. Le fait qu'un accord n'ait pas encore été trouvé sur certains aspects confirme à quel point la dissolution des Chambres et le vote rapproché ont mis à l’évidence une impréparation générale des partis. Il est tout-à-fait normal que le PD et Calenda soulignent les risques de l'impact international d'un gouvernement dirigé par la dirigeante de droite. Tout comme quand ils soulignent l'héritage post-fasciste du FdI. Néanmoins, hier un message de « respect pour tout résultat électoral », à juste titre, est arrivé du Département d'Etat américain. La délégitimation la plus insidieuse de la candidature de Meloni est venue pourtant des berlusconiens et des leghistes. Indirectement, les camarades de parti de Meloni dénoncent ce comportement. En tout état de cause, ces prémisses multiplient les craintes que le centre droit parvienne à gouverner ensemble, dans un contexte économique et international très complexe. Il a été possible aussi de voir à quel point l’expérience de 17 mois avec le gouvernement Darghi ait creusé une faille au sein du centre droit. Il est aussi vrai que la confusion qui règne au centre gauche fait un vrai cadeau à la coalition des conservateurs. »
COULISSES, La Stampa, F. Olivo « Feu vert pour Meloni » : « Surtout pour les circonscriptions, la bataille a été rude. Meloni est arrivé prête. Les obstacles posés par Berlusconi l'ont raidie et elle a réitéré la position qu'elle avait exprimée à plusieurs reprises ces derniers jours : "Si les règles ne sont pas respectées, il ne sert à rien d'avancer ensemble". Cette déclaration implique une menace, notamment parce que, rappellent les dirigeants du FdI, la direction du parti se réunit aujourd'hui et a elle le pouvoir de prendre des décisions tranchées dans un sens ou dans l'autre : jusqu'à la possibilité de faire cavalier seul. Meloni contre Letta. Un scénario improbable, mais brandi lorsque le dialogue s'enlise. Salvini a contribué à l'élaboration de la déclaration finale en se rangeant, au moins sur ce point, du côté de la leader de Fratelli d'Italia. Cela a conduit à l'annonce commune, qui a laissé Meloni satisfaite et Berlusconi pas trop mécontent. Salvini a proposé de faire revenir Giovanni Toti dans la coalition. Les cinq circonscriptions de Ligurie peuvent être décisives, et le gouverneur, avec le groupe à la Chambre de Marco Marin et au Sénat de Gaetano Quagliariello, peut jouer un rôle important pour la majorité au Sénat. FdI est d'accord et Meloni a dit qu'elle était prête à ouvrir ses listes aux petits partis. Sur le partage des collèges uninominaux, le bras de fer a duré jusque dans la nuit. Le parti de Meloni n'a pas l'intention de céder sur ce point, notamment parce qu'il considère qu'il est risqué de "donner" des parlementaires à des alliés auxquels il ne fait fondamentalement pas confiance. »
PREMIER PLAN, La Repubblica, P. Berizzi, « Bannon et Visegrad, les amis de Meloni qui inquiètent l'UE » : « Bannon a fait l’éloge de Meloni en la qualifiant de « fasciste, néo-fasciste ». D’autre part Meloni entretient des liens étroits avec les premiers ministres polonais et tchèque, Mateusz Morawiecki et Petr Fiala, les dirigeants des deux pays du bloc de Visegrad. De Budapest à Marbella. Du selfie avec Orban à la scène de Vox en passant par Steve Bannon condamné pour outrage au Congrès et accueilli comme une star par les « patriotes » du meeting annuel de Fratelli d’Italia. Pour raconter les liens étrangers de Giorgia Meloni et son réseau de relations construit ces dernières années avec le monde de la droite souverainiste et radicale, il est utile de circonscrire un périmètre temporel. La fenêtre va de 2018 au 12 juin dernier (le jour du rassemblement de Vox à Marbella). Ainsi le 28 février 2018, Meloni se rend à Budapest pour une séance de photos avec Viktor Orbán. « Une réunion pour la défense des racines chrétiennes de l'Europe », a-t-elle tweeté. En outre, dans la propagande des « patriotes européens », le sang et le sol occupent une place centrale. Ce n'est pas un hasard si, il y a trois jours, évoquant la théorie du grand remplacement, Orbàn a déclaré : « Ne nous mélangeons pas aux autres races ». On peut établir un lien avec le racisme théorisé par un leader politique qui a été un point de référence dans la formation de Meloni : Giorgio Almirante. Meloni, pour préparer sa course à la Présidence du Conseil mais aussi pour dissiper le cliché d'une droite italienne pétrie d'anti-américanisme, a cultivé sa connexion américaine en réitérant ses positions atlantistes et son soutien à l'OTAN. Mais il est également vrai qu'il existe différentes sensibilités sur la question au sein de Fratelli d’Italia. Certains sont liés au « ni avec les États-Unis ni avec l'URSS » exprimé entre 1970 et 1982 par les néo-fascistes subversifs de Terza Posizione, considéré comme ADN de l’extrême-droite. »
