Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

28/09/2023

"Giorgia Meloni sermonne Matteo Salvini : "Il faut du sérieux, arrêtons la course à la popularité."" et "Fidanza [chef délégation FdI au Parlement européen] explique la "souveraineté pragmatique" entre Meloni et Macron."

FI-AN.jpg

Ligue.jpg

Italie. Revue de presse. 

L’adoption de la note de prévision économique (Nadef) en vue de la Loi de finances, caractérisée par une hausse du déficit supérieure aux prévisions, fait les gros titres : « Budget, une dotation à hauteur de 14 milliards » (Corriere della Sera), « Déficit, l’Italie défie l’Union Européenne » (La Stampa), « Budget 2024 : la dette ne baissera que de 0,1%. Pour Giorgetti, c’est le superbonus pour la rénovation des bâtiments qui pèse [trop lourd] » (Sole 24 Ore) « La baisse des charges salariales figurera dans la loi de finances » (Il Messaggero). La question migratoire, notamment les nouvelles mesures pour lutter l’immigration clandestine, est aussi citée : « Migrants, l’étau se resserre » (Avvenire), « Migrants, les ministres européens ne débloquent pas le pacte avec Tunis » (La Repubblica). Enfin la décision de la Cour Constitutionnelle validant l’ouverture du procès du meurtre de Giulio Regeni dans lequel 4 agents égyptiens seraient poursuivis, fait la Une de Repubblica. 

Les JT couvrent essentiellement l’adoption en Conseil des ministres de la note de prévision économique (Nadef), les nouvelles mesures pour lutter contre l’immigration clandestine, et l’arrivée en Italie de nouveaux vaccins anti-Covid. 

Sur X, le hashtag #Esselunga domine, suite à la diffusion d’une publicité agitant un débat sur la famille. 

ARTICLE, Corriere della sera, M. Sensini, « Le budget où il manque 14 milliards d’euros » : « Malgré l’augmentation de dépenses liées au fond pour la rénovation énergétique des bâtiments, et la hausse des taux d’intérêt sur les obligations d’état, le projet de loi de finance pour 2024 comportera en son sein les financements pour la réduction des charges salariales, le lancement de la réforme fiscale avec une baisse des impôts pour les revenus les plus modestes, des mesures d’aides pour les familles et les budgets pour le renouvellement des postes dans la fonction publique, en commençant par les services de santé. Cependant ces dépenses se feront au dépend de l’endettement de l’année prochaine, qui passera à 4,3 %, ce qui amène le projet de loi de finance à avoir un déficit de 14 Mds EUR. La croissance du PIB est fixée à 1,2 % pour l’année 2024, avec un déficit de 140,1 %, alors que le budget total prévu dans la proposition devrait avoisiner les 30 Mds EUR. Meloni a donné son feu vert à la NADEF, en déclarant que toutes les ressources disponibles seront utilisées pour soutenir les revenus les plus bas, pour faire baisser les impôts et dans la distribution d’aides pour les familles, ainsi que pour prolonger la garantie d’état sur les prêts à l’achat d’une première maison pour les jeunes (jusqu’à 80%). Le Ministre de l’économie a assuré quant à lui que ces mesures avaient été décidées dans le cadre de la rediscussion du Pacte de stabilité de l’Union Européenne. De plus, l’état des comptes publics rend tout projet difficile, étant donné le poids du fond pour la rénovation énergétique des bâtiments qui augmente le déficit d’un point pour l’année 2023, et qui ensuite pèsera pour un point du PIB par an - soit 20 Mds EUR- pour les 4 prochaines années. L’augmentation des dépenses liées à la hausse des taux d’intérêt sur les obligations d’état, en grande partie causé par la BCE, confisqueront également 15 Mds EUR à la loi de finance de l’année prochaine.  Le Ministre de l’économie a également expliqué que si l’Italie ne respectait pas la règle de la Commission en ne descendant pas en dessous de la barre des 3 % de déficit public avant 2026, le plan du gouvernement tenait compte du ralentissement de l’économie et voulait éviter des politiques procyclique pour ne pas aggraver la récession. Le ministre a également prévenu que le déficit de baisserait pas comme annoncé - il baissera à 140,1% cette année, soit un dixième de point de moins que l’an dernier - notamment à cause du plan de rénovation énergétique des bâtiments. « À la Commission européenne, les gens ont fait et font de la politique, à la différence de ceux qui siègent à la BCE, (…) qui, j’en suis certain, comprennent la situation italienne, comme beaucoup de mes homologues ministre des finances européens qui eux aussi doivent faire faire à un ralentissement de l’économie, si ce n’est à une récession » a ajouté Giorgetti en vantant une approche responsable et prudente dans la loi de finance. Il a également ajouté que ce serait aux marchés financiers d’évaluer les propositions du gouvernement, parmi lesquelles l’option des privatisations, qui feraient augmenter le PIB d’un point dans les trois prochaines années. Le Ministre a évoqué sa volonté d’avoir une politique industrielle bancaire, avec la banque Monte Paschi di Siena comme levier d’un pôle bancaire. Il a enfin évoqué une nouvelle coupe budgétaire sur les dépenses des ministères, et confirmé le « Bonus Maroni », qui récompenserait ceux qui renoncent à partir à la retraite pour continuer leur activité professionnelle. » 

