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04/04/2023

Allemagne : réforme électorale qui touche la CSU et Die Linke.

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Allemagne. Suppression de la possibilité pour un parti qui n’obtient pas 5 % au niveau fédéral de siéger quand même à la Chambre des députés s’il a au moins trois mandats directs (scrutin majoritaire uninominal de circonscriptions). Les sociaux-chrétiens bavarois de la CSU et les post-communistes de Die Linke sont menacés par cette mesure :

https://www.lapresse.ca/international/europe/2023-03-17/u...

Frères d'Italie est donné à 29,7 % et la Ligue à 8,4 %.

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Italie. Frères d'Italie, qui est depuis bientôt 6 mois à la tête du gouvernement, est donné à presque à 30 % et la Ligue à 8,4 %. Italexit est à 1,8 %.

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Frères d’Italie : patriotes

PD : centre-gauche

M5S : anti-système

Ligue : patriotes

Azione – Italia Viva : Troisième pôle (centristes)

Forza Italia : conservateurs

L'AfD donnée troisième à 16 %.

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Allemagne.

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SPD : sociaux-démocrates

CDU/CSU : démocrates-chrétiens et sociaux-chrétiens bavarois

écologistes

FDP : libéraux

AfD : patriotes

Die Linke : post-communistes

Sonstige : autres

Canton de Genève : le second tour pour l'exécutif voit l'UDC et le MCG s'allier au libéraux et démocrates-chrétiens.

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Suisse. Canton de Genève. Le second tour de l’élection de l’exécutif du canton opposera deux blocs : les partis de gauche face à une coalition regroupant les libéraux, le Centre (démocrates-chrétiens), l’UDC et le MCG.

La liste populiste LJS (Libertés et Justice sociale) de Thierry Maudet reste seul.

(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2023/04/02/exe...)

"PNRR, la querelle entre Meloni et la Ligue." et "Élections régionales au Frioul-Vénétie-Julienne : une avalanche de voix pour la droite, un plébiscite pour Fedriga."

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Italie. Revue de presse.

Les retards sur la réalisation du Plan national de relance (PNRR) et la polémique au sein de la majorité suite à la proposition de la Ligue de renoncer à une partie des projets font les gros titres : « Bras-de-fer sur le PNRR, Meloni : nous ne renoncerons pas à une partie des fonds » (Corriere della Sera), « PNRR, la querelle entre Meloni et la Ligue » (La Repubblica), « PNRR, le gouvernement dérape » (La Stampa), « Meloni [rassure] : il n’y a pas de retard sur le PNRR » (Il Messaggero). « Attentat à Saint Pétersbourg : la jeune femme arrêtée dénonce un complot» (Corriere della Sera, Repubblica), « Tatarsky, une pacifiste arrêtée mais la piste russe se concrétise » (Il Messaggero). « Elections régionales au Frioul-Vénétie-Julienne : une avalanche de voix pour la droite, un plébiscite pour Fedriga » (Il Giornale), « La droite s’empare du Frioul » (Libero). 

Les JT couvrent essentiellement l’adhésion de la Finlande à l’Otan, le débat autour des retards sur la réalisation du Plan national de relancele sauvetage d’une trentaine de migrants par la garde côtière italienne près de Lampedusa, les élections régionales au Frioul-Vénétie-Julienne, et la comparution de l’ancien président américain D. Trump devant la justice pénale à New York.

ARTICLE, Il Sole 24 Ore, B. Fiammeri, « La Ligue envisage de renoncer à une partie des fonds, confrontation au sein du gouvernement » : « Giorgia Meloni se veut rassurante et affirme : « je n’envisage pas l'hypothèse d'une perte de ressources ». Elle le dit en quittant l’événement « Vinitaly », probablement après avoir appris que le chef de groupe de la Ligue à la Chambre des députés, Riccardo Molinari, avait évoqué  l'idée de « renoncer à une partie des fonds du PNRR ». Il a, en effet, déclaré : « J'ai parlé avec de nombreux maires de petites communes et il y a beaucoup de problèmes. Est-il raisonnable de s'endetter auprès de l'UE pour faire des choses qui ne sont pas nécessaires ? ». C'est la première fois qu'un membre influent du parti de Matteo Salvini est aussi explicite. Le gouvernement est contraint d’intervenir : « Nous sommes en train de travailler pour remodeler le plan et résoudre les points critiques ». Mais l’idée de « renoncer à une partie des fonds » n’est plus sur la table car, comme l’avait dit Meloni peu de temps auparavant à Vérone, le volume financier libéré sera fléché « vers d'autres projets » si certains ne peuvent pas être mis en œuvre d'ici 2026. Malgré les assurances et les sourires, la tension est évidente. Tout aussi constante est la tentation de reprocher au gouvernement précédent d'avoir inclus des « projets impossibles à mettre en œuvre dans les délais ». Le nom de Mario Draghi a résonné à plusieurs reprises ces dernières semaines, et le gouvernement été contraint hier de démentir avec un « étonnement amusé » les articles de presse portant sur une prétendue rencontre entre Mattarella et Draghi. Un démenti qui concerne également l'autre rendez-vous prétendu attribué au chef de l'État avec le commissaire européen Paolo Gentiloni. Mais les propos de Molinari ont évidemment fait réagir l'opposition, qui pointe du doigt les divisions au sein de la majorité. Le PD demande au gouvernement, et en particulier au ministre Raffaele Fitto (Frères d'Italie), de venir rendre des comptes au Parlement. Pour le parti Azione et le mouvement 5 étoiles, « ce n'est pas un dommage matériel mais un désastre en termes d’image qui est en jeu ».  A ce stade, il est probable que Fitto présente le rapport semestriel au Parlement dans les plus brefs délais. Selon certaines sources de Fdi proches de Meloni, il n'est pas exclu que ce soit la première ministre elle-même qui fasse un discours au Parlement sur l'évolution du dossier. Le calendrier est serré : d'ici avril, le chapitre supplémentaire du Repower Eu et les changements proposés au PNR devront être présentés. Meloni reste confiante : « la coopération avec la Commission est excellente ». » 

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, M. Franco « Le court-circuit qui ternit la victoire aux élections régionales » : « La victoire écrasante de la droite en Frioul-Vénétie Julienne a été ternie par les ombres lourdes que la majorité a laissé planer, hier, sur le plan de relance. C’est la Ligue, par le biais du chef de ses députés, Riccardo Molinari, qui a fait savoir qu’il était sans doute préférable de renoncer à une partie des fonds européens plutôt que de les gaspiller. Cette phrase arrive après deux jours de polémiques sur les retards du gouvernement dans la réalisation de certains projets et de tentatives de renvoyer la responsabilité de projet ‘’irréalisables’’ aux exécutifs précédents. Les propos du léguiste exacerbent les tensions et mettent dans l’embarras le Palais Chigi et ses alliés. La Présidente du Conseil a voulu immédiatement préciser que ce scénario n’était pas prévu. Les oppositions ont demandé que la question soit débattue au Parlement, s’agissant d’une thématique stratégique pour l’avenir. Il est vrai que le ministre pour les affaires européennes, Raffale Fitto, avait déjà laissé connaitre ses doutes sur ce qui avait été mis en place par Mario Draghi. La différence, par rapport à la majorité actuelle, est que l’ancien président de la BCE bénéficiait d’une autorité pouvant lever les inquiétudes. Par ailleurs, Draghi avait dû réécrire en un temps record le plan mis au point à la hâte par le gouvernement Conte. Aujourd’hui, les problèmes refont surface. Le ministre Fitto l’a dit ouvertement, admettant qu’il n’y avait pas assez de temps pour réaliser certains projets. Puis les propos de Riccardo Molinari ont relancé la machine, et sont un aveu d’impuissance. Alors qu’au début on voulait revendiquer une « continuité » avec Draghi pour rassurer les marchés financiers et l’Europe, à présent on dit que c’est de sa faute. La reconfiguration du plan de relance, réitérée [par Meloni] pour édulcorer les propos de Molinari, risque alors d’allonger les délais et la reprise même de l’Italie. » 

PREMIER PLAN, La Repubblica, de F. Merlo, « L’école autarcique de la revancharde Giorgia » : « Pour Giorgia Meloni, l’école italienne est un peu comme la Commune de Paris, lieu de rébellion et de résistance, où s’est retranché le pouvoir syndical et où chaque enseignant est un militant communiste raté. Elle a donc inventé le ‘’lycée Made in Italy’’, grâce auquel la Nation doit laisser de côté la philosophie cartésienne pour se réapproprier le parmesan, laisser tomber la phénoménologie pour la mozzarella AOP, et l’idéalisme hégélien pour le fromage caciocavallo dont le ministre de la culture Sangiuliano (Indépendant, autrefois au MSI) raffole. Voici donc la dernière invention du gouvernement, ce ‘’lycée Made in Italy’’ qui serait une école en autarcie, coupée du reste du monde, qui n’a pas été inventée par un des habituels illuminés de la majorité (Donzelli (Frères d'Italie), Fazzolari (Frères d'Italie), Rampelli (Frères d'Italie), La Russa (Frères d'Italie), Sangiuliano (Indépendant, autrefois MSI), …) mais par Giorgia Meloni elle-même, invitée d’honneur du Salon international du vin organisé chaque année à Vérone, en chair et en os. Tout cela sous les applaudissements des ministres qui étaient plus nombreux pour l’occasion qu’en Conseil des ministres. Du reste, le lycée Made in Italy, on ne sait pas bien ce que c’est mais mieux vaut ne pas creuser vue la tendance de Giorgia à dénigrer l’institution. Selon elle les lycées professionnels seraient du côté du peuple et de la droite, alors que le lycée littéraire serait de gauche, appartenant à l’élite bobo. En Italie, on avait eu la fatwa contre le diabolique téléphone portable en classe, le port d’armes par les enseignants ou encore l’obligation de punir les écoliers. Heureusement qu’ils ne sont pas encore souvenus du mouvement de défense du coup de pied aux fesses, né à Rouen en France il y a vingt ans. Notre ministre des Affaires étrangères, Antonio Tajani, lui aussi de la partie, se félicite de mener avec le ministre de l’Agriculture Francesco Lollobrigida la bataille pour ‘’arrêter l’onde de néo-prohibition menaçant le vin’’. On ne sait pas bien de quoi ils parlent mais on comprend surtout qu’ils s’en prennent à la gauche qui maltraite la tradition et ‘’détruit les lycées professionnels’’, ont dénoncé hier Giorgia Meloni et son ministre de la culture Sangiuliano. La brochette de ministres, présidents de régions et autres députés de la droite nationaliste fustigent, entre deux verres de prosecco, les excès des étrangers, les paradis artificiels des Français, les ivrognes mélancoliques du nord de l’Europe, pour encenser l’art de vivre à l’italienne. Certains journalistes d’investigation dépeignent, avec une impertinence feinte, l’agacement de la Présidente du Conseil face à ces ‘’fumisteries fascistes’’ : c’est faux. C’est bien elle et toujours elle qui dirige. C’est sûr, avec son lycée Made in Italy Giorgia Meloni a plus de fantaisie que Fabio Rampelli, chef du groupe Fratelli d’Italia à la Chambre, qui entend faire la guerre aux mots d’origine étrangère dans la langue italienne, comme Mussolini un siècle avant lui. Mais elle fait moins bien que son ministre de l’Agriculture rendant illégale la viande de synthèse encore loin d’être commercialisée puisque les scientifiques y travaillent encore. D’abord, cela fait toujours plaisir aux réactionnaires d’arrêter la science, mais surtout cette idée bouleverse la tradition de leur monde imaginaire. Ce que l’on retiendra surtout de cette édition du Salon Vinitaly, c’est que, sous le barnum du cirque, la vraie impresario et metteuse en scène, c’est bien elle. » 

