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21/10/2022

Le président de la République Sergio Mattarella demandera aujourd’hui à 16h30 à Giorgia Meloni de former un nouveau gouvernement.

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Italie. Le président de la République Sergio Mattarella demandera aujourd’hui à 16h30 à Giorgia Meloni de former un nouveau gouvernement.

Le centre-droit a indiqué le nom de Giorgia Meloni au président de la République Mattarella pour former le nouveau gouvernement.

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Italie. Le centre-droit a indiqué le nom de Giorgia Meloni au président de la République Mattarella pour former le nouveau gouvernement.

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Silvio Berlusconi, Giorgia Meloni, Matteo Salvini

"Meloni censure Berlusconi."

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Italie. Revue de presse.

La presse italienne titre largement sur le second jour de consultations du Président de la République en vue de la formation du nouveau gouvernement. Selon les observateurs, G. Meloni devrait être chargée de former un gouvernement aujourd’hui et prêter serment d’ici dimanche. « Le jour de Meloni : nous sommes prêts » - La dirigeante de Fratelli d’Italia se rend au Quirinal pour les consultations et obtenir la charge de former un gouvernement. La liste des ministres serait déjà prête (Corriere della Sera), « Meloni verrouille son gouvernement » - La dirigeante prépare elle-même la liste des ministres et veut accélérer pour lever sa réserve dès ce soir. Tajani et Salvini ne seront pas vice-présidents du Conseil (La Repubblica), « Meloni censure Berlusconi » - La coalition de droite se rendra au Quirinal ce matin. Meloni ne veut pas que Berlusconi s’exprime devant le Président de la République (La Stampa), « Gouvernement, Meloni sera chargée de former un gouvernement aujourd’hui » (Il Messaggero), « La droite craint que Berlusconi puisse prendre la parole au Quirinal » (Fatto Quotidiano), « Le serment atlantique » - La coalition de droite est unie contre Poutine après des polémiques partisanes infondées (Il Giornale), « Le jour de Giorgia » (Libero). Le Conseil Européen sur l’énergie et la démission de la Première ministre britannique Liz Truss sont aussi cités en Unes et dans les pages intérieures.

Commentaire, Corriere della Sera, M. Franco : « Un gouvernement contraint de faire des choix très nets » : « Il y a quelque chose d’un peu forcé dans les mots que Silvio Berlusconi utilise pour revendiquer son l’atlantisme et son européisme, suite aux propos tenus devant les parlementaires de Forza Italia en soutien de Poutine et contre le président ukrainien Zelensky. Hier Antonio Tajani – bras droit de Berlusconi et pressenti à la Farnesina – a été obligé de se présenter devant les dirigeants du PPE pour fournir des explications sur les phrases de son leader ; et pour accréditer aussi sa probable nomination à la tête du Ministère des Affaires étrangères. Mais les relations amicales entre Berlusconi et Poutine demeurent.  Le président russe sera le vrai « invité de pierre » aux consultations, aujourd’hui, des leaders de la droite au Quirinal. Probablement, les phrases du chef de Forza Italia ont déjà provoqué un effet : celui de pousser Meloni à réaffirmer de façon encore plus nette son adhésion à l’Otan et à l’Europe. La marche-arrière maladroite qu’a tenté hier le fondateur de Forza Italia confirme la gravité des mots prononcés. Il faut se demander ce qui a poussé Berlusconi à faire ces déclarations. Penser qu’il s’agit seulement d’un flot de paroles dépassant les bornes, ou bien d’une façon indirecte de se venger pour les désignations manquées de certains ministres de FI, semble toutefois une explication trop simple. Les idées qu’il a partagées avec son groupe parlementaire, portées par des applaudissements de la part des députés, sont les mêmes répétées depuis des mois par la propagande russe. Tajani s’est empressé à dire qu’‘’au PPE tout le monde a accepté nos explications’’. Or, le sujet ne concerne pas uniquement la droite. Le « non » à l’envoi de nouvelles armes en Ukraine prononcé hier par Giuseppe Conte confirme une certaine ambiguïté également dans les rangs de l’opposition. »

COMMENTAIRE, La Repubblica, de S. Folli, « Les raisons pour conclure au plus vite » : « A ce stade, il vaut mieux pour tout le monde – ou presque - parvenir au plus tôt à un accord sur la composition du gouvernement. Jusqu’à hier, c’est Silvio Berlusconi qui espérait gagner quelque chose en retardant les délais mais il est revenu sur ses propos concernant la Russie après les polémiques, que beaucoup peinent encore à expliquer. Il a cédé sur la Justice et rendu les armes. Il est à nouveau presque imprésentable auprès des chancelleries occidentales alors qu’il regagne en popularité à Moscou. Il y a quelque jour, Giorgia Meloni avait déclaré ‘’je n’ai rien à me reprocher et n’ai pas peur du chantage’’, comme pour dire que ce n’est peut-être pas le cas de tout le monde. Raison de plus pour conclure cette phase au plus vite. Sergio Mattarella aussi veut faire vite. La candidate pressentie à la Présidence du Conseil a donc l’occasion de former son gouvernement en quelques heures seulement après sa probable nomination mais devrait donc également bénéficier d’une marge de manœuvre assez ample pour choisir ses ministres. Matteo Salvini semble lui-même très satisfait de ce qu’il a pu obtenir avec son résultat de 8,8%. Forza Italia en revanche, avec 8% de voix, s’est sentie exclue et a laissé cours à la frénésie berlusconienne ce qui a finalement eu pour effet de réduire la capacité de ce parti à obtenir le même niveau de représentation que la Ligue au sein du gouvernement. Antonio Tajani a expliqué à Bruxelles que les propos de Berlusconi n’étaient pas à prendre au sérieux et qu’il se portait garant de la ligne de la politique étrangère. Il s’est montré convaincant et il semble être encore le favori pour le portefeuille des Affaires étrangères. Berlusconi reste un problème pour Forza Italia qui devra dissiper les ambiguïtés. Giorgia Meloni a l’intention de couper court aux négociations interminables qui affaibliraient le gouvernement de le départ et par conséquent elle aussi. Elle préférera être claire d’emblée sur les nouveaux rapports de force au sein de la coalition. »

ARTICLE, Sole 24 Ore, de L. Palmerini, « Sur l’Europe et Moscou, la Présidence de la République italienne sera attentive aux divisions de la droite » : « Les consultations ont déjà commencé mais on s’attend aujourd’hui à une journée décisive. La coalition de droite ira voir le Président de la République en traînant avec elle une série de polémiques encore en cours. Si cette fois, contrairement à 2018, la victoire de la majorité est claire, les disputes ont presque anéanti le résultat électoral. Sergio Mattarella doit donc sonder le degré de cohésion politique des partis alliés, en particulier sur la question importante du respect des Traités et des alliances internationales. On peut s’attendre à ce que Giorgia Meloni soit désignée d’ici ce soir, toutefois la rencontre de ce matin n’est pas une simple formalité. Les questions de politique étrangère ont perturbé les démarches institutionnelles. Hier Antonio Tajani s’est rendu à Bruxelles afin de clarifier la situation auprès du PPE et brandir le bouclier atlantiste et européiste. Il devrait donc rester le candidat désigné pour prendre la tête du ministère des Affaires étrangères. Il fait d’ailleurs partie de la délégation qui se rend ce matin au Quirinal, comme s’il était le garant de Forza Italia. Sergio Mattarella soulèvera aussi la question de la position vis-à-vis de Moscou, après avoir déjà échangé hier avec le nouveau Président de la Chambre léguiste Fontana suite à des déclarations ambiguës sur les sanctions. La Ligue devra donc elle aussi éclaircir ces points. Ce matin, Giorgia Meloni devrait être la seule alliée à prendre la parole, comme si elle se portait garante pour les autres. Un choix pour tenter de sortir de l’isolement européen. Giorgia Meloni et Emmanuel Macron pourraient d’ailleurs se rencontrer à l’occasion de la visite à Rome du Président français. »

EDITORIAL, Il Messaggero, A. Campi « L’exécutif qui nait dans l’intérêt des Italiens » : « Après la tempête, le beau temps. La semaine prochaine nous aurons un nouveau gouvernement, le premier en depuis longtemps qui sera politique et soutenu par une majorité formellement homogène, après des années de gouvernements techniques et d’expériences parlementaires inédites. Ce sera le premier gouvernement sous l’hégémonie de la droite et le premier dirigé par une femme. Si ce n’est pas un tournant historique, cela y ressemble beaucoup, même si plusieurs, en Italie et à l’étranger, sont prêts à parier sur son échec. Ce sera un gouvernement de coalition, ce qui explique les tensions de ces derniers jours sur le choix des ministres et la distribution des sièges, avec les partis mineurs qui tentent d’obtenir un maximum et un parti plus fort qui tente de céder le moins possible. Ce sont toujours les rapports de force qui décident. C’est peut-être brutal mais c’est au fond la chose la plus juste et sage. Ce qui compte, c’est qu’un gouvernement verra le jour car il sert aux Italiens, aux entreprises, aux familles, aux travailleurs et aux citoyens. Berlusconi, qui est un homme pragmatique, l’a compris. »

ARTICLE, Corriere della Sera, V. Piccolillo « Nous sommes prêts à gouverner » : « D’après l’entourage de Fratelli d’Italia, Giorgia Meloni se présentera ce matin au Quirinal « prête comme toujours ». Elle aurait passé la journée « enfermée » pour réfléchir aux ministères qui restent encore à choisir ou qui font l’objet d’un bras-de-fer, comme celui de la Justice. Le but est de se présenter avec une liste bien faite, afin d’accélérer un maximum les délais et réduire au minimum les frictions qui ont déjà secoué la coalition. En absence de coup de théâtre, la délégation de droite se présentera unie et avec un seul porte-parole : Giorgia Meloni. C’est elle-même qui l’a écrit sur les réseaux sociaux ‘’ensemble avec toute la coalition droite, nous nous présenterons au Quirinal pour des consultations avec le président Mattarella. Nous sommes prêts à donner à l'Italie un gouvernement qui aborde les urgences et les défis de notre temps avec conscience et compétence’’. Dans la soirée, Meloni fera son retour au Quirinal pour des entretiens avec le chef de l'État. À la fin, le secrétaire général du Quirinal annoncera que le Président a chargée l’intéressée de former un gouvernement et celle-ci présentera ses intentions à la presse. Le but est de faire rapidement. Elle pourra accepter avec des réserves, juste le temps de consulter les ministres possibles, revenir au Quirinal pour lever la réserve lors d'une discussion avec le chef de l'État, donner les lignes directrices du programme et proposer une liste de ministres, qui seront ensuite sélectionnés et nommés par le Président lui-même. Et ce n'est qu'à la fin qu'elle annoncera la liste. Mais Meloni pourrait aussi accepter sans réserve, en apportant avec elle la liste dès ce rendez-vous institutionnel. Et une fois l'entretien terminé, elle annoncera la liste des ministres. Dès dimanche, le gouvernement pourrait ainsi prêter serment ».

