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01/11/2022

"Vice-ministres et sous-secrétaires : 18 postes pour Fratelli, 11 pour la Ligue et Forza Italia n’en obtient que 8."

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Italie. Revue de presse.

La presse italienne titre essentiellement sur les mesures prises en conseil des ministres hier, notamment par l’introduction d’un nouveau délit pour participation à des rassemblements festifs non autorisés,  le renvoi de la réforme de la justice pénale à la fin de l’année et l’adoption de mesures spécifiques aux coupables de crimes mafieux, le rétablissement de l’autorisation d’exercer pour les médecins non vaccinés, et la nomination de 39 vice-ministres et vice-secrétaires d’Etat : « Justice, Covid : les premières mesures. A présent il faut s’occuper des factures » : Mesures contre les rave party et retour des médecins no vax dans les hôpitaux. Meloni veut s’occuper de l’énergie vendredi, et on a plus de fonds grâce à un PIB plus élevé que prévu » (Messaggero) ; « Les mesures pour le Covid et la sécurité » - Meloni : « j’attends de la loyauté. A présent, il faut se dépêcher pour le budget ». L’équipe des vice-ministres a été choisie (Corriere della Sera) ; « La nuit des droits » : Le gouvernement entérine un nouveau délit, passible de 6 ans de prison pour ceux qui participent aux rave party. FDI voulait aussi arrêter les jeunes, mais Tajani dit non. Les nouvelles règles de détention pour les mafieux sont approuvées » (Repubblica) ; « Meloni : la loi et l’ordre » - Le premier décret porte sur la justice et le covid. Les médecins non vaccinés retournent au travail et le masque est maintenu dans les hôpitaux » (Stampa) ; « On a réglé la question des puissants, c’est le tour des fainéants » : le conseil des ministres approuve le décret contre les fêtes sauvages, qui prévoit amendes, confiscations et jusqu’à 6 ans de prison. Sur le revenu de citoyenneté, bientôt la fin pour 660 000 fraudeurs » (Il Giornale). Les images de la victoire de Lula sont aussi largement reprises en Une : « la troisième vie de Lula » (Il Mattino), « la résurrection » (Il Manifesto).

Sur Twitter, à noter en tendance les hashtag #Predappio, en référence aux rassemblements commémoratifs de la marche sur Rome dans la ville natale de Mussolini, et #raveparty, en référence aux mesures prises en conseil des ministres sur les rassemblements non autorisés.   

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, « Meloni, les premiers choix : "J'attends de la loyauté" » par Monica Guerzoni : « « Pourquoi êtes-vous intervenu pour la rave party de Modène et non pour les deux mille de Predappio ? » demande un journaliste en conférence de presse à Meloni. "Politiquement, c'est très loin de moi, d'une manière très significative. Sur cette question, vous n'obtiendrez pas satisfaction de ma part, je ne sais pas ce que je peux vous dire d'autre". Meloni est "très heureuse" du report au 30 décembre de la réforme de la justice de Cartabia, d'avoir "donné un signal" en matière de lutte contre la mafia et d'avoir démontré, avec le coup de poing contre les rave-parties, que "l'État est là et ferme face à l'illégalité". Le respect des règles et la certitude de la loi, voilà le visage que Meloni veut donner à son gouvernement. Hier a été adopté un décret-loi unique sur la justice, le Covid et la sécurité. La leader de Fratelli d'Italia avait mis en garde les ministres, leur conseillant d'être prudents dans leur communication, après les déclarations sur le covid : "J'attends de l'équipe qu'elle soit compacte et loyale.“ Sur la gestion de la pandémie, elle ne change pas de ligne, même après l'avertissement ferme du Quirinal. Et si de nouvelles variantes dangereuses arrivaient ? Le ministre de la Santé assure que le gouvernement est "prêt à intervenir à tout moment" et qu’il pourrait supprimer les cinq jours d'isolement obligatoire et faire sortir les personnes positives de chez elles. Les masques, en revanche, resteront obligatoires dans les hôpitaux et les RSA, au moins jusqu'à la fin de l'année.  Et dès demain, avec deux mois d'avance, l'obligation de vaccination pour le personnel de santé prendra fin. Sur les crimes mafieux, l'Union des chambres criminelles estime que la règle est en contradiction avec les principes établis par la Consulta, mais Meloni la défend car elle est " la fille des enseignements de Falcone et Borsellino ". Le report au 30 décembre de la réforme Cartabia de la justice pénale ne fera pas exploser les fonds du PNRR selon elle.  Tandis que pour les rassemblements de plus de 50 personnes qui, selon le gouvernement, mettent en danger la sûreté, la sécurité et la santé des citoyens, le leader d'Azione, Carlo Calenda, approuve : " L'État ne peut rester spectateur d'événements illégaux et dangereux". Le prochain Conseil des ministres de vendredi se prononcera sur les premières mesures pour contrer la crise énergétique et aider les familles et les entreprises accablées par des factures élevées, avec l'approbation de la Nadef ».

ARTICLE, Corriere della Sera, « Voici les nouveaux élus des ministères : 18 postes pour Fratelli, 11 pour la Ligue et Forza Italia n’en obtient que 8 » par Virginia Piccolillo : « Huit vice-ministres et trente et un sous-secrétaires prêteront serment demain. Avec les 24 ministres et le Premier ministre, il y en aura 64 en tout. Le pourcentage de femmes augmente un peu : deux des 8 vice-ministres et 11 des 31 sous-secrétaires sont des femmes. Un total de 13 sur 39 (33%), qui s'ajouteront aux 6 titulaires de ministères (29%). Son parti, sur 18 vice-ministres et sous-secrétaires, a choisi 7 femmes et 11 hommes. Et puis il y a les déçus, comme Mangialavori, membre du parti Forza Italia, mentionné dans une enquête sur la 'ndrangheta (mais non poursuivi) comme bénéficiaire de votes d'un clan, et que Silvio Berlusconi aurait aimé voir aux Infrastructures. Dans le ministère de Matteo Salvini, il y aura Tullio Ferrante mais comme sous-secrétaire, et les vice-ministres seront Galeazzo Bignami (FdI) et Edoardo Rixi (Ligue). L'affaire Valentino Valentini a également été résolue. Considéré, malgré ses dénégations, comme trop en phase avec Moscou, il ne sera pas vice-ministre des affaires étrangères, comme le souhaitait Berlusconi, mais il ira au Mise (rebaptisé ministère des entreprises) avec les sous-secrétaires Fausta Bergamotto (FdI) et Massimo Bitonci. Edmondo Cirielli entre à la Farnesina comme adjoint d'Antonio Tajani, avec les sous-secrétaires Maria Tripodi (FI) et Giorgio Silli de Noi Moderati, qui profite également de l'arrivée surprise de Vittorio Sgarbi à la Culture, avec Lucia Borgonzoni et Gianmarco Mazzi (FdI). Forza Italia l'emporte plutôt à la Justice avec Francesco Paolo Sisto, qui devient vice-ministre, et Andrea Delmastro Delle Vedove (FdI) et Andrea Ostellari (Lega) comme sous-secrétaires. A l'Intérieur, avec Matteo Piantedosi les sous-secrétaires Nicola Molteni (Ligue) Emanuele Prisco (FI) et Wanda Ferro (FdI). Parmi les nouvelles entrées, on trouve le juriste Alessandro Morelli. Il sera sous-secrétaire de la présidence du Conseil avec délégation de pouvoir au CIPE, avec Giovambattista Fazzolari (FdI) délégué à la mise en œuvre du programme, Alberto Barachini (FI) à l'édition, Alessio Butti (FdI) à l'innovation, Giuseppina Castiello et Matilde Siracusano aux relations avec le Parlement. Pour la délégation aux services d'Alfredo Mantovano, nous devons attendre. A la Défense avec Guido Crosetto, on aura Isabella Rauti (FdI) et le Leghiste Matteo Perego. Le ministère de la Santé sera entièrement melonien avec Marcello Gemmato (FdI) comme seul sous-secrétaire du technicien Oreste Schillaci. À l'Économie, l'adjoint de Giancarlo Giorgetti, sera Maurizio Leo (FdI) : les sous-secrétaires sont Lucia Albano (FdI), Federico Freni (Ligue) et Sandra Savino (FI). La vice-ministre de l'Environnement, Vannia Gava (Ligue), sera accompagnée du sous-secrétaire Claudio Barbaro (FdI). La vice-ministre du Travail sera Maria Teresa Bellucci (FdI) avec le sous-secrétaire Claudio Durigon (Ligue). A l'Agriculture, Patrizio La Pietra et Luigi D'Eramo ; à l'Education, Paola Frassinetti ; à la Miur, Augusta Montaruli. Pour les présidences des commissions parlementaires, on parle de Federico Mollicone (FdI) à la Culture et de l'ancien ministre Giulio Tremonti au Budget. Au Sénat, Giulia Bongiorno (Ligue) sera à la Justice, Marcello Pera (FI) aux Affaires constitutionnelles, et Giulio Terzi (FdI) aux Affaires étrangères. Bruno Frattasi, ancien chef de cabinet au Viminale, prend la place de Piantedosi comme préfet de Rome. Son poste revient à Maria Teresa Sempreviva. Milena Antonella Rizzi va à l'agence de cybersécurité. »

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Les sous-secrétaires d'État de Frères d'Italie

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, « Gouvernement et majorité, les premiers tests d’identité » par  Massimo Franco : « Les mesures prises hier par le Conseil des ministres permettent de dire qu’au moins sur l'ordre public, un consensus se dégage dans le sens de la répression de certains phénomènes comme les rassemblements illégaux de jeunes, et une certaine impatience face aux limites imposées par la pandémie de Covid. Mais avec la vague impression qu’on prolonge la campagne électorale. Il est difficile, maintenant que l'exécutif a pris sa forme définitive, de dire que les promesses et les espoirs d'une équipe de haut niveau ont été réalisés. Et le "retour de la politique" se présente avec le visage d'une nomenklatura légitimée par le vote et déterminée à ne pas cacher ses inclinations, même les plus controversées. Ce qui est inquiétant, c’est que même au sein de la coalition, entre alliés, les logiques électorales continuent de s'insinuer, comme le montrent les propos de  Matteo Salvini sur l'ordre public, l'immigration et les mesures économiques. Une sorte de " salvinisme sans Salvini " au Viminale. L'opération est insidieuse pour le ministère de l'Intérieur et pour Giorgia Meloni. À cela s'ajoute la ligne pro-russe de Silvio Berlusconi, autre épine douloureuse dans le pied de Meloni. Le fondateur de FI veut que le gouvernement, l'Occident et Poutine reconnaissent son esprit pacificateur. Le fait que cela contredise la ligne clairement atlantiste du Premier ministre et du ministre des Affaires étrangères de Berlusconi, Antonio Tajani, semble passer inaperçu.  C'est pourquoi, tôt ou tard, les poussées centrifuges devront être enregistrées et traitées : sinon, elles produiront une cacophonie politique croissante entre les différents ministères. »

ENTRETIEN, Il Messaggero, de Matteo Renzi, dirigeant de Italia Viva, "Si le gouvernement se porte bien, en tant qu'Italien, je serai heureux", par Andrea Bulleri : « Il y a un temps pour faire campagne et un temps pour gouverner. Si la présidente Meloni s'en sort bien, nous serons heureux. Cependant, nous sommes et serons dans l'opposition, comme il se doit. En ce qui concerne l'ordre public, l'expulsion de la rave party est une bonne chose, mais nous n'en sommes qu'au début. Ce que quelqu'un devra reconnaître publiquement tôt ou tard, c'est que Draghi a été bon pour le pays. Et ceux d'entre nous qui ont travaillé pour évincer Conte et mettre Draghi en place peuvent être fiers de cela. Meloni s'est opposé à Draghi mais sera la première à défendre son héritage économique. Elle ne le fera pas par choix idéologique mais "parce qu'elle en a besoin". Je pense que Nordio à la Justice est le meilleur choix du gouvernement. Mais on ne peut pas le juger après une semaine. Les deux règlements d'hier ne servent essentiellement qu'à gagner du temps. Le vrai match se jouera dans les mois à venir". Sur les présidences de commissions, le troisième pôle n'est pas satisfait. Il y a des présidences qui vont par la loi ou par la coutume à l'opposition. Pour l'instant, les douze postes qui appartenaient à l'opposition ont été entièrement occupés par la cupidité du PD et des Cinq Étoiles. Nous faisons de la politique et disons : il y a deux oppositions, une réformiste et une populiste, donnons une présidence pour l'une d'entre elles. Si Letta avait passé un accord avec nous ou sans nous avec les Cinq Étoiles, il n'y aurait pas de gouvernement Meloni aujourd'hui. Personne ne demande des comptes au groupe dirigeant pour une erreur historique qui a produit la majorité la plus à droite de l'histoire républicaine. Et il n'y a pas de débat sur la relation entre le travail et le revenu de citoyenneté, la politique et le populisme, l'Europe et la souveraineté. Il n'y a qu'un débat sur les postes ».

ARTICLE, La Repubblica, « Revenu de citoyenneté et aide aux chômeurs : le gouvernement démantèle les subventions » : « Le nouveau gouvernement de centre-droit a mis les subventions dans son viseur : le revenu de citoyenneté pour les pauvres et aussi le Naspi pour les chômeurs. L'intention, déjà dans la prochaine loi budgétaire, est de les réduire pour faire des économies. Le vice-Premier ministre Matteo Salvini l'a dit explicitement : "En suspendant le revenu pour ceux qui peuvent travailler pendant six mois, on obtiendrait plus d'un milliard pour financer le quota 41". Beaucoup plus prudente, la Première ministre Giorgia Meloni veut le "maintenir et, si possible, augmenter le soutien économique nécessaire pour les personnes qui sont réellement fragiles et incapables de travailler". C'est-à-dire : "les retraités en difficulté, les invalides, ceux qui ont des enfants mineurs à charge". L'idée originale de Fratelli d'Italia est de créer un nouveau "revenu de subsistance" pour les pauvres uniquement, retiré à l'Inps et confié aux municipalités. Mais comment identifier les "sujets vraiment fragiles" à protéger ? Toujours pour le Naspi, l'idée est de réduire la durée de l'allocation chômage : passer sous la barre des 50 % de la période travaillée. Sur le revenu de citoyenneté, les données de l'Anpal mises à jour le 30 juin nous apprennent que seulement 919 mille personnes sont potentiellement employables. Si l'on soustrait les exemptés, les exclus et les personnes orientées vers les services sociaux, on tombe à 833 470. En soustrayant ceux qui travaillent, nous avons 660 602 bénéficiaires dans le viseur du gouvernement Meloni (avec leurs familles, le chiffre dépasse le million). Il ne sera pas facile de trouver 660 602 offres d'emploi "appropriées" ». 

