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21/07/2023

51 % des électeurs de l'AfD désirent voir l'Allemagne sortir de l'UE.

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Allemagne.

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"Je suis pour la sortie de l'Allemagne de l'Union Européenne. D'accord/pas d'accord/Je ne sais pas. Électeurs de l’AfD/potentiels électeurs de l’AfD."

"Le double jeu de Meloni sur l'abus de pouvoir ; et le ministre Nordio rencontre Mattarella."

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Italie. Revue de presse.

La grâce présidentielle accordée par l’Egypte, notamment au chercheur égyptien Patrick Zaki et son retour aujourd’hui en Italie font la une de l’ensemble des médias italiens. La réforme de la justice après l’autorisation formelle de la Présidence de la République pour être examinée par les chambres (« La réforme de Nordio (Frères d’Italie) passe à la Chambre après le feu vert du Quirinal » Corriere della Sera, « Justice, l’affront fait au Quirinal » La Repubblica) et l’hommage rendu hier au juge Paolo Borsellino sont également largement cités (« ‘Mafia, plus jamais de zones d’ombre’» Messaggero, Sole 24 Ore).

Les JT couvrent essentiellement a grâce présidentielle accordée à Patrick Zaki et la satisfaction de la Présidente du Conseil Giorgia Meloni, les bombardements russe sur la ville d'Odessa, le jugement en appel qui confirme la condamnation à perpétuité du chef mafieux Matteo Messina Denaro en tant que commanditaire des attentats de 1992 contre les juges Falcone et Borsellino et la vague de chaleur en Italie ainsi que l'incendie à l'aéroport de Catane.

COULISSES, Corriere della Sera, M. Breda : « Un feu vert technique du Quirinal dans la perplexité. Les craintes d'affrontements avec Bruxelles » : « Un feu vert sans obstacles, qui ouvre la voie parlementaire de la mini-réforme de la Justice proposée par Carlo Nordio : Sergio Mattarella ne pouvait rien faire d'autre que d'autoriser la présentation au Parlement de ce projet de loi contesté (pas seulement par les juges) qui prévoit des "modifications du code pénal, du code de procédure pénale, de l'ordre judiciaire et du code de l'ordre militaire". La dizaine de jours que le président a pris pour étudier le texte de ce premier volet n'a pas du tout levé ses doutes, en particulier sur deux articles rédigés par le ministre de la justice. Celui qui prévoit l'annulation de l'abus de pouvoir et celui qui réduit drastiquement le champ du trafic d'influence. Deux hypothèses de délits dont l'abrogation apparaît de toute évidence incohérente (disons mieux : incompatible) avec les choix anti-corruption que l'Union européenne veut au contraire renforcer. Le chef de l'État a évoqué tout cela lors d'un entretien en tête-à-tête avec Giorgia Meloni la semaine dernière. Mais hier, il s'est passé quelque chose qui a semblé faire capoter l'accord entre le Quirinale et le Palazzo Chigi. Au sein de la commission parlementaire sur les politiques de l'UE, la majorité gouvernementale a rejeté la directive européenne sur la lutte contre la corruption, qui réaffirme que "l'abus de pouvoir ne peut être aboli". Seule la confrontation au sein du Parlement permettra de savoir jusqu’où le centre-droit voudra tirer sur la corde. » 

EDITORIAL, La Repubblica, de S. Folli, « Deux camps différents, entre l'Egypte et les réformes » : « L'actualité rend chaque jour plus explicite la complexité de la définition des identités politiques des deux camps. Elly Schlein, dont la meilleure idée reste le salaire minimum, déclare dans une interview : ‘’Je ne m'inquiète pas de Conte et du M5S, je me concentre sur la restauration de l'identité du PD’’. Mais sur une question éthiquement sensible comme celle de la Gpa, le parti est divisé au point de choisir de ne pas voter au Parlement un amendement de +Europa, une formation alliée. Sur la justice, Meloni avait demandé à Carlo Nordio, juriste libéral, d'envisager une réorganisation garante du système judiciaire, avant de le désavouer sur le point crucial qu’est la lutte contre la mafia. Le ministre n'avait certainement pas l'intention de l'affaiblir mais c’est pourtant précisément ce que l'opinion publique a retenu lorsqu'elle a entendu parler de la révision du ‘’concours externe à une association mafieuse’’. Pour se rendre hier à Palerme en souvenir de Borsellino sans risquer d'être critiquée, Meloni a renoué avec les tons durs de l'antimafia avec pour résultat d'apparaître paradoxalement proche de ceux qui l'attaquent chaque jour. Autre exemple. Au soulagement général, le président égyptien a gracié le jeune Zaki. A droite, on laisse entendre que c'est grâce au travail discret, en coulisses, de notre gouvernement. A gauche, toujours à travers les déclarations de Schlein, on préfère parler du succès de la ‘’mobilisation’’ et on ne reconnaît aucun rôle au Palais Chigi, dont on dénonçait encore quelques heures auparavant l'inertie ou la soumission au Caire. Or, la vraie question posée par l'opposition devrait être : quelle est la monnaie d'échange ?  Cela ferait glisser le discours sur la politique méditerranéenne que Giorgia Meloni met en œuvre - avec la Tunisie et maintenant avec l'Égypte. C'est aussi une politique sans scrupules, puisqu'elle repose sur des négociations avec des autocrates et dictateurs. L'opposition peine à définir une alternative qui ne soit pas seulement le sacro-saint mais rhétorique rappel des droits de l'homme violés ; ou qui ne se limite pas à dire que la stratégie de la droite sur les migrants ‘’ne fonctionne pas’’. En vérité, si l'Italie contribue à la stabilisation de la zone méditerranéenne, elle aura accompli une œuvre fondamentale en soi et, de surcroît, elle plaira à l'administration de Washington, non moins que son soutien à Kiev. En d'autres termes, dans la définition de l'identité de la droite de gouvernement, la coalition dirigée par Meloni semble en avance sur la gauche dans son domaine. Bien sûr, elle propose des réponses de droite, ce qui est logique. A gauche, en revanche, la volonté d'Elly Schlein de construire l'identité du PD se heurte à plusieurs contradictions, évoquées plus haut.  Et il est étrange que le PD n’essaie pas de tisser - également par le biais de contacts internationaux - une politique pour la Méditerranée qui soit différente de la politique melonienne, mais qui vise à contrôler le flux de migrants sans abus. » 

ARTICLE, La Stampa, d’I. Lombardo, « Le double jeu de Meloni sur l'abus de pouvoir ; et le ministre Nordio rencontre Mattarella » - « La présidente du Conseil envoie un signal de défi à l'Europe mais rassure ensuite le Quirinal. Fratelli d’Italia votera pour des changements parlementaires et pour le maintien du délit dans le code pénal » : « Ils disent qu'ils visent le long terme, que la réforme a encore un long chemin à parcourir, que le Parlement est souverain et que quelque chose pourrait changer. Ils disent, au sein de Fratelli d'Italia, que la politique a ses rituels et ses étapes. C'est la seule façon d'expliquer ce revirement soudain, ce retour apparent à la ligne la plus dure sur l'abus de pouvoir, la ligne officielle de Carlo Nordio, celle que, pourtant, devant Sergio Mattarella, Giorgia Meloni avait atténuée. Il y a donc les mots et les actes. Les paroles de Giovanni Donzelli, député et coordinateur du FdI, qui affirme que ‘’même en supprimant l'abus de pouvoir en Italie, il resterait d'autres instruments judiciaires pour protéger l'administration publique’’. Les faits, cependant, sont tout autres et reflètent une stratégie précise de Meloni. Le texte de Nordio qui en prévoit la suppression passe au Parlement, défie l'Europe avec un avis de la commission des Affaires européennes qui invoque le principe de subsidiarité, qui a toujours été cher à Meloni, et qui est un message adressé à Bruxelles : l'Italie a une législation anti-corruption très avancée, faisons-la à notre manière. Nous verrons bien. En réalité, FdI n'est pas fermé aux changements. Malgré les messages contradictoires d'hier. Il a d'abord voté - avec le reste de la coalition de droite - en faveur de la résolution UE anti-corruption, puis, immédiatement après, il a envoyé des garanties précises au Quirinal. Une contradiction qui ne peut s'expliquer que par une sorte de double jeu de la part de Meloni.  Hier, le chef de l'État a rencontré Nordio. Selon des sources gouvernementales, c'était pour parler du garant des prisonniers. Il est difficile d'imaginer que les deux hommes n'ont pas également discuté de l'actualité et de la réforme de la justice, à commencer par l’abus de pouvoir, le jour même où la droite a voté contre la directive européenne. Les deux hommes pensent différemment. Nordio, juriste et ancien magistrat, est pour l'annulation du délit tant détesté par les maires et les administrateurs publics. Mattarella, constitutionnaliste soucieux d'éviter les imbroglios avec l'Europe, plaide pour son maintien, même modifié. Toutefois, le président de la République a reçu des assurances de la part de Meloni et s'y tient.  Pour le bien de sa propre biographie, construite sur le mythe de l'engagement politique né face à cette tragédie du 19 juillet 1992 [ndr : assassinat de Paolo Borsellini et de cinq personnes de son escorte par la mafia], Mme Meloni a désavoué son ministre. Aujourd'hui, le Parlement pourrait en faire autant sur la réforme qui porte son nom. » 

PREMIER PLAN, La Repubblica, de L. De Cicco, « Hommage à Borsellino, le déplacement en solitaire de la Présidente du Conseil, alors que Schlein (PD) choisit de se mêler à la foule » : « A l’occasion des commémorations de l’attentat de la rue d’Amelio, Giorgia Meloni ne s’est pas jointe à la marche organisée hier, suite au dérapage retentissant du ministre Carlo Nordio qui a remis en cause le délit de complicité externe d’association mafieuse, avant de tenter une marche-arrière.Une visite éclair, minimaliste et ultra-blindée. Au siège de la Préfecture, ‘’le choix le plus institutionnel’’ explique-t-elle à la presse, disons ‘’je ne fuis jamais’’. Elly Schlein, au contraire, arrive en milieu de journée et se mêle immédiatement à la foule, au cortège des proches, des associations anti-mafia, des syndicats, de représentants de la gauche la plus variée. Meloni rencontre le fils du juge assassiné qui lui offre un portrait de son père, se rend sur la tombe de Giovanni Falcone, autre juge anti-mafia assassiné peu avant Borsellino. Elle marque sa distance vis-à-vis de Nordio : ‘’Nordio est un magistrat, il devrait être plus ‘politique’, ce ne sont pas les opinions qui comptent mais les faits, le programme du gouvernement’’. » 

