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30/06/2023

"La Présidente du Conseil a le sourire, sa côte de popularité est à 40%." et "La direction de Fratelli d’Italia défie l'UE sur le MES."

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Italie. Revue de presse. 

La discussion sur la question des migrations au Conseil Européen, et les contre-mesures du Kremlin face à la tentative de mutinerie du groupe Wagner, se partagent les gros titres « Migrants, plus de fonds européens » (Corriere della Sera), « Migrants, l’Europe se divise » (Il Messaggero) ; « Russie, l’heure des purges [a sonné] » (La Repubblica), « Les purges de Poutine : Wagner quittera le front ukrainien » (Corriere). Les violences urbaines en France sont également présentes en une : « Chaos à Paris, la mère de la victime réclame justice » (Corriere) « Mort de Nahel, la France craint d’autres jours de violences » (Repubblica). 

SONDAGE, La Stampa, d’A. Ghisleri, « La Présidente du Conseil a le sourire, sa côte de popularité est à 40% ; six Italiens sur dix sont défavorables au MES » : « Pour la moitié des Italiens, le gouvernement est solide et uni, une conviction qui atteint 91% parmi les électeurs de Fratelli d’Italia et environ 65% pour ceux de Forza Italia et la Ligue. Malgré toutes les critiques exprimées et les moments délicats, Giorgia Meloni se maintient au-dessus des 40% de popularité, confirmant son affinité avec une bonne partie du pays. Fratelli d’Italia se confirme d’ailleurs comme le premier parti d’Italie avec 30% d’intentions de vote (enquête du 28 juin), juste après ceux qui se disent indécis ou souhaitent s’abstenir (36,6%). On note qu’après le décès de Berlusconi, Forza Italia recule de 2,5% dans les intentions de vote. Le Parti démocrate, à 20,2%, recule d’1,1% alors que le M5S gagne 1,2% atteignant 16,2% d’intentions de vote. La popularité du gouvernement n’est pas encore affectée par le rythme des dépenses, qui n’est pourtant pas jugé viable par les citoyens, et par l’inflation qui inquiète, en lien avec la difficulté à adopter des comportements plus rationnels, à planifier l’avenir, même à court terme. L’électorat de droite reste attaché aux grandes promesses de campagne de l’actuel gouvernement : la baisse des impôts, le contrôle de l’immigration, la petite criminalité et, par-dessus tout, l’inflation. Des dossiers qui restent une épine dans le pied de Giorgia Meloni et de l’exécutif. Mais parvenir à agir sur ces différents points pourrait bien fidéliser de manière importante l’électorat en vue des élections européennes. Sur le MES, il ressort que 33,5% des Italiens dit ne pas savoir de quoi il s’agit dont 32% d’électeurs de la Ligue. Près de 40% se déclare toutefois favorable à sa ratification, dont 69% des électeurs de Forza Italia, outre la plupart de l’opposition. La gestion des fonds du Plan de Relance s’avère insatisfaisante aux yeux de la population et pèse sûrement sur la popularité du gouvernement qui oscille entre 37 et 39%. C’est un terrain sur lequel pourrait donc jouer l’opposition, comme sur les autres préoccupations des Italiens, de l’inflation (57,4%) à la gestion de l’immigration (20,1%). »