OPINION, Corriere della Sera, « Les nominations et les idées » par Ernesto Galli della Loggia : « C'est au moment où le gouvernement de droite s'attelle à la tâche cruciale des nominations que la question se pose : doit-on nommer un majordome ou un valet de pied ? Quel choix fera la droite qui se reconnaît dans le leadership de Giorgia Meloni et dans son ambition de représenter non pas n'importe quel gouvernement mais le début d'un nouveau cycle politique, d'un véritable changement ? Car, on le sait, la droite italienne a un problème : elle a la légitimité des urnes, mais elle n'a que cela. Et la victoire électorale, comme l'a démontré la chute des différents gouvernements Berlusconi, n'est pas suffisante pour donner au pays une direction vraiment nouvelle et différente.  Avec l'autorité, avec la capacité d'influence et de relation, avec la connaissance des conventions et du bon ton institutionnel, avec l'initiative personnelle et la crédibilité. Ce sont précisément ces éléments qui distinguent une classe dirigeante, la classe dirigeante qui fait défaut à l'actuel gouvernement de droite. Non pas par sa faute, mais pour des raisons historiques : parce que, bien qu'elle ait été plusieurs fois au gouvernement, la droite n'a jamais fait partie de la classe dirigeante de la République. Certes, elle a toujours compté dans ses rangs quelques personnalités importantes, mais derrière elle, elle n'a jamais disposé d'un véritable environnement intrinsèque au pouvoir social. Ce qui, n'ayant jamais eu l'occasion de se mesurer à un véritable contrepoids, a fini par générer, entre autres, un conformisme généralisé, une acceptation vaste et molle d'idées et de récits. Le débat public italien est ainsi devenu ce qu'il est : trop souvent une interminable galerie de lieux communs. Aujourd'hui, l'actuel gouvernement de droite, et surtout ceux qui le dirigent, doivent décider s'ils ont l'intention de changer cet état de fait ou non. Il doit décider s'il entend n'être qu'un sigle et un programme électoral, qu'une organisation politique et peut-être même une majorité parlementaire comme c'est le cas aujourd'hui, ou quelque chose de différent. S'il veut représenter uniquement un pouvoir ou un véritable moteur de changement. Rappelons toutefois que tout changement commence par des idées. Il commence par le choix des bons maîtres d'hôtel, et non par le recrutement des valets. » 

ARTICLE, Corriere della Sera, de C. Zapperi, « Massimiliano Fedriga reconfirmé [en tant que président de la région Frioul-Vénétie-Julienne] avec 64% des voix ; sa liste remporte un fort succès, la Ligue passe devant Fratelli d’Italia » : « Massimiliano Fedriga, candidat de la Ligue, obtient une victoire nette dans le Frioul-Vénétie-Julienne, ainsi reconfirmé pour un deuxième mandat comme président de région. Le candidat de centre-gauche, soutenu par le Parti démocrate et le M5S, n’atteint que 30% des voix. Ces régionales confirment que dans le Nord de l’Italie, de la Lombardie à la Vénétie, la droite l’emporte très largement sur la gauche, et l’élection de la nouvelle secrétaire n’y a rien changé. Au sein de la coalition de droite, le résultat de la Ligue, loin devant les listes des autres forces, montre une forte remontée par rapport aux élections politiques de septembre 2022. Depuis les régionales en Lombardie puis celles du Latium, le parti de Salvini a su inverser la tendance et remonter la pente. Le parti de Giorgia Meloni en revanche n’a fait que 18% (contre 31% aux élections politiques). On peut donc dire que M. Fedriga sera tranquille pour les cinq prochaines années : les rapports de force lui sont largement favorables, personne ne pourra s’opposer à lui au sein de sa coalition et il aura les mains libres pour prendre des décisions de poids. A noter le résultat de la cheffe de file du mouvement anti-vaccin qui obtient plus de 4% des voix entrant ainsi au Conseil régional. Ce n’est pas le cas du candidat du Troisième Pôle qui n’atteint même pas les 3% alors que le Mouvement 5 Etoiles fait historiquement son plus mauvais score (2,4%). »

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Massimiliano Fedriga

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ARTICLE, La Repubblica, « La Finlande passe à droite mais les frugaux d'Helsinki n'aideront pas l'Italie » par Daniele Castellani Perelli : « La droite a gagné en Finlande et c'est un gros problème. Pour la droite italienne. Notre gouvernement aurait tort de se réjouir. Leurs idées ont gagné, sur l'euroscepticisme et surtout sur les migrants, oui. Mais comme le montre le cas du dirigeant hongrois Viktor Orbán, cela signifie que sur des questions cruciales, l'Italie aura un allié de moins au Conseil de l'UE. Petteri Orpo et Riikka Purra, les leaders de centre-droit et d'extrême-droite qui ont remporté les élections de dimanche dernier, auront du mal à faire accepter à leurs électeurs les fonds et les renflouements pour les pays du sud de l'UE, après avoir attaqué les dettes budgétaires de la première ministre sociale-démocrate sortante, Sanna Marin, au cours de la campagne électorale. En fait, les frugaux sont de retour à Helsinki. Et Purra, leader du Parti des Finlandais, qui veut zéro demandeur d'asile, n'a aucun intérêt à dire oui à la relocalisation des migrants arrivant en Italie par la Méditerranée. Lors des élections législatives, la Coalition nationale dirigée par Petteri Orpo est arrivée en tête et a le droit de choisir maintenant avec qui former un gouvernement. En théorie, les sociaux-démocrates, arrivés en troisième position, sont encore dans la course, et Sanna Marin s'est d'ailleurs ouverte à une grande coalition. Mais c'est précisément la discipline budgétaire qui constitue l'un des principaux arguments contre ce scénario à l'heure actuelle. Pour Orpo, c'était le thème dominant de la campagne électorale : Marin a trop dépensé, les comptes doivent être équilibrés à tous points de vue.  Tout porte donc à croire qu'Orpo tentera de tisser une alliance avec le Parti des Finlandais, qu'il a défendu dimanche soir devant la presse étrangère : "L'extrême droite n'existe pas ici", a tranché le futur chef de gouvernement. Les deux formations politiques sont divisées sur l'UE (l'extrême droite veut en sortir) et sur les migrants (Orpo en veut plus, comme les industriels, pour relancer l'économie). Il sera très intéressant de voir combien de compromis le Parti des Finlandais sera prêt à accepter sur l'UE, qui pour Orpo n'est pas un sujet de discussion. Il l'a dit clairement, il est un homme du PPE, dont les dirigeants sont venus le voir pendant la campagne électorale. »

ANALYSE, La Repubblica, S. Folli « L’Europe qui change et l’Italie du PNRR. Le risque d’un suicide collectif » : « Il est difficile de dire jusqu’à quel point le changement des équilibres politiques en Europe ira de l’avant. Il s’agit néanmoins d’un processus important, qui s’explique en partie par la conséquence de la guerre en Ukraine et par l’incertitude sociale. La Finlande est le dernier exemple d’une tendance électorale européenne vers la droite qui a déjà investi la Suède et qui pourrait bientôt concerner d’autres pays, comme la Pologne ou l’Espagne. Il faudra ensuite démontrer que ce tournant politique pourra réellement favoriser les projets européens de Giorgia Meloni : la création d’une majorité populaires-conservateurs au lendemain des élections de 2024. Le chemin est long et parsemé de contradictions, à commencer par l’attitude qu’adoptera le PPE. Avant même cela, il faudra résoudre des questions à la fois politiques et techniques. On parle encore une fois du PNRR. Du côté italien, les retards existent bien et il serait inutile de le nier. Le problème est de sortir du labyrinthe sans provoquer des retombées sur l’Italie, sans soulever un bras-de-fer sur les responsabilités qui signifierait un suicide collectif au moment où l’intérêt national devrait nous pousser à aller dans la même direction. Du moins pendant quelque temps. Le président de l’autorité bancaire Patuelli a proposé par exemple d’éviter les retards en suggérant d’anticiper par décret de loi les facilitations fiscales aux entreprises, au lieu d’attendre les délais longs du projet de loi, dont les résultats seront visibles à la fin de la mandature. Il y a donc de l’espace pour intervenir de manière rationnelle avant que l’Italie ne paie le prix d’une inertie politique ou de la lenteur bureaucratique de l’administration. Il y a ensuite une autre inconnue : la Commission Européenne. Veut-on encourager la négociation et trouver un compromis sur le PNRR ? Ou bien veut-on plutôt punir l’Italie et son gouvernement souverainiste ? Les répercussions seraient alors imprévisibles. Dans une Europe qui vire à droite, on risque d’accélérer les nationalismes, au lieu de les combattre. Tout ce qui alimente l’inquiétude économique et sociale en Europe mérite une réponse qui soit à la fois prudente et clairvoyante. » 

ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Tobias Billström, ministre des affaires étrangères suédois : « OTAN, nous sommes prêts à renforcer le flanc est. Les Russes doivent quitter aussi la base de Sébastopol » : « Le ministre suédois, Tobias Billström, vient de sortir de la rencontre bilatérale avec son homologue italien Antonio Tajani. M. Billstrom est membre du "parti modéré" au gouvernement depuis octobre 2022, en coalition avec la droite. La Suède présidera l'UE jusqu'au 30 juin 2023. « Il était très important pour nous de rejoindre l’OTAN en même temps que la Finlande. Nous attendons maintenant que les parlements turc et hongrois ratifient notre adhésion. Concernant la force aérienne avec la Finlande, la Norvège et le Danemark, cette initiative n'affecte pas notre engagement sur l'ensemble du territoire de l’OTAN. Nous sommes également prêts à envoyer nos soldats pour renforcer le flanc oriental de l'Alliance, notamment dans les pays baltes. Concernant la guerre en Ukraine, l’armée ukrainienne a repris de larges portions du territoire occupé, montrant qu'elle sait faire bon usage des armes que nous avons envoyées. Il appartiendra aux Ukrainiens de décider de la marche à suivre et nous, Européens, avons le devoir de les soutenir. J'ai écouté le discours passionné de Giorgia Meloni dans l'hémicycle à ce sujet et sur celui des migrants. C'est très bien. Si tous les premiers ministres s'exprimaient de la sorte, je serais très confiant dans le soutien conjoint de l’UE. Nous nous sommes engagés à travailler intensivement avec tous les pays pour empêcher les départs irréguliers, les pertes de vies humaines et pour augmenter le retour des migrants arrivant de Libye et de Tunisie. C'est notre priorité et nous travaillons avec l’Italie. Au sujet de la Tunisie, la situation interne est très préoccupante et le message de l'UE doit être très clair : les droits de l'homme et l'État de droit doivent être respectés. Cependant, nous devons engager le gouvernement tunisien à stopper le flux de migrants irréguliers. La Commission a déjà présenté un plan d'action sur la route méditerranéenne. Les gouvernements vont maintenant discuter d'autres propositions, comme celle présentée par l’Italie. Le règlement de Dublin fera également l'objet de discussions au Parlement européen. Il y a beaucoup de questions à examiner, mais je pense qu’il n’est pas question de changer le principe de base, c'est-à-dire celui qui prévoit qu'il appartient aux autorités du pays de première arrivée d'examiner les demandes d'asile». »

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Riikka Purra des (Vrais) Finlandais

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Massimiliano Fedriga de la Ligue est réélu président de la région du Frioul-Vénétie Julienne.

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Italie. Frioul-Vénétie Julienne. Massimiliano Fedriga de la Ligue est réélu président de la région, à la tête d’une coalition de centre-droit (Frères d’Italie, Ligue, Forza Italia, …), avec 64,24 %.

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(https://elezioni.regione.fvg.it/consultazioni/ELZ_REG/202...)

03/04/2023

Bulgarie : Réveil Bulgare perd ses élus.

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Bulgarie. Législatives. Le parti nationaliste radical Revival obtient 14,2 % (soit + 4,4 points) et 37 élus (soit + 10) sur 240 et les nationaux-conservateurs de Réveil Bulgare 3,08 % et pas d’élu (soit - 12). 

Le parti populiste Il y a un tel peuple a 11 élus (nouveau).

(https://results.cik.bg/ns2023/rezultati/index.html)

Recul de la Ligue du Tessin et montée de l'UDC lors des élections pour le Parlement du Tessin.

Finlande : lors des législatives, le parti des (Vrais) Finlandais arrive en deuxième position avec 20,05 %.

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Finlande. Lors des élections législatives de ce 2 avril 2023, le parti des (Vrais) Finlandais arrive en deuxième position avec 20,05 % (soit + 2,57) et 46 sièges sur 200 (soit + 7). Le parti conservateur est premier et le parti social-démocrate troisième :

https://www.rtbf.be/article/finlande-une-coalition-avec-l...

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Riikka Purra

(https://tulospalvelu.vaalit.fi/EKV-2023/en/kokomaaval.html)

Pays-Bas : en cas d'élections législatives, le gouvernement actuel ne disposerait plus que de 1/4 des députés.

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Pays-Bas. Au sein du sondage Maurice de Hond de ce 2 avril 2023, le parti des agriculteurs BBB est donné à 36 sièges sur 150 à la Chambre des députés. Les quatre partis qui composent le gouvernement sont donnés ensemble à 38 sièges sur 150.