ENTRETIEN, La Stampa, de Stefano Bonaccini, président du Parti démocrate et président de la région Emilie-Romagne, « Sur la question du travail, la droite n’a pas d’arguments, mais la gauche doit faire un mea culpa » : « Je ne m’inquiète pas seulement du départ de certains membres du Parti démocrate, je m’inquiète de l’éloignement des électeurs. Je voudrais que mon parti s’implique davantage contre les coupes budgétaires au secteur de la santé. Nous devons être capable de nous définir en moins de 10 secondes. Par exemple, nous devons être ceux qui veulent que les pauvres soient soignés comme les riches. Au Mouvement 5 Etoiles et au Troisième Pôle je veux dire que, si nous voulons gagner les élections et être une alternative à la droite, nous devons le faire ensemble. Le salaire minimum est une bonne bataille autour de laquelle créer un front commun. Les arguments de Tajani à ce sujet ne sont pas à la hauteur d’un ministre de la République. Quant à la grâce accordée à Patrick Zaki, il faut remercier également le gouvernement italien, notre diplomatie et tous ceux qui ont concouru à ce résultat. Il est inutile de se diviser sur de tels sujets. A chaque fois que la droite arrive au pouvoir, elle donne l’impression d’avoir des comptes à régler avec la justice, ce qui n’est pas bon pour notre pays. La gauche aurait dû réformer la justice il y a bien longtemps. De nombreux maires n’ont pas demandé la suppression de l’abus de pouvoir mais de revoir la norme sur ce délit. De façon générale, il me semble que la réforme de Nordio ne résolve pas les problèmes de la justice italienne et tienne à distance les investisseurs étrangers. » 

ARTICLE, La Repubblica, de G. Foschini, « Le troc du Caire : liberté pour Patrick Zaki, silence sur Regeni » : « ‘’Je tiens à remercier le président al Sissi’’ : avec ce message vidéo publié quelques minutes après l'annonce de la grâce accordée à Patrick Zaki, Giorgia Meloni a officialisé le nouveau cours des relations entre l'Italie et l'Égypte. La période de tensions, qui a également conduit au retrait de l'ambassadeur pour les mensonges du Caire dans l'enquête sur l'enlèvement, la torture et l'assassinat de Giulio Regeni, est révolue. Le ‘’dossier Regeni reste une priorité’’, dit le gouvernement, comme s'il s'agissait d'une précision nécessaire.  La grâce accordée à Zaki est, en fait, avant tout un acte politique de la part d'al Sissi. Elle est le résultat d'un très long travail de relations, mené personnellement par Meloni, par le ministre des affaires étrangères, Antonio Tajani, et par le numéro un de l'Aise, notre service de renseignement extérieur, Giovanni Caravelli. Le nouvel ambassadeur d'Égypte en Italie, Bassam Rady, nommé en mai 2022 et arrivé à Rome en mars de cette année : homme de confiance du président, il sait donc tout du dossier Regeni, ce qui est officiel et ce qui ne peut être révélé. Les premiers rapports qu'il envoie à la base sont encourageants : l'Italie dialogue bel et bien. Le ministre Tajani s'emploie personnellement à garantir les bonnes intentions de notre pays. En janvier, à la demande de Sissi, il s'est rendu en Égypte pour discuter de l'aide alimentaire. Un pays affamé est un pays en colère et le président craint plus que tout les conflits internes. La Farnesina continue de dialoguer et nos services aussi, qui entre-temps ouvrent l'autre jeu, celui des flux migratoires. En mars, Tajani est de nouveau au Caire, cette fois avec le secteur agroalimentaire pour essayer de soutenir la modernisation du système agricole égyptien. Mais les ombres de Zaki et Regeni demeurent. Ainsi, deux choses se produisent : d'une part, le gouvernement italien - alors que de nombreux maires, aussi de droite, accrochent des banderoles ‘’Vérité pour Giulio’’ sur leurs mairies - décide de laisser la balle dans le camp de la justice. D'autre part, le Caire se dit ouvert à la résolution de la question Zaki. L'hypothèse la plus probable semblait être celle d'une expulsion avant le procès. Mais Sissi a plutôt choisi la voie la plus politique : une grâce, après la condamnation. » 

ANALYSE, La Stampa, F. Paci, « La bonne stratégie du Palais Chigi » : « Patrick Zaki a été libéré. Et ce grâce à Giorgia Meloni, cheffe d'un gouvernement de droite capable de négocier avec les autorités du Caire, quoique dirigeante d'un parti sécuritaire peu favorable à la cause du jeune chercheur égyptien, accusé d'avoir menacé, avec un article sur la persécution des coptes dans son pays, l'ordre établi. En moins de vingt-quatre heures, Patrick George Zaki a encaissé la peine de trois ans de prison prononcée par un tribunal militaire sans appel, et il a été gracié hier par le président Abdel Fattah al-Sissi. L'histoire nous dira un jour quels types d'accords ont été conclus entre Rome et Le Caire, ce que les représentants ont mis sur la table des négociations. Nous savons que Zaki n'était et n'est pas un élément important de la campagne répressive menée actuellement par l'Égypte contre l'opposition ; en bref, il n'a pas autant de poids symbolique que le prisonnier politique historique Alaa Abd El-Fattah. Nous savons que depuis plusieurs mois, le régime d'al Sissi a commencé à gracier de petits groupes de détenus politiques, faisant preuve de bonne volonté en ce qui concerne les droits de l'homme dont les États-Unis se font les chantres. Enfin, on sait que le gouvernement italien actuel - porteur de nombreux intérêts communs avec l'Egypte, des migrants au gaz - peut compter sur un solide soutien de son allié américain. Giorgia Meloni l'a emporté, sur un terrain qui n'est pas le sien et encore moins celui de Fratelli d'Italia, qui n'a pas voté au Sénat la motion des partis de gauche visant à accorder la citoyenneté italienne à Zaki. » 

COULISSES, Corriere della Sera, F. Caccia : « Le soutien à la santé, les millions de l'ONU : voilà comment la diplomatie et les fonds ont convaincu l'Égypte » : « Il faut remonter quelques mois en arrière pour comprendre le geste inattendu du président de la République égyptienne, Abdel Fattah al Sissi, qui a gracié hier Patrick Zaki. La date clé est le 7 novembre 2022, date des débuts internationaux de Giorgia Meloni après son arrivée au Palais Chigi. La première ministre atterrit à Charm el-Cheikh pour la Cop27 de l'ONU : elle est le premier premier ministre italien à se rendre en Égypte depuis que le jeune chercheur Giulio Regeni a été retrouvé assassiné au Caire en 2016. Ce 7 novembre, Meloni est accueillie par Al Sisi avec une poignée de main. ‘’Avec le gouvernement Meloni, tout a changé", déclare Chiara Cavalieri, présidente de l'association italo-égyptienne Eridanus et amie personnelle du nouvel ambassadeur égyptien à Rome, Bassam Rady, ancien porte-parole très influent d'Al Sisi pendant cinq ans. Sans oublier la contribution de l'Aise, avec le général Gianni Caravelli qui s'est engagé jusqu'au bout pour que soit toujours garanti le bon traitement de l'étudiant italo-égyptien. Un travail qui a commencé lorsque Mario Draghi était au Palais Chigi, qui réussit à obtenir le retour en liberté de Zaki. Un rôle clé a sans doute été joué par le ministre des affaires étrangères Antonio Tajani, qui a reçu son homologue cairote Sameh Shoukry à Rome avant Noël. L'Italie n'a pas cessé de demander à l'Egypte de coopérer pour obtenir la vérité et la justice dans l'affaire Regeni, mais entre-temps les relations entre les deux Etats ont été rétablies et depuis janvier les rencontres et les visites officielles se sont enchaînées pour parler de la crise alimentaire, de l'éducation, de l'énergie et de la lutte contre le terrorisme. »  

ARTICLE, Il Messaggero, R. Amoruso, « Le plan énergétique de l’Italie envoyé à Bruxelles à 830 milliards pour la transition verte » : « Le plan national intégré pour l’énergie et le climat (Pniec) a été envoyé hier à Bruxelles par le ministre de l’Environnement et de la Sécurité énergétique Gilberto Pichetto Fratin. Il comprend environ 830 milliards d’euros d’investissements dans les technologies et une partie des infrastructures pour assurer la transition verte de l’Italie. Les ressources devront arriver via les obligations climat, les contrats à impact social et les obligations durables. Comme le précise le document, ‘’les mesures que l’Italie a l’intention d’adopter feront périodiquement l’objet d’un contrôle attentif et d’une analyse des coûts et des bénéfices’’. On compte parmi les nouveautés du Pniec le virage vers la neutralité technologique, avec une référence inédite au nucléaire, l’objectif étant de ‘’préparer la filière nucléaire italienne dans la perspective de 2050 avec des technologies innovantes’’ en ‘’favorisant la participation de l’Italie à des programmes internationaux’’. Un rôle crucial est également donné à la capture et au stockage de CO2. Des normes incitatives et des processus d’autorisation accélérés pour les structures qui exploiteront les gisements épuisés seront prévus. Enfin la ‘’croissance des infrastructures de transport, incluant les flux transfrontaliers’’ sera favorisée. L’objectif est de signer des accords bilatéraux avec la France et la Grèce.

(Traduction : ambassade de France à Rome)

20/07/2023

Harald Vilimsky exige la diminution de moitié du Parlement européen.

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Autriche et UE. Le chef de file du FPÖ au Parlement européen Harald Vilimsky exige la diminution de moitié du Parlement européen, ce qui engendrerait une économie de 105 millions par an.

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19/07/2023

Comparaison des demandes d'asile en Allemagne, Autriche et Hongrie.

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Allemagne. "Des chiffres disent plus que 1000 mots : demandes d'asile du 1 janvier au 31 mars [2023] : Allemagne : environ 136.000 ; Autriche : 18.000 jusqu'au 11 juin ; Hongrie : 18 jusqu'au 11 juin."

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Allemagne : 71,6 % des demandeurs d'asile arrivés en 2023 sont des hommes de moins de 30 ans.

Allemagne. 71,6 % des demandeurs d'asile arrivés en 2023 sont des hommes de moins de 30 ans.

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"L’hommage à Paolo Borsellino et son escorte, avec le déplacement de Giorgia Meloni en Sicile."

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Italie. Revue de presse.

