25/09/2023
"Tour de vis sur les migrants mineurs afin de freiner l’offensive de la Ligue."
Italie. Revue de presse.
La question migratoire, notamment les reproches adressés à Berlin sur le rôle des ONG dans les opérations de sauvetage, et les propos du président de la République relatifs à l’Italie lors de son interview au 20h, fait les gros titres : « Migrants, duel Rome-Berlin » (Corriere della Sera), « Berlin : « Sauver les migrants est un devoir » » (La Stampa) « L’étau se resserre sur les migrants mineurs » - Macron tend la main à Meloni : « il faut une réponse européenne » (La Repubblica), « Fonds pour l’accueil, l’argent va aux migrants mais pas aux agents de police [censés assurer leur accueil] » - Macron finit par suivre Meloni : « il faut un fonds pour l’Afrique » (Il Giornale). Les obsèques de l’ancien Président de la République Giorgio Napolitano sont aussi citées avec large couverture photographique de la signature du registre de condoléances : « Le Pape rend hommage à Napolitano » (Corriere, Repubblica, Stampa).
Les JT couvrent essentiellement le décès de Matteo Messina Denaro, dernier chef mafieux de l’époque des attentats en Italie, l’interventions d’Emmanuel Macron sur la crise migratoire et le soutien à l’Italie qui ‘’ne doit pas être laissée seule’’, la réponse de Meloni qui dit son ‘’intérêt’’ pour ces déclarations, la visite d’Antonio Tajani (Forza Italia) aujourd’hui à Paris pour rencontrer Catherine Colonna, les hommages à l’ancien Président de la République italienne Giorgio Napolitano, les intempéries, notamment un glissement de terrain dans le Piémont, et les températures anormalement élevées dans plusieurs régions d’Italie.
ENTRETIEN, Corriere della Sera, d’Antonio Tajani, vice-Président du Conseil et ministre des Affaires étrangères, « Pas d’amnistie en cas de fraude importante en matière de construction des bâtiments ; sur la taxation des banques, l’Italie est plus crédible » : « Fort du dernier sondage Dire-Tecnè, selon lequel son parti dépasse les 10% de popularité, mais aussi d'une victoire politique de poids – la prise en compte des demandes d’amendements du décret sur [la taxation des] surprofits des banques -, Antonio Tajani présente Forza Italia comme le "centre de gravité permanent" du centre-droit, une force politique "fiable, sérieuse, crédible" pour le gouvernement et l'Italie. Et il ne veut pas en faire trop : "Sur les banques, nous avons tout de suite dit qu'il y avait des corrections à apporter pour préserver les épargnants et les établissements bancaires eux-mêmes, en particulier les petites et moyennes banques, et plus encore la crédibilité de l'Italie aux yeux des investisseurs et des marchés : la Présidente du Conseil Giorgia Meloni nous a écoutés et aujourd'hui nous sommes pleinement satisfaits". Concernant la régularisation des constructions illégales et l'immigration, autres sujets brûlants du moment, le vice-Président du Conseil et ministre des affaires étrangères dit "non aux slogans : les problèmes se résolvent par des actions concrètes, pas avec des promesses irréalisables. Et avec beaucoup de diplomatie. Nous avons besoin de force, pas de violence". »
ARTICLE, Corriere della Sera, P. Di Caro, P. Valentino « Berlin se dit « surpris » par la réaction italienne, mais Macron assure : « il faut aider Rome » » : « La polémique entre l’Italie et l’Allemagne sur la question des financements des ONG de la part du gouvernement de Berlin se poursuit. Cela fait suite à l’entretien du ministre de la défense Crosetto (Frères d’Italie) dans la Stampa, où il accusait l’Allemagne de ne pas être un pays « ami » de l’Italie alors que le Bundestag a précisé dans un communiqué que les financements décidés ‘’ne sont pas une anomalie et n’ont aucune finalité anti-italienne’’, le vrai but étant de ‘’favoriser le sauvetage civil en mer’’ car cela est un devoir ‘’juridique, humanitaire et moral’’. Le ministre Crosetto a précisé pour sa part que ‘’l’Italie aussi sauve des vies, des