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sondage du 2 avril / sondage précédent / législatives de 2021 / différences entre le sondage et les législatives de 2021

 

Les quatre partis du gouvernement :

VVD : libéraux de droite

CDA : démocrates-chrétiens

D66 : libéraux de gauche

CU : Christen Unie : sociaux-chrétiens

 

Les autres partis :

BBB : parti des agriculteurs : agrariens de centre-droit

PVV : patriotes anti-islamisation

Groenlinks : écologistes

PvdA : travaillillistes

JA21 : patriotes

PvdD : parti pour les animaux

SP : gauche de la gauche

FvD : Forum voor Democratie : patriotes

Volt : pro-européen

SGP : chrétiens protestants

Denk : centre-gauche multiculturaliste

Bij1 : gauche radicale multiculturaliste

50plus : parti des plus de 50 ans

BVNL : conservateurs-libéraux patriotes

Le ministre Francesco Lollobrigida : "Il faut que tous ceux qui restent sur le canapé aillent travailler dans les champs."

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Italie. Revue de presse.

Les retards sur la réalisation des projets prévus par le Plan national de relance (PNRR), et le risque pesant sur le versement de la troisième tranche des fonds européens du Next Generation EU, font les gros titres : « La course contre la montre » (La Repubblica), « Mattarella-Draghi, une réunion sur le PNRR » (La Stampa). « Gestion des flux migratoires, [le gouvernement prépare] le tour-de-vis sur la protection spéciale » (Corriere della Sera). « Attentat à Saint Pétersbourg : un blogueur russe proche de Poutine a été tué » (Corriere della Sera, La Stampa), « Le leader du groupe Wagner Prigozhine perd son cyber-guerrier » (La Repubblica). « Revenu de citoyenneté : le ministre de l’agriculture Lollobrigida invite les bénéficiaires à travailler dans les champs » (Repubblica, Giornale). « Réforme de la fiscalité : le vice-ministre Leo annonce un bonus pour ceux qui sont en règle » (Il Messaggero).

ARTICLE, La Repubblica, V. Conte, « Le plan pour sauver le PNRR. Plus de place pour les projets verts et un lien avec les grandes entreprises publiques » : « La stratégie du gouvernement Meloni sur le PNRR est celle des « vases communicants », à savoir faire basculer sur d’autres fonds les projets dont on sait déjà qu’ils ne seront pas réalisables à l'échéance de juin 2026. Ceux pour lesquels le délai est « mathématiquement impossible » d’après le ministre des Affaires européennes, de la Cohésion, du Sud et du Pnrr, Raffaele Fitto. L'objectif n'est pas de renoncer à ces projets, ni aux ressources associées, mais d'en libérer le plus possible pour aller plus vite et éviter un flop retentissant qui se traduirait par la restitution des fonds, dont l'Italie est le premier bénéficiaire en Europe avec 191,5 milliards entre prêts et subventions. Le système qu'examine le gouvernement repose sur 4 piliers : PNRR, RepowerEu, fonds structurels et Fonds de développement et de cohésion. C’est également sur ce système que Fitto a entamé des négociations avec la Commission européenne. Il en a notamment discuté à quatre reprises avec la commissaire chargée de la cohésion et des réformes, Elisa Ferreira. Il en a également discuté avec le commissaire à l'économie, Paolo Gentiloni, et avec la présidente Ursula von der Leyen. D'ici le 20 avril, Fitto devrait obtenir des ministères une première projection du nombre et de la nature des projets bloqués et qui ne pourront pas respecter le calendrier prévu. En avril ou début mai au plus tard, le ministre pourrait présenter ces résultats au Parlement, à l'occasion du rapport semestriel sur le PNRR. La construction du « système à quatre pattes » s’effectue de manière parallèle aux contrôles que la Commission européenne a demandé d'effectuer sur la troisième tranche du PNRR de 19 milliards, celle qui arrive à échéance le 31 décembre. Le ministre Fitto souhaiterait retirer les projets trop complexes pour être terminés en juin 2026 et les faire financer par les fonds structurels de l'UE pour la période 2021-2027, gagnant ainsi trois années supplémentaires. Certains projets pourraient également être fléchés vers le Fonds de développement et de cohésion, sans date limite car il s'agit d'un fonds national. Cela libérerait des ressources dans le PNRR qui pourraient être réutilisées de deux manières : pour de nouveaux projets (mais la négociation avec la Commission ne sera pas facile) ou bien vers le RepowerEu, c’est à dire le fonds pour l'efficacité énergétique. L'idée du gouvernement est d'utiliser des crédits d'impôt pour les ménages et les entreprises et de confier l'essentiel aux géants étatiques Eni, Enel, Snam et Terna. » 

ARTICLE, Repubblica, R. Amato : « La recette de Lollobrogida (Frères d’Italie) sur le revenu de citoyenneté : ‘’ il faut que tous ceux qui restent sur le canapé aillent travailler dans les champs ‘’ » : « ‘’ Dans les campagnes, on a besoin de main d’œuvre et les jeunes doivent savoir qu’il n’est pas avilissant de travailler dans l’agriculture. Ne pas travailler, et rester sur son canapé en faisant peser sur les autres [les dépenses] du revenu de citoyenneté, cela ne peut être un modèle de société ‘’ : c’est la réponse du ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Francesco Lollobrigida, à ceux qui lui demandent s’il faudra envisager une réouverture du décret sur les flux migratoires. ‘’ Avant d’organiser les flux, nous devons assurer un retour au travail à tous les Italiens qui sont en condition de le faire. ‘’ Selon les chiffres de Coldiretti, l’année dernière, un million de personnes a commencé à travailler dans l’agriculture, dont 1 sur 3 avait moins de 35 ans, et 55 000 jeunes entrepreneurs ont choisi en 2022 d’investir dans ce secteur. Confagricoltura estime de son côté qu’il faut tripler le chiffre du décret flux, qui autorise actuellement 44 000 personnes à entrer en Italie pour des raisons de travail. »

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 Francesco Lollobrigida 

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de R. Frignani, « Des rapatriements à l’ONU, le plan en 9 points contre de nouveaux débarquements » : « L’Italie travaille à un plan en neuf point pour freiner les milliers d’arrivées illégales de migrants attendues ces prochains mois, impliquer dès à présent certains pays européens dans la gestion des flux, soutenir les pays d’Afrique du Nord en difficulté et renforcer les accords déjà existants avec d’autres partenaires, comme les pays des Balkans. Les ministres de l’Intérieur et des Affaires étrangères, Matteo Piantedosi (Indépendant) et Antoni Tajani (Forza Italia), travaillent conjointement à ce plan, avec le renseignement italien et sous la coordination de la Présidence du Conseil. Le plan sera examiné demain lors d’une réunion convoquée par Giorgia Meloni. Ce week-end, Antonio Tajani a rencontré les représentants de Serbie et d’Albanie ainsi que ses homologues autrichiens et bosniaques. ‘’Nous sommes d’accord [pour lutter] contre le trafic d’êtres humains. La lutte doit être très ferme et ne peut pas être qu’italienne, l’Europe et les Nations unies doivent être impliquées’’ explique le ministre italien toutefois favorable ‘’à l’immigration légale dont nos entreprises ont besoin’’. Le plan mise d’abord sur le dialogue avec la Tunisie avec l’implication de la Commission européenne, alors que la position des Etats-Unis et de la France vis-à-vis de Kais Saied reste toutefois plus réticente. Deuxièmement, tenter de nouer un accord avec les autorités du côté de la Libye et de l’Egypte, notamment avec l’appui des services de renseignements. Troisièmement, l’Italie veut sceller des accords avec les pays de provenance des réfugiés. Des accords ont déjà été passés avec la Côte d’ivoire, la Guinée, le Pakistan, le Bangladesh, la Tunisie, l’Egypte, le Cameroun, la Syrie, le Mali et le Burkina Faso. Quatrièmement, le gouvernement cherche à limiter autant que possible l’attractivité de l’Italie pour les migrations et, après avoir limiter l’activité des ONG, l’exécutif italien entend désormais rendre plus compliquée la procédure d’accès à la protection spéciale. Cinquièmement, l’Italie veut concrétiser les accords déjà noués afin d’augmenter les rapatriements et que les pays concernés reprennent leurs concitoyens arrivés illégalement sur le sol italien. Le sixième point prévoit donc la collaboration de l’ONU dans le cadre de ces ‘’rapatriements volontaires assistés’’ afin d’impliquer les pays de transit et promouvoir des projets d’aide à l’emploi sur place. L’Italie entend renforcer ses relations avec les Balkans et contribuer à la stabilisation économique et politique de cette région pour freiner les arrivées par voie terrestre (Slovénie et Croatie surtout). Dans le sud de l’Italie, les structures d’accueil de migrants seront développées afin d’accélérer les procédures soit d’accueil et de répartition dans les différentes régions - le ministre de l’intérieur a insisté sur ce point afin de ne pas ‘’stresser les territoires’’-, soit d’expulsion. Dernier point, au moins un centre permanent pour les rapatriements sera ouvert dans chaque région, comme le permet le récent décret « Cutro ». »

ARTICLE, Messaggero, C. Mangani, « Migrants et route du gaz, Tajani (Forza Italia) réunit six pays pour la stabilité des Balkans » : « Les arrivées de migrants par la mer ne sont pas les seules à inquiéter l'Europe, puisque la route des Balkans a également enregistré des tentatives d’entrées record au cours de l'année écoulée. Le ministre des Affaires étrangères, Antonio Tajani, est en première ligne pour assurer la stabilisation de ces territoires. Il présidera aujourd'hui à Rome la réunion ministérielle des Balkans occidentaux, à laquelle participeront six ministres d'Albanie, de Bosnie-Herzégovine, du Kosovo, de Macédoine du Nord, du Monténégro et de la Serbie. Seront également présents le commissaire européen à l’Élargissement et à la Politique européenne de voisinage, Olivia er Varhelyi, ainsi que le ministre suédois des affaires étrangères, Tobias Billström, en sa qualité de président en exercice du Conseil de l'Union européenne. « Le gouvernement italien a voulu déployer une action de politique étrangère globale dans les Balkans occidentaux, conscient que l'avenir de l'Europe se joue ici », a souligné Tajani, avant d’également affirmer : « il faut accélérer le processus d'intégration européenne des pays de la région, compte tenu également de l'agression russe contre l'Ukraine, qui a déclenché une nouvelle dynamique dans le processus d'élargissement, en donnant un nouvel élan à la trajectoire des Balkans occidentauxIl existe une forte demande pour l'Italie dans cette région ». Pour le gouvernement italien, la réponse au flux migratoire doit être européenne : l'objectif est de garantir plus de fonds pour la sécurité, une plus grande présence de Frontex et une augmentation des rapatriements et de la surveillance, ainsi qu'une « réforme globale des politiques d'immigration et d'asile de l'UE qui garantisse un équilibre entre la solidarité et la responsabilité ». Tajani rappellera aujourd'hui que la coopération de l'UE avec les pays d'origine et de transit, à commencer par les Balkans occidentaux, doit être renforcée précisément pour prévenir et contrer le trafic d'êtres humains, avec la participation du ministère de l’intérieur. Mais ce n'est pas tout : un autre thème central est la transition énergétique. L'Union européenne fournit en effet une aide macro-financière (plus de 3 milliards d'euros) et un soutien au secteur de l'énergie (1 milliard d'euros), en associant les pays des Balkans occidentaux à la plateforme de l'UE pour l'achat conjoint de gaz naturel, de GNL et d'hydrogène. Parmi les projets : le doublement du gazoduc Tap, le câble d'interconnexion électrique Italie-Monténégro, et le développement des installations de production entre le Monténégro, la Serbie, l'Albanie et la Bosnie. L'Europe semble avoir l'intention de continuer à renforcer la coopération, et des signaux positifs sont émis de toute part. La Serbie aurait également « cédé », puisqu'elle a dû modifier sa gestion des visas d'entrée et ses relations avec la Tunisie. C'est précisément de ce pays d'Afrique du Nord que sont arrivés un grand nombre de « migrants ». Jusqu'à la mi-octobre 2022, aucun visa ne leur était demandé, mais désormais Belgrade a dû changer de système, alors que cette route avait pour réputation de « contourner » les voies d’accès classiques et permettait de gagner ainsi des semaines, des mois voire des années. » 

