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03/04/2023

Le ministre Francesco Lollobrigida : "Il faut que tous ceux qui restent sur le canapé aillent travailler dans les champs."

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Italie. Revue de presse.

Les retards sur la réalisation des projets prévus par le Plan national de relance (PNRR), et le risque pesant sur le versement de la troisième tranche des fonds européens du Next Generation EU, font les gros titres : « La course contre la montre » (La Repubblica), « Mattarella-Draghi, une réunion sur le PNRR » (La Stampa). « Gestion des flux migratoires, [le gouvernement prépare] le tour-de-vis sur la protection spéciale » (Corriere della Sera). « Attentat à Saint Pétersbourg : un blogueur russe proche de Poutine a été tué » (Corriere della Sera, La Stampa), « Le leader du groupe Wagner Prigozhine perd son cyber-guerrier » (La Repubblica). « Revenu de citoyenneté : le ministre de l’agriculture Lollobrigida invite les bénéficiaires à travailler dans les champs » (Repubblica, Giornale). « Réforme de la fiscalité : le vice-ministre Leo annonce un bonus pour ceux qui sont en règle » (Il Messaggero).

ARTICLE, La Repubblica, V. Conte, « Le plan pour sauver le PNRR. Plus de place pour les projets verts et un lien avec les grandes entreprises publiques » : « La stratégie du gouvernement Meloni sur le PNRR est celle des « vases communicants », à savoir faire basculer sur d’autres fonds les projets dont on sait déjà qu’ils ne seront pas réalisables à l'échéance de juin 2026. Ceux pour lesquels le délai est « mathématiquement impossible » d’après le ministre des Affaires européennes, de la Cohésion, du Sud et du Pnrr, Raffaele Fitto. L'objectif n'est pas de renoncer à ces projets, ni aux ressources associées, mais d'en libérer le plus possible pour aller plus vite et éviter un flop retentissant qui se traduirait par la restitution des fonds, dont l'Italie est le premier bénéficiaire en Europe avec 191,5 milliards entre prêts et subventions. Le système qu'examine le gouvernement repose sur 4 piliers : PNRR, RepowerEu, fonds structurels et Fonds de développement et de cohésion. C’est également sur ce système que Fitto a entamé des négociations avec la Commission européenne. Il en a notamment discuté à quatre reprises avec la commissaire chargée de la cohésion et des réformes, Elisa Ferreira. Il en a également discuté avec le commissaire à l'économie, Paolo Gentiloni, et avec la présidente Ursula von der Leyen. D'ici le 20 avril, Fitto devrait obtenir des ministères une première projection du nombre et de la nature des projets bloqués et qui ne pourront pas respecter le calendrier prévu. En avril ou début mai au plus tard, le ministre pourrait présenter ces résultats au Parlement, à l'occasion du rapport semestriel sur le PNRR. La construction du « système à quatre pattes » s’effectue de manière parallèle aux contrôles que la Commission européenne a demandé d'effectuer sur la troisième tranche du PNRR de 19 milliards, celle qui arrive à échéance le 31 décembre. Le ministre Fitto souhaiterait retirer les projets trop complexes pour être terminés en juin 2026 et les faire financer par les fonds structurels de l'UE pour la période 2021-2027, gagnant ainsi trois années supplémentaires. Certains projets pourraient également être fléchés vers le Fonds de développement et de cohésion, sans date limite car il s'agit d'un fonds national. Cela libérerait des ressources dans le PNRR qui pourraient être réutilisées de deux manières : pour de nouveaux projets (mais la négociation avec la Commission ne sera pas facile) ou bien vers le RepowerEu, c’est à dire le fonds pour l'efficacité énergétique. L'idée du gouvernement est d'utiliser des crédits d'impôt pour les ménages et les entreprises et de confier l'essentiel aux géants étatiques Eni, Enel, Snam et Terna. » 