PREMIER PLAN La Repubblica, A. di Maria, « Letta entame la campagne électorale : sur Renzi le Parti démocrate ne met pas de veto » : « ‘’Aujourd'hui, Berlusconi et Salvini ont décidé de se livrer définitivement aux mains de Meloni. Je crois que c'est un choix qui confirme ce que nous disons depuis le début de cette campagne électorale, à savoir que ce sera une confrontation, et un choix des Italiens, entre nous et Meloni. Berlusconi et Salvini ont choisi d'être les ailiers de Meloni. Le centre de la droite n'existe plus’’. Ensuite, Letta aborde la question du programme électoral, ainsi que les alliances, qui sont le grand le grand problème à ce. C’est là un problème à résoudre le plus rapidement possible. Et sur ce front, le nom de Matteo Renzi reste le plus évoqué et a été éclairci : ‘’Je l'ai déjà dit, nous n'opposons notre veto à personne’’. D’autre part il y a aussi le programme à réaliser. Un programme qui peut convaincre les Italiens de voter pour le centre-gauche : ‘’Nous utiliserons ces jours pour parler du programme, que nous présenterons le 10 août, et pour discuter avec les éventuels partis et mouvements avec lesquels nous ferons une alliance électorale. Notre projet politique s'appuiera sur les grands enjeux du pays, de l'environnement aux droits et, surtout, sur un agenda social permettant une augmentation des salaires, puis la lutte contre la précarité et le salaire minimum. Nous devons réussir à faire sortir les jeunes de chez eux à 25 ans, et non à 31 ans comme aujourd'hui. Ce sont les pierres angulaires. Le vote sera décidé dans la dernière semaine’’. »
ARTICLE « Les ombres russes derrière la crise du gouvernement Draghi » : « Selon les documents des services de renseignement que La Stampa a pu consulter, fin mai, Oleg Kostyukov, un important fonctionnaire de l'ambassade russe, a demandé à un émissaire du leader de la Lega Nord si ses ministres étaient "disposés à démissionner du gouvernement Draghi". Ainsi, il est fait état d'un intérêt factuel de Moscou pour la « déstabilisation » de l'Italie. Ces jours-là, Salvini et le M5S déclenchent l'offensive contre le Président du Conseil, respectivement, avec la campagne d'opinion et la résolution parlementaire appelant à un " non " à l'envoi d'armes en Ukraine. Les Russes estiment que le moment est venu de franchir le pas le plus sérieux : M. Kostuykov demande au conseiller de M. Salvini pour les relations internationales, Antonio Capuano si les léghistes veulent se retirer du gouvernement, ce qui reviendrait à le faire tomber. "Le diplomate, faisant allusion à l'éventuel intérêt russe à déstabiliser l'équilibre du gouvernement italien avec cette opération, aurait demandé si les ministres de la Lega avaient l'intention de démissionner du gouvernement". Tout cela se passe deux mois avant la chute du gouvernement Draghi, alors que tous les acteurs évoluent encore dans le domaine du possible, et commettent donc quelques imprudences. Nous ne savons pas ce qui s'est passé au cours du dernier mois et demi, si les intérêts russes dans les choix des ministres italiens sont réapparus. Certes, en les relisant sous cet angle, les mots prononcés par Draghi dans ce qui reste son dernier discours au Sénat font impression : "En politique étrangère, nous avons assisté à des tentatives pour affaiblir le soutien du gouvernement à l'Ukraine, pour affaiblir notre opposition au projet du président Poutine’’ »
ARTICLE, La Repubblica, F. Bulfon « Sous l’effet de la guerre, l’Italie augmentera ses dépenses militaires. »
ARTICLE, Il Sole 24 Ore, C. Dominelli « Cingolani : pas de réductions drastiques pour les entreprises » : « La réduction de l'approvisionnement en gaz de la Russie est compensée par de nouveaux approvisionnements en provenance d'Algérie et il n'est pas nécessaire de prendre des mesures drastiques pour freiner la demande du secteur industriel. Deuxièmement : en cas d'interruption complète du gaz russe au début de l'hiver, le stockage serait suffisant jusqu'en février - aujourd'hui à 71,7% en ligne avec l'objectif de 90% en octobre - puis, en mars, « il y aurait un petit déficit compensable et en avril la consommation baisserait ». Au lendemain de l'accord conclu en Europe sur le plan de réduction de la consommation, le ministre de la Transition écologique, Roberto Cingolani, précise les répercussions de la stratégie européenne pour la péninsule et envoie un message rassurant aux entreprises. Cingolani égrène ainsi les contre-mesures pour assurer les 7% d'économies demandées par Bruxelles (4 milliards de mètres cubes jusqu'en mars). Ils proviendront d'un mix composé d'une augmentation des énergies renouvelables offshore et onshore (avec le développement d'environ 8 gigawatts par an à partir de 2023, pour 2,5 milliards de mètres cubes par an de consommation de gaz en moins), de la réduction de la demande, du développement du biométhane avec un potentiel d'environ 2,5 milliards de mètres cubes d'ici 2026 (augmentation progressive à partir de 2022), et enfin, une augmentation de la production thermoélectrique issue du charbon et du pétrole avec une économie de 2 milliards de mètres cubes de gaz par an. Un ensemble de mesures qui devraient permettre de digérer sans trop d'angoisse l'effort demandé par l'Europe et qui, ajoutées aux nouveaux approvisionnements, permettront à l'Italie, selon Cingolani, d'être, "dans la seconde moitié de 2024, totalement indépendante du gaz russe". Quant au plafond européen au prix du gaz : il s'agit d'une "étape indispensable" pour faire baisser les prix en cette période d'économie de guerre et non de marché." »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
22:02 | Lien permanent | Commentaires (0)
27/07/2022
Italie : le centre-droit a conclu un accord : le parti qui obtiendra le plus de voix décidera qui sera le Premier ministre.
Italie. Le centre-droit a conclu un accord : le parti qui obtiendra le plus de voix décidera qui sera le Premier ministre.
Silvio Berlusconi, Matteo Salvini, Giorgia Meloni
23:48 | Lien permanent | Commentaires (0)
"Europe, dette et monnaie unique, comment sera l'Italie avec Giorgia Meloni ?"
