Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

28/04/2023

Berlin : le groupe des élus de l'AfD explique pourquoi il a voté pour Kai Wegner de la CDU.

AfD.jpg

Allemagne. État de Berlin. Le groupe des élus de l’AfD au sein du Parlement de l’État de Berlin explique, sur Twitter, qu’il a voté pour faire élire au poste de maire de Berlin Kai Wegner de la CDU, lors du troisième tour de scrutin, car, malgré que cela n’est pas facile pour lui – parce qu’il considère que l'accord de coalition conclu entre la CDU et le SPD est en grande partie la continuation de la politique rouge-verte-rouge avec un personnel partiellement différent –, cela permet d’éviter des semaines de négociations alors que la gestion de Berlin serait pendant ce temps toujours aux mains des rouges-verts-rouges et que, de plus, l’important pour Berlin est de se débarrasser des Verts.

CDU : démocrates-chrétiens

SPD : sociaux-démocrates

AfD : patriotes

rouge-vert-rouge : sociaux-démocrates du SPD – écologistes des Verts – post-communistes de Die Linke

(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2023/04/27/kai...)

27/04/2023

Thuringe : les nationalistes de l'AfD sont donnés premiers à 28 % !

AfD.jpg

Allemagne. Thuringe. Les nationalistes de l'AfD sont donnés premiers à 28 %. Les élections pour le Parlement de Thuringe sont prévues à l'automne 2024.

(wahlrecht.de/umfragen/landt)

Thuringe.png

Die Linke : post-communistes

AfD : nationalistes

CDU : démocrates-chrétiens

SPD : sociaux-démocrates

Grüne : écologistes

FDP : libéraux

Sonstige : autres

Kai Wegner de la CDU est élu maire de Berlin avec les voix de l'AfD !

AfD.jpg

Allemagne. État de Berlin. Kai Wegner de la CDU est élu maire de Berlin au vote secret. 86 députés ont voté pour lui, 70 contre et 3 se sont abstenus.  Les 17 députés de l’AfD ont voté pour lui. Il a accepté son élection.

La chef de faction de l'AfD, Kristin Brinker, affirme que les députés AfD ont voté pour lui. Les souvenirs de l'affaire Kemmerich en Thuringe se réveillent.

Kristin Brinker.jpg

Kristin Brinker

(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2023/02/15/pou...)

"Pacte de Stabilité, l’UE resserre l’étau."

FI-AN.jpg

Ligue.jpg

Italie. Revue de presse.

Le débat sur la révision du Pacte de Stabilité, et notamment l’hypothèse d’un retour à des règles plus strictes sur le déficit et la réduction de la dette, fait les gros titres « Dette, les nouvelles règles de l’UE » (Corriere della Sera), « Nouveau pacte européen, [la proposition de la Commission] coûterait 60 milliards [à l’Italie] » (La Stampa), « Nouvelles règles budgétaires dans l’UE, une correction à hauteur de 8-15 milliards envisagée pour l’Italie» (Sole 24 Ore), « Pacte de Stabilité, l’UE resserre l’étau » (Il Messaggero). « Entretien téléphonique entre les présidents ukrainien et chinois, Xi envoie un représentant pour la paix » (Corriere), « Xi tente une médiation » (Avvenire), « Xi appelle Zelensky ; un photographe italien blessé par les Russes » (Stampa). « [Ukraine] Feu sur les journalistes » (La Repubblica). « Renforcement des agents de police français à la frontière franco-italienne, le mur de Macron » (La Stampa), « Macron verrouille la frontière avec l’Italie » (Libero).

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, « Avec ces règles [sur le pacte de stabilité] nous devrons également revoir nos investissements » de Federico Fubini : « Giancarlo Giorgetti (Ligue) n'est pas surpris. Dès qu'il a accepté le poste, il savait que, en tant que ministre de l'économie, il devrait gérer un changement de saison. Finies les années du risque de déflation et de pandémie qui avaient conduit la BCE à soutenir la dette italienne. A présent, M. Giorgetti va devoir agir par « temps normal » - sans soutien extérieur - avec une économie et surtout une dette publique qui sont tout sauf normales. Le système italien était fragile et le reste, même maintenant que les règles budgétaires européennes sont sur le point d’être rétablies. Chez Giorgetti, il y a certes une déception parce que les investissements du Plan de relance national ne sont pas exemptés, ni leur poids atténué, dans l'évaluation des comptes publics. "C'est un pas en avant", a-t-il déclaré, "mais nous avions demandé l'exclusion des dépenses d'investissement, y compris celles du PNRR sur la transition numérique et verte, du calcul des dépenses cibles sur la base desquelles le respect des paramètres est mesuré. Nous constatons que ce n'est pas le cas". Mais il manifeste aussi une certaine irritation, tout en restant réaliste. L’inévitable compromis entre les pays de l’UE ne rendra pas les nouvelles contraintes plus souples. Le nouveau pacte de stabilité impose un examen rigoureux des dépenses (publiques), de toutes les dépenses, y compris les investissements. Les dépenses publiques pourront croître en pourcentage, mais seulement en fonction de la croissance, restée en berne en Italie. Les dépenses devront rester très comprimées et des coupes devront être effectuées sur d'autres postes pour que des investissements puissent être réalisés".  Et puis, on ne tient pas compte du poids des intérêts des prêts européens (120 mds) qui entrent dans la dette. "Il faut revoir les projets du PNRR et éventuellement réaffecter les ressources sur ceux qui sont réellement en mesure d'augmenter le potentiel productif du pays. Des exemples vertueux ? Il y a le RePowerEU ». Pour l’Italie, le plan de la Commission suppose des corrections budgétaires nettes de 0,85% du PIB par an (16 milliards d'euros en valeur 2022) avec des programmes de consolidation sur quatre ans ; ou corrections de 0,45% (8,5 milliards d'euros) pour rester dans les règles avec des programmes peut-être sur sept ans, ce qui implique toutefois une trajectoire précise de réformes et d'investissements. M. Giorgetti n'est pas convaincu. Il se demande d’où viennent ces chiffres, qui ne figurent pas dans les documents. Et au fond de lui, il trouve peu sérieux de les avoir fuités, avant même que les propositions de l'UE ne soient discutées par les gouvernements qui doivent les approuver. »

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, « Une nouvelle phase européenne qui met l’Italie à l’épreuve » par Massimo Franco : « L'Italie semble envoyer des signaux contradictoires à l’UE. Par la tenue des comptes publics, par l’ancrage à l’OTAN dans le conflit provoqué par la Russie, Meloni sort confortée sur la scène internationale. Bien que soutenu froidement par les autres pays alliés, le sommet Italie-Ukraine d'hier à Rome a exprimé cette ambition, avec l'invitation de Meloni aux entreprises à investir dans ce pays tourmenté se tourne vers l'"après". L'inconnue qui pourrait faire échouer ces projets est toutefois liée à la manière dont le plan de relance sera géré. Une Italie qui peine à dépenser les fonds offerts par la Commission européenne en raison d'une incapacité à projets crédibles, affaiblirait également sa projection internationale. Avec prudence, Fitto, se limite à parler de "remodelage" des projets. Et propose aux oppositions d'en discuter ensemble au Parlement : un changement de ton bienvenu. Mais les signaux des agences internationales sur la dégradation de la dette italienne nous incitent à la prudence, de même que l’appel de Bruxelles à ratifier le controversé MES. Le gouvernement craint d’être placé sous surveillance financière s’il dit oui. Le problème est que le « non » pourrait accréditer le "manque de fiabilité" de l'Italie. Il ne faut pas donner l'impression d'imputer à l'exécutif précédent, celui de Mario Draghi, l'origine des retards. Draghi, l'origine des retards. Les alimenter en critiquant un ancien premier ministre qui n'est pas hostile à Meloni et qui jouit d'une crédibilité à l'étranger pourrait s'avérer une erreur. Le deuxième écueil serait de renoncer à une partie du financement du PNRR, tout en voulant changer les règles du Pacte de Stabilité. Ce serait ne pas comprendre la nouvelle phase qui s'ouvre. »

 

ARTICLE, La Repubblica, de L. Martinelli et A. Ziniti, « Pas de financements européens pour la Tunisie ; la mission du ministre Piantedosi (Indépendant) et de ses collègues est annulée » : « La stratégie italienne pour contenir l’énorme flux de migrants en provenance de Tunisie se brise contre un mur. Bruxelles annonce qu’aucun fonds européen ne sera débloqué pour la Tunisie tant que le Président Saied n’acceptera pas les conditions posées par le Fonds Monétaire International pour débloquer le prêt de 1,9 milliards. Mais ce scénario semble encore bien éloigné. La mission conjointe de la commissaire européenne et des ministres de l’Intérieur italien, français et allemand, pourtant attendue, est annulée au dernier moment. Seule la commissaire européenne fera le déplacement pour tenter une opération, probablement inutile, de moral suasion auprès du président tunisien en faveur des réformes demandées. L’Italie, le pays le plus directement touché avec une pression énorme sur Lampedusa, vient de nommer un commissaire spécial, met en place une task force, multiplie les engagements et les promesses et a décrété un état d’urgence jamais entré en vigueur sans qu’on ne sache pourquoi. Le ministère de l’Intérieur continue d’annoncer des moyens, notamment pour soulager Lampedusa. L’embarras de Rome et de Tunis est palpable. La Tunisie commence à s’impatienter, après avoir cru durant plusieurs semaines aux promesses du trio Meloni-Tajani (Forza Italia)-Piantedosi (Indépendant) et après avoir espéré que les Français et les Italiens auraient pu débloquer des financements en attendant le FMI. Le populiste Saied craint désormais la réaction de ses concitoyens. L’impasse concernant ces aides internationales risque de compromettre tout accord sur le contrôle des flux migratoires au départ de la Tunisie. La nuit dernière, la Garde côtière a déclaré avoir bloqué 17 tentatives illégales de départ et secouru 524 personnes à bord d’embarcations en difficulté alors qu’à Lampedusa 700 personnes sont arrivées clandestinement. Les Pays-Bas estiment par ailleurs que l’Italie n’est pas en mesure de garantir les droits humains fondamentaux aux migrants. Le Conseil d’Etat hollandais a établi que les demandeurs d’asile arrivés sur son territoire en passant par l’Italie ne pourraient pas être renvoyés à la frontière compte tenu du ‘’risque réel’’ de finir dans les rues qu’ils courraient en Italie. »

 

ARTICLE, La Repubblica, « Paris verrouille à nouveau la frontière et la tension monte à Vintimille "Des centaines de migrants dans les rues". »

 

ARTICLE, La Stampa « Migrants, la France durcit le ton : "150 policiers à la frontière italienne". »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

26/04/2023

Schleswig-Holstein : l'AfD donnée à 7 %.

AfD.jpg

Allemagne. Schleswig-Holstein. L'AfD, qui ne siège plus au sein du Parlement du Schleswig-Holstein, est donnée à 7 %, soit au-dessus du seuil électoral de 5 %.

(https://www.wahlrecht.de/umfragen/landtage/schleswig-hols...)

SH 1.png

CDU : démocrates-chrétiens

Grüne : écologistes

SPD : sociaux-démocrates

FDP : libéraux

SSW : parti de la minorité danoise

AfD : patriotes

Die Linke : post-communistes

Sonstige : autres

L’Office de protection de la Constitution classifie l’organisation de jeunesse de l’AfD en tant que "clairement d’extrême-droite".

AfD.jpg

JA.png

Allemagne. L’Office fédéral de protection de la Constitution a classifié l’organisation de jeunesse de l’AfD  Jungen Alternative (JA), ainsi que Ein Prozent et l'Institut für Staatspolitik en tant que « certainement d’extrême-droite ».

(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2021/10/05/l-i...)

Un conseiller municipal de l'AfD est finalement autorisé à conserver son permis de port d'armes.

AfD.jpg

Allemagne. Saxe-Anhalt. Magdebourg. Le conseiller municipal de Magdebourg Ronny Kumpf est autorisé, par la Justice, à conserver son permis de détention d’armes, car le fait que l’AfD de Saxe-Anhalt soit classifiée en tant que « cas suspect », par l'Office de Saxe-Anhalt pour la protection de la Constitution, ne donne pas le droit de révoquer le permis de détention d'armes.

Autriche : le FPÖ donné à 29 % et les communistes à 7 %.

FPÖ.jpg

Autriche.

Autriche.jpg

ÖVP : sociaux-chrétiens/conservateurs

SPÖ : sociaux-démocrates

FPÖ : patriotes

Grüne : écologistes

NEOS : libéraux

KPÖ : communistes

Sonstige : autres

"Mattarella : "L’Italie est antifasciste.""

FI-AN.jpg

Ligue.jpg

Italie. Revue de presse.

Les commémorations à l'occasion de la Fête de la Libération, et notamment l’allocution du Chef de l’Etat rappelant le caractère antifasciste de la Constitution, font les gros titres « [Mattarella :] « nous sommes les fils de la Résistance » » (Corriere della Sera, La Repubblica), « [Mattarella :] « L’Italie est antifasciste » » (La Stampa), « « La Constitution est le fruit du 25 avril » » (Il Messaggero). « Joe Biden annonce sa candidature à la Maison Blanche « je dois terminer le travail » et défie D. Trump » (Corriere, Repubblica, Messaggero), « Réforme de l’autonomie régionale : un modèle s'inspirant de l’Espagne avec des pouvoirs en matière de fiscalité » (Il Messaggero). « Réforme du Pacte de stabilité : le « faucon » Lindner appelle à plus de rigueur » (Repubblica).

Les JT couvrent les commémorations à l'occasion de la Fête de la Libération, l’ouverture à Rome de la conférence pour la reconstruction de l’Ukraine, l’annonce de la candidature de Joe Biden à la Maison Blanche et le décès du chanteur et militant des droits civiques Henry Belafonte.

Sur Twitter, le hashtag #25aprile, en référence aux commémorations à l'occasion de la Fête de la Libération, fait tendance.