ARTICLE, La Stampa, N. Carratelli « Le « mur » des oppositions » : « La position internationale de l’Italie et les droits humains, à commencer par l’avortement, sont les points sur lesquels Enrico Letta, Giuseppe Conte et Carlo Calenda seraient disposés à faire une opposition dure et unitaire au futur gouvernement. Ils seraient donc prêts à ériger une sorte de « mur » comme évoqué par le président du M5S. Dans les salles du Quirinal, qui est à nouveau au centre des consultations après l’urgence de la Covid, il serait possible d’entrevoir une possible collaboration entre les trois ténors de l’opposition qui ont fait des déclarations pouvant presque se superposer. Les trois ont exprimé notamment leurs doutes sur l’opportunité de mettre au Ministères des Affaires Etrangères un représentant de Forza Italia, après les déclarations récentes de Berlusconi. Le dirigeant du PD est celui qui s’est entretenu le plus longtemps avec le Chef de l’Etat, environ une heure, accompagné par une délégation entièrement féminine, contrant les polémiques sur la parité de genre dans son parti. En revanche, G. Conte a été le protagoniste des déclarations les plus longues de la journée, en mentionnant aussi la thématique de l’envoi d’armes à Kiev qui ne serait « plus nécessaire » car celles fournies par les Etats-Unis seraient plus que suffisantes et parce que maintenant « il faut des négociations de paix ». Ce qui lui a valu une critique de la part de Carlo Calenda (du troisième pôle) qui a commenté sur Twitter ‘’Conte a demandé au gouvernement une posture clairement euro-atlantique et en même temps l’interruption de l’envoi d’armes à l’Ukraine qui représente le pilier même de la position euro-atlantique. Je l’invite à rencontrer Berlusconi, ils partagent la même ligne’’. Bref, sur l’Ukraine les oppositions se divisent. Alors, le dialogue pourrait mieux réussir sur les droits, au sujet desquels les divergences sont plus difficiles à trouver. »

PREMIER PLAN, La Repubblica, d’A. Ginori et T. Mastrobuoni, « L’énergie divise Macron et Scholz et l’Elysée prépare la rencontre avec Meloni » : « Le report du traditionnel sommet franco-allemand braque les projecteurs sur la crise des relations entre les deux pays et ouvre un nouveau scénario d’alliances qui concerne également l’Italie. C’est dans ce contexte que les dirigeants français et allemand se sont retrouvés hier à Bruxelles pour le Conseil européen. Macron, sourire aux lèvres, s’est présenté en ‘’champion de l’unité européenne’’ face à une Allemagne qui risque de ‘’s’isoler’’. Macron se tourne de plus en plus vers l’Italie et la panne du moteur franco-allemand pousse la France à se rapprocher de Rome et à rencontrer le nouveau gouvernement de Giorgia Meloni sans trop tarder. Emmanuel Macron sera en visite à Rome et au Vatican dimanche et lundi et depuis quelques heures on parle également d’un face à face entre le président français et la candidate pressentie à la Présidence du Conseil. Après la prudence initiale, l’Elysée n’exclut désormais pas une rencontre avec Giorgia Meloni. ‘’S’il nous y sommes invités’’ précisent des sources proches du Président, et si tout se déroule comme prévu pour le calendrier institutionnel italien. Les deux leaders, qui ne se connaissent pas encore, pourraient se rencontrer dès dimanche, peu après que la Présidente du Conseil ait prêté serment, sans lien avec la conférence organisée par Sant’Egidio. Rien d’officiel pour le moment, mais il y a eu des contacts informels et l’entourage de Giorgia Meloni s’est montré ouvert au dialogue. La leader de Fratelli d’italia pourrait choisir Paris pour son premier déplacement à l’étranger. L’Elysée n’est pas fermé, au contraire. Macron a toujours dit qu’il voulait travailler avec le nouveau gouvernement de droite, bien qu’avec une certaine exigence, notamment sur la protection des valeurs européennes partagées. Il y a objectivement des éléments de convergence entre Paris et Rome, notamment dans le domaine énergétique. Les deux pays n’ont pas apprécié l’annonce de l’Allemagne sur son plan massif. Pour le leader français, l’annonce d’un bouclier anti-missile s’appuyant sur des technologies israéliennes et américaines et snobant un projet européen porté par la France et l’Italie, a été perçu comme un affront. Le porte-parole de Scholz minimise et Macron nie toute rupture avec Scholz mais s’est toutefois montré exigeant dans le contexte international exceptionnel. La semaine prochaine, ils tenteront de renouer le dialogue mais, dans divers domaines, les problèmes semblent épineux et les solutions lointaines. »

PREMIER PLAN, Il Messaggero, d’A. Gentili, « Rencontre avec Macron lundi, les conseillers diplomatiques sont au travail ‘’vers le dégel avec Paris’’ » : « Dans le timing pour la formation du nouveau gouvernement, on a aussi l’œil rivé sur Paris et la visite du Président Macron à Rome dimanche et lundi. D’après les informations qui filtrent de l’Elysée et de l’entourage de Giorgia Meloni, les ‘’contacts sont de plus en plus étroits’’ au cours des dernières heures afin d’organiser une rencontre entre la future Présidente du Conseil. La rencontre aurait lieu probablement lundi après la visite de Macron au Pape François et le déjeuner avec Sergio Mattarella au cours duquel les deux présidents devraient évoquer ‘’le Traité du Quirinal et sa mise en œuvre’’. Pour que la première rencontre entre Giorgia Meloni et Emmanuel Macron ait lieu, la leader devra toutefois avoir été officiellement nommée d’ici dimanche. Pour certains membres de Fratelli d’Italia ‘’c’est évident’’ et cela pourrait même être le cas ‘’dès demain’’. Un proche de Meloni est convaincu ‘’du fort intérêt’’ pour les deux parties à ce que cette rencontre ait lieu. Du reste, Emmanuel Macron s’était empressé de remédier aux paroles maladroites de sa Première ministre et de la ministre de l’Europe rappelant que ‘’le peuple italien a fait un choix démocratique et souverain. Nous le respectons. En tant que pays voisins et amis, nous devons continuer à travailler ensemble’’. Et, alors que l’axe franco-allemand se fissure, ce n’est pas un hasard. Il est essentiel pour Paris de confirmer le rapport solide avec Rome. En somme, la poignée de main entre les deux leaders est quasiment certaine, les points d’entente sont nombreux, notamment concernant les décisions récentes de l’Allemagne dans plusieurs domaines, dont celui de la Défense. Rome est particulièrement attentive au traitement de ces questions par Paris, dont elle partage l’approche pour limiter les débarquements de migrants sur les côtes européennes. Macron a promis un tour de vis supplémentaire concernant les migrants en situation irrégulière, en particulier ceux qui ‘’perturbent l’ordre public’’, qui devront être rapatriés. Enfin, l’Elysée avait été sensible aux déclarations de Meloni au Figaro sur l’amitié entre la France et l’Italie. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

20/10/2022

Article du Visegrád Post : Hongrie : consultation nationale sur les sanctions européennes contre la Russie et la vie chère.

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Hongrie. Consultation nationale sur les sanctions européennes contre la Russie et la vie chère :

https://visegradpost.com/fr/2022/10/20/hongrie-consultati...

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Ce vendredi 21 à 10h30, Giorgia Meloni sera chez le président de la République.

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Italie. Ce vendredi 21 à 10h30, Giorgia Meloni sera chez le président de la République avec le centre-droit.

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Thierry Baudet est suspendu de débats à la Chambre des députés durant une semaine.

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Pays-Bas. Thierry Baudet, figure de proue du Forum voor Democratie, est suspendu de débats à la Chambre des députés durant une semaine, car il n’a pas déclaré ses activités complémentaires dans un registre destiné à cette fin.

Lors d'un vote par appel nominal, 119 députés ont voté en faveur de la proposition de suspendre Thierry Baudet, 2 ont voté contre. Les députés du Forum voor Democratie (FvD) et du PVV de Geert Wilders sont sortis de la salle pendant le vote.

Thierry Baudet n'avait pas indiqué qu'il est membre du conseil d'administration de FvD et qu'il est le directeur d’une société d'édition.

Avant le vote, le dirigeant du PVV, Geert Wilders, a qualifié la décision d'« erreur historique ». Caroline van der Plas du parti qui défend les agriculteurs, le BBB, a voté contre la suspension de Thierry Baudet car elle trouve la mesure « antidémocratique ».

Deux autres députés du FvD, Freek Jansen et Gideon van Meijeren, ont également été réprimandés, pour ne pas avoir correctement enregistré leurs postes et revenus auxiliaires.

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Thierry Baudet

"Berlusconi accuse Zelensky d’être le responsable de la guerre, puis rétropédale. Meloni lance un ultimatum à son allié."

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Italie. Revue de presse.

La diffusion dans les médias d’un nouvel enregistrement audio de propos de S. Berlusconi à ses parlementaires au sujet de l’invasion russe en Ukraine, semblant justifier la position de V. Poutine et critiquant V. Zelensky, ainsi que la réaction de Giorgia Meloni réclament une posture résolument occidentale et atlantiste des partis sur l’Ukraine pour faire partie de son futur gouvernement, font les gros titres des médias italiens. La presse met en avant la division de la majorité sur la politique internationale alors que les consultations du Président de la République commencent aujourd’hui même, et la possibilité que les propos du leader de Forza Italia remettent en cause la composition du gouvernement, sur fond de polémiques : « Meloni prévient Berlusconi » - A la suite de la diffusion des enregistrements sur Kiev, la dirigeante fait une mise au point  : Seuls les atlantistes et pro-européens peuvent faire partie du gouvernement (Corriere della Sera), « Meloni, c’est la roulette russe » - Berlusconi accuse Zelensky d’être le responsable de la guerre, puis rétropédale. Meloni lance un ultimatum à son allié. Les consultations commencent aujourd’hui (La Repubblica), « Berlusconi est pro-Poutine » - Un nouvel enregistrement provoque un tollé. La majorité se présente pour les consultations en pleine crise (La Stampa), « Meloni : nous sommes avec l’UE et l’Otan » (Il Messaggero), « Le gouvernement Meloni nait/Nato (Otan)-Poutine » (Fatto Quotidiano), « Les faits comptent plus que les enregistrements » - Berlusconi s’explique : ma position demeure atlantiste et européenne, les voix de Forza Italia au Parlement contre Poutine le prouvent (Il Giornale), « Giorgia, va de l’avant » - Le dernier piège contre le gouvernement avec la diffusion d’enregistrements « volés » à la veille des consultations. C’est une énième tentative pour barrer la voie à Meloni (Libero).

Les JT couvrent essentiellement le début des consultations pour la naissance du nouveau gouvernement du Président de la République S. Mattarella, les réactions politiques aux derniers propos polémiques de S. Berlusconi au sujet de l’Ukraine et de Poutine, le Conseil Européen sur l’énergie, l’invasion russe en Ukraine avec notamment la décision de V. Poutine de déclarer la loi martiale dans les régions occupées par Moscou et les bombardements russes sur plusieurs centrales électriques.

