12/01/2023
"Meloni jette l’éponge : "Impossible de baisser les taxes sur le carburant maintenant"."
Italie. Revue de presse.
La presse italienne titre encore largement sur la polémique autour de la décision du gouvernement Meloni de ne pas reconduire l’allègement des taxes sur les carburants, malgré les pressions de ses alliés et de l’opposition face à la hausse des prix : « Carburant, les taxes deviennent une affaire » - Meloni reconnaît que les réductions sont « impossibles » car les ressources servent pour d’autres mesures. L’opposition critique le choix du gouvernement (Corriere della Sera), « Taxes sur l’essence, les mensonges de Meloni » - La Présidente du Conseil dément avoir promis l’abolition des taxes sur l’essence mais cela figurait bien dans son programme électoral. La Ligue et Forza Italia font pression pour baisser les prix. Les gérants des stations de service menacent de faire grève (La Repubblica), « Meloni jette l’éponge : « impossible de baisser les taxes sur le carburant maintenant » » (La Stampa). Le message du Président de la République au nouvel ambassadeur iranien pour condamner la répression des manifestations, à l’occasion de la présentation des Lettres de Créances de ce dernier, est aussi cité « Mattarella exprime son indignation face à la répression en Iran » (Il Messaggero, La Stampa). Enfin, la course des primaires du Parti démocrate pour la succession d’E. Letta est mentionnée en Une par La Repubblica : « PD, l’entente pour le scrutin en ligne a été trouvée malgré plusieurs restrictions ».
Les JT couvrent essentiellement les déclarations de Giorgia Meloni défendant le choix de son gouvernement de ne pas reconduire l’allègement des taxes sur le carburant, la rencontre entre le nouvel ambassadeur d’Iran et le Président de la République italienne, lequel a condamné la violente répression des manifestations, et les combats en Ukraine pour la prise de Soledar.
ARTICLE, Corriere, T. Labate, « Cette entente entre la première ministre et le ministre de l’Economie et des Finances » : « "Vous avez confiance en moi, n’est-ce pas ? Alors vous devez avoir confiance en lui". C’est le message que Giorgia Meloni a tranmis à plusieurs députés FdI à propos de son ministre de l’Economie et des Finances, Giancarlo Giorgetti (Ligue), au moment du vote du budget. Hier encore, le tandem Meloni-Giorgetti a confectionné pratiquement seul la nouvelle mesure sur l’essence, ignorant les nombreuses voix dissidentes dans et hors les murs du palais Chigi. C’est un élément supplémentaire qui confirme la relation très étroite entre la présidente du Conseil et son ministre, axe autour duquel semble construit le gouvernement. Pour un ministre du gouvernement, il ne s’agit "pas seulement" d’une "vision commune, comme celle de respecter les normes de l’Union Européenne en résistant à la tentation de dépasser le budget", c’est que "vraiment Meloni et Giorgetti sont en pleine harmonie", dans un rapport d’amitié qui naît d’une estime réciproque depuis de longues années, et jamais entachée, même quand Meloni était la seule leader d’opposition au gouvernement Draghi dont faisait partie Giorgetti, en tant que ministre du Développement économique. Au point que leur relation puisse être considérée comme disruptive, voire dangereuse, pour le lien qu’entretiennent Giorgia Meloni et Matteo Salvini. La fermeté avec laquelle certains démentent ou minimisent l’entente entre la cheffe de gouvernement et son ministre de l’économie en dit long sur cette inquiétude. Jusqu’à présent, lors qu’ils étaient ensemble, Meloni et Giorgetti se sont pour autant montrés unis en conseil des ministres. Mais à présent leur relation est soumise à une double épreuve : le nouveau tour de nominations, dont celle du directeur du Trésor, et la réforme de la loi Bassanini. Entre le palais Chigi et le ministère de l’Economie et des Finances, qui se déchiraient autrefois ouvertement, c’est un temps de paix qui s’ouvre. »
Giancarlo Giorgetti
ENTRETIEN, La Stampa, de Luca Squieri, responsable énergétique de Forza Italia « Le conseil des ministres a adopté des mesures populistes » : « La spéculation n’existe pas, ce sont les données publiées par le ministère de la transition énergétique qui le prouvent. Ceux qui parlent de spéculation ont désinformé l’opinion publique et cela est très grave. Tant qu’il s’agissait d’une phrase, d’une déclaration, cela pouvait passer. Or, c’est sur cette fausse idée que s’est basée l’action du gouvernement. Q. Au moment où le ministère de l’Economie publiait son rapport, le ministre de l’Economie Giorgetti demandait au commandant général de la Brigade des finances d’effectuer plus de contrôles auprès des stations-service. C’est un véritable court-circuit, en effet. L’opération transparence décidée par le gouvernement est totalement inefficace et difficilement réalisable. Le problème ne peut se résoudre en demandant de mettre une affiche des prix moyens pratiqués au niveau national. Même l’autorité pour la libre concurrence pourrait soulever des objections car [forcer les distributeurs d’essence à] publier les prix moyens à côté de ceux proposés irait contre le principe de marché libre. La diversification des prix n’est pas de la spéculation.’’ »
COMMENTAIRE, La Repubblica, de S. Folli, « La gauche absente et son déclin » : « Certains ont proposé un vote en ligne pour les primaires du Parti démocrate [qui doit élire son nouveau secrétaire] en utilisant la plateforme Rousseau, un instrument mis au point par le Mouvement 5 Etoiles. Le fait que cette plateforme soit proposée aujourd’hui par un courant du PD, en l’occurrence celui d’Elly Schlein, revient à adopter les méthodes de la force concurrente. Le recours au web – en apparence l’accomplissement abouti du principe démocratique, mais qui représente dans la pratique l’abandon définitif du parti politique né du XIX° - peut répondre au rêve d’atteindre des millions d’électeurs potentiels qui, autrement, ne se déplaceraient pas jusqu’aux urnes. La décision tourmentée du PD autour du système de vote interne est l’exemple éclatant du délitement d’une force qui, il y a peu, avait pour ambition de diriger le centre-gauche italien. Aujourd’hui, le PD est à 14% dans les sondages les plus récents, soit 3 points derrière son principal concurrent, le M5S de Giuseppe Conte qui s’apprête à la phagocyter, et ce loin derrière Fratelli d’Italia. Certains pensent même que seul un naufrage complet peut permettre l’ouverture d’un nouveau chapitre, même si cela laisserait dans un premier temps le champ libre au M5S. Mais en réalité le scénario risque d’être encore plus confus. L’amalgame entre les démocrates-chrétiens de gauche et les post-communistes n’a jamais vraiment été une réussite. Aujourd’hui, alors que le PD se consume dans les disputes internes, les anciennes composantes post-communistes et catholico-populaires tendent à se diviser à nouveau. A cela s’ajoute une composante qui ne peut pas être qualifiée de pro-Cinq Etoiles mais qui lui emprunte son style presque sans s’en rendre compte. La désagrégation peut amener à une scission que beaucoup anticipent, pourtant les différents protagonistes et concurrents de la primaire sont nombreux et il est difficile de diviser les factions selon une ligne nette. »
Matteo Piantedosi
COMMENTAIRE, La Stampa, de V. Zegrebelsky « La honte des « ports sûrs » » : « La véritable nouveauté se trouve dans les décisions gouvernementales relatives à l'attribution du port sûr dont le navire a besoin, selon les conventions internationales, pour débarquer les personnes secourues. Il ne s'agit plus des ports en Sicile, en Calabre ou dans les Pouilles, mais - on le voit ces jours-ci - d'Ancône. Et puis peut-être qu’ensuite, ce sera Gênes ou Trieste : aussi loin que possible, de manière à engager les navires dans de longs voyages et rallonge l’opération de secours pour les personnes prises à bord. Le décret-loi impose à chaque navire, après avoir embarqué des naufragés, de se rendre immédiatement au port sûr indiqué par les autorités, sans embarquer d'autres personnes à secourir et sans transférer sur d'autres navires celles déjà embarquées. Le but est évident : faire voyager les navires inutilement et longtemps. On ne se soucie pas de la santé des personnes à bord, alors qu'elles sont souvent dans une condition précaire. Il est également possible que telle ou telle disposition contenue dans le décret-loi, en soi et dans l'abstrait, ne soit pas illégale et relève d'un domaine où prévaut la discrétion des États. Cependant, l'appréciation purement juridique n'est pas la seule qui s'impose. Il y a aussi celle qui donne lieu à des critiques sur le plan politique et moral. Le gouvernement a manifesté son intention d'utiliser les migrants sauvés par les ONG comme l'instrument d'un message cynique et cruel : n'essayez pas de traverser la mer car nous vous rendrons la vie difficile. L’exploitation des personnes et de leurs corps pour poursuivre un but politique, quel qu’il soit, est une chose honteuse, inhumaine et dégradante. »
COMMENTAIRE, La Repubblica, de F. Manacorda, « Le gouvernement anti-mondialisation » : « Cinquante-deux chefs d’Etat et de gouvernement sont annoncés la semaine prochaine au forum de Davos, autant de ministres des Finances, 35 ministres des Affaires étrangères, 30 ministres du Commerce, 19 gouverneurs de Banques centrales et autant de dirigeants de grandes organisations internationales. Pour la délégation italienne seul le ministre de l’Education, Giuseppe Valditara (Ligue), a été annoncé pour le moment. Il est utile de s’interroger sérieusement sur la décision aussi ostentatoire du gouvernement de Giorgia Meloni de ne pas participer – ou presque - au forum qui, pour le meilleur ou pour le pire, constitue l’occasion annuelle où la communauté internationale de la politique et des affaires se rencontre et échange. Ce choix évoque la fermeture, le repli sur une dimension nationale imaginaire et réduite, un ‘’non’’ aux ‘’élites mondialisées’’, selon les mots de Giorgia Meloni elle-même en avril dernier. Un rêve d’autarcie impossible en somme, y compris au sein de l’Europe. Une propagande électorale mais aussi une idéologie identitaire qui, parfois se plie à une réalité intransigeante (comme dans le cas la compagnie ITA entrée dans le giron de l’allemande Lufthansa) et parfois renie la réalité. Que ce soit clair, Davos n’a rien d’un lieu de vérité, c’est plutôt un cirque de la globalisation qui reprendra cette année après deux ans de pandémie. C’est le summum de la mondialisation sans filtre et sans limite, souvent caricaturale, comme en 2017 avec l’accueil enthousiaste du leader communiste Xi Jinping ou en 2018 avec la large ouverture de crédits en faveur du prince saoudien Mohammed Ben Salman. Toutefois, la participation de l’exécutif italien au sommet suisse ne reviendrait pas à s’agenouiller devant les élites contre lesquelles Meloni se pose légitimement en adversaire. Au contraire, cela pourrait être intéressant que notre Présidente du Conseil et ses principaux ministres y formulent leur critique radicale de la mondialisation – une mondialisation qui n’est pas dépourvue de fautes – et permettent à la communauté internationale d’entendre le programme et les idées d’une force politique qui a remporté les élections après avoir passé plus de 50 ans dans l’opposition. Pour discuter, en somme. Les entreprises italiennes, à commencer par ENI, seront quant à elles présentes en grand nombre. Elles au moins ont compris qu’il ne suffisait pas de fermer les yeux pour faire semblant que la mondialisation n’existe pas. »
Giuseppe Valditara
COMMENTAIRE, Corriere della Sera, Francesca Basso, « Union européenne, la prudence de la présidence suédoise » : « Si on se limite aux slogans, l’immigration n'est pas parmi les priorités de la présidence suédoise. Les quatre priorités de Stockholm sont la sécurité, la compétitivité, la transition environnementale et le respect de l'état de droit. Cependant la ministre des affaires européennes Suédoise Jessika Roswell a affirmée il y a deux jours que la question migratoire rentrait dans le chapitre sécurité. En effet pour la Suède le phénomène migratoire est depuis 2015 une crise permanente à gérer. Il est ainsi indispensable de travailler sur la dimension externe du phénomène migratoire, en renforçant les frontières externes, notamment grâce à l'action de Frontex et en favorisant les accords avec les pays d'origine pour rendre possibles les rapatriements. L'Italie ne doit cependant nourrir aucun espoir à l'égard d’un futur mécanisme de redistribution des migrants : l'ambassadeur Suédois auprès de l'Union européenne a expliqué lundi à Bruxelles "qu'aucune initiative ne serait prise de son côté"."
