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15/09/2022

Entretien de Lionel Baland avec Robert Steuckers à propos de l’assassinat de Daria Douguine et des idées d’Alexandre Douguine.

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Russie et Belgique. Entretien de Lionel Baland avec Robert Steuckers à propos de l’assassinat de Daria Douguine et des idées d’Alexandre Douguine :

https://www.breizh-info.com/2022/09/15/207969/entretien-a...

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Alexandre Douguine et Robert Steuckers en face de la « Maison Blanche » à Moscou, siège du Parlement de la Fédération de Russie

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Alain de Benoist, Alexandre Douguine et Robert Steuckers face à la presse moscovite, en avril 1992

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Alexandre Douguine et son épouse reçoivent Alain de Benoist, Jean Laloux et Robert Steuckers à Moscou, en avril 1992.

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Robert Spieler, Alexandre Douguine et Robert Steuckers au Château Coloma (Sint-Pieters-Leeuw, Brabant) en 2005

Janez Janša favorable à une Union européenne des nations.

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Slovénie et Pologne. L’ancien vice-Premier ministre slovène Janez Janša a déclaré, lors d’un des panels de discussion du Forum économique à Karpacz en Pologne, qu’il est convaincu que le futur de l’Union Européenne se trouve dans une Union européenne des nations, et pas dans une fédération européenne.

(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2022/09/12/rep...)

14/09/2022

Suède : le Premier ministre démissionne.

Suède. Le Premier ministre Magdalena Andersson reconnaît la victoire du bloc droite + nationalistes, après un comptage quasi-complet des voix, et démissionne.

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Magdalena Andersson

(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2022/09/13/les...)

"Le message de Meloni à l'UE : je n'ai pas besoin de recevoir de brevet de reconnaissance."

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Italie. Revue de presse.

La presse italienne titre largement sur les révélations du renseignement américain sur les financements russes à des partis politiques d’environ une vingtaine de pays depuis 2014, le sujet s’invitant désormais dans la campagne électorale, à deux semaines des élections législatives : « L’argent russe aux partis étrangers » - Les États-Unis préviennent les ambassades des pays concernés. La Ligue menace de porter plainte (Corriere della Sera), « Les partis payés par Moscou » - Washington révèle qu’environ 300 millions de dollars auraient été versés pour manipuler la démocratie. Le Palais Chigi a été informé par les États-Unis, sans avoir confirmation d’implications de personnalités italiennes. Le PD et le M5S demandent des éclaircissements (La Repubblica), « L’argent provenant de la Russie aux partis. Letta demande au Copasir d’intervenir » (La Stampa). L’adoption au Sénat du décret sur les aides économiques, prévoyant notamment des fonds pour la rénovation énergétique des bâtiments, est aussi citée en Une « Superbonus et cession du crédit, voici les nouvelles limites pour les responsabilités » (Sole 24 Ore), « Superbonus, les fonds ont été débloqués » (Messaggero). Enfin, la disparition du cinéaste Jean-Luc Godard est citée en Une avec large couverture photographique des principaux quotidiens italiens.

Sur Twitter, les hashtags #Putin et #Russia en référence à l’enquête américaine sur les financements russes aux partis d’une vingtaine de pays, dominent.

ARTICLE, Corriere della Sera, G. Sarcina « Selon Washington, les Russes ont versé 300 millions pour interférer dans 24 pays » : « La nouvelle rouvre la polémique sur les manœuvres planifiées par Moscou pour influencer les dynamiques politiques et sociales d’autres pays, notamment ceux qui sont du côté de l’Alliance Atlantique. Clairement, ces nouvelles venant des Etats-Unis arrivent en un moment très délicat pour l’Italie, qui se trouve en pleine campagne électorale. Le document a été signé par Blinken, qui invite les ambassadeurs à ‘’soulever le problème’’ avec les autorités des pays qui les accueillent. Le gouvernement Draghi fait savoir ne pas avoir été contacté. Les informations viennent d’un nouveau rapport des services de renseignement américains et s’insère sur un ensemble d’enquêtes commencées 7 ou 8 années plus tôt. Dans un rapport de la Commission des affaires étrangères du Sénat américain daté mars 2018, il est possible de lire trois pages consacrées à l’Italie. Les parlementaires concentraient leur attention sur les ‘’positions antisystème’’ et favorables à la Russie, du M5S. Mais il n’y avait pas de preuves concrètes. Dans ce rapport, on mentionnait également certains ‘’soupçons’’ de ‘’certains observateurs’’ au sujet de la Ligue qui ‘’pourrait avoir reçu de l’argent de la part des services de renseignements du Kremlin’’. Dans ce rapport, le commentaire final affirmait ‘’l’Italie peut être une cible pour le Kremlin’’ en soutenant des positions ‘’pouvant affaiblir l’unité européenne sur les sanctions’’ de 2014 contre la Russie. » 

ARTICLE, La Repubblica, T. Ciriaco et G. Foschini « Le gouvernement avait été déjà informé sur le dossier. C’est maintenant la chasse aux noms » : « Le Palais Chigi sait que le rapport existe. Et il le sait parce que les Américains, sollicités par les renseignements italiens, le lui ont dit. En revanche, en ce qui concerne la liste des pays concernés et les noms des dirigeants qui ont reçu des fonds de Moscou, le jeu est beaucoup plus complexe. Parce que Rome a demandé à Washington si l'Italie faisait partie du dossier et l'identité de toute personnalité politique impliquée dans l’enquête. Elle l'a fait avec une pression croissante, à partir du milieu de la journée d’hier. Elle l’a fait par le biais de tous les canaux disponibles, donc avec les services de renseignements et la diplomatie. Mais les États-Unis ont donné des réponses vagues avec des raisonnements qui restent encore bien génériques. Cette réserve ne signifie qu'une chose : une opération est encore en cours. Il est clair qu’il s’agit d’une « bombe » à tous les niveaux, politiques et institutionnels. La chasse aux noms pourrait chambouler les équilibres et mettre fin à des carrières politiques. Le fait qu’un éventuel scandale puisse devenir public à onze jours des élections, rend tout ce matériel « explosif ». Les services de renseignements américains, après un premier déni, reconnaissent l’existence d’une liste, ajoutant ne pas être en mesure de donner d’autres éléments. S’agit-il de la vérité ou d’une stratégie ? Nous le saurons dans les prochains jours. Il est également probable que les noms soient rendus public directement par Washington ou par les médias américains. Cela éviterait aussi au gouvernement italien la gêne de devoir décider si et comment intervenir dans le débat électoral, à quelques jours des élections. Et le problème des relations entre les Russes et Matteo Salvini a été soulevé il y a quelques jours dans la Repubblica par une ancienne analyste de la CIA, Julia Friedlander. Hier, dans la soirée, la Ligue a menacé de poursuivre en justice quiconque associerait le nom de la Ligue à cette affaire. » 

ARTICLE, La Repubblica, « Fratelli d’Italia veut connaitre les noms, Salvini menace, c’est le séisme en pleine campagne électorale » : « Salvini est nerveux. Il craint un scandale à quelques jours des élections et joue sur la défensive. Tard dans la nuit, son porte-parole diffuse un communiqué dans lequel on affirme que la Ligue est prête à poursuivre en justice ceux qui pourraient l’associer à l’enquête. ‘’Une chose est sûre, le seul à avoir encaissé de l’argent du Kremlin a été le Parti Communiste et récemment le quotidien la Repubblica qui, pendant des années, publiait le supplément ‘’Russia Oggi’’ » fait-il savoir. Le dirigeant de la Ligue attend de voir comment évoluera l’affaire. Il craint de voir se concrétiser ces ombres qui le suivent depuis le début de la guerre en Ukraine et qui rappellent un passé récent où il se promenait avec un t-shirt pro-Poutine où quand il signait des accords avec Russie Unie et devait démentir tout soupçon sur l’affaire du Metropol, l’enquête des relations financières entre le Kremlin et la Ligue dans laquelle l’ancien porte-parole Savoini est visé. Au sein de Fratelli d’Italia, on redoute que cette affaire puisse ternir l’image de la coalition de droite. Le président du M5S Giuseppe Conte a dû lui aussi intervenir, lui qui avait soulevé des doutes sur l’utilité des sanctions contre Moscou et qui, encore hier, critiquait Draghi à propos des armes envoyées en Ukraine. ‘’Nous espérons que personne n’exploitera une question de sécurité nationale pour des intérêts politiques’’ a-t-il dit. Enfin Enrico Letta a demandé à ce que les Italiens soient informés des noms de ceux qui auraient pris de l’argent russe avant la date du 25 septembre : ‘’Les Italiens doivent savoir si les partis de ce pays ont été financés par une puissance, la Russie, qui aujourd’hui est contre l’Europe et qui a envahi l’Europe. Nous demandons donc au gouvernement italien de fournir des informations et au Copasir d’intervenir’’. » 

EDITORIAL, Il Messaggero, « La cohésion qui sera indispensable pour gouverner », par Paolo Pombeni : « Au regard des divisions dans chaque coalition, Carlo Calenda estime qu’aucune des deux ne pourra tenir plus que quelques mois à la tête du gouvernement.  Il faudra alors revenir au gouvernement d’unité nationale. Mais comment y parvenir ? Il est possible que, pour éviter la perspective d'un retour aux urnes, les membres de la coalition gagnante soient poussés à rester ensemble malgré leurs différences non marginales. Mais cela implique de passer des accords au rabais entre eux, d'accepter les diktats des uns en les faisant payer en acceptant d'autres diktats. C’est ce qui s’est passé déjà sous les gouvernements Conte et cela n’a pas marché. Modestement, nous voudrions rappeler que le choix du modèle parlementaire par nos pères constituants découlait précisément de la conviction qu'il fallait garantir un pluralisme articulé dans ce pays en évitant de figer les scissions en deux camps (ce qui était plutôt facile à l'époque). La force d'un modèle parlementaire sérieux réside dans sa capacité à gérer de manière flexible les questions que les temps changeants posent à la classe politique : une opération qui ne se fait pas en agitant des drapeaux pseudo-idéologiques, mais en se mesurant aux problèmes avec la conviction que leur résolution sérieuse dépend de solutions largement partagées. Il nous semble qu'il est souhaitable de disposer d'un cadre politique pluraliste, articulé et ouvert non pas à l'incivisme mais à des rencontres constructives sur des objectifs pertinents, comme cela s'est produit à de nombreuses reprises dans notre passé. La dialectique, même quelque peu stéréotypée, entre conservateurs et progressistes est très bien, pour autant que l'on laisse l'espace et l'initiative à ceux qui sont capables de saisir qu'en réalité chacun a intérêt à la fois à préserver certains acquis et à progresser sur de nouvelles voies. » 

EDITORIAL, IL Foglio, « Pourquoi Meloni remporte le duel face à Letta » par Claudio Cerasa : « Il est inutile de regarder les sondages pour comprendre ce qui se passe et pour comprendre clairement ce qui est apparu de façon limpide lundi dernier lors du débat entre Enrico Letta et Giorgia Meloni : elle fait mieux que son principal rival, Enrico Letta. D’abord parce qu’elle ne lui permet pas de convaincre clairement les électeurs qu’il faudrait renoncer à un gouvernement souverainiste à la tête de notre pays, d’autant que sur bien des sujets, leurs propositions sont proches, du soutien à l'Ukraine, au rapport avec l'OTAN, en passant par la question du déficit. Ensuite car Meloni fait disparaitre des références : Le Pen ? Qui la connaît. Orbán ? Vu par erreur. Vox ? Juste un flirt. Draghi ? Mais vous savez, je l'ai toujours respecté. Alors, oui, les distances sur l'Europe demeurent, car c'est une chose de vouloir une Europe dominée par les gouvernements (souveraineté nationaliste modèle Meloni) et une autre de vouloir une Europe dominée par les institutions (souveraineté européiste modèle Draghi). La démonstration ne fonctionne pas : désigner la Pologne comme le symbole absolu du mal à combattre à un moment où la Pologne se plie en quatre pour lutter contre Poutine, jusqu'à quel point cela peut marcher ? Enfin, comment convaincre en disant que le principal problème de Meloni est lié à la présence dans sa coalition de quelques alliés peu présentables, alors que Letta affirme, entre autres, que les alliés que le PD a choisis sont utiles pour faire campagne mais pas pour gouverner ? » 

