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21/07/2022

"Adieu au gouvernement Draghi - La Ligue, FI et M5S font tomber Draghi ; vers les élections à court terme."

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Italie. Revue de presse. 

La crise du gouvernement de Mario Draghi fait la Une de la presse italienne modérée qui s'alarme de la chute du gouvernement et de la démission du Président du Conseil attendue aujourd'hui. « Adieu au gouvernement Draghi - La Ligue, FI et M5S font tomber Draghi; vers les élections à court terme » (Corriere della Sera),  L'Italie trahie »  (Repubblica) , « Honte » (La Stampa) qui exprime une position très critique quant aux événements d'hier au Sénat, tandis que le Fatto Quotidiano estime que « Draghi s'est 'enfoncé tout seul, en tapant sur la Ligue et le M5S qui ne vote pas en sa faveur ». « Fin de course pour le gouvernement Draghi ; exultation de Meloni ; probable démission aujourd'hui et les élections en Octobre » (Il Messaggero), "La défaite de Draghi est la victoire de la droite" (Domani). 

Le risque de graves conséquences économiques de la crise de gouvernement est mis en avant sur le Corriere : « L’Europe incrédule, la Bourse s'ècroule, le spread en hausse », tandis que Republica titre « Spread et taux, les faucons contre Rome ‘Tempête parfaite’ » et La Stampa publie une interview de l'ancien président Mario Monti « La crise pèsera sur les choix de la Bce ». 

Sur Twitter, plusieurs hashtags faisant référence à la crise politique italienne dominent, parmi lesquels #crisidigoverno#Mario Draghi#elezioni ou encore #Forza Italia.

ANALYSE, La Stampa, d’A. Cuzzocrea, « L’éternel retour des populistes » : « Il nous faut aujourd’hui prendre acte de la victoire des populistes dans un Parlement résigné et inconscient. Les populistes sont à nouveau unis comme lors du premier gouvernement Conte, entre la Ligue et le Mouvement 5 Etoiles. Ils ont fait tomber Draghi comme, il y a six mois, ils lui avaient barré la route du Quirinal [Présidence de la République] affirmant que Mario Draghi devait rester à la Présidence du Conseil afin de poursuivre le travail fondamental, indispensable, qu’il menait au service du pays. Entre la Ligue et le M5S, chacun tente de rejeter sur l’autre les responsabilités des choix qu’ils ont fait, puis de rejeter la faute sur le Président du Conseil. Mais ils n’invoquent que de fausses excuses et tout le monde, bien que les assassins du gouvernement tentent d’effacer leurs empreintes - est en mesure de voir ce qu’il s’est réellement passé. Les deux populismes se sont unis. Le Mouvement 5 Etoiles continuant à penser que même dans un gouvernement d’unité nationale et devant faire face à des urgences, les décrets pouvaient être passés selon leur bon vouloir. Et la Ligue, populisme de centre-droit se réalignant avec Giorgia Meloni et se ressoudant lorsque le M5S lui a offert l’occasion rêvée : faire tomber le gouvernement sans devoir en assumer la responsabilité. C’est bien triste de voir ce gouvernement Draghi mourir sans que personne ne puisse vraiment dire pourquoi. Forza Italia n’a pas pu donner ne serait-ce qu’une seule motivation. Ainsi tombe un gouvernement fermement européen, ayant pris position en faveur de l’Ukraine contre l’agression russe, philo-atlantiste et sceptique face à l’expansionnisme de la Chine. Et ce à cause de deux forces qui, lorsqu’elles étaient alliées au gouvernement, s’étaient fixé comme objectif la sortie de l’euro. Sans oublier la complicité de Forza Italia, se dépeignant comme modérée, libérale et responsable mais dont le masque est tombé. Forza Italia n’a plus rien de modéré depuis le choix qu’elle a fait de s’allier à l’aile populiste et souverainiste dans le but d’obtenir un petit strapontin le plus tôt possible, avant que les sondages ne soient encore plus défavorables qu’ils ne le sont déjà. Il n’existe pas non plus de Ligue modérée, malgré Giorgetti et les présidents de régions du Nord-Est qui avaient exprimé leur mécontentement. Salvini n’a pas eu de mal à convaincre Silvio Berlusconi que c’était la seule voie possible. On aurait pu penser, au vue du contexte récents et des différentes crises, que les forces populistes étaient en déclin et que les 5 Etoiles avaient vraiment changé. C’est un problème pour le Parti démocrate qui espérait pouvoir récupérer les revendications sociales du Mouvement afin de retrouver un enracinement dans des catégories qui s’en étaient détourné il y a trop longtemps. Le parti de Letta risque de se retrouver écrasé vers le centre. Mario Draghi aurait-il vraiment pu les arrêter ? Malgré son discours déjà très dur hier matin, Giuseppe Conte aurait alors décidé, non sans difficulté, de voter la confiance, mais la réponse de l’après-midi aurait tout changé. Le Président du Conseil aurait certes pu distribuer des petites satisfactions à chacun pour continuer à aller de l’avant quelques temps, mais il n’a pas voulu, cela ne lui ressemblait pas. » 

EDITORIAL, La Repubblica, de Maurizio Molinari, « Le Sénat victime du populisme » : « La décision du Mouvement 5 Etoiles, de la Ligue et de Forza Italia rend l’Italie plus faible et plus vulnérable. C’est un calcul de court terme qui nuit à l’intérêt du pays et nous fait précipiter dans la tempête. Surtout, cela nous rappelle combien la bataille contre le populisme est loin d’être remportée. Avec Draghi, l’Italie avait obtenu des résultats significatifs sur les trois urgences définies par Mattarella en 2021 : sanitaire, économique et sociale. Les derniers mois de son mandat étaient stratégiques pour la lutte contre le virus, la réalisation du PNRR, sans parler du défi énergétique et de la situation internationale. Il suffit de voir le potentiel rôle de hub européen pour le gaz que Draghi avait conquis pour l’Italie ou son rôle dans le renforcement de la construction européenne grâce notamment à sa bonne entente avec le président français ou avec la Commission européenne. Même dans le cadre de l’OTAN, il a permis à l’Italie d’être protagoniste dans l’envoi d’armes et le soutien à l’Ukraine, pour la sécurité collective de notre continent. Ces nombreux résultats n’ont pas été obtenus par Mario Draghi seul mais par la coalition de gouvernement. Le sentiment d’unité nationale qui s’était créé nous a permis de surmonter de terribles obstacles. Pourtant, hier, trois des principaux partenaires politiques ont choisi de désavouer le gouvernement plutôt que de bénéficier, eux aussi, de ses mérites. Et ce au nom d’intérêts tactiques comme la rivalité personnelle entre l’ancien et le nouveau Président du Conseil, Giuseppe Conte et Mario Draghi, et la conviction pour le Mouvement 5 Etoiles de pouvoir récupérer le consensus perdu d’après les sondages, alors que la Ligue et Forza Italie espèrent profiter de l’actuelle loi électorale pour s’affirmer aux prochaines élections aux côtés de Fratelli d’Italia et même de prendre la tête du nouveau gouvernement. Des intérêts individuels et partisans qui ont pris le dessus sur l’intérêt national, ignorant l’appel de la multitude d’Italiens qui s’était élevé ces derniers jours. C’est une trahison de l’intérêt collectif du pays. L’offensive contre Draghi aurait en fait commencé il y a un mois environ avec les requêtes convergentes de Conte et Salvini contre les livraisons d’armes à l’Ukraine. On assiste à un retour de l’axe populiste qui à l’époque avait transformé notre pays en ‘’grand malade d’Europe’’, flirtant avec les gilets jaunes français et faisant crédit à Moscou et Pékin. Le passage au gouvernement Draghi a rassuré nombre de nations européennes quant au système politique italien. La chute du Président du Conseil survient alors que la BCE s’apprête à élever ses taux pour la première fois depuis 10 ans. Cela comporte de lourdes conséquences pour notre dette et notre économie qui ne pourront plus compter sur le bouclier formé par la crédibilité politique d’une nation stable et dirigée par Draghi. Le duel entre ceux qui défendent l’intérêt national et ceux qui l’entravent au nom de revendications populistes contaminant également ceux qui se prétendent modérés comme Forza Italia sera au cœur des prochaines élections. Pas de surprise si hier, en même temps que le centre-droit, le Kremlin trinquait également. » 

ANALYSE, Il Messaggero, A. Campi « Axe Ligue-M5S, la législature s’achève comme elle a commencé » : « [Après avoir souligné le rôle des partis dans la chute du gouvernement, ndt] Il faut aussi se demander si, dans la gestion de cette affaire houleuse, le Président du Conseil n’a pas commis une erreur lui aussi, à commencer par le ton et le contenu de son allocution d’hier matin. Il fallait composer et arrondir les angles, tout en restant ferme sur ses positions. Cela ne s’est pas passé comme prévu. Le fait de répondre à la volonté des citoyens et leur demande de cohésion contre celle des partis et leur agitation est un cliché pseudo-populiste qui sied mal à Draghi. L’argument selon lequel un Président du Conseil non élu et étranger aux partis aurait besoin d’une très large majorité pour gouverner et pour être crédible est également peu convaincant : l’expérience même de son gouvernement démontre que la qualité vaut mieux que la quantité. Pour prendre les bonnes décisions, il faut une majorité cohérente, unie et loyale, non pas une cohue vaste et indisciplinée. Il semble aussi que Draghi – en disant au Sénat « Je suis là parce que les citoyens me l’ont demandé » - ait voulu invoquer une légitimité et une force personnelle supérieure à celle que le Parlement aurait dû lui assigner par le vote de confiance. Cela s’est mal terminé avec ce que l’on pourrait appeler un « réflexe d’auto-défense » des partis qui se sont sentis accusés et mis dos au mur. Il devrait être clair, après ce qu’il s’est passé hier, que la véritable urgence de l’Italie est d’ordre politico-institutionnel. Si nous ne changeons pas notre système, nous sommes perdus. Reste le problème de l’héritage de Draghi : qui héritera de la large approbation dont il bénéficiait auprès des Italiens ? Le draghisme sans Draghi ne semble pas pouvoir aller très loin. Cette législature se termine comme elle a commencé : avec un axe entre la Ligue et le M5S qui ont pris leur revanche, aux dépens de l’Italie et des Italiens. »