M 2.jpeg

Giorgia Meloni

COMMENTAIRE, Sole 24 Ore, D. Pesole « Le recours au déficit reste dans le collimateur de l’Union Européenne » : « Il s’agit d’un budget qui se base sur une hausse du déficit, en attente que Bruxelles s’exprime sur ses nouvelles données sur les finances publiques, et qui limite le potentiel de croissance du PIB à quelques ‘’zéro virgule’’. Le coup d’arrêt de l’économie européenne, notamment en Allemagne, a provoqué inévitablement des contrecoups. En interne, le PNRR a engendré un effet moins galvanisant que prévu sur l’économie. Cette loi de finances ne peut qu’être limitée dans son enveloppe générale et dans ses mesures. Le recours au déficit est un élément que Bruxelles mettra inévitablement dans son viseur. Quoi qu’il arrive sur les négociations autour du nouveau Pacte de Stabilité, les comptes publiques apparaissent divergents par rapport à la trajectoire concordée avec la Commission et à ses recommandations. Par ailleurs, la hausse du Spread, qui a atteint hier les 195 points de base, commence à inquiéter.  Du moment où le recours au déficit sert à assurer une partie des couvertures, pour le reste il faudra miser sur des recettes supplémentaires et sur des coupes à la dépense. » 

COMMENTAIRE, Sole 24 Ore, L. Palmerini « Ce chemin étroit qui a commencé avec Padoan et qui concerne maintenant Meloni » : « Si l’on ne considère pas l’année passée, où le gouvernement à peine installé a adopté rapidement une loi de finances prévoyant une rallonge des mesures d’aides aux familles déjà prévue par Draghi, il s’agit du premier banc d’essai financier pour Mme Meloni. Cette année aussi, les marges de manœuvre sont étroites et à cela il faut ajouter le Spread, à un niveau qui ne suscite pas encore d’inquiétudes mais qui conditionne néanmoins les comptes publics. Comment la Présidente du Conseil parviendra-t-elle à transformer en termes de popularité ce choix de prudence ? C’est cette même prudence budgétaire qui a été l’autel sur lequel la gauche a sacrifié sa popularité. Cette épreuve du feu concerne maintenant la droite. Il sera difficile de décliner l’identité de droite avec les mécanismes européens et la réalité des marchés. Il s’agit d’une opération compliquée. Il est alors facile d’imaginer le déclenchement d’une chasse aux coupables : le fonds pour la rénovation énergétique des bâtiments voulu par Giuseppe Conte ou les règles européennes. » 