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de P. Di Caro, “Meloni, objectif ‘’tranquilliser’’ : avec nous vous aurez des réponses et pas un cataclysme» : « Après le meeting de dimanche à Milan, Giorgia Meloni a fait étape hier à Turin, à la conquête d’un Nord qui sera décisif pour la victoire de son parti et son accession à la tête du gouvernement. Elle poursuit en effet son opération de ‘’tranquillisation’’ des différents secteurs économiques, des marchés et des chancelleries étrangères. En marge du meeting turinois, elle donne une interview au Washington Post et intervient à la Confédération de l’artisanat et des petites et moyennes entreprises. Chaque déclaration a pour but d’éloigner d’elle l’image de danger pour la démocratie.  ‘’Je ne nie pas avoir critiqué l’UE et, souvent, ses priorités, mais peut-être que dans certains cas nous ne nous sommes pas trompés’’ déclare-t-elle au WP, ‘’je veux que l’Italie joue le rôle qu’elle mérite au sein de l’Europe et je ne vois pas pourquoi le Président du Conseil nommé sur la base d’un consensus populaire clair devrait être un problème.’’ A Turin elle ironise : ‘’La gauche ne parle que de nous !’’ et plus sérieusement ‘’La tentative de Di Maio ou Letta de mettre les médias internationaux contre nous m’énerve réellement : cela génère des tensions qui portent préjudice à notre pays. En étant à l’opposition je n’ai jamais mal parlé de mon pays à l’étranger’’. Elle tente de rassurer également sur le plan économique et, face à Matteo Salvini qui réclame une nouvelle dépense de 30 milliards, elle réplique encore une fois qu’elle ‘’ne le juge pas nécessaire à ce jour car les ressources sont bien là entre les fonds européens, les recettes fiscales supplémentaires de l’Etat et la taxe sur les super profits’’. Elle précise par ailleurs ‘’si un prix-plafond n’est pas introduit sur le gaz, nous creuserions notre dette pour faire cadeau de ces 30 milliards à la spéculation des géants du secteur énergétique’’. Elle ne renonce pas pour autant, lors de son meeting, aux thèmes identitaires, des droits civils (non à l’adoption pour les couples gay) et de la ‘’défense des valeurs chrétiennes’’. »

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Giorgia Meloni à Turin

ARTICLE, Il Messaggero, « Le message de Meloni à l'UE : je n'ai pas besoin de recevoir de brevet de reconnaissance ». Et le soutien de Sanna Marin : "Je n'ai pas besoin de me sentir acceptée" par l'UE. "Et je ne me considère pas comme une menace, une personne monstrueuse ou dangereuse. Si les Italiens le veulent, je dirigerai le gouvernement". C’est ce que déclare Giorgia Meloni, dans une interview accordée au Washington Post qui la désigne comme la probable "première femme Premier ministre d'Italie". Après avoir déclaré qu'elle aurait aimé être "interprète ou traductrice", la dirigeante du FdI se propose pour le Palazzo Chigi, en précisant que "la décision finale appartient" cependant "au président de la République". Meloni, dans le journal américain, qualifie son parti de "conservateur" et admet que, face à la possibilité de diriger le gouvernement, ses "mains tremblent" : "Nous nous retrouverions à gouverner l'Italie dans ce qui est peut-être l'une des situations les plus complexes qui soient. Dans le contexte européen, nous sommes en bas du classement pour tous les facteurs macroéconomiques, notre dette publique est totalement hors de contrôle. Nous sommes confrontés à une pauvreté croissante". Quant au rapport avec l'Europe et à la méfiance avec laquelle une éventuelle victoire est perçue à Bruxelles, Meloni souligne que les Italiens "sont libres d'élire qui ils veulent" : "Si nous gagnons les élections, lorsque nous présenterons la première loi de finances, peut-être qu'à l'étranger on remarquera qu'il y a des partis plus sérieux que ceux qui ont augmenté notre dette pour acheter des tables de classe à roulettes (référence à une mesure du gouvernement Conte II pour les écoles, ndlr). Je n'ai donc pas besoin de me sentir acceptée".  Et la Première ministre finlandaise, Sanna Marin, lui apporte son soutien : "Les Italiens ont le droit de choisir et de voter pour qui ils veulent". 

ARTICLE, Sole 24 Ore, « Conte affiche sa distance avec le Pd : non à un nouvel envoi d’armes en Ukraine » par Emilia Patta : « Conte remporte son pari avec la défense du super-bonus de 110% dans le décret d'aide qui vient d'être approuvé au Sénat, et accuse le PD d'avoir mené une campagne de dénigrement contre les M5S ("maintenant Letta doit s'excuser, grâce à nous une solution a été trouvée pour 40 000 entreprises de construction, travailleurs et familles qui avaient été oubliés par tout le monde"). Et il n'y a pas que la défense à fond du revenu de citoyenneté, l'autre bannière qui semble apporter des voix aux 5 étoiles, surtout dans le Sud, où dans de nombreux endroits ils sont le premier parti. Le fossé entre le président du M5, Giuseppe Conte, et le secrétaire du Pd, Enrico Letta, est toujours marqué, en arrière-plan, par la question de la guerre en Ukraine et l'envoi d'armes. Le mot d'ordre des 5 étoiles reste ce "non au réarmement" qui a d'ailleurs ouvert la crise du gouvernement Draghi en juin dernier. Hier, à l’occasion du feu vert de la commission de la défense du Sénat au lancement des programmes de réarmement, seuls les 5 étoiles ont voté contre. Un pacifisme de Conte, qui, aux yeux de Letta, frise une dangereuse neutralité dans la guerre en cours. D'où l'éloignement entre les deux, et donc les calculs du président du M5s pour l'avenir : "Avec la direction actuelle du PD, il ne sera pas possible de reconstruire l'alliance », même si Letta se montre optimiste : "Si on me demande si nous dialoguons plus facilement avec Salvini et Meloni ou avec Conte et Calenda, il est clair que la réponse est Conte et Calenda, donc toute forme de dialogue après le vote aura plus facilement Conte et Calenda comme interlocuteurs". 

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, M. Franco « Le « camp » de gauche et l’opération nostalgie entre les anciens alliés » : « L’opération nostalgie est en train d’apparaitre évidente. Une nostalgie pour le « camp large », qui signifie l’alliance entre le PD et le M5S, mise en échec par la décision de Conte de contribuer à la crise du gouvernement Draghi. Pourtant, depuis quelques jours, il est possible de capter des signes prouvant une volonté allant au-delà du simple dialogue, une fois que les élections seront terminées. Il suffit de voir les déclarations du ministre 5 Etoiles Patuanelli qui a salué hier l’ancien dirigeant du PD Zingaretti avec ces mots ‘un bonjour nostalgique à l’idée d’une coalition large. Une idée que nous pouvons peut-être recréer’’. Cela semble vraiment un message crypté adressé aux ministres du PD  qui n’ont pas métabolisé ni la rupture avec Conte ni la décision du dirigeant démocrate de soutenir Draghi. Letta sait très bien que la rupture entre les deux partis a laissé une longue liste de nostalgiques appartenant aux deux camps. Les 5 Etoiles tentent de séduire les électeurs de gauche au Sud, en se présentant comme les « pères » du revenu de citoyenneté. Conte l’a dit ‘’au Sud nous serons le premier parti’’ : c’est une tentative de se présenter après les élections comme un interlocuteur ayant une position de force d’un camp de gauche considérée comme voué à la défaite. » 

PREMIER PLAN, La Repubblica, de S. Mattera, « Du superbonus au smartworking, voici le nouveau décret d’aides » : « Les ménages aux revenus modestes continueront à bénéficier d’aider et de tarifs spéciaux sur leurs factures d’énergies et le seuil des revenus va être augmenté. Pour les employés, la réduction des charges sociales passe de 0,8% à 2% jusqu’à la fin de l’année pour les salaires inférieurs à 35 000€. Les pensions de retraites inférieures à 2 692€ vont être revalorisées. Les charges pour les entreprises sont réduites et la TVA sur le gaz est maintenue à 5%. Les entreprises les plus énergivores continueront à bénéficier d’un crédit d’impôt de 25% et de 15% pour les entreprises ‘’gazivores’’. Pour les employés, l’exemption des charges sur les avantages en nature est étendue. La réduction de 30 centimes par litre d’essence est prolongée jusqu’au 17 octobre. Au travail, le smartworking fait son retour pour les travailleurs fragiles et les parents d’enfants de moins de 14 ans, au moins jusqu’à la fin de l’année. La mesure était vivement souhaitée par le ministre du Travail Andrea Orlando et fait l’objet de 18,66 millions d’euros pour 2022. Le décret comprend en outre des aides pour les communes, pour renforcer les bonus sur les transports et les séances chez le psychologue mais aussi les piscines, avec un fonds de 50 millions d’euros. Le système d’élection du COPASIR (Comité parlementaire pour la sécurité de la République) qui sera nommé sous sa forme définitive 20 jours après la naissance du gouvernement. Les contrats des personnes embauchées à durée déterminée au sein de l’administration dans le cadre du PNRR seront pérennisés à partir de janvier 2027. Il y a aussi une contribution biennale de plus de 300 millions à l’entreprise italo-française STMIelectronics pour encourager la production nationale de micro puces. »

PREMIER PLAN, La Repubblica, d’E. Lauria, « La droite dresse déjà les barricades [suite aux annonces de l’UE sur la réduction de la consommation d’électricité] : ‘’Abaissons les prix plutôt que de couper l’électricité’’ » : « Perplexité, défiance, scepticisme, le doigt est pointé sur l’Europe. La solution des réductions de la consommation d’électricité imposée aux familles et aux entreprises ne plait pas à la droite. L’idée est qu’il existe des alternatives qui n’ont pas été correctement envisagées et que l’Europe est une marâtre qui entre chez les gens pour éteindre les interrupteurs. Naturellement, certains apportent des nuances, comme le responsable du programme de Fratelli d’Italia qui estime qu’avant de s’attaquer au privé il faut d’abord éliminer le gâchis dans le secteur public, notamment par les communes. Ce sénateur de FDI préférerait notamment parler d’abord de ‘’l’accord privilégié avec Gazprom qui permet à l’Allemagne de ne payer qu’un tiers du prix du gaz’’. S’il estime que l’idée de réduire la consommation n’a rien de scandaleux eu soi, il regrette qu’on en arrive à couper l’électricité parce qu’on ne parvient pas à un accord sur le plafonnement des prix et sur la dé-corrélation entre électricité et gaz. Pour la Ligue, le problème ce sont les prix et qu’il faut les réduire pour pouvoir demander des sacrifices. Les petites entreprises ou les plus énergivores finiront par souffrir de la concurrence avec le marché extra-européen. D’autres léghistes sont plus tranchants et s’agacent de l’attitude de Bruxelles qui ‘’prend goût à imposer’’ les choses. »

COULISSES, La Repubblica, de S. Mattera, « Le gouvernement italien freine : pour mettre en œuvre les règles européennes il faut attendre le nouvel exécutif » : « Il n’existe pas encore de plan italien pour rationner la consommation d’électricité. Jusqu’à présent, Mario Draghi a demandé à ses ministres de travailler afin d’éviter des économies obligatoires, en accord avec les entreprise et en misant sur la sensibilisation des citoyens. Mais la direction prise par la Commission fait réfléchir le gouvernement encore en place. La priorité est d’éviter que économies d’énergie à caractère obligatoire n’impactent trop la croissance, de plus en plus fragile. Par ailleurs le plan permettant de respecter les nouvelles obligations européennes devra probablement être mis au point après les élections, par le prochain gouvernement. Draghi peut tout au plus préparer le terrain. La proposition européenne impactera les familles, avec les compteurs moins d’énergie pourrait arriver dans les foyers. Les horaires les plus critiques sont compris entre 10h et 12h et entre 17h et 20h. L’idée est de limiter l’impact au maximum mais si le projet de l’UE entre en vigueur, il sera difficile de ne pas demander leur contribution aux citoyens. L’hypothèse serait alors de compenser la gêne par un bonus sur leur facture. Mais c’est l’impact sur les entreprises qui inquiète le plus la Présidence du Conseil. Le ministre de la Transition écologique a engagé les discussions depuis plusieurs semaines avec la Confindustria dans le but d’éviter les rationnements. Il n’est pas possible de demander des réductions à certains secteurs comme ceux de l’alimentation, de l’agriculture ou des transports, mais l’on peut tenter de rationnaliser et revoir les activités de production en misant davantage sur les heures creuses. Enfin, sur les prix, le troisième décret d’aides aux familles et aux entreprises attendu en fin de semaine, devrait comprendre un mécanisme national de dé-corrélation des prix du gaz et de l’électricité. En attendant le ‘’plafonnement des prix du gaz à 60-65% des cotations actuelles’’ qu’il demande à l’UE, le ministre Cingolani doit signer aujourd’hui le décret pour garantir 20 TW/h d’électricité issue de sources renouvelables et à un prix administré aux entreprises énergivores. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Haute-Autriche : le FPÖ donné premier.

