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21/06/2022

Viktor Orban favorable au fait que des pays reçoivent le statut de candidat membre de l'UE.

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Hongrie et UE. L'Ukraine, la Moldavie, la Géorgie et la Bosnie-Herzégovine devraient recevoir le statut de candidat membre de l'UE, a déclaré Viktor Orban lors d'une vidéoconférence avec Charles Michel et d'autres dirigeants de l'UE.

20/06/2022

Les trois ailes de l'AfD.

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Allemagne. Lors du congrès qui s’est déroulé à Riesa le 18 et 19 juin 2022, trois ailes différentes sont apparues au sein du parti : la tendance modérée bourgeoise que représentait l’ancien co-président de l’AfD Jörg Meuthen avant son départ du parti, l’aile Tino Chrupalla-Alice Weidel, l’aile nationaliste dirigée par le président de l’AfD de Thuringe Björn Höcke.

La première tendance n’est plus représentée dans la direction du parti, la deuxième dispose des deux co-présidents de l’AfD et la troisième est la plus puissante, mais laisse la deuxième aux commandes.

Ainsi, l’aile nationaliste a imposé, par 60 % des votes, contre l'avis d'Alice Weidel, que le syndicat nationaliste Zentrum Automobil devenu en 2022 Zentrum, pourtant surveillé par l'Office pour la protection de la Constitution, ne figure plus sur la liste d'incompatibilité de l'AfD. En effet, Björn Höcke, dirigeant de l’aile nationaliste du parti, estime que l’AfD ne doit pas laisser ses adversaires fixer la limite sur la droite du parti.

"Draghi au Sénat : le gouvernement refuse un nouveau vote sur les armes destinées à Kiev."

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Italie. Revue de presse.

La presse italienne titre largement sur les tensions au sein du M5S après les critiques du ministre des affaires étrangères, Luigi di Maio, contre la décision du mouvement de se prononcer  contre un nouvel envoi d’armes à Kiev, craignant une décision pouvant « porter préjudice à l’Italie dans le contexte international » au moment où l’UE s’apprête à décider d’un nouveau paquet d’aides à l’Ukraine : « M5S, le procès à Di Maio, qui manifeste sa colère » - C’est le bras-de-fer sur l’envoi d’armes à Kiev. Le ministre dénonce un « climat de haine » contre lui (Corriere della Sera), « Le M5S ouvre le procès contre Di Maio » - C’est le règlement de comptes au sein des 5 Etoiles, qui censurent le ministre. L’ancien dirigeant serait prêt à quitter le Mouvement (La Repubblica), « Le plan de l’UE prévoit un envoi plus important d’armes » - Les 5 Etoiles sont divisés sur cette décision et inquiètent le gouvernement. Draghi s’exprimera devant les Chambres mardi. La réunion convoquée par Conte décide de censurer Di Maio (La Stampa), « Armes à Kiev : c’est le bras-de-fer entre Draghi et Conte » - Le Ministre Di Maio est de plus en plus isolé. Le Mouvement confirme qu’il s’oppose à l’envoi d’armes mais n’expulse pas pour le moment le ministre (Fatto Quotidiano).

Les résultats du second tour des élections législatives en France sont largement cités en Une et dans les pages intérieures. Les observateurs relèvent dans l’ensemble « un coup dur » (Corriere) pour le président Emmanuel Macron, présenté par la Repubblica comme « grand perdant » de ces élections, tandis qu’on souligne la percée du RN. Certains commentaires évoquent aussi des retombées pour l’Italie –, un affaiblissement du centre, le score de la gauche coalisée et l’exploit du RN pouvant « chambouler les équilibres au sein des deux coalitions » (Repubblica) – et pour l’Union Européenne, « l’Europe d’aujourd’hui n’ayant nullement besoin d’un Emmanuel Macron sans majorité parlementaire » (Corriere). La nouvelle Assemblée Nationale reflèterait ainsi la « fracture sociale » du pays (Corriere) avec « un Président otage des extrémismes et un système politique passant du semi-présidentialisme à un système parlementaire » (Stampa).

ARTICLE, Corriere della Sera, M. T. Meli « Les craintes du Palais Chigi sur la crédibilité de l’Italie » : « Au Palais Chigi, le climat est à l’inquiétude, pas tant pour la motion de majorité qui sera peaufinée aujourd’hui lors de la réunion entre les chefs de groupes parlementaires et le Secrétaire d’Etat Enzo Amendola. La vraie crainte est que les divisions au sein des 5 Etoiles et les règlements de comptes entre G. Conte et L. Di Maio puissent se répercuter sur le gouvernement en pleine crise internationale. C’est le raisonnement qui se fait au Palais Chigi. On veut éviter que ce qui est en train de se passer dans le M5S puisse nuire à la « crédibilité internationale du gouvernement ». L’entourage du Président Draghi a parlé avec les ministres 5 Etoiles, à commencer par Di Maio, pour comprendre les possibles répercussions sur l’exécutif. L’impression d’une grande partie du gouvernement et du PD est que le ministre Di Maio ne voudra pas s’arrêter et entend même aller plus loin [dans sa tentative de se démarquer de la ligne des M5S]. Toutefois, un certain climat d’optimisme plane sur la motion de majorité. Aussi parce qu’elle représente une sorte de motion de confiance sur le gouvernement Draghi. Conte aurait cédé sur son opposition à l’envoi d’armes à l’Ukraine : il se contenterait de l’engagement selon lesquelles les nouveautés importantes passeront enfin par le Parlement. Il suffira alors de trouver une formule pouvant faire dire au dirigeant 5 Etoiles qu’il a obtenu un succès. On travaille pour qu’un engagement générique à maintenir le Parlement informé sur les faits soit mis noir sur blanc. »

COMMENTAIRE, La Stampa, S. Stefanini « La Russie mise sur l’instabilité italienne » : « Les 5 Etoiles se divisent, le gouvernement craque et la Russie exulte. Et l’ambassadeur Razov, l’agent moscovite, manigance pour favoriser tout cela. L’objectif n’est pas le M5S mais le gouvernement Draghi, qui représente une épine dans le pied pour la Russie dans le contexte international. Le rôle du Président du Conseil a été déterminant à Kiev, tout comme sa contribution aux prochains rendez-vous prévus à la fin du mois : le Conseil Européen des 23 et 24 juin, le G7 du 26 au 28 juin, et le sommet Otan à Madrid des 29 et 30 juin. Il faut alors l’affaiblir avant ces échéances majeures. Et le ministre Di Maio aussi, lui qui, avec Draghi, est le pilier de la ligne européenne et atlantiste de l’Italie sur la guerre en Ukraine. Aussi, G. Conte et le conseil national du M5S ne font que faire le jeu de Moscou pour faire capoter les trois sommets prévus. L’ambassadeur Razov ne représente qu’un pion de l’échiquier : ce dernier cherche à faire de l’Italie le maillon faible de la chaine européenne. Le moyen pour y parvenir serait une crise de gouvernement avec la complicité volontaire ou involontaire des partis politiques italiens prêts à déserter l’unité nationale. Le levier utilisé est le chantage au gaz. Quant à la candidature de l’Ukraine àl ’Union Européenne, la Russie est à la recherche d’un certain nombre de pays qui s’y opposeraient. C’est la raison pour laquelle elle dégaine toutes les armes de pression politique et économique. Toutefois, la Russie a besoin de vendre son gaz et ce chantage ne pourra pas durer trop longtemps afin d’éviter un suicide économique. Il faut s’attendre à dix jours de forcing russe. L’enjeu est important. Il faut éviter une grande victoire à Poutine. Par ailleurs, la crédibilité de l’UE et de l’Otan en dépend. C’est à la fois un bras-de-fer et un bluff que l’Europe et l’Occident ne peuvent pas se permettre de perdre. »