ARTICLE, Sole 24 Ore, R. Beda, « Le premier ministre Kristersson : nous avons confiance dans un oui de la Turquie pour l’entrée de la Suède dans l’OTAN. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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Les (Vrais) Finlandais donnés à 19 %.
Finlande. Un sondage Taloustutkimus donne les (Vrais) Finlandais à 19 %, deuxième parti du pays.
00:39 | Lien permanent | Commentaires (0)
11/01/2023
Pourcentage d'allochtones à Amsterdam, La Haye et Rotterdam en 1960 et en 2020.
Pays-Bas. Pourcentage d'allochtones à Amsterdam, La Haye et Rotterdam en 1960 et 2020.
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Article de Lionel Baland : "Les sociaux-démocrates autrichiens désirent une politique migratoire restrictive."
Autriche. Les sociaux-démocrates autrichiens du SPÖ désirent une politique migratoire restrictive :
https://www.breizh-info.com/2023/01/11/213504/autriche-le...
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"Carburants, Meloni décide de ne pas baisser les taxes." et "Le gouvernement préfère plutôt miser sur la transparence des prix."
Italie. Revue de presse.
Les nouvelles mesures contre la hausse du prix des carburants, adoptées hier en conseil des ministres, font les gros titres de la presse italienne. « Essence, une mesure contre la hausse des prix » - Un prix plafond pour les stations d’autoroute a été adopté. Les stations-service devront afficher le prix moyen national à côté de celui qu’elles pratiquent. L’autorité pour la libre concurrence ouvre une enquête. (Corriere della Sera), « Carburants, Meloni décide de ne pas baisser les taxes » - Le gouvernement préfère plutôt miser sur la transparence des prix (La Repubblica) « Cherté de l’essence, une mesure à minima contre les plus malins » (La Stampa), « Un prix-plafond pour le carburant vendu en autoroute » (Sole 24 Ore), « Essence, la mesure contre les hausses injustifiées » (Il Messaggero). La rencontre hier entre le Secrétaire Général de l’Otan J. Stoltenberg et la Présidente de la Commission Européenne U. von der Leyen est citée en Une du Corriere « Le pacte entre l’Europe et l’Otan : « Il faut armer l’Ukraine pour notre sécurité » ». Enfin, l’audience au Vatican entre le Pape François et la présidente du Conseil Giorgia Meloni est également citée par la plupart des quotidiens « Meloni et Pape François, une entente en faveur de la natalité » (Il Messaggero).
COULISSES, T. Ciriaco-G. Colombo, Corriere, « Meloni met un frein aux réticences des alliés : ‘’rétablir les taxes sur les carburants a été un choix partagé’’ » : « ‘’Nous avons décidé de rétablir les taxes sur les carburants dans la loi de finances et avec ces ressources nous avons aidé les plus faibles. Je revendique ce choix et je ne crois pas que quiconque ici veuille le renier, n’est-ce-pas ?’’ dit la présidente du Conseil, jetant un coup d’œil circulaire à la table du conseil des ministres hier. C’est un signal : elle veut l’unité de ses ministres et n’acceptera pas de divisions, très irritée par Forza Italia et la Ligue qui avaient remis en cause la ligne du gouvernement au cours des heures précédentes. Elle admet être ‘’inquiète’’ durant la réunion et en colère contre ces voix qui s’élèvent contre l’unité de la droite et la déstabilisent. G. Meloni, appuyée par Giorgetti, veut une communication claire envers les citoyens sur le carburant et les spéculations dont il a fait l’objet : ‘’expliquer comment se compose le prix de l’essence, démontrer qu’il reste inférieur au prix atteint au printemps 2022 et comment certains ont tenté d’en profiter et de spéculer’’. Le ministre de l’Economie explique en détail ce qu’entend faire l’exécutif pour les bloquer, il raconte son entretien de l’après-midi avec la Guardia di finanza sur ce thème et se veut rassurant : il prévoit une ‘’stabilisation des prix’’ dans un futur proche. Sur les taxes sur les carburants, il rejette le décret envisagé par la Ligue et FI qui souhaite les supprimer : ‘’cette mesure coûterait cher : un milliard’’, que le ministère dit ne pas avoir. La ligne dure de Meloni se confirme – comme l’avait déjà laissé pressentir le secrétaire d’Etat Fazzolari - malgré les hésitations au sein de la majorité, comme celles de S. Berlusconi et M. Salvini qui craignent des répercussions électorales au nord. Au final, les ministres se rangent aux côtés de Meloni, mais ça ne s’arrête pas là. Sans résultats concrets sur le front de la lutte contre la spéculation présumée, le dossier redeviendra rapidement d’actualité. Et c’est là que Meloni devra décider d’empêcher ou pas une baisse de sa popularité, à quelques jours su premier test électoral pour la droite ».
COMMENTAIRE, Sole 24 Ore, L. Palmerini « Inflation et essence, le test de popularité de la Présidente du Conseil Meloni » : « S’agit-il d’un risque bien calculé ou plutôt d’un risque nécessaire ? Toujours est-il qu’avec la décision de ne pas prolonger la coupe des taxes sur les carburants, Meloni se trouve devant la première mesure impopulaire. Le premier facteur de friction avec les Italiens et ses électeurs. Elle en était consciente lorsque cela a été décidé dans la finalisation de la loi de finances : face à des coûts exorbitants pour l’Etat, un milliard d’euros par mois, et dans le respect des principes européens de limiter les mesures temporaires et généralisées, elle est allée vers ce que chaque leader craint : le risque d’impopularité. Cela ne concerne pas que le prix des carburants, mais aussi celui des produits alimentaires, des transports publics et privés et des factures, déjà élevées en raison de la guerre. Quant à l’opération transparence, annoncée sur les prix des stations d’essence, il n’est pas clair si cela aura un effet contre la spéculation mais il faut la voir surtout comme une réponse à l’électorat. Tout comme un geste à l’encontre de ses alliés, comme Salvini qui voudrait reconduire la baisse des taxes sur les carburants voulue par Draghi. Une chose est sûre, l’inflation représente l’ennemi majeur pour n’importe quel dirigeant, surtout si son emprise dure dans le temps. Cela pourrait affaiblir la classe moyenne et les plus démunis et frapper les employés, publics ou privés, et les retraités. Meloni, qui avait promis une abolition progressive des taxes sur les carburants alors qu’elle était dans l’opposition, doit aujourd’hui les rétablir et faire face à une inflation que l’on ne voyait pas depuis des années ».