Sur Twitter, le hashtag #ForzaItalia, en référence au débat en cours au sujet des propos de S. Berlusconi sur l’Ukraine et Poutine, fait tendance.

COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Folli « Incompatible avec le gouvernement » : « En écoutant les nouveaux enregistrements des propos de Berlusconi, hier, tout le monde a compris que la ligne rouge avait été franchie. Surtout Giorgia Meloni. Sur ce genre de propos semblant dictés par le Kremlin, le gouvernement ne pouvait pas naitre et Mattarella se serait tout naturellement refusé à accepter un déni aussi explicite et grotesque des piliers de notre politique étrangère. Cette fois-ci, ce n’est plus un bras-de-fer sur un ministère mais la coalition de droite même qui est en jeu, et par conséquent le gouvernement aussi. L’exécutif ne peut plus se permettre d’avoir des personnages comme Berlusconi dans ses rangs, avec des rôles de responsabilités. Hier, la déclaration formelle d’incompatibilité a été prononcée. Si les choses ont un sens, le fondateur de Forza Italia est de fait placé sous tutelle. Mais qui est-ce qui dirige Forza Italia maintenant, Antonio Tajani et l’aile raisonnable proche du PPE et de l’Otan ? Ou plutôt cette minorité disposée à suivre à tout prix son chef avec ses propos pro-Poutine ? L’éclaircissement sur ce point doit se faire maintenant et pas pendant les consultations. Les ambiguïtés ne sont plus tolérées pour des raisons à la fois internes et internationales. Une chose est claire, on assiste à la fin d’une saison et le premier à s’en apercevoir est justement Tajani, pressenti à la Farnesina, qui se voit désormais projeté, malgré lui, vers le post-berlusconisme. Si au contraire Berlusconi devait tenir la barre de son parti, pouvant ainsi lancer ses piques sur un gouvernement qu’il n’a jamais aimé, il faudra s’attendre au pire. Les bluffs ne sont plus permis. »

EDITORIAL, Il Foglio, C. Cerasa « Les otages de l’ambiguïté » : « A une semaine du début de la mandature, il est naturel de se demander, en ce qui concerne la future Présidente du Conseil, s'il est possible de gouverner un pays sans être capable de gouverner sa propre coalition. Et pour essayer de raisonner sur ce point, il faut au moins quatre réflexions. La première est que la coalition de droite continue chaque jour à donner l'impression d'être une simple expression géographique. La seconde, moins évidente, est que la gestion de la coalition, pour Meloni, pourrait ne pas être un problème moindre par rapport à la gestion d'autres urgences non moins importantes, comme les factures élevées, la transition énergétique, les défis du PNRR et la nécessité de mener des politiques capables de gérer la probable récession. La troisième, moins évidente, est qu'une semaine après le début de la législature, Meloni a montré qu'elle savait répondre aux mini-crises déclenchées par ses alliés. La quatrième réflexion, cependant, est peut-être la plus importante et concerne un problème que Meloni ne semble pas être en mesure de gérer pour le moment : la perception de ce que sera son gouvernement. Nous vivons des temps dans lesquels, comme le démontre le cas de Liz Truss, il suffit d'un rien, d'un petit accident, pour agir sur le véritable moteur politique de tout gouvernement : sa crédibilité. »

ARTICLE, Il Foglio, S. Canettieri « Meloni s’en remet au Quirinal mais Berlusconi représente désormais une menace » : « Meloni tente de s’éloigner des rumeurs sur sa coalition et surtout de l’ombre du « Cavaliere » qui plane sur elle. Berlusconi représente un problème. Les deux ne se parlent plus. Le seul officier de liaison s’appelle Gianni Letta, qui participe à la rencontre entre Berlusconi et Nordio, ce dernier étant pressenti pour le ministère de la Justice. La rencontre dure environ deux heures et Forza Italia fait savoir que l’enlisement perdure sur ce ministère. Entretemps, Meloni entretient plusieurs contacts avec le Quirinal. Dans le moment le plus compliqué et marqué par le chaos, elle s’en remet à Mattarella. La discussion avec le Quirinal sert aussi à peaufiner la composition du gouvernement et à tenter de gagner du temps. Ce ne sont là que des détails face à la menace que représente Berlusconi sur le chemin qui mène au Palais Chigi. Salvini joue les médiateurs et la rencontre entre lui et Berlusconi suscite des inquiétudes au sein de l’Etat-major de Fratelli d’Italia. « Nous sommes encerclés », répète Meloni, qui est prête à accélérer dans les prochaines 24 heures et à revoir la composition de  la liste des ministres. Quitte à déplacer Tajani de la Farnesina à un autre ministère. La ligne de la dirigeante de Fratelli d’Italia est désormais la suivante : je ne négocie plus. Après avoir reçu la charge vendredi de former le gouvernement, je ferai retour au Quirinal samedi avec la liste des ministres et je prêterai serment dimanche. C’est quitte ou double. »

ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Silvio Berlusconi, chef de Forza Italia, ancien Président du Conseil et membre de la coalition de droite ayant remporté les élections, par M. Galluzzo, « Il est ridicule de remettre en cause mon atlantisme » : « Il y a eu une interprétation déformée et franchement ridicule de mes propos qui ont été sortis de leur contexte. Il s’agit de calomnie et de désinformation, mais j’en ai vu d’autres et je ne me laisse pas intimider. Mes propos ne visaient en rien à justifier l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Au contraire, je veux répéter pour la énième fois que ma position coïncide pleinement avec celle du gouvernement italien, de l’Union européenne et de l’OTAN : une condamnation nette d’une attaque militaire contre un Etat libre et souverain. Cela a toujours été la ligne de Forza Italia, y compris lors des votes aux Parlements italien et européen. Je ne renie absolument pas ma relation d’amitié passée avec Vladimir Poutine, qui avait d’ailleurs permis plusieurs avancées sur le plan diplomatique dans les années 2000. Mais aujourd’hui les circonstances ont changé. Je souhaite des négociations qui permettraient de mettre fin à ce massacre et qui garantissent les droits du peuple ukrainien. Je pense que cela nécessite une intervention forte et coordonnée des Etats-Unis et de la Chine. Forza Italia se rendra au Quirinal avec ses alliés et nous proposerons tous au Président de la République le nom de Giorgia Meloni. Naturellement, nous réfléchissons encore, au sein de la coalition, à la formation du gouvernement qui prendra forme lorsqu’il aura été approuvé par le chef de l’Etat. Concernant la Justice, l’ancienne présidente du Sénat Elisabetta Casellati me semble un profil tout à fait compétent et adapté. Il me semble évident, au vu des indications exprimées dans les urnes par les électeurs, que nous devons occuper une place égale à celle de la Ligue au sein de l’exécutif. Forza Italia a été pénalisé par ce nouveau système et a obtenu moins de sièges que la Ligue aux Chambres. Il faudra tenir compte de tout cela. Mais les véritables divisions sont celles qui se trouvent chez nos adversaires de gauche. »

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de P. Di Caro, “Nous sommes avec l’Ukraine, qui ne l’est pas peut quitter la coalition » : « Les mots, puis les applaudissements enthousiastes des parlementaires quand Silvio Berlusconi se moque presque de Zelensky sont décrits par les fidèles de Giorgia Meloni comme le ‘’fond le plus bas touché par Forza Italia’’. C’était beaucoup trop pour que la leader ne sorte pas de son silence afin de rassurer les partenaires internationaux, l’OTAN et les Européens. Mais aussi pour avertir ses alliés qu’il n’est pas possible de continuer ainsi. ‘’Ou nous nous en tenons au programme et aux fondements de la coalition, ou il n’y aura pas de gouvernement’’ déclare Giorgia Meloni dans un communiqué très dur et très ferme. C’est bien elle qui se posera en garante de la fiabilité de l’Italie à l’international. Sur ce plan, elle entend maintenir une ligne claire et univoque, et un ancrage fort de l’Italie dans l’OTAN et en Europe. ‘’Qui n’est pas d’accord avec cela ne pourra pas faire partie du gouvernement, quitte à ce qu’il n’y ait pas de gouvernement’’, Giorgia Meloni ne cite jamais Berlusconi mais insiste sur la crédibilité de son gouvernement qui ne sera jamais ‘’le maillon faible de l’Occident, comme le voudraient certains de nos détracteurs’’. Giovanbattista Fazzolari, un de ses conseillers les plus proches, note ‘’l’incroyable capacité de la désinformation russe à infiltrer les plus hautes sphères de la politique occidentale’’, face à quoi il faudra ‘’renforcer encore notre soutien à l’Ukraine’’. Aucune ambiguïté possible donc, en accord avec le chef de l’Etat avec qui les rapports sont qualifiés de très solides. Meloni a obtenu le démenti et les déclarations de fidélité qu’elle exigeait. Y compris de Tajani qui sera aujourd’hui à Bruxelles pour rassurer le PPE et dont le futur poste de ministre des Affaires étrangères semble sérieusement remis en cause. Il ne serait toutefois pas si facile de se passer de lui. La liste des ministres pourraient bien être remaniée de façon conséquente à la lumière des récents événements.  ‘’S’ils en arrivent à applaudir Berlusconi qui s’en prend à Zelensky, c’est qu’ils continuent à ne répondre qu’à lui’’ observe-t-on au sein de Fratelli d’Italia. Et les dernières pressions de Salvini n’ont pas plu, même s’il est aujourd’hui bien plus proche de la ligne de la leader, il reste tout de même attentif à sa propre équipe. Ils iront aux consultations tous ensemble mais en tentant de ne pas donner trop de poids à la présence de Berlusconi. Ensuite, il n’y aura plus de négociations possibles sur les ministres. »

PREMIER PLAN, La Repubblica, de P. Mastrolilli, « ‘Les propos de Berlusconi sont horribles’ mais les Etats-Unis misent sur la leader de Fratelli d’Italia » : « Une source diplomatique très proche de Joe Biden qualifie d’‘’horrible’’ les enregistrements de Berlusconi sur l’Ukraine. L’administration américaine maintient sa volonté de travailler avec le nouveau gouvernement italien car les positions de Giorgia Meloni vis-à-vis de la Russie ont été remarquées et appréciées. Toutefois les positions philo-russes de l’ancien président du Conseil ou de la Ligue, notamment à travers les récentes déclarations du Président de la Chambre sur les sanctions contre la Russie, inquiètent Washington. Mais d’où vient la fuite de cet enregistrement ? De membres internes à la coalition à cause de divergences internes ? Ou elle a été encouragée par Moscou pour déstabiliser Giorgia Meloni et l’Italie ? Joe Biden a récemment indiqué l’Italie comme l’exemple du risque encouru par l’Occident et pour le président d’Eurasia le résultat de ces élections pourrait se propager à des pays comme la France ou l’Espagne, provoquant de graves divergences et des problèmes concrets en termes de politique internationale, de finances et de droits civiques. L’affaire de l’enregistrement de Berlusconi rappelle le dossier américain sur les influences russes en Occident et des sources ayant manipulé le dossier confirme que l’Italie y figure bien. A l’approche des midterms aux Etats-Unis, un affaiblissement de Joe Biden n’est pas souhaitable puisqu’il restera à la Maison Blanche au moins jusqu’au 20 janvier 2025, soit bien plus que la durée moyenne des gouvernements en Italie. Le G20 de Bali pourrait être l’occasion d’une première prise de contact avec Giorgia Meloni et de consolider la collaboration sur les positions jusqu’à présent communes. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

19/10/2022

"Nous avons besoin d'une offensive d'expulsions !"

