26/10/2022
L'AfD craint la concurrence d'un futur parti de Sahra Wagenknecht.
Allemagne. La co-présidente de l’AfD Alice Weidel déclare que si la figure de proue post-communiste Sahra Wagenknecht fonde son propre parti, celui-ci constituera une concurrence pour l’AfD : « Elle est incroyablement populaire et fait appel aux mêmes électeurs que nous, en particulier à l’Est. »
(https://www.bvoltaire.fr/en-allemagne-laile-populiste-du-...)
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Le nouveau ministre italien de l'Intérieur refuse l'entrée de deux bateaux transportant des migrants.
Italie. Le nouveau ministre italien de l'Intérieur, Matteo Piantedosi (Indépendant), a ordonné aux autorités de ne pas autoriser deux navires – un allemand et un norvégien –, avec, au total, environ 300 migrants à bord à entrer dans les eaux territoriales italiennes.
17:12 | Lien permanent | Commentaires (0)
La Ligue propose de relever le plafond de payement en liquide de 2.000 à 10.000 euros.
Italie. La Ligue a introduit une proposition de loi visant à relever le plafond de payement en liquide de 2.000 à 10.000 euros.
16:43 | Lien permanent | Commentaires (0)
Viktor Orbán : "Ne nous occupons pas de ceux qui tirent sur la Hongrie depuis l’ombre ou depuis les hauteurs de Bruxelles. Ils finiront là où leurs prédécesseurs ont fini."
Hongrie. Lors de la commémoration de l’anniversaire du soulèvement antisoviétique du peuple hongrois en 1956, le Premier ministre Viktor Orbán a tiré un parallèle entre l’Union européenne et l’URSS : « Ne nous occupons pas de ceux qui tirent sur la Hongrie depuis l’ombre ou depuis les hauteurs de Bruxelles. Ils finiront là où leurs prédécesseurs ont fini. »
15:15 | Lien permanent | Commentaires (0)
"Le melonisme est né."
Italie. Revue de presse.
Le discours de politique générale de la Présidente du Conseil G. Meloni à la Chambre, obtenant la confiance des députés (235 voix favorables, 154 contre et 5 abstenus), domine les gros titres de la presse italienne. En attendant de voir le vote de confiance prévu aujourd’hui au Sénat, les observateurs analysent le contenu du discours, relevant notamment l’ancrage euro-atlantique du nouvel exécutif. Toutefois, les commentaires sont partagés : le Corriere, le Sole et le Messaggero soulignant un discours très politique, Repubblica et La Stampa mettant en avant une allocution souvent rhétorique voire populiste, les quotidiens marqués à droite (Giornale, Libero, Verità) proposant des analyses plutôt enthousiastes, et enfin le Fatto Quotidiano déplorant ouvertement les critiques de G. Meloni à l’encontre du revenu de citoyenneté : « Fiscalité et réformes, Meloni encaisse la confiance » - La Chambre vote la confiance, le PD et le M5S jugent le discours marqué à l’extrême-droite (Corriere della Sera), « Meloni l’équilibriste » - La Présidente du Conseil se présente avec un discours se voulant rassurant sans renoncer toutefois au souverainisme. Conte promet une opposition dure, le Troisième pôle fait des concessions sur l’enquête de la gestion de la pandémie (La Repubblica), « L’Italie selon Meloni », « Meloni annonce les aides économiques pour la loi de finances » (Sole 24 Ore),« Meloni : voici mon plan pour l’Italie » (Il Messaggero), « Giorgia change de vitesse » (Il Giornale), « A droite toute » (Libero), « La droite libre de Giorgia » (la Verità), « Un discours contre les pauvres » - Contre le revenu de citoyenneté, des propos très identitaires sans parler de paix (Fatto Quotidiano
Les JT couvrent essentiellement le vote de confiance de la Chambre des Députés au gouvernement de Giorgia Meloni; l’entretien téléphonique de la Présidente du Conseil avec le président américain, Joe Biden ; la directive du nouveau ministre de l’Intérieur, Matteo Piantedosi, prévoyant la possibilité d’interdiction de l’accès dans les eaux territoriales italiennes des navires des Ong qui opèrent en Méditerranée, le soutien financier de l’UE à l’Ukraine annoncé par Ursula von Der Leyen et la situation sur le terrain de l’invasion russe en Ukraine.
EDITORIAL, La Stampa, M. Sorgi « Le melonisme est né : plus d’Etat et idéologie » : « C’est un discours politique qui inaugure le retour d’un gouvernement politique et d’une compétition politique comme on n’en voyait plus depuis la fin du siècle dernier. Contrairement à son allié, elle n’a aucun intérêt à se lancer dans un bras-de-fer idéologique avec ce que Berlusconi appelait « communisme », pour la simple raison qu’elle est convaincue que la droite en Italie a désormais une base sociale large, qui n’est pas caractérisée par quelques nostalgiques d’une saison qui ne se répétera pas, mais d’une large majorité de la population qui veut la réouverture des parcours horizontaux, soit l’ « ascenseur social ». C’est ce message qui a accompagné tout son discours allant de la politique étrangère à la guerre en Ukraine, de l’économie à la flambée des factures, de l’emploi aux réformes constitutionnelles, de la révision du revenu de citoyenneté à l’immigration, en passant par la condition des femmes. Fini donc l’ère berlusconienne du « soleil dans les poches » des rêves irréalisables, avec en revanche l’arrivée d’une droite conservatrice, avec la primauté de l’Etat tout en assurant la liberté d’entreprise, européiste mais dans le sens d’une Europe des Nations, et le retour de l’idéologie, aujourd’hui ancrée au pilier des traditions pour tenter de répondre à l’incertitude des citoyens touchés d’abord par la pandémie, puis par la guerre, et en cherche d’un guide les faisant sortir du cauchemar de ces trois dernières années. Il s’agit donc d’un tournant fort et marqué. C’est le début du melonisme et on ne voit pas, à ce stade, une alternative pouvant le contraster avec force. »
EDITORIAL, La Repubblica, M. Molinani « La défavorisée du souverainisme » : « La première Présidente du Conseil de l’histoire républicaine a pris ses fonctions avec un programme souverainiste qui vise à conquérir le leadership permanent des classes « défavorisées » mais le prix qu’elle paie est le fait de ne pas exprimer une vision claire du rôle de l’Italie sur le terrain des nouveaux droits et sur la scène globale du XXIe siècle. C’est là la plus grosse différence avec son prédécesseur Mario Draghi. Elle s’est elle-même qualifiée de « underdog », soit une défavorisée. C’est sur la base de ce concept que s’est développé son discours, soit le projet politique de donner voix, de protéger et de représenter tous ceux qui se sentent défavorisés : les travailleurs, les chômeurs, les jeunes, les personnes âgées. Le terme « défavorisé » ressemble beaucoup au peuple des « oubliés » de Trump, notamment pour la référence qu’elle a fait sur les jeunes qui s’auto-excluent du circuit de formation et du travail, générant une ‘’urgence croissante des déviances faites de drogue, d’alcoolisme et de criminalité’’. L’autre convergence avec Trump est son aversion aux mesures restrictives qui pourtant nous ont protégés de la pandémie quand les vaccins n’étaient pas disponibles. Voici donc la réponse de la droite souverainiste à la plaie des inégalités. Le but est de séduire l’électorat de ceux qui se sentent victimes de la globalisation grâce auquel elle peut compter de se faire réélire. Enfin sur le fascisme, qu’elle a dénoncé en le liant aux lois raciales, elle a évité d’élargir cette critique à la période allant de 1922 à 1938. C’est là une occasion manquée pour une droite voulant être interprète de l’esprit républicain et protagoniste de la Constitution qui est née de l’antifascisme. »
EDITORIAL, Il Giornale, A. Minzolini « La conscience et la détermination » : « Il y a un élément qui a été perçu lors des débuts au Parlement de Giorgia Meloni : la conscience de la gravité de la situation. C’est là un fait qui conditionnera sa politique et sa posture au niveau international. Il y a aussi la nécessité d’agir en équipe, d’où les références au Président de la République Mattarella, qui s’est tant investi pour la rencontre avec Macron, et les efforts de Draghi qui l’a accréditée en Europe. Voilà pourquoi le vrai défi du nouveau gouvernement est celui d’affronter l’urgence dans une logique qui agisse en continuité avec l’exécutif de Draghi, sans oublier les caractéristiques propres des politiques libérales de la droite
EDITORIAL, Il Foglio, C. Cerasa « La belle surprise du souverainisme en loden » : « Elle évite d’offrir des arguments à l'opposition, elle tente de rassurer sur les fondamentaux, elle n'utilise pas de termes contre la mondialisation, elle ne se pose pas en alternative à la saison Draghi, elle marque une discontinuité avec le passé de la droite nationaliste et tente de construire une dialectique avec la gauche plus sur l'agenda des devoirs que sur celui des droits. Le premier discours de Giorgia Meloni en tant que Présidente du Conseil a été incroyablement décevant pour tous ceux qui, comme nous, attendaient que les mots de la première ministre confirment une fois de plus leurs jugements et leurs préjugés sur la nature programmatique du nationalisme souverain. Mais de façon surprenante, le discours du leader de Fratelli d'Italia a pris de court l'opposition, et peut-être même une partie de la majorité, et a introduit dans le débat public une créature politique sans précédent que l'on pourrait très vite rebaptiser comme une sorte de « souverainisme en loden ». Le discours de Giorgia Meloni n'était donc pas un discours de division, ce n'était pas un discours identitaire, ce n'était pas un discours trumpien, ce n'était pas un discours anti-Draghi, ce n'était pas un discours nationaliste, ce n'était pas un discours populiste, et c'était un discours tellement peu anti-européen qu'elle a mis au centre de son programme la nécessité explicite de vouloir même plus d'Europe pour essayer de résoudre certains problèmes majeurs concernant l'avenir de l'Italie. Concernant la thématique de l’immigration, pour laquelle la tentative de maquillage appliqué au visage du populisme a souvent fait défaut, elle a fait allusion à une solution pour tenter de freiner celle illégale : l’opération de l’UE « Sophia » ‘’récupérer la proposition originale dont la troisième phase prévoyant le blocage des navires partant du Nord de l’Afrique’’. Cela signifie de considérer l’Europe non pas comme un ennemi (contrairement à ce que fait Marine Le Pen) mais comme un allié qu’il faut stimuler pour tenter de gouverner avec plus d’efficacité les flux migratoires. »
COMMENTAIRE, Sole 24 Ore, L. Palmerini « Un début conditionné par la contingence pour Meloni » : « Le passage le plus concret du discours a été celui où Meloni a expliqué que l'urgence énergétique "va nous obliger à reporter certaines mesures". Il est donc difficile de porter un jugement sur le vaste discours prononcé hier dans l'hémicycle, car les "faits" vont glisser vers l'avant et de nombreux points programmatiques de la droite vont glisser vers l'année prochaine ou plus probablement vers les prochaines années. Ce qui nous attend prochainement, c'est essentiellement une loi de finances déjà fixée car liée à l'urgence des projets de loi, la reconduction de certaines mesures comme la réduction du coin fiscal du gouvernement Draghi ou l'indexation des retraites sous le poids de l'inflation. Les points forts du programme commun de la droite, de la flat tax au quotient familial en passant par la réduction de 5 points du coin fiscal et la réforme des retraites « quota 41 » qui est la réforme-phare de la Ligue - restent en arrière-plan. Cela laisse des points d'interrogation ou au moins des points de suspension en attendant de voir comment son modèle sera incarné. Oui, parce que même une phrase telle que "notre devise sera "ne pas déranger ceux qui veulent faire"" implique en fait une série de réformes structurelles qui n'ont pas été faites jusqu'à présent. Cela signifie s'enfoncer davantage dans la bureaucratie et le système judiciaire, s'attaquer au nœud fiscal et à la question de l'énergie qui constituait un désavantage concurrentiel pour l'Italie même lorsque la guerre en Ukraine n'avait pas encore éclaté. Sur l'Europe, son intention de rassurer, et non de saboter, était très claire, mais il n'y avait pas plus de détails quant à savoir quels seront nos alliés de référence, que ce soit la France ou la Hongrie, tandis que l'attaque contre l'Allemagne et son intérêt national était très claire. »
