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15/11/2022

Réunion bilatérale entre Giorgia Meloni et Joe Biden.

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Italie et USA. Le Premier ministre italien Giorgia Meloni a eu une réunion bilatérale, en marge du sommet des pays du G20 en Indonésie, avec le président des États-Unis Jo Biden.

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Giorgia Meloni et Joe Biden

"Migrants, Mattarella se réconcilie avec Macron."

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Italie. Revue de presse.

Les tensions entre France et Italie font toujours la une d’une partie de la presse italienne, qui relève surtout dans ses pages intérieures l’appel téléphonique entre les présidents E. Macron et S. Mattarella, et le communiqué conjoint qui s’en est suivi. On relève « la nécessité d’une pleine collaboration bilatérale et en Europe » : « L’appel entre Mattarella et Macron : une collaboration pour arrêter les tensions » (Corriere della Sera), « Migrants, Mattarella se réconcilie avec Macron » (Stampa), « Migrants, l’entretien téléphonique Mattarella-Macron » (Sole 24 Ore), « Italie-France, c’est le retour du dialogue » - Mattarella s’adresse à Macron regrettant les tensions entre les deux gouvernements et plaidant pour une pleine collaboration (Il Messaggero). Dans la Stampa, le ministre de la défense Guido Crosetto donne un entretien intitulé : « Le bras de fer avec Paris est utile, à présent les Européens nous écoutent ».  La rencontre entre les présidents Joe Biden et Xi Jinping au G20 de Bali fait aussi les gros titres de la presse italienne avec large couverture en Une. Les quotidiens évoquent dans l’ensemble un « dégel » (Repubblica, Stampa) entre les deux puissances, malgré les distances sur Taïwan (Corriere, Sole) : « Biden-Xi, une entente à moitié » - Après trois heures de rencontre, les deux présidents tombent d’accord pour empêcher le recours à l’arme atomique en Ukraine mais n’avancent pas sur Taïwan (Corriere della Sera), « G20, le dégel entre Biden et Xi » - Mais pour les Chinois, Taïwan représente la « ligne rouge » (Repubblica), « Xi-Biden, le dégel » - La poignée de main au G20. Le Président Biden rencontrera Meloni aujourd’hui. Selon Pékin « Poutine ne nous a pas dit la vérité » sur l’invasion en Ukraine (La Stampa), « Biden et Xi redessinent les nouveaux équilibres » (Sole 24 Ore), « Biden, Xi et Poutine négocient alors que l’UE se dispute » (Fatto Quotidiano)

Les JT couvrent essentiellement le G20 de Bali, avec notamment la rencontre bilatérale entre les présidents américains et chinois, la résolution de l’ONU condamnant l’invasion russe en Ukraine, et l’entretien téléphonique entre les présidents S. Mattarella et E. Macron.   

Sur Twitter, les hashtag #Zelensky et #Lavrov en référence à la possibilité que Kiev et Moscou puissent entamer des négociations pour une trêve, dominent.

COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Folli « La médiation du Quirinal » : « La médiation du Quirinal avec Paris sur la crise des migrants a eu lieu sur la base d'un accord avec le gouvernement Meloni. Il n'est presque pas nécessaire de le souligner, étant donné que le Président de la République, selon la Constitution, ne peut prendre d'initiative à l'insu du Président du Conseil en charge ou même contre la volonté de ce dernier. Un certain nombre de conséquences découlent de cette considération évidente. La première : Mattarella n'a certainement pas délégitimé l'exécutif en place, au contraire, il a saisi certains points de vérité de la position italienne. Concrètement, cela ne sert pas à grand-chose de se chamailler autour de l'Ocean Viking ou d'autres navires en quête d'un débarquement, alors qu'il est évident qu'il est urgent de repenser tout le système des débarquements en Méditerranée. Deuxièmement, les secours en mer doivent toujours être assurés mais l’Europe n’existe que si elle se montre en mesure de définir une ligne commune pour affronter la question migratoire. Cela signifie définir les questions qui concernent les États individuels et les autres, celles qui impliquent la responsabilité de l'Union dans son ensemble. Et en perspective, il s'agit également de fixer des critères communs concernant les ports de départ. Ce qui - troisièmement - signifie définir une politique à l'égard des pays d'Afrique du Nord, en référence au commerce honteux qui s'y déroule au détriment de dizaines de milliers d'êtres humains. Il est clair que l’entretien téléphonique entre Mattarella et Macron n’a pas abordé, ni cela était possible, l’ensemble des problèmes qui ont déterminé la fracture entre Rome et Paris. Toutefois, il a été utile pour l’aspect essentiel : éviter que la friction ne se transforme en une rupture irréparable. Le cas échéant, c’est notre gouvernement national-souverainiste qui paierait le prix fort, car il n’est pas en mesure de supporter un isolement en Europe ayant seulement à ses côtés Malte, Chypre et la Grèce face aux Chancelleries qui comptent. Mattarella n’a donc pas placé le gouvernement Meloni sous tutelle, et ne pourrait le faire sans ouvrir une crise institutionnelle. Il s’est borné à détendre les relations avec Paris, ce qui est profitable pour la Présidente du Conseil qui se trouve à Bali. Pour Meloni, résoudre cette crise due à l’inexpérience représente un test de maturité dans ses relations avec l’Europe. C’est aussi l’intérêt de Paris de trouver une issue au plus vite. »

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Giorgia Meloni à Bali

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, de M. Franco, « La dangereuse tentation ‘’d’enrôler’’ le Quirinal » : « Certains semblent dangereusement tentés de décharger sur Sergio Mattarella les tensions dues à la confrontation avec la France et l’Europe sur la question des migrants. L’appel téléphonique entre les deux présidents français et italien a été une tentative d’enterrer les polémiques de ces derniers jours et de rétablir le dialogue. On peut toutefois avoir la sensation que certains n’ont pas saisi les intentions et l’objectif de Mattarella, à commencer par le président du Sénat, Ignazio La Russa, qui a voulu saluer l’initiative du Quirinal tout en continuant à défendre, surtout, la façon d’agir de l’exécutif. L’opposition à quant à elle tenté, maladroitement, de faire du Président italien un déçu de la Présidence du Conseil et donc un allié potentiel de l’opposition. Il semble donc que la Présidence de la République aura du travail pour éviter les élans anti-européens de certains pans de la coalition mais aussi les manœuvres de certaines minorités parlementaires qui n’hésitent pas à instrumentaliser Sergio Mattarella contre sa volonté. L’équilibre est donc fragile et les relations avec les institutions européennes risquent de le mettre perpétuellement en tension. Personne ne conteste l’idée que l’Europe doit être plus solidaire avec l’Italie en matière d’immigration. Le problème est de définir comment atteindre l’objectif sans conflit artificieux ni de tardifs calculs électoraux, et cela sans paraître isolés. L’attitude du gouvernement semble également témoigner de divisions latentes entre Fratelli d’Italia, la Ligue et Forza Italia. Ce n’est pas un hasard si hier, Matteo Salvini, leader de la Ligue et vice-Président du Conseil a lourdement insisté sur le fait qu’il s’agissait de la position de tout le gouvernement. Une telle insistance pourrait au contraire laisser penser qu’il s’agirait en fait d’une ligne imposée aux alliés. »

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Ignazio La Russa

COMMENTAIRE, Sole 24 Ore, L. Palmerini « Le Quirinal débloque la voie de la bonne volonté » : « Le choix de Mattarella ne doit pas être lu comme une ingérence ou une sorte de mise sous tutelle de l’exécutif Meloni mais plutôt une initiative autonome, en harmonie avec l’exigence de réparer une relation utile et de faire un jeu d’équipe. Meloni a été informée par Mattarella du contenu de l’entretien téléphonique avec E. Macron et cette détente que le Chef de l’Etat a proposée devient maintenant la base sur laquelle construire des négociations qui relèvent du Palais Chigi. Le caractère générique du communiqué conjoint du Quirinal et de l’Elysée prouve bien qu’il ne s’agit pas de questions relevant de la politique. C’est donc une médiation pour aider à reprendre un fil qui se trouve dans les mains de Meloni. » 

COULISSES, Corriere della Sera, de M. Breda, « L’invitation à être de bonne volonté pour mettre fin à l’escalade des tensions et aux risques de rupture de la communication » : « Dans l’atmosphère chargée de soupçons dans laquelle évolue notre politique, on a débattu des heures durant, hier, sur qui d’Emmanuel Macron ou de Sergio Mattarella aurait pris l’initiative de téléphoner à l’autre. Sous-entendant presque, ainsi, que celui qui a téléphoné en premier s’est en quelque sorte placé dans la position de celui qui cède, qui est vaincu ; du perdant de l’épreuve de force. Au Quirinal on préfère toutefois rappeler que la relation entre les deux Chefs d’Etat est fondé sur une telle estime et amitié réciproque qu’ils se consultent souvent, sur tous types de questions, bilatérales ou européennes, dans une pratique d’échange informel désormais consolidée. Ce fut le cas cette fois encore avec un contact samedi soir au terme duquel a été préparé la note conjointe diffusée hier matin de façon synchrone par l’Elysée et la Présidence italienne, de façon à déminer le terrain du dialogue rendu particulièrement tendu par les polémiques entre les ministres des Affaires étrangères réunis hier à Bruxelles. Le communiqué conjoint des deux présidents consiste en synthèse en une sèche invitation à la ‘’bonne volonté’’, à poursuivre ensemble au sein d’une Union européenne où ça n’aurait ‘’pas de sens’’ que l’Italie et la France soient divisées, en particulier sur le thème très délicat et urgent des flux migratoires. C’est bien ce que ce sont dit Macron et Mattarella, sans pour autant que le Président de la République italienne cherche à s’immiscer dans l’action de la Présidence du Conseil et les choix techniques en matière d’ouverture des ports, des navires d’ONG, de gestion des arrivées clandestines et, surtout, de relocalisation partagée des personnes. Mattarella estime que cet échange peut-être profitable pour les deux gouvernements, à conditions de balayer certains points noirs qui avaient recommencé à crisper la relation entre Rome et Paris, et en changeant de registre. Les dernières déclarations avaient un ton amer et belliqueux des deux côtés, avec le ministre Salvini suivi sans trop de prise de diostance par Giorgia Meloni, qui affirmait avoir fait plier la France et promettait une ‘’poigne de fer’’, comme s’il ne se résignait pas à la défaite électorale. De l’autre côté plusieurs membres du gouvernement français, au-delà de Macron lui-même, qui ont menacé de ne plus ouvrir les frontières aux migrants arrivés par l’Italie et tentant d’entraîner d’autres pays comme l’Allemagne sur cette ligne dure pour faire de notre présidente du Conseil la ‘’grande perdante’’. Le risque était donc d’arriver à une rupture de la communication sur une question que le Quirinal estime urgente. Dans cette affaire, il semble que ce soit la confiance réciproque qui manque. C’est peut-être ce que Sergio Mattarella a dit à Giorgia Meloni lorsqu’il l’a informée, après coup, du patient coup de téléphone. Un scénario similaire à celui de 2019 lorsqu’il avait tenté de rétablir les liens avec l’Elysée après la malheureuse visite des 5 Etoiles aux franges les plus violentes des gilets jaunes. Un incident qui avait débouché sur le rappel l’Ambassadeur à Paris… »

ARTICLE, La Repubblica, A. Ginori « La toile du Quirinal pour arrêter le bras-de-fer et ressouder les liens » : « C'est la deuxième fois que le président doit intervenir pour réparer la relation, après les tensions autour des gilets jaunes en 2019 provoquées par Luigi Di Maio. Mais au Quirinal, ils ne veulent pas passer pour ceux qui mettent des pansements providentiels sur les incidents des souverainistes. Mattarella se soucie du système italien. Il est le président de la République, sa diplomatie est surtout morale. Il n'a aucun pouvoir exécutif, à l’inverse de Macron. Il a intérêt à sauver la relation, à maintenir l'Italie dans l'alliance historique et à éviter l'isolement. Macron, quant à lui, peut dire à ses ministres d'atténuer la controverse. Après cela, la balle est de nouveau dans le camp des dirigeants respectifs. Nous verrons comment cela évoluera. Hier encore, le Président du Sénat, Ignazio La Russa, a défendu "la fermeté" de la droite. Et depuis Paris, on fait savoir que concrètement rien n'a changé, donc on n'accueillera pas les 3500 migrants actuellement en Italie. Cependant, Macron et Meloni sont tous deux à Bali, au G20. Ils pourraient s'y parler, s'ils le voulaient. Au Quirinal, on juge la tempête moins grave que celle de 2019. Il y a un gouvernement différent, avec une aile dure et une plus modérée. Vu de l'Elysée, les discussions devraient favoriser qu’on baisse d’un ton de part et d'autre. Mais on s'attend à ce que la Présidente du Conseil prenne clairement ses distances avec la ligne du ministre Salvini. »

ARTICLE, La Repubblica, C. Tito « L’entretien téléphonique entre Mattarella et Macron » - Et Tajani revient les mains vides après le sommet sur les migrants : « Le bras-de-fer entre l’Italie et la France n’est pas terminé, il a cependant pris un ton plus calme après l’appel entre les deux présidents. Cet entretien téléphonique a permis de désamorcer le climat et d’apaiser les tensions. Toutefois, Meloni s’attendait une ouverture de la part de l’UE pour donner une solution à l’urgence migratoire. Or, cela n’est pas arrivé. La phrase du Haut Représentant J. Borrell résume bien le tout « nous en avons parlé mais il n’y a eu rien de concret ». Hier, le ministre des affaires étrangères A. Tajani a tenté de raccommoder et d’amoindrir la querelle avec Paris. Il représente par ailleurs le représentant le plus dialoguant de la majorité de droite. Il a pu obtenir une rencontre avec sa collègue Boone et la promesse que la thématique soit abordée à nouveau, mais sans plus. En revanche, les autres ministres ont même voulu rappeler les chiffres selon lesquels celle italienne n’est pas l’urgence principale, comme l’a expliqué l’Agence européenne Frontex : la moitié des migrants arrive de la route balkanique et le nombre de demandes d’asile en Italie n’est pas le plus élevé en Europe. L’Italie avait demandé la convocation d’une réunion extraordinaire conjointe entre les ministres des affaires étrangères et de l’intérieur européens. A ce stade, seule celle des responsables des affaires intérieures, déjà annoncée, semble jouable. Il est clair que l’entretien Mattarella-Macron a servi tout d’abord à éviter le pire. Et le fait que Tajani ait montré du doigt les ONG prouve bien que le problème n’est pas encore résolu. » 

ARTICLE, Il Messaggero, A. Gentili « Mattarella s’entretient avec Macron » : « Mattarella intervient pour ramener la paix ou du moins pour favoriser un climat plus détendu entre l’Italie et la France. Mattarella intervient pour mettre fin à la guerre déclenchée par Macron et ses ministres, avec des accusations très lourdes contre Meloni et l’ensemble du gouvernement italien, après le débarquement à Toulon du navire Ocean Viking qui avait été repoussé par l’Italie. Cet appel sert aussi à mettre une sorte de sourdine aux positions bien plus jusqu’au-boutistes, notamment de Matteo Salvini, qui auraient déclenché la réaction française. Dans cette opération, le Chef de l’Etat utilise son amitié personnelle avec le Président français, liée par une habitude consolidée, comme le montre le déjeuner privé du 24 octobre dernier. »