EDITORIAL, Il Giornale, A. Minzolini « La rigueur juste et celle qui se trompe » : « Le gouvernement a raison de rester vertueux sur les comptes publics, cela représente sans doute un mérite. Toutefois, s’inspirer de ce nouveau crédo avec un esprit de néophyte risque de transformer une approche juste en une sorte de fondamentalisme des chiffres. Bref, la hausse du prix du carburant ne peut que favoriser l’inflation. On finira par s’apercevoir un jour qu’une décision qui paraissait juste fera au final dépenser à l’Etat beaucoup plus que ce qu’aurait coûté une prolongation de la mesure qui baissait les taxes sur les carburants. Et cela aura un coût aussi en termes sociaux. Le gouvernement aurait mieux fait d’écouter ceux qui, au sein de la majorité, suggéraient de revoir le niveau des taxes sur les carburants. On a préféré mettre au pilori le secteur des stations d’essence, notamment ceux qui spéculent, en misant sur l’affichage du prix moyen. Cela pourrait se révéler infructueux. »
ENTRETIEN, La Stampa, de Francesco Lollobrigida, ministre de l’Agriculture et vice-président de Fratelli d’Italia « Il était trop onéreux de réduire les taxes sur le carburant. Nous utiliserons les ressources pour la croissance » : « ‘’Il faut faire des choix et maintenant que les carburants sont passés à des prix plus abordables, il faut utiliser le peu de ressources disponibles pour des interventions plus ciblées. Il est temps d’investir sur la croissance. Q La Ligue et Forza Italia demandent d’intervenir sur les taxes sur le carburant, vous ferez quelque chose ? Nous sommes en train de décider. Il pourrait y avoir des interventions pour des secteurs spécifiques, comme nous l’avons déjà fait pour l’agriculture, la pêche et les transports routiers. Q Il y a une vidéo d’archives qui a été republiée où Meloni, qui se trouvait à l’époque dans l’opposition, s’indignait pour le poids des taxes sur les carburants et en demandait l’abolition. Vous l’avez vue ? Il s’agissait alors d’une bataille juste et que nous revendiquons. Toutefois, aujourd’hui le conflit en Ukraine et la hausse des prix de l’énergie ont changé la donne et cette conjoncture nous pousse à devoir faire des choix. Q. Les relations avec l’Europe vous inquiètent ? Au contraire ! En Europe le gouvernement vient juste de remporter deux résultats. Le premier est avoir mis fin à la propagande selon laquelle l’Italie était isolée. Le fait que la présidente de la Commission européenne ait déjà eu deux rencontres en quelques mois avec Giorgia Meloni, dont un dernier échange très fructueux, montre que cette narration était fausse. Et puis il y a le succès dans la bataille pour le plafonnement du prix du gaz’’. »
Francesco Lollobrigida
COMMENTAIRE, La Repubblica, de F. Bei, « Le spectre des gilets jaunes » : « Au final, la montagne a accouché d’une souris. Les prix à la pompe seront surveillés de près et le prix moyen du carburant y sera affiché. Les taxes resteront élevées. C’est un démenti des mots d’ordre brandis comme arme de propagande pendant la campagne électorale permanente ayant porté un petit parti souverainiste à la tête d’une grande nation européenne. ‘’Nous souhaitons que les taxes sur le carburant soient progressivement abolies car il est scandaleux que les taxes de l’Etat italien compromettent ainsi notre économie’’ tonnait Giorgia Meloni dans un clip de campagne en 2019. Une fois parvenue à la Présidence du Conseil, elle découvre que la mesure du gouvernement Draghi de refroidir de 30 centimes par litre les prix qui s’envolaient, adoptée dans un moment dramatique, était populaire mais extrêmement coûteuse. On parle de 800 millions à 1 milliard d’euros par mois. C’était probablement nécessaire, à ce moment historique donné, mais insoutenable sur le long terme pour un pays endetté comme le nôtre et peut-être pas tellement juste en l’appliquant à tous, riches comme pauvres. Fratelli d’Italia a construit une partie de sa popularité sur cette propagande et cette marche-arrière met à mal un des piliers de la rhétorique de la droite. Or il n’y a pas si longtemps une vague de mobilisation contre le gouvernement s’était élevée en France, déclenchée précisément par une hausse des prix du carburant de quelques centimes qui nous ferait bien sourire aujourd’hui. Qu’auraient fait les gilets jaunes, ces ‘’patriotes’’ de la France profonde, alors cajolés par Le Pen et Mélenchon, face à un bond de 25 centimes comme on le voit aujourd’hui en Italie ? Les mesures prises hier en Conseil des Ministres résonnent comme un aveu d’impuissance de la part d’un gouvernement qui sait qu’il n’a pas les marges budgétaires nécessaires pour en faire davantage. D’où le jeu politique qui traverse aujourd’hui la majorité. Matteo Salvini, tout en sachant que le gouvernement ne disposait pas de la marge de manœuvre nécessaire, a récupéré les frustrations des consommateurs, jouant le rôle de l’opposition interne face à Meloni et à son austérité, sans prendre aucun risque. Au final, l’essence reste chère mais le prix politique de l’absence d’action sera payé cette fois par Fratelli d’Italia, et non par la Ligue, alors même que c’est le ministre léghiste de l’Economie qui a incarné la ligne de la rigueur. C’est la première fois depuis le début de son mandat que Meloni doit prendre son électorat à rebrousse-poil sur un thème aussi sensible. A la différence du MES, il s’agit cette fois d’une question bien concrète pour la population, pas d’un vague et lointain mécanisme européen. L’angoisse est bien présente parmi les responsables au gouvernement et Meloni devrait se livrer à une offensive sur les réseaux sociaux pour répondre à ceux qui la critique pour son incohérence sur les taxes. »
ARTICLE, Sole 24 ore, B. Flammeri, « Le pape François rencontre Meloni : natalité, Ukraine et migrants au centre des discussions » : « La rencontre entre le pape François et la présidente du Conseil s’est tenue à un moment particulier, quelques jours seulement après la poignée de mains à l’occasion des funérailles de Benoît XVI, et, encore avant, des vœux du pape adressés à Giorgia Meloni et Sergio Matarella pour le nouvel an. La rencontre avec le pape a duré un peu plus d’une demie-heure et a été suivie d’une rencontre bilatérale avec le secrétaire d’État du Vatican. La première ministre était accompagnée de sa fille, de son compagnon Andrea Glambruno et de ses plus proches collaborateurs. Il y eut beaucoup de sourires lors de l’entretien, et peut-être pas de circonstance, car sur certains thèmes les affinités sont réelles, comme la famille ou la dénatalité. La sensation au Vatican mais aussi au palais Chigi est celle d’une sympathie réciproque entre les deux personnalités. Les migrants, la lutte contre la pauvreté (selon le Saint Siège), la guerre en Ukraine et le rôle que doit jouer l’Europe dans le conflit ont été les sujets abordés. Même sur les thèmes plus difficiles comme l’accueil des migrants, l’harmonie ne manque pas, puisqu’au prochain Conseil européen extraordinaire des 9 et 10 février, Giorgia Meloni insistera sur la nécessité d’une gestion européenne des migrations, une demande déjà faite à plusieurs reprises par le pape. La première ministre a offert au pape un des anges de sa collection personnelle, un recueil de Saint François d’Assise et un livre de Montessori. Le pontife a quant à lui offert une encyclique sur la paix en Ukraine et une œuvre de bronze intitulée Amour social, qui représente un enfant aidant un autre à se relever. »
Matteo Piantedosi
ARTICLE, Corriere della Sera, G. Sarcina, « Davantage d'armes pour l'Ukraine. Le pacte UE-Otan scelle une défense portée par les États-Unis. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
Le premier ministre japonais Kishida Fumio et Giorgia Meloni
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"Introduction d'un référendum dont le résultat lie l'exécutif."
Pays-Bas.
"Introduction d'un référendum dont le résultat lie l'exécutif."
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10/01/2023
"La rencontre Meloni-von der Leyen."
Italie. Revue de presse.
La presse italienne titre largement sur la visite à Rome de la Présidente de la Commission Européenne Ursula von der Leyen, et sa rencontre avec la Présidente du Conseil G. Meloni : « L’UE fait des concessions sur les migrants » - La rencontre Meloni-von der Leyen en prévision du Conseil européen de février : « convergences sur les frontières, les accords et les ONG » » (Corriere della Sera), « Meloni-von der Leyen, feu vert pour des modifications du PNRR [Plan européen de relance] et les aides d’Etat » (Sole 24 Ore), « PNRR, une entente sur les modifications » - Von der Leyen à Rome se félicite du Plan de relance italien. Les aides d’Etat aux entreprises et le code de conduite des ONG étaient au cœur de la rencontre (Il Messaggero). La hausse des prix du carburant, après la fin des aides mises en place sous le précédent gouvernement, est aussi citée : « Polémiques sur la hausse des carburants » - Le dossier sera au cœur du prochain conseil des ministres. Les entreprises du secteur énergétique s’adressent au gouvernement et demandent de suivre l’exemple allemand (La Stampa), « Prix du carburant, le gouvernement est enlisé » (La Repubblica). L’assaut sur le Parlement brésilien est encore évoqué : « La justice de Lula » - Environ 1 500 personnes ont été arrêtées. Le Congrès brésilien se dit prêt à ouvrir une enquête sur l’ancien président Bolsonaro (La Repubblica). Enfin, la décision du Vatican de rouvrir l’enquête sur la disparition de Manuela Orlandi est elle aussi mentionnée.
Les JT couvrent essentiellement l’entretien de Giorgia Meloni avec Ursula von der Leyen, notamment sur les engagements de l’Italie dans le cadre du PNRR, le soutien à l’Ukraine et les migrations ; la hausse des prix du carburant qui devrait être discutée en conseil des ministres, et les dégâts causés au Brésil par l’invasion de plusieurs institutions par des manifestants dans la capitale.
