26/07/2022
Interview du co-président du parti national-conservateur roumain AUR Claudiu Târziu par Lionel Baland.
Roumanie. Entretien avec Claudiu Târziu :
https://www.breizh-info.com/2022/07/26/193490/roumanie-cl...
Claudiu Târziu
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25/07/2022
"À droite, le ton monte."
Italie. Revue de presse.
La campagne électorale qui s'ouvre en Italie suite à la dissolution du Parlement fait la Une des plus importants quotidiens italiens. Le Corriere della Sera titre: « Le défi des alliances », avec la rupture irréversible entre le PD et le M5S, annoncée par le leader du parti démocrate Enrico Letta. La Repubblica se concentre sur le débat au sein du centre-droit autour de l'attribution des circonscriptions électorales et du leadership: « A droite, le ton monte » avec les déclarations de Ronzulli (FI) « Meloni peut attendre pour aller au Palais Chigi » et Rampelli (FDI) « Le PPE est-il au courant que Tajani était monarchiste? », tandis que La Stampa se concentre sur les préoccupations internationales liées à une possible affirmation de l'extrême droite aux élections du 25 septembre : « Cette droite peut-elle gouverner? La presse étrangère: le risque d'un futur sombre avec les néofascistes » et la leader Meloni qui accuse d'être victime d'une « campagne de délégitimation ». Domani se concentre sur la « Solitude de Mattarella contre les droites qui montent », tandis que Il Fatto Quotidiano revient de façon polémique sur les choix d’Enrico Letta de fermer la porte aux M5S « Le camp crasseux avec les berlusconiens et les transformistes ». Il Messaggero se concentre de son côté sur la crise économique et la proposition à l'étude au Mef pour « Baisser la TVA sur les aliments », tandis que Il Sole 24 Ore titre sur l’impact de l’inflation sur le cout moyens des vacances, avec « L' énergie, les voyages et les maisons qui rejoignent des coûts brulants ».
Les débarquements de migrants et « Les centres d'accueils pleins » sont aussi en première page dans la Repubblica.
Sur Twitter, l'hashtag #ElezioniPolitiche2022 domine suite à l'ouverture de la campagne électorale en Italie en vue des élections politiques annoncées le 25 septembre.
PREMIER PLAN, Corriere della Sera, A. Arachi, « Coalition et Présidence du Conseil ; les partis accélèrent (et se disputent) » : « Les élections se tiendront précisément dans deux mois. Tout va aller très vite et ce sera une campagne électorale très brève. Les partis accélèrent, mais les problèmes à résoudre demeurent. Le centre-gauche doit définir les frontières de sa coalition alors que le centre-droit doit élucider le débat autour du leadership. Les étincelles ne manquent pas. Giorgia Meloni répond à l’éditorial du New York Times qui prévoit pour l’Italie un ‘’futur désolant’’ si elle devait accéder au pouvoir. Enrico Letta se lance en plein dans la campagne annonçant à la télévision qu’en aout ‘’ils seront dans toutes les villes semi-désertes et les périphéries pour aller à la rencontre de ceux qui ne peuvent pas partir en vacances’’. Il évoque l’alliance qu’il tente de construire, ‘’Démocrates et Progressistes’’, tout en soulignant qu’avec Conte et les 5 Etoiles en revanche, la rupture est ‘’définitive et irréversible’’. Renato Brunetta cite Don Sturzo, grande figure catholique du Parti populaire italien, et reprend son ambition d’un ‘’grand rassemblement républicain qui trouve son ancrage dans l’agenda Draghi et réunisse toutes les âmes qui se reconnaissent dans le sentiment pro-européen et l’atlantisme. Son appel s’adresse notamment à ‘’Calenda, Renzi, Toti, +Europa d’Emma Bonino, Letta, Speranza, à toute la gauche y compris Di Maio, qui a été un excellent ministre des Affaires étrangères’’. Carlo Calenda d’Azione souligne quant à lui qu’il ne doit pas s’agir d’un ‘’rassemblement des forces du centre’’ mais d’une ‘’coalition à proprement parler entre partis ayant chacun sa propre identité’’. Il se dit prêt pour sa part à ‘’représenter les libéraux-démocrates et les populaires’’ s’il est rejoint par d’anciens membres de Forza Italia. Le centre-droit aussi est déjà en campagne. Giorgia Meloni dénonce un ‘’énorme problème de sécurité’’ en Italie. Salvini, après les arrivées de migrants ces derniers jours à Lampedusa repart à l’attaque sur l’immigration et le ‘’contrôle des frontières’’. Cette semaine sera cruciale pour les coalitions. Enrico Letta a convoqué la direction du PD pour demain alors que le centre-droit se réunira mercredi à Montecitorio, comme l’avait demandé Meloni. »
PREMIER PLAN, Corriere della Sera, F. Verderami, « ’’Rassemblement’’ ou les 4 piliers ; les calculs du Parti démocrate et de ses proches sur le nombre de sièges et les alliés » : « Le PD sait qu’il devra rassembler le plus de forces possibles au sein de son ‘’camp ouvert’’ afin de rester dans la course. Il faut faire des choix stratégiques sur le plan numérique, la moindre liste pourra jouer. Le parti d’Enrico Letta a donc imaginé un schéma qui s’appuie sur quatre piliers : Fratoianni de Sinistra italiana pour attirer toutes les formations de gauche, Tabacci du Centro Democratico pour attirer les naufragés du M5S et du centre-droit, les Socialistes pour une union avec les Verts ou Fratoianni. Le PD aura un rôle de chef d’orchestre afin de rassembler tout le monde sous l’étiquette ‘’Démocrates et progressistes’’ dont fera également parti LeU de Roberto Speranza. Cette stratégie permet notamment d’aller recueillir les signatures dans les régions, à travers le territoire, y compris auprès des Italiens en vacances. Ce schéma est très avantageux pour Letta. Les voix obtenues par les forces qui ne dépasseront pas le seuil des 3% reviendront aux partis plus importants, c’est-à-dire au PD qui garantira en échange des candidatures sûres à ces alliés. Mais il manque encore Calenda qui résiste aux avances de Letta. Or ‘’Calenda est ingérable mais ce serait un problème de ne pas l’avoir avec nous’’ souligne un dirigeant démocrate. D’après les sondages il pourrait bien dépasser le seuil des 5% lui permettant de se présenter seul et deviendrait alors un cauchemar pour le PD. Enrico Letta mise sur Emma Bonino de +Europa pour éviter cela et il semble que Calenda se soit récemment assoupli. Chaque allié potentiel fait ses calculs. Reste à voir comment se positionneront dans les prochains jours les anciens ministres de Foza Italia et l’ex-5 Etoiles Luigi Di Maio. »
PREMIER PLAN, La Repubblica, T. Ciriaco, « Speranza avec Letta ‘’oui à une liste unique’’ mais le problème des 5 Etoiles demeure » : « Enrico Letta et Roberto Speranza sont alliés, et Articolo Uno devrait également faire partie de la grande liste électorale que le PD a lancé ce dimanche. C’est un grand récipient ouvert qui porte le symbole du PD et qui entend rassembler ‘’Démocrates et progressistes’’. Speranza se dit ‘’très convaincu’’ par le projet unitaire. L’adversaire déclaré est la droite, souligne le ministre de la Santé, il s’agit de lui faire barrage, de même qu’au souverainisme. Il n’y a pas beaucoup de temps pour mettre sur pied la fameuse liste et tout s’est précipité à cause de Conte puis de Matteo Salvini et Silvio Berlusconi qui ont allègrement attiser la crise. Cela fait longtemps que Letta et Speranza se coordonnent, cette liste unique est donc un aboutissement naturel. ‘’Nous voulons recentrer l’attention sur les familles en difficulté, les salaires, la santé et l’école publique’’ déclare Speranza, qui veut placer les questions sociales au cœur de la bataille. Le Parti socialiste adhérera également au projet unitaire alors que Sinistra Italiana et Europa Verde présenteront une liste à part la semaine prochaine mais devraient toutefois s’allier aux ‘’Démocrates et progressistes’’ de Letta afin de mener une bataille commune dans les collèges électoraux. Fratoianni plaide toutefois pour qu’il y ait un rapprochement, plus tard, avec le Mouvement 5 Etoiles, estimant qu’il ne serait pas sage de rompre définitivement avec eux. Articolo Uno ne souhaite pas non plus de confrontation avec le M5S et pour Speranza ‘’ils ne peuvent pas devenir des ennemis’’. Peut-être qu’il serait possible de construire une alliance non pas politique mais technique, afin de se présenter ensemble seulement lors des collèges électoraux en soutenant des candidats indépendants et capables de rassembler les forces hostiles à la droite. Un accord purement tactique avec les 5 Etoiles voué à endiguer le souverainisme lors des scrutins au système uninominal. Cela semble toutefois compliqué, par manque de temps mais surtout parce que Letta semble peut disposer à se mettre d’accord avec ceux qui ont fait couler Draghi. »
PREMIER PLAN, La Stampa, M.Marzano, « Les différences entre Le Pen et Meloni et les valeurs d'une 'société décente’ » : « La stratégie consistant à opposer l'élite européenne au peuple ou à trouver un bouc émissaire est une stratégie gagnante dans un pays qui souffre. L'erreur du président Macron a été de ne pas prendre au sérieux les problèmes réelles de la population, comme les bas salaires et le chômage croissant chez les jeunes, la perte de sens et les fractures identitaires. Quelques mois plus tard, l'Italie doit également faire face à une situation délicate et à la possibilité, beaucoup plus concrète qu'en France, d'un triomphe électoral de Meloni et Salvini. L'idée d'un centre-droit modéré ayant disparu, beaucoup semblent être attirés par leurs slogans. « Les oubliés de la République » , qui demandent à être vus, entendus, reconnus. Et qui ne se sentent plus représentés par la gauche. Lorsque Meloni en Andalousie dit « nous disons oui ou nous disons non » , elle a clairement en tête les paroles de l'Évangile de Matthieu. Derrière le « oui » , elle place la famille naturelle, des frontières sûres, la souveraineté du peuple et notre civilisation, tandis que le « non » va aux LGBT, à l'immigration, à la grande finance et aux bureaucrates. Les dirigeants de la Lega et de Fratelli d'Italia invoquent l'universalité des valeurs chrétiennes mais les dénaturent. »
PREMIER PLAN, Il Sole 24 Ore, A. Gagliardi, « La course aux urnes est lancée : moins de députés, l’ancienne loi électorale » : « Entre la Chambre et le Sénat, le Parlement se composera de 600 membres et les élections seront basées sur une combinaison de circonscriptions uninominales et proportionnelles. En effet, le vote du 25 septembre sera à sa manière un vote historique car il conduira à l'installation en octobre de deux Chambres en format « réduit » , allégées de plus de 30% des députés. La réforme constitutionnelle n° 1 du 19 octobre 2020 a réduit le nombre de députés de 630 à 400 et le nombre de sénateurs élus de 315 à 200 : 600 députés en tout, donc, auxquels s'ajouteront les sénateurs à vie. La réduction du nombre de sièges au Parlement aura pour première conséquence l'exclusion d'une grande partie des députés et sénateurs actuels, qui ne reviendront pas à la Chambre après le prochain tour électoral. Selon les sondages, qui donne le parti en forte hausse, seul Fratelli d'Italia augmenterait sa représentation actuelle au Parlement (actuellement 21 sénateurs et 37 députés). Les circonscriptions en lesquelles l'Italie est divisée et qui façonneront le nouveau Parlement ont été redéfinies par un décret en 2020. Selon la nouvelle loi, il y a 221 circonscriptions uninominales (147 à la Chambre des députés et 74 au Sénat) et un total de 367 circonscriptions plurinominales (245 à la Chambre des députés et 122 au Sénat). Le système électoral actuel, appelé Rosatellum, est en fait un système mixte, dans lequel les sièges sont attribués en partie dans des circonscriptions uninominales majoritaires et en partie à la proportionnelle dans des circonscriptions plurinominales. Si le vote avait eu lieu en 2023, à la fin naturelle de la législature, le décret aurait dû être modifié sur la base du dernier recensement Istat de 2021, ce qui aurait entraîné des modifications mineures dans les circonscriptions pour les mettre à jour sur la base du nouvel recensement démographique. »
