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30/09/2022

Les électeurs de l'AfD sont les plus opposés à la livraison de chars à l'Ukraine.

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Allemagne.

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"L'Allemagne  doit-elle livrer des chars de combat à l'Ukraine ?"

oui/non

SPD : sociaux-démocrates

CDU/CSU : démocrates-chrétiens / sociaux-chrétiens

Grüne : écologistes

FDP : libéraux 

AfD : patriotes

die Linke : post-communistes

"Salvini n’ira pas à l’Intérieur mais fera partie du gouvernement."

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Italie. Revue de presse.

L’annonce par le régulateur italien de l’énergie ARERA d’une hausse de +59% du prix de l’électricité fait les gros titres de la presse italienne. Les journaux font part d’une hausse sans précédent et pointent la « division » des pays de l’Union face au plafonnement des prix énergétiques, en particulier au regard des mesures exceptionnelles annoncées par l’Allemagne. Celle-ci aurait suscité des « critiques » du Président du Conseil M. Draghi face à une décision « unilatérale » : « Flambée des factures, l’UE demeure divisée » - Augmentation de +59% du prix de l’électricité, Meloni échange avec Draghi et demande à Bruxelles des réponses rapides. Berlin alloue un fonds contre la hausse des prix ; Draghi déplore des « distorsions dangereuses » (Corriere della Sera), « Les factures de guerre » - Un renchérissement sans précédent aura lieu en octobre, les dépenses des ménages seront multipliées par deux. L’UE est divisée, Draghi déplore la mise en place d’un « bouclier » allemand à hauteur de 200 milliards (La Repubblica), « Des factures hors de contrôle, l’Europe divisée» - L’Allemagne brise le front européen avec ses 200 milliards contre la hausse des prix. Draghi et Meloni d’accord sur un fonds de solidarité européen (La Stampa), « Factures, une augmentation record de +59% » - L’Allemagne fixe un plafonnement des prix (Sole 24 Ore), « Flambée des factures à +59%, Meloni appelle les partis à rester unis sur les mesures » - L’UE se divise sur le prix-plafond, Draghi plaide pour plus d’unité européenne (Il Messaggero), « Les 200 milliards de Berlin et le désarroi de Draghi » (Fatto Quotidiano). L’annonce de l’annexion des régions ukrainiennes occupées par l’armée russe est aussi largement citée, ainsi que les propos du président américain sur le vote en Italie ayant placé FDI en tête : « La Russie annexe les territoires occupés après les simulacres de référendums» (Corriere), « Poutine défie l’Occident » - Biden : les démocraties sont en périls, regardez ce qui vient de se passer en Italie (La Repubblica), « Poutine célèbre l’annexion ; Biden : les démocraties sont en danger » - Biden lance l’alerte contre les populismes et cite l’exemple de l’Italie (La Stampa).

Les JT couvrent essentiellement la flambée des prix de l’énergie en Italie et le prochain sommet européen sur l’énergiel’annexion des territoires ukrainiens occupés par la Russie, et l’appel à quitter la Russie de la part de l’Ambassade italienne adressé à ses ressortissants.

COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Folli « Salvini n’ira pas à l’Intérieur mais fera partie du gouvernement » : « Tout le monde sait, à commencer par lui-même, que Salvini ne fera pas son retour au ministère de l’Intérieur. Plusieurs raisons, bien connues, l’expliquent. La principale et la plus épineuse, dont on préfère parler le moins possible, concerne le dossier classifié du Département d’Etat américain faisant comprendre officieusement qu’il sera mal vu qu’il occupe un poste gouvernemental important en étant aussi proche de Poutine. Et le ministère de l'intérieur est stratégique, tout comme les Affaires étrangères et la Défense. Ce point est bien connu par Meloni et représente une sorte de véto implicite. En réalité, le bras-de-fer de la Ligue pour obtenir l’Intérieur ne serait que de façade. Salvini devra renoncer à son poste-clé mais voudra quelque chose en échange : des ministères pouvant être utiles à son parti, alors qu’il a besoin de récupérer les électeurs perdus au Nord (région qui a voté pour Meloni). Le choix se fera ainsi sur le Développement économique, les Infrastructures et l’Agriculture. Et peut-être la Justice. La menace d’un soutien externe au gouvernement évoqué en coulisses apparait improbable. Salvini est affaibli, plus qu’il ne l’admet, et n’a plus les mains libres : les administrateurs et présidents des régions du Nord, qui ont subi de manière plus lourde les conséquences de la défaite, n’ont aucune envie d’une crise politique éternelle et veulent plutôt la stabilité et des mesures pouvant relancer l’économie. Si Salvini décidait de ne pas entrer dans l’exécutif, il condamnerait la Ligue au déclin définitif. Salvini a intérêt à agir de manière prudente, s’il ne veut pas se mettre à dos l’intégralité de son parti. » 

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, de M. Franco, « Les négociations pour garantir une transition en douceur » : « Matteo Salvini continue à être plébiscité par les parlementaires léguistes malgré son maigre résultat aux élections. Cela risque toutefois de ne pas suffire à lui rouvrir les portes du ministère de l’Intérieur. On sent bien les résistances au sein-même de la coalition de droite, bien qu’officiellement tout reste ouvert. La Ligue veut obtenir de Giorgia Meloni des ministères de poids, mais pas forcément celui de la Justice. De même que pour l’Economie, les Affaires étrangères et la Défense, il est clair que la leader veut promouvoir des personnalités aptes à rassurer l’Europe et l’OTAN. L’option la plus probable est que la candidate à la Présidence du Conseil choisisse un mélange de personnalités politiques et de techniciens de son camp, comme l’impose le contexte international difficile et complexe. Malgré les concertations avec les alliés, on devine donc plutôt une concertation avec Mario Darghi et la Présidence de la République pour garantir cette transition la plus ordonnée possible et en douceur. La question énergétique et les récentes annonces de l’Allemagne rendent encore plus urgentes la cohésion et la fiabilité du nouvel exécutif, au sein du pays comme à l’étranger. L’Europe, jusqu’à présent unie sur le soutien à l’Ukraine et les sanctions contre la Russie, se crispe et se divise sur le plafonnement du prix du gaz. Un point sur lequel les oppositions misent déjà pour mettre en difficulté le gouvernement. Le leader 5 Etoiles Giuseppe Conte accuse Giorgia Meloni et ses alliés de se concentrer sur la répartition des ministères, négligeant ainsi ‘’les familles et les entreprises sur lesquelles pèse une augmentation des coûts de l’énergie d’environ 60%’’. Un discours qui laisse présager une stratégie consistant à attiser le malaise social mais aussi une possible opposition frontale en cas de suppression du revenu de citoyenneté. La leader de Fratelli d’Italia a appelé hier à l’unité de toutes les forces politiques sur le prix-plafond, une façon indirecte de répondre à ces attaques et d’ouvrir au dialogue avec ses adversaires. Elle a aussi voulu lancer un message, sur la même ligne que Draghi, à ceux qui, comme la Commission européenne et l’Allemagne, pourraient diviser l’Europe. » 

EDITORIAL du directeur, Il Foglio, C. Cerasa « Faut-il être inquiet de ne pas être inquiet ? » : « Après avoir lu les commentaires des quotidiens internationaux, les déclarations d’hier de J. Biden, qui s’est dit « préoccupé » par le résultat des élections italiennes, les félicitations à Meloni de la part des plus imprésentables extrémistes du monde, cette question (en titre) est bien naturelle. Doit-on s’inquiéter de ne pas être inquiet de ce qui nous attend ? Peut-être que la raison de cet optimisme irresponsable pourrait s’expliquer par l’analyse de Calenda : ‘’ce gouvernement ne durera pas plus que six mois’’ ou plutôt par une série de raisonnements qui font croire que les épines du populisme se seront émoussées encore une fois. Il y a tout d’abord Mattarella qui, en absence d’un Draghi au Palais Chigi, se portera garant de l’agenda de nos devoirs. Puis le Plan de relance qui, même si modifié par Meloni, ne pourra jamais être réellement renégocié au risque de remettre en cause les objectifs et donc de rendre impossible l’activation du bouclier anti-Spread de la BCE. Et puis un pays endetté comme l’Italie ne pourra jamais être dirigé par un exécutif qui ne prendrait pas en considération les engagements pris par l’Italie en Europe. Donc, nous, les « optimistes irresponsables », ne sommes pas inquiets sur ce que Meloni pourrait faire (par exemple des lois allant contre les droits acquis, qui nous semblent improbables) mais plutôt sur ce qu’elle pourrait ne pas faire et les occasions perdues. Comme tomber dans l’erreur de ne pas voir l’Europe comme un allié pour construire une protection majeure, de ne pas voir les marchés comme un allié avec lequel construire plus d’opportunités, de mettre en danger l’avenir des jeunes en jouant avec les retraites anticipées. Il faut en revanche miser sur l’internationalisation des entreprises et non pas sur le souverainisme industriel. » 

ARTICLE, Sole 24 Ore, E. Patta « Pour la direction du PD, Bonaccini décide de se porter candidat : dialoguons avec le M5S et convoquons un congrès en février » : « Si elle n’est pas officialisée, la candidature du président de la région Emilie-Romagne pour la succession d’Enrico Letta à la direction du Parti démocrate a toutefois commencé. Il y a eu d’abord un entretien paru dans le Corriere della Sera, puis la participation sur les plateaux de La7. A cette occasion, Bonaccini a parlé de la nécessité d’un ‘’parti de gauche, enraciné sur le territoire et proche des citoyens’’ et expliqué la défaite par ‘’un manque d’un profil fort et d’une identité précise’’. Quant à la question inévitable sur les alliances, Bonaccini a souligné ‘’après la chute du gouvernement Draghi, nous ne pouvions pas renouer les relations avec le M5S. Toutefois, après les élections, je pense qu’il est indispensable de dialoguer avec tous ceux qui se retrouvent dans une alliance progressiste’’. La référence au M5S était claire. Sur le troisième pôle Azione-Italia Viva, Bonaccini a utilisé des propos plus forts, sans doute pour faire oublier à la base du parti son amitié avec Matteo Renzi ‘’Si Calenda n’avait pas brisé l’alliance, la droite n’aurait pas eu de majorité au Sénat’’. Les ténors du PD craignent que Bonaccini puisse se présenter comme le candidat des administrateurs locaux, notamment des maires, en opposition aux courants du parti. D’où la tentation, notamment des courants de gauche, de diluer le congrès en simple échange, laissant de côté la question du leadership. Quant à Letta, il a invité à une ‘’discussion profonde’’ mais aussi à ‘’un parcours ouvert’’, ce qui veut dire donner la possibilité de faire participer aux primaires les candidats non-inscrits au parti, comme Elly Schlein : une femme, une activiste Lgbt, de gauche. Bref une candidature vers laquelle pourrait confluer toute l’aile opposée à Bonaccini. » 

ARTICLE, La Repubblica, C. Tito « Droits, Russie et comptes publics, la « question de Rome » s’invite aussi à Bruxelles » : Après la réunion de la Commission Européenne, les collègues se sont rassemblés autour de Paolo Gentiloni pour savoir ‘’et maintenant, que va faire l’Italie ?’’  « : « L’"affaire italienne" s’invite à l'ordre du jour européen, et rompt avec les habitudes habituellement rigides et feutrées du Berlaymont. Les règles sur l'indemnisation des produits défectueux et le renforcement du revenu minimum - dont ils s'occupaient jusqu'à la minute précédente – sont oubliées. Parce que les membres de l'équipe d'Ursula von der Leyen veulent savoir. Ils sont inquiets, et chaque question est un signe de l'alarme qui parcourt les palais de l'UE. L'Italie, grand pays fondateur de l'Union, semble ainsi devenir une anomalie. Le Commissaire Italien est alors confronté à un véritable interrogatoire de la part de ses collègues. Des questions qui révèlent parfois une curiosité pour Giorgia Meloni, pratiquement inconnue en Europe. Mais beaucoup d'autres, la grande majorité, signalent une alarme, parfois une peur. L'ancien Président du Conseil italien répond à toutes les questions. Calmement. Avec un postulat qui accompagne chaque réponse : le maintien du " système démocratique " n’est pas remise en question. Les pays du Nord, par exemple, s’inquiètent de la future politique économique de Rome. Les slogans pendant la campagne électorale sur la possibilité de modifier le plan de relance ont suscité des doutes auprès des représentants des institutions européennes. L’autre point soulevé concerne les relations entre l’Italie et l’UE. Plusieurs se demandent si l’Italie peut devenir cette épine dans le pied sur le terrain des droits. Les déclarations dans la Repubblica d’un des collaborateurs les plus proches de Meloni, Lollobrigida - ce dernier évoquant la nécessité de revoir la Constitution et de revoir la suprématie des traitées européens sur la législation nationale – inquiètent. Puis, la posture à l’égard de la Russie. Gentiloni répond à tout le monde, sans cacher que les relations entre Rome et Bruxelles pourraient changer. Surtout si l’on fait une comparaison avec Mario Draghi. Mais il a insisté sur le maintien du système démocratique. Peu de monde est vraiment rassuré. Les propos de von der Leyen n’étaient pas une pensée solitaire mais l’expression d’une gêne diffuse. »

PREMIER PLAN, La Repubblica, de T. Ciriaco et V. Conte, « Meloni s’entretient avec Draghi et travaille sur un nouveau décret d’aides, mais Salvini exige davantage » : «Les propos, le ton, les idées et les perspectives avancées hier par Mario Draghi et Giorgia Meloni semblent tout à fait alignés et promettent une bataille en faveur d’une solution européenne sur le plafonnement du prix du gaz. A priori, les deux leaders ne se sont pas concertés en amont sur leurs prises de position mais on peut y voir le premier acte visible de cette transition en bon ordre voulue par l’actuel Président du Conseil. Le fait que Giorgia Meloni choisisse de calquer dans son communiqué les contenus mis en avant par Mario Draghi depuis un certain temps est un détail qui ne passera pas inaperçu dans les chancelleries européennes. La ligne de Giorgia Meloni est claire : c’est à l’Europe de fournir une réponse définitive à la hausse des prix de l’énergie, car aucun Etat ne peut s’en sortir seul. Mais surtout, en s’alignant sur Mario Draghi, la leader de Fratelli d’Italia s’éloigne de son allié Matteo Salvini qui, pour sa part, défend l’option inverse. Avant même de commencer à gouverner, la fracture entre les deux alliés est déjà profonde. Giorgia Meloni a pour principal souci de gérer la récession qui approche, comme un spectre qui la paralyserait presque. Elle écarte ainsi toute tentative souverainiste ou autarcique, ayant bien compris que seule la Commission pourra offrir une protection dans la tempête. Il s’agit aussi pour elle d’éviter ce que demande son allié : un nouveau creusement du déficit. Salvini insiste pour que l’Italie se mette dans les pas de l’Allemagne. Mais le gouvernement Draghi lègue à ses successeurs un bas de laine potentiel de 25 milliards disponibles immédiatement, à utiliser pour financer un quatrième décret d’aides et de soutien à l’économie. Girogia Meloni entend ainsi étendre les crédits d’impôts pour les entreprises énergivores au mois de décembre, peut-être prolonger la réduction à la pompe de 30,5 centimes qui sinon prendra fin le 17 octobre, et envisage un nouveau chèque de 150 euros pour les retraités, les travailleurs et les indépendants aux bas revenus. La leader de Fratelli d’Italia souhaite aussi mettre en place un vaste système de protection publique pour les ménages et les entreprises endettées ou n’étant plus en mesure de payer leurs factures. Il s’agit d’accorder des sursis de paiement sur les emprunts et les dettes, de renégocier les sommes dues et les conditions de remboursements, de renforcer le paiement étalé des factures. Elle maintiendra le fonds de garantie de l’Etat pour les PMI, dont les garanties avaient déjà été étendues par Draghi. Giorgia Meloni souhaite également la décorrélation des prix de l’énergie mais sur ce point l’Europe pourrait la devancer. Ce ne sont pas les 200 milliards de l’Allemagne et réclamés par Salvini, mais ils pourraient permettre de maintenir l’Italie sur pied sans écart budgétaire. »

