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16/11/2023

"Victoire de Salvini, CGIL et UIL font marche-arrière : la grève ne durera que 4 heures."

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Italie. Revue de presse. 

La réduction par l’autorité régulatrice du nombre d’heures autorisées pour la grève annoncée vendredi est citée par plusieurs quotidiens : « Le secrétaire de la CGIL Landini cède » (Giornale), « Victoire de Salvini, CGIL et UIL font marche-arrière : la grève ne durera que 4 heures » (Libero), « Landini : « c’est une attaque contre la démocratie » » (La Repubblica). 

Les JT couvrent essentiellement la rencontre entre Joe Biden et Xi Jinpingl’opération militaire israélienne et les images de l'arsenal du Hamas caché dans un hôpital à Gaza, et enfin le débat autour de la grève prévue vendredi et les déclarations de Giorgia Meloni sur les services publics. 

Sur X, le hashtag #ScioperoGenerale (grève générale) continue de dominer en référence au débat entre les syndicats et le gouvernement. 

ARCTICLE, Sole 24 Ore, L. Palmerini « Réformes, le Quirinal autorise le passage aux Chambres, le défi de Meloni commence maintenant » : « La réforme constitutionnelle avec l’élection directe du Président du Conseil passe maintenant aux Chambres, après la signature de Sergio Mattarella. Il s’agit d’une autorisation donnée pour acquise car il s’agit d’un projet de loi que les Chambres peuvent changer voire complètement modifier, ou encore l’enliser. Le dialogue avec les experts du Quirinal a aidé néanmoins à rendre le texte plus homogène et cohérent avec le bicaméralisme. C’est maintenant la partie la plus difficile qui commence pour Meloni, celle de la confrontation « physique » avec son électorat. Fratelli d’Italia aurait entamé un sondage auprès de ses inscrits avec toute une série de questions au sujet de l’élection directe du chef de gouvernement, des immigrés et des matières fiscales. On comprend alors qu’au Palais Chigi on craigne crainte de perdre le contact avec la base électorale. C’est là une crainte bien fondée au vu de l’offensive quotidienne de l’allié-rival Salvini, poussant Meloni à vérifier tout ce que l’on dit au sujet de ses choix et ses initiatives. La Présidente du Conseil veut s’assurer d’être toujours au centre de la scène et de ne jamais s’économiser sur les messages à adresser. C’est un peu ce qui s’est passé hier lorsqu’elle s’est d’abord rendue à l’exposition sur Tolkien, ensuite elle a voulu souligner le choix ‘’partagé’’ (avec Salvini) d’imposer la réduction des heures de grève des transports de vendredi, ou encore ses déclarations sur le MES et la préparation d’un nouveau décret sécurité. Bref, on assiste à une mise au point constante de la campagne électorale. Car pour la communication, en vue des élections de juin, il n’y aura pas grand-chose de nouveau à mettre en avant. Le sujet de la baisse des charges salariales a déjà été inscrite dans la loi de finances, pour une année seulement et en faisant appel à l’endettement. Entretemps sont arrivées les prévisions de croissance de l’UE qui revoient à la baisse le PIB italien, ce qui se traduit par la nécessité de continuer sur la ligne de la prudence. Il est donc indispensable de bien choisir son slogan. A moins que les Italiens ne se passionnent à nouveau pour la question des salaires. » 

ENTRETIEN, La Repubblica, de Maurizio Landini, secrétaire du syndicat CGIL, « C’est une attaque contre la démocratie, la Présidente du Conseil doit annuler la réquisition [des services voulant faire grève] » : « Le gouvernement est complètement déconnecté de la réalité, qu’ils aillent faire les courses pour comprendre le malaise social et la déception de leurs électeurs. Nous faisons grève [contre la Loi de Finances] pour obtenir ce qu’ils nous ont promis et n’ont pas fait, des retraites à la hausse des salaires. Nous ne pouvons pas nous permettre d’exposer les travailleurs aux sanctions pénales et économiques en cas de non-respect de l’autorisation. Matteo Salvini a commis un acte grave et sans précédent dans l’Italie démocratique en portant atteinte au droit de grève. La grève générale est confirmée pour une durée de 4 heures dans les transports et de 8 heures dans tous les autres secteurs, une mobilisation de tout le pays à partir de demain et jusqu’au 1er décembre. J’observe l’énième tentative de ce gouvernement de délégitimer les syndicats en refusant le dialogue. Même si le ministre et vice-Président du Conseil a été bien plus loin, la Commission garante s’est montrée très complaisante vis-à-vis du gouvernement, tous deux remettent en la loi et un droit garanti par la Constitution. Avec l’autre syndicat, UIL, nous avons opté pour un mouvement de grève articulé sur tout le territoire avec 60 manifestations afin d’élargir la participation et être mobilisé jusqu’à la fin du mois de novembre. Si la Présidente du Conseil pense réellement ce qu’elle dit, alors elle doit annuler la réquisition de demain. Autrement, c’est une attaque contre la Constitution, de même que le projet d’autonomie différenciée des régions ou la réforme constitutionnelle réduisant le rôle du Parlement et du Président de la République. C’est la première manifestation de l’année, les gens nous demandent ce que nous attendons pour manifester, trop de droits sont piétinés et les gens ont du mal à finir le mois. »  