PREMIER PLAN, La Repubblica, S. Mattera : « Draghi au Sénat : le gouvernement refuse un nouveau vote sur les armes destinées à Kiev » : « L’intervention de Draghi devant le Parlement s’annonce longue et dense. Le chapitre de la ligne adoptée par l’Italie à l’égard de la guerre en Ukraine n’a pas encore trouvé son point final. Du point de vue de Draghi, la ligne est très claire : il s’agit de s’engager aux côtés de l’UE et de l’OTAN, en réponse à l’agression de V. Poutine et de faire pression en faveur d’une trêve. Il s’agit d’un engagement diplomatique qui, à la suite du « changement de phase » marqué par la visite à Kiev avec Macron et Scholz, se poursuivra lors des Sommets de l’UE, du G7, de l’OTAN et de la bilatérale de juillet en Turquie. Un engagement concret donc, car « il est claire que nous sommes en faveur de la désescalade militaire demandée par les Cinq-Etoiles, mais cette dernière doit venir de l’agresseur. Il faut persuader Poutine et ne pas retirer notre soutien à Kiev », déclare un membre du gouvernement. Le Palais Chigi a réaffirmé qu’il était prêt à tenir informé le Parlement, comme c’est le cas depuis de nombreux mois. C’est la raison pour laquelle les Démocrates cherchent une formule pour que la résolution prévoie des « formes de consultation » des Chambres. Le modèle pourrait être celui des décrets de la Présidence du Conseil des ministres adoptés pendant le Covid : le gouvernement informait le Parlement avant ou après l’adoption d’un nouveau décret. Difficile pour Conte de dire non à la solution qu’il a adoptée lui-même lorsqu’il était chef du gouvernement, difficile de provoquer une crise de gouvernement alors qu’un conflit est en cours. Un plan B est prêt. Une résolution d’une seule ligne : « Le Parlement approuve les communications du Président du Conseil ». Mais les problèmes risquent de n’en plus finir : on craint que le M5S ne finisse par retirer véritablement son appui à Di Maio, ministre des Affaires étrangères. Un acte politique lourd de conséquences, une épine dans le pied du gouvernement, au beau milieu d’une crise internationale très grave. C’est pourquoi, au PD, certains pensent que la scission serait la meilleure option : elle sauverait les alliés et le gouvernement et éviterait d’aller au vote en octobre. » 

PREMIER PLAN, La Repubblica, S. Folli : « Une débâcle qui pèse aussi sur l’Italie » : « Vu de Rome, le résultat des législatives en France soulève de nombreuses questions. La première concerne Poutine, qui doit être en train de se frotter les mains : sa prophétie au sujet des « élites européennes » destinées à être détrônées par une onde de nouveaux radicalismes semble avoir enregistré une première réplique sur le terrain. Cela concerne Paris, mais cela nous concerne nous aussi – et de près –, dans la mesure où les forces de rupture sensibles au message du Kremlin sont ramifiées et bien vivantes : des amis de Conte à ceux de Salvini. S’il est vrai que la Ligue et le Mouvement Cinq-Etoiles viennent de montrer qu’ils recueillent peu de succès électoraux, les résultats français pourraient servir de stimulant. A droite, Giorgia Meloni peut se sentir satisfaite de l’extraordinaire exploit de Marine Le Pen, même s’il faut rappeler que les rapports entre Frères d’Italie et le Rassemblement National ne sont guère chaleureux. Avant l’intervention de Meloni au Congrès de Vox en Espagne, elle avait l’air de vouloir cultiver une image de relative modération tandis que Salvini entretenait, lui, les relations les meilleures avec Le Pen. Dorénavant, on comprendra mieux quelle route emprunte la droite italienne, où Berlusconi et ce qui reste de Forza Italia veulent se placer. Il est clair qu’une Italie radicalisée, après une France également radicalisée, mettrait l’Union Européenne face à des scénarios imprévus. Notre loi (le « Rosatellum », système proportionnel, ndlr) est peut-être ce qu’il existe de pire pour affronter une telle tempête. Il n’est pas certain, toutefois, que ce qui vient de se passer en France nous pousser à la réformer. Au contraire. En toute logique, Conte et les divers groupes de gauche devraient s’unir sur le modèle de ce qu’a réussi à faire Mélenchon. Inversement, s’ils veulent rester liés au PD, ils tenteront d’en déplacer le curseur à gauche, mais c’est un sentier que Letta a peu intérêt à prendre. De l’autre côté, le front « macroniste » - de Renzi à Calenda en passant par +Europa et les anciens militants de Forza Italia – ne disparaît pas, en dépit des nouvelles décourageantes venues de Paris. Il sera plus compliqué d’attirer le Partito Democratico vers de nouvelles alliances centristes. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

La nouvelle direction fédérale de l'AfD.

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Allemagne. La nouvelle direction de l’AfD, issue du 13ème congrès fédéral du parti qui s’est tenu à Riesa, a été élue. Elle se compose de :

Alice Weidel, co-dirigeante

Tino Chrupalla, co-dirigeant

Stephan Brandner, premier vice-président

Peter Boehringer, deuxième vice-président

Mariana Harder-Kühnel, troisième vice-présidente

Carsten Hütter : trésorier

Harald Weyel : trésorier adjoint

Dennis Hohloch : secrétaire

Marc Jongen

Martin Reichardt

Roman Reusch

Maximilian Krah

Christina Baum

Carlo Clemens 

Selon le site Internet Welt.de, l’« aile modérée », qui, auparavant, était majoritaire au sein de la direction, n’est désormais quasi plus représentée.

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(https://www.afd.de/neue-fuehrungsspitze-auf-dem-13-bundes...)

19/06/2022

Andalousie : Vox progresse de 2,5 points et obtient 14 élus.

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Espagne. Andalousie. Lors des élections de ce dimanche 19 juin 2022 pour le Parlement d'Andalousie, Vox progresse de 2,5 points par rapport à 2018 et obtient 13,46 %. Le parti obtient 14 députés (soit +2).

(https://resultados.eleccionesparlamentoandalucia2022.es/r...)

"Bon dimanche patriotes."

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Italie. Giorgia Meloni de Frères d'Italie : "Bon dimanche patriotes."

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Nouvelle direction de l'AfD.

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Allemagne. La nouvelle direction de l'AfD est composée de : Tino Chrupalla, Alice Weidel, Stephan Brandner, Peter Boehringer, Mariana Harder-Kühnel et Carsten Hütter.

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"Le congrès à Riesa élit une nouvelle direction. Le plus important : l'unité du parti !"

18/06/2022

Tino Chrupalla et Alice Weidel sont co-présidents de l'AfD.

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Allemagne. Les deux co-présidents de l'AfD sont désormais Tino Chrupalla, qui a été réélu à ce poste, et Alice Weidel, qui a été élue.

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"Dans ce gouvernement, les électeurs du M5S souffrent."

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Italie. Revue de presse.

La presse italienne titre largement sur la visite d’Emmanuel Macron, Mario Draghi et Olaf Scholz à Kiev et le message d’«ouverture » de l’Union Européenne apporté à l’Ukraine, notamment sur le statut de candidat de celle-ci, mais aussi l’image d’unité des pays européens, à l’occasion d’une visite qualifiée d’ « historique » : « Draghi accélère : Kiev sera dans l’UE » (Corriere della Sera), « L’Europe arrive à Kiev – En Ukraine, Draghi, Macron et Scholz se déclarent ouverts à l’adhésion du pays à l’UE» (Repubblica), « L’Ukraine dans l’Europe – Draghi : ‘’Pour le blé, il faut une résolution de l’ONU, car nous risquons la catastrophe humanitaire’’ » (Stampa), « Un plan pour la nouvelle UE – Draghi, Macron et Scholz redessinent une Europe sans vétos et se disent ouverts à l’entrée de l’Ukraine dans l’Union » (Messaggero). « Les Rois Mages chez Zelensky, les entreprises italiennes chez Poutine – Guerre et affaires : à Kiev, Scholz, Macron et Draghi n’apportent que du vent » (Fatto Quotidiano).