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de F. Basso, « L’UE est divisée, l’Allemagne veut aller de l’avant seule, Draghi en colère appelle à ne pas se diviser, pour Meloni il faut une réponse européenne » : « Le Conseil extraordinaire sur l’Energie prévu aujourd’hui devrait être assez tendu, marqués par les fortes divisions entre les Etats membres et la Commission européenne. Cette dernière en effet n’entend pas revenir sur la question du plafonnement du prix du gaz malgré la demande présentée par 15 pays dont l’Italie, la France, l’Espagne, la Pologne et la Belgique. Mais pas par l’Allemagne qui la joue en solitaire après qu’Olaf Scholz ait annoncé hier un bouclier tarifaire coûtant à l’Etat allemand 200 milliards d’euros. Les chancelleries européennes sont agacées, pour beaucoup la Commission s’est rangée à la position allemande. Le choix de Berlin a été critiqué par Mario Draghi, qui demande depuis plus de six mois un prix-plafond à l’échelle européenne pour le gaz. Il a appelé à l’unité de tous les pays membres, au-delà des budgets nationaux, face aux menaces communes. ‘’La crise énergétique requiert une réponse de l’Europe qui permette de réduire les coûts pour les ménages et les entreprises, de limiter les gains exceptionnels des producteurs et des importateurs de ressources énergétiques, d’éviter les dangereuses distorsions du marché interne et de maintenir cette fois encore l’unité de l’Europe face à cette crise’’ a-t-il observé. Suite à l’annonce de Berlin, la leader de Fratelli d’Italia s’est entretenue par téléphone avec Mario Draghi, et pour Giorgia Meloni ‘’aucun Etat membre ne peut fournir seul des solutions efficaces et sur le long terme sans une stratégie commune, pas même ceux qui semblent les moins fragiles sur le plan financier’’. Alors que pour le leader de la Ligue Matteo Salvini, ‘’il est urgent d’intervenir également en Italie, autrement les entreprises ne pourront plus être compétitives ni travailler’’. La Commission estime que le plafonnement du prix du gaz ‘’est une mesure radicale et risquée pour assurer les livraisons d’énergie’’ et propose d’autres mesures alternatives. La question sera à nouveau discutée lors du Conseil européen à Prague le 7 octobre prochain. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Le ministre suisse UDC Ueli Maurer, âgé de 71 ans, annonce son départ.

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Suisse. Le ministre UDC Ueli Maurer, âgé de 71 ans, annonce son départ :

https://www.rts.ch/info/suisse/13428138-ueli-maurer-annon...

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Ueli Maurer

29/09/2022

La Hongrie s’apprête à demander à son peuple son avis sur les sanctions à l’encontre de la Russie.

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Hongrie. Yann Caspar explique la situation (à partir de 9'30'') :


Basse-Saxe : l'AfD donnée à 9 %.

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Allemagne. Basse-Saxe. L'AfD est donnée à 9 % en vue des élections du 9 octobre 2022 pour le Parlement de Basse-Saxe.

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SPD : sociaux-démocrates

CDU : démocrates-chrétiens

Grüne : écologistes

FDP : libéraux

AfD : patriotes

die Linke : post-communistes

Sonstige : autres

(https://www.wahlrecht.de/umfragen/landtage/niedersachsen....)

L'AfD donnée aussi en hausse en Rhénanie-Palatinat.

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Allemagne. Rhénanie-Palatinat.

(https://www.wahlrecht.de/umfragen/landtage/rheinland-pfal...)

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SPD : sociaux-démocrates

CDU : démocrates-chrétiens

Grüne : écologistes

AfD : patriotes

FDP : libéraux

Freie Wähler : Électeurs libres

Sonstige : autres

"Les alliés cherchent la revanche en misant sur les ministères."

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Italie. Revue de presse.

Les tractations au sein de la coalition de droite pour former le nouveau gouvernement font toujours la Une de la presse italienne, ce matin. Les articles reviennent notamment sur la rencontre d’hier entre G. Meloni et M. Salvini et relèvent dans l’ensemble les difficultés à s’accorder sur un ministère pour le dirigeant de la Ligue, en recul aux dernières élections mais déterminé à obtenir un poste important au sein de l’exécutif : « Gouvernement, tensions sur le ministère de l’Intérieur » - Rencontre entre Meloni et Salvini, la Ligue veut l’Intérieur quitte à envisager un soutien externe à l’exécutif. La Cour Suprême rectifie la liste des élus, Bossi est finalement bien présent au Parlement (Corriere della Sera), « Le chantage de Salvini » - Fumée noire pour la première rencontre entre les dirigeants : la Ligue exige l’Intérieur. Les prévisions de croissance ont été revues à la baisse, le PIB estimé à 0,6% pour 2023 (La Repubblica), « Allocations et bonus, les coupes de Meloni » - Trêve entre Fdi et la Ligue, Salvini demande la vice-présidence du Conseil et les ministères de l’Agriculture et de la Justice (La Stampa), « Meloni-Salvini : l’épreuve du gouvernement » - Lors de la réunion tenue à la Chambre, Salvini aurait demandé le ministère du Travail. Siniscalco pourrait être nommé au ministère de l’Economie (Il Messaggero), « Premiers pas du gouvernement : déclaration de guerre contre les pauvres et le Sud » - L’exécutif veut démanteler le revenu de citoyenneté (Fatto Quotidiano), « Les requêtes de Salvini à Meloni » - Le léghiste voudrait la vice-présidence du Conseil. Tensions aussi au sujet des présidences des Chambres (Il Giornale). Les prévisions de croissance pour 2023 publiées par le gouvernement sortant sont aussi évoquées « Voici la note d'actualisation du document d’économie et de finances » - le gouvernement alloue 10 milliards contre la flambée des prix de l’énergie. Le déficit est revu à la baisse grâce aux recettes publiques gonflées par l’inflation (Sole 24 Ore), « Les prévisions de croissance ont été revues à la baisse, le PIB estimé à 0,6% pour 2023 » (La Repubblica).

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, M. Franco « Les alliés cherchent la revanche en misant sur les ministères » : « Les tensions commencent à faire surface, derrière l’harmonie affichée par la coalition de droite. G. Meloni a gagné de manière trop évidente, aux dépens de ses alliés qui demandent la reconnaissance de leur poids résiduel mais décisif. La Ligue et Forza Italia chercheront une sorte de compensation pour les voix perdues et insisteront pour obtenir des ministères. La ligne de Fratelli d’Italia est de garder un sens de responsabilité et d’éviter toute polémique pouvant ternir cette victoire historique. C’est ainsi que le communiqué conjoint après la rencontre avec Salvini soulignait ‘’une unité d’intentions’’ et qu’aucun ‘’véto ou nom’’ n’avait été évoqué. Ce qui apparait comme une réponse aux rumeurs selon lesquels Meloni serait réticente à (re)donner à Salvini le ministère de l’Intérieur, une réserve qui est partagée avec le Quirinal. Toutefois, la collocation du chef léguiste est un problème destiné à se présenter à nouveau. Toutefois, un rôle dans les ministères les plus importants, voire internationaux, semble difficilement envisageable. On craint que les positions considérées comme prorusses de Salvini puissent augmenter la méfiance internationale alors que Poutine menace l’Occident et ensanglante l’Ukraine. Il faudra en tout cas trouver un accord. Même si à ce stade il n’est pas clair qui l’emportera. Quant aux négociations avec Forza Italia, depuis quelque temps, Berlusconi se porte garant de l’atlantisme de la coalition de droite et assure qu’il sera même le metteur en scène de la majorité. Ce qui veut dire que ses voix ne devront pas uniquement être comptées mais pesées selon leur juste valeur. »

PREMIER PLAN, La Stampa, de M. Sorgi, « Le grand jeu des alliances en Europe » : « Le démenti du Palais Chigi sur un atterrissage en Europe de Giorgia Meloni sous contrôle de Mario Draghi nous rappelle un des problèmes de la leader : son arrivée à la tête du gouvernement devrait ajouter un allié au front contraire au processus d’intégration européenne mené par la Hongrie et la Pologne. Ou alors la première femme à la tête de l’exécutif cherchera le moyen de poursuivre les alliances traditionnelles avec la France et l’Allemagne. Ses interventions sur les réseaux sociaux, entre soutien à Zelensky et remerciements à Truss, reflète bien l’ambiguïté dont elle pourrait faire preuve en la matière. Elle tentera sûrement de voir quel type d’accueil lui sera réservé lors des sommets européens. Mais ceux qui attendent un revirement complet et immédiat pour venir en aide à Macron et sa tentative d’accélérer le processus d’intégration en Europe risque d’être déçu. Ses proches le disent, Meloni n’a pas du tout l’intention de démentir sa campagne électorale basée sur l’idée que le droit – et l’intérêt italien- doit prévaloir sur celui de l’UE. Elle a aussi marqué son appartenance au front des leaders de partis nationalistes, comme celui de Marine Le Pen ou des démocrates suédois, qui s’élargit en Europe. Mais suite à la victoire électorale, les choses pourraient changer par pragmatisme. Une ouverture vers Paris serait possible, malgré la dure attaque formulée contre la leader italienne par la Première ministre Borne, à condition que Macron insiste sur la révision du Plan de Relance, cheval de bataille melonien. L’hypothèse d’un plan de relance spécifique pour faire face à la crise énergétique serait encore plus favorable [à ce rapprochement], pour faire face aux coûts du gaz et du carburant, qui frappent l’Italie tout comme la France. »

COULISSES, Corriere della Sera, de M. Guerzoni, « Draghi évoque une pleine collaboration en vue de la transition, mais ‘’ne se porte garant pour personne’’ » : « Jusqu’au passage de relais entre les deux gouvernements, Mario Draghi œuvrera pour l’avenir du pays et non pour ‘’son destin personnel’’. Lorsque ces partenaires institutionnels lui demandent ce qu’il fera plus tard, évoquant des postes haut placé auprès de l’UE ou de l’OTAN, l’actuel Président du Conseil botte en touche et préfère démentir sèchement les ambitions et les candidatures tant qu’il est en poste. Les rencontres techniques s’enchainent pour déterminer l’état d’avancement des dossiers qu’il devra probablement céder à Giogia Meloni et à ses futurs ministres. Il n’y a pas à proprement parlé d’équipe s’occupant de cette transition mais des réunions présidées par le sous-secrétaire Roberto Garofoli et le chef de Cabinet, Antonio Funiciello. Mario Draghi tient beaucoup à ce que la transition se passe correctement, en accord avec les vœux de la Présidence de la République, dans l’intérêt de tous et pour ne pas saper le travail mené sous gouvernement : tenue des comptes publics, application du Plan de Relance, soutien à l’Ukraine, mesures contre la crise énergétique. Concernant la bataille pour le plafonnement du prix du gaz, il tentera d’en revendiquer le mérite lors des prochains sommets européens à Prague et à Bruxelles. Mais gare à penser que le Président du Conseil sortant aurait passé des accords avec la coalition de droite. Suite à des affirmations parues hier dans la presse, le Palais Chigi a répondu très clairement : ‘’aucun pacte n’a été passé, ni aucun engagement n’a été prix pour garantir quoi que ce soit’’. Une mise au point pour dire qu’il n’y a aucun lien dépassant les bonnes relations institutionnelles. Les efforts de Mario Draghi auprès de leaders européens tels que Macron ou Scholz pour accréditer le nouveau gouvernement en échange de promesses de Giorgia Meloni ont également été démentis. Ses proches soulignent que Draghi se garde bien d’exprimer sa bénédiction vis-à-vis d’autres partis ou leaders, surtout pas de ceux qui ont un programme si éloignés du sien, notamment pour ce qui est des relations avec la Russie, du déficit, ou de la politique sanitaire. S’il respecte le vote des Italiens, il n’est pas disposé à remettre en cause sa réputation pour servir de bouclier à une coalition souverainiste. Concernant la Loi de Finances, Mario Draghi garde ses distances : l’exécutif sortant n’ira pas au-delà de la note de mise à jour du document d’économie et de finances, la loi en elle-même devrait être mise au point par le prochain gouvernement. »

COMMENTAIRE, Sole 24 Ore, L. Palmerini « Les voix avec lesquelles Salvini mise pour entrer dans le gouvernement » : « Meloni savait bien qu’une fois fermées les bureaux de vote, elle aurait eu à affronter une série de problèmes, et c’est sans doute pour cette raison qu’elle a évité de célébrer la victoire. Hier, par exemple, la diffusion des chiffres de la note de mise à jour des données économiques explique que la croissance devrait ralentir jusqu'au scénario le plus défavorable à la crise du gaz (+0,1%) et le commissaire européen Gentiloni, pour la première fois, n'a pas exclu la récession. En fait, c’est une sorte de cage qui se crée pour la prochaine loi budgétaire, conditionnée également par l'augmentation des taux et le jugement des marchés. L’autre problème est la collocation de Salvini au sein du gouvernement. Il est clair que son rôle dans l’exécutif devient désormais un poste stratégique d’où il pourra se défendre des attaques internes et externes, en faisant appel à ses groupes parlementaires. La majorité, au Sénat, n’a qu’un écart d’une dizaine de voix et le groupe léguiste peut compter sur 29 sénateurs - fidèles au secrétaire - contre les 66 de FdI, malgré le fait qu'il ait obtenu 8,9% des voix et le FdI 26 %. Cela signifie que celui qui a le plus profité de cette loi électorale est le chef de la Ligue, qui encaisse le plus de sièges par rapport aux voix effectivement recueillies. La première tuile qui tombe sur la tête de Meloni est donc comment distribuer les poids de la Ligue dans l’exécutif sans provoquer des mécontentements. »

COMMENTAIRE, La Verità, M. Belpietro « Ceux qui rêvent d’une Meloni comme copie conforme de Draghi » : « A en croire à tout l’encre coulé par la plume des éditorialistes ces jours-ci, Giorgia Meloni au gouvernement devrait éviter d’agir comme la Giorgia Meloni de la campagne électorale. Afin d’être acceptée par l’establishment national et international, la dirigeante de Fratelli d’Italia devrait se transformer en une sorte de Mario Draghi voire en un Enrico Letta. C’est pourtant ce qu’il a été possible de lire dans des articles apparus dans la presse italienne et étrangère. Ainsi, après avoir été dans l’opposition du gouvernement pendant un an et demi (sans compter les années des gouvernements Conte) Mme Meloni devrait reprendre l’agenda politique de l’ancien directeur de la BCE, sponsorisée par Calenda et Letta, et en faire son programme. Certains, comme Repubblica, on même imaginé un pacte entre Meloni et Draghi pour une loi de finances écrites à quatre mains. On remarquera l’incohérence de ceux qui se disent préoccupés pour le sort de la démocratie mais qui n’hésitent pas à l’exploiter politiquement pour plaider leurs raisonnements. Laissons les lecteurs en juger. »