M 1.jpg

Larussa, Meloni, Mattarella, Crosetto

M 2.jpg

LETTRE OUVERTE, de Giorgia Meloni, Présidente du Conseil Italien, Corriere della Sera [extraits] : "Qu'aujourd'hui soit le jour de la liberté » : « Pour mon premier 25 avril en tant que Premier ministre, je confie aux colonnes du Corriere quelques réflexions qui, je l'espère, pourront contribuer à faire de cet anniversaire un moment de concorde nationale retrouvée, où la célébration de notre liberté retrouvée nous aide à comprendre et à renforcer le rôle de l'Italie dans le monde en tant que rempart indispensable de la démocratie. Et je le fais avec la sérénité de celle qui a vu ces réflexions mûrir pleinement dans les rangs de son parti politique il y a 30 ans, sans jamais s'en éloigner au cours des longues années d'engagement politique et institutionnel. Depuis de nombreuses années en effet, et comme le reconnaît tout observateur honnête, les partis représentant la droite au Parlement ont déclaré leur incompatibilité avec toute nostalgie du fascisme.  Le 25 avril 1945 marque clairement un tournant pour l'Italie : la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'occupation nazie, les vingt années de fascisme, les persécutions antijuives, les bombardements et bien d'autres deuils et privations qui ont longtemps frappé notre communauté nationale. Malheureusement, cette même date n'a pas marqué la fin de la sanglante guerre civile qui a déchiré le peuple italien et qui, dans certains territoires, s'est poursuivie et a même divisé des familles, touchées par une spirale de haine qui a conduit à des exécutions sommaires, même plusieurs mois après la fin du conflit. De même qu'il est juste de rappeler que, si des millions d'Italiens sont rentrés ce jour-là pour goûter à la liberté, pour des centaines de milliers de nos compatriotes d'Istrie, de Fiume et de Dalmatie, une deuxième vague de massacres et le drame de l'exode de leurs terres ont commencé à la place. Mais le fruit fondamental du 25 avril a été, et reste sans aucun doute, l'affirmation des valeurs démocratiques, que le fascisme avait concoctées et que nous retrouvons gravées dans la Constitution républicaine. (…) En gérant cette transition difficile, qui avait déjà connu un passage significatif avec l'amnistie voulue par le ministre de la Justice de l'époque, Togliatti, les constituants ont donc confié à la force même de la démocratie et à sa réalisation au fil des années la tâche d'inclure dans le nouveau cadre même ceux qui avaient combattu parmi les vaincus et cette majorité d'Italiens qui avaient eu une attitude "passive" à l'égard du fascisme. En particulier, ceux qui avaient été exclus du processus constituant pour des raisons historiques évidentes, ont entrepris de faire entrer des millions d'Italiens dans la nouvelle république parlementaire, façonnant ainsi la droite démocratique. Une famille qui, au fil des ans, a pu s'élargir, en intégrant dans ses rangs également des représentants de cultures politiques, comme les catholiques ou les libéraux, qui s'étaient opposés au régime fasciste. (…) C'est pourquoi je ne comprends pas les raisons pour lesquelles, en Italie, parmi ceux qui se considèrent comme les gardiens de cette conquête, il y en a qui en nient en même temps l'efficacité, en racontant une sorte de division imaginaire entre les Italiens pleinement démocratiques et les autres - probablement la majorité à en juger par les résultats des élections - qui, sans le déclarer, rêveraient secrètement d'un retour à ce passé d'absence de liberté. Je vois cependant l'objectif de ceux qui, en préparation de cette journée et de ses cérémonies, établissent une liste de ceux qui peuvent et ne peuvent pas y participer, selon des critères qui n'ont rien à voir avec l'histoire mais beaucoup à voir avec la politique. Il s'agit d'utiliser la catégorie du fascisme comme un outil pour délégitimer tout opposant politique : une sorte d'arme d'exclusion massive, comme l'a enseigné Augusto Del Noce, qui a permis pendant des décennies d'évincer des personnes, des associations et des partis de toute discussion ou de simple écoute. (…)  Je me demande si ces personnes se rendent compte à quel point, ce faisant, elles affaiblissent les valeurs qu'elles disent vouloir défendre. C'est probablement cette conscience qui a poussé Luciano Violante à identifier - dans son mémorable discours inaugural en tant que président de la Chambre des députés il y a presque trente ans - précisément dans une certaine "conception propriétaire" de la lutte de libération l'un des facteurs qui l'empêchent de devenir un patrimoine partagé par tous les Italiens. » (..) Le 25 avril a été déclaré en 2009 la "Journée de la liberté", afin de surmonter les lacérations du passé. Un souhait que non seulement je partage mais que je souhaite renouveler aujourd'hui, précisément parce que 78 ans plus tard, l'amour de la démocratie et de la liberté reste le seul véritable antidote contre tous les totalitarismes. En Italie comme en Europe. Une conscience qui a conduit le Parlement européen à condamner sans équivoque et définitivement tous les régimes du XXe siècle, sans exception, avec une résolution de septembre 2019 dans laquelle je me reconnais totalement et que le groupe Fratelli d'Italia, avec toute la famille des conservateurs européens et tout le centre-droit, a votée sans aucune hésitation (contrairement, malheureusement, à d'autres). Une résolution qui prend encore plus de valeur dans le contexte actuel, compte tenu de la résistance héroïque du peuple ukrainien pour défendre sa liberté et son indépendance face à l'invasion russe. (…) » 

COULISSES, Corriere della Sera, « Le Quirinal apprécie les paroles de la Première ministre » par Monica Guerzoni : « Une journée "belle, détendue, positive". Et très longue, comme la lettre que Giorgia Meloni a adressée au Corriere le jour de la Libération, pour rappeler que les partis de droite ont depuis longtemps "déclaré leur incompatibilité avec toute nostalgie du fascisme". Des mots que le Premier ministre considère clairs, nets et peut-être même définitifs sur le "tournant" que le 25 avril 1945 marque pour l'Italie. Des mots destinés à être lus et relus à la loupe de l'histoire et de la politique, par ceux qui pensent que Meloni a fait un pas en avant et par ceux qui déplorent que, même à cette occasion, le président n'ait pas prononcé le mot d’"antifascisme". Les présidents du Sénat et de la Chambre, le ministre de la Défense et la Première ministre ont accompagné le président de la République au moment le plus important et le plus solennel des célébrations. Dans une atmosphère d'harmonie bipartisane, le président de la République aurait dit à Meloni qu’il a apprécié son intervention dans le Corriere avant de partir pour Cuneo, où il a prononcé son neuvième discours du 25 avril, la Résistance et la "République fondée sur la Constitution, fille de la lutte antifasciste" » 

COMMENTAIRE, La Repubblica, « 25 avril, à qui s'adresse la Première ministre » de Stefano Folli : « En Italie il y a un double 25 avril. Le premier est celui des institutions, avec les cérémonies officielles qui célèbrent le jour de la libération. Le second est celui de la politique, fait d'âpres polémiques et d'affrontements où vibrent d'anciennes passions. La ligne institutionnelle est évidemment interprétée par le Président de la République, qui s'en tient à la signification profonde du 25 avril : la libération de l'envahisseur allemand, le retour à la paix et à la démocratie, l'espoir de retrouver la concorde nationale après la tragédie. La lettre du Premier ministre cherche à se placer dans le sillon ouvert par le chef de l'État. C'est le ton qui sied à celui qui dirige le gouvernement, alors que sa formation politique n’a jamais célébré cette date auparavant, et l'a même considérée comme un jour de deuil. Le changement de générations a progressivement dilué cette bizarrerie, mais il était opportun que la première ministre issue de cette tradition s’exprime. Il s'ensuit que sur le plan institutionnel, Giorgia Meloni a dit ce qu'il fallait dire : une adhésion sans réserve à la méthode démocratique et aux valeurs de liberté et de tolérance ; la reconnaissance de la Constitution faite "pour unir et non pour diviser" ; la confirmation indirecte du choix occidental et atlantique, qui se traduit aujourd'hui par un soutien à la résistance ukrainienne face à l'attaque russe. Le passage le plus significatif est peut-être l'assurance que ce gouvernement de droite se reconnaît aujourd'hui dans le "patriotisme constitutionnel", la formule qui souligne la valeur du patriotisme mais le place dans le cadre de la Constitution, que les ancêtres de l'actuel premier ministre n'ont pas signée dans les années constitutives de l'immédiat après-guerre. La prise de position de Meloni semble s'adresser avant tout au Quirinal, comme pour souligner son entente avec celui-ci. Mais aussi aux populaires allemands, et tous ceux qui, en Europe, se méfient de la droite italienne. Il y a aussi un message aux électeurs de Fratelli avec la référence à la brigade Osoppo, composée de catholiques, de laïques et de libéraux, massacrée à Porzûs par les partisans communistes. Et c'est là que nous arrivons au deuxième niveau du 25 avril, le niveau politique. Cette sortie de Meloni n'a pas éteint la polémique, elle l'a même attisée. A commencer par l'absence d'une déclaration explicite d'antifascisme. Et à gauche, c'est évident, on n'a pas l'intention de faire des concessions : l'enjeu est trop important. » 

ANALYSE, La Stampa, U. Magri « Avec des mots forts, une « opération vérité » a été lancée contre les nostalgiques de « l’autre » patrie » : « La Constitution est antifasciste, point à la ligne. L’intransigeance montrée à Cuneo par Sergio Mattarella ne doit pas surprendre : le caractère « résistant » de son allocution au Théâtre Toselli ne peut prendre de court que ceux qui avaient cru voir dans sa politesse de la faiblesse, dans son esprit constructif de la complaisance, ou dans son respect des règles une quelconque crainte. Cela fait huit ans que le Président célèbre la Fête de la Liberté et jamais ses mots n’avaient retenti aussi fort. Il est vrai aussi que jamais un Président du Sénat, Ignazio La Russa, n’avait remis en cause les racines de notre démocratie, comme si la République était née toute seule, au lieu d’être le fruit de la lutte pour la libération. Mattarella a donc dû faire une mise au point pour rappeler surtout aux jeunes ce qu’avait été réellement le fascisme, les responsabilités de Mussolini et sa complicité avec Hitler jusqu’aux actions les plus inhumaines. L’autre mystification que le Président de la République a voulu démonter concernait les résistants et ce qui les a poussés à se battre. Plusieurs d’entre eux, selon le Président La Russa, auraient voulu une dictature communiste. Meloni pense aussi que ceux qui voulaient une démocratie libérale n’étaient ‘’pas toutes les personnalités de la Résistance’’. Pourtant, dans son discours, Mattarella a rendu hommage aux différentes âmes de la Résistance, allant des catholiques aux libéraux, des socialistes aux républicains. Parmi les héros de la Résistance cités par le Chef de l’Etat, seulement un [Concetto Marchesi] était communiste. Il montre aussi que plusieurs cultures, différentes entre elles, ont contribué à la Résistance. Pour Mattarella, l’objectif partagé qui unissait ces différentes âmes était ‘’la reconquête de la Patrie’’. La Résistance a été notamment ‘’une révolte morale de patriotes contre le fascisme, pour le rachat national’’. Patrie, rachat, nation, des termes souvent exploités par la droite. »

EDITORIAL, La Repubblica, d’Ezio Mauro, « La distance entre les deux Présidents” : “Cette année, les célébrations du 25 avril, jour de la Libération en Italie, n’avaient rien de rituel. Au contraire, c’est comme si le Président de la République avait éprouvé l’urgence et le besoin de sortir de la liturgie habituelle afin de redéfinir le sens de cette journée célébrant la République constitutionnelle fondée sur la liberté reconquise. Voilà donc où nous étions tombés à force d’ambiguïtés politiques, de confusions historiques, mais aussi de provocations et de falsifications de la mémoire nationale qui ont contraint le Chef de l’Etat à revenir sur certains fondamentaux de notre pays. Giorgia Meloni avait décidé de rester un pas en arrière, surtout s’agissant de la reconnaissance des valeurs de la lutte partisane et donc de l’antifascisme comme fondement du nouveau patriotisme constitutionnel de la République. Elle fait preuve d’un embarras équivoque et une réticence face à certaines dates capitales de l’histoire nationale, et son silence avait été explicite à l’occasion du centième anniversaire de la marche sur Rome. Mattarella, dans le Nord-Est de la Péninsule, bastion de la résistance, a déclaré : ‘’C’est ici, sur ces montagnes, dans ces vallées, que la République célèbre aujourd’hui ses racines avec la Fête de la Libération’’. L’origine de la République démocratique se trouve dans la rébellion morale de la jeunesse contre l’occupation allemande, ‘’contre le régime fasciste, jusqu’à la victoire du peuple italien qui se rebelle contre la tyrannie mussolinienne’’. ‘’La Constitution est la fille de la lutte antifasciste et de la Résistance’’ a souligné Mattarella. On ne retrouve pas le même esprit dans le discours de Giorgia Meloni, comme si les deux Présidents s’adressaient à deux pays distincts. Pourtant, il n’y a qu’une seule histoire. D’après la Présidente du Conseil, la droite semble avoir déjà opéré un tournant, il n’y a plus rien à dire. Mais si tout avait réellement déjà été dit, pourquoi la droite retombe-t-elle sans cesse dans ses travers de provocation, de falsification, d’ambiguïté à travers des hommes politiques que cette même droite a portés au sommet des institutions ? C’est cette lecture instrumentalisée de l’histoire qui empêche de prononcer le mot ‘’antifascisme’’ et qui rend impossible la concorde nationale que la Présidente du Conseil appelle de ses vœux. »

EDITORIAL, Il Foglio, de Claudio Cerasa, « Une Italie divisée après le 25 avril : vraiment ? » : « Les célébrations du 25 avril ont contribué à renforcer une image de l'Italie bien différente de celle que l'on voit souvent dans les talk-shows, une Italie qui, face à ses valeurs non négociables, tend plus à unir qu'à diviser. Les cérémonies du 25 avril ont montré que la présence d'une droite démocratique au gouvernement est l'une des plus importantes victoires de l'antifascisme italien, et les paroles claires prononcées hier par la Première ministre sur le fascisme montrent que, sur certaines questions, il y a un esprit d'unité nationale qui ne se manifeste pas seulement lorsque l'on demande à la majorité gouvernementale de montrer à l'opinion publique des gages d'antifascisme.  L'Italie qui, magiquement et incroyablement, se retrouve unie lorsqu'elle discute de certaines valeurs non négociables, est une Italie au sein de laquelle le populisme n'est pas mort, bien sûr, mais a été considérablement réduit, grâce aussi à d'importantes marches arrière réalisées par la droite gouvernementale au cours de ses six premiers mois à la tête de l'Italie (sur l'antifascisme, la lettre d'hier de Meloni est claire et forte, malgré le ton peut-être inutilement polémique de certains passages, plus en tant que leader de l'opposition qu'en tant que chef de gouvernement). Le raisonnement est bien sûr valable pour les questions que nous venons d'évoquer, mais il l'est encore plus si l'on considère d'autres éléments cruciaux de notre vie publique. Il vaut pour les questions d'antifascisme (lorsque les positions de Fratelli d'Italia sont apparues timides ces derniers jours, c'est la Ligue qui a fait des reproches au parti de Giorgia Meloni). Elle vaut pour le soutien de l'Italie à la résistance ukrainienne (le seul parti qui s'oppose à l'envoi d'armes est le M5 qui, pourtant, lorsqu'il était au gouvernement, a envoyé des armes aux Ukrainiens). Elle vaut pour l'émancipation de l'Italie de la dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie (l'agenda de Draghi est aujourd'hui plus un atout de droite que de gauche). C'est vrai pour l'absence, dans le débat politique, d'éléments grandiloquents de pur anti-européanisme (lors des élections européennes d'il y a cinq ans, on parlait de la manière de sortir de l'euro, en Italie, on parle aujourd'hui de la manière de rendre l'Europe plus forte).»