ARTICLE, Il Corriere della Sera : « La réforme du CSM est gravée dans une loi. Pour la ministre de la Justice, Cartabia, c’est une « étape historique » : « La réforme du pouvoir judiciaire et du CSM fait désormais l’objet d’une loi. La chambre du Sénat a définitivement approuvé hier, avec 173 voix pour et 37 contre, le "troisième grand pilier des réformes visant à renforcer la confiance des citoyens dans la justice", comme l'a appelé la ministre de la Justice Marta Cartabia, qui l'a signé. Le "oui" (à l'exception de Roberto Calderoli, Simone Pillon et cinq autres) a également été soutenu par la Ligue, qui hier encore, avec Giulia Bongiorno, n'a pas ménagé ses critiques à l'égard du texte : "On aurait pu faire une réforme constitutionnelle au lieu de simples retouches". Matteo Renzi s'est abstenu contre "une réforme inutile (et non nuisible)". En laissant Matteo Salvini dire aux journalistes : "Je vous laisse le soin d'évaluer qui, sur une réforme importante, a voté avec le gouvernement et qui ne l'a pas fait. Nous sommes loyaux.” Le vice-président du CSM, David Ermini, apprécie : "Ce n'est certainement pas une réforme historique mais le texte est un bon compromis". »

 

COMMENTAIRE, Il Corriere della Sera, M. Magatti, « Les démocraties occidentales cherchent un remède au chaos » : « Les signaux provenant des élections législatives en France et du vote aux municipales en Italie (dans leur diversité et leur spécificité) confirment certaines tendances qui étaient déjà évidentes l'année dernière avec les élections allemandes : la forte volatilité de l'électorat et la distance inquiétante à l’égard du système politique institutionnel. Tout en confirmant la résilience d'un dispositif institutionnel - le dispositif démocratique - qui, par nature, vit en permanence "au bord de la crise de nerfs" : la cohésion des démocraties avancées est une tâche extrêmement difficile. Déjà dans la décennie qui vient de s'écouler - à la suite de la crise financière - l'avènement des partis populistes avait rendu évidente la montée du désamour à l'égard du modèle économique dominant, qui peine de plus en plus à distribuer les dividendes de la croissance. Dans cette situation, le Covid et la guerre ont eu un double effet : ils ont circonscrit l'expansion des mouvances de droite - le repli souverainiste autour de petits pays apparaissant de plus en plus inadapté dans le monde houleux dans lequel nous vivons - ; ils ont redonné du souffle au poumon de gauche, Mélenchon en France rappelant les réalisations de Sanders aux États-Unis. La différence réside dans la base sociale : au lieu de travailleurs indépendants et de petits entrepreneurs de province, pour la plupart âgés et souvent croyants (en Italie), le nouveau leader des Nupes est soutenu principalement par des jeunes des zones urbaines avec un niveau d’éducation et professionnel moyens, intéressés par un changement de modèle de développement. Au centre des systèmes démocratiques, on peut clairement voir un bloc social qui tourne autour de valeurs progressistes (le parti de Macron, le Pd de Letta...) et qui tente de gérer la situation de manière "responsable" : l'ambition est de rendre les instances de changement (économique, technologique...) compatibles avec la justice sociale et la durabilité. Une opération très complexe - surtout avec le Covid et la guerre - aussi parce que la base sociale sur laquelle repose ce bloc continue de se réduire : l'érosion progressive de la classe moyenne est un fait de plus en plus évident. Le cas français le montre plastiquement : Macron obtient à peine plus d'une voix sur quatre parmi les 50% d'électeurs qui ont effectivement voté. C'est plus ou moins 15% des Français ! Ce bloc socio-institutionnel - qui, ces dernières années, a résisté aux chocs - reconnaît la nécessité d'innover mais peine à esquisser une proposition novatrice en termes de vision, de personnes et de langue. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

16/06/2022

"Le M5S et la Ligue profiteront de toutes les occasions de se distinguer de la majorité."

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Italie. Revue de presse.

La presse titre largement sur la décision de la Russie de réduire la fourniture de gaz à l'Italie et à l'Allemagne à la veille de la visite des présidents Mario Draghi, Emmanuel Macron et du chancelier Olaf Scholz à Kiev. Les déclarations de la BCE sur un instrument spécifique pour préserver les économies de la zone euro confrontées à la hausse de l’inflation sont aussi citées et saluées par la presse italienne : « La BCE décide d'un parapluie anti-Spread et la bourse s'envole » - L'annonce de la BCE pour freiner l'inflation est saluée par les marchés (Corriere della Sera), « La BCE annonce un parapluie financier et le Spread baisse » - La Fed augmente de 0,75% ses taux directeurs (Sole 24 Ore), « Merci Madame Lagarde » (Stampa) 

ARTICLE, Corriere della Sera, M. Galluzzo « Dans le train avec les services de renseignement, Draghi, Scholz et Macron portent à Kiev le soutien de l’UE. » 

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, de M. Franco, “La tentation d’une dangereuse revanche sur le gouvernement” : “La fin de la saga judiciaire sur le leadership de Conte permet de clore un chapitre pénible pour passer à la ‘’deuxième phase’’ et lui confère une certaine légitimité au moins de forme. Cela peut aider à faire oublier pour le moment le piètre résultat du Mouvement 5 Etoiles [aux élections municipales]. Mais le conflit interne qui risque de déchirer le Mouvement se poursuit. L’incertitude demeure sur le parcours du M5S jusqu’aux élections législatives de 2023. On perçoit des avertissements à l’encontre du ministre des Affaires étrangères Luigi Di Maio et autres critiques de Conte, alors que les fidèles de l’ancien Premier ministre prévoient la fin du M5S si Conte devait en sortir. Les rumeurs sur la formation d’un ‘’parti personnel’’ se poursuivent. Si l’alliance avec le PD renforce Conte, on se demande jusqu’à quand Enrico Letta va réfléchir aux frontières de son ‘’camp élargi’’ à l’issue des municipales. En attendant, les conseillers de Conte n’ont de cesse d’appeler à une sortie du gouvernement Draghi, ce qui provoquerait certainement la scission du Mouvement. Quant à la Ligue, la faible mobilisation a été une réponse humiliante de l’électorat au référendum voulu par Matteo Salvini qui a ensuite tenté d’obstruer la réforme du conseil de la magistrature. Ce sont autant de convulsions post-électorales. Le M5S et la Ligue profiteront de toutes les occasions de se distinguer de la majorité dans l’espoir de retrouver une partie de l’adhésion perdue. L’idée que leur recul dérive précisément de leur ambiguïté vis-à-vis du reste de la coalition et de Draghi ne semble pas les avoir effleurés. Ils ne semblent pas comprendre que le fait de poursuivre cette voie en instrumentalisant et radicalisant les tensions sociales pourrait compliquer davantage leurs ambitions politiques. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Réaction de Geert Wilders au fait que le ministre du Travail désire employer des personnes des banlieues françaises.

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Pays-Bas. Geert Wilders écrit sur Twitter : « C’est de plus en plus fou. Un jour il faut détruire les agriculteurs, le lendemain on ajoute des mégacentres pour demandeurs d’asile et aujourd’hui on va faire venir ici des chômeurs français des banlieues dangereuses. »

(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2022/06/14/le-...)

La déclaration d'Angela Merkel lors de l'élection de Thomas Kemmerich était inconstitutionnelle.

Allemagne. La déclaration – « Impardonnable » et « Le résultat doit être inversé » – d’Angela Merkel, à l’époque chancelière, à propos de l’élection – notamment avec les voix des élus de l’AfD – du libéral FDP Thomas Kemmerich en tant que ministre-président de Thuringe était inconstitutionnelle, selon la Cour constitutionnelle allemande.

(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2020/10/09/tho...)

15/06/2022

"Les tensions au sein du gouvernement au lendemain des élections municipales."

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Italie. Revue de presse.

