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02/10/2023

"Meloni et les avertissements lancés à Salvini : si le gouvernement devait sauter, il y aurait des élections anticipées."

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Italie. Revue de presse.

Le projet de loi de finances fait les gros titres : « A la recherche de 10 milliards » (La Repubblica), « Tajani (Forza Italia) : « il est inévitable d’adopter un budget en déficit » » (La Stampa), « Inflation, le ministère de l’Economie pointe du doigt la course aux profits » (Il Messaggero). Le sort des futures aides militaires à l’Ukraine, après l’accord a minima au Congrès américain pour éviter la paralysie de l’administration fédérale et la victoire en Slovaquie du candidat Robert Fico, est également cité : « Crainte pour les aides à Kiev » (Corriere della Sera), « La Slovaquie revient au pro-russe Fico, l’embarras du PSE » (Repubblica), « Amérique, Slovaquie et Pologne : le front pro-Kiev perd des soutiens » (Fatto Quotidiano). 

Les JT couvrent essentiellement les tensions entre Rome et Berlin sur la crise migratoire, la visite du Ministre Tajani à Kievl'attentat kamikaze en Turquie, et enfin l’émission de bons du trésor italien. 

Sur X, le hashtag #BonusTrasporti (Prime pour les transports) domine suite à l’ouverture des demandes pour des abonnements à 60 euros aux transports publics. 

ENTRETIEN, La Stampa, d’Antonio Tajani, vice-Président du Conseil, ministre des Affaires étrangères et secrétaire de Forza Italia, « Ce serait une erreur de ne pas envoyer d’armes à l’Ukraine ; l’augmentation de la dette est inévitable, nous interviendrons sur les salaires. » 

PREMIER PLAN, Repubblica, V. Conte : « Réductions des dépenses, retraites, fonds de soutien : les 10 milliards qui manquent pour boucler la loi de finances » : « Il manque au moins 10 milliards pour boucler la deuxième loi de finances du gouvernement Meloni. Le déficit plus important qui vient d'être annoncé dans la Note de programmation financière (Nadef) - qui est quatre fois supérieur aux prévisions du gouvernement au mois d’avril, avec 16 milliards au lieu de 4, ne sera pas suffisant. Dans les vingt prochains jours, le Palais Chigi va chercher d'autres ressources. Ce ne sera pas facile, car il reste désormais seulement deux voies : réduire les dépenses ou augmenter les impôts ; une opération compliquée à réaliser sans mécontenter les alliés et les contribuables. La Nadef approuvée jeudi par le Conseil des ministres simule, en outre, quatre scénarios défavorables : les effets d'un ralentissement du commerce mondial, la hausse des taux, la hausse du prix du pétrole et de l'euro fort. En cas de pics de ces facteurs, la croissance italienne, prévue à 1,2 % l'année prochaine, pourrait baisser de 0,1 à 0,4 %. Le ministre de l'Économie, Giancarlo Giorgetti (Ligue), a déclaré qu'il attendait deux milliards de réductions de la part des ministères, mais seuls deux ou trois ministères ont déjà répondu ; le ministère de l’Economie a annoncé qu’il interviendra directement pour réduire les dépenses publiques. Salvini, de son côté, ne veut pour aucune raison renoncer aux 2 milliards dont il a besoin pour le Pont entre la Calabre et la Sicile. Au total, il s'agit d'une loi de finances de 25-26 milliards d’euros, dont 15,7 milliards sont garantis par l'augmentation du déficit : il faut donc trouver au moins 10 milliards supplémentaires. L’impôt global de 15 % sur les géants de la technologie entrera en vigueur en janvier : le vice-ministre de l'Économie Maurizio Leo compte récupérer ainsi au moins 1 à 2 milliards. Dans le viseur de Leo, il y a aussi l’accord sur la TVA des professions libérales, les dépenses fiscales, la réduction d'un milliard des fonds de soutien et des déductions fiscales. Giorgetti réfléchit aussi au blocage de l'indexation des retraites, qui l'année dernière lui a permis d'obtenir un montant net de 10 milliards d'euros sur trois ans. D'autres ressources pourraient venir du secteur des jeux, tandis que l’imposition des superprofits des banques ne semble pas être si efficace. » 