COULISSES, Corriere della Sera, de M. Cremonesi, « Le leader de la Ligue creuse sa tranchée et Giorgetti le prévient : ‘’je peux m’effacer si nécessaire’’ » : « Les léghistes sont inquiets alors que leur chef semble plus serein. La première rencontre entre Matteo Salvini et Giorgia Meloni depuis le résultat des élections ne semblent pas avoir permis d’avancer sur la formation du futur gouvernement, pas même sur le ministère de l’Intérieur, au centre de l’attention de la Ligue. Salvini estime qu’il est pleinement légitime à y accéder ou plutôt à y retourner et il a pour cela l’appui de son parti. Ou tout du moins un ‘’ministère de poids’’. Ses soutiens mettent en avant les messages que ne cessent de lui adresser de préfets attendant son retour. Les léghistes sont inquiets car selon eux ‘’Fratelli d’Italia fait la moue à chaque proposition’’. En vue de l’élection des présidents des deux Chambres, ils prêtent à Giorgia Meloni l’intention de laisser la présidence du Parlement à l’opposition, ce que la Ligue exclue totalement, jugeant cet usage désuet. Pour prendre la tête du Sénat, FDI pense à Ignazio La Russa alors que la Ligue a pour candidat naturel l’actuel vice-président, Roberto Calderoli. Silvio Berlusconi quant à lui y voit Maria Elisabetta Casellati. Si la coalition de droite devait prendre la présidence également de la Chambre des députés, Giancarlo Giorgetti est perçu comme légitime, même si, toujours d’après la Ligue, FDI pourrait lui préférer Giancarlo Donzelli. Les léghistes auraient été particulièrement irrités par le fait que Giorgia Meloni exclurait de maintenir certains ministres du gouvernement Draghi, ce qui concerne directement Giorgetti. Ce dernier a fait savoir à Matteo Salvini que ce n’était pas son genre de faire des pieds et des mains pour obtenir un poste et qu’il s’effacerait s’il le fallait. La Ligue promeut également l’un des siens, Edoardo Rixi, au ministère des Infrastructures qui comprend également la question des gardes côtes. A la Justice enfin, Meloni proposera très certainement l’ancien procureur Carlo Nordio alors que les léguistes y voient plutôt Giulia Bongiorno. »

ARTICLE, Repubblica, V. Conte : « Une réserve de 20 milliards anti-crise pour Meloni » : « L’héritage de Draghi est un double trésor de 20 milliards laissé au gouvernement de droite. Dix milliards à utiliser dans l’immédiat, avant la fin de l’année, pour financer un décret d’aides pour les factures énergétiques. Et dix milliards pour la loi de finances 2023. Sans faire de déficit, comme le montre la Nadef (Note de mise à jour du Document d’économie et de finances) qui a été approuvée hier par le Conseil des ministres. Les analystes s’attendaient un déficit plus important. ‘’C’est le résultat d’une relance vigoureuse et d’un nouveau dynamisme de l’économie italienne soutenu non seulement par la consommation, mais aussi par les investissements et les exportations ’’ explique le ministre Franco. Mais des nuages apparaissent à l’horizon. La confiance des entreprises est en baisse, ainsi que la production industrielle, l’économie globale et européenne subissent ‘’un fort ralentissement’’, les prix de l’énergie et l’inflation augmentent ; ainsi que les taux et les spreads. 2023 sera une année encore positive grâce aussi aux estimations 2022 qui ont été revues à la hausse par le gouvernement Draghi : cette année le PIB clôturera à +3,3% au lieu de +3,1%, le déficit à 5,1% au lieu de 5,6% et la dette à 145% au lieu de 147%. Les prévisions pour 2023 sont, par ailleurs, d’un PIB à +0,6% (au lieu +2,40), déficit à 3,4% (au lieu de 3,9%) et d’une dette à 143% au lieu de 145%). Ces chiffres peuvent mener à différentes prospectives politiques. Si, par exemple, le gouvernement décide de faire plus de déficit sans dépasser le niveau de 2022, en une fourchette comprise entre 3,4% et 5,1% : un seul point en plus apporterait encore 20 milliards, pour un total de 30 milliards pour la loi de finance. La prudence est nécessaire, comme l’écrit le ministre Franco : si la Russie bloque totalement les fournitures de gaz, le PIB de l’Italie en 2023 sera presque annulé, à +0,1%. Selon les indications de la Nadef, ‘l’inflation devrait commencer à baisser avant la fin de l’année’, en passant de 6,6% en 2022 à 4.5% en 2023, puis 2,3% en 2024 et 1.9% en 2025. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Thaïs d'Escufon : la vérité sur Giorgia Meloni.

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Italie. Vidéo de Thaïs d'Escufon : la vérité sur Giorgia Meloni :

https://www.youtube.com/watch?v=SyCSLf36o-Y

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Résultats des Démocrates suédois lors des élections régionales.

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Suède. Lors des élections régionales du 11 septembre 2022, les Démocrates suédois obtiennent :

Blekinge : 23,85 %

Dalarna : 15,62 %

Gävleborg : 18,66 %

Halland : 16,57 %

Jämtland : 12,45 %

Jönköping :  16,74 %

Kalmar : 16,89 %

Kronoberg : 15,58 %

Norrbotten : 11,29 %

Skåne : 19,94 %

Stockholm : 10,72 %

Södermanland : 16,70 %

Uppsala : 13,27 %

Värmland : 15,68 %

Västerbotten : 8,89 %

Västernorrland : 11,78 %

Västmanland : 18,07 %

Västra Götaland : 15,43 %

Örebro : 14,65 %

Östergötland : 15,58 %

(https://resultat.val.se/val2022/slutlig/RF/rike)

Le centre-droit gagne les élections régionales en Sicile.

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Italie. Sicile. Lors des élections régionales en Sicile du 25 septembre 2022, le candidat du centre-droit Renato Schifani (Forza Italia) est élu président de la région de Sicile. Il succède à ce poste à Nello Nusumeci (autrefois MSI, Alliance Nationale, La Destra) du parti Diventerà Bellissima.

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(Diventerà Bellissima est allié à Fratelli d'Italia et a présenté des candidats sur la liste de ce parti.)

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(https://elezioni.repubblica.it/2022/elezioni-regionali/si...)

Brandebourg : l'AfD donnée à 24 %.

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Allemagne.

(https://www.wahlrecht.de/umfragen/landtage/brandenburg.htm)

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SPD : sociaux-démocrates

AfD : patriotes

CDU : démocrates-chrétiens

Grüne : écologisltes

die Linke : post-communistes

BVB/FW : électeurs libres

FDP : libéraux

Sonstige : autres

28/09/2022

La Serbie ne ne reconnaîtra pas les résultats des référendums organisés par Moscou dans les 4 régions ukrainiennes.

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Serbie et Russie. Le Président serbe Aleksandar Vučić a déclaré que la Serbie ne reconnaîtra pas les résultats des référendums organisés par Moscou dans les 4 régions ukrainiennes.

Frères d'Italie surperforme chez les hommes et la Ligue chez les femmes.

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Italie. Une analyse IPSOS montre que Frères d’Italie a surperformé parmi les hommes lors des législatives (28 % chez les hommes, 24 % chez les femmes) et la Ligue parmi les femmes (8 % chez les hommes et 10 % chez les femmes).

Italie : résultats des élections pour le Sénat.

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Italie. Résultats des élections du 25 septembre 2022 pour le Sénat. Les deux partis patriotiques, Frères d'Italie et la Ligue, et les conservateurs de Forza Italia disposent ensemble d'une large majorité sans le centre-droit de Nous modérés.

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PD : centre-gauche

+ Europa : centre

Verdi e Sinistra : gauche

Impegno Civico : gauche [Luigi Di Maio]

Azione + IV : troisième pôle (centristes)

M5S : anti-système

Frères d'Italie : patriotes

Ligue : patriotes

Forza Italia : conservateurs

Nous modérés : centre-droit

Autres

(https://www.corriere.it/elezioni/risultati-politiche-2022...)

"L’heure est au bras-de-fer pour les sièges." et "La Ligue demande un ministère important pour Salvini."

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Italie. Revue de presse.

La presse italienne titre largement sur les tractations en cours de la dirigeante de Fdi, Giorgia Meloni, pour former le nouveau gouvernement. Les observateurs relèvent dans l’ensemble les pressions venant de ses deux alliés, M. Salvini et S. Berlusconi, afin d’obtenir des ministères de poids et la nécessité pour Giorgia Meloni de trouver des figures d’autorité afin de s’assurer une crédibilité internationale « Meloni, premiers pas pour le gouvernement » - la dirigeante assure son soutien à Kiev et explique que son gouvernement sera : de haut niveau et crédible à l’étranger. La Ligue demande un ministère important pour Salvini (Corriere della Sera), « Le pacte Meloni-Draghi » - Faible en Europe, la dirigeante de droite trouve le soutien de Draghi en échange d’une position claire sur l’Ukraine, l’Otan et la dette publique (La Repubblica), « Meloni ne cède pas face à Salvini » - Je ne le veux pas, il est pro-russe. L’heure est au bras-de-fer pour les sièges. Berlusconi renchérit : Que Tajani soit vice-président du Conseil (La Stampa), « Meloni, premiers gestes contre la flambée des prix de l’énergie » - une réunion s’est tenue hier entre Fdi et Forza Italia pour débloquer les parcs éoliens et les forages (Il Messaggero), « Comment Letta a favorisé la naissance du gouvernement Meloni » - son opposition au M5S lui a fait perdre 20 collèges alors que 11 auraient suffis pour obtenir la majorité (Fatto Quotidiano).  Les fuites de gaz venant des gazoducs Nord Stream sous la mer Baltique, suite à des explosions sous-marines, sont également citées avec une large couverture photographique en Une.

Les JT couvrent essentiellement l’accident aux gazoducs NordStream, l’approbation par la Commission européenne de la deuxième tranche du PNRR pour l’Italie, les tractations pour la formation du nouveau gouvernement et les protestations en Iran suite au décès de Masha Amini. 

Sur Twitter, le hashtag # NordStream2 domine suite aux accidents d’hier sur les gazoducs russes, dont la responsabilité n’est pas encore claire.

ARTICLE, Corriere della Sera, F. Verderami « Les tractations difficiles face aux demandes de la Ligue et les conditions de Fratelli d’Italia » : « La guérilla a commencé entre Meloni et Salvini, qui entament les négociations sur le gouvernement comme s'il s'agissait de la deuxième partie de la campagne électorale. Dans ces limbes entre la fermeture des bureaux de vote et l'ouverture de la mandature, le leader Salvini tente de se relancer, de prendre sa revanche sur la dirigeante du FdI, au moins pour ne pas perdre le leadership de la Ligue après avoir perdu la plupart de ses voix. Ainsi, hier, Salvini a décidé d'affronter la future Présidente du Conseil en expliquant les priorités du programme de son parti : un décret contre les factures élevées, le lancement du "quota 41" dans le système des retraites et la question de l'autonomie régionale à inclure lors du premier Conseil des ministres. Des programmes qui contrastent ouvertement avec la stratégie de celle qui se prépare pour le Palais Chigi. Car sur la première mesure, Meloni voudrait éviter un dérapage budgétaire, afin de ne pas se présenter en Europe avec ce premier acte. La seconde, qui sera incluse dans le projet de loi financière, exigerait trop de ressources par rapport à un budget public qui en garantira très peu. La troisième est une réforme que le FdI souhaite accompagner du présidentialisme. Le barrage de la Ligue est fonctionnel à un autre objectif plus immédiat : obtenir pour Salvini un dicastère "lourd" et avoir la garantie de pouvoir choisir ses ministres sans subir de veto sur les noms. " Je crois qu'il est dans l'intérêt de tous que ces demandes soient satisfaites", a prévenu le chef du groupe leghiste Molinari. Un ténor de Fdi a anticipé les trames de ces négociations ‘’avec Berlusconi ce ne sera pas compliqué. Avec la Ligue c’est toute une autre histoire’’. Meloni devrai ainsi s’attendre à des négociations difficiles car la pression de Salvini pourrait défaire ses plans : assurer des démarches institutionnelles rapides afin d’arriver à la première séance du Parlement du 13 octobre avec un accord sur les présidences des deux Chambres et les noms pour les ministères, afin de faciliter le travail du Quirinal et de se présenter devant l’hémicycle pour la confiance la semaine d’après. Le désir de Meloni d’atteindre les objectifs en peu de temps ne se concile pas trop avec la conflictualité de la politique. »

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, M. Franco : « Les décombres du défi de la gauche sans alliances » : « La défaite du 25 septembre a été si traumatisante et tellement nette qu’elle a accentué la fragmentation du centre-gauche. Il y a au moins trois oppositions. Et chacune espère de ‘vider’ électoralement l’autre, avant encore de se préoccuper d’affronter Giorgia Meloni et sa majorité de droite. Les lendemains d’élections semblent ainsi le prolongement d’une campagne au cours de laquelle les divisions et les compétitions ont prédominé sur chaque projet unitaire. Après l’annonce de Letta de ne pas vouloir se représenter comme candidat au congrès du Pd, Conte et les siens attendent désormais de savoir qui sera le prochain leader. Et ils parient sur quelqu’un qui puisse consacrer le Mouvement comme un symbole de progressisme, dans une sorte de mea-culpa politique de la part d’un Pd traumatisé et en crise d’identité. Si le problème était seulement celui du leadership il pourrait être résolu en quelques mois. Mais la crainte inavouable est que le parti soit un symbole du passé et avec un avenir qui le verrait subalterne au M5S. C’est pour cela que la deuxième opposition, celle du M5S, essaye de ‘vider’ politiquement l’ex allié. Conte a perdu 5,5 millions de voix par rapport à 2018 mais il peut se vanter de son 15,5 % comme d’une victoire grâce à la défaite du Pd et à une habile campagne dans le Sud. Calenda et Renzi aussi considèrent que Letta a fini par favoriser la droite avec ses choix. Enfin, dans l’attente que les minorités parlementaires puissent se réformer, pour rejoindre peut-être un simulacre d’unité, le nouveau gouvernement peut se sentir tranquille. Il faudra du temps pour que se cicatrisent les blessures de ces derniers mois. »