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, de M. Franco, « Le non populiste » : « La renaissance d’un populisme en déclin a mené à la chute du gouvernement Draghi. Si c’est le Mouvement 5 Etoiles qui a ouvert cette crise surréaliste c’est bien l’autre force populiste qui a porté le coup de grâce, à savoir le centre-droit. Salvini, et à sa suite Berlusconi, ont réagi au discours du Président du Conseil en posant sciemment des conditions irrecevables. Tout le débat d’hier ressemble à un saut dans le passé et la ‘’législature populiste’’ de 2018 entre le Mouvement 5 Etoiles et la Ligue. La tentative de récupérer le consensus perdu a encouragé les instincts les plus irresponsables. Les partis à l’origine de la crise sont en effet en sérieuse difficulté. Pour ce qui est de Salvini, la décision de faire tomber Draghi nait surtout de la crainte de renforcer la droite d’opposition représentée par Giorgia Meloni. Et Berlusconi n’a jamais été aussi subalterne. Pourtant, il est difficile d’imaginer que leur électorat approuve cette défenestration de l’ancien président de la BCE. Il est illusoire de croire que la fin de ce gouvernement n’aura pas de répercussions. Il suffit de penser à tous les citoyens et aux différents corps qui s’étaient mobilisés en faveur de Draghi et qui ont été ignorés. A ce jour il n’existe probablement pas à gauche une coalition ayant l’ambition de l’emporter mais le centre-droit est bourré de contradictions et il n’est pas sûr qu’il puisse réellement gouverner. La question de la position sur la scène internationale se pose tout particulièrement. Mais quiconque gouvernera devra respecter les obligations de l’appartenance à la communauté occidentale et dont Mattarella reste le garant. On attend de voir quelles seront les conséquences pour le pays une fois perdu le bouclier Draghi auprès des chancelleries européennes. Des considérations qui sont passées en second plan face à l’impatience électorale de Fratelli d’Italia et du centre-droit ‘’de gouvernement’’. Quant au M5S, ils ont ouvert la voie de la déstabilisation sans la contrôler et cet instrument s’est retrouvé entre les mains des anciens alliés léghistes. Reste à voir comment ils justifieront cela auprès de l’opinion publique. » 

COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Folli, « L'héritage de Draghi et les partis dissous » : " Salvini et Conte ne s'étaient pas mis d'accord mais il est certain qu'ils ont ensuite fini par frapper ensemble. Toutefois il faut s’interroger sur les vrais raisons de la fracture qui mènera l'Italie aux élections anticipées. Sur fond d'un suicide collectif, ces prochaines heures changeront peut-être à jamais la donne politique. Voici le cœur de la question : le problème n'était ni le ton trop sévère de Draghi, ni l'argument de la recherche des ‘'pleins pouvoirs’', ni le manque présumé de respect vis-à-vis du Parlement. Au fond, le gouvernement s'écroule sur les questions de politique étrangère, pendant qu'une guerre a lieu à trois heures de vol de Rome et tandis que l'UE et l'Alliance Atlantique font un effort de cohésion sans précédents. En Ukraine se joue non seulement la conquête du Donbass, mais aussi le résultat d'un défi lancé à la démocratie libérale, et auquel Draghi avait répondu avec la force des valeurs européennes. Le texte de la résolution Casini, avec sa neutralité, a été la tentative extrême de trouver une solution, tandis qu'était irréalisable la demande du centre-droit de former un nouveau gouvernement, basé sur le renforcement de l'axe Berlusconi-Salvini. Si le gouvernement avait duré nous aurions pu voir un autre Draghi, non plus seulement l'homme de l'urgence mais un personnage capable d'indiquer une nouvelle perspective. Il n'est pas étrange, mais au contraire légitime, que le PD ait commencé à se voir comme le 'parti de Draghi'; il serait par contre excessif de vouloir prétendre conserver l'alliance avec le M5S et en même temps récupérer l'héritage du Président du Conseil. La journée d'hier peut lancer un processus de dissolution des forces politiques et donc marquer la naissance d'une aire politique qui s'inspire des propositions et du style du Président démissionnaire. " 

ENTRETIEN, Il Corriere della Sera, de Mariastella Gelmini, ministre pour les Affaires régionales, par P. Di Caro « Gelmini : “Je ne reconnais plus le parti. Il s’est dissous dans le populisme” » : « Ce qui s’est passé hier est très grave. La Forza Italia que j’ai connue n’aurait pas hésité à choisir entre Draghi et les pulsions souverainistes de Salvini. La Ligue et FI ont toujours supporté - et non pas soutenu- le gouvernement. La gestion d’hier a été la représentation de l’aplatissement aveugle de Forza Italie face à la Ligue : c’est le coup de grâce d’une histoire de batailles libérales, réformistes et européistes de plus de vingt ans. Je ne pouvais pas rester une minute de plus dans un parti que je ne reconnais plus. Il y a longtemps que l’osmose opprimante avec la Ligue est devenue évidente et que nos parlementaires ne sont plus consultés mais sont mis devant le fait accompli. Ne rien faire pour empêcher la chute du gouvernement signifie mettre en danger les objectifs du PNRR, le budget, le décret sur les aides économiques… C’est un tort énorme fait à l’Italie et une décision qui affaiblit le front occidental. Poutine doit être satisfait. » 

PREMIER PLAN, La Repubblica, P. Mastrolilli, « Rome reste un partenaire, mais les États-Unis craignent une fissure dans la coalition anti-Poutine » : « ‘’Nous continuerons à collaborer avec l'Italie sur un certain nombre de priorités, notamment le soutien à l'Ukraine contre l'agression russe’’. Ce commentaire, confié à la Repubblica par un porte-parole de la Maison Blanche, clarifie la ligne que les Etats-Unis entendent adopter dans la crise : faire bonne figure pour poursuivre la collaboration avec Rome. En dehors des milieux officiels, la déception est toutefois palpable, car Draghi avait apporté à l’Italie une stabilité et une fiabilité qui lui faisaient défaut depuis longtemps. La situation est grave selon Charles Kupchan, directeur pour l'Europe à la Maison Blanche sous Obama : ‘’La chute imminente du gouvernement Draghi est un coup dur pour l'Italie, l'UE et la coalition transatlantique qui a soutenu l'Ukraine face à l'agression russe... L'instabilité politique en Italie envoie un signal inquiétant sur les défis que représente le maintien de la solidarité occidentale dans un contexte d'inflation, de pénuries d'énergie et d'autres problèmes économiques exacerbés par la guerre. Les démocraties atlantiques doivent garder un œil sur le front intérieur du populisme anti-libéral. L'Occident doit rester attentif aux menaces internes et externes qui pèsent sur la démocratie libérale’’. Ian Bremmer président d'Eurasia déclare : ‘’Les élections anticipées menacent l'accès de l'Italie aux fonds de relance de l'UE mais surtout sur le long terme si les élections porteront à un gouvernement eurosceptique d’extrême droite’’. Il ajoute ‘’Je ne suis pas préoccupé par une possible sortie de l’Euro car l’Italie finira par se ranger à la ligne de l’UE mais seulement après une période de grave instabilité’’. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Le président Mattarella a accepté la démission du Premier ministre Mario Draghi.

Italie. Le président Mattarella a accepté la démission du Premier ministre Mario Draghi. Ce dernier dirigera un gouvernement intérimaire, tandis que le président décidera de dissoudre le Parlement et de déclencher des élections anticipées.

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"Récupérons notre Autriche."

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Autriche.

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"Récupérons notre Autriche. Le 9 octobre, votez pour Walter Rosenkranz."

(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2022/07/13/wal...)

L’AfD du Bade-Wurtemberg est placée sous surveillance.

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Allemagne. Bade-Wurtemberg. L’AfD du Bade-Wurtemberg est, désormais, placée sous surveillance par l’Office de protection de la Constitution du Bade-Wurtemberg.

20/07/2022

Le gouvernement Draghi vient de tomber lors du vote au Sénat. Meloni déclare : "Nous sommes prêts !"

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Italie. Le gouvernement Draghi vient de tomber lors du vote au Sénat. La dirigeante de Frères d'Italie Giorgia Meloni déclare lors d'un meeting à Rome : « Nous sommes prêts ! »

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Giorgia Meloni lors du meeting

La Ligue et Forza Italia ne veulent plus du M5S dans un possible nouveau gouvernement.

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Italie. Le centre-droit du gouvernement est ouvert à un nouveau pacte gouvernemental et ne continuera à apporter sa contribution à la résolution des problèmes de l'Italie qu'avec un nouveau gouvernement, dirigé à nouveau par Mario Draghi, sans le M5S et profondément renouvelé.

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Hommage à Stauffenberg.

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Allemagne. À l'occasion de l'anniversaire de l’attentat du 20 juillet 1944 contre Adolf Hitler, de nombreux politiciens du gouvernement fédéral et de l'opposition ont rendu hommage à Claus von Stauffenberg : le chancelier Olaf Scholz (SPD, social-démocrate), le chef de file de l'opposition Friedrich Merz (CDU, démocrate-chrétien), le ministre de l'Agriculture Cem Özdemir (écologiste), le ministre des Finances et dirigeant du FDP (libéral) Christian Lindner, la CSU (sociaux-chrétiens bavarois), l’AfD (patriotes).

Par contre, les jeunesses du SPD considèrent Stauffenberg comme « nationaliste, antidémocrate et antisémite ».

Clara Anne Bünger, député fédéral du parti post-communiste Die Linke, estime que Stauffenberg est « raciste et antisémite et a participé activement à la Shoah, au Porajmos [persécution des Tsiganes/Roms] et à la guerre d'anéantissement en Europe de l'Est et a voulu mettre en place une dictature militaire. »

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CSU : "Héros de la Résistance. Comte von Stauffenberg."

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Statues de Stefan George et de Claus von Stauffenberg au musée Stefan George à Bingen.

(https://eurolibertes.com/histoire/sur-les-traces-de-stefa...)

"Dans l’attente du vote."

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Italie. Revue de presse.

Le discours de Mario Draghi devant le Sénat italien ce matin, qui sera suivi en fin de journée par un vote de confiance, fait la Une de la presse italienne. Les quotidiens soulignent les tensions internes au gouvernement et aux partis qui se poursuivaient hier encore. « Draghi au Sénat, entre tensions et espoirs » Aujourd’hui l’intervention au Sénat puis le vote de confiance. Les exigences de Salvini et les conditions du Président du Conseil (Corriere della Sera), « Draghi au Sénat, l’inconnue Salvini » Le Président du Conseil a préparé deux discours, il est prêt à recommencer mais sans l’approbation des partis il démissionnera ; le centre-droit est tenté par les élections anticipées mais après les entrevues au Palais Chigi ils exigent un ‘’gouvernement sans Conte’’. Le Mouvement 5 Etoiles ne se prononce pas sur la confiance. (La Repubblica), « Draghi, la confiance ou la démission » Les 5 Etoiles sont scindés en deux. La Ligue et Forza Italia ne veulent plus d’eux au gouvernement. Enrico Letta se veut optimiste. (La Stampa). « La voix des maitres a ordonné ‘’Draghi doit rester’’ » (Il Fatto Quotidiano), « Crise de gouvernement, l’inconnue du Mouvement 5 Etoiles demeure » (Il Messaggero), « Les agences de notation sonnent l’alerte ‘’sans Draghi les réformes ne seront pas menées à bien’’ » (Sole 24 Ore).  

