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09/11/2022

Les nouveaux dirigeants de groupe parlementaire de Frère d’Italie sont Tommaso Foti à la Chambre et Lucio Malan au Sénat.

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Italie. Les nouveaux dirigeants de groupe parlementaire de Frère d’Italie sont Tommaso Foti à la Chambre et Lucio Malan au Sénat.

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Tommaso Foti

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Lucio Malan

"Migrants : tout le monde a débarqué." et "La ligne dure du gouvernement fait un flop, mais l’exécutif crie victoire."

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Italie. Revue de presse.

La presse italienne consacre très largement ses unes et pages intérieures au débarquement des migrants sur les bateaux d’ONG en Sicile : « L’UE fait plier le gouvernement – La Commission rappelle que les pays membres doivent garantir le droit d’asile. Tous les 286 naufragés de la Geo Barents et de Humanity One ont débarqué. L’Ocean Viking ira en France. Pour Paris : le comportement de l’Italie est inacceptable. La ligne dure du gouvernement fait un flop, mais l’exécutif crie victoire » (Repubblica) ; « Migrants : tout le monde a débarqué » - Paris accueille le navire Ocean Viking et Meloni déclare : nous veillerons à nos frontières et à la légalité » (Corriere della Sera). « Sur les migrants, Meloni se rend : tout le monde débarquera à Marseille ou à Catane après l’entretien avec Macron. La première ministre cède à l’UE, la colère de Salvini » (Stampa). « Des migrants accueillis aussi en France, les ONG émettent des critiques. Des tensions avec Paris et à Catane, tout le monde débarque. Le dossier Frontex sur les « migrants poussés à partir grâce à la présence des ONG » (Messaggero). « Tout le monde débarque en Italie grâce au certificat médical : pour les médecins, les migrants sont « fragiles » et le gouvernement doit céder. Mais la ligne dure fonctionne : Macron nous aide et accueille un bateau » (Il Giornale) – « Port franc : Paris rompt le front européen et désigne Marseille pour accueillir un bateau. C’est la victoire de la ligne dure de Meloni et Piantedosi, qui font débarquer tout le monde dans la soirée à Catane. Pour les ONG, « c’est une décision contre le droit international » (Manifesto).  Les élections de mi-mandat aux Etats Unis sont aussi largement en Une, la plupart des journaux anticipant une victoire des Républicains à la Chambre.

ARTICLE, Corriere della Sera, « L'accord avec Paris sur le débarquement [en France]. Meloni : nous ne changerons pas notre ligne de conduite » par Francesca Basso : "Les citoyens nous ont demandé de défendre les frontières de l'Italie et ce gouvernement ne trahira pas sa parole". La Première ministre Giorgia Meloni a écrit ceci sur Facebook pour réitérer la ligne dure du gouvernement. Dans les mêmes heures, le navire "Ocean Viking", « face au silence de l'Italie et en raison du caractère exceptionnel de la situation, est contraint de demander un port sûr à la France", déclare l'ONG Sos Méditerranée.  La décision française d'ouvrir le port de Marseille à l'Ocean Viking a été prise après une conversation entre Meloni et le Président français Macron à Sharm el Sheikh, où ils se trouvaient pour la Cop27. L'Italie, a indiqué à Ansa une source du ministère français de l'Intérieur, est restée ferme sur ses positions, et même hier après-midi, lors d'un dernier contact téléphonique entre les ministres Matteo Piantedosi et Gérald Darmanin. Dans un communiqué, le palais Chigi a exprimé sa "satisfaction quant à la décision de la France de partager la responsabilité de l'urgence migratoire, qui jusqu'à présent reposait sur les épaules de l'Italie et de quelques autres États méditerranéens". Mais dans la nuit, une source gouvernementale française a critiqué l'Italie : "Un comportement inacceptable. Nous attendons davantage d'un pays qui est aujourd'hui le premier bénéficiaire du "mécanisme de solidarité européen". Des critiques avaient également été formulées dans l'après-midi par les évêques. "La situation est dramatique, anticonstitutionnelle, elle ne respecte pas les familles qui sont sur ces navires, elle ne respecte pas le droit fondamental au secours de la Convention de Genève", a déclaré Monseigneur Giancarlo Perego, président de la Fondation Migrantes, un organisme de la Cei. Hier, la Commission européenne a également réaffirmé les règles : "Les ressortissants de pays tiers présents sur le territoire de nos États membres, y compris dans les eaux territoriales, peuvent demander l'asile et, dans ce cas, les États membres sont tenus d'assurer un accès effectif aux procédures »