ENTRETIEN, La Stampa, de Guido Crosetto, ministre de la Défense et cofondateur de Fratelli d’Italia « Le bras-de-fer avec Paris est utile, maintenant les Européens nous écoutent » : « Monsieur le Ministre, le Président Mattarella, avec son appel téléphonique à Macron, est-il venu à votre secours ? Ce que Mattarella a fait, avec le sérieux qui caractérise sa fonction, relève du rôle du Chef de l’Etat qui s’entretient avec un autre Chef d’Etat. Sommes-nous isolés ? Pourquoi devrions-nous être isolés alors que nous demandons une ligne européenne ? Nous voulons juste imposer un dialogue et une analyse sérieux et définitifs. Tous ceux qui s’y opposent, même la Hongrie ou la Pologne, ont tort. Vous demandez une ligne européenne sans respecter les accords ? Nous estimons que ce sont les Français qui ne les respectent pas. Faisons une réunion pour comprendre qui a raison et qui a tort. Vous vous sentez assiégés ? Non, ce qui est arrivé avec la France a aussi des raisons de politique intérieure française. Pour le reste, il n’y a aucun problème mais juste une dialectique. Peut-être dure, mais c’est une dialectique. L’Italie a-t-elle cherché un incident pour proposer le débat ? L’Italie n’a pas cherché l’incident, elle a juste dit : il faut arrêter de faire semblant de rien. Chacun pourra juger la méthode comme il voudra, juste ou erronée, mais Meloni a dit : le problème doit être affronté ensemble. Personne n’a répondu et alors une manière a été trouvée pour se faire écouter par tous. Que veut faire Meloni ? La Présidente du Conseil avait un objectif : résoudre une question non pas italienne mais européenne. Et il me semble que ce soit un résultat qui intéresse avant tout le Parlement italien et puis aussi les Etats européens. Laisser un navire au large apparait comme une méthode plutôt étrange pour soulever à nouveau la thématique, non ? La France pense que ce soit étrange. Pour nous, il s’agit d’une manière avec qui enfin la question a été posée à toute l’Europe. E cela a fait ouvrir un débat sur la question. Vous pouvez constater comment tous sont maintenant en train de trouver une solution. Même le Vatican. C’est une thématique qui a été remise au centre du débat, après avoir été marginalisée. Et pendant qu’elle a été oubliée, nous avons accueilli plus de 40 000 personnes et la France n’a eu que 38 relocalisations. Sur quelles bases cela peut se résoudre ? Ce n’est pas un point qui sera résolu un en jour. Aujourd’hui nous parlons de 500 personnes, dans quelques années ce sera 50 ou 60 000 par jour. C’est l’évolution démographique de l’Afrique qui le dit et il n’y a pas les conditions pour nourrir toutes ces personnes. Le phénomène est donc destiné à exploser. Donc, soit on construit un parcours pour ce problème, et cela ne peut qu’être fait en tant qu’Europe, soit on ne s’en sortira pas. Résoudre la faim en Afrique représente un programme vaste. Certes, mais il faut s’en occuper. Et se demander pourquoi l’Afrique a été exploitée et ses richesses ont été dépouillées. Il faudrait peut-être le demander à ceux qui l’ont fait. Qu’aurait obtenu le gouvernement Meloni, maintenant ? Que l’on parle au moins de ce point, comme on parle des ONG. Vous les avez qualifiées de « centres sociaux flottants », c’est une expression un peu forte. J’ai voulu dire que les ONG n’ont pas une mission relevant d’un parti, et elles n’ont pas d’instruments politiques au sens strict. Elles sont idéologiques et ont agi en absence de toute règle. Le point des organisations criminelles qui mettent les personnes sur des barques à deux ou trois mille euros, je me serais posé la question, à leur place. Ces navires prennent à bord des personnes qui sont en train de noyer. Et ils ont raison, ils ont toute mon estime. Ceux qui font cela font une action digne de mérite, cela ne fait aucun doute. Mais ils ne font pas que cela. Transborder des personnes qui ont payé des milliers d’euros est une chose moins noble. Une partie de ces organisations sont averties par les passeurs quand ils partent. Il y a aussi des enquêtes en cours. C’est une erreur d’alimenter un phénomène qui ne profite à personne. Et qui mène à l’accueil sans intégration, c’est là un autre grand problème. Comment est-il possible d’entrer de manière légale ? Il faut des parcours organisés, un gouvernement des flux, respectant les personnes qui fuient et les traite comme des êtres humains tout au long du parcours. Avec une intégration digne. Certains pays qui font la leçon aux autres ne sont pas de bons exemples en matière d’intégration. Le gouvernement a commencé par une série de retours en arrière. Nous sommes intervenus de façon courageuse et juste sur plusieurs sujets Meloni a eu des rencontres importantes mais il est évident qu’il soit nécessaire d’avoir une période de rodage. La reconquête de Kherson ? Il s’agit d’un tournant. En vue de l’hiver les Russes veulent avoir des positions plus faciles à défendre mais il faut surtout retenir que pour la Russie, la percée devait être facile. A l’inverse, elle a été stoppée. Est-ce le moment d’une médiation ? Oui mais ce n’est pas la Russie qui dictera le début du dialogue mais celui qui a été envahi. Prévoyez-vous un autre décret pour l’envoi d’armes ? Non, nous appliquons les décrets adoptés par le gouvernement précédent dont Fdi ne faisait pas partie. A l’inverse de ceux qui nous critiquent aujourd’hui. »

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Guido Crosetto

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de F. Basso, « Migrants, les demandes d’Antonio Tajani à l’UE : ‘’cherchons une solution ensemble’’ » : « ‘’Il m’a semblé que tout le monde était convaincu de la nécessité de trouver une solution à l’échelle européenne’’ a déclaré le ministre italien des Affaires étrangères Antonio Tajani après avoir rencontré la présidente du Parlement européen à l’issue de la réunion ministérielle qui s’est tenue hier à Bruxelles. ‘’La question de l’immigration est un problème européen, pas de la France et de l’Italie ou de l’Allemagne et de l’Italie’’. Josep Borrell a souligné que, bien que la question n’était pas à l’ordre du jour, ‘’les récents événements en Méditerranée l’avait rendue inévitable’’. Le ministre Tajani se veut pragmatique : ‘’le débat a été lancé, nous souhaitons maintenant que nous puissions parvenir aux justes conclusions dans les prochaines semaines et mois, il ne s’agit pas d’une question que l’on peut résoudre en quelques jours’’. La Commission européenne avait présenté il y a deux ans le pacte sur la migration et l’asile et les négociations sont encore en cours, les Etats membres peinant à s’accorder à cause d’intérêts divergents. Pour Antonio Tajani il faut ‘’un plan Marshall pour l’Afrique, avec un investissement d’au moins 100 milliards d’euros et des investissements dans les Balkans afin d’aider à la stabilité de cette partie de l’Europe’’. Quant aux relocalisations ‘’nous maintenons et appliquons pour le moment les règles existantes, elles pourront ensuite être améliorées’’. Enfin, il a demandé une réunion conjointe des ministres de l’Intérieur et des ministres des Affaires étrangères pour aborder la question. La présidence tchèque de l’UE devra décider si elle souhaite convoquer une telle réunion pour la fin du moins ou organiser une simple réunion technique. Le ministre des Affaires étrangères explique avoir également soulevé la question des ONG or pour lui ‘’comme l’explique Frontex, les navires ne mènent pas des missions de secours en mer mais se donnent rendez-vous avec les passeurs au milieu de la Méditerranée’’. La Commission européenne a toutefois rappelé qu’elle ne faisait pas de différences entre les bateaux, en lien avec une obligation légale et la priorité donnée à la sauvegarde des vies humaines. Pour Tajani, ce sont les navires marchands qui doivent secourir ces personnes. Il affirme qu’à huis clos ‘’la Commission s’est montrée sensible également à cette question des ONG’’. En bref, le climat lors du Conseil aurait été plutôt détendu. La conversation téléphonique entre les deux présidents Emmanuel Macron et Sergio Mattarella semble avoir été fondamentale. » 

(Traduction : ambassade de France à Rome)

14/11/2022

Marie d’Armagnac présente l’autobiographie de Giorgia Meloni, dont elle a écrit la préface.

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Italie. Marie d’Armagnac présente l’autobiographie de Giorgia Meloni, dont elle a écrit la préface de la version française :


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(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2022/09/26/l-o...)

Nouvelle hausse pour Frères d'Italie, donné à 30,1 %.

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Italie. Nouvelle hausse pour Frères d'Italie, donné à 30,1 %. La Ligue est donnée à 8,1 % et Italexit à 2,1 %. Le M5S est donné à 17 %.

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Frères d'Italie : patriotes

M5S : anti-système

Parti Démocrate : centre-gauche

Ligue : patriotes

Azione-Italia Viva : troisième pôle (centriste)

Forza Italia : conservateurs

 

Italexit : patriotes : 2,1 %

Korona demande que les réfugiés ukrainiens déclarent leur loyauté à la Pologne et condamnent les crimes commis par les nationalistes ukrainiens.

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Pologne. Une des composantes de la Confédération de la liberté et de l'indépendance, Korona (Confédération de la Couronne polonaise), demande que les réfugiés ukrainiens déclarent leur loyauté à la Pologne et condamnent les crimes commis durant la Seconde Guerre mondiale et après par les nationalistes ukrainiens à l’encontre de dizaines de milliers de Polonais. Les réfugiés ukrainiens devraient, selon ce parti, signer chacun une déclaration en ce sens.

Le Vlaams Belang lance le "plan Ikea" afin de réduire le flux migratoire.

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Belgique. Le Vlaams Belang lance le « plan Ikea » afin de limiter le flux de demandeurs d’asile. Les 15 mesures qu’il contient ont pour objectif de modifier la politique d’immigration, tout en restant dans les limites fixées par le cadre européen.

Ikea signifie « Immigratie Kan Echt Anders » (L’immigration peut vraiment être autrement), tout en faisant référence à la célèbre marque suédoise car le modèle de ce plan est celui du gouvernement minoritaire suédois de centre-droit soutenu de l’extérieur par les patriotes des Démocrates suédois.

Selon le président du parti Tom Van Grieken, ces mesures, visant à renforcer les règles en matière migratoires, sont applicables directement : limitation du regroupement familial, limitation de l’aide juridique gratuite, réduction considérable du délai de recours au cours de la procédure d'asile, extension de la liste des « pays sûrs », mesures permettant la lecture des téléphones portables et des ordinateurs portables des demandeurs d'asile, possibilité d'entrer dans l’habitation, conditions assorties à l'aide au développement, durcissement des conditions d'obtention de la nationalité belge – dix années de résidence légale, déclaration de loyauté et réussite d'un test de citoyenneté –, limitation de l’aide sociale pour les personnes bénéficiant d’une protection subsidiaire.

Il est convaincu que l’introduction de quelques unes de ces mesures, ou même simplement leur annonce, rendra le pays moins attrayant pour les migrants et réduira ainsi le flux migratoire en direction de la Belgique.

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Tom Van Grieken

"L’ultimatum de Macron à la Présidente du Conseil italien, "choisissez entre le dialogue et la ligne de Salvini"."

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Italie. Revue de presse.

La presse italienne titre toujours assez largement sur la question migratoire, en reprenant notamment les déclarations d’hier du porte-parole du gouvernement Olivier Véran et celles du ministre des affaires étrangères italien, Antonio Tajani : « Débarquements, le bras-de-fer le plus dur » - Paris et Berlin critiquent l’Italie mais le gouvernement de Rome assure vouloir aller de l’avant « dans le respect des accords ». La réunion des ministres des affaires étrangères européens se tient aujourd’hui (Corriere della Sera), « L’ultimatum adressé à Meloni » - Le gouvernement français qualifie la Présidente du Conseil de « grande perdante » et lui demande de choisir entre la ligne de Fitto ou celle de Salvini. Un engagement formel sur le respect des termes de l’accord sur les relocalisations a été demandé à l’Italie. Après Berlin, Madrid aussi choisit la ligne de Paris (La Repubblica), « « Un plan de l’UE à hauteur de 100 milliards pour les migrants » » - Le ministre A. Tajani proposera au sommet européen un plan pour l’Afrique et un code éthique commun pour les ONG. Paris insiste : la stratégie italienne est perdante. Macron est attaqué à droite comme à gauche (Il Messaggero), « Les ONG divisent l’Europe » - Paris insulte l’Italie « Meloni est la perdante » et Berlin aussi s’aligne. Tajani appelle à cesser les polémiques et Salvini demande à continuer sur la ligne dure. L’attentat meurtrier d’hier à Istanbul est aussi cité avec large couverture photographique en Une « Une bombe au cœur d’Istanbul » (Corriere), « Istanbul, une bombe provoque un massacre » (Repubblica), « Un massacre pendant un jour de fête » (Il Messaggero).

ARTICLE, Corriere della Sera, F. Basso « Migrants, le défi en Europe : Paris et Berlin partent à l’attaque » : « Les tensions entre Paris et Rome à la suite de l’affaire concernant le navire ONG Ocean Viking semblent ne pas baisser. Le sujet question migratoire en Méditerranée remonte, et le ministre Antonio Tajani le présentera aujourd’hui à Bruxelles à l’attention du Conseil des Affaires Etrangères. Un communiqué de la Farnesina explique qu’à cette occasion sera présenté « un point concernant la coopération en matière de flux migratoires, avec une référence particulière à la gestion des secours prêtés par les navires privés et à l’application des mécanismes effectifs de solidarité européenne ». Hier, le porte-parole du gouvernement français a à nouveau critiqué le refus de l’Italie d’accueillir le navire en qualifiant la décision d’«unilatérale et inacceptable » nécessitant d’une « réponse européenne ». Selon Véran, « l’Italie de Meloni est la grande perdante » car elle « dispose normalement d’un mécanisme de solidarité européenne », notamment avec la France et l’Allemagne qui se sont engagées à relocaliser les migrants « en échange du fait que l’Italie accueille les navires ». Entretemps, les files d’attente à la frontière de Vintimille sont réapparues, en raison du renforcement des contrôles du côté de la police française dans le but de bloquer les mouvements secondaires, comme annoncé par Paris il y a quelques jours. Le ministre de l’Intérieur M. Piantedosi a tenté de faire baisser la tension en expliquant qu’il n’y avait aucune volonté de rompre les liens entre des pays unis par « une fraternité ancienne » et avec laquelle « il est nécessaire de continuer un parcours commun ». Entretemps, le ministre des Infrastructures M. Salvini postait sur les réseaux sociaux à l’attention des ONG « l’étau se resserre, des sanctions, des séquestrations et plus de contrôles, le gouvernement est prêt à la ligne dure sur les débarquements ». C’est là une position claire qui se heurte à celle de Berlin. Hier, l’ambassadeur allemand en Italie a rappelé que « en 2022, 1 300 personnes étaient déjà mortes en Méditerranée. 12% des personnes rescapées ont été sauvées par des ONG. Ces dernières sauvent des vies là où l’aide des Etats fait défaut. Leur engagement humanitaire mérite notre reconnaissance et notre soutien » ».

