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06/03/2023

"Meloni met un frein au décret sur la sécurité de Piantedosi."

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Italie. Revue de presse.

L’annonce du nouveau plan pour réguler les flux migratoires de la part du gouvernement, à la suite du drame du naufrage de migrants à Crotone, fait les gros titres « Le nouveau tour de vis sur les migrants, Meloni freine Piantedosi» (La Stampa), « Le tour de vis du gouvernement sur les passeurs et le plan pour les migrants réguliers » (Il Messaggero) « Les secteurs de l’industrie et de l’agriculture demandent plus de migrants » (La Repubblica). « Revenu de citoyenneté, voici les nouveautés » (Corriere della Sera). « Sécheresse, le record négatif des réserves hydriques » (Sole 24 Ore). « Protection de la haute mer, l’ONU sauvera les océans » (La Repubblica).

Les JT couvrent essentiellement le phénomène migratoire, avec l’Angélus du Pape François contre les passeurs, l’intensification des combats à Bakhmout en Ukraine, et enfin les propos de la directrice de la BCE Christine Lagarde sur la nécessité de revoir à la hausse le taux directeur face à l’inflation.

COULISSES, La Stampa, I. Lombardo « Meloni met un frein au décret sur la sécurité de Piantedosi (Indépendant) » - Le ministre de l’Intérieur est convoqué ce matin au Palais Chigi pour un éclaircissement : « Un point inquiète Giorgia Meloni : la décision qu’il faudra prendre lors du conseil des ministres qui se tiendra symboliquement à Cutro, lieu de la dernière tragédie en lien avec l’immigration. Ce choix doit représenter l’équilibre entre empathie et fermeté. L’autre objectif de la Présidente du Conseil est d’aplanir les divisions suite aux déclarations du ministre de l’Intérieur Piantedosi, notamment sur ‘’le désespoir qui ne peut justifier les voyages en bateau’’ et qui a suscité le scandale auprès de l’opinion publique ainsi que l’embarras au sein de la coalition de droite. Meloni veut une discussion avec le ministre de l’Intérieur pour clarifier les choses avant le prochain Conseil des ministres. Elle veut tout d’abord comprendre ce qui s’est passé et pourquoi les opérations de secours n’ont pas été lancées. La Présidence du Conseil évoque des dossiers confidentiels pouvant éclairer les faits à la décharge des autorités publiques et du gouvernement. L’autre point concerne les normes sur le décret pour la régulation du phénomène migratoire et qui devrait être adopté à cette occasion. D’après le ministre de l’Intérieur, tout serait ‘’prêt’’ mais ‘’le Palais Chigi aura le dernier mot’’. Le ton est assez prudent, car on sait la distance qui sépare Fratelli d’Italia et la Ligue sur le sujet, entre la Présidente du Conseil et les deux ministres impliqués : Piantedosi et Salvini. La Ligue serait tentée de proposer à nouveau les « décrets sécurité » de 2018 qui avaient été abandonnés lors du passage du gouvernement Conte I (M5S-Ligue) au Conte II (M5S-Pd), notamment sur avis de la Présidence de la République. Meloni ne peut pas se permettre de les exhumer en plein drame et alors qu’elle mène en Europe une négociation délicate sur la question migratoire, avec le soutien du Quirinal. Sans compter le choc causé dans le monde catholique. Son tweet partageant l’appel du Pape François contre les passeurs n’est pas une coïncidence. Depuis quelques jours, des concertations sont menées entre le Palais Chigi et le Vatican. Meloni ne veut pas d’un décret incluant les volets les plus controversés du décret de Salvini de 2018, tel que la restriction de la protection spéciale qu’avait rétablie l’ancienne ministre de l’Intérieur Luciana Lamorgese. »

ENTRETIEN, Corriere della Sera, d’Antonio Tajani (Forza Italia), ministre des Affaires Etrangères « Je comprends les personnes qui décident de migrer mais il faut affronter cette crise et l’Italie ne peut pas le faire seule » : « ‘’L’urgence migratoire représente l’une des crises les plus graves que nous devrons affronter pout les prochaines années et qui peut durer des décennies. L’Italie, au-delà des polémiques et de l’utilisation politiques, ne peut pas la gérer seule. Je rappelle aussi le nombre de sauvetages effectués en 2022 par la Garde des finances et la Garde côtière : 1 170 interventions dans le cadre du « Law enforcement », ayant permis le sauvetage de 38 507 migrants, et les missions de sauvetage dans le cadre du « search and rescue », ayant permis le sauvetage de 57 028 migrants. Nous avons sauvé des milliers de vies et les Italiens en sont conscients, malheureusement nous n’y parvenons pas toujours. Certains, qui placent leurs destins entre les mains des passeurs criminels, n’atteignent jamais leur but, comme cela a été le cas du naufrage de Cutro. La magistrature fera son travail et mettra en évidence les responsabilités ou plutôt – comme je le crois – la fatalité d’un drame. L’agence Frontex avait simplement signalé un bateau avec une seule personne à bord et qui ne semblait pas en difficulté. Si elles avaient eu connaissance d’un tel danger, nos autorités seraient intervenues, comme elles l’ont fait à plusieurs reprises. Je comprends ces migrants sur le plan humain, mais le rôle de la politique est de faire un pas en avant et comprendre ce qui est possible de mettre en place afin de freiner et de résoudre un problème immense. Nous tiendrons un Conseil des ministres dans la semaine. Il y a deux niveaux d’intervention. Le niveau national, qui place l’immigration au cœur de la politique étrangère et de sécurité de l’Italie, et qui se traduit aussi par une aide à l’attention des pays qui traversent des crises énormes. J’ai été plusieurs fois en Afrique et dans les pays de la Méditerranée avec Giorgia Meloni pour signer des accords, pour débloquer des aides – notamment à la Tunisie, qui risque une crise financière – et pour stabiliser la Libye. Mais nous ne pouvons pas faire cela seuls, il faut aussi l’implication de l’Europe, de l’ONU et du FMI. Je le répète : il s’agit d’un problème global et pas uniquement italien. Dans le drame de Cutro, les ONG ne sont pas impliquées. Le fait de freiner les départs doit justement éviter que des masses de personnes désespérées ne transforment leur rêve d’une vie meilleure en une mort certaine’’. »

ARTICLE, Il Messaggero, F. Bechis, « Le plan pour la régulation des flux migratoire : le bonus de l’UE aux pays vertueux » : « D’un côté la lutte contre les trafiquants d’êtres humains. De l’autre, les couloirs humanitaires et les flux européens pour extraire les migrants de la traite dont ils sont victimes ». Jeudi 9 mars, Matteo Piantedosi se rendra au conseil « Justice et affaires intérieures » de l’UE. À cette occasion, il devrait réfléchir à une « initiative sur plusieurs fronts » visant à réguler les flux migratoires. Cette initiative repose sur trois enjeux : le premier est celui de la négociation pour mettre en place des fonds européens pour garantir des voies d'accès légales à l’UE. Dans un courrier récent, Meloni a demandé à la Commission « l’allocation de fonds urgents et exceptionnels pour les pays d’origine et de transit ». Cette allocation de fonds européens permettrait de gérer localement, en amont des traversées méditerranéennes, les demandes d’asiles et la protection. « C’est la feuille de route qui plaît au palais Chigi ». Le second enjeu est celui de faire venir légalement des migrants pour travailler dans les États membres, sur la base de leurs compétences professionnelles. Un programme européen existe déjà sur le sujet (Talent Partnership) et « l’Italie demandera son renforcement ». Le projet pilote avait été lancé en octobre dernier pour les réfugiés ukrainiens, mais « l’intention est désormais d’élargir le spectre ». Le dernier enjeu est celui du rapatriement. « À l’accès au marché européen pour les pays en voie de développement, il faut faire correspondre un engagement formel pour contrôler les flux migratoires ». Si le Système des Préférences Généralisées (SPG) prévoit déjà une norme visant à conférer des avantages tarifaires pour les pays en développement œuvrant pour le respect des droits humains et de l’environnement, « une nouvelle clause doit être ajoutée à la liste : l’obligation de rapatrier les migrants auxquels l’asile a été refusé en UE ». Les négociations sont en cours entre la Commission, le Conseil et le Parlement Européen. »

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, d’E. Marro, « Le revenu de citoyenneté devient le MIA [Mesure d’Inclusion Active] ; un chèque de 375€ pour ceux qui pourraient travailler » : « Le ministère du Travail est en train de mettre au point le nouveau décret qui doit réformer le revenu de citoyenneté. Les propositions sont en cours d’examen par le Trésor public car les mesures indiquées (extension des aides à destination des femmes, renforcement des politiques pour l’emploi…) coûteraient environ un milliard d’euros. La ministre du Travail Elvira Calderone se veut rassurante alors que la possible disparition de ces aides contre la pauvreté inquiète les partenaires sociaux. Les subventions à destination de ceux qu’on qualifie ‘’d’employables’’, ceux qui pourraient travailler, devraient aussi être maintenues mais sensiblement revue à la baisse. Le nouveau dispositif d’aides devrait être en place à partir d’août ou septembre. Il y aura deux grandes catégories de bénéficiaires : les ménages les plus pauvres sans membres pouvant accéder à l’emploi (mineurs, plus de 60 ans, personnes en situation de handicap), et les ménages dont certains membres sont en mesure de travailler. Le revenu de citoyenneté sera encore octroyé aux personnes concernées pour 7 mois maximum et pas au-delà de décembre 2023. Il faudra ensuite présenter la demande pour bénéficier du MIA, synonyme dans la plupart des cas d’une subvention inférieure par rapport au revenu de citoyenneté. Pour les ménages sans possibilité d’insertion sur le marché du travail aussi, les aides de l’Etat seront réduites. Les discussions sont encore en cours, mais le revenu de base pour une personne ‘’employable’’ pourrait passer à 375€ par mois et ce pour un maximum d’un an. Et même pour les ménages sans possibilité d’insertion, c’est la piste avancée par le secrétaire d’Etat Claudio Durigon qui semble privilégiée : à partir de la deuxième demande, les aides seront octroyées pour 12 mois et non sur 18 mois comme lors de la première demande. Quelle que soit la catégorie à laquelle appartient le ménage, les subventions seront octroyées pour des périodes de plus en plus courtes et les demandes devront être présentées avec un intervalle de plus en plus long, l’idée étant d’encourager les bénéficiaires à la recherche d’emploi. Le niveau de revenu pour l’éligibilité à la mesure va également être considérablement abaissé et pourrait exclure une part importante des bénéficiaires actuels (environ un tiers). En revanche, un nouveau mode de calcul devrait davantage tenir compte du nombre de parts et donc privilégier les familles nombreuses. Suite aux remarques de Bruxelles (entre autres), le critère du nombre d’années en tant que résident sur le sol italien doit aussi être corrigé pour passer de 10 à 5 ans. Une vaste plateforme pour l’emploi sera mise en place sous l’égide du ministère du Travail, à laquelle les ‘’employables’’ devront s’inscrire obligatoirement et qui devra permettre de faire coïncider l’offre et la demande. A la première offre d’emploi cohérente avec le profil du bénéficiaire qui sera déclinée, la subvention sera suspendue. Pour éviter le travail clandestin, il sera possible de continuer à percevoir les aides tout en les cumulant avec certains contrats saisonniers ou jusqu’à un certain seuil de rémunération. Les contrôles sur les conditions d’éligibilité des bénéficiaires seront renforcés. Déjà sous le gouvernement Draghi lorsque les contrôles avaient été renforcés, le nombre de bénéficiaires avait sensiblement reculé. Avec cette réforme, le gouvernement entend économiser 2 à 3 milliards d’euros, sur les 7 à 8 milliards que coûte actuellement le revenu de citoyenneté. »