ARTICLE, La Stampa, A. Barbera « Plan de relance national, les objectifs de juin sont déjà en danger » : « Aujourd’hui le ministre Fitto (Frères d’Italie), en charge du PNRR, prendra la parole devant le Parlement pour faire le point sur l’avancée des projets. Attendant de recevoir la tranche du deuxième trimestre, le gouvernement travaille aux 27 objectifs qu’il faut atteindre d’ici le 30 juin. Parmi lesquels certains ne pourront pas être réalisés : à commencer par le plan sur les crèches qui prévoyait la création de 260 000 emplois d’ici 2025. Il y a ensuite la construction de bornes pour les voitures à hydrogène. Le ministre Fitto a entamé son opération transparence, qui reconnait les erreurs et les retards. Aujourd’hui, il reconnaitra publiquement la difficulté de pouvoir atteindre les objectifs de juin. Une affaire délicate, puisque le gouvernement, après avoir promis la révision du Plan d’ici le 30 avril, a maintenant décidé de prendre son temps jusqu’à la date butoir du 31 août. Selon une source, ‘’nous avons eu la possibilité de revoir certains objectifs mais, ayant pris notre temps sur l’ensemble [de la gouvernance] du PNRR, maintenant il faut respecter les échéances intermédiaires’’. Cette phrase synthétise les difficultés du gouvernement Meloni à gérer tous les problèmes dont seulement certains sont imputables à la nouvelle majorité. La faute au trop-plein d’ambition, aux retards de la bureaucratie, mais aussi à la réforme de la gouvernance du PNRR. ‘’En réalité, le gouvernement n’a pas tout à fait compris la complexité administrative du PNRR. L’activisme de Fitto est appréciable, dialoguer avec le commissaire compétent [Gentiloni] est toujours utile mais il faut aussi la capacité technocratique de répondre aux objections des différents fonctionnaires de Bruxelles’’, souligne cette même source. Pour accélérer sur les crèches, les ministres Fitto et Valditara (Instruction) ont demandé l’aide des structures du Trésor déployées dans les provinces. D’ici un mois, il sera possible d’avoir un cadre défini et de voir à qui imputer la responsabilité du ralentissement de la mise à terre du PNRR. Le ministre Fitto tient à souligner ‘’nous sommes au pouvoir depuis octobre, il faut être de mauvaise foi pour dire que tout est de notre faute’’. Ce qui n’est pas faux. »

ARTICLE, Il Messaggero, A. Bassi « Réforme de l’autonomie régionale, l’enjeu est revu à la hausse avec le modèle espagnol » : « Si le titre est anodin ‘’Autonomie différenciée et garantie des niveaux essentiels des prestations’’, le contenu dévoile néanmoins un choix politique clair. Notre quotidien a pu avoir accès au contenu du document que le ministère des affaires régionales du léguiste Calderoli a remis à la « task force » dirigée par la présidente du Conseil Giorgia Meloni et qui devra définir les prestations de base des régions. Après avoir adressé un questionnaire aux différentes ambassades italiennes déployées dans des pays ayant un système décentralisé, les experts de Calderoli ont choisi le modèle espagnol. Tout d’abord car il ne s’agit pas d’un Etat fédéral et que la décentralisation est asymétrique. Ensuite, les communautés locales peuvent garder des quotas importants de taxes relevant de l’Etat. Il serait possible de leur conférer un plus grand pouvoir de décision et de gestion de la fiscalité.  Il est évident qu’avec ce système, les régions les plus riches peuvent réduire la pression fiscale pour leurs résidents, provoquant ainsi une compétition fiscale. Toutefois, aboutir à un modèle assurant un équilibre dans lequel toutes les Régions auraient des avantages apparait comme une promesse sur le sable. » 

PREMIER PLAN, La Repubblica, de C. Tito, « Macron et Meloni ensemble dans l’alliance des « colombes » mais l’UE veut réduire les déficits » : « La Commission européenne avance plusieurs propositions pour une médiation dans la réforme du Pacte de Stabilité, et notamment la réduction de 0,5% par an des déficits excessifs. Des propositions formulées in extremis pour convaincre l’Allemagne et ses alliés avant la présentation du texte aujourd’hui, car la bataille entre les ‘’faucons’’ et les ‘’colombes’’ n’est pas terminée. Tout se joue sur les nouvelles règles budgétaires qui entreront en vigueur l’année prochaine. La Commission tente de trouver une formule ne pesant pas sur la relance et la croissance économique avec des indicateurs plus souples, d’où la révision du paramètre sur la réduction annuelle de la dette qui imposait un effort monstrueux pour des pays très exposés comme l’Italie mais aussi pour la France qui atteint les 110%. L’idée de la Commission serait désormais de fixer un objectif et une trajectoire personnalisés pour chaque pays, sur quatre ans, avec la possibilité de prolonger de trois ans supplémentaires. L’Allemagne et les Pays-Bas désapprouvent cette méthode qui ne garantirait aucun résultat, Scholz proposant plutôt une réduction annuelle de 1% pour les pays les plus endettés comme l’Italie, la Grèce et désormais la France (0,5% pour les autres pays). Pour Ursula von der Leyen, le risque de freiner la relance était trop fort. La Commission pourrait également prévoir que les pays ne respectant pas la trajectoire définie ne seraient pas autorisés à mettre en œuvre de réforme fiscale [accommodante], outre les habituelles procédures d’infraction pour dépassement du seul de déficit à 3%. Cette fois, le bras de fer entre faucons et colombes est marqué par une alliance inédite entre la France et l’Italie, inédite du moins pour ce qui est du gouvernement Meloni, mais qui nait d’une convergence d’intérêts involontaire. Paris se trouve en effet désormais dans la liste des ‘’mauvais’’ pays endettés. Une alliance sur laquelle s’appuie la Commission, notamment Paolo Gentiloni et Ursula von der Leyen dont le mandat touche à sa fin et qui veut le conclure avec une mesure qui laissera sa trace, peut-être en vue d’une candidature à sa propre succession. En tous cas, la proposition de médiation est un pas en avant pour l’Italie, même si elle risque plus que les autres pays d’être immédiatement sous surveillance à cause de son déficit et de se retrouver sous la tutelle de Bruxelles. L’obligation de maintenir la croissance des dépenses courantes inférieure à celle du PIB pourrait en particulier s’avérer compliquée. Il y a aussi un risque de suspension des fonds européens, alors que l’Italie est déjà en difficulté avec son Plan de Relance. Si la proposition allemande est désastreuse économiquement pour l’Italie, la proposition de la Commission pourrait être aussi dangereuse politiquement pour la coalition de droite. » 

(Traduction : ambassade de France à Rome)

25/04/2023

Les pays de l'OTAN transportent du matériel militaire à travers l'Autriche.

FPÖ.jpg

Autriche. La réponse à une question parlementaire du FPÖ montre que l’Autriche, bien que neutre, est traversée par de nombreux transports ferroviaires de matériel militaire de pays de l’OTAN et survolée, à de nombreuses reprises, par des avions de ces pays.

Vox déploie une banderole géante à Madrid.

Vox.jpg

Solidaridad.png

Espagne. Vox et Solidaridad, le syndicat né sous l'égide de ce parti, ont déployé une banderole géante à Madrid, afin de dénoncer le consensus du reste des formations politiques en faveur de l'Agenda 2030.

Vox 1.jpg

(https://www.international.gc.ca/world-monde/issues_develo...)

Giorgia Meloni rend hommage à Paola Del Din, de la Résistance non-communiste.

FI-AN.jpg

Italie. L’anniversaire de la Libération est fêté le 25 avril, en souvenir du 25 avril 1945, jour au cours duquel le Comité de Libération National (Cnl) a proclamé l’insurrection générale sur tous les territoires encore occupés par les nationaux-socialistes et les fascistes.

Dans une lettre adressée au quotidien Corriere della Sera, le Premier ministre nationaliste italien Giorgia Meloni dédie cette journée à Paola Del Din, « Mère de quatre enfants et grand-mère d'autant de petits-enfants, mais aussi, idéalement, de tous les Italiens qui font passer l'amour de leur pays avant toute opposition idéologique. »

Paola Del Din a combattu dans la Résistance avec les Brigades Osoppo, des formations  de la Résistance non-communiste, regroupant des personnes ayant des idées laïques, socialistes, monarchistes ou catholiques.

Paola Del Din et Giorgia Meloni.jpg

Paola Del Din et Giorgia Meloni

Une fois de plus, le BBB vote comme les partis patriotiques.

FvD.png

PVV.jpg

JA21.png

BVNL.png

Pays-Bas. Le député Ralf Dekker du Forum voor Democratie a introduit une motion afin de mettre fin au fait que les étudiants internationaux sont favorisés dans l'octroi d'un logement, au détriment des Néerlandais. Les quatre partis patriotiques ainsi que le parti des agriculteurs, le BBB, ont voté en faveur de cette motion.

NL 1.jpg

SP : gauche de la gauche

Denk : centre-gauche multiculturaliste

PvdD : parti pour les animaux

D66 : libéraux de gauche

CDA : démocrates-chrétiens

Groenlinks : écologistes

PvdA : travaillistes

Volt : pro-européen

Gundogan : député indépendant

Bij1 : gauche radicale multiculturaliste

 

VVD : libéraux de droite

BBB : parti des agriculteurs : agrariens de centre-droit

Omtzigt : député indépendant

JA21 : patriotes

Den Haan : député indépendant

Van Haga : BVNL : conservateurs-libéraux patriotes

CU : Christen Unie : sociaux-chrétiens

SGP : chrétiens protestants

FvD : Forum voor Democratie : patriotes

PVV : patriotes anti-islamisation

24/04/2023

Rhénanie du Nord-Westphalie : augmentation massive des viols.

AfD.jpg

Allemagne. Rhénanie du Nord-Westphalie. D’une question parlementaire de l’AfD, il ressort que 2949 viols ont eu lieu en 2022 en Rhénanie du Nord-Westphalie, soit 600 de plus qu’en 2021. Le nombre de viols en bande est passé de 172 à 246 au cours de la même période (soit + 43 %).

AfD 1.png

AfD : "Plutôt 8 expulsions que 8 viols par jour !"

Allemagne : 24,3 % sont issus de l'immigration

Allemagne. En 2022, 20,2 millions de personnes issues de l'immigration vivaient en Allemagne. C'était 6,5 % ou 1,2 million de plus que l'année précédente. La proportion de la population totale a augmenté de 1,3 point pour atteindre 24,3 %.

[Les personnes issues de l'immigration sont celles qui ont elles-mêmes immigré en Allemagne depuis 1950 (première génération) et leurs enfants (deuxième génération).]

(Chiffres officiels du Statistisches Bundesamt)

(https://twitter.com/destatis/status/1648931301389488129)

Rainer Galla, candidat de l'AfD au poste de Conseiller d’État de la circonscription d’Oder-Spree, arrive premier.

AfD.jpg

Allemagne. Brandebourg. Circonscription d’Oder-Spree. Le candidat de l’AfD au poste de Conseiller d’État [administrateur de la circonscription], lors des élections dans la circonscription d’Oder-Spree de ce 23 avril 2023, Rainer Galla a obtenu, lors du premier tour, 24,8 %. Le deuxième tour aura lieu dans trois semaines, le 14 mai 2023, et verra Rainer Galla affronter le candidat social-démocrate (SPD) Frank Steffen, qui a décroché 22,5 %. Huit candidats ont pris part au premier tour. Cette élection a lieu car le titulaire du poste, un social-démocrate (SPD), part à la retraite le 1 août 2023.

Un quorum existe : le gagnant doit recevoir au moins 15 % des voix de tous les électeurs potentiels. Sinon, l'élection n'est pas valide et le Conseil de circonscription désigne le nouvel administrateur de circonscription.

Rainer Galla.jpg

Rainer Galla : "Stopper l'augmentation des prix maintenant !"

(https://web.landkreis-oder-spree.de/wahlen/lrw2023/)

"La première ministre et Fratelli d’Italia jettent un froid sur les propos de l’ancien patron [Gianfranco Fini]."

FI-AN.jpg

Ligue.jpg

Italie. Revue de presse.

L’évacuation des ressortissants italiens du Soudan et le débat autour des valeurs à mettre en exergue lors des célébrations de la Fête de la Libération du 25 avril se partagent les gros titres « La grande fuite du Soudan » (Corriere della Sera, Repubblica) ; « Gianfranco Fini : « Meloni doit renier le fascisme » (La Repubblica), « Tajani : « nous rendrons hommage aux victimes du nazi-fascisme » » (La Stampa). « La réforme de la justice en trois étapes » (Il Messaggero), « PNRR, 13 milliards de fonds alloués pour les écoles mais les chantiers sont peu nombreux » (Sole 24 Ore), « Nomination de Luigi Di Maio comme envoyé spécial de l’UE pour le Golfe : le gouvernement italien irrité, Tajani : ce n’était pas notre choix » (Il Giornale), « Nomination de Di Maio, la Ligue proteste » (Corriere).