ARTICLE, Corriere della Sera, «  A Catane, tout le monde descend des bateaux. L'Ocean Viking se rend à Marseille » par notre correspondante à Catane Marta Serafini : « "Sauvetage terminé, ils sont tous à terre". Après une journée d'attente, la nuit tombe quand un cri de joie s'élève du port de Catane après que tous les migrants du Geo Barents soient descendus. Les bus qui emmèneront les migrants vers les centres de premier accueil s'approchent également de Humanity 1. Le feu vert arrive aussi pour les 35 qui étaient restés. "Ça y est, ça y est", lance Petra Krischok, la porte-parole de l'ONG Sos Humanity, d'une voix fendue par l'émotion. La journée a commencé tôt, avec la nouvelle que le Rise Above de l'ONG allemande Mission Lifeline avait accosté à Reggio Calabria, dont les 89 passagers descendent en même temps. Pas de décret avec ordre de ne débarquer que les plus fragiles pour le navire battant pavillon allemand. Le gouvernement italien affirme que nous avons demandé l'instauration de l'état d'urgence et que c'est la raison pour laquelle il nous a laissés accoster, mais nous n'avons jamais fait une telle demande", explique Hermine Poschmann, porte-parole de l'ONG. L'explication est donc que le Rise Above a été "pardonné" parce que l'événement Sar - c'est-à-dire le sauvetage - a eu lieu sous la coordination des autorités italiennes. Et le bateau est parti vide. Pas de crise et pas d'amende.  Sur le Geo Barents, concerné par le décret imposant le débarquement uniquement pour les mineurs et les sujets fragiles, les inspecteurs sanitaires de l'Usmaf (Offices de la santé maritime, aérienne et frontalière) reviennent. Une nouvelle inspection a été ordonnée après que plusieurs sources les aient accusés d’une sélection hâtive des cas les plus vulnérables. Ils prendront au moins huit heures avant d'embarquer et de donner le feu vert également à l'Humanity 1. En fin d'après-midi, un autre rebondissement est venu de Paris : l'Ocean Viking, le dernier navire laissé au large à la limite des eaux territoriales italiennes avec 234 personnes à bord, sera autorisé à débarquer à Marseille. En France, il n'y aura pas de débarquements sélectifs. Nous les laisserons tous débarquer". C'est au tour d'Alessandro Porro, président de Sos Mediterranee, alors que le navire de l'ONG se dirige d'abord vers la Corse, puis vers Marseille où il arrivera probablement après deux jours supplémentaires en mer, d'expliquer la raison de ce choix : "Nous avons décidé de demander un port à la France parce que l'Italie n'est plus un lieu sûr, le débarquement sélectif est contraire à toutes les règles du droit international. L'Italie se comporte comme un État voyou".

PREMIER PLAN, Il Messaggero, C. Mangani, F. Pierantozzi : « Ocean Viking à Marseille, la France accuse l’Italie. A Catane, tous les migrants débarquent » : « Le premier round affiche un résultat très positif pour l’Italie, même s’il crée quelques tensions avec la France. Paris a en effet décidé d’accueillir le navire Ong Ocean Viking et de faire débarquer à Marseille tous les migrants. Emmanuel Macron et Giorgia Meloni ont eu un entretien pendant la Cop 27 à Sharm El Sheik et hier un nouvel entretien entre les ministres de l’Intérieur, Gérard Darmanin et Matteo Piantedosi, a eu lieu. Le résultat est que la France accueillera le navire qui attendait, à la limite des eaux territoriales italiennes, de pouvoir trouver un port d’accueil. Mais au cours de la soirée, Paris ouvre une polémique et dénonce ‘’ un comportement inacceptable’’ sur l’affaire Ocean Viking. Une source gouvernementale française affirme que l’attitude de l’Italie ‘’est contraire au droit de la mer et à l’esprit de solidarité européenne ‘’. Entre-temps, Meloni revendique la ligne du gouvernement : ‘’ Sur la sécurité et la lutte à l’immigration illégale, les Italiens se sont exprimés dans les urnes, et ils ont choisi notre programme et notre vision. Ils nous ont demandé de défendre nos frontières, nous ne les trahirons pas. ‘’ Ensuite, une note de Palais Chigi salue la ‘’ décision de la France de vouloir partager la responsabilité sur l’urgence migratoire. Il s’agit d’un thème européen et c’est ainsi qu’il doit être affronté, dans le respect des droits humains et du principe de légalité. ‘’ Pendant que l’Ocean Viking se dirige vers Marseille, tous les migrants ont pu débarquer de la Rise Above et une solution a été trouvée également pour les migrants à bord des deux autres navires dans le port de Catane, à qui, dans un premier temps, le gouvernement avait interdit de débarquer. Et pendant que la Commission européenne rappelle à l’Italie qu’elle a le devoir de garantir aux migrants l’accès aux procédures de demandes d’asile, le ministre Piantedosi repousse les attaques : ‘’ Non n’acceptons aucune leçon, de personne, sur les droits de l’homme. ‘’ Sur la décision de Paris d’accueillir l’Ocean Viking, selon une source du ministère de l’Intérieur français, ‘’l’Italie est restée ferme sur ses positions.’’ »

