31/01/2023
"Meloni demande à Michel un fonds souverain et l’unité sur la question migratoire."
Italie. Revue de presse.
Le transfert pour des raisons de santé de l’anarchiste A. Cospito dans une prison de Milan, ainsi que le débat sur le régime d’isolement strict fait les gros titres de la presse italienne « Cospito transféré tout en restant en régime d’isolement » - Après cent jours de grève de la faim, l’anarchiste a été transféré de Sassari à Milan. Nordio (Frères d'Italie) : sa santé est préservée (Corriere della Sera), « Cospito défie le gouvernement : stop au régime d’isolement pour tous ceux qui y sont soumis » - L’anarchiste est déterminé à continuer sa grève de la faim, mais le gouvernement ne cède pas et laisse la magistrature décider de son sort (La Repubblica), « Cospito transféré à Milan. Nordio refuse de modifier le régime de mise à l’isolement (La Stampa). La visite à Rome du Président du Conseil Européen Charles Michel est aussi citée « Meloni demande à Michel un fonds souverain et l’unité sur la question migratoire » (Corriere della Sera), « Meloni fait pression sur l’UE pour des aides en commun » (Il Messaggero, Sole 24 Ore). Enfin, les quotidiens Il Messaggero et Il Mattino titrent en Une sur la réforme de l’autonomie régionale : « Meloni assure qu’il y aura les mêmes niveaux de prestation dans toute l’Italie » - La Présidente du Conseil relance le thème de l’unité du pays, en s’opposant à l’idée de régions de série A et de série B, mais le projet de réforme de Calderoli (Ligue) ignore les niveaux minimum de prestation.
Roberto Calderoli
ANALYSE, La Repubblica, de G. Foschini et F. Tonacci, « A travers une série d’erreurs et de retards, l’Etat italien a fait [du détenu anarchiste Alfredo Cospito] un symbole » : « Au cours de ces derniers jours marqués par une forte tension et plusieurs attaques attribuées à la mouvance anarchiste, il y a eu un moment où la Présidence du Conseil et le ministère de la Justice ont eu vraiment peur. La prison de Sassari (Sardaigne) venait d’informer que le détenu anarchiste de 55 ans Alfredo Cospito avait perdu connaissance après une grève de la faim. ‘’On ne sait pas combien de temps il pourra encore tenir comme ça, dans ces conditions et soumis au régime 41-bis [régime d’isolement strict]’’ avaient déclaré les agents pénitentiaires. Rome s’est alors demandée comment le point de non-retour avait ainsi pu être frôlé. Le détenu a été condamné avec la circonstance aggravante de terrorisme pour plusieurs attaques contre des forces de l’ordre sans causer de victime, et pour avoir blessé par balle un ingénieur et dirigeant du nucléaire. Beaucoup jugent qu’il s’agit d’un cas de justice mal rendue et, pour tous, un cas à l’épilogue potentiellement désastreux. Cospito avait entrepris une grève de la faim en octobre, alors que la prison de haute sécurité dans laquelle il se trouvait ne pouvait pas le prendre en charge dans cette situation. A l’époque, l’investiture du gouvernement était imminente et les autorités régionales et le département national de l’administration pénitentiaire avaient chacun commencé à se renvoyer la responsabilité. Dès lors, rien n’avait été fait pour mieux prendre en charge le détenu. La question du régime d’isolement est complexe. Le Garde des Sceaux Carlo Nordio a été saisi afin de révoquer le régime le plus dur d’emprisonnement pour ce détenu à la lumière de nouveaux éléments et de décisions ayant fait jurisprudence en matière de délit d’association terroriste. Là aussi, les semaines ont passé sans que rien ne soit fait et ‘’un homme risque de mourir alors qu’il se trouve sous la responsabilité de l’Etat’’ déclarent des sources connaissant le dossier. »
Carlo Nordio
PREMIER PLAN, La Repubblica, « Sur la question de l’autonomie, le dernier mot revient à la Présidente du Conseil ; voici la réforme portée par la Ligue » : « Une commission paritaire entre l’Etat et les Régions sera chargée de définir les ressources attribuées à chaque administration locale, les ‘’niveaux essentiels de prestations’’ seront définis par décrets par la Présidente du Conseil et le tout ne devra engager aucun nouveau frais dans le budget de l’Etat. Les éventuelles nouvelles fonctions et compétences locales seront décidées dans un second temps. Le projet de réforme de l’autonomie différenciée des régions sera présenté aujourd’hui en pré-Conseil des ministres par la Ligue par le ministre des Affaires régionales Calderoli. Le texte attribue un rôle central à la Présidente du Conseil puisque l’attribution de nouvelles fonctions et des ressources humaines matérielles et financières qui en découlent dépendront de ces fameux niveaux essentiels de prestation. Ce n’est pas anodin puisque le débat animé des dernières semaines portaient notamment sur le rôle du Parlement dans la définition de ces niveaux essentiels de prestation. Chacune des régions devra passer son propre accord avec l’Etat, pour une durée ‘’qui ne dépassera pas dix ans’’. Mais le processus ne sera pas simple ni même court. ‘’Nous ne nous résignons pas à l’idée qu’il puisse y avoir des citoyens, des services, des territoires, de première et de seconde classe : nous voulons une seule Italie avec des services et des droits égaux pour tous’’ a souligné Giorgia Meloni. Devant un parterre de 7 000 maires et le Président de la République Sergio Mattarella, la Présidente du Conseil se veut rassurante sur sa volonté et celle de son gouvernement ‘’d’unir le pays’’. C’est un message adressé à la Ligue et au ministre Calderoli, l’auteur de ce projet qui pousse un peu plus loin le régionalisme italien. La Ligue s’empresse de répondre à l’unisson revendiquant les mêmes intentions au nom de ‘’l’efficience et de l’autonomie’’. La Présidente se veut la garante de l’équilibre constitutionnel dans une intervention délicate et fait barrage aux points les plus radicaux de la réforme voulue par les léghistes. Fratelli d’Italia est confiant quant au fait que le texte a été bien édulcoré par rapport aux prévisions initiales. Mais cela ne suffit pas à apaiser toutes les craintes. »
affiche de la Ligue durant l'été 2022 : Luca Zaia et Matteo Salvini
ARTICLE, La Repubblica, T. Ciriaco « Meloni plaide pour un nouveau fonds européen mais le soutien de Michel ne suffira pas » : « L’entrevue avec Charles Michel pemet à Giorgia Meloni d’éclaircir deux points fondamentaux des négociations avec Bruxelles. Tout d’abord, il existe un large front européen qui fait pression pour activer dans l’immédiat un fonds souverain européen pouvant assurer également aux Etats ayant une dette publique importante un soutien à leurs entreprises et en assurer la compétitivité. Ensuite, cette perspective plait aussi à Paris, mais elle est entravée par Berlin (qui est concentrée sur les aides d’Etat nationales) et ne verra le jour que dans plusieurs mois. Des délais qui inquiètent le Palais Chigi. L’idée d’élargir le SURE est elle aussi écartée. Sur quoi Rome peut-elle alors espérer ? Sur une plus grande liberté de modulation des fonds de cohésion et du Plan de relance, de manière à libérer les ressources dans des temps assez brefs. C’est un dossier sur lequel le ministre pour l’Europe Fitto a beaucoup travaillé et qui représente la seule vraie avancée dans un scénario pas très favorable à l’Italie. Charles Michel confirme sa prise de distance avec von der Leyen et épouse la position française, qui n’est pas trop loin de celle de l’Italie. C’est un élément qui rend une visite de Meloni à l’Elysée possible (mais pas encore confirmée) avant le sommet européen. Michel déclare à l’issue de la rencontre : ‘’Nous sommes bien conscients que l’Europe doit protéger ses entreprises avec courage en assurant une parité de conditions pour tous les Etats membres’’. C’est ce que Rome demande ouvertement. Or, Scholz préfère repousser cela en été, comme le confirme le projet du document de la Commission en vue du sommet. Cela malgré les pressions de Meloni pour qu’on ne se limite pas à un relâchement des conditions d’aides d’Etat qui ne favoriserait que l’Allemagne et les pays ayant une petite dette. A ce stade, Meloni devra se contenter d’une plus grande flexibilité sur les fonds existants. A moins d’une avancée dans les dix prochains jours, le bilan du prochain Conseil européen sera bien maigre. Quant au fonds européen, il ne verra le jour que s’il est possible de persuader Berlin qu’un marché unique peu compétitif est nuisible aussi à l’Allemagne. »
Charles Michel et Giorgia Meloni
ARTICLE, Il Foglio, D. Canettieri « L’entente Meloni-Michel sur les migrants et les aides, entre Paris et l’après Ursula » : « Lors du point de presse au Palais Chigi, plusieurs au sein du gouvernement sont restés surpris en se demandant ‘’mais, ils ont échangé leur discours ?’’ En effet, Michel s’est empressé à déclarer ‘’les frontières de l’Italie sont les frontières de l’UE et il faut donc une mobilisation communautaire’’. Il manquait juste qu’il cite le « Plan Mattei » en Afrique de Meloni. Une chose est claire : Michel n’hésite pas de répéter la nécessité de coopération avec les pays africains, en soulignant que ‘’les rapatriements et les admissions ne sont pas suffisants’’. Cette entente regarde vers Paris, et donc à la visite que la Présidente du Conseil devrait faire à Emmanuel Macron dans les prochains jours, avant ou après le Conseil Européen. Certains croient voir, derrière cette harmonie, des ententes pouvant regarder le futur de la Commission, quand en 2024 Ursula von der Leyen terminera son mandat qui tient par l’accord vacillant Ppe-Pse. Les propos de Michel semblent dessiner le chemin d’une revendication italienne le soir où le Conseil Européen devra trancher. Même histoire pour la réponse au plan anti-inflation du Président Biden. L’hypothèse d’un fonds pour la souveraineté européenne avant l’été pourrait se concrétiser. Meloni insiste sur un plan pouvant protéger les entreprises mais avec des conditions équitables pour tous les pays membres. Michel semble être sur la même ligne. Les deux sont aux prises avec les résistances allemandes à l’idée d’un SURE-bis pour l’énergie. Au Palais Chigi, on tient à souligner ‘’vous voyez ? Petit à petit…’’. La stratégie de Meloni est d’ailleurs toujours la même : donner l’impression de ne pas être isolée tout en évitant de trop se plier aux logiques qu’elle a toujours critiquées. Dans le Grand Tour que Meloni va faire ces jours-ci (Suède, Allemagne) manque l’Elysée. Au gouvernement, on n’exclut pas une visite imminente, à condition qu’elle serve à la cause. Le déjeuner avec Michel, pour plusieurs, doit être vu dans cette perspective : celle d’un pont vers Macron. »
PREMIER PLAN, Messaggero, de F. Malfetano, “Visite à Olaf Scholz, ‘’il faut que Berlin fasse preuve de solidarité’’ ; négociation sur la question des migrants » : « ‘’Aligner les agendas’’ et ‘’expliquer à Berlin qu’elle ne peut pas ne penser qu’à elle’’. Ce sont les objectifs de la visite de la Présidente du Conseil italienne qui se rendra vendredi en Suède puis en Allemagne, en vue du Conseil européen des 9 et 10 février. Il s’agit de convaincre ses interlocuteurs de sa bonne disposition et d’expliquer la position de l’Italie sur les aides européennes et les migrants. Ou encore ‘’que l’Europe a besoin d’être unie et que l’Italie a retrouvé un rôle d’acteur de premier plan’’ disent des sources au sommet de l’exécutif. Giorgia Meloni travaille au dialogue avec tout le monde, même avec les ‘’frugaux’’ et la colère provoquée par le soutien exprimé ouvertement par Scholz à Enrico Letta lors de la campagne électorale semble oubliée. Elle entend convaincre le chancelier allemand d’adhérer à la proposition d’Ursula von der Leyen pour la création d’un fonds souverain européen afin d’accélérer la transition verte et répondre au plan massif anti-inflation des Etats-Unis. Elle entend relancer la compétitivité de nos entreprises grâce à des nouveaux fonds communautaires dédiés et augmenter la flexibilité des ressources déjà en place (Plan de Relance notamment). Le Palais Chigi attire en revanche l’attention sur le risque ‘’de distorsion et d’affaiblissement du marché interne’’ que causerait un assouplissement des règles sur les aides publiques. L’autre volet portera sur la Méditerranée : Giorgia Meloni demandera à nouveau une révision complète de la politique migratoire de l’Union. Lors des réunions européennes elle demandera une ‘’action conjointe, efficace et rapide’’ sur les rapatriements de migrants irréguliers. Meloni est assez ferme sur sa position et souhaite le dépassement réel des accords de Dublin. Elle préfère largement le Plan d’Action sur la Méditerranée centrale en 20 points annoncé par la Commission européenne en novembre et qui semble paralysé depuis le début de la présidence suédoise de l’UE. Une entrée en vigueur dans de brefs délais semble peu probable. La Présidence du Conseil est plutôt optimiste, notamment parce qu’en juin la présidence tournante passera à l’Espagne, plus intéressée par la question. En extrême recours, une action solitaire de l’Italie pourrait être envisagée. Les récents accords avec la Libye peuvent être vus comme une démonstration quant à la ‘’collaboration’’ qui peut facilement être établie avec les pays d’Afrique du Nord. »
Mateusz Morawiecki
ENTRETIEN avec Katalin Novák, Corriere, M. S. Natale, « La Hongrie est avec Kiev, nous ne voulons pas la Russie. Meloni ? Une amie » : « Pour son premier interview à un journal étranger, depuis qu’elle est devenue en 2022 à 44 ans la première femme et la plus jeune présidente de la République hongroise, Katalin Novák expose sa vision du monde depuis la Hongrie d’Orbán. Très proche du leader souverainiste, déjà numéro 2 du parti et ministre de la Famille, elle se définit chrétienne, conservatrice, fière de représenter sa patrie, et amie de Giorgia Meloni. Aujourd’hui elle rencontre le président Mattarella à Rome. Presqu’un an après le début de la guerre en Ukraine, la Hongrie s’oppose aux sanctions contre la Russie et à l’envoi d’aides militaires à Kiev, mais ne met pas son veto sur les décisions de l’UE. Quels sont les objectifs et propositions de Budapest ? La question est de savoir comment arrêter l’agression russe en évitant une troisième guerre mondiale. Notre objectif est un cessez-le-feu immédiat. Nous sommes dans le camp des Ukrainiens, nous sommes en train de les aider au-delà de nos forces, un million de réfugiés sont arrivés en Hongrie. L’Europe ? Je crois que c’est juste de dire avec fermeté : assez ! Poutine a franchi le Rubicon. Quant aux moyens, il y a et il doit y avoir des différences entre les pays. Nos possibilités sont aussi différentes. Qu’est-ce qui doit prévaloir : l’unité ou la liberté d’affirmer les intérêts de chacun ? Je ne vois pas de contradiction. Le défi pour l’Europe est de trouver l’unité en acceptant que nos cultures soient diverses et similaires. La base commune se trouve dans les racines judéo-chrétiennes. L’UE peut encore être un succès, si nous parvenons à prendre des décisions communes et unanimes. A quel point les relations avec la Russie de Poutine comptent-elles ? Existe-t-il un Russie de Poutine ? Pour moi il y a seulement la Russie qui est dirigée par Vladimir Poutine. La Russie était, est et sera. La même chose vaut pour la Hongrie et pour les relations entre les deux pays. Actuellement Moscou nous fournit 55 % des besoins de pétrole et 80 % du gaz. Nous sommes en train de travailler pour réduire substantiellement cette dépendance au plus vite. Quand un pays souverain est sous attaque armée nous ne pouvons pas demeurer silencieux. Le souvenir de l’impérialisme et du pouvoir soviétique est encore trop vif. Nous ne les avons pas voulus en 1956, nous ne les avons pas voulus en 1989 et nous ne les voudrions pas non plus aujourd’hui. Les rapports avec le gouvernement italien et la première ministre Meloni ? Aujourd’hui l’Italie a un gouvernement patriote, nous sommes heureux de travailler avec des leaders qui défendent les intérêts de leur nation et avec qui il est possible de parler avec un respect réciproque. Avec Giorgia Meloni nous sommes amis depuis des années. Je la connais comme une personne forte, avec des valeurs conservatrices, ouverte au monde, qui aurait donné sa vie pour la Patrie. Une personne de parole et fiable. De nombreux pays, comme l’Italie, demandent davantage de coopération dans l’accueil des migrants. Désormais la position de la Hongrie est quasi-universelle. L’UE a besoin de frontières fortes à l’extérieur et ouvertes à l’intérieur. Il faut aider les réfugiés, éliminer les causes de leur départ, renvoyer ceux qui arrivent de manière irrégulière, et limiter le nombre de migrants économiques qui arrivent de manière légale. Et accepter les idées différentes. Il ne peut y avoir d’obligations. L’UE vous a sanctionné sur l’État de droit. Comment procéderez-vous avec les réformes ? Nous sommes dans l’Union depuis 19 ans, nous avons appris les mécanismes et les règles. Nous prétendons aux mêmes pleins droits que les citoyens de n’importe quel autre pays. Une place à la table de Bruxelles. Et la souveraineté à Budapest. La Hongrie est un Etat de droit démocratique. Personne jusqu’à ce jour n’a réussi à démontrer le contraire. J'espère que ce bras de fer indigne prendra fin le plus rapidement possible. Vous avez été ministre de la famille. La proposition hongroise sur la natalité ? Le plus d’enfants on a, le moins d’impôts on paye. Une femme avec au moins quatre enfants ne payera jamais plus l’impôt sur le revenu des personnes physiques. Comment répondez-vous à l’accusation que la Hongrie discrimine les femmes et les personnes LGBTQ+ ? En Hongrie tout le monde peut vivre librement, les lois protègent aussi les minorités sexuelles. Les valeurs familiales traditionnelles sont protégées par la Constitution : le père est un homme, la mère est une femme, et le mariage est une union d’amour entre un homme et une femme. »
Katalin Novák
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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Article de Lionel Baland : "Sous pression, la Commission européenne ouvre la possibilité d’utiliser les fonds de l’UE pour construire des murs anti-migrants."