milliers de personnes, même sans l’aide des ONG’’. Hier, le ministre des Affaires étrangères A. Tajani a répété ses critiques contre l’Allemagne et la France. Ce matin il se rendra en France pour rencontrer sa collègue Catherine Colonna : à cette occasion, il lui dira que ‘’à Vintimille, Paris se trompe’’. Tajani se rendra ensuite en Allemagne pour rencontrer son homologue Baerbock. C’est le Président Emmanuel Macron qui, depuis Paris, vient en soutien de l’Italie. Dans un entretien à BFMTV, sur la question des migrants, il a dit ‘’nous devons jouer notre rôle comme Européens et aider les Italiens. Nous ne pouvons pas les laisser seuls’’. Le Président a ajouté ‘’je veux proposer d’augmenter les fonds destinés aux pays de transit’’, à partir de la Tunisie et de l’Algérie. Puis, en se référant à ce qui avait semblé une critique à la France du Pape François sur la gestion de Vintimille, Macron a rappelé ‘’Nous Français faisons notre part, nous ne pouvons pas accueillir toute la misère du monde’’ »
ARTICLE, La Repubblica, A. Ziniti « Le bras-de-fer sur les ONG entre Rome et Berlin mais une main tendue de Macron à Meloni » : « Si le bras-de fer avec l’Allemagne se prolonge, c’est une main tendue (européenne) qui arrive depuis la France. C’est une ouverture inattendue d’Emmanuel Macron, à laquelle Meloni réagit positivement, à la veille d’une semaine décisive pour sa politique migratoire chancelante, avec la réunion à Bruxelles sur le nouveau Pacte asile et migrations. ‘’J’accueille avec grand intérêt la proposition de collaboration du Président Macron. L’Italie, la France et l’UE doivent agir ensemble pour soutenir les Etats d’origine des migrants et pour aider les Etats de transit à démanteler les réseaux criminels de trafiquants d’êtres humains’’. Toutefois, le gouvernement Meloni n’a aucune intention de renoncer à sa bataille contre les ONG. »
COULISSES, Il Messaggero, F. Bechis « Meloni lance sa phase 2 : « allons de l’avant avec les alliés dans l’Union Européenne » » : « C’est une aide inattendue et d’autant plus appréciée. Giorgia Meloni réagit rapidement aux propos du Président français relayés par les agences de presse. Au Palais Chigi, l’on accueille avec satisfaction la prise de position de l’Elysée. Notamment pour le timing, puisqu’aujourd’hui s’ouvre à Bruxelles une semaine décisive pour débloquer les fonds à la Tunisie de Saïed qui se trouve au bord du gouffre. Mais aussi en raison du vocabulaire choisi par le Président français : la lutte contre les passeurs, les aides économiques au pays d’origine. Tout cela figure bien dans le « Plan Mattei » que le gouvernement est prêt à lancer cet automne, font noter les personnes proches de la Présidente du Conseil. S’agit-il d’un dégel dans leurs relations ? On verra. A ce stade, cela suffit pour reprendre un peu son souffle. Car l’aide française sur les migrants, fait-on remarquer au Palais Chigi, n’est pas la seule branche d’olivier tendue par les Français ces derniers jours. A part quelques bémols, Paris commence à collaborer dans les négociations en Europe concernant les migrants et le Pacte de Stabilité. Meloni apprécie mais reste cependant prudente. Elle avoue à son entourage un scepticisme croissant. La réunion de ce matin avec la Commission aidera à comprendre si la première tranche d’argent destinée à la Tunisie sera déloquée. Meloni prépare sa phase 2 en Europe. Que ce soit avec les partenaires européens ou pas. »
EDITORIAL du directeur M. Sechi, Libero, « Paris imite la ligne de Rome » : « Emmanuel Macron a décidé d’épouser la stratégie que G. Meloni explique à tous les leaders lors des réunions internationales depuis de début de son mandat. A force d’insister, Meloni obtient ce qu’il fallait, à savoir l’engagement de la France avec l’Italie dans l’espace vital de la Méditerranée et en Afrique. La position prise par Paris représente un véritable tournant, même si cela se limite pour l’heure à des annonces. Toutefois, Macron est un leader qui planifie, il n’annonce jamais rien pour le principe, surtout s’il sait qu’en face il y a quelqu’un de déterminé comme Meloni. L’engagement à lutter contre les trafics d’êtres humains selon une nouvelle doctrine mérite d’être relevé. Cela signifie abandonner un héritage colonialiste, changer de vision, passer à la logique du partenariat et à celui que Meloni a qualifié dans ses interventions de ‘’posture non prédatrice’’. »