ARTICLE, Corriere della Sera, P. Di Caro, « Les comptes à régler du centre-droit ; une réunion se tiendra à la Chambre afin de trouver une médiation » : « Enrico Letta a ouvert la bataille, maintenant c’est au centre-droit de répondre. Sauf en cas d’incroyable coup de théâtre, les trois partis se présenteront unis et se lanceraient dans la course électorale en favoris. Mais il y a encore quelques problèmes à résoudre et pour cela une réunion a été fixée ce mercredi à la Chambre des députés, une main tendue à Giorgia Meloni qui avait dit préférer les ‘’institutions’’ aux Villas de Berlusoni. Les principaux points à discuter sont le leadership - et donc l’accès à la Présidence du Conseil - ainsi que la distribution des collèges en vue des scrutins avec le système uninominal. Il faudra en tous cas se montrer souder et éviter les polémiques lors de la campagne. Cela s’annonce compliqué car les positions restent divergentes : Berlusconi est contre le principe du leadership confié à celui qui remportera ne serait-ce qu’une voix de plus que les autres, devenant ainsi le candidat à la Présidence du Conseil. C’est pourtant ce que demande Meloni qui estime injuste que ‘’les règles changent maintenant que c’est elle la favorite’’ alors que ça a toujours été la règle. Matteo Salvini appuie ce système, du moins par son discours, tout en comptant sur une remontée de la Ligue d’ici deux mois. Berlusconi craint notamment que la figure de Meloni ait un effet ‘’épouvantail’’ sur les plus modérés mais aussi sur la scène internationale. La solution la plus probable et de n’indiquer aucun candidat pour remplacer Draghi pour le moment, et le choix sera renvoyé à après les élections. D’où l’importance de bien choisir la répartition des collèges électoraux car si Meloni obtient une large majorité de parlementaires, il sera bien difficile de l’arrêter. C’est donc l’autre point décisif sur lequel s’accorder. Fratelli d’Italia veut suivre les proportions indiquées par les sondages alors que la Ligue et Forza Italia veulent tenir compte des résultats historiques. En attendant, on parle beaucoup de l’aspiration de Berlusconi à devenir président du Sénat alors que pour certains le Cavalier veut seulement entrer dans l’histoire en étant celui qui ramènerait la droite à la victoire. »
PREMIER PLAN, Il Corriere della Sera, C. Bozza, Entretien de Matteo Renzi, leader de Italia Viva : « Deux mois de campagne, c'est peu, mais cela peut suffire pour un retournement dans les sondages ou un match nul qui permettrait à Draghi de revenir ». Letta est le secrétaire du Parti démocrate, c’est à lui de décider. Si j'étais à sa place, je choisirais quelqu'un qui a su gagner des élections qui semblaient déjà perdues : Stefano Bonaccini. Bonaccini a fait moins campagne que Letta mais a gagné plus de voix. Je travaille à ce que la droite ne soit pas majoritaire, tous mes choix futurs seront orientés par un seul objectif : un nouveau gouvernement Draghi, pas un gouvernement Meloni ou Salvini. Si l'intelligence politique l'emporte et qu'une véritable coalition est construite, nous serons de la partie. Mais si on cherche de nous piéger avec deux sièges ou nous écarter avec un veto, non. Avec Calenda, sur les contenus nous ne sommes pas loin, cela dépendra de lui. Di Maio a eu tort de faire la scission trop tôt, en plus alors que Draghi était à Kiev . Conte a eu tort de renvoyer le plus crédible de tous pour se garantir un siège. C’est un caméléon sans dignité qui change d'idée en fonction des sondages. Mélenchon est un homme que je n'aime pas, mais il est cohérent avec sa vision d'extrême gauche. Conte, en revanche, été à la botte de Salvini et de l'extrême droite pendant un an et se recycle maintenant de l'autre côté de l'hémicycle. La faute politique revient au PD qui en a fait un héros de gauche. Un éventuel gouvernement Meloni sera un problème pour les Italiens, pas pour les Américains. »
ENTRETIEN, La Stampa, de Carlo Calenda, leader d’Azione [libéraux], C. Bertini « “Une alliance avec le Partito Democratico est possible. Draghi Président du Conseil, si nous l’emportons” » : « A partir d’une base commune de valeurs et de programmes qui se recoupent dans « l’agenda Draghi », il est possible de construire une alliance avec le PD, au sein d’un front électoral étendu, afin de battre les droites. Il faut respecter réciproquement nos différences. Il faudrait que l’alliance consiste en un pôle européiste et démocratique composé d’une aire libérale et d’une aire sociale-démocrate. Letta doit demander à ses compagnons de route s’ils sont d’accord avec l’agenda Draghi. Si l’un dit non à l’envoi d’armes en Ukraine et l’autre au regazéificateur, quelle sera notre offre politique ? [Au sujet de la proposition de R. Brunetta de constituer une grande liste républicaine qui rassemblerait ceux qui ont voté la confiance à Draghi]. Le projet serait acceptable mais cela ne doit pas être une grande liste commune : chaque force politique doit garder son programme et ses listes. J’espère que Carfagna et Gelmini se tiendront aux côtés d’Azione. Je n’ai pas parlé à Brunetta. Nous sommes inclusifs sur la base d’un contenu commun. Aucun véto sur Renzi au sein d’un large front où chacun maintiendrait sa spécificité. »
ARTICLE, La Repubblica, A. Ziniti, « Le bateau avec les enfants et les deux mille migrants secourus en 48 heures » : « Des dizaines de débarquements ce week-end, le centre d’accueil de Lampedusa est à nouveau à bout de souffle. Cinq hommes sont morts de chaleur et de soif sur un bateau de pêche contenant 674 personnes. A bord se trouvaient quasiment tous des hommes, Syriens et Egyptiens pour la plupart, partis probablement de la côte entre la Libye et l'Egypte. Cela fait des mois que l'on n'en avait pas vu des départs aussi importants, signe que les trafiquants d'êtres humains entendent profiter de ces semaines de calme plat en mer pour faire traverser la Méditerranée à un maximum de personnes. Plus de deux mille personnes ont été secourues en 48 heures et pas seulement par les ONG. Les garde-côtes, les navires de la Guardia di Finanza et de la Marine et les navires marchands transitant par la zone italienne de Sar ont contribué à mettre en sécurité plus d'un millier de personnes en provenance de Libye et de Tunisie, arrivées à quelques dizaines de milles seulement de nos côtes, de la Sicile à la Calabre. 36 000 personnes ont été secourues depuis le début de l'année, ce ne sont pas les chiffres d’une urgence pour l'Italie, qui a un système d'accueil éprouvé et a géré jusqu'à 180 000 arrivées en un an. Mais ce qui inquiète le Ministère de l’Intérieur - et fournit évidemment une aide redoutable à Matteo Salvini qui s'exprime déjà en tant que futur Ministre de l'Intérieur annonçant de nouveaux décrets sécuritaires pour sécuriser les frontières - c'est la tendance qui est en constante augmentation : +40 % d'avril à aujourd'hui.
ARTICLE, Il Messaggero, G. Rosana « Gaz. Pas de réduction à hauteur de 15%. Plan de l’Italie et de l’Espagne : des économies sur mesure » : « La réduction de la consommation de gaz à hauteur de 15% pour tous les Etats membres est considérée trop ambitieuse par de nombreux pays et, dans de nombreux cas, elle ne tient pas compte des efforts déjà réalisés en termes de transition écologique. Pour l’Italie, il s’agirait de se passer de 8.3 milliards de mètres cubes de gaz entre août 2022 et mars 2023 : une réduction sur la base du volontariat qui pourrait, cependant, devenir obligatoire si l’état d’alerte venait à être déclaré dans l’Union. L’opposition grandit parmi les gouvernements : ils voudraient ôter à la Commission la possibilité de déclarer l’alerte et faire passer de trois à cinq le nombre d’Etats nécessaires pour rendre obligatoire le rationnement. Pour l’instant, huit Etats membres seraient contraires à la proposition : l’axe des pays méditerranéens – l’Espagne, le Portugal, la Grèce et l’Italie – ainsi que trois pays du Groupe de Visegrad – la Pologne, la Hongrie et la Slovaquie. C’est moins de la moitié des Etats membres mais, ensemble, ils remplissent le « critère de la population » et empêchent d’atteindre le quorum, fixé à 65% de la population de l’Union, nécessaire pour adopter la mesure. Cette opposition toucherait avant tout l’Allemagne, considérée par de nombreuses chancelleries comme la première bénéficiaire du plan de la Commission. »
ARTICLE, La Stampa, A. Zafesova « Moscou reconnaît les raids sur Odessa : “Mais l’accord sur le blé tient”. »
ARTICLE, Il Corriere della Sera, M. Imarisio « Accusations contre l’Occident, promesses et alliances : Lavrov lance la “campagne d’Afrique” » : « Les pays africains, auxquels Poutine fait sans cesse référence dans ses discours qui esquissent un nouvel ordre mondial, détaché de l’Occident, sont les plus touchés par la guerre en Ukraine. A cause du manque de denrées alimentaires d’abord et, ensuite, à cause du fait qu’une grande partie des ressources européennes destinées à l’aide des pays pauvres sont désormais consacrées à l’accueil des réfugiés ukrainiens. “L’Ukraine déminera les ports et laissera les navires prendre la mer tandis que la Russie, la Turquie et un pays tiers (qui reste à déterminer) escorteront les navires”, a expliqué hier Lavrov à la Ligue arabe, en affirmant que le mémorandum Russie-Onu, signé au même moment que les accords d’Istanbul, “oblige le Secrétaire général de l’ONU à enclencher le processus en persuadant les pays occidentaux de révoquer toutes les restrictions” qui pèsent sur l’exportation de blé russe. Dans un article publié sur les principaux quotidiens africains, Lavrov écrit que son pays soutient l’Afrique “dans sa lutte pour se soustraire à l’éternel joug colonial” et repousse l’accusation d’“exporter la famine”, attribuant cette affirmation à la propagande occidentale. Il est toutefois contraint d’ajouter que les sanctions occidentales ont exaspéré “les tendances et les dynamiques négatives” du marché international des biens de première nécessité. Les prochaines étapes de son voyage se feront en Ethiopie, en Ouganda et au Congo. Tous des alliés, tous exsangues et rendus perplexes par la stratégie russe. “Nous respecterons nos obligations envers vous” a promis Lavrov. Cela suffira-t-il ? Attention à l’Afrique. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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24/07/2022
Beatrix von Storch cherche son oncle.
Allemagne. Schleswig-Holstein. Le comte Anton Schwerin von Krosigk, oncle de Beatrix von Storch (AfD), a disparu avec sa voiture depuis le 18 juillet 2022. Il a été un politicien local (élu sans appartenance à un parti politique). Il est le fils de l’ancien ministre des Finances, le comte Johann Ludwig Schwerin von Krosigk, qui a exercé cette fonction entre le 2 juin 1932 et le 23 mai 1945.
Anton Schwerin von Krosigk
Beatrix von Storch
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23/07/2022
Le Fidesz de Viktor Orban donné à 54 %.
Hongrie.
Fidesz-KDNP : démocrates-chrétiens de tendance nationaliste
DK : socialistes
Mi-Hazank : nationalistes
Parti hongrois du chien à deux queues : satirique
Momentum : libéraux
Jobbik : nationalistes
LMP : écologistes libéraux
MSZP : socialistes
Parti du dialogue pour la Hongrie : écologistes sociaux-démocrates
Autres partis de gauche
Ne sait pas / ne répond pas
19:24 | Lien permanent | Commentaires (0)
Viktor Orbán estime qu'il est devenu clair que la stratégie occidentale à propos de la guerre en Ukraine a échoué.
Hongrie. Guerre Ukraine-Russie. Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán souligne qu'il est devenu clair que la stratégie occidentale a échoué. Il estime, en conséquence, que l’objectif ne doit pas être de gagner la guerre, mais de parvenir à un accord de paix.
Viktor Orbán au festival d'été Tusvanyos en Transylvanie (Roumanie)
13:57 | Lien permanent | Commentaires (0)
Viktor Orban : "Le véritable Occident s'est déplacé vers l'Europe centrale."
Hongrie et Roumanie. Le Premier ministre hongrois Viktor Orban déclare lors du festival d'été Tusvanyos en Transylvanie : « Les pays d'Europe occidentale où vivent ensemble des peuples européens et non européens ne sont plus des nations et, dans 30 ans, les Européens y seront minoritaires. Ils sont l'après-Occident, le véritable Occident s'est déplacé vers l'Europe centrale. »
13:22 | Lien permanent | Commentaires (0)
22/07/2022
Le FPÖ s'oppose au transit par l'Autriche d'armes destinées à l'Ukraine.
Autriche.
"En tant que pays neutre, nous ne devons pas être une plaque tournante pour la livraison d'armes !"
22:28 | Lien permanent | Commentaires (0)
"Meloni prévient les alliés : "Rencontrons-nous, mais il y aura des règles.""
Italie. Revue de presse.
La date des élections politiques fixée au 25 septembre 2022 par le Président Mattarella, à la suite de la démission de Mario Draghi et à la dissolution du Parlement, fait la Une des principaux quotidiens italiens. Corriere della Sera, La Stampa et Messaggero titrent « L’Italie aux urnes le 25 septembre » en soulignant l'appel du Président de la République aux partis politiques « Il y a des urgences, j’espère dans la contribution de tous » (Corriere) ; « Mattarella met en garde les partis » (Messaggero). Repubblica titre de son coté sur l' « Adieu du Pd à Conte », et se concentre sur les positions du secrétaire du Parti démocrate Enrico Letta qui « cherche un nouveau camp large sans le M5S et Renzi, il se tourne vers Di Maio et Sala » ainsi que sur la nouvelle défection de Forza Italia avec le départ du ministre Renato Brunetta. L'interview de Silvio Berlusconi fait la Une du Giornale : « La chute de Draghi ? Je n'ai aucune responsabilité », tandis que Corriere et Stampa soulignent dans leurs titres les déclarations du leader de FI où il affirme respectivement que « Le président a refusé le gouvernement bis » et que « Draghi s’est chassé tout seul ». Le quotidien économique Il Sole 24 Ore titre sur la hausse du « Spread à 241 » et sur « La décision de la BCE, après 11 ans, d’augmenter les taux de 0.50 % » qui est analysée du point de vue des « effets sur les prêts immobiliers » ·par le Corriere tandis que la Stampa souligne que « cette augmentation nous coûtera cher ».