ENTRETIEN, Il Messaggero, d’Adolfo Urso (Frères d’Italie), ministre des entreprises et du made in Italy, « Le biocombustible est une ressource verte, les batteries électriques ne le sont pas » : « Sur la question des biocarburants et des moteurs électriques, l’Italie essaie de faire valoir en Europe les intérêts de l’emploi et des entreprises, de la science et de la recherche. Sur ce dossier comme sur tous les dossiers européens, nous ferons en sorte que la raison prévale sur l’idéologie. L’Europe peut encore relever le défi des véhicules électriques face à la Chine mais nous devrons pour cela rattraper un énorme retard si nous ne voulons pas passer de la dépendance vis-à-vis de la Russie pour les énergies fossiles à la dépendance, bien pire, vis-à-vis de la Chine sur les technologies vertes. Pour faire du biocombustible, il faut planter des centaines de millions d’arbres qui absorberaient davantage d’émissions que celles que l’électrique permettrait d’éviter. Pour fabriquer une batterie et une voiture électriques, il faudrait rouvrir des gisements de minéraux rares en Italie et en Europe. La Commission a déjà listé 34 matières premières critiques et nous demande de rouvrir des mines fermées il y a 30 ans pour extraire et traiter les minéraux sur notre territoire. C’est facile de jouer les snobs lorsque le cobalt est extrait au Congo et traité en Chine par des mineurs sans souci pour l’environnement. Jusqu’à présent, 80% des primes ont profité à la production de véhicules à l’étranger. C’est absurde, elles ont profité à la production étrangère et n’ont pas contribué au renouvellement de notre parc automobile. Les bonus ont été utilisés par ceux qui en avaient le moins besoin, possédant déjà un véhicule récent et appartenant à la classe moyenne-élevée. Nous devons accélérer l’élimination des véhicules les plus anciens et cibler ceux qui ne peuvent pas se permettre d’acheter un véhicule électrique. La réforme des aides de l’Etat en la matière est en cours d’examen au Parlement mais nous devons faire un gros travail de rationalisation, il en existe actuellement près de 2 000, souvent contradictoires. Il faut clarifier tout cela. Concernant le PNRR, la Commission doit faire preuve de bon sens et de flexibilité. D’ici la fin de l’année nous serons autonomes vis-à-vis du gaz russe grâce aux regazéificateurs de Ravenne et Piombino. Nous deviendrons également le hub européen du gaz grâce aux différents projets que nous développons et aux technologies d’entreprises comme STM ou Enel. Nous préparons une sorte de loi cadre sur le Made in Italy, avec un fonds stratégique, le développement des appellations IGP et des technologies comme la blockchain pour lutter contre la contrefaçon et protéger notre artisanat. La loi prévoit également un volet sur la formation en partant des besoins en compétences de nos entreprises. Sur le décret sur la concurrence, nous en sommes à la dernière ligne droite. Les entreprises italiennes joueront un rôle central lors de la Conférence pour la reconstruction de l’Ukraine qui se tiendra à Rome. Nous présenterons des projets concrets et réalisables dès maintenant, l’Ukraine ne peut pas attendre la fin du conflit pour recommencer à travailler, à produire, à exporter. »

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Adolfo Urso

ARTICLE, Corriere della Sera, S. Montefiori « En septembre, Paris dira adieu à 15 000 trottinettes » : « Seuls 5% des Parisiens se sont prononcés sur le sort des trottinettes, dans un référendum organisé à la hâte par la maire Anne Hidalgo. Ainsi, le contrat concernant les trois compagnies Lime, Tier et Dott ne sera pas reconduit par la Mairie de Paris. Il faudra dire adieu à quelques 15 000 trottinettes utilisées par environ un demi-million de personnes, entre Parisiens et touristes. Paris est la première grande ville à renoncer à ce vecteur de déplacement, cinq ans après son coup d’envoi. Les trottinettes privées, elles, continueront à circuler, car elles n’étaient pas concernées par le référendum. Les vrais gagnants seraient alors Anne Hidalgo et le courant écologiste de son conseil municipal. Demeure le soupçon que les trottinettes soient devenues le bouc émissaire d’un mécontentement diffusé sur la mobilité parisienne. Les pistes cyclables sont chaotiques et peu rationnelles et la circulation demeure impossible, malgré la limite de vitesse de 30 km/h imposée aux voitures. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Percée de l'UDC et du MCG lors des élections pour le Parlement du Canton de Genève.

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Suisse. Canton de Genève. Les élections de ce dimanche 2 avril 2023 pour le Parlement du Canton de Genève ont vu une percée des patriotes de l'UDC et du MCG, ainsi que d’une liste populiste intitulée Libertés et justice sociale :

https://www.letemps.ch/opinions/editoriaux/geneve-linquie...

Résultats définitifs (100 sièges) :

PLR 22 sièges (-6) : libéraux

PS 18 (+1) : socialistes

Verts 15 (inchangé) : écologistes

MCG 14 (+3) : patriotes

UDC 12 (+4) : patriotes

LJS (Libertés et Justice sociale) 10 (+10)

Le Centre 9 (-3) : centristes, démocrates-chrétiens

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02/04/2023

Exécutif du Canton de Genève : aucun élu lors du premier tour.

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Suisse. Canton de Genève. Lors du premier tour des élections pour l’exécutif du Canton, aucun des candidats n’a obtenu la majorité absolue. Les 7 membres de l’exécutif seront désignés lors du deuxième tour.

Canton de Lucerne : l'UDC Armin Hartmann n'est pas élu au premier tour.

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Suisse. Canton de Lucerne (Luzern). Lors du premier tour de l’élection de l’exécutif, 3 candidats sont élus. L’UDC (SVP en allemand) Armin Hartmann arrive quatrième et n’est pas élu, car il n’a pas atteint la majorité absolue. Le deuxième tour aura lieu le 14 mai 2023.

Canton de Lucerne : progression de l'UDC lors des élections pour le Parlement.

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Suisse. Canton de Lucerne (Luzern). Lors des élections pour le Parlement du canton, l’UDC (SVP en allemand) obtient 27 sièges (soit + 5) sur 120, avec 23,1 % (soit + 3,5).

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Grüne : écologistes

SP : socialistes

GLP : Vert'libéraux

Mitte  : centre, démocrates-chrétiens

FDP : libéraux

SVP : UDC : patriotes

Exécutif du Canton du Tessin : les deux élus de la Ligue du Tessin sont réélus.

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Suisse. Canton du Tessin. Les patriotes Norman Gobi et Claudio Zali de la Ligue du Tessin sont réélus au sein de l’exécutif, qui compte 5 membres, sur la liste Ligue du Tessin-UDC.

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Ligue/UDC : patriotes

PLR : libéraux

Centro : centristes, démocrates-chrétiens

Socialistes et écologistes

01/04/2023

"Migration illégale : la Grèce veut étendre la barrière frontalière avec la Turquie, même sans argent de l'UE."

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Autriche.

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"Migration illégale : la Grèce veut étendre la barrière frontalière avec la Turquie, même sans argent de l'UE."

Poisson d'avril : le Forum voor Democratie a créé sa propre compagnie aérienne.

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Pays-Bas. Le poisson d'avril : le parti de Thierry Baudet a créé sa propre compagnie aérienne : aucune des taxes supplémentaires sur le CO2, 25 % de réduction sur les vols de remigration, les hôtesses sont blondes et célibataires et fumer est autorisé : 

https://forumair.nl/

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Thierry Baudet et deux hôtesses de l'air

31/03/2023

Vote sur la motion du député Thierry Baudet proposant la TVA à 0 % sur la viande.

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Pays-Bas. Le vote sur la motion du député Thierry Baudet du Forum voor Democratie proposant la TVA à 0% sur la viande :

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Vert : oui / rouge : non

 

SP : gauche de la gauche

Denk : centre-gauche multiculturaliste

PvdD : parti pour les animaux

D66 : libéraux de gauche

CDA : démocrates-chrétiens

Groenlinks : écologistes

PvdA : travaillistes

Volt : pro-européen

Gundogan : député indépendant

Bij1 : gauche radicale multiculturaliste

 

VVD : libéraux de droite

BBB : parti des agriculteurs : agrariens de centre-droit

Omtzigt : député indépendant

JA21 : patriotes

Den Haan : député indépendant

Van Haga : BVNL : conservateurs-libéraux patriotes

CU : Christen Unie : sociaux-chrétiens

SGP : chrétiens protestants

FvD : Forum voor Democratie : patriotes

PVV : patriotes anti-islamisation

Meeting de l'AfD avec Alice Weidel et Björn Höcke à Erfurt, capitale de la Thuringe.

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Allemagne.

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Alice Weidel et Björn Höcke à Erfurt, le 29 avril 2023 à 16 h.

Flandre : les 2 partis nationalistes flamands Vlaams Belang et N-VA sont donnés ensemble à 46,6 %.

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Belgique. Flandre. Les 2 partis nationalistes flamands Vlaams Belang et N-VA sont donnés ensemble à 46,6 % au sein du sondage Ipsos-Le Soir-RTL-VTM-Het Laatste Nieuws.

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Vlaams Belang : nationalistes flamands
N-VA : nationalistes flamands
Vooruit : socialistes
CD & V : démocrates-chrétiens
Open Vld : libéraux [à droite]
PvdA : gauche de la gauche
Groen : écologistes

"Popularité en baisse, la Présidente du Conseil perd 3%,  la gestion des réfugiés pèse."

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Italie. Revue de presse.

Plusieurs mesures et réformes menées par le gouvernement font la une de la presse italienne, « Nouveau code des marchés publics, la Ligue passe à l’attaque » (Corriere della Sera), « Mesure sur les droits [des couples homoparentaux] retoquée par le Parlement européen » (La Repubblica), « La facture d’électricité réduite de moitié » (Il Messaggero), « A partir d’avril, les factures d’électricité diminueront de 55,3%, l’UE veut doubler la part d’énergies renouvelables » (Sole 24 Ore). Plusieurs quotidiens insistent notamment sur la politique migratoire « ’’Sur l’immigration, je convaincrai l’UE’’ affirme Giorgia Meloni » (La Stampa), « Trois terroristes sur une embarcation, le cadeau d’une ONG » (Libero), « Crise migratoire, le plan anti-invasion » (Il Giornale). Sur le plan international, l’enquête visant Donald Trump aux Etats-Unis est largement citée.

Les JT couvrent essentiellement l’incrimination de l’ancien Président Donald Trump ; les conditions de santé du Pape Francois actuellement hospitalisé à Rome ; les déclarations de la Présidente du Conseil Meloni sur les subventions aux familles pour lutter contre l’inflation et sur les migrants, la réduction du prix de l’électricité et enfin la vague de froid en Italie.  

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ENTRETIEN de Giorgia Meloni, présidente du Conseil italien au Piccolo de Trieste, repris dans La Stampa – « Je convaincrai l’Union européenne sur les migrants. Nous ne cèderons pas à une idéologie de la capitulation » : « ‘’Je n'ai aucune intention de céder à l'idéologie de la capitulation qui nous a fait passer pour des démons en Europe sur les migrants, thème crucial pour l'avenir de la nation’’. Giorgia Meloni  - dans une interview accordée au journal Il Piccolo de Trieste – parle d’immigration mais aussi d'autonomie différenciée, d politique économique et de l'Ukraine. Aujourd'hui, elle sera à Trieste et à Udine pour soutenir la candidature de Massimiliano Fedriga et du centre-droit ; hier, c'était au tour de Schlein, qui a participé à Trieste à la manifestation de soutien à Massimo Moretuzzo, candidat du centre-gauche aux élections régionales. 

Q. En Frioul-Vénétie-Julienne Fratelli d’Italia a dépassé les 30 % lors des législatives. Quel est le seuil de satisfaction pour les régionales et quel est poids des patriotes pour le second mandat de Fedriga ? Des rôles et des délégations vous tiennent-ils particulièrement à cœur si Fedriga gagne et que vous devenez ‘’actionnaire majoritaire’’ ? R. « Comme vous le savez, faire des prédictions à la veille d’une élection est le meilleur moyen qu’elles se révèlent erronées. La victoire du centre-droit et de Massimiliano Fedriga, un très bon président, est ce qui m’intéresse car cette région est un élément fondamental de notre stratégie pour l'Italie. Le lendemain d’élections est toujours le bon moment pour faire le point, il arrive, nous sommes dans les derniers cent mètres et Fratelli d'Italia apportera une contribution importante pour franchir la ligne d'arrivée avec le sourire ».

