05/04/2023
"Salvini annonce que tous les fonds seront finalement dépensés." et "Migrants : attention, ils restent tous ici."
Italie. Revue de presse.
L’inculpation de Donald Trump concernant des faits relatifs à la campagne électorale de 2016 fait les gros titres : « Trump visé par une enquête, voici les charges » (Corriere della Sera), « Trump, le « conspirateur » » (La Repubblica, La Stampa). « Plan de relance national (PNRR), l’Europe fait des concessions et Salvini annonce que tous les fonds seront finalement dépensés » (Corriere della Sera), « Retards sur les projets du PNRR, Salvini cède et s’aligne sur la stratégie de Meloni en faveur d’une dépense de l’intégralité des fonds » (La Stampa). « Migrants : attention, ils restent tous ici. Les rapatriements sont impossibles, seuls 1 100 effectués sur 27 000 arrivées » (Il Giornale), « Migrants et PNRR, le gouvernement est en difficulté » (Avvenire). « Prix énergétiques, la facture du gaz baisse et les prix reviennent au niveau précédant la guerre en Ukraine » (Il Messaggero).
Les JT couvrent essentiellement l’inculpation de Donald Trump, l’adhésion de la Finlande à l’Otan, la réunion au Palais Chigi sur le sujet des migrations, la crise politique en Tunisie, et enfin la baisse du prix du gaz.
PREMIER PLAN, La Stampa, L. Monticelli : « Pnrr, l’UE donne son feu vert à plus de flexibilité : accord du gouvernement avec les maires pour les stades de Florence et Venise » : « Le gouvernement demande à nouveau plus de flexibilité à l’Europe sur le Plan de relance. Le ministre de l’Economie, Giancarlo Giorgetti (Ligue), et celui des Affaires européennes, Raffaele Fitto (Frères d’Italie), ont rencontré le commissaire européen au Budget, Johannes Hahn, et ensemble ont convenu que ‘’ les changements majeurs – de la guerre en Ukraine à l’inflation – nécessitent une réflexion sur la possibilité d’obtenir plus de flexibilité en ce qui concerne la réalisation des projets. ‘’ Le commissaire européen à l’Economie, Paolo Gentiloni, confirme également la main tendue de Bruxelles à l’Italie : ‘’ Nous travaillerons avec le gouvernement pour que ces programmes soient réalisables. Le Pnrr doit soutenir la croissance, et non pas les dépenses courantes ou la dette publique“. Le ministre Fitto a, de son côté, accepté de se présenter au Parlement pour faire le point sur l’état de réalisation des projets. Suite au blocage des projets de construction de nouveaux stades dans les villes de Florence et Venise par la Commission, le ministre Fitto a rencontré le président de l’ANCI (Association Nationale des Communes italiennes) Antonio Decaro et les maires de ces deux communes, Dario Nardella et Luigi Brugnaro, en leur assurant que l’objectif du Palais Chigi est ‘’ de relancer la réalisation des projets ‘’. Entretemps, chaque ministère vérifie l’état d’avancement des projets qu’ils pilotent. Parmi les administrations vertueuses, le Ministère de l’Environnement et celui de l’Université, tandis que les projets portés par le Ministère des Transports devront changer sensiblement. Le ministre Fitto voudrait pouvoir déplacer certains projets du Pnrr sur les fonds de cohésion, de sorte à ‘ gagner ‘ 3 ans de délai pour les réaliser : c’est sur ce point spécifique que les négociations entre le gouvernement et l’Europe se feront plus intenses au cours des prochains jours. »
ARTICLE, Corriere della Sera, M. Cremonesi, «La pression de Salvini sur les d’autres dossiers, du pont sur le détroit de Messine au blocage de ChatGPT » : « C'est le retour de Matteo Salvini. Non pas que le ministre des infrastructures et des transports ait jamais quitté la scène, mais ces derniers mois, il avait ostensiblement réduit ses apparitions publiques. Hier, l'occasion était pour lui majeure : le décret sur le projet de pont du détroit de Messine a été publié au Journal officiel le 31 mars. Il a tenu à le présenter officiellement à l'Association de la presse étrangère et a déclaré : « Je compte sur vous pour porter à l'étranger l'idée d'une Italie en plein essor : investir