Les JT couvrent le discours du Président Mattarella qui, hier soir, a dissous le Parlement et fixé la date des élections au 25 septembre, en faisant appel à la responsabilité des partis politiques pour atteindre les objectifs économiques. L'adieu ému de Mario Draghi à la Chambre des Députés ; la décision de la BCE d'augmenter de 0.50 % les taux d'intérêts de la zone euro sont abondamment relayés. L'accord entre la Russie et l'Ukraine sur l'export de blé signé aujourd'hui à Istanbul, les incendies et la vague de chaleur en Italie font également l’objet de sujets.
Sur Twitter, le hashtag #elezioni domine suite à l'annonce de la date des prochaines élections législatives par le Président Mattarella.
ARTICLE, Il Corriere della Sera, P. Di Caro, « Draghi en a eu assez, nous ne sommes pas en faute. Ce seront les élus qui décideront qui sera le leader du centre-droit » : « Dans un entretien téléphonique, Berlusconi dédouane son parti de toute responsabilité quant aux événements récents : « Nous n’avons pas voté contre, nous nous sommes seulement abstenus ». Selon lui, le Président du Conseil n’avait pas la volonté de continuer et a saisi l’occasion qui lui était donnée de s’en aller. Au téléphone, il s’exprime avec froideur et distance : d’après Berlusconi, la question est politique, la crise est le fait de Draghi qui a décidé de partir alors que tous le priaient de rester, et le Mouvement 5 Etoiles est irresponsable. La proposition de résolution avancée par la droite était une main tendue selon lui : il s’agissait seulement de sortir le Mouvement 5 Etoiles du gouvernement. L’intransigeance de Draghi a provoqué sa chute. Berlusconi dément toute rumeur de pression de la part du leader de la Ligue, « je ne suis à la botte de personne », et affirme que les décisions avec la Ligue sont toujours prises en commun accord. Interrogé au sujet du départ de Gelmini et Brunetta, Berlusconi est tranchant : il les qualifie « d’ingrats » avant de déclarer « je ne suis pas habitué à commenter les décisions des traîtres ». Il se concentre sur le futur qu’il désire construire avec une droite unie. Il annonce un entretien prochain avec Giorgia Meloni pour décider d’un programme en vue des élections, et discuter de qui prendra la tête de la coalition. Berlusconi évoque la possibilité que le Président du Conseil soit élu, plutôt que désigné par le parti ayant recueilli le plus de voix. L’évocation de cette éventualité est inhabituelle pour Forza Italia, et cela pourrait conduire à modifier les équilibres entre les forces politiques. Il se montre optimiste sur les résultats que pourrait obtenir son parti, et laisse planer le doute sur sa propre candidature : « Nous verrons, nous verrons… ». L’objectif de Berlusconi : montrer que Forza Italia a encore un rôle central à jouer au sein de la coalition de centre-droit. »
Entretien de Luigi Di Maio, ministre des Affaires étrangères et leader de ‘Insieme per il futuro’, Corriere della Sera : « L’agenda de gouvernement sera notre programme. Je suis du côté des responsables et la partie reste ouverte » : « Le parti de Conte et le parti de Salvini sont en crise dans les sondages. Ils ont fait passer leur intérêt avant celui du pays. Ils payeront un prix politique, cela est évident. En Italie, pour beaucoup de forces politiques, l’instabilité est une boussole. Conte, parce qu’il a initié la crise, a une grande responsabilité. Dans le passé, avec le M5S, nous avions créé, et non pas saboté, des gouvernements. Ils se sont isolés et ils ont fini par se saboter tous seuls. Maintenant, l’Agenda Draghi ne doit pas disparaître et nous nous en chargeront. Il faut quelque chose de nouveau. Je ne peux pas rester avec ceux qui, par souverainisme, populisme, et opportunisme, ont fait tomber le gouvernement. L’Italie a encore besoin de Mario Draghi. La crise a de nouveau chamboulé les équilibres politiques, et une nouvelle catégorie est née : celle des irresponsables. Moi, je serai de l’autre côté, avec responsabilité, pour faire les réformes qui doivent changer le pays. C’est un moment historique sans précédent, comme à la fin de la Seconde Guerre mondiale. L’Agenda Draghi n’est pas seulement constitué de mesures pour faire face à l’urgence, mais il dessine également une nouvelle ère sociale, économique et politique. Le centre-droit devait gagner les élections il y a 5 ans, mais je les ai battus. Les sondages sont faits pour être démentis. Les Russes qui prennent publiquement des positions sur les élections futures en Italie commettent une ingérence. Les partis qui ont voulu la crise sont les mêmes que ceux font de l’œil à Poutine. Y compris Forza Italia, qui se définissait comme une force politique modérée. Nous, au contraire, nous serons toujours européistes et atlantistes ».
PREMIER PLAN, La Repubblica, S. Capellini, « Ni le Mouvement 5 Etoiles ni Renzi : les idées de Letta sur la nouvelle coalition pour défier la droite » : « La fin de l'alliance avec Conte est certaine et une alliance avec Italia Viva ferait perdre plus de voix qu'elle n'en apporterait ». Letta dit « oui à Sala et à Di Maio », mais ça ne sera pas une coalition centriste. « Retrouver l'alliance avec le Mouvement 5 Etoiles serait incompréhensible et mauvais ». Enrico Letta ne semble pas avoir de doutes, même s'il y a encore des personnes au sein du Parti Démocrate qui poussent en faveur de l’étude d’une forme d'accord. En effet, il y a une limite à la décence politique et à l'opportunisme tactique que le PD a souvent franchie dans son histoire et surtout dans sa relation avec le Mouvement 5 Etoiles. Letta ne veut pas non plus courir le risque que le parti soit écrasé par une alliance centriste. La coalition doit rester « large » et représenter toute l'aile gauche du gouvernement. Sans le Mouvement 5 Etoiles, elle sera plus homogène et plus crédible. D’autre part, les conditions d'un accord avec Italia viva ne sont pas réunies. Les raisons sont multiples, la plus récente étant l'omniprésence politique de Matteo Renzi ces dernières années et son soutien affiché au centre-droit. Letta est cependant prêt à inclure Calenda. Au sein du Parti Démocrate, l'éventuelle exclusion de Renzi rencontrera sans doute une forte opposition interne. La grande coalition autour du Parti Démocrate pourrait réunir à sa gauche Articolo 1 et les Verts, à sa droite Azione et +Europa, s'ils se présentent et le nouvel espace libéral-écologiste sur lequel travaillent le maire de Milan, Beppe Sala et le ministre des Affaires étrangères, Luigi Di Maio. Ainsi, Di Maio, leader autrefois le plus hostile aux démocrates, est-il le seul survivant du Mouvement 5 Etoiles dans le nouveau centre-gauche. »
ENTRETIEN, La Stampa, de Renato Brunetta, ministre de l’Administration Publique, démissionnaire de FI « De la part de Forza Italia, un sabotage qui renie notre histoire. Silvio a désormais perdu la lucidité » : « Ce n’est pas moi qui quitte Forza Italia, ou ce qui en reste, c’est le parti qui s’est quitté lui-même et qui a renié son histoire. En ne votant pas la confiance à Mario Draghi, mon parti s’est éloigné de ses valeurs fondatrices. Je ne peux croire qu’il puisse avoir subi une telle mutation génétique. Je suis navré pour le malentendu dans lequel est tombé mon ami Manfred Weber. Cher Manfred, ce qu’il s’est passé en Italie t’a été rapporté de manière inexacte et de façon instrumentalisée : ce n’est pas seulement le M5S, mais également FI et la Ligue qui ont saboté un libéral comme Draghi, à travers des jeux de pouvoirs égoïstes et dangereux, réalisés au détriment des gens, des Italiens, des Européens. Ceux qui n’ont pas voté la confiance à Mario Draghi sont des irresponsables. Les dirigeants de Forza Italia se sont pliés au pire populisme souverainiste. La décision d’hier, qui a été prise sans aucun débat interne comme ça a été trop souvent le cas ces derniers temps, condamne ce qui reste du parti à cette dérive. Je possède la carte de membre n.2 du parti reconstitué en 2013 et, en tant qu’élu de Forza Italia, je suis au service des institutions depuis 1999. Je me battrai pour que la culture et les valeurs libérales, modérées et européistes ne soient pas perdues. Pour l’Italie, c’est une phase dramatique qui s’ouvre et qui aura, également, des répercussions au niveau international. La chute du gouvernement Draghi risque d’être vue, de l’extérieur, comme la preuve que notre système politique n’a pas les anticorps nécessaires pour s’émanciper des populismes et des extrémismes. Cette perception risque de nous exposer à une tempête financière et géopolitique, qui risque d’affaiblir également l’alliance occidentale qui apporte son soutien à l’Ukraine. Ceux qui croient encore dans les valeurs fondatrices de FI, les libéraux, les populaires, et les réformistes qui ont à cœur de poursuivre l’agenda de Draghi, peuvent se rassembler dans une union républicaine, fortement attachée à l’euro-atlantisme. PS. Dans ses déclarations, Berlusconi nous attaque [Mariastella Gelimini et Renato Brunetta, ministres, maintenant anciens membres de FI, ndt] d’un point de vue strictement personnel et ne tient pas compte de nos raisons politiques. Malheureusement, je pense qu’il a perdu en lucidité et en humanité. Cher Berlusconi, tu as perdu l’occasion de laisser un noble héritage à l’Italie. »
ARTICLE, La Stampa, F. Olivo « Les heures les plus longues de Giorgetti. Les doutes persistent mais la démission est refusée. « Je ne renierai jamais Draghi » » : « Giancarlo Giorgetti ne quitte pas la Ligue mais déclare ne pas vouloir prendre de décisions en ce qui concerne son futur. Alors qu’il avait remis sa démission suite au vote de mercredi, faisant le choix de se retirer de la scène politique, le Président du Conseil lui a demandé de rester s’occuper des affaires courantes au Quirinal pendant la période de transition. Le ministre du Développement économique a, en effet, trop de dossiers d’importance à traiter. Si Giorgetti a accepté, son amertume concernant la chute du gouvernement demeure. Pour Giorgetti, Berlusconi et Salvini ont fait une grossière erreur. Il ne commente pas la décision de Salvini de se rendre aux urnes, cependant ses actions parlent pour lui : à la suite du discours de Draghi au Sénat, il lui témoigne son soutien à plusieurs reprises par des sourires, des applaudissements et une embrassade. Des gestes qui lui valent des accusations d’hypocrisie de la part du Parti Démocrate mais aussi de son propre parti. Sa réponse est claire : « J’applaudis qui le mérite ». Il affirme ne pas souhaiter critiquer Salvini, mais ne pas pouvoir être en première ligne de la campagne électorale si cela signifie renier Draghi. S’il ne quittait pas le parti, il pourrait ne pas souhaiter être sur les listes d’une campagne qu’il aurait préféré éviter. »
ARTICLE, Corriere della Sera, de V. Piccolillo, « Meloni prévient les alliés ‘’Rencontrons-nous mais il y aura des règles’’ » : « Giorgia Meloni invite à ce que les rencontres avec ses alliés de la coalition de centre-droit soient moins des occasions de convivialité que des rendez-vous opérationnels. Le jour de la démission de Draghi, Meloni invite ses alliés à ‘’passer aux décisions’’, préférant les réunions à la Chambre ou au Sénat avec un ordre du jour précis. ‘’Je pense que nous devons nous rencontrer rapidement, mais il faut que nous définissions des règles’’ annonce-t-elle. La leader de Fratelli d’Italia revendique, avec force, la cohérence de son parti qui est resté en marge, dans l’opposition, des trois derniers gouvernements. Elle ignore les propos d’Antonio Tajani (Forza Italia) affirmant que ‘’tant qu’il n’y a pas eu d’élections, le centre-droit n’a pas de visage’’, il n’a pas un unique représentant. Pourtant, les sondages donnent désormais FDI en tête entre 21,8% et 22,8% des intentions de vote, contre la Ligue qui recule à 16,8% et Forza Italia à 5,8%. ‘’Je demanderai un véritable engagement pour éviter les alliances hasardeuses. Lorsque l’on gagne ensemble, on gouverne ensemble, mais si l’on perd, on reste dans l’opposition’’. Fratelli d’Italia a soutenu, dès hier, la proposition de voter immédiatement en faveur de l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’OTAN et se concentre sur l’identification des mesures urgentes du PNRR. Giorgia Meloni remercie les Etats-Unis pour leur communiqué ‘’évitant l’ingérence’’, contrairement à d’autres leaders européens qui se sont prononcés contre la crise de gouvernement. Enfin, elle a réitéré son soutien à l’Ukraine. Quant à Mario Draghi, elle dit continuer à ne pas comprendre la manière dont il a affronté la crise. »
Giorgia Meloni : "En avant patriotes. Nous sommes prêts."
"La parole aux Italiens."
PREMIER PLAN, La Repubblica, E. Capelli, « Les sondages placent le centre-droit en favori mais le taux de participation risque de chuter » : « Sur les prochaines élections pèsent les inconnues liées à un « parti Draghi » toujours inexistant et aux nouvelles reconfigurations centristes. De l'effet sur les électeurs de la fin traumatisante du gouvernement Draghi à l'abstention, les incertitudes subsistent. « Si le centre-droit obtient 45% des voix, ce que les sondages lui attribuent aujourd'hui, il n'a pas la majorité absolue à la proportionnelle, car cela se traduit par 60 sièges à la Chambre et 115 au Sénat », explique le directeur de l'Instituto Cattaneo, Salavatore Vassallo, « mais s'il gagne dans 60% des circonscriptions uninominales, il obtient la majorité ». Le scénario général est donc favorable au centre-droit, mais les élections générales de septembre, avec la campagne en août et après une fin de législature aussi abrupte, pourraient voir une baisse de la participation. « Si le taux de participation baisse, le centre-gauche peut avoir un avantage », déclare Pergliasco de Youtrend. « Une nouvelle coalition qui réussirait à rassembler les centristes de gauche, de Luigi di Maio à Carlo Calenda et Giovanni Toti n'aurait pas des pourcentages plus élevés que le centre-droit, mais il y aurait une différence de 6-10 points, affirme Antoni Noto directeur de l'institut de sondage Noto Sondaggi. Tout peut arriver “s'il y avait un parti Draghi, il serait très fort, surtout si le Président du Conseil décidait d’aller lui-même sur le terrain”.»
COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Folli, « Mario Draghi laisse une ligne politique au parti démocrate » : « Une opportunité se présente au Parti Démocratique de Letta et à l'archipel centriste, à condition qu’ils sachent la saisir. Étant donné que tous les sondages donnent la coalition de droite Fratelli d’Italia-Lega-Forza Italia en tête, de sorte que le PD fait face à une course dans laquelle il part avec un désavantage considérable et ne peut que progresser. L'élément positif est avant tout le fait que la droite sorte radicalisée du drame de mercredi. L'image modérée du « berlusconisme » est en lambeaux, à tel point que trois ministres, Brunetta, Gelmini et Carfagna, et un sénateur, Cangini, ont déjà quitté Forza Italia. En outre, la dérive imposée par un Salvini à la recherche des voix perdues ouvre des espaces inattendus au Parti Démocrate. En effet, ceux qui apprécient le « programme de Draghi » ont peut-être soutenu par le passé le « centre » dans l'une de ses diverses expressions, sans exclure le soutien à une certaine aile du Parti Démocrate. Aujourd'hui, à deux mois des élections anticipées, la question est de savoir s'il existe un ou plusieurs acteurs politiques capables de reprendre l'héritage de Draghi et de le transformer en programme crédible. Ce ne peut être le centre-droit, pour des raisons évidentes. Enrico Letta a tenu des propos clairs : « La grande coalition n'existe plus ». Une déclaration irréprochable, si elle résiste à l'épreuve du temps. Dimanche, par exemple, les primaires en Sicile se dérouleront sur la base de l'accord avec le Mouvement 5 Etoiles. Et des voix s'élèvent déjà au sein du Parti démocrate pour distinguer l'alliance électorale « tactique » qui inclurait les 5 Etoiles et la formation du gouvernement de coalition qui exclurait les 5 Etoiles. »
Crise gouvernementale vue de l’étrangerPREMIER PLAN, La Repubblica, C. Ttito, « La stupeur de l'Europe face à la chute du Président du Conseil » : « Macron désigne dans un communiqué de presse Draghi comme un « grand homme d'État ». L'Europe prend position pour soutenir le Président du Conseil démissionnaire. Bruxelles et les chancelleries de l'UE regardent avec étonnement et inquiétude ce qui s'est passé en Italie et ce qui pourrait se passer ensuite. Macron déclare : « Le travail effectué par Draghi constitue une base très solide sur laquelle l'Italie peut compter dans les mois et les années à venir ». En effet, le Président français avait construit une entente particulière avec l'ancien Président de la BCE, qui a abouti au Traité du Quirinal. Les affaires de l'Union ont été guidées au cours des 18 derniers mois par le « triangle Rome-Paris-Berlin ». Macron souligne « le soutien indéfectible » de Draghi « pour apporter des réponses européennes à nos défis communs, notamment face à l'agression de la Russie contre l'Ukraine ». Toutefois, les louanges adressées au Président du Conseil italien s'accompagnent d'une inquiétude quant à ce qui se passera dans les mois à venir. Selon la Secrétaire d'État française aux affaires européennes, Laurence Boone, « l'Italie va maintenant entrer dans une période un peu moins stable que la précédente ». L'affrontement sur les élections anticipées en Italie fait également rage au Parlement européen. Le chef du groupe PPE, l'allemand Manfred Weber, a déclaré : « Après le vote des 5-Etoiles contre le gouvernement, il est impossible de continuer avec eux. L'Europe, a besoin d'un gouvernement stable de centre-droit à Rome. Forza Italia sera pro-européen et le PPE sera à ses côtés ». Le Secrétaire du Parti Démocrate, Enrico Letta, a répondu : “Weber, vous n'êtes pas informé. L'un des principaux tueurs de Draghi était « Forza Italia”. »
COULISSES, La Stampa, A. Simoni « Les Etats-Unis craignent une Italie prête à basculer et atlantiste “en apparence seulement” » : « A Washington, personne ne doute de la ligne atlantiste de l’Italie, la posture internationale – veut-on croire – ne subira pas de secousses, aucun retour aux tendances pro-russes de prévu. Ou du moins, pas de manière explicite. Cependant, même « un gouvernement qui se déclare atlantiste (…) peut tout à fait interférer avec les actions américaines ». Cela signifie que la ligne de conduite commune, adoptée sur toute une série de sujets (Ukraine, Chine, Méditerranée), pourrait vaciller au nom d’une définition différente des intérêts nationaux. L’Italie pourrait abandonner son rôle de premier plan vis-à-vis de l’Ukraine : après trois envois d’armes votés au Parlement, d’ici quelques mois, les aides pourraient passer des armes « à un soutien économique et à une assistance humanitaire ». Ce serait un signal de changement de direction politique évident. Devant une population fatiguée par une inflation galopante, les pressions en faveur d’une sorte de « désengagement progressif » pourraient s’intensifier : c’est, sur le long terme, la préoccupation principale des Etats-Unis. »
ANALYSE, Corriere della Sera, de F. Fubini, « La décision de Christine Lagarde et les conditions de Francfort pour défendre la dette italienne » : « Seul le provincialisme d’une partie de la classe politique italienne a pu laisser penser cette dernière que ce qui se passait à Rome restait à Rome et l’empêcher de voir que la capitale italienne est liée par un rapport d’influence réciproque à Bruxelles et à Francfort. Entre l’Italie et les centres névralgiques de l’UE, un équilibre harmonieux peut être atteint ou alors, au contraire, des difficultés et des frustrations peuvent surgir des deux côtés, lorsque la bêtise et l’incompréhension dominent. La décision de faire tomber le gouvernement Draghi a été lue comme la négation de ce rapport de réciprocité. Pourtant, plusieurs thèmes pèseront inévitablement et lourdement sur la campagne et sur le prochain gouvernement. L’inflation inquiète la BCE qui continuera à augmenter les taux. La Présidente Christine Lagarde a parlé d’une ombre ‘’noire’’ sur l’économie. Pour l’instant nous sommes entrés dans une phase de rigueur monétaire qui augmentera le coût de la dette italienne. Lagarde a présenté hier un ‘’instrument’’ de protection permettant l’achat des titres d’Etat en cas de grave déstabilisation. Cet instrument a été pensé précisément pour l’Italie. Il ne sera utilisé qu’à certaines conditions. Quel que soit le gouvernement qui verra le jour à l’automne, le respect de ces conditions devra être au cœur de son agenda. D’abord, il faudra contenir le déficit et chercher à le réduire et ce, bien que le Pacte de stabilité soit à ce jour encore suspendu. Cela fait des mois que la Commission européenne demande à l’Italie – et à Mario Draghi – de réduire les dépenses publiques et elle pourrait engager une procédure. Nous ne sommes pas à l’abri de tensions avec Bruxelles et Francfort qui déstabiliseraient financièrement l’Italie. L’obligation budgétaire fait son retour et marque la fin de la pluie de bonus et d’autres miracles. Le paiement des intérêts de la dette occupera une part budgétaire de plus en plus importante. Par ailleurs, l’Italie doit faire attention à ne pas donner l’impression qu’elle ne respectera pas les règles et les conditions, autrement les autres pays pourraient réagir en demandant des contraintes encore plus sévères. Enfin, les pays qui prétendent bénéficier du bouclier de la BCE doivent mettre en œuvre de façon ponctuelle les réformes du PNRR. Le Parlement italien devra notamment approuver la loi sur la Concurrence d’ici la fin de l’été. Le pays risque de perdre les 19 milliards prévus par le Recovery Fund. »
ARTICLE, Il Sole 24 Ore, « Erdogan : aujourd’hui, accord sur le blé ukrainien. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
Ligue : "Le dimanche 25 septembre [2022], la parole aux Italiens. C'est ton tour !"
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"Rapatriement ! La seule solution pour l'Europe."
Espagne. Catalogne.
"Rapatriement ! La seule solution pour l'Europe."
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21/07/2022
Le ministre hongrois des Affaires étrangères Peter Szijjarto est arrivé à Moscou.
Hongrie et Russie. Le ministre hongrois des Affaires étrangères Peter Szijjarto est arrivé à Moscou pour « assurer les livraisons de gaz au peuple hongrois et faire comprendre que nous voulons la paix ».
15:20 | Lien permanent | Commentaires (0)
"Adieu au gouvernement Draghi - La Ligue, FI et M5S font tomber Draghi ; vers les élections à court terme."
Italie. Revue de presse.
La crise du gouvernement de Mario Draghi fait la Une de la presse italienne modérée qui s'alarme de la chute du gouvernement et de la démission du Président du Conseil attendue aujourd'hui. « Adieu au gouvernement Draghi - La Ligue, FI et M5S font tomber Draghi; vers les élections à court terme » (Corriere della Sera), L'Italie trahie » (Repubblica) , « Honte » (La Stampa) qui exprime une position très critique quant aux événements d'hier au Sénat, tandis que le Fatto Quotidiano estime que « Draghi s'est 'enfoncé tout seul, en tapant sur la Ligue et le M5S qui ne vote pas en sa faveur ». « Fin de course pour le gouvernement Draghi ; exultation de Meloni ; probable démission aujourd'hui et les élections en Octobre » (Il Messaggero), "La défaite de Draghi est la victoire de la droite" (Domani).
Le risque de graves conséquences économiques de la crise de gouvernement est mis en avant sur le Corriere : « L’Europe incrédule, la Bourse s'ècroule, le spread en hausse », tandis que Republica titre « Spread et taux, les faucons contre Rome ‘Tempête parfaite’ » et La Stampa publie une interview de l'ancien président Mario Monti « La crise pèsera sur les choix de la Bce ».
Sur Twitter, plusieurs hashtags faisant référence à la crise politique italienne dominent, parmi lesquels #crisidigoverno, #Mario Draghi, #elezioni ou encore #Forza Italia.