La condamnation à trois ans de prison du chercheur égyptien Patrick Zaki fait les gros titres de la presse italienne, « Zaki, une condamnation choc, l’espoir d’une grâce » (Corriere della Sera), « Zaki retourne en cellule, l’Italie prépare la demande de grâce en vue du sommet avec l’Egypte » (La Repubblica), « Le cauchemar de Zaki » (La Stampa), « Médiation de l’Italie pour obtenir la grâce » (Messaggero), « Zaki utilisé pour frapper le gouvernement » (Libero). La participation de Giorgia Meloni aux commémorations de l’assassinat du juge anti-mafia Paolo Borsellino à Palerme (« Borsellino, mémoire et tensions » Corriere della Sera, La Repubblica, « Meloni, hommage à Borsellino, sans procession et sans journalistes » La Stampa), le débat sur le salaire minimum et la vague de chaleur sur l’Italie sont également cités.

Les JT couvrent essentiellement l’hommage à Paolo Borsellino et son escorte, avec le déplacement de Giorgia Meloni en Sicile, la vague de chaleur historique qui touche l’Italie avec les premiers incendies dans les Pouilles, la condamnation de Patrick Zaki et les forts vents qui ont frappé la province de Belluno en Vénétie.

Sur Twitter, le hashtag #PaoloBorsellino domine en ce jour anniversaire de l’attentat de la rue d’Amelio dans lequel le juge anti-mafia avait trouvé la mort.

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"En mémoire de Paolo Borsellino et de son escorte."

LETTRE, Corriere della Sera, de Giorgia Meloni, Présidente du Conseil, « Voici pourquoi je n’irai pas à la procession» : « Cher directeur, le 19 juin [1992], il y a 31 ans, la mafia a tué le juge Paolo Borsellino et cinq agents de son escorte. Comme chaque année, je serai aujourd’hui encore à Palerme pour rendre hommage à leur mémoire et réaffirmer mon engagement personnel et celui de tout le gouvernement contre les mafias. Je présiderai le Comité pour l’ordre public et la sécurité afin de faire le point sur le travail accompli en matière de lutte contre la criminalité organisée que les institutions mènent à tous les niveaux. Ces derniers jours, des commentaires en tout genre ont été faits à propos de ma présence à Palerme. Il a même été écrit que je déserterai les commémorations car je serais ‘’en crise avec le mythe Borsellino’’. Cela est, naturellement, faux. De même qu’il est écœurant de tenter d’instrumentaliser mon impossibilité – due à d’autres engagements – de participer également à la traditionnelle procession à Palerme, organisée par la ‘’comunità ‘92’’ et le ‘’Forum XIX luglio’’, devenue au fil du temps une manifestation appréciée et suivie. Et à laquelle j’ai toujours fièrement participé. Je me souviens, comme si cela datait d’hier, du profond et viscéral refus de la mafia que j’éprouvai, alors jeune fille, face aux images de l’attentat de la rue d’Amelio. De ce refus naquit le long et convaincu engagement politique qui m’a amené jusqu’ici, de simple militante d’un mouvement de jeunesse à la Présidence du Conseil des ministres. C’est pourquoi je ne peux être que profondément fière du fait que le gouvernement que je préside aujourd’hui ait eu, dès son premier jour, la détermination et le courage nécessaires pour affronter le cancer mafieux la tête haute. Les faits le démontrent. Nous avons garanti des acquis fondamentaux comme la restriction des aménagements de peine, et si aujourd’hui des chefs mafieux du calibre de Matteo Messina Denaro sont emprisonnés [sous le régime le plus strict dit] ‘’41 bis’’, nous le devons précisément à cet engagement. Nous avons débloqué les recrutements dans les forces de l’ordre, nous nous sommes mobilisés aux côtés des magistrats et de ceux qui, chaque jour sur le territoire, mènent la bataille contre la mafia, nous travaillons à une mesure qui permette une interprétation authentique de ce qu’il faut entendre par ‘’délit de crime organisé’’ et qui conjure le risque que de graves délits restent impunis suite à une récente sentence de la Cour de Cassation. Il reste encore beaucoup à faire mais notre engagement ne s’épuisera jamais. Tout simplement parce que la lutte contre la mafia fait partie de nous, c’est un pan central de notre identité, c’est la question morale qui oriente notre action quotidienne. Nous le devons à Paolo Borsellino et à tous ceux qui ont sacrifié leur vie pour la justice et fait honneur à l’Italie. »

ENTRETIEN, Corriere della Sera, d’Elly Schlein, secrétaire du Parti démocrate, par M. Guerzoni, « Un salaire minimum en dessous de 9 euros c’est de l’exploitation. Je veux maintenant donner une identité claire au Pd » : « Nous avons fait en sorte que le Pd redevienne la première force d'opposition, en dépassant nettement les 20 %, et nous pouvons regagner la confiance de nombreuses personnes qui s'étaient éloignées du parti. Nous nous présentons pour gagner les élections européennes et nous sommes la seule force politique qui n'a jamais été ambiguë sur l'UE. Je me souviens que lorsque Giorgia Meloni a fondé son parti il y a des années, elle a appelé à une sortie de l'euro. Concernant le salaire minimum, il s’agit d’une mesure sur laquelle les oppositions se sont unies pour exiger qu'on ne descende pas en dessous de 9 euros de l'heure, autrement c'est de l'exploitation et cela ne peut pas être légal. L'amendement de suppression signifie que l'on piétine les droits de trois millions et demi de travailleurs qui, selon les données de l'Istat, sont pauvres même s'ils travaillent. Si la mesure est rejetée, nous continuerons à nous battre au Parlement, mais nous devrions recueillir des signatures dans tout le pays. 75 % des Italiens y sont favorables. Je cherche maintenant à relancer le Pd. Ensuite, nous continuerons à rechercher la convergence avec les autres forces intéressées par la construction d'une alternative à la droite, dont le M5S. Le gouvernement est d’ailleurs en retard sur le Pnrr, cela fait neuf mois qu'il parle de changements et neuf mois qu'il est incapable de les présenter au Parlement et au pays. Ils ont déjà mis noir sur blanc que la quatrième tranche, si elle arrive, ne nous parviendra qu’en 2024. Par ailleurs, le 26 juillet, nous voterons la motion de censure du M5S contre Santanchè. En Italie et en Europe, d'autres ministres ont démissionné pour des faits beaucoup moins graves. Dans l'hémicycle, elle a fait de fausses déclarations, c’est inacceptable. Nous nous battrons aussi pour modifier le projet de loi sur la réforme de la justice. Il me semble difficile que cette réforme puisse résoudre les problèmes critiques du fonctionnement de la justice. Le gouvernement a ouvert un conflit institutionnel très dangereux avec le pouvoir judiciaire. Je pense que la séparation des carrières des magistrats comporte des risques dans un système comme le nôtre. Sur la question des divergences au sein du Pd, je ne crois pas que Stefano Bonaccini créera un courant d’opposition. Il est normal que des sensibilités différentes coexistent dans un parti pluriel comme le nôtre. Il est de ma responsabilité de maintenir l'unité du parti en valorisant le pluralisme, mais sans faillir à la ligne politique qui a gagné au congrès. Il me semble que le Pd fait une bonne démonstration d’unité. Le parti est compact sur les questions de la santé, de la famille, du travail, des politiques industrielles, du climat, du Pnrr et de l’autonomie différenciée des Régions. Je respecte le choix de ceux qui ont préféré quitter le parti mais je m’intéresse plutôt aux nouveaux arrivants du Pd.

COMMENTAIRE, La Stampa, M. Sorgi : « Justice, une réforme qui avance dans la confusion » : « Finalement, Meloni a choisi la prudence. Les controverses déclenchées par le ministre Nordio (Frères d’Italie) après ses déclarations laissant entrevoir l'hypothèse d'une réforme du délit de complicité externe d'association mafieuse, au centre de nombreuses enquêtes au cours des 31 ans qui se sont écoulés depuis les attentats de Capaci et de via D'Amelio, sont trop récentes. On commémore aujourd’hui ce second attentat durant lequel, moins de deux mois après l'assassinat de Falcone, Borsellino avait été tué au moyen d'une voiture piégée. Meloni a raconté à plusieurs reprises que c'est cette saison de violence mafieuse qui l'a poussée à se lancer dans la politique. En particulier, la mort de Borsellino, qui avait toujours été considéré comme un homme proche de la droite. Cela a dû beaucoup lui coûter, donc, d’accepter les recommandations de la sécurité, qui en prévoyant des contestations des franges les plus dures de l’Antimafia a conseillé un parcours solitaire pour la Première ministre à Palerme. Un passage à la préfecture, en mémoire des victimes de l’escorte. Et puis une visite sur la tombe du magistrat, le tout dans la matinée et avant le début, avec la minute de silence à 16h58, heure du massacre, des manifestations auxquelles participera la leader du Pd Elly Schlein. L’affaire de la réforme possible, puis niée, du délit de complicité externe en association mafieuse est indicative de la confusion du gouvernement en matière de justice. Le programme initial de Nordio, à commencer par la séparation des carrières entre les procureurs et les juges, a été sensiblement réduit et a pour point central l’abolition du délit de l’abus de pouvoir. Il est évident que la solidarité de la majorité et de la base même de Fratelli d’Italia a disparu. Les affaires judiciaires visant Santanché, Delmastro et La Russa ont fait le reste, menant la présidente du Conseil vers un affrontement frontal avec les juges, accusés, au moins pour les plus radicaux, de vouloir faire ‘opposition’ au gouvernement par leurs moyens. Puis, suite à l’intervention du chef de l’État, un changement de ton évident de Meloni. C’est dans ce contexte que s’est inséré le faux pas de Nordio. Corrigé, encore une fois, par Meloni, mais dans des délais si brefs qu’il lui est maintenant conseillé de faire preuve de la plus grande prudence lors de son déplacement à Palerme en l’honneur de Borsellino. »