EDITORIAL, Il Messaggero, A. Ciampi : « La morale que l’on fait à notre pays et les intérêts particuliers » : « Une bataille politico-propagandiste qui est à la limite de la moralité, qui déborde dans l’illégalité d’Etat et qui risque de violer les normes constitutionnelles italiennes ainsi que les lois internationales et les conventions européennes, est en train de se consommer aux dépends des migrants. Avant de faire ce genre d’affirmations, il conviendrait de bien éclaircir ce qui s’est passé sur le port de Catane. Est-ce la faute d’un gouvernement de droite qui a décidé de s’en prendre aux migrants pour satisfaire son électorat et pour distraire l’opinion publique des urgences économique du pays qu’il ne sait comment résoudre ? Ou bien ont-ils raison, ceux qui intiment à l’Italie de faire face à ses obligations de secours et d’assistance, ou encore ceux qui pensent pouvoir résoudre le problème de l’immigration par une approche fondée uniquement sur le droit et une morale humanitaire ? Les accusations faites à l’Italie - de violer le droit international et les accords avec l’Union européenne, de vouloir pratiquer des débarquements sélectifs, de considérer de la piraterie l’action de sauvetage des Ong – sont suffisantes pour s’attires les critiques des bien-pensants de la gauche progressiste ainsi que celle des chancelleries européennes hostiles au nouveau gouvernement. Mais si d’un côté le Viminale ouvrait un contentieux sur le nombre de migrants qui pouvaient débarquer à Catane, de l’autre les mêmes autorités autorisaient le débarquement de tous les migrants en Calabre et accompagnaient dans les ports de Augusta, Pozzallo et Rocella Jonica, 569 personnes après les avoir sauvées en mer. Il y a donc quelque chose qui n’est pas clair entre ce qui se passe réellement et la façon dont les faits sont racontés. Les autorités italiennes manquent de sens moral et se comportent de façon schizophrène, ou bien sont-elles en train d’essayer d’attirer (peut-être par des moyens contestables) l’attention de l’Europe sur un thème qui demanderait une réponse politique unie et solidaire ? L’Italie ne mérite pas d’être mise sur le banc des accusés, car depuis des années ce sont ses forces maritimes qui sont en première ligne dans les activités de sauvetage en mer. Pointer le doigt contre l’Italie, en l’accusant de ne pas accomplir ses devoirs moraux, est la meilleure façon de distraire l’opinion publique des politiques d’accès fortement répressives qu’ont mis en place, depuis des années, des pays comme l’Espagne, la France ou le Danemark. A cette attitude européenne inquisitoire, s’ajoute une opposition gouvernementale interne qui souffle sur le feu. Si les ports fermés de la droite sont immoraux, illégaux, anachroniques et même inutiles, répéter le refrain de l’accueil pour tous est une solution qui console les consciences mais qui provoque un chaos social et une conflictualité culturelle grandissante. Et si d’un côté les Ong effectuent un travail honorable sur le plan de l’assistance humanitaire, il ne s’agit pas de sujets politiques neutres : leur activisme dans les eaux territoriales italiennes juste après l’investiture du nouveau gouvernement n’est-il pas un peu étrange ? La vérité est qu’en cette matière il faudrait essayer de concilier le sentiment d’humanité avec la sécurité, le droit d’asile et la protection des frontières, l’accueil et le respect des règles, le respect des droits humains individuels et des intérêts collectifs consolidés. La droite semble vouloir essayer de suivre cette feuille de route, sans céder à la propagande et sans aller à la guerre avec ses alliés européens. La décision du gouvernement français d’accueillir Ocean Viking pourrait sembler une nouvelle leçon de morale et de civisme impartie gratuitement à l’Italie. En réalité il pourrait s’agir d’un lent et nécessaire changement de la façon dont l’Europe devra gérer les débarquements. »  

RAPPORT, Il Messaggero, V. Di Corrado : « La présence des Ong pousse les réfugiés au départ » : « ‘’La présence des navires des Ong, surtout dans la zone entre Zuara e Zawija, continue d’être un facteur d’attraction supplémentaire pour les migrants qui partent de Libye vers l’Italie ‘’, indique un document réservé de Frontex, l’agence européenne pour la vigilance des frontières. ‘’ Les migrants qui arrivent de Libye affirment constamment qu’en l’absence des navires des Ong en Méditerranée, ils refusent de partir ’’, indique le document. Donc le vrai ‘port sûr’ est celui des navires des Ong. Selon l’Agence européenne, la Libye et Zuara en particulier, sont devenus le principal point d’embarquement vers l’Europe et l’Italie avec ‘’ environ 40 % des migrants signalés en Méditerranée centrale’’ qui sont partis de là. Le rapport indique aussi que ‘’les milices des autorités locales sont de plus en plus impliquées dans le trafic d’êtres humains’’. ‘’L’activité des Ong doit s’arrêter une fois pour toutes, elles sont responsables de ce qui se passe en Méditerranée et sont un instrument utilisé par les trafiquants de gens désespérés ‘’, affirme le sénateur de Forza Italia, Maurizio Gasparri. Le thème du ‘pool factor’ a été démenti par tous les instituts de recherche, en premier par l’ISPI. ‘’ Il a été amplement prouvé qu’il n’y a aucune corrélation entre les départs et la présence des navires humanitaires en mer ‘’ s’est défendu Oscar Camps, fondateur d’Open Arms. ‘’ Il faudrait plutôt se concentrer sur les conditions d’extrême instabilité politique en Libye, sur la guerre entres les groupes armés et le chantage qui consiste à ouvrir ou à fermer les cordons des départs selon l’avantage qui s’ensuit.’’ » 

