11/09/2023
"La Ligue s’en prend au dirigeant du PPE M. Webber pour avoir fermé la porte à une alliance avec la droite radicale. Salvini annonce alors la présence de Marine Le Pen dimanche prochain au meeting annuel de la Ligue à Pontida."
Italie. Revue de presse.
Les propos de Giorgia Meloni sur l’UE en conférence de presse finale du G20 font les titres de la presse italienne : « Accord entre Lufthansa et la compagnie aérienne ITA - Meloni et les frictions avec l’UE » (Corriere della Sera), « Meloni s’en prend à l’UE » (La Stampa), « ITA et l’UE, les doutes de Meloni » (Il Messaggero). La rentrée scolaire est aussi citée « L’école des [enseignants] précaires » (La Repubblica), « Coup d’envoi pour l’école avec les 10 dossiers clivants et les nouveautés » (Sole 24 Ore).
Les JT couvrent essentiellement les déclarations de Giorgia Meloni en marge du G20 en Inde qualifiant le sommet de ‘’succès’’ et ses propos sur la Commission européenne et le commissaire Paolo Gentiloni, l’annonce par Elly Schlein d’une manifestation du PD à l’automne, le séisme ayant frappé le Maroc, la rentrée des classes dans certaines régions italiennes, le cinquantième anniversaire du coup d’Etat de Pinochet et l’anniversaire des attentats du 11 septembre.
COMMENTAIRE, Corriere della Sera, d’A. Polito, « Les dossiers en cours et les vrais problèmes » : « Le sondage récemment publié par le Corriere marque officiellement la fin de la ‘’lune de miel’’ post-élections du gouvernement, l’une des plus longues dont on puisse se souvenir. Le retour d’une tendance négative du PIB marque par ailleurs la fin de l’élan des deux ans de Présidence Draghi. C’est sans doute ce qui explique les accès d’agacement et d’impatience de Giorgia Meloni, de plus en plus nombreux lors des rencontres avec la presse, et ce recours au complotisme pour justifier les difficultés, visant les magnats des banques qui tirent profit des taux d’intérêts, la méchanceté des algorithmes fixant le prix des billets d’avion, ou encore Paolo Gentiloni accusé de ne pas être suffisamment ‘’italien’’ lorsqu’il défend les positions du gouvernement de Rome. Ainsi Giorgia Meloni se perd un peu et s’éloigne de ses deux mots d’ordre qui l’avaient jusqu’à présent maintenue dans une bulle au-dessus de la mêlée : autorité et fiabilité. Jusqu’ici ce message avait fonctionné, lui garantissant une popularité interne et du crédit à l’international. D’où la prudence sur les comptes publics, la collaboration avec Bruxelles mais aussi la position ferme sur l’Ukraine (très rentable, du reste, car peu sont les dirigeants européens qui tenteraient d’affaiblir Meloni sachant que l’Italie risquerait de se retrouver avec une coalition beaucoup plus proche de Moscou). L’accélération de la polémique contre la Commission européenne semble donc quelque peu autodestructrice. Ursula von der Leyen a besoin des voix du parti de Meloni au Parlement européen et l’a jusqu’à présent traitée avec tous les égards. Le fait de s’en prendre aujourd’hui publiquement à Paolo Gentiloni ne fait que révéler l’état de tension interne qui ne profite à personne. Du reste, le récent sondage indique certes une première inversion de tendance mais aussi une certaine stabilité pour le gouvernement puisque l’opposition est encore bien loin de pouvoir représenter une alternative. La proposition d’Elly Schlein semble de plus en plus inoffensive et confirme l’absence de toute force de coalition. Seul Conte sera en mesure, après les européennes, d’initier une alliance ou non. La leader de Fratelli d’Italia, encore au-dessus des 30% dans les sondages, n’a aucune raison de craindre l’opposition. Mais l’on voit donc que son véritable problème politique est interne à la majorité, à son propre système d’alliances. Comme par exemple l’invitation de son vice-président du Conseil, Matteo Salvini, à Marine Le Pen [pour le meeting de la Ligue dimanche prochain, ndr]. C’est un peu la réédition de la poignée de main de Luigi Di Maio aux gilets jaunes. Mais en établissant ce lien avec Marine Le Pen, le chef de la Ligue se désolidarise de la ligne du gouvernement dont il fait partie, - et ce n’est pas la première fois - alors que l’autre vice-Président du Conseil, Antonio Tajani (Forza Italia), a répété hier encore ‘’jamais avec Le Pen’’. La stratégie de Salvini est claire en vue des européennes : conquérir tout ce qui s’agite à la droite de Meloni, récupérer cette masse de voix ‘’populistes’’ qui circulent depuis des années entre le Mouvement 5 Etoiles, la Ligue et Fratelli d’Italia. Une fois le nouveau Parlement européen installé, Salvini risque de devenir pour Meloni un problème bien plus important que Gentiloni. »