ARTICLE, Il Giornale, F. De Remigis « Macron se réveille et imite Meloni « ils faut plus de fonds en Afrique » » : « Nous assistons au dégel entre l’Italie et la France sur la gestion du phénomène migratoire. Mme Meloni a apprécié la nouvelle ligne du Président français. Car sur ce dossier, ‘’l’Europe doit s’unir et faire un travail d’équipe’’. Lors de son entretien au 20h, pressé par le journaliste sur l’actualité des débarquements à Lampedusa, le Président Macron est contraint de clarifier ses intentions sur les relations avec Rome, vue la ligne adoptée par son ministre de l’Intérieur à la frontière avec l’Italie. Le Président assure vouloir ‘’collaborer avec la Présidente du Conseil’’, même si les aspects de l’accueil et de la répartition est mise en attente. Macron a ainsi offert à Rome un soutien total ‘’je proposerai à la Présidente du Conseil italien de proposer des partenariats avec les Pays d’Afrique du Nord, entretemps allons aider l’Italie, il faut que l’Europe aide Rome à enregistrer les migrants’’. Concernant les relocalisations ‘’la solution est toute européenne, car il n’y a pas un droit inconditionné à la régularisation’’ ».
COULISSES, La Repubblica, d’E. Lauria, “Le lancement de la deuxième phase est compliqué, tour de vis sur les migrants mineurs afin de freiner l’offensive de la Ligue » : « Face à la nécessité de maintenir le dialogue avec l'UE et aux pressions de la Ligue qui l'invite à "agir seule maintenant", Giorgia Meloni tente de sortir de l'impasse en lançant une phase 2 de son action sur l’immigration, aux contours encore flous. Elle ne peut s'appuyer pour le moment que sur quelques mesures annoncées mais qui peinent à démarrer : le tour de vis sur les migrants mineurs et la tentative de faciliter les expulsions. Un an après sa victoire électorale, la Présidente du Conseil admet que sur le volet migratoire, ’’les résultats ne sont pas à la hauteur de nos espérances". Elle a bien conscience qu'il ne s'agit pas d'un dossier secondaire et qu’une partie de sa popularité pâtit de sa gestion des arrivées clandestines. Une fois de plus, Meloni est contrainte de procéder selon deux axes différents. D'un côté, elle n’abandonne pas la voie diplomatique, la cheffe du gouvernement s'est d'ailleurs félicitée de l'ouverture de Macron hier et du déblocage par l'UE du versement des premiers fonds destinés à la Tunisie. La stratégie de dialogue international, basée sur l'accord avec les pays transfrontaliers de la Méditerranée afin de freiner les départs, est confirmée. Tout cela relève du Plan Mattei, encore inconnu. Dans le même temps toutefois, la Présidente du Conseil doit faire preuve de fermeté en réponse à la Ligue qui tire à boulets rouges sur l'échec des politiques migratoires menées jusqu'à présent. L'interview du secrétaire adjoint de la Ligue Andrea Crippa, publiée hier dans Repubblica, témoigne bien d’une escalade des dissensions internes (‘'Les Italiens attendent une attitude plus décisive et incisive, il faut faire davantage comme le faisait Salvini'’). Meloni n'a pas l’intention de revenir aux renvois des bateaux comme le suggère le vice-secrétaire leghiste, pour autant elle entend marquer un tournant caractérisé par une plus grande rigueur. Elle a déjà augmenté la durée de détention des migrants dans les centres de rapatriement, de 12 à 18 mois, mais qui devrait être suivi d’autres mesures, à commencer par le doublement du nombre de ces centres (CPR), qui a suscité la réaction des autorités locales. Les ministères de l’Intérieur et de la Justice travaillent par ailleurs à deux autres