dans nos infrastructures sera avantageux pour ceux qui le feront et soutiendra une croissance que le pays n'a pas connue depuis les années 1950 ». Certes, le PNRR et le pont du détroit de Messine n'ont rien à voir, mais Salvini n'hésite pas à aborder le thème préoccupant de ces derniers jours, à savoir la suppression éventuelle de projets irréalistes. Il a notamment déclaré : « Mon objectif est de dépenser tous les fonds du PNRR et de le faire à bon escient ». Il ajoute : « Il est clair que nous avons hérité de retards, de projets qui ne sont pas aboutis ». Au sujet des déclarations de Riccardo Molinari, selon lesquelles il valait mieux renoncer à certains projets, Salvini s'est exprimé : « Transférer certaines dépenses n'est pas un acte de lèse-majesté, mais un acte de bon sens ». Il n'hésite pas non plus à répondre à d'autres questions posées par des journaux étrangers. Par exemple, sur la restriction du système d’intelligence artificielle ChatGPT par le Garant pour la protection des données personnelles [ndlr : autorité de contrôle italienne chargée de la mise en œuvre du règlement général sur la protection des données]. Il déclare à ce sujet : « Je n'aime pas interdire quelque chose par une loi. J'espère que la Commission européenne interviendra pour réglementer et accompagner, mais si un seul pays sur 27 a fait ce choix, il est évident qu'il y a eu un excès de zèle qui peut nous pénaliser ». Quant à la proposition de Fabio Rampelli (Frères d’Italie) d'infliger des amendes aux fonctionnaires qui utilisent des mots étrangers, Salvini écarte les bras : « Si, dans les bureaux publics, ils parlent de briefing au lieu de réunions, ce n'est pas comme si j'allais leur infliger une amende. Je comprends le raisonnement de Rampelli, mais je laisserais la liberté de parole sans aller jusqu'à les punir dans les bureaux ». Mais la journée est consacrée au pont, le « plus grand ouvrage vert en cours de réalisation sur le continent européen ». Pour Salvini, « Il s'agit d'un ouvrage qui n'est pas nécessaire pour relier Reggio Calabria et Messine, mais l'Europe. Il permettra de connecter la Scandinavie avec la Méditerranée centrale ».
EDITORIAL, Corriere della Sera, Francesco Giavazzi, économiste « Les fonds européens galvaniseront notre économie » : « Ces deux dernières années, notre dette publique a baissé de dix points par rapport à notre PIB : c’est là un résultat surprenant. Cela n’arrivait pas depuis quarante ans. La raison est très simple : pour baisser ce taux, il faut que l’économie puisse croitre. Le retour de l’inflation aura sans doute favorisé ce phénomène, sans être toutefois la raison principale. Cela explique aussi pourquoi les investisseurs internationaux, qui détiennent un tiers de notre dette, suivent avec inquiétude le débat en Italie sur le Plan de relance (PNRR). Le PNRR représente 10% du PIB. Dépenser ces fonds en quatre ans signifie réaliser un point de croissance pour 2023 et environ 3 points en 2025-2026. Ce sont là les prévisions de la Commission Européenne. Il ne faut pas s’étonner alors si la simple hypothèse que l’Italie puisse renoncer à une partie de ces ressources, évoquée par un membre de la Ligue, ait fait bondir le spread de cinq points de base. Le PNRR peut être renégocié, c’est vrai. Mais est-ce que cela nous convient réellement ? Les projets concordés avec Bruxelles il y a un an ne sont pas parfaits, certes, sans être toutefois mauvais. La hausse des matières premières n’est plus un prétexte valable : le prix du gaz est revenu à un niveau précédant la guerre en Ukraine. Il serait alors préférable de se concentrer sur les projets et sur les obstacles qu’il faut éliminer. Voici un exemple utile : les communes ne parviennent pas à lancer les appels d’offre pour construire 210 écoles ? A partir d’un certain délai, il faudrait les obliger à faire appel à des sociétés publiques telles qu’Invitalia, qui ont développé une grande expérience en la matière. L’idée que l’on doive à chaque fois recommencer à zéro est ce qui a provoqué, à chaque changement de gouvernement, d’autres retards. Dans le cas d’une priorité principale comme la croissance, c’est un luxe que nous ne pouvons pas nous permettre. »