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Giorgia Meloni

ARTICLE, la Repubblica, Tommaso Ciriaco, « La direction de Fratelli d’Italia défie l'UE sur le MES : "La ratification sera votée d'ici juin 2024"» : «  Le président du groupe Fratelli d'Italia Tommaso Foti a réuni hier les députés du parti au sein de la commission des affaires étrangères afin de désigner qui parmi eux les représentera dans la discussion sur le MES. Après que Luca Sbardella, jeune député européen, a été choisi pour représenter le parti, la discussion s'est élargie à la position que devrait adopter FdI sur la ratification du MES. "Nous pourrions demander que le vote sur le MES soit reporté à une date ultérieure, en raison, entre autres, des élections européennes et de la formation de la nouvelle commission’’. La suspension de la ratification du texte est en effet conditionnée à des obligations de calendrier, soit la tenue d’événements ou à la formation de ces nouvelles commissions. Ainsi, si mercredi ou jeudi prochain, FdI décidait de suspendre la ratification jusqu’aux élections européennes, le parti pourrait mettre Bruxelles dans l’embarras, alors qu’il était prévu que le mécanisme entre en vigueur le 1er janvier 2024. Ce délai supplémentaire reviendrait alors à défier la Commission européenne et les autres États membres. Il s'agit bien sûr d'une position de négociation. L'idée du palais Chigi est en fait de profiter du flou autour de la ratification pour négocier sur d’autres sujets : le pacte de stabilité, l'union bancaire, la succession de Fabio Panetta au conseil d'administration de la BCE et même sur la ligne politique que les gouvernements devront adopter à l'égard d'une éventuelle nouvelle hausse des taux d'intérêt directeurs de la BCE. Cependant, la position européenne de FdI se heurte aux velléités souverainistes – et anti-MES – d’autres partis de la majorité, la Ligue en tête. Alors que Raffaele Fitto avait sous-entendu que la ratification pourrait avoir lieu d'ici à l'automne, la Ligue pourrait être tentée de reporter indéfiniment le vote. Pour cela, il lui faudra justifier auprès de la Commission européenne l’impossibilité de la ratification, en indiquant une date ou un événement précis. FdI espère qu'à Bruxelles on se contentera de la formule "d'ici la formation de la nouvelle commission", d’autant qu’"d'ici" pourrait aussi vouloir dire que la ratification pourrait avoir lieu plus tôt que prévu ».

ENTRETIEN, Il Corriere della Sera, avec Marina Elvira Calderone (Indépendante), ministre du travail et des politiques sociales, « Moins d'aides, plus d'emploi.  Stimulons les politiques actives » : « La Chambre des députés a approuvé le décret-loi 48, plus connu sous le nom de "décret travail", qui contient des mesures urgentes pour l'inclusion sociale et l'accès au monde du travail. Avec cette réforme, la ministre du travail M.E. Calderone dit vouloir créer ‘’un monde du travail plus inclusif et plus simple, mieux adapté à la conjoncture économique actuelle et qui n'affecte pas les droits et les protections, dans le plein respect des principes contenus dans les articles 1 et 4 de notre Constitution". Le chèque d’insertion a été notamment mis en place car il protège les personnes fragiles : les familles avec des personnes handicapées, les mineurs, les personnes âgées de plus de 60 ans et, après l'amendement du Sénat, les membres inclus dans les programmes de soins et d'assistance des services socio-sanitaires territoriaux certifiés par l'administration publique. Une protection ad hoc a également été ajoutée pour les victimes de violence sexiste. Le chèque accorde à ces ménages un avantage économique, mais le conditionne au respect d'un parcours personnalisé de recherche d’emploi et d'inclusion sociale et professionnelle. À partir du 1er septembre, l'aide à la formation et à l'emploi destinée aux personnes en âge de travailler et menacées d'exclusion sociale et professionnelle sera mise en place. L'objectif est d'améliorer l'employabilité des personnes sur le marché du travail. L'innovation technologique nous aidera également à accélérer et à améliorer les processus. Concernant les bénéficiaires de l'allocation d'insertion, toutes les offres d'emploi qui sont contractuellement régulières et qui ne sont pas inférieures à 60 % du temps de travail doivent être acceptées. Les offres d'emploi d'une durée inférieure à six mois suspendent temporairement la subvention, qui peut être rétablie à la fin du contrat. Dans ce cas, le salaire peut être cumulé avec la subvention jusqu'à 3 000 euros par an. Sur la prime d'été pour les travailleurs du tourisme, nous sommes confrontés à une situation d'urgence exceptionnelle dans le secteur en raison d'un manque de professionnels. La prime couvre la saison estivale, mais nous en suivrons les retombées pour évaluer la possibilité de la stabiliser et de l'étendre à d'autres secteurs, tout en respectant l'équilibre des dépenses publiques. Concernant les avantages sociaux et le seuil de 3 000 euros uniquement pour les personnes ayant des enfants à charge, il s'agit d'un soutien au pouvoir d'achat des familles, afin d'assurer un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée. En ce moment, la priorité est de soutenir les familles, qui souffrent de la pression inflationniste, avec les ressources disponibles. Mais le bien-être est un chapitre que j'ai l'intention de développer de manière plus large et inclusive, en tant qu'élément stratégique d'un marché du travail moderne ».