ANALYSE, Corriere della Sera, de F. Fubini, « La difficile négociation avec la Tunisie » : « Aucun manuel n’explique comment négocier avec un pays fragile, perméable aux interférences extérieures et capable de générer de l’instabilité. Encore moins le FMI, qui répond à des critères bien précis. Mais le cas de la Tunisie a montré jusqu’à présent que ces règles sont adaptées aux crises financières traditionnelles mais par l’enchevêtrement de facteurs réunis en Afrique du Nord pour une situation explosive. La Tunisie a besoin d’un prêt de 1,5 milliards de dollars du FMI qui encouragerait l’UE à débloquer d’autres crédits pour 900 millions d’euros et d’autres investisseurs privés. Le gouvernement [tunisien] peut peut-être tenir encore quelques mois, pas plus. Mais le FMI, pas seulement parce qu’il est poussé par les Etats-Unis, pose ses conditions : Tunisie devrait progressivement réduire un système d’aides publiques vouées à contenir les prix de l’énergie et de l’alimentation. Les aides pour les hydrocarbures dévorent à elles seules un quart du budget national (et profitent en grande partie aux plus riches). Kaïs Saïed, le président tunisien qui a fait arrêter la plupart des leaders d’opposition, n’a même pas répondu au FMI. Il craint les révoltes que déclencherait une hausse du prix du pain ou de l’essence. Il se demande pourquoi en Turquie Erdogan a reçu six milliards de l’Europe pour freiner les flux migratoires alors que pour lui tout est aussi compliqué. Il rappelle, entre constatation et menace, les chiffres des dizaines de milliers de personnes arrêtées dans les ports. Il sait que Pékin et Moscou peuvent lui faire crédit sans poser trop de questions (pour l’instant). Giorgia Meloni en discutera à la Maison Blanche le 27 juillet. Mais même Joe Biden ne peut pas donner à l’Europe la vision politique qu’elle n’a pas. »

PREMIER PLAN, La Stampa, A. Barbera, M. Bresolin : « PNRR, la révision renvoyée à l’automne.  L’UE insiste : ‘ Rome ne doit pas perdre de temps ‘ » : « Raffaele Fitto (Frères d’Italie) déclare ‘‘ne pas être pressé’. Pour avoir un cadre complet des modifications du PNRR ‘’deux ou trois mois’‘ seront nécessaires. Dans les bureaux de la Commission européenne, les fonctionnaires se sont demandés si cette déclaration du ministre des Affaires européennes signifie que l’Italie a déjà décidé de ne pas respecter le délai du 31 août pour les demandes de révision du Plan de Relance. Le problème entre Rome et Bruxelles sur le maxi-financement de 200 milliards est en cause : le versement de la troisième tranche est encore en suspens et, suite à la demande de révision de la quatrième, les institutions européennes commencent à s’interroger sur les réelles intentions du gouvernement italien, à moins d’un an des élections européennes. Hier, en s’adressant à plusieurs médias européens, le commissaire Johannes Hans a fait passer un message qui ressemble à un avertissement : ‘’Les Etats devraient se concentrer sur la mise en œuvre de leurs Plans de Relance, et non pas trop sur leur révision complète ; le risque est de perdre les fonds. Je ne soutiens pas l’idée de renvoyer les échéances à 2026 ; mon conseil est de ne pas discuter en 2023 d’un éventuel renvoi de l’échéance de 2026 et de ne pas vouloir négocier chaque aspect. ’’ Cet hiver marquera le début de la campagne électorale pour les élections de juin 2024 et il est très peu probable que la Commission sortante ait la force de négocier une révision du Plan si complexe. L’impression est qu’au Palais Chigi l’inquiétude et les actions stratégiques s’alternent. Mardi, le secrétaire d’Etat Fazzolari attaquait frontalement, dans une interview à Libero, le commissaire UE Gentiloni. C’est peut-être pour l’ensemble de ces raisons que le gouvernement a une attitude plus ouverte sur le sujet avec le Parlement et avec tous les sujets qui sont concernés par le Plan. Fitto a promis qu’il se présentera le 1er aout à la Chambre et au Sénat pour discuter les modifications au PNRR.»

(Traduction : ambassade de France à Rome)

18/07/2023

Meloni, Morawiecki et Orban soutiennent le dirigeant de Vox Santiago Abascal pour les législatives.

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Espagne, Italie, Pologne, Hongrie. Les Premiers ministres italien, polonais et hongrois Meloni, Morawiecki et Orban soutiennent le dirigeant de Vox Santiago Abascal pour les législatives du 23 juillet 2023.

"Le gouvernement de Giorgia Meloni prévoit de répartir dans les communes italiennes plus de 50.000 migrants avant la fin de l’année."

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Italie. Revue de presse. 

La réforme fiscale souhaitée par M. Salvini est largement commentée en une de la presse italienne (« Les ministres se divisent sur la “paix fiscale” » Corriere della Sera, Repubblica, « Il est normal de payer des impôts » La Stampa) qui titre également sur les polémiques visant la RAI suite à des commentaires sexistes et racistes de présentateurs (“Un plongeon dans la honte” La Stampa, Messaggero). La sortie de la Russie de l’accord international sur le blé (Corriere, Messaggero) et les incendies liés aux fortes chaleurs dans le sud de l’Europe sont également cités (Repubblica). 

 PROPOS d’Antonio Tajani, secrétaire de Forza italia, ministre des Affaires étrangères et vice-Président du Conseil, recueillis par Il Foglio (C. Cerasa, directeur), “Le gouvernement doit faire preuve d’un peu plus de réalisme’’ » : « Sur la réforme fiscale, Antonio Tajani émet un petit bémol ‘’nous avons toujours voulu la paix fiscale mais Forza Italia est contre l’amnistie fiscale pour laquelle plaide la Ligue’’. Quant à la réforme de la justice ‘’nous sommes avec [le ministre de la Justice Carlo] Nordio. Il se dit favorable à la séparation des carrières pour garantir l’indépendance des juges. Le vice-président du conseil soutient également le secret de l’enquête contre la publication des écoutes téléphoniques, ‘’au nom de l’Etat de droit’’ et de la présomption d’innocence au lieu d’alimenter le déchaînement médiatique. Sur l’immigration il plaide pour ‘’l’approche européiste’’. Il voit dans le ‘’chaos du blé’’ l’énième preuve que Poutine ‘’s’est enfoncé dans une impasse dont il ne parvient pas à sortir’’ et que ‘’seule la Chine pourra le ramener sur une trajectoire différente’’. Il définit Forza Italia comme un parti ‘’loyal mais pas complaisant’’. Antonio Tajani se dit satisfait de l’accord passé avec la Tunisie, tout n’est pas encore parfait mais ‘’cela va dans la bonne direction’’ explique-t-il, car ‘’l’Europe, même lorsque l’on parle d’immigration, n’est pas un adversaire dont il faut se méfier mais un allié avec lequel i faut créer une protection’’. De façon inattendue, le ministre affirme à propos de la loi Bossi-Fini de 2002 (sous Berlusconi, concernant l’immigration et notamment le droit d’asile), qu’ ‘’aucune loi n’est éternelle’’ et qu’il n’est ‘’pas exclu de l’améliorer’’. Concernant le travail des ONG, on note que suite au décret Cutro, le ministre a souvent collaboré avec celles qui œuvrent en Méditerranée et notamment l’Open Arms pour laquelle Matteo Salvini est en procès. Tajani revendique l’action du gouvernement ‘’qui n’est pas l’ennemi des ONG’’ mais affirme également l’importance de fixer des règles, y compris pour collaborer, ‘’comme cela a été fait avec le décret Cutro’’. Il ‘’veut être claire sur une chose’’ : ‘’en Europe, personne pas même au centre-droit, ne peut gouverner avec Marine Le Pen ou l’Afd’’. ‘’Si on veut éviter que la prochaine majorité en Europe soit dominée par les socialistes […] il faut travailler à une union entre conservateurs et libéraux. Je ne vois pas de problème en Europe avec Salvini mais j’en vois avec l’AfD et Le Pen’’. Antonio Tajani se dit inquiet vis-à-vis de la BCE malgré ‘’un grand respect’’ sur les choix faits pour lutter contre l’inflation. ‘’Je ne suis pas sûr que l’action de la BCE ait un effet positif sur l’économie’’, elle pourrait ‘’effrayer les concitoyens’’, ‘’je le dis en européen convaincu et avec le plus grand respect’’. » 

EDITORIAL, S. Folli, Repubblica, « Salvini, propagande et jeux tactiques » : « Il est clair que la politique du gouvernement se concentre actuellement sur la justice. Mais deux autres questions cruciales sont appelées à occuper le devant de la scène dans les mois à venir. Il s'agit de la réforme fiscale et de la question des migrants. Ils n'ont aucun rapport entre eux, à part sous un aspect, lui aussi fondamental : tous deux servent à définir un projet, une idée, bref, le sens de ce que l'Italie a en tête pour la droite et le centre.  Les résultats ne sont pas pour autant à portée de main, le gouvernement n'accélère pas, du moins en ce qui concerne la fiscalité et la justice, ne souhaitant pas troubler le rapport institutionnel avec le Quirinal. Le calcul politique est compréhensible, même s'il risque de mécontenter une partie de l'électorat de droite. Un message précis est adressé à l'opinion publique : nous sommes les seuls capables de faire les réformes que nous promettons, même si cela prendra du temps. Alors soutenez-nous. En d'autres termes, la fiscalité et la politique en Méditerranée peuvent apporter des soutiens au gouvernement Meloni, soit les lui faire perdre.  La longue période qui précède les élections européennes, dans onze mois environ, se joue sur ce terrain. Ce qui explique certaines polémiques : que le directeur de l'Agence des recettes, Ruffini, réponde à un vice-président du Conseil, Salvini, est inhabituel. Mais que Salvini qualifie les contribuables d'’’otages de l'Agence’’ [ndr : équivalent DGFIP], c'est-à-dire de l'État, est encore plus singulier.  Salvini a fait une de ses sorties téméraires dans le but probable de flatter idéalement cette partie de la classe moyenne qui se sent harcelée par le système fiscal et espère des amnisties. Il est difficile de ne pas lire dans cette sortie une rivalité avec FdI, auquel appartient le vice-ministre Leo, auteur de la loi fiscale, et avec Meloni elle-même. L'autre point concerne les migrants. Les accords passés en Tunisie par le trio Von der Leyen-Meloni-Rutte avec le dictateur local sont très mal vus par les ONG et divers pans de la gauche politique. Sur le plan moral, le bien-fondé de la critique ne fait aucun doute. Un point doit cependant être souligné. L'accord n'est pas le fruit de l'extrême-droite européenne, dont Meloni fait partie. À la tête de la délégation se trouvait Mme Von der Leyen, qui dirige la Commission sur la base d'une majorité qui porte son nom (la ‘’majorité Ursula’’), expression de l'entente entre les partis populaires, socialistes et libéraux-macroniens. C'est le signe que c'est l'Europe politique qui pose le problème de la ‘’sécurité extérieure’’ de l'Union, sans hésiter devant les pactes avec les ‘’raïs’’ d'Afrique du Nord. Tout cela avant l'arrivée de la Chine. Moralement, l'initiative laisse un goût amer, mais diplomatiquement, c'est un succès européen et italien. A Washington, la première ministre pourra se présenter à M. Biden comme la jeune femme politique qui œuvre pour la stabilité en Méditerranée. Et nous savons que Giorgia Meloni a plus que jamais besoin du soutien de l’ami américain. » 