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Autriche. Haute-Autriche. Un sondage Unique-Research-Institut réalisé pour le Kronen Zeitung donne le FPÖ juste devant les conservateurs/sociaux-chrétiens pour des élections pour le Parlement de Haut-Autriche.

Le vice-gouverneur FPÖ de Haute-Autriche Manfred Haimbuchner se réjouit de ce sondage.

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(comparaison avec les élections de 2021)

FPÖ : patriotes

ÖVP : sociaux-chrétiens

SPÖ : sociaux-démocrates

Écologistes : 13 %

MFG : anti-vaccin contre la Covid : 6 %

NEOS : 5 %

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Manfred Haimbuchner, vice-gouverneur FPÖ de Haute-Autriche

Les Démocrates suédois ne sont pas le parti frère du Parti du Progrès.

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Norvège et Suède. La dirigeante du Parti du Progrès (Norvège), Sylvi Listhaug, estime que sa formation politique n’a pas de parti frère en Suède, mais pense que les Démocrates suédois ont les meilleures solutions, parmi l’ensemble des partis suédois, aux problèmes de criminalité et d’immigration. Elle préfère les partis politiques suédois de droite à ceux de gauche.

L’ancienne présidente du Parti du Progrès Siv Jensen considère que les Démocrates suédois n’ont rien en commun avec sa formation politique, qui est avant tout anti-fiscaliste, alors que les Démocrates suédois ont des idées sociales et ont pour matrice politique l’opposition à l’immigration.

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Sylvi Listhaug et Siv Jensen

13/09/2022

La percée de l'AfD à Cottbus est due, avant tout, à la délinquance des migrants.

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Allemagne. Brandebourg. Cottbus. Au sein d’un entretien accordé à Junge Freiheit, le candidat de  l’AfD Lars Schieske, qui s’est qualifié pour le deuxième tour de l’élection du maire, explique que la situation sécuritaire s’est fortement dégradée au cours des années passées et que de plus en plus de citoyens évitent les places et les parcs. La raison de cette situation est l’arrivée de migrants, lors de l’ouverture des frontières en 2015 par la chancelière de l’époque Angela Merkel.

(https://jungefreiheit.de/debatte/interview/2022/mein-wahl...)

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Lars Schieske

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Cottbus

(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2022/09/11/ele...)

Progression de Russie Unie lors des municipales à Moscou.

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Russie. Moscou. Lors des élections municipales qui se sont déroulées à Moscou le 11 septembre 2022, Russie Unie, le parti proche du Kremlin, a obtenu 1160 sièges (soit + 7) sur 1417. Le Parti communiste de la Fédération de Russie, de tendance nationaliste, obtient 42 sièges (=), le parti ultranationaliste Parti libéral démocrate de Russie décroche 11 sièges (soit + 7) et le parti social-démocrate patriote Russie juste - Patriotes - Pour la vérité reçoit 20 sièges (soit + 10).

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(https://www.kommersant.ru/doc/5558379)

Les Démocrates suédois obtiennent 20,6 % lors des législatives.

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Suède. Les Démocrates suédois arrivent en deuxième position, derrière les sociaux-démocrates, lors des élections législatives du dimanche 11 septembre 2022, obtenant 1.282.352 voix et 20,6 % (soit + 3,1 points) et 73 députés (soit + 11) sur 349. L'AfS (Alternative pour la Suède) obtient 0,26 % (soit - 0,05 point).

(https://www.val.se/valresultat/om-rostrakning-och-valresu...)

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Résultats des Démocrates suédois lors des législatives

Premier débat en face-à-face entre Enrico Letta et Giorgia Meloni.

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Italie. Revue de presse.

La presse italienne titre largement sur la campagne électorale et notamment sur le premier débat en face-à-face entre Enrico Letta (PD) et Giorgia Meloni (Fratelli d’Italia) hier sur le site internet du quotidien Corriere della Sera : « Droits et UE, le défi entre Meloni et Letta » - Les deux adversaires se sont affrontés et restent divisés sur le Plan de relance national. Salvini critique son alliée : tu tergiverses sur le recours à l’endettement pour contrer la hausse des factures. Calenda déplore un débat dépourvu de bon sens (Corriere della Sera), « Meloni et Letta divisés sur l’UE et sur le plan de relance » - Une confrontation sans échanges trop vifs au cours duquel la leader de Fdi a insisté sur le présidentialisme alors que pour Letta les élections représentent « un choix aussi grave que le vote sur le Brexit » (Il Messaggero), « Salvini : continuons avec les sanctions mais il faut que l’Europe compense [les retombées économiques » - Le leader de la Ligue demande l’aide de l’Union pour affronter les conséquences économiques d’une posture anti-Poutine (Il Giornale). La rencontre, hier au Vatican, entre le Pape François et les patrons italiens est aussi citée, notamment pour l’appel à défendre un impôt progressif et « partager la richesse » avec les plus pauvres « Le Pape : il faut créer des emplois et donner la priorité aux jeunes » (Sole 24 Ore), « L’appel du Pape : plus d’argent aux jeunes et aux femmes » (La Stampa). Enfin, la présentation du plan de la Commission sur l’énergie dans la perspective du discours sur l’Etat de l’Union fait la Une du quotidien La Repubblica « L’UE éteint la lumière » - La Commission proposera une réduction obligatoire des consommations électriques laissant à chaque pays membre le choix de décider des créneaux horaires (La Repubblica).

Les JT couvrent essentiellement l’avancée des forces ukrainiennes sur les forces russes et les propos du Président Zelensky excluant des négociations jusqu’à la libération des territoires. Le débat entre les candidats Giorgia Meloni et Enrico Letta en vue des élections législatives à la fin du mois, le deuxième décret d’aides aux familles et aux ménages qui sera examiné aujourd’hui au Sénat, les annonces de Bruxelles sur de possibles réductions obligatoires de la consommation d’électricité et le cortège funèbre de la Reine Elisabeth II qui se poursuit vers Londres sont également des sujets traités par les JT.

ARTICLE/ENTRETIEN, Corriere della Sera « Famille, Europe, réformes : frictions entre Meloni et Letta » : « Nous avons assisté à un débat qui a duré une heure et demie, avec des règles bien strictes : les mêmes questions et deux minutes et demi chacun pour y répondre. Quelques extraits des réponses de Giorgia Meloni (GM) et Enrico Letta (E.L)

Q. Dans les deux coalitions, il y a de fortes critiques à l’encontre du soutien à Kiev et des doutes sur les sanctions.

E.L Les sanctions sont en train de fonctionner, même si elles ont des répercussions sur notre économie, elles demeurent le seul instrument à notre disposition pour freiner la Russie, aujourd’hui. Nous sommes en faveur de la résistance ukrainienne.

G.M. Dès le début, notre position a été claire, nous n’avons montré aucune hésitation. Et il ne fait aucun doute que les choses resteraient ainsi même avec un gouvernement de droite. Mais l'Italie doit garder la tête haute en Europe et à l'OTAN.

Q. Comment peut-on sauvegarder les intérêts nationaux en Europe ?

G.M. Notre position est le principe de subsidiarité. Nous voulons une Europe dans laquelle l'Italie peut également défendre ses intérêts. L'axe de l'UE entre Paris et Berlin doit être rééquilibré. Par exemple, les sanctions ont un impact plus important sur certains pays que sur d'autres et nous demandons un fonds de compensation pour aider les pays les plus exposés.

E.L. La raison pour laquelle l'Europe ne fonctionne pas est que les conservateurs et certains pays ne veulent pas de décisions prises à la majorité. Le droit de veto, qui plaît à la Hongrie et à la Pologne, par exemple, et qui est souvent utilisé contre l'Italie, doit être supprimé. Ils se sont opposés au « Next Generation Eu » qui a ensuite permis la mise en place du Plan de relance italien. Nous ne voulons pas d'une Italie qui met son veto, mais d'une Italie qui compte. Et les positions de Salvini et de Berlusconi, proches de Poutine, sont un problème : notre crédibilité à Bruxelles est en danger.

Q. Concernant le Plan de relance national, à quel point est-il possible de le modifier ? Risque-t-on de le mettre en danger ?

E.L Si nous renégocions les fonds européens pour notre Pnrr, le message est que nous ne sommes pas fiables et je suis contre cette idée d'une Italie non fiable. Fratelli d'Italia n'a jamais été en faveur, dans les démarches officielles, du Next Generation Eu.

G.M. Le Portugal aussi a demandé la révision, et Gentiloni a répondu "très bien". Nous n'étions pas contre le Next Generation mais contre le MES. Et si nous nous sommes abstenus, c'est parce que le texte nous a été remis au Parlement une heure seulement avant le vote. L'argent du PNRR vient, pour une part, de prêts. Lorsque nous avons demandé à quel taux d'intérêt ils étaient accordés, Gentiloni ne nous l'a pas dit.

Q. Les partis sont en train de faire des promesses électorales, qui coutent des dizaines de milliards. Court-on le danger de recourir à l’endettement public ?

E.L. Nous avons fait une seule proposition pour réduire les impôts, les taxes sur le travail, afin d'avoir une quatorzième mensualité à la fin de l'année...

G.M. Nos plans sont réalisables : nous proposons une réduction d'impôts avec une flat tax progressive. Nous sommes favorables à la réduction des charges salariales. Mais il n'y a pas d'amnistie fiscale dans notre programme.

Q. Comment est-il possible de régler les flux migratoires ?

G.M. Les gouvernements précédents n'ont arrêté ni les migrants irréguliers ni permis aux réguliers d'entrer. Une mission européenne est nécessaire pour négocier avec les gouvernements d'Afrique du Nord afin d'empêcher les bateaux de partir et d'ouvrir des « hotspot » en Afrique pour accueillir les migrants.

E.L.  Je constate que la formule du blocus naval n'a finalement pas été utilisée [par Giorgia Meloni, ndlr]. C'est tellement évident que c'est inapplicable : celui qui aspire au gouvernement d'un grand pays européen ne peut pas dire de telles choses. Nous avons besoin d'intégration, de la citoyenneté octroyée grâce aux études faites (ius scholae) et de la réouverture du décret sur les flux. Mais Orbán et la Pologne, avec leur veto, ont toujours bloqué les politiques de l'UE en la matière.