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de F. De Rosa, « La Caisse des dépôts et des prêts veut le réseau [de télécommunication] TIM et fait une offre à 18 milliards défiant le fonds d’investissement KKR » : « La Caisse des dépôts et des prêts se relance dans la course pour le réseau TIM en présentant une offre aux côtés du fonds Macquarie pour l’infrastructure du groupe téléphonique italien. Ce dernier examinait déjà une offre du fonds américain KKR portant sur le réseau. La proposition de CDP, valable jusqu’au 31 mars, sera examinée, probablement le 15 mars, après un passage par un comité spécial, CDP étant actionnaire de TIM à hauteur de 10%. Les autorités sur la concurrence de Bruxelles feront également leurs vérifications sur l’opération, puisque CDP et Macquarie contrôlent ensemble Openfiber, principal concurrent de TIM sur le réseau. Les offres de CDP et de KKR concernant le réseau de la fibre, le réseau secondaire de FiberCop et le réseau international de Sparkle. CDP n’offre que 18 milliards contre les 20 milliards offerts par KKR, mais la proposition est moins contraignante et comprend une plus importante part en liquide. En fait, TIM encaisserait de fait une somme supérieure, notamment la valeur supérieure attribuée au réseau de la fibre que TIM contrôle à 100%. Mais surtout, il est évident que le fait d’être appuyé par un actionnaire public, le ministre italien de l’Economie, constitue un avantage non négligeable, d’autant plus que le gouvernement a pour objectif la création d’un réseau national. C’est maintenant à TIM de se prononcer même si le verdict définitif revient au premier actionnaire, Vivendi, pour qui les deux propositions sont encore loin de la valeur qu’il avait indiqué. Pour certains observateurs, l’offre de CDP n’est qu’une étape intermédiaire dans le contexte du remaniement du réseau et doit permettre de trouver une solution pour que Telecom Italia finisse entre des mains qui plaisent au gouvernement. »

PREMIER PLAN, Il Messaggero, d’A. Marani, « La ligne dure du gouvernement : ‘’il faut sévir’’ ; les liens avec des groupes [anarchistes] étrangers » : « Au lendemain des affrontements avec les forces de l’ordre et des dégradations dans l’espace public, samedi soir à Turin, le gouvernement réaffirme qu’il n’est pas disposé à reculer d’un seul centimètre face à la violence des anarchistes. ‘’On ne discute pas avec ces gens, il faut les arrêter, les juger et les punir’’ tweet le ministre de la Défense Guido Crosetto alors que Matteo Piantedosi, ministre de l’Intérieur, souligne la bonne gestion des débordements par les forces de l’ordre. La nouvelle secrétaire du Parti démocrate, Elly Schlein, a elle aussi ‘’condamné ces phénomènes de violence’’. Les services de renseignement italiens s’attendent à de nouveaux raids, ciblant des objectifs hautement symboliques, de la part du réseau de soutien qui s’est formé autour du détenu anarchiste Alfredo Cospito, en grève de la faim depuis quatre mois en protestation contre le régime de détention sévère. Pour les enquêteurs, Cospito est l’un des chefs de la Fédération anarchiste informelle (association qualifiée de terroriste) et serait le leader de ces mouvements depuis la prison. Ce samedi à Turin, parmi les manifestants, il y avait aussi des anarchistes venus de France et d’Allemagne. L’appel italien à la lutte contre l’Etat et le capital a été entendu à travers une moitié de l’Europe et jusqu’en Amérique du Sud. Le front anarchique international serait en train de se ressouder, de Leipzig, à la Grèce et jusqu’aux étudiants chiliens qui doivent descendre dans les rues le 9 mars. Des ramifications anarchistes qui se seraient renforcées ces dernières années, malgré l’intervention des autorités judiciaires. Le feu anarchico-insurrectionnel est prêt à renaître de ses cendres même si l’on attend le verdict du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les droits humains, saisi par l’avocat de Cospito sur ses conditions de détention. Dans la capitale, les anarchistes revendiquent de nouveaux raids et les yeux sont rivés sur le 10 mars suite à un appel à la libération de Cospito et d’autres détenus. »

ENTRETIEN, Corriere della Sera, dimanche 5 mars, d’Adolfo Urso (Frères d’Italie), ministre italien des Entreprises et du Made in Italy, – « Le changement ? Biofioul et hydrogène pour faire repartir la filière automobile » : « Les Etats-Unis ont décidé de donner 7.500 dollars pour promouvoir chaque auto électrique fabriquée chez eux avec des composantes nord-américaines. C’est pour cette raison que l’Italie a alerté l’Europe, nous risquons de nous transformer le Vieux continent en un musée au lieu d’être un pôle technologique global. Il faut réorienter les aides au niveau national. [Avec Bruno Le Maire tous ces thèmes ont été abordés] et nous avons adopté une déclaration conjointe sur la politique industrielle en 17 points, très importante. Elle arrive à quelques jours de l’entrée en vigueur du Traité du Quirinal qui a été signé il y a un an entre la France et l’Italie, qui prévoit justement un forum de consultations bilatérales ministérielles et l’institution de groupes de travail, déjà formés il y a quelques semaines. C’est pour cette raison que le document contient des indications aussi fortes sur la gouvernance européenne, la relance des rapports bilatéraux, également dans le secteur spatial, et des affirmations importantes sur la politique industrielle et la transition verte. L’Italie [n’est pas non plus intéressée à bloquer l’électrique], même s’il est vrai que sur ce point nos positions sont plus proches de celles de l’Allemagne qui, comme nous, veut valoriser le biofioul et l’hydrogène. Q. La déclaration marque un dégel avec la France ? Elle marque la volonté de mettre en œuvre de la meilleure façon qui soit le Traité du Quirinal. Un parcours qui servira à déterminer les choix communautaires dans cette phase si décisive. Je souhaite dans ce sens qu’un rapport analogue s’instaure avec l’Allemagne, pour constituer un format trilatéral entre les grandes puissances industrielles, par ailleurs fondatrices de l’Europe. Ce qui n’exclut de rapport identiques avec les autres membres de l’UE ».

ARTICLE, La Stampa, F. Goria « Pour Lagarde, l’inflation représente un monstre qu’il faut abattre » : « Le mantra de Christine Lagarde n'est pas remis en cause. Au contraire. Ainsi, de nouvelles hausses de taux seraient nécessaires pour préserver la stabilité de la zone euro. La numéro un de la Banque centrale européenne (BCE), s'adressant au journal ibérique Vocento, répète que le coût de l'argent devra encore augmenter dans les prochains mois. "L'inflation est un monstre qu'il faut faire baisser", a expliqué Mme Lagarde, soulignant qu'une hausse d'un demi-point de pourcentage est quasiment acquise lors de la réunion du milieu du mois. Et à ceux qui pointent du doigt les conséquences possibles pour les ménages et les entreprises, la banquière centrale française rappelle qu'elle est certaine que "de nombreuses banques sont prêtes à renégocier les prêts immobiliers sur hypothèque pour alléger à terme le fardeau des ménages". La ligne dure était attendue et cela a été confirmé. Quant à savoir si le rythme des augmentations sera modifié, elle a souligné que Francfort est pragmatique : "Nous dépendons des chiffres. De nombreux gouverneurs font des suggestions ou des prévisions et donnent leur avis personnel et leur analyse. En tant que présidente de la BCE, je dois me concentrer sur le processus de décision, qui doit prendre en compte les données et les chiffres’’. A ce stade, le début d’un changement de stratégie de la BCE n’est pas prévu avant 2024. »

ENTRETIEN, Il Messaggero, dimanche 5 mars, d’Antonio Tajani, ministre des Affaires Etrangères « Voici la stratégie internationale » : « ‘’Concernant la rencontre entre Blinken et Lavrov, tout ce qui peut favoriser le dialogue constitue un élément positif. Il faut éviter le risque d’une escalade, en lien avec la menace russe d’utiliser l’arme nucléaire. L’Italie figure au premier rang des pays qui soutiennent l’Ukraine et œuvre en faveur de la paix, sachant qu’une capitulation de Kiev ne peut être la base pour une paix juste. Quant aux propos flatteurs de Lavrov à l’adresse de Silvio Berlusconi, il ne fait aucun doute que ce dernier soit une personnalité crédible, qui a toujours été du côté de l’Occident. Berlusconi a été très déçu par Poutine, il aurait voulu poursuivre dans l’esprit de Pratica di Mare. Il voulait pousser la Russie vers l’Occident. Berlusconi y est parvenu, évitant ainsi l’invasion de la Géorgie avec l’aide de Sarkozy. Dans les Balkans, l’Italie joue à nouveau un rôle majeur, il n’y a pas que la France et l’Allemagne. Avec Pékin, nos relations sont bonnes et il existe plusieurs formes de collaboration. Nous devons maintenir de bonnes relations avec tout le monde. Toutefois, l’Inde devient un partenaire de plus en plus stratégique de l’Italie dans la région. Quant au débat sur la fin des moteurs à combustion, l’Italie travaille en vue de sauver 70 000 emplois. La transition écologique est une bonne chose mais les entreprises doivent avoir le temps de s’y préparer. Enfin, concernant la décision de la BCE de revoir encore à la hausse son taux directeur, cela m’inquiète un peu. On risque la stagnation. J’espère que l’on ne continuera pas sur cette voie, car, contrairement aux Etats-Unis, notre inflation est due à la guerre et à la hausse des coûts énergétiques.’’ »

ARTICLE, Il Messaggero, « La Russa (Frères d’Italie) en Israël, étapes à la Knesset et au Yad Vashem » : « Le président du Sénat, Ignazio La Russa, est en visite en Israël. Aujourd’hui, il y rencontrera le président de la Knesset (le Parlement monocaméral de l'État d'Israël siégeant à Jérusalem), Amir Ohana, puis visitera le mémorial de la Shoah, Yad Vashem. Il se rendra ensuite à la synagogue italienne de Rehov Hillel, qu’il avait déjà visité en 2009 à l’occasion de son mandat de ministre de la Défense, avant de faire une étape au mur des lamentations. »

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Ignazio La Russa visite le mémorial de la Shoah, Yad Vashem.

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Estonie : recul de l'EKRE lors des élections législatives.

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Estonie. Le parti national-conservateur EKRE obtient 16,1 % (soit -1,7 point), lors des élections législatives de ce 5 mars 2023, et 17 sièges (soit -2). Il est deuxième, derrière le parti libéral du Premier ministre.
 