ARTICLE Corriere della Sera, V. Piccolillo « Le gouvernement tient sa ligne : ce sont des critiques injustes, nous respectons les accords» : « G. Meloni se rend au G20 de Bali en laissant derrière elle les critiques de Paris concernant les 230 migrants de l’Ocean Viking qui n’ont pas été accueillis en Italie et qui ont débarqué à Toulon. La possibilité que se tienne une rencontre bilatérale avec le Président Macron au G20 n’est pas sûre, à ce stade. Cependant, les menaces de rétorsions venant de l’Elysée sur les relocalisations (‘’nous ne prendrons pas les 3 000 migrants de l’Italie ») ou sur les refoulements à la frontière de Vintimille, ne provoquent pas les secousses fortes escomptées et ne perturbent pas la stratégie concertée entre la Présidente du Conseil et la Farnesina, que le ministre des affaires étrangères Antonio Tajani présentera à Bruxelles. La volonté est de faire baisser la tension. Ce n’est pas un hasard si G. Meloni n’a pas répondu (et n’entend pas le faire) aux termes de « grande perdante » venus de Paris. Au contraire, on veut confirmer, comme l’a fait hier le ministre de l’Intérieur Piantedosi, qu’il n’existe aucune volonté de rompre « une fraternité ancienne ». Toutefois, il n’y aura pas de marche arrière, fait-on savoir au Palais Chigi et on répète que les critiques adressées à l’exécutif italien sont « injustes ». Le point de convergence entre le Palais Chigi et la Farnesina est clair : « la plus grande part des flux migratoires retombe sur les pays de première entrée, notamment sur l’Italie ». Le gouvernement de Rome rejette ainsi les accusations d’avoir violé, lors du bras-de-fer avec les navires d’ONG, les accords et les conventions internationales : « toutes les règles et les obligations nationales ont été pleinement respectées » au point que le nombre plus important de sauvetages dans la Méditerranée centrale, souligne-t-on, est « assuré par la Garde côtière italienne ». Dans le but de réaffirmer ces principes, Rome entend rappeler à Bruxelles la nécessité - rendue évidente justement par l’incident diplomatique avec la France – d’atteindre un « équilibre entre responsabilité et solidarité ». Car si la responsabilité retombe sur les pays de premier accès, comme l’Italie, la solidarité ne peut pas lui être niée par les autres pays de l’Union. L’affaire Ocean Viking montre alors que malgré les nombreuses négociations et l’engagement des 22 pays membres, nous sommes encore « loin d’un résultat acceptable ». Ainsi, si la France demande à l’UE de nous punir, en interrompant le mécanisme de relocalisation, le gouvernement italien réaffirme de son côté la nécessité d’un plein soutien de l’UE, de la part de la Commission comme de la part des pays membres. Avec une attention particulière à l’Allemagne, qui a fait entendre sa voix sur les sauvetages en mer, en affirmant la reconnaissance et le soutien aux ONG. A long terme, voici le raisonnement de Rome : la solution ne peut passer que par la collaboration avec les principaux pays d’origine et de transit des migrants. On demandera ainsi un engagement plus important sur les rapatriements, en soulignant les contradictions de l’UE « dont l’action ne semble pas être à la hauteur des objectifs déclarés ». Ce n’est pas un hasard si hier le ministre Tajani a à nouveau évoqué le « plan Marshall pour l’Afrique », prévoyant des accords avec la Libye, la Tunisie, le Maroc, le Niger et les autres pays du Sahel. Et un fonds à l’instar de celui dont bénéficie la Turquie pour le contrôle des flux migratoires. Hier, Tajani avait qualifié le ton employé par la France d’«exagéré », en assurant « nous voulons aborder la question migratoire avec une grande sérénité », tout en soulignant que « l’attitude de la France semble surtout liée à un problème de politique intérieure » ».

COULISSES, La Repubblica, d’A. Ginori, « L’ultimatum de Macron à la Présidente du Conseil italien, ‘’choisissez entre le dialogue et la ligne de Salvini’’ » : « Les propos d’Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, sonnent comme un ultimatum et font comprendre que la crise diplomatique entre Rome et Paris se fait plus dure. Après avoir dû accepter pour des raisons humanitaires l’accueil du navire Ocean Viking, la France pose comme pré-condition à un relâchement des tensions dans la relation bilatérale le respect non seulement du droit maritime mais aussi de l’accord européen sur les relocalisations signé en juin dernier. Le texte cite 5 pays dont l’Italie considérés comme les ports sûrs les plus proches pour l’accueil des personnes à bord des navires d’ONG. Parmi les 5, l’Italie est le premier bénéficiaire de ce pacte auquel ont adhéré 23 Etats. La France est prête à revenir complètement sur cet accord si le gouvernement de Giorgia Meloni ne respecte pas ses engagements. Paris a déjà suspendu son engagement à accueillir d’ici 2023 3500 personnes arrivées en Italie par la mer et a renforcé les contrôles à la frontière à Vintimille. Une première rétorsion qui n’exclut pas une escalade future. L’Elysée estime qu’après le faux-pas du communiqué de la Présidence du Conseil italien remerciant la France d’accueillir l’Ocean Viking, la conférence de presse de presse de Giorgia Meloni tenue vendredi n’a pas rétabli la confiance avec Emmanuel Macron. D’autres représailles sont aussi possibles au niveau européen. Les dossiers sur lesquels pourrait peser un véto de la France sont nombreux, à commencer par la question du plafonnement des prix du gaz, cruciale pour Rome. Macron arrive aujourd’hui à Bali et aucune rencontre bilatérale n’est prévue avec Meloni. Le leader français est resté silencieux jusqu’à présent, maintenant comme boussole de ses relations avec l’Italie la figure du Chef de l’Etat Sergio Mattarella avec qui il échange en coulisses. L’Elysée interprète l’incertitude de la dirigeante italienne comme le fruit des divisions internes au gouvernement entre des lignes opposées, celle des ‘’dialogueurs’’ comme Raffaele Fitto et Forza Italia, et celle des ‘’purs et durs’’ à la Matteo Salvini. A Paris on attend donc que Giorgia Meloni adhère officiellement à la ligne de Raffaele Fitto qui tente non sans peine d’assurer la médiation. Les contacts avec son homologue Laurence Boone, également chargée des Affaires européennes, ont été fréquents ces derniers jours sans pour autant permettre de trouver une solution commune, notamment parce que l’opposition politique reste forte entre les différents membres de l’exécutif. Boone représentera aujourd’hui Catherine Colonna à Bruxelles. L’ancienne ambassadrice à Rome a déjà menacé de ‘’nouvelles conséquences’’ dans la relation avec l’Italie. Pour Paris, la rencontre avec le ministre Tajani devra permettre d’éclaircir les ambiguïtés de Rome, un premier test pour comprendre si l’affaire autour de l’Ocean Viking n’est qu’un incident ou si elle marque une remise en cause définitive des règles européennes. Dans le second cas, la France est prête à annuler l’accord et à envisager ‘’d’autres mesures’’. Paris demande à l’UE ‘’de se prononcer rapidement’’. Les diplomates français veulent obtenir au moins un rappel formel de la Commission européenne en référence à l’un des articles fondateurs de l’Europe sur le respect de la dignité humaine. D’après Paris, il est inutile qu’ait lieu la réunion des ministres européens de l’Intérieur prévue à la fin du mois si le principe de ‘’port sûr’’ ([safe place]) n’est pas clarifié avant. La nécessité de faire débarquer les naufragés en Italie est contestée par le gouvernement Meloni mais Macron la juge incontournable, notamment pour des raisons de politiques intérieures. Alors qu’il est attaqué par l’extrême-droite, il souligne le caractère ‘’exceptionnel’’ de l’arrivée de l’Ocean Viking à Toulon. ‘’Une quinzaine de navires d’ONG opèrent en Méditerranée pour secourir les migrants, nous ne pouvons pas risquer de nous retrouver dans une semaine avec une autre embarcation qui se dirige vers les côtes françaises’’ confie une source du gouvernement. »

COMMENTAIRE, La Repubblica, de C. Tito « La crise que le palais Chigi fait semblant de ne pas voir” : “Pour combien de temps encore le gouvernement italien peut-il regarder ailleurs, persister sur la ligne du ‘’il ne s’est rien passé’’ ? La confrontation avec la France est en train de se transformer en dispute avec l’Europe. Il faudrait une peu de prise de conscience, admettre que la situation est bien grave et qu’elle doit être traitée sans recourir aux tons grotesques de ces derniers jours. Le ton conciliant d’Antonio Tajani et Raffaele Fitto sont incompréhensibles si l’autre Vice-Président du Conseil, Matteo Salvini continue avec ses sermons. Sur ce terrain, le ‘’salvinisme’’ est dangereux. Le nœud se resserre alors autour de la France. Paris considère que les déclarations diffusées au sujet du navire Ocean Viking constituent une véritable fracture dans le rapport de confiance entre Macron et Meloni. En somme, l’Elysée attend une prise de position de la Présidente du Conseil italien, non pas pour désavouer les choix de son gouvernement, mais pour déclarer ouvertement que la ligne officiellement de l’Italie est celle que soutiennent des ministres des Affaires étrangères et des Affaires européennes et non celle du leader de la Ligue. C’est une attente diffuse également à Bruxelles. Notre pays se trouve affaiblit, et même un autre pays du front méridional, l’Espagne, a pris ses distances et a pris le parti de la France. Un incroyable tête-à-queue pour l’Italie. Les prochains rendez-vous au niveau européen seront l’occasion de clarifier les positions. Il est urgent de rétablir le dialogue avec un allié qui reste stratégique. Sinon, la crise empirera et les effets retomberont sur nous, sur le plan économique comme politique. Si la France en arrivait à demander un rappel de la Commission européenne à l’Italie sur les valeurs fondatrices de l’UE énoncées dans les Traités, l’Italie deviendrait une ‘’paria’’ de la communauté, comme la Hongrie ou la Pologne. En cas de discussion sur ce sujet à l’occasion du prochain sommet des leaders européens mi-décembre, l’Italie serait du côté de la Grèce, Malte et Chypre et peut-être de Pologne et de la Hongrie. De l’autre côté de la table il y aurait la France, l’Allemagne, l’Espagne, le Portugal. Ce serait une régression vers les pays de ‘’série B’’ de l’UE. Seule une trêve signée avant le 15 décembre peut rétablir l’accord de juin dernier sur la redistribution volontaire des migrants. Les défis du plan de relance seront encore plus intenses, l’examen de la prochaine loi de finances encore plus sévère, les contrôle de la BCE sur nos titres d’Etat encore plus scrupuleux. Notre pays tomberait dans la paralysie, telle est le prix d’un gouvernement ‘’salvinisé’’. » 

ARTICLE, Messaggero, A. Gentili « Tajani demandera à l’UE un plan pour l’Afrique à hauteur de 100 milliards » : « Aujourd’hui à Bruxelles, le ministre Tajani présentera à l’Europe un long cahier de doléances italien sur l’urgence migratoire. Ainsi, Tajani soulèvera à ses homologues un « problème politique » : « il faut une coordination UE vraie et efficace sur les flux migratoires. L’Italie ne peut pas être laissée seule ». Tajani demandera également l’adoption de « règles claires » concernant les navires ONG et un « plan Marshall pour l’Afrique » afin d’extirper à l’origine « les raisons des exodes de personnes fuyant le continent africain ». Dans son discours, Tajani tentera de contourner le bras-de-fer avec Paris. « Je n’irai pas à Bruxelles pour lever le ton mais pour faire comprendre qu’il faut plus d’Europe. Le problème ne vient pas de Paris ou de Berlin, mais repose sur le manque de règles et d’une solidarité concrète dans la redistribution des migrants ». Une redistribution qui « n’a pas fonctionné car sur 90 000 personnes arrivées en Italie, seules 117 sur 8 000 ont été relocalisées ». Des mesures concrètes ne sont pas attendues par c sommet, celles-ci pouvant arriver fin novembre lors du Conseil des ministres de l’Intérieur. Toutefois, Tajani commencera à expliquer la pratique des règles pour les navires ONG : 1) le bateau devra se diriger vers le pays d’appartenance ; 2) si cela ne sera pas possible, l’Etat d’appartenance des navires devra prendre en charge les personnes sauvées en mer en assurant un pont aérien pour rapatrier les naufragés ou en s’accordant avec le pays de premier abord un engagement pour la redistribution immédiate des personnes sauvées. Dans ce cas, avec ces garanties, l’Italie pourrait autoriser le débarquement dans ses ports. Car, comme l’expliquera aujourd’hui Tajani à Bruxelles « les ONG ne peuvent pas jouer les taxis de la mer, avec des rendez-vous avec les passeurs dans la Méditerranée ». Pour l’Afrique, il faut suivre « le modèle turc » où l’Europe verse de l’argent à Ankara pour qu’elle bloque les flux de la route balkanique se dirigeant vers l’Allemagne. Le ministre italien demandera alors un « plan Marshall » pour favoriser le développement de ces pays pour faire face au dérèglement climatique qui provoque des famines et des alluvions. Les fonds serviraient à créer des points d’identification pour recueillir les demandes d’asile où les personnes ayant le statut de réfugié seront ensuite redistribuées entre les pays membres. Cela devrait mettre fin au massacre de migrants noyés dans la Méditerranée et les pays du Sud ne serait plus touchés par le phénomène des débarquements. Or, le problème à résoudre est celui des ONG. Puisque la France et l’Allemagne les défendent, Rome pourrait reprendre les anciens décrets de sécurité de Salvini, prévoyant de fortes sanctions et la saisie des navires. Ou bien, afin d’éviter d’exacerber le bras-de-fer, récupérer le « code de conduite » de 2017 adopté par l’ancien ministre de l’Intérieur Minniti. »