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Allemagne.

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Mariana Harder-Kühnel : "Un somalien tue deux personnes : nous avons besoin d'une offensive d'expulsions !"

Le bus de l’AfD de Rhein-Erft a été incendié.

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Allemagne. Rhénanie du Nord-Westphalie. Le bus de l’AfD de Rhein-Erft a été incendié.

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Estonie : l'EKRE donné à 29 %.

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Estonie. Un sondage Norstat donne les nationalistes de l’EKRE deuxième parti du pays à 29 %.

L'AfD est donnée deuxième en vue d'élections pour le Parlement du Mecklembourg-Poméranie occidentale, avec 24 %.

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Allemagne. Mecklembourg-Poméranie occidentale. L'AfD est donnée deuxième en vue d'élections pour le Parlement du Mecklembourg-Poméranie occidentale, avec 24 %.

(https://www.wahlrecht.de/umfragen/landtage/mecklenburg-vo...)

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SPD : sociaux-démocrates

AfD : patriotes

CDU : démocrates-chrétiens

die Linke : post-communistes

Grüne : écologistes

FDP : libéraux

Sonstige : autres

"Silvio Berlusconi est en roue libre et lance la droite sur le chemin du chaos à 100 à l'heure."

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Italie. Revue de presse.

Les dernières déclarations de Silvio Berlusconi sur la Russie et ses liens à Vladimir Poutine et ayant révélé une partie de l’équipe ministérielle à laquelle travaille la coalition de droite font la une de la presse italienne. Les journaux de diverses tendances soulignent une attitude pouvant mettre sérieusement à mal la cohésion entre les alliés. « Berlusconi sape l’accord » ‘J’ai renoué le contact avec Poutine’ affirme-t-il, en vue du prochain gouvernement ‘Nous sommes d’accord pour que Casellati aille au ministère de la Justice’ ; grand froid du côté de Giorgia Meloni (Corriere della Sera), « Giorgia Meloni prise en otage par les philo-russes » (La Repubblica), « Berlusconi en dit trop, Meloni est furieuse » (La Stampa), « S’il continue comme cela, ça va mal finir ‘Silvio arrête-toi !’ » (Libero), « Le Cavalier gâche à nouveau tout  » (La Verità), « De Casellati à l’affaire Poutine, Berlusconi secoue la majorité » (Il Messaggero), « Berlusconi livre sa liste de ministres et en rajoute une couche ‘je suis un ami de Poutine’ » (Sole 24 Ore).

Les JT couvrent essentiellement l’élection des vice-présidents du Parlement, les déclarations de S. Berlusconi  sur Poutine, l’effondrement dans la nuit de l’amphithéâtre de l’université de Cagliari, la situation en Ukraine avec les bombardements russes sur les centrale électriques ; le Conseil européen qui s’ouvre demain à Bruxelles et les variations du prix du gaz après les annonces d’hier de la Commission européenne sur un projet pour un plafonnement flottant des prix du gaz ; le retour en Iran de l’athlète Elnaz Rekabi où elle a été acclamée.

Sut Twitter le hashtag #Mussolini domine suite à la polémique liée à la découverte d’un portrait de l’ancien dictateur dans une galerie photos d’anciens ministres au Ministère du développement économique, qui a ensuite annoncé le retrait du portrait.

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de C. Bozza, « Une possible prise de fonctions officielle samedi ou dimanche, voici les étapes » : « La tension est encore forte entre la candidate à la Présidence du Conseil Giorgia Meloni et Silvio Berlusconi mais, dans l’ombre, les médiateurs œuvrent pour que tout se déroule dans les temps. Le Président de la République Sergio Mattarella devrait commencer à recevoir les dirigeants des partis dès demain, jeudi 20 octobre, pour les consultations. Compte tenu de la netteté du résultat électoral et du nombre limité de groupes parlementaires, les consultations pourraient ne durer qu’un jour et demi tout au plus. Si toutes les ombres qui entourent le centre-droit sont dissipées d’ici là, la leader de Fratelli d’Italia pourrait être nommée officiellement dans la soirée du vendredi 21 ou la matinée du samedi 22 octobre. Au même moment, Mario Draghi devait atterrir à Rome de retour du Conseil européen – le passage de relais ne pouvant pas avoir lieu en son absence. Une fois que le chef de l’Etat désigne le Président du Conseil, l’usage veut que ce dernier accepte sous réserve de l’approbation des partis disposés à le soutenir. Le premier Président du Conseil à avoir accepté ses nouvelles fonctions sans réserve fut Silvio Berlusconi en 2008. Si le Président du Conseil reçoit un avis positif après consultation, celui-ci retourne au Quirinal pour lever toute réserve et est officiellement nommé. Il annonce dans la foulée la liste de ses ministres. Dans les 24 heures qui suivent, le nouveau Président du Conseil et son équipe prêtent serment à la Présidence de la République. S’ensuit la cérémonie dite ‘’de la cloche’’ au Palais Chigi, pour le passage de relais entre les deux Présidents du Conseil, sortant et entrant. A l’occasion du premier Conseil des ministres, le sous-secrétaire à la Présidence du Conseil sera élu. Le gouvernement sera officiellement en place et pourra d’ores et déjà prendre part aux instances internationales. Ces étapes devraient se dérouler entre le samedi 22 et le lundi 24 octobre. Quelques jours plus tard, le nouveau Président du Conseil se présentera devant les Chambres pour son discours d’intronisation et demander la confiance, soit 201 voix pour à la Chambre et 104 au Sénat. »

ARTICLE, La Stampa « Berlusconi sans limite » par Antonio Bravetti : “ Silvio Berlusconi est en roue libre et lance la droite sur le chemin du chaos à 100 à l'heure. Comme dans un spectacle "best of", le cavaliere puise dans tout le répertoire : déclarations à l'emporte-pièce sur Poutine, rétractées par la suite ("J'ai rétabli les relations"), demandes faramineuses de ministères, blagues, sous-entendus, clins d'œil. Il n’a pas demandé pardon à Giorgia Meloni, il le jure. Après une journée à semer des incendies, ils est photographié avec sa presque-femme Marta Fascina chez un marchand de glaces, serein et souriant : "Marta a opté pour une bonne glace, tandis que je n'ai pas pu résister à une crêpe". Depuis l'Europe, on observe cela avec un malaise croissant : "Concernant Poutine, c’est une dérive sans précédent", déclare la présidente du groupe Socialistes & Démocrates, Iratxe Garcia Perez. Dans la matinée, il y a eu l'élection des nouveaux chefs de groupe Fi : Licia Ronzulli au Sénat et Alessandro Cattaneo à la Chambre. En milieu d'après-midi, la bombe, lancée par l'agence LaPresse. Devant les députés, Berlusconi a avoué avoir " rétabli les relations avec Poutine " qui lui avait offert " 20 bouteilles de vodka pour son anniversaire ", accompagnées d'une " lettre très douce ", à laquelle il a répondu par " du Lambrusco et une lettre tout aussi douce ". Il se dit "très, très inquiet" du conflit : "Si Kiev rejoint l'OTAN, ce sera la troisième guerre mondiale. Je ne peux pas donner mon avis personnellement, car si cela est raconté à la presse, ce sera un désastre, mais je suis inquiet". Mais le "désastre" est servi. Alors que ses phrases proviennent d'une réunion à huis clos avec des députés de Forza Italia, l'état-major du parti tente de démentir. "La vodka" ? C'est une petite histoire de 2008", précise Antonio Tajani, qui rêve d'être ministre des affaires étrangères. Le soir, l’audio du discours de Berlusconi fuite et confirme tout. Notre position, répète le parti acculé, est conforme à celle de l'Europe et des États-Unis. Il n'y a pas de marge d'ambiguïté". Enrico Letta attaque : "Ce n'est pas du folklore, ce ne sont pas des blagues. La majorité est de plus en plus ambiguë à l'égard de la Russie". Berlusconi est " en lune de miel avec Poutine ", Giuseppe Conte poursuit, "s'ils veulent mener l'Italie dans cette direction, ils vont se heurter à un mur". Pour Benedetto Della Vedova (+Europa), "les paroles de Berlusconi sont inhumaines". Osvaldo Napoli (ancien Fi aujourd'hui à Azione) le qualifie de " canon libre ". Fabio Rampelli (Fdi) se tire également les oreilles : "La rupture avec Poutine est désormais infranchissable". Le matin, Berlusconi révèle que Meloni lui a demandé "d'être son conseiller". Laissé les mains vides depuis l'élection du président de la Chambre, Berlusconi exige une compensation : " Nous lui avons demandé trois ministères, révèle-t-il, elle s'est moqué de moi, j'en ai demandé deux, elle a encore ri, j'en ai demandé un, elle a dit OK ". Les conseils ne s'arrêtent pas là. Bien qu'ils ressemblent à autre chose : "J'ai une relation amicale avec elle, mon fils a une relation amicale avec elle, son homme travaille à Mediaset...". Une phrase jetée là, sur la partenaire de Giorgia Meloni, qu'elle aurait très mal pris. »

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Marta Fascina et Silvio Berlusconi chez un marchand de glaces : "Marta a opté pour une bonne glace, tandis que je n'ai pas pu résister à une crêpe."