ARTICLE, Il Sole 24 Ore, G. Trovati : « Pour Bruxelles, la dette italienne repart à la hausse » : « Dans les tableaux que les prévisions d'automne de la Commission européenne consacrent à l'Italie, deux chiffres retiennent l'attention. Le premier n'est pas négatif, car le chiffre de 0,9 % de croissance prévue pour l'année prochaine est légèrement supérieur aux 0,8 % de l’estimation précédente et ne s’éloigne pas trop des 1,2 % fixés comme objectif par le programme de finances publiques italien. Le deuxième, en revanche, va dans la direction opposée à celle indiquée par le gouvernement, car la dette publique est destinée, selon Bruxelles, non pas à descendre, mais à augmenter aussi bien en 2024, à 140,6 %, qu'en 2025, à 140,9 %. L'Italie n'est pas la seule dans cette situation, puisque la même prévision est également attribuée à la Belgique, l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie, le Luxembourg, Malte, la Slovaquie et la Finlande. Mais il est clair qu'aucun de ces cas n'est comparable à celui de l'Italie pour l'ampleur de la dette et son rapport au PIB. Le sujet promet d'être central dans l'examen de la loi de finances que Bruxelles entamera avec un premier jugement le 21 novembre, mardi prochain, même si le verdict final n'interviendra qu'au printemps. Mais sur la table, il y aura aussi les attentes d'une économie qui, malgré tout, continue à résister aux vents contraires. L'année prochaine, l'Italie revient en queue de classement sur la croissance, avec un 0,9 %. Dans la zone euro, elle ne parvient à dépasser que les +0,8 % attribués par Bruxelles à la Finlande et à l'Allemagne. Mais c'est justement la comparaison avec Berlin qui offre quelques éléments d'analyse supplémentaires. Car à la mi-octobre, le programme budgétaire allemand affichait une croissance de 1,6 % pour 2024, très ambitieuse après la récession de cette année et d'ailleurs contestée lors du dernier Ecofin. La Commission divise cette estimation par deux, tandis que pour l'Italie, elle la corrige d'un quart. » 

PREMIER PLAN, La Repubblica, d’A. Ziniti, « ’’L’accord avec l’Albanie est valide seulement dans les eaux extra-communautaires’’, Bruxelles se moque de Rome » : « ‘’L’accord entre l’Italie et l’Albanie ne viole pas le droit européen car il ne relève pas de celui-ci’’ a annoncé la Commission européenne, alors que la Cour Suprême anglaise déclarait illégal le plan de Sunak pour le transfert au Rwanda des demandeurs d’asile. Le gouvernement italien est soulagé, tentant d’ignorer la deuxième partie du verdict, à savoir que l’accord ne relève pas du droit communautaire car il ‘’semble s’appliquer aux secours effectués par des navires italiens en haute mer, en dehors des eaux territoriales italiennes et donc européennes’’. Ainsi, pour les personnes secourues dans les eaux européennes, c’est bien le droit d’asile tel que prévu par le traité de Dublin qui devra s’appliquer. L’avis de l’UE ne correspond donc pas à un feu vert à l’accord entre Edi Rama et Giorgia Meloni, car dans les faits les embarcations de la Garde côtière et de la Garde des Finances n’opèrent presque exclusivement que dans les eaux territoriales italiennes, voire dans quelques cas un peu plus loin, dans les eaux maltaises mais donc toujours européennes. Les missions de secours en haute mer effectuées par des navires militaires italiens, à la frontière avec les eaux libyennes, n’ont plus lieu depuis Mare Nostrum. Ce n’était certainement pas les conditions auxquelles pensait Meloni dans le cadre de cet accord. Ce dernier reste une coquille vide que les ministères de l’Intérieur, de la Justice et des Affaires étrangères tentent de l’appliquer en accord avec la ligne indiquée par le gouvernement mais qui risque de se heurter au droit national et international. Il faudra aussi passer au Parlement le bras de fer déjà rude avec l’opposition très unie sur le sujet. Les chefs de groupe à la Chambre ont adressé une lettre au Président Fontana demandant à ce que ‘’toutes les étapes du processus parlementaire soient bien respectées’’. Le contenu de l’accord n’a en effet jamais été présenté au Parlement, les députés s’étant informés jusqu’à présent par le biais des médias italiens et albanais. La Commission des Affaires constitutionnelles avait d’ailleurs demandé une audition du ministre de l’Intérieur, M. Piantedosi (Indépendant), mais ce dernier a décliné. C’est Antonio Tajani, ministre des Affaires étrangères (Forza Italia), qui présentera l’accord devant la Chambre le 21 novembre, sans toutefois le soumettre à une ratification du Parlement ‘’ne s’agissant pas d’un traité’’, précise Tajani. Concernant le décret Cutro, un vote de confiance est prévu le 24 novembre. » 