 Les JT couvrent essentiellement la crise politique italienne en se concentrant sur l’allocution de Draghi au Sénat de ce matin, sur le vote de confiance de ce soir ainsi que sur les incertitudes au sein des partis. Les incendies qui dévastent l’Europe (en France, en Espagne, au Portugal et en Italie) ainsi que la canicule en France et au Royaume-Uni sont abondamment commentés. L’arrestation de la députée démocrate américaine, Alexandria Ocasio-Cortez, pour avoir manifesté contre la fin du droit à l’avortement aux Etats-Unis et le sommet au sujet de la crise du blé entre Poutine, Erdogan et Raisi à Téhéran sont également couverts.

Sur Twitter le hashtag #Draghi domine suite au discours du Président du Conseil au Sénat et en vue du vote de confiance attendu aujourd'hui.

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de M. Guerzoni, « Rencontres, disputes et coups de téléphones » : « Draghi prononcera son discours aujourd’hui devant le Sénat, s’ensuivra le vote de confiance des sénateurs. Les 5 Etoiles de Giuseppe Conte pourraient sortir de la majorité alors qu’une vingtaine de parlementaires pourraient rompre avec le Mouvement afin de soutenir le Président du Conseil. La Ligue et Forza Italia sont tourmentés mais devraient se résoudre à soutenir Draghi, à condition que les élections soient organisées en mars 2023 et non en mai : Salvini et Berlusconi ne veulent pas laisser à Letta le temps de réorganiser le centre-gauche. Nous avons retracé la journée d’hier. Dario Nardella espérait rassembler 2000 signatures de maires en soutien à Draghi et le Premier ministre espagnol exprime lui aussi son soutien dans la presse. Draghi est sensible à ces témoignages. Salvini a réuni les ténors de la Ligue et réitéré son opposition à un ‘’gouvernement avec le M5S’’. Le matin, Enrico Letta a rendu visite à Mario Draghi au Palais Chigi pour sonder son état d’esprit et à l’issue de la rencontre il se voulait positif. Le Président du Conseil s’est ensuite rendu au Palais présidentiel pour le premier face à face avec Mattarella depuis l’annonce de sa démission jeudi dernier. Il aurait laissé le Président de la République dans l’incertitude. Dans l’après-midi Salvini et Berlusconi expriment leur mécontentement suite au face-à-face entre Draghi et Letta, faisant craindre une remise en cause du faible espoir de négociation. Le centre-droit s’inquiète d’un possible pacte passé entre les deux hommes et Matteralla. Berlusconi convie les leaders et autres ténors du centre-droit, à l’exception de Toti qui plaide pour le maintien de Draghi sans retenue et sans conditions, pour 5 heures de discussions au total. En parallèle, plusieurs membres du M5S annoncent qu’ils voteront la confiance mais ce n’est pas non plus l’hémorragie attendue. En revanche, pour Di Maio, Conte ‘’ne votera pas la confiance’’ mais Davide Crippa devrait voter ‘oui’ à la Chambre. Mario Draghi, informé de leur irritation, invite Berlusconi, Salvini, Tajani et les autres. Salvini mise finalement sur le remaniement mais fait monter les enchères : il veut notamment récupérer le portefeuille de l’Agriculture aux dépends du 5 Etoiles Patuanelli. Draghi a également parlé avec Zelensky et réitéré son soutien à l’Ukraine contre la guerre de Moscou. » 

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de F. Verderami, « L’ouverture du Président du Conseil ; le discours et les priorités mais aussi les conditions vis-à-vis des partis » : « L’enchainement de rencontres avec les leaders de la majorité peut être lu comme un signe que Draghi cherche à trouver un moyen de revenir sur sa démission. Mais c’est surtout l’appel téléphonique avec le Président Zelensky qui montre que le Président du Conseil veut avant tout éviter de rompre les équilibres internationaux dont il est le garant auprès des autres leaders internationaux. C’est la volonté de respecter les engagements géopolitiques pris au nom de l’Italie aux côtés des partenaires qui le pousse à trouver une solution à la crise. Ainsi, si le paysage politique italien tente d’imposer ses règles au chef du gouvernement, Draghi proposera aux partis de rester à la tête de l’exécutif jusqu’aux élections en mars 2023 avec un programme et une série de priorités exposées très clairement ce matin et sur la base desquelles la coalition devra accepter ou non de mener la législature à son terme. Le problème est que le chef du gouvernement voit bien comment sa majorité, au cours de ces derniers jours de réflexion, a continué de s’effilocher plutôt que de se ressouder. Les intérêts de chaque parti à l’approche des élections desservent le projet du Président du Conseil. Letta semble persister à vouloir laisser une porte ouverte à Conte, considérant le M5S comme un allié indispensable pour pouvoir défier le centre-droit aux élections. Outre le centre-droit, la rencontre entre Draghi et Letta d’hier matin a été jugée inadaptée par certains démocrates et a irrité les dissidents 5 Etoiles ainsi que le ministre Di Maio. Salvini et Berlusconi craignent quant à eux une ‘’politicisation’’ de Draghi qui pourrait même l’amener à se présenter aux prochaines élections. Ils ont formulé à leurs tours de nouvelles requêtes. En somme, la journée d’hier a en partie confirmé les difficultés qui pourraient paver le chemin de Draghi jusqu’aux prochaines élections en mars. Draghi semble toutefois résolu à trouver une solution, pour ne pas manquer aux engagements pris avec les partenaires occidentaux. » 

PREMIER PLAN, La Repubblica, S. Mattera « Le jour le plus long : Draghi à l’épreuve de la question de confiance au Sénat » : « La réunion des chefs de groupe du Sénat, hier à la mi-journée, a donné aux parlementaires l’indice d’une tentative de réconciliation à travers la décision de ne pas limiter le débat : l’allocution du Président du Conseil est prévue à 9h30, le vote de confiance un peu avant 19h. Cela laisse le temps de négocier et d’éviter que Draghi n’ait à prendre acte de l’absence d’entente. Letta est le principal sponsor de la continuité. Après avoir parlé avec Conte lundi soir, il a rendu visite à Draghi hier matin : ‘’Poursuivons l’agenda du gouvernement’’ leur a-t-il dit à tous les deux. Letta aurait perçu chez Draghi l’ouverture tant espérée. Salvini et Berlusconi, réunis à la Villa Grande, avec Tajani, Lupi et Cesa apprennent avec irritation l’entretien de Letta et de Draghi, déplorant une ‘’négociation déséquilibrée au profit de la gauche’’. Salvini, Tajani, Lupi et Cesa demandent alors à Draghi un changement de méthode et de posture de la part du gouvernement et, surtout, l’exclusion de Conte de la majorité. Ils ne semblent pas vouloir prendre la responsabilité d’un vote anticipé mais ils veulent que le barycentre de la majorité se déporte vers la droite. Toutefois, ils ne réitèrent pas le souhait formulé en public de faire remplacer Luciana Lamorgese, ministre de l’Intérieur, et Roberto Speranza, ministre de la Santé, jugé inacceptable par Draghi. Le Palais Chigi y voit un signe d’ouverture. Conte, quant à lui, se tait. Selon Di Maio ‘’il a déjà décidé de ne pas voter la confiance’’. Tout son parti ne le suivrait pas : ‘’si Draghi se montre ouvert sur les thèmes qui nous sont chers, ne pas voter est injustifiable’’ affirme le chef de groupe Cinq-Etoiles à la Chambre, Davide Crippa. Mais, si le M5S faisait marche arrière et revenait dans la majorité, le front à droite se réactiverait. Rien n’est joué d’avance. »

PREMIER PLAN, La Repubblica, G. Casadio, « Les pronostics au Sénat et au Parlement, les voies en faveur du gouvernement seraient de toute façon majoritaires » : « Bien que Draghi ne soit disposé à rester à la tête du gouvernement qu'avec une majorité efficace et bipartisane, la résolution qu'il présentera, d'abord au Sénat puis à la Chambre, pour demander la confiance, peut en théorie compter sur un certain consensus. L'épreuve la plus difficile sera celle du Sénat. Au total, 206 sénateurs accorderaient la confiance à Draghi sur les 315 plus les 6 sénateurs à vie, ce qui est bien supérieur aux 161 nécessaires pour atteindre la majorité. Au total, les membres du Mouvement 5 Etoile occupent 62 sièges, constituant le premier groupe au Sénat. Si l'ordre de Conte était de ne pas voter la confiance, Draghi passerait de 268 à 206 voix en sa faveur. Autre scénario : si les 62 sénateurs 5 Etoiles votent pour et les 61 sénateurs de la Ligue contre, on comptabilisera 207 sénateurs votant la confiance à Draghi. Au Sénat, il y a 21 sénateurs de Fratelli d'Italia, 13 d'Alternativa et un autre petit groupe ‘mixte’. A la Chambre, le seuil de la majorité est fixé à 316 voix, or avec cette configuration on pourrait compter sur 451 voix en faveur d'un gouvernement Draghi. Si Conte, en revanche, décide d'être favorable, on pourrait atteindre les 555 députés favorables, à moins que, à ce moment-là, les 131 membres de la Ligue ne décident de voter contre et de rejoindre Meloni et Fratelli d'Italia dans l'opposition. Dans l’attente du vote, tous les signaux venant des partis politiques sont scrutés. Mais, selon ces chiffres établis, la confiance devrait l’emporter dans les deux chambres. 