G.M. Mais Macron bloque les frontières, alors que la Pologne se fait charge des réfugiés ukrainiens…

Q. Mme Meloni, quelle est votre position sur les droits civils ?

G.M. Il y a eu beaucoup de désinformation dans cette campagne électorale. Sur l’IVG : nous n'avons jamais proposé de l'abolir, ni même de la modifier, mais seulement de l'appliquer en garantissant sa pleine mise en œuvre, c'est-à-dire le soutien aux femmes qui choisissent de ne pas interrompre leur grossesse. En ce qui concerne les droits des homosexuels, il existe des unions civiles et elles sont très bien. Je ne suis pas d'accord avec le droit des homosexuels d'adopter parce que les enfants qui ont déjà souffert doivent se voir garantir le maximum, qui pour moi est un père, une mère, la stabilité du couple (…) »

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, M. Franco « Un débat sans échanges vifs, entre deux Italies qui se trouvent en désaccord » : « Le ton utilisé hier par G. Meloni et E. Letta a offert un bol d’oxygène en faisant preuve de politesse politique dans une campagne électorale marquée par les insultes et les accusations. Cela a permis de mesurer aussi les distances culturelles entre la principale représentante de la droite et le principal dirigeant de gauche. Pendant ce débat d’une heure et demie, leur position ne se sont pas rapprochées, au contraire. On a la sensation de plus en plus claire qu’un gouvernement d’unité nationale ne verra pas le jour, au lendemain du 25 septembre. Il n’y a ni l’espace ni la volonté de le faire. Toutefois, les deux ont confirmé une cohérence sur les choix de politique intérieure et internationale. Elles sont différentes non pas sur l’atlantisme mais plutôt par rapport aux relations avec les institutions européennes. La prudence avec laquelle ils ont parlé de leurs alliés (ou ex-alliés) respectifs souligne à quel point il s’agit d’un terrain glissant. Les critiques de Salvini contre Meloni se poursuivent et les réassurances de Berlusconi disant que Forza Italia sera le garant de l’européisme dans la coalition de droite, alimentent le doute sur la crédibilité internationale de la dirigeante de Fratelli d’Italia. A gauche, Calenda et Renzi attaquent et délégitiment quotidiennement Letta. Pour cette raison, la tentative de concentrer la campagne électorale exclusivement sur Meloni et Letta demeure un mirage, en attendant que les électeurs se prononcent. »

COULISSES, La Repubblica, de C. Tito, de « Le vrai visage de Fratelli d’Italia fait peur aux chancelleries ‘’il faudra qu’elle collabore ou non réagirons’’ » : « Les institutions européennes et quelques-unes des plus importantes chancelleries en Europe continuent à se demander quel est le vrai visage de Giorgia Meloni. Suite à son meeting dimanche dernier à Milan et à certains propos comme ‘’la fête est finie’’, les doutes concernant son ‘’européisme’’ se ravivent. Ces questions ne manqueront pas d’agiter les discussions informelles en marge de la session parlementaire à Strasbourg, et au sein du PPE beaucoup devraient demander des explications à Antonio Tajani. Ces derniers temps, les éléments rassurants distillés par la leader de Fratelli d’Italia avaient induit Bruxelles à une sorte de ‘’trêve implicite’’ ouvrant la porte à une possible ‘’coopération constructive’’ pour peu que Giorgia Meloni respecte les règles européennes. Le meeting de dimanche dernier a relancé les doutes en Europe et l’impression des institutions européennes n’est pas tellement positive. Ce n’est pas un hasard si le commissaire aux affaires économiques Paolo Gentiloni a éprouvé le besoin de rappeler que ‘’la mise en œuvre efficace du plan de relance européen et du PNRR est fondamental pour notre résilience et éviter les divergences au sein de l’UE“. Tout propos déplacé ravive la peur que les idées de Fratelli d’Italia n’aient été édulcorées uniquement dans le but de remporter les prochaines élections. Ce n’est pas tout. Les Populaires ont noué une alliance avec les Conservateurs, présidés par Meloni à Bruxelles. Le PPE utilise le groupe de droite pour contenir les socialistes et maintenir leurs positions de pouvoir. Mais on commence à se demander si les Conservateurs guidés par FDI ne pourraient pas céder à l’attraction fatale des Tories anglais, atlantistes mais anti-européens. Hier Giorgia Meloni a réaffirmé sa vision de l’Italie ‘’fermement ancrée dans sa dimension occidentale, européenne, au sein de l’OTAN, tout en défendant son propre intérêt national’’. Demain le chef de groupe de l’ECR, Raffaele Fitto, tentera d’expliquer que la position de Giorgia Meloni sur le futur de l’UE ne changera pas après la campagne électorale. Il s’efforce depuis des mois de distinguer les positions de FDI de celles de Matteo Salvini. L’éventuel prochain gouvernement de droite devra toutefois se souvenir que dès lors qu’il s’éloignera des règles européennes, la ligne budgétaire de l’Italie sera immédiatement fermée. Il suffira que la BCE sourcille sur notre dette publique pour que le spread explose et que nos comptes deviennent insoutenables. »

ARTICLE, La Stampa, M. Bresolin « Les deux visages de Meloni à l’égard de l’UE » : « Sur l’Europe mais pas seulement, Meloni a alterné des positions modérées à des rappels au souverainisme. ‘’Nous respecterons les traités’’ rassure-t-elle, mais dégaine ensuite la carte de l’identité : ‘’l’Italie se fera respecter’’. Ce double registre a été repris ces dernières années au Parlement Européen. Dans ses discours, le sujet de la relation entre Paris et Berlin revient régulièrement. La semaine passée, à Florence, elle a même fait référence aux ingérences de l’Elysée sur la vie politique italienne. Quand Meloni a critiqué l’opposition de Letta à l’idée d’une réforme pour instaurer le présidentialisme, elle a dit ‘’pourtant, les Français ne vous semblaient pas aussi autoritaires quand ils vous aidaient à rester au gouvernement, même quand vous perdiez les élections’’. L’idée qui circule au sein de Fratelli d’Italia est que le PD ait voulu volontairement ignorer l’intérêt national en échange de la protection politique de la part de ‘’nations amies de la gauche italienne’’ (dixit Meloni). Plusieurs évoquent ainsi les légions d’Honneur remises à des ‘’personnalités du PD’’ en échange (voici le raisonnement) de faveurs au gouvernement de Paris. A Bruxelles, les diplomates des différentes délégations expriment leur inquiétude sur les effets possibles d’une rupture des relations entre Paris et Rome. ‘’Au moment où il faudra avoir besoin d’autres instruments de dette commune pour affronter la crise énergétique, le soutien de Macron sera fondamental. Comment Meloni pense-t-elle de pouvoir remporter ce match toute seule ?’’ ».

COMMENTAIRE, La Repubblica, d’A. Bonnani, « Caméléons d’Europe » : « Giorgia Meloni se félicité du succès électoral de l’extrême-droite suédoise à travers Jimmie Akesson, chef d’un parti aux racines néonazies, comme Fratelli d’Italia a des racines néofascistes. Mais les deux leaders ont avant tout en commun leur extraordinaire capacité de dissimulation. Akesson, un extrémiste jusque-là tenu à distance y compris par les droites démocratiques, a réussi à se faire passer auprès des électeurs pour un ‘’suédois lambda’’ qui souhaite de l’ordre, de la discipline et, naturellement, l’arrêt de l’immigration. C’est la même opération de camouflage qu’avait réussi Matteo Salvini et qu’est en train de réussir Giorgia Meloni. En Europe, on commence à s’apercevoir que nos systèmes démocratiques sont relativement démunis face au venin de la dissimulation. Les mensonges à l’électorat potentiel est de plus en plus diffus, surtout depuis que Berlusconi et les droites dites ‘’libérales’’ se sont alliées avec les droites populistes et autoritaires. Giorgia Meloni nie être fasciste, ou vouloir réduire la discipline budgétaire, elle nie être pro-Poutine alors que sa coalition est guidée par les meilleurs amis du despote russe, elle nie être contre les droits des femmes alors qu’elle prêche les valeurs de ‘’Dieu, Patrie et Famille’’, elle nie être anti-européenne mais prétend renationaliser l’Europe et dirige à Bruxelles le parti eurosceptique créé par ceux qui ont voulu le Brexit,… L’Europe a déjà fait l’expérience de cette duplicité. La Pologne et la Hongrie ont depuis plusieurs années fait table rase de la presse d’opposition, assujetti les juges au pouvoir politique, remis en discussion les droits sexuels des minorités, interféré avec la liberté d’enseignement et d’entreprise, construit des murs et des grillages contre les migrants non-chrétiens, non-aryens. Giorgia Meloni n’invente rien, elle copie. Tout cela empoisonne le processus démocratique, en Italie comme en Europe. Si la vérité nous rend libre alors la dissimulation est le premier ennemi de la liberté. »

ARTICLE, Sole 24 Ore, M. Ludovico « Le gouvernement travaille au cinquième décret concernant les aides pour l’Ukraine » : « Le cinquième décret concernant l’envoi d’armes à l’Ukraine est prêt. Il s’agit d’un décret interministériel concernant la Défense, les Affaires étrangères, l’Economie et les Finances. On attend juste le signal de la part du président du Conseil, Mario Draghi, qui pourrait arriver la semaine prochaine ou celle d’après. L’Italie a pris des engagements formels et partagés auprès de l’Otan, en soutien de Kiev, à l’aéroport militaire allemand Ramstein. Par ailleurs, laisser au prochain exécutif l’adoption du décret aurait signifié attendre plusieurs mois, jusqu’à l’arrivée de l’hiver, ce qui aurait représenté une contradiction avec les accords pris le 8 septembre dernier à Ramstein. Bien qu’il s’agisse d’un exécutif sortant, comme nous l’explique un ancien ministre de la Défense Mario Mauro ‘’le président Draghi a fait en sorte que l’Italie soit le deuxième pays européen en fournitures d’armes à l’Ukraine à partir de l’artillerie qui s’est révélée décisive. ‘’. Il aurait été difficile de se défiler de ce rôle et de ces positions atteintes. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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Enrico Letta (à gauche) et Giorgia Meloni (au centre)

(https://www.youtube.com/watch?v=lPSpRnsTrAM)

12/09/2022

Brandebourg : l'AfD donnée à 25 %

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Allemagne. Brandebourg. L'AfD est donnée à 25 % au Brandebourg, soit + 6 points par rapport au sondage de mai 2022. Le SPD recule de 3,5 points, la CDU de 4, les écologistes de 1. Le BVB/Freie Wähler gagne 1 point. Les post-communistes et les libéraux stagnent.

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SPD : sociaux-démocrates

AfD : nationalistes

CDU : démocrates-chrétiens

Grüne : écologistes

die Linke : post-communistes

BVB/FW : Électeurs libres

FDP : libéraux

autres

 

(Autres sondages du passé : 

https://www.wahlrecht.de/umfragen/landtage/brandenburg.htm)

Le Forum voor Democratie se demande si l’arrestation de Steve Bannon relève de persécutions politiques ?

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Pays-Bas et États-Unis. Le Forum voor Democratie de Thierry Baudet se demande si l’arrestation de Steve Bannon aux États-Unis, avant les élections de mi-mandat, relève de persécutions politiques ? Thierry Baudet pose des questions parlementaires au ministre néerlandais des Affaires étrangères à ce propos.

(https://fvd.nl/nieuws/steve-bannon-aangeklaagd-voor-fraud...)

Reportage et article de Lionel Baland sur le Forum économique 2022 à Karpacz en Pologne.

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Pologne et autres pays. J'étais invité, parmi 3.000 hommes politiques, hommes d'affaires, chercheurs, représentants des médias et des organisations non gouvernementales, au Forum économique qui s'est déroulé du 6 au 8 septembre 2022 à Karpacz.

Mon article pour Breizh-info :

https://www.breizh-info.com/2022/09/12/207768/leurope-fac...

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Des invitations et la carte pour entrer

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Le Premier ministre tchèque Petr Fiala et le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki

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Le président du parti Droit et Justice Jarosław Kaczyński

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Un des 400 panels de discussion

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Avec l’ancienne présidente croate Kolinda Grabar-Kitarović

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Avec l’ancien Premier ministre slovène et ex-président de l'Union Européenne Janez Janša

Lionel Baland et  Krzysztof Bosak, député polonais et candidat à la présidentielle de 2020 à l'issue de laquelle il est arrivé quatrième..jpg

Avec Krzysztof Bosak, député polonais et candidat à la présidentielle de 2020 à l'issue de laquelle il est arrivé quatrième.