Italie. Revue de presse.
La rencontre entre les leaders de la coalition de centre-droit prévue aujourd’hui à la Chambre des députés est largement citée en une des quotidiens. La réunion doit notamment permettre un accord sur la méthode pour désigner le candidat à la Présidence du Conseil des ministres italien et sur la répartition des collèges électoraux en vue des élections qui se tiendront le 25 septembre. « Les leaders se défient mutuellement - aujourd’hui se tiendra la réunion décisive du centre-droit. Letta déclare ´’je serai le coureur de tête du Parti démocrate’’ » (Corriere della Sera), « Des alliés très féroces. La réunion du centre-droit est prévue aujourd’hui, Salvini et Berlusconi tente de freiner la course de Meloni, elle fait peur aux modérés. » (La Repubblica), « Les partis ne savent pas quel Président du Conseil choisir. Aujourd’hui se tiendra la réunion du centre-droit qui se dispute autour de Meloni. C’est le chaos aussi à gauche, Enrico Letta déclare ‘’s’il y a besoin, je suis disponible’’» (La Stampa).
Le plan européen de régulation de la consommation de gaz sur lesquels se sont mis d’accord hier les ministres UE de l’énergie figure également en Une de la presse. « Énergie, l’accord pour limiter la consommation. Gaz, le plan européen prévoit ‘une réduction de 7% pour l’Italie’ » (Corriere della Sera), « Un accord européen est trouvé sur le gaz, mais les prix s’envolent et atteignent des sommets historiques » (La Repubblica), « L’Europe introduit des réductions de la consommation de gaz » (La Stampa).
Le Sole 24 Ore titre sur le risque de récession pour l’Italie mis en avant par le FMI, également cité en une des principaux quotidiens.
Sur Twitter, le hashtag #ElezioniPolitiche2022, en référence à la campagne électorale pour les élections politiques du 25 septembre, domine.
ARTICLE, Corriere della Sera, M.T. Meli « La stratégie d’Enrico Letta » : « Il l’avait dit ces derniers jours et il l’a rappelé lors de la réunion de direction du PD : ‘’nous devrons être concrets : les alliances que nous signerons seront uniquement des alliances électorales : le système de scrutin en vigueur n’oblige pas la création de coalitions sous un même symbole mais prévoit exclusivement des alliances techniques. Il y a donc des alliances que nous sommes contraints de faire en raison de cette loi électorale. Le PD se présentera comme le parti de référence de la coalition en conservant ses couleurs vives tel un tableau de Van Gogh’’. Les démocrates votent tous ensemble la motion. Pourtant, certains soulèvent des objections. Goffredo Bettini invite par exemple à bien s’assurer des points de convergence avec Calenda et Peppe Provenzano invite à ne pas chercher à tout prix une coalition la plus vaste possible, qui pourrait favoriser Meloni. Matteo Orfini, attire quant à lui l’attention sur la main tendue aux anciens membres de Forza Italia : ‘’attention, si nous voulons réformer l’école, peut-on inclure quelqu’un comme Maria Stella Gelmini à l’origine d’une réforme désastreuse ?’’ Letta se veut rassurant : les listes du PD seront élargies aux personnalités de la société civile afin de tenter de remporter certains collèges électoraux difficiles mais stratégiques. Il veut mettre en place une sorte de « pacte républicain » et explique ‘’si nous ne faisons pas d’erreurs, nous aurons une chance de l’emporter’’. Letta a rencontré ces jours-ci Carlo Calenda (Azione) pour lui suggérer de ‘’d’inclure Renzi et les siens à sa liste’’, lui ayant ‘’suffisamment de difficulté à faire accepter à une partie de notre électorat le fait de ne pas nous présenter avec le M5S’’. Hier, Letta a rencontré Luigi Di Maio (Insieme per il Futuro) – avec en visioconférence le maire de Milan, Beppe Sala– pour lui dire ‘’c’est à toi de présenter une liste avec les anciens du M5S, mais aussi avec des personnalités de la société civile, comme Pizzarotti’’. »
ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Giuseppe Conte, président du Mouvement 5 Etoiles « Le Mouvement ne fermera pas sa porte à ceux qui partagent nos idéaux » : « ‘’Le PD a inséré une norme sur l’incinérateur de Rome dans le décret d’aides aux ménages et aux entreprises et cela représentait une provocation inacceptable pour le M5S. Pendant la crise, le Mouvement a demandé au Président du Conseil des réponses concrètes face aux urgences du pays : la droite n’a fait que demander des sièges pour elle et Draghi a tourné le dos au M5S avec le silence complice du PD. Le Mouvement se représente aujourd’hui comme un troisième pôle, alternatif à celui des droites et à celui de l’agenda Draghi, avec un programme juste, basé sur la justice sociale. Un troisième pôle qui est ouvert à la société civile et à tous ceux qui croient dans la Constitution et à la vraie transition écologique. Notre programme est voué à la réduction des inégalités sociales. Le modèle est celui de ce que nous avons fait pendant ces années : le bonus pour la revalorisation énergétique des maisons, un PIB à hauteur de 6,6%, la lutte contre la corruption et les mesures de lutte contre l’appauvrissement de la population en élargissant les tutelles aux PME, aux professions libérales et aux jeunes. Il s’agit d’un agenda progressiste qui vise à améliorer l’inclusion sociale et à mener une vraie transition écologique. »