ENTRETIEN, La Stampa, d’Antonio Tajani (Forza Italia), ministre des Affaires Etrangères et vice-président du Conseil, « Rendons hommage aux victimes du nazisme et du fascisme » par Francesco Olivo : « Le 25 avril, je serai aux « Fosse Ardeatine » [lieu à Rome où les troupes allemandes ont exécuté 335 civils italiens en 1944]. Je représente le gouvernent et il est juste d’honorer le martyre d’un grand nombre de héros qui ont été les victimes de la furie nazie et fasciste. Q. En 2009 Silvio Berlusconi avait prononcé un discours marquant un tournant dans le débat sur les rapports entre la Fête de la Libération et la droite. Est-ce que Meloni devrait en faire autant ? Le discours prononcé par Berlusconi a mis fin aux polémiques. Il l’a fait en tant qu’homme d’Etat et de dirigeant du centre-droit. Meloni, qui d’ailleurs était ministre du gouvernement Berlusconi à l’époque, a été très claire sur ce point. Q Pourtant, Gianfranco Fini [ex-dirigeant d’AN, parti dont Meloni était membre, ndlr] affirme que Fratelli d’Italia devrait avoir une posture plus claire sur le fascisme. Demander chaque jour à Meloni de rendre compte des faits du passé est une erreur. C’est une tentative d’exploitation politique de grande ampleur. Les héros de la liberté sont les héros de tous les Italiens. Q. Que pensez-vous de la nomination de votre prédécesseur comme envoyé spécial de l’UE dans le Golfe ? C’est un choix qui relève du Haut-Représentant de l’Union Joseph Borrell et nous n’avons pas à faire de commentaire. Il est clair que Di Maio n’est pas le candidat du gouvernement italien. Nous aurions choisi une autre personne. Il s’est présenté de manière individuelle. Q. Les Etats-Unis sont irrités avec l’Italie pour l’affaire de l’évasion de l’homme d’affaires Uss. Le voyage de Meloni à Washington a-t-il été remis en cause ? Mais pas du tout. Cette affaire ne porte aucunement atteinte aux bonnes relations avec les Etats-Unis. Q. Le Secrétaire d’Etat Blinken vous a-t-il demandé des explications sur l’affaire ? On n’en a pas parlé. Sur le PNRR, suivez-vous la ligne de Meloni ou plutôt celle de Crosetto ? L’argent doit-il être dépensé entièrement ? Je suis la ligne de Forza Italia : les fonds européens doivent être tous dépensés mais l’Europe doit être flexible puisque la guerre et la pandémie ont fortement modifié la donne.  Q. Certains évoquent une rigidité de la part de la Commission Européenne à l’égard du gouvernement italien. Certains y voient même un acharnement sur l’affaire des concessions balnéaires. Etes-vous d’accord ? Je ne pense pas qu’il s’agisse d’un acharnement mais d’une discussion normale. Q. A quel point en est-on sur les négociations concernant la Tunisie ? Cela fait depuis plusieurs semaines que vous demandez à ce que les fonds du FMI soient débloqués. Aujourd’hui je rencontrerai les ministres des affaires étrangères de l’UE et j’espère que la Commission fera une proposition en ce sens. Q. Entretemps, la dérive autoritaire à Tunis semble ne pas s’arrêter. Le Président a été élu, tout comme les membres du Parlement. En tout cas, j’ai proposé que le financement soit versé progressivement en parallèle de l’avancée des réformes nécessaires. Donc des financements progressifs tandis que les réformes sont mises en place. Q. Lors des élections européennes, Forza Italia sera-t-elle l’alliée des Conservateurs dirigés par Meloni afin de déplacer à droite la majorité de la Commission Européenne ? C’est là une possibilité que nous sommes en train d’évaluer avec attention. Il faudra voir ensuite les résultats de chacun. Nous pensons qu’il est nécessaire d’arriver à une forme de bipolarisme aussi en Europe.’’ » 

ENTRETIEN, de Giorgia Meloni, Présidente du Conseil Italien, Milano Finanza, Samedi 22 avril, « Voici comment je prends soin de l’Italie » par Roberto Sommella [extraits: « Sur les nominations à la tête des grandes entreprises, je suis très satisfaite. Cela a été un grand travail d’équipe du gouvernement qui en sort renforcé. Et pour la première fois, nous avons une femme comme DG d’un grand groupe d’Etat. Ces entreprises et leurs administrateurs font face à des défis énormes et un environnement toujours plus compétitif. (…). Dans le document économique et financier, nous avons revu à la hausse les prévisions de croissance du PIB avec un esprit de responsabilité. (…) Et nous continuons sur le chemin de la réduction progressive des déficits et de la dette publique par rapport au PIB, en confirmant les objectifs d’endettement déjà présentés en novembre, soit 4.5% pour cette année, 3.7% en 2024 et 3% en 2025. Pour 2026, l’objectif [de déficit] est de 2.5%. Dès cette année, il y aura une baisse des contributions sociales pensant sur les salariés aux revenus moyens et faibles, pour 3 milliards, qui s’ajoutent aux 3% déjà prévus dans la loi de finances. (…) La réforme fiscale donnera une impulsion forte à la croissance, une vraie révolution attendue depuis plus d’un demi-siècle. (…) Notre première loi de finances a consacré près de 2/3 des ressources à la réduction des prix de l’énergie et nous sommes intervenus pour protéger le pouvoir d’achat des familles. Le prix-plafond au gaz a contribué de façon décisive à faire baisser les cotations au Ttf, le marché de référence en Europe. L’augmentation des prix ne dépend pas seulement des factures énergétiques, mais aussi des effets de l’offre, par faute de manque d’inefficacité du système italien mais surtout en raison de la folie de la globalisation sans règle qui a créé des chaînes d’approvisionnement incontrôlables et des dépendances à l’étranger, par la faute de choix politiques myopes et sans vision de certains gouvernements précédents. (…) La réduction de la dette publique reste une priorité. La seule solution pour rendre soutenable une dette aussi élevée que la nôtre est la croissance. Les politiques d’austérité des dernières années se sont révélées inefficaces et le changement de ligne de la Commission ces dernières années pour faire face à la crise le confirme. C’est pourquoi le nouveau pacte de stabilité devra être orienté vers la croissance, ce qui ne veut pas dire être moins attentifs aux comptes publics, mais utiliser les ressources de façon adaptée et lancer les politiques adéquates. (…). Il faut concentrer les ressources sur des investissements qui, en rendant l’Italie plus moderne et compétitive, peuvent avoir un impact sur la croissance à plus long terme. (…) Si la politique de la BCE se centre sur la réduction de l’inflation, il faut en même temps une réponse européenne à l’Inflation Reduction Act américain et aux plans de soutien de la Chine à leur économie, nous faisons face à un défi compétitif qui concerne toute l’UE. Le Green Deal Industrial Plan pourra jouer un rôle important à cet égard. (…) Un fonds souverain national ouvert à l’investissement privé peut être un instrument adapté pour relancer les investissements pour nos entreprises, en mettant à contribution l’énorme épargne italienne vers des cibles productives, pour le développement industriel et technologique de la nation. (…) Borsa Italiana est une société stratégique pour l’intérêt national, motif pour lequel Fratelli d’Italia lors de la précédente mandature avait mis en évidence au parlement les risques dérivant de l’opération [Euronext] pour l’Italie en tant que système-pays. Avec le futur projet de loi soutenant la compétitivité des capitaux, il y aura une série d’intervention dans le cadre normatif des marchés financiers italiens pour plus de simplification, de rationalisation et de modernisation. Nous voulons promouvoir ce système et les entreprises qui opèrent en son sein. Ces normes rendront la bourse de Milan plus compétitive et les entreprises seront encouragées à rester en Italie, dans un environnement créatif unique au monde. (…) Sur le PNRR, j’entends et je lis des choses qui n’existent pas. Comme le ministre Fitto l’a déjà expliqué, le gouvernement et la majorité travaillent avec la Commission pour résoudre certains problèmes structurels du plan. Mais le PNRR n’est pas un problème mais une grande opportunité que le gouvernement ne laissera pas passer, malgré les erreurs dont il a hérité (…). Avec l’Union européenne, nous n’avons pas de disputes, mais un dialogue constant. Cela vaut aussi pour les relations avec la France. J’ai rencontré le président Macron à Bruxelles, nous avons parlé longuement, avec franchise et amitié, entre Rome et Paris il y a une coopération, nous sommes attentifs tous les deux à nos intérêts nationaux dans le cadre de la coopération européenne. L’immigration est certainement un point important de notre négociation avec la Commission européenne, et au Conseil européen nous avons fait valoir nos motivations – les faits sont évidents aux yeux de tous- et nous avons obtenu pour la première fois un plan concret pour la Méditerranée centrale qui, lors du prochain rendez-vous en juin, sera soumis à d’autres validations. La formule de la « mise en œuvre rapide » utilisée dans la déclaration finale du dernier Conseil européen n’est pas une phrase vide de sens, mais une liste d’actions qui sont en cours. Pour notre part, l’Italie est engagé chaque jour dans la surveillance des frontières, dans les sauvetages, dans l’accueil de milliers de personnes. Nous voulons lutter contre les trafics d’êtres humains, pas contre les migrants. Ceux qui ont les papiers en règle pourront bâtir leur futur en Italie, et celui qui ne remplit pas les conditions ne peut pas être autorisé à arriver illégalement. Ce n’est pas notre politique, mais celle de l’ensemble de l’UE. Aussi au regard de la question du budget, et de la réforme du pacte de stabilité, il n’y pas d’affrontement mais une discussion constructive. [Sur les dossiers industriels comme Ita, Ilva, Tim], nous voulons défendre les secteurs stratégiques italiens en suivant l’exemple de tous les grands pays occidentaux, en protégeant la sécurité nationale. Ita a tourné un page, nous avons résolu une situation qui semblait impossible, personne n’y était parvenu. A présent, Lufthansa devra assurer que l’Italie est au cœur de ses intérêts, présenter un plan industriel efficace, en croissance, au service des routes commerciales et touristiques. (…). Sur le dossier Tim, il faut attendre les conclusions des procédures d’évaluation des offres présentées par certains opérateurs financiers, le gouvernement n’intervient pas, il observe qu’il n’y ait pas de situations qui mettent en péril l’intérêt national. (…) L’Italie fait sa part dans l’UE, sans subir des décisions imposées, elle négocie en gardant comme boussole l’intérêt national. Nos relations internationales sont dynamiques, nous ouvrons de nouvelles portes dans l’espace méditerranéen. Pensez aussi à celles de l’Indopacifique avec mon voyage en Inde. Nous avons du potentiel sous-exploité, nous devons libérer les énergies. Sur la scène intérieure, nous devons changer la fonction publique, avoir une culture de collaboration avec le privé, assouplir les relations à tous les niveaux de la structure de l’Etat, nous avons lancé la réforme fiscale et nous préparons celle de la constitution. (…) Je suis optimiste et déterminée, car l’Italie est déjà un acteur de premier plan et nous pouvons croitre dans tous les secteurs stratégiques. Nous avons la volonté, les compétences et le temps pour le faire, l’horizon d’une mandature ». 

PREMIER PLAN, Repubblica, « La première ministre et Fratelli d’Italia jettent un froid sur les propos de l’ancien patron [Gianfranco Fini].  Pour Lollobrigida, « ce n’est plus son moment » par Emanuele Lauria : « Les derniers propos de l'ex-président de la Chambre Gianfranco Fini, à deux jours du premier 25 avril d'un gouvernement de droite, sont comme une pierre jetée à la fenêtre de la locataire du Palais Chigi. Fini, qui entre 2006 et 2008 avait voulu un très jeune Meloni d'abord comme vice-président de la Chambre des députés et ensuite comme ministre de la Jeunesse, avait ensuite sombré après l'expérience amère de Futuro e Libertà. “Je ne comprends pas que l'homme qui a consacré sa vie à faire grandir la droite en Italie, qui l'a fait sortir des marges de l'arc constitutionnel pour en faire une force de gouvernement", écrit Meloni dans son livre, "ait tout fait pour détruire cet héritage". Après dix ans de silence, et l'ascension de Meloni à Chigi, les contacts ont repris. Certains pensent que Fini voudrait une candidature aux élections européennes. Meloni en prend acte, mettant de côté l'amertume, mais nombreux sont méfiants dans son entourage, à l'exception de La Russa, qui était toujours resté en bons termes avec Fini. Et voici qu’il avertit : "Attention, car sur la répudiation du fascisme - le sens du raisonnement - on ne progresse pas. Et la scène est occupée par des colonels, ou des généraux, comme La Russa ou Lollobrigida, qui laissent une large place à l'ambiguïté". Le seul espoir, selon le signal de Fini, est de rappeler l'histoire et de la condamnation [du fascisme] par son ancien parti en 1994. Meloni s'est efforcée ces derniers jours d'apaiser le climat autour du 25 avril, mais on ne sait pas encore ce qu’elle fera demain après l'hommage à l'autel de la patrie. Elle a choisi le silence hier. Mais ce qu'elle ressent, de son côté, Lollobrigida le dit clairement : "Fini est souvent instrumentalisé par la gauche. J'espère qu'il est de bonne foi mais je ne connais pas ses arrière-pensées et elles ne m'intéressent pas. La seule certitude est que Giorgia Meloni a réussi ce qu'il n'a pas pu faire. Il serait certainement peu généreux de ne pas rappeler qu'à l'époque, le rôle de Fini a certainement été important, mais qu'à beaucoup de bonnes choses, a poursuivi le ministre, ont correspondu d'autres moins nobles qui ont contrecarré de nombreuses réalisations. Chacun a sa propre histoire et chacun doit savoir ce qu'il en est de son temps". 