Les tensions au sein du gouvernement au lendemain des élections municipales, marquées par de faibles scores pour la Ligue et le M5S, font les gros titres de la presse italienne. Les observateurs soulignent notamment les difficultés du gouvernement à faire adopter la réforme de la justice face à l’obstructionnisme de la Ligue et d’Italia Viva (centre/centre gauche) mais jugent toutefois improbable une crise gouvernementale, évoquant une « instabilité sans crise » (Repubblica) : « Tension avec la Ligue, premières secousses pour le gouvernement » - La majorité se divise sur la réforme de la justice. Letta demande une motion de défiance afin de surmonter l’enlisement de la réforme (Corriere della Sera), « La rupture de Salvini » - La Ligue, avec IV, livre bataille contre la réforme de la justice et ne retire pas ses amendements. Le mécontentement grandissant au sein de la Ligue pourrait pousser son leader à sortir de la majorité (La Repubblica), « M5S, Conte menace de provoquer une crise de gouvernement » - ‘’Ce sont les citoyens qui nous le demandent’’, affirme le dirigeant 5 Etoiles. Après les élections, le gouvernement se divise sur la justice : la Ligue et Italia Viva font de l’obstructionnisme (La Stampa).  

ARTICLE, Il Corriere della Sera, M. Franco : « Les menaces (prévisibles) des partis perdants » : « Les réactions des partis perdants ne pouvaient pas être plus prévisibles et sont le signe que les élections et le referendum ont porté un coup aussi bien à la Ligue qu’au M5S. Matteo Salvini prétend imprimer un « changement » après le désastre du referendum, se raidit sur la réforme du Conseil de la Magistrature et laisse entendre que la rupture pourrait être consommée à l’automne. De son côté, Giuseppe Conte menace : « Nous ne serons pas sages comme des images. Notre score dans les urnes pâtit du fait que nous soyons au gouvernement ». Derrière ces déclarations cependant, on assiste à deux forces politiques contraintes de rester, malgré elles, dans la majorité, au motif que toute tentation de rupture avec Draghi serait précédée ou suivie d’une fracture interne au sein de leurs partis. Pour Salvini, sortir de la majorité après une défaite cuisante signifierait céder à l’injonction de Meloni et reconnaître de facto le caractère subalterne de la Ligue, exposé de façon douloureuse par les urnes. Soutenir, comme l’a fait Conte hier, que le M5S paie le prix fort pour son « sens éthique » revient à revendiquer une pureté oublieuse des quatre ans passés au pouvoir tandis qu’affirmer que « nombreux sont ceux qui nous demandent de sortir [du gouvernement] » semble être un moyen de négocier avec le palais Chigi et d’apaiser les secteurs militants hostiles au Premier ministre. Le schéma est clair : se servir de la défaite pour en demander plus à Draghi, comme si c’était lui le responsable de la défaite, et, surtout, pour ne pas analyser à fond les raisons qui ont fait que l’électorat les a punis, eux, et non les autres partis également au pouvoir. »

COMMENTAIRE, La Repubblica, de S. Folli, « L’instabilité sans crise » : « Comme le soulignait l’économiste Daniel Gros, Bruxelles attend de l’Italie davantage de détermination dans la mise en œuvre des réformes. Or on peut réellement parler de réformes une fois qu’elles ont été menées, et de ce point de vue un certain pessimisme est légitime. D’un côté les réformes sont indispensables, surtout en lien avec le Plan de Relance, mais Draghi doit faire face à une majorité aussi ample que propice à la paralysie à cause des différends internes. Les perdants de ces dernières élections, Salvini et Conte, ne sont pas en mesure de rompre avec l’exécutif à moins d’accepter de disparaitre complètement. Toutefois, tous deux devront rendre des comptes à leurs partis et justifier cette défaite. Tous deux invoquent déjà le ‘’prix payé pour avoir choisi de soutenir le gouvernement Draghi’’. Ce ne sont pas là les prémisses d’une crise mais plutôt la promesse d’une instabilité permanente. La Ligue comme les 5 Etoiles devront démontrer qu’il est possible d’être au gouvernement et en même temps de satisfaire l’électorat déçu. Pourtant on ne voit pas bien quelles pourraient être les idées innovantes que Salvini ou Conte voudraient apporter à l’action du gouvernement. Salvini doit contester le leadership naissant de Giorgia Meloni sur le centre-droit. Conte a du mal à admettre qu’il n’a plus la même influence sur les décisions de l’allié démocrate et refuse le rôle stabilisateur au sein du gouvernement Draghi que se propose le PD. Logiquement, Conte devrait sortir de la majorité pour passer à l’opposition en tentant de fédérer les groupes épars des gauches plus ou moins radicales, un peu à la façon d’un Mélenchon en France. D’ailleurs, le relatif succès de la Nupes dimanche prochain pourrait donner un peu d’élan médiatique à la version italienne. Mais il est difficile que cela se produise. L’immobilisme frénétique des perdants risque de déboucher non sur une véritable crise mais d’être tout de même paralysant. »

ENTRETIEN, Il Corriere della Sera, de Matteo Salvini, leader de la Ligue: «  “J’attends des réponses de la part de Draghi. Je me donne jusqu’à septembre” » : « Par honnêteté, il faut valoriser nos victoires et les nombreuses communes que nous avons conquises sans sous-évaluer les défaites qui nous déplaisent et sur lesquelles nous devrons réfléchir. FdI bénéficie du fait qu’ils sont dans l’opposition. Nous, nous avons préféré, de manière responsable, nous occuper des problèmes des Italiens. Exemple : si nous avions été dans l’opposition [et non dans la majorité parlementaire], il y aurait eu une hausse des taxes sur les maisons des Italiens, la pression fiscale aurait augmenté, le droit du sol et le décret-loi Zan serait passés. Nous nous sommes sacrifiés pour la bonne cause. Le gouvernement doit en faire plus, autrement il décevra les attentes des travailleurs qui, un temps, étaient enthousiastes au sujet de Draghi. On en arrive à ce que les électeurs préfèrent rester chez eux. Les maires et les militants me signalent un ras-le-bol croissant envers un gouvernement qui penche à gauche sur trop de sujets. Nous avons décidé de soutenir le gouvernement parce qu’il était nécessaire de ne pas laisser le pays aux mains du PD et des Cinq-Etoiles qui étaient en train de le démolir. Draghi doit savoir qu’il y a des sujets sur lesquels nous ne sommes pas disposés à transiger. J’attends des réponses d’ici l’été. Je crains que l’automne ne soit très difficile. Il reste trois mois pour déminer le terrain. Quant à 2023, les électeurs ont toujours raison, mais je crois que le premier parti du centre-droit sera la Ligue. »

ENTRETIEN, La Stampa, de Matteo Renzi, leader d’Italia Viva,: « “Ceux qui voulaient faire tomber Draghi sont sortis perdants. Beppe Sala sera le protagoniste du nouveau centre” » : « Selon moi, ceux qui voulaient faire tomber Draghi ont perdu. Le Président du Conseil est plus fort qu’auparavant. C’est mieux ainsi : des mois difficiles nous attendent, à commencer par l’inflation et la perte de pouvoir d’achat. L’Italie a besoin d’un grand pacte social, non pas de l’affaiblissement de Draghi. En France, Macron a changé le cours de la politique, mais il s’est servi d’un modèle institutionnel – celui du scrutin majoritaire à deux tours – que l’Italie a malheureusement repoussé en annulant notre réforme. Sans scrutin à deux tours, c’est moins facile mais cela reste possible. Un Centre réformiste qui dise non aux souverainistes et non aux populistes n’est pas seulement possible mais aussi strictement nécessaire. Un troisième pôle centriste [Renzi-Calenda] à égale distance de la droite et de la gauche serait plus fort, en termes de chiffres, qu’une alliance avec le seul PD. Mais il est encore trop tôt pour faire un choix. Beppe Sala pourrait être un élément clef de cette nouvelle aventure et, avec lui, de nombreux administrateurs réformistes locaux. De nombreuses personnes se sentiraient chez elles, au sein d’un groupe sur le modèle de « Renew Europe ». Toute seule, la liste d’Azione ne va pas bien loin. Au total, Azione a élu moins de maires et moins de conseillers qu’Italia Viva. En somme, un accord entre réformistes serait profitable à tout le monde, Calenda compris. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

14/06/2022

Reportage de Lionel Baland sur la conférence de présentation de l'ouvrage Le Grand Remplacement de Filip Dewinter du Vlaams Belang.