ARTICLE, Repubblica, R. Amato : « La recette de Lollobrogida (Frères d’Italie) sur le revenu de citoyenneté : ‘’ il faut que tous ceux qui restent sur le canapé aillent travailler dans les champs ‘’ » : « ‘’ Dans les campagnes, on a besoin de main d’œuvre et les jeunes doivent savoir qu’il n’est pas avilissant de travailler dans l’agriculture. Ne pas travailler, et rester sur son canapé en faisant peser sur les autres [les dépenses] du revenu de citoyenneté, cela ne peut être un modèle de société ‘’ : c’est la réponse du ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Francesco Lollobrigida, à ceux qui lui demandent s’il faudra envisager une réouverture du décret sur les flux migratoires. ‘’ Avant d’organiser les flux, nous devons assurer un retour au travail à tous les Italiens qui sont en condition de le faire. ‘’ Selon les chiffres de Coldiretti, l’année dernière, un million de personnes a commencé à travailler dans l’agriculture, dont 1 sur 3 avait moins de 35 ans, et 55 000 jeunes entrepreneurs ont choisi en 2022 d’investir dans ce secteur. Confagricoltura estime de son côté qu’il faut tripler le chiffre du décret flux, qui autorise actuellement 44 000 personnes à entrer en Italie pour des raisons de travail. »

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 Francesco Lollobrigida 

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de R. Frignani, « Des rapatriements à l’ONU, le plan en 9 points contre de nouveaux débarquements » : « L’Italie travaille à un plan en neuf point pour freiner les milliers d’arrivées illégales de migrants attendues ces prochains mois, impliquer dès à présent certains pays européens dans la gestion des flux, soutenir les pays d’Afrique du Nord en difficulté et renforcer les accords déjà existants avec d’autres partenaires, comme les pays des Balkans. Les ministres de l’Intérieur et des Affaires étrangères, Matteo Piantedosi (Indépendant) et Antoni Tajani (Forza Italia), travaillent conjointement à ce plan, avec le renseignement italien et sous la coordination de la Présidence du Conseil. Le plan sera examiné demain lors d’une réunion convoquée par Giorgia Meloni. Ce week-end, Antonio Tajani a rencontré les représentants de Serbie et d’Albanie ainsi que ses homologues autrichiens et bosniaques. ‘’Nous sommes d’accord [pour lutter] contre le trafic d’êtres humains. La lutte doit être très ferme et ne peut pas être qu’italienne, l’Europe et les Nations unies doivent être impliquées’’ explique le ministre italien toutefois favorable ‘’à l’immigration légale dont nos entreprises ont besoin’’. Le plan mise d’abord sur le dialogue avec la Tunisie avec l’implication de la Commission européenne, alors que la position des Etats-Unis et de la France vis-à-vis de Kais Saied reste toutefois plus réticente. Deuxièmement, tenter de nouer un accord avec les autorités du côté de la Libye et de l’Egypte, notamment avec l’appui des services de renseignements. Troisièmement, l’Italie veut sceller des accords avec les pays de provenance des réfugiés. Des accords ont déjà été passés avec la Côte d’ivoire, la Guinée, le Pakistan, le Bangladesh, la Tunisie, l’Egypte, le Cameroun, la Syrie, le Mali et le Burkina Faso. Quatrièmement, le gouvernement cherche à limiter autant que possible l’attractivité de l’Italie pour les migrations et, après avoir limiter l’activité des ONG, l’exécutif italien entend désormais rendre plus compliquée la procédure d’accès à la protection spéciale. Cinquièmement, l’Italie veut concrétiser les accords déjà noués afin d’augmenter les rapatriements et que les pays concernés reprennent leurs concitoyens arrivés illégalement sur le sol italien. Le sixième point prévoit donc la collaboration de l’ONU dans le cadre de ces ‘’rapatriements volontaires assistés’’ afin d’impliquer les pays de transit et promouvoir des projets d’aide à l’emploi sur place. L’Italie entend renforcer ses relations avec les Balkans et contribuer à la stabilisation économique et politique de cette région pour freiner les arrivées par voie terrestre (Slovénie et Croatie surtout). Dans le sud de l’Italie, les structures d’accueil de migrants seront développées afin d’accélérer les procédures soit d’accueil et de répartition dans les différentes régions - le ministre de l’intérieur a insisté sur ce point afin de ne pas ‘’stresser les territoires’’-, soit d’expulsion. Dernier point, au moins un centre permanent pour les rapatriements sera ouvert dans chaque région, comme le permet le récent décret « Cutro ». »

