26/09/2023
"La Ligue tente d’imposer son programme anti-européen."
Italie. Revue de presse.
La question migratoire, notamment le courrier adressé à Berlin reprochant le financement des ONG impliquées dans des opérations de sauvetage, fait encore les gros titres : « La tension avec Berlin monte » (Corriere della Sera), « La colère souverainiste contre Berlin » (La Repubblica) « Migrants, tensions entre Meloni et Scholz » (La Stampa, Il Messaggero). La rencontre à Paris entre les ministres A. Tajani (Forza Italia) et C. Colonna est mentionnée dans les pages intérieures. Enfin, la mort du chef mafieux sicilien Matteo Messina Denaro est aussi citée en Une.
Les JT couvrent essentiellement les funérailles laïques de l’ancien président de la république Giorgio Napolitano ; les tensions entre l’Italie et l’Allemagne au sujet des ONG; les ‘’subventions pour le carburant’’ à hauteur de 1,3 Mds d’euros pour les familles en difficulté; la mort du chef mafieux M. Messina Denaro; les suites de l’enquête à Caivano sur le viol en réunion de deux jeunes filles ; l’arrivée imminente des nouveaux vaccins contre le covid et le 50ème anniversaire de la mort de l’actrice Anna Magnani.
PREMIER PLAN, Messaggero A. Bulleri, F. Pierantozzi, « Migrants, Meloni, Scholz : "stupéfaits par le financement des ONG". Tajani (Forza Italia) : harmonie avec Paris » - « Lettre de Meloni à la chancelière allemande : "Confrontation au prochain sommet européen" » : « Alors qu’Antonio Tajani s'envole pour Paris afin de consolider un axe avec la France sur la crise des migrants, une controverse éclate entre Rome et Berlin. Et si Matteo Salvini parle d'un ‘’acte hostile’’ de la part de l'Allemagne, Giorgia Meloni écrit, elle, une lettre au chancelier allemand Olaf Scholz exprimant toutes les perplexités de Rome face au soutien aux ONG impliquées dans le sauvetage des migrants en Méditerranée dont la présence, écrit la Présidente du Conseil, ‘’a pour effet direct de multiplier les départs’’. Meloni, ‘’espère’’ entre autres ‘’que les contours exacts de cette initiative pourront être clarifiés", notamment lors du sommet européen de Grenade des 5 et 6 octobre. A Paris, où Tajani rencontre la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna, l'amitié franco-italienne est à l’ordre du jour. La visite annulée à la dernière minute en mai par Tajani en raison des ‘’propos inacceptables’’" du ministre de l'Intérieur Darmanin (il avait qualifié Giorgia Meloni d'’’incapable de résoudre la question migratoire’’) s'est transformée en ode à la coopération entre Rome et Paris. Au menu des discussions (à huis clos) : Caucase, Sahel, Niger, relations industrielles, Tav, mais surtout la question des migrants. M. Tajani a répété la nécessité d'une ‘’solution européenne’’ et sa satisfaction quant aux propos de M. Macron sur la ‘’coopération’’ pour travailler avec les ‘’pays d'origine et de transit’’. Colonna a insisté sur cette idée : ‘’la France est solidaire de l'Italie, nous avons besoin d'une coopération européenne renforcée’’, mais ‘’nous devons faire la distinction entre ceux qui ont le droit d'asile et ceux qui ne l'ont pas’’. A Vintimille (où les rejets systématiques de migrants par la police française ont été condamnés par la Cour de justice de l'UE), Tajani s'est contenté de rappeler que le sujet était sur la table pour une discussion tête à tête et ‘’en toute amitié’’ et que tout ‘’ne doit pas être rendu public’’. Pendant ce temps, Viktor Orban a fermé la porte à un plan européen sur les migrants : ‘’Jusqu'à présent, la Hongrie a empêché 128 000 franchissements illégaux de ses frontières. Le pacte de Bruxelles sur les migrations - attaque le premier ministre hongrois - a échoué’’. »
PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de M. Guerzoni, « Meloni [envoie] une lettre à Scholz, ‘’nous sommes surpris des fonds [alloués] aux ONG, nous risquons d’autres tragédies’’ » : « Giorgia Meloni a adressé ce samedi une lettre au chancelier Olaf Scholz témoignant de l’irritation de la Présidence du Conseil face au financement des ONG [qui interviennent en Méditerranée] par l’Allemagne, provoquant une confrontation entre les deux gouvernements. L’exécutif italien ne manque pas d’exprimer sa colère, de Guido Crosetto, ministre de la Défense, à Matteo Salvini. La Présidente du Conseil fait des reproches à son homologue socialiste, l’accusant entre les lignes d’avoir agi de manière incorrecte et lui donne rendez-vous dans dix jours pour mettre les choses au clair. La réaction de Berlin est glaciale : ‘’nous répondrons à la lettre’’. Meloni insiste sur le fait que l’Italie n’a pas été impliquée ni informée au préalable de ces financements ‘’conséquents’’ et rappelle la ‘’pression migratoire exceptionnelle’’ à laquelle est soumise l’Italie. Elle souligne également l’importance de sa visite en tandem avec Ursula von der Leyen sur l’ïle de Lampedusa et les ‘’progrès concrets’’ autour du Memorandum UE-Tunisie. Giorgia Meloni demande pourquoi l’Allemagne n’intervient pas pour faciliter l’assistance des migrants sur terre, ‘’sur le territoire allemand plutôt qu’italien’’. Elle dénonce un ‘’effet d’attraction’’ de la présence des ONG en mer qui ‘’augmente fortement les départs’’ et les tentatives de traversée et donc ‘’le risque de nouvelles tragédies’’. En somme, si l’Allemagne veut ‘’aider concrètement’’ l’Italie, qu’elle ‘’travaille plutôt à des solutions structurelles’’. Les relations avec la France et l’Allemagne sont cruciales et, comme en témoigne la lettre à Scholz, il faudra du temps pour faire retomber les tensions. Après plusieurs mois de frictions avec la Présidence italienne du Conseil, Emmanuel Macron appelle les pays européens à ‘’ne pas laisser l’Italie seule’’, un appel très apprécié de la Présidente du Conseil qui pourrait tenter une approche commune et coordonnée avec Paris. Le Président français est à Rome aujourd’hui pour les funérailles de l’ancien Président de la République italienne Giorgio Napolitano et le Palais Chigi cherche un créneau libre dans l’agenda des deux leaders pour une rencontre bilatérale. Hier, à Paris, le vice-Président du Conseil Antonio Tajani a préparé le terrain lors de sa rencontre avec la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna. Ce jeudi, Antonio Tajani sera à Berlin et ‘’demandera des explications au gouvernement allemand’’ quant aux financements des ONG. La Ligue aussi réagit : ses eurodéputés seront demain à Lampedusa pour un état des lieux de l’hotspot qui accueille les migrants. »
COULISSES, La Repubblica, de T. Ciriaco et A. Ginori, “La Présidente du Conseil isolée se cherche un ennemi et cherche l’appui de Macron pour le ‘’plan italien’’ » : « Ils devraient s’entretenir dès aujourd’hui, peu après les funérailles de Giorgio Napolitano. Giorgia Meloni est, dernièrement, régulièrement en contact avec Emmanuel Macron et elle est prête à le voir à Rome. Ce sera l’occasion de pré-annoncer au président français le plan italien (voire italo-français, dans le meilleur des cas) que la leader italienne présentera officiellement lors de deux étapes importantes : le sommet de Grenade le 6 octobre et le Conseil européen des 26 et 27 octobre. Un projet complexe, mais qu’il faut tout de même tenter, qui prévoit des investissements en Afrique et un accord pour les rapatriements immédiats, sous l’égide de l’ONU. Mais la bonne entente non dissimulée avec Macron est avant tout un message adressé à Olaf Scholz. La Présidente du Conseil a prévu de s’entretenir téléphoniquement avec le chancelier allemand aujourd’hui afin de demander des explications sur une décision perçue comme un affront diplomatique et une invasion de terrain de la part de Berlin. Même si c’est un sujet récurrent à droite, la réaction de Meloni va au-delà du calcul politique : pour elle, les financements allemands aux ONG ne sont ni normaux ni acceptables. Elle l’a exprimé dans une lettre adressée à Scholz qu’elle ne considère pas comme une attaque mais une normale demande d’explications. La Présidence italienne du Conseil affirme ne pas avoir été informée de la décision, contrairement à ce qu’affirme la chancellerie allemande. Si avec les Allemands aucun terrain d’entente ne semble possible, avec les Français les circonstances imposent le dialogue. Du reste, le choix de Macron de se rendre à