UE. « Sous pression, la Commission européenne ouvre la possibilité d’utiliser les fonds de l’UE pour construire des murs anti-migrants. » :
https://www.breizh-info.com/2023/01/31/214601/sous-pressi...
Ursula von der Leyen
13:09 | Lien permanent | Commentaires (0)
30/01/2023
Hans-Georg Maaßen, élu président de la WerteUnion, poussé vers la sortie de la CDU.
Allemagne. L’ancien président de l’Office de protection de la Constitution Hans-Georg Maaßen a été élu président de la WerteUnion, une association qui comprend essentiellement des membres de la CDU et qui compte 4.000 membres.
La CDU désire l’expulser car il a tenu des propos qui dérangent la direction de ce parti. Il a notamment parlé de l’existence d’un racisme antiblanc de la part de la gauche verte-rouge qui voit positivement la disparition des autochtones et qui donc, selon lui, considère les Blancs comme une race inférieure.
Soit Hans-Georg Maaßen quitte la CDU volontairement, soit la présidence du parti introduira à son encontre une motion d’expulsion.
Hans-Georg Maaßen
20:10 | Lien permanent | Commentaires (0)
"Meloni : gouverner est un marathon. La tournée en Europe commence."
Italie. Revue de presse.
La presse italienne titre largement sur la condamnation par le gouvernement des actes commis contre des emprises diplomatiques italiennes probablement par la mouvance anarchiste, qui entend protester contre la mise à l’isolement du leader Alfredo Cospito, en grève de faim depuis une centaine de jours : « La ligne dure sur les anarchistes » - Des cocktails Molotov lancés contre une caserne à Rome et des menaces adressées aux juges, le Palais Chigi assure : aucune négociation n’est possible avec ceux qui nous menacent (Corriere della Sera), « La ligne dure contre Cospito » - Meloni se dit opposée à la sortie du régime de l’isolement. Une enveloppe contenant des balles a été adressée au quotidien Il Tirreno pour intimider les juges (La Repubblica), « Meloni annonce la ligne dure contre les anarchistes » - Une dizaine de personnes ont été arrêtées à Rome, les ambassades italiennes ont été alertées (La Stampa). L’intensification des frappes russes sur l’Ukraine est aussi mentionnée « L’hôpital de Kherson bombardé par les Russes, Zelensky demande des missiles plus puissants » (Corriere della Sera). Enfin, les suites des frappes sur une base iranienne d’Isfahan, samedi soir, sont aussi citées : « Action-éclair avec des drones au cœur de l’Iran » - Selon les médias américains, Israël serait derrière cette attaque (La Repubblica), « Ukraine, le front iranien » - Téhéran accuse les Etats-Unis. La guerre s’invite en Iran, qui arme la Russie avec ses drones (La Stampa).
Les JT couvrent essentiellement le discours de Giorgia Meloni à l’occasion des cent premiers jours de son gouvernement, les attaques attribuées à la mouvance anarchiste, les attaques russes sur Kherson et Kharkiv, les frappes sur une usine de missiles en Iran, les témoignages de proches dans l’enquête sur le chef mafieux Matteo Messina Denaro et la crise démographique qui s’accentue en Europe.
Sur Twitter, le hashtag #Medvedev, en référence au propos du vice-président du conseil de sécurité russe à l’encontre du ministre de la Défense G. Crosetto, au sujet de l’envoi de chars occidentaux en Ukraine, fait tendance.
ARTICLE, Corriere della Sera, M. Galluzzo « Meloni : gouverner est un marathon. La tournée en Europe commence » : « ‘’Le bilan de ce travail – un marathon et pas une course de cent mètres – je veux le faire à la fin de cette course. Je peux dire que je suis optimiste’’. Consciente du fait que le travail de l’exécutif ne fait que commencer, sachant qu’elle peut se projeter sur un horizon allant jusqu’à la fin de la mandature, G. Meloni dresse néanmoins le bilan de ses premiers cent jours de gouvernement. Elle tient aussi à souligner un paramètre : l’écart des taux avec l’Allemagne a baissé, ce qui n’était pas un fait acquis ‘’L’Italie est dans une situation plus solide par rapport à ce que certains veulent nous faire croire’’. Elle souligne aussi que ‘’la Bourse a enregistré une augmentation de 20%’’ et que ‘’La Banque d’Italie table sur une reprise de l’économie italienne au second trimestre, que cette reprise sera stabilisée et que l’inflation reviendra à des niveaux acceptables’’. C’est donc un contexte qui l’autorise à être optimiste. Cette semaine, Meloni se rendra à Stockholm et à Berlin, tandis qu’aujourd’hui elle recevra la visite du Président du Conseil Européen Charles Michel. Ses collaborateurs et ceux du Président Macron sont en train de travailler pour une visite à l’Elysée qui pourrait être fixée avant le Conseil européen des 9 et 10 février. A l’occasion de toutes ces visites, elle tentera de ‘’convaincre les principaux pays à nous aider sur la route de la Méditerranée centrale pour avancer. Certains pas ont été faits, d’autres restent à faire. Des pas auxquels il faut ajouter la capacité de l’Italie d’entretenir des relations bilatérales, de signer des contrats et assurer une présence en Afrique du Nord, aussi pour empêcher les départs et favoriser le développement’’. Dans sa rubrique vidéo sur les réseaux sociaux, « les notes de Giorgia », elle revient aussi sur les thèmes brûlants de ces derniers jours, comme la justice : ‘’J’ai longuement parlé au ministre Nordio, qui est engagé dans une réforme très sérieuse et importante, car il faut rendre la justice dans des délais qui soient certains’’, et la sécurité : ‘’je me réjouis du projet du ministre de l’Intérieur Piantedosi sur la sécurité dans les gares des grandes villes, il n’est pas normal d’avoir peur de prendre un train quand il fait sombre ou que les touristes aient comme première image d’une ville la dégradation de ces stations’’. Enfin, elle annonce un « pacte pour les personnes âgées », prévoyant un renforcement du système d’assistance à domicile avec des parcours personnalisés. »
ENTRETIEN, La Repubblica, de Paolo Zangrillo (Forza Italia), ministre de la Fonction publique, « Une reconnaissance du mérite et des salaires différenciés dans les contrats complémentaires des fonctionnaires » : « Nous avons pour objectif d’embaucher 156 000 personnes en 2023 pour remplacer les employés qui partiront à la retraite. Nous travaillons intensément sur les procédures d’embauche et les concours pour les simplifier et les rendre entièrement numériques. Un nouveau portail en ligne pour le recrutement des fonctionnaires a été lancé dans le cadre du PNRR. D’ailleurs, les personnes embauchées dans le cadre du Plan de Relance pourront acquérir une expérience significative que nous souhaitons valoriser en en faisant un critère préférentiel pour obtenir ensuite un emploi fixe au sein de l’administration. De façon générale, nous devons rendre ces emplois plus attractifs que ce soit à travers les salaires et des parcours professionnels motivants. Le mérite doit être davantage reconnu et récompensé. Les niveaux de rétribution sont un aspect important : la renégociation à l’échelle nationale des contrats pour 2019-2021 dans les secteurs de la santé, de l’enseignement et des collectivités locales est un premier signal encourageant mais cela ne suffit pas. Il faut davantage tenir compte du contexte économique complexe dans lequel nous nous trouvons, et cela vaut aussi bien pour le Nord que pour le Sud. Les contrats sont définis par catégories au niveau national et cela doit rester ainsi. Nous pouvons toutefois utiliser des instruments comme les contrats complémentaires pour tenir compte des particularités territoriales de chacun, mais sans pour autant retourner aux grilles salariales. Nous venons de lancer un programme de formation professionnelle continue pour tous les fonctionnaires, notamment afin de fournir les compétences nécessaire pour s’adapter à la transformation numérique. En 2022, 560 000 employés du secteur public ont eu recours au télétravail et les prévisions pour 2023 annoncent que ce sera le cas de plus de 600 000 fonctionnaires. Il faut changer de paradigme et organiser le travail par objectifs. Enfin, avec le ministre Raffaele Fitto [chargé du Plan de Relance], nous travaillons à une quarantaine de procédures administratives qui permettraient d’éliminer les procédures inutiles. D’ici 2024 nous devrions intervenir sur 200 procédures et sur 600 d’ici 2026. Nous travaillerons sur l’ensemble du territoire, nous rencontrerons les collectivités locales et les représentants des différents secteurs professionnels pour identifier les interventions les plus pertinentes. »
Paolo Zangrillo
SONDAGES, La Repubblica, d’I. Diamanti, « Emploi, deux Italiens sur trois sont pessimistes quant à l’avenir, mais parmi les 20-30 ans l’espoir est de retour » : « Les années post-Covid sont difficiles sur le plan économique en Italie et notamment pour l’emploi. Malgré les interventions et les financements offerts par l’Europe, la ‘’résilience’’ semble de plus en plus compliquée et la relance a du mal à prendre. D’après les données d’Eurostat, l’Italie continue de se placer parmi les pays où le taux d’emploi est le plus élevé, loin derrière la France et l’Allemagne et plus proche de la Grèce ou de l’Espagne. Entre mai et juin 2022, l’Italie a connu la variation du chômage la plus importante par rapport aux autres pays de l’UE, soit +1,9%. Une tendance qui a particulièrement touché les jeunes parmi lesquels le taux de chômage a ainsi atteint les 23,1% contre une moyenne européenne de 13,6%. En Italie, 23% des jeunes ne travaillent pas, n’étudient pas et ne suivent aucune formation, avec d’importantes disparités à l’échelle nationale. Le sud de la Péninsule est davantage touché par le chômage, et en particulier la Campanie, la Sicile et la Calabre. Une étude Démos publiée le mois dernier montrait qu’à peine plus de 31% des personnes interrogées se disent ‘’satisfaites de la tendance économique de l’Italie’’, contre presque 39% en 2021. Cette vision est encore plus pessimiste dans la perspective générationnelle : en Italie, seuls 7% estiment que les ‘’opportunités professionnelles des jeunes sont meilleures que celles des générations précédentes’’. 67% s’attendent au contraire à un futur plus difficile. De façon générale, les Italiens apparaissent beaucoup plus pessimistes que dans les autres pays européens de l’étude. Ce pessimisme est plus accentué chez les 45 ans et plus. Par ailleurs, cela fait six ans que la population italienne recule constamment, soit un million et demi de personnes en moins au total. Un recul dû au déclin démographique mais aussi aux mouvements de population, c’est-à-dire au fait que les jeunes partent étudier ou travailler à l’étranger. Ainsi, alors qu’en Italie les polémiques et l’attention se concentrent sur les migrants qui arrivent de l’étranger, l’émigration depuis l’Italie croît, rendant le futur incertain et précaire. »
ARTICLE, Corriere, A. Duc., « Diminuer les factures jusqu’à juin : le gouvernement cherche 6 milliards » : « Comme l’a expliqué le ministre de l’Economie Giancarlo Giorgetti (Ligue), le gouvernement est déjà aux prises avec les nouveaux coûts pour faire face aux factures élevées à partir d’avril. A la fin du premier semestre, l’Exécutif devra renouveler les mesures qui, depuis le début de la guerre en Ukraine, ont assuré aux familles et aux entreprises la réduction des frais et de la TVA sur les factures, ainsi que le crédit d’impôts sur les dépenses engagées par les activités productives pour l’achat d’énergie. Un paquet de mesures qui pour le premier trimestre 2023 a supposé de mobiliser 21 milliards d’euros, tout en sachant qu’à partir du mois d’avril il devra être renouvelé. Dans le cas contraire, le gouvernement Meloni risque une chute importante de popularité, comme cela est survenu après le non-renouvellement de la mesure de réduction des accises sur le carburant. "J’ai annoncé 40 % [de réduction des dépenses, ndlr] en fonction de l’évolution du marché, explique Giancarlo Giorgetti, ensuite Arera [l’autorité régulatrice, ndlr] fera les calculs. Dans tous les cas, ce sera une diminution importante, avec l’espoir que la réduction des prix se consolide aussi dans les prochains mois." Et les signaux qui arrivent actuellement du marché sont positifs : en décembre, le prix moyen du gaz était de 117 euros le mégawattheure, et seulement 70 le mois dernier. Et ces derniers jours à la bourse d’Amsterdam, le méthane est à 50 euros le mégawattheure environ, soit sept fois moins qu’en août. Une dynamique qui n’a pas échappé à Giorgia Meloni. "Le prix du gaz, après l’initiative européenne sur leur plafonnement pour laquelle l’Italie a joué un rôle fondamental, continuent à diminuer. Dans les prochaines semaines nous verrons les résultats de ce travail que nous avons fait." La baisse du prix du gaz s’explique par l’abondance du gaz sur le marché : les Etats européens ont rempli leurs réserves, et un hiver doux a diminué la demande, ce qui a permis d’économiser des milliards de mètres cubes déposés dans les réservoirs nationaux. Un scénario favorable qui situe le besoin estimé de mesures énergétiques à 6 milliards d'euros au maximum au deuxième trimestre. Soit un montant qui nécessiterait des amendements budgétaires que le dirigeant estime avoir identifiées dans les analyses des finances publiques, contenues dans le Def, le document d’économie et finance que Meloni s’apprête à présenter justement dans les premiers jours d’avril. »
Giancarlo Giorgetti
ARTICLE, Messaggero, V. Errante, « Le gouvernement aux anarchistes : "Nous ne négocions pas". Des cocktails molotov sur un commissariat » : « Le communiqué diffusé par le palais Chigi répète la ligne de la fermeté : "le gouvernement ne cédera pas". La sécurité a été renforcée aux sièges du ministre de la Justice et de la Cour de Cassation. Bien que la décision sur le placement en régime 41bis [mise à l’isolement, ndlr] de Cospito ne regarde que les juges, le gouvernement affirme clairement qu’il ne cédera pas aux chantages. "Les attentats contre notre diplomatie à Athènes, Barcelone et Berlin, comme celui de Turin, les violences de rue à Rome et Trente, les balles envoyées par la poste au directeur du Tirreno et le procureur général Francesco Saluzzo, le cocktail molotov lancé contre un commissariat de police : des actions de ce genre n’intimident pas les institutions. Encore moins si l’objectif est d’alléger le régime de détention le plus dur, destiné aux responsables d’actes terroristes. L’État ne cède pas face à ceux qui le menacent." Et le ministre de l’Intérieur Piantedosi le répète : "l’État ne se laissera jamais intimider et influencer". A Rome, après la manifestation qui a entraîné la blessure d’un agent, 41 personnes ont été dénoncées et arrêtées. Une lettre avec un projectile a été envoyée au directeur du Tirreno Luciano Tancredi : "si Alfredo Cospito meurt les juges sont tous des cibles, deux mois sans nourriture, le feu aux prisons." »