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, « Migrants, bataille (politique) sur le rôle des navires des ONG » par Goffredo Buccini : « Pas étonnant que Giorgia Meloni revendique sa ligne de "défense des frontières et de la légalité". Mais pour comprendre de quoi il s'agit réellement, dans un dossier qui oppose la gauche et la droite en Italie depuis trente ans, il faut se pencher sur quelques chiffres. Des chiffres complets et fiables se trouvent dans le dossier du Viminale publié chaque année à la mi-août à l'occasion de la réunion du Comité national pour l'ordre et la sécurité publics. Les débarquements autonomes représentent 53,2%. Les migrants recueillis à la suite d'"événements Sar" (c'est-à-dire des naufrages réels ou présumés sauvés entre nos côtes et celles de l'Afrique) représentent 46,7%. Parmi eux, seulement 16% sont ceux embarqués par les navires des ONG, un pourcentage assez constant ces dernières années : en 2020, ils étaient un peu moins de 20% ; et, selon l'institut Ispi qui fait autorité, au cours des huit premiers mois de 2019, avec Salvini à l'Intérieur, sur 3 073 migrants, seuls 248 sont arrivés avec les navires des ONG, tandis que 2 825 ont débarqué indépendamment sur les plages italiennes, sous le nez du ministre, juste au moment où le décret Sécurité 2 faisait rage. Le point de discorde est-il vraiment le débarquement par les ONG de quelques milliers de personnes par an pour un pays de 60 millions d'habitants ? Il est clair que nous parlons d'autre chose : c'est-à-dire du vecteur de sauvetage, les bateaux des organisations humanitaires qui battent pavillon étranger, un morceau d'Europe qui nous fait la leçon et nous déverse les problèmes. C'est donc le sens même de la solidarité qui est remis en question : à qui le tour ? Même le pape a déclaré que les Européens ne devaient pas nous laisser seuls. Le nouveau gouvernement Meloni tente, par l'intermédiaire du ministre Piantedosi, d'établir avec la démonstration de force de ces jours-ci un principe avec lequel il est difficile de ne pas être d'accord dans l'abstrait : les frontières de l'Union européenne doivent être fixées à Lampedusa, et non aux passages alpins où les policiers français repoussent les migrants qui ont traversé l'Italie. Le ministre, qui en tant que chef de cabinet de Salvini a appris des erreurs et des excès du leader de la Ligue, semble plus prudent dans sa tactique. Les femmes, les enfants, les mineurs, les malades et les personnes fragiles débarquent immédiatement, sur une base "humanitaire", en évitant les grandes complications juridiques. Mais qui établit en quatre minutes le degré de "vulnérabilité" d'un garçon échappé des camps libyens et qui n'est même pas capable de s'expliquer sans interprète ? Ce qui est en jeu, ce sont les lois de la mer, les traités internationaux, la Constitution : ceux qui fuient la mort et les persécutions doivent être accueillis, les naufragés doivent être secourus et conduits au premier port sûr, qui, bien sûr, dans le sud de la Méditerranée, n'est ni la Norvège ni l'Allemagne, les pays de pavillon des navires des ONG. Peut-on empêcher ces personnes de demander l'asile en Italie ? Et si jamais ils demandaient l'asile à bord, pourraient-ils être transportés par avion vers les pays de pavillon des navires immédiatement après leur débarquement en Italie ? Les débarquements de la nuit dernière peuvent débloquer l'impasse, pas résoudre le problème. L'ouverture du port de Marseille à l'Ocean Viking, "sans sélection", d'un côté nous aide, de l'autre nous fouette un peu. Notre croix a toujours été Dublin : le traité qui charge le pays de première arrivée de la gestion du migrant. Giorgia Meloni, faisant fi de l'irréalisable "blocus naval" utilisé depuis des années comme slogan, pense à une mission européenne, avec l'accord d'autorités nord-africaines non précisées, pour mettre en place des "hot-spots" sur place, où ils pourront filtrer, aider, rejeter. Bonne idée, mais avec quelle Afrique, étant donné que la Libye est un non-État ? Et avec quelle Europe ? Le point, comme toujours, est que nous avons besoin d'une Europe politique, mais l'Union est encore et avant tout une entité économique, et sur les migrants (qui seraient d'une grande utilité pour notre économie) elle nous a toujours fait souffrir de notre faiblesse : Renzi a échangé la flexibilité des comptes avec l'UE contre des débarquements ; et aujourd'hui avec 209 milliards de PNRR nous ne pouvons certainement pas taper du poing sur la table. Nous pouvons essayer, en sachant toutefois que c'est une illusion. Un peu comme si on noyait une centaine de misérables pour sauver les frontières de l'Italie. »

