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12/12/2023

"Les flux migratoires en direction de l’Europe ont atteint des records au cours des douze derniers mois, Frontex lance l’alerte."

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Italie. Revue de presse. 

Le dernier jour de travaux de la COP28 et notamment la proposition des Emirats Arabes Unis fait la Une de plusieurs quotidiens : « Cop28, les cheiks défendent les carburants fossiles et l’Europe menace de mettre son véto » (Repubblica), « Le pétrole pendant encore 30 ans » (Avvenire), « Fin du tabou du pétrole » (Il Giornale). D’autres sujets sont cités « Proche Orient : l’Europe propose des sanctions contre le Hamas » (Corriere della Sera), « Migrants et entreprises, le revers de l’UE [aux demandes du gouvernement italien] » (Stampa), « Fonds européens, 40 décrets manquent à l’appel » (Sole 24 Ore), « La visite du président ukrainien V. Zelensky aux Etats-Unis : ‘’interrompre les aides serait un cadeau pour Poutine’’ » (Messaggero). 

Les JT couvrent essentiellement les déclarations de Giorgia Meloni sur les avancées dans la négociation du nouveau Pacte de Stabilité et les polémiques autour du MES, la visite du président Zelensky à Washington, la disparition du journaliste russe Navalny de sa cellule, la poursuite du conflit au Proche-Orient, la conclusion des travaux de la COP28 et l’absence d’accord sur les énergies fossiles. 

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, M.Franco, « Les reports sur le MES ralentissent le tournant pris par la Présidente du Conseil » : « Que ce soit une arme de pression pour obtenir quelque chose en plus sur la réforme d’un Pacte de Stabilité défavorable, c’est compréhensible. D’ailleurs il ne faut pas être surpris qu’il y ait un bras-de-fer en cours avec l’opposition. Auquel s’ajoute la Ligue, qui est stricte sur le “non”. Cependant, la façon dont Giorgia Meloni continue de renvoyer la ratification du MES, tout en sachant qu’elle est contrainte de l’accepter pour ne pas éveiller l’hostilité de la part de l’UE, est une autre chose. Cela souligne une nouvelle phase pour son parti Frères d’Italie toujours plus convaincu que le virage modéré se fera de façon très graduée. Il y a une compétition avec un extrémisme de droite à ne pas sous-estimer. Le “non” au MES est une thématique identitaire qui peut encore s’avérer utile. Par ailleurs, il y a encore un an et demi, Meloni qualifiait le MES de “corde au cou” pour l’Italie et une sorte d’”antichambre du commissariat financier”. Le ministre Tajani précise que le problème est le “contexte” dans lequel sera approuvé le MES. Ce même mot a été utilisé par Meloni comme prétexte pour le renvoi de la ratification. Meloni s’est défendue hier lors d’un entretien avec l’ANSA : “Mais s'il avait été urgent, la gauche aurait pu décider quand elle était au gouvernement”. La crainte est que cette approche puisse favoriser d’autres tensions avec l’UE. » 

ENTRETIEN, Il Foglio, de Fabio Rampelli (Frères d’Italie), vice-président de la Chambre « II n’y a aucun préjugé contre le MES » : « Fratelli d’Italia n’a jamais eu de préjugés sur le MES. Quant à sa ratification, il faudra voir. Il faut qu’il soit lié à d’autres choses. Il est clair qu’il n’est pas possible de le faire sans une modification du pacte de stabilité garantissant un cadre européen différent. À ce moment-là, si l'UE le considère comme indispensable, si possible avec quelques modifications, par exemple une modification qui démocratise l'instrument, nous ne pourrons pas nous y opposer. Mais il faut alors le placer dans ce contexte. Nous faisons partie des différentes nations composant cette institution supranationale qui s’appelle Union Européenne et il est juste que les victoires et les concessions puissent s’alterner, sans devoir signer un chèque en blanc. Avec le MES, le gouvernement est en train d’agir de cette manière et je crois qu’il s’agit d’une méthode – qui n’a pratiquement jamais été adoptée pendant des décennies – avec laquelle l’Etat italien devrait interagir avec l’UE. Contrairement à ce que certains disent, nous ne sommes ni autoritaires ni anti-européens, nous sommes en train de faire ce que font d’autres Etats : nous sommes en train de défendre les intérêts de l’Italie. Quant à la ratification du MES, l’orientation est celle de la reporter, en raison d’un nombre de décrets qui nécessitent d’être adoptés par le Parlement, outre les travaux sur la loi de finances. Ce n’est pas une stratégie du report. Comme tous le savent, cela fait l’objet d’un échange entre notre Présidente du Conseil et la Commission, pour trouver une solution sur un système plus large, un contexte pouvant faire du MES un instrument utile. En revanche, sans une modification du Pacte de stabilité qui soit satisfaisante, d’autres circonstances pourraient contribuer à créer une tempête parfaite.’’ »