COULISSES, La Stampa, M. Bresolin « La réponse sèche de Bruxelles, qui affirme n’avoir jamais reçu la notification de l’entente avec Lufthansa » : « Ces derniers mois, von der Leyen s’est beaucoup investie pour tenter d’aider l’Italie. Elle l’a fait en se rendant immédiatement en Emilie-Romagne dans les zones frappées par les intempéries et, surtout, elle s’est rendue à deux reprises en Tunisie pour négocier et signer un mémorandum d’entente avec Saïed, tant voulu par le gouvernement Meloni. Cela a suscité du mécontentement auprès de certaines capitales et au sein même du Parlement européen pour l’absence de contreparties sur les droits humains. Pour la Présidente de la Commission, ces deux exemples suffiraient à eux seuls à montrer combien sa Commission s’est investie pour aider le gouvernement Meloni. Son porte-parole a voulu également souligner les efforts faits lors des ‘’négociations sur le PNRR’’ pour permettre à Rome de modifier ses projets en cours de route. L’« excès de minutie » perçu en Italie est vu sous un tout autre prisme à Bruxelles. Ce serait même l’énième preuve de flexibilité pour satisfaire les demandes du gouvernement italien. Enfin, sur le dossier Lufthansa-ITA, les critiques adressées à la Commission, accusée de « bloquer » l’opération et à Gentiloni qui ne ferait « pas assez » pour aider son pays, suscitent la surprise. Tout d’abord car ce dossier ne relève pas des compétences du commissaire italien, ensuite parce que le Palais Berlaymont n’a ‘’ jamais reçu la notification de l’accord entre ITA et Lufthansa’’ alors que la Commission est ‘’en contact étroit avec les parties pour évaluer la transition avant l’annonce officielle’’. Toutes ces attaques seraient alors de caractère politique. Ce serait une manière pour Meloni de ne pas soutenir von der Leyen pour un second mandat. Alors que l’espagnol Sanchez l’a fait publiquement et que l’Allemand Scholz et le Président français seraient sur le point de le faire. »
COULISSES, Corriere della Sera, de M. Galluzzo, « Les soupçons de la Présidence du Conseil sur les retards du dossier Ita ; l’absence de Margrethe Vestager » : « Il semble que le dossier de la joint-venture entre les compagnies aériennes Lufthansa et ITA soit d’emblée parti du mauvais pied. Trop de questions adressées à Berlin et à Rome, et trop peu de réponses claires de la part de Bruxelles. Au moment de quitter le G20 en Inde, la mauvaise humeur du Ministère italien de l’Economie et des Finances ainsi que de la Présidence du Conseil contre la Commission européenne émerge de façon officieuse mais claire. Giorgia Meloni a évoqué publiquement le retard présumé des autorités bruxelloises à autoriser l’accord entre les deux compagnies. Il y a des incompréhensions, des soupçons, ‘’une quantité énorme de questions posées à l’Allemagne comme à nous et il y a certaines réponses des mécanismes européens qui n’ont pas plu au gouvernement italien’’ déclarent sans détours des sources italiennes en marge du G20. Il n’y a aucun problème avec les procédures administratives ou la notification à Bruxelles de l’accord entre Rome et Berlin. La notification est toutefois précédée d’une phase préparatoire durant laquelle les gouvernements et entreprises des deux pays fournissent une série de données à la Commission. C’est précisément sur ce point que les autorités italiennes soupçonnent un retard délibéré de la part de Bruxelles, un dossier à l’arrêt ou entravé, notamment pour des raisons politiques. Des soupçons qui ne seront évidemment pas confirmés officiellement. Il se trouve toutefois que la Commissaire