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, P. Di Caro : “La froideur de Meloni : pourquoi ces déclarations ? Pour me rendre la vie difficile ‘’ » : Officiellement ‘pas de commentaires’ mais la vérité est que le cyclone Berlusconi qui s’est abattu hier sur la majorité a rendu furieuse Giorgia Meloni. Au sein de Forza Italia ‘’quelqu’un veut me rendre la vie difficile’’ est le sentiment de la future présidente. Trop d’indices laissés sur le terrain à la fin d’une journée sans fin. Les revendications de Berlusconi sur le ministère de la Justice, où il considère certaine l’attribution à Casellati, ’alors que je lui avais dit clairement qu’aucune décision n’a été prise’ (Meloni), l’annonce de la liste des ministres de Forza Italia sans aucun respect pour le président Mattarella, l’allusion à son ‘’homme qui travaille à Mediaset’’. ‘’Que voulait-il dire ? – se défoule Meloni. C’est une déclaration incroyable.’’  Et enfin la sensationnelle déclaration sur la Russie. “Comment est-il possible qu’ils aient fait sortir d’une réunion cet enregistrement ? Personne ne contrôle ? ‘’ (Meloni). Il est vrai que déjà ces derniers jours, Meloni avait parlé de ‘’ Berlusconi comme de l’histoire du scorpion et de la grenouille : il mord même si il sait qu’il en mourra, il ne peut pas s’en empêcher. ‘’ Fratelli d’Italia s’en prend donc à son entourage, qui l’encourage à parler. Désormais, il faut passer aux contre-mesures et Meloni est encore plus convaincue que c’est à elle de composer la liste des ministres, da la façon qu’elle voudra. Sans vengeance aucune : Casellati aura un ministère mais n’ira pas à la Justice, tandis que sur les autres noms ce sera elle qui décidera. Meloni veut accélérer pour éviter d’autres incidents. Elle espère obtenir le mandat de la part de Mattarella vendredi soir, afin de pouvoir présenter une liste samedi ou dimanche et nommer les ministres rapidement. » 

COULISSES, La Stampa, de C. Bertini, « Sur les vice-présidences des Chambres, le Parti démocrate et les 5 Etoiles trouvent un accord, ne laissant que des miettes aux centristes » : « Il est curieux de remarquer que les deux personnages liés par des motivations politiques, Matteo Renzi et Carlo Calenda, se disputent alors que deux autres, Enrico Letta et Giuseppe Conte, incapables de mettre sur pied une alliance politique, s’accordent sur la nomination des vice-présidents des Chambres, ne laissant aux centristes aucune des places revenant à l’opposition. Ils se sont mis d’accord pour voter chacun pour son propre camp ainsi que pour le candidat de l’autre parti. Côté PD, Anna Rossomando au Sénat et Anna Ascani à la Chambre ont ainsi été élues, ainsi que Mariolina Castelloni au Sénat et Sergio Cosa à la Chambre pour le M5S. ‘’Il n’y a aucune manigance avec le M5S’’ affirme Enrico Letta, ‘’seulement les deux premiers partis d’opposition qui se parlent afin de trouver un équilibre entre leurs rôles institutionnels respectifs’’. Et cela alors que les récents sondages mettent en avant l’écart qui se resserre entre les deux forces. Les démocrates sont terrifiés à l’idée d’être dépassés par les 5 Etoiles. De l’autre côté, le Troisième pôle s’époumone pour revendiquer quelle que fonction-clef que ce soit au sein des institutions. Or les démocrates voudraient aussi confier la direction du COPASIR à Lorenzo Guerini alors que la commission de surveillance de la RAI serait confiée au vice-président des 5 Etoiles, Riccardo Ricciardi, selon le souhait de Giuseppe Conte. Mais on doit s’attendre à un dur bras de fer avec Matteo Renzi, qui revendique également ces postes. Du côté de la majorité, pas de difficulté pour la nomination des chefs de groupes. Au sénat, FDI confirme Luca Ciriani, Massimiliano Romano pour la Ligue, et Forza Italia désigne Licia Ronzulli. A la Chambre FDI confirme également Francesco Lollobrigida, Francesco Molinari pour la Ligue, et Forza Italia choisit Alessandro Cattaneo. Le PD a choisi de confirmer les chefs de groupe sortants, ce qui déplait à Andrea Orlando qui demande davantage de ‘’radicalité dans les discussions fondamentales’’. Enrico Letta explique qu’il souhaite laisser le choix de la continuité ou de la rupture à son successeur. ‘’Cette équipe garantit une opposition intransigeante et ne pose pas de problème au congrès, pour laisser place à un nouveau PD’’ conclut-il mais toute la gauche ne se sent pas représentée et on entend déjà gronder. »

SONDAGES, Il Messaggero, de F. Caruso, « Le M5S talonne désormais le Parti démocrate, FDI poursuit son ascension et le Troisième pôle passe devant Forza Italia » : « Les démocrates doivent se méfier de la remontée des 5 Etoiles après leur rupture suite à la chute du gouvernement Draghi. D’après l’institut de sondage SWG, les deux partis n’ont plus que 0,3 points d’écart alors que le PD, à 17%, recule de 0,5%, et le M5S se trouve à 16,7%. La catastrophe des urnes et la crise du PD semble donc s’accentuer et il pourrait bientôt s’agir de la première force d’opposition seulement au Parlement. L’électorat du PD, mécontent, se reporte vers d’autres forces de gauche (+Europa ou l’alliance Verdi- Sinistra Italiana) ou vers l’abstentionnisme, selon SWG. D’après les analystes, les partis qui sont perçus comme vainqueurs tendent à gagner en consensus après les élections. C’est le cas du M5S qui poursuit sa montée après un résultat aux dernières élections bien plus faible qu’en 2018 mais nettement supérieur aux pronostics. Idem pour Fratelli d’Italia qui atteint 27,4% après les 26% dans les urnes. Par ailleurs, l’électorat démocrate se divise sur la question des alliances : 36% est favorable à une alliance avec le M5S alors que 30% souhaite maintenir l’actuelle délimitation du centre-gauche. Pour l’institut de sondage ‘’une base trop importante n’aurait pas digéré la chute du gouvernement Draghi mais avec le temps les choses pourraient changer’’. 80% des électeurs démocrates jugent que Stefano Bonaccini, président de la région Emilie-Romagne, est le plus adapté pour reprendre la tête du parti. 15% seulement des électeurs seraient favorables à une alliance avec Carlo Calenda qui ne semble de toute façon d’actualité compte tenu du mécontentement exprimé par le leader suite à l’élection des vice-présidents des Chambres. Le Troisième pôle passe tout de même devant Forza Italia, avec respectivement 8,1% et 7,5%, et se place juste derrière la Ligue (8,5%). »

ENTRETIEN, La Stampa, de Alessandro Cattaneo, nouveau chef de groupe de Forza Italia à la chambre : “ Forza Italia a été pénalisée pour avoir exprimé immédiatement sa position" : « Le nouveau chef de groupe de Forza Italia à la Chambre des députés, Alessandro Cattaneo, 40 ans, se retrouve immédiatement sur des montagnes russes, car un Berlusconi déchaîné peut être un problème objectif pour la coalition. C'est pourquoi une explication et une interprétation sont nécessaires. "Nous sommes atlantistes et pro-européens. Il n'y a aucun doute à ce sujet", dit-il. « Certains disent que lorsque le centre-droit entre au gouvernement, c'est qu'il y a une grosse crise. C'est arrivé en 2001, avec le 11 septembre. En 2008, avec Lehman Brothers. Cette fois, avec la guerre et la crise énergétique.... Mais nous sommes prêts à faire des choix courageux et incisifs. Il y a l’urgence sur le prix des factures. En tant que délégué du parti, j'avais déjà assisté à des réunions avec le ministre Franco, et je dois dire que le passage de témoin se fait de manière ordonnée, entre personnes sérieuses. Le gouvernement sortant prolonge certaines mesures, nous allons chercher quelques espaces supplémentaires. Que nous ayons été pénalisés dans la répartition des sièges entre partis de la coalition est un fait objectif. Et la semaine dernière, il y a eu des malentendus, c'est indéniable. Aucun d'entre nous n'a jamais eu l'idée d'un soutien extérieur, ni même de perdre une demi-journée. Concernant Berlusconi, il n’a pas essayé de se réconcilier avec Poutine. Regardez les faits, tous les actes parlementaires, tant au cours de la dernière législature qu'en 25 ans d'histoire, sont orientés vers notre pleine adhésion aux valeurs de l'Occident, au pacte atlantique. Ce qu'il a dit a été un moment de dialogue au sein de l'assemblée. Puis Berlusconi est un homme de paix et faisait référence à des événements du passé.  Le président prévient toujours que le véritable enjeu est la nouvelle sphère d'influence de la Chine, que nous devons considérer avec inquiétude. L'idée de soustraire la Russie à l'influence chinoise et de l'amener aux valeurs occidentales est la bonne. Malheureusement, la décision d'invasion de la Russie a tout fait dérailler. Et il n'y a aucune excuse pour cela. Comme le président Mattarella va confier la tâche à Giorgia Meloni, et qu'il attendra à juste titre le retour de Draghi, dans 24 ou 48 heures au plus, nous aurons la liste des ministres."

COMMENTAIRE, La Repubblica, «  La coalition sans boussole » par  Francesco Bei : « L'affaire qui a éclaté hier, qui concerne non seulement le leader de Forza Italia mais aussi la Ligue, avec le président de la Chambre des députés Lorenzo Fontana qui a amplifié les thèses russes bien connues sur les sanctions "boomerang" pour l'Occident, est en fait l'affaire Meloni. C'est le cas d'une probable Première ministre qui se retrouve avec deux alliés qui démentent quotidiennement la fable de l'alliance unie et surtout "prête", selon le slogan électoral, à prendre sur ses épaules un pays qui s'enfonce entre-temps dans une double crise économique et sociale. Les propos échappés de Berlusconi sur Poutine, au-delà des dénégations rituelles, ne font que confirmer une ligne pro-russe qui s'était déjà révélée de manière retentissante dans le studio de Bruno Vespa à la veille du vote, lorsque le leader de FI avait épousé sans critique la propagande de Poutine sur les " honnêtes gens " à placer à Kiev (au son des bombes) à la place de Zelensky et de sa « horde nazie ». C'est un problème pour Meloni car, lorsqu'elle sera appelée au Quirinal dans quelques jours, quelle ligne de politique étrangère pourra-t-elle exposer au chef de l'État ? Celui de son parti, néo-atlantique, ou celui des deux piliers russes de son alliance ? L'affaire Berlusconi est également devenue l'affaire Meloni en raison d'une autre circonstance embarrassante. Forza Italia, dans la répartition des sièges, devrait obtenir la Farnesina pour Antonio Tajani, dont personne ne remet en cause les références en tant que pro-européen et pro-occidental sincère. Mais lorsqu'il s'agit de l'Ukraine, lorsqu'il s'agit d'approuver le sixième décret qui envoie (aussi) des armes aux résistants de Kiev, Tajani répondra-t-il à Meloni ou à son chef politique vénéré qui s'est vanté hier d'être parmi les cinq meilleurs amis de Poutine ? Il s'agit de questions lourdes qui affectent le rôle de l'Italie dans l'UE et l'OTAN, sa crédibilité internationale, et qui nous concernent donc tous, et pas seulement les membres de l'alliance qui est sortie victorieuse du Rosatellum. »

ENCADRE, Corriere della Sera, « Meloni : Rencontre possible avec Macron à Rome » : « Dimanche, M. Macron participera avec le président Sergio Mattarella au "Cri de la paix", une rencontre interreligieuse organisée par la Communauté de Sant'Egidio. Et la "pleine disponibilité" pour une rencontre avec Meloni se heurte au calendrier de formation du gouvernement, dont les délais semblent de plus en plus serrés : au Quirinal, on n'exclut pas que l'exécutif Meloni prête serment le dimanche 23 octobre. Pour les consultations, qui pourraient être lancées demain, des dispositions sont prises en attendant les nombreuses demandes d'accréditation de la presse internationale : les rencontres des représentants des partis avec le chef de l'État se tiendront de nouveau dans le bureau du président à la " Vetrata", mais les télévisions seront placées dans la Sala degli Scrigni et la cour d'honneur. »

ENCADRE, Il Messaggero, « Macron pourrait peut-être rencontrer Meloni » : « L’Elysée se dit disponible à une éventuelle toute première rencontre entre Emmanuel Macron et Giorgia Meloni, qui pourrait avoir lieu le 23 ou le 24 octobre à Rome à l’occasion d’une visite privée du président qui participera dimanche, avec Sergio Mattarella, à un grand événement organisé par la Communauté Sant’Egidio. Cette ouverture de Macron coïncide de façon intéressante avec le calendrier de la formation du gouvernement qui accélère. Au point que, si Giorgia Meloni décidait de ne pas traîner et d’avoir déjà en poche une liste de ministres qui ne posent pas de difficulté à la Présidence de la République italienne, il n’est pas exclu que sa nomination soit officialisée dès le 22 ou le 23 octobre. Il apparait donc probable que Giorgia Meloni soit déjà pleinement en fonction –hormis le vote de confiance des Chambres- lors de la visite d’Emmanuel Macron. Des sources italiennes soulignent que le fait que la possibilité d’une rencontre ait été avancée par Paris faciliterait sans aucun doute ce qui serait la première rencontre bilatérale pour la leader. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Thierry Baudet est ouvertement complotiste et pro-Poutine.