COMMENTAIRE, Corriere della Sera, M. Franco « Entre primauté et l’ambition de réécrire l’histoire de ces dernières années » : « Cela pourrait être juste une impression mais la manière avec laquelle le gouvernement s’est présenté au Parlement a marqué non seulement le rôle de protagoniste mais aussi la primauté de G. Meloni sur sa majorité. Elle a été claire dans la défense de l’Ukraine et en condamnant le fascisme, elle a adressé des critiques pas toujours justes sur la campagne contre la pandémie et elle a avancé des hypothèses plutôt critiquables sur comment freiner l’immigration. Toutefois, il est clair que l’exécutif né des élections du 25 septembre repose sur la dirigeante de Fratelli d’Italia. »
ANALYSE, Repubblica, U. Gentiloni : « La ‘non-sympathie’ pour le fascisme est une abjuration trop légère. Meloni doit se confronter à l’histoire » : « Il est étonnant de constater que l’architecture politique du nouveau gouvernement, revendiqué dans le premier discours de la mandature, puisse mettre ensemble le profil d’une droite reconnaissable et gagnante et la référence rapide à l’antipathie, entendu comme prise de distance et différentiation, un siècle après la Marche sur Rome du 28 octobre 1922. La confrontation avec le passé ne se résout pas avec des déclarations d’intentions ou par la revendication d’états d’âme. L’espace de la République et de la Constitution est soutenu et renforcé par l’antifascisme en tant que projet commun et fondement pour la construction d’une responsabilité individuelle et collective face aux tragédies que le régime a produit et consolidé. Effacer cette dimension historique risque d’effacer aussi les traces et l’héritage de l’antifascisme de la République. Comme si l’on pouvait survoler sur l’importance que l’antifascisme a eu dans la définition du système politique, des formes de la participation populaire, de l’éducation à la démocratie. Aujourd’hui, la dialectique démocratique peut avoir un périmètre reconnu et partagé car la défaite du fascisme a mené à la reconnaissance du pluralisme des idées, des libertés individuelles et collectives, des devoirs et des droits. »
ENTRETIEN, Repubblica, de Carlo Calenda, dirigeant de Azione : « Une équipe modeste et Meloni n’est pas prête à gouverner. Le Pd reste un problème » : « ‘’ Giorgia Meloni a fait une liste des courses infinies de tous les problèmes de l’Italie, mais il n’y a pas de traces de comment elle va les résoudre. Il n’y a aucun choix, ni une vision pour le pays. C’est du blablabla. La seule chose que j’ai appréciée est la prise de position très nette sur l’atlantisme et sur le fascisme. Son abjuration n’est pas fausse, les populistes et les souverainistes utilisent toujours l’extrémisme verbal pour chercher le consensus, mais une fois au pouvoir ils se transforment tous en Mario Monti. Nous ferons une opposition ferme, mais pas idéologique ; nous évaluerons dans le fond ses propositions, car le risque n’est pas celui d’un retour du fascisme mais l’immobilité du pays. Letta doit se réveiller, il ne peut continuer à garder son silence : cela fait un mois que j’essaye de m’entretenir avec lui sur les élections régionales et l’énergie, mais il ne répond pas, il est vexé.»
ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Guido Crosetto, co-fondateur de Fratelli d’Italia et nouveau ministre de la Défense, « Nous avons un horizon sur 10 ans devant nous ; le Parlement est uni sur la question de la livraison d’armes à Kiev » : « La perspective ébauchée par la nouvelle Présidente du Conseil s’étend sur 10 années, à travers un discours témoignant d’une grande compétence. Nous ne devons pas nécessairement bloquer tout ce qu’a fait Draghi mais nous abandonnerons les choses qui ne nous semblent pas bonnes. Concernant l’aide à Kiev et les systèmes de défense anti-aériens, il est encore trop tôt pour répondre. Giorgia Meloni s’entretiendra avec les autres dirigeants européens et ils décideront ensemble de la ligne à adopter pour les prochains mois. Quant au refus annoncé par Conte de ne pas voter de nouveau décret dans ce sens, c’est un problème, il vaudrait mieux que le Parlement soit uni sur ces questions. L’engagement sur 5 ans pour l’investissement de 2% du PIB pour les dépenses militaires sera maintenu. La majorité est unie sur le soutien à l’Ukraine. La Présidente sait parfaitement qu’elle doit dialoguer avec toutes les nations européennes et construire un axe avec chacune d’elles afin d’atteindre ses objectifs. Nous en atteindrons certains seuls, et d’autres seulement si nous faisons front uni en Europe. Avec Macron, elle a commencé à construire un rapport basé sur la considération et la confiance et elle fera de même prochainement avec les autres leaders. Fratelli d’Italia n’a jamais été avec Le Pen ou Orban, ils ne font pas partie du groupe des conservateurs européens. Politiquement, Giorgia Meloni n’est pas leur alliée, le programme de FDI n’est pas celui de Le Pen en France. Sur la réforme de la Constitution, Giorgia Meloni a trop de respect pour le Parlement pour ne pas impliquer tout le monde. Elle veut partir du semi-présidentialisme français, mais elle est ouverte à d’autres propositions. »
ENTRETIEN, La Repubblica, de Riccardo Ricciardi, vice-président du M5S, « Nous nous attendions à ce que le revenu de citoyenneté soit attaqué, nous le défendrons » : « Cela fait des années que Giorgia Meloni s’en prend au revenu de citoyenneté, cette attaque frontale n’est donc pas une surprise. Nous ferons tout ce qui est possible pour le défendre, au Parlement et en-dehors. Elle oublie de dire que beaucoup de personnes percevant le revenu travaillent, mais que les salaires sont trop bas. Il faudrait donc introduire un salaire minimum mais Meloni n’en a jamais parlé. En vue de la Loi de Finances, nous déclinerons des propositions afin d’améliorer la corrélation entre l’offre et la demande. Elle n’a jamais parlé de précarité, et lors de son discours de politique générale, j’ai été frappé qu’elle ne parle pas une seule fois de ‘’paix’’. Elle a aussi évité l’hommage à la Résistance, qui devrait faire partie du patrimoine commun, mais tous les nostalgiques du passé se trouvent dans son parti, elle ne peut pas se permettre une position nette et claire à ce sujet. Elle s’inscrit dans le sillage de Draghi dont l’agenda a été soutenu par le PD : il est évident que nous représentons la vraie et authentique opposition. »
PREMIER PLAN, Il Messaggero, de F. Bechis, « Blocus naval en Libye, ‘’c’est prévu par l’Europe’’, [le nouveau ministre de l’Intérieur, Matteo] Piantedosi arrête les ONG » : « Intervenir à la base. Bloquer dès leur départ ‘’les voyages de l’espoir’’ qui n’apportent aucun espoir mais seulement la douleur et la mort. Giorgia Meloni entend tourner la page dans la gestion des flux migratoires. ‘’En Italie, comme dans n’importe quel Etat sérieux, on n’entre pas illégalement, mais seulement à travers les ‘décrets-flux’ ‘’ et ‘’Notre objectif est de conjurer à la base les causes qui poussent les migrants, surtout les plus jeunes, à abandonner leur terre’’ a-t-elle déclaré hier à la Chambre lors du vote de confiance. Les arrivées de migrants sur les côtes italiennes sont en hausse : 78 000 cette année contre 52 000 en 2021. ‘’Il y a des missions que les Etats seuls, sans l’Europe, ne peuvent accomplir’’ a souligné Giorgia Meloni. Hier au Parlement elle a reformulé le « blocus naval » sous un angle plus européen. Elle invite à relancer un ‘’modèle vertueux de collaboration et de croissance entre l’Union européenne et les nations africaines, notamment pour endiguer l’inquiétante propagation du radicalisme islamiste’’ en faisant référence au fondateur de la société ENI, Enrico Mattei. Elle s’est par ailleurs engagée a relancer l’opération navale de l’UE ‘’Sophia’’ dont la ‘’troisième phase, bien que jamais appliquée, prévoit le blocage des embarcations clandestines à leur départ depuis l’Afrique du Nord’’. Elle entend créer des ‘’hotspots sur les territoires africains gérés par des organisations internationales pour traiter les demandes d’asile’’. L’opération « Sophia » est réalisable mais ce n’est pas simple. Egalement connue sous le nom d’EunavForMed, l’opération née en 2015 a été remplacée par « Irini » en 2018 pour se concentrer sur l’embargo d’armes à la Libye, sur demande notamment de Matteo Salvini. Le plan de la nouvelle Présidente du Conseil est aujourd’hui ‘’plus ambitieux et veut aller plus loin que les ‘décrets-sécurité’ de l’ancien ministre de l’Intérieur cantonnés aux arrivées clandestines et aux rapatriements’’ explique Fratelli d’Italia. En attendant, le nouveau gouvernement est déjà soumis aux premiers tests sur la question migratoire. Le ministre de l’Intérieur Matteo Piantedosi a mis en garde les navires de deux ONG, Ocean Viking et SOS Humanity actuellement en Méditerranée avec un total de 326 migrants secourus à bord. Une interdiction d’entrée dans les eaux territoriales italiennes est envisagée. Une fermeté qui a plus à Salvini ‘’ce gouvernement a bien l’intention de faire respecter les règles et les frontières’’. »
Matteo Piantedosi
PROPOS, La Stampa, de Matteo Piantedosi, nouveau ministre de l’Intérieur, « Si les migrants se trouvent sur des navires étrangers, il est possible d’interdire leur débarquement en Italie » : « Il est inacceptable que le pays ne contrôle pas les flux de ceux qui entrent [sur le territoire]. Les deux navires d’ONG se trouvant entre la Libye et Malte sont hors-la-loi, j’envisage d’introduire une interdiction. J’ai voulu faire preuve de fermeté pour réaffirmer un principe : la responsabilité des Etats dont les navires portent le drapeau. L’Ocean Viking (drapeau allemand) et l’Humanity 1 (drapeau norvégien), ne suivent pas l’esprit des normes européennes et italiennes en matière de sécurité et de contrôle des frontières et de lutte contre l’immigration illégale’’. Et ce parce que les opérations de secours ont été systématiquement menées dans la zone SAR entre la Libye et Malte qui n’ont été informées qu’une fois les opérations conclues. Même si les arrivées clandestines ne dépendent pas seulement des ONG toutefois, même si elles le nient, ces navires humanitaires sont un facteur d’attraction pour les migrants. Dans le but de freiner l’immigration illégale, nous organiserons dans la semaine un Comité pour la sécurité impliquant les agences de renseignements. Je veux comprendre quelle est la situation réelle en Libye et ce que nous pourrions faire. Je crois beaucoup aux corridors humanitaires de Sant’Egidio. Freiner les départs c’est aussi limiter les décès en mer, qui me répugnent alors qu’ils passent presque inaperçus désormais. Lorsque j’étais préfet de Rome, j’ai vu des gens qui étaient arrivés illégalement il y a 2, 3 ou 4 ans, ayant fait une demande d’asile et vivant désormais dans la rue, désespérés. Ceux qui parlent d’intégration, du rôle des communes et de l’Etat, ne savent pas de quoi ils parlent. Comment ? Qui ? Avec quel argent ? Il ne faut pas opposer les aspects humanitaires d’un côté et le contrôle des flux et le respect des règles de l’autre, en réalité les deux se recoupent. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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25/10/2022
L'AfD de Bavière gagne une première bataille face aux services de renseignement.