Carinthie : légère progression du FPÖ.

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Autriche. Carinthie. Lors des élections de ce 5 mars 2023 pour le Parlement de Carinthie, le FPÖ obtient 24,6 % (soit + 1,6 point). Il arrive en deuxième position derrière les sociaux-démocrates du SPÖ.

(https://www.ktn.gv.at/wahlen/ltwahl2023/)

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Le candidat de tête du FPÖ Erwin Angerer est aussi maire de Mühldorf et député fédéral du FPÖ. "Courageux et déterminé pour notre liberté."

05/03/2023

"La réponse juste"

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Pays-Bas.

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"La réponse juste"

"Les nôtres avant les autres."

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Espagne. Catalogne.

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"Les nôtres avant les autres."

04/03/2023

Geert Wilders veut donner la priorité d'accès aux logements aux Néerlandais.

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Pays-Bas. Le président du PVV Geert Wilders a déclaré lors d’un débat à la télévision : « Il y a 900 000 personnes dans la vingtaine et la trentaine qui vivent encore chez elles et qui ne peuvent pas trouver de logement parce que vous faites venir la moitié du monde dans notre pays et que vous leur donnez la priorité pour nos maisons. Et je veux défendre les Néerlandais ! »

Sahra Wagenknecht ne se présentera plus sur les listes de Die Linke.

Allemagne. Sahra Wagenknecht a déclaré au journal Rheinpfalz qu’elle ne se présentera plus sur les listes pour son parti – post-communiste – Die Linke. Soit elle se retirera de la politique et sera active en tant qu’écrivain, « soit quelque chose de nouveau surgira politiquement ».

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(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2023/03/02/60-...)

03/03/2023

"Soutenons nos agriculteurs."

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Pays-Bas.

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"Soutenons nos agriculteurs."

"Sauvons nos agriculteurs."

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Belgique.

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"Sauvons nos agriculteurs."

"Conserver l'argent liquide. Cela est simplement possible."

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Pays-Bas.

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"Conserver l'argent liquide. Cela est simplement possible. Votez Forum voor Democratie."

Mi Hazánk donné premier parmi les jeunes de 18 à 29 ans.

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Hongrie. Un sondage Coninver donne le Mouvement Notre patrie (Mi Hazánk Mozgalom) de László Toroczkai premier parmi les jeunes de 18 à 29 ans, à 22 %. Le Fidesz est donné à 18 % et le Jobbik à 7 % parmi les personnes de cette tranche d'âge.

(https://coninver.hu/a-biztos-szavazo-18-29-evesek-partval...)

"Le ministre du Kremlin fait l’éloge de Berlusconi et met Meloni dans l’embarras."

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Italie. Revue de presse.

Italie – Le drame du naufrage de migrants à Crotone, et la visite du Chef de l’Etat à la chapelle ardente pour rendre hommage aux victimes, font les gros titres. « Migrants, une enquête est ouverte sur les secours » (Corriere della Sera), « La douleur de l’Italie » (La Repubblica), « Mattarella offre la meilleure image de l’Italie » (La Stampa). « Enquête sur la gestion du Covid : 4 000 morts auraient pu être évités » (Il Messaggero, Il Giornale). « Baisse de l’inflation mais pas sur les produits alimentaires » (Sole 24 Ore), « La rencontre rapide entre Blinken et Lavrov » (La Repubblica). « Entretien de Bruno Le Maire : « l’alliance entre l’Italie et la France est cruciale » » (La Repubblica).

Les JT couvrent essentiellement la visite du Chef de l’Etat Sergio Mattarella à la chapelle ardente en hommage aux victimes du naufrage en Calabre, la rencontre bilatérale entre la Présidente du Conseil G. Meloni et le Premier ministre indien N. Modi, l’entrevue entre Blinken et Lavrov à New Dehli et enfin l’arrestation de la sœur du chef mafieux sicilien Matteo Messina Denaro.

EDITORIAL, Corriere della Sera, F. Sarzanini « Les paroles et les faits » : « C’est le Président de la République S. Mattarella qui a indiqué la voie à suivre après le naufrage de Crotone qui a fait à ce jour 68 victimes : d’abord l’appel à l’UE pour ‘’qu’elle n’abandonne pas l’Italie’’, puis la visite privée aux proches des victimes. Pourtant, face à cette tragédie, le monde politique n’a pas jugé bon de faire une trêve. Au contraire, la propagande a été encore plus féroce. Le ministre Piantedosi (Indépendant) a tenu des propos déplacés et offensifs, tandis que le ministre des Infrastructure Salvini (Ligue) s’est caché derrière la Garde côtière sans expliquer ce qui s’est réellement passé. Personne ne peut penser que le drame des migrants fuyant les guerres et les famines puisse être géré uniquement à travers des décrets sur les flux qui laissent la plupart sans assistance. Il faut sans doute des solutions structurelles passant par l’ouverture de corridors humanitaires, certes, mais cela n’est pas suffisant. Quand G. Meloni demande à l’UE d’intervenir contre le trafic illégal d’êtres humains, elle demande un investissement politique de l’UE et des ressources économiques. Tout le monde, à Bruxelles, doit collaborer avec l’Italie et les autres pays d’entrée. La polémique politique déclenchée par les propos du ministre Piantedosi risque d’anéantir les efforts faits par l’Italie lors de ces dernières années sur la scène internationale. Avant de demander de l’aide à ses partenaires européens, l’Italie doit se montrer à la hauteur de l’enjeu. Et cesser de se comporter comme si nous étions toujours en campagne électorale, en particulièrement sur un dossier aussi sensible que la gestion des flux migratoires. »

SONDAGES, La Repubblica, d’A. Noto, « Les journées noires du gouvernement, popularité en berne pour Piantedosi et Valditara » : « Février a été un mois difficile pour le gouvernement italien, entre mesures peu populaires auprès des ménages et des entreprises, la réouverture du débat sur la menace fasciste et la tragédie de Cutro pour laquelle on compte encore les naufragés décédés. L’attention des électeurs italiens pour l’action du gouvernement a été forte, peut-être même plus que lors de la préparation de la loi de finances. La cote de popularité des ministres qui se sont retrouvés au cœur des débats et de l’actualité s’en ressent. Le ministre le plus populaire de l’exécutif de Giorgia Meloni est Francesco Lollobrigida (Frères d'Italie), ministre des politiques alimentaires, agricoles et forestières, dont la popularité est stable, à 45%. En deuxième position, Gennaro Sangiuliano (ministre de la culture, Indépendant et autrefois MSI) et Raffaele Fitto (chargé des affaires européennes, Frères d'Italie) arrivent ex-aequo avec 41% de confiance, en hausse de 2 points. Le ministre de l’Intérieur Matteo Piantedosi (Indépendant) semble en revanche touché par la tragédie de Cupro et ses propos sur l’inconscience des migrants, et perd 4 points de popularité ce mois-ci. Or pour une majorité d’Italiens (56%) le drame de dimanche dernier est principalement dû à un manquement dans la chaîne des secours, une opinion particulièrement diffuse également parmi les électeurs de Forza Italia (57%). Le ministre de l’Education Giuseppe Valditara (Ligue, autrefois Alliance Nationale) perd 4 points de popularité et arrive avant-dernier du classement des ministres de Meloni, suite notamment à sa prise de position contre la proviseure qui avait voulu sensibiliser dans une lettre ses élèves sur les dérives fascistes. 44% des Italiens se sentent plus proches de la position de la proviseure, contre 26% approuvant les propos du ministre. De façon générale, l’opposition de l’opinion sur l’envoi d’armes à l’Ukraine se consolide (46% contre 32%) alors que la proposition de salaire minimum est plébiscitée à 71%. Enfin, il est encore tôt pour évaluer l’impact des primaires du Parti démocrate sur les dynamiques électorales. Il semble toutefois que la nouvelle secrétaire Elly Schlein suscite l’attrait chez les déçus du PD et qui s’étaient davantage tournés vers le M5S dernièrement. Le PD gagne 3% dans les sondages alors que le M5S recule de 2,5 points. »

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de M. Galluzzo, « Le ‘’partenariat stratégique’’, des géants italiens comme ENEL et Leonardo à l’entente sur l’école de yoga » : « Les relations entre l’Italie et l’Inde ont fait un double-pas en avant : concernant la culture, et concernant l’industrie et les relations commerciales. Ces relations étaient restées congelées jusqu’à il y a peu, notamment à cause de la crise des hélicoptères de Finmeccanica décommandés par l’Inde et suite à la controverse autour du navire pétrolier italien Enrica Lexie et l’arrestation par les indiens de deux membres de la Marine italienne. Aujourd’hui les deux pays, amis, se promettent de collaborer aux niveaux scientifique, universitaire, industriel, de la recherche d’avant-garde et dans le délicat secteur de la défense. 600 entreprises italiennes sont présentes en Inde, mais leur nombre et leur chiffre d’affaires pourraient considérablement augmenter. Sur le plan militaire, des entraînements conjoints entre les armées des deux pays ont été programmés. Giorgia Meloni rend visite à Narenda Modi alors que l’Inde vient de déclarer sa volonté d’investir 200 milliards d’euros dans l’achat et la production d’armement. Le ministre italien de la Défense, Guido Crosetto, et son homologue indien doivent se rencontrer sous peu afin de donner plus de substance à l’accord signé hier. Giorgia Meloni recueille ainsi les fruits d’un intense travail diplomatique mené au cours de ces derniers mois, coordonné par la Présidence du Conseil et l’Ambassade d’Italie en Inde. Le ministre des affaires étrangères Antonio Tajani (Forza Italia) et le ministre indien du commerce se sont réunis en présence d’entreprises italiennes de premier rang comme Enel, Piaggio, Telecom Sparkle, Italferr, Leonardo, Cassa Depositi e Prestiti, Maire Tecnimont, Stellantis, Fincantieri, Marelli, et la liste continue… Avec les représentants du gouvernement et des entreprises locales, ils discutent de l’offre et de la demande. Les Indiens veulent coopérer avec l’Italie dans le secteur de l’hydrogène (notamment pour la production d’acier, domaine dans lequel l’Inde est un leader mondial), sur les questions climatiques, et la coopération industrielle. On note également l’adhésion de l’Italie à l’indo-Pacific Oceans Initiative en matière de sciences et de technologie, une déclaration d’intentions sur la migration et la mobilité, l’annonce du lancement de l’Italy-India startup bridge, l’engagement en vue d’accords universitaires et autour d’écoles de yoga. Autant d’éléments relevant de ce fameux tournant qu’invoquent les deux gouvernements. »