COULISSES, La Repubblica, d’E. Lauria, « Giorgia Meloni sermonne Matteo Salvini, ‘’il faut du sérieux, arrêtons la course à la popularité.’’ » : « Cette fois, Giorgia Meloni ne se limite pas à parer le coup invoquant le manque de ressources mais fait immédiatement barrage aux requêtes de ceux qui sont déjà en campagne électorale. ‘’Notre but ne doit pas être de courir après la popularité dans les sondages, mais d’obtenir des résultats concrets’’ rappelle Giorgia Meloni en Conseil des ministres. Son auditoire sait bien que ce rappel s’adresse, en premier lieu, à Matteo Salvini. Ce dernier ne répond pas et garde le silence. C’est dans ce climat de tension palpable que Meloni prononce son discours qui sonne comme un avertissement : ‘’je remercie le ministre Giorgetti qui a dressé pour nous la situation des comptes publics. Une situation difficile, pas seulement à cause de la conjoncture économique actuelle mais aussi à cause de la gestion des ressources publiques dont nous avons hérité, notamment du dernier gouvernement de Giuseppe Conte’’. C’est une nouvelle attaque à la gestion budgétaire du Mouvement 5 Etoiles, notamment avec le fonds pour la rénovation énergétique des bâtiments qui aura augmenté d’un point le rapport déficit/PIB pour 2023. ‘’Nos marges sont très serrées mais nous devons démontrer à nouveau que nous sommes une nation crédible et solide’’ dit la Présidente du Conseil aux ministres. L’objectif est de ‘’concentrer les ressources sur les mesures qui assurent d’importantes retombées en termes de croissance et qui incarnent le mieux notre vision du monde : investissements et infrastructures (grâce aussi au PNRR), hausse des salaires et des retraites les plus faibles, soutien à la natalité et à la famille, renforcement du système sanitaire et renouvellement des contrats dans le secteur public. […] Gouverner c’est faire des choix et fixer des priorités’’. Un message adressé à ceux qui tentent d’arracher des fonds dans le cadre de la Loi de Finances, comme Salvini qui veut faire passer un premier financement pour le Pont sur le détroit de Messine pour un lancement des chantiers l’été prochain. Cela fait partie de sa campagne électorale ‘’enflammée’’ pour les européennes et dès lundi prochain jusqu’à juin 2024 il se lancera dans un tour de toutes les régions d’Italie pour inaugurer ou lancer de nouveaux grands chantiers publics. Une initiative qui commencera à Bolzano et intitulée ‘’l’Italie des oui’’. La Présidente du Conseil s’agace de cette attitude, convaincue que son numéro 2 spécule sur l’activité du gouvernement, en particulier sur les migrants, pour soustraire des voix à Fratelli d’Italia. D’ailleurs, le chef de groupe du parti et proche de Meloni Tommaso Foti a écarté la possibilité de lancer en 2024 la construction du pont sur le détroit de Messine. Les mesures lancées par Salvini telles que l’amnistie pour les fraudeurs fiscaux et la régularisation des constructions illégales agacent aussi la Présidente du Conseil, d’où son appel au ‘’bon sens et à des choix sérieux’’. Mais le message vaut également pour Antonio Tajani qui a annoncé, avant même le Conseil des ministres, le passage de plusieurs mesures de Forza Italia comme la hausse des retraites minimum de 600 à 700€. Des propositions qui ont déjà été pour la plupart écartées. Giorgia Meloni devra donc mener à bien la Loi de Finances sans que sa baisse dans les sondages, déjà amorcée, ne s’accentue davantage. Mais ce ne sont pas les données annoncées par la note de mise à jour du budget qui feront retomber les tensions. » 

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, R. Frignani : « Plus d'expulsions, une meilleure protection pour les femmes. Meloni : un renvoi dans leurs pays pour ceux qui mentent sur leur âge » : « Une protection totale pour toutes les femmes migrantes, et non plus seulement pour les femmes enceintes et/ou les enfants mineurs, qui auront accès aux structures d'accueil les plus performantes. C'est la principale nouveauté introduite par le nouveau décret d'urgence sur l'immigration et la sécurité adopté hier soir par le Conseil des ministres. En attendant les données officielles du Viminal sur les demandes de protection internationale présentées en 2023, il faut souligner l'augmentation de 73 % en 2022 par rapport à l'année précédente des demandes présentées par les femmes qui ont débarqué sur les côtes italiennes : 16.328 contre 9.446. La tendance de ces derniers mois devrait être encore plus importante. Parmi les autres mesures contenues dans les onze articles du décret figurent également les nouveaux critères d'expulsion rapide de ceux qui, déjà munis d'un ordre de l'autorité les obligeant à quitter le territoire national, présentent une autre demande de protection internationale afin de bloquer leur rapatriement, et de ceux qui se font passer pour mineurs lorsqu'ils arrivent en Italie, en mentant sur leur âge réel. ‘’ Dans l’attente des conclusions des examens médicaux sur l'âge, en cas d'afflux important et d'indisponibilité des structures d'accueil, le préfet pourra ordonner le séjour temporaire du supposé mineur, pour une période ne dépassant pas 90 jours" dans des centres ordinaires, avec un "traitement différent" de celui des adultes, a expliqué le ministre de l’Intérieur Matteo Piantedosi. Toujours sur le front de la lutte contre l'immigration irrégulière, les effectifs des forces de l'ordre dans les ambassades et les consulats seront augmentés (une vingtaine de policiers) afin de rendre plus incisifs les contrôles sur la délivrance des visas d'entrée dans notre pays. Une mesure qui intervient quelques semaines après l'annonce par la Farnesina d'enquêtes dans certains sièges diplomatiques en Italie (Sri Lanka, Bangladesh et Pakistan). Le décret prévoit notamment des mesures de soutien aux municipalités "touchées par des arrivées massives et rapprochées de migrants" et l'augmentation de 400 unités de contrôle territorial dans le cadre de l'opération "Strade Sicure" : des soldats de l'armée seront déployés pour patrouiller surtout dans les gares. La Présidente du Conseil Meloni relance les nouvelles mesures sur Facebook : "Nous accélérons les expulsions des immigrés clandestins dangereux, nous introduisons une protection complète pour toutes les femmes et maintenons celle des mineurs, mais avec de nouvelles règles, il ne sera plus possible de mentir sur l'âge réel". » 