ARTICLE, Messaggero, « Une nouvelle attaque de Paris "L'Italie est perdante". Macron en difficulté » par Francesco Bechis : « Nous sommes en haute mer, littéralement, dans la crise entre l'Italie et la France sur la gestion des flux migratoires. Paris attaque à nouveau, Rome compte les points et essaie de se réconcilier. Et pendant ce temps, le président français Emmanuel Macron est pris dans un feu croisé interne - de la droite aux ONG - sur le débarquement du navire Ocean Viking dans le port de Toulon et la ligne dure sur les contrôles des migrants à la frontière. "Giorgia Meloni est la grande perdante dans cette situation" dit le porte-parole du gouvernement transalpin Olivier Véran : une énième pique contre la première ministre italienne. L'Italie "n'a pas respecté son engagement fondamental envers le mécanisme de solidarité européen", dit-il. Et elle a pris "une décision unilatérale, inacceptable, inefficace et injuste". Et confirme que l’accord de redistribution est suspendu, tandis que Berlin soutient partiellement en affirmant que "l'engagement humanitaire des ONG mérite notre gratitude et notre soutien", comme l’a tweeté hier l'ambassadeur allemand à Rome Viktor Elbling, "elles sauvent des vies là où l'aide des Etats fait défaut". Dans le même temps, cependant, Macron doit faire face à un double front de protestation dans son pays. D'un côté, la droite française est furieuse du premier débarquement de migrants d'un navire d'une ONG. "Si j'avais été présidente, je n'aurais jamais accepté", dit Marine Le Pen. Pour Eric Zemmour, président de Reconquête, avoir "cédé" dans le bras de fer avec Meloni sur le débarquement est "irresponsable, immoral, contraire à la volonté du peuple". En revanche, les associations humanitaires sont sur le pied de guerre pour "l'absence de garanties sur les droits des migrants" arrivés sur les côtes françaises. Où la plupart des 230 demandeurs d'asile resteront, mais seulement en attendant une autre destination. Les ONG françaises ont également dans le collimateur la main dure de l'Elysée en matière de contrôle des frontières. Le resserrement à la frontière italienne, où Paris a envoyé 500 gendarmes, se fait déjà sentir. Des files d'attente allant jusqu'à un kilomètre à Vintimille et des contrôles de passeport généralisés avec quatre nouveaux agents sur place (" réaction disproportionnée et non humaine ", a tonné l'évêque Antonio Suetta). Alors que dans le sud de l'Italie les débarquements se poursuivent : 60 migrants à Lampedusa, 300 autres secourus entre Pozzallo, Augusta et Syracuse, un bateau est plutôt arrivé à Roccella Jonica, en Calabre. La tension entre France et Italie est telle qu’une rencontre entre Meloni et Macron n'est pas à l'ordre du jour, pour l'instant, au G20 de Bali. D'autre part, le travail du gouvernement italien pour réduire la distance avec les Français et ramener le dossier des migrants à la table de l'UE se poursuit. C'est la mission que s'est fixée aujourd'hui le ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani. Il est déterminé à rappeler au Conseil des affaires étrangères que les frontières italiennes sont des frontières européennes et que la réponse à l'exode humain d'Afrique doit être européenne. ». « Le gouvernement tend des branches d'olivier à Paris. J'espère que ce n'est qu'un coup de vent", a confié le ministre des politiques maritimes, Nello Musumeci, "nous avons besoin que tout le monde se mette autour d'une table". Essais techniques de dialogue. Nous attendons un signal de Bruxelles. »

REPORTAGE, Il Messaggero, « Le visage (peu) humanitaire de la France "Ils traitent les migrants comme des prisonniers" par Francesca Pierantozzi : « Les débarqués de l’Ocean Viking admissibles à l’asile seront triés dans onze pays européens volontaires : l'Allemagne s'est déjà déclarée prête à en accueillir quatre-vingts. Quarante-quatre mineurs accompagnés sont au contraire entre les mains des services sociaux. Selon le ministère français de l'Intérieur, cela prendra une vingtaine de jours. Lors du premier débarquement sur ses côtes, la France découvre les difficultés organisationnelles et bureaucratiques liées à l'accostage d'un navire rempli de migrants. Vingt jours pour gérer l'accueil de 240 personnes donnent la mesure de la complexité de la gestion des arrivées. Et sans même respecter à la lettre les normes humanitaires. C'est l'idée de nombreuses associations qui critiquent depuis des jours la France pour la gestion de cet atterrissage suivi par la moitié du monde. "Accueillir ne signifie pas enfermer", a déclaré à l'Agence France Presse Laure Plaun, directrice de l'Association nationale d'assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé), qui regroupe des représentants d'Amnesty International et de la Ligue des droits de l'homme. De son côté, le Syndicat des avocats de France a dénoncé une privation de liberté et exigé le plein respect des droits des migrants. C'est un choix politique de la France, dénoncent-ils tous : la création d'une zone extraterritoriale est considérée comme illégitime. » Par ailleurs, une commission d'enquête parlementaire sur les migrations avait dénoncé à la fin de l'année dernière des "pratiques illégales qui violent les droits fondamentaux des personnes" à la frontière avec l'Italie, pointant notamment du doigt les préfabriqués dans lesquels sont enfermés les migrants retenus : des locaux "illégaux" selon le rapport de la commission, mais définis comme des "abris" par les préfectures. Le même rapport dénonce "le refoulement systématique vers l'Italie même si une personne déclare vouloir demander l'asile et même s'il s'agit de mineurs non accompagnés". La directrice de la police aux frontières des Alpes Maritimes Emmanuelle Joubert (qui a confirmé hier l'arrivée de quatre unités mobiles au poste de Garavan à Menton) a rappelé que 28 000 étrangers en situation irrégulière ont été refoulés en Italie depuis le début de l'année. »

ARTICLE, Il Messaggero, « Piantedosi : « il faut se réconcilier avec les Français » et il pense à l’installation de réfugiés dans les zones dépeuplées » par Gianni Colucci : » Matteo Piantedosi, ministre de l'Intérieur, arrive dans sa ville natale, Pietrastornina, à 15 kilomètres d'Avellino : "Je suis absolument calme, si nous en sommes aux insultes personnelles, c'est parce qu'ils ont perçu que nous sommes sur le bon chemin". A propos de la crise avec la France, il tente l'ironie : "Nous n'avons pas déclaré la guerre à la France. Mes collègues du gouvernement et moi-même ne pouvons aller jusqu'à imaginer de rompre les relations avec un pays auquel nous sommes unis par une fraternité ancienne et une communauté d'intérêts encore à parcourir". Mais hier, il y avait un blocus de la police française à Vintimille et il répète que " l’entrée en Italie ne se fait que légalement " car " arrêter les débarquements est aussi mieux pour les migrants ". Il avance résolument sur l'initiative qu'il voulait sur l'immigration et les ONG avec les ministres de l'intérieur d'Italie, de Malte, de Grèce et de Chypre. Il n'accepte pas les lectures qui vont au-delà de l'activité administrative réelle menée dans ces heures sur les migrants et revendique le projet politique du gouvernement Meloni (qu'il appelle " le premier ministre ") : " Je suis très impressionné par cette lecture selon laquelle un gouvernement qui a un certain type d'inspiration - légitimé par les citoyens pour gouverner - doit le faire avec la vision que les autres ont de certains phénomènes ". Et toujours au sujet de l'immigration : "Nous voulons créer des mécanismes pour inverser la dépopulation dans les régions intérieures, nous avons intérêt, avec le gouvernement, à présenter à l'Europe un plan pour créer des flux d'entrée gérés par les différents États. Nous avons l'ambition que l'arrivée des citoyens étrangers - qui sont les bienvenus et dont nous avons besoin - se fasse avec des mécanismes qui sont régis par les États et non par les trafiquants".

COMMENTAIRE, La Stampa, A. De Angelis « L’absence de stratégie d’une petite Italie » : « S’il n’y avait pas eu des déclarations comme celles venant du porte-parole du gouvernement français, il aurait fallu les inventer face au choix du gouvernement Meloni de proposer une réédition du Conte I et de sa bataille navale contre l’ « égoïsme européen ». Du point de vue stratégique, c’est justement le manque d’un plan italien qui représente un problème. Au conseil des ministres des affaires étrangères d’aujourd’hui, une petite Italie, en version souverainiste, au lieu de gérer les causes des migrations venant de l’Afrique, se dispute sur ses effets et propose un axe avec Malte, Chypre et la Grèce. Mais quand on voit tous les dossiers en attente, cela devrait pousser l’exécutif italien à éviter l’isolement dans les dynamiques européennes. Cela n’aidera pas dans la réforme du Pacte de Stabilité, qui, en recevant la proposition Draghi-Macron, donne la possibilité à la Commission de négocier avec les pays un parcours sur la dette, là où nous sommes particulièrement exposés. Et cela n’aide pas non plus sur le Plan de Relance, pour lequel nous bénéficions du quota le plus important des 15 pays qui ont demandé une réévaluation face à la crise énergétique et à la flambée des matières premières. »

ARTICLE, Il Giornale, « Cet axe Franco-allemand qu’il sera difficile d’égratigner. Voici la tenaille qui ne veut pas des relocalisations » par Francesco Giubilei : « La volonté d’isoler l’Italie en Europe à cause de la friction entre Rome et Paris sur les migrants doit aussi tenir compte de l’axe franco-allemand, fondé sur une collaboration bilatérale qui progresse depuis des années. C’est justement par une surenchère entre Paris et Berlin que la question de la révision des règles européennes sur les migrations n’a pas abouti jusqu’à présent. Le mécanisme de répartition volontaire n’a pas fonctionné. Mais tous les pays de première arrivée (sauf l’Espagne) réclament un changement des règles comme le montre la lettre conjointe de Malte, Chypre, Grèce et Italie. Meloni ne cache pas ses doutes quand elle parle, sur le franco-allemand, du risque d’un « super Etat à l’intérieur de l’UE » aux dépends du troisième pays le plus important, l’Italie. On se souvient encore de la conférence de presse conjointe Merkel-Sarkozy du temps de la crise du spread, avec leur rire sur la situation de l’Italie de Berlusconi. Pour Macron et Scholz, si l’intérêt national italien est en jeu, il faut être pro-européen, mais si c’est sur les mêmes sujets que l’intérêt national est en jeu pour leur pays, alors il faut être souverainiste. Seule la gauche italienne ne l’a pas compris ».

ARTICLE Corriere della Sera, S. Montefiori « L’offensive de l’extrême droite française et la stratégie de Macron » : « Le président Macron doit faire face non seulement aux souverainistes qui sont à la tête du gouvernement à Rome mais aussi à ceux de l’opposition en France. L’extrême droite française est peut-être plus sévère par rapport à celle italienne car elle a une occasion d’or pour pouvoir mettre en difficulté la majorité. Il y a deux semaines, le ministre Darmanin présentait les premières lignes d’une nouvelle gestion de l’immigration, quitte à aller à une dissolution pour exhiber une confiance sur une victoire plus confortable. Il a suffi du refus italien de l’Ocean Viking pour changer le climat et mettre Macron dans l’embarras : si avant il était critiqué à gauche pour être trop dur contre les immigrés, maintenant il passe pour un président indécis à vouloir protéger les Français d’une « submersion migratoire » comme dénoncé par Marine Le Pen. Ainsi, le gouvernement français se retrouve face à une situation presque intenable : il a été plus ou moins obligé d’ouvrir le port de Toulon sans toutefois revendiquer jusqu’au bout une décision qu’il sait bien être impopulaire. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Élection directe du maire de Rostock : le candidat de l’AfD obtient 6,5 %.

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Allemagne. Mecklembourg-Poméranie occidentale. Rostock. Lors du premier tour de l’élection directe du maire, ce 13 novembre 2022, la candidate du parti post-communiste Die Linke arrive première et un candidat indépendant soutenu par les démocrates-chrétiens de la CDU, les libéraux du FDP et un parti local, l’UFR, est deuxième. Ils s’affronteront au deuxième tour, le 27 novembre 2022. Le candidat de l’AfD, Michael Meister, est cinquième avec 6,5 %.

(https://wahlen.sv.rostock.de/obw2022/)

13/11/2022

Vox appelle à des mobilisations contre le gouvernement.

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Espagne. Vox appelle à des mobilisations contre le gouvernement, le samedi 19 novembre 2022 à Barcelone et le dimanche 27 novembre 2022 à Madrid et devant les mairies de toutes les capitales provinciales. Vox dénonce l'abolition du délit de sédition :

https://www.liberation.fr/international/europe/en-espagne...

Slovénie : le candidat patriote issu du SDS et soutenu par ce parti Anže Logar perd le second tour de la présidentielle.

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Slovénie. Lors du 2ème tour de l’élection présidentielle, le candidat patriote issu du SDS et soutenu par ce parti Anže Logar (46 %) perd face à la candidate indépendante soutenue par les Pirates et les écologistes Nataša Pirc Musar (54 %) :

https://volitve.dvk-rs.si/vp2022/en/#/rezultati

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Nataša Pirc Musar et Anže Logar

Le PVV donné premier parti des Pays-Bas et JA 21 troisième.

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Pays-Bas. Sondage Maurice de Hond :

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(TK 2021 = législatives de 2021. La Chambre des députés compte 150 sièges.)

PVV : patriotes anti-islamisation

VVD : libéraux de droite

JA21 : patriotes

BBB : agrariens de centre-droit

D66 : libéraux de gauche

GroenLinks : écologistes

PvdA : travaillistes / sociaux-démocrates

PvdDieren : parti pour les animaux

SP : gauche de la gauche

Christen Unie : sociaux-chrétiens

CDA : démocrates-chrétiens

Volt : pro-européen

Forum voor Democratie : patriotes

SGP : chrétiens protestants

Denk : centre-gauche multiculturaliste

Bij1 : gauche radicale multiculturaliste

Belang van Nederland : conservateurs-libéraux patriotes

50plus : parti des plus de 50 ans

(Le gouvernement néerlandais est constitué du VVD, de D66, du CDA et de Christen Unie)

12/11/2022

Conférence internationale : "Cette Europe en laquelle nous croyons."

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Roumanie, Europe, Israël. L’AUR organise à Bucarest une conférence internationale sous l’intitulé « Cette Europe en laquelle nous croyons. » Les partis suivants y sont représentés : Droit et Justice (Pologne), Frères d’Italie, Chega (Portugal), les (Vrais) Finlandais, Dveri (Serbie), Vlaams Belang (Flandre-Belgique) et Likud (Israël). Francesco Giubilei (Italie), président de la fondation Tatarella et de Nazione Futura, est aussi présent. Nicolas Bay de Reconquête (France) a adressé un message vidéo. Le journaliste patriote espagnol Álvaro Peñas prend également part à ce rassemblement.

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Une candidate UDC à un poste de ministre cache sa double nationalité.

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Suisse. Michèle Blöchliger, candidate UDC pour le Conseil fédéral [gouvernement], a tenté de cacher sa double nationalité suisse et britannique :

https://www.lematin.ch/story/le-faux-pas-de-la-candidate-...

11/11/2022

La Confédération prend part à la Marche de l'Indépendance à Varsovie.

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Pologne. La Confédération a pris part à la Marche de l'Indépendance qui marque le recouvrement, en novembre 1918, par le pays de son indépendance. Parmi les députés de la Confédération présents figuraient Robert Winnicki (Ruch Narodowy), Krzysztof Bosak (Ruch Narodowy), Janusz Korwin-Mikke (KORWiN), Grzegorz Braun (Confédération de la Couronne polonaise).

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Le Premier ministre Mateusz Morawiecki a déposé des fleurs devant le monument consacré aux pères de l'Indépendance.

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Pologne. Le Premier ministre Mateusz Morawiecki  a déposé des fleurs devant le monument consacré aux pères de l'Indépendance : Józef Piłsudski, Roman Dmowski, Wojciech Korfanty, Ignacy Jan Paderewski, Wincenty Witos et Ignacy Daszyński, qui, après la Première Guerre mondiale, ont conduit à la naissance de la Seconde République polonaise.

Thuringe : l’AfD vote la motion de la CDU contre l’utilisation du langage genré au Parlement de Thuringe.

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Allemagne. Thuringe. Alors que le gouvernement minoritaire de gauche rouge-rouge-vert (post communistes de Die Linke, sociaux-démocrates du SPD et écologistes) est toléré par les démocrates-chrétiens de la CDU, l’AfD a soutenu par les votes de ses élus la motion de la CDU contre l’utilisation du langage genré au Parlement de Thuringe. Cette dernière a obtenu une majorité.