européenne à la concurrence, Margrethe Vestager, brigue par ailleurs la présidence de la BEI, pour laquelle est également en lice l’ancien ministre italien de l’Economie Daniele Franco. Pour concourir à ce poste, la commissaire a en quelques sortes ‘’gelé’’ sa mission au sein de la Commission européenne. ‘’Ce n’est pas de très bon goût’’ observent les sources italiennes. Le gouvernement italien soupçonne par ailleurs que certains experts à la direction de la Concurrence à Bruxelles aient des liens particuliers avec Paris, qui craint sans aucun doute un élargissement de Lufthansa également à l’Italie. Ce sont peut-être des pensées déplacées mais ces soupçons sont bien présents dans les échanges entre la Présidence du Conseil et le ministère de l’Economie et des Finances jugeant, depuis New Delhi, ‘’incroyable et inexplicable’’ que le dossier soit encore au point mort. A la veille d’une année d’élections pour les institutions européennes, à la veille de certaines nominations d’ordre économique (BEI, surveillance de la BCE) importantes pour les équilibres de l’Union, le moins qu’on puisse dire c’est qu’on ne perçoit pas une grande coopération entre les capitales européennes. Pour le moment Giorgia Meloni ne s’est adressée qu’à ‘’l’italien’’ Paolo Gentiloni mais il est probable que les plaintes de la Présidence du Conseil s’adressent rapidement et directement à la Présidente de la Commission Ursula von der Leyen. »
ARTICLE, La Repubblica, C. Tito « Le PPE brise le rêve de la droite italienne et pousse la dirigeante de Fdi en dehors des négociations qui comptent » : « Dans deux jours, U. von der Leyen prononcera son dernier discours à Strasbourg pour l’état de l’Union. A cette occasion, en dressant le bilan de son quinquennat, elle relancera sa candidature. Elle ne le fera pas explicitement mais elle tiendra à juger de manière positive son mandat et donc la coalition qui l’a soutenue. Cela aussi parce que, au vu des sondages, cette alliance serait incontournable. L’idée caressée notamment en Italie de créer un pacte entre le PPE et les conservateurs « méloniens » de l’ECR s’est rapidement estompée. Tous les sondages confirment qu’aucune majorité n’est possible sans les socialistes. Le PPE a pris acte de cette évidence en juillet. La possible « vague de droite radicale » en Europe s’est heurtée contre les rochers de la réalité et les débris sont arrivés jusque devant la porte du Palais Chigi. Manfred Weber lui-même a reconnu avec ses interlocuteurs socialistes ''à la fin ce sera encore nous et vous, ce sera toujours la même majorité’’. Dans cette perspective, la dirigeante de Fratelli d’Italia devra inévitablement choisir si elle veut faire partie de cette majorité sans en être un acteur clé. Meloni est consciente qu’une fracture au sein des Conservateurs sera inévitable et qu’elle devra également renoncer à la charge de présidente d’ECR. Les négociations au lendemain des élections de juin 2024 seront toujours faites par le socialiste Scholz et le président français Macron. Une question s’impose au sein du gouvernement italien : la présidente du Conseil peut-elle se permettre de rester en marge des grandes manœuvres de ceux qui comptent en l’Europe ? Serait-on devant la marginalisation définitive de l’Italie et de l’exécutif Meloni ? Elle devra donc faire partie du « schéma Ursula » de manière gratuite, si elle ne veut pas finir de l’autre côté du « cordon sanitaire », avec Identité et Démocratie, le groupe de Salvini où figurent notamment l’extrême droite européenne allant de Marine Le Pen aux Allemands d’Afd. Meloni doit faire face aussi à un allié, Salvini, qui la pousse vers l’extrême droite. La probable division entre les deux au moment où il faudra élire la nouvelle Commission ne se fera pas sans douleur. »