COMMENTAIRE, La Repubblica, « Accepter la réalité » par Carlo Bastasin : «  Au troisième trimestre, l'économie a connu une croissance nettement supérieure aux prévisions et l'augmentation du PIB déjà acquise pour cette année est légèrement inférieure à 4 %, mais le bond vers 2023 risque d'être violent. Déjà entre octobre et décembre, le PIB devrait baisser et, dans le meilleur des cas, stagner au cours des douze mois suivants. Avec une croissance nulle et une inflation de 12%, les choix du gouvernement vont devenir politiquement coûteux. Ces derniers mois, le cadre de stabilité garanti par Draghi et les aides européennes avaient facilité un niveau de consommation plus élevé que prévu dans les services et le tourisme. La baisse de l'euro a également aidé une couche encore solide d'entreprises exportatrices. Enfin, le PNRR a donné aux investisseurs la certitude de la réforme et de l'horizon temporel, une combinaison que la politique italienne n'avait pas été en mesure d'offrir depuis des décennies. Il est important de noter que l'Italie a montré qu'elle pouvait connaître, dans des conditions de stabilité et de coopération européennes, une croissance supérieure à la moyenne européenne, et ce pendant sept trimestres consécutifs. Au cours de la dernière période, cependant, la hausse des prix de l'énergie a déprimé la confiance. L'intervention du gouvernement pour réduire le poids des factures est désormais attendue, mais on sait qu'elle consommera une grande partie des ressources disponibles. Il est probable que le gouvernement voudra alors augmenter le déficit d'au moins 0,5 % du PIB. Les estimations de la croissance seront révisées et les objectifs budgétaires seront ajustés. Pour gérer un cadre aussi complexe, Meloni aura besoin de compétences qui n'ont pas grand-chose à voir avec les questions d'identité nationale : capacité constructive dans les alliances européennes ; attention aux risques mondiaux ; administration efficace de ressources limitées ; communication transparente et non populiste aux citoyens. Les chiffres surprenants de la croissance pour 2022 nous indiquent que les Italiens ont encore la capacité de se redresser. Les trahir serait très antipatriotique. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

31/10/2022

Frères d'Italie donné à 29,1 %, la Ligue à 7,9 % et Italexit à 2,5 %.

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Italie. Frères d'Italie donné à 29,1 %, la Ligue à 7,9 % et Italexit à 2,5 %. Le M5S est donné à 16,3 %.

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Frères d'Italie : patriotes

Parti démocrate : centre-gauche

M5S : anti-système

Azione-Italia Viva : : troisième pôle (centristes)

Ligue : patriotes

Forza Italia : conservateurs

 

Italexit con Paragone est donné à 2,5 %

Le gouvernement suédois ne pourra résoudre les problèmes que sur le long terme.

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Suède. Les partis du gouvernement de centre-droit soutenu de l’extérieur par les Démocrates suédois expliquent qu’ils n’ont pas pris en main une table dressée, mais plutôt un tas de problèmes qui seront résolus seulement sur le long terme.

"Sécurité, le choix de la ligne dure."

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Italie. Revue de presse.

La presse italienne titre largement sur les mesures de sécurité décidées par le nouveau ministre de l’Intérieur à la suite d’une rave party non autorisée à Modène, ainsi que les enjeux du Conseil des ministres de ce lundi, qui devra notamment examiner la modification du revenu de citoyenneté et la liste des secrétaires d’Etat venant compléter le gouvernement  : « Sécurité, le choix de la ligne dure » - Un décret a été adopté contre les rassemblements festifs dansants, quelques trois mille jeunes ont été évacués près de Modène (Corriere della Sera), « Rave-party à Modène, la ligne dure de Piantedosi » (La Repubblica), « La fête est bientôt finie » - Piantedosi décide de l’évacuation du rassemblement abusif mais le préfet ne suit pas la consigne. Aujourd’hui, le ministre présentera sa ligne au Conseil des ministres (Il Giornale), « Sans Lamorgese, les rassemblements festifs disparaissent » - Enfin la ligne dure alors que l’ancienne ministre avait autorisé celui de Viterbe (Libero), « Revenu de citoyenneté, feu vert aux restrictions » (Sole 24 Ore), « Revenu de citoyenneté : interruption du chèque pour ceux qui peuvent travailler » - Le plan de Fdi prévoit la formation des chômeurs. Renzi se dit favorable (Il Messaggero). Enfin, la victoire de Luiz Ignacio Lula da Silva aux élections présidentielles au Brésil est également citée en Une avec large couverture photographique.  

Les JT couvrent essentiellement la victoire de Lula aux élections présidentielles au Brésil et ses premières déclarations publiques, le premier Conseil des ministres, aujourd’hui, du nouveau gouvernement Meloni avec les premières décisions dans les domaines de la Justice et de la Santé ainsi que la nomination des secrétaires d’Etat ; la décision du ministre de l’Intérieur Piantedosi d’interdire et évacuer une rave party à Modène ; la guerre sur le terrain en Ukraine et la dénonciation par la Russie des accords pour le transport de céréales par voie maritime ; le drame de Halloween en Corée du Sud et l’écroulement d’un pont en Inde.

Sur Twitter, le hashtag #Lula, en référence aux élections présidentielles au Brésil, domine. A noter, aussi en tendance, le hashtag #Predappio, suite au rassemblement, hier, dans la ville natale de Benito Mussolini à l’occasion du 100ème anniversaire de la Marche sur Rome.

ARTICLE, Corriere della Sera, F. Sarzanini « Les signes de ruptures du nouveau ministre de l’Intérieur » : « L’opération éclair qui pourrait avoir lieu ce matin à Modène pour faire évacuer les participants au rassemblement festif musical pourrait être une façon d’adresser un signal sur les intentions du nouveau gouvernement et notamment du ministre de l’intérieur Matteo Piantedosi. « Fermeté et rigueur » est le message que l’on veut faire passer. Piantedosi proposera en Conseil des ministres un décret prévoyant la confiscation de tous les moyens utilisés pour ce genre de rassemblements (les camions et les instruments de musique), des sanctions ainsi que des mesures restrictives personnelles contre les participants. Ce sera son premier acte officiel, qui marque la ligne : intervenir au moment où les choses se passent, voire avant. Cette ligne aurait été concordée avec Meloni et soutenue par le dirigeant de la Ligue, Salvini. Une décision prise « sous le signe de la rupture » que Piantedosi veut revendiquer. Cela s’est vu aussi avec l’affaire des navires des ONG et des manifestations dans les rues. En ligne avec sa réputation de « préfet de fer ». Si l’ensemble de ces mesures contre les « rave party » seront présentées au conseil des ministres, l’idée de prévenir ces rassemblements via l’interception des conversations sur les réseaux sociaux [de la part des organisateurs et des participants des « rave »] apparait plus compliquée. Déjà son prédécesseur, L. Lamorgese, n’avait pu aller jusque là en raison des doutes de la ministre de la Justice Cartabia. Ce sera dont très probablement le nouveau Garde des Sceaux C. Nordio évaluera cette possibilité. »

ARTICLE, Corriere della Sera, « Les vice-ministres seront nommés aujourd’hui. Le bras-de-fer sur la Justice et l’Intérieur se poursuite » : « Sauf coup de théâtre, Giorgia Meloni présentera aujourd’hui son équipe au complet. Toutefois, la dernière ligne droite pour y arriver n’a pas été facile et quelque nouveauté pourrait être présentée ce matin avant le Conseil des ministres. Les négociations n’ont pas manqué, à partir du quota de femmes, que Meloni souhaite porter à égalité (on est à ce stade à 25%) et surtout contre des candidatures jugées comme « déplacées ». Parmi lesquelles celle de Giuseppe Mangialavori, proche de Ronzulli et favori de Silvio Berlusconi, qui le voulait à la tête du ministère des infrastructures, et que maintenant il le voudrait fortement comme vice-ministre. Meloni n’apprécie pas la réputation de Mangialavori, cité (mais pas poursuivi en justice) dans deux procès sur la mafia calabraise. Un autre bras-de-fer a eu lieu sur le vice-ministre de la Justice : Berlusconi soutient la candidature de son fidèle Francesco Paolo Sisto comme adjoint de Nordio. Or, Fratelli d’Italia et la Ligue souhaiteraient mettre leur propre candidat, respectivement Andrea Del Mastro Delle Vedove et Andrea Ostellari. Un autre ministère qui fait l’objet d’une compétition entre les trois partis de droite est l’Intérieur. Salvini voudrait placer Nicola Molteni, alors que Forza Italia soutien Paolo Barelli et Fdi Wanda Ferro. »

ENTRETIEN, La Stampa, d’Enrico Letta, dirigeant du Parti démocrate « La Russa a prononcé des mots très graves, qui déshonorent le Sénat » : « ‘’Le Président du Sénat Ignazio La Russa a dit qu’il est improbable qu’il participe au défilé du 25 avril pour célébrer la Fête de la Libération. Ce sont des affirmations très graves, voire inacceptables si l’on considère que La Russa occupe la deuxième plus haute fonction de l'État, celle de Président du Sénat, après le président de la République. Le rôle le plus unitaire qui existe. Il faudrait l’honorer en évitant des affirmations qui divisent. La tentative de réparer son faux pas est encore plus grave et maladroite, en affirmant qu’il ne participera pas car ces célébrations seraient d’après lui gérées désormais par la gauche. Ce n’est qu’un alibi, par ailleurs très faible. Puis, quand on voit le défilé à Predappio [ville natale de B. Mussolini, qui a attiré des rassemblements à l’occasion du centenaire de la marche sur Rome, ndlr] avec ces saluts romains, cela rend les phrases de La Russa encore plus déplacées. Les premiers actes de ce gouvernement sont préoccupants : l’attitude sur la Covid est profondément erronée, l’urgence n’est pas passée, comme l’a rappelé le Chef de l’Etat Mattarella, et l’ambiguïté sur les vaccins est inacceptable. La réaction très dure des agents de police à l’université à La Sapienza contre les étudiants qui manifestaient [contre une table ronde à laquelle participait un représentant de Fratelli d’Italia, ndlr] m’a surpris. Cela m’a rappelé une époque qui ne doit pas revenir. Nous devons faire très attention et faire baisser la tension,  notamment de la part du gouvernement.’’ »

ARTICLE, La Repubblica, « Sur la justice et le Covid, des frictions à droite. Réforme de la perpétuité pour les coupables de crimes mafieux : le Quirinal veille » : « Giorgia Meloni veut imprimer une marque de rupture, mais cela déplait à Forza Italia. Aujourd'hui, à 13 heures, se tiendra le premier Conseil des ministres du gouvernement de droite. Trois mesures ont été annoncées par le Palazzo Chigi : règles de la perpétuité pour les responsables de crimes mafieux, report de la réforme Cartabia et suppression de l'obligation de vaccination pour les médecins. Mais la liste sera plus étoffée : le ministre de l’intérieur présentera aussi ses mesures pour la répression des méga rassemblements et des rave party. Mais à Forza Italia, en particulier des "faucons" de l'aile Ronzulli, veulent imprimer leur marque, en dénonçant samedi les règles anticovid : "Je ne crois pas que les pandémies soient le domaine où il faut exercer une rupture", a déclaré la sénatrice. Il n'est pas exclu que sur la réglementation anti-Covid, même après l'avertissement de Mattarella, la ligne du gouvernement s'adoucisse : le ministre de la Santé Orazio Schillaci pourrait signer un décret qui ne supprime pas complètement - comme annoncé - l'obligation de porter des masques dans les hôpitaux et les RSA. Forza Italia a aussi fait savoir ses doutes sur la mesure relative à la réclusion à perpétuité pour les personnes condamnées pour des délits mafieux qui ne coopèrent pas avec la justice, leur permettant toutefois d'accéder aux avantages accordés en prison uniquement si elles ont réparé les dommages causés aux victimes et démontré qu'elles ont rompu les relations avec les clans. Le gouvernement Meloni devrait prendre un décret qui contient le même texte sur lequel le FdI s'était abstenu à la Chambre fin mars. FI reproche donc au premier ministre un manque de cohérence. Aujourd'hui, la question est plus complexe, car le gouvernement n'a l'intention d'approuver ce texte que comme une base de discussion, sans le fermer à des modifications futures. L’autre défi est que Sergio Mattarella a toujours été strict dans l'examen des conditions de "nécessité et d'urgence" des décrets-lois. Le décret entre-t-il dans ce champ ? Ou plutôt le gouvernement, en recourant au décret, tente-t-il d'empêcher, et donc d'entraver, une décision qui irait à l'encontre de la " pensée Meloni " sur la prison dure ? ».

ARTICLE, Il Messaggero, L. Cifoni « Fratelli d’Italia veut diviser par deux le revenu de citoyenneté : « fin du versement pour ceux qui peuvent travailler » » : « L’objectif est de revoir le revenu de citoyenneté dès 2023 pour arriver à deux systèmes différents, l’un serait un strict revenu minimal, l’autre une mesure orientée vers la formation pour l’intégration au monde du travail. Voici donc la ligne de Fratelli d’Italia, qui reste celle de Giorgia Meloni et que soutient Matteo Renzi, qui se dit favorable à voter pour la disparition de cette mesure de lutte contre la pauvreté. La fin du revenu de citoyenneté est l’une des priorités du programme de la coalition de droite. Pour ce qui concerne les délais, il ne sera pas facile de l’insérer dans la Loi de finances censées résoudre surtout le problème de l’urgence énergétique. La réforme pourrait arriver dans les premiers mois de 2023. »

ARTICLE, La Repubblica, « Berlusconi ne désavoue pas son ami Poutine : "Pour la paix, moins d'armes pour Zelensky" : « Une Ukraine démembrée : sans la Crimée, car l'annexion à la Russie ne doit pas être remise en cause, et un nouveau référendum dans le Donbass, sous contrôle occidental. Et plus d'armes à Kiev, pour convaincre Zelensky de négocier, car mieux vaudrait envoyer des fonds pour reconstruire les villes bombardées. C'est la recette de Silvio Berlusconi, qui revient parler de la guerre dans le livre de Bruno Vespa, « La grande tempête », qui sort vendredi. Vladimir Poutine y est décrit comme un "homme de paix" cette fois encore. Surtout, le président de Forza Italia perturbe une fois de plus la posture atlantiste de Giorgia Meloni, qui vient de souligner "l'alliance et le partenariat stratégique inébranlables" avec les États-Unis, en s'adressant dans un message vidéo à la Fondation nationale italo-américaine, alors que le gouvernement travaille sur le sixième paquet d'aide militaire. Bien sûr, Berlusconi répète le postulat habituel : "Dans cette situation, nous ne pouvons qu'être avec l'Occident pour défendre les droits d'un pays libre comme l'Ukraine". Mais à la question de Vespa sur les conditions de l'ouverture d'une négociation de paix, il répond qu'elle ne pourrait se faire "que si, à un moment donné, l'Ukraine comprenait qu'elle ne peut plus compter sur les armes et si, au contraire, l'Occident promettait de lui fournir des centaines de milliards de dollars pour la reconstruction". Ce n'est qu'alors que Zelensky pourrait "peut-être accepter de négocier". Vespa objecte que Poutine devrait au moins renoncer à deux régions (Kherson et Zaporijjia) occupées et annexées après les deux autres du Donbass, Donetsk et Louhansk. Berlusconi semble d'accord, mais ajoute qu'il ne faut pas discuter de l'appartenance de la Crimée à la Russie et qu'un nouveau référendum doit être organisé dans le Donbass sous la supervision de l'Occident. Il revient aussi sur le fameux ‘audio’ enregistré avec ses troupes, sur l'échange de vingt bouteilles de vodka et de lambrusco avec Poutine. Une version dont on ne trouve aucune trace dans les enregistrements publiés. Selon l'ancien premier ministre, un député lui aurait demandé : "Et vous vous êtes aussi fait des cadeaux avec Poutine ?". Il aurait répondu en plaisantant : "Oui, bien sûr, vingt bouteilles de vodka et vingt de lambrusco". Une blague, rien de plus. Mais dans les audios, nous n'entendons pas de questions. Dans ce livre, Berlusconi livre aussi un certain mécontentement sur la composition du gouvernement (en plus de Ronzulli, 'même le non au ministère de la Justice nous a déçus...'). Pour le secrétaire d'Azione, Carlo Calenda, "Berlusconi continue à faire de la propagande pour Poutine". Pour le démocrate Lorenzo Guerini, "soutenir l'Ukraine est la voie vers une paix juste". Dans la soirée, le ministre de la Défense Guido Crosetto a assuré : " Nous suivrons la ligne de l'alliance atlantique ".