ARTICLE, La Repubblica, E. Mauria « Le ministre du Kremlin fait l’éloge de Berlusconi et met Meloni dans l’embarras » : « Au moment où Meloni rentre de sa rencontre avec Modi, le ministre russe Lavrov tient une conférence de presse en marge du G20. A cette occasion, il renforce les liens entre Moscou et Arcore, (la résidence milanaise de Silvio Berlusconi). Lavrov félicite le Cavaliere, le qualifiant de ‘’leader raisonnable, qui n’alimente pas les tensions’’. Un témoignage d’estime qui fait suite aux questions posées par trois journalistes italiens. ‘’Berlusconi comprend la nécessité de résoudre les problèmes dont notre vie dépend’’. Lavrov explique ainsi la vision russe de la guerre, alimentant la propagande de Poutine. C’est une nouvelle occasion d’embarras pour Meloni, l’ami du Tzar étant parmi les principales figures de son gouvernement. L’entente entre Berlusconi et la Russie est une ombre qui l’accompagne sans cesse, y compris en Inde.  La polémique sur l’attaque du Cavaliere au président Zelensky venait juste de s’estomper. Comme si cela ne suffisait pas, Lavrov salue la posture du gouvernement indien, qui n’a pas voté la résolution de l’ONU condamnant l’invasion russe de l’Ukraine. Or, pendant son entrevue avec Modi, Meloni avait eu des mots cléments à l’encontre du leader indien. La Présidente du Conseil comprend tout de suite la nécessité de réaffirmer, devant les dirigeants de la planète réunis pour le G20, la position atlantiste de l’Italie. Dans son allocution lors de la conférence internationale « Raisina Dialogue », elle a rappelé que l’agression de la Russie en Ukraine représentait une violation de l’intégrité territoriale d’une nation. Nouvelle tentative pour rétablir le cap. Le poids des divergences internes au sein de la majorité pèse toujours sur Meloni, même à New Dehli. »

ENTRETIEN, Il Foglio, de Maurizio Gasparri, sénateur de Forza Italia « Chère Meloni, sur l’Ukraine tu devrais suivre les conseils de Berlusconi et de Prodi » : « ‘’Sur la guerre en Ukraine, Prodi et Berlusconi partagent les mêmes inquiétudes. Prodi a en effet déclaré lors d’un entretien au Corriere que Biden aurait dû se rendre à Bruxelles, après l’étape à Varsovie. Or, Biden a rencontré à Varsovie les pays de l’Est européens qui, pour avoir été sous le joug de Moscou pendant des décennies, sont plus sensibles à la situation et plus méfiants à l’égard de la Russie. Le reste de l’Europe, en revanche, l’a ignoré. Prodi et Berlusconi partagent la crainte d’une escalade des tensions. J’en ai parlé à Berlusconi et lui ai envoyé une copie de l’entretien en question. J’ai également eu l’occasion d’échanger avec Prodi qui m’a dit ‘’il faut faire attention à ce qu’il n’y ait pas d’incidents’’. Pour ma part, j’ajouterais que plus il y a d’avions de guerre dans le ciel, plus ce risque augmente. Le Ministre Tajani aussi, qui suit avec loyauté la ligne de Meloni, exprime ses perplexités [sur l’envoi d’avions] et a soulevé cette question ‘’qui formera ensuite les Ukrainiens pour les piloter?’’. Je sais bien que c’est une demande explicite de Kiev. Zelensky est le chef d’un pays agressé et je comprends son point de vue. Nous devons défendre la cause des Ukrainiens, tout en faisant très attention. Jusque-là, il n’y a pas eu de combats entre aériens mais la présence de ces avions augmente les risques de dérapages. Sur ce point, la communauté internationale doit bien réfléchir. Quant aux propos de Lavrov sur Berlusconi, Lavrov est dans son rôle, il joue les méchants. Mais il n’est pas complètement irresponsable. Il a parlé à Blinken et c’une bonne chose, car il faut trouver au plus vite une solution diplomatique à ce conflit. L’autre jour, j’ai regardé à la télévision le discours de Poutine devant la Douma et le discours de Biden à Varsovie : la rhétorique de ces deux discours était effroyable, c’était une rhétorique de guerre. Si nous ajoutons à ces joutes verbales les avions et quelques armes supplémentaires, nous serons proches de la troisième guerre mondiale. Si le conflit dégénère, les limites [du périmètre de guerre] sont très fragiles.’’ »

ARTICLE, Corriere della Sera, G. Sarcina, « G20, la Chine assure les arrières de Poutine. Blinken voit Lavrov « vous devez négocier » - La Chine épaule une nouvelle fois la Russie et ne signe pas la demande du G20 de cesser l’agression Ukrainienne : « À New-Delhi, le Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Sergueï Lavrov, a accepté une entrevue avec le secrétaire d’État des États-Unis, Anthony Blinken. L’échange entre les deux interlocuteurs, qui n’avaient pas dialogué depuis le 24 février 2022, a duré une dizaine de minutes. Dans son compte-rendu, Blinken signale avoir averti son homologue de « continuer à soutenir la résistance ukrainienne aussi longtemps qu’il le sera nécessaire » ainsi que lui avoir demandé de « mettre fin à cette guerre et de s’engager dans un échange diplomatique pour conduire à une paix stable et durable ». Par ailleurs, Blinken aurait également invité Lavrov à revenir sur sa décision de suspendre le traité de désarmement nucléaire New Start, avant d’évoquer une « proposition sérieuse » dans le but d'obtenir la libération de Paul Whelan, ex-marine détenu en Russie. La porte-parole du ministre russe a commenté : « Lavrov a répondu à sa manière ». Ce qui se traduirait par : notre position ne change pas. Avant cet échange, Lavrov avait discuté avec son homologue chinois. Leur document final accuse notamment les pays occidentaux d'avoir recours au "chantage" et aux "menaces" pour imposer leurs points de vues. À l’occasion de la conférence de presse finale, le ministre russe a également déclaré, au sujet de Berlusconi : « C’est un homme raisonnable qui n’essaie pas de tout peindre en noir et blanc, n’essaie pas d’intensifier les tensions dans le monde sous le slogan de la lutte de la démocratie contre l’autocratie ». L’Inde, qui s’était abstenue de voter en février dernier sur la condamnation de la Russie dans l’invasion ukrainienne, a préparé un texte faisant référence au conflit et validé de tous, excepté des Russes et Chinois. Enfin, à l’occasion de la visite du président biélorusse à Pékin, les deux pays ont diffusé un communiqué indiquant que « la Chine et la Biélorussie expriment un intérêt extrême à l’instauration d’une possible paix en Ukraine ».

ENTRETIEN, La Repubblica, de Bruno Le Maire, ministre de l’Economie « Notre alliance est cruciale, Rome et Paris doivent travailler ensemble » : « ‘’Nous voulons et nous devons avancer ensemble’’ dit le ministre de l’Economie Bruno Le Maire qui arrive aujourd’hui à Rome pour rencontrer ses homologues Giancarlo Giorgetti et Adolfo Urso. Après les dernières polémiques entre l’Italie et la France, Le Maire – un des hommes clés de l’exécutif français – exprime clairement la volonté d’aplanir les désaccords en renforçant la relation bilatérale, à commencer par la nécessité, explique le ministre à Repubblica, de ‘’trouver une position commune sur la réponse à l’Inflation Reduction Act de Biden et sur la manière de construire une politique européenne industrielle souveraine’’.

(Traduction : ambassade de France à Rome)

02/03/2023

Le Premier ministre nationaliste italien Giorgia Meloni, en visite en Inde, rencontre le Premier ministre nationaliste indien Narendra Modi.

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Italie et Inde. Le Premier ministre nationaliste italien Giorgia Meloni, en visite en Inde, rencontre le Premier ministre nationaliste indien Narendra Modi.

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"Habitations pour étudiants."

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Pays-Bas.

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"Habitations pour étudiants. Cela est simplement possible. Votez Forum voor Democratie."

La Chambre des députés a rendu hommage au député AfD décédé Corinna Miazga.

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Allemagne. La Chambre des députés a rendu hommage au député AfD décédé Corinna Miazga.

(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2023/02/26/cor...)

60 % des électeurs de l’AfD pourraient voter pour un parti dirigé par la post-communiste Sahra Wagenknecht.

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Allemagne. Un sondage Kantar, réalisé par téléphone, du 28 février au 1 mars 2023, porte sur la question : « Pouvez-vous imaginer voter pour un parti dirigé par Sahra Wagenknecht (Die Linke) : 19 % répondent « Oui », dont 60 % parmi les électeurs de l’AfD, 50 % parmi les électeurs du parti post-communiste Die Linke, 26 % parmi ceux des libéraux du FDP, 16 % parmi ceux de l’Union (démocrates-chrétiens de la CDU et sociaux-chrétiens bavarois de la CSU), 12 % de ceux des sociaux-démocrates du SPD, 3 % de ceux des écologistes.

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Sahra Wagenknecht

(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2023/02/25/bjo...)

"Meloni plaide contre "l’idéologie du genre", dont les femmes seraient d’après elle les premières victimes."

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Italie. Revue de presse.

L’ouverture d’une enquête sur la gestion de la pandémie de Covid-19 en 2020, fait les gros titres « Covid, des personnalités de premier plan sont visées » (Corriere della Sera), « Covid, le gouvernement Conte est accusé de porter des responsabilités » (Il Messaggero), « Covid : Conte, Speranza, Fontana et compagnie visés par une enquête » (Fatto Quotidiano, Il Giornale). « Drame des migrants à Crotone : la garde-côtière accusée d’inaction » (La Repubblica), « Schlein : Piantedosi (Indépendant) doit démissionner » (La Stampa). « Grèce, un accident ferroviaire provoque un massacre d’étudiants » (Corriere, Messaggero). « Chine, le PIB de 2023 en croissance» (Sole 24 Ore), « Ukraine, Bakhmut assiégée » (La Stampa).

Les JT couvrent essentiellement la visite en Inde de la Présidente du Conseil, la visite du Président S. Mattarella à Crotone pour rendre hommage aux victimes du naufrage près des côtes calabraises, le débat sur les possibles responsabilités du ministre de l’Intérieur M. Piantedosi, et l’enquête sur la gestion de la pandémie de Covid-19 à Bergame, premier foyer italien à avoir été repéré en 2020. 