PREMIER PLAN, La Stampa, V. De Romanis, « Europe, dette et monnaie unique, comment sera l'Italie avec Giorgia Meloni ? » : « Nous dépendons plus que quiconque des fonds européens, renforcer notre souveraineté sera difficile. Meloni veut une intégration fiscale, mais ce n'est pas à l'ordre du jour à Bruxelles. Dans les mois à venir, les institutions européennes continueront à jouer un rôle majeur. Tant pour le soutien des États en difficulté que pour les évolutions possibles en termes de renforcement de l'Union. Le renforcement de l'Union passe par l'aboutissement de l'union bancaire comme par la réforme du Pacte de Stabilité et de Croissance. En peu de temps, la dirigeante de Fratelli d'Italia a radicalement revu sa façon de penser. Il y a cinq ans, le 31 janvier 2018, Meloni expliquait à la télévision que « l'euro est une mauvaise monnaie ». Trois ans plus tard, en 2021, elle déclarait sur la même chaîne qu'elle n'avait plus l'intention de quitter l'euro mais qu'il fallait des « mécanismes de compensation » par la « dette européenne ». Cependant, ce raisonnement à deux points faibles. Meloni estime que l'Italie a été pénalisée par l'euro. Or on peut se demander si les faiblesses de l’Italie ne sont pas imputables à l'inaction des exécutifs qui se sont succédé ces dernières années et auxquels Meloni a participé. La conséquence de l'absence de réformes et de la faiblesse des investissements a été la création d'un système économique non compétitif. La deuxième erreur concerne la solution : selon Meloni, les États doivent recevoir une compensation à travers une dette européenne pouvant être utilisée pour financer les investissements. Ce schéma suppose que des progrès soient réalisés en termes d'intégration fiscale. Cependant, ce n'est pas l'Europe qu'elle a en tête quand elle parle d’intégration fiscale. Selon Meloni, Bruxelles devrait s'occuper des « grandes questions politiques », laissant « les questions bureaucratiques et financières à la souveraineté des États ». De plus, avec le plan Next Generationn EU, l'Europe a décidé d'aller dans la direction opposée. En cas de victoire, Meloni devra convaincre les autres dirigeants, notamment les créanciers, de faire marche arrière. Ce n'est pas une tâche facile. »
SONDAGES, Corriere della Sera, de R. Benedetto, « Fratelli d’Italia devance le Parti démocrate et à lui seul il a plus de points que les alliés réunis » : « Les derniers sondages de Dire-Tecnè, SWG pour La7 et Quorum/YouTrend pour Sky Tg24 donnent bien le centre-droit pour favori, entre 44,5% et 48,6% d’intentions de vote. Mais ce qui semble compter le plus actuellement c’est la compétition qui a cours au sein des coalitions. En 2018, les collèges uninominaux avaient été répartis justement sur la base des sondages entre les trois partis de la coalition de centre-droit. Or Fratelli d’Italia, le parti de Giorgia Meloni, est désormais en tête de toutes les prévisions et, d’après la plupart des sondages, recueillerait davantage de voix que ses deux alliés réunis. Donc, si ces résultats devaient à nouveau être le critère pour la répartition, Giorgia Meloni pourrait revendiquer au moins la moitié des collèges. La leader est talonnée à gauche par le PD d’Enrico Letta qui se situe entre 22,5% et 23,2%. Il sera la clef de voûte du camp adverse, mais avec quels alliés ? En laissant de côté le Mouvement 5 Etoiles qui, du reste, continue à reculer, le principal interlocuteur serait Calenda pour Azione/+Europa qui pourrait apporter entre 4,8 et 6% d’adhésion (ou alors être gênant). Matteo Renzi, qui devrait courir seul, rassemblerait entre 1,8% et 2,9%, juste en-dessous du seuil minimum pour entrer au Parlement. Ces sondages ont été réalisés pendant la crise de gouvernement ou juste après. A voir le contrecoup que pourraient subir les partis tenus responsables de la chute du gouvernement mais la période estivale pourrait jouer et les citoyens être plus ‘’distraits’’. »
PREMIER PLAN, La Repubblica, de M. Pucciarelli, « Les collèges sont aux mains de la droite, la digue formée par le centre-gauche se jouera surtout dans les fiefs historiques » : « Le Parti démocrate et le centre-gauche ne sont pas favoris mais peuvent compter sur leurs fiefs traditionnels que sont les grandes villes (Rome, Milan, Turin, Gênes, Bologne, Florence et Naples) et une partie de l’ancienne ‘’zone rouge’’, à savoir l’Emilie-Romagne et la Toscane. Néanmoins, la fin de l’alliance avec le M5S pourrait permettre au centre-droit de l’emporter dans environs 70% des collèges uninominaux à la Chambre et au Sénat. Le centre-droit est pour l’instant crédité par les sondages de 46% des intentions de vote (contre 50% aux dernières européennes) et 36% pour le centre-gauche (contre 30% aux européennes). A noter que le M5S est crédité d’11% d’intentions de vote. Avec l’actuelle loi électorale, la coalition de droite pourrait toutefois obtenir jusqu’à 60% des sièges. Sans Conte, les démocrates et leurs alliés obtiendraient 42 sièges sur 147 à la Chambre et 18 sur 74 au Sénat. D’après les différents pronostics et scénarios, seul le champ ‘’extralarge’’ imaginé par Letta avant la rupture avec Conte, allant d’Azione au M5S, serait en mesure d’entraver la naissance d’un gouvernement de centre-droit. Autrement, que le PD se limite à des alliés de gauche ou élargisse son entente au centre, le centre-droit devrait bien obtenir la majorité absolue à la Chambre comme au Sénat. Quant à l’électorat 5 Etoiles, l’institut de sondages Izi estime que 42% continuerait à soutenir le M5S alors que 14% serait indécis, 12% pourrait se tourner vers le PD et 11% vers Fratelli d’Italia. »
PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de M. Galluzzo, « Mario Draghi prévoit que ‘’l’automne sera compliqué’’, il faut un effort général” » : « ‘’Nous ne pouvons pas nous arrêter maintenant, ne croyez pas que les affaires courantes d’un gouvernement dans une telle situation économique et sociale puissent être prises à la légère : nous percevons les signes d’un ralentissement de l’économie, à l’automne la situation pourrait devenir ‘’compliquée’’. Personne, malgré la période électorale, ne peut se permettre une quelconque de relâcher son attention.’’ Ce sont les propos tenus hier par Mario Draghi à certains ministres et partenaires sociaux. Il ne s’agit pas d’être alarmiste, le raisonnement est basé sur des données tangibles et l’inflation pourrait bien empirer. La seule nouvelle rassurante vient des comptes des finances publiques qui sont positifs et ce surplus a permis d’annoncer un nouveau décret d’Aides aux ménages et aux entreprises à hauteur de 14 milliards d’euros, se concentrant sur les prix des carburants et du gaz, sans écart budgétaire. Personne n’est en mesure de savoir quand l’Italie aura un nouveau gouvernement avec les pleins pouvoirs, on a vu avec Gentiloni que cela pourrait prendre plusieurs mois, et ce dans une situation complexe. Ce décret d’aides sera peut-être la dernière grosse mesure de Draghi, mais tout le reste des activités pourra bénéficier de la même attention qu’auparavant. Le Président du Conseil a répété l’intention d’impliquer toutes les forces possibles en cette phase de crise. Après avoir réuni hier un conseil des ministres, il rencontrera aujourd’hui les représentants syndicaux, d’abord des salariés puis du patronat. Hier le Financial Times exprimait son inquiétude quant à la réalisation du Plan de Relance, déclarant que ‘’suite à la sortie du gouvernement de Mario Draghi, les financements [européens] sont en jeu’’. A la mi-août, l’activité de l’exécutif sera quoiqu’il en soit suspendue pour une dizaine de jours. »
ENTRETIEN, La Stampa, de Julianne Smith, ambassadrice des Etats-Unis auprès de l’OTAN « Les Italiens feront leur choix mais l’appartenance à l’OTAN n’est pas remise en cause » : « ‘’Malgré l’inflation, la crise économique, les risques d’instabilité et l’insécurité alimentaire, les Etats-Unis s’attendent à ce que leurs alliés respectent les engagements pris lors du sommet de Madrid. Nous restons aux côtés de l’Ukraine et nous travaillons pour la protection du front oriental européen. Concernant la politique italienne, je ne peux faire de commentaires, laissons les Italiens décider de leur sort. Je peux juste dire que jusque-là nous avons eu une collaboration très étroite et efficace avec l’Italie sur le front économique, humanitaire, de l’assistance au peuple ukrainien et dans la gestion des flux migratoires. J’espère que cette relation puisse continuer ainsi.’’ »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
22:53 | Lien permanent | Commentaires (0)
Frères d'Italie donné à 25 % et la Ligue à 12,4 %.
Italie.
Frères d'Italie : patriotes
Parti Démocrate : centre-gauche
Ligue : patriotes
M5S : anti-système
Forza Italia : conservateurs
Azione + Europa : libéraux
01:10 | Lien permanent | Commentaires (0)
L'AUR donnée à 12 %.
Roumanie. Un sondage CURS donne les nationaux-conservateurs de l’AUR en troisième position à 12 %.
00:57 | Lien permanent | Commentaires (0)
Giorgia Meloni rencontre le représentant de Taiwan en Italie.
Italie.
Giorgia Meloni et l'ambassadeur de Taiwan en Italie Andrea Sing-Ying Lee
00:45 | Lien permanent | Commentaires (0)
26/07/2022
"Meloni prévient les alliés. La leader de Fratelli d’Italia demande un accord sur le candidat à la Présidence du Conseil, autrement, c’est inutile de se présenter ensemble."
Italie. Revue de presse.
Les déclarations de la dirigeante de Fratelli d’Italia Giorgia Meloni et son « avertissement » aux alliés de centre-droit font la Une de plusieurs quotidiens. Meloni demande à choisir dès maintenant le candidat de la coalition à la Présidence du Conseil italien en vue des élections politiques qui se tiendront le 25 septembre prochain, sans quoi elle pourrait remettre en cause l’alliance avec la Ligue et Forza Italia. « Meloni prévient les alliés. La leader de Fratelli d’Italia demande un accord sur le candidat à la Présidence du Conseil autrement c’est inutile de se présenter ensemble » (Corriere della Sera), « Le diktat. Meloni dicte ses conditions aux alliés : sans accord sur le Président du Conseil, ça ne sert à rien de se présenter ensemble » (La Repubblica), « Meloni déclare : Pas d’alliance sans accord sur le Président du Conseil » (Il Messaggero).
La Stampa titre sur le recule dans les sondages des chefs du Mouvement 5 Étoiles et de la Ligue suite à la chute du gouvernement Draghi : « Giuseppe Conte et Matteo Salvini payent le draghicide ».
L’annonce de Gazprom sur de nouvelles réductions des livraisons de gaz est également citée en Une de la plupart des quotidiens. « Gazprom réduit le flux de gaz, les prix s’envolent - L’UE négocie pour réglementer la consommation » (Corriere della Sera), « Gazprom poursuit la guerre du gaz, l’Europe prépare son plan d’austérité » (La Stampa), « Moscou coupe à nouveau le gaz, l’UE va vers le rationnement » (Il Messaggero), « Gaz, Poutine ferme une nouvelle fois les robinets à l’Europe : réduction des livraisons de 20% » (Sole 24 Ore).