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Interview, par Lionel Baland, du député AfD au sein du Parlement de l’État de Berlin Antonín Brousek.

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Allemagne. Berlin. Entretien avec Antonín Brousek :

https://www.breizh-info.com/2022/10/31/209962/antonin-bro...

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Antonín Brousek

30/10/2022

Sławomir Mentzen appelle à la fin de l'embargo sur les livraisons de charbon russe.

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Pologne. Le président du parti KORWiN, Sławomir Mentzen, appelle à la fin de l'embargo sur les livraisons de charbon russe. Il considère que l'origine du charbon n'a aucune importance pour les consommateurs.

(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2022/10/16/s%C...)

Gianfranco Fini a voté pour Giorgia Meloni.

Italie. Gianfranco Fini a déclaré à la télévision qu’il n’a pas l’intention de revenir en politique. Il a affirmé avoir voté pour Giorgia Meloni. Il a reconnu que le fait d’avoir participé, aux côtés de Silvio Berlusconi, à la création du Peuple de la Liberté est une erreur impardonnable : « Meloni et mon ami fraternel la Russa sont restés au Peuple de la Liberté quand j'ai été évincé, puis ils ont donné naissance à Frères d’Italie. Je ne croyais pas à ce projet mais j'avais tort. Ils avaient raison ».

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Gianfranco Fini, fondateur de l'ex-Alliance nationale et ex-président de la Chambre

29/10/2022

Deux élus de l'AfD prennent part à une manifestation antigouvernementale en Tchéquie.

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Tchéquie et Allemagne. Le député européen de l’AfD Christine Anderson et le député fédéral Petr Bystron ont pris part, ce vendredi, à Prague en Tchéquie à une manifestation qui a rassemblé des dizaines de milliers de personnes afin de réclamer la démission du gouvernement Fiala et de nouvelles élections, ainsi que la fin du la neutralité commerciale et militaire de leur pays dans le conflit ukrainien et donc la fin du soutien à l'Ukraine et de nouveaux contrats d'approvisionnement en gaz avec la Russie.

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Mette Frederiksen : “Ce sont les classes populaires qui payent le prix de l’immigration de masse.”

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Danemark. Le Premier ministre social-démocrate : « Ce sont les classes populaires qui payent le prix de l’immigration de masse. » :

Mette Frederiksen, Première ministre social-démocrate du Danemark : “Ce sont les classes populaires qui payent le prix de l’immigration de masse”

Frères d'Italie donné à 29,8 %.

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Italie. Frères d'Italie est donné à 29,8 %, la Ligue à 8 % et Italexit à 2,4 % au sein d'un sondage Ipsos. Le M5S est donné à 16 %.

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gauche/gauche radicale

écologistes

Parti démocrate : centre-gauche

troisième pôle, centre

libéral et europhile

scission du M5S

M5S : anti-système

Italexit : patriotes

centre/centre-droit

Forza Italia : conservateurs

Ligue : patriotes

Frères d'Italie : patriotes

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28/10/2022

Dans plusieurs des 23 arrondissements de Vienne, plus de 40 % de la population est né à l'étranger.

 
 

"Le plafond sera fixé à 5 mille euros" et "Le gouvernement efface le Covid."

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Italie. Revue de presse.

La presse italienne titre largement sur les polémiques suite à la proposition de hausse du plafond pour le paiement en espèces et sur l’allègement des mesures anti-Covid annoncées par la Présidente du Conseil G. Meloni lors de son discours devant les Chambres : « Paiement en liquide, un compromis a été trouvé » - Lors d’une réunion au Palais Chigi, à la suite des tensions sur les paiements en liquide, Meloni trouve une médiation : le plafond sera fixé à 5 mille euros (Corriere della Sera), « Le paiement en espèces favorise la corruption » - Le président de l’autorité contre la corruption lance l’alerte. Meloni veut fixer le plafond à cinq mille euros mais le gouvernement est divisé (La Stampa), « Une limite de cinq mille euros pour les paiements en espèces » - Meloni accélère sur la loi de finances, l’accord a été trouvé sur les paiements en liquide. Petite révolution dans les hôpitaux : il sera possible de rendre visite à ses proches sans porter le masque et les médecins antivax pourront reprendre leurs postes (Il Messaggero), « Covid, c’est la marche-arrière » - A partir de novembre, il n’y aura plus d’obligation de port du masque dans les hôpitaux et les EHPAD. Le gouvernement s’apprête à supprimer les sanctions contre les antivax âgés de plus de 50 ans (La Repubblica), « Alerte sur la violence dans les rues » - Les répercussions de la hausse des prix inquiètent le ministère de l’Intérieur ; les caisses publiques sont vides et le gouvernement n’aura pas recours à un nouvel écart budgétaire (Il Giornale). L’attaque au couteau par un déséquilibré dans un supermarché près de Milan, faisant une victime, est aussi citée avec large couverture photographique en Une.

Les JT couvrent essentiellement l’attaque au couteau par un déséquilibré dans un supermarché à Assago, près de Milan, les propos du président russe V. Poutine au Forum International de Valdai, l’appel téléphonique entre G. Meloni et le Secrétaire Général de l’Otan J. Stoltenberg et la décision de la BCE de hausser son taux directeur.

Sur Twitter, le hashtag #elonmusk, en référence au rachat de Twitter par l’entrepreneur sud-africain, domine.

ANALYSE, Sole 24 Ore, L. Palmerini « Meloni accélère alors que le PD se donne rendez-vous au printemps » : « Ce qui était frappant hier, c’était le manque de synchronie entre la majorité et l’opposition. D’une part, Meloni faisait savoir que le gouvernement allait accélérer sur tous les dossiers, d’autre part le PD semblait n’avoir mis aucune vitesse à son moteur, décidant de convoquer son congrès pour le 12 mars. Bien entendu, il y a les statuts et les procédures à suivre mais il est assez surprenant, dans un contexte aussi particulier du point de vue économique et de la guerre en cours en Ukraine, que l’on suive à la lettre le règlement du parti par rapport à l’agenda politique. Il y a l’exigence de redéfinir une identité, surtout que la Présidente du Conseil a montré une vision claire et identitaire. Il faut néanmoins se rappeler que Meloni n’a jamais gouverné auparavant et qu’elle devra désormais affronter ce que veut dire la realpolitik. Le PD doit espérer que la droite gouverne en prenant des mesures de droite, afin de se rapprocher à des parties d’électorat qui se sentiront abandonnées par le gouvernement. Les premières déclarations de la Présidente du Conseil se concentrent sur la « trêve fiscale » qui ne concerne qu’une partie de la population, celle des professions libérales qui sont bien sûr en difficulté mais qui fraudent souvent le fisc. Au contraire, il y a 12% des Italiens qui se font charge de 58% des recettes fiscales totales, ceux des feuilles de paie les plus « pauvres » qui sont taxés à la source, et ces entreprises qui doivent faire face à des factures élevées sans pour autant voir ces réformes structurelles urgentes. Il y a là comme un vide à remplir. Or, prévoir un congrès en mars est un message qui ne séduit pas et qui, au contraire, éloigne les électeurs. »

COULISSES, La Repubblica, de C. Vecchio, « Un certain feeling entre Matteo Renzi et Giorgia Meloni, le centre pourrait venir au secours [de la majorité] au Sénat afin de peser davantage » : « Lorsque Matteo Renzi est intervenu au Sénat l’autre jour, sur les bancs des députés de droite tout le monde était souriant, à commencer par Giorgia Meloni. Le leader d’Italia Viva n’a d’ailleurs pas manqué d’attaquer le PD en ironisant sur les réformes institutionnelles qu’il a conseillé à la nouvelle Présidente du Conseil ‘’d’essayer de mener à bien seule’’. Hier, le ministre des Relations avec le Parlement, Luca Ciriani, a dit ‘’on ne peut pas nier que Renzi est un politicien intelligent’’. Le feeling entre Renzi et la coalition de droite – sur le semi-présidentialisme, sur la justice (Carlo Nordio est très apprécié du Troisième pôle), sur les regazéificateurs – est évident depuis longtemps. Hier des sources de Fratelli d’Italia laissaient entendre qu’il y aurait un accord politique avec le centre au Sénat. Un coup de pouce pour les jours où la majorité risque de ne pas atteindre le seuil nécessaire de 104 sénateurs alors que la coalition en compte 115, ce qui laisse peu de marge d’autant plus que nombre d’entre eux ont été nommés à des postes de ministres et risquent de s’absenter. Un pacte non-écrit, naturellement. Au fond, c’est bien vers les 5 sénateurs de Renzi que s’étaient dirigés les soupçons lors de l’élection d’Ignazio La Russa au Parlement, même si Renzi avait démenti immédiatement. Pour Meloni c’est une garantie de survie, la construction d’une base plus large lorsque, passée l’euphorie, les contradictions internes à la coalition exploseront. Quant à Renzi, cela lui permettrait de retrouver un rôle central, peut-être d’obtenir quelque direction importante, comme celle du Comité parlementaire pour la sécurité de la République (COPASIR), de la surveillance de la RAI, ou encore de la commission d’enquête parlementaire sur la gestion de la crise sanitaire. En parallèle, les relations avec le PD restent très mauvaises. Lorsqu’il parle avec les siens, Renzi nie toutefois une aide systématique mais admet vouloir ‘’donner un coup de main institutionnel’’. Il dit avoir beaucoup apprécié la rencontre Meloni-Macron et dit sa ‘’disponibilité’’ sur d’autres sujets. D’après lui, ce serait une erreur de refuser le dialogue et le mot d’ordre est ‘’l’opposition responsable’’. »

ENTRETIEN, La Stampa, de Carlo Calenda, fondateur d’Azione et dirigeant du Troisième Pôle « Renzi n’est pas en train de chercher une entente à droite mais personnellement j’aurais dit autre chose » : « ‘’J’ai apprécié le discours de Matteo Renzi, il a expliqué de manière claire la posture qu’aura le Troisième Pôle. J’aurais peut-être fait référence à des questions de mérite. Jusque-là on n’a entendu que l’agenda pro-évasion fiscale de la Ligue de Salvini. Avec Renzi, nous nous sommes partagés les tâches. Tout va bien. Le discours de la Présidente du Conseil Giorgia Meloni a été ennuyeux à mort, vide et plein d’omissions. Nous avons parlé d’opposition sur le mérite et [un dialogue possible] selon les thématiques abordées au fur et à mesure par l’exécutif. Ce qui ne veut pas dire des manœuvres en coulisses. Nous ne voterons jamais la confiance à ce gouvernement. Personne ne veut entrer dans la majorité’’. »

ENTRETIEN, La Stampa, de Giuseppe Busia, président de l’Autorité anti-corruption, « Relever le plafond du paiement en liquide est néfaste, ce sont les dealers et les fraudeurs fiscaux qui l’utilisent » : « Cette mesure ne répond à aucune nécessité du marché, car au-delà d’un certain montant, on ne paye plus en liquide, à moins qu’il s’agisse d’activités illégales ou d’économie souterraine. Ces dernières années, les entreprises ont investi sur les paiements numériques, s’équipant de systèmes spécifiques, comme pour le paiement par carte, et il serait bon d’avoir une réglementation stable, pour rentabiliser ces investissements mais aussi pour poursuivre dans cette direction. La numérisation des paiements pour tous, y compris l’administration, est positive, sans évidemment songer à abolir la monnaie qui reste utile pour les plus petites transactions ou rester en phase avec les habitudes des plus âgés. Les seules personnes qui cherchent à payer des sommes si importantes en liquide sont les touristes des pays de l’Est ou des pays arabes. Quant au service public, il n’est pas envisageable de revenir en arrière sur les mesures déjà prises, autrement on favoriserait la corruption et les pots-de-vin. Alors qu’en misant sur le numérique, on peut retracer chaque opération et augmenter la concurrence. »

ARTICLE, Corriere della Sera, R. Frignani « Le ministre Piantedosi officialise la ligne de Salvini : les ONG ne pourront pas débarquer » : « L’application des décrets de sécurité pour affronter les flux migratoires clandestins et un rappel à la plus haute attention sur la gestion des manifestations prévues en automne : voici les points avancés par le ministre de l’Intérieur hier sur les plateaux de Porta a Porta de RaiUno. Il y a aussi une préoccupation pour les initiatives organisées pour aujourd’hui, à l’occasion du centenaire de la « Marche sur Rome » et la manifestation pour la paix prévue le 5 novembre ‘’les analyses nous disent que quelqu’un est en train de tenter de s’organiser, il s’agit des agitateurs professionnels que nous surveillons’’. Le premier acte du ministre de l’Intérieur a été la diffusion d’une note interne pour bloquer les navires ONG dans la Méditerranée en route vers l’Italie. ‘’Nous avons appliqué la loi, les décrets de sécurité qui ont été revus, nous voulons affirmer un principe et lancer un message à nos partenaires européens. Le partage et la prise en charge ne doit pas se faire une fois que les navires ont débarqué mais avant. Nous attendons la réponse de l’Allemagne et de la Norvège, les pays drapeaux des deux navires : les migrants sont montés à bord dans les eaux internationales’’. Le plan prévoit aussi ‘’des initiatives au niveau européen et dans les pays d’origine et de transit des migrants pour une gestion commune du phénomène’’ et ’’pour gouverner les flux avec le renforcement des canaux d’entrée légaux, tenant compte, dans la répartition des quotas réservés à chaque pays, de l’engagement de ces derniers contre l’immigration illégale’’. »

PREMIER PLAN, La Repubblica, de M. Bocci, « Fin du port du masque obligatoire et des sanctions pour les anti-vaccins, le gouvernement efface le Covid » : « La course du nouveau gouvernement pour le démantèlement des mesures anti-Covid a commencé. Orazio Schillaci, nouveau ministre de la Santé, a expliqué qu’ ‘’aujourd’hui la maladie est complètement différente des débuts et nous cherchons donc à rétablir une plus grande libéralité’’. Afin de ‘’libéraliser’’, Schillaci est donc prêt à abolir dès le 1er novembre le port du masque obligatoire dans les structures sanitaires (hôpitaux, cabinets médicaux, résidences pour personnes âgées). Pour cela, il n’a rien à faire : le 1er novembre est la date d’échéance du décret introduit par son prédécesseur, Roberto Speranza. Pour l’instant, un nouveau décret de prolongation n’est pas prévu mais le ministère de la Santé y réfléchit encore. Dans le secteur sanitaire, de nombreux professionnels sont favorables à l’usage du masque dans les lieux accueillant les personnes fragiles. Un décret de dernière minute pourrait ainsi prolonger l’obligation de port du masque FFP2 dans les services accueillant des personnes particulièrement à risque. Le reste de la majorité souhaite toutefois marquer au plus vite la discontinuité vis-à-vis de la gestion du gouvernement précédent. La Ligue et Fratelli d’Italia ont demandé une enquête parlementaire à ce sujet. D’ailleurs, le Parti démocrate et le Troisième pôle ont indiqué qu’ils étaient prêts à participer aux commissions d’enquêtes. Le nouveau gouvernement entend également suspendre et annuler les amendes visant les personnes de plus de 50 ans qui n’avaient pas respecté l’obligation vaccinale au 15 juin dernier. Une norme devrait pour cela être insérée dans le prochain décret d’aides aux familles et aux entreprises. Fin novembre, environ 1,9 millions d’Italiens devraient autrement commencer à recevoir des amendes de 100 euros. La droite envisage également de suspendre l’obligation vaccinale pour le personnel sanitaire, qui arrivera à échéance le 31 décembre, voire même d’anticiper la fin de cette mesure. Cela permettrait aux soignants concernés de revenir en poste. Enfin, sur les lieux de travail privés le protocole actuel prévoit l’obligation du port du masque lorsque la distance de sécurité ne peut pas être respectée. Le 4 novembre les représentants des employeurs et des employés se réuniront et il faudra décider si cette mesure sera prolongée ou non. Quant au pass sanitaire, il n’est encore obligatoire que pour accéder aux structures de santé, jusqu’au 31 décembre, mais presque plus personne ne le demande. »

ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Gilberto Pichetto Fratin, ministre de l’Environnement et de la Sécurité énergétique « Sur le plafonnement du prix du gaz il y a eu des avancées mais sur les énergies renouvelables nous sommes prêt à agir seuls » : « ‘’En Europe, nous sommes en train de faire des pas en avant sur l’énergie. Lors du sommet au Luxembourg, l’Allemagne ne s’est pas opposée à ce que la Commission propose, dans de courts délais, une proposition sur le plafonnement du prix du gaz. Sur le découplage [du prix du gaz de celui de l’électricité] la Commission a entamé un travail pour une réforme structurelle. L’Italie continuera de faire pression sur Bruxelles. Mais si on ne devait pas arriver à une solution, nous introduirons des mécanismes croissants de découplage sur le plan national. Nous sommes prêts à faire tout ce qui est nécessaire pour cela. Je suis en train de travailler sur le repérage de sites pour l’installation de parcs éoliens et solaires. Cela ne peut se faire uniquement par décret, il faut des lois spécifiques. Mon ministère devra gérer environ 35 milliards prévus par le Plan de Relance. Les objectifs fixés d’ici le 31 décembre ne subiront pas de retard. Puis il y a aussi la question de comment redistribuer les fonds au vu du fort impact de l’inflation sur le coût des interventions prévues. Il faudra revoir certains objectifs et reprogrammer les ressources afin d’éviter que les appels d’offre publics ne soit pas désertés.’’ »

ARTICLE, Sole 24 Ore, B. Romano « L’UE trouve l’entente pour interdire dès 2035 les moteurs thermiques à diesel et à essence » : « L’entente historique entre le Parlement et le Conseil Européen sur le futur des émissions des véhicules légers a été trouvée hier soir, après de longs mois de négociations. Le but des mesures « fit for 55 » doivent servir à réduire les émissions nocives afin d’atteindre la neutralité climatique d’ici 2050. Avec une clause d’une éventuelle révision à partir de 2026. Cet accord marque une victoire pour la Commission Européenne. De fait, avec cet accord, l’Europe est en train de miser sur la voiture électrique. A signaler le commentaire de l’AD de Stellantis Carlos Tavares ‘ Je ne vois pas aujourd'hui la classe moyenne capable d'acheter des voitures électriques à 30.000 euros’. »

ARTICLE, Corriere della Sera, F. Fubini « La BCE revoit encore à la hausse son taux directeur, les crédits immobiliers et les prêts seront plus chers » : « C’est un scénario à effet surprise qui se présente autour de la BCE, ce qui laisse peut-être entrevoir un tournant. Face à la troisième hausse du taux directeur, la dette italienne et les marchés se sont comportés comme si la BCE avait fait l’inverse. Les rendements des obligations d’Etat à dix ans se sont effondrés, passant de 5% à 4%. Même l’écart entre les obligations italienne et allemande a baissé de 20 points. Si le marché réagit comme si la BCE était en train d’élargir son économie, cela signifie que quelque chose de nouveau est en train de passer ou que dans les messages des banquiers centraux il y a des nuances différentes par rapport au passé. A la Présidente du Conseil G. Meloni et au Président E. Macron, qui avaient exprimé des perplexités sur sa politique monétaire, la Présidente de la BCE Christine Lagarde a répondu sans polémiques mais sans pour autant céder. »

ARTICLE, Corriere della Sera, A. Logroscino « La Présidente du Conseil appelle Stoltenberg : l’Otan est indispensable » : « un ‘’soutien total à l'Ukraine contre l'agression russe" et un "engagement toujours plus fort" avec l'OTAN. C'est ainsi que la Présidente du Conseil Giorgia Meloni a confirmé le positionnement international de l'Italie lors d'une conversation téléphonique avec le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg. La réplique de Moscou a été immédiate et brutale : "Je ne comprends pas ce que Meloni veut dire lorsqu'elle affirme que l'Italie continuera à suivre une ligne pro-OTAN", a déclaré la porte-parole du ministère russe des affaires étrangères, Maria Zakharova. "En réalité, l'OTAN ne prend pas en considération les positions des différents pays membres, la ligne est décidée par le principal membre, les États-Unis. Dans l'OTAN et l'UE, une nouvelle ère a commencé, l'ère de la dictature" a-t-elle affirmé. "Meloni", fait savoir la Présidence du Conseil, "a réaffirmé que l'alliance atlantique est indispensable pour défendre la sécurité et les valeurs communes qui caractérisent l'identité occidentale". En outre, la présidente du Conseil a "réaffirmé le soutien total à l'Ukraine contre l'agression russe et l'importance de renforcer l'engagement de l'OTAN à contrer les menaces de toutes sortes provenant de toutes les directions stratégiques, y compris les défis du Sud". Et enfin, "elle a exprimé l'espoir de pouvoir rencontrer le Secrétaire général de l'OTAN bientôt et en personne". Ce qui pourrait avoir lieu la semaine prochaine, à Bruxelles, où des entretiens sont prévus avec U. von der Leyen et Charles Michel. »

COULISSES, La Stampa, d’A. Simoni, « Biden change l’arsenal atomique, de nouvelles armes prévues en Italie aussi » : « Washington élève le niveau de la dissuasion nucléaire et compte sur son arsenal pour répondre également à des attaques conventionnelles. Le secrétaire d’Etat a ainsi relégué au placard la proposition de campagne de Joe Biden prévoyant d’utiliser la dissuasion atomique seulement en cas d’offensive nucléaire. Ce changement de cap advient alors que le recours au nucléaire stratégique et à des bombes sales enflamment encore plus l’atmosphère entre la Russie et l’Ukraine. Des sources proches du Pentagone expliquent qu’il n’y a pas de corrélation directe mais il est clair que le timing n’est pas anodin. D’ailleurs, le renouvellement du dispositif atomique – cent bombes placées en Italie, au Pays-Bas, en Allemagne et en Turquie – se fera avec trois mois d’avance, pour des systèmes plus modernes. Lors de la dernière réunion des ministres de l’OTAN, Lloyd Austin aurait rassuré les alliés européens sur le soutien des Etats-Unis face aux actions russes. ‘’Nous ne pouvons pas céder au chantage nucléaire de Poutine’’ avait dit un ministre européen. Hier la Présidente du Conseil Giorgia Meloni s’est entretenue par téléphone avec Jens Stoltenberg réaffirmant ‘’le plein soutien de l’Italie à l’Ukraine et la nécessité de renforcer l’engagement de l’OTAN pour faire face aux diverses menaces y compris les défis du Sud’’. D’après la nouvelle stratégie américaine la Russie représente une ‘’menace aiguë’’ même si elle est jugée en déclin pour l’avenir. C’est donc la Chine qui reste la première menace pour les Etats-Unis. Moscou est jugée capable de ‘’recourir aux forces nucléaires pour remporter une guerre dans son entourage ou pour éviter une défaite si elle risque de perdre une guerre conventionnelle’’. C’est exactement la menace que brandit Poutine malgré les tentatives de Moscou pour rassurer. La Maison Blanche dit ne pas avoir de signes de l’usage de bombes sales par la Russie. Antony Blinken a par ailleurs affirmé que les Etats-Unis font leur possible pour aider les alliés européens dans la crise énergétique et continueront à fournir l’aide militaire à l’Ukraine. Pour eux, le conflit ne pourra prendre fin que lorsque les troupes russes se retireront.  Les plus grandes craintes sont liées au soutien de l’Iran à la Russie. Le dialogue n’est toutefois pas fermé. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

27/10/2022

Le FPÖ en tête dans un sondage à égalité avec les sociaux-démocrates.

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Autriche.

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SPÖ : sociaux-démocrates

FPÖ : patriotes

ÖVP : sociaux-chrétiens

Grüne : écologistes

NEOS : libéraux

92 % des Hongrois désirent l'arrêt immédiat des hostilités en Ukraine et des négociations.

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Hongrie.

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92 % des Hongrois désirent l'arrêt immédiat des hostilités en Ukraine et des négociations.

6 % estiment que la guerre doit se poursuivre jusqu'à la défaite de la Russie.

2 % ne savent pas.

Campagne du Vlaams Belang à propos de la crise énergétique : "Ils vous laissent en plan."

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Belgique. Le Vlaams Belang lance une campagne contre les politiciens du gouvernement belge et du gouvernement flamand à propos des factures d'énergie : « Ils vous laissent en plan. »

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Bo Broman des Démocrates suédois est élu président du Conseil général de la banque centrale suédoise.

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Suède. Bo Broman des Démocrates suédois est élu président du Conseil général de la Banque royale suèdoise, qui est la banque centrale du royaume de Suède.

(https://www.riksbank.se/en-gb/press-and-published/notices...)

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Bo Broman

"La majorité remporte la confiance du Sénat. Les oppositions critiquent le plafond à hauteur de 10 000 € pour le paiement en liquide."

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Italie. Revue de presse.

La presse italienne titre largement sur le discours de la Présidente du Conseil G. Meloni devant le Sénat, obtenant la confiance également à la Chambre Haute. Les observateurs mettent en avant les mesures économiques annoncées par la majorité ainsi que le discours de S. Berlusconi marquant son retour au Sénat après une parenthèse de 9 ans : « Impôts et paiement en liquides : les choix de Meloni » - La majorité remporte la confiance du Sénat. Les oppositions critiquent le plafond à hauteur de 10 000€ pour le paiement en liquides qui favoriserait les fraudeurs du fisc. Berlusconi revendique la paternité de la coalition de droite (Corriere della Sera), « Fisc, [la majorité] passe l’éponge » - La Présidente du Conseil annonce la « trêve » fiscale allant de la régularisation des constructions abusives au paiement en espèces. Le dossier d’ITA arrive sur la table de Meloni (La Repubblica), « La bataille du paiement en espèces » - Le gouvernement remporte la confiance du Sénat avec 115 voix. Le retour de Berlusconi dans l’Hémicycle : la coalition de droite existe grâce à moi (La Stampa), « Le Sénat vote la confiance au gouvernement Meloni : le plafond pour le paiement en espèces sera revu à la hausse » - La Présidente du Conseil défie l’opposition sur le paiement en liquides (Il Messaggero), « Feu vert de Berlusconi » - Ovation pour le retour au Sénat du « Cavaliere ». Renzi attaque le PD et fait des concessions pour une collaboration sur les réformes (Il Giornale), « Le cadeau fait à la mafia et aux fraudeurs du fisc » (Fatto Qutodiano). Les exercices militaires russes simulant une attaque nucléaire sont aussi cités avec une large couverture photographique en Une.

Les JT couvrent essentiellement l’obtention de la confiance du gouvernement au Sénat, hier soir, ainsi que les discours de la Présidente du Conseil, des sénateurs S. Berlusconi et de M. Renzi, les déclarations de V. Poutine sur la possibilité d’un conflit mondial et la reprise des frappes russes sur Kiev. Enfin, les manifestations en Iran sont aussi citées.

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Sénat : 115 pour, 79 contre, 5 abstentions

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Sur Twitter, le hashtag #LaMeloni en référence au discours de la Présidente du Conseil devant le Parlement

COMMENTAIRE, La Repubblica, de F. Manacorda, « Ainsi prend fin la continuité avec Draghi » : « La ‘’république du cash’’ qui se moque du souverainisme linguistique et des données économiques. L’évasion fiscale institutionnalisée pour assurer la tranquillité à ceux qui font les malins avec les impôts et déclarer la guerre à ceux qui les payent régulièrement. Giorgia Meloni a annoncé les premières mesures sur l’important volet fiscal et ne déçoit pas les attentes qu’elle avait alimentées. Elle a illustré une sorte de ‘’chacun fait comme il veut’’ qui ressemble à un programme politique tourné vers les 5 millions de travailleurs indépendants en Italie, mais aussi à un demi-tour complet par rapport à la ligne suivie par Draghi. C’est bien la fin de la continuité entre l’ancien et le nouveau gouvernement. Le plafond des paiements en liquide a pour ainsi dire été supprimé puisque le nouvelle proposition de loi présentée par un député de la Ligue prévoit de le faire passer de 2 000 à 10 000€. C’est une évidence mais, un récent rapport de la Banque d’Italie expliquait comment ‘’une utilisation plus importante de l’argent liquide a pour effet collatéral d’alimenter l’économie souterraine’’. Mais pour Meloni cette question du plafonnement est ‘’idéologique’’ et elle ne reconnait pas cette corrélation. L’argent liquide est privilégié pour l’évasion fiscale, mais aussi pour la corruption et les transactions illégales. La Ligue met en avant la très hypothétique situation de pauvres qui auraient 10 000€ en poche mais ne pourraient pas se permettre un compte en banque. Aucun d’entre eux n’a l’idée d’abaisser les frais des comptes courants. S’ensuivent une série de propositions plus démagogiques et plus destructrices les unes que les autres, mais aucun moyen concrets pour lutter contre l’évasion fiscale. On prétend qu’il faut miser sur les ‘’grands fraudeurs fiscaux’’ – comme si l’Italie comptait encore beaucoup de si grands groupes - pour fournir une justification aux millions de petits fraudeurs qui se soustraient à la solidarité fiscale. Les chiffres démentent le récit du monde de Meloni : le manque à gagner est estimé entre 75 et 80 milliards sur les taxes et environ 20 milliards sur les contributions. Idem pour la promesse de ‘’trêve fiscale’’, qui pourrait être une façon d’aider les personnes en difficulté et endettées avec le trésor public, prévoit déjà une remise à zéro générale qui pourrait gracier 120 millions de cas de dette inférieures à 1000 € accumulés depuis l’an 2000. Une telle mesure met en lumière une situation anormale et un système qui ne fonctionne pas. Il n’est ni normal ni juste de renoncer à ces 60 ou 70 milliards d’argent public dus au fisc. Le nouveau gouvernement fait déjà régresser la justice –pour l’instant – fiscale. »