ENTRETIEN, La Repubblica, de Francesco Lollobrigida, chef de groupe sortant de Fratelli d’Italia à la Chambre, « Voici notre plan pour changer la Constitution ; la souveraineté européenne doit être revue » : « ‘’Il ne s’agit pas de révolutionner la Constitution et ses valeurs fondatrices mais nous pensons qu’elle doit être révisée, à commencer par la question du présidentialisme. Nous avons besoin d’une loi qui apporte de la stabilité, de l’efficacité et le pouvoir de décider aux citoyens. Il suffit de penser à l’hiver dernier, lorsque Mattarella a été contraint d’accepter un second mandat à cause de l’incapacité des partis à décider. Majorité des deux tiers ou non, nous avons l’intention de débattre avec les autres forces politiques, en particulier sur les questions constitutionnelles. Plusieurs formules sont possibles, l’important est que nous atteignons notre objectif. Nous avons eu des convergences avec le troisième pôle et même avec le Mouvement 5 Etoiles. Nous voulons également renforcer le principe de subsidiarité : les maires, éléments de proximité avec les citoyens, aient davantage de pouvoirs. Les provinces doivent être revues, elles sont des créatures hybrides, les électeurs doivent choisir leurs dirigeants. Quant à la capitale, l’assemblée du Capitole qui administre la ville de Rome doit avoir plus de compétences, notamment en matière d’énergie ou de déchets. Concernant le principe de souveraineté du droit européen sur le droit national, c’est une question qui fait débat dans plusieurs pays. En Allemagne, la Cour constitutionnelle a affirmé qu’entre les deux systèmes législatifs, c’est celui qui protège le plus la population allemande qui doit prévaloir. C’est un concept qui devrait faire réfléchir. Oui, la souveraineté du droit européen doit être revue : discutons-en. Désormais, au vu des derniers événements, plus personne ne pense que l’Europe est parfaite. Quant aux inquiétudes des chancelleries européennes à notre égard, je pense que nous n’avons pas de preuve à donner, notre condamnation de l’invasion russe en Ukraine a été plus ferme que beaucoup d’autres. Nous nous allierons à quiconque peut nous aider à défendre nos intérêts. Nous n’avons pas une vision élitiste de l’UE. Sur chaque dossier, l’Italie peut échanger avec des pays différents : avec la Pologne sur le modèle de l’accueil des réfugiés ukrainiens ou avec la France sur le pacte de stabilité.’’ »

SONDAGE, Corriere della Sera « Analyse Ipsos : Fdi obtient 30% des voix venant des ouvriers et des commerçants. Le PD est le premier parti parmi les personnes avec un Bac+4 » : Selon le responsable d’Ipsos, Nando Pagnoncelli « ces élections, plus que les précédentes, ont mis en avant le fait que les groupes de références traditionnels de chaque parti ont changé’. La première donnée que l’on peut remarquer est que Fratelli d’Italia, en gagnant près de 6 millions de voix de plus qu’en 2018, ‘’est devenu le parti le plus voté par les ouvriers (34,6%)". Toujours parmi les ouvriers il y a après le M5S (16,4%) et la Ligue (13,4%), tandis que le Pd, pourtant l'héritier historique de la gauche, n'arrive qu'en quatrième position". Parmi les chômeurs, le parti le plus voté est le M5S, qui bien qu’ayant perdu 6,4 millions de voix a remporté 15,6% grâce à la campagne de Conte dans le Sud, en se concentrant sur le revenu de citoyenneté et sur le salaire minimum. En analysant l'effondrement de la Ligue (environ 3,2 millions de voix perdues), le fait le plus intéressant qui ressort est la réduction drastique des voix recueillies parmi les commerçants et les artisans (seulement 4,7%), jusqu'ici le noyau dur de la Ligue. Un capital énorme, ce dernier, est passé presque en bloc à Meloni, qui encaisse précisément la plus grande faveur parmi les commerçants : 30,2%.Le FdI est le parti le plus voté par les personnes à revenus moyens et faibles, mais aussi par la classe aisée (23,4%) : "Jusqu'à il y a quelques semaines, cette suprématie appartenait au PD", observe Pagnoncelli, "puis il y a eu l'effet de nouveauté de Meloni pour servir de moteur". Un autre fait intéressant concerne les électeurs âgés de 18 à 34 ans : les deux partis les plus votés sont le M5S (20,9%) et le Pd (18,7%). ‘’Les 5 Étoiles ont le vent en poupe chez les jeunes, chez qui la perspective d'un emploi est un mirage", explique M. Pagnoncelli, "alors une force qui place le revenu de citoyenneté et le salaire minimum au centre de son programme devient très attractive". Le fait que les jeunes représentent également la plus grande partie (42,7 %) de ceux qui ne sont pas allés voter lors du tour où le taux de participation a été le plus bas de l'histoire : 63,8 %, est toutefois pertinent. Toujours sur le plan démographique, le FdI arrive en tête parmi l'électorat des plus de 65 ans (28,2%), suivi de près par le Pd (25,2%) et la Ligue (9,2%). En ce qui concerne le niveau d'éducation, le parti le plus voté par les diplômés universitaires est confirmé comme étant le Pd (24,8%), suivi par Fratelli d'Italia (19,7%), qui, cependant, reçoit également le plus de soutien de la part de ceux qui ont des niveaux d'éducation plus bas (29%). »

SONDAGE, La Repubblica, de C. Vecchio, « Fratelli d’Italia monte alors que la Ligue, Forza Italia et le Mouvement 5 Etoiles reculent ; Carlo Calenda a récupéré davantage de voix au Parti démocrate qu’à droite » : « La moitié des voix en faveur de Fratelli d’Italia ce dimanche proviennent des électeurs déçus de la Ligue (30%) et de Silvio Berlusconi (20%). Giorgia Meloni a également attiré 17% d’électeurs du Mouvement 5 Etoiles et 17% d’abstentionnistes. Voilà comment FDI est passé de 4% à 26,1% en quatre ans. Salvini au contraire a généré de l’abstention : 20% des électeurs qui avaient voté pour lui en 2018 se sont abstenus pour ce scrutin. Contrairement à ce qui était attendu, l’alliance Italia Viva- Azione n’a récupéré que 4% des voix des traditionnels berlusconiens. C’est le Parti démocrate qui a laissé filer le plus de voix en faveur de Calenda : 12%. L’électorat démocrate est plutôt fidèle : 60% avait déjà voté pour le Parti il y a quatre ans alors que seul un électeur sur trois a confirmé son vote pour Giuseppe Conte (M5S). 36% de l’électorat des 5 Etoiles se sont abstenus et 44% se disent de gauche contre seulement 29% aux dernières élections. Une proportion similaire, 40%, des électeurs du ‘’troisième pôle’’ se considère de gauche, 35% au centre. L’abstention a atteint le record de 36% et est davantage présent chez les femmes. Elle atteint 46% parmi les personnes en difficulté économique. Les jeunes entre 18 et 34 ans votent majoritairement à gauche, privilégiant les petites formations, mais 22% d’entre eux ont tout de même choisi Fratelli d’Italia. L’électorat d’âge moyen, 35-54 ans, qui est aussi le plus enclin à se déplacer aux urnes, a majoritairement voté pour FDI (29%). Les travailleurs indépendants ont également privilégié la coalition de droite : 32% pour FDI, 10% seulement pour Salvini et 12% pour Forza Italia. 45% des ouvriers ont voté pour la coalition de droite et seulement 18% pour le PD, lui préférant le M5S (21%). Le Parti démocrate n’est plus une référence pour les classes moyennes et FDI est le premier parti parmi les retraités. »

ARTICLE, Corriere della Sera, E. Marro « La croissance freine et le déficit augmente, il faut déjà 40 milliards pour la loi de finances » : « Le gouvernement Draghi adoptera demain le « Nadef », c'est-à-dire la note d'actualisation du document économique et financier. Le texte, qui révise les estimations d'avril dernier, ne fera que transposer les tendances actuelles, sur la base de la législation en vigueur. Pour le budget 2023, en revanche, il faudra attendre le nouveau gouvernement, même si les premiers contacts ont déjà eu lieu au Trésor pour gérer la transition avec les sherpas du centre-droit. L'interlocution s'intensifiera dans les prochains jours entre le ministère de l'Économie (outre Daniele Franco, le comptable de l'État, Biagio Mazzotta) et ceux qui, au sein de FdI, suivent les comptes publics, de Guido Crosetto à Maurizio Leo. La Nadef corrigera à la baisse les prévisions de PIB pour 2023 : non plus 2,3 % mais une croissance légèrement supérieure à 0,5 % ; donc toujours avec un signe positif, malgré la dégradation de l'économie. Le ralentissement de l'économie aura des conséquences sur les finances publiques. Le déficit de 2023 sera revu à la hausse, passant des 3,7 % prévus en avril à environ 5 %, tandis que la dette publique, bien qu'en baisse par rapport à 2022, sera plus élevée que les 145 % estimés précédemment. De plus, le ralentissement de la croissance réduira les recettes fiscales, épuisant cette ‘’essence" qui a alimenté jusque-là les décrets de lois adoptés par le gouvernement Draghi avec des aides aux ménages et aux entreprises à hauteur de 66 milliards. Tout cela signifie que les marges de manœuvre du prochain exécutif seront plus étroites. A ce stade, il faut 20-25 milliards pour financer les lignes budgétaires considérées comme indispensables. Et si le prochain gouvernement devait ensuite se trouver dans la nécessité de reconduire les mesures contenues dans le troisième décret des aides économiques pour le premier trimestre de 2023, il devrait alors trouver quelques 10-15 milliards supplémentaires. Du coup, la facture finale s’élèverait entre 35 et 40 milliards d’euros. »

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, F. Rampini « Le test se fera sur l’envoi d’armes et sur l’atlantisme » : L’Administration Biden a jusque-là réagi de manière calme face au résultat électoral en Italie mais attend maintenant Giorgia Meloni sur les faits : « Le fait que l’Administration Biden ait jusque-là réagit à la victoire de Fratelli d’Italia de manière calme doit être vu sous le prisme des priorités géopolitiques. Il n’est donc pas suffisant de voir ce que Meloni a dit en campagne électorale (condamnation de l’invasion russe, soutien aux sanctions et assurances sur l’envoi d’aides militaires à Kiev). Pour Washington, les deux pays à avoir saisi la dangerosité expansionniste de Poutine sont les conservateurs de Londres et de Varsovie. Le Royaume-Uni ne fait plus partie de l’Union Européenne et la Pologne s’avère du coup comme l’allié le plus fiable sur le plan géostratégique, même s’il a un gouvernement ultraconservateur. Et c’est justement ce scénario polonais que Washington souhaite voir en Italie aussi. D’où l’ouverture de crédit à Giorgia Meloni. »

COULISSES, La Repubblica, de T. Ciriaco, « Kiev et les comptes publiques : Draghi en contact avec l’UE, pour lui ‘’Meloni s’en tiendra aux accords déjà pris’’ » : « Quelques heures après la fin de la campagne électorale, Giorgia Meloni met de côté les caresses politiques à Orban et la promesse de ‘’casser les reins’’ à l’axe franco-allemand. Et elle s’en remet à Mario Draghi, à la protection qu’il représente auprès des chancelleries européennes. D’après des sources diplomatiques proches de Paris, Berlin et Bruxelles, le Président du Conseil sortant aurait contacté Emmanuel Macron, Olaf Scholz et Ursula von der Leyen pour se porter garant de la leader de Fratelli d’Italia. Il aurait rassuré les principaux alliés de l’UE sur les trois piliers de l’action du futur gouvernement, trois conditions qu’il a lui-même auparavant soumis à Giorgia Meloni et qu’elle a acceptées. Ainsi, le nouveau gouvernement s’engage à poursuivre son soutien, y compris militaire, à l’Ukraine et à maintenir les sanctions contre Moscou. L’ancrage stable à l’OTAN ne sera pas remis en cause. Aucun nouvel écart budgétaire ne sera approuvé, de façon à tenir la dette publique sous contrôle. Le dialogue entre Mario Draghi et probable successeuse est établi depuis un moment, avec des hauts et des bas. Mais l’opération en cours est vitale pour la dirigeante : elle doit archiver le plis radical donné à la campagne électorale et se rapprocher des partenaires traditionnels de Rome. Le défi pour elle sera de faire respecter ses engagements pris avec Draghi par les alliés Salvini et Berlusconi qui prêchent pour des dépenses déficitaires et une main tendue à Poutine. Et c’est bien elle qui avait fait peur à l’Europe avec des déclarations telles que ‘’la fête est finie’’. ‘’J’ai de bonnes relations avec Orban, je pense qu’il faut rééquilibrer nos relations par rapport à l’axe franco-allemand’’ avait-elle déclaré, malgré le virage autocratique de la Hongrie. Mais c’est une chose de mener une campagne électorale agressive, c’en est une autre de diriger un pays en pleine crise sans ses alliés historiques. Les dégâts sur les marchés seraient dévastateurs et l’isolement serait total. Voilà pourquoi elle s’en remet à Draghi et lui répond présent : l’intérêt national prévaut. Ils veulent une transition en douceur. » [cet article a été démenti dans la matinée par la Présidence du Conseil]

ENTRETIEN, La Repubblica, d’Alain Minc, conseiller et politologue proche d’Emmanuel Macron, par A. Ginori, « Pour Macron [Giorgia Meloni] n’est pas Le Pen et ils ont des intérêts communs » : « Pour le gouvernement français, ces élections en Italie marquent la fin d’un moment de grâce. Lorsque Mario Draghi est arrivé au pouvoir, l’historique duo franco-allemand a peu à peu laissé place à un trio incluant l’Italie. La France se sent plus à l’aise dans cette nouvelle configuration. Il y a une sorte d’entente instinctive et naturelle entre Macron et Draghi. Nous pouvons espérer que les choses se passent bien avec le gouvernement Meloni mais il n’y aura pas la même complicité intellectuelle et culturelle qu’entre Macron et Draghi. Si Giorgia Meloni reste cohérente avec son discours sur la fidélité à l’alliance atlantique, à l’Europe et à l’euro, la relation avec Macron sera correcte sans être chaleureuse car les systèmes de valeurs ne sont pas les mêmes. Nous devons juger Giorgia Meloni sur les faits et éviter les procès d’intention. Les personnalités qui seront nommées à certains postes clefs seront les premiers indicateurs, de même que le rôle de la Ligue dans le nouvel exécutif. Nous pensons que beaucoup la sépare de Salvini. Emmanuel Macron et Giorgia Meloni ont un intérêt commun : la renégociation du Pacte de Stabilité. Le Traité du Quirinal peut également avoir un rôle important, il serait dommage de l’archiver. Le Pen n’est pas Meloni, elle n’a jamais dit que la solidarité atlantique était essentielle, que l’Europe est notre horizon naturel ou que le déficit budgétaire ne doit pas être augmenté. Le Rassemblement national reste plus proche de Matteo Salvini : ouvert aux positions de la Russie, anti-européen, orientés vers des dépenses publiques populistes. Je ne veux pas être alarmiste car je pense que l’Europe est forte, de même que les institutions italiennes. Je ne pense pas que les libertés fondamentales seront attaquées en Italie, mais il y aura une atmosphère plus réactionnaire. Je ne crois pas à une remise en cause de la démocratie italienne, ni qu’elle ait les moyens de se mettre contre l’Europe. Au fond, Giorgia Meloni est plus proche de Draghi sur certains aspects que certains membres de l’ancienne coalition de gouvernement. Ne nous laissons pas emporter par les préjugés, nous verrons bien’’. »