ARTICLE, La Stampa, I. Lombardo, « Le retard étudié du Président Mattarella qui alarme Fratelli d’Italia sur la suppression du délit d’abus de pouvoir » : « Le Président Sergio Mattarella prend son temps pour lire attentivement le texte sur la réforme de la Justice avant de le signer. Le feu vert pourrait arriver aujourd'hui, ou plus probablement demain. Il est certain que l’accord sera donné, car le Quirinal a souligné à plusieurs reprises que le Président n'a pas l'intention de refuser de signer avant le parcours parlementaire. La question est plutôt de savoir ce qui se cache derrière ce délai plus long que d’ordinaire : Mattarella a le texte depuis plus d'une semaine. Le sens de ce retard n'échappe pas à ceux qui, parmi les Meloniens, connaissent le langage du Quirinal, fait de silences et de délais calculés. C'est "un signal lancé à Nordio", disent-ils, mais aussi une façon de maintenir le gouvernement et la majorité en alerte sur une réforme qui prévoit l'annulation du délit d'abus de pouvoir. Nordio veut l'élimination de ce délit tant détesté par les élus. En revanche, on sait que le chef de l'État préfèrerait le maintenir dans le Code pénal, même s’il est profondément modifié, par respect pour la directive européenne sur la lutte contre la corruption, qui le prévoit pour les États membres et que, paradoxalement, l'Italie devra accepter. C'est ce que le Président a déclaré à Giorgia Meloni au cours de la conversation qui a duré environ une heure au Quirinal jeudi. La Présidente du Conseil s'est dit prête à retoucher le texte et à assumer la nécessité de démêler les nœuds du rapport entre les réglementations italienne et européenne. Au sein de Fratelli d’Italia, on est certain que le ministre de la Justice ne veut pas céder, malgré les assurances de Meloni ». 

ARTICLE, La Repubblica, L. Milella, « Enquête du parquet de Florence sur Berlusconi. Forza Italia contre les procureurs de Florence. Pour Marina Berlusconi, son père est ‘’persécuté’’ » : « Marina Berlusconi – au nom de son père, selon elle un grand homme d'Etat opposé à la mafia mais actuellement "persécuté par les juges" - coalise les troupes de Forza Italia pour les mener à la guerre contre la Justice. Dans une lettre publiée dans Il Giornale et s’étalant sur trois pages, la fille aînée de Berlusconi dit stop aux enquêtes des procureurs de Florence sur les tueries de 1993 organisées par Cosa Nostra et stop aux journaux relayant la nouvelle. Pour la fille préférée du Cavaliere – ‘’comment peut-on croire qu'il ait ordonné à Cosa Nostra de faciliter son entrée en politique ? Les procureurs veulent salir sa mémoire’’. Il semble également que le Garde des Sceaux Carlo Nordio (Fdi) médite d'envoyer des inspecteurs au Parquet de Florence, dans le but de vérifier l'existence d’une fuite. Marina Berlusconi ordonne, Carlo Nordio exécute, tandis que les rumeurs sur sa proximité avec FI, après les nombreux reproches de la Présidente du Conseil Meloni, s’amplifient. Le parquet de Florence est dans le collimateur. Nordio a le soutien total des Forzistes en vue de la bataille autour de son projet de loi que Mattarella devrait signer dans les prochaines 48 heures. Et il n'a pas l'intention de faire marche arrière sur l’annulation du délit d’abus de pouvoir. Il a déclaré hier à la Chambre : "J’irai de l’avant et j’annulerai ce délit". A gauche, le désarroi est profond : Walter Verini (Pd) trouve "inquiétant" le message de Marina Berlusconi, estimant qu’il s’agit d’une ‘’attaque contre ceux qui enquêtent et qui fait du mal au pays où règne un climat délétère sur l'engagement du gouvernement contre les mafias’’. » 

ARTICLE, La Stampa, F. Capurso, « Les Régions contre le gouvernement ‘’50 000 réfugiés supplémentaires sont attendus’’ » : « Le gouvernement de Giorgia Meloni prévoit de répartir dans les communes italiennes plus de 50.000 migrants avant la fin de l’année. Un chiffre, selon les sources du ministère de l’Intérieur, qui ne tient pas compte de l’immigration clandestine. Les Régions et les municipalités ont le gouvernement - et son choix de confier au commissaire spécial Valerio Valenti la gestion de la crise, dans le collimateur. Pour le président de la Vénétie Luca Zaia, ‘’si on laisse aux Préfectures la gestion des migrants, on va se retrouver avec des campements’’. Les présidents de Région ont en tête le modèle basé sur l’accueil des réfugiés ukrainiens, c’est-à-dire rendre le pouvoir décisionnel aux conseils régionaux en laissant au commissaire un simple rôle de coordination. Ils souhaiteraient également que le Ministre Nello Musumeci leur garantisse le soutien de la Protection civile, particulièrement en ces mois estivaux où la capacité d’accueil des structures est mise sous pression. Le ministre de l’Intérieur Matteo Piantedosi a assuré un ‘’dialogue maximal’’. Si tout va pour le mieux pour le commissaire Valenti, Fedriga considère les modèles d’accueil diffus et des grands centres comme un ‘’échec’’. Zaia de son côté propose l’institution d’un centre de direction réunissant les représentants des Régions et l’Association des Maires d’Italie (ANCI). Pour le Président de la Toscane Eugenio Giani, l’Etat ‘’se trompe en fixant le nombre de migrants à répartir en fonction de la superficie d’une région et non de sa démographie’’. La tension est là, entre les présidents régionaux demandant la reconnaissance de l’Etat sur leur rôle de gestion des crises, et le gouvernement Meloni, qui préfère faire appel aux ‘’techniciens’’. » 

PREMIER PLAN, Messaggero, de F. Malfetano, « Meloni rencontre Stoltenberg, elle demande des engagements en Afrique et plus de poids au sein de l’OTAN » : « La Présidente du Conseil, accompagnée de son conseiller diplomatique Francesco Talò, a rencontré hier à Bruxelles le secrétaire de l’OTAN Jens Stoltenberg lors d’un dîner qui n’avait pas été annoncé. ‘’Le rôle important de l’Italie en Ukraine’’ a été souligné et le déplacement à Washington de Giorgia Meloni la semaine prochaine a été évoqué. La Présidente du Conseil a aussi demandé davantage d’engagement de la part de l’OTAN dans les pays du Sud, au lendemain de l’accord avec la Tunisie mais aussi davantage de ‘’respect’’ pour Rome au sein de l’Organisation. A l’issue du tête-à-tête, Stoltenberg s’est dit content d’avoir rencontré à nouveau sa collègue italienne quelques jours après le Sommet à Vilnius et l’a remerciée pour la ‘’contribution-clef’’ de l’Italie et son soutien indéfectible à l’Ukraine. ‘’Le terrorisme et l’instabilité du Sud’’ étaient aussi parmi les grands enjeux abordés. Une rencontre particulièrement importante donc, à quelques jours de la Conférence sur les migrations qui se tiendra à Rome ce dimanche en présence des leaders parmi les plus importants d’Afrique du nord et du golf. Une rencontre perçue comme un premier pas vers le très attendu plan Mattei qui sera présenté à l’automne. Pour l’Italie, outre l’implication de l’UE, il faut davantage de mobilisation de la part de l’OTAN, nécessaire pour contrer l’influence de la Russie et de la Chine, en particulier en Tunisie et en Libye où Meloni concentre son action.  L’Italie déploie d’importants efforts pour être en règle avec l’OTAN et amener à 2% de son PIB ses dépenses militaires actuellement à 1,54% (hier le Conseil des ministres a approuvé le recrutement de 10 000 nouvelles unités parmi le personnel militaire des forces armées). L’Italie implique massivement ses militaires dans les missions sur le front est. Elle déplore toutefois le manque de reconnaissance d’un rôle de poids au sein de l’Organisation. Pour l’Italie, la reconduction de Stoltenberg aurait amené à valider également la candidature à sa propre succession du Président du Comité militaire de l’OTAN, Rob Bauer. Rôle pour lequel l’Italie avait proposé le Chef d’Etat Major de la Défense, Giuseppe Cavo Dragone. La dynamique de ces réélections a laissé perplexe le ministre de la Défense Guido Crosetto qui s’est formellement exprimé à ce sujet dans une lettre adressée à Stoltenberg ces derniers jours. L’exécutif italien entend bien renforcer la présence de l’Italie au sein de l’OTAN. » 

(Traduction : ambassade de France à Rome)

17/07/2023

Carola Rackete sera deuxième sur la liste du parti post-communiste Die Linke.

Allemagne. L’activiste pro-migrants Carola Rackete sera deuxième sur la liste du parti post-communiste Die Linke lors des élections européennes :

https://www.euractiv.fr/section/elections/news/en-allemag...

"Le protocole d'accord entre l'UE et la Tunisie a été signé, engageant le pays nord-africain à coopérer pour empêcher le départ des migrants vers Lampedusa."

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Italie. Revue de presse.

Les gros titres se partagent ce matin entre le «Mémorandum d’accord signé entre l’UE et la Tunisie à hauteur de 255 millions d’euros, portant notamment sur les migrants – Meloni, von der Leyen et Rutte signent un accord avec Saied également sur l’énergie et le commerce » (Corriere, Repubblica, Stampa, Messaggero) ; le « Coup d’arrêt de Meloni à Nordio : ‘’complicité externe avec la mafia : sur la justice, je me concentrerais plutôt sur d’autres priorités’’ » (Corriere, Stampa) ;  et le « Fisc », avec le « stop de Fratelli d’Italia et du ministère de l’Economie  à la proposition de Salvini d’une grande amnistie fiscale » (Repubblica, Stampa). La disparition de Jane Birkin, « Icône de style et de séduction » (Corriere) est par ailleurs partout en Une avec photos.

Les JT couvrent essentiellement le débarquement de 347 migrants à Lampedusa, la signature de l'entente sur les migrants en Tunisie, l'incendie à l'aéroport de Catane, l'explosion survenue sur le pont de Crimée et la troisième vague de chaleur touchant le centre et le sud de l'Italie.