EDITORIAL, Il Foglio, de Claudio Cerasa, « Un gouvernement Meloni dans l'UE, un gouvernement Salvini en Italie ? Les migrants et autres armes de distraction massive » : «  Plus le Premier ministre change ses méthodes en Europe, plus elle fera tout en Italie pour agiter ses petits drapeaux. L'immigration, mais pas seulement. Pourquoi le programme nationaliste sur les réfugiés est contraire à l'intérêt national. L'image horrifiante offerte ces derniers jours par le gouvernement Meloni sur la gestion des flux migratoires est le parfait miroir d'une conduite politique visant à rassurer les esprits xénophobes dans notre pays, mais aussi une volonté explicite de la part de la majorité de déployer une stratégie politique sophistiquée que nous pourrions banalement résumer ainsi : des armes de distraction massive. Et l'enjeu est trop simple, pour un gouvernement contraint par trop de dossiers à s'inscrire dans la continuité de l'exécutif précédent : plus il devra cacher son incohérence avec le passé sur les grands dossiers, plus sur les questions identitaires, en quelque sorte, il tentera de hausser le ton en montrant la rupture avec le passé.  Mieux vaut parler des migrants que de l'énergie. Il vaut mieux parler de rave-party que de croissance. Il vaut mieux faire du tapage autour des petits drapeaux que de montrer le nombre de grands drapeaux obligés de changer de direction, soufflés par un vent appelé réalité. Le problème, toutefois, lorsqu'on parle de migrants, lorsqu'on parle de routes en Méditerranée, lorsqu'on parle de la gestion d'un phénomène structurel, c'est que l'Italie a déjà expérimenté les effets de l'approche dite musclée, avec un résultat inhumain et autodestructeur. Parce qu'elle ne s'attaque pas à la racine des problèmes. Et parce qu'il contribue à affaiblir le message même que Giorgia Meloni a tenté d'offrir lors de sa première tournée à Bruxelles en tant que premier ministre, et voulant convaincre que les populistes ont changé, ils ne sont plus anti-européens et ont même, nous avons, compris que pour résoudre les grands problèmes de notre pays le raccourci nationaliste est souvent contre-productif. Elle avait donc deux choix : la voie européenne, travailler à une redistribution obligatoire au sein des Etats, une route difficile vu l’opposition des pays dirigés par leurs leaders alliés (Pologne et Hongrie). Admettre que s’en prendre à chaque ONG arrivant en Italie signifie offrir non pas des preuves de force mais des preuves d'impuissance (les preuves de force se construisent à Bruxelles, dans l'interlocution avec les états membres de l'UE, et non pas sur la peau des migrants fuyant les horreurs de leurs propres pays). La deuxième voie est la plus complexe, qui vise la stabilisation politique des pays d'où partent les migrants par bateau, et là aussi la clé de l'intervention ne passe pas par une démagogie facile sur les ports mais passe par une activité difficile et nécessaire de la diplomatie européenne et une triangulation tout aussi difficile mais nécessaire entre l'Union européenne, l'Union africaine et les pays du nord de l'Europe (…) »