COULISSES, Corriere della Sera, M. Guerzoni « La Présidente du Conseil rejette les accusations et défend l’Intérieur » - Les ministères se renvoient la balle et la gêne au sein du gouvernement envers Piantedosi demeure : « Unies et déterminées comme jamais auparavant, les oppositions demandent la démission du ministre Piantedosi. Dans la majorité aussi – notamment au sein de Fratelli d’Italia – il y a de l’embarras pour la réaction de l’Intérieur face à la tragédie du naufrage en Calabre. Toutefois, l’ordre venant du Palais Chigi est de protéger le responsable de l’Intérieur, car toucher à son poste signifierait désavouer l’action de l’exécutif sur un thème majeur tel que la gestion du phénomène migratoire. L’opinion publique est choquée par les images de ces petits cercueils blancs. Meloni est décidée à défendre Piantedosi. Sa gêne ne concerne pas le titulaire de l’Intérieur mais plutôt la réaction des oppositions, notamment l’accusation selon laquelle la responsabilité des 67 victimes retomberait sur les institutions. Un argument irrecevable pour Meloni. ‘’Parler d’un massacre d’Etat est une honte’’ fait-elle savoir. Les propos du Commandant de la Capitainerie du port de Cutro, qui s’est défendu de tout retard dans la prise de décision, ont déclenché un renvoi de responsabilités entre les ministères concernés. Selon lui, la responsabilité retomberait sur la Brigade des finances, qui dépend du ministère de l’Economie, représenté par le ministre léguiste Giorgetti, et du ministère des transports, dirigé par Matteo Salvini. Le chef de la Ligue défend la Garde côtière mais se garde de défendre ouvertement Piantedosi. La visite d’aujourd’hui du Chef de l’Etat S. Mattarella à Crotone suscite elle aussi les tensions. Que fera Meloni ? Elle n’a pas prévu de s’y rendre, le ministre de l’Intérieur ayant représenté tout l’Exécutif lors de son déplacement. Le Palais Chigi s’attend à une vague migratoire ‘’sans précédents’’, comme l’a annoncé le secrétaire d’Etat Mantovano. Pour la Présidente du Conseil, faire ralentir les flux migratoires demeure la priorité. »

ARTICLE, La Repubblica, T. Ciriaco et G. Foschini, « Le gouvernement travaille à un décret sur les flux migratoires, « Chaque année, 250 000 entrées légales sur le territoire » : « Confirmé par le ministre Lollobrigida, le gouvernement Meloni annonce un plan biennal à partir de 2024 portant sur l’immigration. Il prévoit des chiffres impressionnants, car le problème est complexe et risque de poser une vraie difficulté pour le gouvernement.  Mais ce type de mesures suppose aussi au préalable une modification de la loi Bossi-Fini. Sans ce changement, il ne sera pas possible de sceller de nouveaux accords bilatéraux avec les pays d’origine pour la formation des candidats au départ, afin qu’ils puissent exercer dans les secteurs stratégiques pour lesquels il y a une pénurie en Italie. Le Ministre de l'Agriculture a notamment avancé le chiffre de 500 000 travailleurs dont le pays aurait besoin chaque année, mais que l’Italie ne pourrait pas absorber sur un an. D’où l’idée d’un plan sur deux ans, avec des entrées régulières pour près de 250 000 individus par an. Des chiffres qui ne correspondent pas aux estimations du ministère de l’Intérieur, qui parle de 100 000 travailleurs immigrés réguliers annuels. Ce plan prévoirait que le ministère du travail définisse les besoins pour chaque secteur, ce qui permettrait de lancer la formation des travailleurs.  Toutefois, ce qui complique la donne, c’est que les décrets sur les migrations légales pris jusque-là ont surtout permis de régulariser les migrants déjà présents sur le territoire. Et on suspecte que le gouvernement veuille donc gérer l’augmentation de la pression migratoire par ce même biais consistant à régulariser les présents, mais le ministre Lollobrigida nie. Selon lui, les travailleurs seront « formés dans leur pays d’origine » et pourront ensuite « rentrer chez eux avec des compétences professionnelles utiles ».  L’idée serait aussi d’accorder une « prime » [par le nombre de permis de travail] aux pays qui coopèrent le mieux dans la lutte contre les départs illégaux, « comme la Tunisie et le Bangladesh ». Compte tenu de la densité du projet de Meloni, son délai de mise en œuvre ne devrait pas être rapide. »

ARTICLE, Corriere della Sera, d’A. Arachi, « Meloni plaide contre ‘’l’idéologie du genre”, dont les femmes seraient d’après elle les premières victimes » : « A une semaine de la Journée internationale des droits de la femme, Giorgia Meloni donne sa première interview sur les femmes à la revue Grazia. Elle y affirme que ‘’les premières victimes de ‘’l’idéologie du genre“ sont les femmes’’. ‘’Le masculin et le féminin sont enracinés dans les corps et c’est une donnée incontestable’’ explique-t-elle, ‘’la revendication d’un droit unilatéral à se proclamer homme ou femme indépendamment de tout parcours chirurgical, médicamenteux ou même administratif desservira la cause des femmes’’. Certaines féministes partagent son avis, comme la présidente de l’association « Arcilesbica » qui se dit ‘’d’accord avec Meloni sur le fait qu’il n’est pas possible d’être une femme lorsqu’on est de sexe masculin simplement en l’auto-déclarant’’. A l’inverse, [le député et militant LGBT] Alessandro Zan, très proche de la nouvelle secrétaire du PD Elly Schlein, est particulièrement dur : ‘’les femmes sont victimes de Giorgia Meloni et de ses politiques réactionnaires, pas d’une prétendue ‘’idéologie du genre“ qu’elle a inventée de toute pièce. […] Les victimes sont, entre autres, celles qui n’ont pas accès à l’avortement dans les régions dirigées par la droite’’. ‘’Sur les questions de genre, Giorgia Meloni reflète la position de l’Eglise’’ explique un membre de Fratelli d’Italia. ‘’La Présidente du Conseil veut effacer notre communauté qui représente 15% d’Italiens’’ dénonce Fabrizio Marrazzo (du parti « gay LGBT+»). Dans son entretien, la Présidente du Conseil aborde également le sujet délicat de l’avortement à travers un témoignage privé (sa mère aurait été tentée d’y recourir compte tenu des problèmes qu’elle avait avec son mari) et qualifie par ailleurs la gestation pour autrui d’ ‘’esclavagisme du nouveau millénaire’’. »

ARTICLE, Corriere della Sera, de F. Fubini, « ‘’Nous avons mis fin à une addiction’’ affirme Giorgetti (Ligue), ‘’à une grande illusion, et le marché apprécie’’ » : « Le ministre de l’Economie Giancarlo Giorgetti est très direct lorsqu’il commente le système des bonus et primes à la rénovation en Italie, auquel le gouvernement a décidé de mettre fin il y a deux semaines. ‘’Nous avions créé un véritable chaos, les bonus avaient un effet addictif et les gens en demandaient toujours plus : il fallait intervenir’’. Le déficit public a déjà été revu à la hausse de 80 milliards du fait des dépenses fiscales liées aux crédits d’impôts verts. Mais le ministre souligne qu’une trentaine de milliards doivent encore être pris en compte, liés au dispositif de prime plus traditionnel et qui émergera progressivement, au fur et à mesure que les bénéficiaires paieront moins d’impôts. Le ministre est transparent, il est inévitable que tout cela pèse sur la dette publique : ‘’malheureusement, quelqu’un devra bien payer ces 110 milliards d’euros de crédits’’. Par ailleurs, ‘’nous accorderons la prime et les crédits d’impôts à ceux qui ont déjà présenté un projet ou une notification de début de travaux avant novembre 2022, donc la dette fiscale générée augmentera’’ déclare Giorgetti. La question est de savoir si les entrées fiscales moindres avaient déjà été anticipées et intégrées dans les prévisions budgétaires de l’Etat. Giorgetti est clair ‘’dans la mise à jour de la Loi de Finances en octobre dernier, nous n’avions pas anticipé et calculé un recours aussi fort au crédit d’impôts’’. Il tient toutefois à souligner que la réaction du marché et des autorités européennes à la suspension de la mesure a été bonne et que la réaction de l’actuel gouvernement a été appréciée. ‘’Certains ménages et entreprises étaient convaincus que l’Etat aurait tout payé, tout de suite, nous avons dû remettre un peu d’ordre’’ alerte-t-il. Giancarlo Giorgetti, l’éternel réaliste, ne nie pas l’évidence : ‘’un impact sur le déficit de l’Etat pourra être enregistré dès cette année’’. ‘’Une discussion est en cours avec le secteur bancaire afin que les banques acceptent de nouveaux crédits d’impôts’’. Pour le ministre le ‘’désastre a été causé par la façon dont la mesure avait été conçue’’ et envisage un régime plus souple pour les ‘’ménages aux revenus les plus bas, sous réserve de contrôles fiscaux rigoureux’’.  Il sait bien que ce coup de frein peut avoir un impact sur le secteur du bâtiment et donc sur l’économie mais invite les entreprises à se tourner davantage vers les appels d’offre du Plan de Relance et à miser sur les grands travaux publics. Enfin, le ministre a tenu à revenir sur les réserves exprimées par l’Italie sur le passage à la voiture électrique dès 2035, indiquant que l’Allemagne et la Commission européenne semblent prendre le temps d’y réfléchir. »

ARTICLE, Il Foglio, M. Zanon « La lenteur côté français met en danger la réalisation de la ligne ferroviaire Lyon-Turin » : « Huit mois après l’appel à accélérer, lancé par la coordinatrice européenne responsable de la ligne Lyon-Turin (TAV), Iveta Radiova, rien ne bouge à Paris. Les délais pourraient se prolonger face aux doutes des Français, ‘’ même après 2038’’ selon le quotidien Les Echos, qui a rapporté les inquiétudes de La Transalpine, le comité de la TAV réunissant les autorités publiques et les acteurs économiques mobilisés pour la réalisation du projet. Exploitant ce qu’ils jugent comme une indécision qu’aurait manifestée à plusieurs reprises le ministre des Transport Clément Beaune, le front des opposants à la TAV, galvanisé par la gauche de Mélenchon et par l’aile radicale des Verts, donne de la voix. En janvier, un groupe de députés et des représentants écologistes a demandé à la Première Ministre Borne de retirer ‘’le caractère d’utilité publique’’ de la ligne ferroviaire. Hier, notre quotidien a contacté le ministère de l’Economie français pour demander si l’Exécutif considère le chantier comme une priorité. ‘’Ce projet est naturellement essentiel pour la France et pour la décarbonation du transport routier alpin. La Première ministre a annoncé un plan d’investissement à hauteur de 100 milliards d’ici 2040 pour le réseau ferroviaire, c’est un signe clair de la priorité que nous réservons à ce réseau’’. Demain, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire se rendra à Rome pour évoquer les coopérations industrielles bilatérales avec son homologue Giorgetti et le ministre des entreprises et du Made in Italy Urso, sur fond de Traité du Quirinal, entré en vigueur le 1er février dernier. Le dossier de la ligne Lyon-Turin sera sans doute évoqué. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

01/03/2023

Le bus du Forum voor Democratie pour les élections provinciales.

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Pays-Bas.

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"La vraie alternative. Votez Forum voor Democratie."

Le PVV et le Forum voor Democratie exclus d'un débat électoral organisé par la principale fédération syndicale des Pays-Bas.

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Pays-Bas. La Federatie Nederlandse Vakbeweging (FNV, en français : Confédération syndicale des Pays-Bas), la principale fédération syndicale des Pays-Bas, organise à Burgum en Frise un débat en vue des élections provinciales. Le Forum voor Democratie et le PVV en sont exclus, car ils ne sont pas « inclusifs » et ne considérerait pas que les travailleurs qui ont une certaine nationalité [marocaine, Geert Wilders avait demandé lors d’un débat post-électoral aux sympathisants de son parti s’ils veulent plus ou moins de Marocains] sont les mêmes que les autres.

Geert Wilders (PVV) trouve cette exclusion scandaleuse et Thierry Baudet (Forum voor Democratie) risible.