ANALYSE, La Repubblica, G. di Feo « De l’énergie à Internet, les réseaux sous-marins sont une proie facile pour Moscou » : « Très peu de pays croient qu’il s’agit d’un incident et tous soupçonnent la Russie au sujet des explosions relevées par les sismographes à quelques heures d’écart et dans des points différents. Il s’agit d’un sabotage et la Russie et la seule à avoir les moyens et les hommes pour le faire. La question principale est : pourquoi Moscou a-t-il pris une telle décision ? Il est vrai aussi qu’un gazoduc n’est jamais entré pleinement en fonction et l’autre a vu ses robinets fermés par la Russie il y quelques semaines. Le Kremlin veut tout d’abord démontrer d’être prêt à tout et qu’il ne craint pas l’escalade. Il peut ainsi mettre dans son viseur les réseaux non protégés qui se trouvent sous mer et qui représentent le nerf découvert de l’Occident. Cela ne concerne pas uniquement la fourniture de gaz mais aussi les connexions numériques concernant le passage de données. Un enchevêtrement d’1,1 millions de kilomètres qui représente le système nerveux de la société globalisée. L’explosion et la fuite de gaz sur la surface de la mer baltique montre bien la vulnérabilité de l’Occident. »

COULISSES, La Stampa, M. Bresolin : « L’Europe craint d’autres attaques. L’Otan doit surveiller les installations » : « Le gouvernement norvégien a alerté son armée afin de surveiller les infrastructures nucléaires et l’autorité nationale pour la sûreté du pétrole a demandé de renforcer la vigilance après le repérage de ‘drones non identifiés’ qui volaient à proximité des plateformes pétrolières et de gaz, en pleine mer : ‘’ il y a un risque d’incidents ou d’attaques délibérées.’’ La situation est extrêmement délicate et le ministre de la Défense letton, Artis Pabrik, a demandé l’intervention de l’UE et de l’Otan pour ‘’qu’une enquête soit menée sur l’incident et pour protéger les infrastructures sensibles ’’. L’Otan a tout de suite lancé des discussions avec les Etats membres pour comprendre ce qui s’est passé en Mer Baltique. L’attention est aussi rivée vers la Méditerranée. Un « incident » pourrait sérieusement compromettre la capacité des pays européens de surmonter l’hiver. Les dommages du Nord Stream pourraient aussi provoquer une nouvelle augmentation du prix du gaz, qui est arrivé hier à 210 euros (+21 %) à la Bourse d’Amsterdam. La tentative de manipuler le marché à travers la fermeture du gazoduc pourrait justifier le sabotage du Nord Stream par la Russie. Si confirmé, il s’agirait d’un acte délibéré de Moscou. Une deuxième hypothèse lie cet épisode au fait qu’hier a été inauguré le ‘Baltic Pipe’, le gazoduc qui relie la Norvège à la Pologne et qui peut transporter jusqu’à 10 milliards de mètres cube par an de gaz vers Varsovie. Entretemps, à Bruxelles, l’Italie a relancé la proposition de plafonnement du prix du gaz qui devrait être appliquée sur tout le méthane importé. La lettre a été signée par 14 Etats, dont la France qui avait initialement exprimé des doutes. Cette proposition sera discutée vendredi lors du Conseil européen sur l’Énergie, tandis que la Commission devrait présenter un plan la semaine prochaine. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

"L'explosion de Nordstream 2 est une attaque contre notre pays !"

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Allemagne.

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"L'explosion de Nordstream 2 est une attaque contre notre pays ! La coalition rouge-jaune-verte ne peut plus protéger l'Allemagne !"

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27/09/2022

Lors des municipales à Stockholm, les Démocrates suédois se maintiennent.

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Suède. Stockholm. Lors des élections pour le Conseil municipal du 11 septembre 2022, les Démocrates suédois ont obtenu 8 % (soit le même score que lors des élections précédentes) et 9 sièges sur 101. L’AfS a décroché 0,28 % et 0 siège.

(https://resultat.val.se/val2022/prel/KF/kommun/01/0180)

Geert Wilders reçoit sa décoration des mains du ministre hongrois des Affaires étrangères.

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Hongrie et Pays-Bas. Geert Wilders a reçu sa décoration, à Budapest, des mains du ministre hongrois des Affaires étrangères Peter Szijjarto.

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Peter Szijjarto et Geert Wilders

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(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2022/08/24/gee...)

"Grand rassemblement de l'AfD : stoppons l'explosion des prix !"

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Allemagne.

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"Le 8 octobre 2022 à 13h30, place de la République à Berlin : grand rassemblement de l'AfD : stoppons l'explosion des prix !"

Italie : résultats des élections pour la Chambre des députés.

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Italie. Résultats des élections du 25 septembre 2022 pour la Chambre des députés.

Résultats totaux :

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centre-droit

centre-gauche

M5S : anti-système

Azione + IV : troisième pôle (centristes)

Autres

Résultats du scrutin proportionnel :

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Frères d'Italie : patriotes

Ligue : patriotes

Forza Italia : conservateurs

Noi Moderati : centre-droit

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M5S : anti-système

Résultats du scrutin majoritaire :

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centre-droit

centre-gauche

M5S : anti-système

Azione + IV : troisième pôle (centristes)

autres

(https://www.corriere.it/elezioni/risultati-politiche-2022...)

"Le cyclone Fratelli d’Italia change la Péninsule de couleur."

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Italie. Revue de presse.

La presse italienne titre largement sur les élections législatives, notamment sur les leçons de l’échec pour les partis perdants et les prévisions pour la formation du gouvernement, l’hypothèse des demandes de la Ligue pour des portefeuilles étant très présente dans les Unes.  Les réactions internationales sur la victoire de Fdi sont également relevées. Les observateurs mettent aussi en avant la nouvelle géographie politique en Italie, avec des rapports de force inédits : « Letta quitte la direction du PD » - Je resterai jusqu’au congrès. Meloni prépare son équipe gouvernementale : du sérieux et aucun compromis (Corriere della Sera), « L’affaire Salvini » - Le dirigeant de la Ligue représente le premier obstacle pour Meloni qui ne le veut pas à l’Intérieur. Zaia ouvre un procès interne au parti. La Première ministre Borne : nous veillerons sur les droits et sur l’avortement en Italie. Le Spread s’envole à 242 points (La Repubblica), « « La Constitution est vieille et il faut revoir le Plan de relance » » - Fdi insiste sur la réforme et prépare son gouvernement. La coalition de droite obtient 235 députés et 112 sénateurs (La Stampa), « Au PD, la course à la succession de Letta a déjà commencé. Salvini : je reste » (Sole 24 Ore), « Ce sera le gouvernement des meilleurs » - Le conseiller de G. Meloni, G. Crosetto, explique quels seront les critères pour choisir les ministres. Crise au PD, Letta annonce son départ (Il Messaggero), « PD-M5S : Letta se retire et Conte se renforce » (Fatto Quotidiano), « Belli Ciao » - La gauche essuie son revers, Letta annonce sa démission, Di Maio échoue et n’arrive pas à se faire élire. Les stars se désespèrent et dénoncent une dictature inexistante (Il Giornale).

PREMIER PLAN, La Repubblica, d’I. Diamanti, « La droite en tête dans 98 provinces sur 105 ; le cyclone Fratelli d’Italia change la Péninsule de couleur » : « Ces élections marquent une véritable fracture dans l’histoire politique italienne. Elles ont redessiné de manière significative la géographie politique de la Péninsule. Les cartes de l’Observatoire électoral de LaPolis (université d’Urbino) mettent en avant un nouveau rapport entre territoire et politique. Il suffit de faire la comparaison entre la cartographie des résultats en 2018 et en 2022. Aujourd’hui, le bleu de la coalition de droite domine largement, notamment grâce au bleu foncé de Fratelli d’Italia. Seules exceptions : 4 provinces au centre-nord restent teinté du rouge pâle du centre-gauche et 3 provinces éparses dans le sud teintées du jaune des 5 Etoiles. Toutefois, si l’on ne s’intéresse plus aux coalitions mais aux partis, le jaune s’étend sur la carte, dans le Mezzogiorno, là où l’on compte davantage de bénéficiaires du revenu de citoyenneté, cheval de bataille du Mouvement 5 Etoiles. Le rouge reste circonscrit au centre, une région historiquement portée à gauche. L’Italie a toujours été marquée, depuis l’après-guerre, par une forte continuité politique entre les territoires et les partis avec des schémas récurrents confirmés élections après élections depuis 1954 dans les trois quarts des provinces, caractérisé par la ‘’fracture anti-communiste’’ entre PCI et DC. Mais le Mezzogiorno n’avait pas de couleur précise car conditionné politiquement par le parti au gouvernement et qui garantissait les ressources. Cela a continué à se vérifier lorsque la Ligue a commencé à s’imposer au nord avant de s’orienter vers une perspective nationale, sous impulsion de Matteo Salvini et sur le modèle du Rassemblement national de Marine Le Pen. Enfin, au cours de la dernière décennie, le M5S a accentué la fracture anti-politique diffusée dans le pays et orienté la distribution des ressources vers les catégories les plus fragiles, notamment à travers le revenu de citoyenneté. D’où l’ample consensus dans le sud du pays. Le M5S, sans réitére le résultat exceptionnel de 2018, confirme son ancrage dans le Mezzogiorno alors que le PD résiste dans l’historique ‘’zone rouge’’ mais ne parvient pas à s’étendre. Partout ailleurs, le bleu foncé et la flamme de Fratelli d’Italia s’impose, captant notamment au Nord le mécontentement de ceux qui votaient pour la Ligue auparavant. A l’avenir, on peut s’attendre à d’autres changements encore car aujourd’hui ce sont les leaders qui comptent plus que les partis, s’appuyant notamment sur les médias et les réseaux sociaux. Il leur est désormais difficile de s’enraciner, de tracer des frontières et de colorer des territoires durablement. »

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Premier parti à la Chambre des députés dans chaque commune du pays

COULISSES, IL Messaggero, « Meloni au travail sur les dossiers prioritaires : factures trop chères et pauvreté. "Ce sera la preuve par les actes" par M. Ajello : « “S’exprimer avec des faits". C’est le message de Giorgia Meloni au lendemain de sa victoire, car "les Italiens ont voté pour nous précisément parce qu'ils en ont assez des politiques verbeuses". Mais beaucoup d'Italiens n'ont pas voté du tout, et c'est l'inquiétude. Ella a passé sa première journée sur les dossiers, notamment le budget qui doit être adopté. Et elle s'interroge sur la signification vote 5 étoiles dans le Sud, la réforme du revenu de citoyenneté et les nouvelles stratégies de lutte contre la pauvreté ("On ne peut pas laisser les faibles sans soutien", confirme Lollobrigida). On n'a jamais vu un dirigeant qui gagne une élection et qui, au lieu de fêter cela, se met au travail le lendemain, annulant sa conférence de presse. Elle n’a même pas de temps pour une lune de miel avec les Italiens parce que la situation du pays et des factures l’empêche : "Et si l'Europe ne bouge pas, nous bougerons seuls" ? Autre sujet, quand elle a déclaré le soir de sa victoire qu'il fallait "rapprocher les citoyens des institutions et renforcer le rapport entre les Italiens et l'État, en suscitant une nouvelle confiance", dont le déficit est l'une des raisons de l'abstention, elle faisait référence à la réforme du présidentialisme. Et Lollobrigida, hier : "Notre Constitution est belle, mais elle a 70 ans". En d'autres termes, il faut se mettre au travail : l'élection directe du chef de l'État aux yeux de Giorgia est le bon moyen de forger un nouveau pacte de confiance entre le pays dit réel et le pays dit légal. Une initiative, d'ailleurs, qui pourrait trouver le soutien d'une partie de l'opposition : celle de Calenda et Renzi.  Le passage de témoin, entre Draghi et Meloni, s’il ne sera pas le signe d’une continuité, ne représentera toutefois pas un saut dans le vide. “Nous allons simplement ouvrir une nouvelle page", tel est l'état d'esprit de la prochaine locataire du Palazzo Chigi, si Mattarella lui confie cette tâche. »

EDITORIAL, Il Messaggero, « La constance de Giorgia et les obstacles à surmonter » par Massimo Martinelli : « Meloni a pour elle le mérite de la constance, en refusant de rejoindre le gouvernement Draghi, et préféré poursuivre son rêve, et elle a eu raison. Elle a étudié de nombreux dossiers, officiellement en tant que (seul) leader de l'opposition, mais en sachant qu'un jour il lui serait utile de tout savoir sur les pandémies, l'Ukraine, la dette publique, le Pnrr etc. Elle a ensuite clarifié sa position sur le passé de la droite italienne, également pour interrompre l'attaque monotone de ses adversaires politiques qui ont diabolisé le danger noir pendant la campagne électorale. Puis Giorgia Meloni a précisé que l'antifascisme est une valeur fondatrice de la République. Mais - en cohérence avec son histoire - elle affirme ici que la flamme ne peut être retirée du symbole "parce que nous aimons nous imaginer comme cette phrase de Tolstoï sur la torche qui en allume une autre et un millier de torches sont allumées, ainsi un cœur en allume un autre et des millions de cœurs sont allumés". Giorgia Meloni n'a pas un parti tentaculaire comme le PD, elle n'a pas de maires locaux qui lui apportent des paquets de cartes électorales, elle n'achète pas les votes en promettant des avantages qu'elle ne pourra pas distribuer. Au contraire, à Bagnoli, dans l'un des territoires où le revenu de citoyenneté est le plus répandu, lors du dernier rassemblement, elle a regardé les jeunes et a dit : "Les pauvres ne doivent pas rester pauvres pour toujours. Ils doivent le faire en travaillant. Si je donne un revenu pendant dix ans à une personne pauvre, dans dix ans elle sera toujours pauvre. Si je donne un travail à un pauvre, dans dix ans il aura construit quelque chose". Il n'y aura aucune restriction des droits, aucune interdiction de l'avortement. Nous resterons fermement en Europe et dans l'OTAN, nous continuerons à soutenir l'aide à l'Ukraine, convaincus que la Russie a commis une violation très grave des traités, et nous continuerons à entretenir d'excellentes relations avec la France et l'Allemagne, qui apprendront bientôt que les Italiens sont grands, qu'ils peuvent exprimer une préférence électorale de manière responsable et qu'il n'est pas nécessaire que quelqu'un de l'étranger tire la sonnette d'alarme. À moins que derrière ces alarmes, on ne s'inquiète de la fin du traitement favorable à la spéculation sur le sol italien. Dès la semaine prochaine, une fois la gueule de bois électorale dissipée, les Italiens comprendront que la véritable mission que Giorgia Meloni veut accomplir concerne la stabilité du pays, qui se trouve également dans le gué de la crise énergétique et alourdi par les problèmes structurels de l'économie, de l'évasion fiscale à la dette publique, avec les fonds européens du PNRR qui arrivent et ne sont pas encore totalement engagés dans les chapitres de dépenses. C'est un chemin escarpé, un chemin qu'elle a poursuivi avec obstination. Les Italiens lui ont donné un chèque en blanc de confiance, maintenant c'est à Giorgia Meloni de montrer la différence entre un météore politique et une femme d'État qui laisse sa marque dans l'histoire de l'Italie ».