Allemagne. Bavière. Le tribunal administratif de Munich a émis une ordonnance suspensive en faveur de l’AfD. L’Office bavarois de protection de la Constitution n’est plus autorisé, jusqu’à la décision qui sera prise lors d’une instance en référé [=urgence], à utiliser des méthodes de services de renseignement afin de surveiller l’AfD et de faire, jusqu’à l’instance en référé, une déclaration publique générale à propos de l’AfD de Bavière.
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"Le cyclone Salvini s’abat sur Meloni."
Italie. Revue de presse.
La presse italienne titre largement sur le discours de la Présidente du Conseil Giorgia Meloni devant la Chambre en vue du vote de confiance de son Exécutif. Les journaux anticipent en partie le programme que prononcera la dirigeante de Fdi, sous le signe d’une certaine continuité avec son prédécesseur, notamment sur les politiques économiques, sur fond de revendications de ses alliés M. Salvini et S. Berlusconi : « Un plan pour cinq ans » - La Présidente du Conseil s’adressera à la Chambre ce matin pour obtenir la confiance, mais Salvini lance ses slogans sur les migrants et les retraites (Corriere della Sera), « Le cyclone Salvini s’abat sur Meloni » - Le vice-président du Conseil léguiste ne perd pas son temps et dicte ses priorités alors que Forza Italia revendique douze sièges pour les prochains secrétaires d’Etat, expliquant : sans nous l’exécutif tombe (La Repubblica), « Meloni devant la Chambre, Salvini sans freins » - A la veille du vote de confiance, le dirigeant de la Ligue rassemble les siens et annonce ses priorités : retraites, flat tax et migrants (La Stampa), « Au gouvernement pendant 5 ans » - Meloni s’adressera à la Chambre avec un programme pour toute la mandature. Salvini renchérit sur les retraites, la flat tax et l’immigration (Il Giornale), « Meloni, Salvini et Berlusconi sont déjà séparés » - La Ligue et FI prennent leurs distances, les alliés avancent en ordre dispersé (Fatto Quotidiano), « Meloni découvre des caisses publiques vides » - Le lourd héritage du gouvernement précédent : le ministre Giorgetti (Ligue) se retrouve avec un trou de 48 milliards pour cause d'émission décevante de titres d’Etat (La Verità). La désignation du nouveau Premier ministre britannique Rishi Sunak par le parti conservateur est aussi largement citée avec couverture photographique en Une. Enfin, le Corriere propose un entretien du Président ukrainien V. Zelensky « Une pleine entente avec Meloni, les Russes ne font que du chantage » (Corriere della Sera).
Les JT de ce matin couvrent essentiellement le discours de la Présidente du Conseil G. Meloni devant la Chambre en vue du vote de confiance de son Exécutif, la désignation du nouveau Premier ministre britannique Rishi Sunak par le parti conservateur, les propos russes sur une possible attaque à la bombe sale par Kiev et enfin l’éclipse partielle du Soleil.
Sur Twitter, le hashtag #whatsappdown, en référence à la panne de ce matin concernant l’application WhatsApp, domine.
PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de F. Verderami, « Meloni et le jour du vote de confiance, ‘’Nous maintiendrons le pays uni’’ » : « Giorgia Meloni parlera aujourd’hui face au Parlement de maintenir le pays uni, et ce ne sera pas que pour la forme, compte tenu du contexte de guerre et de profonde crise économique dans lequel elle devra gouverner. Elle est consciente des attentes qu’elle a suscité au sein de l’opinion publique ainsi que des difficultés croissantes, internes et à l’internationale. Il faudra éviter que les crises minent la paix sociale et en appellera pour cela à ‘’l’esprit républicain’’, à la collaboration des forces politiques, mais aussi du monde des entreprises et du travail. Son programme sera bien de droite mais en tenant compte de ce moment particulier. Il ne pourra pas marquer le retour de l’ancienne bipolarisation politique, il y a trop de problèmes pour engager des bras de fer. Sur le plan énergétique par exemple, elle ne peut pas conjuguer la crise actuelle et ‘’la politique industrielle que l’Italie attend depuis des années’’. Sur le plafonnement du prix du gaz, la nouvelle Présidente du Conseil aura besoin de l’appui d’autres pays. On raconte que la rencontre avec Emmanuel Macron s’est ‘’déroulée bien mieux que prévu : il devait durer le temps d’un café et s’est finalement prolonger sur plus d’une heure’’. Giorgia Meloni devra aussi passer l’épreuve de l’Europe et tendre la main aux institutions bruxelloises pour demander un respect réciproque. Sur le plan économique elle fera preuve de réalisme, pas comme certains partis de sa majorité, même si elle sait qu’elle pourra compter sur Giorgetti pour cela. Le soutien à Kiev sera aussi réaffirmé, même si ce choix pourra être difficile lorsque son gouvernement devra voter les sanctions à Moscou et approuver les décrets d’aides à l’Ukraine. C’est l’un des thèmes pour lesquels elle compte sur l’appui de forces de l’opposition. Son discours devrait refléter son ambition d’aller jusqu’au terme de cette mandature. Les tensions au sein de la majorité anticipent un changement de géographie politique qui devra être accompagné. D’où l’importance de la loyauté vis-à-vis du choix des électeurs déjà soulignée lors du premier Conseil des ministres.»