COMMENTAIRE, La Repubblica, de S. Folli, « Des alliés réticents mais bien obligés » : « Lors de son allocution au Sénat, Giorgia Meloni a opposé le nouveau gouvernement de la coalition de droite - unie par une vision et des objectifs communs - aux anciens gouvernements de centre-gauche - marqués par les divisions internes et la fragmentation des coalitions. Evidemment, la nouvelle Présidente du Conseil s’adressait à ses alliés, en particulier Salvini et Berlusconi, dont vient le risque de mettre à mal la cohésion de l’exécutif. En réalité, il n’y a pas de véritable menace pour la stabilité du gouvernement puisqu’il n’existe à ce jour aucune alternative, aucune opposition constructive. Le poids de Fratelli d’Italia au Parlement est en mesure de contrer toute tentative aussi bien technique que politique. Ce sont donc les alliés qui doivent faire attention, car eux seuls pourraient être les responsables d’un retour aux urnes anticipé, les coupables d’un éventuel échec. Le danger n’est pas tant la chute prématurée du gouvernement mais plutôt l’usure quotidienne causée par ceux qui tentent de récupérer en consensus dans les sondages au détriment de la cause commune. Cela concerne avant tout Salvini qui cherche à remonter la pente. Berlusconi quant à lui, une fois les déclarations pro-russes pardonnées, a mis en scène le passage de relais à son héritière pour prendre la tête du ‘’centre-droit’’ italien. Mais il serait intéressant de voir ce qui se passe réellement en coulisses. Il y a encore de nombreux secrétaires d’Etat à nommer et de postes à attribuer, auxquels Berlusconi semble encore prétendre pour Forza Italia. Le plus insidieux reste Salvini qui espère mettre en difficulté la Présidente du Conseil par son hyperactivité et notamment en récupérant l’activité anti-migrants. Elle a décidé de le laisser faire pour l’instant et même de le couvrir comme par exemple sur la question des paiements en liquide. Mais elle a aussi mis en avant des détails sur lesquels il n’y a pas d’accord entre les alliés, comme sur le plafond à 10 000€. Matteo Renzi a souligné deux oppositions au gouvernement Meloni : une qui est ouverte au dialogue (Azione et Italia Viva) et l’autre populiste (M5S), ne laissant aucune place au PD qui s’est effacé. »

COULISSES, Corriere della Sera, F. Verderami « Un Parlement balkanisé qui voit trois majorités et quatre oppositions » : « A partir d’aujourd’hui, G. Meloni devra gérer trois majorités et affronter quatre oppositions. C’est surtout sur les thématiques très concrètes qu’il a été possible de voir un Parlement balkanisé. D’une part, le gouvernement ne parvient pas à cacher les divergences entre ses alliés. D’autre part, outre les différences évidentes entre le PD, le M5S et Azione, il a été possible de repérer une sorte de « intergroupe des intransigeants », qui ressoude les 5 Etoiles, la gauche radicale et une partie des démocrates sur les nœuds à défaire concernant la guerre et la justice. Dans la compétition entre alliés, Meloni a "couvert" Salvini avec désinvolture sur deux questions sensibles : sur l'immigration, elle a été aidée par l'intervention du ministre de l'Intérieur Piantedosi contre les ONG ; sur l'augmentation du plafond concernant l'utilisation de l'argent liquide - sur laquelle la Ligue avait tenté de lui dicter son agenda hier matin - elle a pris le dessus avec son discours de réponse au Sénat. Par ailleurs, dans son discours, Meloni a cité Padoan, l’ancien ministre de l’économie de Renzi, quand elle a parlé du plafond au paiement en espèces. Et c’est justement ce lien entre la Présidente du Conseil et le dirigeant d’Italia Viva qui a été constaté, notamment pendant l’allocution de Renzi, où Meloni a souri au moment où ce dernier critiquait la ligne d’opposition du PD. Renzi a même reçu les félicitations de Berlusconi pour son discours. Enfin, sur la justice, l’intervention du 5 Etoiles Scarpinato évoquant la « matrice fasciste et de massacre » du gouvernement, a vu l’applaudissement de certains du PD, sous le regard étonné de leurs compagnons de parti. »

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, M. Franco « La tentative de prolonger une saison désormais terminée » : « La façon dont l'ancien leader de la droite s'est exprimé hier, de retour après neuf ans d'absence forcée au Sénat, était une tentative d'effacer les tensions récentes et de se tailler un rôle de père politique du gouvernement, avec un discours entièrement destiné aux années où il a été au Palais Chigi : une saison de "miracles" également en politique étrangère, selon son récit. Et cela toujours – a-t-il soutenu – sous le signe de la posture euro-atlantique. C'est une façon de tenter de mettre fin aux semaines turbulentes avec la nouvelle Présidente du Conseil, de dissiper le soupçon qu'il n'aurait pas encore accepté le renversement des équilibres de force dans "sa" coalition et enfin de faire oublier ses propos pro-Poutine qui ont embarrassé toute la majorité. Berlusconi utilisera le terme de l’ « unité » comme un mantra, cela aussi en raison d’un parti, Forza Italia, fortement divisé et qui remet implicitement en discussion le leadership de son chef. Berlusconi, affaibli et légitimé uniquement par son passé, sait qu’il doit renouer avec Meloni. L’opération semble avoir fonctionné, hier. Mais il serait juste dire qu’elle n’a fait que commencer et aux conditions de la Présidente du Conseil. »

ANALYSE, Sole 24 Ore, de L. Palmerini, « Meloni, la trêve avec Berlusconi et l’ombre de Draghi » : « L’intervention de Berlusconi au Sénat était attendue mais a finalement été sans surprise. Il a revendiqué la paternité du ‘’centre-droit’’ italien et s’est longuement arrêté –passage obligé- sur la politique étrangère afin d’en finir avec les polémiques sur ses positions pro-russes. Une sorte de trêve en attendant la nomination des secrétaires d’Etat. La vraie surprise a été de voir pour la première fois la nouvelle Présidente du Conseil prendre ses distances vis-à-vis de Draghi. On peut se demander si ces critiques devaient faire taire les voix ironiques qui commençaient à parler de son gouvernement comme d’un ‘Draghi-bis’. Ou simplement parce que les nouveaux dirigeants ont souvent besoin de souligner les difficultés lorsqu’ils arrivent au pouvoir. Elle a notamment mis en avant les retards sur la mise en œuvre du PNRR. Elle a aussi déclaré vouloir faire toute la lumière sur la gestion des comptes par ses prédécesseurs, parlant d’ ‘’opération vérité’’. Enfin, elle s’en est prise à l’élaboration de la taxation des super-profits ainsi qu’à la mini-réforme fiscale de 8 milliards d’euros l’année dernière et qui aurait dû selon elle réduire les charges qui pèsent sur les employés. Sauf qu’elle a justement choisi Giancarlo Giorgetti comme ministre de l’Economie, seul ministre qui était faisait aussi partie de l’exécutif Draghi et avant encore du premier gouvernement Conte. Elle donne l’impression de chercher à se mouvoir sur une ligne étroite entre continuité et discontinuité, réalisme et peur de perdre son identité, ce qui l’amène à certaines contradictions. »

EDITORIAL, Corriere della Sera, E. Galli Della Loggia, académicien « L’école est sous-estimée » : « Ceux qui ont commencé à s'arracher les cheveux lorsqu'ils ont entendu que, sous le gouvernement Meloni, le ministère de l'éducation ajouterait "et du mérite", voyant là une attaque sournoise contre "l'école de l'égalité" et donc directement contre la démocratie, montrent qu'ils ne connaissent pas grand-chose aux écoles, à l'égalité et à la démocratie. La Constitution mentionne explicitement les "méritants" à l'article 34, en parlant de l'éducation. Mais les ennemis du mérite, en plus de ne pas connaître la Constitution, semblent en savoir encore moins sur la scolarité. En fait, l'école actuelle de l'égalité qu'ils entendent défendre n'en est pas une du tout. En fait, c'est le contraire qui est vrai. L'école italienne est en fait une école d'inégalité, d'inégalité profonde. À tous points de vue, les élèves du sud, par exemple, bénéficient de conditions d'enseignement en moyenne bien inférieures à celles du reste du pays : de l'état des bâtiments scolaires à l'équipement des instituts, en passant par la qualité des enseignants. Et puis il y a le fléau de l’abandon scolaire. Comment expliquer que l'avènement, il y a une trentaine d'années, de cette conception de l'éducation avec l'objectif de forte dévalorisation du mérite qu'elle implique ait coïncidé avec la crise puis l'arrêt définitif de l'ascenseur social, c'est-à-dire de la possibilité pour les personnes issues des couches inférieures de la société d'accéder aux couches supérieures ? Maintenant il est juste de voir comment le ministre agira et quelle direction sera prise sur comment construire ce mérite. »

ENTRETIEN, La Stampa, de Giuseppe Conte, leader du M5S: « Le gouvernement a un nouveau slogan : ne pas déranger les truands » : « ‘’ Certains choix n’aident pas les citoyens, mais favorisent les fraudeurs fiscaux et les corrompus. Meloni ne parle pas de paix, elle confirme la vocation belliciste de Fratelli d’Italia. J’ai apprécié le passage de son discours où elle prend ses distances du régime fasciste et où elle condamne les lois raciales. Il s’agit d’ailleurs d’un passage obligé si l’on vient de prêter serment sur la Constitution qui se base sur l’antifascisme. Au lieu de se concentrer concrètement sur les problèmes des familles et des entreprises, ou sur les difficultés que traversent les secteurs de la santé, de la recherche, de l’instruction et de l’université, elle a voulu revendiquer un projet culturel conservateur, et pour certains aspects, réactionnaire. Ceux qui veulent éliminer le revenu de citoyenneté n’ont pas conscience des problèmes du pays, ou bien regardent avec mépris ceux qui sont en difficulté ; il faut l’améliorer du point de vue de l’insertion professionnelle. (Sur la guerre en Ukraine) En plus d’une heure de discours, Meloni a été capable d’éviter scrupuleusement de parler de la possibilité d’une négociation qui puisse mener à la fin du conflit. FdI montre une volonté de montrer les muscles qui alimente les tensions internationales au lieu de les dissuader.  L’idée d’instaurer un blocus naval en Méditerranée le confirme. Nous ferons une opposition très forte, mais transparente. J’attends de pouvoir juger le gouvernement sur ses actes, mais pour l’instant, je considère son discours très insuffisant. ‘’ »

ENTRETIEN, Il Messaggero, d’Adolfo Urso, ministre des Entreprises et du Made in Italy : « Le Made in Italy se renforce en défendant les entreprises » : « ‘’ Nous voulons mettre les entreprises au centre de l’action de notre ministère, nous aiderons tous ceux qui produisent de la richesse en éliminant tous les obstacles. Nous voulons que le ministère assume le rôle de défenseur civique des entreprises. Nous proposerons des aides pour éliminer les criticités pouvant pénaliser les filières italiennes de l’industrie et donner des garanties aux entrepreneurs innovants. Je pense aux secteurs des semi-conducteurs ou à celui des batteries électriques et des microprocesseurs, qui sont fondamentaux pour la transition digitale et écologique. Nous voulons établir un plan pour devenir de plus en plus autonome énergétiquement, et devenir ensuite la plaque tournante de l’énergie en Méditerranée. Nous doublerons la production de gaz depuis les gisements nationaux, nous autoriserons les forages en mer Adriatique. Nous investirons beaucoup dans le secteur du photovoltaïque ; les entrepreneurs qui en ont la possibilité pourront mettre en place des solutions énergétiques utiles à leur propre activité et à la communauté énergétique, pour céder, par exemple, l’énergie produite en plus à leur district industriel. Nous deviendrons un « hub » de l’énergie grâce aux gazoducs déjà existants et à deux nouvelles installations : le premier est celui qui arrive d’Israël, d’Egypte et Chypre, appelé Poseidon. L’autre est celui que nous réaliserons, si la France continue d’imposer de ne pas relier son réseau à celui espagnol, avec l’Espagne en passant à travers la mer Tyrrhénienne. Les premiers dossiers sur lesquels je vais travailler sont ceux qui sont liés au secteur de la sidérurgie : Piombino et l’Ilva, ainsi que les crises de grandes sociétés comme Whirlpool ou Lukoil, celle-ci subit les sanctions et nous pourrions la racheter.’’ »

ARTICLE, La Repubblica, d’A. Fontanarosa, « Le dossier ITA arrive sur le bureau de Meloni, entre la privatisation et l’enquête visant la direction » : « La vente d’Ita Airways et le scandale qui frappe la compagnie aérienne publique, arrivent sur le bureau de Giorgia Meloni. Après la déchéance des pouvoirs de l’ancien PDG Alfredo Altavilla, Ita accélère sur l’enquête interne, tentant d’établir s’il y a eu des contacts anormaux avec les dirigeants de MSC et de Lufthansa, intéressés au rachat de la compagnie. En février 2022, un document confidentiel se retrouve entre les mains d’employés d’Ita, il s’agit de l’accord - le Memorandum of Understanding – de MSC et Lufthansa sur leur stratégie pour l’acquisition de la compagnie italienne. Ils entendent notamment acquérir la totalité d’Ita. L’enquête interne cherche à établir si ces employés d’Ita ont pu suggérer aux acquéreurs d’impliquer ITA dans les négociations afin de réduire le poids du ministère italien de l’Economie dans la vente. D’autre part, le directeur du Trésor public, Alessandro Rivera aurait été mentionné dans un article écrit par les responsables de la communication d’Ita et destiné à paraitre dans la presse en ligne. Cet article décrivait également le ministère de l’Economie comme une ‘’structure d’hyper-bureaucrates fabriquée par le PD’’, l’enquête doit déterminer qui des employés a eu accès à l’ébauche de cet article qui n’a finalement jamais été publié. Le nouveau ministre de l’Economie, Giancarlo Giorgetti, devra décider prochainement de poursuivre ou non la négociation exclusive avec Certares, Delta et Air France. En réalité, Giorgetti a toujours préféré l’autre option, celle de Lufthansa et MSC, mais tous ces soupçons de contacts inappropriés dans la phase de concurrence sont un problème pour le ministre. Est-il vraiment possible d’interrompre les négociations avec Certares, Delta et AirFrance ? A raison, le trio se sent pénalisé par les manigances des managers d’Ita et des communications, souvent hostiles et indirectes, diffusées par la compagnie. Mais si le ministère de l’Economie poursuit sur cette voie, il ne manquera pas de soulever la question de la compagnie française. Jusqu’à présent, sous Draghi, il avait travaillé à une cession à Certares à 51% alors qu’Air France et Delta n’auraient été que des partenaires commerciaux. Or Certares est une compagnie fondée aux Etats-Unis. Pour éviter que la compagnie ne soit de fait cédée aux Américains, Giorgia Meloni pourrait demander à Air France de participer directement au capital d’Ita. Mais les Français ne pourraient pas car l’UE l’interdit. Toutefois Bruxelles, lors d’échanges informels avec Air France, s’est montrée ouverte à l’achat d’une part limitée, à hauteur de 10%. » 

ANALYSE, Sole 24 Ore, A. Cerretelli « Meloni se retrouve entre le feu ami de la France et de l’Allemagne » : « Depuis l’invasion russe en Ukraine, l’européisme est devenu un effort existentiel de plus en plus lourd à soutenir mais impossible à déserter. Ce ne sera pas le seul banc d’essai du gouvernement Meloni. Il y en aura un autre bien plus épineux : la pérennité de la gouvernance européenne, sa capacité de vision et de décision efficace avec un moteur franco-allemand en panne. Même si on essaie de la minimiser. Déjà sous l'ère Merkel, les harmonies avaient commencé à pâlir, l'européanisme allemand à dévier vers un nationalisme « uber alles » croissant. Aujourd'hui, la crise est flagrante. Cette volte-face, notamment le réarmement allemand, alarme la France d’Emmanuel Macron et son totem (depuis des années plus de fiction que de réalité) de parité, au moins politiquement, avec l’Allemagne. On assiste ainsi à des bras-de-fer sur plusieurs thématiques, qui ne sont pas idéologiques mais basés sur des intérêts concrets et qui semblent faits exprès pour compliquer la partie italienne, politique et industrielle, en Europe. L’Italie devra ainsi bouger entre les deux feux amis sans pouvoir miser sur la régie à trois franco-italo-allemande, dans l’esprit du Traité du Quirinal, pour assurer plus de stabilité de gouvernement de l’Union. La navigation de G. Meloni en Europe ne s’annonce pas facile. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

26/10/2022

L'UDC donnée premier parti de Suisse à 26 %.