Le BVNL a décidé de ne pas prendre part à ce débat, en partie à cause de l’exclusion du Forum voor Démocratie et du PVV.

"Piantedosi ne s’excuse pas et prépare un nouveau tour de vis, mais Frères d'Italie prend ses distances."

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Italie. Revue de presse.

Le drame du naufrage de migrants à Crotone, et la révélation selon laquelle la chaine des secours n’aurait pas été activée, fait les gros titres de la presse italienne, avec large couverture photographique des cercueils alignés : « Migrants, polémiques sur les secours » - Les accusations croisées de Frontex et de la garde côtière italienne sur les secours. Le Parquet de Crotone ouvre une enquête (Corriere della Sera), « Personne n’a voulu les sauver » - Le navire, en difficulté, avait été repéré 7 heures plus tôt. Le repérage a d’abord été traité comme une affaire criminelle, sans activer les secours. Frontex et la garde côtière italienne se rejettent la responsabilité (La Repubblica), « Un massacre d’Etat » - Toutes les omissions et le renvoi de balle entre le ministère de l’Intérieur, la garde-côtière et Frontex (La Stampa), « Migrants, enquête sur les secours » - Les enquêteurs de Crotone annoncent vouloir faire la lumière sur les faits. Frères d’Italie fait pression sur le ministre Piantedosi (Indépendant) afin qu’il fournisse des explications] (Il Messaggero), « La garde-côtière savait, mais n’a pas sauvé les migrants » (Fatto Quotidiano), « Augmentation du nombre de morts en mer avec les ONG » - Le rapport des services de renseignement accuse les ONG : ils passent les informations aux passeurs, favorisent leurs affaires, et les drames augmentent. Piantedosi fait pression pour activer les corridors humanitaires (Il Giornale).

L’invasion russe en Ukraine, et notamment les tensions en Moldavie et les drones abattus en Russie, est aussi citée : « Attaques de drones en Russie » - Le gouvernement moldave est assiégé. Zelensky reconnait que la situation à Bakhmut est difficile (Corriere), « Moldavie, les pro-russes tentent un putsch. Une pluie de drones sur les villes russes » (La Stampa), « Assaut sur le palais du gouvernement en Moldavie, Kiev prévient Poutine et envoie ses drones sur Moscou » (Il Messaggero).

ARTICLE, Corriere della Sera, « L’ordre de lancer la mission de sauvetage n’a jamais été donné ; ‘’la navigation est normale’’ » : « Soixante-six vies noyées dans une mer de bureaucratie, de réglementation, de signalements… Y a-t-il eu des lacunes dans la gestion du naufrage par les secours ? Les principales autorités concernées sont l’agence Frontex, la Garde côtière et la Garde des Finances. Compte tenu de l’épilogue, il y a vraisemblablement eu un dysfonctionnement dans la chaîne des secours. Il semblerait qu’il y ait au moins eu une sous-estimation du risque encouru par l’embarcation de fortune. Peut-être aussi qu’il y a eu une approche plus policière qu’humanitaire dans la tentative de récupérer l’embarcation, comme s’il s’agissait davantage d’effectuer des contrôles pour trafic de migrants que de leur porter secours. Auditionné par la Commission des affaires constitutionnelles au Sénat, le ministre Matteo Piantedosi a déclaré qu’une enquête était en cours et que ‘’personne ne pourrait s’y soustraire’’. L’embarcation avait quitté la Turquie en pleine nuit le 22 février. La veille, les passeurs avaient amené les migrants d’Istanbul à Izmir avec deux grands camions puis ils avaient fini à pied jusqu’à Çeşme. Une panne de moteur est survenue après trois heures en mer, les migrants sont alors transférés sur une autre embarcation en piètre état. Trois jours plus tard, ils sont repérés par un hélicoptère de Frontex au large des côtes calabraises. Les données relevées suggèrent dès lors qu’il s’agit de trafic de migrants et que le bateau est surchargé. Frontex lance un signalement à l’International coordination center, c’est-à-dire aux autorités de police chargée des opérations contre la contrebande, le trafic de migrants… dont fait partie la Garde des finances. La Garde côtière romaine est également informée. Mais le signalement n’alerte en aucun cas sur le danger encouru par l’embarcation et indique au contraire de bonnes conditions de navigation. La Garde des finances informe la Garde côtière que deux de leurs bateaux ont été envoyés - ceux qui servent aux contrôles et pas ceux destinés à récupérer des personnes en difficulté lors des tempêtes. La garde côtière n’intervient pas, aucune alerte n’est lancée et les secours ne sont pas déployés. La Garde des Finances entend alors ‘’intercepter’’ l’embarcation et non la secourir. Malgré les difficiles conditions en mer, le mécanisme de secours n’est pas déclenché mais les patrouilles ne parviennent pas à rejoindre leur ‘’cible’’, rentrent au port et déclenchent ensuite le ‘’dispositif de recherche depuis la terre ferme’’. Dimanche matin, l’embarcation poussée par la tempête s’écrase au large des côtes avec 180 personnes à bord et au moins 66 personnes meurent. Cette fois, la grande alerte est lancée, la Garde côtière déploie les secours mais c’est trop tard. Elle souligne que c’est la première notification d’urgence qu’elle a reçu. Comme si, avant, elle n’était pas concernée.  » 

ENTRETIEN de Francesco Lollobrigida, Ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, La Stampa : « Jusqu’à 500 000 emplois pour des immigrés formés dans leur pays » : « ‘’ En Italie entre 300 et 500 000 emplois sont disponibles et cela peut générer une immigration légale, que nous considérons juste. Nous sommes ici à Bruxelles, où nos grands-parents sont venus travailler dans les mines grâce à une migration légale. Cela peut être un argument pour des discussions avec plusieurs pays nord-africains, d’où arrivent beaucoup d’immigrés clandestins, comme par exemple la Tunisie. Les décrets sur les flux doivent être structurés de sorte à satisfaire d’abord la demande interne d’emplois, par exemple en donnant la possibilité de travailler à ceux qui affirment de façon prétentieuse que la seule alternative au revenu de citoyenneté est de devenir des voleurs. Analysons les emplois que nous ne pouvons pas combler avec notre offre interne et choisissons ensuite de donner accès légalement à la main d’œuvre qui arrive de l’étranger. Nous voulons également apporter plus d’attention aux accords bilatéraux, ainsi que multilatéraux, avec les autres pays. A la Tunisie, par exemple, nous pouvons demander de contenir leur exode en garantissant plus de coopération internationale, pour qu’il y ait plus de travail chez eux ; mais également en définissant ensemble de faire arriver leurs ressortissants d’une meilleure façon qu’à travers les bateaux des passeurs. Et en échange demander un accord sur les rapatriements. Je considère qu’il est inacceptable de laisser des personnes arriver chez nous et puis de se désintéresser de ce qu’ils font ; pour assurer la même dignité il faut favoriser l’intégration. C’est pour cette raison qu’il faut garantir une formation avant le départ, de type professionnelle mais aussi culturelle, qui puisse permettre aux migrants d’être formés sur nos normes comportementales, sur nos coutumes. L’intégration doit se bâtir.’’ »

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, M. Franco « Un court-circuit sans solution qui alimente la dispute entre l’Italie et l’Europe » : « L’immigration qui arrive depuis la Méditerranée demeure un problème structurel, exacerbé par les guerres, les famines et le dérèglement climatique. Or, il est encore traité comme une urgence. L’absence de toute stratégie le rend, en apparence, irrésoluble et alimente les tensions et les pressions entre les pays d’arrivée et l’UE. Quand les services de renseignement reconnaissent qu’il est toujours difficile d’arrêter les arrivées, ils ne font que confirmer une réalité bien connue depuis une dizaine d’années. Ils font comprendre également que, sans une intervention d’envergure pouvant stabiliser les pays de départ, le phénomène se reproduira à l’infini. Cela multipliera, en parallèle, les polémiques sur le comportement des gouvernements les plus exposés au phénomène des flux, outre alimenter la propagande populiste des partis les plus extrémistes voulant gagner facilement des points auprès de leur électorat. Les récentes lois adoptées ne résoudront pas le problème et peuvent au mieux atténuer le phénomène. Elles sont aussi perçues par l’opinion publique européenne comme l’expression, simpliste, d’un gouvernement italien « anti-immigration ». Il s’agit d’un court-circuit duquel l’Italie, les pays alliés et les institutions de Bruxelles ne parviennent pas à se sortir. Cela alimente la conflictualité dans les relations sans résoudre le problème. Quand le ministre de Fratelli d’Italia, Francesco Lollobridiga, invoque ‘’une solution européenne’’ car ‘’l’Italie ne peut pas se charger toute seule de ce problème’’, il ne fait que répéter des mots prononcés depuis des années par ses prédécesseurs venant de traditions politiques différentes. Cela confirme aussi que rien n’a été fait, et réduit d’autant [l’importance] des engagements pris jusque-là lors les réunions européennes. »

ARTICLE, La Repubblica, A. Fraschilla, « Piantedosi ne s’excuse pas et prépare un nouveau tour de vis, mais FdI prend ses distances » : « Piantedosi tente d’atténuer ses propos polémiques et déclare s’émouvoir du naufrage de Crotone. Il estime que le mécanisme de relocalisation n’est pas satisfaisant, car il n’a conduit qu’à 370 relocalisations sur les 8000 prévues. On exprime la crainte qu’un éventuel nouveau décret sur les débarquements, qui sera discuté la semaine prochaine au Conseil des Ministres, reprenne en partie des éléments des dénommés «décrets Salvini », qui visaient à une fermeture des ports et la limitation des demandes d’asiles et d’accompagnement. Hier, lors de son audition à la chambre, des explications sur la tragédie de Crotone lui ont été réclamées par l’opposition, mais aussi par Fratelli d’Italia, par la voix de Alberto Balboni. Cela pourrait être le signe que des tensions sur ce sujet pourraient émerger au sein même de la majorité. A la requête d’un compte rendu détaillé du déroulement des événements, Piantedosi répond : « une enquête est en cours, dans laquelle nous devons avoir confiance et à laquelle personne ne se soustrait ». Il promet également de rendre compte régulièrement à la chambre de l’avancée de celle-ci. Dans la soirée, il déclara à la télévision que « le bateau n’a jamais appelé à l’aide ».