ARTICLE, Corriere, P. di Caro, « Meloni rencontre von der Leyen : "Félicitations pour l’engagement sur le PNRR" » : « Giorgia Meloni et Ursula von der Leyen ont abordé de nombreux sujets lors d’une rencontre d’une heure et quart, importante pour préparer le conseil européen extraordinaire des 9 et 10 février. La discussion était ouverte, bien que des problèmes subsistent. Au cours de l’entretien, l’engagement du gouvernement italien sur le plan de relance a été réaffirmé. Au cours de l’entretien, la condamnation de l’attaque contre les institutions brésiliennes a été partagée. La question du PNRR était le sujet le plus délicat de l’échange. Toutefois, Giorgia Meloni et son ministre des Affaires européennes et de la mise en œuvre du Pnrr, Raffaele Fitto, ont expliqué qu’ils voulaient revoir ce plan, qui avait été adopté avant le début de la guerre en Ukraine, où situation socio-économique était différente. Si von der Leyen a félicité Rome pour sa tenue des délais sur le Pnrr, et s’est dite disposée à aider l’Italie pour la mise en œuvre de celui-ci – il y a d’ailleurs quelques ajustements prévus pour d’autres pays comme le Luxembourg ou l’Allemagne-, la ligne adoptée jusqu’à présent reste claire : il n’y aura pas de bouleversement des engagements pris. Sur la question migratoire, Meloni a demandé une plus grande solidarité dans la répartition des arrivées par les autres pays européens, ce qui ne sera pas facile. Von der Leyen s’est dit ouverte, mais l’Italie devra aussi faire sa part. Quant à lui, le ministre italien de l’Economie Giancarlo Giorgetti a rencontré le président de l’Eurogroupe Pascal Donohoe pour demander des mesures de soutien en faveur des citoyens et des entreprises touchés par la hausse des prix de l’énergie ; si Pascal Donohoe s’est dit ouvert, il a ajouté qu’il s’attendait à ce que l’Italie ratifie le MES (Mécanisme Européen de Stabilité). »
ARTICLE, Corriere, M. Galluzzo, « La Présidente du Conseil obtient un oui sur les migrants : je ferai tout pour avoir des principes communs au niveau de l’UE » : « Le climat semblait détendu lors de la rencontre entre Giorgia Meloni et Ursula von der Leyen. « Giorgia, c’est un plaisir de te revoir » a déclaré la présidente de la Commission, tandis que les deux femmes se sont embrassées comme deux leaders qui ont désormais pris le chemin du dialogue. Cet aspect de la rencontre est d’autant plus révélateur si on le compare à la première rencontre de la présidente du conseil italien avec un chef d’Etat étranger, juste après avoir prêté serment, lors de son entrevue à l’hôtel Melia avec Emmanuel Macron : la lumière était sombre, même le président français ne parvenait pas à sourire. Hier au contraire, l’ambiance était détendue. D’après ce qui est rapporté par le palais Chigi, sur le volet des migrations, la première ministre italienne a demandé à ce qu’un plan européen de protection des frontières extérieures plus efficace, ainsi qu’un engagement politique et financier plus important en direction des pays de départ d’Afrique du Nord de la part de l’UE, qui aurait bien plus de poids au niveau européen qu’un simple accord bilatéral. La présidente de la Commission européenne a semblé ouverte à ces idées. Toutefois, von der Leyen s’est montrée moins enthousiaste sur le sujet du nouveau décret ONG –que l’Italie voudrait étendre au niveau européen-, ce qui était prévisible ne serait-ce qu’au regard de sa nationalité allemande. D’une part, Rome souhaiterait une réglementation européenne plus stricte des navires ONG qui secourent les migrants en mer, à l’image de la législation de son gouvernement déjà mise en œuvre au niveau national, tandis que Berlin apporte un soutien financier aux opérations de recherche et de sauvetage en Méditerranée. D’autre part, Giorgia Meloni a demandé une réponse commune à la politique fiscale des Etats-Unis à destination de leur secteur industriel (Inflation reduction act, ndlr), et qui ne discriminerait pas les Etats membres en fonction de leurs marges de manœuvre budgétaires respectives. »
COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Folli « La voie de la droite vers l’Europe » : « La rencontre entre G. Meloni et Ursula von der Leyen a été marquée par un climat cordial. Aucun résultat concret, toutefois, sur les points les plus délicats, à partir de celui sur la gestion des migrants secourus en Méditerranée, qui restent des dossiers épineux sur la table des relations entre Bruxelles et Rome. Cela sera évoqué lors du prochain Conseil Européen de février, mais il est probable qu’il ne sera pas facile pour le gouvernement italien d’obtenir un consensus européen et encore moins de recevoir des manifestations de solidarité quant à la redistribution des migrants. Toutefois, ces sourires aimables entre les deux femmes servent à confirmer qu’il n’y a pas d’inimitié entre la Présidente de la Commission et l’Italie gouvernée par un gouvernement de droite. Ce sont les faits qui comptent le plus et Meloni sait qu’elle ne peut se permettre de faire de faux pas. Raison pour laquelle elle oublie ses mots de félicitations lors de l’élection de Bolsonaro pour condamner avec von der Leyen la tentative de coup d’Etat à Brasilia de la part de l’extrême droite. C’est là une agilité politique qui a fait défaut à Salvini. La conception de droite que se fait Meloni de l’Europe est différente par rapport à celle imaginée il y a encore quelque temps par Fratelli d’Italia. Le but est de remplacer les socialistes par les conservateurs dans l’alliance avec les populaires après les élections européennes de 2024. Par ailleurs le secrétaire d’Etat Fazzolari, idéologue de Fdi, a déjà dit que le but final serait de briser le couple franco-allemand à la tête de l’UE pour insérer l’Italie dans le nouveau triangle de pouvoir. C’est un projet ambitieux mais dix-huit mois sont un délai bien long à traverser sans perdre d’élan. Surtout quand l’inflation dépasse les 10% et les risques de récessions s’ajoutent à la hausse du coût de la vie. Le président de l’Association Bancaire Italienne a invité clairement la BCE à ne pas trop abuser de la politique de hausse des taux car le risque de tuer l’économie réelle est concret. Le problème des principales chancelleries européennes, dont l’Italie, est d’agir avec prudence et détermination. A Bruxelles on ne veut pas se passer de Rome. Cela devrait être désormais clair pour la Présidente du Conseil que dans les prochains mois, qui sont décisifs, Rome ne pourra pas se passer de l’Union. »
COULISSES, M. Bresolin, I. Lombardo, Stampa, « Ursula lance le plan de l’UE pour les entreprises. La présidente du Conseil fait pression pour que le ‘’fonds pour la souveraineté européenne’’ soit rapidement mis en place » : « L'atmosphère est cordiale, mais derrière les bises, à l'entrée et à la sortie du Palais Chigi, derrière les sourires et les échanges de politesses, il reste beaucoup à négocier. Ursula von der Leyen et Giorgia Meloni ont parlé pendant quatre-vingt-dix minutes : du PNRR, des migrants, de la crise énergétique, du soutien à l'Ukraine. Le sujet le plus brûlant a cependant été le programme d'aide aux entreprises européennes, qui est également fondamental, notamment pour répondre au plan anti-inflation lancé par l'administration américaine. La présidente de la Commission présentera une proposition avant le Conseil européen des 9 et 10 février, mais elle réitère une approche en deux étapes : d'abord un assouplissement des règles relatives aux aides d'État, puis, à l'été, la création d'un ‘’Fonds pour la souveraineté européenne’’. Meloni insiste elle sur la position du gouvernement : le feu vert italien sera conditionné à la création du fonds, qui doit intervenir en même temps que l'assouplissement des contraintes sur les aides d'Etat. Pas par la suite. L'Italie - c'est son raisonnement, n'est pas l'Allemagne, elle a des marges de dépenses plus faibles. Le ministre Raffaele Fitto, le conseiller diplomatique Francesco Maria Talò et l'ambassadeur auprès de l'UE, Pietro Benassi, sont également présents à cette réunion. Le chapitre de l’immigration, qui sera abordé au sommet de février, reste source de tensions, malgré les convergences apparentes. Meloni s'est plainte à plusieurs reprises de la non-application du plan de redistribution volontaire, celui lancé en juin dernier en attendant un accord sur le pacte sur les migrations. Et, avec une pensée pour les Français, et son cher ennemi Emmanuel Macron, elle a expliqué que ‘’les accords n'ont pas été respectés’’. La présidente de la Commission a promis des avancées, mais sans s’avancer sur les détails. Une ouverture, bien que générique, pour augmenter les financements aux pays de départ et de transit des migrants et raisonner sur un réseau de hot-spots en Afrique du Nord, aurait été faire par von der Leyen, selon des sources italiennes. L’attitude ’’conciliante’’ d'Ursula von der Leyen serait liée au fait que, depuis Bruxelles, on considère sa visite comme ‘’une étape clé de sa tournée électorale’’ en prévision des élections européennes de 2024 – même si elle n’a pas confirmé son intention de briguer un second mandat. La récente visite de Manfred Weber à Rome doit également être lue sous cet angle : le leader du Parti populaire européen veut faire en sorte que Fratelli d'Italia et d'autres partis conservateurs qu'il considère comme ‘’modérés’’ (du flamand N-Va aux tchèques du Premier ministre Petr Fiala) se séparent des Polonais de Droit et Justice (PiS) pour se rapprocher des Populaires. Selon des sources proches de M. Weber, lors de sa conversation avec M. Meloni, il aurait répété que le PPE était prêt à soutenir une réforme de Dublin afin de s'assurer ‘’que l'Italie ne soit pas laissée seule’’ en introduisant une véritable redistribution des demandeurs d'asile. Ce que les alliés polonais continuent cependant de rejeter. Une main tendue et en même temps un avertissement pour rappeler à Meloni un vieux proverbe : c'est dans le besoin que l'on reconnaît les vrais amis ».
COMMENTAIRE, La Repubblica, E. Mauro « Le grand froid » : « Une rencontre rapide qui a duré une heure, un bref communiqué diffusé par le Palais Chigi et un tweet de quelques lignes venant de Bruxelles. La venue de la Présidente de la Commission à Rome n’était qu’une visite de courtoisie. Son déplacement avait pour but de présenter la sortie d’un recueil de discours de son ami David Sassoli, vrai européen disparu il y a un an. Lors de ce déplacement, von der Leyen ne pouvait pas ne pas saluer la cheffe du gouvernement italien. L’Italie souverainiste est sortie du directoire européen franco-allemand, où elle était entrée grâce au prestige personnel de Mario Draghi. Rome a très peu de voix dans les décisions que l’UE s’apprête à prendre dans les prochains mois. Meloni a l’intention justement de garder un profil bas en Europe : elle est trop fragile et vulnérable pour prendre part à la bataille antieuropéenne lancée par son ami Orban. Elle est également trop faible et isolée pour jouer un rôle proactif aux côtés des pays qui comptent. Elle s’est disputée avec la France au sujet des migrants et elle n’a pas de vrai dialogue avec l’Allemagne de Scholz, surtout en raison d’une incompatibilité politique. Par conséquent, la nouvelle stratégie européenne de l’Italie peut se résumer par la devise « j’aimerais bien mais je ne peux pas ». Et von der Leyen a écouté avec courtoisie les doléances italiennes sur le PNRR, sur les migrants et sur la faiblesse de la politique méditerranéenne de l’UE en promettant de faire ce qu’elle pourra, soit pratiquement rien. Meloni le sait très bien, mais elle n’a aucun intérêt à l’avouer. L’Italie continue de faire semblant de jouer un rôle majeur à Bruxelles car notre perte d’influence, en Europe, est l’échec majeur du gouvernement Meloni. Et dans les institutions européennes on fera semblant de rien, en faisant mine que le gouvernement Meloni n’est que la continuation de celui de Draghi, car avouer qu’un « cas Italien » existe, comme au temps de Berlusconi, ouvrirait une boite de pandore que personne n’a envie de toucher. »