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Suisse. Un an avant les législatives, l'UDC est donnée à 26 %.

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UDC (SVP en allemand) : patriotes

SP : sociaux-démocrates

FDP : libéraux

Die Mitte : centre-droit

écologistes

GLP : verts-libéraux

EVP : chrétiens

Autres

L'AfD craint la concurrence d'un futur parti de Sahra Wagenknecht.

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Allemagne. La co-présidente de l’AfD Alice Weidel déclare que si la figure de proue post-communiste Sahra Wagenknecht fonde son propre parti, celui-ci constituera une concurrence pour l’AfD : « Elle est incroyablement populaire et fait appel aux mêmes électeurs que nous, en particulier à l’Est. »

(https://www.bvoltaire.fr/en-allemagne-laile-populiste-du-...)

Le nouveau ministre italien de l'Intérieur refuse l'entrée de deux bateaux transportant des migrants.

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Italie. Le nouveau ministre italien de l'Intérieur, Matteo Piantedosi (Indépendant), a ordonné aux autorités de ne pas autoriser deux navires – un allemand et un norvégien –, avec, au total, environ 300 migrants à bord à entrer dans les eaux territoriales italiennes.

La Ligue propose de relever le plafond de payement en liquide de 2.000 à 10.000 euros.

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Italie. La Ligue a introduit une proposition de loi visant à relever le plafond de payement en liquide de 2.000 à 10.000 euros.

Viktor Orbán : "Ne nous occupons pas de ceux qui tirent sur la Hongrie depuis l’ombre ou depuis les hauteurs de Bruxelles. Ils finiront là où leurs prédécesseurs ont fini."

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Hongrie. Lors de la commémoration de l’anniversaire du soulèvement antisoviétique du peuple hongrois en 1956, le Premier ministre Viktor Orbán a tiré un parallèle entre l’Union européenne et l’URSS :  « Ne nous occupons pas de ceux qui tirent sur la Hongrie depuis l’ombre ou depuis les hauteurs de Bruxelles. Ils finiront là où leurs prédécesseurs ont fini. »

"Le melonisme est né."

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Italie. Revue de presse.

Le discours de politique générale de la Présidente du Conseil G. Meloni à la Chambre, obtenant la confiance des députés (235 voix favorables, 154 contre et 5 abstenus), domine les gros titres de la presse italienne. En attendant de voir le vote de confiance prévu aujourd’hui au Sénat, les observateurs analysent le contenu du discours, relevant notamment l’ancrage euro-atlantique du nouvel exécutif. Toutefois, les commentaires sont partagés : le Corriere, le Sole et le Messaggero soulignant un discours très politique, Repubblica et La Stampa mettant en avant une allocution souvent rhétorique voire populiste, les quotidiens marqués à droite (Giornale, Libero, Verità) proposant des analyses plutôt enthousiastes, et enfin le Fatto Quotidiano déplorant ouvertement les critiques de G. Meloni à l’encontre du revenu de citoyenneté : « Fiscalité et réformes, Meloni encaisse la confiance » - La Chambre vote la confiance, le PD et le M5S jugent le discours marqué à l’extrême-droite (Corriere della Sera), « Meloni l’équilibriste » - La Présidente du Conseil se présente avec un discours se voulant rassurant sans renoncer toutefois au souverainisme. Conte promet une opposition dure, le Troisième pôle fait des concessions sur l’enquête de la gestion de la pandémie (La Repubblica), « L’Italie selon Meloni », « Meloni annonce les aides économiques pour la loi de finances » (Sole 24 Ore),« Meloni : voici mon plan pour l’Italie » (Il Messaggero), « Giorgia change de vitesse » (Il Giornale), « A droite toute » (Libero), « La droite libre de Giorgia » (la Verità), « Un discours contre les pauvres » - Contre le revenu de citoyenneté, des propos très identitaires sans parler de paix (Fatto Quotidiano

Les JT couvrent essentiellement le vote de confiance de la Chambre des Députés au gouvernement de Giorgia Meloni; l’entretien téléphonique de la Présidente du Conseil avec le président américain, Joe Biden ; la directive du nouveau ministre de l’Intérieur, Matteo Piantedosi, prévoyant la possibilité d’interdiction de l’accès dans les eaux territoriales italiennes des navires des Ong qui opèrent en Méditerranée, le soutien financier de l’UE à l’Ukraine annoncé par Ursula von Der Leyen et la situation sur le terrain de l’invasion russe en Ukraine.

EDITORIAL, La Stampa, M. Sorgi « Le melonisme est né : plus d’Etat et idéologie » : « C’est un discours politique qui inaugure le retour d’un gouvernement politique et d’une compétition politique comme on n’en voyait plus depuis la fin du siècle dernier. Contrairement à son allié, elle n’a aucun intérêt à se lancer dans un bras-de-fer idéologique avec ce que Berlusconi appelait « communisme », pour la simple raison qu’elle est convaincue que la droite en Italie a désormais une base sociale large, qui n’est pas caractérisée par quelques nostalgiques d’une saison qui ne se répétera pas, mais d’une large majorité de la population qui veut la réouverture des parcours horizontaux, soit l’ « ascenseur social ». C’est ce message qui a accompagné tout son discours allant de la politique étrangère à la guerre en Ukraine, de l’économie à la flambée des factures, de l’emploi aux réformes constitutionnelles, de la révision du revenu de citoyenneté à l’immigration, en passant par la condition des femmes. Fini donc l’ère berlusconienne du « soleil dans les poches » des rêves irréalisables, avec en revanche l’arrivée d’une droite conservatrice, avec la primauté de l’Etat tout en assurant la liberté d’entreprise, européiste mais dans le sens d’une Europe des Nations, et le retour de l’idéologie, aujourd’hui ancrée au pilier des traditions pour tenter de répondre à l’incertitude des citoyens touchés d’abord par la pandémie, puis par la guerre, et en cherche d’un guide les faisant sortir du cauchemar de ces trois dernières années. Il s’agit donc d’un tournant fort et marqué. C’est le début du melonisme et on ne voit pas, à ce stade, une alternative pouvant le contraster avec force. »

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EDITORIAL, La Repubblica, M. Molinani « La défavorisée du souverainisme » : « La première Présidente du Conseil de l’histoire républicaine a pris ses fonctions avec un programme souverainiste qui vise à conquérir le leadership permanent des classes « défavorisées » mais le prix qu’elle paie est le fait de ne pas exprimer une vision claire du rôle de l’Italie sur le terrain des nouveaux droits et sur la scène globale du XXIe siècle. C’est là la plus grosse différence avec son prédécesseur Mario Draghi. Elle s’est elle-même qualifiée de « underdog », soit une défavorisée. C’est sur la base de ce concept que s’est développé son discours, soit le projet politique de donner voix, de protéger et de représenter tous ceux qui se sentent défavorisés : les travailleurs, les chômeurs, les jeunes, les personnes âgées. Le terme « défavorisé » ressemble beaucoup au peuple des « oubliés » de Trump, notamment pour la référence qu’elle a fait sur les jeunes qui s’auto-excluent du circuit de formation et du travail, générant une ‘’urgence croissante des déviances faites de drogue, d’alcoolisme et de criminalité’’. L’autre convergence avec Trump est son aversion aux mesures restrictives qui pourtant nous ont protégés de la pandémie quand les vaccins n’étaient pas disponibles. Voici donc la réponse de la droite souverainiste à la plaie des inégalités. Le but est de séduire l’électorat de ceux qui se sentent victimes de la globalisation grâce auquel elle peut compter de se faire réélire. Enfin sur le fascisme, qu’elle a dénoncé en le liant aux lois raciales, elle a évité d’élargir cette critique à la période allant de 1922 à 1938. C’est là une occasion manquée pour une droite voulant être interprète de l’esprit républicain et protagoniste de la Constitution qui est née de l’antifascisme. »

EDITORIAL, Il Giornale, A. Minzolini « La conscience et la détermination » : « Il y a un élément qui a été perçu lors des débuts au Parlement de Giorgia Meloni : la conscience de la gravité de la situation. C’est là un fait qui conditionnera sa politique et sa posture au niveau international. Il y a aussi la nécessité d’agir en équipe, d’où les références au Président de la République Mattarella, qui s’est tant investi pour la rencontre avec Macron, et les efforts de Draghi qui l’a accréditée en Europe. Voilà pourquoi le vrai défi du nouveau gouvernement est celui d’affronter l’urgence dans une logique qui agisse en continuité avec l’exécutif de Draghi, sans oublier les caractéristiques propres des politiques libérales de la droite

EDITORIAL, Il Foglio, C. Cerasa « La belle surprise du souverainisme en loden » : « Elle évite d’offrir des arguments à l'opposition, elle tente de rassurer sur les fondamentaux, elle n'utilise pas de termes contre la mondialisation, elle ne se pose pas en alternative à la saison Draghi, elle marque une discontinuité avec le passé de la droite nationaliste et tente de construire une dialectique avec la gauche plus sur l'agenda des devoirs que sur celui des droits. Le premier discours de Giorgia Meloni en tant que Présidente du Conseil a été incroyablement décevant pour tous ceux qui, comme nous, attendaient que les mots de la première ministre confirment une fois de plus leurs jugements et leurs préjugés sur la nature programmatique du nationalisme souverain. Mais de façon surprenante, le discours du leader de Fratelli d'Italia a pris de court l'opposition, et peut-être même une partie de la majorité, et a introduit dans le débat public une créature politique sans précédent que l'on pourrait très vite rebaptiser comme une sorte de « souverainisme en loden ». Le discours de Giorgia Meloni n'était donc pas un discours de division, ce n'était pas un discours identitaire, ce n'était pas un discours trumpien, ce n'était pas un discours anti-Draghi, ce n'était pas un discours nationaliste, ce n'était pas un discours populiste, et c'était un discours tellement peu anti-européen qu'elle a mis au centre de son programme la nécessité explicite de vouloir même plus d'Europe pour essayer de résoudre certains problèmes majeurs concernant l'avenir de l'Italie. Concernant la thématique de l’immigration, pour laquelle la tentative de maquillage appliqué au visage du populisme a souvent fait défaut, elle a fait allusion à une solution pour tenter de freiner celle illégale : l’opération de l’UE « Sophia » ‘’récupérer la proposition originale dont la troisième phase prévoyant le blocage des navires partant du Nord de l’Afrique’’. Cela signifie de considérer l’Europe non pas comme un ennemi (contrairement à ce que fait Marine Le Pen) mais comme un allié qu’il faut stimuler pour tenter de gouverner avec plus d’efficacité les flux migratoires. »

COMMENTAIRE, Sole 24 Ore, L. Palmerini « Un début conditionné par la contingence pour Meloni » : « Le passage le plus concret du discours a été celui où Meloni a expliqué que l'urgence énergétique "va nous obliger à reporter certaines mesures". Il est donc difficile de porter un jugement sur le vaste discours prononcé hier dans l'hémicycle, car les "faits" vont glisser vers l'avant et de nombreux points programmatiques de la droite vont glisser vers l'année prochaine ou plus probablement vers les prochaines années. Ce qui nous attend prochainement, c'est essentiellement une loi de finances déjà fixée car liée à l'urgence des projets de loi, la reconduction de certaines mesures comme la réduction du coin fiscal du gouvernement Draghi ou l'indexation des retraites sous le poids de l'inflation. Les points forts du programme commun de la droite, de la flat tax au quotient familial en passant par la réduction de 5 points du coin fiscal et la réforme des retraites « quota 41 » qui est la réforme-phare de la Ligue - restent en arrière-plan. Cela laisse des points d'interrogation ou au moins des points de suspension en attendant de voir comment son modèle sera incarné. Oui, parce que même une phrase telle que "notre devise sera "ne pas déranger ceux qui veulent faire"" implique en fait une série de réformes structurelles qui n'ont pas été faites jusqu'à présent. Cela signifie s'enfoncer davantage dans la bureaucratie et le système judiciaire, s'attaquer au nœud fiscal et à la question de l'énergie qui constituait un désavantage concurrentiel pour l'Italie même lorsque la guerre en Ukraine n'avait pas encore éclaté. Sur l'Europe, son intention de rassurer, et non de saboter, était très claire, mais il n'y avait pas plus de détails quant à savoir quels seront nos alliés de référence, que ce soit la France ou la Hongrie, tandis que l'attaque contre l'Allemagne et son intérêt national était très claire.  »

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, M. Franco « Entre primauté et l’ambition de réécrire l’histoire de ces dernières années » : « Cela pourrait être juste une impression mais la manière avec laquelle le gouvernement s’est présenté au Parlement a marqué non seulement le rôle de protagoniste mais aussi la primauté de G. Meloni sur sa majorité. Elle a été claire dans la défense de l’Ukraine et en condamnant le fascisme, elle a adressé des critiques pas toujours justes sur la campagne contre la pandémie et elle a avancé des hypothèses plutôt critiquables sur comment freiner l’immigration. Toutefois, il est clair que l’exécutif né des élections du 25 septembre repose sur la dirigeante de Fratelli d’Italia. »

ANALYSE, Repubblica, U. Gentiloni : « La ‘non-sympathie’ pour le fascisme est une abjuration trop légère. Meloni doit se confronter à l’histoire » : « Il est étonnant de constater que l’architecture politique du nouveau gouvernement, revendiqué dans le premier discours de la mandature, puisse mettre ensemble le profil d’une droite reconnaissable et gagnante et la référence rapide à l’antipathie, entendu comme prise de distance et différentiation, un siècle après la Marche sur Rome du 28 octobre 1922. La confrontation avec le passé ne se résout pas avec des déclarations d’intentions ou par la revendication d’états d’âme. L’espace de la République et de la Constitution est soutenu et renforcé par l’antifascisme en tant que projet commun et fondement pour la construction d’une responsabilité individuelle et collective face aux tragédies que le régime a produit et consolidé. Effacer cette dimension historique risque d’effacer aussi les traces et l’héritage de l’antifascisme de la République. Comme si l’on pouvait survoler sur l’importance que l’antifascisme a eu dans la définition du système politique, des formes de la participation populaire, de l’éducation à la démocratie. Aujourd’hui, la dialectique démocratique peut avoir un périmètre reconnu et partagé car la défaite du fascisme a mené à la reconnaissance du pluralisme des idées, des libertés individuelles et collectives, des devoirs et des droits. »

ENTRETIEN, Repubblica, de Carlo Calenda, dirigeant de Azione : « Une équipe modeste et Meloni n’est pas prête à gouverner. Le Pd reste un problème » : « ‘’ Giorgia Meloni a fait une liste des courses infinies de tous les problèmes de l’Italie, mais il n’y a pas de traces de comment elle va les résoudre. Il n’y a aucun choix, ni une vision pour le pays. C’est du blablabla. La seule chose que j’ai appréciée est la prise de position très nette sur l’atlantisme et sur le fascisme. Son abjuration n’est pas fausse, les populistes et les souverainistes utilisent toujours l’extrémisme verbal pour chercher le consensus, mais une fois au pouvoir ils se transforment tous en Mario Monti. Nous ferons une opposition ferme, mais pas idéologique ; nous évaluerons dans le fond ses propositions, car le risque n’est pas celui d’un retour du fascisme mais l’immobilité du pays. Letta doit se réveiller, il ne peut continuer à garder son silence : cela fait un mois que j’essaye de m’entretenir avec lui sur les élections régionales et l’énergie, mais il ne répond pas, il est vexé.»

ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Guido Crosetto, co-fondateur de Fratelli d’Italia et nouveau ministre de la Défense, « Nous avons un horizon sur 10 ans devant nous ; le Parlement est uni sur la question de la livraison d’armes à Kiev » : « La perspective ébauchée par la nouvelle Présidente du Conseil s’étend sur 10 années, à travers un discours témoignant d’une grande compétence. Nous ne devons pas nécessairement bloquer tout ce qu’a fait Draghi mais nous abandonnerons les choses qui ne nous semblent pas bonnes. Concernant l’aide à Kiev et les systèmes de défense anti-aériens, il est encore trop tôt pour répondre. Giorgia Meloni s’entretiendra avec les autres dirigeants européens et ils décideront ensemble de la ligne à adopter pour les prochains mois. Quant au refus annoncé par Conte de ne pas voter de nouveau décret dans ce sens, c’est un problème, il vaudrait mieux que le Parlement soit uni sur ces questions. L’engagement sur 5 ans pour l’investissement de 2% du PIB pour les dépenses militaires sera maintenu. La majorité est unie sur le soutien à l’Ukraine. La Présidente sait parfaitement qu’elle doit dialoguer avec toutes les nations européennes et construire un axe avec chacune d’elles afin d’atteindre ses objectifs. Nous en atteindrons certains seuls, et d’autres seulement si nous faisons front uni en Europe. Avec Macron, elle a commencé à construire un rapport basé sur la considération et la confiance et elle fera de même prochainement avec les autres leaders. Fratelli d’Italia n’a jamais été avec Le Pen ou Orban, ils ne font pas partie du groupe des conservateurs européens. Politiquement, Giorgia Meloni n’est pas leur alliée, le programme de FDI n’est pas celui de Le Pen en France. Sur la réforme de la Constitution, Giorgia Meloni a trop de respect pour le Parlement pour ne pas impliquer tout le monde. Elle veut partir du semi-présidentialisme français, mais elle est ouverte à d’autres propositions. »

ENTRETIEN, La Repubblica, de Riccardo Ricciardi, vice-président du M5S, « Nous nous attendions à ce que le revenu de citoyenneté soit attaqué, nous le défendrons » : « Cela fait des années que Giorgia Meloni s’en prend au revenu de citoyenneté, cette attaque frontale n’est donc pas une surprise. Nous ferons tout ce qui est possible pour le défendre, au Parlement et en-dehors. Elle oublie de dire que beaucoup de personnes percevant le revenu travaillent, mais que les salaires sont trop bas. Il faudrait donc introduire un salaire minimum mais Meloni n’en a jamais parlé. En vue de la Loi de Finances, nous déclinerons des propositions afin d’améliorer la corrélation entre l’offre et la demande. Elle n’a jamais parlé de précarité, et lors de son discours de politique générale, j’ai été frappé qu’elle ne parle pas une seule fois de ‘’paix’’. Elle a aussi évité l’hommage à la Résistance, qui devrait faire partie du patrimoine commun, mais tous les nostalgiques du passé se trouvent dans son parti, elle ne peut pas se permettre une position nette et claire à ce sujet. Elle s’inscrit dans le sillage de Draghi dont l’agenda a été soutenu par le PD : il est évident que nous représentons la vraie et authentique opposition. »

PREMIER PLAN, Il Messaggero, de F. Bechis, « Blocus naval en Libye, ‘’c’est prévu par l’Europe’’, [le nouveau ministre de l’Intérieur, Matteo] Piantedosi arrête les ONG » : « Intervenir à la base. Bloquer dès leur départ ‘’les voyages de l’espoir’’ qui n’apportent aucun espoir mais seulement la douleur et la mort. Giorgia Meloni entend tourner la page dans la gestion des flux migratoires. ‘’En Italie, comme dans n’importe quel Etat sérieux, on n’entre pas illégalement, mais seulement à travers les ‘décrets-flux’ ‘’ et ‘’Notre objectif est de conjurer à la base les causes qui poussent les migrants, surtout les plus jeunes, à abandonner leur terre’’ a-t-elle déclaré hier à la Chambre lors du vote de confiance. Les arrivées de migrants sur les côtes italiennes sont en hausse : 78 000 cette année contre 52 000 en 2021. ‘’Il y a des missions que les Etats seuls, sans l’Europe, ne peuvent accomplir’’ a souligné Giorgia Meloni. Hier au Parlement elle a reformulé le « blocus naval » sous un angle plus européen. Elle invite à relancer un ‘’modèle vertueux de collaboration et de croissance entre l’Union européenne et les nations africaines, notamment pour endiguer l’inquiétante propagation du radicalisme islamiste’’ en faisant référence au fondateur de la société ENI, Enrico Mattei. Elle s’est par ailleurs engagée a relancer l’opération navale de l’UE ‘’Sophia’’ dont la ‘’troisième phase, bien que jamais appliquée, prévoit le blocage des embarcations clandestines à leur départ depuis l’Afrique du Nord’’. Elle entend créer des ‘’hotspots sur les territoires africains gérés par des organisations internationales pour traiter les demandes d’asile’’. L’opération « Sophia » est réalisable mais ce n’est pas simple. Egalement connue sous le nom d’EunavForMed, l’opération née en 2015 a été remplacée par « Irini » en 2018 pour se concentrer sur l’embargo d’armes à la Libye, sur demande notamment de Matteo Salvini. Le plan de la nouvelle Présidente du Conseil est aujourd’hui ‘’plus ambitieux et veut aller plus loin que les ‘décrets-sécurité’ de l’ancien ministre de l’Intérieur cantonnés aux arrivées clandestines et aux rapatriements’’ explique Fratelli d’Italia. En attendant, le nouveau gouvernement est déjà soumis aux premiers tests sur la question migratoire. Le ministre de l’Intérieur Matteo Piantedosi a mis en garde les navires de deux ONG, Ocean Viking et SOS Humanity actuellement en Méditerranée avec un total de 326 migrants secourus à bord. Une interdiction d’entrée dans les eaux territoriales italiennes est envisagée. Une fermeté qui a plus à Salvini ‘’ce gouvernement a bien l’intention de faire respecter les règles et les frontières’’. »

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Matteo Piantedosi

PROPOS, La Stampa, de Matteo Piantedosi, nouveau ministre de l’Intérieur, « Si les migrants se trouvent sur des navires étrangers, il est possible d’interdire leur débarquement en Italie » : « Il est inacceptable que le pays ne contrôle pas les flux de ceux qui entrent [sur le territoire]. Les deux navires d’ONG se trouvant entre la Libye et Malte sont hors-la-loi, j’envisage d’introduire une interdiction. J’ai voulu faire preuve de fermeté pour réaffirmer un principe : la responsabilité des Etats dont les navires portent le drapeau. L’Ocean Viking (drapeau allemand) et l’Humanity 1 (drapeau norvégien), ne suivent pas l’esprit des normes européennes et italiennes en matière de sécurité et de contrôle des frontières et de lutte contre l’immigration illégale’’. Et ce parce que les opérations de secours ont été systématiquement menées dans la zone SAR entre la Libye et Malte qui n’ont été informées qu’une fois les opérations conclues. Même si les arrivées clandestines ne dépendent pas seulement des ONG toutefois, même si elles le nient, ces navires humanitaires sont un facteur d’attraction pour les migrants. Dans le but de freiner l’immigration illégale, nous organiserons dans la semaine un Comité pour la sécurité impliquant les agences de renseignements. Je veux comprendre quelle est la situation réelle en Libye et ce que nous pourrions faire. Je crois beaucoup aux corridors humanitaires de Sant’Egidio. Freiner les départs c’est aussi limiter les décès en mer, qui me répugnent alors qu’ils passent presque inaperçus désormais. Lorsque j’étais préfet de Rome, j’ai vu des gens qui étaient arrivés illégalement il y a 2, 3 ou 4 ans, ayant fait une demande d’asile et vivant désormais dans la rue, désespérés. Ceux qui parlent d’intégration, du rôle des communes et de l’Etat, ne savent pas de quoi ils parlent. Comment ? Qui ? Avec quel argent ? Il ne faut pas opposer les aspects humanitaires d’un côté et le contrôle des flux et le respect des règles de l’autre, en réalité les deux se recoupent. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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25/10/2022

L'AfD de Bavière gagne une première bataille face aux services de renseignement.

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Allemagne. Bavière. Le tribunal administratif de Munich a émis une ordonnance suspensive en faveur de l’AfD. L’Office bavarois de protection de la Constitution n’est plus autorisé, jusqu’à la décision qui sera prise lors d’une instance en référé [=urgence], à utiliser des méthodes de services de renseignement afin de surveiller l’AfD et de faire, jusqu’à l’instance en référé, une déclaration publique générale à propos de l’AfD de Bavière.

"Le cyclone Salvini s’abat sur Meloni."

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Italie. Revue de presse.

La presse italienne titre largement sur le discours de la Présidente du Conseil Giorgia Meloni devant la Chambre en vue du vote de confiance de son Exécutif. Les journaux anticipent en partie le programme que prononcera la dirigeante de Fdi, sous le signe d’une certaine continuité avec son prédécesseur, notamment sur les politiques économiques, sur fond de revendications de ses alliés M. Salvini et S. Berlusconi : « Un plan pour cinq ans » - La Présidente du Conseil s’adressera à la Chambre ce matin pour obtenir la confiance, mais Salvini lance ses slogans sur les migrants et les retraites (Corriere della Sera), « Le cyclone Salvini s’abat sur Meloni » - Le vice-président du Conseil léguiste ne perd pas son temps et dicte ses priorités alors que Forza Italia revendique douze sièges pour les prochains secrétaires d’Etat, expliquant : sans nous l’exécutif tombe (La Repubblica), « Meloni devant la Chambre, Salvini sans freins »  - A la veille du vote de confiance, le dirigeant de la Ligue rassemble les siens et annonce ses priorités : retraites, flat tax et migrants (La Stampa), « Au gouvernement pendant 5 ans » - Meloni s’adressera à la Chambre avec un programme pour toute la mandature. Salvini renchérit sur les retraites, la flat tax et l’immigration (Il Giornale), « Meloni, Salvini et Berlusconi sont déjà séparés » - La Ligue et FI prennent leurs distances, les alliés avancent en ordre dispersé (Fatto Quotidiano), « Meloni découvre des caisses publiques vides » - Le lourd héritage du gouvernement précédent : le ministre Giorgetti (Ligue) se retrouve avec un trou de 48 milliards pour cause d'émission décevante de titres d’Etat (La Verità). La désignation du nouveau Premier ministre britannique Rishi Sunak par le parti conservateur est aussi largement citée avec couverture photographique en Une. Enfin, le Corriere propose un entretien du Président ukrainien V. Zelensky « Une pleine entente avec Meloni, les Russes ne font que du chantage » (Corriere della Sera).

Les JT de ce matin couvrent essentiellement le discours de la Présidente du Conseil G. Meloni devant la Chambre en vue du vote de confiance de son Exécutif, la désignation du nouveau Premier ministre britannique Rishi Sunak par le parti conservateur, les propos russes sur une possible attaque à la bombe sale par Kiev et enfin l’éclipse partielle du Soleil.

Sur Twitter, le hashtag #whatsappdown, en référence à la panne de ce matin concernant l’application WhatsApp, domine.

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de F. Verderami, « Meloni et le jour du vote de confiance, ‘’Nous maintiendrons le pays uni’’ » : « Giorgia Meloni parlera aujourd’hui face au Parlement de maintenir le pays uni, et ce ne sera pas que pour la forme, compte tenu du contexte de guerre et de profonde crise économique dans lequel elle devra gouverner. Elle est consciente des attentes qu’elle a suscité au sein de l’opinion publique ainsi que des difficultés croissantes, internes et à l’internationale. Il faudra éviter que les crises minent la paix sociale et en appellera pour cela à ‘’l’esprit républicain’’, à la collaboration des forces politiques, mais aussi du monde des entreprises et du travail. Son programme sera bien de droite mais en tenant compte de ce moment particulier. Il ne pourra pas marquer le retour de l’ancienne bipolarisation politique, il y a trop de problèmes pour engager des bras de fer. Sur le plan énergétique par exemple, elle ne peut pas conjuguer la crise actuelle et ‘’la politique industrielle que l’Italie attend depuis des années’’. Sur le plafonnement du prix du gaz, la nouvelle Présidente du Conseil aura besoin de l’appui d’autres pays. On raconte que la rencontre avec Emmanuel Macron s’est ‘’déroulée bien mieux que prévu : il devait durer le temps d’un café et s’est finalement prolonger sur plus d’une heure’’. Giorgia Meloni devra aussi passer l’épreuve de l’Europe et tendre la main aux institutions bruxelloises pour demander un respect réciproque. Sur le plan économique elle fera preuve de réalisme, pas comme certains partis de sa majorité, même si elle sait qu’elle pourra compter sur Giorgetti pour cela. Le soutien à Kiev sera aussi réaffirmé, même si ce choix pourra être difficile lorsque son gouvernement devra voter les sanctions à Moscou et approuver les décrets d’aides à l’Ukraine. C’est l’un des thèmes pour lesquels elle compte sur l’appui de forces de l’opposition. Son discours devrait refléter son ambition d’aller jusqu’au terme de cette mandature. Les tensions au sein de la majorité anticipent un changement de géographie politique qui devra être accompagné. D’où l’importance de la loyauté vis-à-vis du choix des électeurs déjà soulignée lors du premier Conseil des ministres.»