ANALYSE, Sole 24 Ore, L. Palmerini « La nécessité de faire le point sur la politique étrangère, du MES à Kiev en passant par Vox » : « La première année a été cruciale pour Meloni, notamment en politique étrangère, car il était nécessaire d’obtenir de la crédibilité et surmonter les méfiances qui étaient pourtant présentes. Sur ce point, Meloni n’a pas déçu car la ligne italienne atlantiste a été confirmée tout comme la ligne européenne, malgré son passé et quelques déclarations récentes. Plein soutien à Kiev, donc, ainsi qu’à Israël, dans le sillage de la ligne ‘’deux peuples, deux Etats’’, et dialogue ouvert avec l’Europe, comme quand Meloni a déclaré hier qu’elle entrevoyait une « lumière » sur le Pacte de Stabilité. Tout va donc bien ? Il y a, en effet, beaucoup d’inconnues et d’ambiguïtés à dissiper avant de pouvoir dire cela. Au-delà de la question du MES, il y a d’autres dossiers pouvant être glissants. Sur l’Ukraine, si en 2024 Trump devait remporter les élections, Meloni devra corriger le tir. Si les Etats-Unis devaient faire un pas en arrière et laisser à l’Europe la tâche de faire respecter le droit international, Meloni serait-elle prête à soutenir un rôle plus fort de l’UE et donc une plus grande intégration ? Bref, un retrait de Washington – éventuel et pas du tout impossible – mettrait le gouvernement italien devant ses contradictions. Le MES n’est qu’un préambule sur les difficultés du gouvernement à changer de cap. Quand elle revendique pour l’UE ‘’un rôle non secondaire’’ sur Israël, cela implique une réforme de la gouvernance européenne. Or, sur ce point, elle n’a rien proposé. Elle s’est juste bornée à diluer un passé eurosceptique sans prendre de décision claire. Par ailleurs, au meeting annuel de Frères d’Italie, elle a invité Abascal le 17 décembre 2023 , le dirigeant de Vox. Ce dernier a suscité un tollé en expliquant à l'occasion de l'intronisation du nouveau président argentin que ‘’le peuple voudra un jour pendre par les pieds Pedro Sanchez’’. Ce même Sanchez que Meloni rencontrera pour négocier le Pacte de Stabilité. Les ambiguïtés font surface. En 2024, il y aura le retour des règles budgétaires et pour Rome, c’est la saison des pourparlers avec l’UE qui s’ouvre. Combien peut durer ce double registre mélonien ? » 

SONDAGES, La Repubblica, de V. Conte, « Les primes spécifiques pour le recrutement des femmes n’aboutissent qu’à peu d’embauches ; la parité au travail reste un vœu pieux. » 

ARTICLE, La Repubblica, d’A. Ziniti, « Les flux migratoires en direction de l’Europe ont atteint des records au cours des douze derniers mois, Frontex lance l’alerte » : « Avec l’automne, en octobre, novembre et probablement décembre, il y a eu une légère inflexion des arrivées clandestines par rapport au reste de l’année 2023. Toutefois, en Italie, les flux ont atteint des niveaux historiques, avec 153 000 arrivées enregistrées par le ministère de l’Intérieur, soit un peu moins que le record de 181 000 arrivées clandestines en 2016. C’est par l’Italie que sont arrivés plus de la moitié des migrants entrés clandestinement en Europe, 355 300 au total. Après la pandémie, la route de la Méditerranée centrale est devenue la plus empruntée, avec un changement perpétuel des points de départ, des modalités, des embarcations, ou des nationalités des migrants. Au cours des onze premiers mois de l’année, le flux a augmenté de 60% sur cette route, un échec donc pour le gouvernement Meloni qui a axé sa politique migratoire sur la lutte à l’activité des ONG et sur les accords avec les pays de départ et de transit. Un résultat plus que décevant même si en novembre il y a eu une baisse de 24%. Frontex indique toutefois que sur l’ensemble des routes migratoires la baisse a été de 25%, soit 20 000 personnes en moins. Les trois nationalités les plus représentées sont les Syriens et les Afghans, mais aussi et c’est nouveau, les Guinéens (18 000), plus nombreux que les Tunisiens (17 000). Les victimes sont plus nombreuses elles aussi, avec 2500 décès enregistrés pour 2023 en Méditerranée centrale. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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