ARTICLE, Sole 24 Ore, B. Romano « Le Commissaire Gentiloni : il faut une réforme des aides d’Etat avec un fonds souverain européen » : « Avec le mandat des Vingt-Sept, la Commission européenne est en train de travailler à une réforme des règles sur les aides d’Etat. L’objectif est de donner aux gouvernements la possibilité de répondre à la concurrence internationale, qui n’est pas toujours loyale, en leur permettant d’être plus généreux lorsqu’il s’agit d’aider sa propre économie. Le débat entre les pays membres a mis en relief des divergences. L’Italie, par exemple, craint que des règles plus souples finissent par favoriser les pays les plus forts aux dépens des pays les plus endettés. Le Commissaire Gentiloni a ainsi expliqué la nécessité d’associer ‘’de nouvelles mesures prises au niveau national avec des instruments communs basés sur le financement conjoint’’. ‘’ Dans les semaines à venir, nous devrions décider des contours de ce nouveau fonds. Nous devrions aussi décider comment le financer et sur cela les pourparlers ne seront pas faciles’’. Le Commissaire a poursuivi en soulignant que la réforme des règles relatives aux aides d'État "ne doit pas remettre en cause le modèle économique européen fondé sur la concurrence. Nous ne voulons certainement pas créer une économie dirigée par des bureaucrates… Ce serait de la folie". Pour en revenir au nouvel instrument commun, "je suis convaincu de sa nécessité. Je ne pense pas que tous les pays soient encore de cet avis, bien qu'il y ait une prise de conscience de la nécessité de s'en occuper’’. Le Commissaire Gentiloni se veut optimiste ‘’un accord est possible dans les prochains mois’’. Bruxelles veut trouver un équilibre entre l’assainissement de la dette et les facilitations économiques aux investissements. »
ARTICLE, Corriere della sera, F. Cavallaro, « Piantedosi : les bateaux des ONG doivent débarquer partout en Italie. Il y a trop de débarquements en Sicile et en Calabre" : « Il s'est passé moins de 36 heures entre l'appel du maire de Lampedusa et l'arrivée du ministre de l'Intérieur Mateo Piantedosi en Sicile, qui a rassuré les îles devenues "première frontière de l'Europe" qu'elles ne manqueront pas d'aide. Cet engagement a été étendu à la Sicile et la Calabre : "ces régions ne seront pas des camps de réfugiés". Ainsi les bateaux des ONG doivent maintenant se diriger vers les villes du nord comme Ancône. Jusqu’à présent la couleur politique des villes où les navires ont été orientés pouvait laisser penser que les migrants étaient volontairement dirigés vers les villes administrées par le Pd, ce que réfute pourtant le ministre de l’intérieur Matteo Piantedosi: "notre objectif est de garantir une distribution équitable. De plus, je rappelle que la ville d'Ancône est dans une région qui n'est pas administrée par le Pd". Le ministre a aussi rappelé qu'il "n'y avait aucun risque pour les bateaux à atteindre les ports désignés [en dépit du temps supplémentaire découlant de l’attribution de ports plus éloignés]. Ces bateaux sont restés dans le passé en mer plus de deux, trois semaines". Matteo Piantedosi a aussi affirmé qu'il y aura une première réunion avec la Turquie le 16 janvier, et très probablement après il parlera avec son homologue tunisien. »
COULISSES, La Repubblica, de P. Mastrolilli, « Les doutes des Etats-Unis quant aux retards de Rome, ‘’l’inquiétude est infondée, la défense ne restera pas dégarnie’’ » : « Les hésitations de l’Italie quant à l’envoi d’un système de défense contre les attaques aériennes à Kiev suscitent la perplexité de Washington. Si l’Italie avait prêté une batterie Samp/T à la Turquie pendant deux ans sans que cela ne pose aucun problème de sécurité intérieure, pourquoi ses exigences en termes de défense empêcheraient désormais d’accorder la même courtoisie à l’Ukraine ? D’autant plus que l’OTAN ne laisserait jamais un allié en première ligne à découvert. Giorgia Meloni a été très claire en confirmant son soutien au Président Zelensky. On peine donc à comprendre d’où vient le problème. Les deux responsables de la sécurité nationale, américain et italien, se sont entretenus le 5 janvier condamnant l’agression de la Russie contre l’Ukraine et réaffirmé leur engagement à fournir notamment du matériel militaire à Kiev. Une façon pour Rome de clarifier ses intentions quant au sixième décret sur l’envoi d’armements (encore en cours de définition) mais surtout sur les Samp/T, nécessaires immédiatement. En effet, Poutine qui perd sur le terrain déchaine les représailles contre les civils et les infrastructures. L’Italie peut contribuer à l’arrêter tout en restant dans son rôle d’allié occidental et sans aller au-delà des instruments de défense. La position de Giorgia Meloni sur la guerre en Ukraine a toujours été très nette, ce serait surprenant que les faits ne suivent pas précisément maintenant. »
ARTICLE, Repubblica, Gianluca Di Feo, « Moscou contre Rome sur les mines « italiennes ». Crosetto : ‘’c’est un mensonge" » : « La porte-parole du ministère des affaires étrangères russe, puis l'ambassadeur russe à Rome, ont accusé le gouvernement italien de fournir des mines antipersonnel, armes pourtant interdites par les conventions internationales, et qui ne sont plus produites en Italie depuis 1997. Ainsi, selon les traités, tous les stocks de l'armée italienne ont été détruits depuis plus de 20 ans. La représentation diplomatique Russe a diffusé une photo qui montre des "mines de fabrication italienne désamorcées sur le territoire ukrainien". L'image provient d'une opération de propagande organisée par Moscou l'été dernier avec les armes retrouvées en Ukraine. Ainsi ces mines de couleur sable n'ont pas été construites en Italie ni été en possession de l'armée italienne. Elles viennent probablement de Singapour, qui a construit un modèle identique de couleur sable, exporté probablement en Irak. Elles pourraient aussi être de fabrication Iranienne ou Égyptienne. Le ministre de la défense Guido Crosetto a affirmé que "le dernier tweet de l'ambassadeur russe contient des informations fallacieuses, non-exactes et diffamatoires. Il s'agit d'une propagande contre notre pays’’. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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Frères d'Italie de Giorgia Meloni est donné à 31,3 %.
Italie.
Frères d'Italie : patriotes
M5S : anti-système
PD : centre-gauche
Ligue : patriotes
Azione-Italia Viva : Troisième pôle (centriste)
Forza Italia : conservateurs
Italexit : patriotes : 2,2 %
01:11 | Lien permanent | Commentaires (0)
09/01/2023
Gianni Alemanno reçu par le pape François.
Vatican et Italie. Gianni Alemanno, ancien maire de Rome, est désormais le porte-parole d’un comité demandant l’arrêt de la guerre en Ukraine et intitulé « Stop à la guerre ». Il a été reçu à ce titre par le pape François.
21:41 | Lien permanent | Commentaires (0)
"Les ports assignés pour débarquement sont éloignés des zones de sauvetage, et tous dirigés par une municipalité du centre-gauche."
Italie. Revue de presse.
L’assaut sur le parlement, le siège du gouvernement et le tribunal suprême brésilien par les partisans de l’ancien président Jair Bolsonaro fait les gros titres de la presse italienne, avec large couverture photographique en Une : « Brésil, l’assaut au Parlement » - Les bureaux détruits par les partisans de Bolsonaro, qui occupent aussi le palais de Lula (Corriere della Sera), « Les partisans de Bolsonaro s’en prennent au Parlement » (La Repubblica), « Le Brésil assiégé » (La Stampa). La hausse du prix du carburant et les mesures envisagées pour la limiter sont aussi citées « Le gouvernement réagit à la hausse des prix du carburant : « nous arrêterons ceux qui spéculent » » (Corriere della Sera), « Carburant, des enquêtes sur des spéculations présumées sont lancées mais le gouvernement ne baisse pas les taxes » (La Repubblica). Enfin, le décret pour l’envoi d’armes en Ukraine fait le gros titre du quotidien Repubblica « Envoi d’armes à Kiev, les délais pour adopter le décret seront plus importants » - Le décret ne sera pas adopté avant février en raison des doutes militaires et politiques. Meloni et Crosetto souhaitent cependant respecter les engagements pris (La Repubblica).
PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de M. Galluzzo, « Ursula von der Leyen se rend au Palais Chigi, Giorgia Meloni est prête à négocier sur le PNRR [Plan européen de relance] » : « Un tête-à-tête entre la Présidente de la Commission européenne et la Présidente du Conseil italien est prévu aujourd’hui à Rome. Bien qu’elle n’en soit pas la raison principale, la visite de la Présidente Ursula von der Leyen dans la capitale italienne est aussi un signe de courtoisie faisant suite au premier voyage à l’étranger de Giorgia Meloni, qui s’était justement fait à Bruxelles. L’entretien devrait porter entre autre sur le décret que vient d’approuver l’Italie pour réglementer l’activité des ONG [secourant les migrants naufragés]. L’Italie estime qu’il s’agit d’un modèle dont devrait s’inspirer le plan d’action européen auquel travaille la Commission. La cheffe de l’exécutif entend insister sur le principe selon lequel les ONG doivent respecter les lois nationales et les dispositions prises par les autorités du pays où les navires demandent d’accoster. La question migratoire sera discutée notamment en vue du prochain Conseil européen, le 9 février, une question qui a été inscrite à l’ordre du jour suite à l’insistance de Rome. ‘’Nous demandons à l’UE de concentrer ses efforts et ses ressources pour endiguer les causes profondes des migrations et agir de manière préventive sur les départs, pour renforcer le contrôle de ses frontières externes et intensifier la lutte contre les trafiquants d’êtres humains’’ avait déclaré Raffaele Fitto, ministre chargé des Affaires européennes. Les deux leaders évoqueront également l’urgence d’un agenda économique pour le soutien des entreprises des 27 pays membres, en réponse à la récente politique américaine de subventions massives à ses entreprises. Elles parleront aussi du PNRR alors que les négociations pour revoir les modalités de réalisation des objectifs portés par Rome ont bien avancé. Cette remodulation pourrait valoir à l’Italie de nouveaux fonds, pour plus de 10 milliards d’euros. »