EDITORIAL du directeur, Il Foglio, C. Cerasa « Les discussions stériles et les faits concrets » : « Un gouvernement qui tient particulièrement à garder sa bonne réputation à l’égard de ses partenaires internationaux, a décidé de faire appel à la « machine des discussions stériles » au lieu de privilégier l’efficacité face aux vrais problèmes. L’exécutif se trouve dans une nouvelle phase où il a du mal à trouver sa place au niveau européen. Les retards sur le Plan de Relance soulignent certaines difficultés coïncidant avec les problèmes les plus sérieux qu’un gouvernement doit affronter. Quelle est la stratégie de Giorgia Meloni en Europe au sujet du PNRR ? Le gouvernement affirme vouloir le renégocier, alors que la Ligue propose même de renoncer à une partie de celui-ci. Sur le PNRR, le gouvernement agit comme il l’a fait pour les autres dossiers européens importants (les politiques migratoires, les aides d’Etat, le pacte de Stabilité ou les moteurs thermiques) : s’en prendre à la crise économique. Il n’est pas difficile de comprendre les contrecoups en termes de fiabilité. Nous risquons d’apparaitre comme un pays étant incapable d’honorer les accords signés avec l’Europe. Le gouvernement Meloni semble avoir du mal à comprendre que plus de temps passe sans une stratégie, plus l’Italie donnera une mauvaise image d’elle-même. »
ARTICLE, La Stampa, « Fitto sous pression » par Marco Bresolin et Federico Capurso : « Matteo Salvini et Giorgia Meloni avaient besoin de mettre les choses au clair. Leur vision du PNRR prenait deux directions différentes : d'un côté l'optimisme de Meloni, de l'autre les doutes de la Ligue et l'idée de pouvoir se passer d'une partie des milliards que l'Europe prête à l'Italie. Ceci a rendu urgent de se parler, en marge de la réunion qui s’est tenue hier au palais Chigi, le comité de pilotage sur la question migratoire. La division au sein de la majorité n'a pas plu à Meloni. “Il est fondamental que nous ramions tous dans la même direction", a-t-elle dit à M. Salvini, surtout à un moment aussi délicat, alors que l'Italie s'apprête à négocier avec la Commission européenne les modifications à apporter au plan. "Personne ne travaille contre nous", a assuré M. Salvini, confirmant sa confiance dans la capacité du gouvernement à relever ce défi. Au contraire, le leader de la Ligue entend "dépenser tous les 60 milliards d'euros qui doivent être pilotés par le ministère des Transports". Bref, "si on peut faire tout et bien, tant mieux". Il reste donc un "si" et il pèse. Car il n’est pas certain que la Ligue y croit. Vouloir "remodeler tous les points du Pnrr", abandonner les projets irréalisables, pour Salvini "c'est une question de bonne administration", pas une attaque contre le gouvernement. Du côté du ministère des transports, on affirme que tous les objectifs en matière d'hydrogène ont été atteints, mais que les projets présentés absorberaient moins de fonds que ceux disponibles. Il y a plus d'un milliard d'euros que M. Salvini voudrait transférer - pour faire face à l'urgence de la sécheresse - à des projets de rénovation des canalisations d'eau. D'autres projets, en revanche, devraient tout simplement être mis de côté, selon le vice-premier ministre. Pour le chef du groupe leghiste à la Chambre des députés Riccardo Molinari, "si l'argent est mal dépensé, mieux vaut ne pas le dépenser". Et les troupes leghistes ont martelé le message au cours de la journée. "Utiliser des voies de financement alternatives comme la Btp", suggère le sénateur Claudio Borghi : "La Ligue n'a jamais été fan du Pnrr." Le véritable objectif de Salvini serait que si Fitto ne parvient pas à tenir les objectifs, il soit directement mis en cause, selon des sources à Fratelli d'Italia. “Ce n'est pas un mystère que les deux ne s'aiment pas". Fitto l'a compris et veut éviter l'affrontement, mais il tremble et attend