EDITORIAL, IL Foglio, « Le défi de Meloni : passer de Lady Orbán à Lady No-Spread » par Claudio Cerasa : « Le problème de Giorgia Meloni est au fond celui-ci : que faire maintenant de ses supporteurs ? Lors de son premier jour en tant que future Premier ministre, elle a reçu des centaines de messages de félicitations. C'est ainsi qu'apparaissent les compliments de Marine Le Pen, leader de l'extrême droite française, qui, en utilisant des mots similaires à ceux choisis par Éric Zemmour, loue Meloni et Salvini "pour avoir résisté aux menaces d'une Union européenne arrogante et antidémocratique en remportant cette grande victoire". C'est ainsi que Viktor Orbán, Premier ministre hongrois et symbole de la conspiration internationale de droite, remercie sa chère "Giorgia", soulignant que "en ces temps difficiles, nous avons plus que jamais besoin de vrais amis qui partagent une vision et une approche communes des défis de l'Europe". C'est ainsi qu'apparaissent les compliments de Vox, parti symbole de l'extrême droite espagnole, de l'extrême droite allemande, l'AfD. Les plus authentiques symboles de l'extrémisme nationaliste entrevoient ainsi dans la victoire de Giorgia Meloni la possibilité concrète de transformer l'Italie en un nouveau camp de hobbits du populisme mondial, en un nouveau centre de l'euroscepticisme, en l'avant-poste d'une nouvelle internationale souverainiste prête à devenir une force motrice pour le reste de l'Europe. Le fait que les marchés ne s’affolent pas pour le moment tient au fait que la leader de Fratelli d'Italia cherche à montrer qu'elle avait coupé les ponts avec son passé populiste. La Bourse de Milan a bien clôturé (même la meilleure en Europe), le spread reste aligné avec le reste de l'Europe (spread à 240), les investisseurs montrent leur confiance dans la capacité de Meloni à être en rupture avec son passé (aucun fonds important au cours des deux derniers mois n'a invité à détourner ses investissements de l'Italie). L'administration américaine qui, malgré la distance politique avec Meloni, a étonnamment encouragé la leader de Fratelli d'Italia dans sa future action à travers les d’Antony Blinken ("Après les élections italiennes d'hier, nous avons hâte de travailler avec le gouvernement italien sur nos objectifs communs : Soutenir une Ukraine libre et indépendante, respecter les droits de l'homme et construire un avenir économique durable."). Il y a certes des questions en suspens, notamment en raison de la présence de la ligue. Mais l’atlantisme, contrairement à 2018, n'est pas remis en question. L'euro non plus. La défense de l'Ukraine non plus. Le modèle Italexit reste en dehors du Parlement. Les anti-vax ont disparu. Et face à l'euroscepticisme de droite, certaines digues sont destinées à peser : une dette publique qui, aussi importante soit-elle, pour reprendre une célèbre boutade de Ronald Reagan, ne peut toujours pas s'occuper d'elle-même ; un chef d'État qui, aussi patient soit-il, posera des jalons insurmontables sur la voie du pro-europésme ; un plan de réforme très ambitieux lié au Pnrr ? Faire confiance à Meloni est difficile. Il faudra qu’elle propose un gouvernement qui soit plus No Vox que No Vax, en passant rapidement du statut de "lady Orbán" à celui de "lady Spread" et en se rappelant que la défense de la souveraineté d'un pays comme l'Italie est inversement proportionnelle à la prolifération des souverainismes dans le reste de l'Europe. Le problème pour Giorgia Meloni est donc celui-ci : que faire de ses adeptes ? »

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de T. Labbate, « Crosetto en première file, le poste de Donzelli, et pour le ministère de l’Intérieur l’idée du préfet de Salvini émerge » : « A l’issue du scrutin de dimanche, Giorgia Meloni a tout de suite insisté sur la ‘’responsabilité’’. Cela vaut également pour la composition du futur gouvernement : responsabilité vis-à-vis de la Présidence de la République, mais aussi dans les relations avec l’exécutif sortant et de Mario Draghi, dans le dialogue avec l’Union européenne mais aussi dans les relations avec Forza Italia et la Ligue. Des relations que l’écart des voix entre les alliés a rendues à la fois plus simple et plus compliqué. Ainsi, toutes les ‘’responsabilités’’ évoquées précédemment semblent exclure le retour du chef de la Ligue à la tête du ministère de l’Intérieur. C’est le préfet de Rome, Matteo Piantedosi, également chef de cabinet de Salvini justement lorsqu’il était ministre de l’Intérieur en 2018, qui pourrait donc se voir confier le portefeuille et il serait difficile pour le chef de la Ligue de rejeter cette option. L’intérieur fait partie des ministères dont la direction doit être décidée en accord avec la Présidence de la République, de même que l’Economie, pour lequel l’ancien membre de la BCE Fabio Panetta a déjà décliné, et la Justice où l’on évitera sûrement les tensions de 2014 autour de Nicola Gratteri. Fratelli d’Italia y voudrait le magistrat Carlo Nordio ou alors la léghiste Giulia Bongiorno, avocate pénaliste renommée, qui pourrait également retourner au ministère de la fonction publique comme en 2018 sous le premier gouvernement Conte. Guido Crosetto, après s’être tenu en retrait des listes de candidats pour ces élections, semble se préparer à un retour en politique avec deux options possibles : la Défense ou le Palais Chigi, comme sous-secrétaire à la Présidence du Conseil. Forte de ses résultats aux urnes, la leader de FDI pourra se montrer plus sûre d’elle lors des prochaines rencontres avec ses alliés et n’a que l’embarras du choix. Ignazio La Russa devra décider s’il veut rentrer au gouvernement ou briguer la présidence du Sénat. Francesco Lollobrigida pourrait prendre la tête du ministère des Infrastructures, cédant la place de chef de groupe à la Chambre à Giovanni Donzelli. Le vieux ministère des temps de Berlusconi pour l’application du programme de gouvernement pourrait être rétabli sous la direction de Giovanbattista Fazzolari et le ministère des affaires européennes pourrait être confié à Raffaele Fitto. Enfin, il est presque certain qu’Antonio Tajani et Giancarlo Giorgetti se verront confier chacun un portefeuille ministériel. »

ENTRETIEN, Il Messaggero, De Guido Crosetto, co-fondateur de Fratelli d’Italia, « Nous respectons les engagements de l'UE mais nous avons besoin d'un autre PNRR" par Alberto, Gentili : «  Si quelqu'un pense qu'il va faire le nouvel exécutif en plantant des drapeaux du parti sur les sièges, il se trompe lourdement. Le gouvernement Meloni sera construit en choisissant les meilleures énergies italiennes". Guido Crosetto, conseiller de Giorgia Meloni et cofondateur de Fratelli d'Italial, lance cet avertissement. « Elle a gagné et, comme je la connais, elle est déjà au travail. Il y a une loi de finances à boucler, qui doit être soumise à l'UE avant le 16 octobre. Si le gouvernement actuel ne le fait pas, ce sera au nouvel exécutif, qui arrivera probablement dans plus d'un mois. Il faut donc penser à une sorte de chemin parallèle pour se préparer. Mais mon avis sur ce point est technique, et non politique. Nous travaillerons avec le ministre sortant pour ce texte, il faut trouver un moyen d'interagir pour le bien de l'Italie. Pour l'instant, personne ne connaît l'état réel des comptes. Tout ce qui peut être fait doit être fait, et Giorgia Meloni a également été claire à ce sujet : découpler le prix de l'électricité et du gaz, plafonner le coût des factures, essayer de fixer un prix européen, encourager les reconversions, etc. Le système économique et les familles doivent être sauvés de ce "tsunami". Sur le creusement du déficit pour financer les mesures, nous devons garder les pieds sur terre. Il y a donc deux solutions. La première : l'UE intervient comme elle l’a fait pour le plan de relance, en faisant une dette commune. Ou bien Bruxelles nous permet d'utiliser les milliards de fonds européens non dépensés de la programmation septennale ou les fonds nationaux supplémentaires prévus pour le Pnrr, pour des interventions économiques de soutien. Nous n’avons pas besoin de rassurer qui que ce soit (en Europe), FdI est un parti conservateur et Giorgia dirige une force politique sérieuse,  rationnelle et responsable qui a déjà dit qu'elle respecterait les engagements internationaux, à commencer par l'Ukraine, et les contraintes budgétaires". (Sur les propos d’Elisabeth Borne) Je ne crois pas qu'une grande nation démocratique comme l'Italie ait besoin d'un premier ministre étranger pour la surveiller. Ces sorties sont offensantes pour notre pays : Borne peut être rassurée, les droits de l'homme et l'avortement seront garantis avant tout par Meloni. Elle a déjà souligné les différences qui la séparent de la Hongrie et elle défend l'intérêt de l'Italie, pas celui de la Hongrie. De plus, son défi sera de faire tomber les égoïsmes qui paralysent l'UE en essayant d'expliquer que l'Europe a un sens lorsqu'elle est unie et solidaire dans les moments difficiles et qu'elle meurt lorsqu'elle se divise dans les "phases difficiles". Sur le présidentialisme, une réforme votée par une large majorité parlementaire fera également l'affaire. Peut-être dans une mesure qui évite les référendums. Mais la réforme doit être faite et rapidement. L'Italie a besoin de gouvernabilité et de stabilité. Il faudra aussi que les oppositions soient constructives, sans préjugés ni incitations à la révolte. Tout le monde considère comme acquis que le nom qui sera donné à Mattarella est celui de Giorgia Meloni, message qui a été transmis par les électeurs. Et en ce qui concerne la Ligue, ce n'est certainement pas FdI qui l'a fait s'effondrer : ils paient le prix pour avoir soutenu Conte et Draghi avec le Pd et les M5S et le fait qu'une partie du monde productif du Nord a décidé de faire confiance à la "proposition politique" de FdI. »

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, de M. Franco, « La déflagration des urnes qui déstabilise les partis » : « Les premiers glissements de terrains sont en cours. L’annonce de la démission d’Enrico Letta et d’un nouveau congrès auquel il ne se représentera pas, sont un geste responsable après la défaite. Mais c’est un cas isolé. Matteo Salvini a refusé de faire un pas en arrière après avoir remporté la moitié des voix par rapport à 2018 et seulement le quart par rapport aux européennes de 2019. La différence est que Salvini, cannibalisé par Giorgia Meloni, sera tout de même récompensé avec un poste au gouvernement ou parmi les institutions. ‘’Mieux veut faire 9% au gouvernement que 18% à l’opposition’’ comme il le dit. Il justifie la défaite comme le prix à payer pour avoir soutenu le gouvernement Draghi. Il tente de désamorcer le mécontentement des chefs de régions léghistes dans le nord du pays, comme Luca Zaia, et fait comprendre que si on lui demandait des comptes, il se défendrait jusqu’au bout. Son exemple comme celui de Letta confirment que ces élections du 25 septembre vont engendrer de longues répercussions entre et au sein des partis. Certains, dont la Ligue, sont sur la sellette. Certaines forces devront se demander si elles sont encore adaptées aux nouveaux défis et devront se réinventer. Cela vaut aussi pour l’alliance électorale entre Carlo Calenda et Matteo Renzi. La victoire de FDI s’impose dans un paysage très fragmenté. Tout cela pourrait accentuer la solitude de Meloni qui ne devrait faire face qu’à un Mouvement 5 Etoiles réduit de moitié mais encore fort dans le Sud. Le Président du Sénat, Roberto Fico (M5S), refuse l’expression de ‘’Ligue du Sud’’ ou d’une sorte de syndicat des militants pour le revenu de citoyenneté. Et les relations avec Meloni risque bien de s’envenimer, surtout si elle confirme son intention de le supprimer. Giuseppe Conte lance déjà des avertissements et se prépare à la confrontation évoquant presque la guerre civile. Une approche extrême mais qui répond à l’objectif de récupérer le rôle de seule ‘’vraie opposition’’. »

COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Folli « Ligue : les deux scénarii après la défaite » : « Le résultat électoral aux alentours de 8-9% de voix va bien en dessous des prévisions et il serait ingénu de penser que cela ne produira pas de conséquences et de faire semblant de rien, comme si de rien n’était. Pourtant, les déclarations de M. Salvini laissent croire effectivement cela. Il a dit, hier « j’ai hâte de pouvoir travailler avec Giorgia, nous avons 5 années devant nous’’. Aucune autocritique, donc, alors que les listes de Fdi ont devancé largement celles de la Ligue dans les territoires du Nord, anciens fiefs de celle-ci. Le président de la Région de Vénétie, Luca Zaia, s’est fait porte-parole des préoccupations de tous les responsables de la Ligue, des mairies comme des régions : ‘’c’est un résultat décevant, il faut maintenant faire une analyse sérieuse des causes’’. Il est possible de voir deux scénarii possibles. Le premier prévoyant que Zaia, Fedriga, Giorgetti et compagnie trouvent le courage de mettre en minorité leur chef. Il s’agit là d’une opportunité qui pourrait ne pas se proposer à nouveau. Le second prévoit la contrattaque agressive des proches de Salvini, qui pourraient reprocher aux premiers leur stratégie de soutenir Draghi, qui a selon eux provoqué cette hémorragie d’électeurs. Il faut ainsi s’attendre à des oppositions au sein de la Ligue, conformes à l’identité profonde même du parti. Les « administrateurs » veulent d’une Ligue qui soit attentive aux intérêts des entrepreneurs des PME et prônent pour une stabilité politique : hier avec Draghi, aujourd’hui avec Meloni. Salvini pourrait s’aligner sur l’aile dure et entrer en conflit direct avec les « administrateurs ». Chose qui pourra difficilement se concilier avec une présence paisible au sein du gouvernement Meloni. Tous savent que Salvini veut mettre fin aux critiques en obtenant le ministère de l’Intérieur. Mais cela n’arrivera jamais pour des raisons de vétos au niveau national et international. Or, l’affaire Salvini doit être désamorcée avant qu’il ne soit trop tard, quitte à lui offrir une charge institutionnelle alternative à son retour dans un gouvernement. » 

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de F. Verderami, « Le triangle entre la leader, Draghi et la Présidence de la République pour faire passer la loi de Finances » : « La transition sera une équation à trois variables : la Présidence de la République aura un rôle a joué dans le passage de relais entre Mario Draghi et Giorgia Meloni. Pour la première fois de l’histoire de la République italienne, la transition à la Présidence du Conseil se fera en pleine période de définition du budget, sans compter un contexte économico-financier très négatif.  Si la Présidence de la République souhaite aller le plus vite possible, il ne sera tout de même pas possible de faire passer la prochaine loi de Stabilité avant l’échéance habituelle du 20 octobre, la première séance du nouveau Parlement ne se tenant qu’une semaine avant. La mise en place du gouvernement va demander du temps. Au lendemain du scrutin, Draghi et Meloni ne se sont pas parlé. Une ‘’équipe de transition’’ va être mise en place pour s’occuper du passage des dossiers. Les situations interne et internationale imposent une certaine rapidité. Avant validation, Giorgia Meloni sera consultée sur le cinquième décret pour l’envoi d’armes à l’Ukraine prédisposé par l’exécutif sortant. Mais sur le soutien à Kiev il n’y a pas de désaccords. Le premier test pour l’aspirante Présidente du Conseil sera plutôt la loi de Finances, sur laquelle Lollobrigida compte avoir ‘’des échanges et un suivi attentif’’ avec le cabinet Draghi. Pour le nouvel exécutif, ce sera comme escalader l’Everest sans bombonne d’oxygène. La Présidence du Conseil doit présenter cette semaine la note de mise à jour du document d’économie et de finances, sur laquelle Giorgia Meloni se serait déjà penchée. Si la Nadef fait un bilan de la situation actuelle, la programmation des dépenses revient toute entière au prochain gouvernement. Fratelli d’Italia dit espérer qu’il existe déjà une base sur laquelle travailler mais l’actuel cabinet annonce qu’il n’y a ‘’aucune ébauche à ce jour’’. Ce sera donc à Giorgia Meloni d’écrire la loi de finances sur laquelle Mattarella n’aura pas manqué d’intervenir et de conseiller Draghi. La leader sait ce qui l’attend : avec la faible croissance annoncée, il y aura peu de fonds disponibles et un échéancier serré à respecter. Sur le front énergétique, il faudra trouver le moyen de garantir la prolongation pour l’année prochaine des différents bonus mis en place par Draghi. Il y aura également la question des retraites, véritable casse-tête. Si Meloni était contre un nouveau creusement du déficit avant les élections, elle n’y est désormais plus opposée même s’il s’agit du ‘’dernier recours’’. Au Palais Chigi l’impression est que pour ‘’gagner un peu en marge de manœuvre’’ le prochain exécutif interviendra sur le Superbonus et sur le revenu de citoyenneté. Un terrain miné si l’on en croit les avertissements hier du Chef du Mouvement 5 Etoiles Giuseppe Conte, prêt à faire de l’obstructionnisme au Parlement sur la loi de Finances. Tout cela laisse présager un automne compliqué, aussi bien dans les palais que dans la rue pour le nouvel exécutif. »