PREMIER PLAN, Il Messaggero, de F. Bechis et A. Gentili, « Meloni accélère sur le PNRR : ‘’il ne faut plus de retard sur les dépenses’’ ; 21 milliards arrivent » : « Alors que Bruxelles fait un chèque de 21 milliards d’euros à l’Italie, Giorgia Meloni accélère et convoque son premier comité de ministres et d’experts sur le Plan de Relance. Elle affirme de manière critique vouloir le réunir bien plus fréquemment que son prédécesseur Mario Draghi, à raison d’une fois tous les dix jours. C’est Raffaele Fitto, ministre des Affaires européennes, qui coordonnera toutes les rencontres et suivra la bonne mise en œuvre du Plan. Autre critique à l’intention de Mario Draghi, la nouvelle Présidente du Conseil dénonce des ‘’retards dans les dépenses’’ à hauteur de 12 milliards d’euros en 2022. Elle souligne également la nécessité de revoir à la hausse le PNRR en raison de l’inflation et notamment de la hausse de 30 à 35% des coûts des matières premières. Une analyse que partagent les régions, les communes et les provinces. Une source proche du gouvernement affirme que ‘’la négociation avec l’UE se fera sans tensions, le climat est favorable, certains fonds pourraient être réorientés afin de faire face à la hausse de prix de l’énergie’’. Pour Giorgia Meloni, le ‘’PNRR est le défi le plus important de ces prochaines années pour le gouvernement italien. Le moindre euro doit être dépensé correctement et doit être utile pour soutenir la croissance économique, le développement et la modernisation de la Nation’’. Elle souhaite qu’un effort supplémentaire soit fait dorénavant. Elle rappelle les 55 objectifs à réaliser d’ici le 31 décembre pour pouvoir demander la troisième tranche à la Commission européenne. Elle ‘’demande à chacun [des ministres] d’être toujours présents aux réunions’’ et prône ‘’une approche pragmatique et non idéologique’’ sur ces questions. Le ministre de la défense Guido Crosetto a quant à lui commenté ‘’enfin nous prenons le chemin de vérité dont nous avions besoin, on affronte la question de la hausse des prix et de la capacité de dépense’’. Raffaele Fitto lancera à partir de mardi prochain une série de ‘’rencontres bilatérales’’ avec chacun des ministres concernés afin de suivre l’avancée de chaque dossier d’ici le 31 décembre. Une nouvelle direction sera créée aux Affaires européennes pour faire face à cette considérable charge de travail et se dédié à la coordination des fonds du PNRR. La même direction sera chargée du nouveau Pacte de stabilité, pour la partie concernant le PNRR. Giancarlo Giorgetti s’est dit ‘’satisfait’’ de l’avancée des travaux et de l’arrivée des nouveaux fonds, ‘’nous continuerons à veiller sur la mise en œuvre du Plan et à faire preuve de la même détermination et sérieux jusqu’au bout’’. » 

PREMIER PLAN, La Repubblica, d’E. Lauria, “Et la Présidente du Conseil critique le PNRR de Draghi, elle évoque des ‘’retards sur 30 projets’’ » : « La (courte) lune de miel est terminée : Giorgia Meloni pointe immédiatement la responsabilité du gouvernement Draghi et le condamne sur la question la plus délicate et difficile, celle du Plan de Relance. Une façon également de se dédouaner en cas d’éventuels échecs. Mais les chiffres sont les chiffres et Giorgia Meloni en souligne un en particulier : l’objectif de dépenses pour 2022 est passé de 33 milliards en avril dernier à 21 milliards désormais. Face à ses ministres elle souligne les difficultés et tente d’imposer une accélération. La mise en œuvre du plan tournera désormais autour d’une figure centrale, celle du ministre pour les Affaires européennes, Raffaele Fitto. Il sera une sorte de plénipotentiaire du Plan de Relance. Un rôle central et qui a été taillé sur mesure mais aussi d’une grande responsabilité : pour ne pas perdre la troisième tranche des financements – 19 milliards – il manque encore 55 objectifs à atteindre d’ici la fin de l’année, dont trente sur lesquels on enregistre déjà des retards. Face à une machine administrative complexe il n’est pas certain que Fitto et ce gouvernement réussissent à faire mieux que Draghi. Il y a de nouvelles contraintes, avec la hausse des coûts de l’énergie et des matières premières qui compliquent les appels d’offre. Le gouvernement Meloni compte notamment demander à Bruxelles de revoir le plan et l’issue de cette requête est encore incertaine. Raffaele Fitto rencontrera aujourd’hui à Bruxelles la commissaire pour la Cohésion Elisa Ferreira. Mais le gouvernement a déjà le soutien des régions à travers la voix de leur représentant. Massimiliano Fedriga, pro-Draghi convaincu, estime en effet que la Commission européenne doit mener une réflexion sur les nouvelles conditions qui pèsent sur la réalisation des objectifs. »

ARTICLE, Il Messaggero, U. Mancini : « Ita Airways, le conseil d’administration démissionne » : « Le Trésor accueille la démission du conseil d’administration de Ita Airways, refuse d’accorder une indemnisation à l’ex président Altavilla et accélère sur la privatisation, avec un nouveau conseil réduit en nombre. C’est Giancarlo Giorgetti (Ligue) qui a imposé cette solution afin de simplifier la gouvernance en vue de la cession. Le ministère de l’Economie ne veut pas renoncer à des actions de responsabilité vis-à-vis de l’ancien président, qui aurait délibérément retardé le processus de privatisation, en pénalisant le groupe Certares pour favoriser les concurrents Msc-Lufthansa. L’Assemblée a approuvé la réduction du nombre des conseillers qui ne seront probablement plus que trois, y compris le nouveau président et l’administrateur délégué, Fabio Lazzarini, qui garantira la continuité des activités pendant qu’il pilotera le vecteur italien vers une cession partielle. Feu vert aussi au déboursement de 400 millions, sur un total de 1,35 milliard d’euros publics qui ont obtenu l’accord de la Commission. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Pro Suisse lance une initiative sur la neutralité.