ARTICLE, Messaggero, C. Mangani, « Migrants et route du gaz, Tajani (Forza Italia) réunit six pays pour la stabilité des Balkans » : « Les arrivées de migrants par la mer ne sont pas les seules à inquiéter l'Europe, puisque la route des Balkans a également enregistré des tentatives d’entrées record au cours de l'année écoulée. Le ministre des Affaires étrangères, Antonio Tajani, est en première ligne pour assurer la stabilisation de ces territoires. Il présidera aujourd'hui à Rome la réunion ministérielle des Balkans occidentaux, à laquelle participeront six ministres d'Albanie, de Bosnie-Herzégovine, du Kosovo, de Macédoine du Nord, du Monténégro et de la Serbie. Seront également présents le commissaire européen à l’Élargissement et à la Politique européenne de voisinage, Olivia er Varhelyi, ainsi que le ministre suédois des affaires étrangères, Tobias Billström, en sa qualité de président en exercice du Conseil de l'Union européenne. « Le gouvernement italien a voulu déployer une action de politique étrangère globale dans les Balkans occidentaux, conscient que l'avenir de l'Europe se joue ici », a souligné Tajani, avant d’également affirmer : « il faut accélérer le processus d'intégration européenne des pays de la région, compte tenu également de l'agression russe contre l'Ukraine, qui a déclenché une nouvelle dynamique dans le processus d'élargissement, en donnant un nouvel élan à la trajectoire des Balkans occidentauxIl existe une forte demande pour l'Italie dans cette région ». Pour le gouvernement italien, la réponse au flux migratoire doit être européenne : l'objectif est de garantir plus de fonds pour la sécurité, une plus grande présence de Frontex et une augmentation des rapatriements et de la surveillance, ainsi qu'une « réforme globale des politiques d'immigration et d'asile de l'UE qui garantisse un équilibre entre la solidarité et la responsabilité ». Tajani rappellera aujourd'hui que la coopération de l'UE avec les pays d'origine et de transit, à commencer par les Balkans occidentaux, doit être renforcée précisément pour prévenir et contrer le trafic d'êtres humains, avec la participation du ministère de l’intérieur. Mais ce n'est pas tout : un autre thème central est la transition énergétique. L'Union européenne fournit en effet une aide macro-financière (plus de 3 milliards d'euros) et un soutien au secteur de l'énergie (1 milliard d'euros), en associant les pays des Balkans occidentaux à la plateforme de l'UE pour l'achat conjoint de gaz naturel, de GNL et d'hydrogène. Parmi les projets : le doublement du gazoduc Tap, le câble d'interconnexion électrique Italie-Monténégro, et le développement des installations de production entre le Monténégro, la Serbie, l'Albanie et la Bosnie. L'Europe semble avoir l'intention de continuer à renforcer la coopération, et des signaux positifs sont émis de toute part. La Serbie aurait également « cédé », puisqu'elle a dû modifier sa gestion des visas d'entrée et ses relations avec la Tunisie. C'est précisément de ce pays d'Afrique du Nord que sont arrivés un grand nombre de « migrants ». Jusqu'à la mi-octobre 2022, aucun visa ne leur était demandé, mais désormais Belgrade a dû changer de système, alors que cette route avait pour réputation de « contourner » les voies d’accès classiques et permettait de gagner ainsi des semaines, des mois voire des années. » 