EDITORIAL du directeur, La Repubblica, M. Molinari, « Le souverainisme italien » : « Notre pays s’apprête à avoir vraisemblablement, pour la première fois dans son histoire républicaine, un parti souverainiste à la tête de la majorité de gouvernement. Fdi appartient au groupe des Conservateurs et réformistes européens, qui se qualifient de défenseurs de la souveraineté des Etats contre le fédéralisme européen. A partir du moment où Fratelli d’Italia appartient à cette famille, il est légitime de se demander si, une fois installé au gouvernement, il déplacera l’Italie vers Varsovie et Budapest plutôt que vers Paris et Berlin. Il s’agit là d’une question qui n’est pas anodine puisque pendant les 18 mois du gouvernement Draghi, Rome a pu constater une forte entente avec Paris et Berlin sur la nécessité d’accélérer vers une « souveraineté européenne » et qui sera le sujet d’un bras-de-fer dès 2023 entre ceux qui veulent renforcer les institutions européennes et ceux qui veulent les affaiblir. C’est la raison pour laquelle il est clairement nécessaire de faire lumière sur la volonté de transformer l’Italie en une ‘’nation souveraine en Europe’’. Car l’identité européenne fait désormais partie de l’identité italienne et parce que plusieurs intérêts et projets italiens dépendent aujourd’hui de ce lien intime que les Pères fondateurs de l’UE ont voulu tisser afin de nous épargner les spectres de l’Histoire du XXe siècle »

ARTICLE, Sole 24 Ore « Le soutien des Etats-Unis et Moscou qui invite à surmonter « la haine » » - L’embarras de l’UE, les critiques de la Première ministre française, corrigées par Macron. Tous espèrent de la collaboration et des positions pro-européennes : « Les Etats-Unis sont peut-être les partenaires les moins inquiets après la victoire dans les urnes de la coalition de droite dirigée par Meloni, cette dernière ayant souvent souligné, et cela avec peu d’ambiguïté, la pleine adhésion à l’Alliance Atlantique. Toutefois, Meloni est proche des républicains trumpiens, d’où les mots de Blinken sur le souhait que les relations avec Washington puissent se maintenir sans perturbations. Les réactions en Europe sont plus prudentes : la dimension eurosceptique de la coalition de droite italienne est forte et la sympathie pour le « souverainisme à la hongroise » n’a jamais été cachée. Les mots prononcés par la Première ministre française Elisabeth Borne ‘’ On sera attentif, avec la présidente de la Commission européenne, à ce que ces valeurs sur les droits de l’Homme, sur le respect des uns et des autres, notamment le respect du droit à l'avortement, soient respectées par tous’’. Le président Emmanuel Macron a ensuite corrigé quelque peu cette position ‘’ Le peuple italien a fait un choix démocratique et souverain. Nous le respectons. En tant que pays voisins et amis, nous devons continuer à œuvrer ensemble’’. Le porte-parole du Chancelier Scholz a expliqué pour sa part ‘’L’Italie est un pays très ami de l’Europe, peuplé de citoyens très amis de l’Europe et nous nous attendons à ce qu’elle ne change pas et reste très pro-européenne’’. Les plus enthousiastes étaient les euro-critiques comme Orban ‘’ le peuple en colère est en train de changer les gouvernements qui ont soutenu les sanctions ‘’ contre la Russie. Et Marine Le Pen a souligné ‘’Le peuple italien a décidé de reprendre son destin en main en élisant un gouvernement patriotique et souverainiste. Bravo à Giorgia Meloni et Matteo Salvini pour avoir résisté aux menaces d'une Union européenne antidémocratique et arrogante’’. »

ARTICLE, Sole 24 Ore. A. Cerretelli « Bruxelles s’attend à un tournant européiste » : « Après l'Italie de Mario Draghi, le Président du Conseil le plus connu, le plus respecté, le mieux intégré politiquement et économiquement à Bruxelles, en Europe et outre-Atlantique, Rome s'apprête à faire ses débuts avec son contraire, du moins dans l'opinion qui prévaut dans le pays et à l'étranger. Pour la dirigeante de la coalition de droite qui a remporté les élections, la longue marche commence à émousser les contours de sa souveraineté nationaliste. Elle devra confirmer dans les faits le tournant pro-européen et pro-atlantique proclamé, c'est-à-dire la continuité des choix et des alignements politiques et géostratégiques de l'Italie. L'Europe l'attend entre un climat de méfiance généralisée et d'ouverture, en partie forcée mais en partie facilitée ces derniers mois par un intense travail diplomatique fait en coulisses. Toutefois, une entente trop cordiale du futur gouvernement avec l'Amérique de Biden pourrait créer des dissensions et une certaine jalousie dans l'Allemagne d'Olaf Scholz et la France d'Emmanuel Macron, toutes deux soucieuses de leurs leadership au centre de l’Europe, désireuses d'un partenariat constructif avec l'Italie tant qu'elle ne devient pas un protagoniste trop encombrant. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

26/09/2022

L'AfD donnée à 27 % dans l'Est de l'Allemagne !

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Allemagne. Les patriotes de l'AfD sont donnés à 27 % dans l'Est (et à 12 % dans l'Ouest).

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SPD : sociaux-démocrates

CDU : démocrates-chrétiens / sociaux-chrétiens

Grüne : écologistes

FDP : libéraux

AfD : patriotes

die Linke : post-communistes

Tyrol : qui a voté pour le FPÖ ?

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Italie. Tyrol. Lors des élections du 25 septembre 2022 pour le Parlement du Tyrol, le FPÖ a obtenu un peu moins de 19 % des voix.

Qui a voté FPÖ ?

hommes : 22 % / femmes : 16 %

personnes en dessous de 60 ans : 24 % / personnes de plus de 60 ans : 9 %

sans baccalauréat : 22 % / avec baccalauréat ou plus : 11 %

mauvais revenus : 26 % / bons revenus : 17 %

(https://orf.at/wahl/tirol22ltw/wahlmotive/wer-waehlte-wen)

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Markus Abzwerger, tête de liste du FPÖ : "Merci Tyrol !"

"Meloni s’empare de l’Italie."

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Italie. Revue de presse.

La victoire de la coalition de droite aux élections législatives de dimanche domine les Unes des quotidiens italiens. Les observateurs mettent en relief une victoire claire avec une majorité solide de l’alliance dirigée par Giorgia Meloni ainsi qu’un taux d’abstention record à 46% : « Giorgia Meloni a gagné » - Fratelli d’Italia obtient 25% des voix et devient le premier parti. La coalition de droite a la majorité au Parlement. Le PD descend sous la barre des 20%, la Ligue s’écroule, la remontée du M5S ; les centristes Calenda-Renzi n’atteignent pas les 10% des voix (Corriere della Sera), « Meloni s’empare de l’Italie » - Fdi fait le plein, abstention record, seuls 64% des inscrits est allé voter. Le M5S devient le troisième parti en réalisant l’exploit au Sud (La Repubblica), « L’Italie penche à droite » - Fdi, avec Meloni, est le premier parti, et s’assure une hypothèque sur le Palais Chigi. La Ligue s’écroule même au Nord (La Stampa), « La majorité va à la coalition de droite » (Sole 24 Ore),« Meloni en route pour le Palais Chigi » (Il Messaggero), « L’Italie vire à droite » - La révolution dans les urnes (Il Giornale), « Meloni gagne toute seule, Conte remonte sur Letta » (Fatto Quotidiano).

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"L’Italie penche à droite."

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"Meloni s’empare de l’Italie."

Les JT couvrent essentiellement les résultats des élections législatives italiennes avec le dépouillement des différents collèges électoraux et les commentaires des principaux dirigeants politiques, les manifestations en Iran après la mort de la jeune Haris Najafi, visage symbole de la révolte, et la mobilisation des réservistes russes.

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, de M. Franco, “Le succès net et l’énigme des alliés” : “Ce virage à droite de l’Italie marque la fin d’un monde, peut-être même de plusieurs. La crise de la gauche est confirmée et si le score du Parti démocrate, inférieur à 20%, se confirmait, ce n’est pas seulement son secrétaire mais l’avenir du parti qui serait remise en cause. Le populisme des 5 Etoiles, en chute depuis 2018, est tout de même parvenu à se transformer en ‘’Ligue du Sud’’. Le troisième pôle de Renzi et Calenda n’atteint pas son objectif des 10%. C’est cet ancien monde que les élections d’hier ont mis sur le banc de touche : un monde miné par les rivalités et le narcissisme. Le nouveau monde dépend des équilibres au sein de la droite. La coalition guidée par Silvio Berlusconi des décennies durant a un nouveau leadership. C’est une « droite-centre » (par opposition au « centro-destra » qui qualifie la coalition généralement, ndlr) qui se profile aujourd’hui et Giorgia Meloni semble la candidate naturelle pour succéder à Draghi. Plus tard, il nous faudra analyser la volatilité de l’électorat italien, alors que Fratelli d’Italia ne remportait que 4,3% des voix en 2018, et que la Ligue tombe désormais sous les 10%. Forza Italia s’est avérée déterminante pour la coalition. L’abstention est montée d’un cran supplémentaire et a dépassé les prévisions, parfois de plus 10% par rapport à celles-ci dans le Sud. C’est en partie en lien avec une campagne pour le moins déroutante et médiocre. Pour ce qui est des sièges, grâce aux erreurs de la gauche et le système électoral controversé voulu par Matteo Renzi, la victoire est indiscutable. Mais de nouveaux leadership, alliances et mises à l’écart peuvent encore se profiler. Sur le plan international et en particulier européen, la question de l’impact de ces résultats est encore bien présente. Le passage de relais entre Mario Draghi et Giorgia Meloni se fera en novembre et il aura un coût pour l’image du pays à l’international. Pour certaines chancelleries étrangères, c’est un véritable traumatisme. On craint un effet domino sur les alliances entre pays européens. Tout dépendra des rapports de force internes à la coalition. Il faudra environ deux mois pour qu’un gouvernement soit formé mais le choix sur les présidences au Parlement seront déjà un bon indice sur la suite. La transition aura une importance toute particulière, il s’agira de démentir la défiance en garantissant une forme de continuité sur les politiques économique et étrangère de l’Italie. On peut espérer un sursaut de responsabilité après des semaines de démagogie féroce et d’attaques instrumentalisées contre le gouvernement d’unité nationale. On peut également attendre un examen de conscience de la part des perdants et un esprit de collaboration de l’opposition pour le bien d’une Italie qui manque cruellement d’unité. »

COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Folli « Le poids qu’aura la politique étrangère [sur le nouveau gouvernement] » : « L’Italie s’est réveillée ce matin avec un paysage politique tout à fait nouveau, en quelques heures et comme jamais auparavant depuis dix ans. Nous ne savons pas encore si le destin de l’Italie en Europe a changé. C’est pourtant la question la plus importante. En effet, à partir d'aujourd'hui, le destin de tous les protagonistes et acteurs secondaires de ce passage historique change : pour la première fois, un parti qui ne se reconnaissait pas, il y a plus de soixante-dix ans, comme faisant partie du pacte constituant la République, remporte une majorité relative de voix et de sièges au Parlement. C’est donc une page blanche qui devra être écrite rapidement car la récession plane sur nous et la crise internationale nous menace de près. C’est Giorgia Meloni qui a remporté ces élections et pas sa coalition fissurée par les élections, dont les perdants s’appellent Berlusconi et Salvini. Elle est donc attendue à une preuve de maturité, pour comprendre si certaines postures (le vote en soutien d’Orban, ou la boutade sur ‘’la fête est finie’’ pour l’Europe, par exemple) étaient une ruse électorale pour prendre des voix à la Ligue et Italexit, ou pas. Si en revanche il s’agissait de la prémisse d’un programme hyper-populiste, il faut alors s’inquiéter sérieusement. A l’instar de la Pologne, l’Italie de Fratelli d’Italia se présente comme amie des Etats-Unis mais aussi avec une attitude bien froide à l’égard de l’Union. Toutefois, l’Italie n’est pas la Pologne : c’est un pays fondateur de l’UE et il est inutile d’en rappeler la différence historique et le poids économique. Sur l’Ukraine et la Russie, Meloni semble du même avis que Draghi, mais sur l’UE il y a une différence évidente. Draghi n’a pas hésité à rappeler que nos relations importantes ne sont pas celles avec Orban mais avec Macron et Scholz. Les ambiguïtés de la droite vis-à-vis de la politique étrangère sont évidentes. Pour une Meloni pro-atlantiste, il y a un Salvini avec ses T-shirt pro-Poutine et un Berlusconi aux relations dangereuses. Le chemin de Giorgia sera long et difficile. Elle devra sauvegarder le crédit dont disposait l’Italie de Draghi et pour cela les slogans ne sont pas suffisants. »

COMMENTAIRE, Sole 24 Ore, L. Palmerini « Tous les compromis qu’attendent Meloni » : « On a assisté à la victoire de la coalition de droite marquée toutefois par une défaite au centre. Les élections ont le goût amer du déclin pour Salvini. Meloni arrive première mais devra maintenant donner un équilibre à la coalition. Elle devra gérer les défaites de ses alliés afin de garder unie la majorité, ce qui est une condition préalable pour se présenter devant Mattarella. Il y a aussi un espace qu’il faudra gérer, celui qui a vu l’amoindrissement du monde modéré qui n’appartient pas uniquement à Forza Italia , mais aussi à la Ligue et de la bourgeoisie productive du Nord. La voie modérée s’est amoindrie également au Sud. Il faut alors quelqu’un qui sache incarner ce rôle modéré. Puis, au vu du contexte international, avec la crise russo-ukrainienne et celle des prix énergétiques, ce serait un pari risqué que de présenter aux Italiens de nouveaux bras-de-fer, multipliant ainsi les craintes au lieu de rassurer. Il y a donc un nouvel habit pour Meloni qui est différent par rapport à celui des meetings. Il y a aussi la nécessité d’adopter une communication différente, qui soit plus institutionnelle et réfléchie. Un nouveau script pour dialoguer à la fois avec les citoyens et les acteurs internationaux. Puis former un nouvel exécutif sachant récompenser ses alliés sans alimenter leur frustration. Car Berlusconi et Salvini demanderont un prix élevé à Meloni pour soutenir son probable gouvernement. »