ENTRETIEN, La Nazione, d’Antonio Tajani, ministre des Affaires Etrangères « L’Etat est attaqué et il n’y aura aucune négociation avec les groupes violents » : « J’ai donné des indications pour renforcer les mesures de sécurité autour de nos ambassades et consulats, avec l’envoi aussi de Carabiniers dans les postes les plus exposés. Nous devons garder un niveau d’attention élevé, notamment pour protéger notre personnel. Les actes violents de ces derniers jours contre la voiture d’un fonctionnaire à Berlin et au consulat de Barcelone, tout comme les violences dans les rues ou encore la lettre adressée contre le directeur du quotidien Il Tirreno, n’effraient pas l’Etat. Il s’agit là d’attaques contre les personnes et les institutions : le gouvernement ne se laisse pas intimider et ne négocie pas d’entente avec des groupes violents. Les officiers de liaison se sont immédiatement activés pour demander aux polices locales d’assurer plus de contrôles en protection du personnel et de nos représentations. »
ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Guido Crosetto (Frères d'Italie), ministre de la Défense, « Nous voulons la paix mais sans notre aide Kiev succombera » : « Les insultes du vice-président du Conseil russe, Medvedev, me laissent indifférent, je préfère garder le ton institutionnel qu’il convient de maintenir entre deux Etats. Si l’objectif de la Russie est de conquérir Kiev, d’occuper l’ensemble de l’Ukraine et d’amener leurs chars aux portes de l’Europe, la responsabilité de l’escalade des tensions ne peut pas être imputée à d’autres. Certains pays européens ont décidé de fournir des tanks sur demande de l’Ukraine car une attaque russe de grande ampleur se prépare. Ce n’est donc pas un choix qui nait de la volonté de poursuivre la guerre mais de la nécessité d’aider une nation agressée. La Russie s’apprête à déployer 300 000 soldats, l’Ukraine succomberait sans notre aide. Or seulement si l’Ukraine parvient à résister à une nouvelle attaque les conditions pour dialoguer pourraient se créer. Ce sera difficile, la Russie n’a pas l’intention de céder les territoires ukrainiens conquis. Concernant l’opinion publique, aucun de nous ne souhaite la guerre et l’objectif du gouvernement est de la faire cesser le plus tôt possible. Il faut bien rappeler que si aucun char russe n’avait franchi la frontière ukrainienne, nous ne serions pas dans cette situation. Je pense toutefois qu’il n’est pas juste de traiter l’ensemble du peuple russe en ennemi. Je ne suis pas favorable à la fermeture aux artistes, aux sportifs, à la population civile. Des canaux de dialogue doivent être maintenus, vers le peuple, pas vers les élites politiques qui cherchent la confrontation. Je ne pense pas qu’il faille refuser les visas à toute la population russe qui doit voir ce qu’est l’Occident : liberté, démocratie, paix. Concernant le sixième décret pour l’envoi d’armes à l’Ukraine, sans entrer dans le détail, je peux dire que nous envoyons ce que les Ukrainiens nous ont demandé pour se défendre des attaques aériennes qui touchent principalement des cibles et des infrastructures civiles. Il y aura également des tentes, des vêtements et des générateurs pour l’électricité. Enfin, les attentats anarchistes sont un danger bien réel à mes yeux et les éditorialistes qui accusent expressément certaines personnes cultivent la haine. »
Guido Crosetto
ENTRETIEN, La Nazione, d’Antonio Tajani » : « Notre objectif prioritaire est une paix juste » : « Notre objectif prioritaire est de favoriser une paix qui soit juste, et cela implique que la Russie se retire de l’Ukraine et mette fin à cette agression. Nous continuerons à soutenir tous les efforts de médiation pour une solution positive du conflit et encourageons aussi la contribution de la Turquie, de la Chine et du Vatican. Il n’y a pas d’alternative à une négociation diplomatique, qui peut commencer par exemple en assurant la neutralité autour de la centrale nucléaire de Zaporijjia. J’ai rencontré à plusieurs reprises le directeur de l’AIEA, Grossi. Tant que la Russie continue d’attaquer des civils sans défense, nous devrons aider l’Ukraine à se défendre pour qu’elle reste libre et indépendante. La défense militaire sert afin que la diplomatie puisse œuvrer à la paix. »
COMMENTAIRE, La Stampa, S. Stefanini « Ukraine, le front iranien » : « La guerre en Ukraine est sur une pente glissante et risque de se propager ailleurs. C’est le site industriel d’Isfahan, dans le cœur de l’Iran, dans lequel on produit les drones avec lesquels Moscou tente de mettre à genoux l’Ukraine, qui a été frappé. Les capacités offensives russes étaient l’objectif. On pourrait dire, dans le jargon militaire, que l’Iran a été un « dommage collatéral ». Cela pour des raisons qui n’ont rien à voir avec la guerre dans le Donbass – Téhéran ne bénéficiant pas de grandes sympathies en ce moment – mais qui a sans doute le label « made in Ukraine » indépendamment de l’auteur de cette attaque. L’intervention armée contre Téhéran se place dans un contexte international où l’aiguille de la balance pointe plus du côté de la « paix » que de celui de la « guerre ». Par ailleurs, les capacités industrielles militaires représentent une cible inévitable même si appartenant à des pays techniquement neutres. Il est vrai que l’Iran a suffisamment de problèmes régionaux, outre la répression interne en cours. L’avis de tempête à l’Iran est aussi une sonnette d’alarme sur la guerre russo-ukrainienne. Un an après son début, la dynamique pousse vers un élargissement du conflit. Si l’on veut un premier signal de détente, cela doit venir de la part de celui qui l’a déclenché et qui est en train de l’alimenter : Le Kremlin. L’attaque contre l’Iran est un message adressé à la belle-mère (l’Iran), pour que la belle-fille (la Russie) comprenne. »
ANALYSE, Corriere, F. Fubini, « Pas seulement Prague. Poutine a tué le souverainisme » : « Le souverainisme en Occident a été pendant des années un instrument au service de Vladimir Poutine. Le dictateur russe a aidé Marine Le Pen avec de l’argent, entretenu des liens avec la Ligue en Italie, fait campagne pour Donald Trump sur les réseaux sociaux, et tissé une myriade de relations avec l’extrême-droite allemande ou les partis illibéraux d’Europe centrale. Avec la guerre atroce et insensée que Poutine mène, le souverainisme est en train de devenir imprésentable. La confirmation en vient maintenant de la République tchèque, où à l’occasion des élections présidentielles Petr Pavel, un chef du comité militaire de l’OTAN, anti-populiste, a nettement battu Andrej Babiš, partisan d’une ouverture à la Chine et la Russie. Pavel avait défini le vote comme "un affrontement entre deux mondes". Les Tchèques ne sont pas les seuls. En Allemagne, Alternative für Deutschland est loin de ses jours de gloire, et en Pologne le président Andrej Duda s’est distancé de la Hongrie illibérale de Viktor Orban, et a renforcé ses liens avec Washington et même Bruxelles. En Italie, aujourd’hui il serait impossible de porter un T-shirt représentant Poutine, définir ses victoires électorales comme univoques, ou s’opposer aux sanctions économiques contre Moscou, comme cela arrivait il y a seulement quelques années. La guerre en Ukraine oblige tout le monde à choisir : pour la démocratie libérale, ou contre elle. On espère qu’en Italie aussi tous le comprennent. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
Le Premier ministre italien Giorgia Meloni était samedi à Tripoli en Libye, son deuxième déplacement cette semaine sur la rive sud de la Méditerranée, pour évoquer les questions énergétiques mais également la question des flux migratoires.
Giorgia Meloni et le Premier ministre [contesté] libyen Abdulhamid Dabaiba
Le ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani (Forza Italia), le Premier ministre Giorgia Meloni (Frères d'Italie) et le ministre de l'Intérieur Matteo Piantedosi (Indépendant) à Tripoli
Vendredi, lors de la Journée internationale de commémoration de l'Holocauste :
Selon Giorgia Meloni, « La Shoah représente l'abîme de l'humanité ». Elle ajoute que c’est « un mal qui a aussi touché en profondeur notre nation, avec l'abomination des lois raciales de 1938 ».
14:15 | Lien permanent | Commentaires (0)
Basse-Autriche : percée du FPÖ lors des élections pour le Parlement.
Autriche. Basse-Autriche. Lors des élections pour le Parlement de Basse-Autriche de ce 29 janvier 2023, les patriotes du FPÖ augmentent fortement leur score, en obtenant 24,2 %, soit + 9,42 points.
ÖVP : sociaux-chrétiens
SPÖ : sociaux-démocrates
FPÖ : patriotes
Grüne : écologistes
NEOS : libéraux
MFG : anti-vaccin
KPÖ : communistes
ZIEL : démocratie directe
Le président fédéral du FPÖ Herbert Kickl et le dirigeant du FPÖ de Basse-Autriche Udo Landbauer se réjouissent de leur victoire.
Qui a voté FPÖ ?
hommes : 29 % / femmes 22 %
moins de 29 ans : 29 % / de 30 à 59 ans : 32 % / plus de 60 ans : 16 %
actifs : 30 % / retraités : 16 %
Ceux qui ont fait peu d’études ont beaucoup plus voté FPÖ que ceux qui ont fait de hautes études.
Ceux qui estiment avoir de mauvais revenus ont beaucoup plus voté FPÖ que ceux qui pensent avoir de hauts revenus.
Ceux qui estiment que la situation s’est fortement dégradée en Basse-Autriche ont beaucoup plus voté FPÖ que ceux qui pensent l’inverse.
00:10 | Lien permanent | Commentaires (0)
29/01/2023
Réunis en assemblée à Bülach, les délégués de l'UDC ont adopté le nouveau programme du parti.
Suisse. Réunis en assemblée à Bülach, les délégués de l'UDC ont adopté le nouveau programme du parti. Le président du parti Marco Chiesa a appelé le PLR à des apparentements de liste avec l'UDC pour les élections fédérales afin d'empêcher la gauche de progresser :
https://www.rts.ch/info/suisse/13739728-l-udc-lance-son-p...
16:43 | Lien permanent | Commentaires (0)
Tchéquie : Petr Pavel est élu président de la République.
Tchéquie. Le général à la retraite, candidat indépendant soutenu par une coalition de centre-droit, Petr Pavel est élu président de la République.
(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2023/01/14/tch...)
14:58 | Lien permanent | Commentaires (0)
73,3 % des électeurs ont refusé l'initiative populaire réclamant la fermeture des 5 casinos du pays.
Liechtenstein. 73,3 % des électeurs ont refusé l'initiative populaire réclamant la fermeture des 5 casinos du pays.
14:40 | Lien permanent | Commentaires (0)
28/01/2023
L'AfD donnée stable à 15 %.
Allemagne.
(https://www.wahlrecht.de/umfragen/insa.htm)
SPD : sociaux-démocrates
CDU/CSU : démocrates-chrétiens/sociaux-chrétiens
Grüne : écologistes
FDP : libéraux
AfD : patriotes
die Linke : post-communistes
Sonstige : autres
22:32 | Lien permanent | Commentaires (0)
André Ventura est réélu président de Chega.
Portugal.
22:26 | Lien permanent | Commentaires (0)
Santiago Abascal a transmis ses condoléances aux parents et amis proches du sacristain assassiné lors d'un attentat islamiste à Algésiras.
Espagne. Le dirigeant de VOX, Santiago Abascal, a transmis ses condoléances aux parents et amis proches du sacristain assassiné lors d'un attentat islamiste à Algésiras.
(https://www.rfi.fr/fr/europe/20230128-espagne-apr%C3%A8s-...)
14:57 | Lien permanent | Commentaires (0)
61 % des Autrichiens désirent un renforcement des frontières extérieures de l’UE.
Autriche et UE. Un sondage (Servus TV) montre que 61 % des personnes désirent un renforcement des frontières extérieures de l’Union Européenne, alors que 28 % sont contre.
Ventilé par rapport aux votes lors des élections, le pourcentage de personnes favorables au renforcement des frontières extérieures de l’Union Européenne est le suivant :
FPÖ : patriotes : 92 %
ÖVP : sociaux-chrétiens/conservateurs : 72 %
SPÖ : sociaux-démocrates : 53 %
Écologistes : 16 %
NEOS : libéraux : 5 %
14:49 | Lien permanent | Commentaires (0)
""Ibrahim A., qui a tué deux personnes et en a blessées plusieurs, a été condamné plusieurs fois et était sorti de prison six jours auparavant."
Allemagne.
"Ibrahim A., qui a tué deux personnes et en a blessées plusieurs, avait été condamné plusieurs fois et était sorti de prison six jours auparavant. Pourquoi l'auteur était-il encore ici Madame Faeser [ministre social-démocrate de l'Intérieur] ? Notre pays d'abord !"
(https://www.lefigaro.fr/international/allemagne-deux-mort...)
14:13 | Lien permanent | Commentaires (0)
27/01/2023
"Envoi d’armes à Kiev, la résistance de la Ligue et de Forza Italia." et "Ursula von der Leyen ouvre la possibilité d’utiliser les fonds de l’UE pour construire des murs anti-migrants."
Italie. Revue de presse.
La presse italienne titre sur l’intensification des bombardements russes en Ukraine, traitée en regard de la polémique née en Italie sur l’intervention vidéo du Président ukrainien au festival de la chanson de Sanremo : « Ukraine, une tempête de missiles » - Moscou accusée d’avoir utilisé ses missiles hypersoniques, Kiev demande maintenant les avions de chasse. Salvini : Zelensky au festival de Sanremo ? J’espère que je n’écouterai que de la musique (Corriere della Sera), « Envoi d’armes à Kiev, la résistance de la Ligue et de FI » - Tensions au sein du gouvernement, Berlusconi et Salvini tentent de prendre leurs distances de l’accord avec l’Otan. Une pluie de missiles russes hypersoniques sur l’Ukraine en représailles à l’envoi de chars lourds par l’Otan (La Stampa), « Salvini et le front rouge-noir : il ne faut pas que Zelensky participe au Festival de Sanremo » (La Repubblica), « Les détracteurs de Zelensky à Sanremo » - La participation du président ukrainien fera un grand bien à tous ceux qui s’y opposent (Foglio). L’entrevue d’hier entre Giorgia Meloni et le ministre de la justice Nordio (Frères d'Italie), à la suite des polémiques sur la réforme de la justice sur les écoutes et la séparation des carrières des juges et des procureurs, est aussi citée « Justice, le dialogue avec les procureurs » - Meloni rencontre Nordio, demande de la prudence sur la séparation des carrières mais soutient la réforme sur les écoutes. Le ministre réaffirme l’indépendance de la magistrature (Il Messaggero). La polémique autour des propos du ministre de l’Education de moduler le salaire des enseignants selon le coût de la vie locale fait la Une de Repubblica « L’école est en révolte » - Le projet du ministre Valditara (Ligue) provoque une levée de boucliers. Le secrétaire de la CGIL Landini qualifie l’idée de « folie » Enfin, la Journée Internationale du Souvenir de l’Holocauste est citée dans les pages intérieures des principaux quotidiens et fait la Une de La Stampa « 27 janvier 2023 : Nous n’oublions pas ». La Repubblica titre aussi, avec couverture photographique en Une, sur les « Les frappes israéliennes sur Gaza - 10 morts et 20 blessés. ».
Giuseppe Valditara
Matteo Salvini
Les JT couvrent essentiellement la Journée Internationale du Souvenir de l’Holocauste, avec notamment la célébration de ce matin au Quirinal, l’intensification des bombardements russes en Ukraine, la rencontre au Palais Chigi entre la Présidente du Conseil et le ministre de la Justice C. Nordio et les suites de l’arrestation du chef mafieux M. Messina Denaro.