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Pays-Bas. Thierry Baudet du Forum voor Democratie déclare, lors d’une interview accordée au site Geopolitics and Empire : « Je suis un théoricien du complot. Je crois que nous sommes gouvernés par une conspiration mondiale de reptiles maléfiques. Le seul qui s’y oppose, c’est Vladimir Poutine. Je suis un fan de Vladimir Poutine. Il est notre chevalier blanc, notre héros. » et « Je pense que Poutine va gagner. S’il gagne, cela signifiera la défaite du mouvement mondialiste et de l’empire américain. C’est pourquoi je trouve important de le dire. Je suis le seul à dire ouvertement que Poutine est un héros et qu’il doit gagner. Nous devons tout mettre en œuvre pour le soutenir. »

L'AfD monte aussi en Hesse.

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Allemagne. Hesse. L'AfD est donnée à 12 % en vue d'élections pour le Parlement de Hesse.

(https://www.wahlrecht.de/umfragen/landtage/hessen.htm)

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CDU : démocrates-chrétiens

Grüne : écologistes

SPD : sociaux-démocrates

AfD : patriotes

FDP : libéraux

die Linke : post-communistes

Sonstige : autres

Si Sahra Wagenknecht de la gauche populiste fondait son parti, l'AfD pourrait perdre la moitié de ses électeurs.

Allemagne. Le dirigeant de l’institut de sondage Insa Hermann Binkert estime que si Sahra Wagenknecht, de l’aile populiste du parti post-communiste die Linke, fondait son propre parti, l’AfD pourrait perdre la moitié de ses électeurs et le parti post-communiste die Linke être complètement balayé.

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Sahra Wagenknecht

(https://www.bvoltaire.fr/en-allemagne-laile-populiste-du-...)

"Les sanctions de Bruxelles nous détruisent !"

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Hongrie.

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"Les sanctions de Bruxelles nous détruisent !"

18/10/2022

Riccardo Molinari et Massimiliano Romeo sont les chefs de groupe de la Ligue à la Chambre et au Sénat.

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Italie. Le chef de groupe de la Ligue à la Chambre des députés est Riccardo Molinari et au Sénat Massimiliano Romeo.

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Matteo Salvini et Riccardo Molinari

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Massimiliano Romeo

Frères d'Italie désigne ses chefs de groupe pour la Chambre et le Sénat.

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Italie.

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Francesco Lollobrigida à la Chambre et Luca Ciriani au Sénat

"Tajani et Salvini seront les vice-présidents du Conseil."

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Italie. Revue de presse.

La rencontre d’hier entre G. Meloni et S. Berlusconi après les tensions lors de l’élection du Président du Sénat où la majorité s’était divisée, fait toujours les gros titres de la presse italienne. La plupart des observateurs mettent en avant une « trêve » entre les deux dirigeants de droite favorisant la formation du nouveau gouvernement avec de nouveaux équilibres internes à la coalition : « Le gouvernement vers la dernière ligne droite pour l’entente » - Les alliés se présenteront unis devant Mattarella après la rencontre Berlusconi-Meloni. Forza Italia obtient cinq ministères mais la Justice demeure en suspens (Corriere della Sera), « Berlusconi-Meloni, la trêve des armes » (La Repubblica), « Meloni fait plier Berlusconi : « ensemble pour un gouvernement fort » » - La trêve après l’entrevue (La Stampa), « Gouvernement, maintenant Meloni accélère » - Le dégel avec Berlusconi, Forza Italia obtient 5 ministères comme la Ligue. Salvini obtient les infrastructures et Tajani la Farnesina (Il Messaggero), « Berlusconi, qui voulait imposer son chantage, battu » - Après une heure de réunion, il n’obtient ni la Justice ni le Développement économique pourtant important pour ses télévisions (Fatto Quotidiano), « La paix in extremis » - Les incompréhensions étaient justifiées par l’amertume de Berlusconi de voir Forza Italia sous-estimée. Tajani et Salvini seront les vice-présidents du Conseil. Des pressions pour que Casellati obtienne la Justice (Il Giornale). Les frappes russes sur la capitale ukrainienne sont aussi citées avec couverture photographique en Une « Les drones-kamikazes qui dévastent Kiev » (Corriere della Sera), « Les fantasmes du Donbass » - L’offensive russe par des drones kamikazes sur Kiev (La Stampa), « L’arme iranienne de Moscou : des drones sur Kiev » (La Repubblica).

Les JT couvrent essentiellement la rencontre d’hier entre Silvio Berlusconi et Giorgia Meloni, les indiscrétions sur les nouveaux ministres, les frappes russes contre Kiev et l’échange de prisonniers entre Russes et Ukrainiens, le plan énergétique que proposera la Commission Européenne lors du Conseil Européen de jeudi et le rapport de la Caritas sur la pauvreté en Italie.

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, de M. Franco, « Une trêve qui cristallise les équilibres à droite » : « Francesco Lollobrigida, ancien chef de groupe Frères d’Italie à la Chambre, qualifie de ‘’bonne nouvelle’’ le fait que Silvio Berlusconi et Giorgia Meloni se présenteront ensemble au Président de la République pour les consultations. Seulement vingt jours après la victoire de la coalition de droite, ce soulagement traduit la crainte que Forza Italia puisse se présenter seule à Sergio Mattarella, suite à l’âpre confrontation de ces derniers jours entre les deux leaders. Mais le risque semble dissipé et Silvio Berlusconi s’est rendu lui-même au siège de Fratelli d’Italia - une première hautement symbolique. Il s’agit d’un geste de pacification et même, de fait, de soumission à la nouvelle leader, le fondateur du ‘’centre-droit’’ italien prenant ainsi acte des nouveaux rapports de force. Le conflit aurait été difficile à expliquer aux électeurs et le chemin vers la direction du gouvernement semble désormais tout tracé pour Girogia Meloni, qui devrait être nommée jeudi ou vendredi. Toutefois, ces débuts chaotiques pourraient laisser des traces profondes. Forza Italia apparait comme un parti en déclin, idem pour son leader, et ses membres craignent de devenir la proie de leurs alliés. Or Meloni a besoin d’une majorité stable, pas d’alliés qui craignent de disparaitre politiquement. Par ailleurs, une opposition solide et constructive, avec Enrico Letta comme principal interlocuteur, aurait été plus utile pour la majorité. Les forces adverses, si fragmentées, n’ont rien de rassurant : le gouvernement se retrouvera aux prises avec un marasme querelleur au Parlement. Le Parti démocrate est dans une phase de transition à l’issue incertaine. Le ‘’Troisième pôle’’ formé par Matteo Renzi et Carlo Calenda semble prêt à appuyer la majorité dans les moments opportuns car ils comptent hériter de certains membres du parti de Berlusconi. Les 5 Etoiles oscillent sans trouver une identité fixe, ils sont une autre composante fluide et imprévisible. Tous trahissent un système politique en pleine évolution et il n’est pas certain que la nouvelle stabilité ait été trouvée lors des dernières élections. »

PREMIER PLAN, Sole 24 Ore, de L. Palmerini, « Des épreuves de leadership sur le chemin menant à la Présidence du Conseil » : « Après la rencontre d’hier entre Giorgia Meloni et Silvio Berlusconi, le gros du travail politique a été fait, bien que certains détails restent à définir. L’épreuve de cheffe de la coalition a été passée. Giorgia Meloni a pris la responsabilité de s’attribuer une victoire que ses alliés ont eu du mal à lui concéder. On a beaucoup parlé ces jours-ci de la bataille avec Forza italia autour de Licia Ronzulli mais n’oublions pas la semaine compliquée pour le chef de la Ligue qui a dû digérer le renoncement au ministère de l’Intérieur, le refus de nommer Calderoli à la présidence du Sénat et même de voir son adversaire interne, Giancarlo Giorgetti, nommé au ministère de l’Economie. En somme, deux rounds et deux victoires pour Giorgia Meloni, au prix de hausser sensiblement le ton et d’exacerber les tensions. Si on peut dire que c’était nécessaire, elle a en partie montré aux Italiens son caractère de leader qui a augmenté leurs attentes. Elle a transformé ces négociations en véritable bras de fer pour ‘’avoir les meilleures personnalités à la meilleure place’’. Les attentes quant à l’équipe gouvernementale voulue par Giorgia Meloni selon son idée de ‘’bon gouvernement’’ sont très hautes. Elle s’est conféré de grosses responsabilités en les soustrayant à ses alliés. Elle doit maintenant se concentrer sur les prochaines échéances : consultations auprès de la Présidence de la République jeudi et vendredi matin, nomination par Sergio Mattarella vendredi après-midi et probable discours d’allégeance à partir de samedi. D’ailleurs, Emmanuel Macron sera à Rome les 23 et 24 octobre et il rencontrera le chef de l’Etat. L’épreuve la plus dure sera dans deux semaines, lorsqu’elle devra présenter la loi de Finances à l’Europe. Elle devra ensuite reprendre, en novembre, les négociations avec l’UE sur le gaz. Deux rendez-vous qui entérineront son investiture et qui devraient laisser les questions de politiques internes en second plan. »