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, P.D.C. « Passe d’armes Conte (M5S)-Tajani (Forza Italia) sur le cessez le feu »: «  Lors des questions au Ministre des affaires étrangères Tajani à la Chambre, une altercation a éclaté avec Giuseppe Conte, à propos de l’action de l’Italie dans le conflit au Proche-Orient. Le ministre a rappelé la position du gouvernement - l’objectif d’éradication du Hamas, de libération des otages, et la mise en place de “pauses humanitaires” plus longues. Il a ajouté que l’Italie était prête à apporter son aide sur la situation sanitaire grâce à son navire hôpital. Mais Giuseppe Conte a attaqué tête baissée et déclaré : “Nous voulons savoir ce que le gouvernement fait pour un cessez-le feu à Gaza. Les corridors humanitaires ne suffisent pas (…) L’Italie, telle Ponce Pilate, s’est abstenue à l’ONU.(…) Suspendez immédiatement l’envoi d’armes à Israël. Mon gouvernement l’a fait pour d’autre pays, et pour faire la même chose, il ne vous manque qu’une chose : le courage”. Tajani lui a répondu, indigné, que “les lâches ne siégeaient pas dans ce gouvernement, mais qu’ils étaient peut être ailleurs”; en ajoutant qu’il priait Conte “d’utiliser un langage plus correct de la part d’un homme qui a été Président du Conseil”. L’affaire ne s’arrête pas là : le leader du M5S considère la réponse de Tajani comme “une violation du règlement”. Sur l’autre front, celui de la guerre en Ukraine, un nouvel entretien a eu lieu hier entre Meloni et Zelensky. L’Italie a affirmé “son soutien renouvelé aux autorités ukrainiennes avec l’objectif d’arriver à une paix juste et durable”, et Zelensky a déclaré que “l’Italie démontre un leadership fort qui présage des résultats encore plus importants lors de sa présidence du G7” ». 

EN COULISSES, Corriere della Sera, F. Fubini, « Productivité, démographie… tentative d’accord sur le Pacte de stabilité européen » : « Les négociations sur les nouvelles règles européennes concernant les finances publiques entrent dans la dernière ligne droite. Trois chiffres ne sont pas encore définis (celui sur la dette, le déficit et les déviations acceptables dans la dynamique des dépenses publiques) et peuvent empêcher la signature d’un accord à la fin du mois. Cependant, le travail se poursuit, et le ministre italien de l’économie rencontre plusieurs de ses homologues européens dans ce sens. La dernière proposition de “landing zone” proposé par l’Espagne, comporte certains points favorables à l’Italie et d’autres plus compliqués à accepter. Deux de ces points sont proches des demandes formulées par Giorgetti (Ligue) : que l’augmentation du déficit public à cause des investissements du PNRR ne soit pas pris en compte dans l'appréciation de l'évolution de la dette, à condition que la dette dans son ensemble n'augmente pas; et que l’augmentation des investissements dans la défense devienne un facteur positif dans l’évaluation du déficit excessif d’un pays. Cependant, la nouvelle version de l' "analyse de viabilité de la dette" – sur lequel repose le plan de consolidation et des réformes propre à chaque pays - représente un défi sérieux. Cette analyse n’est plus confiée à la seule Commission Européenne, que Berlin jugeait trop indulgente, et sera supervisée par un “groupe de travail spécialisé” auquel participeront des représentants des gouvernements. La méthodologie sera basée sur des facteurs tels que l'impact du déclin démographique sur les comptes, le coût des intérêts de la dette et la croissance potentielle d'un pays – trois points sur lesquels l’Italie est faible, ce qui laisse présager une pression constante au long terme sur Rome pour que les gouvernements poursuivent la consolidation des finances publiques. Mais les chances d'un accord, principalement entre l'Allemagne et la France, se jouent sur les chiffres. Le ministre de l’économie allemand souhaite un objectif de déficit de 1 % du PIB, une baisse de la dette d'au moins 1 % par an à moyen terme et une tolérance réduite aux écarts sur les contraintes de dépenses publiques. Si pour l’instant Paris résiste, Bruno Le Maire sait qu'il devra faire des compromis et consulte Giorgetti précisément pour éviter une rupture à Rome, après son accord avec Lindner. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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