PREMIER PLAN, La Stampa, F.Olivo, « Salvini met en garde le premier ministre : Pas de 5 Etoiles, ‘’ils nous empêcheront de faire des réformes’’ » : « La Ligue fait monter les enchères, et les ministres Speranza et Lamorgese se retrouvent dans son collimateur. Forza Italia et la Ligue ne savent toujours pas comment ils vont se positionner dans l'hémicycle aujourd'hui. La Ligue continue de songer aux élections anticipées, mais exige en même temps du gouvernement une ‘’discontinuité’’ tant dans la composition des ministres que dans l'agenda. En bref, toutes les voies sont ouvertes. Pour les deux partis, la présence du Mouvement 5 Etoiles est décisive, ‘’c'est nous ou Conte’’ ont-ils répété ces derniers jours, y compris hier soir devant le chef du gouvernement. A ce stade, personne ne peut répondre à la question de fond : le M5S restera-t-il dans la majorité ».  Toute la journée d'hier, la Ligue a focalisé l’attention contre les ministres Roberto Speranza et Luciana Lamorgese, que Draghi ne voudra probablement pas sacrifier. Dans ce cas, le centre-droit pourrait exiger une compensation, par exemple un remaniement.  Le sujet du remaniement entre donc dans les négociations, notamment parce qu'en cas d'adieu du M5S, trois ministres devraient être remplacés et le centre-droit pourrait alors conquérir un rôle moteur au sein du nouveau gouvernement.  La coalition est à la croisée des chemins et ne sait toujours pas quelle direction prendre. Les deux directions présentent des avantages et comportent des risques. L'instinct, surtout celui de Salvini, le pousse à aller aux urnes, en profitant des divisions des adversaires et en se libérant du poids de gouverner avec des ennemis. Le sens des responsabilités, cependant, dit autre chose : les deux dirigeants ne peuvent vraiment pas se permettre d’être considérés comme coupables de la crise. Salvini s'est fait rappeler à l'ordre par les présidents de région qu'il a rencontrés hier matin et qui auraient également fait part de leurs craintes. Luca Zaia et Massimiliano Fedriga ont demandé de ne pas abandonner Draghi. » 

COMMENTAIRE, La Repubblica, S.Folli, « Mario Draghi, un Président du Conseil un peu plus politique » : « Il est désormais difficile de trouver quelqu'un prêt à croire qu'aujourd'hui (mercredi 20 juillet) au Sénat ou demain (jeudi 21 juillet) à la Chambre, Mario Draghi sortira de scène. Il est clair que le premier intérêt de Draghi est de préserver l’image d'intransigeance et de sérieux à la base de sa réputation internationale. Et il ne s'agit pas d'un intérêt personnel, mais d'un intérêt institutionnel, dans la mesure où le crédit du Premier ministre sur la scène mondiale coïncide aujourd'hui avec le crédit de l'Italie. Et vice-versa. Le Premier ministre doit concilier différents aspects. D'une part, la cohérence avec son histoire et ce qu'il représente dans le pays et dans l'UE. De l'autre, les besoins des parties. Draghi lui-même avait parlé au début de la crise d'une majorité impossible sans le Mouvement 5 Etoiles. Puis il y a eu les scissions et une nouvelle vision a émergé. Mais un discours du premier ministre trop dur vis-à-vis du Mouvement 5 Etoiles et de leurs revendications mettrait Letta en difficulté, qui envisage toujours une alliance avec le Mouvement 5 Etoiles. A l’issue du vote de confiance, un autre gouvernement naîtra en fait, en fonction de la manière dont se déroulera la session au Parlement : peut-être un peu moins « technique » et un peu plus politique. » 

(Traduction : ambassade de France à Rome)

19/07/2022

54 % des députés et 45 % des sénateurs élus sur les listes du M5S ont quitté le groupe parlementaire.

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Italie. Depuis les élections de 2018, 54 % des députés et 45 % des sénateurs élus sur les listes du M5S ont quitté le groupe parlementaire. Le M5S est le parti qui a perdu le plus de sièges au Parlement depuis ce scrutin.

"Gouvernement, négociations sans fin."

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Italie. Revue de presse. 

La crise de gouvernement et les négociations politiques en vue du vote de confiance prévu ce mercredi au Parlement font la Une des quotidiens. Il Corriere della Sera titre « Gouvernement, négociations sans fin » et met en évidence le « Duel au sein du Mouvement entre Conte et Crippa » ainsi que le choix des présidents de régions léghistes de soutenir Mario Draghi, contre l'avis de Salvini. La Repubblica et La Stampa mettent en avant le sentiment des Italiens face à l'instabilité politique : « L'Italie ne veut pas de crise » (Repubblica) et « Seulement 1 Italien sur 3 veut la crise » (La Stampa), avec l'appel des maires et du monde associatif en soutien d'un Draghi-bis, et la possibilité que le Président du Conseil soit tenté d’adopter cette solution (La Stampa). Il Fatto Quotidiano parle de son côté d’un « Piège de Mattarella et des partis» qui obligerait le Président Draghi à rester à la tête du gouvernement. Il Messaggero de son côté souligne comment la crise paralyse le pays : « Trois cent décrets en suspens dans les domaines de la santé, de la pollution et des déchets ».

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Les maires participant à l'appel à Draghi sont issus des zones qui sont des bastions du Parti démocrate.

Tous les quotidiens titrent sur la mission du gouvernement, hier, en Algérie, pour signer de nouveaux accords sur les fournitures de gaz : « Gaz, l'accord avec l'Algérie, Gazprom coupe les fournitures à l'UE » (Corriere) ; « Contrat de 4 milliards : le gaz algérien remplacera le russe » (Repubblica) ; « L'UE se prépare à réduire la consommation » (Il Sole 24 Ore).

 

Les JT couvrent essentiellement le 30ème anniversaire de l'attentat contre le juge Paolo Borsellino et son escorte ainsi que l’appel à faire toute la lumière sur ces événements ; l'accord avec l'Algérie pour de nouvelles fournitures de gaz ; le débat politique sur la crise de gouvernement et le vote de confiance prévu demain ; la guerre en Ukraine et la décision de Zelensky de suspendre 28 représentants des services secrets ainsi que de nouvelles aides européennes ; et enfin la canicule en Europe et en Italie.  

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Le juge Borsellino et son escorte

COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Folli, « Parti Démocrate : de la grande coalition au parti de Mario Draghi » : « Le chef du groupe à la Chambre, Crippa, a été fortement critiqué pour avoir accepté la demande du Parti Démocrate de tenir le débat parlementaire et le vote de confiance de demain d'abord à la Chambre et ensuite au Sénat ; pour au final un retour à la tradition de commencer d’abord par le Sénat et ensuite la Chambre. Crippa semble maintenant sur la voie de la sortie et emmènera avec lui d'autres dissidents. Le Mouvement 5 Etoiles est destiné à avoir un rôle marginal. Toutefois, le problème n'est pas l'avenir de Conte. En effet, la grande coalition était une formule destinée à indiquer l'entente politico-électorale avec le Mouvement 5 Etoiles et le Parti Démocrate ne dispose pas de stratégie de remplacement. Di Maio et les dissidents sont fiables (pro-européens, atlantistes), mais ils ont peu de voix. Letta n'a probablement qu'une seule solution : assumer un profil réformateur, non seulement dans le domaine des droits individuels mais surtout en ce qui concerne le renouveau économique, social et structurel qui n'en est qu'à ses débuts. Il pourrait le faire seul ou plus facilement avec l'archipel des groupes centristes (+Europa, Calenda, Italia Viva) auxquels la crise a redonné du dynamisme. Dès lors, il faut surmonter la méfiance désormais historique entre Letta et Renzi. Si le Parti Démocrate assumait résolument la direction morale du mouvement pro-Draghi, il disposerait d'une crédibilité renforcée. »

ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Renato Brunetta, ministre italien de l’administration publique, “Un projet renouvelé peut le convaincre ; le coût d’élections anticipées serait supérieur aux bénéfices » : « Personne ne doit pousser Draghi dans un sens ou dans l’autre, il sait ce qu’il a à faire, et ce pour le bien du pays : mener les réformes, appliquer le Plan de Relance et défendre les valeurs afin que l’Italie retrouve sa crédibilité et sa réputation. Pour cela il faut miser sur ‘’l’européisme évolutif’’ inauguré par le plan Next Generation UE et interprété par Draghi et Macron. Il faut réaffirmer un atlantisme sans ambiguïté face à ceux qui, comme Poutine, veulent revoir les frontières de l’Europe par la force. Les 9 points présentés par Giuseppe Conte ne sont pas un véritable sujet, ils sont presque tous déjà inscrits à l’agenda de Draghi. Quant à l’écart budgétaire, ce n’est pas un sujet d’actualité, simplement parce qu’il n’est pas nécessaire actuellement. Les mesures d’aide de l’Etat peuvent être financées par l’excédent déjà généré. Quant au risque de fragmentation des spreads c’est précisément la fiabilité de Draghi et la bonne réalisation du PNRR qui nous en protège. Aucun des thèmes brandis par les partis pour exprimer leur mécontentement ne peut justifier une crise. Il y a encore trop à faire, un gouvernement démissionnaire n’y parviendrait pas, l’Italie risque de perdre 22 milliards d’euros. Comme en témoigne la vague d’appels en faveur de Darghi, le ‘’pays réel’’ montre qu’il a bien compris quel serait le préjudice d’un vide laissé à la tête de l’exécutif. Berlusconi et Salvini doivent en avoir conscience également. Les partis doivent réaffirmer demain leur adhésion à l’agenda Draghi-Mattarella de façon claire et responsable. L’énième succès que Draghi vient de remporter à l’étranger, à savoir les 15 accords passés avec l’Algérie pour s’émanciper de la Russie mais aussi inverser les vieilles logiques de dépendance du Sud, montre combien il peut servir l’intérêt national. »

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, F. Savelli, “Mission italienne à Alger pour le gaz : le pays devient le premier fournisseur de l’Italie ; les flux vers l’Europe. »

ARTICLE, La Stampa, « L'UE alloue un fonds commun pour les armements » : « L'Union européenne alloue un fonds de 500 millions d'euros pour l'achat conjoint d’armements entre États membres. Aujourd'hui, la Commission dévoilera le projet de création d'une plate-forme commune d'achat d'armes permettant d'éviter d’acheter deux fois les mêmes munitions et d'obtenir de meilleures conditions d’achat. Tous les projets impliquant au moins trois États membres pourront bénéficier du financement de l’Union européenne. En outre, les achats seront effectués auprès de fournisseurs basés en Europe pour éviter de favoriser les concurrents. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Frères d'Italie monte encore.

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Italie.

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Frères d'Italie : patriotes

Parti Démocrate : centre-gauche

Ligue : patriotes

M5S : anti-système

Forza Italia : conservateurs

Azione +Europa :  libéraux

18/07/2022

Matteo Salvini : "L'espoir est qu'un ministre de la Ligue revienne bientôt pour défendre les frontières de ce pays."

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Italie.

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Matteo Salvini: "L'espoir est qu'un ministre de la Ligue revienne bientôt pour défendre les frontières de ce pays, car nous n'avons aucune nouvelle du [ministre de l'Intérieur] Lamorgese."

"Salvini : PD irresponsable, il vaut mieux voter."

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Italie. Revue de presse. 

La crise du gouvernement italien fait la Une des quotidiens nationaux qui titrent sur les possibles scénarios en vue de mercredi, jour où Mario Draghi se présentera devant le Parlement. Le Corriere della Sera titre « Gouvernement, appels et vetos croisés » en soulignant la position de Forza Italia et de Ligue excluant un nouveau pacte avec le M5S. La Repubblica et le Messaggero soulignent le débat interne au M5S « Nouvelle scission en vue », avec l'hypothèse d'une démission d'environ 35 parlementaires et les pressions en faveur des élections exercées par la Ligue « Salvini : PD irresponsable, il vaut mieux voter » (Repubblica). La Stampa titre sur les positions et la stratégie politique interne à la droite « Salvini et Berlusconi misent sur le vote », à la suite de la rencontre, hier, entre les deux leaders de la droite tandis que le Fatto Quotidiano souligne que « 1 Italien sur 2 ne veut plus de Draghi ». 

Les grèves et les annulations dans le secteur du transport aérien sont également en premier plan sur Repubblica et la Stampa, tandis que le Sole 24 Ore titre sur la « Crise démographique, 2 millions de travailleurs en moins en 2030 » et que le Messaggero propose un focus sur le manque de travailleurs dans le secteur public. 