ENTRETIEN, Libero, de Giovanbattista Fazzolari (Frères d’Italie), secrétaire d’Etat à la Présidence du Conseil : « L’Europe axée sur le couple franco-allemand est révolue, il y aura d’autres équilibres » : « La gauche s’insurge sur nos décrets contre les rave-party ou sur les ONG en mer, en nous accusant d’être liberticides mais c’est l’inverse, nous voulons que l’Italie redevienne un lieu où les citoyens honnêtes pourront être plus libres. Nous sommes en train d’imprimer un tournant culturel pour extirper les maux qui freinent l’Italie. Cela fait enrager les partis de gauche. Les partis de la majorité sont eux aussi en train de voir ce changement. Cela peut être vu pendant les conseils des ministres : le climat est positif. Les polémiques des premières semaines de la naissance du gouvernement sont désormais loin et la perspective de travail ne peut être que celle des 5 ans de la mandature. Jusque-là, le gouvernement a surtout aidé les classes sociales les plus démunies. Quant à la récession, la décision de la BCE d’augmenter son taux directeur n’aide certainement pas les choses. La hausse des prix, aujourd’hui, n’est pas liée à une phase expansive de l’économie mais surtout à la hausse des prix des matières premières. Hausser les taux d’emprunt ne freinera pas l’inflation mais, au contraire, ralentira l’économie. Nos relations avec l’Union Européenne sont bonnes. Sans cela, le succès sur le prix-plafond du gaz, initiative italienne, ne s’expliquerait pas. Le projet sur lequel travaillait Mario Draghi a été longtemps bloqué par l’Allemagne et les Pays-Bas. Nous avons réussi en mettant en minorité les faucons européens en nous alliant avec les pays de l’Est. C’est une chose que le PD n’aurait jamais osé faire, puisqu’il est subordonné aux pays qu’il qualifie lui-même de « série A ». Je ne suis pas favorable à des relations privilégiées avec certains pays membres au sein de l’Union, car cela risque de défavoriser les autres pays membres. On doit repartir du constat qu’une UE trop centrée sur l’axe franco-allemand a montré ses limites. On le voit au regard de la désaffection croissante des citoyens à l’égard des institutions et le fait que nous ne soyons pas prêts [collectivement] à faire face aux grands défis de notre époque. Une chose est sûre : l’Italie de Meloni n’est pas isolée en Europe, comme le prévoyait la gauche. Fratelli d’Italia est en train de travailler pour déplacer les équilibres de l’UE : après les élections de 2023 et en cas d’un effondrement des socialistes, nous sommes pour une nouvelle majorité entre le PPE et les Conservateurs, qui sont dirigés en ce moment par Giorgia Meloni. Il n’y a pas de rupture avec la France ou l’Allemagne : il s’agit de deux alliés fondamentaux de l’Italie et les liens entre nos peuples sont précieux. Il est temps toutefois que l’Italie revienne au dialogue en position d’égalité, sans complexes d’infériorité face à ses partenaires européens. Cela va aussi dans l’intérêt de toute l’Union. La mise en œuvre de notre programme de gouvernement commencera par la réforme du Présidentialisme. L’idée d’une commission bicamérale a un sens si l’opposition veut contribuer avec un esprit de collaboration, autrement il s’agit d’une perte de temps. Quant à la réforme sur l’autonomie des régions, nous sommes tous d’accord, Fdi et la Ligue, pour que les régions qui dépensent bien leurs ressources puissent bénéficier de plus de compétences.’’ »
Giovanbattista Fazzolari
ENTRETIEN, Corriere della Sera, d’Adolfo d’Urso (Frères d’Italie), ministre des entreprises et du Made in Italy, « Des augmentations injustifiables, nous travaillons à de nouvelles initiatives pour la protection des consommateurs » : « Sur la hausse des prix du carburant, nous coordonnons une double action afin de contrer la spéculation. Nous avons demandé une surveillance constante du marché pour identifier toute anomalie et certains cas de hausses non justifiées ont en effet été repérés. Je réunirai la semaine prochaine les associations de consommateurs pour une consultation sur les réponses les plus adaptées. Nous appelons à une politique industrielle européenne qui permette à l’UE et à chacun des Etats de répondre au double défi représenté par les Etats-Unis et la Chine en termes de compétitivité. Il faut une politique énergétique commune, une politique industrielle basée sur un nouveau Pacte de Stabilité axé vers le développement, la réforme des aides d’Etat et un fonds souverain européen pour la réduction des écarts internes à l’Union. Le mécanisme Sure a été un succès, suivons ce modèle. Quant au Plan de Relance, il doit être revu en tenant compte notamment de l’initiative RepowerEU, de la hausse des coûts des matières premières, à travers un dialogue positif avec la Commission et dans le respect des règles du PNRR. Nous ne sommes pas les seuls à le demander et l’Italie est loin d’être isolée en Europe. Au contraire le pays compte plus qu’avant, nous l’avons vu dans les cas de la ‘’minimum tax’’ et du plafonnement du prix du gaz. Dans les deux cas, c’est Meloni qui a su débloquer les négociations. Nous devons instaurer une compétition équitable, lutter contre le commerce déloyal qui perturbe le marché interne et appliquer au contraire les valeurs de l’UE (droits humains, environnement, climat…) au commerce international. Nous devons atteindre ce qu’on appelle le ‘’level playig field’’ et introduire le principe de ‘’buy european’’ afin de préserver notre modèle social. Il est probable qu’on assiste prochainement à un extraordinaire ‘’alignement des planètes’’ avec une majorité de droite au Parlement européen, l’alliance entre le groupe des Conservateurs et celui des Populaires, et un net report à droite des gouvernements de l’Union. Le leadership de l’Italie en sortirait renforcé, notamment au sein de la Commission. Je pense que c’est ce que beaucoup souhaitent, y compris à Berlin et à Paris aussi car ils sont conscients de leurs propres difficultés et de la nécessité de trouver une voie européenne commune face à la transition globale et au défi posé par les Etats-Unis et la Chine. Nous œuvrons pour garantir la frontière externe de l’Europe et pour une politique méditerranéenne qui combatte le trafic des migrants. L’Europe ne remportera le défi mondial qu’en se tournant davantage vers le Sud, en libérant l’Afrique de l’hégémonie russe et chinoise et en grandissant ensemble. Enfin, en Europe comme en Italie, il n’y a pas un unique parti de centre-droit mais bien une coalition de centre-droit. »
Adolfo d’Urso
ARTICLE, Repubblica, A. Ziniti, « L’Intérieur s’oppose à la solution du port le plus proche pour les navires des ONG. Les maires affichent leur mécontentement » : « Alors que la GeoBarents vient d’accueillir 73 migrants à son bord, le ministère de l’Intérieur italien poursuit sa nouvelle stratégie : les ports assignés pour débarquement sont éloignés des zones de sauvetage, et tous dirigés par une municipalité du centre-gauche. Officiellement, l’objectif est d’épargner les ports du Sud, qui doivent déjà gérer la majeure partie du flux migratoire, mais pourtant les navires de la Garde côtière et la Brigade des finances continuent à les utiliser, et ce sont eux en réalité qui recueillent l’écrasante majorité des migrants. Pour les ONG, l’objectif du gouvernement est d’entraver leurs opérations de recherche et de sauvetage en mer. Le PD demande lui aussi des explications. »
Le GeoBarents
ARTICLE, Corriere della Sera, M. Ferrera, « Nous et l’Union Européenne : l’entente possible sur les migrants » : « La gestion européenne des flux migratoires est inefficace et injuste. Le régime actuel ne tient pas compte des asymétries entre pays : les migrants doivent être gérés avant tout par les pays de débarquement, d’ailleurs souvent en difficulté comme l’Italie ou la Grèce, tandis que les pays de destination réelle leur refuse l’entrée. Une réforme ambitieuse a été proposée : le Pacte européen pour l’immigration, qui prévoit un mécanisme de solidarité obligatoire, avec des seuils minimaux de relocalisation des migrants entre les Etats membres en fonction de la population et du PIB. Mais les Etats nordiques et le groupe de Visegrad sont opposés au projet, et la Suède a déjà affirmé que ce ne serait pas une priorité de sa présidence du Conseil de l’Union européenne. Giorgia Meloni doit donc affronter aujourd’hui 4 défis difficiles : soutenir un pacte sur l’immigration, et les normes sur l’obligation de solidarité des pays, qui conviennent à l’Italie. Ensuite, se réconcilier avec la France qui soutient le pacte. Ensuite, jeter de l’eau sur le feu allumé par la Ligue, qui a intérêt à politiser le thème de l’immigration à des fins électorales. Enfin, elle doit parler avec ses propres alliés souverainistes, dont les démocrates suédois, qui font partie du parti des conservateurs et réformistes européens, qu’elle préside. Ces 4 défis seront un vrai banc d’essai pour Meloni, en abandonnant la logique souverainiste pour créer des alliances constructives et non « négatives » et choisir l’approche euro-réaliste. »
ARTICLE, Sole 24 Ore, B. L. Mazzei et V. Meis « En Italie il y a plus de 20 000 mineurs étrangers non accompagnés. L’accueil est en difficulté » - Leur présence a été multipliée par trois depuis 2020 : « Les mineurs étrangers isolés en Italie sont 20 032, soit un chiffre multiplié par trois par rapport aux 7 080 de 2020, et qui est en train de mettre fortement en difficulté le système d’accueil. Cela n’est dû qu’une partie aux 5 000 Ukrainiens mineurs entrés en Italie après l’invasion russe du 24 février. La plupart d’entre eux sont accueillis par des parents ou des amis. Le phénomène est donc plus complexe. Tout en excluant les Ukrainiens, les mineurs étrangers isolés ont augmenté de 22% par rapport à décembre 2021 et ont doublé par rapport à décembre 2020. La forte augmentation est liée à la crise économique qui a frappé l’Egypte et la Tunisie : c’est de ces pays qu’arrive la plupart des enfants. C’est une situation délicate car ces jeunes isolés risquent de tomber aux mains des organisations criminelles ou d’être victimes de violences. Selon le rapport du ministère de l’Emploi et des politiques sociales, ce phénomène a touché surtout certaines régions, dont notamment la Sicile (4 021 mineurs étrangers) et la Calabre (2 351 mineurs étrangers), et qui ont vu ce phénomène multiplié par deux. Pour répondre aux demandes des communes, en difficulté pour trouver les logements nécessaires, le ministère de l’Intérieur a décidé d’augmenter la contribution quotidienne de 60 à 100 euros par enfant. Les difficultés concernent notamment la deuxième phase de l’accueil, c’est-à-dire le système « Sai » géré par les communes sur base volontaire (seule une minorité y adhère) et les 6 347 places disponibles sont inférieures au nombre des enfants mineurs. Le maire de Prato Matteo Biffoni, responsable pour l’immigration de l’ANCI, l’association nationale des communes italiennes, s’exprime ‘’l’augmentation de la contribution quotidienne à 100 euros est positive mais cela n’est pas suffisant. Le mineur est transféré dans les structures Sai en un deuxième temps. Maintenant, les municipalités sont en train de se substituer aux carences de l’Etat. La première phase doit être gérée par l’Etat et ne pas retomber sur nous.’’. Avant Noël, une délégation de l’ANCI a rencontré le ministre de l’Intérieur Piantedosi ‘’nous lui avons demandé la réalisation d’un centre de premier accueil dans toutes les régions (et deux dans les régions les plus grandes) ainsi que l’augmentation de 4 000 places Sai.’’ »