Q. L'autonomie différenciée. Que répondez-vous à ceux qui accusent la droite d'être encore centralisatrice ? Et quelle est la relation qu'elle veut établir avec les régions ? Que restera-t-il de la spécificité du Frioul-Vénétie-Julienne si la réforme de Calderoli devient réalité ? R. « Cette histoire du centralisme de la droite est une vieille rengaine, la réalité est qu'aujourd'hui nous gouvernons presque toutes les régions et nous le faisons toujours avec la boussole de l'unité dans la diversité, même au niveau des gouvernements locaux, et pas seulement en Europe. Le FVG ne perdra rien de ce qu'il a, elle peut ajouter de nouvelles compétences et compter sur un aspect qui, jusqu'à présent, a été réduit au silence et constitue plutôt une garantie pour ceux qui sont déjà vertueux et exigent que les ressources du budget de l'État soient bien utilisées : tout le monde devra mieux dépenser ».Q. Le gouvernement a été l’objet de nombreuses controverses après Cutro et les déclarations sur l'inopportunité des départs. Ce phénomène touche de près le Frioul-Vénétie Julienne en tant que terminal de la route des Balkans. Comment la question migratoire est-elle gérée à la frontière ? Quelques réadmissions informelles (d'ailleurs reconnues comme illégales) et l'annonce par le Viminal d'un hotspot, non identifié pour le moment, peuvent-elles suffire ? R. « L'urgence du front Sud, celui de la Méditerranée centrale et orientale, est là, mais notre approche du problème de l'immigration clandestine est claire : l'entrée illégale en Italie est avant tout un préjudice pour ceux qui cherchent un nouveau départ dans notre pays, dans le respect de la loi. Pour moi, c'est la condition essentielle, tout le reste n'est qu'une conséquence. Le Frioul-Vénétie-Julienne doit donc pouvoir compter sur des frontières sûres, une immigration régulée et gérée en fonction des besoins des territoires, des populations et des entreprises. Nos négociations avec l'Union européenne sont au début et portent déjà leurs fruits, des pas en avant impensables ont été faits, j'ai confiance et je n'ai pas l'intention de céder à l'idéologie de la capitulation qui a fait de nous des succubes en Europe sur une question cruciale pour l'avenir de la nation ». 

Q. Les familles de la classe moyenne ont de plus en plus de mal à joindre les deux bouts. L'inflation frappe durement et une nouvelle crise bancaire semble s'ouvrir. À quoi les citoyens doivent-ils s'attendre dans les mois à venir ? R. « Nous pouvons présenter aux électeurs les chiffres de la stabilité économique, des résultats concrets et mesurables : la loi de finances a passé le test de l'Union européenne et des marchés, l'écart entre le Btp et le Bund est de 180 points, notre système bancaire est fiable. Le choc énergétique a été combattu sur deux fronts : l'un interne, avec des mesures extraordinaires pour contenir les prix sur les factures ; l'autre externe, avec une action incisive au niveau européen pour fixer un plafond aux prix du gaz. Nous avons aidé les familles et les entreprises italiennes à surmonter la phase la plus aiguë de l'urgence. L'Italie a poursuivi sa croissance, l'Istat estimant qu'en mars l'indice de confiance des consommateurs et l'indice de confiance des entreprises ont augmenté, et l'augmentation du nombre de personnes ayant un emploi s'est poursuivie. Malgré un scénario très difficile, le plus complexe depuis l'après-guerre, avec un conflit au cœur de l'Europe déclenché par l'invasion russe de l'Ukraine, une politique monétaire restrictive des banques centrales, une inflation qui baisse trop lentement, une série de ‘’surprises’’ que nous avons trouvées à notre arrivée au Palazzo Chigi, avec un État transformé en distributeur automatique de billets pour verser le revenu de citoyenneté à ceux, trop nombreux, qui n'y ont pas droit, et un Superbonus sur les rénovations immobilières qui a trop souvent été un abus ou une escroquerie au détriment des contribuables honnêtes qui se retrouvent aujourd'hui avec une charge de 2. 000 euros chacun. Ce sont des choix irresponsables, nous en avons hérité, nous tournons la page. Nous ne nous plaignons pas, nous nous retroussons les manches, nous travaillons pour les Italiens qui nous ont donné mandat par un vote clair. Nous avons protégé les contribuables, protégé l'épargne, rassuré ceux qui achètent et vendent nos obligations d'État. Regardez autour de vous, regardez en Europe, l'Italie est en ce moment un exemple de stabilité ».

Q . Le ministre Urso a lancé avec conviction le projet visant à faire de Trieste le principal port d'escale pour l’import-export de l’Ukraine en temps de guerre. À quels développements pouvons-nous nous attendre dans les mois à venir ? Ce port d'escale deviendra-t-il un instrument de la politique étrangère italienne, compte tenu également de notre participation à la reconstruction, que l'on espère imminente ? R. « Trieste est le port de référence, il se développe dans d'autres secteurs et dépend de moins en moins du commerce du pétrole, c'est la plateforme naturelle pour se projeter vers l’Orient et ouvrir la route du Nord-Est de l'Europe à la Méditerranée, l'amélioration au fil des ans de la navigabilité du canal de Suez a donné une impulsion au mouvement des marchandises, les chiffres sont excellents, mais on peut faire encore beaucoup à faire pour se développer. L'Ukraine est pour nous un espoir de paix et une opportunité pour l'avenir. Lorsque la guerre prendra fin - et j'espère que ce sera bientôt le cas - les entreprises italiennes seront prêtes à relever le défi pour relancer l'économie de Kiev. Nous sommes déjà à l'œuvre : mardi dernier, le président Volodymyr Zelensky a exprimé au téléphone sa grande satisfaction pour la Conférence sur la reconstruction de l'Ukraine, qui se tiendra à Rome le 26 avril. Ce sera l'occasion de renforcer les relations entre Kiev et les entreprises italiennes. Ce sera une opportunité à saisir étant donné les entreprises de la région Frioul-Vénétie-Julienne, Trieste et son port, la projection naturelle de cette région vers l'Est. Mais je le répète, nous devons d'abord construire la paix et ensuite reconstruire l'Ukraine ».

SONDAGES, La Stampa, d’A. Ghisleri, « Popularité en baisse, la Présidente du Conseil perd 3%,  la gestion des réfugiés pèse » : « Quelque chose est en train de changer au sein de l’opinion politique et on voit que l’actualité a modifié les priorités des Italiens. L’inflation et la hausse des prix restent en première position, citées par une personne interrogée sur deux (48,6%) mais la nouveau concerne la deuxième place du classement : 26,2% des Italiens s’inquiètent des arrivées de migrants et de la gestion des flux migratoires. Il y a un mois encore, cette priorité était la dernière du classement, mais la tragédie de Cutro et les nombreux débarquements de ces derniers jours ont fait bouger les choses. Viennent ensuite la santé (21,7%) et la guerre en Ukraine qui semble sans issue (20,6%) qui sont parmi les premières préoccupations des Italiens depuis plusieurs mois. Plus bas, on trouve la gestion du Plan de Relance (13,7%) qui remonte aussi dans le classement. Les droits civiques n’émergent pas spontanément mais interrogés 48,4% des Italiens sont favorables à l’adoption pour les couples homoparentaux, contre 48% contre. Sur la GPA, 28,1% sont pour, 57,7% contre. Les opinions sont relativement libres et ne se recoupent pas avec l’électorat d’un parti ou d’un autre. L’indice de confiance attribué à la Présidente du Conseil et à son gouvernement passe sous la barre des 40% (respectivement 37,9% et 35,5%) soit un recul de 2 et 3 points en 15 jours. Cela ne va guère mieux pour la secrétaire du Parti démocrate qui, après avoir atteint 28,4% de popularité retombe à 26,2%. Son parti confirme en revanche une tendance positive, atteignant 20,5% de popularité. Elly Schlein devra notamment se positionner clairement sur plusieurs questions (livraison d’armes à l’Ukraine, revenu de citoyenneté, immigration…). »

EDITORIAL, Corriere della Sera, F. Giavazzi : « Les (vrais) défis pour l’Italie » : « Au cours des prochaines semaines, la Présidente du Conseil devra prendre des décisions importantes d’un point de vue économique. D’abord, on comprendra si elle fait taire ou pas les polémiques sur le PNRR pour se concentrer sur sa mise en œuvre ; puis il lui faudra décider les nominations des différentes sociétés contrôlées par l’Etat, à partir de Enel, Eni et Leonardo. Enfin, Meloni doit bâtir des alliances avec d’autres pays pour ne pas se retrouver isolée lors des prochains Conseils européens. Il faudrait éviter de reporter les échéances du PNRR, et non pas parce que la Commission nous en empêche, mais car le retarder n’est pas dans notre intérêt. La croissance pour 2023 sera en grande partie liée aux investissements du PNRR qui renforcera la demande intérieure de 2 ou 3 points de PIB sur un an : cela veut dire faire augmenter la croissance à environ 3 %. Ne pas réaliser ces investissements veut dire revenir à des taux de croissance de 0 %. Le deuxième point est celui des nominations publiques : des choix motivés par une compétence sont le moins qu’on peut espérer. Il existe le risque, qu’afin de satisfaire les partis de la majorité, le gouvernement veuille distribuer des rôles de directeurs généraux et de présidents. Le Pacte de stabilité et la réponse au plan de réduction de l’inflation américain (IRA) seront discutés au Conseil européen. Comme l’a déjà bien compris le ministre de l’Economie, Giorgetti, la stratégie pour construire des alliances sur ces thèmes en Europe, est de négocier sur les deux points conjointement car, sur la réforme des règles fiscales et sur celle des subventions, les alliés ne sont pas les mêmes. Et il vaut mieux agir dans un Conseil à majorité variable que se trouver devant une opposition compacte. »

COULISSES, Corriere della Sera, de M. Galluzzo, « La course contre la montre pour revoir le Plan National de Relance (et reporter les échéances) » : « La Commission européenne est disposée à accepter les modifications du PNRR présentées par l’Italie. ‘’D’autres pays le font’’ dit Bruxelles. Toutefois l’Italie a jusqu’au 30 avril, soit 30 jours, pour décider les projets devant être modifiés voire supprimés de son Plan de Relance. La Présidence du Conseil envisage des changements assez importants, contrairement à d’autres pays qui y apportent des changements très limités.  La négociation en cours avec la Commission porte en effet sur des pans entiers du plan. Au fond, les 19 milliards encore en suspens ont peu d’importance, de nombreux pays n’ont reçu que la première tranche à ce jour. Le problème c’est cette révision du plan, en lien notamment avec l’inflation qui a gonflé les coûts, et la difficulté à engager les dépenses dans les temps impartis (d’ici 2026). Le gouvernement envisage de déplacer certains projets vers le Fonds de cohésion qui a une échéance plus longue (2029) mais ne veut toutefois pas perdre une partie des ressources initialement prévues, trop précieuses pour l’Italie. Un décret approuvé sous Draghi et entré en vigueur seulement le mois dernier prévoyait le recrutement de 15 000 fonctionnaires pour renforcer les moyens humains des collectivités locales. Fin 2022 seuls 2500 avaient été recrutés. Des éléments bien concrets qui indiquent que, au-delà de toute idéologie politique, ce que l’on craignait ces deux dernières années est en train de se produire malgré tous les efforts de la Présidence du Conseil. Dans certains cas, les effectifs de certaines administrations impliquées dans la mise en œuvre du plan ont même reculé. Il y a aussi les infrastructures de grande ampleur, comme le réseau ferroviaire du Sud de l’Italie, qui sont face à de nombreuses inconnues, ce qui est normal lors des grands chantiers. Mais en Italie, un rien suffit pour que tout se bloque. »

ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Carlo Bonomi, président du patronat italien Confindustria, « Plan de Relance national, des problèmes existent en amont » : « Le PNRR italien est né en juin 2020 à Villa Pamphili : j’avais eu une entrevue avec le président du conseil de l’époque, Giuseppe Conte. Confindustria plaidait pour un plan structurel pouvant se concentrer sur la croissance du pays. Nous nous sommes retrouvés avec une série d’interventions sans lien entre elles. Puis il y a eu le gouvernement Draghi, qui avait juste quarante jours pour refaire le plan sans possibilité de changer grand-chose. Nous nous retrouvons aujourd’hui face à un choix : aller de l’avant en gaspillant de l’argent ou bien renoncer à des projets inutiles pour nous concentrer sur ceux qui peuvent être réalisés et qui servent. Il est possible d’imaginer un système industrie 5.0 basé sur les crédits d’impôts, dans lequel l’acteur qui remporte les appels d’offre est de fait l’industrie privée. C’est le modèle appliqué par Joe Biden avec son IRA. Je vois trop de bureaucratie dans l’administration publique italienne. Le plan du PNRR était mal conçu dès le départ (par exemple les projets concernant les stades) et la Commission Européenne l’a néanmoins approuvé.  Elle ne découvre que maintenant que certaines choses ne vont pas bien ? Quant à la réforme du code des travaux publics, il y a plusieurs risques et les PME pourraient être pénalisées, les villes et les régions pouvant assigner les travaux uniquement aux grandes entreprises. Un code des marchés publics conçu ainsi n’aurait aucun effet sur les problèmes de productivité et de transparence. Quant à la proposition de réforme fiscale du gouvernement, il y a des aspects positifs. Cela fait des années que je propose de faire payer moins d’impôts aux entreprises qui investissent. Je suis en revanche contre les facilitations pour les embauches. Créer de l’emploi est un rôle qui relève des entrepreneurs. Le gouvernement doit baisser les charges salariales en baissant le coin fiscal. Je ne prétends pas que la Présidente du Conseil soit préparée sur tous les dossiers de politique industrielle mais il est important qu’elle puisse compter sur l’aide des meilleurs éléments de notre pays. »   

INTERVENTION, Corriere della Sera, G. Conte, « Sur les fonds européens, il faut tout de suite une discussion impliquant tout le monde. Le M5S y sera » : « Face à la possibilité de perdre les fonds du PNR, même une force d'opposition intransigeante comme le Mouvement 5 étoiles ne peut rester les bras croisés. Ce qui est en jeu, c'est quelque chose qui transcende la dynamique de la majorité et de l'opposition. La crédibilité de l'Italie est en jeu. Si nous échouons sur le PNRR, ce n'est pas seulement Giorgia Meloni qui échoue, c'est toute l'Italie et la possibilité de sa relance définitive. Notre échec risquerait d'entraîner avec lui l'échec de l'idée d'une Europe solidaire, avec pour conséquence de laisser le champ libre aux faucons des coupes et de l’austérité, et d'ouvrir la voie à un nouveau sentiment de méfiance à l'égard de l'Italie et de l'ensemble de l’Europe. Le M5S est prêt à apporter sa contribution dans l'intérêt commun, pour rattraper les retards accumulés ces derniers mois et les erreurs commises jusqu'à présent. Nous posons cependant deux conditions préalables à Giorgia Meloni. La première est une grande opération de transparence, absolument nécessaire pour identifier ce qui ne fonctionne pas et où nous devons intervenir. La seconde est celle d'écouter les propositions du M5S et des autres forces politiques, y compris celles de l'opposition. »  

RETROSCENA, La Stampa, F. Capurso et F. Olivo « Le plan de Salvini pour freiner Meloni sur les différents dossiers allant des migrants aux nominations en passant par la RAI » : « Les réactions dures de la Ligue ‘’semblent manifestement fonctionner’’ fait-on savoir au sein du parti de Salvini. L’objectif, qui n’est pas mineur, est de sortir indemne de l’esprit d’équipe existant entre Forza Italia et Fratelli d’Italia au moment où se joue le jeu des nominations des grandes sociétés publiques. Par ailleurs, le courant anti-Meloni dans Forza Italia est devenu minoritaire et un parlementaire proche de Salvini fait savoir que ‘’il faut que quelqu’un d’autre puisse prendre Giorgia Meloni en contre-pied afin d’éviter qu’il y ait de fait un seul parti au sein du gouvernement’’ - ce que Salvini voudrait faire. Les plaintes, hier, du ministre de l’Intérieur Piantedosi (Indépendant) à l’encontre de Tajani (Forza Italia), de Crosetto (Frères d’Italie) et du secrétaire d’Etat Mantovano (Indépendant, autrefois Alliance nationale) était tout sauf qu’une réaction qui aurait échappé au contrôle de la Ligue. Salvini était bien conscient de l’agacement de son ministre et l’aurait laissé se défouler. Dans le collimateur se trouve ­- outre Tajani (le plus mélonien de Forza Italia) et Crosetto (le coéquipier historique de la Présidente du Conseil) ­– le Secrétaire d’Etat Mantovano. Il a mis les bâtons dans les roues de la Ligue sur le décret anti-migrants, en faisant appel à ses connaissances au Vatican. Et il conquiert un espace de plus en plus important sur les nominations, freinant ainsi les aspirations de la Ligue. Les léguistes ont demandé la tête de Busia (ANAC), peu importe s’il s’agit d’un mandat parlementaire et qu’il ne peut donc pas être révoqué. L’essentiel, pour la Ligue, est de montrer les muscles à ses alliés et à son électorat. Sur la RAI, il prépare une nouvelle loi interdisant la nomination d’un directeur du JT de Rai Uno externe au groupe télévisé (comme le souhaite ouvertement Meloni). Ce serait là un autre coup bas porté contre ses alliés. »

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Matteo Salvini

SONDAGES, La Repubblica, d’A. Noto, « Sur les questions éthiques, les majorités sont étanches, les électeurs de droite souhaitent la transcription [des actes de naissance des enfants des couples homoparentaux] » : « Sur les questions éthiques, l’opinion publique ne suit que partiellement les lignes des partis politiques. Les styles de vie comptent plus que l’idéologie, les prises de positions sur les questions sociales –et notamment la famille- sont donc particulièrement insidieuses pour les partis. On constate qu’en la matière l’habituelle cloison droite/ gauche, conservateurs/ progressistes tombe. En effet, la question de la GPA divise la population italienne mais cela ne recoupe pas la polarisation politique : on compte par exemple jusqu’à 40% de personnes favorables parmi les électeurs de la Ligue ou de Forza italia, et 38% parmi ceux du Parti démocrate. Seulement 1/3 de la population souhaite en faire un délit universel. 75% des Italiens est favorable à la transcription des actes de naissance des enfants nés à l’étranger par GPA, avant tout pour la protection de leurs droits, une opinion partagée par 83% des électeurs de Forza Italia. Pour une majorité d’Italiens (56%), le sexe des parents n’a pas d’influence sur la façon dont les enfants grandissent et là encore l’électorat de FI semble avoir des positions un peu différentes des alliés. 60% est favorable à l’adoption pour les couples homoparentaux. L’idée est que c’est l’intérêt de l’enfant qui doit prévaloir. Pour ce qui est de la popularité du gouvernement en général, les proportions des dernières élections politiques se maintiennent et la côte de popularité de Giorgia Meloni est encore à 46%, alors que l’exécutif perd 1,5 point en un mois. Le ministre des Entreprises Adolfo Urso est le seul à gagner en popularité. Il fait partie des trois premiers avec Lollobrigida, ministre de l’agriculture, et Sangiuliano, ministre de la culture. Les ministres qui reculent dans les sondages sont les plus exposés médiatiquement, comme Eugenia Roccella, ministre de la famille, et Raffaele Fitto, en charge du Plan de Relance. L’écart entre Fratelli d’Italia et le PD se réduit suite à l’élection de la nouvelle secrétaire et passe sous les 8 points. C’est le M5S qui en fait les frais et qui est passé en troisième position en moins d’un mois. »

ARTICLE, La Repubblica, C. Tito, « « Enregistrez les enfants des couples homosexuels » : Le Parlement européen condamne Rome » : « Le gouvernement Meloni n'arrive pas à se mettre au diapason de l'Union européenne. Après les nombreux problèmes sur le PNR, le MES et la gestion des migrants, voilà que le dossier sur les droits et les questions éthiques est également ouvert : et notamment celui des enfants de couples homosexuels. Hier en effet, le Parlement européen a approuvé, avec une large majorité, une résolution « condamnant » l'exécutif de Rome sur le sujet. Un vote qui a d'ailleurs provoqué une scission au sein du PPE, le plus grand parti de l'assemblée de l'UE, dont Forza Italia est membre. Les Populaires, avec lesquels les conservateurs de Meloni espèrent une future alliance, étaient divisés : les parlementaires nord-européens et portugais ont voté en faveur du document et la délégation allemande l'a laissé libre de vote. Le texte, proposé par les libéraux de Renew et immédiatement soutenu par les socialistes ainsi que la gauche et les Verts, fait explicitement référence à l'affaire de Milan et aux indications données par la préfecture de Lombardie de ne plus procéder à l'enregistrement des enfants de couples LGBT. Avant-hier, le maire de Milan, Giuseppe Sala, était à Bruxelles pour dénoncer la situation au nom de nombreux autres maires italiens. La réponse européenne a été immédiate : « nous condamnons les instructions données par le gouvernement italien à la municipalité de Milan de ne plus enregistrer les enfants des couples homosexuels ». Et ce n'est pas tout : les députés européens estiment que le choix du gouvernement italien « conduira inévitablement à la discrimination, non seulement des couples de même sexe mais aussi et surtout de leurs enfants ». L'appel final est donc de « révoquer immédiatement sa décision ». Par ailleurs, la question a ouvert une brèche au sein des partis européens, et en particulier au PPE. Si Forza Italia a voté contre la résolution, à l’instar de la Lega et de Fratelli d’Italia, le PPE lui-même était divisé et la plupart de ses membres ont décidé de soutenir le document de Renew. Giorgia Meloni ne cache pas depuis longtemps l'idée d'essayer de construire une nouvelle alliance entre les conservateurs et le PPE en vue des élections européennes de l'année prochaine. Mais il faut savoir que Renew, le groupe qui a déposé la résolution, est la formation de référence du président français Emmanuel Macron, avec qui Meloni n'entretient pas un dialogue serein. Il est clair qu'une résolution du Parlement européen n'a pas d'effet direct et contraignant, mais elle s'ajoute aux nombreuses difficultés de relations que l'exécutif italien rencontre avec les institutions européennes. Et comme souvent à Bruxelles, ces votes marquent une frontière et représentent un stigmate difficile à effacer. La réaction du FdI semble irritée : dans les déclarations des parlementaires, ils se plaignent d'une « ingérence indue ». Le ministre des affaires étrangères Antonio Tajani tente de minimiser l'affaire : « Il y a une loi à respecter, ce vote ne change pas la loi italienne. C'est le Parlement italien qui la modifie ». L'affaire reste donc ouverte, et l’affrontement aussi. » 

COULISSES, La Stampa, F. Olivo : « Fratelli d’Italia cherche à aller à la contre-attaque dans l’UE : ‘’ Il est temps de changer les équilibres ‘’ » : « Des migrants aux libertés civiles, la droite italienne se voit menacée et travaille à une nouvelle majorité de gouvernement pour les élections en 2024. Ce qui semble clair dès les premiers instants qui ont suivi le vote du Parlement européen sur la reconnaissance des enfants des familles homoparentales en Italie est que la position du gouvernement ne changera pas.  Le vote des députés européens est, au contraire, une occasion pour rouvrir une polémique avec l’UE, qui peut toujours être utile en termes de consensus. Au sein du gouvernement, les positions sont variées mais tous les partis sont d’accord sur l’idée que les menaces plus dangereuses pour la droite italienne viennent de Bruxelles. ‘’ Les partis de la gauche italienne utilisent de manière instrumentale le Parlement européen pour attaquer le gouvernement ‘’ affirme le président de la Région des Abruzzes, Marco Marsilio.  Les ‘guerres culturelles‘ ont un coût, mais elles donnent aussi l’opportunité à la droite de marquer sa ‘différence‘ et la polémique contre l’UE, que ce soit sur la nourriture, les libertés civiles ou bien les migrants. Mais l’occasion à ne pas manquer est en réalité celle de créer une nouvelle majorité de droite à Strasbourg et donc également au sein de la Commission. Les Conservateurs européens considèrent que l’objectif des députés de Renew (v. interview de Stéphane Séjourné à Politico) est celui d’entraver le rapprochement du groupe du parti Populaire aux Conservateurs, pour empêcher le projet d’une majorité élargie autour de Von der Leyen. Et une façon d’entraver ce projet est justement celle d’insister sur les thèmes des libertés civiles et sur les migrants, c’est-à-dire les thèmes qui divisent les représentants du PPE. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

30/03/2023

Les députés du FPÖ quittent l'assemblée lorsque le président ukrainien Zelensky apparaît à l'écran.