COULISSES, Corriere della Sera, M. Guerzoni « La Présidente du Conseil, entre les faucons et les colombes, souhaite ne pas accélérer sur la réforme de la justice » : « Le sens des deux photos diffusées par le Palais Chigi pendant l’entrevue entre G. Meloni et C. Nordio vise à faire taire les mauvaises langues et montrer au monde politique, à la magistrature et aux Italiens que la majorité n’est pas divisée sur la justice comme cela est apparu ces jours-ci. Ainsi, l’entente entre la présidente du Conseil et le ministre de la Justice est « plus forte que jamais ». Le rendez-vous était annoncé depuis des jours, pour clarifier et pour « protéger » le ministre face aux polémiques, éviter un bras-de-fer avec la magistrature et relancer l’agenda. Le plan de Meloni – obligée de trouver un équilibre difficile entre l’âme partisane de la primauté de la présomption d’innocence et l’âme justicialiste de la coalition – prévoit une limitation sur l’usage des écoutes, la lutte contre la criminalité, la dépénalisation des délits admnistratifs et le renforcement de la certitude de la peine. Pour le reste, le terrain est bien glissant et Meloni n’a pas l’intention d’accélérer, comme le souhaiteraient en revanche la Ligue et Forza Italia. Hier, à l’occasion de l’inauguration de l’année judiciaire, le ministre Nordio semble avoir saisi le message, il a baissé d’un ton et tendu la main aux juges en annonçant que « toute réforme sera adoptée après avoir écouté toutes les voix » qui s’expriment au sein du système judiciaire. Il a ainsi freiné sur les écoutes téléphoniques et sur la séparation des carrières entre juges et procureurs. Tandis que Meloni a invité à changer de vitesse sur la criminalité « nous devons avancer rapidement et efficacement car les délits tels que les vols, le trafic de drogue et les cambriolages impactent les gens ordinaires ». »
Giorgia Meloni et Carlo Nordio
COMMENTAIRE, La Repubblica, A. Bonanni « La campagne africaine » : « G. Meloni a découvert une sorte de vocation africaine qui lui vient non pas de ses ancêtres politiques, heureusement, mais de l’ancien résistant et fondateur de l’ENI Enrico Mattei. Demain, la Présidente du Conseil se rendra à Tripoli à l’occasion de la signature par le géant pétrolier ENI d’un contrat de 8 milliards d’euros pour l’exploitation de deux gisements de gaz au large des côtes libyennes. Ce déplacement intervient après sa visite à Alger, qui devient le principal fournisseur de méthane, et du nouveau contrat obtenu par le ministre Tajani au Caire pour de nouveaux achats à hauteur de trois milliards de mètres cubes de gaz. Puisque la guerre en Ukraine a déplacé l’axe de la dépendance énergétique européenne de la Russie à l’Afrique, l’Italie se propose d’assumer le rôle de carrefour par lequel transiterait une grande partie des 400 milliards de mètre cubes de gaz nécessaires par an à l’Europe pour chauffer les bâtiments, alimenter les industries et illuminer les rues. Ce projet est en lui-même prestigieux, à condition qu’il ne cache une sorte de souverainisme ou de nationalisme masqué. Pendant une décennie, du temps de Mattei, qui avait soutenu l’indépendance algérienne, la politique énergétique de l’Italie en Afrique du Nord avait été marquée par une compétition constante avec la France. Au nom de cette rivalité, l’Europe a dû dire adieu à la Libye, qui est désormais en partie contrôlée par la Russie et la Turquie. Comme l’avait bien compris Mario Draghi, si l’Italie veut devenir ce carrefour énergétique de l’Europe, ce genre de compétition doit cesser. Le projet européen « Global Gateway » pour l’Afrique vise notamment à la création de grandes infrastructures pour la production et le transport d’énergie verte, allant de l’électrique à l’hydrogène. Pour que l’Italie puisse revêtir un rôle de prestige, elle lui faut avant tout l’amitié avec les dirigeants européens avant celle des leaders africains. Par ailleurs, la position géographique italienne n’est pas suffisante pour en faire une plateforme énergétique, il y a encore beaucoup à faire du point de vue des infrastructures, comme l’a dit le DG d’ENI, et il faut le faire rapidement car les autres pays européens (Espagne, France, Portugal, Allemagne) sont en train de s’activer plus vite que nous. Enfin, pour que l’énorme investissement que l’Italie et l’Europe sont en train de faire soit rentable, il faut que l’Afrique se montre plus stable et moins imprévisible politiquement par rapport à la Russie de Poutine. Ce qui n’est pas acquis entre les guérillas islamiques, l’influence russe en Libye et au Sahel et l’hégémonie chinoise dans la plupart des économies africaines. Seule l’Europe, à condition qu’elle agisse unie, peut remplir ce vide. L’époque de Mattei et de sa politique antifrançaise est révolue et doit terminer. L’Italie parviendra à devenir une plateforme énergétique uniquement si elle œuvre pour une politique énergétique européenne vraiment unie, à commencer par les achats en commun. »
ARTICLE, Il Foglio, « Meloni reste au sol. Le voyage franco-allemand aux États-Unis et les hésitations du gouvernement souverainiste sur l’IRA » par Valerio Valentini : « Certains se souviennent du voyage en train vers Kiev ; d'autres suggéreront la comparaison inconfortable avec son prédécesseur, lorsque c'était lui, le Premier ministre italien, qui s'envolait vers l'Amérique au nom de l'Europe. A présent, est-ce l'Italie qui se tient à l'écart et regarde ? Au palais Chigi, on dit que tout est sous contrôle, car le lieu où aborder la discussion sera le prochain Conseil européen. Mais à Bruxelles, le 9 février, la France et l'Allemagne arriveront avec une position unie sur l'Inflation Reduction Act (Ira). C'est pourquoi, dans les prochains jours, le ministre Bruno Le Maire et le vice-chancelier Robert Habeck, s'envoleront ensemble pour Washington. Et, avec eux, il y aura aussi des fonctionnaires de la Commission d'Ursula von der Leyen : car il est clair que le sens de la mission est européen. Dans ce cas, il est inutile de protester, car la volonté franco-allemande a été alimentée par l'absence italienne, par l'incapacité du gouvernement patriote à exprimer une ligne, à formuler une proposition, bref, à dire quelque chose qui ne se limite pas à contester l'hypothèse d'un relâchement des contraintes sur les aides d'État. Lors du dernier Ecofin, alors que Le Maire défendait un "plan industriel européen", et que Christian Lindner, plaisantait avec les journalistes "même si je ne parle pas français, je sais que je partage parfaitement les objectifs de mon ami Bruno, puisqu'on en parle depuis longtemps", Giancarlo Giorgetti (Ligue) a dû esquiver les questions sur la ratification du MES. Il est peut-être vrai, comme on le reproche à Chigi, qu'il existe un parti pris anti-mélonien dans la presse européenne, en particulier en Allemagne, mais au fond, dans ces cent premiers jours de gouvernement, on voit l'incapacité du Premier ministre à intercepter les priorités stratégiques partagées par Macron et Scholz. Au lieu de cela, Meloni a presque semblé justifier son isolationnisme ("Le traité du Quirinal avec la France ? Je ne l'ai pas lu"), sauf lorsqu'elle a pris conscience des risques que cette stratégie comportait. Ainsi, le 3 février, quand elle ira à Berlin, elle tentera de faire marche arrière en récupérant ce "plan d'action" avec l'Allemagne sur lequel Draghi avait travaillé si dur, et qu'elle avait mis de côté. Ces derniers jours, par exemple, la direction économique du Spd a officiellement déclaré que la situation européenne exige bien que les fonds européens réagissent à l’IRA américaine. C'est un indicateur du succès de la ligne expansionniste indiquée par Macron. C'est un tournant possible qui devrait rendre Meloni heureuse. Pourtant, aucune réaction. À Berlin, certains font donc pression pour que les subventions aux entreprises soient financées par les fonds non dépensés du Next Generation Eu : il y a donc une certaine harmonie avec les plaintes du gouvernement sur l'impossibilité d'utiliser tous les fonds du Pnrr. Pourtant, Raffaele Fitto, occupé par la bagarre sur les concessions balnéaires, ne s'est pas fait entendre. Adolfo Urso n'a pas non plus pris la parole, alors que la mission américaine de Habeck et Le Maire a pour objectif fondamental de protéger un secteur européen, celui de l'automobile, cher au ministre du Made in Italy, des menaces du protectionnisme américain. »
COULISSES, La Stampa, F. Olivo « Le gouvernement en armes » : « Si le dirigeant de la Ligue veut empêcher la diffusion au Festival de Sanremo du message du président ukrainien, auquel sont gouvernement est en train d’envoyer des armes, l’affaire prend une tournure qui va au-delà d’un simple concours de la chanson. C’est une question typiquement politique que le Palais Chigi lui-même est en train de se poser. Salvini abandonne pour un instant son rôle de ministre des infrastructures pour lancer sur les plateaux de La7 : ‘’C’est Zelensky qui sait s’il a le temps ou non d’aller à la cérémonie des Oscars ou au Festival de Sanremo. Tous ces événements méritent du sérieux, même Sanremo. Je me demande toutefois s’il est approprié que le festival de la chanson italienne ait un moment pour la guerre et les morts, je n’ai pas l’impression que les deux choses aillent bien ensemble’’. Un ton dur donc à l’égard du dirigeant ukrainien à qui Meloni s’apprête à rendre visite dans les prochains jours. Les fibrillations des actionnaires minoritaires au sein de la coalition avaient été prises en compte au Palais Chigi, toutefois ce qui inquiète est que la Ligue ait choisi la guerre en Ukraine comme sujet pour se démarquer. Si elle l’a fait, c’est pour les sondages. Les Italiens sont de plus en plus angoissés par le conflit, notamment en termes d’impact sur l’économie. La Ligue tente ainsi d’exploiter cette gêne et de récupérer des voix aux dépens de Fratelli d’Italia. L’Ukraine est en effet le seul sujet non pleinement soutenu par la majorité de l’électorat de Meloni. Il s’agit donc d’une marge dont la Ligue peut profiter. Tout en faisant attention à ne pas apparaitre comme un allié indiscipliné, Salvini a demandé avec insistance ‘’l’ouverture d’un dialogue de paix’’. Son chef de groupe au Sénat, Massimiliano Romeo, a été plus direct ‘’il faudrait parler un peu moins d’armes et faire un peu plus pour la paix’’ en ajoutant qu’‘’il faudrait un peu moins d’atlantisme absolu et un peu plus d’atlantisme modéré’’. C’est là une prise de position qui se démarque assez clairement de la ligne de l’Exécutif. Cette attitude n’a pas plu et un représentant du gouvernement a expliqué : ‘’si les Etats-Unis avaient voulu humilier la Russie, ils l’auraient fait depuis longtemps, ce qui veut dire que la position de la Ligue est fictive’’. Et si du côté de Forza Italia le point de vue de Berlusconi est bien connu : ‘’notre solidarité n’est pas en question mais je suis inquiet que personne, à part le Pape, ne semble avoir de solution de paix pour un conflit pour lequel nous sommes en train de payer un prix intolérable’’. Et puis il y a un sénateur qui est plus explicite que son chef, Maurizio Gasparri : ‘’l’escalade des Etats-Unis et de l’Allemagne est préoccupante’’. Une réflexion qu’il a faite avant de critiquer la participation de Zelensky à Sanremo. »
ARTICLE, Repubblica, M. Pucciarelli, « De Salvini à Grillo, le front qui ne veut pas voir Zelensky a Sanremo » : « C’est un front étrange et transversal, qui rassemble un peu de tout, de vieilles et de nouvelles pulsions anti-système qui pour une fois sont d’accord, cette fois-ci pour s’opposer à la participation de Volodymir Zelensky au Festival de Sanremo. Matteo Salvini, Beppe Grillo, Alessandro di Battista, Carlo Freccero, Maurizio Gasparri, Vauro Senesi, Fabio Volo sont ses visages les plus connus. Le leader de la Ligue déclare : "je me demande dans quelle mesure il est opportun que le Festival de la chanson italienne ait un moment sur la guerre et les morts. Il ne me semble pas que les choses aillent de pair". Comme lorsqu’il déclarait préférer le dessin animé Masha et Mishka au discours de fin d’année du président Matarella, il assure maintenant : "si j’ai dix minutes pour voir le festival de Sanremo je regarderai les chansons, pas Zelensky". Beppe Grillo publie quant à lui sur son site internet une longue analyse de l’ancien ambassadeur Torquato Cardilli, qui écrit au sujet du président ukrainien que "peut-être quelqu’un devrait lui conseiller de commencer un chapelet de prières vu la fin qu’ont eu les autres chefs d’État qui ont fait des apparitions analogues dans le passé (Saddam Hussein, Khaddafi)". Une déclaration reprise par Europa Verde, qui l’a insérée dans son dossier pour la presse étrangère préparé à l’occasion de l’entrée du M5S dans le groupe parlementaire des Verts. Di Battista ajoute sur Facebook : "j’attends avec impatience qu’au moins une fois au festival on parle de ce qui se déroule en Palestine". Une manifestation est prévue à Sanremo, contre la guerre bien sûr mais aussi pour dénoncer "le côté ridiculement tragique et le profond irrespect pour cette grande partie de l’opinion qui ne se reconnaît pas dans les politiques militaires des gouvernements Draghi et Meloni." Et à Zelensky : "le drame en cours dans son pays n’est que n’est que l’épilogue d’un conflit bien plus long dans le Donbass, que la majorité des États de l’OTAN ont contribué à fomenter". »
Beppe Grillo
ENTRETIEN, Sole 24 Ore, de Giancarlo Giorgetti, Ministre de l’Economie, « Factures, les nouvelles aides seront reconduites » : « Q. Les réformes sont indispensables pour le Pnrr et le pays. Mais y a-t-il la volonté politique et les ressources pour le faire ? Il y a des ressources et même importantes. Le projet est très ambitieux, la vraie difficulté est de le réaliser concrètement. Il suffit de penser à la réforme du code des passations de marché, qui est fondamental pour les infrastructures et œuvres publiques mais pas seulement. C’est ce qui nous permettrait de dépenser effectivement la puissance de feu de 200 milliards que nous devons dépenser dans les prochaines cinq années, même un peu moins car du temps s’est déjà écoulé. Ainsi ce défi est-il décisif : sans un allègement des procédures et une flexibilité opérative, que nous demandons aussi au niveau européen, tout devient difficile. Q. Quelles marges y a-t-il avec l’UE pour modifier les projets du Pnrr ? En Europe il y a un grand débat, qui est lancé et culminera au Conseil européen début février sur les nouvelles aides d’Etat, en particulier en ce qui regarde la réponse au défi posé par les Etats-Unis avec l’Inflation Reduction Act. Dans cette discussion seront aussi évalués les instruments avec lesquels l’Europe doit se rendre plus efficace, pour répondre aux exigences de la relance post-pandémie et post-crise de l’énergie. Q. L’Europe est-elle en mesure d’être compétitive vis-à-vis des USA sur les aides d‘Etat aux entreprises ? Où en sommes-nous ? L’Europe a un système de règles qui ont été construites au nom de la concurrence et du marché unique interne. Ces règles peuvent, et probablement doivent, être revues pour permettre aux entreprises européennes de répondre à la concurrence des entreprises non seulement américaines mais aussi à la concurrence chinoise et de tout l’Orient. C’est pour cela qu’il faut intervenir avec des procédures de révision, qui présentent toutefois des risques pour l’Italie. Je souligne le risque que la fragmentation du marché unique avantage les pays avec des marges de manœuvre fiscales, c’est-à-dire l’Allemagne et la France, qui n’ont pas autant de contraintes sur leurs finances publiques que l’Italie. Ainsi ils auraient la possibilité de financer bien plus leurs entreprises, en créant des difficultés de compétitivité supplémentaires aux nôtres. Donc c’est une matière à gérer avec précaution et ce sera une négociation assez compliquée pour trouver une médiation. Bien entendu, je le répète, l’Europe doit renouveler les règles en fonction de la croissance. Et cela doit intervenir en lien avec la réforme de la gouvernance économique européenne, le nouveau Pacte de stabilité et de croissance qui devrait entrer en application l’année prochaine et ne peut pas pénaliser les investissements. Parce qu’en traitant les dépenses d’investissements en dépense courantes on comment une grave erreur. Q. Y a-t-il un espace pour que les choix européens aient lieu dans le cadre d’un grand accord avec les Etats-Unis ? Je pense qu’il y a un espace et il doit y en avoir un, parce que dans la période historique que nous sommes en train de vivre, et la coalition internationale en défense des principes de liberté dans le conflit russo-ukrainien en témoigne, nous devons agir de manière concertée. Ce n’est absolument pas le moment de rompre le front occidental. On ne peut déclencher une guerre économique et de compétitivité déloyale entre les Etats-Unis et l’Europe, et une à l’intérieur e l’Europe. Il reste une donnée de fait : l’Italie est grevée par la dette publique. Q. Comment sortir de cette situation de faiblesse structurelle ? Dans ces conditions nous n’avons pas d’autonomie et d’indépendance, ni capacité de manœuvre effective. Avant d’être pessimistes essayons de faire quelque chose. Je pense qu’en termes stratégiques la masse de dette peut être gérée simplement à travers la croissance, en libérant les énergies positives et entrepreneuriales du pays. C’est la voie royale pour réduire la dette. Dans le même temps, il faut une conduite économique, et aussi budgétaire, inspiré par des principes de responsabilité et de prudence. Aussi parce que la Banque centrale européenne est en train de réduire ses achats et donc nous devons être prudents, responsables, et faire preuve de grande responsabilité. L’Europe nous a demandé, et obtenu, la ratification du Mes. Y a-t-il des espaces pour sa réforme ? L’Italie a posé le thème du rôle que peut avoir le Mes dans le domaine des grandes réformes qui mûrissent en Europe aussi bien sur les aides d’État, sur la gouvernance et sur le Pacte de stabilité, que sur les formes d’éventuels fonds souverains pour aider les investissements stratégique en Europe. Dans ce cadre, et c’est un raisonnement qui nous avons comme gouvernement italien, il y a de l’espace pour un rôle différent du Mes par rapport à celui pour lequel il est né. Les mesures contre le prix de l’énergie expirent au printemps. Seront-elles renouvelées ? Nous sommes en train d’étudier des mécanismes qui sont peut-être plus efficaces en terme d’aides, plus flexible par rapport à l’évolution des consommations et qui orientent, notamment pour ce qui concerne les familles, vers des comportements vertueux en termes d’économie d’énergie. Avant leur expiration en avril le gouvernement italien d’une façon ou d’une autre interviendra pour prolonger les mesures d’atténuation des prix pour les familles et les entreprises, probablement sous une forme différente par rapport à celle que nous avons vue jusqu’à aujourd’hui, et qui était fille de l’urgence. »
Giancarlo Giorgetti
PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de F. Fubini et M. Galluzzo, « Le dégel entre l’Italie et la France ; la rencontre bilatérale pour des accords en matière de Défense » : « Les relations entre les gouvernements français et italien restent froides suites aux incompréhensions initiales entre Giorgia Meloni et Emmanuel Macron dans l’affaire de l’Ocean Viking. Mais tout ne va pas si mal, au contraire : dans certains domaines, l’entente est de plus en plus étroite. Preuve en est la visite aujourd’hui du ministre de la Défense Sébastien Lecornu qui rencontrera à Rome son collègue italien Guido Crosetto. Le ministre français rend ainsi la pareille à son homologue après une rencontre à Toulon. Il ne s’agit toutefois pas d’une simple visite de courtoisie mais bien d’une réunion de travail au programme long et structuré, pour laquelle les ministres se sont entourés d’acteurs clefs, à la fois militaires et civils. Ils ne parleront pas tant d’Ukraine que d’activités conjointes en Méditerranée, notamment pour sa surveillance, de coordination des politiques de défense de la Méditerranée élargie (ce qui inclut potentiellement le Moyen-Orient), d’exercices conjoints (navals et terrestres), ainsi qu’une présence commune et des activités de lutte contre le terrorisme au Sahel et d’autres zones à haut risque. La collaboration entre la France et l’Italie dans les domaines de la Défense et de l’aérospatial est donc de plus en plus étroite en dépit des tensions entre les deux leaders. Malgré leur échange à Rome, cela n’avait pas fonctionné entre Giorgia Meloni et Emmanuel Macron, en tous cas pas au début. Mais l’intégration entre les deux pays reste forte comme le montre des échanges constants entre ministres. Le Traité du Quirinal, signé entre les deux pays et qui entrera en vigueur dans quatre jours, n’est pas un accord purement formel et a déjà donné lieu à des applications très concrètes, notamment dans le domaine militaire justement. Nous verrons dans les prochaines semaines si cette approche constructive continuera à prévaloir sur les tensions initiales. En attendant, Giorgia Meloni continue à dérouler son agenda pour se rapprocher des partenaires du Sud : après Alger, elle sera demain à Tripoli et à Benghazi accompagnée de plusieurs ministres et du président général d’ENI. Outre les accords qui doivent être signés en matière d’énergie, ce sera également l’occasion d’aborder la stabilisation du pays et les flux migratoires. »