COULISSES, Corriere della Sera, M. Guerzoni « Meloni et les avertissements lancés à Salvini : si le gouvernement devait sauter, il y aurait des élections anticipées » : « Giorgia Meloni et son entourage n’ont pas peur des techniciens. C’est du moins ce qu’ils disent. Quand ils en parlent entre eux, ils se réjouissent du ‘’désespoir d’une partie de la gauche’’. Si la Présidente du Conseil et ses fidèles rejettent fièrement l’hypothèse d’une attaque de la part des marchés pouvant faire sauter la majorité, c’est parce qu’ils ont évalué tous les scénarii possibles. La conclusion est que ‘’l’opposition n’existe pas’’ et que l’on ne voit pas d’autres coalitions pouvant former un exécutif qui ne serait pas dirigé par Meloni. Un ministre explique ‘’nous sommes la seule garantie pour un bloc atlantique, allant de l’Europe à la Maison Blanche. Quelle autre majorité pourrait-elle donner autant de garanties ? Le PD de Schlein et le M5S de Conte ?’’ Ainsi, les méloniens ne semblent pas croire à l’hypothèse de complots internationaux mais se réjouissent que cette suggestion continue à secouer les palais du pouvoir et les médias. Car les avertissements lancés par Meloni sont aussi adressés à Salvini. Depuis des jours, comme l’expliquent des représentants de Fratelli d’Italia, Meloni serait profondément agacée par le dirigeant de la Ligue avec ses critiques quotidiennes. Ces fantasmes sur un gouvernement technique représentent l’occasion pour elle de faire comprendre que ‘’si le gouvernement saute, on ira aux élections anticipées’’. Car son parti peut compter sur une popularité encore élevée, ‘’au-delà de 30%’’. Le ministre de l’Agriculture Lollobrigida (Frères d'Italie) a lui aussi lancé un avertissement à Salvini, expliquant qu’il n’était pas possible pour un ministre des transports de ‘’faire retomber les responsabilités sur le gouvernement dont il fait partie’’. Quant à l’évocation d’un remaniement, la réplique des proches de Meloni est celle d’une opposition nette à l’idée de céder des postes à la Ligue. Meloni l’a dit à plusieurs reprises et pourrait même le répéter lors du prochain conseil des ministres ‘’je veux diriger le premier exécutif qui aura duré 5 ans’’. » 

COULISSES, La Stampa, A. Barbera et I. Lombardo « L’austérité sera reportée en 2026 : voici la stratégie de Meloni pour mettre en sécurité les élections européennes » : « En raison de la lourde charge sur les finances publiques laissée par le fonds pour la rénovation énergétique des bâtiments, le gouvernement Meloni s’apprête à augmenter non seulement le déficit en 2024 mais également pour les années suivantes. C’est ce qu’il est possible de lire à la page 79 du document prévision économique : 16 milliards pour cette année, 12 pour 2024-2025 et 8 en 2026. C’est seulement à partir de cette année-là que le gouvernement prévoit de faire descendre le déficit sous la barre des 3%, selon les contraintes voulues par l’Europe. C’est-à-dire quand le gouvernement entrera dans sa dernière année de mandature. Les chiffres indiqués soulignent deux aspects contradictoires : 1/ l’austérité est reportée au moment le plus difficile pour n’importe quelle majorité. 2/ l’augmentation de dépense que Meloni demandera au Parlement pour ces trois années sert à assurer une stabilité budgétaire déjà en équilibre précaire. Ce choix s’explique dans le contexte des élections européennes de juin 2024. Meloni doit négocier avec Bruxelles une augmentation de dépenses pouvant lui permettre une loi de finances utile pour sa campagne électorale. Voici pourquoi les garanties que l’exécutif offre à l’UE ont été reportées trois ans plus tard, quand statistiquement le gouvernement Meloni pourrait ne plus exister. Il y aurait alors un autre exécutif, peut-être même technique, devant s’engager dans des coupes douloureuses. » 

ARTICLE, Corriere della Sera, C. Bozza « Crosetto (Frères d’Italie) critique Scholz et son idée « géniale » de bloquer les migrants en Allemagne tout en favorisant leur arrivée en Italie » : « C’est une attaque « en tenailles » qui est lancée contre l’Allemagne sur la question migratoire, avec l’intervention de deux ministres italiens. D’abord le ministre de la Défense Crosetto, qui évoque l’idée ‘’cohérente et géniale’’ du Chancelier Scholz ‘’qui d’un côté tente de bloquer l’immigration dans une partie de l’Europe et d’autre part favorise le transport de migrants depuis une autre direction’’. L’intervention d’A. Tajani est, elle, plus articulée et diplomatique : ‘’il y a un problème important qu’il faut résoudre et nous voulons comprendre quelle est la position de l’Allemagne, ce qu’ils nous disent n’est pas clair. Celle dont parle le Chancelier allemand est une immigration de mouvements secondaires. Nous, nous avons un problème de mouvements primaires’’. La réaction de Rome arrive alors que le Chancelier allemand pense pouvoir fermer ses frontières tout en finançant les ONG qui, avec leurs navires, secourent les migrants en Méditerranée. Ce qui a provoqué la réponse de la Présidente du Conseil sous la forme d’une lettre à Scholz. Entretemps, la Tunisie lance un avertissement par le biais de son ministre de l’Intérieur ‘’nous ne ferons pas office de garde-frontière pour d’autres pays’’, faisant ainsi pression sur l’Italie et sur l’UE. La Tunisie donne encore des signes de mécontentement sur la façon dont avance le mémorandum signé à Carthage en juillet dernier. Entre-temps en France, les refoulements de la part de la gendarmerie vers le Piémont se poursuivent, comme le dénonce l’association Rainbow4Africa. »  

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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