Le Vlaams Belang sort l’ouvrage Sauver le Père Fouettard.

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Belgique. Flandre. La chef de file du Vlaams Belang à la Chambre des députés Barbara Pas et le président de l’organisation de jeunesse du parti Filip Brusselmans ont présenté à Saint-Nicolas un livre à propos de … Saint-Nicolas. Il est intitulé Sauver le Père Fouettard (Red Zwarte Piet). Le Père Fouettard est présent au sein de cette publication, alors que les sites de vente en ligne Amazon et Bol bannissent les ouvrages avec le Père Fouettard. Le dessinateur Fré a réalisé les illustrations.

(https://www.uitgeverijegmont.be/collections/aanbevolen-bo...

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Conférence internationale de l'AUR : l'Europe en laquelle nous croyons.

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Roumanie, Italie et Finlande. L'AUR (Roumanie) organise une conférence internationale ce 12 et ce 13 novembre 2022 à Bucarest, intitulée « L’Europe en laquelle nous croyons. » Parmi les invités figurent le chef de file des députés européens de Frères d'Italie Carlo Fidanza, la vice-présidente des (vrais) Finlandais Leena Meri et le président de Chega André Ventura (Portugal).

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10/11/2022

Autriche : dans 31 ans et 5 mois, la majorité des habitants en âge de voter sera issue de l'immigration.

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Autriche. Selon le FPÖ, dans 31 ans et 5 mois, la majorité des habitants en âge de voter sera issue de l'immigration.

"Migrants : l’affrontement avec la France. Meloni : nous respectons les conventions internationales."

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Italie. Revue de presse.

La presse italienne titre toujours assez largement sur le refus de l’Italie d’accueillir l’Ocean Viking et la réponse de la France et de la Commission : « L’UE ne doit pas nous tourner le dos - Interview du ministre de la défense Crosetto, « Sur les migrants, nous avons raison et nous voulons que l’Europe règle les flux » - Encore des tensions entre Bruxelles et Paris. Sur les débarquements, le palais Chigi demande aux médecins : les migrants étaient-ils vraiment tous fragiles ? » (Messaggero) ; « Sur les factures, de l’argent pour trois mois. Et sur les migrants, un spectacle déplorable : pas d’accord avec Macron, et Paris fait marche arrière. Pour l’UE, l’Ocean Viking doit débarquer en Italie » (Fatto Quotidiano). « Meloni, pour l’Italie c’est le moment le plus dur » :  l’UE et la France relancent leurs accusations contre Rome : « c’est à vous qu’il revient de sauver les migrants de l’Ocean Viking » (La Stampa). « Tensions entre Rome et Paris sur le débarquement des migrants » (Corriere della Sera). La presse reprend aussi largement en une le résultat provisoire des élections de mi-mandat aux Etats-Unis, sous l’angle d’une victoire en demi-teinte des Républicains à la Chambre : « Biden résiste » (Corriere della Sera), « Les démocrates freinent la vague républicaine, et Biden se dit prêt à se représenter en 2024 » (Repubblica). L’annonce du retrait russe de Kherson est aussi repris en Une de plusieurs quotidiens : « la grande retraite russe » (la Repubblica), « Ordre de Moscou : il faut se retirer de Kherson : un tournant dans la guerre, les effets sur les négociations » (Corriere).

PREMIER PLAN, Repubblica, T. Ciriaco, A ; Ginori : « La France attaque et l’Italie répond : ‘’ A Ventimille vous faites pire ‘’ » : « Le détournement de l’Ocean Viking se transforme en affrontement politique et diplomatique. Pendant que le navire continue sa navigation en Méditerranée occidentale, le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, critique le choix ‘’ inacceptable ‘’ de l’Italie de ne pas ouvrir ses ports. ‘’ Il existe des règles européennes qui sont extrêmement claires et que l’Italie a acceptées. L’Italie est d’ailleurs la première bénéficiaire du mécanisme de solidarité européenne. ‘’ Une gifle qui laisse présager un durcissement des relations, également sur d’autres dossiers. Un avertissement qui met en cause même les fonds européens du Plan de Relance, qui, jusqu’à présent, ont été garantis à Rome, et qui dans le pire scénario, pourrait concerner aussi le plan sûr pour l’énergie. Et pourtant, Giorgia Meloni ne fait pas marche arrière, au contraire, elle relance. Avec des tons de campagne électorale, elle défend, devant les parlementaires de son parti, le choix des débarquements sélectifs. Ce qui frappe le plus les présents, est la critique des choix de Macron. La présidente revient sur la confrontation avec Paris : ‘’Ils nous critiquent, mais pendant que nous sommes critiqués, à Ventimille les refoulements continuent à la frontière française. ‘’ Hier, le navire pointait vers la Corse, sans que les autorités françaises n’aient encore donné l’autorisation formelle d’accoster à l’ONG Sos Méditerranée. Dans les coulisses, on prépare pourtant un plan pour accueillir les migrants. ‘’ Ce qui est sûr – a dit Véran – est que nous ne permettrons pas que ce navire soit en danger ‘’. Le navire pourrait arriver entre ce soir et demain à Marseille, ou plus probablement, à Toulon. La Commission européenne demande le débarquement immédiat et invite les Etats membres à ‘’travailler ensemble à une réponse commune, avec la plus haute importance et considération pour la sacralité de la vie humaine’’. ‘’ L’Italie respecte et fait respecter les règles’’ est la sèche réponse du ministre des Affaires étrangères, Antonio Tajani. Macron, de son côté, doit déjà affronter les polémiques en France. ‘’ Avec nous, l’Ocean Viking n’accosterait pas sur les côtes françaises‘’ affirme Jordan Bardella. Mais l’extrême droite doit tenir compte de ses contradictions, vu que le refus du gouvernement de Rome, composé par les alliés Meloni et Salvini, mène désormais la France à se trouver en première ligne sur les débarquements. »

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PREMIER PLAN, La Stampa, F. Amabile, M. Bresolin : « Migrants, la confrontation avec Paris » : « ‘’ Nous voulons être le gouvernement de la légalité – affirme la présidente du Conseil, Giorgia Meloni, en défendant avec force le choix des débarquements sélectifs, des ‘chargements résiduels’ et des côtes italiennes à nouveau interdites aux navires des Ong, comme ce fus le cas à l’époque du premier gouvernement Conte. Le Palais Chigi va donc à l’affrontement avec la France, l’Union européenne et aussi avec les médecins italiens, dont le choix de faire débarquer tous les migrants des navires bloqués dans le port de Catane a été défini comme ‘étrange’ par Meloni. C’est une Italie de plus en plus fermée, inhumaine et éloignée de l’état de droit. Meloni assure qu’elle est en train de ‘’respecter toutes les conventions internationales et que l’interdiction aux navires de stationner dans les eaux italiennes au-delà du temps nécessaire à effectuer les opérations de secours et d’assistance aux personnes fragiles, est justifié et légitime“. Des affirmations qui ont été démenties par le gouvernement français, qui a pris une position différente par rapport à il y a deux jours. Après les ouvertures de mardi à la possibilité d’accueillir les migrants, hier, Paris s’est montré fermé sur le débarquement en France des 234 migrants à bord de l’Ocean Viking : ‘’C’est à l’Italie de les accueillir ‘’. Pour renforcer le message, la Commission européenne a demandé, par la publication inhabituelle d’un communiqué en fin d’après-midi, le ‘’ débarquement immédiat, dans le lieu sûr le plus proche, de tous les migrants à bord’’. Dans ce bras de fer aux dépends des migrants, Gilles Simeoni, président de la Corse, assure que le port de Bastia ‘’ restera ouvert à l’accueil indépendamment de la décision que prendront la France et l’Italie ‘’. Le maire de Marseille, Benoit Payan, se dit aussi disponible à accueillir les migrants, mais la France veut rappeler l’Italie à ses devoirs. Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a demandé au gouvernement de Giorgia Meloni de ‘’ respecter les engagements européens ‘’, en rappelant que l’Italie est ‘’ la première bénéficiaire du mécanisme de solidarité financière européenne ’’ et en déclarant comme ‘inacceptable ‘’ les déclarations du gouvernement italien. La réponse de Meloni n’a pas tardé : ‘’ Les citoyens italiens nous ont demandé de défendre les frontières italiennes ; nous ne sommes plus une « République bananière » ; il ne s’agit pas de naufragés, mais de migrants‘’. Tout le parti de Fratelli d’Italia soutient la ligne dure de la présidente. Francesco Lollobrigida, ministre de l’Agriculture et bras droit de Meloni, revendique fièrement ‘’ l’attitude nouvelle et pragmatique du gouvernement’’ et explique que la France ‘’ n’a pas de leçons à nous donner ‘’ en citant les barrages de Paris à Menton pour ne pas faire passer les migrants. La guerre contre les Ong continue, à Catane elle a servi uniquement à faire passer trois jours de plus à bord aux migrants. »

PREMIER PLAN, Il Messaggero, de F. Pierantozzi, « L’Ocean Viking se dirige vers Marseille mais l’UE demande le débarquement immédiat [des migrants à bord] et la tension monte avec Paris » : « Giorgia Meloni dit merci mais les Français répondent que c’est inacceptable. Autour de l’Ocean Viking la France et l’Italie retrouvent les incompréhensions d’un passé récent, bien que cette fois le ton et les gestes semblent plus contrôlés par rapport à la confrontation directe du temps où Salvini était ministre de l’Intérieur et où l’Aquarius avait finalement était accueilli par l’Espagne. Hier le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a dû apporter des précisions sur les nouvelles qui avaient été diffusées dans l’après-midi à savoir que la France avait déjà décidé d’ouvrir le port de Marseille au navire, avec les remerciements de Giorgia Meloni et la bénédiction d’Emmanuel Macron, qui aurait évoqué la question en Egypte avec la Présidente du Conseil. Non, répondent les Français, il n’y a aucun accord avec l’Italie et s’ils sont accueillis en France, ce sera seulement pour des raisons humanitaires. ‘’Ce navire devrait être accueilli par l’Italie, le comportement du gouvernement italien […] qui va à l’encontre de toutes les règles auxquelles ont souscrit tous les pays membres, est inacceptable’’ avait déclaré Véran. A Rome, le ministre de l’agriculture, Francesco Lollobrigida, a défendu le comportement ‘’nouveau et pragmatique de l’Italie’’ et a retourné à l’expéditeur les reproches français : ‘’il suffit d’aller à la frontière à Menton pour voir leur comportement avec les migrants : on dirait un déploiement paramilitaire pour contrôler les accès, ils n’ont donc pas de leçons à donner’’. Au moment où l’UE a demandé de faire débarquer toutes les personnes à bord, le port le plus proche était en Sardaigne, mais le navire était déjà en direction de la France. A Marseille, on se prépare déjà en coulisses à les accueillir depuis plus de 48 heures. Au sein de l’exécutif d’Elisabeth Borne, la ligne dure sur l’immigration est tenue avec conviction par Gérald Darmanin alors que le ministère de la Santé et des solidarités plaide pour une politique d’accueil. Véran a évoqué ‘’des actions diplomatiques en cours’’. »

COULISSES, La Stampa, « Meloni, premier incident à l'étranger : le communiqué qui a rendu Macron furieux » par Ilario Lombardo : « L’affaire du navire Ocean Viking est en fait le premier incident diplomatique de Giorgia Meloni et il a également été déclenché par un communiqué. Pour comprendre ce qui s'est passé jusqu'à présent entre l'Italie et la France, nous reconstituer ce qui s'est passé, ce qui a fait que les relations entre Rome et Paris, qui semblaient détendues et collaboratives, se sont transformées, en l'espace de quelques heures, dans un dur échange d'accusations. Ce qui a rendu furieux les Français d’abord, c’est la conviction que l'affaire du bateau de migrants devait être traitée avec plus de discrétion et sans ces revendications politiques qui ont mis l'Élysée en difficulté. Ce communiqué de Meloni à 21h est la célébration enthousiaste d'une victoire, exprimant sa "reconnaissance sincère" pour la décision de la France de prendre en charge l'Ocean Viking. Pour le premier ministre, c'est le signe d'un tournant, qui récompense l'Italie après seulement deux semaines depuis la naissance de l'exécutif. Ce moment doit être fêté. Et Matteo Salvini ne peut certainement pas laisser passer l'occasion en disant, avant Meloni, que « l’atmosphère a changé ». Quelque chose, cependant, dans la communication entre Rome et Paris n'a pas fonctionné ou s'est soudainement bloqué. Car, deux heures après ce communiqué, l’AFP lance un très dur j'accuse qui semble écraser toutes les certitudes de la droite italienne : une source anonyme du gouvernement français parle d’un "comportement italien inacceptable" sur l'Ocean Viking, car contraire au droit de la mer et à l'esprit européen. Confirmation quand le porte-parole Oliver Véran sur FranceInfo, invite le gouvernement Meloni à prendre ses responsabilités. Il y a une contradiction évidente entre la jubilation du Premier ministre italien et de son vice-Premier ministre, et les réactions de Paris, jamais démenties par l'Elysée. Et surtout, selon l’Ocean Viking, aucun accord de débarquement n'était parvenue de France. La Stampa a contacté trois sources différentes parmi les collaborateurs du premier ministre sans jamais recevoir de réponse. La première question, la plus importante, était la suivante : avant de publier le communiqué de neuf heures, la France avait-elle communiqué officiellement sa volonté d'accueillir les migrants ? À la Farnesina, on fait savoir qu’il n'y a pas de décisions officielles, et même au Viminale, ils ne savent pas quoi répondre. Sauf qu'eux aussi n'ont pas reçu d’accord du ministère français de l'Intérieur. Tout, dit-on, est entre les mains du Palazzo Chigi. Ce passage est le cœur de l'affrontement. Le communiqué de Meloni - d'après ce que l'on sait - est fondé sur une conversation qui a eu lieu avec Emmanuel Macron à Charm el-Cheikh, rapportée par les agences, puis sur une dépêche d'Ansa mardi après-midi citant des "sources du ministère de l'Intérieur français" : "Le débarquement aura lieu à Marseille". Au Palazzo Chigi, on dédramatise, fort de la conviction que Macron a apporté son soutien à Meloni. Pour les souverainistes, l'objectif politique est plus important, en forçant l'Ocean Viking à changer de cap et les Français à prendre en charge les réfugiés. La seule source officielle qui a donné des nouvelles de l'accord est la note du Palazzo Chigi. Jamais confirmé par Macron. A Paris, la ligne est toujours restée la même, et c'est celle que partagent le ministre de l'Intérieur Matteo Piantedosi et son homologue Gérald Darmanin, réitérée lundi : l'Italie débarque d'abord les réfugiés, puis la France en prend une part. En théorie, comme le confirme le Viminal, rien n'a changé. » 