ARTCILE, I. Lombardo, Stampa, « Mafia et complicité, Meloni désavoue Nordio (Frères d’Italie) : ‘’D'autres priorités en matière de justice’’. Elle prend ses distances avec le ministre et il s'aligne : ‘’pas à l'ordre du jour’’. Après la polémique, G. Meloni pourrait assister aux commémorations de la Via D'Amelio à Palerme » [ndr : attentat du 19/07/1992 ayant provoqué la mort du magistrat antimafia Paolo Borsellino et de cinq membres de son escorte] » :  « Le gouvernement ne touchera pas au délit complicité mafieuse sans participation directe.  Giorgia Meloni l'a assuré à l'issue d'une visite des fouilles archéologiques, le jour de l'inauguration de la voie rapide Rome-Pompéi, et le ministre de la Justice Carlo Nordio s'est aligné.  Et il ne pouvait sans doute pas en être autrement à quelques jours de la commémoration du massacre de la Via D'Amelio à Palerme. C'est lui, l'ancien magistrat, référence des ‘’ultra-garantistes’’ italiens, qui avait déclenché la polémique en proposant de revenir sur un chef d’accusation que les anti-mafia considèrent comme crucial pour combattre la ceinture protectrice des complices et des délinquants en col blanc à la solde du crime organisé. ‘’Je comprends très bien les considérations du ministre Nordio, qui est toujours très précis, et les critiques qui peuvent en découler’’, a expliqué la Présidente du Conseil, ‘’mais je me concentre sur d'autres priorités’’ . Meloni avait tenté de freiner les intentions du ministre de la Justice, alors que les réactions scandalisées des victimes de la mafia et des parents des juges Giovanni Falcone et Paolo Borsellino, massacrés par Cosa Nostra en 1992, arrivaient de Sicile. Nordio avait continué à imaginer comment changer le code pénal et notamment ce délit. Jusqu'à hier. Après que Meloni l'ait publiquement désavoué, le ministre, en un peu plus d'une heure, a rectifié le tir dans un communiqué : ‘’ nous sommes et avons toujours été en parfait accord. La question de la complicité externe est essentiellement technique et vise, le cas échéant, à renforcer la lutte contre la criminalité organisée. Mais sa révision ne fait pas partie du programme du gouvernement’’.  Le Palais Chigi jure que le ministre a été préparé : des appels téléphoniques avec Meloni ont eu lieu. Elle appréhende depuis des jours l'anniversaire de la mort de Borsellino et des hommes de son escorte. Le 19 juillet est une date fondatrice dans la biographie de Meloni. Elle a toujours dit que c'est ce jour-là, devant les images télévisées de Palerme, qu'elle a décidé que sa vie aurait été un engagement politique. Cette année, cependant, elle n'avait pas prévu de se rendre aux célébrations. Elle pourrait finalement y participer »

PREMIER PLAN, Messaggero, de F. Malfetano, « Régions, une alliance politique transversale, ‘’non au diktat sur la gestion migratoire’’ » : « Stop aux ordres unilatéraux venus d’au-dessus, c’est-à-dire de Rome, décidant pour l’ensemble des territoires. Alors que les arrivées clandestines de migrants mettent sérieusement en difficulté les régions concernées par les débarquements, les régions italiennes haussent la voix contre le gouvernement. Les présidents de régions interpellent Giorgia Meloni avant son arrivée à Tunis, appelant à une collaboration et à des décisions de commun accord sur la redistribution des migrants. Il s’agit surtout du fameux système d’accueil diffus sur l’ensemble du territoire que tentent de faire fonctionner le ministre de l’Intérieur Matteo Piantedosi et le commissaire chargé de la crise migratoire Valerio Valenti. D’une part les présidents de région de gauche demandent davantage d’autonomie dans la gestion de la répartition, les élus de droite et en particulier de la Ligue déplorent surtout les dysfonctionnements de ce système tout en ayant déjà passé des accords avec les préfets. Dans le réseau dédié à l’accueil des migrants, ce n’est pas tant le ‘’système d’accueil et intégration’’, dédié aux demandeurs d’asile, qui pose problème, que les ‘’centres d’accueil extraordinaire’’. Un dispositif d’urgence qui, d’après les présidents de régions et les maires, créent des situations difficiles sur le territoire. Le gouvernement a une approche plus pragmatique. Il faut dépasser les divisions politiques gauche/droite et pour le ministère de l’Intérieur, la priorité est de décongestionner les zones d’arrivée. Un communiqué du ministère soulignait toutefois la ‘’disponibilité au dialogue’’ de Matteo Piantedosi. Une rencontre avec les Présidents de régions dès cette semaine est envisagée. Le commissaire Valenti a quant à lui déclaré travailler à la création de structure de ‘’tout premier accueil’’ ailleurs en Calabre et en Sicile, comme cela avait été fait à Lampedusa. Le but étant d’éviter la création de nouvelles ‘’mégastructures’’ et de répartir les lieux dédiés aux premières procédures d’identification afin notamment d’accélérer le rapatriement des personnes non éligibles à la protection internationale. Ce qui représente la majorité des cas, souligne le ministère de l’Intérieur, considérés comme migrants économiques et non comme demandeurs d’asile. »

ARTICLE, L. Martinelli, Repubblica, « Saied tire sur la corde - Jeu de poker avec le FMI alors que la nourriture manque » : « Ces derniers mois, Giorgia Meloni et Antonio Tajani ont appelé à plusieurs reprises le FMI à débloquer le prêt de 1,9 milliard de dollars dont la Tunisie a besoin pour éviter le déficit. Est-ce Washington qui bloque ? En réalité, c'est Kais Saied, le président tunisien, qui bloque le prêt (également nécessaire pour activer l'essentiel des financements européens lancés aujourd'hui avec la signature du Memorandum of Understanding et d'autres fonds prévus au niveau international) : il refuse le programme de réformes que son pays doit engager pour obtenir le prêt (et qui ont été élaborées au préalable par son gouvernement à Tunis, une situation kafkaïenne).  Saied ne cède pas. Et il mise sur le fait que les réserves en devises étrangères, fruits de la saison touristique (cet été meilleure que prévu) et les contributions de la diaspora tunisienne à l'étranger, sans oublier la récente baisse des tarifs internationaux de l'énergie. Bref, le pays peut ‘’vivre’’ encore un peu et tirer sur la corde, sans se préoccuper de commencer à résoudre ses problèmes structurels par des mesures à haut risque social. Cependant, les pénuries de produits de base qui manquent déjà dans les magasins, comme le sucre, la farine et l'huile végétale, risquent de s’aggraver. Ces dernières heures, on peut même voir de longues files d'attente devant certaines boulangeries : la pénurie de pain, à l'origine de tant de révoltes, est historiquement dangereuse en Tunisie. Pour un prêt du Fonds monétaire international, les négociations durent en moyenne trois mois. L'organisation est en discussion avec la Tunisie depuis deux ans et trois mois. Il faut savoir que dans deux cas (en 2013 et 2016), le pays avait déjà demandé et obtenu un prêt, sur la base d'un programme de réformes qui s'est toutefois perdu en route dans les deux cas, au point que le FMI avait cessé de verser les fonds (pour le prêt de 2016, il avait annulé 1,2 milliard de dollars sur les 2,9 prévus). Le programme de réforme présenté au FMI prévoit entre autres une réduction progressive des subventions, compensée par une aide directe aux familles les plus démunies. Mais Saied refuse. Et il bloque également une autre réforme importante, la restructuration des 104 entreprises publiques, qui sont plus ou moins en faillite. Le jeu entre Saied et le FMI se transforme en une dangereuse partie de poker. »

ARTICLE, A. Logroscino, Corriere, « Migrants, le mémorandum entre la Tunisie et l'UE. 105 millions d’euros dévolus à la lutte contre les passeurs » - « La mission de von der Leyen, Meloni et Rutte. Le président Saied attaque les ONG » : « La troisième fois est la bonne. Hier, en Tunisie, où G. Meloni s’est une fois de plus rendue, le protocole d'accord entre l'Union européenne et la Tunisie a été signé, engageant le pays nord-africain à coopérer pour empêcher le départ des migrants vers Lampedusa, en échange d'une aide financière. L'Europe soutiendra l'arrêt des départs à hauteur de 105 millions, chiffre déjà annoncé en juin mais sur lequel une négociation avait surgi, entraînant le report de la signature. Cette fois, les parties sont toutes réunies : d'un côté l'équipe européenne composée de la présidente de la Commission Ursula von der Leyen, de Giorgia Meloni et de Mark Rutte, et de l'autre le président tunisien Kais Saied, qui se garde bien de faire des déclarations à la presse. Les États membres doivent maintenant le ratifier. Madame Meloni, au palais présidentiel de Carthage où a eu lieu la signature, a remercié en particulier Mme von der Leyen pour un accord ‘’impensable il y a encore quelques mois’’. Elle explique ensuite la stratégie : ‘’Le mémorandum est un pas important vers la création d'un véritable partenariat entre la Tunisie et l'UE, qui peut aborder la crise migratoire et le développement des deux rives de la Méditerranée d'une manière intégrée’’. C'est-à-dire qu'avant de prévoir une redistribution obligatoire en Europe des personnes qui débarquent, on s'efforce de freiner les départs vers l'Italie. Ce partenariat, poursuit-elle, doit être considéré comme un modèle pour la construction de nouvelles relations avec l'Afrique. En somme, il pourrait ‘’ouvrir la voie à d'autres accords ultérieurs et similaires’’. En attendant, le mémorandum signé hier devra être suivi d'autres accords afin de ‘’concrétiser les objectifs que nous nous sommes fixés’’, souligne-t-elle. ‘’En matière d'immigration’’, souligne von der Leyen, ‘’nous avons plus que jamais besoin d'une coopération efficace. Le tragique naufrage d'il y a quelques semaines, qui a fait de nombreuses victimes, est un autre appel à l'action. Nous devons lutter contre les activités de ceux qui exploitent le désespoir à travers un modèle commercial inadmissible. Nous travaillerons avec la Tunisie, nous renforcerons la coordination des opérations de recherche et de sauvetage, des contrôles aux frontières et des rapatriements dans le plein respect du droit international. C'est un bon paquet de mesures, il faut maintenant le mettre en œuvre’’. Des mots qui galvanisent la majorité soutenant le gouvernement : ‘’il était impensable il y a peu d'avoir un partenariat stratégique qui permette d'éviter un exode entraînant de lourdes répercussions pour l'Italie’’, affirme Tommaso Foti, chef du groupe FdI à la Chambre des députés, de Meloni. Le ministre des affaires européennes, Raffaele Fitto, a quant à lui exprimé sa ‘’grande satisfaction’’. M. Saied, qui reçoit également 150 millions d'euros de l'Europe pour soutenir les finances tunisiennes en difficulté, a rejoint les autres signataires sur la nécessité de lutter ‘’ensemble contre le réseau criminel des trafiquants’’. Il a également rejeté les préoccupations, exprimées par les pays européens, concernant le respect des droits des migrants dans son pays, en s'en prenant aux ONG. ‘’Le peuple tunisien a fait preuve d'une hospitalité totale et d'une générosité sans limite à l'égard des migrants expulsés de leur pays, alors que de nombreuses ONG se contentent de déclarer. Comme pour protéger les victimes de la faim et de la soif. Sans parler des fake news avec lesquelles elles nuisent à la Tunisie’’. La question des migrations sera débattue dimanche 23 juillet à Rome avec la conférence internationale où seront présents le président Saied et les chefs d'État et de gouvernement de la Méditerranée ».