encore les rapports détaillés des ministères, surtout ceux des minsitres de la Ligue, sur les projets Pnrr en panne. Pour le leader de la Ligue, les deux projets sportifs de Florence et de Venise doivent être jetés aux oubliettes : "Je pense que ni l'Europe ni l'Italie n'avaient en tête le Pnrr pour payer le stade de Florence ou d'autres initiatives privées". En revanche, Fitto compte "surmonter toutes les difficultés et pouvoir permettre la réalisation des interventions prévues". La perspective de renoncer à une partie des fonds du PNRR inquiète également la Commission européenne. Pour Bruxelles, faire marche arrière reviendrait à sanctionner l'échec du plan italien, qui fait l'objet d'une observation particulière de la part de toutes les chancelleries. Et surtout, il donnerait un coup de grâce à la première véritable expérience de dette commune, interdisant sa répétition éventuelle à l'avenir. "La renonciation à une partie des prêts, explique une source de l'UE, aiderait les pays frugaux car elle leur donnerait un argument supplémentaire pour s'opposer à la poursuite de l'émission d'une dette commune. Au cours des derniers mois, les appels en faveur d'un nouveau fonds financé conjointement pour faire face à la crise énergétique n'ont jamais abouti. Et l'argument avancé par les opposants a toujours été le même : il y a encore 200 milliards de la relance disponibles, donc avant de lancer un fonds de dette souveraine, il faut utiliser les ressources déjà allouées. Une somme qui pourrait encore augmenter en cas de renoncement de l'Italie. Un revirement qui pèserait sur toute demande future de lancement de nouvelles émissions conjointes ».
ARTICLE, Sole 24 Ore, de B. Fiammeri et M. Perrone, « Crise migratoire, la priorité est d’aider la Tunisie » : « Une réunion sur la crise migratoire s’est tenue hier au Palais Chigi. Outre Giorgia Meloni et Matteo Salvini, l’autre vice-président du Conseil et ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani, le ministre de l’Intérieur Matteo Piantedosi (Indépendant), le ministre de la Défense Guido Crosetto (Frères d’Italie), et les deux secrétaires d’Etat Mantovani (Frères d’Italie) et Fazzolari (Frères d’Italie) ont participé. Matteo Salvini est le premier à s’exprimer à l’issue de cette rencontre pour souligner sa pleine confiance en la Présidente du Conseil Giorgia Meloni et les ministres compétents. La Présidence du Conseil reste quant à elle bien silencieuse et diffuse tardivement un maigre communiqué expliquant que la réunion s’est concentrée sur le cas de la Tunisie qui est définie comme une priorité et soulignant les ‘’progrès’’ observés aussi bien de la part des Etats-Unis que de l’Union européenne en vue du ‘’déblocage des financements’’, ‘’en partie grâce à l’engagement de l’Italie’’. Cela fait allusion avant tout aux efforts déployés en ce sens par Giorgia Meloni elle-même. Le communiqué annonce également une rencontre à Rome dans les prochains jours entre Antonio Tajani et son homologue tunisien Nabil Ammar. Pour l’Italie, les aides à destination de la Tunisie sont l’unique moyen d’éviter l’effondrement du pays qui aurait des conséquences dramatiques et pourrait faire exploser le nombre d’arrivées illégales de migrants, estimé le cas échéant à 900 000 pour l’année 2023. Le ministère de l’Intérieur estime en l’état actuel ce nombre à 300 000 arrivées, ce qui est déjà un chiffre record. Pas un mot en revanche pour les questions internes les plus clivantes, à savoir la limitation de la protection spéciale et l’augmentation des expulsions à travers l’ouverture de nouveaux centres de rétention pour les migrants. C’est le signe qu’un accord n’a pas été trouvé au sein de la majorité. Le décret Cutro, qui comporte ces mesures, devait être examiné aujourd’hui par la Commission Affaires étrangères du Sénat, or le gouvernement a demandé un report de la séance. Là encore, cela dénote l’absence de consensus autour des 21 amendements présentés par la Ligue et devant rétablir de fait les décrets sécurité de Salvini. Ce dernier, interrogé par la presse étrangère, souligne que c’est lorsque ses décrets étaient en vigueur que ‘’l’on a enregistré le moins de morts et de disparus en Méditerranée’’. En attendant, les débarquements se poursuivent, hier en comptait 28 028 arrivées illégales depuis le début de l’année, soit quatre fois plus qu’en 2022 à la même période, et ce malgré des conditions météorologiques encore très dissuasives. »