ARTICLE, La Repubblica, Tommaso Ciriaco, « Le bouclier anti-missile pour Kiev devient un problème, en raison de doutes techniques et politiques. Un nouveau décret ne devrait arriver qu’en février » : « Le bouclier anti-missile pour aider Kiev, une demande faite par Zelensky à Meloni, et relancée par Washington il y a deux jours, ne peut être envoyé faute de décret, malgré la volonté de Meloni. Ce décret ne pourra pas intervenir avant le mois de février, quand le gouvernement aura fixé quels moyens envoyer aux Ukrainiens. Ce qui se joue, ce n’est pas seulement l’envoi de missiles Samp-T, mais aussi des missiles Aspide. Meloni espère pouvoir apporter une réponse avant le 24 février, pour ne pas arriver à Kiev pour sa visite les mains vides. Parmi les raisons qui compliquent [le chemin vers cet envoi], il y a les divisions politiques internes : si le gouvernement nie toute résistance de la Ligue et de Forza Italia, ce n'est un mystère pour personne que Mateo Salvini et Silvio Berlusconi sont sceptiques vis à vis du soutien militaire à l'Ukraine. Deuxièmement explication, la peur de vider les ciels italiens, et de fragiliser le parapluie italien. Si l'armée italienne possède cinq batteries, dont une pour l’entraînement, une seule batterie de missiles est aujourd'hui disponible. Parmi les autres, une est active au Koweït, une autre devait aller en Slovaquie, et deux autres sont en maintenance. Un détail éclaire aussi la faiblesse de l’argument du risque d’affaiblissement de la protection de l'Italie : la batterie Samp-T déployée en Turquie en 2016 après la tentative de coup d'Etat dans le cadre de l'opération de l'Otan "Active Fence" est encore en place. Puis, un autre frein pourrait être celui des coûts : un Samp-T complet coûte normalement environ 750 millions d'Euro. Cependant le Samp-T fournit aux Ukrainiens ne vaudrait que 250 millions d'euros, car il sera privé de quelques éléments, comme les missiles qui seront fournis par les Français. Ce sont des chiffres importants, mais dans la lignée des cinq décrets précédents qui mobilisaient aussi en moyenne 200 millions d'euros. »
ARTICLE, La Repubblica, Floriana Bulfon, « L'inconnue des Samp-T, un système que l’on assemble avec les Français. Un soutien qui vaut un milliard » : « Selon une estimation, le coût du soutien militaire italien à l'Ukraine serait d'un milliard d'euros, comprenant la valeur des armements et les dépenses liées au transport. Munitions et armes légères ont été transportées par pont aérien jusqu'à l'aéroport polonais de Rzeszow, alors que les équipements plus lourds ont été envoyés par la route. Le premier décret a permis d’envoyer des armements qui n'étaient plus en service depuis la fin de la guerre froide : mortiers de 120 millimètres, mitraillettes, missiles anti-char. L'unique exception était les missiles anti-aériens de courte portée Stinger. De plus, à la fin de printemps, il a été décidé de livrer les canons FH-70 de 155 millimètres, les Jeeps Lince, et les véhicules de transport blindés M-113. Le dernier décret a envoyé du matériel plus avancé : cinq canons autopropulsés PzH-2000 de 155 millimètres et deux lance-roquettes multiples MLRS. Dans les deux cas, il y a eu des accords pour former les soldats ukrainiens à leur utilisation et pour la maintenance : ces formations se sont réalisées aux Pays-Bas pour les PzH-2000 et en France pour les MLRS. De plus, Repubblica a révélé qu'il avait été prévu deux autres envois lors de la dernière réunion de l'Otan avant le prise de fonction de Giorgia Meloni : les vieux missiles Terre-Air Aspide. Il était aussi prévu une initiative conjointe Macron-Draghi pour envoyer un bouclier anti-aérien Samp-t de dernière génération. Le dossier sur les Samp-T est resté fermé, en attente de choix sur le sixième décret d'aide militaire. En attendant, le commandement ukrainien a demandé l'envoi de véhicules blindés, dans la peur que Poutine lance une nouvelle offensive. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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08/01/2023
La CSU soutient l’idée d’une entrée de la Moldavie dans l’Union Européenne.
Allemagne et Moldavie. La CSU (Bavière) soutient l’idée d’une entrée de la Moldavie dans l’Union Européenne.
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"Logeons l'Irlandais ! Pas le monde !"
Irlande.
"Logeons l'Irlandais ! Pas le monde !"
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07/01/2023
Deux sondages donnent les patriotes du FPÖ premiers, à respectivement 28 % et 29 %.
Autriche. Deux sondages donnent les patriotes du FPÖ premiers, à respectivement 28 % et 29 %.
FPÖ : patriotes
SPÖ : sociaux-démocrates
ÖVP : sociaux-chrétiens/conservateurs
NEOS : libéraux
écologistes
MFG : anti-vaccin
ÖVP : sociaux-chrétiens/conservateurs
SPÖ : sociaux-démocrates
FPÖ : patriotes
écologistes
NEOS : libéraux
Bier (Bière) : satirique
Sonstige : autres
18:32 | Lien permanent | Commentaires (0)
"Forteresse Autriche. Fermer les frontières. Garantir la sécurité."
Autriche.
Herbert Kickl, président du FPÖ : "Forteresse Autriche. Fermer les frontières. Garantir la sécurité."
14:53 | Lien permanent | Commentaires (0)
"Stop à la propagande anti-viande."
Pays-Bas.
14:24 | Lien permanent | Commentaires (0)
06/01/2023
Émission Cette année-là sur TV Libertés "36 nuances de populisme : quel populiste êtes-vous ?"
France et Monde. Émission Cette année-là sur TV Libertés « 36 nuances de populisme : quel populiste êtes-vous ? » :
19:09 | Lien permanent | Commentaires (0)
Le FPÖ tiendra sa rencontre traditionnelle de la nouvelle année le 14 janvier 2023.
Autriche. Le FPÖ tiendra sa rencontre traditionnelle de la nouvelle année le 14 janvier 2023 à Wiener Neustadt en Basse-Autriche, en présence du président fédéral du FPÖ Herbert Kickl et de celui du FPÖ de Basse-Autriche Udo Landbauer.
19:06 | Lien permanent | Commentaires (0)
L'AfD dénonce l'envoi de véhicules de combat d'infanterie à l'Ukraine.
Allemagne. L’AfD dénonce le fait que le chancelier social-démocrate (SPD) allemand Olaf Scholz a cédé à la pression des États-Unis et fournit directement des véhicules de combat d'infanterie à l'Ukraine. L’AfD ajoute que l'Allemagne risque de devenir un protagoniste de la guerre et exige le recours à la diplomatie au lieu de l'escalade par des livraisons d'armes.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Marder_(v%C3%A9hicule_de_co...)
15:44 | Lien permanent | Commentaires (0)
"Forteresse Autriche. Burgenland plutôt qu’Orient. Stop à l’asile."
Autriche. Burgenland. Le FPÖ du Burgenland sort une affiche à l’occasion de l’Épiphanie : « Forteresse Autriche. Burgenland plutôt qu’Orient. Stop à l’asile. »
Johann Tschürtz, chef de file des élus FPÖ au Parlement du Burgenland, et Alexander Petschnig, président du FPÖ du Burgenland
14:19 | Lien permanent | Commentaires (0)
"Priorité aux Néerlandais."
Pays-Bas.
"Priorité aux Néerlandais."
13:15 | Lien permanent | Commentaires (0)
"Bonne épiphanie."
Italie.
13:12 | Lien permanent | Commentaires (0)
05/01/2023
"Obsèques de Benoît XVI, Meloni verra d’abord les leaders souverainistes et ensuite Scholz."
Italie. Revue de presse.
Les adieux au pape Benoît XVI ce matin à Saint Pierre sont à la une de nombreux journaux – « Cent mille personnes pour l’adieu à Benoît XVI » (Stampa)
Le refus de la Suède de mettre à l’agenda de sa présidence de l’UE un pacte sur les migrants est mis en avant – « Pas de pacte sur les migrants, Stockolm refroidit Rome » Corriere, « La Suède : stop au plan de l’UE pour les migrants, Fitto (Frères d'Italie) : ‘’ce n’est pas contre l’Italie’’ » Repubblica.
La politique de la BCE et la dette souveraine italienne font débat notamment suite aux déclarations, hier, du Ministre Crosetto (Frère d’Italie) - « Monti : les attaques contre la BCE sont négatives, que les Chambres invitent Lagarde » (Repubblica).
ARTICLE, Corriere della Sera, M. De Bac : « Spoil system, le gouvernement va de l’avant. Magrini quitte la direction de l’Aifa » : « Le directeur de l’Agence italienne du médicament (Aifa), Nicola Magrini, a reçu une lettre du ministre de la Santé qui met fin à son mandat. Son poste est soumis au système du ‘’spoil system’’ (changement des dirigeants publics suite à un changement de gouvernement) mais sa destitution ne s’accomplit pas sans polémiques. Sur Twitter, Enrico Letta affirme qu’ ‘’une continuité est nécessaire dans le domaine de la santé et de protection des personnes fragiles, au contraire de choix partisans ’’. Le nouveau directeur devrait prendre ses fonctions le 23 janvier, mais la réforme de l’Agence pourrait engendrer des retards sur cette nomination. »
COULISSES, Corriere della Sera, F. Fubini : « Les indiscrétions sur le Trésor qui énervent Giorgetti (Ligue) et le message de Meloni aux bureaucrates » : « Des sources anonymes du gouvernement font paraître sur les médias que le principal candidat à perdre sa place au Ministère du Trésor, suite au système de ‘ spoil system’, serait Alessandro Rivera, directeur général depuis 4 an et demie. Les rapports sont également froids entre le Palais Chigi et le Comptable général de l’Etat, Biagio Mazzotta, au point qu’il n’a pas été convoqué aux réunions sur la loi de Finances, ce qui ne s’était jamais produit auparavant. ‘Le remplacement des 40 dirigeants plus importants entraînera le spoil system également d’au moins 400 autres dirigeants de second niveau. Le compte à rebours pour les licenciements arrive à sa fin, les changements doivent être fait avant le 24 janvier et il faut d’abord en informer le Quirinal, qui examine les candidatures et signe les décrets de nomination. Tout changement au Ministère du Trésor intéresse particulièrement le Quirinal, ainsi que l’Europe. Le dernier gouvernement qui a débuté en licenciant les dirigeants du Trésor a été celui de Liz Truss, et pour les marchés, ce fut le signal d’une instabilité politique qui a ensuite mené à la chute de la première ministre. En Italie, le cadre est plus stable, grâce à une politique des finances prudente. L’ex président de Ita, Antonino Turicchi pourrait succéder à Rivera, tandis que Giuseppe Lucibella pourrait remplacer Mazzotta. D’un point de vue politique, le ministre de l’Economie Giorgetti n’est pas favorable à changer ni le Comptable ni le Directeur général du Trésor : au contraire, il voit dans l’attaque à Rivera une attaque contre lui, et une tentative de l’affaiblir de la part de certains au sein du gouvernement. Et à la fin ce sera lui à décider, et il faut peut-être s’attendre à des surprises. »
ARTICLE, La Repubblica, T. Ciriaco, « Obsèques de Benoît XVI, Meloni verra d’abord les leaders souverainistes et ensuite Scholz » : « Plusieurs dirigeants européens se croiseront aux funérailles de Benoît XVI. Sergio Mattarella et Giorgia Meloni représenteront l’Italie, pays d’adoption du défunt pape ; Frank-Walter Steinmeier et Olaf Scholz l’Allemagne, son pays de naissance. Pour la France, c’est le ministre de l’Intérieur qui sera présent. Mais d’autres assisteront aussi à la cérémonie, notamment les premiers ministres polonais et hongrois, Mateusz Morawiecki et Viktor Orban, sur qui Giorgia Meloni compte pour former une alliance conservatrice en Europe. Plus tard dans la journée, elle rencontrera le chancelier allemand, notamment pour insister sur l’idée de faire de l’Italie le hub énergétique de l’Europe ».