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Mark Rutte (Pays-Bas), Alexandra von der Leyen (UE), le président tunisien Saied et Giorgia Meloni (Italie)

EDITORIAL, La Repubblica, E. Mauro, « Giorgia Meloni, l’atlantiste sans l’Occident » : « L’Italie est au cœur du deuxième des trois fronts sur lesquels se déroule le conflit en Ukraine. Le premier front est le martyr des vies humaines et des villes ukrainiennes. Le troisième vient de s’ouvrir à l’intérieur de la Russie, où un Kremlin affaibli doit faire face à des morceaux de pouvoirs autonomes se soustrayant à la discipline de l’Etat. Il reste le deuxième front, c’est-à-dire les pays d’Europe plus ou moins éloignés du cœur de la guerre, et pourtant directement investis dans une opération militaire qui piétine tous les principes sur lesquels se fondent notre vie sociale, de la sécurité à la souveraineté en passant par la démocratie, le droit et les droits, la liberté. Nous avons été touchés dans nos valeurs et notre système de croyance qui a cherché à transformer un espace géopolitique en une forme de civilisation. Poutine en est bien conscient, au point qu’il l’a baptisé « Occident global ». En Italie se fait de plus en plus présent un refus de la guerre, qui depuis 17 mois renverse les responsabilités de l’agression en accusant ceux qui se défendent de prolonger le conflit. C’est la dernière incarnation de la realpolitik : un égoïsme de spectateurs, préoccupés non pas de construire une paix juste et durable, mais seulement de mettre fin à la guerre quoi qu’il en coûte, même au détriment de la vie d’autrui et de nos principes. Cette position est une capitulation morale, c’est le pacifisme populiste. Tant Mario Draghi que Giorgia Meloni ont rangé l’Italie du côté de l’Ukraine en lui garantissant la solidarité politique et le soutien matériel avec l’envoi d’armes. C’est aussi la position de l’Europe. Mais des fissures apparaissent à gauche comme à droite : une relation spéciale et personnelle avec Poutine avait mené Berlusconi ces derniers mois à des avis téméraires sur le conflit alors que Salvini a confirmé la subordination de la Ligue au Kremlin. A gauche, un antiaméricanisme rescapé de la Guerre froide a trouvé une nouvelle résonance dans une survivance idéologique mélangée au rejet du conflit et à une invocation de la paix. Giorgia Meloni a fait le choix d’un atlantisme net et sans ambiguïtés et elle a confirmé lors du sommet de Vilnius la ligne atlantiste de l’Italie, expliquant que ‘’notre liberté a un coût’’ mais ‘’sans garanties de sécurité suffisantes, nous n’arriverons jamais à un vrai processus de paix’’. En réalité Meloni s’est servie du choc universel de la guerre pour faire de l’OTAN le point de résolution des nœuds identitaires de l’extrême droite italienne, construisant en même temps à travers l’engagement atlantique une relation privilégiée avec Washington. Meloni confirmera le 27 juillet au cours de sa visite à la Maison blanche que l’Italie continuera de faire sa part. Cependant le tumulte de la guerre a permis à la Présidente du Conseil de dissimuler derrière les choix de l’Alliance atlantique ses ambiguïtés concernant l’UE, sur le plan des droits, de l’Etat de droit, du MES, du lien entre taxation, protection sociale et solidarité qui est à la base de la démocratie européenne. C’est donc un autre espace international où se place l’Italie qui attend d’être occupé et traduit en politique. Nous sommes donc face à un équilibre instable, car inédit pour l’Italie, donc dangereux : la tentative de s’affirmer fermement atlantiste sans être pleinement occidental, c’est-à-dire sans choisir avec clarté les valeurs qui donnent corps à notre civilisation et qui se basent sur la démocratie des droits et la démocratie des institutions. L’OTAN ne peut substituer à elle seule ces valeurs. Ce qui manque aujourd’hui à l’Italie c’est la conscience de l’Occident, dont le gouvernement ne parle jamais, mais dont nous voudrions continuer à faire partie. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

16/07/2023

Pays-Bas : 3 partis donnés premiers en vue des législatives de novembre 2023.

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Pays-Bas. Un sondage Maurice de Hond en vue des élections législatives anticipées du 22 novembre 2023 donne trois partis/alliances, parmi lesquels le parti des agriculteurs BBB, à chacun respectivement 25 sièges de député sur 150.

Les quatre partis patriotiques obtiendraient ensemble 27 sièges sur 150.

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(sondage du 16 juillet / sondage précédent / législatives de 2021 / différences entre le sondage et les législatives de 2021)

VVD : libéraux de droite

PvdA : travaillillistes / Groenlinks : écologistes

BBB : parti des agriculteurs : agrariens de centre-droit

PVV : patriotes anti-islamisation

D66 : libéraux de gauche

PvdD : parti pour les animaux

SP : gauche de la gauche

CDA : démocrates-chrétiens

JA21 : patriotes

Volt : pro-européen

FvD : Forum voor Democratie : patriotes

CU : Christen Unie : sociaux-chrétiens

SGP : chrétiens protestants

Denk : centre-gauche multiculturaliste

Bij1 : gauche radicale multiculturaliste

50plus : parti des plus de 50 ans

BVNL : conservateurs-libéraux patriotes

(https://www.breizh-info.com/2023/03/27/217447/pays-bas-le...)

15/07/2023

La Suède annonce des règles plus strictes pour le regroupement familial.

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Suède. Le gouvernement de centre-droit, soutenu de l’extérieur par les Démocrates suédois, a annoncé des règles plus strictes pour ceux qui souhaitent se prévaloir des programmes de regroupement familial.

Slovénie : les patriotes donnés ensemble à 36 %.

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Slovénie. Le SDS est donné à 31 %, le SNS à 3 % et Resnica à 2%.

Viktor Orban : "Inviter l'Ukraine à rejoindre l'OTAN aurait déclenché une nouvelle guerre mondiale."

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Hongrie. Viktor Orban : « Inviter l'Ukraine à rejoindre l'OTAN aurait déclenché une nouvelle guerre mondiale, et les dirigeants de l'Alliance ont donc fait ce qu'il fallait en s'abstenant de franchir cette étape à Vilnius. »

Giorgia Meloni : "En Europe, le temps des patriotes est arrivé."

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Italie.

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Giorgia Meloni : "En Europe, le temps des patriotes est arrivé."

Le chancelier ÖVP Karl Nehammer affirme qu'une coalition FPÖ-ÖVP n'est pas sur la table tant que Herbert Kickl dirige le FPÖ.

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Autriche. Le chancelier conservateur/social-chrétien (ÖVP) Karl Nehammer affirme qu'une coalition FPÖ-ÖVP n'est pas sur la table tant que Herbert Kickl dirige le FPÖ.

(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2023/06/30/aut...)

Stefan Möller estime qu'un parti Wagenknecht constituerait une possibilité de partenariat entre l’AfD et ce parti.

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Allemagne. Thuringe. Le co-président de l’AFD de Thuringe Stefan Möller admet que l’AfD perdrait des voix en cas d’apparition d’un parti autour de la figure de proue post-communiste Sahra Wagenknecht, mais que celui-ci constituerait une possibilité de partenariat entre l’AfD et ce parti, car les deux auraient des positions politiques proches.

[L’autre co-président de l’AfD de Thuringe est Björn Höcke.]

(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2023/07/13/en-...)

Giorgia Meloni est intervenue en vidéoconférence en tenant un discours en espagnol lors d’un meeting électoral de Vox.

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Italie et Espagne. Le Premier ministre nationaliste italien Giorgia Meloni est intervenu en vidéoconférence en tenant un discours en espagnol lors d’un meeting électoral de Vox.

(https://www.youtube.com/watch?v=vhI3smKRBdg)

La Ligue organise des fêtes à travers l'Italie.

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Italie.

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L'AUR présentera le 22 juillet ses candidats pour les élections européennes.

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Roumanie. L’AUR présentera à Bucarest, ce samedi 22 juillet 2023 à 20h, ses candidats pour les élections européennes.

Pays-Bas : les libéraux de gauche ne gouverneront pas avec les patriotes.

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Pays-Bas. La tête de liste du parti libéral de gauche D66 en vue des élections législatives Rob Jetten déclare qu’il ne gouvernera pas avec les patriotes du Forum voor Democratie ou du PVV.

Antonio Tajani est le nouveau dirigeant de Forza Italia.

Italie. Antonio Tajani est le nouveau dirigeant de Forza Italia.

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14/07/2023

Pologne : les nationalistes de Konfederacja sont donnés à 16,9 % et les nationaux-conservateurs du PiS à 34,6 %.

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Pologne. Les nationalistes de Konfederacja sont donnés à 16,9 % et les nationaux-conservateurs du PiS à 34,6 % au sein d’un sondage PGB Opinium.

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Pis : Droit et justice : nationaux-conservateurs

Coalition civique : libéraux, démocrates-chrétiens, écologistes

Confédération : nationalistes

Troisième voie : démocrates-chrétiens, libéraux

Lewica : socialisme / social-démocratie

"L’Italie reçoit le feu vert de la Commission européenne sur la mise en place d’une zone économique spéciale (ZES) unique pour le Mezzogiorno."

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Italie. Revue de presse.

Le débat sur la réforme de la justice, et notamment la rencontre entre le Chef de l’Etat S. Mattarella et la présidente du Conseil G. Meloni autour du projet qui sera présenté aux Chambres, fait les gros titres « Justice, Nordio (Frères d'Italie) : voici les nouveautés » (Corriere della Sera), « [Réforme du] délit de participation tierce à une association mafieuse, Nordio censuré » (La Repubblica), « Justice, Mattarella tempère Meloni » (La Stampa), « Justice, Meloni rencontre Mattarella : « faisons baisser la tension» » (Il Messaggero). La décision de la Commission Européenne d'approuver la création d'une zone économique spéciale (ZES) pour l’Italie du Sud est aussi citée « L’UE décrète la création d'une zone spéciale pour tout le Sud » (Sole 24 Ore), « ZES, un coup de pouce pour le Mezzogiorno » (Il Messaggero, Il Mattino). Enfin, l’entretien de l’ambassadeur Christian Masset à l’occasion des célébrations du 14 juillet est cité en Une du Corriere « « Paris-Rome : des années intenses. Mais notre relation ne peut que grandir» ». 