Enfin, les arrivées de migrants en Sicile ces derniers jours sont mentionnées en Une de La Repubblica pour le deuxième jour consécutif « Sur Lampedusa, la grande fuite depuis la Tunisie ».
Sur Twitter, les hashtags #Meloni et #Calenda, en référence au débat politique en cours en vue des élections anticipées, dominent.
PREMIER PLAN, La Repubblica, de C. Vecchio, « Meloni lance son diktat à Salvini et Berlusconi, ‘’il faut un accord sur le candidat à la Présidence du Conseil, sinon il n’y a pas d’alliance’’ » : « ‘’Si nous ne parvenions pas à nous mettre d’accord sur la question du candidat de centre-droit à la Présidence du Conseil, cela n’aurait pas de sens que nous nous présentions ensemble’’ a déclaré Giorgia Meloni hier soir sur un plateau de la télévision berlusconienne. Ses déclarations arrivent notamment suite aux rumeurs selon lesquelles le PPE lui préférerait Antonio Tajani (Forza Italia) et à l’article du New York Times sur la nostalgie d’une partie de Fratelli d’Italia pour le fascisme. Elle demande à ce que les règles habituelles continuent à être appliquées ne ‘’comprenant pas pourquoi on devrait les changer aujourd’hui’’. Matteo Salvini, dont le parti est donné dix points derrière celui de Meloni par les sondages, semble s’être résigné à être ministre de l’Intérieur dans le gouvernement des droites. Il s’aligne donc avec son alliée : ‘’celui qui remportera ne serait-ce qu’une voix de plus que les autres désignera le candidat de la coalition’’. Le chef de la Ligue se rendra à Lampedusa les 4 et 5 août. Demain, les leaders du centre-droit (Meloni, Salvini, Berlusconi, Tajani, Lupi et Cesa) se rassembleront à la Chambre pour discuter de ces questions. Une des autres possibilités, qui plairait à Berlusconi, serait que les élus des trois partis désignent le candidat Président du Conseil. Giorgia Meloni n’est pas d’accord et s’appuie notamment sur un précédent de 2018, lorsque le centre-droit alla demander à la Présidence de la République que le mandat soit confié à Salvini car la Ligue avait remporté davantage de voix. Giorgia Meloni prévoit une campagne ‘’très violente’’ contre le centre-gauche mais précise ‘’nous ne nous laisserons pas intimider’’. Pendant ce temps, la fuite de Forza Italia se poursuit, après les ministres Gelmini et Brunetta, les sénateurs Cangini et Caon, les députés Baroni et Versace annoncent leur départ [de même que la ministre Mara Carfagna]. Ils disent ne pas avoir adhéré au choix de ne pas voter la confiance et ne pas pouvoir accepter la dérive souverainiste du parti. L’hémorragie ne semble pas terminée. Le maire de Venise, Luigi Brugnaro, déclare que son parti Coraggio Italia pourrait se joindre au centre-droit ‘’s’ils le souhaitent’’, alors que Clemente Mastella fait de l’œil à Enrico Letta pour courir avec le centre-gauche vantant ses 9% en Campanie. »
COMMENTAIRE, La Stampa, B. Emmott « Le problème de Meloni, ce n’est pas le fascisme mais une politique économique anti-européenne » : « Le vrai grand mystère de l'alliance de droite reste l'économie, et c'est ce qui inquiète les investisseurs internationaux et la Commission européenne. Pendant de nombreuses années, j'ai essayé de discerner une pensée économique cohérente au sein de la Ligue, sans y parvenir. Maintenant, j'ai le même problème avec Fratelli d'Italia. Nous pourrions compter sur une forme de modération, de sobriété et de sérieux de la part d'individus comme Giancarlo Giorgetti, mais ce dernier est sans cesse contredit par les forces anti-euro et surtout par ceux qui voudraient défendre les intérêts des différents groupes en concurrence. Avec le Plan national de relance qui n’est pour l’instant réalisé qu’à moitié, personne ne pense sérieusement que le gouvernement Meloni mettrait en péril un tel montant de fonds européens. Le système de contrôle de ces fonds, mis en place par le gouvernement Draghi, semble solide. La question est de savoir si un gouvernement Meloni mettrait tout cela en danger simplement par manque de cohérence économique. Nous avons vu que la loi sur la concurrence du gouvernement Draghi, exigée par la Commission européenne, a été manipulée et déformée par une droite désireuse de protéger certains petits groupes d'intérêt. La politique de concurrence sera le champ de bataille le plus évident entre l’éventuel futur gouvernement de droite et la Commission européenne. Le budget, la dette publique ou les règles du marché pourraient également être des points de tensions, en fonction des velléités des responsables politiques. Si j'étais italien et que je suivais la campagne électorale, je me demanderais ‘’est-ce que je veux vraiment du conservatisme social proposé par le centre-droit ?’’. Quant à Meloni je l’interrogerais sur la politique économique de son gouvernement, la vraie, celle qui va au-delà des abstractions habituelles du "souverainisme" et du "nationalisme". Qui fera partie de son équipe économique ? En période d'inflation et de crise énergétique, et alors qu'un gigantesque programme d'investissement public financé par l'UE est en cours, il serait tout à fait légitime d'attendre des réponses sérieuses et argumentées. »