Rome pour les funérailles de Napolitano n’a rien d’anodin. Ce déplacement en Italie s’inscrit déjà dans la perspective des élections européennes et du face-à-face interne entre le Président et Marine Le Pen. ‘’Je veux travailler avec Meloni’’ a-t-il déclaré dimanche soir sur l’immigration. Après plusieurs mois d’une bataille féroce, le président français offre son appui à l’Italie, entendant valoriser ‘’l’approche européenne’’ de la Présidente du Conseil italienne et soulignant la différence avec ceux qui, comme Le Pen ou Salvini, offrent une réponse ‘’simpliste et nationaliste’’. Paris affirme que, lors de leur échange téléphonique d’il y a quelques jours, Meloni n’aurait même pas demandé à la France d’accueillir une partie des migrants débarqués à Lampedusa, préférant se concentrer sur des solutions communes pour la prévention des arrivées clandestines et des départs depuis les pays d’origine et de transit. Dans le contexte de la bataille pour les européennes et entre les différents souverainismes, la France fait le pari d’une collaboration pragmatique avec Meloni, sans pour autant lui faire de faveur et la mettant face à ses contradictions. D’où notamment l’appel de Paris à une rapide approbation du Pacte sur l’asile et l’immigration, bloqué à ce stade par des pays alliés de Rome, comme la Hongrie et la Pologne. Reste à voir sur quels autres points les deux leaders parviendront à se mettre d’accord afin de formuler des propositions concrètes. Le Président [français] veut par exemple envoyer des unités d’entrainement et des moyens pour la surveillance des côtes tunisiennes alors qu’il est plus sceptique sur une nouvelle mission navale européenne de type Sophia. Mais il y a aussi le projet que le gouvernement italien présentera en Europe et qui n’est pas basé sur la redistribution volontaire des migrants entre pays membres, mais sur le fameux plan Mattei pour en faire un plan européen, impliquant également l’ONU et l’Union africaine. Il prévoit des ressources pour la coopération et d’importants quotas pour l’immigration légale, en échange du rapatriement immédiat des migrants illégaux et de la lutte contre les trafiquants. »
COULISSES, La Stampa, I. Lombardo « Dans le bras de fer entre Meloni et Scholz, l’Italie mise sur Macron » : « Macron a fait un geste d’ouverture et, depuis, la Présidence italienne du Conseil n’exclut pas que le président français, à Rome pour les obsèques de l’ancien Président Giorgio Napolitano, puisse rencontrer la Présidente du Conseil pour évoquer ensemble une solution commune sur les migrants qui pourrait ensuite être évoquée lors de la réunion de l’EcoMed à Malte, voire au sommet informel de Grenade. En général, Meloni est en train de payer le prix d’une stratégie qui n’apparait pas tout-à-fait cohérente aux yeux de ses alliés européens. Le Président français Macron s’est glissé dans toutes ces contradictions, persuadé de la nécessité de contrer la campagne enflammée contre les migrants menée par le duo Salvini-Le Pen. Macron voit, après les tergiversations de Meloni ‘’un choix fort qui n’est pas celui d’il y a quelque mois’’. Selon l’Elysée, l’Italie se reconnaitrait comme un port sûr et ne demanderait pas - comme le leader de la Ligue - d’envoyer les embarcations de migrants vers d’autres côtes. Il faut vérifier maintenant si la Présidente du Conseil s’en tiendra à cette nouvelle approche. »
COMMENTAIRE La Repubblica, C. Tito « Meloni est prisonnière de sa propre image » : « Giorgia Meloni semble se retrouver prisonnière de l’image qu’elle a voulu donner d’elle-même. Elle ne parvient pas à sortir de ce cliché de femme de droite qui hausse le ton pour résoudre les problèmes et montrer sa force. La décision dont elle se plaint a été prise par les autorités allemandes en 2022. Ce n’est donc pas une nouveauté. Sa lettre [adressée au Chancelier allemand] témoigne d’une connaissance approximative des choix d’un pays qui est non seulement un des leaders en Europe mais qui est aussi un allié historique de l’Italie. D’après cette lettre, Scholz aurait délibérément voulu mettre en difficulté le gouvernement de droite. Or, le fonds mis à disposition par l’Allemagne et destiné aux ONG ne concerne pas seulement l’Italie. Il est ouvert à toutes les organisations opérant en mer ou sur terre. Parmi celles-ci on compte notamment la Communauté de Sant’Egidio, qui ne représente certainement pas un groupe de trafiquants dangereux. Recourir à une telle lettre avec l’Allemagne revient à ouvrir un nouveau conflit en Europe, sans comprendre qu’à l’échelle de l’UE les résultats s’obtiennent grâce aux alliances. Sans la France et l’Allemagne, on ne va nulle part. Cette lettre, et de façon générale la droite italienne, pousse l’Italie vers l’isolement. »