SONDAGE, La Stampa, A. Ghisleri « Les électeurs de Fratelli d’Italia veulent eux aussi des techniciens au gouvernement. Le PD, en chute libre, est désormais rattrapé par le M5S » : « L’attitude affichée par Meloni ces derniers jours apparait aujourd’hui comme la seule manière de rassurer les marchés et les institutions européennes. Entre temps, son parti se renforce dans les sondages (27%, +1%) alors que la Ligue recule à 8,5% (-0,3%) et Forza Italia à 7,3% (-0,8%). Sur le front des oppositions, le M5S remonte de deux points, atteignant 17,2%, soit juste derrière le PD (17,5%) qui perd 1,6 points. Le troisième pôle Italia Viva-Azione se renforce légèrement (+0,9 points), atteignant 8,7% des intentions de vote. Enfin, concernant la participation de techniciens au prochain gouvernement, 52,3% des interrogés est favorable. Le pourcentage varie selon les électorats : 87,5% des électeurs du PD et du troisième pôle se disent favorables, 63,3% pour ceux de Forza Italia, 47,3% pour ceux du M5S et de la Ligue, et 41,4% pour les électeurs de Fratelli d’Italia. »  

ARTICLE, La Repubblica, V. Conte « Coût de la vie, les Evêques demandent à maintenir le revenu de citoyenneté » - Le rapport de la Caritas met en avant une situation de crise où 60% de la pauvreté est transmise d’une génération à l’autre. La crise énergétique accentue de plus en plus les difficultés des familles dans le besoin et augmente les inégalités : « Dans 60% des cas, on hérite de la situation de pauvreté de ses parents. Il faut ainsi 5 générations pour sortir de l’indigence contre une moyenne de 4,5 pour l’OCDE. Il s’agit donc d’une pauvreté chronique, comme jamais auparavant en Italie, malgré le revenu de citoyenneté. La Caritas, dans son rapport, dit qu’en 2021 elle a aidé 228 000 familles, soit +18,7% par rapport à 2019. Si la moitié des demandeurs cherche un premier emploi, un quart a déjà un travail qui ne lui suffit pas pour vivre. Un autre facteur qui inquiète est la précarité de personnes qui oscillent entre l’état de nécessité et un état d’autonomie. L’inflation met de plus en plus de personnes en difficulté. Le président de la Conférence des Evêques italiens, le cardinal Matteo Zuppi, a déclaré ‘’la pauvreté mord, le revenu de citoyenneté peut être réformé mais le gouvernement doit maintenir cet engagement car la pauvreté sera encore plus dure’’. »

COULISSES, La Repubblica, de V. Conte, « L’embarras de la droite qui s’était engagée à supprimer le revenu de citoyenneté » : « Une bataille politique est en passe de s’ouvrir sur le revenu de citoyenneté, plus insidieuse encore que sur la question des retraites. Une bataille qui vaut 8,7 milliards d’euros par an pour soutenir un million de famille, soit environ 2,5 millions de personnes. C’est encore trop peu pour le cardinal Matteo Zuppi, président de la Conférence épiscopale italienne, car le revenu concerne moins de la moitié des 5,6 millions d’indigents recensés en Italie. La Caritas a présenté hier un rapport inquiétant sur l’augmentation de la pauvreté cette année et l’année prochaine dans le contexte de récession et d’inflation que l’on sait. Une confrontation entre Giorgia Meloni et l’Eglise, qui semble bien décidée à aider les laissé-pour-compte et les migrants, se profile, ce qui serait de bien mauvais augure pour le nouveau gouvernement de droite. La rhétorique de la campagne électorale a pour l’instant laissé place au silence mais Giorgia Meloni aurait pour objectif de réduire au moins d’un tiers les fonds destinés au revenu. Après avoir beaucoup parlé d’abolition, elle parle maintenant de le réserver à ceux qui ne peuvent pas travailler, aux plus de 60 ans sans revenus, aux retraités, aux invalides et aux familles en difficulté avec mineurs à charge. Les autres bénéficieraient tout au plus d’un ‘’remboursement des frais’’ et de formations subventionnées par le Fonds social européen. Mais elle a contre elle toutes les forces sociales –beaucoup plus aguerries que l’opposition divisée- attachées au revenu de citoyenneté comme unique moyen de lutter contre la pauvreté, l’Italie étant particulièrement dépourvue en la matière.  Hier, la Caritas a déjà haussé le ton et critiqué un réseau pour l’emploi qui ne marche pas, en plus d’un système de protection sociale trop faible. Pour la Caritas et l’Alliance contre la pauvreté, les conditions d’accès au revenu doivent être complètement repensées, entre autre parce que trop d’étrangers sont actuellement exclus. D’où la proposition révolutionnaire présentée hier : octroyer le revenu à l’ensemble des personnes en situation de pauvreté absolue et une aide à tous ceux qui risquent de basculer dans l’indigence avec une réforme du système de protection sociale de l’Etat. Une approche qui risque de ne pas permettre les économies budgétaires sur lesquelles misaient pourtant Giorgia Meloni. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Chega lance son syndicat.

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Portugal et Espagne. Le parti portugais Chega, dirigé par André Ventura, lance un syndicat appelé « Solidarité ». Dans le pays voisin, l’Espagne, Vox dispose d’un syndicat qui porte le même nom.

Gifhorn : l'AfD soutient la manifestation locale du lundi.

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Allemagne. Basse-Saxe. Gifhorn. L'AfD soutient la manifestation locale du lundi – à l'époque de la fin du communisme en Allemagne de l'Est, les manifestations contre le régime se déroulaient le lundi.

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"Nos droits fondamentaux ne sont pas négociables !" et "Notre vie doit rester abordable financièrement !"

17/10/2022

Slovénie : le candidat patriote Anže Logar donné premier pour le premier tour de la présidentielle.

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Slovénie. Un sondage Ninamedia, en vue des élections présidentielles du 13 novembre 2022, donne le candidat issu du SDS et soutenu par le SDS, le parti patriotique de Janez Janša, Anže Logar premier à l’issue du premier tour avec 39 %.

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Anže Logar

(https://www.breizh-info.com/2022/10/06/208571/janez-jansa...)

Rhénanie-Palatinat : l'AfD est donnée à 15 %, en très forte hausse.

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Allemagne. Rhénanie-Palatinat. L'AfD est donnée à 15 %, en très forte hausse (+ 8,5 points par rapport au sondage de juillet 2022), pour des élections pour le Parlement de Rhénanie-Palatinat.

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SPD : sociaux-démocrates

CDU : démocrates-chrétiens

écologistes

AfD : patriotes

FDP : libéraux

FW : Électeurs libres

Die Linke : post-communistes

Sonstige : autres

Silvio Berlusconi et Giorgia Meloni se sont rencontrés à Rome.

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Italie. Silvio Berlusconi et Giorgia Meloni se sont rencontrés à Rome au siège de Frères d'Italie. Ils travaillent à la mise en place du nouveau gouvernement.

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Silvio Berlusconi et Giorgia Meloni

"Meloni-Berlusconi, la rencontre est prévue aujourd’hui et l’accord serait à portée de main."

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Italie. Revue de presse.

La rencontre prévue aujourd’hui entre S. Berlusconi et G. Meloni après les tensions lors de l’élection du Président du Sénat où la plupart des élus de Forza Italia s’était abstenue, fait les gros titres de la presse italienne. On anticipe une entrevue « cruciale » pour le sort du nouveau gouvernement, tandis que plusieurs journaux jugent que le leader de Forza Italia souhaiterait obtenir des ministères importants pour des figures de son parti afin de maintenir son rang dans la majorité : « Meloni-Berlusconi, la rencontre est prévue aujourd’hui et l’accord serait à portée de main » - La réunion se tiendra au siège de Fdi. Meloni condamne la barbarie nazie-fasciste ayant conduit à la rafle du ghetto de Rome (Corriere della Sera), « Forza Italia se plie aux conditions de Meloni » - Aujourd’hui se tiendra la réunion permettant de clarifier la situation. Ronzulli affirme que « son cas n’a jamais existé », Lollobrigida prévient « je dis non à des gouvernements improbables sinon autant aller voter » (La Repubblica), « Meloni-Berlusconi, la rencontre se tiendra à Rome » - Test pour une entente entre les dirigeants de droite. Meloni condamne la rafle du ghetto de Rome « c’est une journée tragique et une plaie béante » (Il Messaggero). « Une course contre la montre pour un gouvernement » - On va vers une éclaircie, la rencontre Berlusconi-Meloni se tiendra aujourd’hui (Il Giornale).

Les JT couvrent essentiellement la rencontre prévue aujourd’hui entre S. Berlusconi et G. Meloni, la commémoration de la rafle du ghetto de Rome, les nouvelles frappes russes contre Kiev, la mort d’un combattant italien prorusse dans la région du Donetsk, ainsi que le projet de règlement européen sur l’énergie qui pourrait introduire le principe d’un plafond au prix du gaz

Sur Twitter, le hashtag #Melonipremier en référence aux négociations de la cheffe de Fratelli d’Italia pour former le nouveau gouvernement, fait tendance.

ANALYSE, Corriere della Sera, de M. Breda, « Consultations [en vue de la nomination du Président du Conseil], la Présidence de la République étudie plusieurs scénarios » : « [Les leaders de la coalition de droite] se présenteront-ils [devant le Président de la République] unis ou divisés ? Peu importe, l’important est qu’ils prouvent la cohésion de leur alliance. Une fois confirmée l’existence d’un accord solide entre les forces sorties victorieuses des urnes, il leur faudra désigner de manière univoque le Président du Conseil. Ensuite, ils auront fait le plus dur. Il y a encore quelques jours, l’étape des consultations avec Sergio Mattarella semblait ne présenter aucune difficulté particulière et la candidature de Giorgia Meloni était évidente. Mais après la confrontation avec Silvio Berlusconi, la création de ce gouvernement se complique. L’entourage historique des deux parties travaille à un accord et à priori ils devraient y parvenir d’ici jeudi. Il n’y a pas de temps à perdre, compte tenu des urgences qui les attendent. Le Quirinal est préparé à n’importe quel scénario, en effet le bras de fer entre les deux leaders ne semble pas être un incident passager. Silvio Berlusconi pourrait faire de l’obstructionnisme et ralentir le processus d’élection de Giorgia Meloni. Une « pré-nomination » comme celle de Bersani par Napolitano en 2013 est également peu probable et serait de toutes façons risquée pour Giorgia Meloni elle-même. Pour Mattarella, l’alternative serait de prendre son temps, mais les consultations ne doivent pas non plus s’éterniser car la difficile situation générale ne le permet pas. Enfin, le Président de la République pourrait s’en remettre à un « mandat exploratoire », éventuellement le nouveau président du Sénat Ignazio La Russa, au regard de ses fonctions mais aussi en tant qu’interlocuteur historique des deux parties. Mais, si véritablement on en arrivait là, nous nous trouverions quoi qu’il en soit dans une impasse. »