ARTICLE, Il Messaggero, M. Ajello « Le double défi de Salvini lancé à l’Europe et à ses alliés » : « La Ligue s’en prend au dirigeant du PPE M. Webber pour avoir fermé la porte à une alliance avec la droite radicale. Salvini annonce alors la présence de Marine Le Pen dimanche prochain au meeting annuel de la Ligue à Pontida. La posture extrémiste de Salvini prend des intonations « hyper souverainistes » en vue des élections européennes. Salvini a attaqué l’Europe « marâtre » et s’adresse à cet électorat pouvant être déçu de la politique désormais plus modérée et pro-européenne de Meloni. D’ici les élections de juin, cela augure d’un climat tendu au sein de la coalition de droite. Avec un système proportionnel, chacun va dans sa direction et pense à renforcer son propre parti ou le groupe européen d’appartenance. Dans les pages du Giornale, Salvini a déclaré ‘’nous devons décider si laisser l’Europe à la gauche qui t’impose les voitures électriques, les bâtiments verts et décide ce que tu dois manger à table mais qui ne fait absolument rien pour défendre nos frontières. Veut-on laisser l’Europe aux Socialistes et à Macron ?’’ Chacun fait son jeu et Salvini, dans le but de garder la Ligue au-dessus des 10%, joue le jeu qui lui réussit le mieux. »
Matteo Salvini et Marine Le Pen
PREMIER PLAN, La Stampa, M. Bresolin : « Loi de finances, le parcours se complique : l'UE réduit ses prévisions de croissance et la BCE s'oriente vers un nouveau resserrement » : « Une baisse du PIB plus importante que prévu et une nouvelle hausse des taux d'intérêt de la BCE. Voilà les deux cauchemars qui pourraient se concrétiser lors d’une semaine qui s’annonce bien compliquée pour le ministère de l'Économie et des Finances. Celle où reprendront les pressions des partenaires européens sur le MES (lors de la réunion de l'Eurogroupe de vendredi) et où battront leur plein les négociations sur la réforme du Pacte de stabilité (lors de la réunion de l'Ecofin de samedi) ainsi que celle sur les nominations des dirigeants des organes de surveillance de la BCE et de la BEI. Une maigre consolation pourrait venir aujourd'hui de la réunion du Comité économique et financier qui devra donner son avis sur le versement de la troisième tranche du PNRR : le feu vert est considéré acquis, et l'évaluation finale de la Commission devrait conduire au versement des 18,5 milliards d'euros tant attendus par l'Italie au début du mois d'octobre. Ce matin à 11 heures, Paolo Gentiloni publiera les prévisions économiques d'été de la Commission. Les estimations concerneront uniquement la croissance et l'inflation : elles ne tiendront donc pas compte de l'évolution du déficit ou de la dette. Il y aura une révision à la baisse pour l'Union européenne dans son ensemble (en mai, le PIB pour 2023 était estimé à 1 %.) et pour la zone euro (bien en deçà des 1,1 % prévus il y a quatre mois). L'Italie ne fera pas exception et la réduction du PIB devrait être encore plus importante : un pas en arrière qui pourrait amener la croissance de Rome au niveau du "point zéro", c'est-à-dire en dessous du seuil psychologique de 1 % estimé par le gouvernement dans le DEF d'avril (en mai, la Commission prévoyait une prévision plus optimiste de 1,2 %). Les performances de l'économie italienne ont été affectées par le deuxième trimestre : Eurostat anticipe une baisse de 0,4% du PIB. Parmi les pays de la zone euro, seule l'Autriche a fait pire (-0,7 %) ; l'Allemagne est restée bloquée à 0 % après deux trimestres négatifs, un chiffre qui ne fait présager rien de bon pour 2023. Avec un tel ralentissement de l'économie européenne, les doutes grandissent au sein de la BCE quant à la possibilité de relever les taux d'intérêt pour la dixième fois consécutive. Le conseil d'administration se réunira jeudi et, selon le Financial Times, pour la première fois, la décision est encore incertaine. Elle sera ensuite discutée le lendemain lors de l'Eurogroupe informel de Saint-Jacques-de-Compostelle, où les ministres examineront également les prévisions économiques de la Commission. Comme l’annonce La Stampa, le sujet de la non-ratification de la réforme du MES par le Parlement italien sera officiellement abordée lors de la réunion. Les partenaires européens souhaitent que Rome programme le vote le plus tôt possible, d'ici la fin du mois d'octobre ou, au plus tard, au début du mois de novembre. Sinon, le ‘parachute’ financier pour le Fonds de résolution unique ne pourra pas être mis en place dès janvier. »