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Belgique (Flandre). Conférence de présentation de l'ouvrage en néerlandais Le Grand Remplacement de Filip Dewinter du Vlaams Belang :

https://eurolibertes.com/politique/filip-dewinter-denonce...

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Filip Dewinter

Municipales en Saxe : résultats des candidats de Freie Sachsen.

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Allemagne. Saxe. Lors des élections municipales en Saxe, le parti Freie Sachsen (Saxe libre) – une formation située entre le nationalisme et le nationalisme radical, donc plus radicale que l’AfD – a obtenu les résultats suivants :

à Dohna, Ulrike Böhlke de Freie Sachsen obtient 30,1 % lors des municipales. Son concurrent est élu au premier tour.

(https://www.mdr.de/nachrichten/sachsen/politik/kommunalwa...)

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"Et votre raison pour la protection de la patrie ? Le 12 juin 2022. Voter Ulrike Böhle."

à Strehla an der Elbe, à côté du candidat de l‘AfD Uta Heine, qui obtient 3,3 %, un autre candidat patriote s’est présenté sous l’étiquette de Freie Sachsen : le journaliste et rédacteur en chef de Deutsche Stimme Peter Schreiber qui décroche 9,7 %.

(https://www.mdr.de/nachrichten/sachsen/politik/kommunalwa...)

à Niederfrohna, Frank Neufert, de Freie Sachsen est troisième avec 8,1 %.

(https://www.mdr.de/nachrichten/sachsen/politik/kommunalwa...)

Les cadres du parti proviennent de la mouvance patriotique, nationaliste et ultranationaliste.

(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2022/06/13/sax...)

"Plusieurs victoires du centre droit et notamment de Fratelli d'Italia au détriment de la Ligue."

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Italie. Revue de presse. 

Les résultats du premier tour des élections municipales, qui se démarquent par plusieurs victoires du centre droit et notamment de Fratelli d'Italia au détriment de la Ligue font les gros titres des quotidiens italiens. Les commentaires mettent également en exergue les faibles scores du mouvement Cinq étoiles et les bons résultats du Parti démocrate, considéré comme le « premier parti » du pays. « Le centre droit s'impose aussi grâce à Meloni » - FdI devance la Ligue dans le Nord. Meloni invite ses alliés à sortir de la majorité. La Ligue perd du terrain et le M5S s'écroule (Corriere della Sera), « Salvini et le M5S sont en chute libre » - FdI devance la Ligue même dans ses bastions. Mais Meloni ne réalise pas d'exploit et invite ses alliés à quitter le gouvernement. Le PD est le premier parti et doit revoir ses alliances face à la défaite des 5 Etoiles (La Repubblica), « Meloni défie Salvini et les 5 Etoiles disparaissent » - Le centre droit gagne à Gênes, Palerme et L’Aquila ; le PD s'impose à Vérone et à Lodi. (Stampa), « Meloni est le moteur du centre droit. Le PD est le premier parti, le M5S s’effondre » - Salvini doit désormais se défendre ; les 5 Etoiles ne franchissent pas la barre des 10% ; Azione (centre/centre gauche) et Italia Viva (centre/centre gauche) progressent (Il Messaggero), « Les grands perdants sont Conte et Salvini » - Les deux dirigeants expliquent leur perte de popularité en raison du soutien au gouvernement Draghi (Fatto Quotidiano), « Le centre droit l'emporte et le M5S disparait » (Il Giornale). 

Sur Twitter, le hashtag #Salvini en référence à l’échec du référendum sur la justice porté par le leader de la Ligue, aux scores limités du parti aux municipales et à l’affaire du voyage à Moscou payé par l’ambassade russe en Italie, fait tendance.

PREMIER PLAN, La Repubblica, de C. Vecchio, « L’effondrement de la Ligue, Fratelli d’Italie passe devant ; le PD est le premier parti » : « Malgré les villes conquises par le centre-droit, ces élections municipales attestent du recul de la Ligue y compris dans des villes traditionnellement considérées comme des fiefs du parti de Salvini, en particulier dans le Nord de la Péninsule. A un an des élections politiques, ce scrutin apparait donc comme un test et c’est Giorgia Meloni qui prend le dessus. On voit s’ouvrir un nouveau chapitre qui pourrait changer le destin de la coalition. Les démocrates quant à eux ont de quoi se réjouir même si les alliances n’ont pas toujours fonctionné et que le Mouvement 5 Etoiles est en crise, ne remportant que 2,1% des voix. Giuseppe Conte est bien contraint d’admettre la défaite. Enrico Letta devra donc revoir sa stratégie et élargir l’alliance du côté du centre, comme beaucoup le lui conseillent. Les listes du Parti démocrate restent celles qui ont obtenu le plus de voix : 17,2% devant Fratelli d’Italia (10,3%) et la Ligue (6,7%). Ces résultats font du PD le premier parti d’Italie mais dans les chefs-lieux la coalition de droite obtient 46,2% des voix en tout contre 44,3 pour le centre-gauche. On note en revanche les bons résultats de Azione, le parti de Carlo Calenda alors que Forza Italie tourne autour de 4-5%, exception faite de Palerme. Matteo Salvini et Giuseppe Conte restent les deux grands perdants de ce 1er tour. » 

PREMIER PLAN, La Repubblica, de L. De Cicco, « Meloni, la nouvelle cheffe du centre-droit, ‘’nous sommes prêts à gouverner’’ » : « Giorgia Meloni se targue, avec Fratelli d’Italia, d’être désormais la ‘’force motrice de la coalition [de centre-droit]’’ et se pose déjà en leader de cette coalition, notamment lorsqu’elle appelle Forza Italia et la Ligue à sortir du gouvernement. Elle s’appuie surtout sur la conquête de municipalités dans le nord-est de l’Italie. Fratelli d’Italia entend bien y revendiquer davantage de poids et pense aussi aux régionales en Lombardie l’année prochaine. ‘’Nous ne pouvons plus être considérés comme un parti secondaire’’ souligne le co-fondateur de FdI, Ignazio La Russa. ‘’C’était un test local certes mais les grandes villes sont un très bon indicateur de tendance’’ insiste-t-il. « Dans ce contexte, elle aborde avec confiance les élections législatives ’’nous sommes prêts à gouverner, mais pas à n’importe quel prix, avec le centre-droit’’. Elle continue à rejeter un changement de loi électorale et refuse la proportionnelle, appelant à ‘’défendre le système à la majorité’’. Elle compte bien également continuer à faire valoir la règle selon laquelle le leader du parti qui l’emporte est le candidat à la Présidence du Conseil. » 