ANALYSE, La Stampa, d’A. Cuzzocrea, « L’éternel retour des populistes » : « Il nous faut aujourd’hui prendre acte de la victoire des populistes dans un Parlement résigné et inconscient. Les populistes sont à nouveau unis comme lors du premier gouvernement Conte, entre la Ligue et le Mouvement 5 Etoiles. Ils ont fait tomber Draghi comme, il y a six mois, ils lui avaient barré la route du Quirinal [Présidence de la République] affirmant que Mario Draghi devait rester à la Présidence du Conseil afin de poursuivre le travail fondamental, indispensable, qu’il menait au service du pays. Entre la Ligue et le M5S, chacun tente de rejeter sur l’autre les responsabilités des choix qu’ils ont fait, puis de rejeter la faute sur le Président du Conseil. Mais ils n’invoquent que de fausses excuses et tout le monde, bien que les assassins du gouvernement tentent d’effacer leurs empreintes - est en mesure de voir ce qu’il s’est réellement passé. Les deux populismes se sont unis. Le Mouvement 5 Etoiles continuant à penser que même dans un gouvernement d’unité nationale et devant faire face à des urgences, les décrets pouvaient être passés selon leur bon vouloir. Et la Ligue, populisme de centre-droit se réalignant avec Giorgia Meloni et se ressoudant lorsque le M5S lui a offert l’occasion rêvée : faire tomber le gouvernement sans devoir en assumer la responsabilité. C’est bien triste de voir ce gouvernement Draghi mourir sans que personne ne puisse vraiment dire pourquoi. Forza Italia n’a pas pu donner ne serait-ce qu’une seule motivation. Ainsi tombe un gouvernement fermement européen, ayant pris position en faveur de l’Ukraine contre l’agression russe, philo-atlantiste et sceptique face à l’expansionnisme de la Chine. Et ce à cause de deux forces qui, lorsqu’elles étaient alliées au gouvernement, s’étaient fixé comme objectif la sortie de l’euro. Sans oublier la complicité de Forza Italia, se dépeignant comme modérée, libérale et responsable mais dont le masque est tombé. Forza Italia n’a plus rien de modéré depuis le choix qu’elle a fait de s’allier à l’aile populiste et souverainiste dans le but d’obtenir un petit strapontin le plus tôt possible, avant que les sondages ne soient encore plus défavorables qu’ils ne le sont déjà. Il n’existe pas non plus de Ligue modérée, malgré Giorgetti et les présidents de régions du Nord-Est qui avaient exprimé leur mécontentement. Salvini n’a pas eu de mal à convaincre Silvio Berlusconi que c’était la seule voie possible. On aurait pu penser, au vue du contexte récents et des différentes crises, que les forces populistes étaient en déclin et que les 5 Etoiles avaient vraiment changé. C’est un problème pour le Parti démocrate qui espérait pouvoir récupérer les revendications sociales du Mouvement afin de retrouver un enracinement dans des catégories qui s’en étaient détourné il y a trop longtemps. Le parti de Letta risque de se retrouver écrasé vers le centre. Mario Draghi aurait-il vraiment pu les arrêter ? Malgré son discours déjà très dur hier matin, Giuseppe Conte aurait alors décidé, non sans difficulté, de voter la confiance, mais la réponse de l’après-midi aurait tout changé. Le Président du Conseil aurait certes pu distribuer des petites satisfactions à chacun pour continuer à aller de l’avant quelques temps, mais il n’a pas voulu, cela ne lui ressemblait pas. »
EDITORIAL, La Repubblica, de Maurizio Molinari, « Le Sénat victime du populisme » : « La décision du Mouvement 5 Etoiles, de la Ligue et de Forza Italia rend l’Italie plus faible et plus vulnérable. C’est un calcul de court terme qui nuit à l’intérêt du pays et nous fait précipiter dans la tempête. Surtout, cela nous rappelle combien la bataille contre le populisme est loin d’être remportée. Avec Draghi, l’Italie avait obtenu des résultats significatifs sur les trois urgences définies par Mattarella en 2021 : sanitaire, économique et sociale. Les derniers mois de son mandat étaient stratégiques pour la lutte contre le virus, la réalisation du PNRR, sans parler du défi énergétique et de la situation internationale. Il suffit de voir le potentiel rôle de hub européen pour le gaz que Draghi avait conquis pour l’Italie ou son rôle dans le renforcement de la construction européenne grâce notamment à sa bonne entente avec le président français ou avec la Commission européenne. Même dans le cadre de l’OTAN, il a permis à l’Italie d’être protagoniste dans l’envoi d’armes et le soutien à l’Ukraine, pour la sécurité collective de notre continent. Ces nombreux résultats n’ont pas été obtenus par Mario Draghi seul mais par la coalition de gouvernement. Le sentiment d’unité nationale qui s’était créé nous a permis de surmonter de terribles obstacles. Pourtant, hier, trois des principaux partenaires politiques ont choisi de désavouer le gouvernement plutôt que de bénéficier, eux aussi, de ses mérites. Et ce au nom d’intérêts tactiques comme la rivalité personnelle entre l’ancien et le nouveau Président du Conseil, Giuseppe Conte et Mario Draghi, et la conviction pour le Mouvement 5 Etoiles de pouvoir récupérer le consensus perdu d’après les sondages, alors que la Ligue et Forza Italie espèrent profiter de l’actuelle loi électorale pour s’affirmer aux prochaines élections aux côtés de Fratelli d’Italia et même de prendre la tête du nouveau gouvernement. Des intérêts individuels et partisans qui ont pris le dessus sur l’intérêt national, ignorant l’appel de la multitude d’Italiens qui s’était élevé ces derniers jours. C’est une trahison de l’intérêt collectif du pays. L’offensive contre Draghi aurait en fait commencé il y a un mois environ avec les requêtes convergentes de Conte et Salvini contre les livraisons d’armes à l’Ukraine. On assiste à un retour de l’axe populiste qui à l’époque avait transformé notre pays en ‘’grand malade d’Europe’’, flirtant avec les gilets jaunes français et faisant crédit à Moscou et Pékin. Le passage au gouvernement Draghi a rassuré nombre de nations européennes quant au système politique italien. La chute du Président du Conseil survient alors que la BCE s’apprête à élever ses taux pour la première fois depuis 10 ans. Cela comporte de lourdes conséquences pour notre dette et notre économie qui ne pourront plus compter sur le bouclier formé par la crédibilité politique d’une nation stable et dirigée par Draghi. Le duel entre ceux qui défendent l’intérêt national et ceux qui l’entravent au nom de revendications populistes contaminant également ceux qui se prétendent modérés comme Forza Italia sera au cœur des prochaines élections. Pas de surprise si hier, en même temps que le centre-droit, le Kremlin trinquait également. »
ANALYSE, Il Messaggero, A. Campi « Axe Ligue-M5S, la législature s’achève comme elle a commencé » : « [Après avoir souligné le rôle des partis dans la chute du gouvernement, ndt] Il faut aussi se demander si, dans la gestion de cette affaire houleuse, le Président du Conseil n’a pas commis une erreur lui aussi, à commencer par le ton et le contenu de son allocution d’hier matin. Il fallait composer et arrondir les angles, tout en restant ferme sur ses positions. Cela ne s’est pas passé comme prévu. Le fait de répondre à la volonté des citoyens et leur demande de cohésion contre celle des partis et leur agitation est un cliché pseudo-populiste qui sied mal à Draghi. L’argument selon lequel un Président du Conseil non élu et étranger aux partis aurait besoin d’une très large majorité pour gouverner et pour être crédible est également peu convaincant : l’expérience même de son gouvernement démontre que la qualité vaut mieux que la quantité. Pour prendre les bonnes décisions, il faut une majorité cohérente, unie et loyale, non pas une cohue vaste et indisciplinée. Il semble aussi que Draghi – en disant au Sénat « Je suis là parce que les citoyens me l’ont demandé » - ait voulu invoquer une légitimité et une force personnelle supérieure à celle que le Parlement aurait dû lui assigner par le vote de confiance. Cela s’est mal terminé avec ce que l’on pourrait appeler un « réflexe d’auto-défense » des partis qui se sont sentis accusés et mis dos au mur. Il devrait être clair, après ce qu’il s’est passé hier, que la véritable urgence de l’Italie est d’ordre politico-institutionnel. Si nous ne changeons pas notre système, nous sommes perdus. Reste le problème de l’héritage de Draghi : qui héritera de la large approbation dont il bénéficiait auprès des Italiens ? Le draghisme sans Draghi ne semble pas pouvoir aller très loin. Cette législature se termine comme elle a commencé : avec un axe entre la Ligue et le M5S qui ont pris leur revanche, aux dépens de l’Italie et des Italiens. »
COMMENTAIRE, Corriere della Sera, de M. Franco, « Le non populiste » : « La renaissance d’un populisme en déclin a mené à la chute du gouvernement Draghi. Si c’est le Mouvement 5 Etoiles qui a ouvert cette crise surréaliste c’est bien l’autre force populiste qui a porté le coup de grâce, à savoir le centre-droit. Salvini, et à sa suite Berlusconi, ont réagi au discours du Président du Conseil en posant sciemment des conditions irrecevables. Tout le débat d’hier ressemble à un saut dans le passé et la ‘’législature populiste’’ de 2018 entre le Mouvement 5 Etoiles et la Ligue. La tentative de récupérer le consensus perdu a encouragé les instincts les plus irresponsables. Les partis à l’origine de la crise sont en effet en sérieuse difficulté. Pour ce qui est de Salvini, la décision de faire tomber Draghi nait surtout de la crainte de renforcer la droite d’opposition représentée par Giorgia Meloni. Et Berlusconi n’a jamais été aussi subalterne. Pourtant, il est difficile d’imaginer que leur électorat approuve cette défenestration de l’ancien président de la BCE. Il est illusoire de croire que la fin de ce gouvernement n’aura pas de répercussions. Il suffit de penser à tous les citoyens et aux différents corps qui s’étaient mobilisés en faveur de Draghi et qui ont été ignorés. A ce jour il n’existe probablement pas à gauche une coalition ayant l’ambition de l’emporter mais le centre-droit est bourré de contradictions et il n’est pas sûr qu’il puisse réellement gouverner. La question de la position sur la scène internationale se pose tout particulièrement. Mais quiconque gouvernera devra respecter les obligations de l’appartenance à la communauté occidentale et dont Mattarella reste le garant. On attend de voir quelles seront les conséquences pour le pays une fois perdu le bouclier Draghi auprès des chancelleries européennes. Des considérations qui sont passées en second plan face à l’impatience électorale de Fratelli d’Italia et du centre-droit ‘’de gouvernement’’. Quant au M5S, ils ont ouvert la voie de la déstabilisation sans la contrôler et cet instrument s’est retrouvé entre les mains des anciens alliés léghistes. Reste à voir comment ils justifieront cela auprès de l’opinion publique. »
COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Folli, « L'héritage de Draghi et les partis dissous » : " Salvini et Conte ne s'étaient pas mis d'accord mais il est certain qu'ils ont ensuite fini par frapper ensemble. Toutefois il faut s’interroger sur les vrais raisons de la fracture qui mènera l'Italie aux élections anticipées. Sur fond d'un suicide collectif, ces prochaines heures changeront peut-être à jamais la donne politique. Voici le cœur de la question : le problème n'était ni le ton trop sévère de Draghi, ni l'argument de la recherche des ‘'pleins pouvoirs’', ni le manque présumé de respect vis-à-vis du Parlement. Au fond, le gouvernement s'écroule sur les questions de politique étrangère, pendant qu'une guerre a lieu à trois heures de vol de Rome et tandis que l'UE et l'Alliance Atlantique font un effort de cohésion sans précédents. En Ukraine se joue non seulement la conquête du Donbass, mais aussi le résultat d'un défi lancé à la démocratie libérale, et auquel Draghi avait répondu avec la force des valeurs européennes. Le texte de la résolution Casini, avec sa neutralité, a été la tentative extrême de trouver une solution, tandis qu'était irréalisable la demande du centre-droit de former un nouveau gouvernement, basé sur le renforcement de l'axe Berlusconi-Salvini. Si le gouvernement avait duré nous aurions pu voir un autre Draghi, non plus seulement l'homme de l'urgence mais un personnage capable d'indiquer une nouvelle perspective. Il n'est pas étrange, mais au contraire légitime, que le PD ait commencé à se voir comme le 'parti de Draghi'; il serait par contre excessif de vouloir prétendre conserver l'alliance avec le M5S et en même temps récupérer l'héritage du Président du Conseil. La journée d'hier peut lancer un processus de dissolution des forces politiques et donc marquer la naissance d'une aire politique qui s'inspire des propositions et du style du Président démissionnaire. "
ENTRETIEN, Il Corriere della Sera, de Mariastella Gelmini, ministre pour les Affaires régionales, par P. Di Caro « Gelmini : “Je ne reconnais plus le parti. Il s’est dissous dans le populisme” » : « Ce qui s’est passé hier est très grave. La Forza Italia que j’ai connue n’aurait pas hésité à choisir entre Draghi et les pulsions souverainistes de Salvini. La Ligue et FI ont toujours supporté - et non pas soutenu- le gouvernement. La gestion d’hier a été la représentation de l’aplatissement aveugle de Forza Italie face à la Ligue : c’est le coup de grâce d’une histoire de batailles libérales, réformistes et européistes de plus de vingt ans. Je ne pouvais pas rester une minute de plus dans un parti que je ne reconnais plus. Il y a longtemps que l’osmose opprimante avec la Ligue est devenue évidente et que nos parlementaires ne sont plus consultés mais sont mis devant le fait accompli. Ne rien faire pour empêcher la chute du gouvernement signifie mettre en danger les objectifs du PNRR, le budget, le décret sur les aides économiques… C’est un tort énorme fait à l’Italie et une décision qui affaiblit le front occidental. Poutine doit être satisfait. »
PREMIER PLAN, La Repubblica, P. Mastrolilli, « Rome reste un partenaire, mais les États-Unis craignent une fissure dans la coalition anti-Poutine » : « ‘’Nous continuerons à collaborer avec l'Italie sur un certain nombre de priorités, notamment le soutien à l'Ukraine contre l'agression russe’’. Ce commentaire, confié à la Repubblica par un porte-parole de la Maison Blanche, clarifie la ligne que les Etats-Unis entendent adopter dans la crise : faire bonne figure pour poursuivre la collaboration avec Rome. En dehors des milieux officiels, la déception est toutefois palpable, car Draghi avait apporté à l’Italie une stabilité et une fiabilité qui lui faisaient défaut depuis longtemps. La situation est grave selon Charles Kupchan, directeur pour l'Europe à la Maison Blanche sous Obama : ‘’La chute imminente du gouvernement Draghi est un coup dur pour l'Italie, l'UE et la coalition transatlantique qui a soutenu l'Ukraine face à l'agression russe... L'instabilité politique en Italie envoie un signal inquiétant sur les défis que représente le maintien de la solidarité occidentale dans un contexte d'inflation, de pénuries d'énergie et d'autres problèmes économiques exacerbés par la guerre. Les démocraties atlantiques doivent garder un œil sur le front intérieur du populisme anti-libéral. L'Occident doit rester attentif aux menaces internes et externes qui pèsent sur la démocratie libérale’’. Ian Bremmer président d'Eurasia déclare : ‘’Les élections anticipées menacent l'accès de l'Italie aux fonds de relance de l'UE mais surtout sur le long terme si les élections porteront à un gouvernement eurosceptique d’extrême droite’’. Il ajoute ‘’Je ne suis pas préoccupé par une possible sortie de l’Euro car l’Italie finira par se ranger à la ligne de l’UE mais seulement après une période de grave instabilité’’. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
14:09 | Lien permanent | Commentaires (0)
Le président Mattarella a accepté la démission du Premier ministre Mario Draghi.
Italie. Le président Mattarella a accepté la démission du Premier ministre Mario Draghi. Ce dernier dirigera un gouvernement intérimaire, tandis que le président décidera de dissoudre le Parlement et de déclencher des élections anticipées.
13:40 | Lien permanent | Commentaires (0)
"Récupérons notre Autriche."
Autriche.
"Récupérons notre Autriche. Le 9 octobre, votez pour Walter Rosenkranz."
(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2022/07/13/wal...)
11:54 | Lien permanent | Commentaires (0)
L’AfD du Bade-Wurtemberg est placée sous surveillance.