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Marina Elvira Calderone

COULISSES, Corriere della Sera, F. Basso « A Bruxelles, l’entente avec la Présidente du Conseil passe avant les dossiers économiques clivants » : « Le vrai match sur les dossiers économiques se jouera à l’automne, quand les discussions sur la réforme du Pacte de stabilité et sur la révision du budget 2021-2027 européen entreront dans le vif. Le Conseil européen de décembre devra s’exprimer et il est probable que la non-ratification du MES revienne au cœur du débat politique. L’effort de ce Conseil européen est de montrer l’unité dans le soutien à l’Ukraine et de trouver une approche commune dans les relations avec la Chine. Jusque-là, la Présidente du Conseil G. Meloni a été en première ligne dans le soutien à Kiev et sa posture à l’égard de la Chine est elle aussi en ligne avec la Commission européenne. C’est une bonne entente que Bruxelles ne veut pas briser maintenant. Meloni a réussi à créer des relations constructives également au sein du Conseil européen, comme par exemple avec le Premier ministre hollandais M. Rutte. A Bruxelles, Meloni est vue comme une personne rationnelle, fiable et bien préparée sur les dossiers (ce qui n’était pas toujours le cas pour certains de ses prédécesseurs, fait-on savoir depuis le Palais Berlaymont). Une source nous dit que sur la Russie et la Chine au G7, elle a été la dirigeante la plus dure. S’il devait y avoir un point faible, dit-on, c’est du côté de ses ministres. Sur l’immigration, observe-t-on, un accord a pu être trouvé car Meloni a surmonté les positions de Salvini. Bref, en ce moment, il n’y a pas d’intérêt à créer des problèmes avec l’Italie. Les choses changeront en automne : Meloni devra choisir sa stratégie, sachant que l’idée de conditionner la ratification du MES à la réforme du Pacte de stabilité ne plaira pas aux pays de l’UE. »

ARTICLE, La Repubblica, E. Lauria « A Bruxelles, Meloni est moins virulente, mais sur les migrants les alliés souverainistes lui tournent le dos » : « Meloni s’est présentée à Bruxelles sans chercher l’agitation : elle est disponible et souriante. Le ton que son discours a pris à la Chambre avant-hier, proche de celui d’un meeting électoral, a déjà été oublié. Face aux journalistes, aucune référence sur le MES n’est faite, alors que sa non-ratification commence à énerver plusieurs partenaires européens. Officiellement, le sujet n’est pas à l’ordre du jour du Conseil Européen d’aujourd’hui. Quant aux retards sur le Plan national de relance (PNRR), on s’en remet aux talents diplomatiques du ministre R. Fitto (Frères d'Italie), sur qui retombe la tâche ingrate de rencontrer le commissaire Gentiloni et de tenter de débloquer la troisième tranche d’aides sur fond de polémiques. Le ton grondeur de Meloni devient à Bruxelles un chuchotement qui salue les conclusions du Conseil : ‘’le projet est pleinement satisfaisant, il y a toutes les positions italiennes sur l’immigration, la Tunisie, de la flexibilité dans l’emploi des fonds dans le domaine économique et des premiers éléments vers un fonds souverain européen’’. Selon la Présidente du Conseil ‘’en huit mois nous avons réellement réussi à faire changer d’approche, grâce aussi à la contribution d’autres pays : de la question du premier pays d’arrivée aux mouvements secondaires’’. Le dossier migrants demeure compliqué et fait ralentir les travaux du Conseil Européen. L’Italie se trouve dans une situation gênante : la Pologne et la Hongrie – dont des dirigeants conservateurs sont proches de Meloni et seront des alliés lors des prochaines élections européennes – contestent le tout récent règlement sur le droit d’asile. Elles ont demandé à le modifier et réclament d’introduire le principe de l’unanimité. La position de Morawiecki et d’Orban, qui contestent les relocalisations obligatoires des migrants, n’est pas celle de Meloni. Du coup, sa visite imminente à Varsovie s’annonce plus difficile que prévu. »