COMMENTAIRE, Corriere della Sera, M. Franco : « Premiers gémissements politiques d’un dualisme qui peut saper le gouvernement » : « Le défi politique a commencé bien avant ce que l’on pouvait prévoir. Giorgia Meloni n’a pas eu le temps de se présenter à la passation des pouvoirs avec Mario Draghi, que ses alliés ont déjà montré les premiers signaux de nervosité. Les convulsions de Forza Italia sont les plus évidentes. Elles reprennent la frustration du cercle berlusconien qui se considère puni par la leader de Fratelli d’Italia. Ces tensions montrent des équilibres internes fragiles au point de faire faire penser à une scission. Le premier objectif semble celui de remplacer le vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Antonio Tajani, dans son rôle de coordinateur du parti : un choix qui ressemble à une vengeance de la part de ceux qui sont sortis ‘battus’ dans les choix des ministères. Il faudra voir ce que cela signifie pour une majorité qui dispose d’un écart réduit au Sénat. Le précédent de l’élection d’Ignazio La Russa à la présidence du Sénat, marqué par l’absence des voix de Forza Italia, est révélateur. Berlusconi semble ne pas représenter le garant modéré de la crédibilité internationale du nouveau gouvernement, mais plutôt son destructeur. Par ailleurs, les messages adressés au Palais Chigi de la part de certains membres du parti de Carlo Calenda (Azione-Italia Viva) font penser à une situation bien ‘fluide’ : ‘’A’ la veille du vote de confiance au Parlement, nous ne pouvons pas exclure qu’au cours des prochains mois la majorité issue des urnes le 25 septembre, puisse changer o s’élargir’’. La deuxième menace est représentée par Matteo Salvini, qui a été obligé de renoncer au ministère de l’Intérieur, mais qui semble vouloir aspirer à être une sorte de Ministre « ombre ». Hier, il a rencontré le commandant de la garde côtière pour parler aussi d’immigration, et a assuré que ce sera bien à lui de s’occuper des ports. »
ARTICLE, La Stampa, F. Capurso, F. Moscatelli: « Flat tax, réforme des retraites et guerre aux ONG. Salvini essaye d’imposer son agenda » : « Le leader de la Ligue, Matteo Salvini, rassemble ses ministres en leur expliquant : ‘’Je m’occuperai des migrants et des ports. Nous bloquerons l’ancienne réforme des retraites dite « loi Fornero », pour passer à une retraite à partir de 61-62 ans’’. Pendant que Giorgia Meloni prépare son discours, Matteo Salvini tente ainsi de s’imposer sur le devant de la scène, comme si d’une certaine façon, il voulait dicter son agenda au gouvernement. La journée débute avec un entretien avec l’amiral Carlone, comandant général de la garde-côtière : une façon très explicite de dire à Meloni qu’il ne veut pas laisser la responsabilité sur les ports dans les mains du ministre pour le Sud et la Mer, Nello Musumeci. Salvini s’entoure de son très fidèle conseiller, Edoardo Rixi, et d’un chef de cabinet expert comme Alfredo Storto et se voit déjà gérer les Autorités portuaires, en accord avec son ancien chef de cabinet, Matteo Piantedosi, devenu lui Ministre de l’Intérieur. L’assaut de Salvini à l’agenda de gouvernement ne s’arrête pas au thème des migrants. Hier, il a convoqué ses experts en économie et a annoncé sur les plateaux de Rai Uno des réformes économiques : ‘’ il faut commencer à travailler sur la réforme des retraites, sur la fiscalité à taux unique dite flat tax et à l’annulation des fiches d’imposition ‘’. Un autre des objectifs déclaré par le leader de la Ligue est le Pont sur le Détroit de Messine : ‘’il faire lancer le chantier dans les cinq prochaines années et employer ainsi environ cent mille travailleurs. ‘’
PREMIER PLAN, Il Messaggero, d’A. Bassi, « L’ouverture de Picchetto, ‘’oui au nucléaire propre’’, Roberto Cingolani se concentre sur la question du gaz » : « Lors du sommet des ministres européens de l’énergie qui se réuniront aujourd’hui au Luxembourg pour poursuivre les discussions sur le gaz, il y aura deux ministres pour l’Italie : l’ancien et le nouveau. Ainsi commence l’inédite gestion partagée du ministère de la Transition écologique que Giorgia Meloni a rebaptisé ministère de l’Environnement et de la sécurité énergétique : Gilberto Pichetto Frattin et Roberto Cingolani travailleront ensemble. Pour six mois tout au plus, seulement le temps d’affronter cet hiver qui s’annonce compliqué. Tous les pouvoirs reviennent au ministre en charge, l’ancien ministre, Roberto Cingolani, ne pourra rien signer. Pour l’instant, c’est l’harmonie totale entre les deux, sur les dossiers qui seront traités aujourd’hui, mais aussi sur d’autres thèmes, comme celui du nucléaire. ‘’Nous sommes favorables à des expérimentations sur le nucléaire de nouvelle génération afin de faire face à la crise énergétique’’ a déclaré Pichetto hier. Mais avant cela, le duo devra se pencher sur le paquet de mesures européennes sur le gaz. L’intention est de continuer à faire pression sur la Commission pour un plafonnement ‘’dynamique’’ des prix du gaz mais il ne faudrait pas que Bruxelles ou les autres gouvernements ne perçoivent plus l’urgence de la mesure suite à la baisse des tarifs ces derniers jours. Les prix sont en effet au plus bas depuis plusieurs mois. Dans quelques jours, lorsque l’autorité italienne pour l’énergie électrique et le gaz devra décider des tarifs à appliquer aux prochaines factures, elle pourra même maintenir des prix contenus pour les familles. Mais le problème principal qui a soulevé le débat en Europe n’est pas tant les prix en eux-mêmes que la volatilité des marchés. Pichetto et Cingolani n’entendent donc pas abandonner la bataille. Ils ont d’ailleurs plusieurs cartes à jouer dans les négociations : l’Italie est le pays qui a réagi le mieux et le plus rapidement, grâce notamment à la proactivité d’ENI, dans le but de trouver des alternatives au gaz russe. Les Allemands, plus en difficulté, avaient demandé l’introduction de mécanismes de ‘’solidarité obligatoire’’ entre les pays. Rome et Berlin avaient annoncé, il y a quelques mois, un pacte en ce sens, mais rien n’avait été signé. La livraison de gaz à Berlin en échange d’un prix-plafond pourrait être un accord juste. Les ministres européens de l’énergie devront travailler ces prochaines semaines en vue du sommet extraordinaire du 18 novembre. Charles Michel a souligné l’objectif de parvenir à des décisions concrètes d’ici deux ou trois semaines. Il a également laissé entendre qu’il était favorable à la proposition de Rome sur le plafonnement dynamique. Une approche progressive donc, alors qu’il faut encore vaincre les réticences des pays prépondérants comme l’Allemagne et les Pays-Bas. La partie menée par le duo Pichetto-Cingolani partira de là. »
ARTICLE, Corriere della Sera, S. Montefiori « Macron, la rencontre et les polémiques » : « La poignée de mains à l’hôtel romain entre Emmanuel Macron et Giorgia Meloni n’a pas été appréciée par tous en France. Selon l’opposition de la gauche française il s’agit d’un acte de « complaisance avec le fascisme » plus qu’un signe d’une continuité encourageante dans les relations des deux pays. Avec l’accélération de la naissance du gouvernement italien, entre le serment et la passation des pouvoirs, ‘’la rencontre était inévitable’’ a expliqué hier matin Clément Beaune. ‘’Impossible pour Macron de se retrouver à Rome et de ne pas rencontrer la nouvelle Présidente du Conseil. Vous pouvez penser ce que vous voulez, mais elle est l'interlocuteur désigné par le président de la République italienne, et vous ne pouvez pas faire l'Europe en choisissant vos interlocuteurs’’. Macron s'est donc retrouvé entre deux feux : d'une part respecter Meloni et avec elle le vote démocratique des Italiens, et d'autre part s'exposer aux accusations de ceux qui en France voient dans la nouvelle Présidente du Conseil l'héritière de Mussolini. Le président français a posté sur Twitter une photo de sa dernière réunion à Bruxelles avec Draghi, ajoutant un chaleureux "Merci Mario", puis un message sur sa conversation informelle avec Meloni, parlant de "poursuivre tout le travail engagé" et de "réussir ensemble, avec dialogue et ambition". Hier, les sources du Palais Chigi ont précisé que Macron n'avait jamais évoqué le terme " vigilance ", et à une question d'Agi, à l'issue d'une visite des fouilles archéologiques du Palatin, Macron lui-même a dit que la vigilance " n'est pas le bon terme ". ‘’Ce qui compte, c'est la relation bilatérale France-Italie et l'Europe, nous avancerons ensemble". Ces clarifications confortent le gouvernement italien mais contribuent à alimenter l'indignation de la gauche française. »
ARTICLE, La Stampa, F. Grignetti « Macron précise : il est faux de dire que nous surveillerons Rome » : « La photo de la conversation au clair de lune entre Macron et Meloni devient une affaire. Cela était peut-être inévitable, compte tenu de sa polémique anti-française de longue date. 'Nous jugerons le nouveau gouvernement sur les actes', ont fait savoir des sources de l'Elysée citées par l'Afp tard dans la nuit. Après les phrases au début du mois d'octobre sur une "surveillance sur les droits et les libertés", les collaborateurs de la Présidente du Conseil ont clarifié cette fois-ci : "Il n'y a aucune trace dans l’entrevue d'une quelconque référence à des hypothèses de surveillance étrangère de la démocratie italienne, comme l'ont au contraire rapporté certains organes de presse". Un incident qui a obligé Macron, au dernier jour de sa visite à Rome, à clarifier : "Vigilance ? Ce n'est pas le bon terme. Ce qui compte, en revanche, c'est la relation bilatérale France-Italie et l'Europe, et nous allons donc aller de l'avant". En France, c'est un scandale à gauche que le Président ait rencontré l'Italienne le jour même de son investiture, en toute tranquillité. Toute la journée, aux JT, Sandrine Rousseau, des Verts, a condamné la "condescendance de Macron envers le fascisme et l'extrême droite. Il aurait pu insister sur le fait que la France ne coopère pas avec des régimes qui rappellent Mussolini". ‘’Le président’’, a commenté le chef de file des socialistes à l'Assemblée nationale, Boris Vallaud, ‘’n'était pas obligé d'être en première ligne. Nous ne devons pas avoir de naïveté, de complaisance, avec un gouvernement qui est d'extrême droite, avec une Première ministre qui vient d'une famille politique qui admire Mussolini". Et la gauche radicale de Mélenchon se déchaîne contre un Macron qui " court parler à la leader fasciste Meloni ". En revanche, la photo a été très appréciée par le parti de Marine Le Pen, une rencontre qualifiée de ‘’rassurante’’ par le président du RN Jordan Bardella. En Italie, en revanche, l’opposition met l’accent sur l’incohérence de Meloni ‘’cette rencontre, qui est le premier acte de politique étrangère du nouveau gouvernement, dément le vote de Fdi de juillet contre le Traité du Quirinal’’, explique Lia Quartapelle du PD. »
Conversation au clair de lune entre Giorgia Meloni et Emmanuel Macron
ARTICLE, La Verità, G. Gandola « Sur les droits, des sources venant de Paris insistent mais Palais Chigi met fin aux polémiques » : « Lors de la rencontre informelle entre le chef de l’Elysée et la Présidente du Conseil, les thématiques abordées ont été l’Ukraine, l’énergie et l’immigration. Dans la nuit, des précisions venant de « sources françaises » pourraient soulever une polémique mais le Palais Chigi a démenti « la surveillance étrangère n’a pas été évoquée’’. La première Présidente du Conseil de la République a inauguré son aventure internationale en montrant son bel accent français au Président Macron. Il ne s’agissait pas d’une bilatérale mais d’une entrevue d’une heure, le signal de la volonté commune de collaborer et de rendre moins flou le Traité du Quirinal afin de ne pas laisser les « prairies » italiennes en proie à la suprématie de l’Allemagne et de ses vassaux hollandais et scandinaves. Une visite à Paris suivra ‘’quand elle le voudra’’. Dans la note diffusée par le Palais Chigi, Meloni a voulu souligné ‘’une confrontation pragmatique et sincère, avec des limites et des concessions des deux côtés dans le respect des intérêts nationaux’’, suivi par ‘’nous nous comprendrons avec la franchise qui nous caractérise’’, comme pour dire que s’il devait y avoir des problèmes, elle le dira clairement. Certes, les différences sont évidentes, pour l’Elysée l’entente « technocratique » avec Mario Draghi était autre chose mais les Français ont besoin de l’Italie pour éviter le retour du Pacte de Stabilité en sauce berlinoise. Et le gouvernement italien a besoin de consensus afin d’éviter d’entrer immédiatement dans la tempête parfaite des lettres, des ultimatums ou des préjugés d’antan. Tout s’est donc bien passé, sauf une polémique de la dernière minute venant d’une source non spécifiée qui aurait dit à l’agence de presse italienne que « sur les droits humains la France vigilera ». Cette fois-ci le Palais Chigi a montré un profil bas, en affirmant à l’Adnkronos que ‘’lors de la rencontre de dimanche il n’y a eu aucune référence à des hypothèses de vigilance étrangère sur la démocratie italienne’’. »
ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Volodymyr Zelensky, « Je demande à l’Italie des armes de défense aérienne ; je ne parle pas à Poutine si j’ai un pistolet braqué sur la tempe » : « Pour le moment je ne peux que parler de manière positive du tout nouveau gouvernement italien. J’ai parlé au téléphone avec Giorgia Meloni qui a exprimé son plein soutien à l’Ukraine contre l’agression russe et a promis de poursuivre le travail engagé par Mario Draghi et de continuer à améliorer encore nos relations. Je l’ai invitée à Kiev, elle a dit qu’elle viendrait. Elle s’impliquera notamment à Bruxelles pour la livraison de nouvelles aides militaires. Concernant les propos de Silvio Berlusconi, je ne pense pas qu’ils reflètent ses opinions personnelles, il s’est contenté de répéter directement le discours de Poutine. Et seulement 8% des Italiens ont voté pour lui, cette réponse rassurante de votre électorat me suffit. Je vois que le peuple italien soutient réellement l’Ukraine, même si c’est un défi difficile et qu’il faut supporter certaines incertitudes économiques. Après avoir parlé avec Giorgia Meloni, je ne vois pas comment l’Italie pourrait devenir le ‘’cheval de Troie’’ de la Russie. Nous avons besoin de moyens de défense aérienne. Nous voulons que nos réfugiés reviennent en Ukraine, reconstruire notre économie, que la société reprenne son cours normal. Nous devons pour cela garantir la sécurité des civils et nous protéger des attaques aériennes. L’Italie produit des systèmes de défense de ce type avec la France et l’Allemagne : nous espérons qu’ils puissent nous aider. Quant à la recherche d’une solution pour la paix, nous savons bien que c’est le nouveau récit. Moi, j’ai toujours voulu discuter mais pas avec un pistolet braqué sur la tempe. Depuis le début, le dialogue a été impossible, Poutine s’est contenté d’une série d’ultimatums. Si vous voulez dialoguer pour la paix, n’occupez pas une centrale nucléaire, ne tuez pas de civils, ne lancez pas 130 missiles en une journée. La fin de la guerre ne dépend pas de moi. Les combats ont lieu en Ukraine, pas sur le territoire russe. Une fois retirés, alors il sera possible de commencer à négocier. Nous libérerons la région de Kherson mais cela nous coûte cher, notamment en vies humaines. Les Russes ne fuient pas Kherson, ils font semblant, ce sont des retraites stratégiques L’accusation de préparation d’une bombe sale est grave, les Russes cherchent à construire des prétextes, pour frapper par exemple des infrastructures nucléaires, et à justifier leurs agressions vis-à-vis du monde et de la société russe. C’est pourquoi nous tenons à la présence des inspecteurs internationaux dans toutes les centrales nucléaires du pays. Nous avons vu les horreurs commises par les Russes faisant d’eux des terroristes. Si la Russie a décidé d’utiliser l’arme atomique, elle le fera, indépendamment de sa situation sur le terrain. La Russie ne négociera que quand elle aura compris qu’elle ne pourra pas l’emporter militairement. Nous sommes toujours prêts à négocier. La Communauté internationale, y compris la Chine, doit faire pression sur Moscou. Quant à la crise énergétique, cela n’a pas de rapport avec l’Ukraine. Moscou a déjà utilisé l’énergie comme arme par le passé, Poutine déteste que les Européens puissent devenir indépendants du gaz russe. Dès l’année prochaine, vous aurez trouvé des alternatives alors que si vous cédez au chantage aujourd’hui, ce sont vos enfants qui en paieront les conséquences demain. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
Vatican et France. Lors de son entretien, ce lundi 24 octobre, avec le pape François qui a duré 55 minutes, le président Emmanuel Macron a offert une édition de 1796 du Projet de paix perpétuelle d'Emmanuel Kant.
Le pape François et Emmanuel Macron
14:09 | Lien permanent | Commentaires (0)
Des cadres du FPÖ prennent la parole au meeting de Südtiroler Freiheit alors que les Freiheitlichen ne sont pas présents.
Italie (Tyrol du Sud/Haut-Adige) et Autriche. Ce samedi 22 octobre 2022, le Südtiroler Freiheit a organisé à Bozen/Bolzano au Tyrol du Sud/Haut-Adige son 15ème congrès sous la devise « Relier le Tyrol ».
Parmi les orateurs internationaux figuraient Werner Neubauer, Peter Wurm et Gudrun Kofler du FPÖ (Autriche). Cela, alors que les Freiheitlichen, qui constituent le principal partenaire du FPÖ au Tyrol du Sud/Haut-Adige, n’étaient pas présents car pas invités.
Peter Wurm (FPÖ)
12:25 | Lien permanent | Commentaires (0)
24/10/2022
Frères d'Italie est donné à 28,3 % et la Ligue à 8,6 %.
Italie.
Frères d'Italie : patriotes
Parti démocrate : centre-gauche
M5S : anti-système
Ligue : patriotes
Azione-Italia Viva : : troisième pôle (centristes)
Forza Italia : conservateurs
Italexit con Paragone est donné à 2,6 %
22:47 | Lien permanent | Commentaires (0)
"La passation des pouvoirs hier entre Draghi et Meloni a été marquée par une entrevue très longue. On n’avait jamais vu un "tuilage" aussi "accompagné"."
Italie. Revue de presse.
La presse italienne titre largement sur le passage de relais entre le Président du Conseil sortant M. Draghi et la nouvelle Présidente du Conseil G. Meloni, dimanche, ainsi que la rencontre informelle de celle-ci avec le Président Emmanuel Macron. Les observateurs soulignent dans l’ensemble une volonté de continuité, confirmée par la rencontre informelle d’hier soir avec le Président français, ainsi qu’une convergence avec Paris sur la politique énergétique en UE : « Meloni-Macron, premières ententes » - D’abord le passage des consignes avec Draghi, puis la rencontre « fructueuse » avec le dirigeant français, voici les débuts de Meloni (Corriere della Sera), « Meloni et la leçon d’Europe » - D’abord un face à face de 90 minutes avec M. Draghi durant lequel ce dernier est revenu sur le contexte dramatique et lui a conseillé de ne pas s’isoler en Europe. Ensuite, la rencontre dans la soirée avec Macron qui était en visite dans la Capitale « nous poursuivrons le travail engagé, tous les dossiers ont été abordés, une réponse commune sur l’énergie » (La Repubblica), « « Il n’y a que le PIB et l’emploi qui comptent » » - Le passage de relais avec Draghi puis la rencontre avec le chef de l’Elysée (La Stampa), « Meloni, priorité au plafonnement du prix du gaz et la flambée des prix de l’énergie » (Sole 24 Ore), « Meloni-Macron : « Une entente sur le gaz » » - La prise de fonction hier et le premier Conseil des ministres, puis la rencontre avec le Président français pour un front commun dans l’UE (Il Messaggero), « Draghi et Macron lancent les débuts de Meloni » - Le passage de relais puis la visite surprise (Libero), « Naissance de l’entente Meloni-Macron » - L’entente avec le président français sur le gaz, la dette et la guerre (Il Mattino), « Les débuts européens de Meloni » - Le gouvernement prête le serment, et Meloni se met immédiatement en contact avec les dirigeants européens (Avvenire). La conférence pour la paix organisée par la Communauté Sant’Egidio, en présence des présidents de la République français et italien E. Macron et S. Mattarella, est aussi citée en Une « Mattarella et Macron, unis pour la paix » (La Stampa), « L’appel pour la paix, Italie-France : cette guerre défie nos valeurs » (La Repubblica), « Mattarella et Macron : la paix et possible mais il ne faut pas céder » (Sole 24 Ore).
Les JT couvrent essentiellement la rencontre informelle entre la nouvelle Présidente du Conseil Giorgia Meloni le Président Emmanuel Macron pour un « front commun pour le gaz », la passation des pouvoirs au Palais Chigi, le premier Conseil des ministres, et l’invasion russe en Ukraine avec notamment l’entretien téléphonique entre le ministre de la défense russe et son homologue américain.
Mario Draghi et Giorgia Meloni
ARTICLE, Corriere della Sera, M. Franco « La continuité » : « La « transition ordonnée » entre Mario Draghi et Giorgia Meloni a bien eu lieu et elle a même été cordiale, détendue, voire complice : soit l’inverse de ce que plusieurs craignaient, en Italie comme à l’étranger. A la fin, le sobriquet « droite draghienne » que l’on avait donné à la nouvelle Présidente du Conseil pour la discréditer a fini par la récompenser. L’impression est même celle que le nouveau gouvernement gardera avec lui cette définition pendant les premiers mois de navigation entre les marchés financiers, les Chancelleries européennes et la possible urgence sociale. Les images, le langage, les sourires d’hier entre M. Draghi et G. Meloni ont adressé au pays un message de pacification très fort, et qui est resté par conséquent indigeste à une partie des oppositions. Il a été possible de constater un désir clair de ne pas briser totalement la continuité avec une expérience dont le nouveau gouvernement tente de garder certaines caractéristiques : car il en reconnait la valeur et la rente qu’il est possible de dépenser sur le plan international. La phrase « Ciao Mario » de la dirigeante de Fratelli d’Italia à Draghi a été interprétée par plusieurs comme un « au revoir » et la confirmation d’une estime réciproque entre deux personnalités qui se trouve sur deux versants opposés mais qui se sont retrouvées. Par ailleurs, le choix de garder comme conseiller l’ancien ministre de la transition énergétique Cingolani (Indépendant) et de mettre au ministère de l’Economie le plus « draghien » des ministres, G. Giorgetti (Ligue), tout comme le positionnement clair en ligne avec l’Otan au sujet de l’invasion russe en Ukraine sont révélateurs d’une entente cultivée « en catimini » par les deux. »
COMMENTAIRE, Sole 24 Ore, L. Palmerini « Le gouvernement se présente devant les Chambres avec une nouvelle feuille de route » : « Tous les regards sont rivés sur le discours que tiendra demain Meloni devant les Chambres et sur comment sera conjuguée la réalisation des promesses électorales désormais dépassées par les urgences économiques. Du coup, la nouvelle Présidente du Conseil devra expliquer aux Chambre quel sera la nouvelle feuille de route, les nouveaux délais, les retards et les raisons des retards de ces promesses estivales. La passation des pouvoirs hier entre Draghi et Meloni a été marquée par une entrevue très longue. On n’avait jamais vu un « tuilage » aussi « accompagné ». C’est le signe que les indications de l’ancien banquier de la BCE laissées à Meloni ont été très précises mais aussi rigoureuses. Si vraiment Meloni veut agir dans le signe de la continuité, elle devra traduire le respect de la discipline financière en un message politique nouveau. Le respect des règles européennes n’a jamais été la caractéristique de cette droite souverainiste, qui a habitué son électorat à s’attendre une approche polémique voire conflictuelle avec Bruxelles. Il suffit de rappeler que Fratelli d’Italia avait demandé une modification de la Constitution sur les articles concernant le budget et l’UE pour affirmer la primauté des lois italiennes. »
EDITORIAL, Corriere della Sera, S. Cassese « La quantité et la qualité » : « Le gouvernement qui vient d'entrer en fonction fait face à une situation nouvelle, sans précédent dans l'histoire républicaine. Elle devra répondre à un Parlement réduit en nombre, dans lequel, par conséquent, le poids de chaque parlementaire est relativement plus important. C'est un cas où la quantité devient qualité. En effet, le nombre réduit de parlementaires dans chaque Chambre implique que même le passage d’un groupe politique à l’autre de quelques représentants peut entraîner des difficultés pour le gouvernement. Une deuxième conséquence concerne encore plus directement les ministres, car les quatre cinquièmes des membres du gouvernement sont des parlementaires et doivent partager leur temps entre le législatif et l'exécutif, sans pour autant faire manquer la majorité au Parlement. Le lien plus étroit entre le gouvernement et le parlement, qui est ainsi nécessairement établi, entraîne des changements nécessaires dans l'action gouvernementale. L'exécutif ne pourra pas seulement compter sur le ministre pour les relations avec le Parlement. Cela devra renforcer l'action de coordination de la présence du gouvernement dans les assemblées législatives, car tous les ministres devront entretenir une relation avec le Parlement. L'exécutif ne pourra pas poursuivre des pratiques critiquées par une partie de l'opposition, comme le fait de demander trop souvent des votes de confiance pour raccourcir le contrôle parlementaire des actes initiés par le gouvernement. Plus généralement, l'équilibre des relations entre le Parlement et le gouvernement devra pencher du côté du Parlement.