COMMENTAIRE, Repubblica, M. Platero : « La victoire de Biden est l'isolement de la Chine » : « Dans le cadre de l’instabilité générale dans laquelle nous nous trouvons, le G20 indien a prouvé, par deux nouvelles directions, que le multilatéralisme fonctionne encore. Sur le plan tactique, avec des accords économiques internationaux inédits. Sur le plan stratégique, avec l'espoir américain de retrouver un rôle central dans l'évolution de l'ordre international face aux alternatives offertes par la Chine et la Russie. C'est autour de cette confrontation entre autoritarismes et démocraties que se jouera la réorganisation du nouvel équilibre mondial avec la fin de la guerre en Ukraine. Commençons par l'économie. À Delhi, les Vingt ont décidé de lancer un nouveau corridor commercial ferroviaire et maritime de l'Inde vers l'Europe via le Moyen-Orient. Le Moyen-Orient retrouve ainsi un rôle central. Sur le plan politique également : Biden a reconnu l'importance du Golfe, il a serré la main de Mohammed Bin Salman, Premier ministre saoudien, pour la première fois, et cela pourrait constituer des concessions préparatoires à une éventuelle adhésion de Riyad aux accords d'Abraham, un objectif clé pour Biden dans la perspective des élections présidentielles de 2024. Le nouveau corridor vers le Moyen-Orient est intéressant pour un pays méditerranéen comme le nôtre et constitue également une alternative à la Route de la soie chinoise. C'est dans ce contexte qu'il convient de placer le renoncement italien au renouvellement de l'accord sur la Route de la soie avec la Chine. Ce projet a donné peu de résultats et, en raison de ses connotations politiques, il est devenu inopportun lorsque la Chine a choisi de se ranger du côté de la Russie contre l'Ukraine, et l'Europe. Pour l'Italie, comme pour l'Allemagne et la France, la relation économique avec la Chine reste centrale, mais la séparation du volet politique de celui économique est devenu inévitable. À’ Delhi, les leaders du G20 ont montré un consensus important en faveur d'une reprise et d'un élargissement du rôle de la Banque mondiale, notamment pour financer le développement en Afrique. Depuis des années, l'Europe et l'Italie réclament des investissements en Afrique pour favoriser la croissance locale et réduire l'immigration illégale. Il s'agit maintenant d'allouer les ressources adéquates. Les Etats-Unis pourront ainsi également mieux contenir le fort expansionnisme économique de la Chine en Afrique, en Asie et en Amérique centrale et du Sud. Le développement est à nouveau un objectif principal du G20 ; il a aussi été décidé d'inviter l'Union africaine à participer aux travaux et d'aider les pays très pauvres par des financements qui visent à lutter contre le changement climatique et l'analphabétisme numérique. En ce qui concerne l'Ukraine, le G20 et les Etats-Unis ont été critiqués pour ne pas avoir réitéré la condamnation de la Russie pour son agression contre l'Ukraine, comme cela avait été le cas l'année dernière à Bali. Il s'agit en partie d'une concession à l'Inde, qui souhaite maintenir de bonnes relations avec Moscou. La relance de l'Inde en tant qu'alternative à la Chine pour la croissance et l'investissement, est aussi un argument. Ce qui nous conduit à l'aspect stratégique exprimé par ce G20 : l'absence de Xi Jinping et de Vladimir Poutine était censée diminuer l'importance du groupe. Dans les faits, leur absence a réduit leur rôle et a donné de l'espace à Biden qui peut continuer sur la voie de la construction multilatérale commencée en Amérique entre 1944 et 1945 sur les décombres de la Seconde Guerre mondiale, avec les Nations unies, le FMI, la Banque mondiale et tout ce qui s'en est suivi. Depuis quelques années, cette construction et son modèle souffraient. Les Etats-Unis semblaient en perte de vitesse par rapport à la Chine qui allait, disait-on, contrôler ce siècle. Au-delà des résultats du G20, l'évolution économique de ces derniers mois semble prouver le contraire. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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