EDITORIAL, La Repubblica, « L'ambiguïté de la zone grise » par Ezio Mauro : « Ce n'est pas une difficulté historique qui a empêché Giorgia Meloni et le noyau idéologique qui l'entoure de prononcer une condamnation du fascisme et de son histoire liberticide au nom de la démocratie, mais un choix. L'extrême-droite, après avoir gagné les élections, s'est soumise au rituel républicain en endossant les habits sacrés des institutions démocratiques. Meloni a choisi l'isoloir comme lieu non seulement de son investiture, mais de l'absolution et de la consécration des vicissitudes de la droite et de ses adhérents avec l’histoire. On assiste chaque jour à la révision de passages de notre histoire pour minimiser les responsabilités criminelles de la dictature de Mussolini, et à une tentative de séparer fascisme et nazisme, ou à la falsification de la mémoire pour rechercher des équations et des équilibres. Et surtout le refus de considérer le fascisme comme l'âge italien du déshonneur, en le condamnant définitivement. Avec le gouvernement Meloni, nous sommes donc entrés dans une zone grise historique : il n'y a évidemment pas de fascisme actuel, mais il n'y a pas d'antifascisme, le corps mystique de l'État n'est plus soutenu par un squelette de valeurs fondatrices, nous nous aventurons dans une démocratie sans pères, sans péchés et sans jugements, tout simplement étrangère à l'histoire et à ses obligations. C'est exactement là que cette droite radicale a voulu emmener le pays. Cette révision réactionnaire nie en effet le virage pris par Gianfranco Fini il y a vingt ans, lorsqu'il définissait clairement le fascisme comme un "mal absolu". Le silence de Meloni autorise (encore aujourd'hui) la régression culturelle, politique et morale de son parti, sans qu'aucun avis contraire ne soit émis par le cortège des vainqueurs légitimes. Et cette ambiguïté laisse des traces dans l'action du gouvernement, Meloni étant une partisane loyale et convaincue de l'OTAN tout en étant un partenaire tiède et critique des politiques et des idéaux de l'Union européenne, dans une expérience unie d'atlantisme tiède et d'occidentalisme tiède : au moment même où les autocrates attaquent la démocratie libérale, proposant une révision du modèle sans État de droit, comme si l'Occident pouvait être réduit à une caserne. L'antifascisme est la culture, la mémoire, l'engagement qui relie les étapes de notre histoire. Il fait partie de notre histoire, tout comme la dictature fasciste est l'histoire italienne de l'oppression : c'est pourquoi nous ne pouvons pas l'ignorer et nous devons la juger, afin de définir qui nous sommes et quel type de pays nous voulons, en renouvelant notre engagement en faveur de la liberté pour tous. En ce sens, le 25 avril est une célébration de la liberté, mais c'est aussi une obligation publique de conscience. » 

ARTICLE, La Repubblica, « L'UE choisit Di Maio comme "envoyé spécial dans le Golfe". La colère du gouvernement » par Lorenzo De Cicco : « C’est pratiquement fait. Le contrat de Di Maio durera 21 mois, de juin au 28 février 2025, et le salaire est d'environ 12 000 euros (nets) par mois. Le choix semble confirmé par une lettre envoyée il y a trois jours, le 21 avril, à toutes les représentations européennes par le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell, seul détenteur du pouvoir de nomination. “Je considère que le meilleur candidat est Luigi Di Maio", dit le Haut représentant pour la politique étrangère de l'UE. C'est celui qui a "le meilleur profil politique international", affirme-t-il. À ce stade, la nomination passera par le Comité politique et de sécurité (Cops) et sera ensuite ratifiée par la Commission. Le nom de Di Maio avait été proposé par le gouvernement Draghi. Mais le nouveau gouvernement n’avait pas apprécié ce choix. La réaction de Tajani hier a traduit un certain malaise : « Il n'est pas le candidat du gouvernement. "Il était candidat avant qu'il y ait ce gouvernement, j'ai toujours dit à Borrell qu'il n'était pas notre candidat : c'est un choix libre du Haut Représentant, et c'est son pouvoir". Une réaction plutôt glaciale, puisque des sources gouvernementales répètent que le nom de Di Maio "ne vient pas du gouvernement Meloni". La Ligue va plus loin : elle parle d'une opération "honteuse", "une insulte aux Italiens", surtout après "tous les dommages causés par Di Maio dans les relations avec le monde arabe", avec l'arrêt de l'envoi d'armes à Abu Dhabi décidé par le gouvernement Conte II qui a suscité l'irritation des émirs. Les élus FDI au parlement européen font savoir que cela "n'a été ni approuvé ni soutenu de quelque manière que ce soit par le gouvernement Meloni". Pier Ferdinando Casini, élu au Sénat avec le PD, commente : "Si l'Europe choisit un Italien comme envoyé spécial, c'est certainement une bonne nouvelle pour notre pays. A moins que nous ne voulions une fois de plus exporter nos petites querelles au niveau de l'UE. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

23/04/2023

Forte progression du FPÖ lors des élections pour le Parlement de l’État de Salzbourg.

FPÖ.jpg

Autriche. État de Salzbourg. Lors des élections pour le Parlement de l’État de Salzbourg, les patriotes du FPÖ obtiennent 25,75 % (soit + 6,9), arrivant en deuxième position, derrière les conservateurs de l’ÖVP en fort recul. Les communistes du KPÖ percent également.

FPÖ 1.jpg

ÖVP : sociaux-chrétiens

SPÖ : sociaux-démocrates

FPÖ : patriotes

Grüne : écologistes

NEOS : libéraux

KPÖ : communistes

WIRS : citoyens, scission du MFG

MFG : anti-vaccin

(https://orf.at/wahl/salzburg23/hochrechnungen)

FPÖ 2.png

Marlene Svazek, présidente du FPÖ de l’État de Salzbourg : "Nouvel espoir"

Jorge Buxadé prendra part à Budapest en Hongrie à la conférence conservatrice CPAC.

Vox.jpg

Hongrie et Espagne. Jorge Buxadé de Vox (Espagne) prendra part à Budapest en Hongrie à la conférence conservatrice CPAC.

CPAC.jpg

(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2023/04/16/jud...)

Pays-Bas : le parti des agriculteurs, le BBB, toujours donné à près d'1/4 des sièges.

PVV.jpg

JA21.png

FvD.png

BVNL.png

Pays-Bas. Sondage Maurice de Hond :

NL 1.jpg

sondage du 22 avril / sondage précédent / législatives de 2021 / différences entre le sondage et les législatives de 2021

 

Les quatre partis du gouvernement :

VVD : libéraux de droite

CDA : démocrates-chrétiens

D66 : libéraux de gauche

CU : Christen Unie : sociaux-chrétiens

 

Les autres partis :

BBB : parti des agriculteurs : agrariens de centre-droit

PVV : patriotes anti-islamisation

Groenlinks : écologistes

PvdA : travaillillistes

JA21 : patriotes

PvdD : parti pour les animaux

SP : gauche de la gauche

FvD : Forum voor Democratie : patriotes

Volt : pro-européen

SGP : chrétiens protestants

Denk : centre-gauche multiculturaliste

Bij1 : gauche radicale multiculturaliste

50plus : parti des plus de 50 ans

BVNL : conservateurs-libéraux patriotes

(https://www.breizh-info.com/2023/03/27/217447/pays-bas-le...)

22/04/2023

Meeting de Vox à Palma de Majorque.

Vox.jpg

Espagne.

Vox 1.jpg

Vox 2.jpg

Santiago Abascal

Vox 3.jpg

Le parti des agriculteurs, le BBB, qui a gagné les élections provinciales, aura bientôt 15.000 membres, alors que le FvD, qui les a perdues, compte plus de 60.000 membres.

FvD.png

PVV.jpg

JA21.png

BVNL.png

Pays-Bas. Le parti des agriculteurs, le BBB, qui a gagné les élections provinciales, aura bientôt 15.000 membres, alors que le Forum voor Democratie de Thierry Baudet, qui les a perdues, compte plus de 60.000 membres.

Au début de l’année 2023, le BBB avait 10.000 membres et au début 2022 environ 2.400.

(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2023/02/23/le-...)

(https://www.nieuwnieuws.nl/5159457/forum-voor-democratie-...)

(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2023/03/17/res...)

(https://www.breizh-info.com/2023/03/27/217447/pays-bas-le...)

BBB 1.jpg

"Serez-vous notre 15.000ème  membre ?"

21/04/2023

Richard de Mos est acquitté.

Groep de Mos.jpg

Pays-Bas. La Haye (Den Haag). L'ancien membre de l’exécutif de la ville de La Haye Richard de Mos est acquitté dans l'affaire de corruption portant sur des dons, d’entrepreneurs sympathisants, au parti, dans laquelle il était suspect.

Richard de Mos est actuellement conseiller municipal.

(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2022/02/05/aff...)

Levée de l'immunité de Björn Höcke.

AfD.jpg

Allemagne. Le chef de file de l’AfD en Thuringe et dirigeant des élus de l’AfD au sein du Parlement de Thuringe Björn Höcke voit son immunité levée pour délit d’expression car il a utilisé l’expression « Tout pour l’Allemagne » dans un discours lors d’un rassemblement électoral en Saxe-Anhalt en 2021.

Or, cette devise était, à l’époque du national-socialisme, gravée sur les poignards des SA.

Cette levée d'immunité est la septième qui touche Björn Höcke.

Björn Höcke est la figure de proue de la tendance nationaliste de l'AfD.

Interview de Giorgia Meloni par Il Foglio.

FI-AN.jpg

Ligue.jpg

M5S.jpg

Italie. Revue de presse.

La décision de la Cour de justice européenne rappelant l’interdiction de reconduire automatiquement les concessions balnéaires, alors que l’Italie a reporté d’un an la libéralisation de celles-ci , fait les gros titres « Concessions balnéaires, voici le verdict de l’UE » (Corriere della Sera), « Concessions balnéaires et droits Lgbtq+, l’Italie qui déraille » (La Repubblica), « Concessions balnéaires et droits Lgbtq+, les deux revers pour l’Italie » (La Stampa), « L'avertissement de l’UE sur les concessions balnéaires » (Il Messaggero). « Festival du Livre de Paris, Sergio Mattarella : « L’Europe renforce son unité avec la culture » (Corriere della Sera) – Traduction intégrale dans cette revue de presse. « Entretien de la Présidente du Conseil Giorgia Meloni « Un pacte avec l’Europe pour changer l’Italie» (Il Foglio) - – Traduction intégrale dans cette revue de presse.

Les JT couvrent la visite du Chef de l’Etat Sergio Mattarella à Bratislava, ainsi que son interview au Corriere della Sera sur l’Europe de la culture », à l’occasion du Festival du Livre de Paris dont l’Italie est l’invité d’honneur, l’adoption du décret sur les libéralisations en Conseil des ministres, le débat autour de la célébration du 25 avril, Fête de la Libération, et la visite du chef de l’Otan J. Stoltenberg à Kiev.