ENTRETIEN, Il Messaggero, d’Adolfo Urso (Frères d’Italie), ministre des entreprises et du made in Italy, « Le biocombustible est une ressource verte, les batteries électriques ne le sont pas » : « Sur la question des biocarburants et des moteurs électriques, l’Italie essaie de faire valoir en Europe les intérêts de l’emploi et des entreprises, de la science et de la recherche. Sur ce dossier comme sur tous les dossiers européens, nous ferons en sorte que la raison prévale sur l’idéologie. L’Europe peut encore relever le défi des véhicules électriques face à la Chine mais nous devrons pour cela rattraper un énorme retard si nous ne voulons pas passer de la dépendance vis-à-vis de la Russie pour les énergies fossiles à la dépendance, bien pire, vis-à-vis de la Chine sur les technologies vertes. Pour faire du biocombustible, il faut planter des centaines de millions d’arbres qui absorberaient davantage d’émissions que celles que l’électrique permettrait d’éviter. Pour fabriquer une batterie et une voiture électriques, il faudrait rouvrir des gisements de minéraux rares en Italie et en Europe. La Commission a déjà listé 34 matières premières critiques et nous demande de rouvrir des mines fermées il y a 30 ans pour extraire et traiter les minéraux sur notre territoire. C’est facile de jouer les snobs lorsque le cobalt est extrait au Congo et traité en Chine par des mineurs sans souci pour l’environnement. Jusqu’à présent, 80% des primes ont profité à la production de véhicules à l’étranger. C’est absurde, elles ont profité à la production étrangère et n’ont pas contribué au renouvellement de notre parc automobile. Les bonus ont été utilisés par ceux qui en avaient le moins besoin, possédant déjà un véhicule récent et appartenant à la classe moyenne-élevée. Nous devons accélérer l’élimination des véhicules les plus anciens et cibler ceux qui ne peuvent pas se permettre d’acheter un véhicule électrique. La réforme des aides de l’Etat en la matière est en cours d’examen au Parlement mais nous devons faire un gros travail de rationalisation, il en existe actuellement près de 2 000, souvent contradictoires. Il faut clarifier tout cela. Concernant le PNRR, la Commission doit faire preuve de bon sens et de flexibilité. D’ici la fin de l’année nous serons autonomes vis-à-vis du gaz russe grâce aux regazéificateurs de Ravenne et Piombino. Nous deviendrons également le hub européen du gaz grâce aux différents projets que nous développons et aux technologies d’entreprises comme STM ou Enel. Nous préparons une sorte de loi cadre sur le Made in Italy, avec un fonds stratégique, le développement des appellations IGP et des technologies comme la blockchain pour lutter contre la contrefaçon et protéger notre artisanat. La loi prévoit également un volet sur la formation en partant des besoins en compétences de nos entreprises. Sur le décret sur la concurrence, nous en sommes à la dernière ligne droite. Les entreprises italiennes joueront un rôle central lors de la Conférence pour la reconstruction de l’Ukraine qui se tiendra à Rome. Nous présenterons des projets concrets et réalisables dès maintenant, l’Ukraine ne peut pas attendre la fin du conflit pour recommencer à travailler, à produire, à exporter. »

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Adolfo Urso

ARTICLE, Corriere della Sera, S. Montefiori « En septembre, Paris dira adieu à 15 000 trottinettes » : « Seuls 5% des Parisiens se sont prononcés sur le sort des trottinettes, dans un référendum organisé à la hâte par la maire Anne Hidalgo. Ainsi, le contrat concernant les trois compagnies Lime, Tier et Dott ne sera pas reconduit par la Mairie de Paris. Il faudra dire adieu à quelques 15 000 trottinettes utilisées par environ un demi-million de personnes, entre Parisiens et touristes. Paris est la première grande ville à renoncer à ce vecteur de déplacement, cinq ans après son coup d’envoi. Les trottinettes privées, elles, continueront à circuler, car elles n’étaient pas concernées par le référendum. Les vrais gagnants seraient alors Anne Hidalgo et le courant écologiste de son conseil municipal. Demeure le soupçon que les trottinettes soient devenues le bouc émissaire d’un mécontentement diffusé sur la mobilité parisienne. Les pistes cyclables sont chaotiques et peu rationnelles et la circulation demeure impossible, malgré la limite de vitesse de 30 km/h imposée aux voitures. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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