""L’UE est inquiète ? Je défendrai les intérêts des Italiens." affirme Giorgia Meloni."

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Italie. Revue de presse.

La presse italienne titre largement sur l’avancée de l’armée ukrainienne dans la région de Kharkiv, poussant l'armée russe à « un retrait précipité », soulignant le « succès « de la stratégie militaire de Kiev pouvant fragiliser Poutine. Les inquiétudes sur la sécurité autour de la centrale nucléaire de Zaporijjia ainsi que l'entretien téléphonique entre les présidents E. Macron et V. Poutine sont eux-aussi mentionnés : « La nouvelle avancée de Kiev » - Moscou tente de résister et attaque les centrales électriques. Macron appelle Poutine afin que les frappes autour de Zaporijjia cessent (Corriere della Sera), « Les Ukrainiens aux portes de la Russie » - La contre-offensive de Kiev arrive aux frontières de la région de Karkiv. Le parti de la guerre au Kremlin se fissure (La Repubblica), « Les Ukrainiens arrivent aux portes de la Russie. Macron appelle Poutine » - Paris fait pression pour favoriser les négociations   (La Stampa). Le débat politique autour des mesures pour contrer la hausse des prix énergétiques dans le cadre de la dernière ligne droite de la campagne électorale est également cité en Une. « Les aides économiques extraordinaires ne seront décidées qu'après les élections » - Le Palais Chigi fait savoir qu'il n'y aura pas d'autres mesures, les suivantes relevant désormais du prochain exécutif (Il Messaggero)  «  Energie et ménages, c'est la course pour faire des économies » (Sole 24 Ore), « Conte annonce : nous ne voterons pas pour l'envoi d'autres armes à Kiev, nous sommes en récession» -  (Fatto Quotidiano), «   Berlusconi annonce ses recettes économiques  »  - Les familles sont déjà en difficulté, les amendes automatiques sont une folie (Il Giornale).

INTERVIEW, La Stampa, de Guido Crosetto, cofondateur de Fratelli d’Italia, “Le pays risque de devenir Gotham City ; l'opposition doit nous aider, mais pas le manque de civisme", par Antonio Bravetti : « Meloni n’a jamais parlé d’un gouvernement de large entente. La droite a la possibilité de gouverner pendant cinq ans, il serait stupide de la gâcher. Le gouvernement sera composé des meilleurs talents de la droite italienne, des conservateurs. Il y aura aussi des moments où ce gouvernement devra appeler l'opposition au sens des responsabilités institutionnelles pour faire face aux situations dramatiques que le pays connaîtra à l'automne. Tout le monde devra apporter son aide, jeter de l'eau sur le feu. C'est une chose complètement différente d’un "gouvernement multicolore et de large entente". Nous sommes dans un moment de crise où nous risquons de voir des pans entiers de l'économie mourir. Ajoutez à cela l'inflation qui a dramatiquement appauvri les familles italiennes. Ensuite, il y a l'impact de ce qu'ils nous disent d'économiser sur l'électricité et le gaz. La somme de toutes ces choses me fait penser que si la politique est irresponsable, nous nous retrouverons dans un scénario de guerre civile. Ce sera Gotham City. Et une personne ne particulier, Giuseppe Conte, attise le feu avec son comportement dans cette campagne électorale, qui est inadmissible. Il le fait pour jouer sur ce ressentiment collectif qui grandit. Donc il fait du mal au pays. Je pense que Fratelli d'Italia peut atteindre les 30%. J'espère que les alliés de Forza Italia et de la Ligue maintiendront tous deux des pourcentages significatifs parce qu'ils font partie de la coalition et qu'ils apportent une approche différente. Ce sont des partis représentent certaines revendications. Parmi les adversaires, le plus intelligent me semble être Renzi, qui pour la première fois de sa vie parle très peu. Enrico Letta est un homme de gouvernement, issu des institutions, plus un ambassadeur qu’un guerrier. Je crois au semi-présidentialisme, une réforme qui prendra du temps, et je ne comprends pas les craintes car en France cela a fait gagner Macron et avec un système comme le nôtre Le Pen gouvernerait pendant des années. Le fascisme est mort il y a des décennies et Mussolini n'est plus. Meloni a une approche démocratique. Elle se bat pour sauver la centralité du Parlement, au milieu de personnes qui l'ont humilié pendant des années. »

ENTRETIEN, Giorno-Carlino-Nazione, de Lorenzo Guérini (Parti démocrate), ministre de la défense : « Il faut maintenir les sanctions. La droite ne doit pas renier l’alliance euro-atlantique » : « Ce sera une folie de revenir sur les sanctions. D’abord il faut voir qu’en réalité elles fonctionnent, et on le constate ne serait-ce que par la réaction de Poutine, elles sont un moyen pour faire pression sur la Russie afin qu’elle mette fin à une agression injustifiée et dont on voit l’échec d’un point de vue stratégique. Enfin revenir sur les sanctions remettrait en cause l’unité de la communauté internationale en soutien à l’Ukraine. [Avec l’objectif de 2% du PIB en matière de défense], nous avons mis fin à des années où nos moyens militaires étaient en diminution, et désormais nous allons pouvoir moderniser nos armées, afin de pouvoir renforcer notre souveraineté technologique, préserver nos engagements internationaux à partir de nos alliés historiques. Les paroles de Salvini et Berlusconi sur la Russie sont inquiétantes, Meloni devrait dire plus clairement sa position, nous l’attendons patiemment. La seule alternative à une droite qui nous éloignera de l’Europe reste le PD. » 

EDITORIAL, La Repubblica, d’E. Mauro, «Le silence de Salvini” : “Peut-on parvenir ensemble au gouvernement tout en étant divisé sur la question la plus significative du moment, à savoir la position quant à la guerre d’invasion russe en Ukraine, la réponse de l’UE à Moscou et le soutien de l’Italie à la résistance de Kiev ? C’est à peine croyable mais c’est bien ce à quoi se prépare la droite, comme si le pouvoir fraichement conquis allait permettre de recoller les morceaux d’une politique étrangère que la campagne ne parvient pas à maintenir, éparpillée et incohérente. On comprend l’attention portée par les partenaires internationaux à notre pays. L’Italie redevient une zone de frontière alors que la division entre l’Est et l’Ouest du continent émerge à nouveau.  Elle redevient une zone disputée par les deux camps, politiquement poreuse, stratégiquement ambiguë, culturellement confuse.  Je m’étonne que l’opinion publique n’exige pas davantage de clarté des leaders politiques. On discute des conséquences du conflit en Ukraine mais on ne se demande pas comment il est en train de changer notre identité, dans l’ombre, sans que le pays en ait conscience.  Avons-nous encore des valeurs de référence que nous voyons être menacées et jusqu’où est-on prêt à aller pour les défendre. L’Italie risque de faire la première l’expérience de l’extrémisme de droite traduit au gouvernement. Le leader de la Ligue Matteo Salvini a de plus en plus le rôle de relai occidental des intérêts de Poutine et il est important de rappeler l’enthousiasme léghiste pour le président russe affiché par le passé. De plus, un enregistrement daté de 2018 montre la pointe de l’iceberg entre politique et affaires avec une négociation pour la vente de 6 millions de tonnes de pétrole russe prévoyant un pot de vin de 4% à la Ligue dans le but de financer la campagne des européennes. Mais ce n’est là que la moitié d’un scandale que Salvini n’a jamais éprouvé la nécessité de clarifier. En échange de financements issus du pétrole russes, la Ligue, au gouvernement, met à disposition des pans significatifs de la politique étrangère italienne. Dans le fameux enregistrement, on entend Gianluca Savoiani, léghiste et président de l’association Lombardie-Russie affirmer que ‘’nous sommes réellement en train de changer la situation en Europe et il est impossible de nous arrêter’’ il parle de ‘’New deal’’ et d’un ‘’nouvel avenir pour nous’’. Un pourcentage de bénéfices pétroliers sous la table en échange de la servitude italienne en matière de politique étrangère. C’est le moment pour Salvini de faire la lumière sur tout cela, de débarrasser ses propres propos sur la Russie et sur les sanctions de tous soupçons de subordination à un lien avec Moscou et démontrer sa pleine liberté. » 

PREMIER PLAN, La Repubblica, de L. Pagni et S. Mattera, « Le gouvernement relance les forages en mer ; des mesures incitatives pour les entreprises du secteur afin d’extraire plus de gaz » : « A quelques jours des élections, le gouvernement Draghi présente un nouveau projet pour relancer les extractions de gaz naturel et inverser la tendance d’une production nationale en baisse depuis 20 ans. L’idée est d’encourager les forages de l’Adriatique au canal de Sicile, où se trouve au moins la moitié des ressources avérées d’hydrocarbures italiens, environ 112 milliards de mètres cube selon Assorisorse. C’est le ministre de la Transition écologique, Roberto Cingolani, qui est en charge de ces mesures incitatives, lui qui a toujours plaidé pour la reprise de la production nationale de gaz. S’il s’était alors retrouvé confronté au Mouvement 5 Etoiles et aux communautés locales, il a aujourd’hui le soutien de ceux qui, de Matteo Renzi à Giorgia Meloni, pensent qu’il est urgent d’agir. Le gouvernement a un double objectif : doubler la production annuelle pour parvenir à 7-8 milliards de mètres cube par an d’ici la fin de l’année prochaine. Cela représente 5% de la consommation annuelle des Italiens. L’autre objectif est de destiner cette production supplémentaire aux PMI les plus énergivores et ce avec des tarifs préférentiels. Le gestionnaire des services énergétiques (GSE) avait déjà lancé un appel d’offre aux opérateurs du secteur pour fournir aux entreprises du gaz à des prix administrés. Aucun opérateur ne s’étant présenté, l’appel d’offre sera sûrement prolongé et le gouvernement compte justement sur les mesures incitatives, probablement sous forme d’abattements fiscaux, pour le rendre plus attractif. Il s’agit surtout de réactiver ou d’intensifier rapidement l’exploitation de gisements déjà identifiés (possible en 6 à 8 mois) plutôt que de lancer de nouvelles explorations qui requièrent 2 à 3 ans. Les extractions dans l’Adriatique ne seront pas autorisées pour le moment confirme le ministre Cingolani. La zone est riche de ressources mais des experts mettent en avant le risque pour les côtes de la Vénétie alors que Giorgia Meloni appelle à les extraire ‘’avant que ne le fasse la Croatie’’. »

ARTICLE, Corriere della Sera, « Pour payer les factures, un bonus plus important. Le vote de la Chambre est incertain » : « L'attente est grande pour le double vote de jeudi à la Chambre. La première sur le décret Aiuti-bis avec l'amendement contesté des Cinq Etoiles sur le transfert des crédits du Superbonus. La seconde concerne le rapport sur les finances publiques que le gouvernement a envoyé au Parlement pour obtenir l'autorisation d'utiliser les 6,2 milliards supplémentaires accumulés en juillet et août pour servir de "trésorerie" afin de financer les interventions contre les factures élevées. La facture énergétique déborde maintenant dans la campagne électorale et est devenue le thème principal.. Même la dirigeante de Fratelli d'Italia, Giorgia Meloni, se dit convaincue qu'"un plafonnement européen des prix du gaz est certainement la mesure la plus utile". C'est l'approche que le gouvernement italien a toujours eue. Nous attendons maintenant la proposition de la Commission européenne, qui pourrait également arriver cette semaine ou glisser jusqu'en octobre. Si l'écheveau du Superbonus venait à se défaire, le décret Aiuti-bis pourrait être converti et ouvrir la voie au troisième paquet d'aide d'une valeur, selon les sources, de plus de 13,5 milliards. Le Conseil des ministres pourrait se tenir le vendredi 16 septembre sur le sujet, à condition que la Chambre et le Sénat donnent leur feu vert. Des sources indiquent que le seuil de l'Isee pourrait être porté à 15 000 euros (contre 12 000 actuellement) afin d’obtenir le bonus sur les factures. Carlo Calenda, leader d'Azione, épouse la ligne du palais Chigi car décider de puiser davantage dans les comptes publics reviendrait alors à "gouverner sur des décombres". Alors que Matteo Salvini appelle "l'Europe à protéger les épargnants et les travailleurs si les sanctions contre la Russie devaient durer des mois". »

PREMIER PLAN, La Stampa, «Macron rouvre le canal avec Poutine : "Éviter un cauchemar nucléaire". »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Ginevra, la fille de Giorgia Meloni, entre à l'école élémentaire.