Meloni.jpg

ENTRETIEN avec Giorgia Meloni, Présidente du Conseil italien, Il Foglio, « Un pacte avec l'Europe pour changer l'Italie » par Claudio Cerasa  [traduction intégrale] : « Ukraine, Europe, pacifisme, armes, immigration, réformes, PNRR, marchés, natalité, nominations, femmes, fiscalité, justice et une méthode nouvelle pour construire une nouvelle relation avec l'opposition, "tourner la page". Six mois exactement se sont écoulés depuis le jour où Giorgia Meloni a été chargée par le Président de la République, Sergio Mattarella, de former un gouvernement. Six mois plus tard, le 21 octobre 2022, Giorgia Meloni a accepté de dialoguer avec notre journal sr un certain nombre de points qui ont fortement marqué son action gouvernementale. Six mois, c'est très court pour dresser un bilan complet de l'expérience d'un exécutif, mais c'est suffisant pour se concentrer sur les forces et les faiblesses d'une majorité qui promet de diriger l'Italie pour les cinq prochaines années. Notre entretien avec le Premier ministre commence par les deux questions qui ont peut-être le plus animé le débat avec les oppositions au cours des derniers mois. D'une part, l'immigration. D'autre part, le PNRR, le Plan national de relance et de résilience. Le Foglio, il y a quelques jours, a critiqué le gouvernement pour l'attitude dure de la majorité sur ce terrain, en soulignant que le fait d'avoir un gouvernement déterminé à gérer l'immigration non pas comme un problème à résoudre avec des mesures structurelles, mais comme une urgence à résoudre avec des mesures ponctuelles, au risque d'aggraver les problèmes de notre pays, en éloignant l'Italie de certaines priorités importantes (la création de nouveaux flux réguliers, la modification du traité de Dublin, le renforcement de la politique de rapatriement). Notre première question à Giorgia Meloni part de là. Madame Meloni, lors de votre première intervention dans l'hémicycle, vous avez rappelé la nécessité de passer, en matière d'immigration, d'une dimension nationale limitée à une dimension européenne plus ambitieuse, pour la gestion des flux migratoires. Vous avez également évoqué la mission Sophia, qui a depuis disparu des radars. Pouvez-vous nous citer au moins trois points sur l'immigration où l'Europe devrait faire preuve de plus d'ambition ? Et pouvez-vous nous expliquer comment votre gouvernement va tenter de donner suite à un combat que vous semblez vouloir mener, à savoir la nécessité d'élargir les mailles du filet du décret sur les flux ? "L'immigration, nous dit Meloni, n'est pas une question "séparée" du tableau géopolitique que j'ai essayé de décrire. Le conflit au Soudan, la présence du groupe Wagner en Afrique, comme l'a mentionné le président Mattarella, constituent un autre chapitre de la "longue guerre" entre les puissances anciennes, nouvelles ou émergentes. La guerre en Ukraine a un impact multidimensionnel - pensez à la crise alimentaire et des matières premières qui a un impact sur le sort de millions de personnes dans les régions les plus pauvres d'Afrique - qui commence seulement à être compris dans sa totalité. Lors du dernier Conseil européen, cette réalité est apparue clairement et nous nous sommes félicités de la qualité du débat et des décisions qui en ont découlé. J'ai informé les partenaires européens et j'ai trouvé non seulement une oreille attentive, mais une coopération totale. Tout le monde connaît maintenant les problèmes et l'ampleur du défi. Il n'est plus temps de discuter, mais d'agir". Oui, mais comment ? "Le problème de la frontière sud n'est pas seulement celui de l'Italie, mais celui de toute l'Europe. La situation en Tunisie m'inquiète chaque jour qui passe, elle nécessite une réponse urgente, les services nous disent qu'une vague potentielle de 900 000 personnes se prépare à débarquer sur les côtes de l'Europe. La Tunisie est un État en danger d'effondrement économique et je tiens à rappeler - pour référence future - que les "printemps arabes" ont commencé dans les villes tunisiennes, qu'une politique erronée de « nation building » a ensuite débouché sur des hivers dramatiques. Ajoutez la Libye après la chute de Kadhafi, la région du Sahel qui est la première porte d'entrée vers l'Europe, la croissance démographique qui prévoit une augmentation de la population africaine de centaines de millions de personnes, et le tableau de la crise migratoire est complet, sous les yeux de ceux qui veulent le voir. Si les aspirations à la prospérité et à la justice sociale ne sont pas accompagnées de réponses concrètes - financements et réformes, assistance qui doit être fournie sur place - l'échec et le chaos nous attendent au tournant. C'est pour ces raisons que notre diplomatie est résolument engagée dans toutes les enceintes diplomatiques : le financement de 1,9 milliard du Fonds monétaire international à la Tunisie doit être débloqué, l'Union européenne et la Banque mondiale doivent bouger. Compte tenu des acteurs en présence, il est clair qu'il faut une collaboration qui dépasse les frontières de l'UE : l'Afrique a aussi besoin de l'action des Etats-Unis, de ses alliés. L'immigration fait partie de ce scénario, et nous ferons notre part en luttant contre les trafiquants d'êtres humains, en sauvant des vies en mer, en favorisant l'entrée légale et en accueillant ceux qui ont vraiment droit à une protection internationale, en construisant un avenir en Afrique. Une main dure avec les criminels - nous avons durci les peines contre les trafiquants, nous les poursuivrons partout - et une main tendue à ceux qui sont dans le besoin et qui ont le droit d'être accueillis, toujours dans le respect des lois de l'État italien et du droit international. L'immigration est un phénomène qui doit être régulé, nous ne pouvons pas permettre aux trafiquants de choisir qui arrive en Italie. Ils sont les premiers ennemis de ceux qui peuvent trouver un accueil et reconstruire leur vie en Italie. Le décret sur les flux répond aux besoins de l'Italie : c'est dans le cadre de l'intérêt national que nous raisonnons, c'est notre boussole, ces plans de développement économique et social ne peuvent pas être sabotés par les bandes de criminels qui organisent la traite des êtres humains. L'Union européenne a donné une première réponse à nos analyses et à nos propositions : en seulement deux Conseils à Bruxelles, celui du 9 février et celui du 23 mars, nous avons réussi à provoquer un changement de paradigme. Nous avons mis fin à l'époque où l'Italie était silencieuse : nous revendiquons notre rôle actif et demandons aux autres États de construire avec nous une nouvelle politique migratoire européenne. C'est dans l'intérêt de tous. C'est pourquoi nous travaillons sur un "plan Mattei" pour l'Afrique et nous le mettons sur la table pour une action concrète : un modèle de coopération qui n'est pas "prédateur" et qui donne aux nations africaines la possibilité de saisir les grandes opportunités qui découlent de leurs ressources avec notre aide". Contrairement au passé, la droite affirme qu'une partie des solutions pour réguler les migrations ne doit pas être trouvée en défiant l'Europe, mais en créant les bases d'une nouvelle collaboration. Quels sont vos trois priorités ? "Sur cette base, les trois points sur lesquels l'UE doit s'engager sont une conséquence logique. Premier point : l'UE doit mettre en place une opération navale et aérienne de surveillance de la Méditerranée centrale et orientale et de lutte contre les trafiquants d'êtres humains, en étroite coordination et en soutien avec les pays de départ, qui doivent à leur tour être dotés de tous les moyens nécessaires pour éradiquer le trafic. Cette nouvelle politique de sécurisation des frontières extérieures doit s'accompagner d'une gestion commune du rapatriement des centaines de milliers d'immigrés clandestins présents sur le territoire européen. Deuxième point : l'UE doit disposer d'une capacité financière solide pour l'investissement économique sur le continent africain ; le financement doit se faire sur la base d'accords contraignants, mesurables en termes d'objectifs et de résultats, en premier lieu avec les États qui sont aujourd'hui les points de départ des migrants et avec les pays les plus pauvres qui ont besoin d'une aide immédiate : une coopération vertueuse en échange d'un engagement à lutter contre l'immigration clandestine. Troisième point : une présence capillaire de l'Europe dans la formation, l'éducation et la recherche pour les jeunes du continent africain, l'ouverture concrète à la participation des femmes à la vie des institutions, le progrès culturel et conscient des droits (je pense aussi au grand thème de la liberté religieuse dans des pays où l'on meurt encore parce que l'on est chrétien) et des devoirs de tout être humain qui constitue le plus grand "patrimoine" de l'Afrique.  En ce qui concerne les relations avec l'Europe, le dossier migratoire aura peut-être son importance propre à l'avenir, mais si nous regardons le présent, l’une des priorités essentielle mais fragile, pour l'Italie et l'UE, concerne l'un des acronymes que l’on connait le mieux en Italie : le Pnrr. Vous avez vous-même déclaré à plusieurs reprises que la mise en œuvre du PNRR était l'un des principaux objectifs du gouvernement, ce qui est clair. Ce qui l'est moins, c'est de savoir quels changements le gouvernement a l'intention de proposer pour le modifier. Pouvez-vous nous dire une fois pour toutes quelles sont les priorités les plus importantes ? "Le Pnrr est un défi pour tout le monde, mais certaines choses doivent être dites : nous l'avons hérité des gouvernements précédents et la tentative de faire porter le poids des mauvais choix et des retards sur les épaules de mon exécutif s’essouffle. Les Italiens savent très bien ce qu'il en est. Cela dit, nous sommes guidés par l'intérêt national et nous ferons donc tout ce qu'il faut pour atteindre les objectifs fixés. Nous travaillons avec la Commission européenne et nous avons l'intention d'utiliser tous les moyens à notre disposition pour réaliser les travaux et les réformes nécessaires. Le PNRR souffre des mêmes problèmes que d'autres instruments conçus avant le changement de scénario géopolitique. Nous sommes dans une économie de forte inflation, de hausse des taux et de guerre, et non plus dans une situation d'urgence post-pandémique. Le Pnrr rencontre des problèmes sur le coût des travaux – qui sont plus élevés à cause de la hausse des prix des matériaux de construction, et pas seulement de l'énergie - et une approche idéologique affectée par une certaine transition verte venue d'en haut, qui nécessite une correction de trajectoire : elle manque de pragmatisme et pour l'appliquer à la réalité italienne (comme à celle d'autres États), il faut de la détermination et du calme, de la rapidité et de la réflexion. C'est une chose de le rédiger (en partie, mal) sur le papier, c'en est une autre de l'appliquer. En fin de compte, la réalité frappe à la porte et il y a maintenant au Palais Chigi un gouvernement qui n'a pas rédigé la première mouture et qui aurait fait différemment. Nous en avons hérité, nous ferons tout notre possible pour les Italiens. Nous avons dit à la Commission européenne ce que nous pensons et ce que nous voulons faire, avec un esprit constructif et un grand sens de la loyauté envers les institutions que nous représentons. Nous attendons la même attitude de la part de tous, y compris de l'opposition qui tente l'impossible pour renverser la vapeur. Les trois priorités de Pnrr ? En réalité, il n'y en a qu'une : ne pas perdre d'argent. Et nous le ferons en ramenant les choses à leur dimension de conception et de faisabilité". Le Pnrr, fait-on remarquer à Meloni, n'est cependant pas le seul acronyme redouté qui complique les relations entre l'Italie et l'Union européenne, si l'on peut dire. Gardez-vous à l’esprit le MES, le fameux traité sur le Mécanisme européen de stabilité que le gouvernement italien est le seul de l'Union européenne à ne pas avoir encore ratifié ? Oui. Nous demandons donc à Meloni, en essayant d’aller plus loin : mais s'il était possible de lier l'éventuelle ratification du MES à un large accord en Europe sur le nouveau Pacte de stabilité et sur les réglementations utiles pour répondre au plan protectionniste américain (Ira : inflation reduction act), sur quoi le gouvernement italien miserait-il concrètement pour tenter de jouer un rôle de leader en Europe ? “Les négociations sont en cours", déclare Meloni, "et il me semble évident que certains instruments de l'UE doivent être mis à jour à la lumière du nouveau scénario géopolitique. Le MES, puisque vous le mentionnez, a été conçu lorsque nous étions dans un autre monde et n'a pas non plus été utilisé à l'époque. C'est un outil, pas une religion, et les outils doivent être à jour, utiles et efficaces. Si c'est pour contrer les crises financières, alors il est non seulement sous-dimensionné mais surtout il ne sert pas son objectif. Je pense qu'il suffit de regarder en Europe ce qui s'est passé lors de l'effondrement du Crédit Suisse. Il est donc beaucoup plus sérieux de réfléchir à la construction d'une union bancaire forte. Si, en revanche, le MES est transformé en vecteur de croissance - c'est ce qu'il faut aujourd'hui dans une Europe qui fait face à l'impact économique de la guerre en Ukraine et la prise de distance avec la Russie, la concurrence entre les blocs et lzq changements profonds provoqués par la pandémie, pensez à l'impact sur le commerce de détail, à l'explosion du commerce numérique et à la flexibilité du travail - alors nous sommes prêts à discuter. Telle est la ligne de mon gouvernement. S'approprier un instrument obsolète ne me semble pas tourné vers l'avenir. Ce sont des choses que d'autres États qui ont ratifié le MES partagent également. Pour l'Italie, c'est une question d'objectifs, de mérites et de substance, et non de forme. Quant au pacte de stabilité, s'il n'est pas vraiment "rénové", il deviendra un problème de plus et non la solution. C'est pourquoi l'accent doit être mis sur la croissance. Je ne prétends pas qu'il faille renoncer à la stabilité des finances publiques, c'est même pour nous une priorité, mais ceux qui restent immobiles ne vont généralement nulle part. Le pacte doit être dynamique, flexible, pour libérer le potentiel de chaque pays dans un marché unique européen qui, soit dit en passant, ne peut pas survivre aux déséquilibres fiscaux actuels. La négociation sur ce sujet est naturellement associée à une nouvelle dimension sur l'utilisation des ressources existantes de l'Europe : s'il n'y a pas d'accord sur un nouveau Fonds de développement, alors les autres fonds devraient être libérés en introduisant un règlement non restrictif, en pleine cohérence avec le nouveau Pacte de stabilité (et de croissance), au sein duquel nous devrions réfléchir pour exclure certains investissements - ceux pour la transition écologique et numérique, mais aussi ceux pour la défense - du calcul de la dette. Avec cette vision, le protectionnisme de Washington ne disparaît pas, mais il trouve sa réponse dans une concurrence ouverte et loyale entre nous et les États-Unis, dans de nouveaux partenariats commerciaux transatlantiques, dans des politiques alignées des banques centrales en matière de taux d'intérêt et de gestion des crises (récurrentes et toujours plus proches), dans une collaboration occidentale vertueuse pour contrer le véritable danger qui pèse sur nos économies en transformation, la Chine et les autres économies non plus émergentes, mais émergées et en pleine "révolution industrielle".  La question du Pnrr nous donne l'occasion d'aborder avec la Première ministre des questions économiques apparemment anciennes. En Italie, tout d'abord, il y a en ce moment un certain nombre de grands matchs industriels, à l'occasion desquels on verra clairement ce que signifie pour le gouvernement Meloni la "défense de l'intérêt national". Nous pensons notamment à Ita, Priolo, Tim, Ilva. Pouvez-vous nous expliquer concrètement comment la méthode Meloni entend créer un nouveau rapport entre l'État et le marché ? Et partagez-vous l’idée de certains qui pensent que, dans des matchs de ce type, il faut suivre ceux qui essaient d'éviter que le poids de l'État ne soit un obstacle au marché ? "Le gouvernement a, dans certains cas, un pouvoir d'intervention directe, il peut créer des conditions favorables, dans d'autres cas, il est un observateur attentif qui joue le rôle de l'arbitre qui siffle s'il y a une faute contre le joueur qui porte le maillot bleu. Nous sommes interventionnistes dans l'économie s'il est nécessaire de protéger l'intérêt national, mais nous respectons le marché, nous aimons les actionnaires et les dirigeants qui savent relever le défi de l'économie, de la concurrence, sans demander l'aide de la puissance publique. La responsabilité n'est pas seulement notre devoir, celui du Parlement et des institutions supérieures, c'est aussi le devoir des entreprises, des associations d'entreprises et des syndicats. La classe dirigeante d'une nation comme l'Italie n'est pas seulement la classe politique. Il doit être clair pour tout le monde que le temps où les entreprises socialisent les pertes et privatisent les profits est révolu". La semaine dernière, autour d’un grand battage médiatique et d’une attention pas toujours bienveillante de la part des marchés, le gouvernement Meloni a été confronté à un défi important. Important à la fois pour l'économie italienne et pour la réputation du gouvernement : les nominations des principales entreprises ayant des participations de l'État. Nous demandons à Meloni ce que ces nominations nous apprennent sur la vision du gouvernement en matière de transition énergétique et de défense de la sécurité nationale. Et si ceux qui prétendent qu'il y a une continuité avec le gouvernement précédent sur ces deux points ont tort. “Tout d'abord, dit Meloni, les nominations ont été décidées sur la base de la compétence et non de l'appartenance. Enel, Eni, Leonardo, Poste et Terna sont des entreprises stratégiques et cette définition n'est pas une formule rhétorique, elle signifie qu'elles sont essentielles pour l'intérêt national. Le gouvernement garantit leur autonomie, crée les conditions pour l'investissement en Italie et l'expansion sur les marchés internationaux avec ses propres décisions de politique économique et l'instrument de la diplomatie. Il s'agit d'entreprises indépendantes qui travaillent sur des marchés hautement compétitifs, et le gouvernement les accompagne sur un chemin qui doit être celui de résultats économiques solides et durables. Eni est un champion mondial de l'exploration dans le secteur du pétrole et du gaz et a un plan articulé pour la zone méditerranéenne où la présence de l'Italie est historique ; Enel est un producteur et un distributeur sur lequel nous comptons pour développer l'infrastructure nationale ; Leonardo est une excellence mondiale dans le secteur de la défense et des nouvelles technologies ; la Poste est une présence capillaire sur le territoire et des services avancés pour les familles et les entreprises ; Terna est le réseau de distribution qui doit être efficace et sûr. Il s'agit d'entreprises qui représentent les centres névralgiques de la nation. Les dirigeants nommés (et pour la première fois une femme est PDG d'une des grandes entreprises publiques) sont des personnes dotées d'une grande expérience, certains ont été reconduits dans leurs fonctions, d'autres ont eu un parcours entrepreneurial réussi, notre objectif ultime étant de renforcer et de développer les entreprises. En ce qui concerne la transition, notre politique consiste à utiliser au maximum le mélange de sources d'énergie, à répondre au principe de neutralité technologique et à éviter les dépendances comme par le passé. Se découpler du gaz russe pour dépendre ensuite des terres rares chinoises pour l'électricité n'est pas un choix judicieux ; la transition doit être progressive, sans sauts dans le vide hasardeux. Avec cette clé de lecture, nous travaillons avec l'Union européenne, nous avons sauvé le moteur endothermique et ouvert des négociations sur les biocarburants, nous sommes sur la bonne voie. La sécurité nationale n'est pas seulement celle d'un approvisionnement énergétique diversifié, mais aussi la défense de l'emploi dans notre industrie manufacturière, en particulier dans le secteur automobile où l'Italie est un producteur majeur. Nous devons développer la recherche, investir dans la technologie, attirer les investissements. Ce sont les lignes directrices d'une politique que nous suivons dans tous les secteurs. En ce sens, la continuité, lorsqu'elle s'inscrit dans le sillage des résultats positifs obtenus, est une "valeur". La réforme fiscale est également une étape importante pour l'identité du gouvernement. Or, en matière de fiscalité, le gouvernement apparaît souvent ambigu. D'un côté, il prétend vouloir lutter contre l'évasion. De l'autre, avec des rabais qui ressemblent fort à des amnisties, des tentatives de limiter l'utilisation du paiement par carte bancaire, un relèvement du plafond admis de paiement en liquide, les signaux semblent être différents. Que compte faire ce gouvernement pour lutter contre l'évasion ? Et quelle serait votre priorité si, sous votre gouvernement, la lutte contre l'évasion fiscale portait ses fruits ? "La réforme fiscale est un instrument pour entrer dans un monde nouveau, l'objectif est si simple qu'il en paraît révolutionnaire : donner au système fiscal une dimension d'équité et de certitude. Nous attendons une réforme structurelle du système fiscal depuis les années 70, la réforme introduira une réduction de la charge fiscale sur les citoyens, les familles et les entreprises. Parmi les nombreuses interventions, nous réviserons tout le mécanisme de l'Irpef en le réduisant à trois taux, nous envisagerons une flat tax pour tous sur les revenus déclarés les plus élevés par rapport aux années précédentes, nous baisserons le taux de l'IRES pour les entreprises qui investissent ou embauchent, et nous interviendrons dans la jungle des dépenses fiscales, des concessions et des exonérations, qui compte aujourd'hui plus de 600 régimes et 125 milliards de dépenses publiques. Quant à l'évasion fiscale, il est clair qu'il n'est pas efficace de la combattre uniquement par des mesures répressives : depuis 2000, elle a toujours oscillé entre 75 et 100 milliards d'euros. Un changement d'approche est nécessaire pour favoriser une relation moins conflictuelle entre les autorités fiscales et le contribuable. Avec la mise en place de l'arrangement préventif de deux ans et le renforcement de la conformité collaborative, nous réécrivons les règles de la lutte contre l'évasion fiscale, qui devient préventive et non plus seulement répressive, et le contribuable est incité à coopérer avec les autorités fiscales. Regardez les chiffres du '"stock" de dossiers examinés par les autorités fiscales : il représente environ 1 153 milliards d'euros, 174 millions de dossiers, dont 30 % sont des dossiers notifiés avant 2010 et 30 % entre 2011 et 2015. Ces dossiers concernent plus de 20 millions de contribuables et pour 100 euros collectés, l'administration en dépense près de 10. Dans votre action gouvernementale, vous avez toujours essayé, Madame la présidente Meloni, de miser sur l'optimisme et l'idée de montrer l'Italie telle qu'elle est, et non pas telle qu'elle est perçue, est un pari important. Mais pour être optimiste, il faut aussi parier sur l'avenir des jeunes. Et pour avoir à cœur l'avenir des jeunes, il faudrait avoir à cœur un secteur particulier : celui de l'innovation. Au lieu de cela, on constate que le gouvernement semble très absent sur ces questions. Le montant alloué par l'Italie à la recherche et au développement est encore de 1,4 % du PIB, en tenant compte des fonds publics et privés, et c'est l'un des pourcentages les plus bas de l'Union européenne. Et même le dernier budget, sur ce point, n'a pas changé de cap. Disons-le sans trop tourner autour du pot : en matière d'innovation, pensez à la polémique sur Spid et Pos, le gouvernement ne semble pas en faire une priorité. Sur quoi vous sentez-vous capable de promettre que ce gouvernement sera concrètement du côté des jeunes ? "Je répète ce que j'ai dit dans mes déclarations de programme : l'Italie n'est pas un pays pour les jeunes. Et je promets de ne pas promettre, parce que nous agissons et nous agirons. Le gouvernement met en œuvre des politiques de grande ampleur, ce qui est logique ; par conséquent, nous nous occupons du travail (et non des subventions pour ne pas travailler) et des retraites (également pour les jeunes générations). Le travail qui existe et celui qui existera ; les pensions de retaite qui existent et celles à venir. Sur ce dernier point, on oublie que par rapport au passé, le chèque de pension sera versé sur la base du système contributif, c'est une réalité et cela signifie que des millions de jeunes qui ont commencé à travailler aujourd'hui risquent d'avoir une pension très faible demain. C'est pourquoi le système doit être contrôlé et réformé. Les jeunes, qui sont constamment évoqués avec une emphase rhétorique, comprennent très bien ceux qui essaient de les utiliser et ceux qui connaissent leurs aspirations profondes. Certaines données sur l'emploi de ces mois de gouvernement nous encouragent, mais leur stabilisation suppose un investissement sérieux et concret dans la connaissance et l'innovation qui sont le moteur des sociétés complexes d'aujourd'hui. C'est pourquoi notre engagement en faveur de l'éducation et du mérite est maximal. Nous devons sortir l'Italie de ses positions inférieures aux moyennes européennes et à celles des États avancés, non seulement en termes d'investissement dans la recherche et le développement par rapport au PIB, mais aussi en termes de nombre de diplômés, de docteurs et de chercheurs. Nous continuons à gaspiller des ressources pour former des jeunes gens d'excellence qui profitent ensuite aux systèmes de recherche et d'innovation des nations étrangères. Une absurdité à laquelle il faut mettre fin au plus vite : les dépenses en faveur de l'innovation sont la meilleure forme d'investissement, tant l'État que les entreprises privées doivent le comprendre et nous sommes en train d'avancer dans cette direction. Nous avons des cerveaux d'une excellence absolue, nous devons capitaliser sur leur valeur. Ce n'est pas un hasard si la technologie et l'innovation figurent toujours parmi les thèmes prioritaires des réunions bilatérales avec les dirigeants étrangers. En y regardant de plus près, les réunions internationales cherchent des solutions en matière de santé, de sécheresse, d'énergie, d'efficacité énergétique des bâtiments et de renouvellement de la mobilité... Notre approche, contrairement à l'approche idéologisée d'autres, est sur ce sujet tout à fait « laïque », ouverte et attentive uniquement aux résultats pratiques et aux données objectives. Par exemple, nous n'avons pas d'a priori sur l'énergie nucléaire, domaine dans lequel l'Italie a toujours été à l'avant-garde, d'abord sur la fission et aujourd'hui sur la fusion. Le débat est un chantier ouvert, où la technologie n'est pas la fin, mais le moyen que nous pouvons utiliser au profit d'une société plus équitable et plus développée. Nous regardons vers l'avenir, comme l'a dit Albert Einstein : "Je ne m'inquiète jamais de l'avenir, il arrive toujours assez tôt".  Lorsque l'on parle d'avenir, d'économie, d'innovation, de croissance et d'investissement, on ne peut pas ne pas penser à une priorité de notre pays qui tarde à venir : la nécessité de réformer le système judiciaire dans le sens d’un renforcement de la garantie des droits. Le ministre Nordio, s'adressant à Il Foglio il y a quelques semaines, a critiqué le gouvernement auquel il appartient en raison de sa tendance à alourdir les peines, mais il a également annoncé un fait important : d'ici le mois de mai, a-t-il déclaré, le gouvernement présentera au Conseil des ministres "une réforme très ambitieuse, inspirée par les principes non négociables du garantisme gouvernemental". En détail : "Des enquêtes secrètes jusqu'à la mise en accusation, de nouvelles règles sur la prescription, une révolution sur la détention préventive, pour en régir l'abus". Nous sommes bientôt au mois de mai, madame la Présidente. Le gouvernement a-t-il vraiment l'intention de remettre en cause la pensée unique « menottée » et la culture toxique du procès médiatique ? "La réforme de la justice joue un rôle central. Les citoyens nous font confiance parce qu'ils nous demandent une justice équitable, rapide et efficace. Nous devons garantir la sécurité juridique et il me semble que les exemples contraires abondent. Les Italiens exigent des délais, une exécution des peines qui ne soit pas en contradiction avec l'esprit de la loi, un système d'enquête qui garantisse les droits fondamentaux des citoyens et qui ne porte pas atteinte à la dignité de l'individu. La "pensée unique menottée" que vous évoquez ne fait pas partie de ma culture politique, et je ne pense pas qu'elle soit dominante dans la magistrature. La détention provisoire doit être limitée aux cas nécessaires. Le secret de l’instruction est un principe sacro-saint : ce n'est pas liberticide, c'est le respect du fond et de la forme, on ne peut pas être condamné dans la clameur de la presse puis acquitté dans le silence du tribunal, alors que votre vie a été détruite et que personne ne pourra jamais vous la rendre. Du pénal au civil, nous avons besoin d'une nouvelle culture du droit qui soit un instrument de coexistence et non de guerre tribale. L'absence de garanties est un mal, l'excès de garanties en est l'image inversée. Ce qu'il faut, c'est l'équilibre et la culture des institutions, la connaissance du pouvoir judiciaire et la sensibilité politique. Pour cela, Nordio est l'homme qu'il faut à la place qu'il faut. Ce gouvernement ne manque pas de courage et de vision pour mener à bien la réforme de la justice. Les citoyens ont attendu trop longtemps". Lors de votre récente rencontre au congrès de la CGIL, vous avez déclaré que la réforme institutionnelle à laquelle le gouvernement travaillera ne sera pas le résultat d'une idéologie mais du pragmatisme. "Une réforme dans un sens présidentialiste ou, en tout cas, une élection directe du sommet de l'exécutif, dans les formes que le Parlement jugera nécessaires". Pouvez-vous expliquer quelles sont les conditions nécessaires à une telle réforme et si vous êtes réellement prête à faire tout ce qui est en votre pouvoir pour amener l'opposition à une discussion sur ces réformes ? "Notre Constitution a été conçue avec un bicamérisme parfait, un président du Conseil sans sceptre, un président de la République gardien de la Charte, un pouvoir judiciaire autonome. Cela semble idéal, mais l'histoire nous montre tous que nous avons des problèmes de gouvernabilité (dans l'histoire de la République, il y a eu jusqu'à 68 gouvernements en 78 ans, avec une durée moyenne d'un peu plus d'un an, et rien que de 2000 à aujourd'hui, il y a eu 14 gouvernements) qui ne peuvent pas continuer parce que nous perdons tous de cette façon. Nous vivons dans une réalité accélérée, les défis sont multiples et à différents niveaux, nous sommes confrontés à d'autres pays qui agissent rapidement. Renforcer la démocratie signifie la rendre plus efficace et plus proche des besoins immédiats des citoyens de la République. Le présidentialisme est la réponse à ces besoins. La forme fera l'objet d'un débat parlementaire, mais le fond est une question claire pour quiconque vit dans la réalité quotidienne, on peut réformer toutes les lois, on aura toujours le problème de réécrire celle qui est fondamentale et qui les régit toutes. Les poids et les balances sont nécessaires, une architecture équilibrée est la boussole, mais la lenteur et l'immobilisme sont l'ennemi de notre réalité, qui finit toujours par l'emporter. Les travaux de l'Assemblée constituante elle-même témoignent du débat sur ces questions devenues urgentes aujourd'hui. En 1946, Piero Calamandrei affirmait qu'"il n'est pas indispensable que le schéma de la république présidentielle tel qu'il est en vigueur en Amérique soit adopté intégralement en Italie ; il suffirait de s'en approcher sur un point, celui de l'élévation et du renforcement de l'autorité du chef du gouvernement, à travers l'approbation solennelle - par le peuple ou les assemblées législatives au moins - du plan dans lequel est exposée la politique qu'il entend suivre". Les choix des pères constituants étaient autres et l'orientation était décidée par l'histoire et les biographies. Il ne s'est rien passé et les gouvernements sont nés faibles dès leur berceau. Si l'histoire compte encore pour quelque chose, alors il faut dire que nous sommes dans une autre ère, notre République peut tourner la page. La démocratie italienne peut devenir encore plus forte et plus solide grâce à une réforme au sens présidentiel de l'État. Avec deux objectifs : une plus grande stabilité gouvernementale et un rapport direct entre les électeurs et le chef de l'exécutif. Sur ces bases, je suis ouvert à toute hypothèse. Une réforme que je considère comme fondamentale et qui peut aussi être une mesure puissante pour le développement économique. Avoir des institutions plus stables et plus efficaces, c'est pouvoir bénéficier d'une plus grande fiabilité au niveau international et pouvoir concentrer les énergies sur les grands objectifs stratégiques et de long terme". Votre arrivée au gouvernement a contribué, pour des raisons évidentes, à donner au débat sur la présence des femmes dans les lieux de pouvoir une dimension différente et plus concrète que par le passé. Peut-on dire que l'Italie, avec une femme Premier ministre et une femme cheffe de l'opposition, est à l'avant-garde en Europe en matière de droits et d'opportunités pour les femmes ? Et pouvez-vous expliquer ce que votre gouvernement a l'intention de faire pour offrir aux femmes la possibilité de considérer le mérite non pas comme une utopie mais comme une réalité, même sans devoir prendre le pari idéologique des quotas pour les femmes ? Les quotas « roses » ne m'ont jamais plu, la réalité a dépassé l'idée de la "réserve" des femmes et mon histoire parle d'elle-même, j'ai fait mon chemin en concurrence directe avec les hommes. Nous sommes à un tournant de l'histoire, la force des femmes ne peut pas être arrêtée. Ce dont l'Italie a besoin, c'est d'un modèle de protection sociale adapté au défi de la vie quotidienne, capable de considérer la parentalité comme une valeur ajoutée et non comme un fardeau ou un obstacle, et qui sache concilier vie familiale et professionnelle. Je dirais que l'égalité de la dignité des femmes est un paramètre à l'aune duquel se mesure la civilisation d'une nation, nous devons donc nous efforcer de la faire respecter partout. En ce qui concerne le bien-être des familles, je voudrais simplement souligner que notre gouvernement a enfin agi pour une législation-cadre en faveur des personnes âgées, qui représentent une part importante de la population en Italie et augmentent en pourcentage, malheureusement, en raison du vieillissement et de la dénatalité. Une politique familiale solide est également indispensable pour sortir de la glaciation démographique dans laquelle nous vivons et qui met en péril notre nation, son bien-être social et sa durabilité économique. C'est pourquoi nous nous engageons fermement sur ce front. Même l'attention que le gouvernement porte au LEP, les niveaux essentiels de services, dans le cadre de la réforme sur l'autonomie différenciée, confirme notre sensibilité concrète aux différences, aux écarts et aux fragilités sociales. Lesquelles ne peuvent certainement pas être guéries ou réduites par de fausses "mesures d'assistance". Un élément de grande entente entre votre gouvernement et le reste de l'Europe, au cours de ses six premiers mois d'existence, est la position claire que vous avez prise sur la question de la défense de l'Ukraine, claire et sans ambiguïté.  Pouvez-vous expliquer pourquoi l'Italie a le devoir de défier les professionnels de la zizanie et de continuer à faire tout ce qu'il faut pour défendre la résistance héroïque d'un pays attaqué. Votre gouvernement considère-t-il que la récente demande de la Cour pénale internationale, qui a émis un mandat d'arrêt contre Poutine il y a un mois, est déplacée ?  “L'Italie, a poursuivi Meloni, est membre de l'OTAN depuis 1949, a adhéré à la Charte des Nations unies en 1955 et a été l'un des membres fondateurs de l'Union européenne. Notre participation aux institutions internationales n'est pas un dîner de gala, ce sont des engagements pris devant les citoyens italiens qui paient des impôts et votent : il s'agit d'une action politique. Pour moi, participer signifie partager des valeurs fondamentales et les traduire en décisions concrètes : celle du gouvernement que je préside est une présence active. En Ukraine, ce n'est pas une liberté abstraite qui est en jeu, mais celle de l'Europe, dont les frontières matérielles et idéales sont menacées par la guerre d'agression de la Russie. Nous sommes confrontés à la crise mondiale la plus grave depuis des décennies, nous avons chaque jour la preuve de la concurrence extrêmement rude entre l'Occident et ce "reste du monde" qui, face à un signe de "capitulation", un ralentissement de l'action en faveur de la résistance de Kiev, pourrait penser qu'après tout, on peut jouer avec la guerre pour atteindre le plus grand objectif : affaiblir l'ordre libéral et renforcer le pouvoir et l'influence mondiale des dictatures, des démocraties et des régimes autoritaires. Nous ne pouvons le permettre, car l'Europe subit un test de l'Histoire qui n'a pas d'alternative : nous devons "gagner la paix". Et pour la gagner, nous devons soutenir l'Ukraine politiquement et militairement avec fermeté et sagesse. J'ai vu au Parlement ceux qui brandissent le drapeau d'une paix abstraite accuser le gouvernement d'entraîner l'Italie vers la guerre, de dépenser de l'argent pour des armes. Rien n'est plus faux, erroné et dangereux pour notre avenir. En ce qui concerne les dépenses, donnons à Kiev les systèmes de défense que nous possédons déjà et j'ajouterai que chaque vie sauvée grâce à notre soutien n'a pas de prix à mes yeux". Madame la Présidente, en voulez-vous aux pacifistes ? "Ceux qui parlent de paix de manière générale oublient qu'il y a une guerre, ignorent la réalité du champ de bataille, ne sont jamais allés en Ukraine - où je me suis rendue et où j'ai vu de mes propres yeux la dévastation, la douleur, le deuil, l'horreur, l'héroïsme et l'espoir de ceux qui vivent chaque jour comme si c'était le dernier - et exigent la reddition non seulement du courageux peuple ukrainien, mais aussi du nôtre. Des changements radicaux sont en cours, nous pouvons voir leur impact socio-économique immédiat, mais après, si nous faisons l'effort de regarder le moyen et le long terme, nous avons un scénario où les équilibres internationaux sont en train de changer. La démocratie et la liberté sont des conquêtes de tous les jours. Et le gouvernement italien que j'ai l'honneur de diriger peut et doit jouer un rôle de premier plan. Le projet européen repose sur ces piliers, la force du droit international - que la Russie a violé avec son invasion de l'Ukraine - ne peut être échangée contre la loi du plus fort. Notre soutien à l'indépendance de l'Ukraine ne manquera jamais, il sera toujours coordonné avec les alliés, dans le cadre du multilatéralisme. Nous donnerons à l'Ukraine toute l'aide dont elle a besoin pour exercer son droit à l'autodéfense, conformément à la Charte des Nations unies, conformément à ce que notre conscience nous dicte en tant qu'Européens, en tant qu'Italiens qui aiment et défendent la liberté. Les décisions de l'Union européenne, les actions de l'OTAN sont conformes à nos idéaux. Les défenses aériennes et les munitions sont le bouclier dont Kiev a besoin pour défendre la vie des civils, la Russie bombarde la population sans discernement, vise à détruire les infrastructures (eau, lumière, chauffage, transport) nécessaires à la vie quotidienne des hommes, des femmes, des enfants. La guerre d'usure menée par Moscou vise à faire plier la volonté du peuple ukrainien et notre détermination. Mais cette fois, la Russie est du mauvais côté de l'histoire. Je l'ai déjà dit et je le répète : il ne s'agit pas d'une question qui peut être soumise au consensus du moment, le défi est immensément plus grand et ceux qui pensent en termes de pourcentages de sondage ne font qu'ouvrir grand la porte à la soumission à l'agresseur. Aux brandisseurs de drapeaux aux couleurs de la paix, aux maîtres de l'utopie, je dis : pensez à vos enfants et à vos petits-enfants, voulez-vous pour eux un avenir dans une Europe menacée et sans liberté ? Churchill disait que "celui qui vit dans la liberté a une bonne raison de vivre, de se battre et de mourir". C'est le moment de se souvenir de ses mots, ils permettent de comprendre les raisons profondes de la fière résistance de l'Ukraine. Ils sont aussi les nôtres".