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Suisse. Pro Suisse a jusqu'au 8 mai 2023 pour récolter les 100.000 signatures nécessaires. L’association désire assurer la neutralité de la Suisse : toute adhésion à une alliance militaire ou défensive doit être exclue, sauf en cas d'attaque militaire directe. Le pays ne doit pas non plus participer aux conflits militaires, ni prendre des sanctions allant au-delà de celles décidées par l'ONU.

(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2022/10/16/l-a...)

Giorgia Meloni : "Les citoyens nous ont demandé de défendre les frontières italiennes et ce gouvernement ne trahira pas sa promesse."

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Italie. Giorgia Meloni réagit à la polémique à propos du bateau Ocean Viking : « Les citoyens nous ont demandé de défendre les frontières italiennes et ce gouvernement ne trahira pas sa promesse. »

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08/11/2022

Premiers effets de la ligne adoptée par Giorgia Meloni sur les migrants : le bateau Ocean Viking est en route vers Marseille.

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Italie et France. Premiers effets de la ligne adoptée par Giorgia Meloni sur les migrants : le bateau Ocean Viking est en route vers Marseille.

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Michael Schnedlitz : "L'Autriche traverse une crise migratoire pire que celle de l'année catastrophique de 2015."

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Autriche. Le secrétaire général du FPÖ Michael Schnedlitz déclare, lors d'une conférence de presse, que l'Autriche traverse une crise migratoire pire que celle de l'année catastrophique de 2015.

"De nouveau un viol en pleine rue !"

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Allemagne. Saxe. Chemnitz. Un homme d'apparence arabe a violé une femme de 20 ans en pleine rue à 21h, à seulement 500 mètres de la mairie.

(https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2022/vergewa...)

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"Chemnitz : à nouveau un viol en pleine rue : enfin arrêter l'immigration illégale !"

L'Italie laisse débarquer 89 migrants d'un bateau humanitaire allemand.

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Italie. L'Italie laisse débarquer 89 migrants d'un bateau humanitaire allemand :

https://www.zonebourse.com/cours/action/SOS-LIMITED-34658...

"Comment cela va se passer, on le sait déjà au ministère de l'Intérieur. C'est une question de jours, mais ils finiront tous par débarquer."

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Italie. Revue de presse.

Le blocage de certains bateaux d’ONG transportant des migrants dans des ports de Sicile continue de faire la une de la presse italienne. Pour le Corriere della Sera, « c’est la tension sur les bateaux, après des protestations à bord, et trois migrants qui se sont jetés à l’eau après s’être vus refuser de débarquer. Rome et l’UE se divisent sur l’asile et l’accueil ». La Stampa parle de « l’enfer des migrants » après les « tensions à bord qui ont conduit à ce que trois personnes se jettent à la mer. Pour le ministre de l’intérieur Piantedosi, il n’y aura pas de retour en arrière ». Dans le commentaire en Une du Messaggero, « C’est l’illusion que les ONG entretiennent auprès des désespérés » (Paolo Ponbeni). Plusieurs quotidiens mettent aussi en une la rencontre bilatérale entre Giorgia Meloni et Al-Sissi en marge de la COP 27, soulignant « l’entente sur l’énergie » (Messaggero), « plus de collaboration, mais une attention sur les cas de Regeni et Zaki » (Sole 24 Ore, Corriere della Sera). Pour la Repubblica, « Meloni renvoie l’affaire Regeni aux oubliettes », car « le Caire empêchera le procès des meurtriers du chercheur italien. En rencontrant le chef de l’Etat égyptien, Meloni ouvre la voie du dégel avec l’Egypte et cherche à trouver une entente sur les flux migratoires et le gaz. »