COULISSES, Corriere della Sera, de S. Montefiori et F. Sarzanini, « Voilà comment l’accord a pris fin après Charm el-Cheikh, et l’Italie mise sur Bruxelles » : « La tension entre Paris et Rome monte d’heure en heure. Alors que l’Ocean Viking voguait entre la Sicile et la Corse dans l’attente d’indications pour accoster, nous sommes arrivés à la confrontation directe. Lundi prochain, lors du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’UE, l’Italie demandera à parler de la question des migrants bien qu’elle ne soit pas inscrite à l’ordre du jour. Il est évident qu’elle revendiquera la ligne de la fermeté et en défiant ses partenaires européens afin qu’ils accueillent les navires qui battent leur pavillon. S’ils s’en prennent aux responsables des ONG, la plainte contre les commandants des navires Humanity 1 et Geo Barents ne prévoit aucune conséquence pénale mais une simple amende. Le dialogue semblait bien engagé mardi après-midi alors que l’Ocean Viking disait se diriger vers la France et que l’on découvrait que la décision de Paris d’accueillir le bateau était arrivée après un entretien à Charm el-Cheikh entre la présidente du Conseil italien et le Président de la République française. Les alliés de la Ligue et Forza Italia exultent : pour eux, ‘’c’est la fermeté du gouvernement Meloni qui paye’’ et ‘’les temps ont enfin changé’’. En réalité le coup de téléphone entre les deux ministres de l’Intérieur Matteo Piantedosi et Gerald Darmanin n’a pas permis de trouver un réel accord, d’ailleurs les migrants ont débarqué à Catane sur ordre des médecins. Le soir, un communiqué du Palais Chigi manifeste l’enthousiasme de la coalition de droite qui revendique une victoire en affirmant apprécier ‘’la décision de la France de partager la responsabilité de l’urgence migratoire’’. Evidemment, il est trop tard. A peine une heure plus tard le gouvernement français diffuse un communiqué qualifiant ‘’d’inacceptable’’ le comportement des autorités italiennes et d’un pays ‘’principal bénéficiaire du mécanisme de solidarité européenne’’. En réalité, la ligne de la France a toujours été celle-ci. Le ministre français de l’Intérieur a répété ces derniers jours que le navire devait accoster en Italie et que la France aurait ensuite fait sa part en accueillant une partie des migrants. ‘’Ce navire doit être accueilli par l’Italie’’ avait insisté le porte-parole du gouvernement, se montrant très dur et en Italie on soupçonne que ce soit une façon de répondre à l’opposition représentée par la droite française comme Jordan Bardella, nouveau président du Rassemblement national. Antonio Tajani tentera la semaine prochaine à Bruxelles de trouver un accord afin de désamorcer les tensions et éviter une éventuelle crise au niveau international. Du reste, les normes en vigueur – après que les décrets sécurité aient été abrogés par le précédent gouvernement – n’offrent pas les instruments que souhaiteraient utiliser certains membres de l’exécutif, notamment en termes de sanctions contre les ONG. La solution passera encore une fois par les négociations avec l’Union européenne et l’Italie devra se faire comprendre pour obtenir la collaboration sur les relocalisations. »

ENTRETIEN, Il Messaggero, de Guido Crosetto, ministre de la Défense et co-fondateur de Fratelli d’Italia, « L’Europe ne peut plus regarder ailleurs » : « L’Italie a montré qu’elle savait conjuguer rigueur et humanité, l’accueil des faibles et la volonté de réfléchir au problème de l’immigration clandestine. Nous voulons obliger, forcer, l’Union européenne à ne pas détourner le regard et à prendre une décision sérieuse, rationnelle, définitive qui tienne compte des règles, de la réalité, de la possibilité concrète d’accueillir des personnes en donnant la possibilité de s’intégrer, sans finir dans le giron de personnes cherchant à les exploiter, dans la pauvreté et dans l’aliénation. Faire débarquer les migrants sur le territoire, sans se soucier de ce qu’ils deviendront, ce n’est pas une bonne façon de s’occuper d’eux mais simplement de se donner bonne conscience. L’intégration ne se fait pas ainsi, sous pression. L’Italie ne doit pas être laissée seule. Il faut empêcher les passeurs de faire du profit sur des vies humaines. Il faut construire un parcours juridique pour réglementer les flux migratoires. Comme l’a dit Giorgia Meloni, ‘’le gouvernement italien respecte toutes les conventions internationales et l’interdiction faite aux navires d’ONG de rester dans les eaux italiennes au-delà du délai nécessaire pour assurer les opérations de secours et l’assistance aux sujets fragiles est justifié et légitime’’. Les autres pays européens sont doués pour donner des leçons sur ce que l’Italie devrait faire et encore plus doués pour ne rien faire pour les migrants. Je rencontrerai aujourd’hui le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg pour lui présenter la position de l’Italie au sein de l’OTAN. Nous maintiendrons la ligne de ces 70 dernières années de l’adhésion convaincue à l’alliance atlantique et un soutien convaincu de la coalition occidentale qui soutient l’Ukraine. Rome honorera toutes les décisions qui seront prises avec nos alliés. Nous ne sommes pas en train de préparer un sixième décret pour l’envoi d’armes à l’Ukraine, nous ne discutons pas de missiles à envoyer à Kiev. Ce n’est pas exclu mais pour l’instant nous parlons plutôt de formation, de soutien économique et de fonds pour la reconstruction des infrastructures. Lorsque nous serons sollicités à ce sujet, si nous le sommes, nous en discuterons calmement avec Forza Italia et la Ligue. Mais je ne crains pas les prises de distance, les alliés sauront prendre leur responsabilités et être cohérents avec la position qui est celle de Meloni et qui garantit le soutien à l’Ukraine. L’objectif principal est de mettre fin à l’affrontement en cours, ouvrir les négociations et trouver la voie menant à la paix. Nous devons faire tout notre possible pour éviter qu’un conflit nucléaire n’éclate. »

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Guido Crosetto

ARTICLE, Messaggero, « Un pacte de stabilité plus souple. L'UE : il faut se concentrer sur la croissance » par Gabriele Rosana : « Hier, la Commission européenne a présenté - après deux ans et demi de reports et une négociation informelle qui a évolué en coulisses - sa proposition de réforme de la gouvernance macroéconomique de l'Union. Ou, pour être plus précis, les lignes directrices pour lancer le débat entre les Vingt-sept, avant le printemps, lorsque l'exécutif européen présentera, selon toute vraisemblance, une proposition législative formelle pour réviser la discipline de l'UE en matière de comptes publics. Les nouvelles règles pourraient donc s'appliquer dès 2024, lorsque l'arrêt décidé par la pandémie et prolongé par la guerre prendra fin. Les objectifs de Maastricht, qui fixent le ratio déficit/PIB à 3 % et la dette/PIB à 60 %, ne seront pas modifiés, mais la nouvelle discipline budgétaire, vieille de 30 ans, sera modernisée dans son fonctionnement concret. Il n'y aura plus de règle unique (comme ce fut le cas avec la réduction d'un vingtième par an de la part de la dette excédentaire, qui n'a jamais été vraiment respectée), mais le critère de référence sera flexible, adapté à chaque État membre. En d'autres termes, il suivra le mécanisme déjà éprouvé avec le PNRR : la trajectoire de réduction de la dette devra être "réaliste" - a rappelé Gentiloni, parlant d'une "pilule équilibrée mais pas amère" à avaler - et se fera sur la base d'un accord bilatéral signé entre la Commission et chaque gouvernement, sur un horizon temporel non plus d'un mais de quatre ans, avec la possibilité d'obtenir une prolongation jusqu'à sept. La mise en œuvre des mesures convenues, y compris les investissements et les réformes, sera ensuite étroitement surveillée par Bruxelles, tout comme pour les objectifs de relance. Pour ceux qui ne respectent pas leurs engagements, des sanctions financières seraient déclenchées sans ménagement, et ils pourraient également geler le versement des fonds européens. Les Pays Bas sont toujours opposés à un assouplissement des règles et demandent une "supervision efficace" de la part des institutions de l'UE, en particulier en ce qui concerne les pays très endettés, comme l'Italie. Le gouvernement néerlandais joue cependant le rôle de ventriloque de Berlin, comme cela arrive souvent dans la dynamique de l'UE : l'Allemagne est en effet la plus froide sur l'hypothèse d'accords bilatéraux entre les différentes capitales et Bruxelles sur le modèle Pnrr. Hier, lors d'une intervention en séance plénière de l'Europarlement, le président du Conseil européen, Charles Michel, est revenu à la charge contre la Commission et Ursula von der Leyen sur les retards (et l'impasse de facto) dans le dossier de l'énergie, et en particulier sur le plafonnement des prix : "Continuer à gagner du temps n'est plus une option.“ »

ANALYSE, Repubblica, M. Dassù : « Mauvaises nouvelles pour Poutine » : « Le résultat des élections de Midterm produira un gouvernement divisé pour la Maison Blanche de Joe Biden ; la polarisation de la vie politique américaine est la recette pour deux ans de paralysie législative et pour une forte instabilité interne. Joe Biden aura plus de temps pour la politique étrangère. De ce point de vue les résultats de Midterm sont une garantie de continuité : ce qui tranquillise – mais qu’à moitié – l’Ukraine, pénalise la Russie, expose la Chine et que les européens devront bien gérés. Est-ce quelque chose changera pour l’Ukraine ? Joe Biden pourrait se trouver exposé à des pressions financières (pour réduire le soutien économique des Usa à l’Ukraine) plus que géopolitiques. Les résultats électoraux confirme le consensus partagé en soutien de l’Ukraine, avec des fournitures d’armes et un support aux services de renseignements, des éléments décisifs pour la résistance contre la Russie. Mais les financements deviendront plus compliquer. Pour Moscou, par contre, les résultats de Midterm ne sont pas une bonne nouvelle. Poutine ne peut espérer d’obtenir grand-chose de la Maison Blanche, qui ne considère même pas la possibilité d’une capitulation ukrainienne. Le défi sur la longue durée avec la Chine restera probablement le sujet, partagé par toutes les forces politiques, dominant aux Etats-Unis. En Europe, les résultats ont été accueillis avec soulagement vu que s’éloigne la possibilité d’un Trump 2, que craignaient la France et l’Allemagne. »

ARTICLE, Corriere della Sera, « Biden stoppe l’avancée des républicains : « "Maintenant, travaillons ensemble" » par notre correspondante à Phoenix Viviana Mazza : « "J'avais le sentiment que nous nous en sortirions bien, même si chaque siège perdu est douloureux“. Il n'y a pas eu de vague rouge des républicains à la Chambre, le Sénat reste dans la balance, et M. Biden affirme que son parti a obtenu son meilleur résultat dans les challenges des gouverneurs depuis 1986. Toutefois, les Républicains pourraient encore contrôler l'une ou les deux branches du Congrès. Biden a marqué un point contre l'histoire mais cela ne signifie pas que gouverner sera facile. M. Biden a expliqué qu'il souhaitait travailler avec les républicains et qu'il considérait les Trumpiens comme une minorité, mais il a clairement indiqué qu'il ne ferait aucun compromis sur des questions telles que le prix des médicaments et des soins médicaux, les impôts sur les riches, le climat, et qu'il bloquerait toute interdiction nationale de l'avortement. “J'ai l'intention de me représenter, quels que soient les résultats de cette élection“. Les élections de mi-mandat ne sont pas une véritable victoire pour Biden, mais elles le sont d'un point de vue moral. On s'attendait collectivement à une raclée pour le président, dont la côte de popularité est faible (environ 41 %) alors que l'inflation pèse sur la vie quotidienne des gens. »

ARTICLE, Il Messaggero, « Etats-Unis : la vague rouge n’a pas eu lieu. Biden clame sa victoire aux élections » par Anna Guaita : «  M. Biden a salué la forte participation des électeurs et a réitéré sa confiance dans le fait que lorsque les Américains travaillent ensemble, ils peuvent surmonter tous les obstacles. Il a énuméré les succès de son administration et réitéré sa promesse de réduire le déficit fédéral : "Nous avons pris les bonnes mesures", a-t-il affirmé, soulignant que les sondages montrent que les Américains soutiennent son programme et qu'il n'a donc pas l'intention de changer quoi que ce soit. Mais il s'est engagé à "continuer à travailler avec nos collègues républicains, quel que soit le résultat à l'issue du dépouillement". Le résultat, encore fluctuant puisque le décompte des voix n'est pas terminé, confirme une victoire des Républicains à la Chambre : une victoire, certes, mais pas aussi gigantesque que ce que le parti attendait. Nous parlons d'une majorité d'une quinzaine de sièges sur un total de 435, alors qu'au Sénat, il y a encore trois États non confirmés : le Nevada et l'Arizona, avec le décompte des têtes, et la Géorgie, qui devra passer au vote le 6 décembre. Cependant, certains ne croient pas que les résultats soient fiables, et comme d'habitude, c'est Trump qui a accusé les médias de "vouloir minimiser la victoire". Il a également lancé une pique stylistique à l'encontre d'Elon Musk : "Sa collaboration avec d'autres pays doit être surveillée". »

ARTICLE, Messaggero, « Dossier Tim, les négociations s'ouvrent. Des comptes dans le rouge après le grand nettoyage » : « Le sort du réseau unique est de facto suspendu. Le PDG, Pietro Labriola, est convaincu de la nécessité d'insister sur le projet approuvé de création d'un réseau unique avec Open Fiber (les négociations avec Cdp, l'actionnaire de contrôle d'Open Fiber, ont été prolongées jusqu'au 30 novembre), malgré les rumeurs de plus en plus insistantes d'une offre publique d'achat parrainée par le gouvernement Meloni, qui tient plutôt à la conception d'un réseau contrôlé par l'État et ouvert à tous, bien décrit dans le plan “Minerva“ élaboré par Fratelli d'Italia. Un détail non négligeable, étant donné que Cdp, l'actionnaire de Tim, est contrôlé par le Trésor. Et des signes d’ouverture dans la négociation sur le réseau unique ont été manifestés par les Français de Vivendi, actionnaires de Tim. Pour Labriola, il n'y a pas de temps à perdre. La transaction avec Open Fibre doit se faire immédiatement afin de ne pas rater le bon moment. Et après tout, "arriver à avoir un seul réseau de fibre optique est un élément important, stratégique pour le pays", a expliqué le PDG ces derniers jours, soulignant le "gaspillage inutile" de ressources en laissant deux réseaux de fibre optique à un moment où le pays doit développer de nombreuses autres plateformes. Mais avec les impôts différés comptabilisés en 2020, ont fait plonger le résultat net des neuf premiers mois dans le rouge (-2 728 millions d'euros) : la perte sur neuf mois est de 361 millions d'euros. Mais les trois derniers mois portent aussi la marque d'une augmentation de 3,3 milliards de la dette financière nette par rapport à fin 2021, à 25,5 milliards. La faute au dernier versement effectué pour les fréquences 5G, un bon 1,7 milliard. Et il y a aussi l'ombre du contrat avec Dazn, qui a coûté 338 millions d'euros au trimestre pour utiliser la provision pour risques. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

09/11/2022

Balázs Orbán définit la différence de conception entre les libéraux et les nationalistes.

