Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

11/12/2023

"Tensions autour du Mécanisme européen de stabilité (MES), la majorité se divise sur le report de la ratification."

FI-AN.jpg

Ligue.jpg

M5S.jpg

Italie. Revue de presse. 

Plusieurs sujets se partagent les Unes ce matin : « Tensions autour du Mécanisme européen de stabilité (MES), la majorité se divise sur le report de la ratification et les oppositions dénoncent une « farce » » (Corriere della Sera). 

ENTRETIEN, Il Messaggero, d’Antonio Tajani (Forza Italia), vice-Président du Conseil, ministre des Affaires étrangères et coordinateur de Forza Italia, « Aux élections régionales nous présenterons les Présidents de régions sortants, et il n’y aura pas de troisième mandat possible » : « Sur la ratification du Mécanisme européen de stabilité, un mois de plus ou de moins ne change rien. C’est une question de politique macro-économique, le calendrier importe peu. L’Europe doit soutenir l’économie réelle et même si Forza Italia est favorable à une ratification du MES, cela ne suffit pas, il faut parfaire le système global également formé par le Pacte de Stabilité, l’union bancaire et l’harmonisation fiscale. Sur ces deux derniers points, je m’attends à des ouvertures de la part des autres pays membres. J’ai notamment abordé le sujet lors de la dernière visite à Berlin et j’appelle tous les partis italiens à réfléchir à leur projet en matière d’union bancaire et de fiscalité. Quant à la négociation sur le Pacte de Stabilité, nous n’accepterons pas les propositions néfastes pour l’Italie. Les pays frugaux ne sont pas des pays industriels mais doivent tenir compte de nos positions et de nos critiques en tant que deuxième pays industriel d’Europe, partagées également par d’autres pays, comme la France. J’espère qu’un accord pourra être trouvé d’ici Noël mais pas si les règles nous pénalisent, autrement on risque de provoquer les mêmes dégâts énormes qu’en 2008. Au Parlement européen, la majorité idéale serait composée selon moi des Populaires, des Conservateurs et des libéraux. L’UE fonctionne différemment de l’Italie et l’on peut appartenir à des familles politiques différentes, ceci dit je n’ai rien contre la Ligue qui serait la bienvenue sans problème dans la famille politique du PPE. En revanche nous ne voulons pas de l’AfD ni de Le Pen car nous avons des valeurs différentes et personne ne s’allierait avec eux. Les intentions de vote pour Forza Italia sont en croissance constante d’après tous les sondages, notre objectif est de dépasser les 10%. Berlusconi a laissé un fort héritage politique en mesure de lui survivre, le Congrès du parti se réunira les 23 et 24 février prochains à Rome. Lors des prochaines élections régionales [en Sardaigne, Basilicate, Abruzzes, Ombrie et Piémont], nous respecterons l’usage qui est de présenter à nouveau les présidents sortants, nous ne prétendons pas à ce que davantage de candidats Forza Italia soient présentés pour le centre-droit. De nombreux ministres et de bons présidents de régions sont issus de Fratelli d’Italia, ce n’est pas le moment de polémiquer. Je suis contre la possibilité d’effectuer un troisième mandat, comme le voudraient notamment les présidents léghistes Zaia et Fedriga mais aussi De Luca (Parti démocrate) et Toti (Italie au centre). Concernant la Loi de Finances, nous parviendrons la faire voter dans les temps. Forza Italia a soulevé la question des retraites, du logement et de la sécurité. L’inflation recule et il est temps d’abaisser également les taux d’intérêts. Nous travaillerons sur ce point de façon à demander à la BCE une intervention rapide. » 

ENTRETIEN, La Repubblica, de Gilberto Pichetto Fratin (Forza Italia), ministre de l’Environnement et de la Sécurité énergétique, « Nous sommes favorables au nucléaire mais pas à de nouvelles centrales. » 