PREMIER PLAN, Il Corriere della Sera, M. Cremonesi : « Salvini : “Ceux qui nous tiennent pour morts se trompent”. La pression sur le gouvernement commence » : « il y a peu de raisons de se réjouir pour la Ligue même si Salvini rappelle : “On nous donne pour morts mais nous avons 20 maires et j’espère que ce chiffre passera à 27 au deuxième tour”. Le problème, c’est que Fratelli d’Italia gagne du terrain, y compris au nord, et arrive même à battre la Ligue sur son territoire. La victoire à Milan qui avait échappé d’un cheveu à FdI l’année dernière est remportée aujourd’hui à Vérone, Padoue et Gênes et complique beaucoup les négociations pour les régionales en Sicile, où Giorgia Meloni entend reconfirmer Musumeci qui déplaît à la Ligue. La percée de Fratelli d’Italia ne complique pas seulement les affaires internes du centre-droit : elle pousse Salvini à se remettre en selle en mettant la pression au gouvernement. Le leader de la Ligue a déjà commencé : avant même le début du dépouillement, il a demandé à ses fidèles de mettre au point une « résolution de majorité » à présenter le 21 juin après le discours de Draghi. Il demande surtout que « d’ici une quinzaine de jours » soient prêts tous les dossiers à porter à la table du palais Chigi, tandis qu’il annonce que la Ligue maintiendra ses amendements à la loi sur la réforme de la justice de Cartabia. Il demande également au ministre de l’Economie de prolonger les réductions du prix de l’essence. Enfin, il relance fortement ce qu’il avait ébauché il y a quelques jours, à savoir « l’adaptation des salaires et des retraites au coût de la vie » tout en s’autorisant à envoyer une ou deux piques à Mario Draghi. Tout ça pour dire que la Ligue s’apprête à faire tomber le gouvernement ? Que l’appel de Meloni sera écouté ? Salvini coupe court aux spéculations : “l’emporter à Belluna, ce n’est pas comme affronter les grands problèmes auxquels le gouvernement doit faire face (…) mon objectif c’est le que le centre-droit l’emporte en 2023”. »

COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Folli : « Les équilibres qui ont changé à droite comme à gauche » : « La date du 12 juin sera peut-être rappelée comme celle du tournant où certaines illusions et ambiguïtés de notre politique se sont heurtées définitivement à la réalité. Et où l’outil du référendum d’initiative populaire pourrait être considéré comme mort, tué par l’indifférence générale ou par le cynisme de ceux qui l’ont lancé comme un signal de détresse pour ensuite tenter de le maintenir en vie en entamant une campagne tardive. C’est aussi la journée marquée par le fort taux d’abstention non seulement pour les référendums mais aussi pour les élections municipales. Toujours est-il que les résultats sont destinés à modifier les équilibres politiques, à droite comme à gauche. Le dirigeant de la Ligue semble être arrivé à la fin de son aventure. L’alliance qui était née pendant cette législature en plaçant Meloni dans un rôle secondaire doit faire face à une réalité toute nouvelle. De l’autre côté il y avait la « grande coalition » d’Enrico Letta qui reposait sur l’entente privilégiée avec le M5S de Conte. Or, les 5 Etoiles sortent très marginalisés de ce rendez-vous électoral, que ce soit dans les villes où la gauche a perdu ou gagné. Salvini ne doit pas uniquement faire face au drame de la défaite électorale qui a vu les listes de Fratelli d’Italia l’emporter un peu partout sur celles de la Ligue, mais aussi aux ombres qui planent sur ses relations avec Poutine et la tentative maladroite de la visite à Moscou qui a ensuite échoué. Il faudra comprendre si, le moment venu, les électeurs des régions du Nord accepteront d’être guidés jusqu’aux élections de 2023 par un leader amoindri. Quant à l’autre grand perdant, Giuseppe Conte, il pourrait continuer l’alliance avec le PD uniquement s’il accepte de jouer un rôle subordonné. Or le caractère imprévisible de l’ancien premier ministre et de celui qui le conseille (Grillo) pourraient le pousser à modifier sa stratégie et tenter l’aventure solitaire. Ce qui compte, c’est que la réflexion sur le résultat de ces élections et les décisions à prendre relèvent d’Enrico Letta et du Pd. Si la « grande coalition » semble une illusion perdue, il y a d’autres voies : Azione de Calenda et +Europa et parfois Italia Viva ont montré d’être en mesure d’obtenir un certain consensus électoral, peut-être pas suffisant mais assez pour représenter une hypothèse qu’il ne faudra pas écarter a priori. »   

ENTRETIEN, Il Corriere della Sera, d’Enrico Letta, secrétaire du Parti Démocrate, par R. Grassi : « Le PD est la première force politique. On ne peut battre la droite qu’en restant unis, il n’y a pas de plan B » : « Le PD est la première force politique en Italie. C’est le fruit d’une ligne claire et de l’unité du parti. Ce n’était pas le cas il y a un an. Il s’agit du résultat du soutien constructif et sérieux apporté au gouvernement Draghi, sans ambiguïté sur l’Ukraine et avec l’idée d’une vaste alliance au niveau des villes. Il n’y a pas d’autre solution que la recherche de l’unité : en raison de la loi électorale à la majorité et de la réduction des parlementaires, ou bien la victoire reviendra à l’alliance démocratique et progressiste ou bien au centre-droit. Nous ne pouvons battre la droite qu’en nous alliant. Je le dis surtout à Carlo Calenda qui a plusieurs fois été élu avec l’appui du PD. La droite est forte et compétitive. Nous vaincrons seulement si nous sommes unis. Pour l’emporter, il faut créer une alliance guidée par un grand parti. Être aujourd’hui les premiers est la récompense du travail immense que nous avons réalisé. Nous voulons collaborer avec Calenda. Il enregistre de bons résultats à certains endroits, nous dans tout le pays. Il nous faut un projet commun pour l’emporter, il n’y a pas de plan B. C’est vrai qu’il y a des coalitions qui peuvent avoir du mal mais regardez ces élections municipales : il s’agit toujours du centre-droit contre le centre-gauche. Rien d’autre. Les ambitions centristes ont un sens si elles vont vers l’union, sans schémas idéologiques ou logiques de partis. Construisons une coalition gagnante sur les grands thèmes : le travail, la compétitivité, la justice sociale, les opportunités pour les jeunes, l’environnement, le droit. C’est vrai : on ne s’allie pas seulement “contre”, mais aussi au nom d’une vision d’avenir et de valeurs communes. »

ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Carlo Calenda, fondateur d’Azione (centre/centre gauche) « Il y a un mouvement réformateur qui pousse les gens à voter » : « Il y a une grande partie de l’électorat qui rejette ces deux grandes coalitions hétéroclites qui n’arrivent plus à inciter les citoyens à voter. Azione a obtenu un score important, allant de 10 à 25% selon les villes. Nous avons récupéré des voix du centre droit et du centre gauche qui, sans nous, auraient été perdues dans l’abstention. Nos candidats ont des caractéristiques semblables : ils ont un sens civique affirmé, sont équilibrés et pragmatiques. Le PD suit une stratégie myope en continuant à miser sur le populisme des 5 Etoiles. Cela portera inévitablement le PD à une perte de consensus. Dans un système super-bipolarisé, il y a l’espace pour un troisième pôle. Notre objectif est de pouvoir avoir un gouvernement de large coalition, excluant les extrémismes et pouvant continuer avec Draghi. » 

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Le ministre du Travail néerlandais désire faire travailler dans son pays les chômeurs français des quartiers à problèmes.

Pays-Bas. Le ministre du Travail néerlandais désire faire travailler dans son pays les chômeurs français des quartiers à problèmes. Ces derniers deviendront caissiers ou serveurs dans les bistros et restaurants.

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Le député Joost Eerdmans, de Ja 21, désire interpeller le ministre en question à ce propos.

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Forum voor Democratie : « Le gouvernement veut faire venir de ‘’jeunes’’ chômeurs des banlieues françaises aux Pays-Bas. C'est dément. Des Africains peu scolarisés, responsables de l'insécurité et de la délinquance dans les banlieues, n'ont rien à faire aux Pays-Bas. Travailler et vivre ici est pour nos gens. »

67 % des Néerlandais sont favorables à l'accueil des réfugiés dans leur propre région du monde.

Pays-Bas. Un sondage Ipsos réalisé à la demande de l’organisation d’aide Connect International auprès de plus de 3.000 individus montre que 67 % des personnes interrogées sont favorables à l’accueil des réfugiés dans leur propre région du monde, avec possibilité ensuite de demander, depuis cet endroit, l’asile aux Pays-Bas. 12 % sont contre et 21 % neutres.

Le directeur de Connect International Tom de Veer est favorable à l’accueil des réfugiés dans leur propre région du monde, lié à de l’aide au développement pour cette région.