ARTICLE, La Repubblica, T. Ciriaco et A. Ginori « Le dégel obligé entre Meloni et Macron » : « Adversaires jusqu’à hier, les deux sont désormais obligés de collaborer à partir de demain. Le premier bilatéral informel en tant que Présidente du Conseil a été celui avec Emmanuel Macron. C’est un signal politique que la dirigeante a cherché avec insistance et que le pragmatisme du dirigeant français a permis de saisir. Car ceux qui gouvernent aujourd’hui Rome et Paris ne s’aiment pas, mais savent qu’ils ont besoin l’un de l’autre. L’officialité de l’entrevue arrive de l’Elysée, et c’est une chose inédite qui s’explique probablement par le fait que Meloni n’a pas encore une équipe au complet. Meloni sait parler français et cela a sans doute aidé. Elle arrive avec une proposition de méthode qui vise à atténuer les contrastes. Et cela se résume, fait-on savoir, par le mot « pragmatisme ». C’est là un concept qu’elle propose à Macron, indiquant la voie pour rapprocher ce qui ne l’était pas jusque-là. Elle se rend compte qu’elle n’a pas d’alternatives par rapport au soutien transalpin pour contenir l’Allemagne. Le Français est disposé à l’écouter. Il sait que la nouvelle Présidente du Conseil ressemble dangereusement à sa rivale historique, Marine Le Pen. Toutefois, il sait aussi que certains dossiers ne peuvent être abordés qu’avec l’implication de Rome. Et c’est là la seule voie pour mettre la pression à Berlin. Des sources de l’Elysée font savoir qu’il y a la sensation d’avoir en face une dirigeante disposée à « se positionner en continuité avec Draghi », tout en ajoutant que la France vigilera et jugera « sur la base des faits » le comportement de l’allié sur les droits. Il faut alors garder le sang-froid et oublier toutes les fois que Meloni a attaqué Macron et faire semblant que l’on a surmonté l’incident de l’entretien de la ministre des Affaires européennes sur les pages de Repubblica. Le Chef de l’Etat S. Mattarella est le « réalisateur » silencieux et efficace qui a permis la rencontre, du moment où c’est au Quirinal de construire les conditions pour défendre le lien avec les deux pays fondateurs et qu’il est la seule garantie pour ne pas isoler l’Italie en Europe. Le rôle joué par Draghi n’a pas été anodin : il a demandé au Président français d’évaluer l’action de Meloni « sur la base des faits ». Meloni et Macron ont abordé plusieurs thématiques, à commencer par l’énergie, et la bataille en commun pour modifier les règles du Pacte de Stabilité. Ils ne peuvent pas non plus se diviser sur l’opposition à Moscou et sur la défense commune. »
Emmanuel Macron et Giorgia Meloni
ARTICLE, La Stampa, I. Lombardo « Italie-France, un test de dégel » : « La première rencontre internationale de G. Meloni se fait dans le plus grand des secrets. Le lieu, l’heure et même le jour sont tenus cachés jusqu’à la dernière minute. Les premières informations venant de Fratelli d’Italia parlaient d’une fenêtre probable pour aujourd’hui, après le déjeuner entre les présidents Macron et Mattarella. Or, la rencontre informelle a eu lieu sur la terrasse de l’Hôtel Gran Melià, dimanche soir. Tous deux sont conscients de représenter l’un pour l’autre un allié historique, mais aussi un adversaire politique coriace. Sur cette ligne de fracture qui sépare les pro-européens des souverainistes, la Présidente du Conseil italien et le Président français se retrouvent de part et d'autre de la faille qui secoue l'Union. Mais ils sont obligés au dégel. ‘’Nous saurons être pragmatiques, je serai pragmatique", tel est le raisonnement de Meloni. Dans quelques jours, ce sera le premier anniversaire de la signature du Traité du Quirinal. Aux côtés de Macron, il y a un an à Rome, lors de la signature de l'accord qui renforce la coopération bilatérale dans de nombreux secteurs, se trouvait Draghi. Par un coup du sort, la visite d'hier du Président français a coïncidé avec la passation des pouvoirs avec Meloni. Peu avant 22h, Macron a rendu hommage aux adieux de l'ancien Président du Conseil avec un tweet, " Merci Mario ", posté en même temps qu'un autre tweet : " C'est en tant qu'Européens, pays voisins, pour l'amitié de nos peuples, qu'avec l'Italie nous devons poursuivre le travail engagé ". Le faire ensemble, avec dialogue et ambition, c'est ce que nous devons aux jeunes et à nos peuples. La rencontre avec Giorgia Meloni va dans ce sens". Il n'y a pas l'affection, la chaleur, l'admiration que Macron a toujours réservées à Draghi. Il est trop tôt pour affirmer que les distances - creusées au fil des ans - se sont raccourcies. Les mois à venir seront le test. Macron veut tester la loyauté pro-européenne de Meloni, pour comprendre à quel point, dans son horizon stratégique, la Présidente du Conseil italienne préférera continuer à faire un axe avec les conservateurs polonais, avec les postfranquistes de Vox, avec ceux qui ont toujours préféré l'"Europe des peuples", "des patries", "des nations" à une plus grande intégration. Le message de Meloni, dans le communiqué officiel du Palais Chigi, est également empreint de retenue. La confrontation est décrite comme "cordiale et fructueuse" et la volonté des deux parties de "poursuivre une collaboration sur les grands défis communs au niveau européen" est marquée, tout en respectant, ajoute la Présidente du Conseil, "les intérêts nationaux réciproques". Il n'a pas été facile pour les sherpas qui ont travaillé sur la réunion de faire oublier les tensions de ces dernières années, les slogans attaquant la France, le nationalisme en termes anti-français. D'une certaine manière, il s'agit d'un nouveau départ : les débuts de Meloni sur la scène internationale, qui surviennent après une série d'appels téléphoniques avec les institutions européennes, prélude à un voyage à Bruxelles puis à Paris. L'invitation de Macron est arrivée, Meloni décidera quand s'y rendre. La France est le meilleur allié - selon les conseils de Draghi - dans la bataille du gaz contre l'Allemagne, et pour la réforme du Pacte de Stabilité qui commencera en novembre. Le 31 octobre se termineront les négociations exclusives d’ITA avec Certares-Air France. Meloni n’a jamais été convaincue par cette opération, mais maintenant que cette dernière arrive dans la dernière ligne droite, elle veut avoir clair quels seront les engagements que prendra le partenaire français, quels seront les investissements et quelles garanties aura Fiumicino dans le network global des hubs aériens. »
COMMENTAIRE, La Stampa, S. Stefanini « Ce que le monde s’attend de nous » : « Les débuts internationaux de Giorgia Meloni se font avec Emmanuel Macron. Le seul moment pour se préparer a été l’entrevue de deux heures et demie avec Mario Draghi. Cela peut l'aider à regarder comment le monde voit l'Italie au lieu d'encadrer le monde sous le prisme national. Ce qui est intéressant, à Paris comme à Berlin, c'est de savoir comment le gouvernement italien va agir dans des eaux internationales pour le moins troubles. Et qu'attendent Kiev, Moscou, Bruxelles, Pékin, Washington ? L'équipe de gouvernement est dans l'ensemble rassurante. Antonio Tajani sera sous observation mais il connaît tout le monde à Bruxelles : c’est donc une bonne carte de visite. A la Défense et à l’Économie, Guido Crosetto et Giancarlo Giorgetti sont un point de repère sûr. Au niveau mondial, l'Italie se bouge entre les États-Unis, l'Europe, la Chine et la Russie ; au niveau régional, entre la Méditerranée élargie, l'Afrique du Nord et les Balkans ; au niveau économique et énergétique, les points de référence sont les marchés et les sources d'approvisionnement. La direction fondamentale du voyage est tracée dans le premier quadrilatère et c'est la Présidente du Conseil qui la tracera. En Europe, Meloni devra contrebalancer les sympathies souverainistes avec l’intérêt national pour que les fonds du Plan de Relance soient versés. Pour cela il faudra « plus d’Europe ». Sur le plafonnement du prix du gaz, notre principal allié est la France. Meloni a ainsi commencé par un bon départ en rencontrant le Président Macron. Pour sa part, Washington demandera à veiller sur le transfert de connaissances technologiques avec Pékin. Là aussi il faudra du pragmatisme, qui pourrait représenter la base-clé de la politique étrangère de Meloni. »
ARTICLE, Sole 24 Ore, C. Marroni « Macron est le premier dirigeant européen à rencontrer la nouvelle Présidente du Conseil » : « Jusqu’au dernier moment, la rencontre ne figurait pas dans les agendas. Le timing entre la passation des pouvoirs au Palais Chigi et la conférence de paix de la Communauté Sant’Egidio était sans doute une coïncidence mais elle semblait faite exprès par les sherpas. Car la France est le meilleur des alliés sur lequel l’Italie peut compter en Europe et ailleurs. Le changement au Palais Chigi se fait dans une phase importante où l’entente France-Allemagne se fissure. Et quand ce modèle va en crise, la France découvre le côté sud et cela pourrait favoriser Meloni et son gouvernement. La France est souvent perçue en Italie comme une force hostile, notamment dans le secteur de l’économie : les incompréhensions ont eu lieu, comme les chantiers Fincantieri-Stx sur le civil (mais le secteur militaire va de bon train), les relations sont vastes et fructueuses et l’inter-échange est énorme. Le dossier de la vente du groupe ITA par le consortium dirigé par Air France est encore ouvert et la coalition de droite avait un point de vu plutôt différent par rapport à celui du gouvernement Draghi. On verra par la suite. Entretemps, les deux dirigeants se sont connus. »
ARTICLE, La Repubblica, C. Scozzari « Mais la dirigeante de FdI évoquait jadis le bouclier anti-France » : « Cela est arrivé souvent que G. Meloni et les représentants du nouveau gouvernement aient évoqué la nécessité d’un « bouclier » contre la France afin de protéger les activités stratégiques, à commencer par TIM qui devra passer dans les mains de l’entreprise à participation publique Open Fiber, grâce à une entente signée sous le gouvernement Draghi. Aujourd’hui, le premier actionnaire de la compagnie téléphonique est le français Vivendi. A ce sujet, en 2019, Meloni commentait sur les réseaux sociaux ‘’nous pensons que l’Italie doit remettre sous le contrôle public les infrastructures stratégiques’’. En août dernier, le nouveau ministre de la Défense Crosetto mettait en garde contre les convoitises de la banque française Crédit Agricole sur BMPS ‘’elle continue sa montée en capital pour devenir de deuxième pôle italien et pour contrôler tout l’épargne géré : ce n’est pas un aspect de marché mais plutôt politique’’. Et quand Urso présidait le Copasir, il s’est souvent concentré sur les affaires françaises en Italie, comme l’axe qui conduit de Mediobanca aux Assicurazioni Generali sans oublier le rachat de Borsa Italiana par Euronext. »