ENTRETIEN avec Ignazio La Russa (Frères d'Italie), président du Sénat, Repubblica, « "L'antifascisme ne figure pas dans la Constitution. Mon projet pour le 25 avril : mettre tout le monde d'accord » par Emanuele Lauria : « Il revient à la charge pour parler de "pacification nationale" et citant Luciano Violante, veut "commencer à regarder l'histoire aussi à travers les yeux des autres". Il exhorte cependant à "une lecture unique" au moins des principes qui marquent les fondements de la République, contenus dans la "première partie de la Constitution, partagée et indiscutable". Celle des droits, de la démocratie, de la participation et de la liberté". Mais il l ne renonce pas pour autant à un constat qui ne l'affranchit pas de son passé politique. A l’occasion de la présentation au Maxxi du livre "Sul baratro", de Marina Valensise, écrivain et fille de Raffaele Valensise, ancien secrétaire adjoint du MSI et de l'AN, il affirme qu'elle "partage pleinement les valeurs de la Résistance, perçue comme le dépassement d'une dictature". Mais il fait immédiatement une distinction : "Le problème, c'est que ces valeurs ont été récupérées par le PCI, puis par la gauche. Et je m'y suis toujours opposé". Au Sénat, la gauche et la droite étaient divisées sur les motions du 25 avril : la majorité a soutenu le texte de l’opposition, qui a été adopté à l'unanimité (133 oui). La courtoisie n'a cependant pas été réciproque et le texte majoritaire n’a obtenu que 78 oui, 29 non et 26 abstentions : le PD, le M5S ont reproché à la loi présentée par la coalition gouvernementale de ne comporter aucune référence à l'antifascisme. Mais sur ce point, La Russa ne se défile pas. Au contraire, il souligne : "Il n'y a aucune référence à l'antifascisme dans la Constitution. Pourquoi ? Je crois simplement que cela s'est fait sous la pression des partis modérés qui ne voulaient pas faire ce cadeau au PCI et à l'URSS". Le président du Sénat insiste pour donner à la Résistance une valeur universelle, dans une tentative de détacher la lutte pour la Libération du patrimoine culturel de la gauche : "Regardez que même la droite, dans son histoire, a nommé des partisans". Et c'est reparti : voici le nostalgique La Russa qui célèbre le mouvement social italien. "Pas du tout. Que de polémiques inutiles, rétorque-t-il, sur mes phrases. Il y a eu une tempête quand j'ai rappelé la naissance du MSI. Je rappelle que le président de la République était également présent aux obsèques d'Almirante". “Fini est allé plus loin, mais je reste persuadé que lorsqu'il a qualifié le fascisme de mal absolu, il parlait des lois raciales".  Même Lollobrigida, qui a parlé de substitution ethnique, aurait été mal compris : "Mais pensez-vous vraiment que Lollobrigida est un suprémaciste blanc ? Il a lui-même dit qu'il ne savait pas ce qu'il disait, ou plutôt qu'il ne connaissait pas la théorie du complot de Kalergi". Alors, Monsieur le Président, que ferez-vous le 25 avril ? Participerez-vous aux célébrations ? Je ferai quelque chose qui rassemblera tout le monde". Et il rit en retournant vers l'hémicycle. » 