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Italie. Ginevra, la fille de Giorgia Meloni, a fait son entrée aujourd'hui à l'école élémentaire. Elle aura bientôt 6 ans.

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Ginevra et Giorgia

(https://www.breizh-info.com/2021/06/06/165609/giorgia-mel...)

11/09/2022

Élection du maire de Cottbus : le candidat de l’AfD se qualifie pour le deuxième tour.

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Allemagne. Brandebourg. Cottbus. Lors de l’élection directe du maire de Cottbus, le candidat de l’AfD Lars Schieske, député au Parlement de Brandebourg, arrive deuxième. Il sera, lors du deuxième tour qui sera organisé dans un mois, face au candidat social-démocrate.

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AfD : patriotes

CDU : démocrates-chrétiens

SPD : sociaux-démocrates

Unser Cottbus : un groupement électoral local

FDP : libéraux

Die Basis : anti-vaccin contre la Covid

Indépendant

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Lars Schieske : "Afin que Cottbus reste notre chez nous."

(https://www.cottbus.de/opt/wahl/ergebnisse_gemeinde_12052...)

Meeting de Giorgia Meloni à Milan.

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Italie. Meeting de Giorgia Meloni à Milan.

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Le dirigeant des Démocrates suédois Jimmie Åkesson a voté.

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Suède. Le dirigeant des Démocrates suédois Jimmie Åkesson a voté lors des élections législatives qui se tiennent aujourd'hui.

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Jimmie Åkesson

Marco Malaguti à propos des élections législatives en Italie et de la stratégie gagnante de Giorgia Meloni.

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Italie. Le site Euro-synergies publie une traduction d'un entretien avec Marco Malaguti à propos des élections législatives en Italie et de la stratégie gagnante de Giorgia Meloni, comparée aux choix opérés par Matteo Salvini et Silvio Berlusconi :

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2022/09/11/g...

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Giorgia Meloni sur le circuit automobile de Monza

10/09/2022

Michael Stürzenberger condamné à 6 mois de prison sans sursis pour avoir critiqué l'islam politique.

Allemagne. Michael Stürzenberger, qui organise des rassemblements contre l’islamisation de l’Allemagne, a été condamné, le mercredi 7 septembre 2022, par un juge de Hambourg, dans le nord de l’Allemagne, à six mois de prison sans sursis, pour incitation à la haine contre les autres peuples, car il a critiqué l’islam politique et ses atrocités, ainsi que les soi-disant réfugiés des pays islamiques qui ont commis des délits graves en Allemagne, tout en faisant bien la différence avec les musulmans pacifiques, lors d’un meeting du Bürgerbewegung Pax Europa (Mouvement de citoyens Pax Europa) qui s’est tenu le 8 octobre 2020 dans cette ville.

Michael Stürzenberger ira en appel de cette décision de justice.

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Michael Stürzenberger

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Le chef de file de l’AfD en Thuringe et figure de proue de la tendance nationaliste de l’AfD Björn Höcke apporte, dans un message publié sur Telegram, son soutien à Michael Stürzenberger.

(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2019/07/16/mun...)

"Barre le symbole."

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Italie.

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"Élections législatives du 25 septembre 2022. Barre le symbole. Prêts à relever l'Italie."

Frères d'Italie est donné à 27 % et la Ligue à 12,1 %.

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Italie. Frères d'Italie est donné à 27 % et la Ligue à 12,1 %.

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Frères d'Italie : patriotes

Parti démocrate : centre-gauche

Ligue : patriotes

M5S : anti-système

Azione-Italia Viva : Troisième pôle (centristes)

Forza Italia : conservateurs

écologistes + gauche

09/09/2022

"Impôts et souverainismes, c’est ainsi que Meloni lance l’attaque finale."

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Italie. Revue de presse.

La presse italienne titre largement sur la disparition de la reine d’Angleterre Elizabeth II, lui consacrant l’essentiel de ses pages intérieures avec de nombreux hommages et reportages ainsi qu’une large couverture photographique en Une : « La reine des deux siècles » (Corriere della Sera), « La dernière reine » (La Repubblica), « 1926-2022 The Queen » (La Stampa), « La reine Elisabeth disparait à 96 ans, Charles III est le nouveau roi » (Sole 24 Ore), « La dernière reine » (Il Messaggero). La décision de la BCE de remonter ses taux face à la hausse de l’inflation record dans la zone euro est également citée : « La BCE remonte son taux directeur de 0,75% » (Sole 24 Ore), « La BCE remonte ses taux » - Une augmentation de 0,75% contre l’inflation » (La Stampa). Enfin, la campagne électorale, avec les derniers sondages prévoyant tous sur une large victoire de la coalition de droite, est également évoquée en Une. 

ARTICLE, Corriere della Sera, F. Basso et F. Savelli « Factures, le gouvernement alloue environ 12 milliards » : « Hier, en Conseil des ministres, le responsable du Trésor, Daniele Franco, a présenté à ses collègues le rapport qui actualise les objectifs programmatiques des finances publiques et a expliqué la procédure permettant de financer le prochain décret en cours de rédaction. Il s'agit d’une procédure de dépense nouvelle «virtuelle » utilisée dans les deux décrets précédents. Ce rapport a été adressé au Parlement, qui est appelé à l'approuver entre mardi et jeudi de la semaine prochaine. L'intervention visant à compenser les personnes en difficulté en raison des prix insoutenables de l'électricité s’élèverait à environ 12-13 milliards. Mais l'essentiel se joue maintenant sur le timing. Il serait possible de "programmer" le prochain Conseil des ministres le jeudi 15 septembre, mais l'approbation préalable du rapport par le Parlement est nécessaire. Par ailleurs, le M5S a émis un autre amendement au décret sur les aides, auquel s’opposent les autres partis. Cela pourrait entrainer un retard dans le calendrier du nouveau décret. ‘’ Le gouvernement fait ce qu'il peut pour accélérer le processus, maintenant tout est entre les mains du Parlement", fait savoir le Palais Chigi. C’est une tentative de se distancer des disputes électorales avec les accusations d'"obstructionnisme institutionnel" attribuées au M5S par le ministre des Affaires étrangères Luigi Di Maio, qui s'est emporté contre Giuseppe Conte jugé coupable de "tout bloquer pour des spéculations politiques". » 

ARTICLE, Corriere della Sera, « L’avertissement de Draghi aux partis politiques qui bloquent les mesures de soutien et les aides » par M. Guerzoni : « Alors que le deuxième décret sur les aides est bloqué au Sénat et que le troisième risque de s'enliser avant même le feu vert du gouvernement, des sources au sein du cabinet du Premier ministre avertissent : "Maintenant, tout est entre les mains du Parlement". Derrière cette formule froide se cache la colère de Draghi à l’’égard des calculs électoralistes. Au Conseil des ministres, l'avertissement du premier ministre a été pour le moins sévère. Les modifications apportées aux décrets en cours d’adoption ne peuvent et ne doivent pas servir des intérêts partisans“. S'il a conseillé aux ministres de "faire attention", c'est parce qu'il est très inquiet que ces manœuvres "risquent de ralentir l'arrivée des ressources aux familles et aux entreprises". Draghi ne cherche pas la controverse, il la fuit même, mais les ministres qui ont assisté à la réunion de 15 heures au Palais Chigi n'ont aucun doute : l'avertissement visait le M5S, accusé par ses adversaires politiques d'avoir bloqué le décret Aiuti bis au Sénat a au nom du super-bonus de 110% sur la rénovation des bâtiments. Un amendement des 5 étoiles, s'il est approuvé, rendrait rétroactive l'interdiction de modifier unilatéralement les contrats de fourniture d'énergie, une interdiction établie par le gouvernement dans le décret Aiuti bis : ainsi les " parties biaisées " qui pourraient être favorisées sont les grandes compagnies d'électricité. Aux soupçons et aux accusations de ceux qui lui reprochent de bloquer l'argent que les Italiens attendent, M. Conte a répondu avec colère que "c'est un mensonge honteux" car le décret est déjà dans le Journal officiel. C'est vrai, mais la crainte de Draghi et de plusieurs ministres est de ne pas pouvoir les convertir au Parlement d'ici le 25 septembre, ce qui aurait pour conséquence fâcheuse de rendre caducs les décrets d'aide. Autre source d’agacement : la réaction de Fratelli d'Italia. Le parti de Giorgia Meloni a fait savoir que si le Parlement n'approuvait pas le deuxième décret d'aide dans les plus brefs délais, il ne voterait pas le rapport sur le troisième volet de mesures » 

SONDAGES, Corriere della Sera, N. Pagnoncelli « Le bond de Fratelli d’Italia qui passe à 25,1%, le PD perd du terrain et les 5 Etoiles devancent désormais la Ligue » : « Le dernier sondage avant le silence électoral obligatoire sur les projections de vote  prévu par la loi dans les 15 jours qui précèdent la date du scrutin montre des changements considérables. Cela prouve que la campagne électorale bat son plein et que les électeurs commencent à la suivre avec plus d’attention par rapport au mois d’août. Les principaux changements concernent la hausse de FdI, du M5S et du troisième pôle (Action et Italia viva) et la diminution du Pd et de la Lega. Le parti dirigé par Giorgia Meloni a consolidé sa suprématie avec 25,1% des préférences, enregistrant une augmentation de 1,1% par rapport à la fin du mois d'août et un bond de 5,1% par rapport à la fin du mois de juin. Le Pd avec 20,5% confirme sa deuxième place dans le classement, mais perd 2,5% du consensus ; il est suivi par le M5S qui se situe à 14,5% (+1,1% par rapport à la fin août) et précède la Ligue (12,5%, en baisse de 0,9%), puis Forza Italia, stable à 8% et le Troisième pôle avec 6,7% (en hausse de 1,7%). Parmi les autres forces politiques, seules l'alliance des Verts, de la Gauche et listes de personnalités de la société civile (3,4%) et Italexit (3%) dépasseraient le seuil de barrage prévu par le mode de scrutin. L’analyse des flux nous montre que le soutien pour Fdi, par rapport aux élections européennes de 2019 vient en large partie de la Ligue et de Forza Italia, auquel il faut ajouter un quota non anodin d’électeurs qui s’étaient abstenus. Le PD apparait en difficulté, pénalisé par le risque d’une mobilisation limitée d’une partie de son électorat qui semble se résigner à la défaite. La hausse du M5S représente une surprise, le programme et son leader Conte perçant dans l’électorat de gauche et des abstentionnistes. Dans l'ensemble, donc, dans le scénario actuel avec quatre pôles, le centre-droit aurait un avantage sur le centre-gauche de près de 20 points (46,6 % contre 27,2 %). C’est une majorité absolue solide qui se dessine pour la droite à la fois à la Chambre et au Sénat, où il obtiendrait respectivement 249 et 121 sièges, contre 82 et 43 sièges pour les partis de gauche. » 

SONDAGE, La Repubblica, « Fratelli monte à nouveau, le Pd suit et le M5S remonte et dépasse la Ligue » : « Ce sont les derniers sondages avant l'arrêt obligatoire de leur publication [15 jours avant le scrutin, ndlr] : le centre-droit reste fermement en tête avec plus de 44% Le troisième pôle est proche de 7%. Parmi les dirigeants, le favori reste Draghi. Les Italiens votent par peur de la crise économique. Le sondage réalisé par Demos pour l'Atlas politique, publié aujourd'hui dans Repubblica, montre comment la figure du chef de gouvernement sort, si possible renforcée, de cette crise. Et il apparaît comme le seul vainqueur annoncé des prochaines élections, auxquelles il ne participera pas.   67% des Italiens lui accordent leur confiance. FdI renforce sa position de leader dans la course avec 24,6%, et le PD suit à 22.4%. Alors que le M5S apparaît "récompensé" (à 13.8%) par ceux qui souhaitaient une crise gouvernementale et dépasse la Ligue (à 12%). La coalition de droite recueillerait plus de 44%. Et 6 Italiens sur 10 pensent que c’est elle qui va gagner. Parmi les autres partis, il est intéressant d'observer que le troisième pôle de Carlo Calenda et Matteo Renzi, atteint prsque 7%, juste derrière Forza Italia à 7.7%. Parmi les aspects mis en évidence par l'enquête Demos, la faible côte de popularité du secrétaire du PD, Enrico Letta, est à noter (34%) loin derrière Giuseppe Conte (43%) et Giorgia Meloni (41%). Luigi Di Maio lui-même, après avoir quitté le M5S, et prendre la tête de l'Impegno Civico, son " parti personnel ", ne semble pas avoir gagné le pari : sa popularité est passée de 36% à 28% entre mai et septembre ». 