lois, l’une sur les contrôles supplémentaires pour les personnes en situation irrégulières se déclarant mineures et qui devraient bénéficier par conséquent d’un régime différent. L’autre loi permettrait l'expulsion immédiate des étrangers considérés socialement dangereux, annulant, si nécessaire, les garanties accordées jusqu'à présent aux personnes faisant l'objet d'une procédure judiciaire ou condamnées dans le cadre d'un procès. Des mesures que Meloni aurait voulu présenter aujourd'hui en Conseil des ministres mais qui resteront a priori en suspens. Elles devraient aussi être examinées par le Présidence de la République, qui jugera de leur constitutionnalité. Il est probable que le Conseil des ministres de jeudi se concentre sur le ‘‘lourd’’ sujet de la mise à jour du document d’économie et de finances qui est à l’ordre du jour. La Ligue fait pression sur la Présidence du Conseil qui demande du ‘’courage’’ et des ‘’décisions drastiques'’, commente toujours Crippa. Certains lisent cette annonce d’une nouvelle phase dans les politiques migratoires comme un nouveau chapitre plus général dans la vie du gouvernement, voire même comme une annonce de remaniement. Une hypothèse pour l'instant fortement démentie par le Palais Chigi. Le dossier migratoire pourrait n’être que la partie émergée de l’iceberg qui concerne les relations avec l'Europe et, par conséquent, la campagne pour les élections de juin, qui produit de fortes secousses au sein de la majorité. Crippa a lancé un véritable défi aux alliés : "L'invitation est lancée à toutes les forces politiques de droite et du centre qui ne veulent pas gouverner avec les socialistes". Le vice-Président du Conseil Antonio Tajani, secrétaire de Forza Italia et vice-président du PPE a vivement réagi lors d’une émission télévisée : "J'ai contribué en 2019 à l'élection d'Ursula von der Leyen à la présidence de la Commission et je crois que j'ai bien fait. Nous sommes du côté de l'Europe". Le duel est destiné à se poursuivre. »
Andrea Crippa
ARTICLE, Repubblica, A. Fraschilla, « La solitude de Matteo Piantedosi (Indépendant), Ministre de l’Intérieur, victime sacrificielle entre Giorgia Meloni et Matteo Salvini » : « Le Ministre de l’Intérieur, Matteo Piantedosi, ex-bras droit de Salvini, fait face à d’importante critiques de la part des têtes du Parti la Ligue – particulièrement concernant ses mesures sur la crise migratoire. La crispation des relations entre le Ministre et la Ligue, qui l’a pourtant placé à son poste, oblige Matteo Piantedosi à naviguer à vue, en cherchant à éviter les dissentions avec la Ligue, tout en contrecarrant leurs attaques - à la télévision, il a directement réfuté une affirmation de Salvini en déclarant qu’il n’y avait « pas de complot de l’Union Européenne » sur la question migratoire. Piantedosi cherche ainsi à « ménager la chèvre et le chou », en contrant sans en faire trop ses détracteurs de la Ligue ; tout en cultivant sa proximité avec Giorgia Meloni. Il ne s’est donc pas formalisé de la décision de la Présidente du Conseil de nommer le secrétaire d’Etat à la présidence du conseil Alfredo Mantovano à la tête du comité interministériel sur les flux migratoires ; et explique qu’il « se partage » avec elle le choix des orientations du gouvernement sur cette question. Mais Matteo Piantedosi cherche par-dessus tout à effacer son image de technocrate, qui pourrait porter préjudice à son avenir politique dans l’éventualité d’un remaniement. Il a ainsi engagé des experts en communication venant de la Ligue pour faire oublier ses maladresses médiatiques. Cependant, il a aussi choisi de faire entrer dans son cabinet une ex-collaboratrice de Forza Italia, proche du trumpisme américain et donc du monde de Giorgia Meloni. Le Ministre cherche donc à « ménager la chèvre et le chou », mais en se rapprochant pour l’instant plus de la présidente du conseil que du chef de la Ligue. »
Matteo Piantedosi