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, M. Franco : « Premiers gémissements politiques d’un dualisme qui peut saper le gouvernement » : « Le défi politique a commencé bien avant ce que l’on pouvait prévoir. Giorgia Meloni n’a pas eu le temps de se présenter à la passation des pouvoirs avec Mario Draghi, que ses alliés ont déjà montré les premiers signaux de nervosité. Les convulsions de Forza Italia sont les plus évidentes. Elles reprennent la frustration du cercle berlusconien qui se considère puni par la leader de Fratelli d’Italia. Ces tensions montrent des équilibres internes fragiles au point de faire faire penser à une scission. Le premier objectif semble celui de remplacer le vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Antonio Tajani, dans son rôle de coordinateur du parti : un choix qui ressemble à une vengeance de la part de ceux qui sont sortis ‘battus’ dans les choix des ministères. Il faudra voir ce que cela signifie pour une majorité qui dispose d’un écart réduit au Sénat. Le précédent de l’élection d’Ignazio La Russa à la présidence du Sénat, marqué par l’absence des voix de Forza Italia, est révélateur. Berlusconi semble ne pas représenter le garant modéré de la crédibilité internationale du nouveau gouvernement, mais plutôt son destructeur. Par ailleurs, les messages adressés au Palais Chigi de la part de certains membres du parti de Carlo Calenda (Azione-Italia Viva) font penser à une situation bien ‘fluide’ : ‘’A’ la veille du vote de confiance au Parlement, nous ne pouvons pas exclure qu’au cours des prochains mois la majorité issue des urnes le 25 septembre, puisse changer o s’élargir’’. La deuxième menace est représentée par Matteo Salvini, qui a été obligé de renoncer au ministère de l’Intérieur, mais qui semble vouloir aspirer à être une sorte de Ministre « ombre ». Hier, il a rencontré le commandant de la garde côtière pour parler aussi d’immigration, et a assuré que ce sera bien à lui de s’occuper des ports. »

ARTICLE, La Stampa, F. Capurso, F. Moscatelli: « Flat tax, réforme des retraites et guerre aux ONG. Salvini essaye d’imposer son agenda » : « Le leader de la Ligue, Matteo Salvini, rassemble ses ministres en leur expliquant : ‘’Je m’occuperai des migrants et des ports. Nous bloquerons l’ancienne réforme des retraites dite « loi Fornero », pour passer à une retraite à partir de 61-62 ans’’. Pendant que Giorgia Meloni prépare son discours, Matteo Salvini tente ainsi de s’imposer sur le devant de la scène, comme si d’une certaine façon, il voulait dicter son agenda au gouvernement. La journée débute avec un entretien avec l’amiral Carlone, comandant général de la garde-côtière : une façon très explicite de dire à Meloni qu’il ne veut pas laisser la responsabilité sur les ports dans les mains du ministre pour le Sud et la Mer, Nello Musumeci.  Salvini s’entoure de son très fidèle conseiller, Edoardo Rixi, et d’un chef de cabinet expert comme Alfredo Storto et se voit déjà gérer les Autorités portuaires, en accord avec son ancien chef de cabinet, Matteo Piantedosi, devenu lui Ministre de l’Intérieur. L’assaut de Salvini à l’agenda de gouvernement ne s’arrête pas au thème des migrants. Hier, il a convoqué ses experts en économie et a annoncé sur les plateaux de Rai Uno des réformes économiques : ‘’ il faut commencer à travailler sur la réforme des retraites, sur la fiscalité à taux unique dite flat tax et à l’annulation des fiches d’imposition ‘’. Un autre des objectifs déclaré par le leader de la Ligue est le Pont sur le Détroit de Messine : ‘’il faire lancer le chantier dans les cinq prochaines années et employer ainsi environ cent mille travailleurs. ‘’

PREMIER PLAN, Il Messaggero, d’A. Bassi, « L’ouverture de Picchetto, ‘’oui au nucléaire propre’’, Roberto Cingolani se concentre sur la question du gaz » : « Lors du sommet des ministres européens de l’énergie qui se réuniront aujourd’hui au Luxembourg pour poursuivre les discussions sur le gaz, il y aura deux ministres pour l’Italie : l’ancien et le nouveau. Ainsi commence l’inédite gestion partagée du ministère de la Transition écologique que Giorgia Meloni a rebaptisé ministère de l’Environnement et de la sécurité énergétique : Gilberto Pichetto Frattin et Roberto Cingolani travailleront ensemble. Pour six mois tout au plus, seulement le temps d’affronter cet hiver qui s’annonce compliqué. Tous les pouvoirs reviennent au ministre en charge, l’ancien ministre, Roberto Cingolani, ne pourra rien signer. Pour l’instant, c’est l’harmonie totale entre les deux, sur les dossiers qui seront traités aujourd’hui, mais aussi sur d’autres thèmes, comme celui du nucléaire. ‘’Nous sommes favorables à des expérimentations sur le nucléaire de nouvelle génération afin de faire face à la crise énergétique’’ a déclaré Pichetto hier. Mais avant cela, le duo devra se pencher sur le paquet de mesures européennes sur le gaz. L’intention est de continuer à faire pression sur la Commission pour un plafonnement ‘’dynamique’’ des prix du gaz mais il ne faudrait pas que Bruxelles ou les autres gouvernements ne perçoivent plus l’urgence de la mesure suite à la baisse des tarifs ces derniers jours. Les prix sont en effet au plus bas depuis plusieurs mois. Dans quelques jours, lorsque l’autorité italienne pour l’énergie électrique et le gaz devra décider des tarifs à appliquer aux prochaines factures, elle pourra même maintenir des prix contenus pour les familles. Mais le problème principal qui a soulevé le débat en Europe n’est pas tant les prix en eux-mêmes que la volatilité des marchés. Pichetto et Cingolani n’entendent donc pas abandonner la bataille. Ils ont d’ailleurs plusieurs cartes à jouer dans les négociations : l’Italie est le pays qui a réagi le mieux et le plus rapidement, grâce notamment à la proactivité d’ENI, dans le but de trouver des alternatives au gaz russe. Les Allemands, plus en difficulté, avaient demandé l’introduction de mécanismes de ‘’solidarité obligatoire’’ entre les pays. Rome et Berlin avaient annoncé, il y a quelques mois, un pacte en ce sens, mais rien n’avait été signé. La livraison de gaz à Berlin en échange d’un prix-plafond pourrait être un accord juste. Les ministres européens de l’énergie devront travailler ces prochaines semaines en vue du sommet extraordinaire du 18 novembre. Charles Michel a souligné l’objectif de parvenir à des décisions concrètes d’ici deux ou trois semaines. Il a également laissé entendre qu’il était favorable à la proposition de Rome sur le plafonnement dynamique. Une approche progressive donc, alors qu’il faut encore vaincre les réticences des pays prépondérants comme l’Allemagne et les Pays-Bas. La partie menée par le duo Pichetto-Cingolani partira de là. »

ARTICLE, Corriere della Sera, S. Montefiori « Macron, la rencontre et les polémiques » : « La poignée de mains à l’hôtel romain entre Emmanuel Macron et Giorgia Meloni n’a pas été appréciée par tous en France. Selon l’opposition de la gauche française il s’agit d’un acte de « complaisance avec le fascisme » plus qu’un signe d’une continuité encourageante dans les relations des deux pays. Avec l’accélération de la naissance du gouvernement italien, entre le serment et la passation des pouvoirs, ‘’la rencontre était inévitable’’ a expliqué hier matin Clément Beaune. ‘’Impossible pour Macron de se retrouver à Rome et de ne pas rencontrer la nouvelle Présidente du Conseil. Vous pouvez penser ce que vous voulez, mais elle est l'interlocuteur désigné par le président de la République italienne, et vous ne pouvez pas faire l'Europe en choisissant vos interlocuteurs’’. Macron s'est donc retrouvé entre deux feux : d'une part respecter Meloni et avec elle le vote démocratique des Italiens, et d'autre part s'exposer aux accusations de ceux qui en France voient dans la nouvelle Présidente du Conseil l'héritière de Mussolini. Le président français a posté sur Twitter une photo de sa dernière réunion à Bruxelles avec Draghi, ajoutant un chaleureux "Merci Mario", puis un message sur sa conversation informelle avec Meloni, parlant de "poursuivre tout le travail engagé" et de "réussir ensemble, avec dialogue et ambition". Hier, les sources du Palais Chigi ont précisé que Macron n'avait jamais évoqué le terme " vigilance ", et à une question d'Agi, à l'issue d'une visite des fouilles archéologiques du Palatin, Macron lui-même a dit que la vigilance " n'est pas le bon terme ". ‘’Ce qui compte, c'est la relation bilatérale France-Italie et l'Europe, nous avancerons ensemble". Ces clarifications confortent le gouvernement italien mais contribuent à alimenter l'indignation de la gauche française. »

ARTICLE, La Stampa, F. Grignetti « Macron précise : il est faux de dire que nous surveillerons Rome » : « La photo de la conversation au clair de lune entre Macron et Meloni devient une affaire. Cela était peut-être inévitable, compte tenu de sa polémique anti-française de longue date. 'Nous jugerons le nouveau gouvernement sur les actes', ont fait savoir des sources de l'Elysée citées par l'Afp tard dans la nuit. Après les phrases au début du mois d'octobre sur une "surveillance sur les droits et les libertés", les collaborateurs de la Présidente du Conseil ont clarifié cette fois-ci : "Il n'y a aucune trace dans l’entrevue d'une quelconque référence à des hypothèses de surveillance étrangère de la démocratie italienne, comme l'ont au contraire rapporté certains organes de presse". Un incident qui a obligé Macron, au dernier jour de sa visite à Rome, à clarifier : "Vigilance ? Ce n'est pas le bon terme. Ce qui compte, en revanche, c'est la relation bilatérale France-Italie et l'Europe, et nous allons donc aller de l'avant". En France, c'est un scandale à gauche que le Président ait rencontré l'Italienne le jour même de son investiture, en toute tranquillité. Toute la journée, aux JT, Sandrine Rousseau, des Verts, a condamné la "condescendance de Macron envers le fascisme et l'extrême droite. Il aurait pu insister sur le fait que la France ne coopère pas avec des régimes qui rappellent Mussolini". ‘’Le président’’, a commenté le chef de file des socialistes à l'Assemblée nationale, Boris Vallaud, ‘’n'était pas obligé d'être en première ligne. Nous ne devons pas avoir de naïveté, de complaisance, avec un gouvernement qui est d'extrême droite, avec une Première ministre qui vient d'une famille politique qui admire Mussolini". Et la gauche radicale de Mélenchon se déchaîne contre un Macron qui " court parler à la leader fasciste Meloni ". En revanche, la photo a été très appréciée par le parti de Marine Le Pen, une rencontre qualifiée de ‘’rassurante’’ par le président du RN Jordan Bardella. En Italie, en revanche, l’opposition met l’accent sur l’incohérence de Meloni ‘’cette rencontre, qui est le premier acte de politique étrangère du nouveau gouvernement, dément le vote de Fdi de juillet contre le Traité du Quirinal’’, explique Lia Quartapelle du PD. »

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Conversation au clair de lune entre Giorgia Meloni et Emmanuel Macron

ARTICLE, La Verità, G. Gandola « Sur les droits, des sources venant de Paris insistent mais Palais Chigi met fin aux polémiques » : « Lors de la rencontre informelle entre le chef de l’Elysée et la Présidente du Conseil, les thématiques abordées ont été l’Ukraine, l’énergie et l’immigration. Dans la nuit, des précisions venant de « sources françaises » pourraient soulever une polémique mais le Palais Chigi a démenti « la surveillance étrangère n’a pas été évoquée’’. La première Présidente du Conseil de la République a inauguré son aventure internationale en montrant son bel accent français au Président Macron. Il ne s’agissait pas d’une bilatérale mais d’une entrevue d’une heure, le signal de la volonté commune de collaborer et de rendre moins flou le Traité du Quirinal afin de ne pas laisser les « prairies » italiennes en proie à la suprématie de l’Allemagne et de ses vassaux hollandais et scandinaves. Une visite à Paris suivra ‘’quand elle le voudra’’. Dans la note diffusée par le Palais Chigi, Meloni a voulu souligné ‘’une confrontation pragmatique et sincère, avec des limites et des concessions des deux côtés dans le respect des intérêts nationaux’’, suivi par ‘’nous nous comprendrons avec la franchise qui nous caractérise’’, comme pour dire que s’il devait y avoir des problèmes, elle le dira clairement. Certes, les différences sont évidentes, pour l’Elysée l’entente « technocratique » avec Mario Draghi était autre chose mais les Français ont besoin de l’Italie pour éviter le retour du Pacte de Stabilité en sauce berlinoise. Et le gouvernement italien a besoin de consensus afin d’éviter d’entrer immédiatement dans la tempête parfaite des lettres, des ultimatums ou des préjugés d’antan. Tout s’est donc bien passé, sauf une polémique de la dernière minute venant d’une source non spécifiée qui aurait dit à l’agence de presse italienne que « sur les droits humains la France vigilera ». Cette fois-ci le Palais Chigi a montré un profil bas, en affirmant à l’Adnkronos que ‘’lors de la rencontre de dimanche il n’y a eu aucune référence à des hypothèses de vigilance étrangère sur la démocratie italienne’’. »

ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Volodymyr Zelensky, « Je demande à l’Italie des armes de défense aérienne ; je ne parle pas à Poutine si j’ai un pistolet braqué sur la tempe » : « Pour le moment je ne peux que parler de manière positive du tout nouveau gouvernement italien. J’ai parlé au téléphone avec Giorgia Meloni qui a exprimé son plein soutien à l’Ukraine contre l’agression russe et a promis de poursuivre le travail engagé par Mario Draghi et de continuer à améliorer encore nos relations. Je l’ai invitée à Kiev, elle a dit qu’elle viendrait. Elle s’impliquera notamment à Bruxelles pour la livraison de nouvelles aides militaires. Concernant les propos de Silvio Berlusconi, je ne pense pas qu’ils reflètent ses opinions personnelles, il s’est contenté de répéter directement le discours de Poutine. Et seulement 8% des Italiens ont voté pour lui, cette réponse rassurante de votre électorat me suffit. Je vois que le peuple italien soutient réellement l’Ukraine, même si c’est un défi difficile et qu’il faut supporter certaines incertitudes économiques. Après avoir parlé avec Giorgia Meloni, je ne vois pas comment l’Italie pourrait devenir le ‘’cheval de Troie’’ de la Russie. Nous avons besoin de moyens de défense aérienne. Nous voulons que nos réfugiés reviennent en Ukraine, reconstruire notre économie, que la société reprenne son cours normal. Nous devons pour cela garantir la sécurité des civils et nous protéger des attaques aériennes. L’Italie produit des systèmes de défense de ce type avec la France et l’Allemagne : nous espérons qu’ils puissent nous aider. Quant à la recherche d’une solution pour la paix, nous savons bien que c’est le nouveau récit. Moi, j’ai toujours voulu discuter mais pas avec un pistolet braqué sur la tempe. Depuis le début, le dialogue a été impossible, Poutine s’est contenté d’une série d’ultimatums. Si vous voulez dialoguer pour la paix, n’occupez pas une centrale nucléaire, ne tuez pas de civils, ne lancez pas 130 missiles en une journée. La fin de la guerre ne dépend pas de moi. Les combats ont lieu en Ukraine, pas sur le territoire russe. Une fois retirés, alors il sera possible de commencer à négocier. Nous libérerons la région de Kherson mais cela nous coûte cher, notamment en vies humaines. Les Russes ne fuient pas Kherson, ils font semblant, ce sont des retraites stratégiques L’accusation de préparation d’une bombe sale est grave, les Russes cherchent à construire des prétextes, pour frapper par exemple des infrastructures nucléaires, et à justifier leurs agressions vis-à-vis du monde et de la société russe. C’est pourquoi nous tenons à la présence des inspecteurs internationaux dans toutes les centrales nucléaires du pays. Nous avons vu les horreurs commises par les Russes faisant d’eux des terroristes. Si la Russie a décidé d’utiliser l’arme atomique, elle le fera, indépendamment de sa situation sur le terrain. La Russie ne négociera que quand elle aura compris qu’elle ne pourra pas l’emporter militairement. Nous sommes toujours prêts à négocier. La Communauté internationale, y compris la Chine, doit faire pression sur Moscou. Quant à la crise énergétique, cela n’a pas de rapport avec l’Ukraine. Moscou a déjà utilisé l’énergie comme arme par le passé, Poutine déteste que les Européens puissent devenir indépendants du gaz russe. Dès l’année prochaine, vous aurez trouvé des alternatives alors que si vous cédez au chantage aujourd’hui, ce sont vos enfants qui en paieront les conséquences demain. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

 

Vatican et France. Lors de son entretien, ce lundi 24 octobre, avec le pape François qui a duré 55 minutes, le président Emmanuel Macron a offert une édition de 1796 du Projet de paix perpétuelle d'Emmanuel Kant.

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Le pape François et Emmanuel Macron

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