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Hongrie et Pologne. Balázs Orbán, le directeur politique du cabinet du Premier ministre hongrois Viktor Orbán, a présenté à Varsovie en Pologne son ouvrage sur la pensée stratégique hongroise. Il a défini la différence de conception entre les libéraux et les nationalistes :

« L’essence de la pensée libérale, c’est de croire qu’il existe une structure abstraite idéale qui reste partout la même indépendamment de tous les contextes locaux. C’est pourquoi le libéral hongrois, suédois, polonais ou britannique pense de la même manière sur tous les sujets. (…) Chez les nationaux-conservateurs, la pensée est complètement différente. La stratégie d’une communauté nationale dépend de son histoire, de sa situation géopolitique, de sa culture.

Un national-conservateur peut s’entendre très bien avec un national-conservateur d’un autre pays qui partage ses valeurs. Cependant, puisque chacun regarde ses propres intérêts nationaux, il y aura forcément des divergences. Mais ce n’est pas un problème. C’est juste une nécessité découlant du mode de pensée. Et dans les domaines où nos intérêts convergent, nous pouvons toujours coopérer, et nous sommes en outre capables de tolérance et de compréhension envers d’autres qui défendent aussi leur propre intérêt national. »

(https://visegradpost.com/fr/2022/11/09/la-pensee-strategi...)

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Balázs Orbán

Les nouveaux dirigeants de groupe parlementaire de Frère d’Italie sont Tommaso Foti à la Chambre et Lucio Malan au Sénat.

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Italie. Les nouveaux dirigeants de groupe parlementaire de Frère d’Italie sont Tommaso Foti à la Chambre et Lucio Malan au Sénat.

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Lucio Malan

"Migrants : tout le monde a débarqué." et "La ligne dure du gouvernement fait un flop, mais l’exécutif crie victoire."

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Italie. Revue de presse.

La presse italienne consacre très largement ses unes et pages intérieures au débarquement des migrants sur les bateaux d’ONG en Sicile : « L’UE fait plier le gouvernement – La Commission rappelle que les pays membres doivent garantir le droit d’asile. Tous les 286 naufragés de la Geo Barents et de Humanity One ont débarqué. L’Ocean Viking ira en France. Pour Paris : le comportement de l’Italie est inacceptable. La ligne dure du gouvernement fait un flop, mais l’exécutif crie victoire » (Repubblica) ; « Migrants : tout le monde a débarqué » - Paris accueille le navire Ocean Viking et Meloni déclare : nous veillerons à nos frontières et à la légalité » (Corriere della Sera). « Sur les migrants, Meloni se rend : tout le monde débarquera à Marseille ou à Catane après l’entretien avec Macron. La première ministre cède à l’UE, la colère de Salvini » (Stampa). « Des migrants accueillis aussi en France, les ONG émettent des critiques. Des tensions avec Paris et à Catane, tout le monde débarque. Le dossier Frontex sur les « migrants poussés à partir grâce à la présence des ONG » (Messaggero). « Tout le monde débarque en Italie grâce au certificat médical : pour les médecins, les migrants sont « fragiles » et le gouvernement doit céder. Mais la ligne dure fonctionne : Macron nous aide et accueille un bateau » (Il Giornale) – « Port franc : Paris rompt le front européen et désigne Marseille pour accueillir un bateau. C’est la victoire de la ligne dure de Meloni et Piantedosi, qui font débarquer tout le monde dans la soirée à Catane. Pour les ONG, « c’est une décision contre le droit international » (Manifesto).  Les élections de mi-mandat aux Etats Unis sont aussi largement en Une, la plupart des journaux anticipant une victoire des Républicains à la Chambre.

ARTICLE, Corriere della Sera, « L'accord avec Paris sur le débarquement [en France]. Meloni : nous ne changerons pas notre ligne de conduite » par Francesca Basso : "Les citoyens nous ont demandé de défendre les frontières de l'Italie et ce gouvernement ne trahira pas sa parole". La Première ministre Giorgia Meloni a écrit ceci sur Facebook pour réitérer la ligne dure du gouvernement. Dans les mêmes heures, le navire "Ocean Viking", « face au silence de l'Italie et en raison du caractère exceptionnel de la situation, est contraint de demander un port sûr à la France", déclare l'ONG Sos Méditerranée.  La décision française d'ouvrir le port de Marseille à l'Ocean Viking a été prise après une conversation entre Meloni et le Président français Macron à Sharm el Sheikh, où ils se trouvaient pour la Cop27. L'Italie, a indiqué à Ansa une source du ministère français de l'Intérieur, est restée ferme sur ses positions, et même hier après-midi, lors d'un dernier contact téléphonique entre les ministres Matteo Piantedosi et Gérald Darmanin. Dans un communiqué, le palais Chigi a exprimé sa "satisfaction quant à la décision de la France de partager la responsabilité de l'urgence migratoire, qui jusqu'à présent reposait sur les épaules de l'Italie et de quelques autres États méditerranéens". Mais dans la nuit, une source gouvernementale française a critiqué l'Italie : "Un comportement inacceptable. Nous attendons davantage d'un pays qui est aujourd'hui le premier bénéficiaire du "mécanisme de solidarité européen". Des critiques avaient également été formulées dans l'après-midi par les évêques. "La situation est dramatique, anticonstitutionnelle, elle ne respecte pas les familles qui sont sur ces navires, elle ne respecte pas le droit fondamental au secours de la Convention de Genève", a déclaré Monseigneur Giancarlo Perego, président de la Fondation Migrantes, un organisme de la Cei. Hier, la Commission européenne a également réaffirmé les règles : "Les ressortissants de pays tiers présents sur le territoire de nos États membres, y compris dans les eaux territoriales, peuvent demander l'asile et, dans ce cas, les États membres sont tenus d'assurer un accès effectif aux procédures »

ARTICLE, Corriere della Sera, «  A Catane, tout le monde descend des bateaux. L'Ocean Viking se rend à Marseille » par notre correspondante à Catane Marta Serafini : « "Sauvetage terminé, ils sont tous à terre". Après une journée d'attente, la nuit tombe quand un cri de joie s'élève du port de Catane après que tous les migrants du Geo Barents soient descendus. Les bus qui emmèneront les migrants vers les centres de premier accueil s'approchent également de Humanity 1. Le feu vert arrive aussi pour les 35 qui étaient restés. "Ça y est, ça y est", lance Petra Krischok, la porte-parole de l'ONG Sos Humanity, d'une voix fendue par l'émotion. La journée a commencé tôt, avec la nouvelle que le Rise Above de l'ONG allemande Mission Lifeline avait accosté à Reggio Calabria, dont les 89 passagers descendent en même temps. Pas de décret avec ordre de ne débarquer que les plus fragiles pour le navire battant pavillon allemand. Le gouvernement italien affirme que nous avons demandé l'instauration de l'état d'urgence et que c'est la raison pour laquelle il nous a laissés accoster, mais nous n'avons jamais fait une telle demande", explique Hermine Poschmann, porte-parole de l'ONG. L'explication est donc que le Rise Above a été "pardonné" parce que l'événement Sar - c'est-à-dire le sauvetage - a eu lieu sous la coordination des autorités italiennes. Et le bateau est parti vide. Pas de crise et pas d'amende.  Sur le Geo Barents, concerné par le décret imposant le débarquement uniquement pour les mineurs et les sujets fragiles, les inspecteurs sanitaires de l'Usmaf (Offices de la santé maritime, aérienne et frontalière) reviennent. Une nouvelle inspection a été ordonnée après que plusieurs sources les aient accusés d’une sélection hâtive des cas les plus vulnérables. Ils prendront au moins huit heures avant d'embarquer et de donner le feu vert également à l'Humanity 1. En fin d'après-midi, un autre rebondissement est venu de Paris : l'Ocean Viking, le dernier navire laissé au large à la limite des eaux territoriales italiennes avec 234 personnes à bord, sera autorisé à débarquer à Marseille. En France, il n'y aura pas de débarquements sélectifs. Nous les laisserons tous débarquer". C'est au tour d'Alessandro Porro, président de Sos Mediterranee, alors que le navire de l'ONG se dirige d'abord vers la Corse, puis vers Marseille où il arrivera probablement après deux jours supplémentaires en mer, d'expliquer la raison de ce choix : "Nous avons décidé de demander un port à la France parce que l'Italie n'est plus un lieu sûr, le débarquement sélectif est contraire à toutes les règles du droit international. L'Italie se comporte comme un État voyou".

PREMIER PLAN, Il Messaggero, C. Mangani, F. Pierantozzi : « Ocean Viking à Marseille, la France accuse l’Italie. A Catane, tous les migrants débarquent » : « Le premier round affiche un résultat très positif pour l’Italie, même s’il crée quelques tensions avec la France. Paris a en effet décidé d’accueillir le navire Ong Ocean Viking et de faire débarquer à Marseille tous les migrants. Emmanuel Macron et Giorgia Meloni ont eu un entretien pendant la Cop 27 à Sharm El Sheik et hier un nouvel entretien entre les ministres de l’Intérieur, Gérard Darmanin et Matteo Piantedosi, a eu lieu. Le résultat est que la France accueillera le navire qui attendait, à la limite des eaux territoriales italiennes, de pouvoir trouver un port d’accueil. Mais au cours de la soirée, Paris ouvre une polémique et dénonce ‘’ un comportement inacceptable’’ sur l’affaire Ocean Viking. Une source gouvernementale française affirme que l’attitude de l’Italie ‘’est contraire au droit de la mer et à l’esprit de solidarité européenne ‘’. Entre-temps, Meloni revendique la ligne du gouvernement : ‘’ Sur la sécurité et la lutte à l’immigration illégale, les Italiens se sont exprimés dans les urnes, et ils ont choisi notre programme et notre vision. Ils nous ont demandé de défendre nos frontières, nous ne les trahirons pas. ‘’ Ensuite, une note de Palais Chigi salue la ‘’ décision de la France de vouloir partager la responsabilité sur l’urgence migratoire. Il s’agit d’un thème européen et c’est ainsi qu’il doit être affronté, dans le respect des droits humains et du principe de légalité. ‘’ Pendant que l’Ocean Viking se dirige vers Marseille, tous les migrants ont pu débarquer de la Rise Above et une solution a été trouvée également pour les migrants à bord des deux autres navires dans le port de Catane, à qui, dans un premier temps, le gouvernement avait interdit de débarquer. Et pendant que la Commission européenne rappelle à l’Italie qu’elle a le devoir de garantir aux migrants l’accès aux procédures de demandes d’asile, le ministre Piantedosi repousse les attaques : ‘’ Non n’acceptons aucune leçon, de personne, sur les droits de l’homme. ‘’ Sur la décision de Paris d’accueillir l’Ocean Viking, selon une source du ministère de l’Intérieur français, ‘’l’Italie est restée ferme sur ses positions.’’ »

EDITORIAL, Il Messaggero, A. Ciampi : « La morale que l’on fait à notre pays et les intérêts particuliers » : « Une bataille politico-propagandiste qui est à la limite de la moralité, qui déborde dans l’illégalité d’Etat et qui risque de violer les normes constitutionnelles italiennes ainsi que les lois internationales et les conventions européennes, est en train de se consommer aux dépends des migrants. Avant de faire ce genre d’affirmations, il conviendrait de bien éclaircir ce qui s’est passé sur le port de Catane. Est-ce la faute d’un gouvernement de droite qui a décidé de s’en prendre aux migrants pour satisfaire son électorat et pour distraire l’opinion publique des urgences économique du pays qu’il ne sait comment résoudre ? Ou bien ont-ils raison, ceux qui intiment à l’Italie de faire face à ses obligations de secours et d’assistance, ou encore ceux qui pensent pouvoir résoudre le problème de l’immigration par une approche fondée uniquement sur le droit et une morale humanitaire ? Les accusations faites à l’Italie - de violer le droit international et les accords avec l’Union européenne, de vouloir pratiquer des débarquements sélectifs, de considérer de la piraterie l’action de sauvetage des Ong – sont suffisantes pour s’attires les critiques des bien-pensants de la gauche progressiste ainsi que celle des chancelleries européennes hostiles au nouveau gouvernement. Mais si d’un côté le Viminale ouvrait un contentieux sur le nombre de migrants qui pouvaient débarquer à Catane, de l’autre les mêmes autorités autorisaient le débarquement de tous les migrants en Calabre et accompagnaient dans les ports de Augusta, Pozzallo et Rocella Jonica, 569 personnes après les avoir sauvées en mer. Il y a donc quelque chose qui n’est pas clair entre ce qui se passe réellement et la façon dont les faits sont racontés. Les autorités italiennes manquent de sens moral et se comportent de façon schizophrène, ou bien sont-elles en train d’essayer d’attirer (peut-être par des moyens contestables) l’attention de l’Europe sur un thème qui demanderait une réponse politique unie et solidaire ? L’Italie ne mérite pas d’être mise sur le banc des accusés, car depuis des années ce sont ses forces maritimes qui sont en première ligne dans les activités de sauvetage en mer. Pointer le doigt contre l’Italie, en l’accusant de ne pas accomplir ses devoirs moraux, est la meilleure façon de distraire l’opinion publique des politiques d’accès fortement répressives qu’ont mis en place, depuis des années, des pays comme l’Espagne, la France ou le Danemark. A cette attitude européenne inquisitoire, s’ajoute une opposition gouvernementale interne qui souffle sur le feu. Si les ports fermés de la droite sont immoraux, illégaux, anachroniques et même inutiles, répéter le refrain de l’accueil pour tous est une solution qui console les consciences mais qui provoque un chaos social et une conflictualité culturelle grandissante. Et si d’un côté les Ong effectuent un travail honorable sur le plan de l’assistance humanitaire, il ne s’agit pas de sujets politiques neutres : leur activisme dans les eaux territoriales italiennes juste après l’investiture du nouveau gouvernement n’est-il pas un peu étrange ? La vérité est qu’en cette matière il faudrait essayer de concilier le sentiment d’humanité avec la sécurité, le droit d’asile et la protection des frontières, l’accueil et le respect des règles, le respect des droits humains individuels et des intérêts collectifs consolidés. La droite semble vouloir essayer de suivre cette feuille de route, sans céder à la propagande et sans aller à la guerre avec ses alliés européens. La décision du gouvernement français d’accueillir Ocean Viking pourrait sembler une nouvelle leçon de morale et de civisme impartie gratuitement à l’Italie. En réalité il pourrait s’agir d’un lent et nécessaire changement de la façon dont l’Europe devra gérer les débarquements. »  

RAPPORT, Il Messaggero, V. Di Corrado : « La présence des Ong pousse les réfugiés au départ » : « ‘’La présence des navires des Ong, surtout dans la zone entre Zuara e Zawija, continue d’être un facteur d’attraction supplémentaire pour les migrants qui partent de Libye vers l’Italie ‘’, indique un document réservé de Frontex, l’agence européenne pour la vigilance des frontières. ‘’ Les migrants qui arrivent de Libye affirment constamment qu’en l’absence des navires des Ong en Méditerranée, ils refusent de partir ’’, indique le document. Donc le vrai ‘port sûr’ est celui des navires des Ong. Selon l’Agence européenne, la Libye et Zuara en particulier, sont devenus le principal point d’embarquement vers l’Europe et l’Italie avec ‘’ environ 40 % des migrants signalés en Méditerranée centrale’’ qui sont partis de là. Le rapport indique aussi que ‘’les milices des autorités locales sont de plus en plus impliquées dans le trafic d’êtres humains’’. ‘’L’activité des Ong doit s’arrêter une fois pour toutes, elles sont responsables de ce qui se passe en Méditerranée et sont un instrument utilisé par les trafiquants de gens désespérés ‘’, affirme le sénateur de Forza Italia, Maurizio Gasparri. Le thème du ‘pool factor’ a été démenti par tous les instituts de recherche, en premier par l’ISPI. ‘’ Il a été amplement prouvé qu’il n’y a aucune corrélation entre les départs et la présence des navires humanitaires en mer ‘’ s’est défendu Oscar Camps, fondateur d’Open Arms. ‘’ Il faudrait plutôt se concentrer sur les conditions d’extrême instabilité politique en Libye, sur la guerre entres les groupes armés et le chantage qui consiste à ouvrir ou à fermer les cordons des départs selon l’avantage qui s’ensuit.’’ » 