ENCADRE, La Stampa « L’Italie et la France s’apprêtent à trouver un accord sur le système de défense Samp-T » : « L’accord technique entre l’Italie et la France pour fournir l’Ukraine du système antiaérien Sampt-T contre les attaques par missiles de la Russie serait imminent. C’est ce que font savoir des sources diplomatiques. Aujourd’hui, le ministre de la défense Crosetto rencontrera son homologue français Sébastien Lecornu et à l’occasion de cette entrevue, la définition des détails de cette entente devrait être évoquée. Une source diplomatique explique ‘’Une décision politique a été prise. Maintenant, il s’agit de définir les détails techniques car il s’agit d’un système compliqué’’, ajoutant que l’on s’attend à ce que le président Macron et la Présidente du Conseil Meloni rendent officielle cette décision. »
ARTICLE, Stampa, M. Bresolin, « Migrants : le plan Ursula » : « Ursula von der Leyen ouvre la possibilité d’utiliser les fonds de l’UE pour construire des murs anti-migrants. Ce revirement est confirmé par la lettre que la présidente de la Commission européenne a envoyée hier soir à tous les dirigeants de l’UE en prévision du sommet extraordinaire des 9 et 10 février. Von der Leyen présente un plan en 15 points, dont le premier prévoit de "renforcer les frontières externes à travers des mesures ciblées de la part de l’UE", parmi elles la "mobilisation de fonds UE pour aider les États membres à renforcer les infrastructures pour le contrôle des frontières". Le mot "infrastructures", qui désigne réellement la construction de murs et de barrières, n’était pas présent dans la précédente version, mais a été inséré après une longue journée de négociation et à la lumière de la rencontre entre les 27 ministres de l’Intérieur qui se sont réunis à Stockholm. La Commission rompt un nouveau tabou, et change radicalement sa position par rapport aux années précédentes. Pour lutter contre les flux le long de la route balkanique, l’Autriche a demandé de financer avec des fonds européens (2 milliards) la construction d’une barrière entre la Bulgarie et la Turquie. Frontière qui selon von der Leyen doit être "une priorité absolue". La présidente de la Commission propose aussi d’augmenter "le soutien pour l’équipement et la formation" pour la Tunisie, l’Égypte et la Libye, pour qu’elles "renforcent leurs capacités de recherche et de secours" en Méditerranée. Traduction : plus de bateaux pour surveiller leurs eaux territoriales et ramener à terre les migrants interceptés. Il y a aussi l’idée de lancer des partenariats avec la Tunisie et l’Egypte pour lutter contre la traite d’êtres humains à travers des patrouilles conjointes composées de policiers et de magistrats européens. La présence de Frontex sera renforcée dans les Balkans, et un autre projet pilote sera lancé dans la première moitié de 2023, pour créer des "hotspots" dans lesquels effectuer les "procédures de frontière", avec un examen accéléré des demandes d’asile, et un rapatriement rapide pour qui n’y a pas droit. Von der Leyen veut trouver des accords avec les pays d’origine, en utilisant le levier des visas et des accords commerciaux, pour les contraindre à reprendre leurs nationaux. Mais en même temps elle dit qu’il faut intensifier les corridors humanitaires et mettre en place des projets pour "attirer les travailleurs qualifiés". A Stockholm, le ministre Piantedosi a proposé d’introduire une troisième voie entre les renvois forcés et ceux volontaires assistés : les "renvois forcés accompagnés", c’est-à-dire une "opération de retour" des migrants "associée à une "perspective de réintégration". Un des quatre chapitres du plan est dédié à l’équilibre entre solidarité et responsabilité, thème d’affrontement entre les pays de première entrée et ceux du Nord. Von der Leyen demande d’accélérer sur le plan pour la redistribution des demandeurs d’asile, de manière à aider les pays de première entrée comme l’Italie qui subissent plus que les autres la pression des débarquements. Mais en parallèle il faudra un suivi des mouvements secondaires et de l’application correcte des transferts des dublinés dans les pays de première entrée, en collaboration avec l’Agence européenne pour l’asile. Cette dernière devra faire régulièrement des rapports sur les conditions des demandeurs d’asile dans les centres d’accueil. La question migratoire est "un des principaux défis de notre époque" écrit la présidente de la Commission dans sa lettre, et elle est « en haut de la liste des questions sur lesquelles les citoyens attendent une réponse forte de la part de l’UE". La voie royale reste l’adoption du Pacte sur les migrations et l’asile, mais "l’impératif d’une solution structurelle ne signifie pas que nous ne pouvons pas agir dès maintenant". Et cette fois l’Europe a décidé de commencer avec la construction de murs financés par l’UE. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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26/01/2023
Le Vlaams Belang critique la participation du gouvernement flamand à la réunion du Forum économique mondial.
Belgique. Flandre. Le Vlaams Belang critique la participation du gouvernement flamand à la réunion du Forum économique mondial (WEF) de Davos. Le député au Parlement flamand Kristof Slagmulder déclare : « Le WEF n'est pas une organisation de réseau normale, mais une organisation de lobbying avec un agenda politique mondialiste. » et « Des projets d'avenir y sont forgés, sans aucune légitimité démocratique, et des visions, qui ne sont certainement pas dans l'intérêt de la Flandre, sont mises en avant . »
(Le gouvernement flamand est composé du parti nationaliste flamand N-VA, des démocrates-chrétiens et des libéraux [situés à droite].)
Kristof Slagmulder
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"Le navire Geo Barents de Médecins Sans Frontière défie le ministère de l’Intérieur." et ""Pas de protection des migrants gay'' : le coup de force de la Ligue met Meloni dans l’embarras."
Italie. Revue de presse.
L’entretien téléphonique en format Quint entre les chefs d’Etat américain, français, britannique, allemand et italien sur le soutien logistique et militaire à l’Ukraine fait les gros titres de la plupart des quotidiens italiens. La presse met également en avant la décision italienne de livrer des missiles pour la défense des villes ukrainiennes. « Biden : nous sommes unis, nous livrerons plus d’armes à Kiev » - Biden appelle les alliés et remercie l’Italie. Meloni assure « une forte cohésion et une assistance à 360 degrés » (Corriere della Sera), « L’Italie garantit un bouclier anti-missile à Kiev » - Les Etats-Unis et l’Allemagne confirment l’envoi des chars en Ukraine. Rome envoie ses missiles anti-aériens (La Repubblica), « « Des armes tout de suite, autrement c’est Poutine qui l’emportera » » - Le ministre de la défense G. Crosetto (Frères d'Italie) annonce l’envoi de missiles anti-aériens. Biden appelle Meloni et les dirigeants européens : des actions uniquement défensives (La Stampa), « Kiev, galvanisé par les chars, annonce : nous pouvons frapper Moscou » - le risque d’une escalade se concrétise, une réunion des Grands de la planète : non à des actions offensives en Russie (Il Giornale), « Nous sommes en guerre (cette fois-ci ils le disent) » - La folie totale, Biden et Scholz envoient leurs chars et Kiev annonce : nous pouvons frapper le Kremlin (Fatto Quotidiano). La nomination du nouveau vice-président du CSM, le léguiste F. Pinelli, est aussi mentionnée. Le Messaggero titre en Une sur l’annonce par le gouvernement Meloni d’un décret simplifiant les appels d’offre publics et favorisant les projets durables « PNRR, le plan contre la bureaucratie » tandis que la Repubblica met en exergue les propositions du ministre de l’éducation pour financer les écoles par des fonds privés.
ARTICLE, La Repubblica, C. Sannino « CSM, le premier vice-président de droite, Pinelli est élu mais la réunion plénière se divise » : « Fabio Pinelli, le juge pénaliste indiqué par la Ligue, resserre la coalition et remporte l’élection avec un écart de seulement trois voix avec l’adversaire de gauche, Roberto Romboli. La réunion plénière se divise, donc, mais les premiers propos prononcés par le nouvel élu visent à l’unité : ‘’je serai le vice-président de tous’’. Le communiqué du Palais Chigi apparait pourtant un peu déplacé : ‘’je souhaite bon travail à Pinelli, certaine de sa collaboration loyale avec notre gouvernement afin d’améliorer la justice en Italie’’. En réalité, il s’agit d’une impolitesse institutionnelle involontaire, car le rôle de Pinelli veut que seul le Président de la République, qui préside le CSM, soit son interlocuteur. Le Palais Chigi fait savoir qu’il s’agit d’un message ‘’de détente“, voulant en même temps souligner le résultat de la ligne unitaire portée par Fratelli d’Italia, malgré le fait d’avoir dû renoncer dès le début à sa candidate Daniela Bianchini. Entretemps, FI et Azione relancent leur projet sur la séparation des carrières entre juges et procureurs, en déposant deux propositions de loi constitutionnelle auprès des commissions compétentes. »
Fabio Pinelli
SONDAGES, Corriere della Sera, N. Pagnoncelli « Latium, le candidat de droite Rocca devance de six points le candidat du PD D’Amato » : « Les électeurs du Latium et de Lombardie seront appelés les 12 et 13 février à élire leur nouveau Conseil régional et leur président. Pour plusieurs observateurs, bien qu’il s’agisse d’un rendez-vous local, cela représente le premier test pour le gouvernement Meloni après sa victoire aux élections législatives. La coalition de droite présente un candidat unique (A. Fontana pour la Lombardie et Francesco Rocca, ancien président de la Croix Rouge Italienne, pour le Latium). Les oppositions, en revanche, jouent un match différent. Pour la région lombarde, ce sera un candidat unique PD-M5S-Sinistra Italiana, Pierfrancesco Majorino, tandis que le Troisième pôle soutient Laetitia Moratti. Dans le Latium, le scénario est différent. Le Pd soutient Alessio D’Amato (adjoint sortant à la Santé), crédité de 32,9% des intentions de vote, le M5S soutient Donatella Bianchi, créditée de 19,6%. Le candidat de droite, Rocca, est donné favori (41,2%). Toujours pour le Latium, FDI est le premier parti (29,5%), suivi du PD (21,2%), du M5S (15,7%), Azione-IV (6,5%), la Ligue (5,3%) et Forza Italia (5,2%). Le candidat de droite se présente avec un avantage considérable. Il faudra ensuite voir le niveau de popularité des candidats lors des deux dernières semaines, le taux de participation, et le vote dissocié [vote pour une liste qui peut être différent du vote pour le candidat, ndlr] qui, à ce stade, rend le résultat plus incertain. »
Francesco Rocca, ancien président de la Croix-Rouge italienne
ARTICLE, Sole 24 Ore, B. Flammeri, « Meloni, mission Libye : un accord à 8 milliards de dollars sur le gaz » : « Il n’y a pas de confirmation de la part du Palais Chigi, mais il est assez probable que Giorgia Meloni s’envole samedi pour la Libye, avec le ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani (Forza Italia) et le ministre de l’Intérieur Matteo Piantedosi (Indépendant). L’Eni et la Noc devraient signer un nouvel et important accord à 8 milliards pour augmenter la livraison de gaz. Cette visite s’inscrit dans la stratégie du gouvernement de renforcer ses relations avec les pays méditerranéens, toujours plus stratégiques sur le plan énergétique. Hier, lors des questions au gouvernement à la Chambre des députés, Antonio Tajani a rappelé que pour l’exécutif "la stabilisation de la Libye est cruciale et est au centre de nos discussions avec tous les acteurs qui exercent une influence sur ce pays". Le ministre des Affaires étrangères a fait explicitement référence aux élections qui devraient se tenir cette année : "nous devons tout mettre en œuvre pour qu’elles aient lieu". La Libye a actuellement deux gouvernements : celui d’unité nationale d’Abdul Hamid Dbeibah, reconnu par la communauté internationale et très proche de la Turquie, et celui dirigé par Fathi Bashagha, premier ministre élu par la chambre des représentants de Tobrouk. Ce dernier s’est dit "étonné" de la visite de Meloni à Tripoli, et ses rencontres avec "un gouvernement dont le mandat a expiré" et qui n’a donc plus aucune légitimé. Un message qui confirme que la stabilité en Libye est loin d’être acquise. Mais il reste un objectif décisif pour l’Italie : le Greenstream, gazoduc sous-marin le plus long de Méditerranée, qui arrive à Gela, et peut garantir jusqu’à 8 milliards de mètres cubes de gaz à l’année. »
ARTICLE, La Repubblica, d’A. Ziniti, « Migrants, la majorité désavoue la Ligue et freine son offensive pour un retour aux ‘’décrets Salvini’’ » : « La tentative offensive de la Ligue pour rétablir le ‘’décret sécurité’’ de Matteo Salvini a échoué et elle se retrouve, encore une fois, isolée. C’était une de leurs promesses de campagne et ils ont tenté ce coup de force au risque de scinder la coalition de droite. Les deux membres de Forza Italia et Fratelli d’Italia et présidents de la commission chargée de transformer en loi le décret immigration de Matteo Piantedosi ont en effet déclaré, en bloc, inadmissibles les 16 amendements présentés par la Ligue. Matteo Salvini et le secrétaire d’Etat à l’Intérieur, le léghiste Nicola Molteni, gardent le silence mais Igor Iezzi, chef de groupe en commission Affaires institutionnelles, éructe et dénonce une attitude ‘’gravissime’’. Il annonce une bataille sur le sujet tout en sachant qu’il est très peu probable que les présidents de commissions et alliés fassent un pas en arrière et que, naturellement, l’opposition est compacte. ‘’La Ligue a tenté une offensive pour réécrire la réglementation sur les permis de séjour, la protection spéciale, les séjours dans les centres pour le rapatriement et d’autres sujets encore qui sont totalement étrangers au décret qui porte sur le sauvetage en mer. C’est une tentative évidente d’exhumer les anciens ‘’décrets Salvini’’ [en matière d’immigration, datant du premier gouvernement Conte]’’ explique un député de l’opposition. Forza Italia et Fratelli d’Italia tentent de calmer la colère de leur allié en démentant avoir cédé aux pressions de l’opposition. Forza Italia explique que c’est un verdict technique et non politique mais juge également que le ‘’décret examiné concerne exclusivement la question du secours en mer’’ et que les amendements de la Ligue, qui concernent la première phase d’accueil et le rapatriement, sont par conséquent ‘’hors-sujets’’. A noter toutefois que les alliés ont aussi diffusé l’hypothèse d’un futur décret ad hoc afin de revoir certains points concernant l’accueil des personnes secourues une fois sur terre et tenant à cœur à Salvini. Ce ne sera toutefois pas sous la forme du premier ‘’décret sécurité’’ qui avait déjà été modifié avec la bénédiction de Sergio Mattarella – Forza Italia et Fratelli d’Italia font mur face à l’insistance de la Ligue. »
Igor Iezzi
ARTICLE, La Repubblica, d’A. Ziniti, « Missions de secours multiples, le navire Geo Barents de Médecins Sans Frontière défie le ministère de l’Intérieur » : « Hier matin, le navire Geo Barents de l’ONG Médecins Sans Frontière a été le premier navire humanitaire à ne pas respecter le nouveau décret italien interdisant les secours multiples à moins que la nouvelle embarcation en difficulté se trouve déjà sur sa trajectoire vers le port attribué. En effet, alors qu’elle se dirigeant vers La Spezia, le port le plus au nord jamais attribué à une ONG situé à trois jours de navigation, la Geo Barents a changé de cap pour secourir une autre embarcation en difficulté. Or le nouveau décret immigration du ministre italien de l’Intérieur, Matteo Piantedosi, ne le permet pas et MSF risque une amende pouvant aller de 10 000 à 50 000€. ‘’Ce sont le préfet et les autorités de police qui jugeront de la conduite du navire une fois qu’il sera arrivé à la Spezia’’ explique le ministre qui ironise et parle de ‘’coïncidence astrale’’ : ‘’la présence des navires d’ONG conjuguée aux conditions climatiques font repartir les embarcations de fortune en provenance de Libye. Nous nous plaignons de ce phénomène et les ONG se plaignent du long chemin à parcourir. C’est un fait avéré, la présence des ONG relance statistiquement les départs des pneumatiques, pas des embarcations plus solides’’. Si la Geo Barents a ainsi pu secourir trois embarcations en difficulté transportant plusieurs personnes dont des mineurs et des bébés, hier l’énième naufrage au large de la Libye a fait 8 morts et les 92 survivants ont été ramenés dans les camps libyens. »
COULISSES, La Stampa, d’I. Lombardo, « ''Pas de protection des migrants gay'' : le coup de force de la Ligue met Meloni dans l’embarras » : « L’amendement n. 1014 signé par le léghiste Igor Iezzi propose de ‘’supprimer toute référence à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre parmi les motifs de persécutions pour lesquels un migrant ne peut être expulsé ou refoulé’’. Il fait partie de la série d’amendements à travers laquelle hier, à la Chambre, la Ligue a tenté de restaurer les anciens ‘’décrets sécurité’’ de Matteo Salvini provoquant la stupeur des alliés et les protestations de l’opposition lors d’une réunion conjointe entre les Commissions Affaires constitutionnelles et Transports. La Ligue a déposé un recours et dont on connaitra l’issue aujourd’hui. Les amendements portent un peu sur tout, y compris sur des propositions qui avaient déjà été écartées pour risque d’inconstitutionnalité lors de l’examen du décret par la Présidence de la République. Parmi les droits qui avaient faits l’objet d’une garantie spéciale il y a trois ans figure celui pour les migrants LGBT fuyant les persécutions dans leur pays. Les chiffres indiquent que cela concerne plusieurs milliers de personnes se réfugiant en partie en Italie. Mais pour la Ligue ces chiffres ne semblent pas compter et ils sont convaincus que ces persécutions ‘’ne sont qu’une excuse’’ pour obtenir l’asile et éviter d’être expulsé. Cela va beaucoup trop loin, même pour leurs alliés et notamment les deux présidents des commissions, issus des rangs de Forza Italia et de Fratelli d’Italia. Pour freiner la Ligue, ils se limitent à déclarer ‘’non conforme au règlement’’ la quinzaine d’amendements. Giorgia Meloni est informée, elle veut éviter de donner lieu à un face-à-face trop ostentatoire mais n’apprécie pas que la Ligue cherche à faire passer en force ‘’seulement pour obtenir quelque chose avant les élections’’ en Lombardie les 12 et 13 février. Des sources de FDI expliquent que, en accord avec la Présidence de la République, le décret avait été remanié afin de se concentrer exclusivement sur la question des ONG. »
ARTICLE, Sole 24 Ore, A. Bio., « Telecom, soutien à Vivendi en Cassation. Une liste française pour le conseil d’administration est possible » : « Les juges rejettent le recours de la Consob : il n’y a pas d’éléments qui stabilisent le "contrôle de fait" de Vivendi sur Tim, donc le groupe français n’est pas obligé de consolider le bilan déficitaire de l’entreprise de télécommunication. Le conseil d’administration de Tim n’a toujours pas de représentants français après les démissions de Cadoret et de de Puyfontaine. Le devenir du réseau a atteint un nœud critique. Là où la Caisse des dépôts et des prêts italienne souhaite l’acquérir directement, Vivendi voudrait une scission proportionnelle en deux sociétés cotées. Une réunion technique est prévue aujourd’hui, mais on n’attend pas de résolution. Le ministre Adolfo Urso a répété son engagement pour que "le réseau national passe sous contrôle public, et donc sous la direction de la Caisse des dépôts et des prêts" ».