A la veille du 30ème anniversaire de l'assassinat du juge Paolo Borsellino à Palerme, Domani titre : « Borsellino était resté seul lorsqu’il allait vers la mort. » 

Les JT couvrent essentiellement la crise de gouvernement en Italie ainsi que les appels de nombreux politiques et maires adressés à Mario Draghi pour qu'il reste au Palais Chigi ; le voyage du Président du Conseil en Algérie pour signer de nouveaux accords sur les fournitures de gaz ; les prises de position des leaders de droite sur la crise de gouvernement ; la situation de la guerre en Ukraine ; le nouvel écroulement sur le glacier de la Marmolade où 11 personnes ont perdu la vie le 3 juillet.

Sur Twitter l'hashtag #Draghi, en référence à la crise politique en cours, domine. 

PREMIER PLAN, La StampaF. Olivo  « Centre-droit : soit Draghi soit Draghi » : « Face à face entre Berlusconi et Salvini : ‘soit un gouvernement sans les 5 Etoiles, soit des élections immédiates’, mais Forza Italia est divisée. Alors que Berlusconi arrive à Rome, le secrétaire de la Ligue affirme : ‘il vaut mieux voter’’. Matteo Salvini s'est envolé vers la Costa Smeralda pour resserrer les rangs avec Silvio Berlusconi, dictant à Mario Draghi des conditions qui rapprocheraient de fait les élections de l'automne. La stratégie tenue jusqu'à présent par la Ligue et Forza Italia sort renforcée du déjeuner en Sardaigne : ’’C'est nous ou le Mouvement 5 étoiles’’. Les ministres de Forza Italia, menés par Gelmini, l'ont remarqué, dénonçant, en public ou en privé, l'asservissement de leur parti aux dessins de Salvini. En réalité, les positions ne sont pas tout à fait identiques. Alors que Salvini veut voter immédiatement déclarant que ‘’les nouvelles déclarations de Conte confirment la rupture du pacte de confiance avec le sens habituel de la responsabilité qu'il était convenu d'attendre par rapport à l'évolution de la situation politique. Nous sommes prêts à nous soumettre, même à très court terme, au jugement des citoyens et à écarter la possibilité de gouverner avec les 5 étoiles en raison de leur manque de fiabilité et de leur incompétence’’. Le fondateur de Forza Italia est moins convaincu, il sait que la tendance électorale est propice, mais il ne peut rester indifférent aux appels qui lui sont adressés de toutes parts, en premier lieu de Gianni Letta, qui ne cesse de répéter qu'aller voter immédiatement plongerait le pays dans le chaos. " 

PREMIER PLAN, Repubblica, M. Pucciarelli « Du mouvement à la « fête de Conte », Di Maio travaille sur une scission bis » : «  Le chemin est étroit mais la tentative est forte. Immédiatement après les démissions de Draghi dans ses diverses déclarations publiques, Di Maio et les autres ex-membres de partis ont cessé de parler du Mouvement 5 Etoiles et l'ont appelé uniquement le "parti de Conte". Il ne s'agit pas d'un choix lexical anodin mais d'un message politique très précis : le mouvement qui avait soutenu le gouvernement il y a environ un an et demi n'existe plus, et s'il n'existe plus, alors la majorité qui peut soutenir le Premier ministre peut changer. En outre ce fait nouveau pourrait être le signal nécessaire pour convaincre Draghi de rester. L'objectif du ministre des affaires étrangères est de favoriser la sortie du Mouvement 5 Etoiles de l'aile gouvernementale 5 étoiles et de former un groupe de 35-40 députés menés par le chef de groupe Crippa. De fait, un transfuge du Mouvement 5 Etoiles a déclaré hier après-midi : « Pour que l'opération fonctionne, il faut arriver mercredi à la Chambre avec le fractionnement au sein du parti déjà établi ». Ce n'est pas une question de chiffres car, sur le papier, Draghi a déjà la majorité. L'annexion du Mouvement par le chef de groupe Crippa menant avec lui toute la direction de la Chambre des députés aurait une énorme importance symbolique. L'idée ne serait même pas celle d’une simple scission des mécontents, mais la création d'un autre groupe. Dès lors, Draghi officiellement supplié de rester par beaucoup ne devrait plus avoir besoin du soutien du soutien du Mouvement 5 Etoile, premier groupe parlementaire, car il ne le serait plus maintenant et si cette scission à lieu, la taille du Mouvement en  serait encore réduite. » 

COULISSES, Il Corriere della Sera, M. Guerzoni « Draghi ne voit pas de progrès : c’est aux partis de montrer que quelque chose change » : « L’appel d’un millier de maires italiens, les appels de Macron et des autres leaders européens, le « profond respect » de Biden, la pétition de Renzi, la pression des chefs d’entreprises et de très nombreux citoyens ont fait très plaisir à Draghi et ont contribué à affaiblir sa conviction que sa démission soit destinée à être irrévocable. Cependant, selon le Président du Conseil, « c’est aux forces politiques de montrer qu’un changement est en cours ». Le dernier ultimatum de Conte a été vu comme le prologue de la sortie du gouvernement du M5S. L’impression qui prévaut chez les partisans de Draghi est que le Président des Cinq-Etoiles avait décidé depuis longtemps de faire tomber la majorité afin de remonter dans les sondages et de se venger de son remplaçant au Palais Chigi. Si cela est vrai, pour les partisans d’une recomposition, le problème n’est plus Conte mais devient le duo Salvini et Berlusconi. Si les deux leaders optent pour les élections anticipées, le gouvernement Draghi sera conclu avant mercredi même. Si Berlusconi et Salvini devaient choisir la voie de la recomposition d’un gouvernement « bis », il ne manquerait à Draghi qu’un acte significatif au niveau parlementaire pour se soumettre à nouveau à un vote de confiance : une rupture incurable au sein du M5S avec, d’un côté, les partisans de la révolte et, de l’autre, ceux du gouvernement. Les partisans de Di Maio et de Letta essaient de se rallier aux forces pro-gouvernementales , en particulier le chef de groupe du M5S à la Chambre, Davide Crippa et, dans l’éventualité où ils y arriveraient, le périmètre de la majorité resterait plus ou moins le même. D’autres déçus pourraient voter la confiance à Draghi qui se verrait confier un nouvel exécutif, sans les partisans de Conte. D’Incà resterait aux Rapports avec le Parlement et, si Patuanelli venait à démissionner, Draghi récupérerait, par intérim, les dossiers du ministère de l’Agriculture. »

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, d’A. Arachi, “Plus de 1000 maires signent en faveur de Draghi ; Giorgia Meloni en colère dénonce une action éhontée » : « Une lettre appelant Mario Draghi à ‘’rester en poste’’ avait déjà été signée, dimanche à la mi-journée, par plus de mille maires italiens. Le maire de Pesaro affirme que d’après les retours qui leurs parviennent, Draghi aurait été très touché par les différents appels, dont celui des maires. Cette initiative déplaît en revanche fortement à Giorgia Meloni, à la tête du parti d’opposition Fratelli d’Italia, qui reproche à ces représentants des citoyens d’utiliser les institutions comme une tribune, comme si c’était des sections de partis politiques. Dario Nardella, maire de Florence et l’un des coordinateurs de l’initiative soulignent que plusieurs maires des rangs du centre-droit sont également signataires de la lettre, comme le maire de Venise ou encore de Gênes. Ils en appellent à ‘’la responsabilité, au sentiment d’appartenance et au sérieux’’. En revanche aucun maire sous étiquette Fratelli d’Italia n'est signataire. On observe par ailleurs que si certains léghistes, notamment dans le nord, ont préféré garder leurs distances, au sein de Forza Italia nombreux sont ceux qui se sont joints à l’appel collectif. Giorgia Meloni plaide quant à elle pour des élections immédiates, suscitant à son tour les réactions du Parti démocrate, de Piero Fassino à Stefano Bonaccini. Le maire de Milan, Giuseppe Sala explique qu’ils se font ainsi l’écho des attentes des citoyens qu’ils représentent qui sont désorientés et déçus face à cette crise politique. »

COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Folli « Les (en)jeux derrière l’agonie du Mouvement Cinq-Etoiles » : « Il est évident que la crise a lieu sur deux plans, l’un interne, l’autre international. Sur ce dernier, Draghi a déjà bénéficié de la plus haute reconnaissance. Comme l’a écrit le New York Times, « la crise italienne redouble les inquiétudes européennes », faisant allusion à l’avantage que tirera la Russie d’un affaiblissement des démocraties sur le continent européen. Ce thème devrait également dominer la discussion interne, puisque la majorité de Draghi se définit comme une majorité « d’urgence ». Inversement, à Rome se poursuivent des rites politiques compréhensibles à quelques initiés seulement. A deux jours du débat au Parlement, tous tournent leurs regards vers le Président du Conseil et lui demandent de rester, mais c’est aux forces politiques de décider de ce qu’elles veulent faire. Si le centre-droit se dit prêt pour les élections anticipées, Salvini et Berlusconi ne tiennent pas les mêmes positions intransigeantes que Fratelli d’Italia. On comprend qu’à certaines conditions, ils continueraient à soutenir Draghi. Ils attendent que le parti de Conte se désagrège, qu’un nouveau contingent du Mouvement rejoigne les rangs de Di Maio, que le cycle du Mouvement prenne fin ou bien que Conte place ce qu’il reste du M5S dans la zone grise de « l’appui externe ». Devant la débandade des partisans de Conte, Draghi pourrait porter le gouvernement jusqu’à la loi de Finances. La droite pourrait demander des engagements sur quelques points, bien définis, du programme, tout comme le Partito democratico, qui pourrait commencer à compter sur lui-même en adoptant une position claire et réformiste. Ce serait la seule manière de se préparer aux élections qui, quel que soit le scénario, approchent. »