13/06/2022

Leefbaar Rotterdam, qui porte l’héritage de Pim Fortuyn, et le parti de gauche pro-migrants Denk dans la même coalition.

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Pays-Bas. Rotterdam. La ville sera dirigée par les libéraux de droite du VVD (6 sièges), les libéraux de gauche de D66 (5 sièges), le parti patriotique Leefbaar Rotterdam (10 sièges) qui porte l’héritage idéologique de Pim Fortuyn, ainsi que le parti Denk (4 sièges), une formation politique de gauche qui défend les minorités, les migrants, le multiculturalisme et la social-démocratie. La coalition dispose donc de 25 sièges sur 45. Le programme de la coalition porte sur la mobilité, le logement, la sécurité, les personnes âgées.

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Les 10 conseillers municipaux de Leefbaar Rotterdam

Saxe : l'AfD n'obtient pas de maire.

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Allemagne. Saxe. L’AfD de Saxe communique qu’elle a obtenu des résultats respectables lors de l’élection directe des maires ce 12 juin 2022, bien qu’elle ne soit pas arrivée à décrocher un poste de maire. La Saxe est pourtant un endroit où l'AfD obtient de très bons résultats lors des autres scrutins.

Les résultats des candidats de l’AfD aux postes de maire :

Malschwitz : Steffen Lehmann est deuxième avec 29,9 %.

Boxberg : Hans-Peter Rauch arrive troisième avec 6,8 %.

Rothenburg : Marcel Block arrive deuxième avec 12 %.

Zittau : Jörg Domsgen est deuxième avec 28,2 %.

Belgershain : Alexander Kerschke arrive troisième avec 8,7 %.

Böhlen : Heike Weitzmann arrive troisième avec 8,1 %.

Borna : Michael Krause arrive quatrième avec 10,7 %.

Rötha : Ingo Weitzmann est deuxième avec 8,5 %.

Wurzen : Bodo Walther est quatrième avec 8,7 %.

Glaubitz : Karsten Werner est deuxième avec 19,3 %.

Gröditz : Dirk Wartenberg est troisième avec 11,5 %.

Hirschstein : Enrico Barth est deuxième avec 16,7 %.

Käbschütztal : Markus Hansjörg Kunze est deuxième avec 35,4 %.

Schönfeld : Christian Reck est quatrième avec 10,8 %.

Strehla : Ute Heine de l‘AfD est troisième avec 3,3 %.

Burgstädt : Matthias Hofmann est quatrième avec 8,4 %.

Freiberg : Marko Winter est deuxième avec 9,6 %.

Geringswalde : René Naumann est cinquième avec 7,9 %.

Roßwein : Jens Tamke est sixième avec 9,1 %.

Waldheim : Christian Wesemann est troisième avec 12,3 %.

Oschatz : Tobias Heller est deuxième avec 18,8 %.

Altenberg : Andreas Scholte van Mast est deuxième avec 15,6 %.

Markneukirchen : Oliver Schüller est troisième avec 13,2 %.

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Alice Weidel à Zwickau lors de la campagne électorale

(https://www.saechsische.de/politik/wahlen/kommunalwahl/da...)

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(https://www.mdr.de/nachrichten/sachsen/politik/kommunalwa...)

Saxe : un homme élu maire alors que son nom ne figurait pas sur les bulletins de vote.

Allemagne. Saxe. Lors de l’élection directe des maires, ce 12 juin 2022, à Königshain, un homme dont le nom ne figurait pas sur les bulletins de vote a été élu. Le système électoral de la Saxe permet, lorsque seul un candidat est en liste, d’inscrire sur le bulletin de vote le nom d’une autre personne, ce qui est arrivé : Maik Wobst est élu avec 50,4 % des voix. Il avait annoncé, quelques jours avant le scrutin, être prêt à exercer cette fonction.

Thuringe : 3/4 des maires élus ne sont pas membres des partis du système.

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Allemagne. Thuringe. Lors de l’élection directe des maires, ce 12 juin 2022, 76 % des élus sont des candidats indépendants ou des membres d’associations électorales ou de petits partis politiques. 20 % sont membres de la CDU – démocrates-chrétiens – et 1 à 2 % du SPD – sociaux-démocrates – ou de Die Linke – post-communistes.

À Küllstedt, le maire sortant Christina Tasch est réélu, avec 74 %, face au candidat de l’AfD Christopher Drößler, qui obtient 26 %.

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À Kloster Veßra, le national-socialiste Tommy Frenck a obtenu 29,1% face au maire sortant qui décroche 70,9 %. Avant le scrutin, la secrétaire d’État de Thuringe Katharina Schenk avait déclaré que, en cas d’élection de Tommy Frenck, la loi communale interdit à ce dernier d’exercer ce mandat car, selon elle, Tommy Frenck ne respecte par l’ordre de base démocratique.

Herbert Kickl opposé à un discours au Parlement autrichien du président du Parlement ukrainien.

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Autriche et Ukraine. Le président du FPÖ Herbert Kickl considère le fait que le président du Parlement ukrainien parle ce 14 juin 2022 au sein du Parlement autrichien comme une rupture de la neutralité. Les élus du FPÖ n'assisteront pas au discours.

Italie : échec du référendum sur le système judiciaire.

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Italie. Échec du référendum sur le système judiciaire :

https://www.zonebourse.com/actualite-bourse/Referendum-ra...

"La Ligue perd son pari sur les référendums."

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Italie. Revue de presse. 

La presse italienne titre largement sur le premier tour des élections municipales en Italie et des référendums d’initiative populaire sur la justice, en signalent notamment « l’échec » de ces derniers, avec moins de 20% de participation, alors que 50% étaient requis pour qu’ils soient considérés comme valides : « Les urnes vides, le référendum échoue » - Le questionnaire sur la justice n’atteint pas le quorum nécessaire. Le taux de participation ne dépasse pas la barre des 20%. Selon les sondages de sortie de bureau de vote, le centre droit s’imposerait à Gênes et à Palerme (Corriere della Sera), « Elections municipales, le centre droit devant mais la Ligue perd son pari sur les référendums » - Les premiers sondages indiquent une défaite du centre gauche à Gênes et à Palerme. A Vérone, le candidat de la gauche devance tous les autres au premier tour. La Ligue dénonce un « sabotage » contre les référendums (La Repubblica), « L’échec du référendum, la droite donnée pour gagnante » - Seul 1 électeur su 5 se prononce sur le référendum. La Ministre Cartabia (indépendante) invite les partis à aller de l’avant avec la réforme (La Stampa), « Le flop des référendums ; la droite s’impose dans les villes » - Les sondages de sortie de bureau de vote prévoient la victoire de la droite à Gênes, Palerme, L’Aquila et Catanzaro. Le centre gauche premier à Parme et Vérone (Il Messaggero). Le premier tour des élections législatives en France est aussi largement cité, les observateurs se divisent : certains relevant que la majorité du Président Emmanuel Macron tient et s’achemine vers une victoire, d’autres soulignant que J-L Mélenchon sortirait gagnant et la possibilité d’un succès au second tour « Macron résiste, ex-aequo avec Mélenchon » (Corriere della Sera), « France, ex-aequo entre Macron et Mélenchon » (Il Messaggero), « Mélenchon inquiète Macron, la majorité est en danger » (La Repubblica), « Le tournant en France : Mélenchon devant au premier tour, le siège de l’Elysée ne fait que commencer » (La Stampa), « France, Macron tremble, rattrapé par les communistes » (Il Giornale).

 

Les JT couvrent essentiellement l’échec du référendum sur la justice qui n’a pas atteint le quorum nécessaire et les premières estimations de résultats des élections municipales, le premier tour des élections législatives en France, la bataille cruciale de Severodonetsk et le débat sur la vente d’armes aux Etats-Unis.