ENTRETIEN, La Repubblica, de Nabil Ammar, ministre tunisien des Affaires étrangères, « Nous sommes en première ligne pour vous aider à gérer les flux mais nous avons besoin de plus de moyens » : « Pour gérer les flux migratoires clandestins vers l’Europe, la Tunisie emploie toutes les ressources et tous les moyens à sa disposition. Mais ceux-ci ne sont pas illimités et nous ne pouvons pas faire plus que cela. Nous avons besoin de financements et de matériel. La Tunisie a reçu beaucoup moins de fonds européens pour financer cette bataille que d’autres pays, comme par exemple la Turquie mais aussi l’Italie elle-même. La Tunisie est un pays de passage, la plupart des migrants proviennent d’Afrique subsaharienne. Concernant les missions de sauvetage, les pays limitrophes, dont l’Italie, nous envoient des informations sur les embarcations circulant en mer et nous disent ‘’c’est à vous d’intervenir’’. Nous prenons donc nos responsabilités et nous intervenons, mais cela a un coût financier élevé, or nous traversons une période difficile pour l’économie et les finances publiques. Nous attendons encore le feu vert pour le versement du prêt d’1,9 milliards de dollars accordé par le FMI mais le Fonds exige des conditions très strictes et notre pays ne peut imposer des réformes drastiques à réaliser sur le court terme. Le gouvernement de Giorgia Meloni nous aide énormément mais nous devons élargir la coopération avec l’Europe au-delà du dossier migratoire afin de créer, chez nous et dans les pays d’Afrique subsaharienne, les conditions d’un véritable développement. Il faut raisonner sur le plus long terme. On nous dit qu’on nous aidera avec l’émigration légale, mais ne nous voulons pas vider la Tunisie de ses compétences, de ses médecins, de ses ingénieurs, de ses techniciens, ce n’est pas la solution. L’important est que ces personnes puissent ensuite revenir dans notre pays avec une expérience enrichie. »
EDITORIAL, Il Giornale, de Augusto Minzolini, « La solution obligatoire » : « Le nombre d’arrivées de migrants illégaux dans notre pays, sur les trois premiers mois de l’année 2023, avec 27.280 migrants, montre un décalage avec le nombre de reconduites dans les pays d’origine, à seulement 1107. A ce rythme, il est évident que la situation deviendra insoutenable dans les prochains mois. Car le blocage des départs de migrants ne suffit pas si l’appareil d’Etat n’est pas efficace parallèlement dans les retours. Mais tant que l’Europe ne bougera pas et que l’on ne parviendra pas à créer un réseau de relations pour bloquer les bateaux avant qu’ils prennent la mer, l’Italie devra faire seule et miser sur les retours dans les pays d’origine. C’est pourquoi il faut assouplir les procédures légales et judiciaires pour identifier les clandestins et décider de leur futur : plus les délais sont longs, et plus on crée des conditions pour un accueil de fait. En Italie, on n’a que 10 centres de rétention administrative pour le retour dans les pays (CPR), qui peuvent abriter 1378 personnes. Il faudrait donc créer une organisation ad hoc qui s’occupe uniquement du problème de l’immigration, un problème qui se posera dans les prochaines décennies. Un peu comme le font les Etats-Unis : une structure qui vise à contenir l’immigration clandestine et s’occupe aussi des retours et de la régulation des flux de l’immigration régulière. Une organisation qui ne change pas d’orientation politique avec les changements de gouvernement. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
Le ministre Guido Crosetto à Naples
13:33 | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.