ARTICLE, Corriere della Sera, V. Piccolillo « L’alerte des services de renseignement : les navires des ONG favorisent les passeurs » : « La communication annuelle devant le Parlement par les représentants des services de renseignement, notamment le ministre en charge de la tutelle sur ceux-ci, A. Mantovano, aborde plusieurs sujets, allant de l’invasion russe en Ukraine aux cyberattaques, en passant par la désinformation et la campagne hybride chinoise, jusqu’à la menace djihadiste et le risque posé par la mouvance anarchiste, les appétits de la mafia sur les appels d’offre du PNRR ou le trafic de migrants. Sur ce dernier aspect, les renseignements signalent ‘’une augmentation des flux de migrants irréguliers’’ en Italie qui représente la principale porte d’accès à l’UE et que les départs se font principalement depuis la Libye. Il y a surtout une forte augmentation (+60%) des départs depuis la Tunisie. D’où l’envoi de la lettre de G. Meloni aux institutions européennes afin de mettre l’accent sur les prêts alloués à ce pays. Le rapport met également en évidence la question des secours en mer. Si les opérations de secours qui augmentent le plus concernent notamment la garde-côtière italienne, les opérations de sauvetage menées par les ONG augmenteraient elles aussi, notamment dans la zone Sar libyenne. Le rapport estime que leur activité, faisant l’objet de publicité sur les réseaux sociaux comme ‘’garantie de sécurité’’, représenterait un avantage pour les passeurs. « C’est une observation objective n’a pas de lien avec des considérations éthiques », fait savoir le rapporteur Mantovano. Enfin, les renseignements font savoir que ‘’la Russie ne cessera pas d’interférer dans les dynamiques politiques et dans les processus décisionnels des pays de l’Otan’’ par le biais de ‘’cyberattaques et l’exploitation du levier migratoire et énergétique’’. »

Il Sole 24 Ore, R. D’Alimonte, « Le défis de Schlein, des alliances [avec les autres partis] à la question du Sud » : « On ne sait pas ce que sera le PD de Schlein, cela dépendra de ses choix. Il pourrait être un parti totalement différent de celui des origines, en 2007, ou le parti d’une nouvelle gauche, ou une expérience ratée. Une chose est sûre, c’est que le PD a un électorat plutôt citadin, notamment au regard des chiffres des dernières élections législatives si on se penche sur les scores obtenus dans les villes de plus de 100 000 habitants, où il a rassemblé en moyenne 23% des votes tandis qu’il faisait 19.1% au niveau national. Le problème pour le PD, c’est que ces grandes villes ne représentent que 18% des électeurs italiens. Les résultats de ces élections montraient aussi que le PD prenait surtout l’avantage au Nord de l’Italie, dans l’ancien bassin traditionnel « rouge » tandis que dans le sud, il fait face plus fortement à la concurrence du M5S, qui y avait obtenu ses meilleurs résultats. Un sondage complémentaire permet de préciser le profil type des électeurs et montre qu’il s’agit d’individus généralement instruits et plutôt aisés.  Le profil de Elly Schlein reste toutefois trop atypique pour séduire l’électorat des petites et moyennes villes du Nord et des grandes villes du Sud, afin d’élargir son électorat. A première vue, Schlein ne semble pas être la bonne personne pour le faire, mais nous vivons dans une période où la diversité et la nouveauté sont primées. Beaucoup dépendra des choix qu’elle fera. Jusqu’à présent, le PD n’a réussi à dépasser les 30% qu’avec deux personnalités très différentes de Schlein, Veltroni et Renzi. Dans le contexte institutionnel actuel, le premier objectif du nouveau secrétariat pour s’assurer la victoire ne sera cependant pas les votes, mais les alliances, notamment avec le Terzo polo ou avec le M5S, dont Schlein est la plus proche. Toutefois, ce n’est qu’en unissant toute la gauche qu’elle pourrait l’emporter. Mais si sur le revenu de citoyenneté et sur la politique étrangère elle penche davantage du côté des M5S, elle perdra définitivement le soutien hypothétique du Troisième pôle ».

Il Messaggero, R. Amoruso « Aux côtés de l’Allemagne, la Pologne et la Bulgarie, l’Italie s'oppose à la fin des voitures thermiques dans l’UE » : « Avant de faire entendre sa position Conseil européen, l’Italie interviendra aujourd’hui en Coreper à Bruxelles pour affirmer son opposition à l’échéance fixée pour 2035 de fin de fabrication de voitures à moteur thermique dans l’UE. « L’automobile représente 20% de notre secteur industriel et nous devons protéger nos emplois » a déclaré le ministre de la transition énergétique M. Pichetto-Fratin.  Il a affirmé que qu’il lui semblait important de revoir les modalités de la transition vers l’électrique pour les fabricants, mais que la question du délai, jugé trop court, doit aussi être posée. Au regard des enjeux économiques et industriels pour le pays, « le choix de l’électrique ne doit pas représenter, dans la phase de transition, l’unique façon d’arriver à l’objectif de zéro émission». Les Etats doivent réfléchir conjointement pour décarboner le secteur des transports, en tenant compte des réalités nationales des différents États. À l’occasion de la ratification prévue au Conseil de l’UE le 7 mars, l’Italie, la Pologne, la Bulgarie et l’Allemagne constitueraient également un bloc pour stopper l’accord. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

28/02/2023

Frères d'Italie donné à 30,7 %, la Ligue à 8,7 % et Italexit à 1,9 %.

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Italie.

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Frères d'Italie : patriotes

M5S : antisystème

PD : centre-gauche

Ligue : patriotes

Azione - Italia Viva : troisième pôle (centriste)

Forza Italia : conservateurs

 

Italexit : patriotes : 1,9 %

Matteo Piantedosi, ministre de l’Intérieur : "Nous ne sommes pas inhumains, je veux éviter ces désastres, mais la tragédie n’a rien à voir avec les nouvelles règles."

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Italie. Revue de presse.

La presse italienne titre encore largement sur le naufrage de migrants devant les côtes calabraises ayant fait plus de  soixante  victimes ainsi que la polémique autour des propos du ministre de l'Intérieur qui a  parlé "d'irresponsabilité" dans le choix de prendre la mer sur ce bateau. La presse se concentre aussi sur les failles dans les secours en mer malgré le signalement par Frontex :   « Migrants, tollé sur le ministre » - L'opposition le critique, Piantedosi (Indépendant) se défend : je ne suis pas inhumain, je suis contre les passeurs (Corriere della Sera), « Le naufrage de Piantedosi » - Les propos du ministre soulèvent la polémique : le désespoir ne justifie pas ces voyages (La Stampa), « Le ministre débarque » - Frontex signale le bateau, la garde côtière ne bouge pas. Le Parquet ouvre une enquête. Selon le ministre, la faute retombe sur les migrants qui mettraient en danger leurs enfants (Fatto Quotidiano), « Laissés sans aide » - Soixante-quatre cadavres ont été récupérés, dont plusieurs enfants. On s'interroge sur l'absence des secours (Avvenire).

Les débuts politiques de la nouvelle dirigeante du Parti démocrate, Elly Schlein sont aussi cités en Une  « Le manifeste du nouveau PD » - Voici les priorités d'E. Schlein : la parité de genre, la défense des droits civils, la fin du précariat et des CDD et la transition écologique (La Repubblica), « Schlein-Meloni, le défi est lancé » - Meloni félicite la nouvelle dirigeante et s'attend à  « une opposition dure » (La Stampa), « Le Mouvement 5 Schlein » - Le nouveau PD est déjà prêt à s'allier avec le parti de Giuseppe Conte et les modérés plient bagage (Il Giornale).

Les JT couvrent essentiellement le naufrage de migrants devant les côtes calabraises ainsi que l’appel du gouvernement Meloni à ce que « l’UE agisse rapidement pour freiner les flux migratoires », les débuts politiques de la nouvelle dirigeante du PD, Elly Schlein, l’intensification des frappes russes sur la ville de Bakhmut et enfin les intempéries prévues dans le nord de l’Italie en fin de semaine.

PREMIER PLAN, La Repubblica, d’A. Ziniti, “Naufrage : des appels à l’aide envoyés dans le vide et l’embarcation laissée à la dérive, on accuse les secours» : « L’embarcation est restée en mer près de 24 heures après le premier signalement, dans l’attente désespérée de secours qui ne sont jamais arrivés, après avoir été repérée par Frontex et avoir passé plusieurs appels, avant de s’écraser à 100 mètres de la plage. Comment est-il possible que personne n’ait pu secourir ce bateau plus tôt ? Le procureur annonce qu’une enquête est en cours sur le naufrage mais aussi pour reconstituer la chaîne des secours. Il souligne le manque de moyens humains et matériels des forces de l’ordre sur place et en appelle au gouvernement. Malgré les polémiques suscitées par le pire naufrage depuis celui de Lampedusa en 2013, un manquement de la Garde côtière semble exclu (les opérateurs risquent leur vie pour sauver les gens en mer). Mais plusieurs questions demeurent sur la gestion du signalement de Frontex, la mobilisation tardive des patrouilleurs pourtant tout à fait en mesure de naviguer dans des conditions météorologiques difficiles. Comment une embarcation a pu disparaitre des radars après avoir donné l’alerte et être arrivée à 100 mètres des côtes ? Pourquoi les patrouilleurs plus résistants ne sont pas tout de suite sortis en mer après le retour de leurs collègues ? L’ancien porte-parole de l’autorité générale de la capitainerie du port craint qu’une nouvelle pratique veuille que, désormais, lorsque des navires de fortune à la dérive sont signalés, une démarche de contrôle policier soit lancée plutôt que de déployer immédiatement les secours en mer. Cette ‘’distorsion institutionnelle’’ pourrait créer de la confusion dans les opérations quotidiennes de ceux qui sont en première ligne. ‘’Le fait que la garde côtière n’intervienne pas pour expliquer ce qui s’est passé est également une anomalie’’ explique la même source. En effet, depuis plusieurs jours, la garde côtière garde le silence. »

ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Matteo Piantedosi, ministre de l’Intérieur, « Nous ne sommes pas inhumains, je veux éviter ces désastres, mais la tragédie n’a rien à voir avec les nouvelles règles » : « Le message doit être clair : ceux qui fuient la guerre ne doivent pas s’en remettre à des passeurs sans scrupules, ce sont les politiques responsables et solidaires des Etats qui doivent leur offrir une échappatoire au drame qu’ils vivent. Je me suis rendu sur place pour exprimer la douleur de tout le gouvernement. Dès notre investiture, nous avons intensifié les couloirs humanitaires de façon inédite et nous avons adopté le ‘’décret flux’’ qui prévoit l’entrée régulière de 83 000 personnes. Nous entendons agir concrètement pour empêcher les départs et éviter de telles tragédies, et lutter contre le réseau des trafiquants. Je remercie les secours qui sont intervenus à Crotone en faisant tout leur possible, au péril de leur vie, il n’y a eu aucun retard de leur part. Concernant la réponse de l’UE, suite à nos demandes pressantes, on entrevoit les premiers signes de changement sur ces questions. En attendant, nous comptons sur les différents accords bilatéraux que nous avons passés avec les pays de départ et de transit de la rive sud de la Méditerranée. La régulation des flux est nécessaire, les nouvelles règles concernant les ONG n’ont aucun lien avec l’augmentation des morts en mer ni avec cette nouvelle tragédie. [Q : Vous vous trouvez actuellement en France. Vous avez fait la paix avec Paris ?] Entre Paris et Rome, il n’y a jamais eu de guerre, il n’est donc pas besoin de faire la paix. La France est un partenaire naturel car l’histoire et nos valeurs nous rapprochent. La communauté d’intentions avec Paris est fondamentale pour le renforcement de certaines initiatives dans lesquelles nous croyons fortement. La rencontre d’aujourd’hui avec le ministre Darmanin m’a vivement confirmé cela. » 