SONDAGES, Il Fatto Quotidiano, F. Sorrentino, « Draghi-bis ? Un Italien sur deux dit non : mieux vaut organiser des élections anticipées » : « Les Italiens auraient-ils tellement confiance en Mario Draghi qu'ils le voudraient encore au Palais Chigi ? Il est compliqué pour l'instant de quantifier si l'attrait des électeurs pour « Super Mario ». « C'est une période difficile pour faire des sondages », révèlent conjointement les sondeurs. Dans les sondages de ces derniers jours, une division presque parfaite se dessine entre les Italiens qui souhaiteraient un Draghi-bis et ceux qui voudraient au contraire retourner aux urnes.  En particulier, révèle Izi Spa dans un sondage réalisé entre les 14 et 15 juillet et reporté par La Repubblica : « un peu plus de la moitié des Italiens (53%) seraient contre des élections anticipées ». Parmi ceux qui voudraient éviter un vote, beaucoup ne sont pas tant motivés par la confiance en Draghi que par l'impression que le recours aux élections ne serait « pas une bonne idée » car « qui sait ce qui se passerait ensuite ». Un sondage commandé par Affaritaliani.it et réalisé par Roberto Baldassari du Lab 21 confirme ce sentiment partagé par les Italiens : « le vote anticipé serait ici la solution préférée de 45,6% des Italiens, tandis que le 2 octobre serait la date la plus probable pour retourner aux urnes ». Pourtant, les demandes visant à maintenir Draghi au Palais Chigi se multiplient : Italia Viva lance une pétition, les maires des grandes villes écrivent un appel, le Vatican se dit préoccupé et invoque sa « responsabilité ». Le vote anticipé, en revanche, effraie, ce serait un saut dans le vide pour beaucoup. Le retour aux urnes serait toutefois « une aide pour le centre-droit », comme le démontre un récent sondage, réalisé par Youtrend et Cattaneo Zanetto & Co, à partir duquel Fratelli d'Italia, Lega et Forza Italia seraient en plein essor quelle que soit la coalition adverse, avec ou sans l'accord Dem-Grellini. Le périmètre des alliances est donc déterminant « il y a l'atomisation du centre mais Calenda, Renzi, Di Maio, +Europa et les Verts ne se fédèrent pas facilement » selon Pregliasco de Youtrend. » 

ENTRETIEN, Il Corriere della Sera, de Matteo Renzi « “Un nouveau mandat de Draghi serait la solution la plus efficace : sans lui, il ne reste plus que les élections” » : « La pétition [en faveur du maintien de Draghi, ndlr] a eu beaucoup de succès. Alors que nous nous parlons, nous en sommes à 80 000 signatures. Je parle de « Draghi bis » car, ce serait, selon moi, la solution la plus efficace pour les dix mois à venir. L’important c’est que Draghi reste au Palais Chigi et qu’il vienne à la Chambre sans devoir se retrouver entraîner dans des négociations dignes de la Première République : ce doit être à prendre ou à laisser. J'attends de voir qui prend la responsabilité de faire tout tomber à l’eau. Soyons clairs : un nouveau gouvernement Draghi se fait si Draghi veut le faire et à ses conditions. Le départ d’Incà du M5S, en admettant qu’il s’avère, n’est presque qu’une question de folklore. Je suis en faveur d’un second mandat de Draghi, avec un sursaut de détermination et de responsabilité du Président du Conseil. S’il ne s’en sent pas capable – ce qui me déplairait beaucoup – il faut voter tout de suite [et non pas prolonger la législature jusqu’au vote de la loi de Finances, ndlr]. Il faut en finir avec cette comédie indécente. Soit un nouveau gouvernement Draghi soit les élections. »

PREMIER PLAN, La Repubblica, de S. Mattera et L. Pagni, « Le Président du Conseil se rend à Alger afin d’augmenter les achats de gaz ; davantage de ressources y compris pour l’Europe du Nord. » 

PREMIER PLAN, La Repubblica, « L’Union Européenne défie Poutine : un plan d’urgence contre la réduction de l’approvisionnement en gaz. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

17/07/2022

Présidentielles en Autriche : Rosenkranz donné à 21 % et Grosz à 6 %.

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Autriche. Un sondage OGM en vue des élections présidentielles d’octobre 2022 donne :

Alexander Van der Bellen (indépendant) : proche des écologistes : 63 %

Walter Rosenkranz (FPÖ) : patriote : 21 %

Gérald Grosz (indépendant, ex-FPÖ et ex-BZÖ, soutenu par le BZÖ) : patriote : 6 %

Marco Pogo (Bier) : satirique : 5 %

16/07/2022

Viktor Orban à propos des sanctions.

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Hongrie.

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15/07/2022

Frères d'Italie donné à 22,9 % et la Ligue à 14,2 %.

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Italie. Un sondage réalisé entre le 11 et le 14 juillet 2022 donne :

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Frères d'Italie : patriotes

Parti Démocrate : centre-gauche

Ligue : patriotes

M5S : anti-système

Forza Italia : conservateurs

Azione +Europa :  libéraux

gauche 

Italexit : euroscepticisme

Fête des patriotes de Frères d'Italie.

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Italie. Ce 14 juillet 2022, la dirigeante de Frères d'Italie Giorgia Meloni était à la fête des patriotes organisée dans la périphérie de Rome par son parti.

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Giorgia Meloni : "Des élections tout de suite."

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"Fête des patriotes : le jour à venir."

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"Négociation de la dernière chance : il faut l’accord de Salvini."

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Italie. Revue de presse.

La presse italienne titre largement sur la démission du Président du Conseil, Mario Draghi, à la suite de la décision des sénateurs 5 Etoiles de ne pas participer au vote de confiance sur le décret concernant les aides économiques contre la flambée des prix énergétiques. Les commentaires mettent en avant la « fin de l’unité nationale » (Stampa) d’une « politique souvent tentée par le suicide » (Corriere), tout en relevant que l’exécutif pourrait survivre grâce à la décision du Chef de l’Etat, S. Mattarella, de repousser la démission de M. Draghi en l’invitant à vérifier sa majorité devant les Chambres, mercredi prochain.  « La majorité s’effrite, Draghi jette l’éponge » - La rupture du M5S sur le décret pour les aides économiques provoque la réaction de Draghi « le pacte de confiance est révolu » ; Mattarella repousse sa démission. Le Président du Conseil s’exprimera mercredi devant les Chambres (Corriere della Sera), « La décision de choc de Draghi : je m’en vais » - Le Président du Conseil se rend au Quirinal après la décision du M5S de déserter le vote de confiance. Le Spread s’envole et les marchés tremblent. E. Letta : nous avons 5 jours pour le convaincre de rester, mais pour la Ligue les élections anticipées sont une option valable (La Repubblica), « Draghi démissionne, l’Italie plonge dans le chaos » (La Stampa), « Draghi démissionne, la Bourse s’effondre » (Sole 24 Ore), « Draghi s’en va, l’Italie vacille » - Le cauchemar des marchés, le Quirinal mise encore sur l’ancien banquier et l’hypothèse de nouvelles élections le 2 octobre prochain (Il Messaggero), « Le suicide de Draghi, qui a voté contre sa confiance » - Le gouvernement bénéficie toujours d’une majorité mais le Président du Conseil jette l’éponge. Conte veut aller jusqu’au bout : c’est nous qui décidons (Fatto Quotidiano). La disparition du fondateur du quotidien Repubblica, Eugenio Scalfari, est également citée en Une et dans les pages intérieures.

Les JT couvrent essentiellement la démission du Président du Conseil Mario Draghi qui a été rejetée par Sergio Mattarella et qui est donc renvoyée aux Chambres. En effet, sur le Décret « Aides économiques », le M5S n’a pas la confiance au gouvernement.  Les « rébus politiques » des différents chefs de partis sont mis en avant. Les nouveaux bombardements meurtriers sur les civils en Ukraine sont aussi couverts.

Sur Twitter, le hashtag #Conte, en référence à la décision du dirigeant du M5S de ne pas voter la confiance au Sénat sur le décret assurant les aides économiques, décision qui a provoqué la démission de Mario Draghi, domine.

EDITORIAL, Corriere della Sera, M. Franco « Le tort fait à l’Italie » : « La démission annoncée par Mario Draghi et « gelée » jusqu’à mercredi prochain sont le bouquet final d’une « législature populiste » et du triomphe des instincts suicidaires de la politique italienne. Giuseppe Conte, en jetant son masque de médiateur contraint de céder aux extrémistes, a montré hier son vrai visage. Avec des propos indignes d’un ancien président du Conseil, il a déversé toute responsabilité sur le Palais Chigi. Le populisme connaît bien l’art de ne pas assumer ses responsabilités et de les déverser sur les autres. En conséquence, Draghi est devenu le bouc émissaire idéal d’un Mouvement cherchant désespérément à récupérer quelques électeurs. Conte et le M5S ont préféré détruire la tentative de transition vers la stabilité et la normalité représentée par l’anomalie d’un exécutif d’unité nationale, dirigé par une personnalité des plus influentes, et mis en place par le Quirinal pour venir au secours d’un système de partis en voie de décomposition. Mattarella estime toujours que sans le bouclier de Draghi, l’Italie se montrera plus faible au niveau international et davantage exposée à la spéculation financière. Bientôt, les vainqueurs des élections de 2018 seront appelés à répondre de leur action : avoir fait tomber le gouvernement Draghi. Si tel est vraiment le cas, c’est un tort fait non seulement à l’Italie, mais aussi à l’Europe. »

ARTICLE, Corriere della Sera, M. Breda « Les pressions du Chef de l’Etat pour que le Président du Conseil revienne sur ses pas » : « Il est presque l’heure du dîner quand Draghi communique sa décision au Quirinal. Hier, au Sénat, il a obtenu la confiance mais le parti de majorité relative n’a pas voté. Il s’agit là d’une plaie politiquement incurable. ‘’Il n’y a pas de sens à ce que j’insiste à me faire épuiser comme cela’’ aurait-il dit à Mattarella. Le Chef de l’Etat écoute en silence Président du Conseil, puis intervient : ‘’Je comprends parfaitement les difficultés et toutes les raisons que tu m’as données. La décision relève exclusivement de toi mais je t’invite à y réfléchir encore un peu. Somme toute, on ne t’a pas enlevé la confiance. Mettons de côté ta démission jusqu’à mercredi. Réfléchis bien, puis rends-toi devant le Parlement et évalue la situation’’. C’est donc une parenthèse de cinq jours qui s’ouvre, pendant lesquels le Quirinal espère que Draghi puisse revenir sur sa décision, même si cela sera, compte tenu de ses propos, très difficile. Draghi pourrait se limiter à fournir de simples « communications » et abandonner l’Hémicycle sans que celui-ci ne puisse s’exprimer par une motion, (alors qu’un débat serait inévitable) et se rendre à nouveau au Quirinal pour formaliser définitivement la crise. Ou bien, il pourrait changer d’avis et accepter de recommencer, dans l’éventualité où la feuille de route esquissée par Mattarella, pour porter la crise devant le Parlement et mettre les partis devant leurs responsabilités, viendrait à porter ses fruits. Mais c’est là une possibilité à laquelle presque personne ne croit plus. » 