ARTICLE, Repubblica, G. Di Feo, « Meloni exclue quelques heures de la réunion avec les autres leaders. C’est ainsi que Rome paye son retard » : « Hier, Joe Biden avait prévu d’appeler Olaf Scholz, Rishi Sunak et Emmanuel Macron pour continuer leur coordination étroite dans les efforts pour soutenir l’Ukraine. Pour la première fois depuis dix mois, l’Italie était exclue de la salle de contrôle des aides à la résistance de Kiev. L’intervention de la diplomatie obtient que la première ministre soit finalement conviée à la réunion téléphonique. Joe Biden avait probablement choisi de ne s’entretenir qu’avec les fournisseurs de chars, le thème qui domine la scène politique internationale. Il veut éviter d’autres décisions non coordonnés, comme dans le cas des Britanniques, qui en reprenant les demandes polonaises, ont obligé Berlin et Washington à livrer leurs tanks. Un choix obligatoire pour éviter une rupture du front de l’OTAN qui a pourtant contraint l’administration américaine à un revirement significatif. L’Italie n’est jamais entrée dans ce débat, parce qu’elle ne dispose pas de chars modernes à offrir : seulement 200 chars Ariete, dont seulement un peu plus de la moitié en service, et qui n’ont pas été mis à jour depuis vingt ans. Si bien que le général Pietro Serino, chef d’Etat-major de l’Armée, a évoqué dans une interview à Rid la possibilité d’un achat de cent chars Leopard 2 à l’Allemagne. Mais durant les longues discussions au sujet de l’Ukraine, personne à Rome n’a songé à proposer des alternatives, par exemple les blindés de reconnaissance Centaure semblables à ceux que la France vient de livrer. Après la rencontre hier, le président américain a loué les fournitures italiennes d’artillerie, arrivées à Kiev grâce aux derniers accords signés par Mario Draghi. L’audition du ministre Guido Crosetto par le Comité parlementaire pour la sécurité de la République a validé l’envoi de missiles terre-air Aspide, vieux mais encore utiles pour protéger les villes ukrainiennes, et les batteries très modernes Samp-T, quand un accord sera trouvé avec Paris. Les observateurs internationaux analysent avec attention les déclarations des ministres-clés. Il y a deux jours, Crosetto a dit : "nous évaluons ce qui sert le plus, non seulement des armes mais des aides de tous types pour surmonter la période hivernale, comme les générateurs". Et pendant que le reste de l’OTAN discutait des chars, Antonio Tajani déclarait à la Stampa : "nous sommes en train de nous concentrer sur le soutien humanitaire". Les choix relatifs à l’Ukraine ont toujours été entourés d’un secret qui n’a pas d’équivalent dans le reste de l’Europe. Et il existe un mouvement transversal inquiet du risque que l’envoi des systèmes de haute technologie peu nombreux comme le Samp-T dégarnisse les forces armées en ces temps incertains. D’autres motifs émergent pourtant, comme ceux écrits par Gionandrea Gaiani, directeur d’"Analyse Défense" et ancien conseiller de Matteo Salvini : "la guerre en Ukraine continue à porter atteinte aux intérêts d’une Europe toujours plus faible, plus pauvre, moins compétitive et toujours moins armée, destinée à être un allié toujours plus docile des Etats-Unis". Des signaux qui finissent par laisser entrevoir une moindre détermination de la majorité sur l’Ukraine, qui n’échappe pas non plus à Moscou. D’où chaque jour sont lancés des messages destinés à l’Italie qui insistent dans l’évocation du climat d’amitié créé par Silvio Berlusconi : "c’est une surprise de voir l’Italie devenir l’un des leaders du front antirusse" ».
ENTRETIEN, La Stampa, de Guido Crosetto (Frères d'Italie), ministre de la Défense « Poutine est sur le point de lancer l’attaque ultime, il faut l’arrêter et le pousser à la négociation » : « Q. Un entretien téléphonique a eu lieu entre Biden, Macron, Scholz, Sunak et Meloni : quelles sont les exigences des Ukrainiens envers l'Italie ? Ils n'ont pas changé par rapport au passé : ils ont besoin de matériel de défense aérienne, pour se défendre contre les missiles qui frappent l'Ukraine. Q. Dans le sixième décret que vous préparez, y a-t-il aussi des armes d'artillerie et des véhicules terrestres ? Ce sont des choses que je lis dans les journaux, mais dans le décret que nous sommes en train de rédiger, il n'y a aucune trace de ces choses-là. Q. Joe Biden a pourtant remercié l'Italie d'avoir envoyé de l'artillerie. Je ne peux pas parler du contenu des décrets adoptés par le gouvernement précédent. Dans celui qui sera approuvé par celui-ci, il n'y a pas d'armes d'artillerie. Q. Y aura-t-il le système de défense anti-aérien, Samp-T ? Je ne peux pas donner de détails, mais le Parlement, par le biais du Copasir, sera toujours tenu informé, comme l'exige la loi. Q. Avant de donner le feu vert, les Allemands ont beaucoup hésité, pourquoi ? La pression internationale qu’a subie l'Allemagne est absurde. Contrairement à ce que font certains politiciens avec l'Italie, je ne ferai pas d’ingérences dans le débat interne des autres pays. Mais il ne peut échapper au fait que le gouvernement allemand est formé par une coalition de partis qui, pendant la campagne électorale, avaient proposé une forte réduction des dépenses militaires. Q. Sommes-nous dans une phase différente du conflit ? Oui, parce que la Russie a changé d'attitude. Une lourde campagne sur le terrain s'annonce et la Russie forme 300 000 soldats pour les envoyer au front. L'Ukraine doit compenser la différence numérique des forces sur le terrain. C'est pourquoi leurs demandes de soutien militaire ont augmenté. Q. Certains observateurs disent : la seule façon pour l'Ukraine de gagner la guerre est une intervention militaire de l'OTAN. Est-ce une hypothèse sur la table ? Il ne s'agit pas de gagner la guerre, mais de faire comprendre à Poutine qu'il ne peut pas la gagner et de le forcer à s'asseoir à la table de la paix, car il n'y a pas d'alternative aux négociations diplomatiques. Je voudrais également souligner qu'il est important de se rappeler que l'OTAN, officiellement, est restée en dehors de la guerre précisément parce qu'elle ne voulait pas autoriser le récit "OTAN contre Russie". Le groupe qui se réunit périodiquement à Ramstein, par exemple, comprend des pays de l'OTAN, de l'UE et des pays non membres de l'OTAN soutenant l'Ukraine. Et ce n'est pas une coïncidence si les Russes cherchent à défier, nation par nation, ceux qui soutiennent l'Ukraine, l'Italie en premier. Q. Comment les Russes provoquent-ils l'Italie ? Avec de la désinformation que la Russie et aussi l'ambassade de Russie en Italie font circuler. Comme le mensonge selon lequel l'Italie exporte et vendrait des mines antipersonnel dans les zones de conflit. Or l'Italie n’en produit plus depuis une trentaine d'années. Q. Etes-vous pessimiste quant à l'évolution du conflit ? Je fais preuve de bon sens et je suis donc inquiet car je vois s'éloigner la perspective d'une paix qui ne soit pas une de façade. Au contraire, on creuse des sillons de haine qui créent des phénomènes d'intoxication médiatique et diplomatique impliquant de plus en plus de nations. Y a-t-il un risque que, à force de remettre des armes à l'Ukraine, l'Italie soit laissée sans protection d'un point de vue militaire ? Je suis le ministre de la défense et ma tâche est de défendre le pays, donc je peux dire que nous ne dépasserons jamais un seuil de risque pouvant mettre en danger notre capacité de défendre l’Italie. Q. Pourquoi le gouvernement Meloni se concentre-t-il sur la Méditerranée uniquement pour arrêter les départs de migrants ? Non, il y a une stratégie plus large. Si nous sommes seuls nous perdons, je ne le dis pas seulement à l'égard de l'Europe, mais aussi à l'égard de l'autre côté de la Méditerranée. Notre sécurité, notre capacité à nous développer économiquement, notre capacité à compter dans le monde en dépend. Nous avons joué un rôle central lorsque nous avons prouvé que nous étions un pont avec l'Afrique et précisément parce que nous sommes acceptés par ces peuples et ces États comme un pays amical, crédible et respectueux. Q. La présence russe et chinoise en Afrique est-elle aussi un danger pour l'Europe ? La pénétration russe et chinoise est un suicide collectif de notre Continent. La survie de l'Afrique est la condition préalable à la survie de l'Europe. Si nous n'intervenons pas, la pauvreté de l'Afrique conduira à la destruction de l'Europe. [Concernant l’Egypte] notre gouvernement a demandé avec fermeté que des avancées soient faites dans l’affaire Giulio Regeni. En même temps, nous savons bien que l’Italie doit entretenir des relations avec l’Egypte. Pour l’homicide Regeni, il s’agit de certains délinquants qui appartiennent aux forces de sécurité égyptiennes. Le Caire doit faire comme Rome pour l’affaire Cucchi [jeune romain décédé à la suite de d’un événement impliquant des Carabiniers ; ndlr.] et briser ce mur du silence.’’ »
Guido Crosetto
(Traduction : ambassade de France à Rome)
14:12 | Lien permanent | Commentaires (0)
25/01/2023
La Suède annonce une campagne internationale de sensibilisation contre l’immigration.
Suède. Le gouvernement de centre-droit soutenu de l’extérieur par les nationalistes lance une campagne contre l’immigration :
https://www.euractiv.fr/section/migrations/news/la-suede-...
19:14 | Lien permanent | Commentaires (0)
"Aujourd'hui, ils offrent des chars et des avions de combat, demain nos filles et nos fils : l'Allemagne doit s'impliquer pour la paix."
Allemagne.
"Aujourd'hui, ils offrent des chars et des avions de combat, demain nos filles et nos fils : l'Allemagne doit s'impliquer pour la paix."
17:06 | Lien permanent | Commentaires (0)
"L’Allemagne envoie les Léopards."
Italie. Revue de presse.
La décision de Washington et de Berlin de fournir des chars à l’Ukraine fait les gros titres des médias italiens. Certains quotidiens évoquent un « tournant » dans le conflit (Messaggero, Giornale), d’autres anticipent des scénarii moins optimistes allant d’un « conflit pouvant durer des années » (Corriere) à une « escalade » faisant planer le risque d’une guerre atomique (Repubblica). L’adoption par le parlement italien d’un décret prolongeant l’envoi d’armes à Kiev est également cité. « Escalade » - L’entente Washington-Berlin sur l’envoi des tanks. Feu vert à l’envoi des nouvelles armes italiennes. Le chef de l’armée russe affirme : nous neutraliserons les menaces de l’Otan (La Repubblica), « Les Etats-Unis et l’Allemagne envoient leur chars à Kiev. Tajani (Forza Italia) : nous enverrons immédiatement des armes et des aides (La Stampa), « Tournant en Ukraine, les chars américains et allemands arrivent » (Il Messaggero, Il Giornale). L’appel du Chef de l’Etat S. Mattarella au respect réciproque entre la classe politique et la magistrature, à la suite des polémiques sur la réforme de la justice présentée par le ministre C. Nordio, est aussi cité : « Justice, le rappel du Quirinal » - L’indépendance de la justice est le pilier de la démocratie (Corriere della Sera), « Justice, voici la ligne du Quirinal » (Il Messaggero) Enfin, la décision des stations-service d’entamer une grève de deux jours pour protester contre le décret « transparence » adopté par le gouvernement Meloni est également évoquée en Une par certains quotidiens.