ARTICLE, Il Sole 24 Ore, M. Peronne « Négociation entre l’Italie et l’UE, des avancées à petit pas sur la révision du Plan National de Relance » : « Hier s’est tenu une réunion à Bruxelles entre Raffaele Fitto (ministre pour les Affaires européennes, les politiques de cohésion et le Plan National de Relance), et Paolo Gentiloni (commissaire européen aux affaires économiques et monétaires, à la fiscalité et à l’Union Douanière). Cette « très brève » rencontre a été l’occasion d’échanger au sujet des nouveautés prévues par le premier décret PNRR du gouvernement Meloni récemment publié. L’exécutif parie sur une « triangulation complexe entre les trois instruments à sa disposition », à savoir le PNRR, RepowerUE et les fonds de solidarité, ainsi que sur l’usage « flexible » des fonds de l’UE convenus les 9 et 10 février au Conseil européen. Cela devrait permettre un « ajustement » du PNRR, qui repose sur la difficulté de ne pas bouleverser les règles à la base du plan. Si RepowerUE permet de remodeler les investissements qui concernent les politiques énergétiques, il est en revanche plus compliqué d’annuler les projets ou de risquer de dépasser l’échéance de 2026. Les fonds de solidarité devraient justement permettre d’étendre les délais jusqu’en 2029 afin de compenser les éventuels retards, notamment au sujet des investissements au sud pour lesquels les politiques de relance imposent des contraintes strictes. « L’attitude de Bruxelles est plutôt conciliante, au moins sur cet aspect ". Le sujet des concessions balnéaires, considéré comme « un inquiétant développement » par la porte-parole du marché intérieur, n’a pas été abordé durant l’échange entre Fitto et Gentiloni. »

ARTICLE, Corriere della Sera, de M. Guerzoni, « La Présidente du Conseil et son adversaire, deux femmes au sommet divisées par le féminisme » : « Pour la politique italienne, c’est une révolution : pour la première fois à la tête du principal parti de la majorité et du plus grand parti d’opposition, il n’y a pas deux hommes mais bien deux femmes. Après des années à être à la traine par rapport à d’autres pays en matière de parité, l’Italie devient le seule grand pays européen dont les deux principales forces politiques sont dirigées par des femmes, et la deuxième après la Finlande. Il y a eu entre autre un effet d’émulation déclenché par la victoire de Giorgia Meloni. Elly Schlein a remporté les primaires du Parti démocrate notamment grâce aux voix de nombreux jeunes italiens. Le monde politique italien s’interroge sur les différences et les similitudes entre les deux leaders qui ont des idées opposées sur la société. Giorgia Meloni a fondé à 36 ans, en 2002 le parti Fratelli d’Italia qu’elle a porté de 3% à 33%, terrassant du même coup Silvio Berlusconi et Matteo Salvini et ‘’rompant le plafond de verre’’. Elly Schlein a gravi les marches du PD en ‘’étrangère’’, à 37 ans, en quelques semaines, et devra maintenant se démarquer de ses grands prédécesseurs et collègues masculins, déployant toute sa capacité à unir le parti que la logique des courants internes a presque tué. D’ici les européennes puis les prochaines élections législatives, le chemin pour devenir l’anti-Meloni est encore long mais Elly Schlein se sent prête. Alors que la Présidente du Conseil voulait que son titre officiel soit ‘’Monsieur le Président du Conseil des ministres’’ – ‘’monsieur’’ a ensuite disparu mais le masculin est resté -, Elly Schlein disait sa détermination à devenir la secrétaire du PD, prônant l’idée que ‘’le PD n’a pas besoin d’un homme ou d’une femme seule à sa tête’’ et que ‘’nous n’avons que faire d’une Présidente du Conseil femme si elle ne défend pas les autres femmes’’. Deux féminismes bien différents : ‘’je suis Giorgia, je suis une femme, je suis une mère, je suis italienne, je suis chrétienne’’ ce à quoi Schlein répondait ‘’ je suis une femme, j’aime une autre femme, je ne suis pas une mère, mais je n’en suis pas moins une femme’’. Giorgia Meloni parle beaucoup au singulier alors qu’Elly Schlein théorise le ‘’nous’’ et insiste beaucoup sur le collectif. »

COMMENTAIRE, La Stampa, M. Sorgi « L’inconnue sur le vote au parlement pour le prochain envoi d’armes à l’Ukraine »: « Il serait assez incroyable qu’Elly Schlein vienne confirmer tout de suite les craintes des électeurs de son rival Stefano Bonaccini. C’est-à-dire la possibilité qu’elle saisisse la première occasion du scrutin parlementaire sur les nouvelles aides en armes à l’Ukraine, pour se distinguer et choisir le camp du « non » à l’Otan, chamboulant le choix historique du père du PCI Enrico Berlinguer en 1976. Ou qu’elle décide de faire concurrence aux 5 Etoiles sur le refus de l’incinérateur de Rome, ville qui est par ailleurs gouvernée par un représentant du PD. Ou encore qu’elle propose un impôt sur la fortune, faisant un véritable cadeau aux partis de droite. Il est assez improbable que Schlein, laissant de côté une tentation de compromis (qu’elle n’a pas, d’ailleurs) veuille trouver un arrangement avec les courants qui ont enseveli neuf leaders pendant une décennie. Il faut s’attendre plutôt à un effort de communication, avec une voix plus audible comme celle qu’elle a fait entendre pendant sa brève et efficace campagne pour succéder à Letta, en évitant d’assumer des responsabilités qui retombent exclusivement sur Meloni : c’est là l’objectif principal de sa nouvelle opposition. Il faut s’attendre à une sorte de réédition intelligente du leitmotive « mais aussi » du fondateur du PD, Walter Veltroni, qui avait atteint le score de 34% de voix en 2008. »

ARTICLE, La Repubblica, « Les réformistes sont déjà sur le pied de guerre » : « Le lendemain de la victoire d’Elly Schlein ressemble beaucoup au ciel de Rome, qui est chargé de gros nuages noirs. Une bonne moitié du Parti démocrate est sur le pied de guerre, au moment où l’on assiste au premier adieu important, celui de Beppe Fioroni. Ils attendent au tournant la nouvelle dirigeante, qui a basé toute sa campagne sur des mots d’ordre radicaux, misant sur la transformation du PD (né de la fusion entre les cultures socialiste et catholique-démocrate) en un parti virant complètement à gauche. Il s’agit d’une véritable révolution qui pourrait, d’après les modérés, pousser le parti vers une vocation minoritaire. C’est la raison pour laquelle Elly Schlein, au moment de la passation de pouvoir avec Letta au siège du PD, a voulu les rassurer. Elle l’a fait par le biais d’une brève déclaration qui ressemble au programme de ses cent premiers jours. On travaillera tout d’abord pour la nouvelle campagne d’inscription au parti, de manière à ‘’ouvrir la porte au peuple des primaires’’ qui l’a plébiscitée, car ‘’il est juste de les faire enfin entrer dans cette communauté’’. C’est là aussi un geste pour la réconcilier avec les cercles du parti qui lui avaient préféré le rival Bonaccini et qui ont été battus par les primaires ouvertes. Le deuxième message a été l’appel à une plus grande unité afin de ‘’garder ensemble la communauté démocratique’’ en ‘’prenant soin de l’histoire et des valeurs de ce parti pour les projeter vers le futur’’. Il n’y a aucune volonté de mettre à la porte le courant modéré, à condition de ne pas diluer cette radicalité qui a été appréciée par ses électeurs. Désormais, les ténors du parti qui l’on soutenue se divisent en deux groupes : celui qui est conscient que le parti est divisé en deux et qui veut soigner ses plaies (Franceschini, Orlando, Speranza), et le groupe des ‘’gardiens de la révolution’’ dirigé par Francesco Boccia, qui sont décidés à ne pas faire de prisonniers. Il faudra ensuite attendre la désignation des nouveaux chefs de groupe à la Chambre et au Sénat. Tout peut arriver, puisque le scrutin est secret et que Schlein ne dispose pas de la majorité au sein des parlementaires du PD à Montecitorio et au Palais Madama. Un guet-apens, au vu du climat actuel, qui est tout-à-fait possible. » 

ARTICLE, Il Foglio, de S. Cingolani, « L’Italie risque de rater le train du nucléaire » : «Le nucléaire ? Non merci. Par le bais d’un coup de théâtre, le gouvernement Meloni se retire de la proposition d’alliance venant de la France. La ministre de la transition énergétique Agnès Pannier-Runacher a annoncé hier que Paris aurait dirigé un consortium avec la Finlande, les Pays-Bas, la Slovénie, la République Tchèque, la Slovaquie, la Croatie, la Pologne, la Bulgarie, la Hongrie et la Suède. D’après des sources françaises, l’Italie aussi aurait adhéré au projet. Or, après que la nouvelle a retenti de Bruxelles à Stockholm, où se tient le conseil informel des ministres de l’énergie, un communiqué du ministre de l’environnement Pichetto Frattin s’empressait de dire qu’‘’aucun représentant italien n’est prévu aux rencontres ayant comme objet la thématique du nucléaire’’. S’agit-il d’une équivoque, d’un excès de zèle de la ministre française ou est-ce là un sujet encore tabou pour Giorgia Meloni ? Certains voient derrière cette décision la main de Matteo Salvini, puisque cette réunion aurait dû impliquer également les ministres des transports. D’autres rumeurs venant du palais du pouvoir expliquent que ‘’ce gouvernement n’a aucune intention de se faire diriger par les Français, encore moins sur le dossier de la politique énergétique’’. D’autres encore font savoir que des choix aussi engageants doivent d’abord être abordées par les partis de la majorité et ne peuvent pas être laissés aux initiatives impromptues. C’est le nouveau gouvernement suédois qui a décidé de rouvrir le dossier du nucléaire en annonçant avoir pris contact avec les gouvernements européens qui y sont favorables, à commencer par la France, à l’occasion d’une rencontre à l’Elysée avec Emmanuel Macron. Paris a saisi immédiatement cette opportunité en liant cette nouvelle collaboration au soutien de l’entrée de la Suède et de la Finlande dans l’Otan, contre les vétos de la Turquie et de la Hongrie. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

"Places pour les "réfugiés" : les locataires seront expulsés ! Ne touchez pas à nos séniors !"

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Allemagne. Berlin. Parce que la gestion d'un logement pour réfugiés est plus lucrative que celle d'une maison de retraite, 110 personnes âgées se retrouvent soudainement sans toit : elles ont jusqu'à la fin de cette année pour déménager. Une institution ecclésiastique est responsable de cette situation.

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"Places pour les "réfugiés" : les locataires seront expulsés ! Ne touchez pas à nos séniors ! Notre pays d'abord !"

27/02/2023

"La Hongrie est du côté de la paix."

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Hongrie.

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Viktor Orbán : "La Hongrie est du côté de la paix."

Suisse : l'UDC donnée à 27,5 % !

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Suisse.

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(PS : Parti socialiste)

(PLR : Parti libéral-radical)