ARTICLE, Foglio, « Fidanza [chef délégation FdI au Parlement européen] explique la ‘souveraineté pragmatique’ entre Meloni  et Macron » : « "J'espère que la rencontre entre Meloni et Macron, que je considère comme positive, marque l'entrée dans une nouvelle phase : il faut maintenant passer des paroles aux actes. Il est temps de s'éloigner des positions instrumentales et de faire prévaloir des solutions concrètes. En France, jusqu'à hier, les slogans de propagande ont prévalu". Nous avons demandé au chef de la délégation de Fratelli d'Italia au Parlement européen, Carlo Fidanza, si la rencontre, mardi dernier, au Palais Chigi était signe d'une nouvelle entente entre G. Meloni et E. Macron. Se pourrait-il qu’ils y arrivent tout en poursuivant leurs intérêts nationaux légitimes ? "Nous avons reçu des assurances de Paris. Nous devons maintenant nous concentrer sur l'urgence d'arrêter les départs ; arrêter les mouvements primaires est le seul moyen d'éviter les mouvements secondaires, qui inquiètent tant la France. Tout comme nous devons conclure et respecter les accords avec les pays d'Afrique du Nord. Sans parler de l'investissement commun sur le plan Mattei. Je crois que la France a des intérêts convergents avec les nôtres, bien qu'avec les spécificités d'un enracinement historique, et à bien des égards, controversé, en Afrique. Ce que nous vivons à Vintimille, ils le vivent à la frontière avec le Royaume-Uni". L'impression, même au sein du gouvernement, est qu'un peu de souveraineté pragmatique pour vendre ce nouveau partenariat avec l'Elysée ne nuit pas. Bref, quoi qu'en dise Matteo Salvini, Macron est-il souverainiste ? "Mais en Europe, presque tout le monde est souverainiste, ils font les intérêts de leur pays. Il n'y a que chez nous que ce terme est perçu comme offensant", répond Fidanza. Les convergences ne s'arrêtent toutefois pas à l'immigration. Car ‘’même sur la question de l'autonomie stratégique européenne, ainsi que sur la réforme du pacte de stabilité, nous avons des positions similaires à celles de Macron. Et puis, bon sang, sur d'autres sujets, nous sommes très éloignés", ajoute le député européen. Fidanza, au sujet des relations internationales, n'ignore pas les déclarations du secrétaire adjoint de la Ligue, Andrea Crippa, selon lesquelles "l'Allemagne voudrait faire tomber le gouvernement Meloni. Il y a 80 ans, elle utilisait des chars d'assaut, aujourd'hui des immigrés clandestins". ‘’Il est préférable d'éviter les parallèles avec les périodes tragiques du passé. La lettre que le Premier ministre Meloni a adressée au chancelier Scholz est certainement plus utile. Croyez-vous à la conspiration des "pouvoirs forts" contre le gouvernement ? "Dans le cas de l'accord avec la Tunisie, il n'y a pas de complot, mais la simple constatation que ce sont surtout les socialistes, avec Borrell, qui l'ont saboté. Il est clair que ce sont des positions qui vont à l'encontre du gouvernement italien, mais aussi contre la présidente von der Leyen’’. En route pour les élections européennes. Réussirez-vous vraiment à conclure l'accord entre les conservateurs et les populaires ? "Notre objectif est de changer de majorité. Cette Commission a eu une approche trop idéologique, notamment sur la transition énergétique", explique M. Fidanza. "Qui en fera partie ? C'est une discussion trop prématurée. La seule chose certaine est que nous excluons tout accord avec les socialistes’’. Et avec Macron, aurez-vous une relation privilégiée ? "Comme je l'ai déjà dit, sur certains sujets, nous pouvons dialoguer. Déjà au cours de cette législature, nous avons souvent voté avec des alignements transversaux, y compris avec Renew Europe. Le résultat est que les partis qui, dans leur pays, se font la guerre, essaient à Strasbourg de collaborer sur des choses concrètes. Mais penser à une alliance politique stable me semble inapproprié et prématuré". » 