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, M. Franco « Les équilibres au sein des coalitions demeurent encore fluides » : « L’alarme lancée par la Ligue sur ‘’les mensonges et le bâillon’’ auxquels elle serait soumise dans cette campagne électorale exprime la sensation d’un encerclement. Il s'agit de tensions physiologiques, dans une alliance de droite qui se voit en net avantage mais qui, au moins formellement, n'a pas encore résolu le problème du leadership. D'autre part, les difficultés dont Salvini montre qu'il souffre, évoquant une sorte de conspiration anti-alliance, sont en miroir de celles du PD. Le parti d'Enrico Letta ne pointe pas du doigt les conspirations mais se retrouve un peu attaqué par tout le monde : à commencer par ses anciens alliés Carlo Calenda (Action), Matteo Renzi (Italia Viva) et le 5 Etoiles Giuseppe Conte. Et dans les rangs du PD lui-même, on constate un mécontentement croissant quant au déroulement de la campagne électorale. Même parmi ceux qui l'avaient poussé à accepter de prendre la tête du parti à un moment de crise aiguë, en mars 2021, on a le sentiment qu’on souhaite faire de Letta le bouc émissaire en cas d'éventuelle défaite ; en tout cas pour ne pas avoir réussi à concilier les alliances avec Calenda et le Mouvement 5 étoiles. Il s’'agit d'une position précaire qui peut, dans un premier temps, favoriser le prochain exécutif. Sur le moyen terme, cela laisse entrevoir d’autres bouleversements. » 

ARTICLE, La Repubblica, de M. Molinari, « Impôts et souverainismes, c’est ainsi que Meloni lance l’attaque finale » : « Depuis L’Aquila, Giorgia Meloni lance les thèmes-clefs de sa campagne dans la phase finale avant les élections. L’identité locale est soulignée par les banderoles évoquant le tremblement de terre de 2009 ‘’Nous sommes prêts à relever l’Italie’’ peut-on lire sur les affiches. Elle sait qu’elle est chez elle, avec un maire de Fratelli d’Italia, un public conquis. Elle parle du rôle de son parti dans la reconstruction après le séisme. Elle appelle à ‘’retourner l’Italie comme une chaussette’’ c’est-à-dire à renverser le rapport de force pour que le peuple prenne le pouvoir. Elle regrette le peu de soutien du monde de la culture. Elle appelle à une réforme fiscale pour lutter véritablement contre l’évasion fiscale mais ne plus accabler les citoyens et les entreprises. Elle enchaine presque sans transition sur l’immigration : ‘’les entreprises non-européennes qui ferment au bout de moins de 2 ans et demi d’activité se soustraient aux contrôles’’. Tonnerre d’applaudissements. ‘’Nous bradons nos grandes marques’’ dit-elle et propose, pour défendre le Made In Italy, ‘’une plateforme e-commerce soutenue par l’Etat’’ où il y aurait toutes les entreprises italiennes et exclusivement des entreprises italiennes. ‘’Les produits sont italiens s’ils sont fabriqués en Italie par des italiens’’ précise-t-elle. Souverainisme économique, donc. L’opposition entre Italiens et immigrés apparait comme l’argument le plus stratégique. Les uns doivent recevoir des aides, bénéficier de réductions d’impôts et de meilleurs services de l’Etat,  les autres sont ‘’des dealers de drogue et des prostituées instrumentalisés par les grands groupes économiques pour faire baisser le coût du travail et payer les Italiens toujours moins’’. On retrouve là aussi le récit de Steeve Bannon pour la communication de Trump. Meloni affirme qu’elle distinguera toutefois parmi eux les réfugiés ukrainiens des migrants arrivés par la mer. Elle créera des ‘’hotspot en Afrique’’ et fera en sorte que les migrants soient ‘’répartis de façon égale entre les pays européens’’. La foule applaudit alors qu’en marge du rassemblement certains crient ‘’fascistes !’’. Enfin, elle s’en prend aux médias complices de ce système de pouvoir favorable à la gauche, accentuant l’accent romain pour se faire proche du peuple, contre les pouvoirs forts, les lobbys et les immigrés. L’objectif est de mettre sur pied un ‘’gouvernement qui croit en l’identité de la nation’’. Aucune mention, en revanche, du lien entre l’Italie et l’UE. » 

ARTICLE, Corriere della Sera, « Mattarella : "Il faut maintenir la pression sur la Russie avec les sanctions" » par F. Battistini : « Lever les sanctions contre Poutine ? Jo faleminderit, non merci. En visite officielle en Albanie, le président Sergio Mattarella entre dans le vif du sujet alors que le palais Chigi reste silencieux au regard de la période de « gestion des affaires courantes ». "L'Italie estime qu'il est nécessaire de maintenir une forte pression sur la Fédération de Russie par le biais de sanctions, afin de créer enfin les conditions pour une perspective de dialogue et de solutions partagées et de paix, pour sortir de la misérable initiative belliqueuse déclenchée par la Fédération de Russie". Il évoque aujourd'hui cette "agression qui a eu des conséquences économiques" et préconise une "refonte collective" des sources d'approvisionnement : il faut "supprimer la dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie", dit-il, et, dans le même temps, maintenir une pression qui puisse amener Moscou à négocier. Sans s'écarter de la ligne adoptée au cours des sept derniers mois, il faut dire clairement avec qui nous sommes : la situation de guerre " continue d'être très préoccupante " et " l'Italie maintient son soutien à l'indépendance, à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de l'Ukraine ". Le président Begaj rappelle l'engagement commun en faveur de la sécurité et souligne l'appartenance commune à l'Alliance atlantique : pour le président italien, l'Albanie reste "cruciale dans la région", et le soutien à la candidature des Albanais à l'UE doit être assuré, car leur avenir "est en Europe : sans les Balkans occidentaux, l'unification est incomplète". L'intégration des Balkans passe par la culture, a expliqué M. Mattarella, en visitant l'école italienne de la Société Dante Alighieri avec Andrea Riccardi. »

PREMIER PLAN, La Repubblica, de F. Tonacci, « Le rapatriement bloqué et le chantage de Moscou à la veille des élections » : « Un Italien blessé est entre les mains des Russes, et ce au pire moment et dans la ville la plus délicate de la zone de front. Il se trouve à l’hôpital de Kherson où est en cours la controffensive ukrainienne. Le contexte est compliqué également parce que l’Italie est en pleine période électorale et que la question de la posture à adopter face à Moscou divise les candidats. D’ailleurs, le ministre des Affaires étrangères Luigi Di Maio est directement impliqué dans la campagne. La tentative de rapatrier immédiatement le reporter Mattia Sorbi, avant que la nouvelle ne se diffuse a été vaine et les déclarations du Kremlin laissent présager un possible chantage. Au ministère des Affaires étrangères, personne ne se fait d’illusions : le retour du journaliste milanais aura un prix. M. Sorbi disparait des radars le 31 août dernier après être parti en direction de Kherson pour se rapprocher de la ligne de front. L’Unité de crise de la Farnesina le localise quelques jours plus tard, alors qu’il a subi deux interventions chirurgicales mais son pronostic vital n’est pas engagé mais l’hôpital où il se trouve est dans une ville sous administration militaire russe, à l’ouest du Dniepr. Le ministre Di Maio s’appuie sur le consul honoraire de Krasnodar en Russie pour entrer en contact avec l’hôpital et tenter une exfiltration mais l’état de santé du reporter ne le permet pas. Les jours passent et les Russes comprennent que l’Italien blessé peut devenir une monnaie d’échange. La nouvelle de sa disparition commence à circuler mercredi sur les réseaux sociaux et très rapidement la propagande du Kremlin explose sur le canal Telegram du ministère de la Défense et sur les chaînes de télévision pro-russes. Il aurait été victime d’une explosion et c’est un soldat russe qui l’aurait secouru et amené à l’hôpital ‘’sous les tirs ukrainiens’’. D’après Moscou, les Ukrainiens auraient fait un plan pour tuer Sorbi et ensuite accuser les Russes. La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères affirme que ‘’l’Italie ne nous a pas contactés’’. Ce n’est pas anodin car en cas de ressortissant italien blessé à l’étranger, la Farnesina envoie une note au gouvernement de cet Etat, or ce serait ici une forme de reconnaissance de la souveraineté russe sur cette région ukrainienne occupée. Une source proche du gouvernement exprime ses craintes quant à une possible récupération dans le cadre de la campagne électorale. Di Maio, qui n’a jamais dissimulé son soutien à Zelensky, tentera de rapatrier Sorbi sans se plier au chantage de Poutine. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Article d'Álvaro Peñas sur les élections législatives en Suède.

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Suède. Article d'Álvaro Peñas sur les élections législatives de ce dimanche 11 septembre 2022 :

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Jimmie Åkesson, le dirigeant des Démocrates suédois

08/09/2022

"La métamorphose de Meloni a déplacé la campagne du Parti démocrate."

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Italie. Revue de presse.

Le plan présenté par la Commission européenne sur l’énergie et ses principaux aspects, en parallèle avec les menaces de Poutine aux Etats occidentaux sur le gaz et les céréales, font les gros titres de la presse italienne : « L’Europe demande à Poutine d’arrêter son chantage et décide de plafonner le prix du gaz » - Le Kremlin menace d’interrompre également la circulation des céréales (Corriere della Sera), « Poutine : je ferai plier l’Occident avec le blé et le gaz » - Selon le Département d’Etat américain, Moscou réagit de cette manière car les sanctions fonctionnent (La Repubblica), « Energie, le plan de l’UE en cinq points dont le prix-plafond et la taxation des superprofits » (Sole 24 Ore), « Gaz, l’UE accélère sur le prix-plafond. Poutine menace de bloquer l’exportation du blé » (Messaggero). La politique intérieure, avec notamment le débat autour d’un second décret sur les aides économiques aux ménages et aux entreprises est aussi citée : « Le décret sur les aides est reporté » (Corriere), « Aujourd’hui le Conseil des ministres discutera du nouveau décret sur les aides » (Sole 24 Ore), « Enrico Letta : Ils veulent chasser Mattarella » - Le leader démocrate s’oppose à la proposition de Meloni de créer une commission bicamérale pour modifier la constitution (La Stampa).

Les JT couvrent essentiellement la « crise du gaz », reprenant à la fois les déclarations du Président V. Poutine et celles de la Présidente de la Commission Européenne U. von der Leyen, la réunion du conseil des ministres en vue de l’adoption des mesures économiques pour aider les ménages et les entreprises face à la hausse des prix énergétiques, l’incendie meurtrier dans une zone industrielle à San Giuliano près de Milan et l’attentat au Mozambique faisant un mort et plusieurs blessés parmi des religieux italiens.