Ignazio La Russa.jpg

Ignazio La Russa

ARTICLE, La Stampa, A. Bravetti « La bataille du 25 avril » : « A quelques jours du 25 avril, c’est un bras-de-fer auquel on assiste au Sénat sur les commémorations. Ainsi, au Sénat on vote sur deux motions, et la première est présentée par les oppositions (PD, M5S, Azione-Italia Viva, Autonomie et Avs) s’inspirant de l’allocution prononcée par la Sénatrice Liliana Segre lors de l’inauguration de la mandature et qui engage le Sénat à ‘’adopter les initiatives nécessaires afin que les commémorations des dates qui sont le fondement de notre histoire antifasciste se déroulent dans le respect de la vérité historique partagée’’. L’autre est présentée par la majorité. Seules trois dates figurent dans les deux motions : le 25 avril, le 1 mai et le 2 juin (Fête de la République). La droite demande à ne pas en oublier d’autres : le 17 mars (jour de la proclamation du Royaume d’Italie) ou encore le 9 novembre, coïncidant avec la chute du Mur de Berlin. La motion de la majorité cite la résolution du Parlement Européen du 19 septembre 2019 s’exprimant ‘’contre toute forme de totalitarisme’’. Le PD souligne une absence importante ‘’c’est dommage qu’un mot aussi important, l’antifascisme, ne soit nullement cité’’, c’est là ‘’une omission inacceptable’’. Au moment du scrutin, la motion des oppositions est adoptée avec 133 voix et 1 abstention, sous les applaudissements de l’hémicycle. Le climat change rapidement au moment du scrutin de la motion de la majorité, qui passe avec 78 voix pour, 29 contre et 26 abstentions. Les sénateurs de la coalition de droite alors se mettent debout et hurlent ‘’c’est une honte !’’. »

ENTRETIEN, La Stampa, de Noemi Di Segni, Présidente de l’Union des Communautés Juives « Le fascisme doit être reconnu comme un mal, il faut que le gouvernement ait le courage de demander pardon » : « ‘’Les propos du ministre F. Lollobrigida sur le « remplacement ethnique » sont apparus déplacés, surtout au moment où nous étions à Auschwitz avec le Président Mattarella et des étudiants pour transmettre une mémoire respectueuse à l’égard des victimes de la Shoah. Je m’attends à ce qu’une personnalité représentant les plus hautes sphères institutionnelles italiennes ne prononce pas de tels mots et qu’elle reconnaisse que l’Italie a eu une responsabilité pour ce qui s’est passé. Les Allemands ont fait leur part, nous avons vu pour la première fois un Président allemand se rendre à la Cérémonie de Varsovie du 19 avril pour demander pardon. Je m’attends à ce que les plus hautes personnalités italiennes aient ce même courage.’’ »

ARTICLE, Il Sole 24 Ore « Migrants, le Sénat donne son feu vert aux restrictions sur la protection spéciale » : «Le tour de vis du gouvernement sur les migrants – allant de la protection spéciale à l'accueil des demandeurs d'asile uniquement dans les centres, est passé avec 92 voix pour et 64 contre. Le Sénat a approuvé hier le décret-loi sur l'immigration, adopté le 9 mars dernier par le Conseil des ministres réuni à Cutro. Le texte est maintenant transmis à la Chambre des députés, qui doit le convertir avant le 9 mai. Les mesures sont durcies par rapport au premier texte : si d'une part les canaux d'immigration régulière sont élargis par l'introduction d'un décret ministériel pour une durée de trois ans définissant les quotas des flux, d'autre part, le décret s'attaque aux passeurs et aux trafiquants avec l'introduction d'un nouveau délit avec des peines pouvant aller jusqu'à 30 ans si les actes poursuivis ont fait des victimes. Selon le leader de la Ligue et vice-premier ministre Matteo Salvini, le décret "retrouve l'esprit et l'efficacité de ce que j'ai fait en tant que ministre de l'intérieur, en remédiant aux graves distorsions introduites par la gauche". Selon le secrétaire d’Etat à l'intérieur Nicola Molteni ainsi que le chef du groupe de la Ligue au Sénat, Massimiliano Romeo : "La logique des décrets Salvini est de retour". Molteni parle de "cohésion absolue et de vision commune de l’ensemble de la coalition de droite", mais le silence de Fdi est éloquent. Le ton employé par le parti de Meloni est plus sobre : les nouvelles règles sont considérées comme un "ajustement à celles déjà présentes dans plusieurs pays européens" et, surtout, sont "inattaquables". L'opposition déplore "un décret irresponsable et inhumain, fondé sur la peur pour effrayer les gens", déclare Francesco Boccia, président du groupe Dem. Suite à l'amendement de la majorité présenté au Sénat par Maurizio Gasparri (Fi), le décret établit que les permis de séjour attribués dans le cadre de la protection spéciale, pour obtenir un traitement médical ou fuir des catastrophes naturelles, ne pourront en aucun cas être par la suite convertis en permis de travail. »

ARTICLE, La Repubblica, T. Ciriaco « Affaire Uss, maintenant Nordio (Frères d'Italie) pointe du doigt le ministère de l’Intérieur » : « L’Intérieur, tout en sachant que le Russe Artem Uss pouvait s’évader, n’a pris aucune mesure de surveillance particulière pour empêcher qu’il n’échappe à son assignation à résidence. C’est le ministre de la Justice Carlo Nordio qui l’a implicitement révélé lors de son audition à la Chambre, sans jamais citer son collègue de l’Intérieur. Le Département américain de la Justice avait adressé le 19 octobre 2022 une note au ministère de la Justice italien, en mettant en copie le ministère de l’Intérieur (pour Interpol), signalant le risque élevé d’évasion. Le lendemain, le ministère de l’Intérieur a demandé à la Cour d’Appel, par mail et en mettant Interpol et la Farnesina en copie, de maintenir Uss en prison. Quand Nordio évoque la seconde note américaine du 29 novembre, arrivée quatre jours après la décision de la Cour d’Appel, il dira ‘’nous l’avons retransmise à Milan en mettant Interpol en copie pour information. Or, la lettre serait arrivée en réalité le 15 décembre. Ce qui veut dire que le ministre Nordio l’a transmise aux juges avec 17 jours de retard. Nordio ne dit pas non plus que les autorités américaines demandaient que les portables du Russe soient confisqués, alors qu’il en a disposé jusqu’à 9 jours avant son évasion. Ce document a été adressé au Parquet Général avec un retard de plusieurs semaines. Un autre aspect clivant est la question du périmètre des pouvoirs du Garde des sceaux et s’il pouvait demander des mesures plus dures que l’assignation à résidence. D’après les magistrats de Milan, Nordio avait cette possibilité mais il aurait décidé de ne rien faire. Au contraire, le ministre assure n’avoir ‘’aucune compétence’’ et dit avoir adressé le 20 octobre une note communiquant à la Cour d’Appel, au bureau Interpol du ministère de l’Intérieur et à la Farnesina sa volonté ‘’de demander le maintien en prison de Uss’’. L’invité de pierre est encore une fois le ministre de l’Intérieur. Piantedosi avait pourtant informé le Copasir (comité pour la sécurité de la République) que personne ne l’avait prévenu du haut risque d’évasion du Russe. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)