ENTRETIEN, La Stampa, d’A. Tajani, vice-président de Forza Italia, « Ne confions pas les commandes maintenant à une seule femme, le risque est de faire passer le programme au second plan » : « Il n'est pas nécessaire de trancher maintenant sur le leadership du centre-droit, les dirigeants trouveront une règle. Nous devons attendre les élections. La loi électorale n’impose pas de ne présenter qu’un seul candidat et, lors des autres élections, il n'y avait pas de candidat unique. Chaque parti a le sien. L'important est d'avoir un programme. Se focaliser sur ce débat comporte un risque : celui d'éclipser les programmes et de faire le jeu de la gauche qui veut nous diviser. Plus que le leadership, l'important est d'avoir une classe dirigeante sérieuse et expérimentée capable de gouverner le pays. Nous avons besoin d'une équipe, pas d'un seul homme ou d'une seule femme aux commandes. La politique étrangère d'un grand pays ne change pas, nous sommes dans l'OTAN et nous avons une relation avec les États-Unis qui nous sert de point de référence. [Au sujet de la réticence de la Ligue d’envoyer des armes en Ukraine et de son scepticisme quant à l’entrée de la Suède et de la Finlande dans l’OTAN, ndt] Ce sont des positions de parti. Au gouvernement, c'est différent. En tous cas, personne n'est contre l'OTAN. Nous avons voté au Parlement européen, Berlusconi compris, des mesures très dures contre la Russie. Le programme commun du centre-droit cherchera à réduire la pression fiscale, revoir le revenu de citoyenneté, les retraites, la sécurité et à aider les plus faibles. Nous insisterons beaucoup sur le pouvoir d'achat des travailleurs, des retraités et des femmes au foyer. [Au sujet d’une éventuelle candidature au poste de Président du Conseil, soutenue par le PPE, ndt] Je ne sais rien de tout cela. Je ne suis pas candidat à quoi que ce soit. »
ARTICLE, Corriere della Sera, A. Arachi « Calenda s’ouvre aux propositions d’Enrico Letta, mais il faut que Draghi revienne au Palais Chigi » : « La conférence de presse a été organisée au siège de la Stampa Estera (la presse étrangère) par Carlo Calenda avec Emma Bonino de +Europa. Calenda explique ‘’tous les correspondants m’appellent pour savoir ce qui se passe en Italie’’. Eux tentent d’expliquer le contexte par le biais d’un ‘’pacte républicain’’ basé sur 14 points de programme qui servira de base pour définir les alliances. Tout d’abord, il y a celle avec le PD. Pour Emma Bonino il s’agit d’un objectif « fortement souhaité ». Calenda aussi a fait des ouvertures ‘’nous apprécions Letta, c’est une personne sérieuse’’, mais il y a un point sur lequel il n’est pas disposé à négocier : Mario Draghi. En répondant à un journaliste sur l’hypothèse de la candidature d’E. Letta au Palais Chigi, il précise ‘’faire pression sur ce point risque de mettre fin aux pourparlers ; il y a une seule personne qu’il faut garder comme président du Conseil : c’est Mario Draghi’’. Sur ce point, le PD diffuse un communiqué ‘’nous ne sommes pas comme la droite qui se divise sur le Palais Chigi avant même de préparer les listes : la construction de la coalition est prioritaire’’. Dans la soirée, Calenda rencontre Matteo Renzi. Ce dernier dira ‘’il est clair que nous nous retrouvons sur plusieurs points… il faudra voir ce que Calenda décidera de faire’’. Calenda et Bonino ont ensuite présenté les points du programme : le salaire minimum, la migration, les droits et les thématiques énergétiques. Les deux leaders ont notamment exprimé leur avis favorable sur le nucléaire. Ils ont aussi évoqué le revenu de citoyenneté, qu’il ‘’faut modifier’’, comme si le débat sur l’incinérateur n’était pas suffisant pour faire barrage au M5S. Interrogé par les journalistes au sujet du dirigeant de Insieme per il Futuro, Calenda répond avec mépris ‘’Di Maio ? Je ne sais pas de qui on parle…’’. Or ce dernier, aux micros de La7, tente de tendre la main ‘’les coalitions seront présentées d’ici le 14 août, et il y aura un débat dans les semaines qui suivent : les coalitions sont nécessaires pour contrer les extrémismes. Rester ensemble avec ceux qui ont tenté de sauver le gouvernement d’unité nationale est une valeur’’. Aucun véto enfin à l’égard des Vert d’A. Bonelli et de Sinistra Italiana de N. Fratoianni. »
SONDAGES, La Stampa, d’A. Ghisleri, source Euromedia research, « Pour six Italiens du dix, Conte et Salvini sont coupables de la crise de gouvernement » : « Les derniers sondages reflètent la perception à chaud des électeurs. Suite à la chute du gouvernement Draghi la semaine dernière, les électeurs pénalisent le Mouvement 5 Etoiles (-1,5 points) et la Ligue (-0,6 points) dans leurs intentions de vote. Ils sont tenus pour responsables de la crise et en payent le prix. 61,8% des interrogés déclare ne pas se satisfaire de la fin du gouvernement Draghi et c’est plus particulièrement le cas de 63,2% des électeurs de Forza Italia et de 51,1% de ceux de la Ligue. En revanche, Fratelli d’Italia et le Parti démocrate s’envolent, FDI passant à 23,5% (1,5 points) et le PD à 22,8% (+1 point). 64% affirment qu’ils tiendront compte des événements ayant abouti aux élections anticipées lorsqu’ils se rendront aux urnes. L’abstention et les indécis sont tablés autour de 36,8%. »