ARTICLE, Repubblica, V. Giannoli : « Migrants, les doutes de la Commission européenne quant à la caution de cinq mille euros : il faut décider au cas par cas » : « La Commission européenne exprime elle aussi ses doutes quant à la caution que le gouvernement Meloni voudrait faire payer aux migrants afin d’éviter la détention dans les centres de rapatriement jusqu'à la réponse des autorités sur la demande d'asile. La porte-parole Anitta Hipper fait savoir que la Commission était "en contact avec les autorités italiennes pour en savoir plus". "Le cadre juridique européen prévoit certaines obligations, dont le dépôt d'une garantie financière’’, a ajouté Hipper. Cependant, " toutes les décisions doivent être prises sur la base d'un examen individuel de chaque situation". La directive 2013/33 de l'UE stipule que "les États membres veiller à ce que le droit national prévoie des alternatives à la détention, telles que l'obligation de se présenter régulièrement aux autorités, le paiement d'une garantie financière ou l'obligation de rester dans un lieu assigné". De ces trois alternatives, le gouvernement Meloni n'en a envisagé qu'une seule, le paiement d’une caution, et l'a inséré dans les décrets d'application de la loi ‘’Cutro’’ signés par les ministres de l'Intérieur Piantedosi (Indépendant), de la Justice Nordio (Frères d'Italie) et du Développement économique Giorgetti (Ligue). "Il s’agit d’une mesure illégale", selon Amnesty International, "car il est impensable que des personnes fuyant leur pays puissent avoir un logement ou un compte en Italie et donc régler une telle somme. Dès lors que la liberté est subordonnée à des conditions irréalisables, cela donne lieu à une détention automatique et arbitraire, interdite par le droit international". »
COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Folli « L’anomalie Meloni, plus forte que ses échecs » : « Un an après l’investiture de son gouvernement de droite, l’avis de l’opinion publique est négatif, à en croire le dernier sondage Ipsos. Le gouvernement a réalisé peu de choses et mal. Pourtant, la popularité de Giorgia Meloni reste solide. Ce qui veut dire que lors des élections d’il y a un an, les voix ont été remportées davantage par Meloni elle-même que par son parti, Fratelli d’Italia, jugé peu séduisant. Cela signifie que son électorat fait bien la distinction entre l’action de la Présidente du Conseil et l’action de l’exécutif. La question est de savoir combien de temps durera encore cette anomalie. La seule explication possible est qu’il n’y a pas encore sur la scène politique une personnalité à-même de représenter une alternative à Giorgia Meloni. »
COMMENTAIRE, Corriere della Sera, de M. Franco, « La Ligue tente d’imposer son programme anti-européen » : « Pour l'instant, les sondages ne semblent pas favoriser Matteo Salvini, au contraire. Et cela devrait pousser la Ligue à s’interroger. Pourtant, ces dernières semaines, Matteo Salvini parvient à imposer tout un pan de son programme à l'ensemble de la majorité. Un lot de mesures et de polémiques empreint de démagogie et tourné vers la campagne électorale. Mais si ses prises de position (ligne dure sur les migrants, attaques contre l'Allemagne et l'UE…) obligent le reste de la droite à critiquer sa politique, ses alliés ne prennent pas complètement leurs distances. Le leader léghiste intensifie sa stratégie et ses mots d'ordre populistes, reprenant du reste les thèmes de campagne d’il y a un an, les mêmes que Fratelli d’Italia lorsqu’ils étaient à l’opposition. Salvini remet en cause la