Allemagne. Bade-Wurtemberg. L’AfD du Bade-Wurtemberg est, désormais, placée sous surveillance par l’Office de protection de la Constitution du Bade-Wurtemberg.
00:27 | Lien permanent | Commentaires (0)
20/07/2022
Le gouvernement Draghi vient de tomber lors du vote au Sénat. Meloni déclare : "Nous sommes prêts !"
Italie. Le gouvernement Draghi vient de tomber lors du vote au Sénat. La dirigeante de Frères d'Italie Giorgia Meloni déclare lors d'un meeting à Rome : « Nous sommes prêts ! »
Giorgia Meloni lors du meeting
20:51 | Lien permanent | Commentaires (0)
La Ligue et Forza Italia ne veulent plus du M5S dans un possible nouveau gouvernement.
Italie. Le centre-droit du gouvernement est ouvert à un nouveau pacte gouvernemental et ne continuera à apporter sa contribution à la résolution des problèmes de l'Italie qu'avec un nouveau gouvernement, dirigé à nouveau par Mario Draghi, sans le M5S et profondément renouvelé.
16:01 | Lien permanent | Commentaires (0)
Hommage à Stauffenberg.
Allemagne. À l'occasion de l'anniversaire de l’attentat du 20 juillet 1944 contre Adolf Hitler, de nombreux politiciens du gouvernement fédéral et de l'opposition ont rendu hommage à Claus von Stauffenberg : le chancelier Olaf Scholz (SPD, social-démocrate), le chef de file de l'opposition Friedrich Merz (CDU, démocrate-chrétien), le ministre de l'Agriculture Cem Özdemir (écologiste), le ministre des Finances et dirigeant du FDP (libéral) Christian Lindner, la CSU (sociaux-chrétiens bavarois), l’AfD (patriotes).
Par contre, les jeunesses du SPD considèrent Stauffenberg comme « nationaliste, antidémocrate et antisémite ».
Clara Anne Bünger, député fédéral du parti post-communiste Die Linke, estime que Stauffenberg est « raciste et antisémite et a participé activement à la Shoah, au Porajmos [persécution des Tsiganes/Roms] et à la guerre d'anéantissement en Europe de l'Est et a voulu mettre en place une dictature militaire. »
CSU : "Héros de la Résistance. Comte von Stauffenberg."
Statues de Stefan George et de Claus von Stauffenberg au musée Stefan George à Bingen.
(https://eurolibertes.com/histoire/sur-les-traces-de-stefa...)
15:14 | Lien permanent | Commentaires (0)
"Dans l’attente du vote."
Italie. Revue de presse.
Le discours de Mario Draghi devant le Sénat italien ce matin, qui sera suivi en fin de journée par un vote de confiance, fait la Une de la presse italienne. Les quotidiens soulignent les tensions internes au gouvernement et aux partis qui se poursuivaient hier encore. « Draghi au Sénat, entre tensions et espoirs » Aujourd’hui l’intervention au Sénat puis le vote de confiance. Les exigences de Salvini et les conditions du Président du Conseil (Corriere della Sera), « Draghi au Sénat, l’inconnue Salvini » Le Président du Conseil a préparé deux discours, il est prêt à recommencer mais sans l’approbation des partis il démissionnera ; le centre-droit est tenté par les élections anticipées mais après les entrevues au Palais Chigi ils exigent un ‘’gouvernement sans Conte’’. Le Mouvement 5 Etoiles ne se prononce pas sur la confiance. (La Repubblica), « Draghi, la confiance ou la démission » Les 5 Etoiles sont scindés en deux. La Ligue et Forza Italia ne veulent plus d’eux au gouvernement. Enrico Letta se veut optimiste. (La Stampa). « La voix des maitres a ordonné ‘’Draghi doit rester’’ » (Il Fatto Quotidiano), « Crise de gouvernement, l’inconnue du Mouvement 5 Etoiles demeure » (Il Messaggero), « Les agences de notation sonnent l’alerte ‘’sans Draghi les réformes ne seront pas menées à bien’’ » (Sole 24 Ore).
Les JT couvrent essentiellement la crise politique italienne en se concentrant sur l’allocution de Draghi au Sénat de ce matin, sur le vote de confiance de ce soir ainsi que sur les incertitudes au sein des partis. Les incendies qui dévastent l’Europe (en France, en Espagne, au Portugal et en Italie) ainsi que la canicule en France et au Royaume-Uni sont abondamment commentés. L’arrestation de la députée démocrate américaine, Alexandria Ocasio-Cortez, pour avoir manifesté contre la fin du droit à l’avortement aux Etats-Unis et le sommet au sujet de la crise du blé entre Poutine, Erdogan et Raisi à Téhéran sont également couverts.
Sur Twitter le hashtag #Draghi domine suite au discours du Président du Conseil au Sénat et en vue du vote de confiance attendu aujourd'hui.
PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de M. Guerzoni, « Rencontres, disputes et coups de téléphones » : « Draghi prononcera son discours aujourd’hui devant le Sénat, s’ensuivra le vote de confiance des sénateurs. Les 5 Etoiles de Giuseppe Conte pourraient sortir de la majorité alors qu’une vingtaine de parlementaires pourraient rompre avec le Mouvement afin de soutenir le Président du Conseil. La Ligue et Forza Italia sont tourmentés mais devraient se résoudre à soutenir Draghi, à condition que les élections soient organisées en mars 2023 et non en mai : Salvini et Berlusconi ne veulent pas laisser à Letta le temps de réorganiser le centre-gauche. Nous avons retracé la journée d’hier. Dario Nardella espérait rassembler 2000 signatures de maires en soutien à Draghi et le Premier ministre espagnol exprime lui aussi son soutien dans la presse. Draghi est sensible à ces témoignages. Salvini a réuni les ténors de la Ligue et réitéré son opposition à un ‘’gouvernement avec le M5S’’. Le matin, Enrico Letta a rendu visite à Mario Draghi au Palais Chigi pour sonder son état d’esprit et à l’issue de la rencontre il se voulait positif. Le Président du Conseil s’est ensuite rendu au Palais présidentiel pour le premier face à face avec Mattarella depuis l’annonce de sa démission jeudi dernier. Il aurait laissé le Président de la République dans l’incertitude. Dans l’après-midi Salvini et Berlusconi expriment leur mécontentement suite au face-à-face entre Draghi et Letta, faisant craindre une remise en cause du faible espoir de négociation. Le centre-droit s’inquiète d’un possible pacte passé entre les deux hommes et Matteralla. Berlusconi convie les leaders et autres ténors du centre-droit, à l’exception de Toti qui plaide pour le maintien de Draghi sans retenue et sans conditions, pour 5 heures de discussions au total. En parallèle, plusieurs membres du M5S annoncent qu’ils voteront la confiance mais ce n’est pas non plus l’hémorragie attendue. En revanche, pour Di Maio, Conte ‘’ne votera pas la confiance’’ mais Davide Crippa devrait voter ‘oui’ à la Chambre. Mario Draghi, informé de leur irritation, invite Berlusconi, Salvini, Tajani et les autres. Salvini mise finalement sur le remaniement mais fait monter les enchères : il veut notamment récupérer le portefeuille de l’Agriculture aux dépends du 5 Etoiles Patuanelli. Draghi a également parlé avec Zelensky et réitéré son soutien à l’Ukraine contre la guerre de Moscou. »
PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de F. Verderami, « L’ouverture du Président du Conseil ; le discours et les priorités mais aussi les conditions vis-à-vis des partis » : « L’enchainement de rencontres avec les leaders de la majorité peut être lu comme un signe que Draghi cherche à trouver un moyen de revenir sur sa démission. Mais c’est surtout l’appel téléphonique avec le Président Zelensky qui montre que le Président du Conseil veut avant tout éviter de rompre les équilibres internationaux dont il est le garant auprès des autres leaders internationaux. C’est la volonté de respecter les engagements géopolitiques pris au nom de l’Italie aux côtés des partenaires qui le pousse à trouver une solution à la crise. Ainsi, si le paysage politique italien tente d’imposer ses règles au chef du gouvernement, Draghi proposera aux partis de rester à la tête de l’exécutif jusqu’aux élections en mars 2023 avec un programme et une série de priorités exposées très clairement ce matin et sur la base desquelles la coalition devra accepter ou non de mener la législature à son terme. Le problème est que le chef du gouvernement voit bien comment sa majorité, au cours de ces derniers jours de réflexion, a continué de s’effilocher plutôt que de se ressouder. Les intérêts de chaque parti à l’approche des élections desservent le projet du Président du Conseil. Letta semble persister à vouloir laisser une porte ouverte à Conte, considérant le M5S comme un allié indispensable pour pouvoir défier le centre-droit aux élections. Outre le centre-droit, la rencontre entre Draghi et Letta d’hier matin a été jugée inadaptée par certains démocrates et a irrité les dissidents 5 Etoiles ainsi que le ministre Di Maio. Salvini et Berlusconi craignent quant à eux une ‘’politicisation’’ de Draghi qui pourrait même l’amener à se présenter aux prochaines élections. Ils ont formulé à leurs tours de nouvelles requêtes. En somme, la journée d’hier a en partie confirmé les difficultés qui pourraient paver le chemin de Draghi jusqu’aux prochaines élections en mars. Draghi semble toutefois résolu à trouver une solution, pour ne pas manquer aux engagements pris avec les partenaires occidentaux. »
PREMIER PLAN, La Repubblica, S. Mattera « Le jour le plus long : Draghi à l’épreuve de la question de confiance au Sénat » : « La réunion des chefs de groupe du Sénat, hier à la mi-journée, a donné aux parlementaires l’indice d’une tentative de réconciliation à travers la décision de ne pas limiter le débat : l’allocution du Président du Conseil est prévue à 9h30, le vote de confiance un peu avant 19h. Cela laisse le temps de négocier et d’éviter que Draghi n’ait à prendre acte de l’absence d’entente. Letta est le principal sponsor de la continuité. Après avoir parlé avec Conte lundi soir, il a rendu visite à Draghi hier matin : ‘’Poursuivons l’agenda du gouvernement’’ leur a-t-il dit à tous les deux. Letta aurait perçu chez Draghi l’ouverture tant espérée. Salvini et Berlusconi, réunis à la Villa Grande, avec Tajani, Lupi et Cesa apprennent avec irritation l’entretien de Letta et de Draghi, déplorant une ‘’négociation déséquilibrée au profit de la gauche’’. Salvini, Tajani, Lupi et Cesa demandent alors à Draghi un changement de méthode et de posture de la part du gouvernement et, surtout, l’exclusion de Conte de la majorité. Ils ne semblent pas vouloir prendre la responsabilité d’un vote anticipé mais ils veulent que le barycentre de la majorité se déporte vers la droite. Toutefois, ils ne réitèrent pas le souhait formulé en public de faire remplacer Luciana Lamorgese, ministre de l’Intérieur, et Roberto Speranza, ministre de la Santé, jugé inacceptable par Draghi. Le Palais Chigi y voit un signe d’ouverture. Conte, quant à lui, se tait. Selon Di Maio ‘’il a déjà décidé de ne pas voter la confiance’’. Tout son parti ne le suivrait pas : ‘’si Draghi se montre ouvert sur les thèmes qui nous sont chers, ne pas voter est injustifiable’’ affirme le chef de groupe Cinq-Etoiles à la Chambre, Davide Crippa. Mais, si le M5S faisait marche arrière et revenait dans la majorité, le front à droite se réactiverait. Rien n’est joué d’avance. »
PREMIER PLAN, La Repubblica, G. Casadio, « Les pronostics au Sénat et au Parlement, les voies en faveur du gouvernement seraient de toute façon majoritaires » : « Bien que Draghi ne soit disposé à rester à la tête du gouvernement qu'avec une majorité efficace et bipartisane, la résolution qu'il présentera, d'abord au Sénat puis à la Chambre, pour demander la confiance, peut en théorie compter sur un certain consensus. L'épreuve la plus difficile sera celle du Sénat. Au total, 206 sénateurs accorderaient la confiance à Draghi sur les 315 plus les 6 sénateurs à vie, ce qui est bien supérieur aux 161 nécessaires pour atteindre la majorité. Au total, les membres du Mouvement 5 Etoile occupent 62 sièges, constituant le premier groupe au Sénat. Si l'ordre de Conte était de ne pas voter la confiance, Draghi passerait de 268 à 206 voix en sa faveur. Autre scénario : si les 62 sénateurs 5 Etoiles votent pour et les 61 sénateurs de la Ligue contre, on comptabilisera 207 sénateurs votant la confiance à Draghi. Au Sénat, il y a 21 sénateurs de Fratelli d'Italia, 13 d'Alternativa et un autre petit groupe ‘mixte’. A la Chambre, le seuil de la majorité est fixé à 316 voix, or avec cette configuration on pourrait compter sur 451 voix en faveur d'un gouvernement Draghi. Si Conte, en revanche, décide d'être favorable, on pourrait atteindre les 555 députés favorables, à moins que, à ce moment-là, les 131 membres de la Ligue ne décident de voter contre et de rejoindre Meloni et Fratelli d'Italia dans l'opposition. Dans l’attente du vote, tous les signaux venant des partis politiques sont scrutés. Mais, selon ces chiffres établis, la confiance devrait l’emporter dans les deux chambres.