ARTICLE, Corriere della Sera, F. Verderami « Une situation qui nous conduit vers des élections anticipées même si la moitié de la majorité est en train de chercher une solution » : « Malgré toute une série d’appels venant des bancs du Sénat et arrivés jusqu’aux institutions de Quirinal, afin d’éviter la crise, Draghi a fini par présenter sa démission. Nous assistons désormais à l’existence de deux grands blocs au sein du Parlement : l’un qui veut prolonger la mandature, et l’un qui fait pression, en revanche, en faveur d’élections anticipées. Quoi qu’il en soit, la solution se trouve dans les mains de Draghi. Tout dépend de ce qu’il dira devant le Parlement. Les partis sont déjà en train de faire leurs comptes sans lui car, sauf un coup de théâtre, Draghi ne sera plus là. Déjà hier matin, un ministre expliquait que ‘’la date de dissolution des Chambres sera fixée pour le 20 juillet. Grâce à ce décret, il sera possible d’aller voter dès le 25 septembre et ce, afin d’assurer au prochain exécutif la possibilité de rédiger la loi de Finances’’. Sauf si les partis parviennent à s’entendre pour donner leur feu vert à un gouvernement technique, dirigé par Daniele Franco, jusqu’à l’adoption du budget, pour ensuite aller aux urnes en février. L’hypothèse d’un gouvernement Franco ne déplairait ni à Forza Italia ni à la Ligue. Reste à voir ce qu’en pensent Berlusconi et Salvini. »

COULISSES, Il Messaggero : « Les marges de manœuvres du Quirinal sont limitées, ''Il n'y a pas d'autres noms'' : l'hypothèse du vote en octobre » : « ''Il n'existe plus d'alternatives.'' Selon le Quirinal aucune autre majorité gouvernementale n'est possible. Soit Mario Draghi reste au Palais Chigi, soit les élections anticipées seront inévitables. L’idée qu'un nouveau Président du Conseil de haut niveau puisse arriver au Palais Chigi pour guider le gouvernement jusqu'à la fin de la législature n'est tout simplement pas prise en considération par le Quirinal. C’est une position que le président Mattarella aurait partagé directement avec Draghi lors de leurs échanges d'hier. Le fait de ne pas avoir accepté la démission de Draghi ne doit pas être interprété comme un signal mais comme '’un devoir de démocratie et de transparence’’. Une date commence à circuler pour les élections : celle du 2 octobre. Cela permettrait au nouveau gouvernement de rédiger la loi de Finances ». 

COULISSES, La Repubblica, S. Cappellini « Négociation de la dernière chance : il faut l’accord de Salvini » : « Mario Draghi peut-il encore être convaincu ? « Oui », laisse filtrer le Palais Chigi, à condition que tous les partis le lui demandent et que ce nouveau départ se fasse sur des bases claires et déterminées. C’est, au fond, une situation analogue à celle de la réélection de Mattarella : cela semblait très difficile, mais cela a fini par se produire. Les partis demanderont-ils à Draghi de rempiler ? C’est possible. Parmi les forces principales, le PD et Italia Viva lui ont déjà demandé de continuer. Forza Italia tend à en faire autant, tout comme le M5S, après avoir déclenché la crise. Reste la Ligue. Ou, plutôt, les Ligues. Matteo Salvini mais aussi les gouverneurs et Giorgetti, convaincu que la crise puisse se résoudre « aux temps additionnels ». Salvini est pris entre Berlusconi qui veut continuer avec Draghi et la détermination de Meloni à demander des élections. La prudence lui suggère de ne pas perdre son alliance avec Berlusconi alors que se lancer dans une campagne électorale ne lui accorderait que le rôle de vassal dans la chevauchée de Meloni vers le Palais Chigi. Le parcours construit par Mattarella pour porter la crise devant le Parlement a un clair sous-entendu : ou bien un accord est trouvé pour repartir ou bien un nouveau vote sera indispensable. Il s’agit d’inviter les partis à regarder la réalité en face : dans une législature qui a déjà expérimenté toutes les formules politiques possibles, on ne voit pas bien comment des forces incapables de se regrouper autour de Draghi puissent trouver, en peu de jours, la détermination pour le faire autour d’une solution alternative. Les partis sont dos au mur : qui se défile doit savoir quelles en seront les conséquences. »

ENTRETIEN, Il Messaggero, de Paolo Gentiloni, Commissaire européen à l’Économie « Il faut de la cohésion, il est essentiel de continuer avec le PNRR » : « La Commission Européenne observe avec ‘’un étonnement inquiet’’ la crise politique qui s'est ouverte en Italie et qui a porté à la démission de Mario Draghi. Nous naviguons dans des eaux agitées avec la guerre, les tensions géopolitiques, l'inflation record et la crise énergétique. Grâce à un PIB à un niveau acceptable, nous ne traversons pas encore la tempête, mais cette navigation demande une cohésion importante et un fort leadership, deux éléments qui ont caractérisé le gouvernement de Mario Draghi. En considérant le cycle 2021-2023, l'économie italienne est en ligne avec celle des autres grands États membres et fait même un peu mieux de l’Allemagne ; Rome est en train de revenir au niveau d'avant la pandémie. La Commission évalue la possibilité de prévoir une limite maximum au prix du gaz en cas d'urgence et de dégradation de la situation, mais cela ne sera pas objet de discussions cette semaine.  Après l’été, nous présenterons notre proposition de révision du Pacte de stabilité, les contrastes entre les Etats sont moins forts qu'auparavant, cela pourra nous aider à trouver un accord. »

PREMIER PLAN, La Stampa, A.Barbera, « Tempête sur les marchés » : « Le contre-coup de la crise politique qui a éclaté à Rome aura lieu jeudi prochain, lorsque les dix-neuf gouverneurs de la zone euro se réuniront à Francfort. Deux questions intéresseront principalement l'Italie : la décision de relever les taux d'intérêt, pour la première fois depuis des années, et les moyens à mettre en œuvre afin d'empêcher une chute des rendements sur les obligations les plus faibles sur les marchés. La Banque Centrale Européenne possède désormais un quart de la dette italienne, ce qui permettra d'éviter de graves conséquences financières, du moins à court terme, même en cas d'élections anticipées. Cependant, la sortie des Cinq Étoiles de la majorité gouvernementale n'aurait pas pu se produire à un pire moment : juste avant une réunion cruciale des banquiers européens, en plein arrêt des livraisons de gaz russe et, sur le plan des réformes, en plein milieu des travaux. Les investisseurs ne sont toujours pas convaincus que le gong final ait sonné pour Draghi. Filippo Taddei responsable de la recherche pour l'Europe du Sud chez Goldman Sachs a écrit dans une note « le risque d'élections anticipées reste faible, il est plus envisageable que le gouvernement tienne jusqu'au printemps ». Un investisseur a déclaré « s'il n'y a pas de gouvernement la semaine prochaine, la résistance allemande à un instrument anti-spéculatif augmentera sans doute ».  La conséquence la plus grave d’un retour aux urnes serait l'arrêt du plan de relance. »

PREMIER PLAN, La Repubblica, G. Riotta : « Après Johnson, Draghi : Kiev se sent plus isolée et craint de devoir faire des concessions aux Russes » : « Selon un conseiller militaire européen, qui a voulu garder l’anonymat : “[Après] la sortie de scène de Johnson, la défaite du Président français aux élections législatives, avec la gauche de Mélenchon, beaucoup moins hostile à Moscou, la crise italienne des Cinq-Etoiles contre Draghi est mal accueillie ici. Zelensky craint de perdre des amis de confiance. Un gouvernement italien fait de ministres qui demandent moins de sanctions contre le Kremlin, qui craignent l’augmentation des prix du gaz plus que la fin de la démocratie à Kiev, ferait vite regretter aussi bien Draghi que les ministres Di Maio et Guerini, toujours pro-occidentaux.” Un conseiller diplomatique américain analyse, quant à lui : “Si le Président Biden venait à perdre les élections de novembre et à ne plus contrôler le Congrès, il est possible que les 4 milliards d’aides alloués jusqu’ici ne soient pas renouvelés ou soient retardés jusqu’à 2023. Avec la flambée de l’inflation, la récession qui s’approche, la parité du dollar et de l’euro, les 6.2 milliards d’aides à verser à Kiev d’ici septembre seront-ils approuvés ? Le Congrès préférera-t-il rester neutre ?”. Un diplomate ukrainien, à la tête d’un groupe de travail au ministère des Affaires étrangères, conclut, inquiet : “Zelensky vient de remplacer l’ambassadeur ukrainien à Berlin, qui déplaisait aux Allemands. Opération de routine, a-t-on dit, mais c’est en réalité un geste de détente. Nous savons que beaucoup d’amis de Poutine gravitent autour de Scholz et, surtout, autour du Président Steinmeier. Les cercles liés à Poutine et à l’ancien chancelier Schroeder sont actifs en Allemagne. L’Italie est un point d’équilibre, le perdre serait une mauvaise chose.” » 

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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Frères d'Italie de Giorgia Meloni réclame des élections tout de suite.

Le FPÖ donné à 22 %.

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Autriche.

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ÖVP : conservateurs / sociaux-chrétiens

SPÖ : sociaux-démocrates

FPÖ : patriotes

écologistes

NEOS : libéraux

MFG : anti-vaccin

Andere : autres

14/07/2022

Sergio Matterella refuse la démission de Mario Draghi.

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Italie. Le président Sergio Matterella a refusé ce jeudi soir la démission du chef du gouvernement Mario Draghi que celui-ci lui a présentée après la décision du Mouvement 5 Étoiles, membre de sa coalition, de boycotter un vote de confiance au Sénat.

"Le président du conseil italien, Mario Draghi, annonce sa démission, en raison de l’effritement de sa coalition."

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Italie. Le gouvernement tombe :

https://www.lemonde.fr/international/article/2022/07/14/l...

"Le M5S ne votera pas la confiance, le gouvernement va vers la crise."

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Italie. Revue de presse. 

La presse italienne titre largement sur la décision du M5S de quitter le Sénat pendant le vote de confiance sur le décret devant allouer les aides économiques pour les ménages et les entreprises. Les commentaires mettent en avant la possibilité concrète d’une crise gouvernementale, l’exécutif de Mario Draghi ne disposant plus de la même majorité. Plusieurs scénarii sont évoqués, allant d’un exécutif Draghi soutenu par une nouvelle majorité à la possibilité d’élections anticipées en octobre. « Le M5S ne votera pas la confiance, le gouvernement va vers la crise » - Après un long entretien téléphonique avec Draghi, Conte décide avec ses parlementaires de sortir du Sénat pendant le vote d’aujourd’hui. Pour Salvini, après la rupture du M5S il ne peut y avoir que des élections anticipées (Corriere della Sera), « Draghi, le grand refus du M5S » - Après une longue journée de rencontres et de bras-de-fer, le Mouvement décide de ne pas voter la confiance prévue aujourd’hui au Sénat. Draghi décidera s’il démissionne ou s’il se présentera devant le Parlement pour vérifier qu’il y dispose toujours de la majorité (La Repubblica), « Conte ouvre la crise, Draghi est prêt à démissionner » (La Stampa), « Gouvernement, le M5S ouvre la crise » - Conte qualifie d’ « insuffisantes » les garanties données par Draghi sur les mesures sociales. Pour Letta, la coalition avec les 5 Etoiles est finie (Il Messaggero), « Conte ne se laisse pas convaincre, Draghi menace de démissionner » - Draghi formule ses promesses par téléphone mais les 5 Etoiles ne signeront pas de chèque en blanc (Fatto Quotidiano), « Le [roi] Conte est nu » - Le dirigeant du M5S se retrouve dans une impasse et reste isolé (Il Giornale). Dans les pages intérieures, la réunion d’experts militaires à Istanbul sur le blocage des exportations de céréales en Ukraine et la hausse du taux de contagion de Covid-19 sont aussi largement citées.