COMMENTAIRE, La Repubblica, C. Galli « Le message adressé au ministre Nordio » : « Les phrases adressées hier par le Chef de l’Etat au Conseil Supérieur de la Magistrature sortant n’étaient pas prononcées de manière anodine. ‘’Il faut assurer l’indépendance de la magistrature, pilier de notre démocratie et affirmée par la Constitution’’. Le sujet est clivant, ce n’est pas un hasard si l’UE engage un bras-de-fer à ce propos avec des Etats membres tels que la Pologne ou la Hongrie. Pour comprendre le sens du discours de Mattarella au-delà du caractère formel des formules, il faut le lire en filigrane dans le contexte politique actuel : une référence à la réforme de l’utilisation des écoutes téléphoniques, dont le ministre C. Nordio est l’auteur. L’initiative voulant réduire le périmètre de leur utilisation a un goût de polémique avec magistrature, qui en ferait selon le ministre un usage exagéré, de même que la presse qui les publie. Il est évident qu’il s’agit d’un vieux débat, ouvert avec la saison de l’enquête « Mani pulite » (mains propres, ndt) et exacerbé pendant les longues années de pouvoir de Berlusconi. Au-delà d’une considération juridique, c’est un problème politique majeur qui est en train d’émerger au sein de la majorité : non pas un clivage entre les partisans d’une justice plus dure ou modérée, mais une épreuve de force entre les partis de la droite. L’affaire Nordio représente l’occasion pour S. Berlusconi non seulement de reprendre l’une de ses anciennes batailles mais surtout de faire valoir son poids politique, clairement en déclin, face à la présidente du Conseil. Cette dernière n’a aucun désir d’entrer en conflit avec la magistrature. Elle a suffisamment de problèmes. Par ailleurs, voulant inaugurer une nouvelle phase politique, elle ne souhaite pas s’inscrire dans un sillage déjà creusé par d’autres. Meloni trouve ainsi un allié, Salvini, qui n’a pas intérêt à se mettre les juges à dos aujourd’hui. Nul ne sait comment évoluera cette situation : comment le ministre Nordio répondra aux critiques et à l’avertissement que lui a adressé Meloni, quelle sera la réaction de Berlusconi ni comment la majorité parviendra à surmonter cette difficulté qui n’est pas des moindres. Toutefois, c’est aussi le message de S. Mattarella : aujourd’hui, l’indépendance de la magistrature à l’égard de la classe politique passe aussi par les conflits internes à celle-ci. Elle doit se défaire des fantasmes du passé, condition nécessaire pour l’efficacité du système judiciaire. »
ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Silvio Berlusconi, « La réforme de la justice est fondamentale pour le gouvernement, c’est pourquoi nous soutenons Carlo Nordio » : « La réforme de la Justice est l’une des raisons pour lesquelles ce gouvernement est né, nous la soutenons avec une conviction absolue. Le lien qui est fait entre la réforme du ministre Carlo Nordio et moins de fermeté dans la lutte contre la mafia est absurde. Il n’y a aucune hésitation sur ce point au sein de la majorité et nous avons démontré notre unité au Parlement. Quant à la question des écoutes téléphoniques, nous ne pouvons pas traiter l’ensemble des citoyens comme s’ils étaient des suspects mafieux. Le droit à la vie privée est fondamental. Sur la question des autonomies, Forza Italia est un grand parti national qui ne peut permettre que des inégalités territoriales s’installent. L’autonomie doit donc valoriser le Sud, comme le Nord et le Centre et la Capitale, sans créer des privilégiés et des laissés pour compte. Cela fait trente ans que je suis favorable au présidentialisme, c’est une réforme que nous devons mener avec le concours de toutes les forces politiques y compris l’opposition. Je suis réticent à l’introduction d’instruments spécifiques pour ces réformes qui risquent d’allonger considérablement les délais. Mieux vaut suivre les procédures ordinaires. Pour Forza Italia, la réduction de la pression fiscale et les retraites minimum à 1000€ sont fondamentales. Ce sont des objectifs à réaliser sur la durée de la législature, en cinq ans. Sur le plan international, je répète que nous sommes du côté de l’Europe, de l’OTAN et de l’Occident. Notre solidarité avec l’Ukraine est complète mais je tiens à souligner que l’absence de solution pacifique jusqu’à présent m’angoisse. Concernant le MES et le Plan de Relance, ils pourraient être revus et mis à jour sans pour autant les révolutionner. La réponse ‘’rapide et ambitieuse’’ évoquée par Macron et Scholz pourrait consister en un Fonds Souverain Européen sans chambouler pour autant les règles du marché unique. Si je regarde derrière moi, je peux dire que je suis fier des de ce que j’ai réussi à faire pour mon pays ces trente dernières années. La victoire de la droite aux régionales confortera le projet auquel nous travaillons depuis tout ce temps et qui confère un rôle irremplaçable à Forza italia. Je ne prétends à aucun rôle officiel, je n’en ai pas besoin pour servir mon pays. »
SONDAGES, Corriere della Sera, de N. Pagnoncelli, « Fratelli d’Italia ralentit sa course, le M5S dépasse les 18% alors que le PD s’arrête à 16,4% » : « Pour la première fois depuis longtemps, le parti de Giorgia Meloni enregistre un recul dans les sondages d’1,2% atteignant ainsi 30,5%. Quant à la côte de popularité de la Présidente du Conseil elle-même, elle recule de trois points par rapport à décembre et retrouve le niveau de son début de mandat. On observe la même tendance vis-à-vis du gouvernement (-5 points), bien que les deux autres partis de la coalition de droite, la Ligue et Forza Italia, sont en hausse d’environ un demi-point chacun. Pour la Présidente du Conseil, il s’agit plus d’un ‘’coup d’arrêt’’ que de la fin de la lune de miel puisque 46% des Italiens disent l’apprécier. C’est un phénomène naturel lorsque les attentes sont élevées. Il peut y avoir plusieurs explications ici : la hausse du coût des carburants en partie due au non-report des aides de l’Etat. 64% des Italiens se disent aujourd’hui insatisfaits de la gestion par le gouvernement de la hausse des factures d’énergies et des prix du carburant, une priorité lors des élections en septembre dernier. D’autres débats et polémiques divisent les citoyens et une partie de la majorité : l’autonomie différenciée entre les régions, la réforme de la justice et la restriction du recours aux écoutes téléphoniques, la possible réforme constitutionnelle sur le présidentialisme… A l’opposition, le M5S consolide sa deuxième place à 18,2% (+0.6). Le Parti démocrate arrive en troisième position à 16,4% et semble avoir mis fin à la tendance négative de ces derniers mois suite au débat pré-congrès. L’abstention et l’indécision augmentent également de deux points et concerne plus de 2 Italiens sur 5. Dans l’ensemble la droite maintient son large avantage sur le centre-gauche : 46,6% contre 22,5%, un écart qui s’est accentué depuis les élections de septembre. Les élections régionales en Lombardie et dans le Latium approchent et ce rendez-vous électoral revêtira sûrement une dimension nationale selon l’habitude italienne. Les résultats pourront en effet influencer les rapports entre les partis de la majorité, voire générer certaines tensions et miner l’action du gouvernement si FDI prenait trop le dessus sur ses alliés. Ce sera également un important banc d’essai pour l’opposition alors que le congrès du Parti démocrate doit se tenir juste après ces élections. »
PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de M. T. Meli, « Feu vert pour l’envoi d’armes à l’Ukraine ; deux députés du groupe ‘’Articolo 1’’ se défilent et sèment l’agitation au sein du PD » : « Hier au Parlement, le décret prolongeant l’envoi d’armes à l’Ukraine jusqu’au 31 décembre 2023 a été adopté à 215 voix pour et 46 voix contre. Les partis de la majorité, le PD et le ‘’Troisième pôle’’ étaient favorables alors que le Mouvement 5 Etoiles et l’alliance des Verts et de la gauche (Sinistra Italiana) ont voté contre. Concernant le prochain envoi d’armes à Kiev, le sixième, le ministre de la Défense Guido Crosetto a précisé que le décret devait encore être écrit : ‘’rien n’a été décidé pour le moment mais nous le ferons dans les prochaines semaines’’. Lors du vote d’hier, deux députés de ‘’Articolo 1’’ (anciens membres du PD qui s’étaient désolidarisés du parti mais élus le 25 septembre dernier sur les listes démocrates) ont décidé de ne pas participer. Au sein du PD on commence à soupçonner qu’après les régionales, en cas de défaite du centre-gauche, ils puissent à nouveau faire scission pour se rapprocher de Giuseppe Conte. Les deux députés disent vouloir ‘’relancer le débat sur le désarmement’’. L’un deux estime qu’une victoire de l’Ukraine n’est pas souhaitable et que ‘’vaincre une puissance nucléaire’’ peut être très dangereux. On commence donc à percevoir des fissures au sein du Parti démocrate qui doit encore clarifier sa position sur certains sujets politiques et dépasser certaines divergences à gauche. Romano Prodi regrette le manque de ‘’débats sur le fond’’. Tous ne se félicitent donc pas de ce ‘’retour des sécessionnistes’’ et du côté d’Articolo 1, l’agacement est palpable quant au vote du PD et l’envoi d’armes à l’Ukraine. Massimo D’Alema a exprimé sa perplexité ‘’la Russie a tort mais il faut prendre en compte ses motivations’’. Laura Boldrini, ancienne présidente de la Chambre et membre de Sinistra Italiana qui souhaite se rapprocher du PD, n’a pas participé au vote non plus, de même que Demos, une association politique proche de Sant’Egidio. »
INTERVIEW d’Antonio Tajani (Forza Italia), ministre des affaires étrangères, Stampa, L. Tortello, « La Russie veut un nouveau Moyen-Age. Nous enverrons très prochainement aides et armes » : « Le vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères a participé à une réunion vidéo du G7 dont l’Italie a été l’un des principaux acteurs. Une heure de face-à-face avec le secrétaire d’État américain et les autres pays, pour prendre acte de l’appel urgent de Kiev : "Les bombardements russes ont abîmé les infrastructures de manière critique, la situation humanitaire se dégrade", a dit l’homologue Kuleba. La réunion interrompait un autre sommet stratégique, un méga-forum sur les Balkans orientaux organisé par la Farnesina à Trieste, avec des ambassadeurs et les grands financiers italiens, pour aider nos entreprises à investir massivement dans la région. Qu’est-ce que l’Italie a promis à l’Ukraine ? Nous avons envoyé des dizaines de tonnes de matériel électrique, transformateurs, générateurs électriques, parce que l’hiver risque d’être très dur pour la population ukrainienne. Nous ajoutons encore 10 millions pour l’urgence. Nous devons maintenir le réseau électrique du pays. Notre Protection civile a dirigé les donations des entreprises vers ce secteur et des biens humanitaires d’une valeur de huit millions, à travers le mécanisme européen. Depuis le début de la guerre nous avons accueilli 175 000 Ukrainiens, une réponse manifestant notre grande solidarité. Quant aux armes, quand est-ce que le sixième décret sera prêt ? Il faut du temps, c’est normal. Il y a des problèmes techniques. Ce n’est pas une question de volonté. Nous devons résoudre des questions techniques, pour assembler le système défensif avec les Français. La batterie anti-missiles Samp-T est composée de plusieurs parties, certaines sont données par la France, d’autres par l’Italie. Il y a des variantes liées à la technologie, au système de commande et de contrôle. Je donne un exemple avec les chars Léopard de la guerre de l’ex-Yougoslavie : les véhicules blindés étaient les mêmes, mais ils ne communiquaient pas, parce qu’ils avaient des systèmes télématiques différents. Parle-t-on de mois, de semaines ? Cela je ne le sais pas. Maintenant c’est aux techniciens de jouer. Pourtant un retard pourrait changer la situation sur le champ de bataille et avantager la Russie. Etes-vous préoccupés par une escalade ? Je suis préoccupé, le climat n’est pas des meilleurs. Les déclarations des Russes sont très agressives. J’espère que c’est de la propagande et qu’il n’y ait pas l’envie de hausser le ton de l’affrontement. Nous devons tout faire pour que le conflit ne s’élargisse jamais. Ni l’Otan, ni l’Europe, qui ont le devoir d’aider l’Ukraine, ne sont en guerre contre la Russie. Même s’ils envoient les tanks, comme disaient les Allemands ? Le débat au sujet des armes défensives et des armes offensives est un débat allemand, et je le leur laisse. Nous, nous devons continuer à travailler pour la paix, ou au moins un cessez-le-feu. En ce moment, toute marge de négociation réaliste semble difficile, mais nous ne devons pas renoncer. Je ne suis pas optimiste sur le court terme, mais j’encourage la Turquie à mener toutes les actions nécessaires pour ouvrir un dialogue. J’ai insisté avec le directeur général de l’AIEA Grossi pour un accord sur Zaporizhzhia, parce que s’il y a un affrontement autour de la centrale nucléaire, le risque sera général, pas seulement pour la Russie et l’Ukraine. L’autre question fondamentale est celle des fournitures de blé et de céréales, aux pays le plus pauvres, mais pas seulement. Je pense aussi à l’Egypte. Sans grain, il risque d’y avoir de fortes tensions sociales en Afrique, avec une augmentation de l’immigration. Les Etats-Unis, la Chine, le Vatican, l’Onu et la Turquie peuvent jouer un rôle. Est-ce le moment pour l’Ukraine de céder quelque chose pour négocier ? La proximité entre les parties est difficile. Pour qui est envahi par une puissance ennemie, il est vraiment compliqué d’accepter un compromis. Mais aider Kiev signifie continuer à chercher des chemins de paix. Au forum sur les Balkans vous avez parlé du risque d’infiltration d’autres acteurs. Nous pensons à la Russie en Serbie. Y a-t-il un danger d’instabilité ? C’est un principe général, qui vaut pour les Balkans et pour l’Afrique. Si on laisse des espaces libres, quelqu’un d’autre s’y infiltre. La Chine a occupé des espaces énormes en Afrique. La même chose dans les Balkans, avec Moscou, qui tente de se tailler un rôle important. Nous avons un rôle important à jouer, d’abord parce que certains pays sont membres de l’UE, et d’autres candidats. Nous jouons à domicile. L’Italie veut apporter et attirer des investissements. Il y a des motifs liés à l’histoire, la culture (l’italien est étudié dans plusieurs de ces Etats), l’engagement militaire est très apprécié. Le premier ministre kosovar Kurti a demandé sur ce journal davantage de soldats italiens pour la sécurité. Est-ce que nous les enverrons ? Nous en avons déjà 1000, appréciés des Kosovars et des Serbes. Nous évaluerons cette demande. L’Italie avait été exclue par la France et l’Allemagne du quintet pour la stabilisation du Kosovo. Pourquoi donc ? Ils voulaient nous laisser dehors. Au dernier conseil européen j’ai dit formellement que l’Italie prétendait faire partie de ces rencontres, nous faisons partie du quintet, soit nous y sommes soit nous n’y sommes pas. Il n’y a pas de faux quintet et de vrai duo. En vous projetant vers l’avenir, croyez-vous vraiment que les pays des Balkans entreront dans l’UE ? Quand ? Nous sommes en train de travailler pour accélérer les délais. L’Albanie est proche. Le Monténégro l’était aussi, mais nous assistons à une crise justement ces derniers jours. Belgrade doit clarifier sa position. Qu’est-ce que Vucic doit concéder ? Pour moi il veut davantage d’attention de la part de l’UE. Le président serbe doit faire comprendre qu’il fait un choix pro-européen, l’Europe doit faire comprendre qu’elle est intéressée par la Serbie. Nous pouvons être beaux, mais si nous ne les courtisons pas, ils se fianceront à ceux qui leur prêtent de l’attention, à savoir la Russie. L’Europe est-elle trop faible ? L’Europe n’a pas de véritable politique extérieure, ni non plus de défense. Nous arrivons toujours après les Américains. Nous sommes en retard, on en parle depuis 1954. Est-ce que les leaders manquent en Europe ? Il y a trop de jalousies, trop de leaderships. Il faut des leaders européens, il y a tant de leaders nationaux. L’Europe est utile au monde. Même l’Allemagne, le pays le plus fort, ne réussit pas à s’imposer. Il manque une Merkel. Vous vous êtes sentis rassurés par Al-Sisi sur Regeni. Et si l’Egypte ne maintenait pas ses promesses, quels sont nos leviers pour la convaincre ? Il s’agit de séparer les questions : nous devons parler avec l’Egypte, sur les questions énergétiques, de stabilité dans la Méditerranée, de terrorisme. Ensuite il y a Regeni. Le président Al-Sisi a garanti qu’il lèvera tous les obstacles qui ont rendu difficiles les relations avec l’Italie. Je dois en prendre acte. Nous verrons s’il le fera. Nous continuerons à insister. Nous voulons savoir qui est le responsable de cet homicide. Notre stratégie,
COMMENTAIRE, La Repubblica, G. Di Feo « Le pacte des chars Panzer » : « Le pacte des « Panzers » que Washington et Berlin s’apprêtent à annoncer a surtout des objectifs politiques. Le « non » allemand à l’envoi des Leopard 2 a failli ouvrir une faille au sein de l’alliance qui soutient militairement la résistance ukrainienne au point de séparer les pays de l’Europe orientale du reste de la coalition. Washington ne peut pas se permettre que les gouvernements qui se sentent les plus menacés par la Russie perdent confiance dans le bouclier de l’Otan ou pire, qu’ils décident les lignes d’action autonomes sur le conflit, en suivant Londres et Varsovie sur des sentiers de guerre plus téméraires au risque de hausser encore plus le conflit avec Moscou. C’est avec cet argument que les Américains ont réussi à persuader le Chancelier Scholz à surmonter les oppositions au sein de sa majorité et les craintes pour la réaction de Moscou. Le Kremlin, quant à lui, ne restera pas impassible. Les chars haussent encore plus le niveau de l’implication occidentale car, outre les moyens, l’Alliance Atlantique devra fournir la formation et assurer la maintenance. Poutine devra décider comment réagir. Toutes les institutions russes sont en train de s’aligner au mot d’ordre « guerre patriotique » en augmentant la production d’armes et en haussant le ton de la propagande : ils estiment combattre seuls contre tout l’Otan, comme l’a déclaré le général Gerasimov. Les menaces de rétorsion atomique sont de plus en plus fréquentes et le poids des mercenaires de la compagnie Wagner continue de s’accroitre dans le débat politique. Le danger d’une escalade est constant et la montre de l’Apocalypse, l’indicateur symbolique du risque d’une guerre atomique, n’a jamais été aussi proche de l’heure la plus sombre. »
ARTICLE, Corriere, P. Valentino, « L’Allemagne envoie les Léopards. Scholz l’a remporté face aux Américains » : « Olaf Scholz voulait une couverture politique pour prendre la décision de sa vie, la fourniture à l’Ukraine des Léopards, l’arme qui pourrait changer le cours de la guerre mais aussi amplifier le conflit en déclenchant des conséquences imprévisibles. Et il n’a pas eu n’importe quelle couverture, mais celle des Etats-Unis. Ainsi, après avoir tenu, même submergé par les critiques, le chancelier allemand a remporté le bras-de-fer. Quelques heures après l’annonce du Wall Street Journal que la maison Blanche allait annoncer l’envoi à Kiev d’un nombre significatif de ses formidables tanks Abrams, le gouvernement fédéral allemand a décidé hier de fournir à l’Ukraine ses propres chars lourds. Selon Der Spiegel, il s’agirait d’une compagnie d’au moins de Léopards 2A26, normalement composée de 14 chars. Berlin donnerait aussi l’autorisation de livrer des Léopards aux 12 pays qui le possèdent, à commencer par la Pologne et la Finlande. Varsovie en particulier avait déjà déclaré vouloir construire une "coalition de pays qui soutiennent Kiev avec des chars Léopard", a déjà envoyé une demande officielle au gouvernement fédéral pour avoir le feu vert, recevant l’assurance qu’elle serait traitée avec "l’urgence qu’elle réclame". D’après les experts militaires, les tanks allemands donneraient à l’Ukraine une nouvelle capacité offensive, les plaçant dans une position leur permettant de reprendre leur avance. Le choix de Biden sur les Abrams a donc été le deus ex machina qui a résolu une impasse de plusieurs semaines. La dernière rencontre entre le président américain et le chancelier allemand remontait au 17 janvier dernier, mais la négociation secrète s’était intensifiée ces derniers jours. Les Américains étaient énervés par les fugues de Berlin, qui a subordonné l’envoi des Léopard à celui des Abrams. Mais il y avait déjà des signes que Berlin allait faire une annonce hier matin. Lors de la conférence de presse après sa rencontre avec le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg, le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius avait révélé avoir "personnellement encouragé les pays alliés qui possèdent le Léopard à commencer l’entraînement des forces ukrainiennes à les manier". Les soldats de Kiev ont en effet besoin de quatre à huit semaines pour s’approprier ces chars sophistiqués. Le oui d’Olaf Scholz à l’envoi des Léopards laisse toutefois des cicatrices, et notamment une dégradation des rapports au sein de la coalition de gouvernement, où les Verts et les libéraux n’ont pas épargné les critiques et les coups bas au chancelier, qui s’est encore une fois montré désastreux dans la communication. C’est toutefois à son mérite d’avoir tenu sur une question centrale : par son Histoire, par son rôle et son poids, l’Allemagne ne peut pas et ne doit pas décider seule mais toujours avec ses alliés sur les questions de paix et de guerre. On peut être d’accord ou moins, mais c’est un argument solide et fondé. »
ARTICLE, Sole 24 Ore, C. Mar., « L’instabilité de la Libye et la visite de Meloni » : « Giorgia Meloni sera bientôt à Tripoli pour une visite qui vise à sceller des accords énergétiques, mais aussi à relancer la présence politique de l’Italie pour la stabilisation du pays. La Libye connaît une situation de chaos, déchirée entre deux gouvernements, un à Tripoli, reconnu par l’Italie et l’ensemble de la communauté internationale, et présidé par Abdul Hamid Dbeiba, l’autre à Syrte-Benghazi, dirigé par Fathi Bashaga, élu par le parlement de Tobrouk. Hier la ministre des Affaires étrangères de Tripoli a reçu l’ambassadeur italien pour préparer la visite, mais des signaux hostiles arrivent du gouvernement Bashaga. Faisant référence à la préparation d’un accord entre la Noc et l’Eni pour une augmentation des parts dans la joint-venture paritaire libyenne Mellitah Oil & Gas Bv, des sources affirment que l’exécutif de Tripoli n’est pas qualifié pour mener ce genre d’opération, et cela n’était même pas le cas "quand il jouissait de légitimité". Le gouvernement Bashaga confirme qu’il aura recours à la magistrature nationale, un "bastion […] qui a annulé à plus d’une occasion des accords illégaux qui puaient le mauvais opportunisme politique" ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
14:24 | Lien permanent | Commentaires (0)
Allemagne :"Les demandeurs d'asile en 2022 remplissent 2 grandes villes !"