COULISSES, Il Messaggero, de Francesco Malfetano, « Giorgia rencontre Macron, ils évoquent un ‘’front commun au sein de l’UE sur le gaz, la guerre et la dette’’ » : « Que les deux leaders soient différents et aient des appartenances différentes n’est un mystère pour personne. Personne n’ignore que, par le passé, ils se sont critiqués à distance à plusieurs reprises. Mais désormais, pour la Présidente du Conseil tout juste proclamée Giorgia Meloni et pour le président français Emmanuel Macron, c’est une toute autre histoire. Il y a d’une part la crise énergétique qui incombe sur le futur d’une Union européenne aux prises avec le conflit en Ukraine, d’autre part il y a l’axe Paris-Berlin qui vacille et au sein duquel l’Italie espère s’insérer habilement. Des défis et des opportunités qui imposent de passer outre toute défiance ou circonspection afin de construire, dès maintenant, un rapport solide. ‘’Du reste, s’il y avait eu un gouvernement déjà en place, Macron serait venu à Rome il y a 20 jours afin de passer un accord sur le gaz’’ explique une source haut placée appartenant au nouvel exécutif. Un ‘’rapide face-à-face’’ d’environ une heure pour lequel a œuvré également la Présidence de la République, dans l’esprit du Traité du Quirinal. Il ne s’agit toutefois pas d’une visite institutionnelle puisque le locataire de l’Elysée s’est rendu dans la capitale italienne pour participer à la Conférence pour la paix organisée par la Communauté Sant’Egidio, justement aux côtés du Président Sergio Mattarella (qui l’accueillera aujourd’hui pour un déjeuner). Avant tout un geste de ‘’courtoisie réciproque’’ qui confère une posture encore plus nette à ‘’l’Italie à venir’’, après les appels téléphoniques ayant déjà eu lieu avec Ursula von der Leyen, Charles Michel et Roberta Metsola. Une ‘’visite informelle’’ et ‘’pour se rencontrer’’ qui souligne la bonne volonté pour les prochains mois durant lesquels la ‘’collaboration étroite’’ s’annonce inévitable. En pratique, le sens de cette rencontre était donc de souligner comment ‘’une fois dépasser quelques défiances, les points communs sont très nombreux’’. Au point que, à l’issue de leur rencontre, Macron a publié hier soir sur Twitter une photo d’eux accompagnée d’un manifeste de la collaboration à venir. En attendant, à Rome, bain de foule pour Macron qui, au terme du diner avec les dirigeants de la Communauté Sant’Egidio, peu avant minuit, a fait une brève promenade dans les ruelles de Trastevere. Le Président français, accompagné de son épouse Brigitte, a serré la main de nombreux passants et échangé quelques phrases. Pendant ce temps hier, toujours en marge de la Conférence de Saint’Egidio, Matteo Piantedosi a rencontré son homologue Gérald Darmanin. Une rencontre qui a lieu au lendemain de la prise de fonctions du nouveau ministre de l’Intérieur et qui présage de futurs contacts avec le partenaire important qu’est la France qui a exercé la Présidence tournante du Conseil européen précisément lorsque l’entente historique de Luxembourg a été passée le 10 juin dernier pour la répartition annuelle de 10 000 migrants. C’est d’ailleurs l’un des thèmes qu’ont abordés Macron et Meloni. »
ENCADRE, Il Messaggero, « Le quatrième dossier sur la table d’Emmanuel Macron et Giorgia Meloni : la Méditerranée ». « La question de Tripoli, entre pétrole et flux migratoires. L’Italie et la France abordent la Libye avec des perspectives différentes, mais le font aujourd’hui avec une plus grande communauté de points de vue que par le passé. Car le pays, qui est entré dans une longue phase d’instabilité après la fin du régime de Kadhafi en 2011, est un partenaire stratégique pour Rome comme pour Paris. Que ce soit pour la gestion des flux migratoires ou pour la question –plus centrale que jamais – de l’approvisionnement en énergie et en pétrole. Rome et Paris doivent donc unir leurs forces si elles veulent garantir cette stabilité (politique mais aussi territoriale) nécessaire à maintenir les liens et le dialogue avec Tripoli. »
PREMIER PLAN, Libero, de F. Cariotti, « Gaz, guerre, immigration, les premiers ‘oui’ de Macron à Meloni » - Le Président français profite de la visite en Italie pour rencontrer son alliée : ‘’nous poursuivrons le travail’’. Les deux leaders ont discuté des prix de l’énergie, d’Union européenne et d’aide à l’Ukraine : « Le Président français n’a fait qu’exploiter une coïncidence intéressante afin de faire la connaissance directe de Giorgia Meloni. La discussion a porté sur ‘’les principaux dossiers européens’’ a raconté Giorgia Meloni ‘’de la nécessité de fournir des réponses rapides et communes sur la hausse des coûts de l’énergie, le soutien à l’Ukraine, la conjoncture économique complexe à la gestion des flux migratoires’’. L’échange a pour point de départ de Traité bilatéral signé le 26 novembre dernier et qui prévoit ‘’des consultations régulières et à tous les niveaux’’ afin de parvenir à des ‘’positions communes’’. Des mots restés lettre morte puisque le dernier coup de Paris a été de signer une entente avec Madrid et Lisbonne pour la construction d’un nouveau gazoduc sous-marin et qui devrait remplacer la conduit de 800 km que l’Italien Snam avait conçu pour relier l’Espagne et l’Italie. Macron et la France ont toutefois besoin de travailler avec l’Italie pour obtenir le tant désiré plafonnement du prix du gaz en dépit de la volonté de l’Allemagne de faire cavalier seul. Un objectif qui lie les deux gouvernements de Paris et Rome. ‘’Ce n’est qu’un début’’ mais ce fut tout de même un échange utile d’après le Palais Chigi qui parle de ‘’rencontre cordiale et fructueuse’’. Pour Macron aussi, il vaut mieux avoir l’appui de celle qui, en plus d’être la Présidente du Conseil des ministres italien, dirige le parti européen des conservateurs et des réformistes, destiné à gagner un nombre considérable de nouveaux sièges au Parlement européen à l’occasion des prochaines élections. »
PREMIER PLAN, La Verità, de Giorgio Gandola, « L’ère de Giorgia, attention à ne pas devenir les pupilles d’Ursula et de Macron ; l’Europe doit être changée » : « Il est juste de chercher à rassurer les Etats-Unis, l’UE et Paris. Mais gare à ne pas retomber dans les folies ‘’green’’ ou à maintenir les politiques migratoires de Lamorgese. Tout le problème est résumé par le mot de ‘’continuité’’ que Giorgia Meloni et certains de ses ministres ne cessent de répéter pour rassurer. Les Italiens ont voté avec conviction pour une majorité conservatrice. Conservatrice dans les valeurs, pas dans la méthode. Meloni connait bien la force des mots, d’où le choix de termes comme ‘’souveraineté (alimentaire)’’, ‘’nation’’, ‘’natalité’’ relayant au placard le vocabulaire ‘’progressiste-décliniste’’ et fait renaitre l’espoir chez ceux qui croient en la révolution du lexique qui précède les réformes concrètes. Le mot de ‘’continuité’’ inquiète donc, même s’il ne faut pas tourmenter les alliés et les marchés déjà stressés. C’est donc faire preuve de pragmatisme institutionnel que d’avoir invité Emmanuel macron au dialogue alors qu’il se trouvait déjà à Rome pour rencontrer le Pape François. Il est stratégiquement important d’organiser le premier voyage à Bruxelles pour poser les bases d’un dialogue constructeur puisque c’est de là qu’affluent les fonds du PNRR. Mais n’oublions pas que le 25 septembre dernier les Italiens ont demandé la ‘’discontinuité’’, dans les choix politiques et dans l’Europe de Draghi. Il faut mettre fin au désastre. Il est donc surprenant d’entendre certains ministres s’écraser, comme par exemple Gilberto Pichetto Fratin, le ministre de l’Environnement et de la Sécurité énergétique qui semble prolonger la subalternité de l’Italie face au véto allemand. Il ne semble pas non plus intéressé à développer des politiques alternatives au chantage de la transition écologique. En ce sens, Giorgia Meloni est plus rassurante lorsqu’elle demande à Ursula von der Leyen ‘’une intervention rapide sur l’énergie afin de réduire les coûts pour les familles et les entreprises’’. Idem sur la gestion de l’immigration. Le préfet Matteo Piantedosi choisi pour succéder – et inverser la tendance – après Luciana Lamorgese a déclaré ‘’pour gouverner les flux migratoires il faut un plan européen anti-débarquements, un fort partenariat avec l’Europe pour lutter contre l’immigration clandestine’’. Mais le nouveau gouvernement est aussi né pour mettre fin aux ambigüités de Bruxelles sur la répartition qui n’a jamais eu lieu et aux moqueries de Lamorgese complice par son silence des ‘’taxis des mers’’ et des ONG. »
ARTICLE, La Repubblica, C. Vecchio « Mattarella et Macron ensemble pour la Paix » : « L’événement organisé par la Communauté Sant’Egidio a vu la présence des chefs religieux du monde entier et l’objet de la rencontre était la guerre en cours au cœur de l’Europe. Mattarella été salué par une ovation, le catholicisme solidaire et inclusif de Sant'Egidio est aussi le sien. Il dit : "Nous ne pouvons pas nous abandonner à l'injustice des situations de fait, ni aux tourments des guerres sans fin. L'Europe ne peut pas et ne doit pas se laisser enfermer dans la précarité, incapable de remplir son rôle naturel de garant de la paix et de la stabilité sur le continent et dans les régions voisines. Notre liberté et notre prospérité mêmes en dépendent". Pour sa part, le Président de la République française Emmanuel Macron explique ‘’ j'ai fait de mon mieux pour essayer de dialoguer avec le président Poutine’’, mais il est maintenant temps de parler, même en catimini, avec le peuple russe, car "ce n'est pas leur guerre", dit-il. "La paix aujourd'hui ne peut être la consécration de la loi du plus fort, ni le cessez-le-feu qui définirait un état de fait". La sensation que l’on a en écoutant parler le dirigeant français est que la solution demeure toutefois loin. Il y a aussi des reflets internes qu’il faut saisir. Le gouvernement de la droite, en charge depuis moins de 24 heures, était bien représenté, à partir de Tajani, Urso et Piantedosi, qui étaient présents. C’est une épreuve de réalisme qui a précédé la rencontre entre Meloni et Macron. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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Bade-Wurtemberg : l'AfD donnée à 16 %.