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Autriche. Les députés du FPÖ, soucieux de défendre la neutralité autrichienne, quittent l'assemblée en signe de protestation lorsque le président ukrainien Zelensky apparaît à l'écran et parle.

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"FPÖ. Place pour la paix."

Le Fidesz, le parti de Viktor Orbán, a 35 ans.

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Hongrie. Le Fidesz, le parti de Viktor Orbán, a 35 ans.

"Matteo Piantedosi a annoncé que plus de 400.000 personnes devraient arriver d'ici la fin de l'année."

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Italie. Revue de presse.

Les retards sur le PNRR risquant de compromettre le versement des fonds européens ainsi que le nouveau code des marchés publics porté par la Ligue et récemment présenté en conseil des ministre font la Une de la presse italienne « Confrontation autour du Plan de Relance et des contrats publics » (Corriere della Sera), « Europe, le cas de l’Italie » (La Repubblica), « L’alerte du secteur du bâtiment ‘le PNRR est irréalisable’ » (La Stampa), « ‘Ma loi relancera l’Italie’ dit Matteo Salvini » (Libero), « Ils légalisent la fraude fiscale et les contrats sans appel d’offre » (Il Fatto Quotidiano), « PNRR, la course aux fonds qui n’ont pas été dépensés » (Il Messaggero).

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de C. Voltattorni, « ‘’Il y a un risque de clientélisme politique’’, confrontation autour des contrats publics » : « La nouvelle réglementation entrerait en vigueur en avril pour une application à partir de juillet. Pour beaucoup, cela ne laisserait pas assez de temps pour adapter tout l’appareil administratif et lancer les chantiers mais le vice-président du Conseil et ministre des Infrastructures Matteo Salvini reste très enthousiaste. Pourtant, le nouveau code des marchés publics fait déjà beaucoup parler de lui. Les entreprises apprécient la simplification et l’allègement des procédures bureaucratiques mais l’autorité nationale anti-corruption (ANAC) et les syndicats protestent lourdement. L’ANAC souligne des points positifs (la numérisation qui favorisera la transparence) mais dénonce des ‘’ombres’’, en particulier la possibilité d’attribuer des contrats directement, sans appel d’offres, jusqu’à 5 382 000 euros. Un seuil bien trop élevé qui fausserait la concurrence et empêcherait les contrôles sur les plus petits contrats qui sont en fait les plus nombreux, explique l’autorité, et risque de favoriser dans la pratique le népotisme et le clientélisme, surtout dans les petites communes. Matteo Salvini soutient le contraire, pour lui la rapidité des procédures déjouerait la corruption. Les syndicats ne sont pas d’accord et ont annoncé les premières manifestations aux côtés du secteur du bâtiment. ‘’Le nouveau code ramène le pays trente en arrière et réduit à néant la lutte anti-mafia’’ dénoncent-ils. Les constructeurs, représentés en partie par la Confindustria [syndicat patronal], sont sceptiques eux aussi et s’inquiètent du manque de temps pour se réorganiser d’ici l’entrée en vigueur. Ils soulèvent eux aussi le problème de la transparence et de la concurrence que posent les seuils prévus pour l’attribution directe des contrats. Du côté de l’opposition, le PD et le M5S annoncent déjà leur désapprobation et une mobilisation à la Chambre, alors que Carlo Calenda de Azione dit approuver cette simplification. » 

ENTRETIEN, Messaggero, de Matteo Salvini par F. Malfetano, ‘’Pnrr, nous utiliserons jusqu’au dernier euro. Et des appels d’offre à kilomètre zéro’’ :  "Du Pnrr, je dépenserai jusqu'au dernier euro, à condition que la Commission européenne ait du bon sens". Matteo Salvini refuse le défaitisme qui semble avoir frappé le gouvernement après le rapport de la Cour des comptes sur le Plan national de relance et de résilience ou après la prolongation des négociations avec Bruxelles. Au contraire, il fait étalage de projets déjà prêts sur son bureau au ministère des Infrastructures, mais non inclus dans le PNR. Il parle de ‘’2 milliards d'euros dans le secteur de l'eau’’ et de ‘’1,6 milliard d'euros pour le réaménagement des logements sociaux’’. En pratique, le leader de la Ligue demande ouvertement ‘’donnez-moi l'argent supplémentaire’’ dans les 209 milliards dont le ministre Raffaele Fitto (Frères d’Italie) a dit que nous ne pourrions pas dépenser. Le ministre présente ce qu'il considère comme son enfant prodige : le code des marchés publics. Deux tomes de 229 articles et un nombre indéterminé d'annexes ne sont pas faciles à manipuler. Il les feuillette sans relâche, cite des paragraphes et des alinéas, tente de les réciter. Un texte qui, a-t-il répété à plusieurs reprises au cours de sa longue interview avec Il Messaggero et quelques autres journaux, produit ‘’un changement culturel’’. Nous donnons confiance aux maires et aux entreprises en revendiquant des mesures qui désamorcent la peur de la signature par les administrateurs et qui raccourcissent les délais pour les entreprises’’. Cette procédure, associée à la ‘’réduction des phases de conception’’, facilitera la mise en œuvre de projets que les administrations locales ‘’ont déjà prévus’’. De plus, cela permettra de créer ‘’plus d'emplois’’ dans un secteur, la construction, qui risquait de se retrouver à genoux avec l'adoption du Superbonus.  Salvini en a pour tous : les syndicats ? ‘’Ils ont tort d'annoncer des grèves’’ avant d'avoir lu le code (référence à la CGIL et à l'UIL). Les oppositions ? Idem : ‘’J'aurais craint le contraire’’, ajoute-t-il, ‘’peu importe’’ la présence du PD et du M5S aux manifestations annoncées pour samedi. Le troisième pôle qui prétend que le Code des marchés publics met en péril le Pnrr, en revanche, ‘’n'a rien compris’’ car ce Code des marchés publics n'a rien à voir avec le Pnrr. Bien qu'il s'agisse d'une étape importante du Plan, les nouvelles règles ne s'y appliqueront pas directement, dans la continuité du décret de simplification signé par Mario Draghi.  Parmi les thèmes portés par Fitto, le Code sera également inclus. Le ministre annonce en effet que, bien que le projet soit déjà tout à fait conforme aux demandes et à l'entrée en vigueur le 1er juillet, il demandera un délai supplémentaire à la Commission européenne. Pour entrer dans les bureaux techniques des 8 000 municipalités italiennes, nous avons besoin de quelques semaines supplémentaires’’, l'objectif étant d'arriver à la fin de l'année 2023. Si Bruxelles le permet, comme tout le reste. »

ARTICLE, La Stampa, de G. Longo, « Migrants : le plan du ministère de l’Intérieur » : « Le ministre de l'Intérieur tire cette fois lui-même la sonnette d'alarme face à l'invasion de migrants sur nos côtes. Avant-hier, lors du conseil des ministres, Matteo Piantedosi (Indépendant) a annoncé que plus de 400.000 personnes devraient arriver d'ici la fin de l'année. Il a donc présenté un ‘’plan d'action’’ pour gérer l'urgence, qui devrait exploser au cours de l'été. La Stampa est aujourd'hui en mesure de reconstituer les étapes de l'élaboration de ce plan. En commençant par l'analyse de l'afflux, qui a augmenté de 303 % entre le 1er janvier et le 28 mars par rapport à la même période en 2022, jusqu'aux interventions prioritaires telles que ‘’le contrôle des frontières maritimes tunisiennes par le biais de patrouilles conjointes en mer et sur terre et le renforcement, dans la zone du port de Sfax, de l'activité des services secrets pour contrer la construction et l'aménagement de navires et de barges par des organisations criminelles’’. La collaboration avec les pays d'origine des migrants et la déclaration de l'état d'urgence pour l'île de Lampedusa ‘’qui permettrait l'adoption immédiate de mesures extraordinaires visant à permettre l'affrètement de moyens aériens et navals pour le transfert des migrants et la gestion du hotspot en tant qu'exception aux règles en vigueur’’ seront également des éléments importants. L'objectif est également de créer de nouveaux centres d'accueil à Lampedusa et à Pantelleria. Mais avant d'entrer dans les détails, il est utile de rappeler que le Viminal se concentre principalement sur la Tunisie et la Cyrénaïque (partie orientale de la Libye où domine la politique de Khalifa Haftar, qui ne contrôle en rien l'exode des migrants). Du 1er janvier au 28 mars, 27.219 personnes sont arrivées, la majorité en provenance de Tunisie (15.537) et de Cyrénaïque (4.556). Les nationalités les plus fréquemment déclarées par les migrants au moment du débarquement sont : ivoirienne, guinéenne, pakistanaise, bengalie, tunisienne, égyptienne et camerounaise. La Sicile, avec 22.148 arrivées, est confirmée comme la principale région de débarquement, suivie de la Calabre (3.405). Le plan Piantedosi prévoit donc la mise en œuvre d'une série d'activités visant à réduire les départs et à augmenter les rapatriements. Alors que le gouvernement s'engage à ‘’relancer le dialogue stratégique, au niveau politique et opérationnel, avec les autorités tunisiennes, y compris avec l'implication de la Commission européenne’’, il est demandé de renforcer les patrouilles sur les côtes tunisiennes et l'engagement des services à entraver la construction de bateaux. Sur le front libyen, il faut ‘’s'entendre avec les autorités qui contrôlent la Cyrénaïque d'où l'on constate une augmentation des arrivées (de 2.891 en 2022 à 4 .556 au 1er trimestre 2023) pour renforcer l'action de prévention des départs’’.  Afin d'identifier d'autres lieux de premier accueil, ‘’une table ronde opérationnelle a été activée avec l'Agence domaniale de l'État et avec l'État-major de la Défense’’. Pour la surveillance des migrants, ‘’un contingent de soldats de l'opération ‘’Rues sûres’’ pourrait être impliqué’’. Par ailleurs, ‘’une mesure d’accompagnement de 500 euros comme alternative à l'accueil des demandeurs d'asile dont les demandes sont rejetées’’ est envisagée. Enfin, le réseau des CPR (Centres de rapatriement) pour les migrants en situation irrégulière sera étendu. »

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, M. Franco, « L’opposition à l’attaque, mais affaiblie par les divergences » : « La tentative d'exploiter et de souligner les relations tendues du gouvernement avec l'Union européenne était prévisible. Et il est également prévisible qu’il y ait une stratégie de l’opposition qui parte de l’essoufflement, désormais officiel, du plan de relance. Mais cela va plus loin : cette stratégie compte s'appuyer sur une divergence endémique entre la majorité de droite dirigée par Giorgia Meloni et une Commission européenne qui se méfie de la manière dont le gouvernement Meloni traite certains dossiers (notamment le refus de ratifier le MES ). Le code des marchés publics voulu par le leader de la Ligue, Matteo Salvini, exacerbe encore plus les tensions au Parlement. La simplification des procédures déclenche des accusations de favoriser la corruption, avec le PD et le M5S en première ligne. Ainsi, la demande d'une « opération vérité » sur les retards dans les objectifs du plan de relance souligne la volonté d'un affrontement frontal. Mais le problème est toujours le même : le front des minorités est divisé. Pendant ce temps, le Troisième Pôle de Carlo Calenda se défend d'avoir attaqué le nouveau code des marchés publics. Il fait également savoir qu'il partage la démarche de Salvini, du moins en partie. Par ailleurs, le fossé sur l’Ukraine demeure entre le parti d'Elly Schlein et le Mouvement de Giuseppe Conte, ce qui rend une alliance peu probable. Les partisans de M5S n'en veulent pas, effrayés par la perspective d'être étouffés par un PD qui érode leurs voix dans les sondages. Pourtant, le rapprochement sur certaines questions dites « sociales », apportées par la nouvelle direction du PD, pourrait laisser présager une ouverture à l’entente. La politique étrangère reste cependant une pierre d'achoppement tellement encombrante, qu'une alliance entre Schlein et le M5S n'est pas envisageable. La différence d'attitude à l'égard du gouvernement suffit cependant à faire dire à Calenda que les agendas du Parti démocrate et du Mouvement 5 étoiles sont désormais presque « superposés » ».