ARTICLE, Corriere della Sera, M. Galluzzo, « Accord sur le Mes : Meloni exige d’abord des réponses sur le budget de l’UE et le Pacte de stabilité ». « La discussion à la Chambre des députés sur la ratification du Mes est prévue pour le 14 décembre. Le jour même, Meloni sera à Bruxelles, occupée au Conseil européen par le dernier sommet de l’UE de l’année. Il y a tout juste deux mois, Christine Lagarde avait demandé à Meloni des nouvelles sur le Mes et sur le retard italien. La première ministre avait rassuré la BCE ; l'Italie approuvera le Mécanisme de stabilité dès lors que Rome aura vu les résultats atteints concernant le budget européen et le Pacte de stabilité. L’opposition pointe du doigt le Palais Chigi, Gelmini juge le renvoi éternel d’un vote au Parlement comme une “farce”, une perte de crédibilité spectaculaire et constante de l’Italie. Meloni ne partage pas cet avis, au contraire, elle est convaincue qu’à la fin, dans le chapitre numéro un du “paquet” de la révision du budget, l’Italie puisse s’attendre à un résultat élogieux, comme couronnement d’un an de demandes concernant l’immigration. L’objectif est celui d’avoir un chiffre rond compris entre 2 et 8 milliards d’euros, pour la dimension externe des politiques migratoires de l’Union européenne.  Un résultat dont l’Italie profiterait et qu’elle pourrait présenter comme une victoire, permettant de mieux faire passer la pilule de la ratification du MES. »

ENTRETIEN, La Verità, de Marco Zanni, chef de groupe de la Ligue au Parlement Européen « Ceux qui insistent avec les règles contraignantes cherchent à nous arrêter » : « ‘’Après la pandémie, tous les pays se sont endettés de manière importante. L’austérité du Pacte de Stabilité actuel, qui sera rétabli le 1er janvier 2024, sera encore plus insoutenable surtout maintenant que la politique monétaire est restrictive. Le rôle d’amortisseur joué par les banques centrales dans l’achat de dette publique est en train de diminuer. Enfin, tout le monde parle de transition numérique, énergétique et environnementale comme de la plus grande transformation industrielle. Or, pour ce faire, il faudra des centaines de milliards d’investissements. Comment feront les pays membres pour trouver les couvertures ? ils devront faire des réductions de dépenses, y compris dans les investissements. Cela fait des dizaines d’années que la Ligue rappelle que l’austérité est contre-productive. Maintenant, on commence à reconnaitre que nous avons raison. La proposition de révision du Pacte de Stabilité, au-delà des chiffres et des « zéro virgule », doit changer de stratégie, il faut miser sur le moteur de la croissance. Dans la nouvelle proposition, il y a des mécanismes d’application qui sont même plus contraignants, laissant moins d’espace pour une négociation de bon sens entre un Etat membre et la Commission. Mais cela est possible, en revanche, avec le pacte actuel. Notre famille d’appartenance européenne, Identité et Démocratie, fait peur car notre projet pourrait chambouler les équilibres de pouvoir qui ont dirigé l’Union pendant toutes ces années. Les rumeurs sur Draghi à la tête de la Commission Européenne ? La Ligue a payé un prix important en termes de popularité en entrant dans son exécutif et le soutenir maintenant n’aurait pas de sens. Draghi a de bonnes qualités mais certainement pas politiques. Il faut faire des compromis et des accords, chose qu’il n’est pas en mesure de faire ou qu’en tout cas il ne veut pas faire. Enfin, quant aux carburants synthétiques [que la Commission voudrait imposer] la technologie nécessaire n’est actuellement pas disponible et ils devront se rendre à l’évidence que c’est du biocarburant dont on a besoin.’’ » 

ARTICLE, La Stampa, F. Grignetti « Le tour de passe-passe sur les migrants mineurs » : « C’est une mesure voulue, ayant une forte valeur symbolique et fortement politique. Le gouvernement a décidé de récupérer de l’argent sur le fonds destiné aux migrants, notamment sur les mineurs non accompagnés, afin d’obtenir plus de fonds pour financer les retraites des agents de police et du personnel des forces armées. C’est ainsi que le fonds pour les mineurs, à hauteur de 68 millions d’euros, connaitra une baisse d’environ 15 milliards dans la version définitive de la loi de finances. Les demandeurs d’asile âgés de 16 à 18 ans seront automatiquement fléchés sur l’échelon des adultes : le coût par jour de la prise en charge d’un mineur varie de 70 à 100€ par jour (et autour de 30€ pour les adultes). L’argent épargné ne sera plus versé aux municipalités gérant l’accueil des migrants. Il s’agit d’un escamotage légal car, normalement, les mineurs ont droit à un parcours spécial, prévoyant un grand nombre de garanties et un traitement particulier. Il s’agit donc d’une grosse économie, au vu du phénomène migratoire de mineurs non accompagnés (16 000 sont arrivés en Italie cette année, auxquels s’ajoutent les 10 000 arrivées de l’année passée). Pour M. Biffoni, maire PD de Prato et responsable des affaires migratoires de l’ANCI (association nationale des mairies d’Italie) ‘’c’est un choix inacceptable du point de vue éthique et politique’’. » 