Allemagne. "Les demandeurs d'asile en 2022 remplissent 2 grandes villes ! Seulement l'AfD peut terminer l'aberration de l'asile ! Notre pays d'abord !"
13:25 | Lien permanent | Commentaires (0)
24/01/2023
Markus Wiechel des Démocrates suédois devient un des vice-présidents de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe.
Suède et Conseil de l’Europe. Markus Wiechel des Démocrates suédois devient un des vice-présidents de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe.
Markus Wiechel
(https://pace.coe.int/en/news/8941/the-assembly-elects-its...)
23:15 | Lien permanent | Commentaires (0)
Le porte-parole des Démocrates suédois en matière de Défense estime que la Suède doit envoyer des Leopard 2.
22:23 | Lien permanent | Commentaires (0)
Tino Chrupalla dénonce la livraison de chars Leopard 2 à l'Ukraine.
Allemagne. Le co-président de l’AfD Tino Chrupalla communique : « La décision du chancelier Olaf Scholz de livrer des chars de combat de type Leopard 2 à l'Ukraine est irresponsable et dangereuse. Cela menace d'entraîner directement l'Allemagne dans la guerre. »
Tino Chrupalla
21:52 | Lien permanent | Commentaires (0)
"Meloni s’adresse à Nordio : maintenant ça suffit."
Italie. Revue de presse.
La visite de la présidente du Conseil en Algérie et les accords signés sur l’énergie, visant notamment à accroître l’autonomie italienne face aux fournitures russes, fait largement les gros titres de la presse italienne : « Gaz, cinq accords anti-Russie » - Meloni signe les accords à Alger. Selon le patron d’ENI, l’Italie sera indépendante vis-à-vis de la Russie d’ici 2024 (Corriere della Sera), « Meloni : voici le Plan Mattei pour l’Algérie » - Selon Bonomi (Confindustria), c’est « un pont entre nos deux économies » (Sole 24 Ore), « Stop au gaz russe en 2024 » - Pour Descalzi (ENI), l’Italie pourra bientôt acheminer le gaz vers l’Europe ; la présidente du Conseil signe un accord avec l’Algérie (Il Messaggero). Les suites de la polémique sur la réforme de la justice après l'intervention du ministre de la justice Carlo Nordio (Frères d'Italie) devant le Parlement prévoyant entre autre l’encadrement du recours aux écoutes dans les enquêtes, sont également citées « Meloni freine Nordio » - La présidente du Conseil intervient sur le tour de vis annoncé par le Garde des Sceaux et demande à cesser les attaques contre les procureurs antimafia (La Repubblica), « Meloni s’adresse à Nordio : maintenant ça suffit » - La présidente du Conseil ne veut pas de frictions avec la magistrature mais Berlusconi est prêt à défendre le ministre et l’encourage à aller de l’avant dans sa réforme sur les écoutes (La Stampa). Enfin, l’arrestation du prête-nom du chef mafieux sicilien Matteo Messina Denaro est aussi citée en Une par plusieurs quotidiens.
Les JT couvrent essentiellement la visite de la Présidente du Conseil italienne en Algérie, l’annonce à cette occasion d’un « plan Mattei » pour une « collaboration d’égal à égal » avec les pays d’Afrique et la signature d’une série d’accords économiques notamment sur les fournitures d’énergie en présence du groupe ENI, les intempéries et les chutes de neige sur la Péninsule italienne, les suites de l’enquête sur le chef mafieux Matteo Messina Denaro, et le débat en Europe sur la fourniture d’armes lourdes à l’Ukraine.
ARTICLE, Corriere, M. Franco, « La justice est un casse-tête même à l’intérieur de la coalition » : « Le mot magique est "rétro-planning" : prévoir les dates d’expiration pour chaque étape d’un projet. Mais dans le lexique gouvernemental, il signifie avant tout endiguer les sorties intempestives de ministres qui parlent sans se coordonner avec la première ministre, et finissent par donner l’image d’un exécutif peu soudé. Mais cette cacophonie n’a pas lieu qu’entre partis d’opposition, mais aussi entre partis coalisés, ce qui est normal à l’approche des élections régionales. On peut aussi noter parfois des divergences au sein de chaque formation, y compris FdI. C’est le cas pour le dossier très délicat de la justice, même si c’est Giorgia Meloni elle-même qui a voulu Carlo Nordio comme Garde des Sceaux. La tentative de Forza Italia de le "berlusconiser", en le décrivant comme le défenseur de la guerre déclarée à la magistrature "politisée", a accru les difficultés, en premier lieu pour le palais Chigi. La présidente du Conseil souhaite une réforme qui n’apparaît pas comme un affrontement avec la magistrature, à commencer par les questions des écoutes et de la séparation des carrières entre ministères publics et juridictionnels. Et pourtant elle doit composer avec un Berlusconi qui dit que Nordio "a une culture profondément similaire à la nôtre". Le fondateur de FI soutient en outre que les propositions du ministre "trouvent un écho significatif également au-delà du périmètre de la majorité" : une déclaration qui ressuscite l’idée d’une convergence entre certains courants berlusconiens et les centristes de Carlo Calenda et Matteo Renzi. Giorgia Meloni a cherché hier depuis l’Algérie d’expliquer l’idée que l’"inscription en 2023 dans un calendrier précis des travaux du gouvernement" n’était pas due à une "affaire Nordio", pour lequel elle avait "lutté pour le nommer à la Justice". Le problème est qu’elle doit composer avec certains alliés qui veulent utiliser cette réforme pour régler de vieux comptes avec le « justicialisme », quand de l’autre côté l’opposition, et en particulier le M5S, se fait le défenseur du monde judiciaire. Et même à FdI, certains ne veulent pas d’une rupture avec la magistrature, dont ils partagent les doutes sur la réforme. »
PROPOS, La Repubblica, de Claudio Descalzi, directeur général d’ENI, « L’Italie ne doit pas perdre l’occasion de devenir un hub énergétique européen. » : « ‘’Le plan est un des objectifs de notre législature’’ insiste Giorgia Meloni. »
"Meloni lance le "plan Mattei". L'Italie, hub européen pour le gaz."
ARTICLE, La Repubblica, de C. Tito, « L’UE est divisée sur le plan d’aide à l’industrie, positions divergentes entre l’Italie et l’Allemagne » : « La Commission européenne présentera son paquet d’aides à l’industrie des 27 contre la concurrence déloyale des Etats-Unis le 1er février. Un sommet extraordinaire les 9 et 10 février devrait ensuite permettre de se concentrer sur les mesures de soutien à l’économie. Malgré le pressing de nombreux pays et d’Ursula von der Leyen pour une réponse rapide, les positions entre les Etats divergent. Comme souvent dans ces moments, le schéma nord-sud des ‘’faucons’’ contre les ‘’colombes’’ se répète. L’hypothèse d’un nouveau fonds avec une dette commune est sur la table mais bloquée par les pays du Nord. Face à la proposition de Charles Michel d’extension du SURE, l’Allemagne est sceptique. Von der Leyen penche plus pour un fonds souverain européen. Les doutes portent sur les temps de mise en place et la nature des financements mais, surtout, l’émission d’une nouvelle dette commune. C’est le ‘’non-dit’’ du débat en cours et qui alertent certains Etats comme l’Allemagne ou les Pays-Bas, alors que la France, l’Italie et l’Espagne seraient favorables à un ‘’nouveau Recovery Fund’’. Valdis Dombrovskis, le vice-président de la Commission, se fait le porte-parole des faucons, y compris sur les aides publiques. L’Allemagne souhaite un assouplissement de la règlementation européenne en la matière. Mais cela créerait une concurrence déloyale entre les Etats les plus riches (Allemagne, France…) et ceux dont la marge fiscale est plus réduite, qui risquerait de faire littéralement exploser le marché unique et la libre concurrence. Une concurrence déloyale soulignée par Giorgia Meloni qui s’est dit ‘’inquiète’’ de la gestion de l’UE sur la compétitivité de nos entreprises notamment dans le contexte du plan américain IRA. L’Italie se place donc sur une ligne proche de celle de Charles Michel. Du reste, les récents chiffres d’Eurostat montrent bien que l’UE est en difficulté : le coefficient déficit/PIB de la zone euro est passé de 2 à 3,3% en 2022, même tendance pour l’UE. Une hausse liée à l’augmentation des dépenses des Etats pour faire face aux difficultés actuelles. »
COULISSES, Il Foglio, V. Valentini « Rome appelle Berlin » - Le plan d’action avec Scholz, le dialogue avec Macron, Meloni et le risque de l’isolement : « Il faut assumer une position et jouer un rôle important, tout en évitant de rester immobile face aux événements. La sonnette d’alarme a été déclenchée au Palais Chigi, après les photos de l’amitié retrouvée entre E. Macron et O. Scholz, dimanche dernier. Car, même si le couple franco-allemand est un peu affaibli, c’est toujours l’axe par lequel transitent les destins de l’Europe. C’est pour cela que Giorgia Meloni tente de s’insérer dans le couple entre le Chancelier et le Président, et relancer le « Plan d’action » entre l’Italie et l’Allemagne. La date serait déjà fixée, le 3 février, lors de sa visite à Berlin. Le dossier avait été ouvert du temps de Draghi et aurait dû être signé en octobre. Il y a un dossier sur lequel Meloni doit se positionner : celui des soutiens aux entreprises face au plan anti-inflation de Joe Biden. Dans les coulisses, un dialogue secret aurait lieu entre l’Elysée et le Palais Chigi, qu’il faudrait éclairer. Malgré le récit selon lequel ils seraient en désaccord total depuis le jour de l'incident de l' « Ocean Viking », en réalité l’échange entre leurs diplomaties respectives a toujours été nourri. En effet, des sources proches du président français racontent qu'il y a eu une tentative de la part de Paris de convaincre le gouvernement italien de soutenir la position française sur la nécessité d'une réponse puissante de Bruxelles au plan économique américain. Une tentative qui aurait pris forme dès la naissance de l'exécutif Meloni fin octobre et qui s'inscrit d'ailleurs dans la continuité de la collaboration que Macron avait déjà établie avec Mario Draghi sur le sujet. La pression de l'Elysée sur le Palazzo Chigi, c'est-à-dire l'effort pour avoir un appui afin d’affaiblir la résistance allemande, a été constante ces derniers mois. Cependant, selon la version française, l’accueil aurait été plutôt tiède de la part de Meloni : pas tant sur le fond du plan de politique industrielle proposé par Macron, que sur la forme. Meloni se serait donc opposée à l’idée de faire une réponse explicitement dirigée contre une mesure lancée par l'administration Biden. Pour la Présidente du Conseil Meloni, le maintien de bonnes relations avec Washington est, à ce stade, prioritaire. Mais c’est aussi la réponse timide de von der Leyen, avec un simple assouplissement des règles sur les aides d’Etat (que ceux qui peuvent, dépensent davantage) qui aurait remis en marche le moteur de la négociation, donnant ainsi de la force et de la crédibilité à la demande française d’un véritable plan industriel européen. Sur ce point également, les deux dirigeants se sont entretenus par téléphone la semaine dernière, lors d'une conversation qui a marqué le début officiel de la détente. Reste cependant à savoir, et ce n'est pas une mince affaire, comment financer ce plan. »
ARTICLE, Corriere, M. Cremonesi, « Tajani à Bruxelles : "Il y a de l’unité. Nous enverrons des systèmes de défense anti-aérienne". M5S, Verdi e Sinistra sont contre » : « "Nous respecterons les engagements pris : l’Italie a fait sa part et continuera à la faire, l’objectif principal demeurant celui de parvenir à la paix". Antonio Tajani parle à Bruxelles au moment où le Parlement italien discute du décret qui prolonge jusqu’au 31 décembre les aides à Kiev. Il peut y avoir des "idées non identiques" entre alliés européens sur des points de détail, mais il y a une "unité substantielle" sur la "stratégie générale" : soutenir l’Ukraine pour que la paix puisse se faire. L’Italie n’est pas concernée par ce qui regarde l’envoi de chars par l’Allemagne. "On a parlé de systèmes de défense aérienne et nous y travaillons avec les Français. C’est l’instrument militaire qui sera probablement envoyé en Ukraine". Il s’agit concrètement du Samp-T, qui sera toutefois inclus dans le prochain décret. Le ministre de la défense Guido Crosetto a dit qu’il "y aura un sixième décret et je pense qu’il sera adopté par presque tout le parlement. Il donnera la possibilité aux Ukrainiens de se défendre des attaques aériennes. Des missiles qui abattent d’autres missiles." La discussion à la Chambre des députés devrait se conclure demain sans réserver de surprises. Le Sénat avait déjà donné son feu vert il y a quelques semaines et les positions avaient été très claires. Les seuls à s’opposer sont le M5S, l’Alliance Verte et Sinistra. Giuseppe Conte a répété sa position : "nous voyons seulement une perspective d’envoi constant mais aucune perspective de négociation de paix". Le PD, au contraire, n’a pas d’hésitations : "nous voulons vraiment la paix et donc nous la préparons en aidant qui est agressé à se relever". La majorité sera quant à elle compacte. Si la Ligue pourrait émettre quelques doutes dans ses déclarations, comme elle l’avait fait au Sénat, elle votera oui sans incertitudes. Et la même chose vaut pour FI. Paola Maria Chiesa, cheffe du groupe FdI à la commission des Affaires étrangères, a rappelé que jusqu’à présent les décrets avaient été composés par le gouvernement précédent, celui de Mario Draghi, et jusqu’ici le gouvernement de Giorgia Meloni n’avait fait que les mettre en œuvre. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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23/01/2023
Frères d'Italie donné à 30,8 %, la Ligue à 8,5 % et Italexit à 2,3 %.
Italie. Frères d'Italie donné à 30,8 %, la Ligue à 8,5 % et Italexit à 2,3 %. Le M5S est donné à 17,4 %.
Frères d'Italie : patriotes
M5S : anti-système
PD : centre-gauche
Ligue : patriotes
Azione-Italia Viva : Troisième pôle (centriste)
Forza Italia : conservateurs
Italexit : patriotes : 2,3 %
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