Allemagne. Bade-Wurtemberg.
écologistes
CDU : démocrates-chrétiens
SPD : sociaux-
AfD : patriotes
FDP : libéraux
die Linke : post-communistes
Électeurs libres
Andere : autres
Résultats des élections pour le Parlement du Bade-Wurtemberg en 2021 :
12:56 | Lien permanent | Commentaires (0)
Lors de la présidentielle en Slovénie, le candidat patriote Anže Logar est premier dans les campagnes.
Slovénie. Lors du premier tour des élections présidentielles, le candidat issu du SDS et soutenu par celui-ci Anže Logar arrive premier dans les campagnes. La candidate indépendante soutenue par les écologistes et les Pirates arrive première dans les zones urbaines et le candidat social-démocrate arrive premier dans la zone qui comprend la municipalité de laquelle il est maire.
(votes par correspondance non-comptabilisés)
(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2022/10/23/sl...)
12:37 | Lien permanent | Commentaires (0)
23/10/2022
Giorgia Meloni garde le masculin de la fonction de président du Conseil.
Italie. Sur les documents officiels, Giorgia Meloni, première femme Premier ministre du pays, a décidé de conserver le terme masculin « il presidente del consiglio », plutôt que d’adopter le terme féminin « la presidente del consiglio ».
23:54 | Lien permanent | Commentaires (0)
Article de Lionel Baland : ces universités qui confondent enseignement et propagande politique : l’exemple de Liège.
Italie et Belgique. Les universités de Florence et de Liège sont politisées :
https://www.breizh-info.com/2022/10/23/209643/ces-univers...
"L'université de Liège est fière de prendre la direction pour quatre ans du plus grand réseau international de recherche dans le domaine des études sur la migration, l'intégration et la diversité."
23:16 | Lien permanent | Commentaires (0)
Slovénie : lors du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat patriote issu du SDS et soutenu par ce parti Anže Logar arrive premier.
Slovénie. Lors du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat patriote issu du SDS et soutenu par ce parti Anže Logar arrive premier. Il affrontera au deuxième tour la candidate indépendante soutenue par les Pirates et les écologistes Nataša Pirc Musar.
(https://volitve.dvk-rs.si/vp2022/en/#/rezultati)
Anže Logar
23:11 | Lien permanent | Commentaires (0)
Giorgia Meloni : "Nous avons écrit l'histoire. Maintenant écrivons le futur de l'Italie."
Italie.
Giorgia Meloni : "Nous avons écrit l'histoire. Maintenant écrivons le futur de l'Italie."
23:04 | Lien permanent | Commentaires (0)
Interview par Lionel Baland du député nationaliste polonais et ex-candidat à la présidentielle, arrivé quatrième, Krzysztof Bosak.
Pologne. L’interview du député nationaliste polonais et ex-candidat à la présidentielle, arrivé quatrième, Krzysztof Bosak :
https://www.breizh-info.com/2022/10/23/209430/entretien-a...
Krzysztof Bosak
12:35 | Lien permanent | Commentaires (0)
22/10/2022
Filip Dewinter agressé par des contre-manifestants gauchistes.
Belgique. Le député du Vlaams Belang Filip Dewinter réalise des présentations de son ouvrage sur le Grand Remplacement au sein de différentes localités de Flandre. Ce samedi, il était à Louvain (Leuven) et a été agressé physiquement par des militants de gauche. Il a été jeté au sol, enduit d'un liquide malodorant et frappé. Il déclare : « Je suis content d'en être sorti avec des ecchymoses et des contusions, mais cela aurait pu être bien pire. »
(https://eurolibertes.com/politique/filip-dewinter-denonce...)
21:48 | Lien permanent | Commentaires (0)
L'Autriche face à une nouvelle crise de l'asile.
Autriche. Demandes d'asile en Autriche, entre 2015 et septembre 2022. Les chiffres de cette année devraient être proches de ceux de la crise migratoire de 2015.
15:53 | Lien permanent | Commentaires (0)
Le nouveau gouvernement italien a prêté serment.
Italie. Le nouveau gouvernement italien a prêté serment.
Silvio Berlusconi, Matteo Salvini et Giorgia Meloni
Le président de la République Sergio Mattarella et le Premier ministre Giorgia Meloni
Le nouveau gouvernement
(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2022/10/21/de-...)
13:40 | Lien permanent | Commentaires (0)
21/10/2022
De quels partis sont les nouveaux ministres italiens ?
Italie. Le Premier ministre Giorgia Meloni (Frères d'Italie) et les 24 ministres :
ÉCONOMIE : Giancarlo Giorgetti (Ligue)
AFFAIRES ETRANGÈRES ET VICE-PREMIER MINISTRE : Antonio Tajani (Forza Italia)
DÉFENSE : Guido Crosetto (Frères d’Italie)
INTÉRIEUR: Matteo Piantedosi (technicien, ex-chef de cabinet de Matteo Salvini)
JUSTICE : Carlo Nordio (Frères d’Italie)
ENTREPRISES ET MADE IN ITALY : Adolfo Urso (Frères d’Italie)
ENVIRONNEMENT ET SÉCURITÉ ÉNERGÉTIQUE: Paolo Zangrillo (Forza Italia)
ADMINISTRATION PUBLIQUE: Gilberto Pichetto Fratin (Forza Italia)
INFRASTRUCTURE ET VICE-PREMIER MINISTRE: Matteo Salvini (Ligue)
AGRICULTURE ET SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE: Francesco Lollobrigida (Frères d’Italie)
RÉFORMES: Elisabetta Casellati (Forza Italia)
AFFAIRES RÉGIONALES ET AUTONOMIES : Roberto Calderoli (Ligue)
RELATIONS AVEC LE PARLEMENT: Luca Ciriani (Frères d’Italie)
UNIVERSITÉ ET RECHERCHE: Anna Maria Bernini (Forza Italia, autrefois Alliance nationale)
POLITIQUE SOCIALE ET DU TRAVAIL: Marina Calderone (technicienne)
PATRIMOINE CULTUREL: Gennaro Sangiuliano (indépendant, autre fois Mouvement social italien-Droite nationale)
FAMILLE, NATALITÉ ET EGALITÉ DES CHANCES: Eugenia Roccella (centriste, autrefois Peuple de la Liberté)
HANDICAP: Alessandra Locatelli (Ligue)
SPORT ET POLITIQUES: Andrea Abodi (technicien)
SANTÉ: Orazio Schillaci (technicien)
ÉDUCATION ET MÉRITE: Giuseppe Valditara (Ligue, ex-Alliance nationale)
TOURISME: Daniela Santanchè (Frères d’Italie)
AFFAIRES EUROPÉENNES ET PNRR : Raffaele Fitto (Frères d'Italie, coprésident du Groupe des conservateurs et réformistes européens présidé par Giorgia Meloni)
MER ET MIDI: Nello Musumeci (Diventerà Bellissima, ex-La Droite, ex-Alliance nationale et ex-Mouvement social italien-Droite nationale) [Diventerà Bellissima est allié à Fratelli d'Italia et a présenté des candidats sur la liste de ce parti.]
21:58 | Lien permanent | Commentaires (0)
Tom Van Grieken provoque un incident à la Chambre des députés.
Belgique. Le président du Vlaams Belang Tom Van Grieken a reçu six rappels à l’ordre de la présidente et une menace d’utiliser la force. Il a finalement regagné son siège sous les acclamations des membres de son parti. Dans sa question, le député s’en était pris aux socialistes flamands et à la gestion des ressources humaines par un ministre de cette tendance.
21:10 | Lien permanent | Commentaires (0)
Italie : la liste des ministres.
Italie. La liste des ministres :
https://www.iltempo.it/politica/2022/10/21/news/governo-d...
Matteo Salvini, futur ministre des Infrastructures, et Giorgia Meloni, futur Premier ministre
19:11 | Lien permanent | Commentaires (0)
Giorgia Meloni annonce le nom des ministres.
Italie. Giorgia Meloni prêtera serment demain matin à 10h en tant que Premier ministre.
18:25 | Lien permanent | Commentaires (0)
Le président Mattarella reçoit Giorgia Meloni.
Italie. Le président Mattarella reçoit Giorgia Meloni.
17:00 | Lien permanent | Commentaires (0)