ARTICLE, La Repubblica, de C. Tito, « Bruxelles craint désormais le dérapage du PNRR. Si Rome échoue, l'Europe entre dans une période de crise » : « ‘’Si l'Italie échoue, le projet européen s'arrêtera pour un bon moment. Personne n'autorisera plus de dette commune. Nous ferons un pas en arrière de vingt ans. La vraie faute de Rome, c'est ça » ». Ce n'est pas seulement une question d'objectifs atteints ou non atteints. La partie qui se joue autour du Pnrr italien prend de l'ampleur dans les chancelleries et à la Commission. La voie d'une plus grande intégration, d'un pas vers une Europe plus fédérale, risque de s'arrêter à cause du gouvernement Meloni. L’attention des trois institutions européennes - Commission, Conseil et Parlement - se focalise sur la coalition qui soutient l'exécutif italien. En particulier sur la Ligue. On soupçonne Salvini de boycotter le Pnrr pour porter un coup à Meloni et un autre à l'UE. De nombreux projets sous le contrôle du ministère des Infrastructures - dirigé par Salvini - ont déjà pris un retard considérable. La réforme du pacte de stabilité notamment subit l’effet du ‘’cas Italie’’. L'exécutif européen a déjà vu sa première proposition rejetée par les faucons du nord de l'Europe. Le reproche : trop de concessions faites aux Méditerranéens et surtout l'Italie. Les manquements du gouvernement Meloni pousse ces mêmes ‘’faucons’’ à plus de sévérité : une demande de révision du pacte qui mettrait un frein à la gigantesque dette publique italienne. Le concept est aussi élémentaire que brutal : si l'Italie n'est même pas capable de dépenser efficacement l'argent que nous lui donnons, évitons au moins que ses caisses vides ne finissent pas nous faire couler aussi. L’idée, finalement, c'est de nous mette sous tutelle.  Bref, une situation critique. Le ministre chargé des relations avec l'UE, Raffaele Fitto, s'est précipité hier à Bruxelles pour tenter de remédier à un plan qui apparaît de plus en plus bancal. ‘’Nous respecterons l'échéance de 2026 fixée par le PNR’’, a-t-il déclaré en rencontrant des députés européens de Fratelli d'Italia. Mais nous devons modifier certains projets. Pour certains, nous savons déjà que nous n'y arriverons pas’’. L'équipe de Draghi est visée :  ‘’Elle a commis ces erreurs. Je pense qu'il faut le dire maintenant et demander à revoir le plan avec des échéances et des objectifs. Sinon, lorsque nous arriverons au bout et que nous n'aurons pas réussi, nous serons les seuls à être blâmés’’. Le plus simple serait d'éliminer certains projets. Dans ce cas précis, en effet, la difficulté italienne réside précisément dans un déficit organisationnel et bureaucratique. La solution consiste à réduire les engagements. »

ARTICLE, La Stampa, M. Landini, « Gentiloni assure la coopération avec l’Italie. Sala : ‘’Milan peut gérer deux fois plus d’argent’’ » : « Paolo Gentiloni, commissaire européen aux Affaires économiques et financières, et Raffaele Fitto, ministre des affaires européennes, des politiques de cohésion et du PNRR, se voient « au moins une fois par semaine » et se téléphonent « même encore plus ». Des négociations serrées sont en cours entre les deux hommes pour débloquer la troisième tranche du Pnr, mais aussi pour comprendre comment retravailler le plan. Hier, ils se sont retrouvés à Bruxelles. Pour Gentiloni, l'impasse sur le gel des fonds est la démonstration la plus claire qu'il faut revoir le plan car « dans certains cas, il y a l'impossibilité de réaliser des projets ». Et c'est précisément la raison pour laquelle il a affirmé que le gouvernement se concentre désormais principalement sur la révision. Raffaele Fitto a déclaré : « Certains parlent d’irresponsabilité, mais je pense que, derrière cette attitude, se cachent au contraire une grande responsabilité et un sens du respect des institutions, afin d'éviter d'imaginer que des questions objectivement problématiques puissent surgir dans quelques années ». Paolo Gentiloni, assis à ses côtés, lui a tendu la main et a déclaré : « Nous devons coopérer, et nous le faisons ». Cependant, l'hypothèse d'une réécriture du PNR agite la politique italienne, les collectivités locales ainsi que les syndicats. Le secrétaire général de la CGIL, Maurizio Landini, également présent à Bruxelles, a demandé à l'exécutif « d'impliquer tous les partenaires sociaux pour une véritable discussion sur les changements à apporter au plan ». Le Parti démocrate a également adressé au gouvernement la demande de faire un rapport au Parlement « sur les retards et les changements ». Mais la voix des maires, qui dans de nombreux cas sont les derniers maillons de la chaine des dépenses des fonds du PNR, s'est immédiatement fait entendre. Hier, à Bruxelles, le maire de Milan, Giuseppe Sala a déclaré : « Les aveux du ministre Fitto selon lesquels une partie des fonds ne sera pas dépensée sont une déclaration de capitulation. Perdre ces fonds signifierait perdre une opportunité, mais ce serait aussi un message destructeur pour l’Europe ». Pour Sala, il n’y a qu’une solution pour s'en sortir : redistribuer les ressources entre les administrations qui ont montré de meilleures performances en termes de dépenses. Et Milan avant tout : « Ce n'est pas une provocation : Milan serait en mesure de dépenser au moins deux fois plus que les ressources qui lui sont allouées d'ici 2026, mais en silence » dit-il. Un scénario qui a immédiatement fait réagir d'autres administrateurs locaux : « Ce serait une sécession », a attaqué le président de la région de Calabre, Roberto Occhiuto. « Sala se trompe complètement d'approche. L'Italie a reçu plus de 191 milliards, précisément parce que le sud du pays est en difficulté et mérite donc l'attention et les fonds européens pour pouvoir rattraper les régions du nord. Sans le Mezzogiorno, nous aurions reçu beaucoup, beaucoup moins », ajoute-t-il. » 

ARTICLE, La Stampa, de N. Carratelli, « Zelensky appelle Meloni : ‘’Amis italiens, merci’’ » : « Nouveau contact hier entre V. Zelensky et G. Meloni après la rencontre à Kiev du 21 février : un appel téléphonique durant lequel ils ont convenu de la nécessité de chercher une ‘’paix juste’’, selon le communiqué du Palais Chigi, qui ajoute que le Président ukrainien ‘’a exprimé sa gratitude à l’Italie et dit sa confiance dans la capacité de repousser les attaques russes pour défendre l’intégrité territoriale de l’Ukraine, grâce aussi à l’assistance des Etats occidentaux, dont l’Italie’’. Sur l’envoi constant d’armes à l’armée ukrainienne, le ministre Guido Crosetto (Frères d’Italie), sollicité par le M5S, a revendiqué à la Chambre le choix de continuer à armer Kiev tout en assurant que l’Italie ‘’n’a aucune intention d’envoyer des troupes sur le terrain’’. Il a défendu la décision d’entraîner en Italie les militaires ukrainiens qui devront utiliser le système antimissiles Samp-T. Il a déclaré que, ’’au-delà de l’exigence ukrainienne’’, il était ‘’physiologique de se réapprovisionner’’, notamment à cause de la nécessité de ‘’moderniser’’ les armes. Crosetto a démenti qu’une batterie de Samp-T coûte plus de 700 millions d’euros, comme le soutenait les 5 étoiles. Kiev, c’est certain, attend avec impatience les missiles italo-français. Zelenski, lors d’un entretien à l’AP, avait révélé qu’un pays européen a envoyé un système de défense aérienne qui n’a pas fonctionné. Et il a rappelé que certaines armes promises n’étaient pas arrivées – les ‘’patriots’’ américains. Il a relancé enfin sa demande sur les avions de chasses. Un thème qui pourra avoir été à l’ordre du jour de sa conversation avec Meloni, même si la note de Chigi ne le mentionne pas. La présidente du Conseil a entre autres écrit que ‘’Zelensky a dit apprécier la Conférence de Rome du 26 avril prochain pour la reconstruction de l’Ukraine, une occasion importante pour renforcer les rapports entre les entreprises italiennes et le pays’’ ».

ARTICLE, Corriere della Sera, de G. Bianconi, «  Nordio (Frères d’Italie) et le refus des juges français d'extrader des terroristes : ‘’Recours à Strasbourg avec les familles’’ » : « ‘’Rien n’est éternel, même les condamnations définitives qui doivent être respectées’’, a déclaré ministre de la Justice Carlo Nordio. Il peine à trouver les mots pour commenter ce que le gouvernement italien vit comme une défaite, pas inattendue mais source  de ‘’grande douleur et grande déception’’, après le rejet de l'extradition de France d'anciens militants d'extrême gauche ou de groupes armés condamnés pour des assassinats commis il y a quarante ans ou plus. ‘’Nous n'abandonnons pas", explique-t-il, ‘’Nous essayons de voir s'il y a d'autres moyens, y compris avec l'aide des familles des victimes’’, faisant référence à l'éventualité d'un recours devant la Cour européenne des droits de l'homme, qui ne peut être déposé par le gouvernement mais ‘’par tout individu, organisation non gouvernementale ou groupe de particuliers s'estimant victime d'une violation des droits reconnus par la Convention ou ses protocoles’’. Cependant, même si cela devait se produire et que la Cour de Strasbourg jugeait (qui sait dans dans combien de temps) que les condamnations françaises violaient un principe, cela n'impliquerait pas la remise des condamnés à l'Italie, mais une sanction à l'égard de la France. En tout cas, il s'agirait d'une nouvelle légitimité des peines prononcées en Italie et le droit de les voir appliquées -reconnu par l'actuel gouvernement français, que Nordio continue à remercier. Il l’a fait lors de sa conversation avec son collègue Eric Dupond-Moretti et il le répète aujourd'hui : ‘’il y a entre nous une grande coopération et entente, mais le pouvoir judiciaire est autonome et indépendant. En outre, nous connaissions la jurisprudence française, qui est très restrictive sur certains points".  L'Italie a également eu des attitudes incohérentes au cours des décennies, avec des demandes d'abord défendues, puis abandonnées à leur sort, reprises puis ‘’non cultivées’’, jusqu'à la nouvelle intervention, en avril 2021, de la ministre de l'époque, Marta Cartabia, soutenue par Draghi (et le chef de l'État), qui avait directement t impliqué le président Emmanuel Macron. Une des solutions consisterait à faire une demande pour qu'au moins une partie des condamnés puisse purger leur peine en France, par exemple ceux qui n'ont pas été jugés par contumace, mais même cette solution est considérée comme très difficile à mettre en œuvre. Ce qui reste de l'opération lancée il y a deux ans, à l'heure actuelle, ce sont les mandats d'arrêt européens (et les signalements internationaux) toujours en vigueur, obligeant ces dix condamnés à ne pas quitter la France, s’ils ne veulent pas risquer d'être à nouveau arrêtés. » ( 

ARTICLE, Corriere della Sera, L. Berberi, « Mission de la Lufthansa à Rome, l’enjeu de la valorisation d'ITA après les pertes maximales de 2022 » : « Le patron de Lufthansa arrive aujourd'hui à Rome pour dénouer avec le ministre de l’Économie, Giancarlo Giorgetti (Ligue), le dernier nœud de la négociation pour l'entrée des Allemands ( à 40% ) dans ITA Airways. L’accord, qui vise à relancer la compagnie italienne, se rapproche de plus en plus et pourrait être signé peu après Pâques. D’après Carsten Spohr, numéro un du groupe, « si l'on parle du plan industriel commun et du fait qu'il soit possible de rendre ITA rentable, les discussions avec le gouvernement italien sont vraiment positives ». Il ajoute, « ITA a perdu beaucoup d'argent, les chiffres de 2022 ont été rendus publics récemment (486 millions d'euros, ndlr) et cela a un impact sur le prix. Ce sujet sera au centre d'une réunion aujourd'hui avec le ministre Giorgetti. C'est la dernière partie des négociations : je suis optimiste, nous trouverons un accord ». Spohr espère signer l'accord préliminaire pendant la période des négociations exclusives, avec une date limite fixée au 24 avril. Au niveau stratégique, Spohr rappelle que, pour eux, il n'y a pas que Rome Fiumicino, qui deviendra l'un des hubs du groupe Lufthansa. « N'oublions pas que Milan est le troisième bassin de passagers en Europe après Paris et Londres ». Il déclare également: « L'Italie doit rester connectée au reste du monde, ce que le groupe Lufthansa peut garantir ». Le directeur général de Lufthansa n'a pas peur d’un marché comme celui de l'Italie, dominé par les compagnies low cost : « C'est précisément pour cela que nous avons besoin d'une Italie saine : pour garantir la concurrence. Et la Commission européenne doit comprendre que la compagnie italienne au sein du groupe Lufthansa augmentera la concurrence et ne la diminuera pas » ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)