PREMIER PLAN, La Repubblica, de T. Ciriaco et A. Ginori, « Sur les migrants, la Présidente du Conseil demande l’aide du Sud de l’Europe avec un plan en 4 points » : « ‘’Il n’est pas envisageable d’avoir des solutions du jour au lendemain, mais nous devons travailler sans relâche afin d’obtenir des avancées le plus vite possible’’ : c’est le message amer que Giorgia Meloni a adressé dans une lettre aux pays méditerranéens à l’occasion du forum Med9. L’énième cri d’alerte par lequel le gouvernement italien tente de réagir à la crise migratoire. L’exécutif tente de rassembler autour des principes du plan pour l’Afrique annoncé à Lampedusa par Ursula von der Leyen. L’objectif politique de la Présidence italienne du Conseil est de faire signer aux neufs leaders des pays du Sud un nouveau document – une version réduite du plan Ursula ne comprend que certains des points présentés par la Présidente de la Commission européenne – avant de le soumettre aux 27 lors du Sommet de Grenade le 6 octobre puis à Bruxelles les 26 et 27. La mission navale conjointe, sorte de ‘’Sophia bis’’ évoquée il y a quelques semaines par la Présidente italienne du Conseil, ne devrait pas apparaitre dans le document que prépare Rome pour le Med9 à Malte, de même que le fameux plan Mattei dont personne ne connait encore vraiment le détail. Dans sa lettre, Giorgia Meloni appelle à prendre acte de l’urgence les ‘’Med9’’, dirigés pour la plupart par des socialistes ou des libéraux, qui sont bien plus disposés à l’écouter elle que ses alliés souverainistes d’Europe de l’Est. ‘’Les flux migratoires massifs rendent essentiels l’accélération de la stratégie multidimensionnelle établie lors du Conseil européen en février dernier’’ en identifiant des ‘’solutions structurelles’’ telles que des ‘’partenariats vertueux avec les pays d’origine et de transit’’ et la ‘’lutte contre les odieux trafiquants d’êtres humains […] dans le cadre d’une collaboration renforcée avec l’ONU et l’OIM’’. Des opérations complexes et sur le long terme qui demande, comme l’a rappelé Emmanuel Macron à Meloni, beaucoup de patience. De même que pour le Pacte sur l’immigration et l’asile qui a obtenu hier le feu vert du chancelier allemand Olaf Scholz malgré les résistances internes. La Présidente du Conseil sait bien que le pacte UE-Tunisie n’a encore rien de certain et entend évoquer ce sujet également à Malte. Les quatre points clefs du plan devant faire l’objet d’un accord des Med9 sont donc : les partenariats européens avec les pays d’origine, le renforcement des contrôles en mer (sans toutefois parler de mission navale conjointe), les hotspot dans les zones d’arrivées afin de procéder aux premiers contrôles et redistribuer sur base volontaire vers d’autres pays membres les réfugiés éligibles à l’asile, et enfin la collaboration des pays membres pour fournir des unités d’entrainements et des moyens et la Tunisie et, peut-être, à la Libye. » 

ARTICLE, Sole 24 Ore, B. Romano « La mission navale s’invite à la réunion à Bruxelles. Berlin fait des concessions sur le Pacte européen » : « Malgré les tensions entre les Etats membres avec le renforcement de contrôles aux frontières, c’est une communauté d’intérêts qui semble prévaloir au sujet de l’urgence migratoire. Depuis Berlin, les médias expliquaient hier que l’Allemagne serait maintenant prête à adopter le projet de règlement des migrants proposé par la Commission. Avec le vote favorable de l’Allemagne, c’est la minorité faisant barrage (Pologne, Hongrie, Autriche et République Tchèque) qui pourrait être surmontée. Il pourrait ainsi y avoir dès aujourd’hui un premier accord de principe de la part des ministres de l’Intérieur européens. Le texte devra ensuite être négocié avec le Parlement. Toujours les ministres de l’intérieur devraient discuter des 10 points présentés par la Commission afin de faire face aux arrivées des migrants depuis la Méditerranée centrale. Parmi les solutions, devrait figurer aussi une mission navale en Sicile. Les chefs d’Etat et de gouvernement qui se rencontreront à Grenade devraient également évoquer le dossier. La guerre en Ukraine et ses retombées ont créé une nouvelle cohésion entre les Etats. » 

ARTICLE, Messagero, R. Razzante, « Fake news : une triste première place pour l’Italie. 33 % des fausses informations sont concentrées sur les réseaux italiens. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Les commentaires sont fermés.