ARTICLE, La Stampa, A. Ghisleri « L’année 2024 inquiète un Italien sur deux, seuls les jeunes demeurent optimistes » : « Selon un sondage d’Euromedia Research, dans un contexte de conflit au Proche Orient et d’autres sources d’instabilités géopolitiques, un Italien sur quatre (25,3%) déclare « attendre de voir » ce qui se passera en 2024. Parallèlement, l’optimisme et la confiance pour 2024 augmentent (17,8%), tout comme le sentiment de peur (17%) et de colère (10,3%). L’optimisme se retrouve surtout parmi les personnes ayant un revenu élevé (36,6%), tandis que les catégories moins favorisées se déclarent plus résignées que la moyenne (23,6% contre 17.7% pour les réponses globales) ou déclarent davantage que les autres avoir peur (22,8% contre 17%) ou éprouver de la colère (13,4% contre 10.3%). Toutefois, face à un choix cornélien entre optimisme et pessimisme, seules 36,5 % des personnes interrogées déclarent aujourd'hui envisager 2024 avec confiance, contre 37,3 % en janvier dernier. Parmi les personnes les plus optimistes, figurent les électeurs des partis composant la majorité (28,7% pour Fdi, 27,4% pour la Ligue et 26,2% pour Forza Italia), contrairement aux électeurs des partis d’opposition (16,9% du PD ; 15,3% du M5S et 4,9% pour +Europa et Alleanza Verdi Sinistra). Par rapport à janvier 2023, la côte popularité de Meloni se situe aujourd’hui à 39,7% (+1,9 points en un an) ; alors que celle du gouvernement fléchit légèrement, et s’établit à 35,5% (-0,1). » 

ARTICLE, E. Mauro, La Repubblica« Le nouveau désordre mondial » : « Le changement de scénario autour de la guerre russe en Ukraine n'a pas seulement une signification stratégique et militaire, mais immédiatement politique : et même morale. Et l'Occident risque de sortir bien titubant de cette guerre européenne qui porte en réalité sur l'avenir du monde. Formellement, le cœur de l'engagement à soutenir Kiev tient, mais en réalité en coulisses on sent une tendance différente : en Amérique, les Républicains ralentissent l'aide et paralysent le fonds de 60 milliards proposé par Biden, en attendant Trump ; en Europe, Orbán bloque par son veto le paquet de 50 milliards de soutien à l'Ukraine, comptant sur l'appui de la nouvelle droite en Slovaquie et aux Pays-Bas. Partout, le souverainisme excite les égoïsmes nationaux, voyant dans les accords de solidarité le fantôme des nouveaux internationalismes à fuir. Mais même à gauche, la noblesse du mot "paix" met en sourdine les solutions qui pourraient nous rapprocher de la fin du conflit, à n'importe quel prix, puisque les Ukrainiens paieraient directement la facture. En Italie aussi, à droite comme à gauche et dans l'opinion publique, déjà affectée par la pression constante de la crise et maintenant touchée par la guerre, se divise. Comment, et avec quelles conséquences, arriver à sa fin, cela n'a pas d'importance, et en tout cas n'est pas dit. Le mot le plus noble de l'histoire de l'humanité - la paix - recouvre tout. Sans comprendre qu'une paix injuste basée sur l'abus n'est pas une pacification mais une usurpation.  La guerre radicalise en fait toutes nos contradictions, nous obligeant à les regarder en face. Nous ne réalisons pas qu’elle nous concerne aussi : et nos réactions assurent déjà à Poutine que les démocraties ne sont pas à la hauteur des valeurs auxquelles elles prétendent croire. Le Kremlin se félicite que "les 500 ans de domination occidentale sur le monde touchent à leur fin”, comme l’a annoncé hier le ministre des affaires étrangères Lavrov. » 

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Les commentaires sont fermés.