ARTICLE, S. Cappellini, Repubblica, « Le Pape arrive par surprise au Sénat pour rendre un dernier hommage à son ami le Président. Les personnalités de gauche arrivent séparément, peu de représentants de la droite pour l’adieu à Giorgio Napolitano » : « Le Président Sergio Mattarella, quand le Sénat ouvre ses portes, est déjà passé. Meloni, Draghi, Gentiloni, Fini, Monti, Casini, La Russa, Landini, Schlein et Conte suivent. Mais l’image la plus forte, à la chambre ardente au Sénat pour l’hommage au Président Napolitano, est celle du Pape, debout devant son cercueil. Des centaines de citoyens de tout âge se pressent. A gauche, les représentants se présentent séparément, et le symbolisme est aisé. Napolitano, ‘’défenseur des institutions’’ laisse de nombreux élèves, une grande admiration à son égard, mais aussi un mécontentement des deux côtés de l’échiquier politique : la stabilité, qui était sa boussole, est devenue dans le nouveau récit démocrate le mal suprême. La gauche des ex-compagnons de parti défilent : Veltroni, Fassino et sa femme Anna Serafini, Enrico Letta qui était très lié à Napolitano, un homme qui ‘’ne cédait pas à l’air du temps’’. »
Ignazio La Russa et Gianfranco Fini lors de l'adieu à Giorgio Napolitano
Giorgia Meloni parle avec la veuve de l'ancien président.
Le pape François
ARTICLE, Messaggero, A. Bassi, « La prudence du Ministre des finances Giorgetti (Ligue) sur le budget, un signal envoyé à Bruxelles sur les négociations du Pacte de stabilité » : « Le Ministre de l’économie et des finances Giancarlo Giorgetti envoie à la majorité gouvernementale des signaux d’inquiétude sur la situation des comptes publics italiens depuis plusieurs semaines. Les ressources pour la prochaine loi de finances se font rares ; l’augmentation des taux d’intérêts de la BCE – qui se sont accrus d’un dixième en un an - oblige l’Italie à voir s’alourdir la dette de 15 Mds d’euros d’intérêts ; et le Trésor italien doit à présent vendre ce déficit que la Banque centrale a cessé d’acheter, ou bien auprès des ménages italiens ou bien des investisseurs internationaux, dont Giorgetti craint, de son propre aveu, la façon dont ils réagiront. De fait, le spread devrait augmenter pour atteindre 200 points d’ici la fin de l’année, selon les prévisions de la banque Morgan Stanley. La prudence du Ministre des finances est de ce point de vue essentielle. La pression sur le Ministère afin qu’il insère dans la loi de finances différentes dépenses budgétaires (pour un total de 40 Mds EUR) se fait de plus en plus insistante, mais beaucoup d’entre elles ne pourront être intégrées dans le prochain projet de loi de finances, ou du moins pas immédiatement. Le Trésor s’astreint non seulement à la prudence, mais aussi à la patience dans un contexte de négociations du pacte de stabilité de l’Union Européenne, qui doit définir de nouvelles règles budgétaires. Dans cette optique, l’Italie se doit de présenter un déficit qui, selon le ministre « doit démontrer la volonté du pays de reprendre une politique fiscale prudente ». Dans les faits, cela signifie que le déficit italien doit être le plus proche possible de celui annoncé dans le Document Économique et Financier (DEF) pour 2024, soit 3,7% du PIB. Ce chiffre conditionne la mise en place de nombreuses promesses électorales du gouvernement à l’aboutissement des négociations sur le Pacte européen de stabilité. De fait, l’Italie cherche à faire découpler du déficit public les investissements réalisés dans le cadre du Plan National de Relance et de Résilience (PNRR) décidé par l’Union Européenne – où, du moins, ceux financés par des prêts de la Commission Européenne pour la transition énergétique et digitale. Ce découplage permettrait également au gouvernement de se permettre des dépenses pour la mise en place des mesures promises pendant la campagne électorale. De là découle la volonté du Ministre de faire preuve de prudence, mais aussi de patience. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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