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, « Migrants, bataille (politique) sur le rôle des navires des ONG » par Goffredo Buccini : « Pas étonnant que Giorgia Meloni revendique sa ligne de "défense des frontières et de la légalité". Mais pour comprendre de quoi il s'agit réellement, dans un dossier qui oppose la gauche et la droite en Italie depuis trente ans, il faut se pencher sur quelques chiffres. Des chiffres complets et fiables se trouvent dans le dossier du Viminale publié chaque année à la mi-août à l'occasion de la réunion du Comité national pour l'ordre et la sécurité publics. Les débarquements autonomes représentent 53,2%. Les migrants recueillis à la suite d'"événements Sar" (c'est-à-dire des naufrages réels ou présumés sauvés entre nos côtes et celles de l'Afrique) représentent 46,7%. Parmi eux, seulement 16% sont ceux embarqués par les navires des ONG, un pourcentage assez constant ces dernières années : en 2020, ils étaient un peu moins de 20% ; et, selon l'institut Ispi qui fait autorité, au cours des huit premiers mois de 2019, avec Salvini à l'Intérieur, sur 3 073 migrants, seuls 248 sont arrivés avec les navires des ONG, tandis que 2 825 ont débarqué indépendamment sur les plages italiennes, sous le nez du ministre, juste au moment où le décret Sécurité 2 faisait rage. Le point de discorde est-il vraiment le débarquement par les ONG de quelques milliers de personnes par an pour un pays de 60 millions d'habitants ? Il est clair que nous parlons d'autre chose : c'est-à-dire du vecteur de sauvetage, les bateaux des organisations humanitaires qui battent pavillon étranger, un morceau d'Europe qui nous fait la leçon et nous déverse les problèmes. C'est donc le sens même de la solidarité qui est remis en question : à qui le tour ? Même le pape a déclaré que les Européens ne devaient pas nous laisser seuls. Le nouveau gouvernement Meloni tente, par l'intermédiaire du ministre Piantedosi, d'établir avec la démonstration de force de ces jours-ci un principe avec lequel il est difficile de ne pas être d'accord dans l'abstrait : les frontières de l'Union européenne doivent être fixées à Lampedusa, et non aux passages alpins où les policiers français repoussent les migrants qui ont traversé l'Italie. Le ministre, qui en tant que chef de cabinet de Salvini a appris des erreurs et des excès du leader de la Ligue, semble plus prudent dans sa tactique. Les femmes, les enfants, les mineurs, les malades et les personnes fragiles débarquent immédiatement, sur une base "humanitaire", en évitant les grandes complications juridiques. Mais qui établit en quatre minutes le degré de "vulnérabilité" d'un garçon échappé des camps libyens et qui n'est même pas capable de s'expliquer sans interprète ? Ce qui est en jeu, ce sont les lois de la mer, les traités internationaux, la Constitution : ceux qui fuient la mort et les persécutions doivent être accueillis, les naufragés doivent être secourus et conduits au premier port sûr, qui, bien sûr, dans le sud de la Méditerranée, n'est ni la Norvège ni l'Allemagne, les pays de pavillon des navires des ONG. Peut-on empêcher ces personnes de demander l'asile en Italie ? Et si jamais ils demandaient l'asile à bord, pourraient-ils être transportés par avion vers les pays de pavillon des navires immédiatement après leur débarquement en Italie ? Les débarquements de la nuit dernière peuvent débloquer l'impasse, pas résoudre le problème. L'ouverture du port de Marseille à l'Ocean Viking, "sans sélection", d'un côté nous aide, de l'autre nous fouette un peu. Notre croix a toujours été Dublin : le traité qui charge le pays de première arrivée de la gestion du migrant. Giorgia Meloni, faisant fi de l'irréalisable "blocus naval" utilisé depuis des années comme slogan, pense à une mission européenne, avec l'accord d'autorités nord-africaines non précisées, pour mettre en place des "hot-spots" sur place, où ils pourront filtrer, aider, rejeter. Bonne idée, mais avec quelle Afrique, étant donné que la Libye est un non-État ? Et avec quelle Europe ? Le point, comme toujours, est que nous avons besoin d'une Europe politique, mais l'Union est encore et avant tout une entité économique, et sur les migrants (qui seraient d'une grande utilité pour notre économie) elle nous a toujours fait souffrir de notre faiblesse : Renzi a échangé la flexibilité des comptes avec l'UE contre des débarquements ; et aujourd'hui avec 209 milliards de PNRR nous ne pouvons certainement pas taper du poing sur la table. Nous pouvons essayer, en sachant toutefois que c'est une illusion. Un peu comme si on noyait une centaine de misérables pour sauver les frontières de l'Italie. »

EDITORIAL, Il Foglio, de Claudio Cerasa, « Un gouvernement Meloni dans l'UE, un gouvernement Salvini en Italie ? Les migrants et autres armes de distraction massive » : «  Plus le Premier ministre change ses méthodes en Europe, plus elle fera tout en Italie pour agiter ses petits drapeaux. L'immigration, mais pas seulement. Pourquoi le programme nationaliste sur les réfugiés est contraire à l'intérêt national. L'image horrifiante offerte ces derniers jours par le gouvernement Meloni sur la gestion des flux migratoires est le parfait miroir d'une conduite politique visant à rassurer les esprits xénophobes dans notre pays, mais aussi une volonté explicite de la part de la majorité de déployer une stratégie politique sophistiquée que nous pourrions banalement résumer ainsi : des armes de distraction massive. Et l'enjeu est trop simple, pour un gouvernement contraint par trop de dossiers à s'inscrire dans la continuité de l'exécutif précédent : plus il devra cacher son incohérence avec le passé sur les grands dossiers, plus sur les questions identitaires, en quelque sorte, il tentera de hausser le ton en montrant la rupture avec le passé.  Mieux vaut parler des migrants que de l'énergie. Il vaut mieux parler de rave-party que de croissance. Il vaut mieux faire du tapage autour des petits drapeaux que de montrer le nombre de grands drapeaux obligés de changer de direction, soufflés par un vent appelé réalité. Le problème, toutefois, lorsqu'on parle de migrants, lorsqu'on parle de routes en Méditerranée, lorsqu'on parle de la gestion d'un phénomène structurel, c'est que l'Italie a déjà expérimenté les effets de l'approche dite musclée, avec un résultat inhumain et autodestructeur. Parce qu'elle ne s'attaque pas à la racine des problèmes. Et parce qu'il contribue à affaiblir le message même que Giorgia Meloni a tenté d'offrir lors de sa première tournée à Bruxelles en tant que premier ministre, et voulant convaincre que les populistes ont changé, ils ne sont plus anti-européens et ont même, nous avons, compris que pour résoudre les grands problèmes de notre pays le raccourci nationaliste est souvent contre-productif. Elle avait donc deux choix : la voie européenne, travailler à une redistribution obligatoire au sein des Etats, une route difficile vu l’opposition des pays dirigés par leurs leaders alliés (Pologne et Hongrie). Admettre que s’en prendre à chaque ONG arrivant en Italie signifie offrir non pas des preuves de force mais des preuves d'impuissance (les preuves de force se construisent à Bruxelles, dans l'interlocution avec les états membres de l'UE, et non pas sur la peau des migrants fuyant les horreurs de leurs propres pays). La deuxième voie est la plus complexe, qui vise la stabilisation politique des pays d'où partent les migrants par bateau, et là aussi la clé de l'intervention ne passe pas par une démagogie facile sur les ports mais passe par une activité difficile et nécessaire de la diplomatie européenne et une triangulation tout aussi difficile mais nécessaire entre l'Union européenne, l'Union africaine et les pays du nord de l'Europe (…) »

PREMIER PLAN, Il Messaggero, de F. Bechis et A. Gentili, « Meloni accélère sur le PNRR : ‘’il ne faut plus de retard sur les dépenses’’ ; 21 milliards arrivent » : « Alors que Bruxelles fait un chèque de 21 milliards d’euros à l’Italie, Giorgia Meloni accélère et convoque son premier comité de ministres et d’experts sur le Plan de Relance. Elle affirme de manière critique vouloir le réunir bien plus fréquemment que son prédécesseur Mario Draghi, à raison d’une fois tous les dix jours. C’est Raffaele Fitto, ministre des Affaires européennes, qui coordonnera toutes les rencontres et suivra la bonne mise en œuvre du Plan. Autre critique à l’intention de Mario Draghi, la nouvelle Présidente du Conseil dénonce des ‘’retards dans les dépenses’’ à hauteur de 12 milliards d’euros en 2022. Elle souligne également la nécessité de revoir à la hausse le PNRR en raison de l’inflation et notamment de la hausse de 30 à 35% des coûts des matières premières. Une analyse que partagent les régions, les communes et les provinces. Une source proche du gouvernement affirme que ‘’la négociation avec l’UE se fera sans tensions, le climat est favorable, certains fonds pourraient être réorientés afin de faire face à la hausse de prix de l’énergie’’. Pour Giorgia Meloni, le ‘’PNRR est le défi le plus important de ces prochaines années pour le gouvernement italien. Le moindre euro doit être dépensé correctement et doit être utile pour soutenir la croissance économique, le développement et la modernisation de la Nation’’. Elle souhaite qu’un effort supplémentaire soit fait dorénavant. Elle rappelle les 55 objectifs à réaliser d’ici le 31 décembre pour pouvoir demander la troisième tranche à la Commission européenne. Elle ‘’demande à chacun [des ministres] d’être toujours présents aux réunions’’ et prône ‘’une approche pragmatique et non idéologique’’ sur ces questions. Le ministre de la défense Guido Crosetto a quant à lui commenté ‘’enfin nous prenons le chemin de vérité dont nous avions besoin, on affronte la question de la hausse des prix et de la capacité de dépense’’. Raffaele Fitto lancera à partir de mardi prochain une série de ‘’rencontres bilatérales’’ avec chacun des ministres concernés afin de suivre l’avancée de chaque dossier d’ici le 31 décembre. Une nouvelle direction sera créée aux Affaires européennes pour faire face à cette considérable charge de travail et se dédié à la coordination des fonds du PNRR. La même direction sera chargée du nouveau Pacte de stabilité, pour la partie concernant le PNRR. Giancarlo Giorgetti s’est dit ‘’satisfait’’ de l’avancée des travaux et de l’arrivée des nouveaux fonds, ‘’nous continuerons à veiller sur la mise en œuvre du Plan et à faire preuve de la même détermination et sérieux jusqu’au bout’’. » 

PREMIER PLAN, La Repubblica, d’E. Lauria, “Et la Présidente du Conseil critique le PNRR de Draghi, elle évoque des ‘’retards sur 30 projets’’ » : « La (courte) lune de miel est terminée : Giorgia Meloni pointe immédiatement la responsabilité du gouvernement Draghi et le condamne sur la question la plus délicate et difficile, celle du Plan de Relance. Une façon également de se dédouaner en cas d’éventuels échecs. Mais les chiffres sont les chiffres et Giorgia Meloni en souligne un en particulier : l’objectif de dépenses pour 2022 est passé de 33 milliards en avril dernier à 21 milliards désormais. Face à ses ministres elle souligne les difficultés et tente d’imposer une accélération. La mise en œuvre du plan tournera désormais autour d’une figure centrale, celle du ministre pour les Affaires européennes, Raffaele Fitto. Il sera une sorte de plénipotentiaire du Plan de Relance. Un rôle central et qui a été taillé sur mesure mais aussi d’une grande responsabilité : pour ne pas perdre la troisième tranche des financements – 19 milliards – il manque encore 55 objectifs à atteindre d’ici la fin de l’année, dont trente sur lesquels on enregistre déjà des retards. Face à une machine administrative complexe il n’est pas certain que Fitto et ce gouvernement réussissent à faire mieux que Draghi. Il y a de nouvelles contraintes, avec la hausse des coûts de l’énergie et des matières premières qui compliquent les appels d’offre. Le gouvernement Meloni compte notamment demander à Bruxelles de revoir le plan et l’issue de cette requête est encore incertaine. Raffaele Fitto rencontrera aujourd’hui à Bruxelles la commissaire pour la Cohésion Elisa Ferreira. Mais le gouvernement a déjà le soutien des régions à travers la voix de leur représentant. Massimiliano Fedriga, pro-Draghi convaincu, estime en effet que la Commission européenne doit mener une réflexion sur les nouvelles conditions qui pèsent sur la réalisation des objectifs. »

ARTICLE, Il Messaggero, U. Mancini : « Ita Airways, le conseil d’administration démissionne » : « Le Trésor accueille la démission du conseil d’administration de Ita Airways, refuse d’accorder une indemnisation à l’ex président Altavilla et accélère sur la privatisation, avec un nouveau conseil réduit en nombre. C’est Giancarlo Giorgetti (Ligue) qui a imposé cette solution afin de simplifier la gouvernance en vue de la cession. Le ministère de l’Economie ne veut pas renoncer à des actions de responsabilité vis-à-vis de l’ancien président, qui aurait délibérément retardé le processus de privatisation, en pénalisant le groupe Certares pour favoriser les concurrents Msc-Lufthansa. L’Assemblée a approuvé la réduction du nombre des conseillers qui ne seront probablement plus que trois, y compris le nouveau président et l’administrateur délégué, Fabio Lazzarini, qui garantira la continuité des activités pendant qu’il pilotera le vecteur italien vers une cession partielle. Feu vert aussi au déboursement de 400 millions, sur un total de 1,35 milliard d’euros publics qui ont obtenu l’accord de la Commission. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Pro Suisse lance une initiative sur la neutralité.

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Suisse. Pro Suisse a jusqu'au 8 mai 2023 pour récolter les 100.000 signatures nécessaires. L’association désire assurer la neutralité de la Suisse : toute adhésion à une alliance militaire ou défensive doit être exclue, sauf en cas d'attaque militaire directe. Le pays ne doit pas non plus participer aux conflits militaires, ni prendre des sanctions allant au-delà de celles décidées par l'ONU.

(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2022/10/16/l-a...)

Giorgia Meloni : "Les citoyens nous ont demandé de défendre les frontières italiennes et ce gouvernement ne trahira pas sa promesse."

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Italie. Giorgia Meloni réagit à la polémique à propos du bateau Ocean Viking : « Les citoyens nous ont demandé de défendre les frontières italiennes et ce gouvernement ne trahira pas sa promesse. »

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