COMMENTAIRE, La Stampa, G. Geremicca « La politique se retrouve otage d’alliances fragiles » : » : « Au vu de l’explosion des tensions et des trahisons, on peut dire que les frictions qui caractérisent aujourd’hui la coalition de droite ne devaient pas surprendre. Mais ce serait là une analyse trop superficielle car elle ne saisit pas l’élément le plus intéressant (et inquiétant) de cette nouvelle majorité : c’est le ton et le coup de froid personnel qui caractérise désormais les relations entre les trois dirigeants de droite. Derrière les sourires, on sait que l’incendie couve : le fait que cela arrive dans la phase de gestation du nouveau gouvernement ne fait que dramatiser la situation. Les leaderships sont faibles et constamment assiégés, les coalitions mouvantes et les changements dans les urnes ressemblent à un raz-de-marée : Conte qui passe de 32 à 17%, Meloni de 4 à 26%, Salvini de 17 à 8%. Dans un cadre continuellement fluctuant, il ne sera pas facile pour la droite de faire naitre un gouvernement pouvant ressembler au produit d’une coalition d’alliés. L’Italie se retrouve avec trois systèmes électoraux différents : un pour les communes, un pour les régions et un pour le gouvernement du pays. Pour ce dernier, il faudrait alors que les leaders, vrais ou présumés, se mettent d’accord. »

ENTRETIEN, La Repubblica, de Francesco Lollobrigida, membre de Fratelli d’Italia « Je dis non à l’idée de gouvernements improbables, il faut que la coalition soit unie sinon autant aller aux élections anticipées » : « L'objectif de chacun doit être le bien du pays, en choisissant ensemble une équipe pour y parvenir et en étant mutuellement loyal les uns envers les autres. Nous avons besoin d'un chemin de clarté que nous comptons réactiver dans les prochaines heures. Nous ne pouvons pas perdre plus de temps. Giorgia a toujours eu du respect pour l'histoire politique de Berlusconi, elle exige un respect réciproque, pas tant pour elle que pour les millions d'électeurs qui ont voté pour elle. Deux figures d'autorité comme Berlusconi et Casellati se sont distinguées et ont pris part au vote sur La Russa. Je crois que la générosité du « Cavaliere » l'emportera sur ceux qui tentent de faire de FI un parti différent de ce qu'il a toujours été, en mettant en avant les personnalismes et en essayant de modifier son code génétique. Aucun accord secret ou gouvernement anormal n'est possible. Vous voyez, quand Giorgia a dit qu'on ne pouvait pas la soumettre à des chantages, elle faisait exactement allusion à cela, elle parlait de dynamique politique. Il est inacceptable de penser que vous allez vous abstenir d’apporter votre soutien, pour pouvoir faire ensuite ce que vous voulez. Ce n'est pas une méthode qui mène à la conciliation. Un parti peut proposer des candidats, mais c’est à la probable Présidente du Conseil de faire une synthèse. Nous n'avons jamais souhaité gouverner pour gouverner, nous voulons impliquer les meilleures énergies à l'intérieur et à l'extérieur de la politique. Si ces conditions sont réunies, tant mieux. Sinon, nous n'essaierons même pas de trouver une solution et nous nous en remettrons à nouveau à la volonté des électeurs, en proposant à ce moment-là une coalition différente de l'actuelle mais en repartant, en ce qui concerne FdI, du consensus que nous avions. Mais je ne pense pas que cela va arriver’’. »

COMMENTAIRE, Il Foglio, O. Giannino « Les totems qu’il faudra abattre à droite » : « Les résultats des élections du 25 septembre ont marqué deux faits importants : tout d’abord la droite n’a pas obtenu un raz-de-marée comme en 2001 ou 2006. La majorité obtenue s’explique par l’exploit réalisé dans le système uninominal de collèges grâce au principe électoral dit du « Rosatellum ». Les voix obtenues restent proches de celle de 2018 et la victoire de Fratelli d’Italia ne doit pas être vue comme un mandat à long terme. Les voix à droite n’augmentent pas mais sont passées de Forza Italia à la Ligue, puis à Fratelli d’Italia. Les Italiens ont primé ceux qui, au fur et à mesure, n’ont pas été mis jusque-là à l’épreuve. Il faut donc commencer aujourd’hui par deux priorités : la hausse des prix de l’énergie et la nécessité d’éviter les folies sur les finances publiques et les alliances internationales. Il revient donc à G. Meloni de faire comprendre qu’il faut ériger une idée de droite qui ne soit pas guidée par de vieux slogans mais enracinée dans l’état de droit et l’Europe – sans laquelle les autocrates seraient perdus sous le poids de la dette – et dans l’Occident des libertés. »

ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Guido Crosetto, co-fondateur de Fratelli d’Italia, « Pour l’exécutif, Silvio Berlusconi doit proposer des ministres de talent, son expérience doit servir à cela » : « Je pense qu’il est difficile pour tout le monde de ne plus être dans la position de celui qui distribue les cartes. Ça l’est pour une personne normale, donc à fortiori je peux imaginer que ça le soit pour Berlusconi qui a accompli des choses extraordinaires dans sa vie. Giorgia Meloni a une occasion exceptionnelle mais doit aussi faire face à la situation probablement la plus complexe depuis l’après-guerre. Giorgia Meloni doit mettre sur pied l’équipe la plus adaptée possible, son exécutif doit être inattaquable de tous les points de vue. On a déjà vu, lors de l’élection des présidents des Chambres, comment l’opposition a utilisé la situation pour nourrir la polémique jusqu’à la diffamation internationale qui affaiblit le pays. Personne mieux que Berlusconi ne connaît le tissu entrepreneurial et le secteur de la production en Italie, c’est cette expérience et cette vision qu’il doit mettre au service de cet exécutif. Il en va de même pour la formation du gouvernement, il doit apporter des personnalités de la qualité de celles qu’il a apportées à ses entreprises. Qu’il mette à disposition les talents dont il s’est toujours entouré. De la part de l’opposition en revanche, nous attendons de la maturité et qu’elle reconnaisse la difficulté du moment qui exige de la responsabilité de la part de tout le monde. Le moment est trop délicat pour engager la guérilla. Même si Forza Italia devait quitter la coalition, si Giorgia Meloni est Presidente du Conseil, la majorité ne pourrait pas s’élargir à d’autres forces, comme le Troisième pôle de Renzi et Calenda. Quant à moi, je n’ai jamais demandé à faire partie du gouvernement mais si on me demandait de remplir une fonction pour être utile au pays, je me poserai la question à ce moment-là. »

ARTICLE, La Stampa, N. Carratelli « Les trois oppositions : le PD, le M5S et le troisième Pôle » : « Une chose apparait claire à tous, l’opposition unitaire sera une utopie. Surtout si les prochains rendez-vous institutionnels devaient se dérouler sans une méthode partagée et une distribution juste de sièges (pour les Commissions et vice-présidences) entre les trois groupes qui s’apprêtent à ne pas voter la confiance au prochain gouvernement. Les incompréhensions personnelles et les soupçons réciproques sont aussi le fruit des ruptures traumatisantes des alliances, d’abord entre Letta et Conte, puis entre Letta et Calenda. En considérant les thématiques et les programmes, la distance entre les trois partis apparait trop importante pour combler l’écart. Notamment entre le M5S et le troisième pôle. L’objectif alors, dont le PD devra assumer la responsabilité – puisqu’il représente le premier groupe parlementaire d’opposition – de créer les conditions d’une collaboration bien ciblée. Il faudra repérer les batailles pouvant être menées ensemble et se coordonner pour contraster efficacement les mesures du prochain exécutif. Or, à ce stade, une réelle volonté de raisonner sur de possibles convergences fait défaut. »

SONDAGES, La Repubblica, I. Diamanti « Les électeurs du PD se prononcent mais ne voient pas de leaders » : « Après les élections du 25 septembre, le PD a entamé un parcours pour retrouver son identité, mais sans un horizon ou de carte géographique, à en croire au résultat d’un sondage Demos. Le succès de Fdi aujourd’hui, comme celui du M5S de 2018, révèle un vote de « rupture » poussant le PD en deçà de ses attentes. Voici donc les opinions sur l’avenir du PD : parmi ses électeurs, 40% des sondés estime que le prochain congrès devra choisir le nouveau chef sur la base des règles déjà existantes mais en mettant comme priorité les inégalités sociales ; 46% estime le que parti doit être carrément refondé, avec de nouveaux statuts et un nouveau nom, 6% estime qu’il s’agit d’un parti désormais à bout de souffle et qu’il est souhaitable de le dissoudre. Concernant l’instrument des primaires, 44% y sont favorables mais avec des candidats externes venant de la société civile ; 21% veulent les garder avec les règles existantes, 19% sont favorables à éliminer cet instrument de sélection de candidat et 4% estime qu’il s’agit d’un instrument nuisible au parti. Pour la direction du PD, voici le taux de popularité des différentes personnalités : Stefano Bonaccini (26%), Elly Schlein (9%), Pierluigi Bersani (4%) et Enrico Letta (3%). »

PREMIER PLAN, La Repubblica, de P. Berizzi, « Commémoration pour le ghetto de Rome, la condamnation et les omissions des postfascistes” : “Ce dimanche était le jour anniversaire de la rafle nazi-fasciste du ghetto juif de Rome : 1290 juifs romains, femmes et enfants compris, furent déportés. Seuls seize d’entre eux ont survécu. Les publications sur les réseaux sociaux des membres de Fratelli d’Italia à ce propos ont provoqué un déferlement de réactions. Si on se penche sur les déclarations du parti de la majorité, on peut effectivement percevoir certaines contradictions et un embarras mal dissimulé. Que ce soit Giorgia Meloni, Ignazio La Russa ou encore Francesco Lollobrigida, l’objectif était de dissiper l’ombre antisémite et les préjugés les concernant auprès de l’opinion publique et du monde politique – surtout à l’étranger- qui entourent un parti dont le symbole est encore la flamme de la tradition fasciste. Hier, Giorgia Meloni a été la seule parmi les siens à employer l’expression de ‘’nazi-fasciste’’ pour désigner qui avait provoqué la rafle, là où les autres ont soigneusement évité la référence au fascisme. Ceci dit, le contraste entre les propos nets qu’elle a publié hier et ses attaques à plusieurs reprises contre George Soros, juif d’origine hongroise qui a fui la Shoah, a été largement souligné. Le financier a souvent été attaqué par les adeptes des théories du complot et l’extrême-droite comme un symbole de la mondialisation et du pouvoir financier qui écraserait les citoyens européens pour ensuite en remplacer la race. D’autres internautes ont réagi au message de solidarité à la communauté juive d’Ignazio La Russa en rappelant le salut romain au Parlement en 2017, les bustes de Mussolini ornant son appartement ou encore de récentes déclarations sur ‘’l’héritage du Duce’’. Même contradiction entre le message de Francesco Lollobrigida et l’inauguration en 2012 du mausolée dédié au fasciste Rodolfo Graziani condamné pour avoir collaboré avec les nazis et que l’ONU compte parmi les criminels de guerre de cette époque. En 2019, lorsque des membres de son parti célébrèrent près d’Ascoli le début de la marche sur Rome, Giorgia Meloni n’avait pas soufflé mot. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)