Sur Twitter, les hashtags #Referendum et #Salvini, en référence aux référendums d’initiative populaire de dimanche, font tendance. Le hashtag #Salvini est également utilisé en référence aux déclarations de l’ambassade de Russie en Italie selon laquelle elle aurait anticipé l’achat des billets d’avion pour la visite à Moscou (ensuite annulée) du dirigeant de la Ligue.

ARTICLE, La Repubblica, E. Mauria « Les billets pour Moscou de Salvini ont été payés par les Russes : mystère sur le remboursement cinq jours après » : « L’histoire se noue entre le 26 et le 31 mai, avec des billets d’avion payés par les Russes, un plan de paix élaboré sans que le gouvernement n’en ait connaissance et validé par l’ambassade russe, et un voyage à Moscou organisé sans en faire part aux membres de la Ligue. Il faut aussi revenir au 19 mai, date à laquelle Draghi est intervenu devant le Parlement pour parler de la guerre en Ukraine. A cette occasion, Matteo Salvini s’était opposé à l’envoi de nouvelles armes à l’Ukraine et avait fait deux proposition à Draghi : ‘’essayez de demander à Moscou de renoncer à la candidature pour l’Expo et de la donner à Odessa’’ et ‘’demandez le déblocage des navires chargés de blé’’. C’est le conseiller Antonio Capuano qui révèlera à Repubblica  que ‘’[lui] et Salvini en [avaient] parlé à l’ambassade de Russie : les Russes avaient dit que sur ce point (le déblocage des navires) nous pouvions faire des pressions’’. Le 26 mai, l’ambassade de Russie achète des billets d’avion pour Moscou : d’après la porte-parole de la représentation diplomatique russe à Rome, il s’agissait d’une ‘’assistance technique’’ pour les difficultés que Salvini et ses accompagnateurs (une délégation de trois personnes) avaient rencontré pour les payer en roubles. Hier, le dirigeant léguiste a bien entendu confirmé cette version. Toujours est-il que Salvini et ceux qui le conseillent n’ont pas eu de scrupules à se faire payer un voyage par un pays soumis à des sanctions par le bloc occidental et accusé d’avoir envahi un Etat souverain. La seule chose certaine est que pendant cinq jours, le voyage de Salvini en Russie (qui a été annulé après avoir suscité les polémiques) a été soutenu par une contribution russe. »

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, M. Franco « Une défaite annoncée » : « Le grand perdant de cette consultation du 12 juin est sans doute l’outil du référendum d’initiative populaire lui-même, cet instrument qui a pourtant marqué l’évolution de la société italienne, et qui a été victime d’une utilisation dénaturée par la politique. L’avoir transformé en une sorte d’arme contre le Parlement a été une grande erreur. Le taux d’abstention important a remis la balle dans le camp de la politique dans un contexte aggravé par les polémiques avec le monde judiciaire. Les responsabilités politiques sont bien évidentes et bien distribuées. Tout d’abord Matteo Salvini, qui avait organisé ces référendums avec le parti radical à l’occasion d’une alliance de circonstance et peu naturelle, mêlant à la fois défense de la magistrature et hostilité à l’égard de celle-ci, considérée comme « politisée ». Derrière cette union, on pouvait voir l’ombre de Berlusconi et de Renzi, qui ont soutenu et favorisé la campagne de la Ligue. Il est inutile d’accuser les médias de ne pas avoir assez parlé de ces consultations pour cacher une défaite cuisante, sur tout le territoire national. Par ailleurs, évoquer un «référendum volé » (à l’instar de ce que Trump appelait « l’élection volée ») accentue l’impression qu’ils cherchent des excuses peu crédibles et d’avoir perdu le contact avec la réalité. Quant aux élections municipales, les premiers sondages de sortie de bureau de vote confirment que le centre droit reste tendanciellement majoritaire, mais porté par certains partis en son sein, ce qui affaiblit l’union et la crédibilité de cette coalition dans son souhait de gouverner le pays. Au centre gauche, si le Parti démocrate peut revendiquer un bon résultat comme parti, le soutien de l’allié M5S se confirme toutefois comme peu concluant. Dans la perspective des élections législatives de 2023, la situation est difficile pour les deux coalitions. Le défi pour Draghi sera à présent de gérer les défaites d’une partie de sa majorité. L’échec de certains partis ne vient pas de la participation ou de l’exécutif mais de la manière peu convaincue avec laquelle ils ont fait campagne. »

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de N. Pagnoncelli, « Des questions peu compréhensibles, un outil ‘’usé’’ et une faible mobilisation ; les trois raisons d’un échec » : « Lors du referendum, le quorum n’a pas été atteint et il ne peut donc pas être validé. On pouvait s’y attendre, essentiellement pour trois raisons. D’abord le faible écho médiatique autour de ce rendez-vous référendaire sur lequel le débat est resté en sourdine, a peu mobilisé les partis et a très peu intéressé les électeurs dont 82% déclaraient pourtant (d’après les sondages) savoir que ce vote aurait lieu. Ensuite, la complexité des questions posées dans le cadre de cette consultation. Concernant au moins trois des cinq questions posées, une très large majorité de citoyens déclaraient ne pas être en mesure de juger de l’impact de l’abrogation des lois mentionnées dans le référendum. Des questions trop techniques d’un point de vue juridique et institutionnel. Enfin, le référendum abrogatif apparait ‘’usé’’, après avoir été utilisé 18 fois, pour 72 questions, depuis son instauration. Entre 1974 et 1995, la participation moyenne était de 70% alors qu’au cours des 15 dernières années la tendance s’est inversée : sur neuf consultations, huit n’ont finalement pas été validées par manque de participation. A l’inverse, la plus forte mobilisation a concerné les questions de la gestion de l’eau et le recours à la production d’énergie nucléaire, qui avaient suscité un important débat politique et médiatique. La désillusion des Italiens, en majorité persuadés de l’‘’inutilité’’ d’un tel instrument, s’est aussi renforcée par le fait que plusieurs lois ont fini par aller à l’encontre de l’avis exprimé lors des consultations. Il y a donc matière à réfléchir sur une utilisation plus appropriée de cet important outil de démocratie directe – mais il s’agit là aussi d’une vieille litanie. »

COMMENTAIRE, La Repubblica, C. Tito : « A Rome et à Paris, les souverainistes s’essoufflent » : « En ce dimanche électoral, quelque chose réunit la France et l’Italie : la défaite des souverainistes. Le résultat du référendum [sur la justice, ndlr] dans notre pays est parlant : il signe la débâcle de ceux qui l’ont proposé, sur le fond aussi bien que sur la forme. Le secrétaire de la Ligue a été la victime de ce qui avait pourtant, ces cinq dernières années, été son arme de prédilection : sa capacité à insuffler son populisme dans la mobilisation. Evidemment, ce modèle s’est consumé – et a explosé – à cause des ambiguïtés des Lombards sur la guerre en Ukraine et de leur compromission vis-à-vis de la Russie. Cela a généré une sorte de suspicion viscérale, une réaction épidermique mais définitive. Exactement comme cela s’est passé en France pour Marine Le Pen qui, bien qu’elle ne remporte pas moins de voix qu’en 2017, voit son espace de manœuvre réduit. Il semble que les sentiments des citoyens italiens et français soient reliés par les événements qui ont secoué l’Europe ces deux dernières années : le populisme suscite de la défiance. Les systèmes politiques classiques montrent des signes d’inadéquation dans toute l’Europe : en Italie, une grande alliance de partis est au pouvoir ; en Allemagne, pour la première fois, c’est une coalition de trois partis ; en France, Macron court le risque de devoir gouverner sans majorité absolue. Une situation qui peut provoquer la paralysie d’une Europe déjà à bout de souffle. Ce n’est peut-être pas un hasard si le Président français parle de réforme électorale à la proportionnelle. Au-delà des recettes sur les mécanismes électoraux, les systèmes politiques européens ont besoin de s’adapter, exactement comme l’Union a le devoir d’abandonner le principe de l’unanimité : dans le cas contraire, le défi du 21ème siècle pour le Vieux Continent est perdu d’avance. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)