PREMIER PLAN, La Stampa, F.Olivo, « Salvini met en garde le premier ministre : Pas de 5 Etoiles, ‘’ils nous empêcheront de faire des réformes’’ » : « La Ligue fait monter les enchères, et les ministres Speranza et Lamorgese se retrouvent dans son collimateur. Forza Italia et la Ligue ne savent toujours pas comment ils vont se positionner dans l'hémicycle aujourd'hui. La Ligue continue de songer aux élections anticipées, mais exige en même temps du gouvernement une ‘’discontinuité’’ tant dans la composition des ministres que dans l'agenda. En bref, toutes les voies sont ouvertes. Pour les deux partis, la présence du Mouvement 5 Etoiles est décisive, ‘’c'est nous ou Conte’’ ont-ils répété ces derniers jours, y compris hier soir devant le chef du gouvernement. A ce stade, personne ne peut répondre à la question de fond : le M5S restera-t-il dans la majorité ». Toute la journée d'hier, la Ligue a focalisé l’attention contre les ministres Roberto Speranza et Luciana Lamorgese, que Draghi ne voudra probablement pas sacrifier. Dans ce cas, le centre-droit pourrait exiger une compensation, par exemple un remaniement. Le sujet du remaniement entre donc dans les négociations, notamment parce qu'en cas d'adieu du M5S, trois ministres devraient être remplacés et le centre-droit pourrait alors conquérir un rôle moteur au sein du nouveau gouvernement. La coalition est à la croisée des chemins et ne sait toujours pas quelle direction prendre. Les deux directions présentent des avantages et comportent des risques. L'instinct, surtout celui de Salvini, le pousse à aller aux urnes, en profitant des divisions des adversaires et en se libérant du poids de gouverner avec des ennemis. Le sens des responsabilités, cependant, dit autre chose : les deux dirigeants ne peuvent vraiment pas se permettre d’être considérés comme coupables de la crise. Salvini s'est fait rappeler à l'ordre par les présidents de région qu'il a rencontrés hier matin et qui auraient également fait part de leurs craintes. Luca Zaia et Massimiliano Fedriga ont demandé de ne pas abandonner Draghi. »
COMMENTAIRE, La Repubblica, S.Folli, « Mario Draghi, un Président du Conseil un peu plus politique » : « Il est désormais difficile de trouver quelqu'un prêt à croire qu'aujourd'hui (mercredi 20 juillet) au Sénat ou demain (jeudi 21 juillet) à la Chambre, Mario Draghi sortira de scène. Il est clair que le premier intérêt de Draghi est de préserver l’image d'intransigeance et de sérieux à la base de sa réputation internationale. Et il ne s'agit pas d'un intérêt personnel, mais d'un intérêt institutionnel, dans la mesure où le crédit du Premier ministre sur la scène mondiale coïncide aujourd'hui avec le crédit de l'Italie. Et vice-versa. Le Premier ministre doit concilier différents aspects. D'une part, la cohérence avec son histoire et ce qu'il représente dans le pays et dans l'UE. De l'autre, les besoins des parties. Draghi lui-même avait parlé au début de la crise d'une majorité impossible sans le Mouvement 5 Etoiles. Puis il y a eu les scissions et une nouvelle vision a émergé. Mais un discours du premier ministre trop dur vis-à-vis du Mouvement 5 Etoiles et de leurs revendications mettrait Letta en difficulté, qui envisage toujours une alliance avec le Mouvement 5 Etoiles. A l’issue du vote de confiance, un autre gouvernement naîtra en fait, en fonction de la manière dont se déroulera la session au Parlement : peut-être un peu moins « technique » et un peu plus politique. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
13:30 | Lien permanent | Commentaires (0)
19/07/2022
54 % des députés et 45 % des sénateurs élus sur les listes du M5S ont quitté le groupe parlementaire.
Italie. Depuis les élections de 2018, 54 % des députés et 45 % des sénateurs élus sur les listes du M5S ont quitté le groupe parlementaire. Le M5S est le parti qui a perdu le plus de sièges au Parlement depuis ce scrutin.
21:43 | Lien permanent | Commentaires (0)
"Gouvernement, négociations sans fin."
Italie. Revue de presse.
La crise de gouvernement et les négociations politiques en vue du vote de confiance prévu ce mercredi au Parlement font la Une des quotidiens. Il Corriere della Sera titre « Gouvernement, négociations sans fin » et met en évidence le « Duel au sein du Mouvement entre Conte et Crippa » ainsi que le choix des présidents de régions léghistes de soutenir Mario Draghi, contre l'avis de Salvini. La Repubblica et La Stampa mettent en avant le sentiment des Italiens face à l'instabilité politique : « L'Italie ne veut pas de crise » (Repubblica) et « Seulement 1 Italien sur 3 veut la crise » (La Stampa), avec l'appel des maires et du monde associatif en soutien d'un Draghi-bis, et la possibilité que le Président du Conseil soit tenté d’adopter cette solution (La Stampa). Il Fatto Quotidiano parle de son côté d’un « Piège de Mattarella et des partis» qui obligerait le Président Draghi à rester à la tête du gouvernement. Il Messaggero de son côté souligne comment la crise paralyse le pays : « Trois cent décrets en suspens dans les domaines de la santé, de la pollution et des déchets ».
Les maires participant à l'appel à Draghi sont issus des zones qui sont des bastions du Parti démocrate.
Tous les quotidiens titrent sur la mission du gouvernement, hier, en Algérie, pour signer de nouveaux accords sur les fournitures de gaz : « Gaz, l'accord avec l'Algérie, Gazprom coupe les fournitures à l'UE » (Corriere) ; « Contrat de 4 milliards : le gaz algérien remplacera le russe » (Repubblica) ; « L'UE se prépare à réduire la consommation » (Il Sole 24 Ore).
Les JT couvrent essentiellement le 30ème anniversaire de l'attentat contre le juge Paolo Borsellino et son escorte ainsi que l’appel à faire toute la lumière sur ces événements ; l'accord avec l'Algérie pour de nouvelles fournitures de gaz ; le débat politique sur la crise de gouvernement et le vote de confiance prévu demain ; la guerre en Ukraine et la décision de Zelensky de suspendre 28 représentants des services secrets ainsi que de nouvelles aides européennes ; et enfin la canicule en Europe et en Italie.
Le juge Borsellino et son escorte
COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Folli, « Parti Démocrate : de la grande coalition au parti de Mario Draghi » : « Le chef du groupe à la Chambre, Crippa, a été fortement critiqué pour avoir accepté la demande du Parti Démocrate de tenir le débat parlementaire et le vote de confiance de demain d'abord à la Chambre et ensuite au Sénat ; pour au final un retour à la tradition de commencer d’abord par le Sénat et ensuite la Chambre. Crippa semble maintenant sur la voie de la sortie et emmènera avec lui d'autres dissidents. Le Mouvement 5 Etoiles est destiné à avoir un rôle marginal. Toutefois, le problème n'est pas l'avenir de Conte. En effet, la grande coalition était une formule destinée à indiquer l'entente politico-électorale avec le Mouvement 5 Etoiles et le Parti Démocrate ne dispose pas de stratégie de remplacement. Di Maio et les dissidents sont fiables (pro-européens, atlantistes), mais ils ont peu de voix. Letta n'a probablement qu'une seule solution : assumer un profil réformateur, non seulement dans le domaine des droits individuels mais surtout en ce qui concerne le renouveau économique, social et structurel qui n'en est qu'à ses débuts. Il pourrait le faire seul ou plus facilement avec l'archipel des groupes centristes (+Europa, Calenda, Italia Viva) auxquels la crise a redonné du dynamisme. Dès lors, il faut surmonter la méfiance désormais historique entre Letta et Renzi. Si le Parti Démocrate assumait résolument la direction morale du mouvement pro-Draghi, il disposerait d'une crédibilité renforcée. »
ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Renato Brunetta, ministre italien de l’administration publique, “Un projet renouvelé peut le convaincre ; le coût d’élections anticipées serait supérieur aux bénéfices » : « Personne ne doit pousser Draghi dans un sens ou dans l’autre, il sait ce qu’il a à faire, et ce pour le bien du pays : mener les réformes, appliquer le Plan de Relance et défendre les valeurs afin que l’Italie retrouve sa crédibilité et sa réputation. Pour cela il faut miser sur ‘’l’européisme évolutif’’ inauguré par le plan Next Generation UE et interprété par Draghi et Macron. Il faut réaffirmer un atlantisme sans ambiguïté face à ceux qui, comme Poutine, veulent revoir les frontières de l’Europe par la force. Les 9 points présentés par Giuseppe Conte ne sont pas un véritable sujet, ils sont presque tous déjà inscrits à l’agenda de Draghi. Quant à l’écart budgétaire, ce n’est pas un sujet d’actualité, simplement parce qu’il n’est pas nécessaire actuellement. Les mesures d’aide de l’Etat peuvent être financées par l’excédent déjà généré. Quant au risque de fragmentation des spreads c’est précisément la fiabilité de Draghi et la bonne réalisation du PNRR qui nous en protège. Aucun des thèmes brandis par les partis pour exprimer leur mécontentement ne peut justifier une crise. Il y a encore trop à faire, un gouvernement démissionnaire n’y parviendrait pas, l’Italie risque de perdre 22 milliards d’euros. Comme en témoigne la vague d’appels en faveur de Darghi, le ‘’pays réel’’ montre qu’il a bien compris quel serait le préjudice d’un vide laissé à la tête de l’exécutif. Berlusconi et Salvini doivent en avoir conscience également. Les partis doivent réaffirmer demain leur adhésion à l’agenda Draghi-Mattarella de façon claire et responsable. L’énième succès que Draghi vient de remporter à l’étranger, à savoir les 15 accords passés avec l’Algérie pour s’émanciper de la Russie mais aussi inverser les vieilles logiques de dépendance du Sud, montre combien il peut servir l’intérêt national. »
PREMIER PLAN, Corriere della Sera, F. Savelli, “Mission italienne à Alger pour le gaz : le pays devient le premier fournisseur de l’Italie ; les flux vers l’Europe. »
ARTICLE, La Stampa, « L'UE alloue un fonds commun pour les armements » : « L'Union européenne alloue un fonds de 500 millions d'euros pour l'achat conjoint d’armements entre États membres. Aujourd'hui, la Commission dévoilera le projet de création d'une plate-forme commune d'achat d'armes permettant d'éviter d’acheter deux fois les mêmes munitions et d'obtenir de meilleures conditions d’achat. Tous les projets impliquant au moins trois États membres pourront bénéficier du financement de l’Union européenne. En outre, les achats seront effectués auprès de fournisseurs basés en Europe pour éviter de favoriser les concurrents. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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Frères d'Italie monte encore.
Italie.
Frères d'Italie : patriotes
Parti Démocrate : centre-gauche
Ligue : patriotes
M5S : anti-système
Forza Italia : conservateurs
Azione +Europa : libéraux
13:14 | Lien permanent | Commentaires (0)
18/07/2022
Matteo Salvini : "L'espoir est qu'un ministre de la Ligue revienne bientôt pour défendre les frontières de ce pays."
Italie.
Matteo Salvini: "L'espoir est qu'un ministre de la Ligue revienne bientôt pour défendre les frontières de ce pays, car nous n'avons aucune nouvelle du [ministre de l'Intérieur] Lamorgese."
18:12 | Lien permanent | Commentaires (0)
"Salvini : PD irresponsable, il vaut mieux voter."
Italie. Revue de presse.
La crise du gouvernement italien fait la Une des quotidiens nationaux qui titrent sur les possibles scénarios en vue de mercredi, jour où Mario Draghi se présentera devant le Parlement. Le Corriere della Sera titre « Gouvernement, appels et vetos croisés » en soulignant la position de Forza Italia et de Ligue excluant un nouveau pacte avec le M5S. La Repubblica et le Messaggero soulignent le débat interne au M5S « Nouvelle scission en vue », avec l'hypothèse d'une démission d'environ 35 parlementaires et les pressions en faveur des élections exercées par la Ligue « Salvini : PD irresponsable, il vaut mieux voter » (Repubblica). La Stampa titre sur les positions et la stratégie politique interne à la droite « Salvini et Berlusconi misent sur le vote », à la suite de la rencontre, hier, entre les deux leaders de la droite tandis que le Fatto Quotidiano souligne que « 1 Italien sur 2 ne veut plus de Draghi ».
Les grèves et les annulations dans le secteur du transport aérien sont également en premier plan sur Repubblica et la Stampa, tandis que le Sole 24 Ore titre sur la « Crise démographique, 2 millions de travailleurs en moins en 2030 » et que le Messaggero propose un focus sur le manque de travailleurs dans le secteur public.
A la veille du 30ème anniversaire de l'assassinat du juge Paolo Borsellino à Palerme, Domani titre : « Borsellino était resté seul lorsqu’il allait vers la mort. »
Les JT couvrent essentiellement la crise de gouvernement en Italie ainsi que les appels de nombreux politiques et maires adressés à Mario Draghi pour qu'il reste au Palais Chigi ; le voyage du Président du Conseil en Algérie pour signer de nouveaux accords sur les fournitures de gaz ; les prises de position des leaders de droite sur la crise de gouvernement ; la situation de la guerre en Ukraine ; le nouvel écroulement sur le glacier de la Marmolade où 11 personnes ont perdu la vie le 3 juillet.
Sur Twitter l'hashtag #Draghi, en référence à la crise politique en cours, domine.