ARTICLE, La Repubblica, S. Folli, « Le syndrome du siège » : « Les critiques émises par le ministre Crosetto à l’encontre de la BCE rendent compte de la relation entre l’Italie et l’Union européenne. Rome a le sentiment que Bruxelles ne lui fait pas confiance, et ne serait pas mécontente de la voir trébucher. Pourtant Giorgia Meloni a une véritable stratégie européenne, plus réfléchie que celle des souverainistes habituels. Elle espère que les élections européennes de 2024 entraîneront un changement de coalition au Parlement européen, jusque-là dominé par la « grande coalition » socialistes-populaires, avec l’arrivée au pouvoir d’une alliance des droites entre populaires et conservateurs dont FdI serait un membre influent. Mais pour cela, il s’agit d’abord de conserver sa popularité à travers 2023 ».
COULISSES, Repubblica, T. Mastrobuoni : « La surprise de Francfort : de cette façon, le gouvernement italien risque de se faire du mal tout seul » : « ‘’ Je suis surprise, je ne comprends pas ‘’. Officiellement, les bouches sont cousues. Mais, loin des micros, à partir de Christine Lagarde, c’est le commentaire unanime des dirigeants de la BCE suite au nouvel affront d’un politique italien aux gardiens de l’euro. Hier le ministre de la Défense, Guido Crosetto, sur Repubblica, a mis en cause l’indépendance de la Banque Centrale en se prononçant, de façon accusatoire, contre l’annonce de la fin de l’achat des titres d’Etats italiens et en regrettant l’époque Draghi, quand les charges sur les dettes souveraines avaient été annulées. Même des ministres plus modérés, comme Antonio Tajani, ont appelé à arrêter le rehaussement des taux d’intérêts. La BCE explique que la situation est complétement différente par rapport à l’époque Draghi : aujourd’hui l’inflation est en hausse, et la Banque Centrale ne peut rien faire d’autre que d’augmenter les taux. Cependant, les banquiers européens ne sont pas inquiets pour l’Italie et jettent de l’eau sur le feu, suite aussi à l’article du Financial Times, en affirmant qu’il n’est pas du tout évident qu’une hausse des taux engendre une majeure fragilité de la dette. La prudence de la loi de finances italienne a été appréciée à Bruxelles qui, déjà à partir du dernier trimestre 2022 avait commencé à ne plus acheter les titres italiens. La raison est qu’il n’y en avait pas besoin : les marchés sont calmes. Et l’arrivée du gouvernement Meloni n’a pas provoqué de changement d’humeur. L’Italie, en outre, a encore un budget de 200 milliards de fonds du Recovery Fund à dépenser, et sa croissance reste supérieure à celle de nombreux autres pays européens, dont l’Allemagne. Mais si les attaques du gouvernement contre la Bce ne cessaient pas, les marchés pourraient redevenir plus instables. ‘’ C’est le gouvernement qui, par sa nervosité, risque de rendre instables les marchés ‘’ résument les sources. Et à la réunion du 2 février, quand il faudra décider de combien rehausser les taux, quelle force pourront avoir les très respectés banquiers italiens, Vincenzo Visco et Fabio Panetta, si la réunion est précédée par des sorties de ce type du côté du gouvernement ? »
COMMENTAIRE, Il Foglio Quotidiano, M. Seminerio, « La Bce et le dur réveil de l'Italie dans un monde qui a disparu » : « L'augmentation des taux par les banques centrales entraîne une augmentation de la tension dans les gouvernements des États les plus endettés. L'Italie est le mouton noir de l'Europe car son économie n'arrive pas à croître plus que le coût de sa dette. La solution est toujours la même : avoir une croissance supérieure au coût moyen de la dette, ce qui est une situation normale en Europe, sauf en Italie où cela semble être un mirage inatteignable ».
ENTRETIEN, Nicola Molteni dans la Repubblica, secrétaire d’Etat au ministre de l’Intérieur (Ligue), « Nous ne pouvons pas perdre encore du temps. Si rien ne bouge, l’Italie agira seule » : « ‘’Avec tout le respect dû à l’Ambassadeur Danielsson, je voudrais une déclaration de la part d’un ministre ou d’un chef d’Etat. Ceci étant, il est clair que l’Europe, et pas juste l’Italie, ne peut se permettre de perdre encore six mois. C’est la crédibilité des institutions européennes qui est en jeu’’. N. Molteni est étonné de l’affirmation l’Ambassadeur suédois à Bruxelles qui a dit qu’aucun accord ne serait trouvé sur les migrants avant 2024. Certes, les problèmes des pays méditerranéens ne sont pas ceux des pays de l’Est, et même ceux du Nord (qui ont été jusque-là les plus accueillants, ont désormais une sensibilité plus faible que par le passé à cet égard. Le problème des Balkans est là et aussi celui de la route entre la France et l’Angleterre. Il faut faire une synthèse et c’est à l’Europe de le faire. Nous devons comprendre ce que veut dire la Suède quand elle parle du pacte sur les migrants. Ce qui nous intéresse c’est que l’Action plan soit approuvé, s’il y avait un ralentissement ce serait un problème pour l’Europe entière. Si on veut affronter de manière réaliste le problème des mouvements secondaires, on ne peut ne pas commencer par les primaires. Et pour ce faire, il faut bloquer les départs et proposer des voies légales. Actuellement, l’Italie est le seul pays qui propose des quotas d’entrée, avec le décret sur les flux, et des couloirs humanitaires ».
Nicola Molteni
COMMENTAIRE, Il Foglio Quotidiano, « Le décret ONG n’arrête pas les bateaux » : « Durant les trois premiers jours de l’année 2023 sont arrivés en Italie 1651 migrants. Le premier bateau humanitaire à arriver en Italie en 2023 a débarqué hier matin dans le port de Tarante avec 85 personnes. Le même jour est entré en vigueur un décret voulu par ministère de l'Intérieur Mateo Piantedosi qui régule, et de fait limite le travail des ONG. Hors de ce cadre, d'autres bateaux opèrent cependant, qui ces derniers jours ont été nombreux. Selon le ministère de l’Intérieur, 1651 migrants sont arrivés sur les côtes italiennes entre le 1 et le 3 janvier. Et parmi ces migrants aucun n'a été secouru par les Ong. La vraie question est donc celle du mécanisme de demande d'asile et de répartition des migrants en Europe. Pour cela, il ne faut cependant pas compter sur la Suède, qui a fait savoir que dans sa présidence il n'y aura aucun pacte sur les migrants ».
PREMIER PLAN, La Stampa, de V. D’Autilia, « Les rescapés du navire Geo Barents ‘’des sévices infligés devant les proches’’ » : « Des survivants de la traversée racontent comment certains compagnons de voyages ont été exécutés sous leurs yeux par les trafiquants libyens pour n’avoir pas donné assez d’argent. Deux témoins ayant fui les camps de réfugiés palestiniens en Syrie ont débarqué hier à Tarente du Geo Barents, navire de l’ONG Médecins Sans Frontières, qui transportait 85 personnes dont 9 mineurs non-accompagnés, presque tous des hommes, très jeunes. Ils ont été mis en sécurité juste avant l’entrée en vigueur du nouveau ‘’décret sécurité’’. Ils évoquent des sévices infligés par leurs geôliers filmés et montrés à leurs proches pour réclamer de l’argent. Les personnes secourues portent toutes des traces de violences ou sont profondément affaiblis par les conditions de détention et par la traversée. Dans le cas présent, le Geo Barents est intervenu sur demande du service de Coordination des Secours maritimes. Des opérations souvent périlleuses et menée dans l’urgence. A l’approche de Tarente, des sanctions et une confiscation du navire avaient été évoqués suite au nouveau décret visant les ONG, mais les migrants avaient été secourus avant son entrée en vigueur. Autrement, une autorisation préalable des autorités compétentes aurait été nécessaire pour le débarquement. ‘’Le droit international ne prévoit pas que quiconque puisse jouer les ferries en Méditerranée ni faire la navette pour transférer les personnes d’une nation à l’autre’’ a déclaré Giorgia Meloni ces dernières heures. Le navire de MSF est quant à lui déjà prêt pour une autre mission humanitaire et vient de repartir en mer. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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Le Premier ministre Giorgia Meloni et le président ont assisté à la cérémonie funèbre du pape émérite Benoît XVI.
Vatican et Italie.
14:49 | Lien permanent | Commentaires (0)
Basse-Autriche : le FPÖ donné à 19 %.
Autriche. Basse-Autriche. Le FPÖ est donné à 19 % en vue des élections du 29 janvier 2023 pour le Parlement de Basse-Autriche.
sociaux-chrétiens / conservateurs
SPÖ : sociaux-démocrates
FPÖ : patriotes
écologistes
NEOS : libéraux
Sonstige : autres
13:18 | Lien permanent | Commentaires (0)
04/01/2023
"Éric et Anne-Marie reçoivent les clés demain. (Omar et Samira pas)"
Pays-Bas. En réponse à une affiche anti-discrimination de la municipalité d’Eindhoven « Éric et Anne-Marie reçoivent les clés demain. (Omar et Samira pas) », le dirigeant du PVV Geert Wilders écrit « J'aimerais que ce soit vrai ! Malheureusement, c'est exactement l'inverse. Omar et Samira vident notre État providence, obtiennent gratuitement des soins, un logement et des allocations et Éric et Anne-Marie peuvent payer tout cela et attendre des années pour un logement. »
22:59 | Lien permanent | Commentaires (0)