ARTICLE, Sole 24 Ore, « Draghi atteindra 29 des 55 objectifs du PNRR avant son départ, le nouveau gouvernement devra s’occuper des autres » par Carmine Fotina et Giorgio Santilli : « Le palais Chigi a dressé un tableau de 29 mesures et objectifs que le gouvernement actuel veut mener à bien d'ici octobre et de 22 autres qui seront achevés entre novembre et décembre. Pour ne citer que les principales réformes qui font l'objet de l'attention de Bruxelles et que Draghi veut achever, on retrouve la réforme de la justice pénale et civile. En revanche, la nouvelle loi sur la concurrence sera laissée au prochain exécutif. Ce que le gouvernement Draghi peut encore faire, lorsque les conditions techniques (et politiques) le permettent, c'est d'entamer le processus d'examen de certaines mesures prévues pour la fin de l'année, avec une première approbation en conseil des ministres, quitte au prochain gouvernement de prouver qu’il est en mesure de les réaliser dans les temps impartis. Certains décrets nécessitent des avis du Conseil d'État et du Parlement, ce qui n'est ni facile ni rapide. Il est facile de manquer de temps et l'UE ne pardonne pas. D'autant plus que le prochain Parlement et le prochain gouvernement seront libres de modifier le texte approuvé au préalable. Les tensions se concentrent sur les concessions balnéaires. La loi est entrée en vigueur le 27 août (c'était l'un des objectifs de fin d'année). Mais selon le calendrier du PNRR, les 19 mesures d'application doivent également être approuvées d'ici la fin de l'année : sept décrets législatifs, pour autant de délégations au gouvernement, six décrets ministériels et six autres actes. Ils font donc partie des objectifs que le gouvernement actuel n’atteindra pas. Le principal décret sur les concessions balnéaires est pratiquement prêt et "en route" vers le ministère du tourisme, où il pourrait toutefois être bloqué, étant donné que le ministre léghiste Massimo Garavaglia, a déjà fait savoir que le dossier devra passer par le vote. Il convient d'ajouter que l'avis (non contraignant) du Conseil d'État est nécessaire dans un délai de 45 jours et que, seulement après cela, le décret doit être envoyé aux commissions parlementaires compétentes, qui ont ensuite 30 jours pour donner leur avis avant que le gouvernement ne puisse procéder à l'approbation finale. Inévitablement, compte tenu du vote du 25 septembre, c'est le nouveau Parlement qui donnera son avis, mais le risque est grand que le démarrage après l'entrée en fonction du nouveau gouvernement ne soit pas réalisé à temps. »

COMMENTAIRE, Sole 24 Ore, par Lina Palmerini « La métamorphose de Meloni a déplacé la campagne du Parti démocrate » : « Le Pd va-t-il changer sa stratégie électorale d'ici le 25 septembre ? Le bilan au sein du parti à la lecture des sondages est amer, et on devrait oublier les slogans qui n'ont pas pris racine, du danger fasciste à la menace anti-européenne. La campagne a été axée sur ce danger, de façon binaire. Mais plusieurs éléments ont entravé la stratégie du PD : d’abord que Meloni ne fait pas campagne en poussant à outrance les thèmes qui lui avaient permis de passer de 4 à 24% (environ) - anti-européisme, souverainisme jusque dans les comptes publics, attaque des droits façon Vox -, mais au contraire, en disant qu’elle n’est pas contre l’Europe  - elle l'a dit en trois langues - et pratique la discipline budgétaire en soutenant Draghi dans l’opposition au creusement de la dette à l’inverse  de son allié Salvini. Elle est même allée à Cernobbio [le mini-Davos des patrons italiens] avec un discours rassurant alors qu'autrefois - pour elle et FdI - c'était la maison du diable, habitée par des puissances financières qui volent le peuple. En bref, ce que Letta pensait être l'adversaire le plus facile, sur laquelle il pouvait déverser toute la rhétorique contre la droite, a soudainement pris une autre forme. Plus elle se rapproche de l'objectif du gouvernement, plus elle s’aligne sur les choix de Draghi. Une pirouette qui a fait vieillir d’un coup la stratégie du PD. Le deuxième facteur de désorientation pour Letta est le "troisième pôle". Les Italiens ne croient plus au bipolarisme, comme en témoignent les sondages qui - du moins jusqu'à présent - donnent Conte et Calenda tous deux en hausse. Ainsi, l'autre stratégie, celle du vote utile, devient aussi inutile. Apparemment, Bonino d'une part et Fratoianni d'autre part ne suffisent pas à couvrir des électorats manifestement plus exigeants. Et il ne sert à rien de blâmer Renzi pour la loi électorale, puisque toutes les grosses pointures du PD ont voté pour elle et ont été investies par Letta (dans des circonscriptions blindées, d'ailleurs). La réalité est que l'on n'a même pas essayé de modifier le Rosatellum parce qu'il était utile pour un choc gauche/droite. Ce que Letta n'a pas pris en compte, c'est la mutation de Meloni ».

PREMIER PLAN, La Repubblica, de L. De Cicco, « Les jeunes de 18 ans qui voteront pour la première fois, les jeunes diplômés et les plus de 50 ans : le portrait-robot des indécis » : « Dans cette campagne électorale, les indécis sont particulièrement courtisés et convoités, notamment par ceux qui espèrent encore renverser les pronostics. Et pour l’instant, à l’approche du scrutin, la part des indécis ou de ceux qui comptent s’abstenir augmente au lieu de diminuer. Ils seraient même 42% des électeurs d’après la dernière étude de Youtrend et tous les instituts de sondages estiment qu’un bon tiers des électeurs n’a pas encore fixé son choix, même si 10% se déplacera tout de même aux urnes. Qui sont-ils ? On compte une grande partie de jeunes sortants du lycées qui voteront pour la première fois et de jeunes diplômés confrontés pour la première fois au monde du travail, à la précarité et au premier logement avec, actuellement, des factures record. C’est ce qui explique la course des leaders pour s’inscrire sur Tiktok, réseau social des très jeunes. Mais les plus de 50 ans figurent également parmi ces indécis. Le niveau d’étude est en général moyen voire bas, 46% d’entre eux ont au maximum le brevet. La plupart sont sans emploi, femmes au foyer et étudiants. De plus, d’après Euromedia Research, un indécis sur quatre réside dans le Nord Est de la Péninsule : en Vénétie, où sont candidats Letta et Salvini qui cherche à stopper l’hémorragie voix en faveur de la Ligue, dans le Frioule autre fief de la Ligue, le Trentin et l’Emilie-Romagne. Mais ce sont des indécis qui ‘’au final se décideront’’, ils iront voter ‘’car c’est la part productive du pays, sensible au système de pouvoir sous lequel ils devront travailler’’. 70% des bulletins blancs seront remis par des femmes, en colère et peu impliquées jusqu’à présent.  Toujours selon Euromedia, la participation devrait se situer entre 68 et 72% le 25 septembre. Pour les indécis, la dernière semaine sera fatidique. Jusqu’à présent c’est plutôt Fratelli d’Italia qui a récupéré les désabusés : ‘’51% des électeurs de Meloni viennent de la Ligue et 15% avaient voté pour le M5S en 2018’’, d’après Noto sondaggi. »

SONDAGE, Fatto Quotidiano « Le PD abandonné par les travailleurs » : « D’après un récent sondage réalisé par Cluster 17, la coalition de droite s’impose dans à peu près toutes les classes sociales, alors que le M5S devance les autres auprès des électeurs des classes sociales les plus pauvres. Le PD, lui, est fort uniquement auprès des classes très aisées au revenu de plus de 5 000 euros mensuels (35%). Le M5S est le premier parmi ceux dont le revenu s’élève à 1000 euros (28%). C’est la preuve de décennies de désertification par les partis de gauche des secteurs populaires, où le PD ne représente pas grand-chose, à peine 10%. Le M5S, en revanche, est bien plus haut auprès des ouvriers (20%) et les chômeurs (18%). A droite, c’est surtout Fratelli d’Italia qui est populaire dans toutes les classes sociales, notamment : les professions libérales (27%), les employés (30%), les ouvriers (28%) et les retraités (28%). »

PREMIER PLAN, La Repubblica, d’E. Lauria, “Meloni dans la forteresse noire de l’Aquila ‘’tenez-vous prêts, tout pourra arriver’’ » : « ‘’Voici maintenant devant vous le futur Président du Conseil des ministres’’ lance le maire FDI de l’Aquila pour annoncer Giorgia Meloni. D’ailleurs, parmi ses fans, personne n’en doute plus. L’Aquila est un fief qui a offert au parti son premier chef-lieu de région et son premier président de région et où Giorgia Meloni a décidé de se présenter seule et en personne aux élections pour la Chambre. Le parc de la ville est plein mais pas à craquer et il y a une foule non négligeable de curieux. Des journalistes venus d’Espagne, de France, d’Allemagne et des Pays-Bas sont présents. La leader de droite lance son meeting, bref mais identitaire. Elle ne parle ni de politique étrangère, ni d’économie mais invite à se ressouder pour décider ‘’si cette nation sera libre ou non’’. ‘’Je rêve pour les jeunes d’un avenir basé sur le travail, pas sur la dépendance vis-à-vis de l’Etat’’ répond-elle à Giuseppe Conte à propos du revenu de citoyenneté. Elle ne cite ni Salvini ni Berlusconi. Elle se définit comme la ‘’Parlementaire de l’Aquila’’ et FDI revendique le ‘’modèle des Abruzzes’’ porté par ces nouveaux maires et président de région qui ont ‘’rompu avec des décennies de gauche’’. Ils disent ire de ceux qui craignent l’arrivée de la droite au pouvoir alors qu’ils sont si ‘’calmes et attentifs aux comptes’’. Le maire de l’Aquila nie toute nostalgie de leur part. »

PREMIER PLAN, La Repubblica, de S. Cappellini, « Point serré et résistance, Mélenchon en star au Quadraro, ‘’Conte ne doit pas récupérer mon nom’’ » : « Le quartier de la périphérie romaine associé à la résistance contre le nazisme a accueilli Jean-Luc Mélenchon comme si c’était John Lennon qui arrivait : applaudissements, cris puis en cœur ‘’résistance, résistance !’’. Le leader de la France Insoumise se présente bras dessus bras dessous avec Luigi De Magistris, ancien maire de Naples et désormais leader de l’Union populaire. Mélenchon dit vouloir apporter son soutien à ‘’ceux qui défient les fascistes’’ c’est-à-dire à Potere al popolo, Rifondazione comunista et autres pans de ce qu’on appelait avant la gauche radicale réunis autour de De Magistris pour ces élections. 400 personnes sont présentes, dont beaucoup de jeunes, beaucoup de drapeaux rouges et de banderoles pacifistes, pas une seule ne citant Poutine. ’’J’aurais voulu venir ici en tant que Président français’’ commence-t-il avant de dire toute son ‘’admiration pour le mouvement ouvrier Italien et le PCI, le plus créatif et le plus joyeux’’. Mélenchon apostrophe l’Unione popolare, ‘’votre programme est mon programme’’, seul parti à ses yeux qui représente le peuple alors que ‘’les autres ne pensent qu’à retourner leur veste pour survivre’’ et Giuseppe Conte, qui au second tour des présidentielles en France s’était refusé de choisir entre Macron et Le Pen mais qui tente aujourd’hui de se poser en Mélenchon italien, a surement eu les oreilles qui sifflaient. Il aurait même demandé à Potere al Popolo d’empêcher Giuseppe Conte de récupérer son nom, n’ayant aucun rapport avec le Mouvement 5 Etoiles. Il plaisante avec le traducteur et galvanise la foule comme peu de politiciens italiens savent le faire aujourd’hui. »

ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Massimiliano Fedriga (Ligue), Président de la région Frioul-Vénétie-Julienne, « L’autonomie des régions est une priorité et le Plan national de relance doit être revu » : « Je crois fermement en l’autonomie des régions. Même une région qui est traditionnellement à gauche, comme l’Emilie-Romagne, a demandé de pouvoir bénéficier d’une autonomie différentiée. Je crois aussi au présidentialisme, c’est un modèle qui, à l’instar de celui pour élire les présidents des régions, assure une stabilité pendant des années. Quant au Plan de relance, il a été écrit dans une période bien différente par rapport à aujourd’hui : sans guerre, sans inflation, sans la flambée des prix de l’énergie et des matières premières. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)