PREMIER PLAN, La Stampa, F. Olivo « Centre-droit : soit Draghi soit Draghi » : « Face à face entre Berlusconi et Salvini : ‘soit un gouvernement sans les 5 Etoiles, soit des élections immédiates’, mais Forza Italia est divisée. Alors que Berlusconi arrive à Rome, le secrétaire de la Ligue affirme : ‘il vaut mieux voter’’. Matteo Salvini s'est envolé vers la Costa Smeralda pour resserrer les rangs avec Silvio Berlusconi, dictant à Mario Draghi des conditions qui rapprocheraient de fait les élections de l'automne. La stratégie tenue jusqu'à présent par la Ligue et Forza Italia sort renforcée du déjeuner en Sardaigne : ’’C'est nous ou le Mouvement 5 étoiles’’. Les ministres de Forza Italia, menés par Gelmini, l'ont remarqué, dénonçant, en public ou en privé, l'asservissement de leur parti aux dessins de Salvini. En réalité, les positions ne sont pas tout à fait identiques. Alors que Salvini veut voter immédiatement déclarant que ‘’les nouvelles déclarations de Conte confirment la rupture du pacte de confiance avec le sens habituel de la responsabilité qu'il était convenu d'attendre par rapport à l'évolution de la situation politique. Nous sommes prêts à nous soumettre, même à très court terme, au jugement des citoyens et à écarter la possibilité de gouverner avec les 5 étoiles en raison de leur manque de fiabilité et de leur incompétence’’. Le fondateur de Forza Italia est moins convaincu, il sait que la tendance électorale est propice, mais il ne peut rester indifférent aux appels qui lui sont adressés de toutes parts, en premier lieu de Gianni Letta, qui ne cesse de répéter qu'aller voter immédiatement plongerait le pays dans le chaos. "
PREMIER PLAN, Repubblica, M. Pucciarelli « Du mouvement à la « fête de Conte », Di Maio travaille sur une scission bis » : « Le chemin est étroit mais la tentative est forte. Immédiatement après les démissions de Draghi dans ses diverses déclarations publiques, Di Maio et les autres ex-membres de partis ont cessé de parler du Mouvement 5 Etoiles et l'ont appelé uniquement le "parti de Conte". Il ne s'agit pas d'un choix lexical anodin mais d'un message politique très précis : le mouvement qui avait soutenu le gouvernement il y a environ un an et demi n'existe plus, et s'il n'existe plus, alors la majorité qui peut soutenir le Premier ministre peut changer. En outre ce fait nouveau pourrait être le signal nécessaire pour convaincre Draghi de rester. L'objectif du ministre des affaires étrangères est de favoriser la sortie du Mouvement 5 Etoiles de l'aile gouvernementale 5 étoiles et de former un groupe de 35-40 députés menés par le chef de groupe Crippa. De fait, un transfuge du Mouvement 5 Etoiles a déclaré hier après-midi : « Pour que l'opération fonctionne, il faut arriver mercredi à la Chambre avec le fractionnement au sein du parti déjà établi ». Ce n'est pas une question de chiffres car, sur le papier, Draghi a déjà la majorité. L'annexion du Mouvement par le chef de groupe Crippa menant avec lui toute la direction de la Chambre des députés aurait une énorme importance symbolique. L'idée ne serait même pas celle d’une simple scission des mécontents, mais la création d'un autre groupe. Dès lors, Draghi officiellement supplié de rester par beaucoup ne devrait plus avoir besoin du soutien du soutien du Mouvement 5 Etoile, premier groupe parlementaire, car il ne le serait plus maintenant et si cette scission à lieu, la taille du Mouvement en serait encore réduite. »
COULISSES, Il Corriere della Sera, M. Guerzoni « Draghi ne voit pas de progrès : c’est aux partis de montrer que quelque chose change » : « L’appel d’un millier de maires italiens, les appels de Macron et des autres leaders européens, le « profond respect » de Biden, la pétition de Renzi, la pression des chefs d’entreprises et de très nombreux citoyens ont fait très plaisir à Draghi et ont contribué à affaiblir sa conviction que sa démission soit destinée à être irrévocable. Cependant, selon le Président du Conseil, « c’est aux forces politiques de montrer qu’un changement est en cours ». Le dernier ultimatum de Conte a été vu comme le prologue de la sortie du gouvernement du M5S. L’impression qui prévaut chez les partisans de Draghi est que le Président des Cinq-Etoiles avait décidé depuis longtemps de faire tomber la majorité afin de remonter dans les sondages et de se venger de son remplaçant au Palais Chigi. Si cela est vrai, pour les partisans d’une recomposition, le problème n’est plus Conte mais devient le duo Salvini et Berlusconi. Si les deux leaders optent pour les élections anticipées, le gouvernement Draghi sera conclu avant mercredi même. Si Berlusconi et Salvini devaient choisir la voie de la recomposition d’un gouvernement « bis », il ne manquerait à Draghi qu’un acte significatif au niveau parlementaire pour se soumettre à nouveau à un vote de confiance : une rupture incurable au sein du M5S avec, d’un côté, les partisans de la révolte et, de l’autre, ceux du gouvernement. Les partisans de Di Maio et de Letta essaient de se rallier aux forces pro-gouvernementales , en particulier le chef de groupe du M5S à la Chambre, Davide Crippa et, dans l’éventualité où ils y arriveraient, le périmètre de la majorité resterait plus ou moins le même. D’autres déçus pourraient voter la confiance à Draghi qui se verrait confier un nouvel exécutif, sans les partisans de Conte. D’Incà resterait aux Rapports avec le Parlement et, si Patuanelli venait à démissionner, Draghi récupérerait, par intérim, les dossiers du ministère de l’Agriculture. »
PREMIER PLAN, Corriere della Sera, d’A. Arachi, “Plus de 1000 maires signent en faveur de Draghi ; Giorgia Meloni en colère dénonce une action éhontée » : « Une lettre appelant Mario Draghi à ‘’rester en poste’’ avait déjà été signée, dimanche à la mi-journée, par plus de mille maires italiens. Le maire de Pesaro affirme que d’après les retours qui leurs parviennent, Draghi aurait été très touché par les différents appels, dont celui des maires. Cette initiative déplaît en revanche fortement à Giorgia Meloni, à la tête du parti d’opposition Fratelli d’Italia, qui reproche à ces représentants des citoyens d’utiliser les institutions comme une tribune, comme si c’était des sections de partis politiques. Dario Nardella, maire de Florence et l’un des coordinateurs de l’initiative soulignent que plusieurs maires des rangs du centre-droit sont également signataires de la lettre, comme le maire de Venise ou encore de Gênes. Ils en appellent à ‘’la responsabilité, au sentiment d’appartenance et au sérieux’’. En revanche aucun maire sous étiquette Fratelli d’Italia n'est signataire. On observe par ailleurs que si certains léghistes, notamment dans le nord, ont préféré garder leurs distances, au sein de Forza Italia nombreux sont ceux qui se sont joints à l’appel collectif. Giorgia Meloni plaide quant à elle pour des élections immédiates, suscitant à son tour les réactions du Parti démocrate, de Piero Fassino à Stefano Bonaccini. Le maire de Milan, Giuseppe Sala explique qu’ils se font ainsi l’écho des attentes des citoyens qu’ils représentent qui sont désorientés et déçus face à cette crise politique. »
COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Folli « Les (en)jeux derrière l’agonie du Mouvement Cinq-Etoiles » : « Il est évident que la crise a lieu sur deux plans, l’un interne, l’autre international. Sur ce dernier, Draghi a déjà bénéficié de la plus haute reconnaissance. Comme l’a écrit le New York Times, « la crise italienne redouble les inquiétudes européennes », faisant allusion à l’avantage que tirera la Russie d’un affaiblissement des démocraties sur le continent européen. Ce thème devrait également dominer la discussion interne, puisque la majorité de Draghi se définit comme une majorité « d’urgence ». Inversement, à Rome se poursuivent des rites politiques compréhensibles à quelques initiés seulement. A deux jours du débat au Parlement, tous tournent leurs regards vers le Président du Conseil et lui demandent de rester, mais c’est aux forces politiques de décider de ce qu’elles veulent faire. Si le centre-droit se dit prêt pour les élections anticipées, Salvini et Berlusconi ne tiennent pas les mêmes positions intransigeantes que Fratelli d’Italia. On comprend qu’à certaines conditions, ils continueraient à soutenir Draghi. Ils attendent que le parti de Conte se désagrège, qu’un nouveau contingent du Mouvement rejoigne les rangs de Di Maio, que le cycle du Mouvement prenne fin ou bien que Conte place ce qu’il reste du M5S dans la zone grise de « l’appui externe ». Devant la débandade des partisans de Conte, Draghi pourrait porter le gouvernement jusqu’à la loi de Finances. La droite pourrait demander des engagements sur quelques points, bien définis, du programme, tout comme le Partito democratico, qui pourrait commencer à compter sur lui-même en adoptant une position claire et réformiste. Ce serait la seule manière de se préparer aux élections qui, quel que soit le scénario, approchent. »
SONDAGES, Il Fatto Quotidiano, F. Sorrentino, « Draghi-bis ? Un Italien sur deux dit non : mieux vaut organiser des élections anticipées » : « Les Italiens auraient-ils tellement confiance en Mario Draghi qu'ils le voudraient encore au Palais Chigi ? Il est compliqué pour l'instant de quantifier si l'attrait des électeurs pour « Super Mario ». « C'est une période difficile pour faire des sondages », révèlent conjointement les sondeurs. Dans les sondages de ces derniers jours, une division presque parfaite se dessine entre les Italiens qui souhaiteraient un Draghi-bis et ceux qui voudraient au contraire retourner aux urnes. En particulier, révèle Izi Spa dans un sondage réalisé entre les 14 et 15 juillet et reporté par La Repubblica : « un peu plus de la moitié des Italiens (53%) seraient contre des élections anticipées ». Parmi ceux qui voudraient éviter un vote, beaucoup ne sont pas tant motivés par la confiance en Draghi que par l'impression que le recours aux élections ne serait « pas une bonne idée » car « qui sait ce qui se passerait ensuite ». Un sondage commandé par Affaritaliani.it et réalisé par Roberto Baldassari du Lab 21 confirme ce sentiment partagé par les Italiens : « le vote anticipé serait ici la solution préférée de 45,6% des Italiens, tandis que le 2 octobre serait la date la plus probable pour retourner aux urnes ». Pourtant, les demandes visant à maintenir Draghi au Palais Chigi se multiplient : Italia Viva lance une pétition, les maires des grandes villes écrivent un appel, le Vatican se dit préoccupé et invoque sa « responsabilité ». Le vote anticipé, en revanche, effraie, ce serait un saut dans le vide pour beaucoup. Le retour aux urnes serait toutefois « une aide pour le centre-droit », comme le démontre un récent sondage, réalisé par Youtrend et Cattaneo Zanetto & Co, à partir duquel Fratelli d'Italia, Lega et Forza Italia seraient en plein essor quelle que soit la coalition adverse, avec ou sans l'accord Dem-Grellini. Le périmètre des alliances est donc déterminant « il y a l'atomisation du centre mais Calenda, Renzi, Di Maio, +Europa et les Verts ne se fédèrent pas facilement » selon Pregliasco de Youtrend. »
ENTRETIEN, Il Corriere della Sera, de Matteo Renzi « “Un nouveau mandat de Draghi serait la solution la plus efficace : sans lui, il ne reste plus que les élections” » : « La pétition [en faveur du maintien de Draghi, ndlr] a eu beaucoup de succès. Alors que nous nous parlons, nous en sommes à 80 000 signatures. Je parle de « Draghi bis » car, ce serait, selon moi, la solution la plus efficace pour les dix mois à venir. L’important c’est que Draghi reste au Palais Chigi et qu’il vienne à la Chambre sans devoir se retrouver entraîner dans des négociations dignes de la Première République : ce doit être à prendre ou à laisser. J'attends de voir qui prend la responsabilité de faire tout tomber à l’eau. Soyons clairs : un nouveau gouvernement Draghi se fait si Draghi veut le faire et à ses conditions. Le départ d’Incà du M5S, en admettant qu’il s’avère, n’est presque qu’une question de folklore. Je suis en faveur d’un second mandat de Draghi, avec un sursaut de détermination et de responsabilité du Président du Conseil. S’il ne s’en sent pas capable – ce qui me déplairait beaucoup – il faut voter tout de suite [et non pas prolonger la législature jusqu’au vote de la loi de Finances, ndlr]. Il faut en finir avec cette comédie indécente. Soit un nouveau gouvernement Draghi soit les élections. »
PREMIER PLAN, La Repubblica, de S. Mattera et L. Pagni, « Le Président du Conseil se rend à Alger afin d’augmenter les achats de gaz ; davantage de ressources y compris pour l’Europe du Nord. »
PREMIER PLAN, La Repubblica, « L’Union Européenne défie Poutine : un plan d’urgence contre la réduction de l’approvisionnement en gaz. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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17/07/2022
Présidentielles en Autriche : Rosenkranz donné à 21 % et Grosz à 6 %.
Autriche. Un sondage OGM en vue des élections présidentielles d’octobre 2022 donne :
Alexander Van der Bellen (indépendant) : proche des écologistes : 63 %
Walter Rosenkranz (FPÖ) : patriote : 21 %
Gérald Grosz (indépendant, ex-FPÖ et ex-BZÖ, soutenu par le BZÖ) : patriote : 6 %
Marco Pogo (Bier) : satirique : 5 %
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16/07/2022
Viktor Orban à propos des sanctions.
Hongrie.
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