Les JT couvrent notamment la grève des transports ferroviaires et aériens prévus respectivement pour aujourd’hui et demain, la rencontre au Quirinal entre le Président de la République et la Présidente du Conseil autour de la réforme de la justice, enfin les inondations dans le Nord de l’Italie et la vague de chaleur s’abattant sur le centre et le sud du pays.

ANALYSE, Corriere della Sera, M. Breda « La ligne du Quirinal pour un climat plus détendu entre la politique et la magistrature » : « Il était assez prévisible que le face-à-face sur la justice entre Meloni et Mattarella n’aurait pas duré uniquement dix minutes. Le sujet était trop délicat et la polémique trop vive entre le gouvernement et la magistrature pour penser que ce rendez-vous aurait pu être minimisé avec la communication de simples recommandations. Le Président, rompu à la culture de la complexité et de la médiation, voulait comprendre jusqu’où la Présidente du Conseil allait poursuivre dans sa démonstration de force : la réforme du ministre Nordio et la défense de ses ministres visés par des enquêtes judiciaires, sans compter l’affaire La Russa. Le chef de l’Etat a demandé à son équipe de garder le silence, et le communiqué diffusé par la Présidence de la République se limite en effet à évoquer un simple ‘’échange cordial et constructif’’. C’est donc à Meloni de devoir expliquer, à sa manière, comment s’est déroulée l’entrevue. Pour le Quirinal, l’approche sur cette « guerre à intermittence » a toujours été la même. Mattarella, qui est aussi Président du Conseil supérieur de la Magistrature, n’a jamais failli dans son soutien aux juges, citant l’article 104 de la Constitution qui reconnait au pouvoir judiciaire ‘’l’autonomie et l’indépendance de tout autre pouvoir’’. Mattarella aura sans doute exprimé cela, outre ses doutes sur l’abrogation du délit d’abus de pouvoir et de trafic d’influence prévus dans le projet de loi et qu’il devra signer d’ici quelques heures. »

COULISSES, Corriere della Sera, G. Bianconi « Le gouvernement tempère le ministre de la Justice » : « Le gouvernement n’a pas l’intention de suivre le ministre de la Justice dans ses déclarations sur une modification du délit de participation tierce à une association mafieuse. ‘’il y a déjà une juridiction consolidée en la matière’’, répond le secrétaire d’Etat à la Présidence du Conseil, Alfredo Mantovano qui, avec Nordio, est l’un des deux magistrats faisant partie de l’exécutif. Avec ses propos, Mantovano laisse entendre que l’on ira plutôt dans la direction opposée. L’idée serait d’adopter un décret-loi pour éviter les possibles retombés d’une récente sentence de la Cour de Cassation qui remettait en doute le caractère mafieux de certains délits. Quoi qu’il en soit, Mantovano laisse comprendre que le sujet n’est pas à l’ordre du jour. Mieux vaut s’occuper d’autre chose, aussi pour donner à l’exécutif l’image d’un gouvernement voulant durcir, au lieu d’affaiblir, la lutte contre les mafias. L’autre préoccupation est d’éviter de bloquer les nombreux procès actuellement en cours »

ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Carlo Nordio, Ministre de la Justice et ancien magistrat, « Je me sens encore magistrat ; voici selon moi les changements à faire sur la complicité avec la mafia » : « En 2006 une Commission pour la réforme du Code pénal que je présidais avait conclu que la complicité sans participation directe devait faire l’objet d’une norme spécifique et non d’une interprétation de la jurisprudence. Mais il y a une grande incertitude sur son application et la Cour de Cassation peine à définir ce chef d’accusation. Pour ce qui est de favoriser la criminalité organisée, je pense que cette interprétation et au contraire encore plus sévère puisque même les personnes n’appartenant pas directement à la mafia, sont considérées comme telles dès lors qu’elles en facilitent les activités. Mais la notion de ‘participation tierce’ telle qu’elle est formulée actuellement dans le code italien, est un oxymore : soit on a concouru à un crime soit on y est extérieur. Suite aux récentes polémiques entre politiques et magistrature, j’ai reçu les représentants de cette dernière. Nous avons des idées différentes sur les réformes à mener mais l’échange a été très cordial et se poursuivra. J’ai été juge pendant 40 ans et je me sens encore juge. Quant à la séparation des carrières, elle va de pair avec le modèle accusatoire voulu par Vassalli et vers lequel nous voulons tendre. Malheureusement il n’a été mis en œuvre qu’à moitié. Il est en vigueur dans le monde anglo-saxon et ne compromet en rien l’indépendance des magistrats instructeurs. Cela requiert toutefois une révision de la Constitution. Cela fait partie du programme du gouvernement et elle sera réalisée. Cette révision permettrait d’éviter au moins 30% des procès qui s’avèrent inutiles et néfastes. »

ARTICLE, Il Messaggero, U. Mancini, « Dans la course aux matières premières rares, le projet du Ministre Adolfo Urso (Frères d'Italie) de rouvrir les sites miniers » : « Dans la course aux matières premières rares, le Ministre des Entreprises et du Made in Italy Adolfo Urso a en tête un projet de relance des mines dispersées sur toute la péninsule afin de réduire la dépendance vis-à-vis de l’étranger, voire d’éviter un chantage de la part des pays fournisseurs, et ce afin de défendre et de soutenir les secteurs industriels stratégiques qui ont besoin d’un approvisionnement sûr de ces minéraux. Le ministre espère une réouverture rapide des sites miniers, un parcours qui est loin d’être simple mais qui reste fondamental dans un contexte de compétition mondialisée. Le lancement du processus nécessite l’accord de la Commission européenne, qui doit identifier la législation adéquate et contourner les obstacles administratifs nationaux allongeant les délais de distribution des autorisations d’extraction. Or, beaucoup de sites se trouvent dans des espaces protégés. Adolfo Urso estime que le Fonds Souverain européen doit insuffler l’impulsion afin d’affranchir l’Europe des fournisseurs étrangers, notamment des pays asiatiques. Il ajoute que ‘’l’Italie possède 16 des 34 matières premières critiques [définies par Bruxelles], qui se trouvent dans des mines fermées depuis trente ans’’. L’Italie dispose en effet de gisements de cobalt, de nickel, de cuivre et d’argent dans le Piémont, de terres rares en Sardaigne, de lithium dans le Latium et possède des déchets miniers équivalents à 70 millions de mètres cubes accumulés durant les dernières décennies et désormais exploitables grâce aux technologies actuelles. La Commission européenne devra certifier les projets des entreprises pour l’autonomie stratégique de l’Europe. Sur ces projets sera imposée une limite maximale de deux ans pour obtenir les autorisations d’extraction et d’un an pour le raffinage. Il faut aujourd’hui quinze ans en Europe pour décrocher une autorisation d’extraction minière contre sept ans aux Etats-Unis, deux ans au Canada et trois mois en Chine. ‘’Nous avons un objectif posé par la Commission – a conclu le ministre – celui d’arriver en 2030 à au moins 10 % de matières premières stratégiques extraites sur notre continent. D’ici 2030, il faudra aussi que 50 % de la transformation et du raffinage de ces matières premières aient lieu en Europe et que 20 % soient recyclés. Sur ce dernier point, nous sommes déjà le premier pays en Europe en matière de recyclage des matières premières critiques, mais nous devons encore faire mieux’’. » 

SONDAGE, La Repubblica, d’I. Diamanti, « Lassés de la guerre, les Italiens se sentent éloignés de la Russie mais aussi de l’Ukraine » : « La guerre en Ukraine se poursuit, la Russie ne semble pas avoir l’intention de s’arrêter mais Vladimir Poutine apparait tout de même en difficulté. Son leadership pourrait être remis en cause, y compris de l’intérieur. D’autre part, le récent sommet de l’OTAN à Vilnius n’a pas satisfait les attentes de V. Zelensky. Le parcours en vue de l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN a toutefois été défini, simplifié. Les Etats-Unis et l’Allemagne en particulier restent tout de même prudents. L’enquête menée par Demos souligne la traditionnelle fracture entre l’Occident et le reste du monde, notamment la Russie et la Chine. Dans cette perception, l’Ukraine s’éloigne à nouveau de l’Occident pour se rapprocher de la Russie [dans l’opinion italienne]. Même avec les pays les plus proches, la prudence et la distance prévalent chez les Italiens : 47% disent avoir confiance en l’Allemagne contre 52% qui ont peu ou pas confiance, 40% de confiance pour les Etats-Unis, 35% de confiance pour la France contre 63 qui ont peu ou pas confiance, idem pour le Royaume-Uni. La perception de l’Ukraine et de la Russie est modifiée par la durée de la guerre. Même si la responsabilité de la Russie n’est pas remise en cause, la confiance des Italiens vis-à-vis de Moscou est légèrement remontée de quelques points ces derniers mois atteignant 11% (contre 9% il y a un an). Le soutien à l’Ukraine a sensiblement reculé : à 44% en mars 2022, puis à 40% en avril 2022, la confiance avait reculé à 36% en avril 2023 avant d’atteindre aujourd’hui 29%. La tendance apparait du reste assez ‘’transversale’’ d’un point de vue politique. On note toutefois que la confiance vis-à-vis de l’Ukraine est beaucoup plus forte parmi les européens convaincus, chez qui elle atteint les 43%. Elle chute à 20% parmi les eurosceptiques. L’Italie s’est un peu plus éloignée de l’Est de l’Europe. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

13/07/2023

En Thuringe, un parti organisé autour de Sahra Wagenknecht prendrait de nombreuses voix à l'AfD.

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Allemagne. Thuringe. Si un parti se constituait autour de la post-communiste dissidente Sahra Wagenknecht, celui-ci obtiendrait 25 % lors des élections de l'automne 2024 pour le Parlement de Thuringe.

Sondage sans ce parti :

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Die Linke : post-communistes

AfD : patriotes

CDU : démocrates-chrétiens

SPD : sociaux-démocrates

Grüne : écologistes

FDP : libéraux

Autres

 

Sondage avec un tel parti qui aurait 25 % :

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(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2023/07/02/rep...)