ARTICLE, La Stampa, F. Goria « Sur les polémiques contre la BCE, l’Italie se trouve isolée » : « Si l’objectif est clair, la façon d’y parvenir varie selon le pays. La priorité de la Banque Centrale Européenne est de contrer l’inflation. Rome, qui a choisi la voie de la polémique à l’égard de Francfort, risque de se retrouver isolée. Les prix dans la zone euro évoluent selon deux parcours distincts : il y a d’une part les économies les plus exposées au choc de l’invasion russe en Ukraine et d’autre part les pays qui souffrent notamment du point de vue des services, comme les pays à vocation touristique. L’Italie fait partie de ces derniers. La persistance des prix élevés pourrait durer jusqu’en décembre. C’est un phénomène qui rendra difficile les discussions au sein de la BCE, alors que cette dernière a besoin de la collaboration de tous les pays afin de rester crédible face aux investisseurs internationaux. Or, la position du Palais Chigi pourrait fragiliser cette crédibilité et influencer les dynamiques internes de Francfort ainsi que les mécanismes de formation des prix, avec plus d’incertitude, plus de volatilité et plus de difficulté à réduire les augmentations. »

ARTICLE, Sole 24 Ore, « Le PNRR est en retard sur ses objectifs prévus au 30 juin. Rencontre entre Fitto (Frères d'Italie) et Gentiloni à Bruxelles » par Manuela Perrone et Gianni Trovati ; « Le gouvernement italien mélange attaques et diplomatie dans ses relations avec la Commission européenne sur le PNRR. Ainsi, après les mots durs prononcés mercredi au Parlement par Giorgia Meloni, qui s'en est pris explicitement à Paolo Gentiloni, le ministre Raffaele Fitto a rencontré hier le commissaire européen à l'économie pour une nouvelle discussion sur le Plan national de relance et de résilience. Il s’agissait de discuter du feu vert formel pour la troisième tranche de 19 milliards d'euros et sur la redéfinition des objectifs et des étapes de la quatrième tranche. Après la réunion en tête-à-tête "extrêmement cordiale", rien n’a filtré côté italien comme européen. Mais l'irritation semble aller dans les deux sens : le gouvernement italien est agacé par la nature de plus en plus contraignante des contrôles pour le décaissement de la troisième tranche, dont le délai a en fait été considérablement allongé par rapport aux deux premières. Gentiloni, quant à lui, ne s'attendait pas à une attaque aussi forte de la part de Rome, qui risque de mettre à mal le travail de médiation mené jusqu'à présent. Les échéances fondamentales du plan deviennent de plus en plus serrées. Il s'agit en premier lieu du calendrier de la demande de la quatrième tranche qui, comme l'indique le rapport au Parlement sur le PNR, sera présentée "en fonction du calendrier" de la refonte. Cela signifie, en fait, que la demande ne pourrait être soumise à la Commission que dans quelques mois, avec le risque que le paiement n'arrive pas avant la fin de l'année. Même si le gouvernement est confiant qu'après l'accord sur les objectifs révisés, l'examen sera plus rapide.  Ce qui est certain, c'est qu'à ce jour, à la fin du premier semestre, les objectifs n'ont pas été atteints. Les stations de ravitaillement en hydrogène pour le transport routier, l'attribution de marchés publics pour l'installation de 2 500 bornes de recharge rapide et ultra-rapide pour les véhicules électriques sur les autoroutes et d'au moins 4 000 dans les zones urbaines, ainsi que l'attribution de 100 % des travaux pour les jardins d'enfants sont restés en suspens. A partir d'aujourd'hui, le programme initial du PNRR commence donc à être officiellement inachevé. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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