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EDITORIAL, La Stampa, M. Sorgi « Une victoire historique aux milles inconnues » : « Même si elle était annoncée, la victoire de Giorgia Meloni et de Fratelli d’Italia demeure en soi une nouveauté absolue pour l’histoire républicaine de l’Italie. Certes, les Italiens n’ont pas voté Fdi par nostalgie du fascisme. Le chemin pour le Palais Chigi semble déjà tracé pour Meloni mais il n’est pas pour autant acquis. Tout dépendra d’une série de facteurs qui doivent aujourd’hui se préciser et se renforcer. Plus que la Constitution et le présidentialisme évoqués au milieu des polémiques de la campagne électorale, les premiers obstacles que Meloni, une fois au gouvernement, devra surmonter seront les réactions des institutions de Bruxelles et des marchés financiers internationaux, ainsi qu'une situation sociale qui pourrait devenir explosive. En tout cas, tout recommence maintenant, dans le nouveau parlement composé de 600 membres et avec la majorité populiste-souverainiste (hélas) élue. Celui qui a le plus de fils tissera la toile. »

EDITORIAL, Libero, A. Sallusti, « Nous sommes libres ! A présent c’est son tour » : « Après 14 ans d’attente, la droite revient aux affaires et à la majorité au parlement. L’objectif principal était d’empêcher la gauche de revenir au pouvoir et c’est chose faite. Le PD va perdre son énième secrétaire, Conte relance les cinq étoiles en promettant des revenus gratuits et Calenda et Renzi ne s’effondrent pas. Il est possible qu’ils disent aujourd’hui que la droite n’a pas gagné et qu’une autre majorité est possible. Nous savons en effet en Italie qu’il n’est pas certain que celui qui a gagné finisse par gouverner. Meloni devra recevoir de Mattarella le mandat de former le gouvernement. Mais avec qui et quel programme, ce sera son affaire à elle et celle de ses alliés. Aujourd’hui l’Italie change : pas de majorité bancale en perpétuel conflit en son sein comme ces dernières années, ou des gouvernements techniques. On revient donc au B.A-BA de la politique : celui qui gagne les élections gouverne, celui qui perd est dans l’opposition.  Les journalistes et intellectuels qui ont dit pendant des semaines que la droite ne pouvait et ne devait pas gouverner, car dangereuse et incapable de la faire, devront se faire une raison ».

EDITORIAL, Il Giornale, A. Minzolini, « Gagner pour durer” : “Les sondages l’avaient annoncé et maintenant c’est concret. Les gagnants de la coalition savent toutefois que la tâche qui les attend ne sera pas facile. Face aux chiffres de l’économie et à la situation internationale, n’importe qui tremblerait. A l’intérieur de l’Italie et à l’extérieur, beaucoup vont faire le pari que cette majorité ne durera pas, la durée de cette majorité va beaucoup dépendre de la cohérence de ses engagements. Par exemple, la partie centriste et modérée de la coalition de droite, si elle recueille le moins de voix, pèsera davantage (sur les relations internationales, institutionnelles et les sujets économiques). On peut dire ce que l’on veut, mais cette question est essentielle aux yeux de l’OTAN et de Bruxelles. Les sièges de Forza Italia sont aussi essentiels pour former un gouvernement et pour le faire durer. Meloni devra donc réfléchir non pas comme cheffe d’un parti, mais d’une coalition. Berlusconi a réussi à se rapprocher de ses alliés avec patience, mais n’a rompu que face à la trahison manifeste (celle de Fini). La nouvelle locataire de Chigi devra savoir que celui qui a une histoire de droite ne pardonne rien et que la loyauté et la solidarité ne se trouve qu’à l’intérieur de la coalition, pas à l’extérieur. D’autant que ce vote divise le pays en deux : la droite gagne car elle a su être unie, la gauche perd car est partie en ordre dispersé. Mais si on fait la somme du PD, M5S et Troisième pôle, les deux grands bassins de voix (droite et gauche) s’équilibrent. La droite gagne grâce à ses mérites, mais aussi grâce aux défauts des autres. IL y a aussi eu un passage du « centro-destra » au « destra-centro » : un espace au centre semble désormais plus que pertinent. »

EDITORIAL, Il Messaggero, P. Palombeni « Le crépuscule de la 2e République » : « Quand on regarde les résultats, les analyses possibles sont nombreuses selon le point de vue adopté. Une chose est pourtant claire, c’est-à-dire le crépuscule du contexte politique appelé « 2e République » : nous avons assisté à la fin du bipolarisme modérés-progressistes et on assiste à une situation où les fractures traditionnelles présentes dans notre politique resurgissent, celles entre réformistes et maximalistes, présentes à gauche comme à droite. La question principale, et qui aura des retombées importante, est la suivante : cela se traduira-t-il en instabilité ou bien en de nouvelles formes de stabilité ? La victoire de la droite est plutôt claire mais Meloni devra beaucoup travailler pour stabiliser sa coalition. »

EDITORIAL, Domani, C. Maltese « On doit regretter l’Italie de Mario Draghi » : « Giorgia Meloni a déjà dit qu’elle fera entendre sa voix en Europe et que ‘’la fête est finie’’. Avec toutes les crises qui traversent l’Italie et l’Europe, la dirigeante de Fratelli d’Italia croit pouvoir hausser le ton. En réalité, elle aura beaucoup de difficulté à gouverner. L’école part en morceaux, le pays n’a pas une stratégie pour lutter contre la crise climatique, l’immigration est un problème complexe que la droite pense pouvoir gérer en imposant les blocus navals. Imaginez-vous ce que pourra faire Meloni sur le gaz avec les gouvernements européens. Un dirigeant qui a décidé de ne pas retirer la flamme de son symbole et qui a du mal à empêcher ses militants à faire le salut romain, n’a aucune crédibilité s’il veut pouvoir compter sur les Européens. L’Italie risque de se placer sur le même niveau répressif et dangereux de la Hongrie et de la Pologne. Ce sera un octobre froid et sombre. »

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de F. Basso, « La ligne européenne : ’’nous travaillerons ensemble’’ » : « Le Premier ministre polonais a été le premier à féliciter Giorgia Meloni sur Twitter. Les souverainistes et les populistes d’Europe exultent. La Hongrie a félicité les trois leaders de la coalition de droite : ‘’en ces temps difficiles, nous avons plus que jamais besoin d’amis qui partagent une vision et une approche communes sur les défis de l’Europe. Longue vie à l’amitié italo-hongroise’’. Même enthousiasme pour le Rassemblement National : pour Jordan Bardella, ‘’les Italiens ont donné une leçon d’humilité à l’UE’’. Erix Zemmour se félicite lui aussi, de même que la député allemande et vice-leader d’Afd Beatrix Von Storch, alors que la co-présidente du groupe de gauche Manon Aubry lance l’alerte sur le néofascisme aux portes du pouvoir. Les élections italiennes ont été suivies avec une grande attention depuis Bruxelles, dans les chancelleries européennes et outre-Atlantique. Les médias de tous les pays européens ont suivi en direct et titré sur les résultats. Ce qui est en train de se produire en Italie aura un impact sur les marchés qui craignent l’instabilité et sur l’Europe où notre voix pèse au Conseil européen, de même que les alliances que nous pouvons nouer. Mario Darghi l’avait bien montré, redonnant à Rome un rôle central au sein de l’UE et permettant à l’Italie de rejoindre la France et l’Allemagne dans la salle de contrôle. Tout le monde en Europe tente de comprendre ce qu’il se passera maintenant. Mais la Commission européenne est habituée à négocier avec des gouvernements de tous bords. ‘’Quel qu’il soit, si un gouvernement démocratique veut travailler avec nous, nous travailleront ensemble’’ a déclaré jeudi la présidente Ursula von der Leyen. La République Tchèque, qui a la présidence tournante de l’UE, est du côté du groupe des conservateurs Ecr. La campagne électorale italienne est devenue européenne : en témoignent la visite de Letta à Scholz en Allemagne, celle du président du PPE Manfred Weber à Rome, ou celle de Stéphane Séjournée de Renew Europe, très proche d’Emmanuel Macron, qui a participé au dernier meeting d’Azione-Italia Viva. Ces derniers jours il y a aussi eu des dérapages des institutions européennes. Le vice-président de la Commission et socialiste Frans Timmermans a déclaré que l’agenda social et moral de la droite italienne ‘’faisait peur’’. »

PREMIER PLAN, La Repubblica, de T. Ciriaco, « Les amis, les proches et la famille : le Grand Conseil de Giorgia se prépare pour la Présidence du Conseil » : « Quelques amis de toujours, de la famille, et des collaborateurs de longue date : le grand conseil de Giorgia Meloni se prépare à la prise de pouvoir. Si son accession à la Présidence du Conseil se confirme, elle voudra s’entourer de ce –pas si petit- comité. Deux hommes ont marqué le parcours de la leader. Le premier est Giovanbattista Fazzolari, sénateur, qui a fait partie du Front de la Jeunesse puis de l’Alleanza Nazionale. Il avait été nommé chef du secrétariat technique au ministère de la Jeunesse par Giorgia Meloni lorsqu’elle était ministre. Il devient ensuite con conseiller juridique et écrit ses discours. Il pourrait aujourd’hui devenir son bras droit et être nommé sous-secrétaire à la Présidence du Conseil, un rôle à la fois technique et opérationnel, très difficile surtout lorsqu’on n’a jamais mis les pieds en Conseil des ministres. Le deuxième est plus connu : Ignazio La Russa, ancien ministre de la Défense et co-fondateur de Fratelli d’Italia. S’ils ont parfois des désaccords, il est le conseiller qui accompagne Meloni lors de toutes les occasions importantes et avec lequel elle met au point sa stratégie. Il est lui aussi en lice pour un poste de sous-secrétaire à la Présidence du Conseil. Le troisième homme à pouvoir aspirer à un poste-clé au Palais Chigi est Guido Crosetto qui forme un bon duo avec la leader et qui lui est resté fidèle même lorsque Fratelli d’Italia n’était composé que d’anciens membres d’Alleanza Nazionale. Il pourrait récupérer le portefeuille de la Défense, si ses actuelles fonctions le lui permettent dans le domaine de l’industrie de l’armement. Autrement, il pourrait lui aussi occuper un des postes de sous-secrétaires à la Présidence. Mais la famille a un rôle décisif pour Giorgia Meloni, qui écoute beaucoup les conseils de sa sœur Arianna ainsi que ceux de son beau-frère, Francesco Lollobrigida. Il pourrait être envoyé à la tête de la région Latium. Raffaele Fitto a également un poids important, fidèle de l’époque où FdI ne faisait pas 5% et qui gère aujourd’hui les relations délicates de Meloni avec l’Europe où la droite fait peur. Il sera ministre, c’est sûr, mais probablement pas des Affaires étrangères. Peut-être du Sud ou alors aux Affaires européennes. Un autre fidèle de longue date est Giovanni Donzelli qui devrait pour sa part rester proche de la direction du parti. Fabio Rampelli est un cas à part, c’est lui qui a créé la ‘’marque Meloni’’, il a été le metteur en scène de son ascension à la tête de Alleanza Nazionale, mais dernièrement quelque chose ne va plus même s’il a toujours défendu ‘’Giorgia’’. Tremonti enfin, ancien ministre de l’Economie, est un peu trop encombrant, malgré un lien ancien et solide avec Meloni. Peut-être qu’en forçant un peu les choses, elle arrivera tout de même à lui offrir un rôle. »

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Les sœurs Ariana et Giorgia

ARTICLE, La Stampa, I. Lombardo « La renaissance péroniste de Conte qui lance une OPA à gauche » : « Il ne doit pas être facile de vivre toutes les vies que Giuseppe Conte a vécues en seulement quatre ans. L'inconnu à la merci des M5 et de la Ligue, le Président du Conseil qui a berné Salvini, " le point de référence fort des progressistes italiens ", le naufrage de Draghi, le leader qui défie le Pd sur sa gauche, qui affronte Massimo D'Alema et recueille des voix parmi les périphéries de l'Italie. Il construit ainsi avec les fragilités du pays une histoire sentimentale qui va maintenant lui servir à se lancer à la conquête du cœur du centre-gauche. Les procès en politique sont souvent hâtifs et vicieux. Il s'agissait d'une campagne mise en place selon une formule simple : se lancer directement sur les réseaux sociaux pour parler aux plus jeunes, faire quelques meetings publics ciblées et les remplir, éviter le salon de l'establishment économique et politique de Cernobbio (il était le seul dirigeant en visioconférence et la salle l'a accueilli avec la plus grande défiance). Puis, dans la dernière partie, au retour des vacances des Italiens, beaucoup, beaucoup de télévision. Conte a abandonné la prudence institutionnelle, l'aplomb qui lui servait d'armure lorsqu'il était premier ministre et qui l'écrasait comme chef de parti. En politique, ce qui compte est le nombre d’ennemis que tu parviens à abattre. ‘’D'abord je me suis débarrassé de Salvini, puis de Davide Casaleggio du M5S, puis de Luigi Di Maio. Qu'est-ce que je dois prouver encore ? Enrico Letta a reçu le parti dans les mains sans qu'il ne fasse rien". Maintenant, Conte n'a plus que Grillo à liquider. Mais le comédien est resté une ombre lointaine, un oracle fatigué qui a été réduit au silence dès qu'il est passé de père-fondateur et démiurge à consultant contractuel, à peine plus qu'un sous-locataire. »

PREMIER PLAN, La Repubblica, de D. Del Porto, « Seulement six électeurs sur dix ont voté : c’est le taux de participation le plus bas jamais enregistré » : « La participation est en baisse partout en Italie, atteignant les niveaux les plus bas de l’histoire des élections législatives de l’histoire de notre République en Italie. Dans le Mezzogiorno, elle s’est littéralement effondrée. Le chiffre national est de 63,9% de participation, environ 9 point de moins qu’en 2018. Mais en Calabre, à peine plus de 50% des électeurs ont voté, soit 7 points de moins qu’en 2018. C’est en Sardaigne et en Campanie que la chute du taux de participation est le plus impressionnant : 16% de moins. Le mauvais temps et l’alerte météo qui se sont abattus sur le territoire ont joué au moins en partie sur ce phénomène. Même en Vénétie, où la participation a tout de même dépassé les 70%, on enregistre un recul de 9 points. Gaetano Manfredi, le maire de Naples, une des villes où la campagne électorale s’était enflammée ces derniers jours avec la présence de presque tous les leaders des partis en lice avait alerté sur le phénomène : ‘’D’après les données historiques, le pourcentage de votants ne cessent de reculer’’. ‘’Cet éloignement des citoyens montre que la politique n’est pas en mesure de mobiliser le sentiment de citoyenneté mais surtout de donner de l’espoir et d’améliorer la vie quotidienne’’ analyse-t-il. Il n’a pas tort : à 19h Naples était la ville qui enregistrait la plus faible participation et à 23 heures à la fermeture des bureaux de vote, moins de 50% des inscrits s’étaient rendus aux urnes. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Viktor Orbán félicite Giorgia Meloni.

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Hongrie et Italie. Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán félicite Giorgia Meloni pour sa victoire lors des élections législatives.

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