ligne modérée et pro-UE de Meloni. Il défie les berlusconiens et leur atlantisme. Sur la question de la régularisation des constructions illégales et l’amnistie des fraudeurs, il a affirmé qu’il y avait un ‘’accord total’’ avec l'ensemble du gouvernement, qu'il en avait parlé avec le ministre de l'économie, Giancarlo Giorgetti. "Nous pourrons en discuter, en cas d’infractions limitées ", a répondu hier Maurizio Gasparri, membre de Forza Italia et vice-président du Sénat. Plus réticent, Fratelli d’Italia indique qu’il sera possible d’en discuter lorsqu'il aura formalisé sa proposition. La crainte qu'un mauvais signal soit renvoyé à l'opinion publique est évidente, en particulier pour ce que laisse présager le vice-président du Conseil et ministre pour les mois à venir. Matteo Salvini affirme que ‘’jusqu’à présent il a écouté tout le monde’’ mais qu’il ne veut pas ‘’être pris en otage’’ par ceux qui refusent systématiquement – et il entend par là les institutions européennes et italiennes, les contraintes financières, l’inquiétude quant à la soutenabilité des comptes publics et les pays alliés tels que la France et l'Allemagne, accusée de financer les ONG portant secours aux migrants et les accueillent en Italie. Mais il y a fort à parier que parmi "ceux qui disent toujours non" et que Salvini veut combattre il y aura bientôt plusieurs de ses alliés. »
ARTICLE, Sole 24 Ore F. Greco, « Le Ministre des entreprises Urso (Frères d'Italie) : ‘’La ligne de la responsabilité l’a emporté’’ » : « Le gouvernement italien qui, avec la France et la République Tchèque, s’est battu pour le projet européen de renforcement des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour les moteurs Euro7, revendique une victoire ‘’du camp de la raison’’. Le ministre des entreprises et du Made in Italy, Adolfo Urso, a vanté un texte qui ‘’répond, enfin, à une approche plus concrète, réaliste, pragmatique’’. L’accord obtenu entre les ministres européens de l’industrie désamorce ainsi la « bombe industrielle » que représentait ce nouveau règlement pour les fabricants. Le ministre de l’Environnement, Gilberto Pichetto Fratin, s’est félicité de la victoire italienne, et se réjouit que ce vote ‘’renforce l’importance des technologies d’avenir comme les biocarburants’’. Le Ministère explique également que ce nouveau règlement permettra de préserver la filière automobile italienne, qui compte des marques aussi connues que Ferrari ou Maserati. Robert Vavassori, président de l’ANFIA (l’Association Nationale de la Filière de l’Industrie Automobile), se réjouit de l’abandon des paramètres techniques ajoutés à l’Euro6, qui ‘’rendaient de fait les objectifs de réduction d’émissions difficilement atteignables et couteux’’. Alors que le secteur est focalisé sur le passage à l’électrique, détourner des ressources pour adapter des moteurs thermiques, amenés à disparaitre d’ici 2035, serait un non-sens. En Italie toute la filière automobile – qui compte 500 entreprises et qui représente 4 Mds d’euros d’exportation - s’est réjouie de l’issue des négociations, contrairement à d’autres pays européens ou constructeurs et fabricants de composants s’étaient opposés à ce règlement. Vavassori dément pourtant une vision qui ferait de l’industrie automobile la grande gagnante et l’environnement le grand perdant de ce texte, et le présente comme protégeant le secteur et les emplois qui le composent ; tout en recommandant de s’ouvrir aux vecteurs énergétiques à basse consommation, y compris les biocarburants qui sont selon lui la voie la plus rapide pour la décarbonisation. L’ANFIA approuve également la décision de rétablir les tests d’essai pour les poids lourds mais aussi le choix de coordonner la réglementation concernant les émissions polluantes venant des freins et des pneus à celle de l’Unece (United Nation Economic Commission for Europe), qui doit devenir un standard global. Cette décision permet à l’Europe de prendre un temps d’avance sur les autres pays avec une industrie automobile. »
Adolfo Urso et Giorgia Meloni
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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