Sur Twitter, le hashtag #crisidigoverno, en référence à la possibilité que le Président du Conseil puisse démissionner à l’issue du vote de confiance d’aujourd’hui au Sénat, domine.

COULISSES, Corriere della Sera, F. Verderami « La stratégie de Draghi est d’écarter la possibilité de diriger un gouvernement amoindri » : « Le coup de fil entre Draghi et Conte n’a pas permis comprendre si le leader 5 Etoiles s'efforçait réellement de convaincre son peuple in extremis d'accorder sa confiance au gouvernement, ou s'il s'agissait simplement d'une tactique. Et comme "plus que les mots, c'est le comportement qui compte", Draghi était déterminé à attendre l'issue du vote d'aujourd'hui au Sénat. Si le Mouvement donne suite à sa décision de quitter le Sénat et ne vote pas avec le reste de la majorité le décret sur les aides, le Président du Conseil se rendra au Quirinal et démissionnera, officialisant ce qu'il avait déjà annoncé à Mattarella. Draghi rejette l'idée de diriger un "non gouvernement", de se transformer en Président d'un exécutif transitoire, exposé dans les derniers mois de son mandat à de nouvelles embuscades et à de nouveaux ultimatums. D'autre part, il est conscient d'être vu par sa majorité comme un obstacle. On ne sait pas encore comment se terminera la mandature, si le chef de l'État demandera à M. Draghi de rester au Palais Chigi pour gérer l’administration courante avant les élections. Mais autant le Président du Conseil pense que les forces politiques ne sont pas encore prêtes pour les élections, autant il n'a pas calculé à quelle vitesse elles se manifestent quand leur survie est en jeu. En effet, les partis ont déjà commencé à envisager l'ère post-Draghi, alors que ce dernier n'a pas démissionné. Des discussions informelles avaient déjà eu lieu au sein du PD, au cours desquelles le secrétaire Letta espérait arriver aux élections "au moins après l'adoption de la loi de finances", tandis que pour d'autres il valait mieux "aller au vote plus tôt, pour catalyser le consensus". Sachant qu'ils ont peu de chances de gagner, ils essaient au moins de tirer au sort. Au point que même le courant démocrate qui a toujours été hostile au Président du Conseil murmure que "si Draghi joue bien, il peut revenir après les élections". Les cadres plus proches de Meloni se sont mis à compter les circonscriptions, tandis que les dirigeants de centre-droit - comme par magie - après une année de querelles furieuses, ont harmonisé leurs déclarations. Hier, la différence entre Salvini et Berlusconi sur les développements de la crise n'était que tactique. Si Silvio Berlusconi a déclaré à la presse qu'il était favorable à un autre gouvernement Draghi sans le M5S, c'est parce qu'il voulait tendre un piège aux partisans du Mouvement : les pousser à rompre avec le gouvernement, leur faire croire qu'ils n'en paieraient pas le prix dans les urnes, et se tourner ensuite vers le vote. Ce qui, après tout, est la solution souhaitée par toutes les forces de la coalition. Quant au M5S, il semblerait que personne de l’aile dure n’ait évalué l’impact de la crise sur les marchés et sur les équilibres géopolitiques dans ce contexte international particulièrement difficile. Il est aussi difficile de le faire comprendre aux partenaires européens – comme nous le dit une source proche du Palais Chigi –jusqu’à hier après-midi ‘’ils ne s’étaient pas rendus compte de la gravité de la situation politique à Rome’’. Au PD, on espère que Bruxelles et Washington puissent faire pression sur Draghi pour qu’il reste au Palais Chigi afin d’assurer les engagements pris sur le Plan de Relance. »

ARTICLE, Corriere della Sera, M. Breda « Le Quirinal est prêt à mettre les partis devant leurs responsabilités » : « Si aujourd'hui, comme annoncé hier, les sénateurs de Giuseppe Conte, irrités et divisés, décident de s'abstenir ou de quitter la salle lors du vote de confiance sur le décret d'aide, ce sera à Draghi de décider du chemin à suivre. Va-t-il faire semblant de rien malgré l’atteinte portée à la coalition d'unité nationale née il y a un an et demi sous sa direction ? Renoncera-t-il à sa crédibilité et son intransigeance, se contentant d'une majorité (il y en aurait une de toute façon) sans ce parti qui, avant la scission de Luigi Di Maio, était le premier aux élections de 2018 ? Ou bien rendra-t-il visite sans tarder au Chef de l'État, pour démissionner ? Au Quirinal, on est évidemment prêt à faire face à toute hypothèse, tout en gardant une réserve absolue. C’est là un choix compréhensible, qui fait partie du jeu des parties, engagées jusque tard dans la nuit dans d'âpres négociations. C’est un choix qui repose sur un point ferme, connu de tous : même pour Mattarella, il s'agit du dernier gouvernement de la législature. Par ailleurs, c'est Mattarella lui-même qui l'a qualifié de dernier recours pour faire face aux urgences du pays. Dans le cas d'un Draghi paralysé par la vérification de confiance au Sénat, le président le renverrait au Parlement. Mais - attention - non pas comme un test d'appel à la coalition pour raccommoder in extremis un tissu qui vient d'être déchiré, mais pour obliger les partis à assumer solennellement leurs responsabilités devant le pays. En exprimant publiquement leurs positions respectives, sans les mascarades tactiques et les relances continuelles auxquelles nous avons assisté. Puis, le cas échéant, une fois consultés les partis politiques et le nombre de voix disponibles, il prendra une décision. Va-t-il demander à Draghi de faire un nouveau sacrifice ? »

COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Folli : « La législature en miettes » : « La carte jouée par Salvini a contribué à changer le scénario de la crise. Selon le chef de la Ligue, si les Cinq-Etoiles quittent la majorité, la porte est ouverte aux élections anticipées. Cela démontre qu’il n’y a pas d’entente secrète entre Conte et Salvini. Ils poursuivent tous deux des objectifs différents : le premier voudrait repasser dans l’opposition pour reconquérir les voix perdues mais sans provoquer la chute de Draghi et sans élections anticipées. Le second n’a pas d’intérêt à se laisser emprisonner dans une majorité qui ne répondrait plus à une urgence ou ne serait plus de quasi union nationale et qui assisterait à la revitalisation du populisme des Cinq-Etoiles. Salvini préfère donc les élections. Ainsi, dans les dernières heures, une convergence partielle et imprévue a-t-elle vu le jour. Draghi, quant à lui, veut éviter de devenir la cible d’une guérilla parlementaire de droite et de gauche. Le gouvernement d’urgence est issu d’une certaine logique et ne pourra pas changer de nature avec un remaniement ou un deuxième mandat, affaibli, de Draghi. Le Mouvement ne peut pas quitter la majorité sans faire tomber le gouvernement. Salvini l’affirme, Letta le craint, Draghi ne le veut pas, au vu du rôle de premier plan qu’il joue en matière de défense et politique extérieure, rôle essentiel dans l’équilibre euro-atlantique. Aujourd’hui les Cinq-Etoiles peuvent faire marche arrière et voter avec le reste de la majorité. Cela n’empêche pas un automne difficile mais évite au pays une piètre figure sur le plan international. Dans le cas contraire, il est probable que Mattarella demande à Draghi d’aller au Parlement pour vérifier si la majorité le soutien encore ou si elle peut être recomposée. Il reviendra alors au Président du Conseil de décider quoi faire. Il pourrait également décider d’abandonner les Cinq-Etoiles à leur propre sort, peu importe le destin de la législature. »

PREMIER PLAN, La Repubblica, G. Casadio : « Letta défend Draghi et isole son allié : ‘’Il ne faut pas entraver le gouvernement sinon on va vers des élections anticipées’’ » : « Si les Cinq-Etoiles quittent le gouvernement, il faudra un nouveau vote : voilà la ligne de Letta, qui appelle à la responsabilité, y compris parce que « ceux qui obtiendront le plus de voix seront ceux qui réussiront à apporter des réponses aux citoyens ». « Si une force politique, importante comme les Cinq-Etoiles, sort du gouvernement, affirme Letta, ce n’est pas pour exercer un chantage ni pour se venger que le PD dit que le gouvernement va tomber et qu’il faudra revoter : c’est l’ordre des choses. » Conte est, de fait, isolé. « Nous avons noté l’ouverture de Draghi et entrevu la possibilité concrète d’un tournant social afin que les neuf prochains mois soient marqués par une réponse du gouvernement à la crise ». Il faut donc « accélérer l’action du gouvernement, non pas l’entraver ». Letta invoque l’histoire : « Attention, je ne voudrais pas qu’avec les distinguos, on finisse comme avec le coup de pistolet de Sarajevo qui a entraîné la Première Guerre Mondiale ». Le risque d’un geste dont les conséquences peuvent sembler limitées et qui provoque, en revanche, des réactions incontrôlables : c’est l’autre message adressé aux Cinq-Etoiles. « Nous avons gagné les élections locales d’octobre, puis celles de juin, notre parti est fort, solide, attirant. Comme le dit Prodi, c’est un parti granitique. Les Italiens savent qu’ils peuvent nous faire confiance ». Pour le PD, cependant, la voie sur laquelle s’engagent les Cinq-Etoiles après la scission de Di Maio est chaotique : la ligne de l’alliance avec Conte au sein d’un front progressiste est forcément remise en cause. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Anvers : Filip Dewinter propose de déployer l'armée dans la ville afin de lutter contre la mafia de la drogue.

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Belgique. Anvers (Antwerpen). Filip Dewinter du Vlaams Belang propose de déployer l'armée dans la ville afin de lutter contre la mafia de la drogue. En 2020, le parti avait déjà émis cette idée.

13/07/2022

"Utrecht réserve, durant six semaines, toutes les habitations sociales pour des personnes ayant obtenu le statut de demandeur d'asile."

Pays-Bas.

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"Mesure radicale : Utrecht réserve, durant six semaines, toutes les habitations sociales pour des personnes ayant obtenu le statut de demandeur d'asile."

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Le PVV, le Forum voor Democratie et JA 21 dénoncent cette mesure.

"Les sanctions n'amènent rien."

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Allemagne.

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"Les sanctions n'amènent rien. L'Espagne achète plus de gaz russe qu'elle ne l'a jamais fait. La France importe plus de gaz russe qu'avant. L'Inde achète du pétrole et du gaz russe et nous le vend plus cher. La Russie en faillite ? Sérieusement ! Le budget de l'Etat est en positif. Le rouble est renforcé. L'Allemagne se ruine elle-même !"