PREMIER PLAN, La Repubblica, G.Casadio, « L’arrivée de Salvini à Lampedusa sur l'urgence des migrants est une campagne électorale » : « Le leader de Ligue se rendra à Lampedusa le 4 août pour une politique de ‘’Tolérance zéro’’. Le leader de la Ligue veut faire de l'immigration son cheval de bataille pour la campagne électorale. Par conséquent, s'il remporte les élections du 25 septembre, le moment sera venu pour Salvini de reprendre là où il s'était arrêté avec la mise en place de décrets sécuritaires : fermeture des ports, tolérance zéro et arrêt des permis humanitaires. Salvini débarquera à Lampedusa les 4 et 5 août, avec la députée européenne Annalisa Tardino et avec le maire adjoint Attilio Lucia pour guides dans le centre d’accueil débordé (1.871 migrants accueillis pour une capacité de 350). Le maire a écrit personnellement à Salvini, et non à la ministre de l’Intérieur Luciana Lamorgese, pour l'inviter à voir la situation par lui-même. Pour le député de la Ligue et sous-secrétaire d'État à l'intérieur, Nicola Molteni : « la priorité est de rétablir les décrets de sécurité, de combattre les trafiquants, de défendre les frontières et protéger la sécurité des Italiens ». Cependant, en vérifiant les faits, les décrets de sécurité, qui ont depuis été annulés par le Gouvernement mené par le Parti Démocrate et le Mouvement 5 Etoiles, n'ont pas donné de grands résultats. Les arrivées par voie maritime avaient déjà chuté lorsque Marco Minniti était ministre, notamment en raison des accords signés, en particulier avec la Libye, malgré la controverse sur les violations des droits de l'homme. En outre, les contraintes imposées par Salvini aux ONG et qui l'ont conduit à un procès, ont réduit le nombre de sauvetages en mer par des navires spécialisés mais l'arrivée d’embarcations illégales a augmenté. »
PREMIER PLAN, la Repubblica, L. Martinelli, « La crise et le référendum déclenchent la grande fuite depuis la Tunisie » : « En Tunisie, les départs augmentent en raison du désastre économique et de l'absence de contrôles sur les plages : les agents sont occupés dans les bureaux de vote pour le référendum constitutionnel. C'est l'un des effets secondaires du référendum, qui pourrait conduire au retour de la Tunisie à la dictature. De fait, si le président Kaïs Saïed parvient à imposer sa nouvelle Constitution soumise au référendum d'hier et pour lequel le oui est donné gagnant, ouvrant la voie à un « hyperprésidentialisme » se rapprochant d’un régime autoritaire, le nouvel homme fort de Tunis pourrait-il freiner le flux de migrants à travers la Méditerranée ? Une telle éventualité semble très improbable. Selon Ben Amor – porte-parole du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux – au cours des douze derniers mois, « plus de 20 000 Tunisiens ont débarqué sur les côtes italiennes ». Sur l'ensemble de l'année 2021 on en compte 15 000 et près de 13 000 l'année précédente. « Avec Kaïs Saïed (et après son coup d'État du 25 juillet 2021), la migration illégale a augmenté ». Ben Amor ne nie pas que de nombreux jeunes le soutiennent et sont allés voter « oui » pour sa Constitution. « Mais ce n'est qu'un vote de protestation, car il s'oppose à la classe politique, jugée corrompue et incompétente, qui monopolise le pays depuis 2011, après l'avènement de la démocratie ». Le chômage des jeunes avoisine les 40 %. Selon l'économiste Ezzedine Saidane ‘’C'est une partie de la population avec un niveau d'éducation modeste et des aspirations très fortes qui soutient Saïed. Ils pensent que la nouvelle constitution résoudra tous leurs problèmes, qu'elle apportera plus d'argent et d'emplois’’. »
ARTICLE, Il Corriere della Sera, A. Panebianco, « Ceux qui acclament Poutine en Italie » : « Peut-être que seuls les 5 étoiles prendront une position clairement pro-Poutine, surtout si Alessandro Di Battista joue un rôle de premier plan. D'autres prendront des positions moins explicites, mais tout aussi inquiétantes. Poutine, vraisemblablement, attend les résultats des élections italiennes. Soit une Italie rendue instable par le vote, soit la victoire d'une alliance dans laquelle les partis qui lui sont amis ou qui ne lui sont pas hostiles ont du poids et des responsabilités. L'un ou l'autre de ses résultats conviendrait à la Russie. Dans des conditions totalement différentes, nous assistons à une nouvelle édition des élections du 18 avril 1948, l'Italie est appelée à faire un choix décisif. A la différence fondamentale qu'à l'époque, le camp occidental disposait d'un leadership très fort capable de donner de la cohésion à son système d'alliances dans la confrontation avec l'Union soviétique, alors qu'aujourd'hui le camp est divisé. Macron n'a pas de majorité dans un parlement rempli, à droite comme à gauche, d'amis de Poutine. L'Allemagne est dirigée par un chancelier faible et par une classe dirigeante indécise. A ces difficultés, nous pouvons ajouter la présence d'un cinquième pilier pro-poutine au sein de l'Union européenne avec Orbán et d'une Turquie qui ne reste dans l'OTAN que parce que c'est une carte à jouer, parmi d'autres, utile aux fins de sa politique de puissance autonome. Les sociétés occidentales ouvertes et libres sont extrêmement vulnérables. De nombreux adversaires de Draghi tenteront pendant la campagne électorale de parler le moins possible de politique internationale. Ils se concentreront sur les questions nationales où il est plus facile de se fondre dans la masse. Seuls les 5 étoiles adopteront peut-être une position claire, explicite et pro-Poutine, surtout si dans la confrontation électorale, Alessandro Di Battista jouera un rôle de premier plan. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
13:43 | Lien permanent | Commentaires (0)