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de F. Caccia, « Navires à Catane, [les migrants] protestent et refusent la nourriture ; mais en Calabre le débarquement est autorisé » : « ‘’Nous suivons la situation au port de Catane. Nous faisons preuve d’humanité mais aussi de fermeté sur nos principes’’ a déclaré le ministre de l’Intérieur Matteo Piantedosi pour décrire la ligne du gouvernement avec les ONG. Le bras-de-fer avec quatre d’entre elles dure depuis plusieurs jours mais hier il y a eu un tournant : le navire allemand Rise Above avec 89 migrants à bord a été envoyé vers le port de Reggio Calabria en Calabre où tous seront débarqués. Il n’y aura aucune sélection à bord, comme cela a été fait à Catane, en Sicile. Une ouverture ou peut-être un fléchissement pour ne pas exaspérer la situation déjà incandescente dans le port sicilien, où trois migrants se sont jetés d’un navire hier, désespérés de ne pas être jugés assez ‘’fragiles’’ pour pouvoir débarquer. Suite à la ‘’sélection’’ voulue par le gouvernement, il reste ainsi 214 personnes sur les 571 qui se trouvaient à bord du navire norvégien Geo Barents. Sur le navire allemand Humanity 1 ils sont encore 35 sur 179. Ils ont commencé à refuser de se nourrir en protestation alors que d’autres se regroupent à l’avant du navire, brandissant des pancartes et appelant à l’aide. L’Ocean Viking, battant pavillon norvégien, attend les instructions au large avec 234 migrants à bord. La confrontation est très dure, les avocats de Humanity 1 présenteront des recours au tribunal administratif du Latium et au tribunal de Catane pour manquement au droit international. Un député des Verts dit que les ONG auraient été menacées par les autorités italiennes de sanctions de 50 000 euros si elles ne quittaient pas le port. Le leader 5 Etoiles et ancien Président du Conseil Giuseppe Conte réprouve les ‘’slogans faciles au détriment de personnes et familles désespérées’’ et ‘’le nationalisme arrogant qui ne mène à rien’’. Selon lui ‘’les initiatives concernant les flux migratoires doivent avoir un cadre général et s’inscrire dans une dimension de solidarité européenne’’. Le Parti démocrate lui alors rappelé qu’il manquait de cohérence puisque c’est sous le premier gouvernement Conte, et la coalition entre le M5S et la Ligue, que les premiers ‘’décrets-sécurité’’ avaient été instaurés par Matteo Salvini. A nouveau vice-Président du Conseil aujourd’hui, n’a pas changé de ligne ‘’les flux de l’immigration illégale sont organisés et servent à financer les armes et la drogue, il faut les endiguer.’’. Le ministre de la justice Carlo Nordio répond aux critiques sur ‘’l’intolérable sélection des migrants’’ : ‘’ce sont les passeurs qui opèrent une sélection, ceux qui viennent en Italie peuvent se permettre de les payer entre 2 000 et 5 000 €’’. » 

PREMIER PLAN, La Repubblica, A. Ziniti : « L’Europe et les Nations Unies lancent un appel à l’Italie : ‘’ Faites débarquer les migrants ‘’ » : « Les enfants de la Rise Above sont finalement au chaud, après avoir passé quatre nuits sur le pont du navire de l’Ong allemande Mission lifeline, à laquelle le Viminale a finalement donné l’autorisation de débarquer dans le port de Reggio de Calabre. Il n’y a pas eu de ‘débarquement sélectif’ dans ce cas, les 89 migrants ont pu tous débarquer, car le Viminale considère que le navire avait fait un seul secours en mer et non pas plusieurs comme les navires des autres Ong. Pour tous les autres migrants, 480, qui sont encore bloqués sur les autres trois navires, l’attente pour débarquer se prolonge. L’Europe et les Nations Unies mettent la pression sur l’Italie pour qu’elle autorise le débarquement de tous les migrants, pour s’occuper dans une deuxième phase des accords de redistribution. Mais le gouvernement ne semble pas vouloir céder. ‘’ Nous suivons l’évolution de la situation dans le port de Catane, heure par heure. Nous avons une attitude ferme sur les principes, mais humaine – affirme Matteo Piantedosi. Nous travaillons au niveau national et européen. Personne n’a été privé d’assistance.’’ Une des possibilités pour débloquer le bras de fer entre les Ong et le ministère de l’Intérieur est le verdict attendu du Tribunal administratif du Latium qui doit se prononcer sur l’annulation du décret Piantedosi, et celui du Tribunal de Catane où ont été déposées les demandes d’asiles également pour les migrants qui n’ont pu débarquer. Ces deux verdicts pourraient tomber déjà aujourd’hui ou demain. Entre temps, Ocean Viking reste encore au large des eaux italiennes avec 230 personnes à bord et une situation que les volontaires de Sos Méditerranée considèrent ‘explosive’ et le Viminale menace de faire des amendes jusqu’à 50 mille euros aux navires ‘Humanity 1’ et ‘Geo Barents’ qui accueille à bord encore 250 migrants (après les débarquements sélectifs) et qui refusent de quitter les ports italiens. » 

COULISSES, La Stampa, « Piantedosi divise le front des ONG et fait débarquer tous les passagers du "Rise Above" » par Francesco Grignetti : « Les appels et les avertissements internationaux ont jusqu'à présent été inutiles. Le gouvernement va de l'avant, bien que de manière très prudente. Le ministre de l'Intérieur, Matteo Piantedosi, a réaffirmé hier que la ligne de conduite n'avait pas changé : "Nous agissons avec humanité mais fermement selon nos principes. Nous orienterons nos prochaines actions dans ce sens". L'humanité consiste à faire débarquer les personnes dites fragiles, les mineurs, les familles. Tous les autres, non. Avec une certaine habileté, on ne peut cependant pas accuser Piantedosi de laisser des femmes et des enfants sur le pont d'un navire. Et il se montre conciliant, dans cette partie d'échecs avec l'Europe et l'Allemagne, en permettant au petit "Rise Above", un autre navire humanitaire avec 89 naufragés à bord, de se diriger vers le port de Reggio Calabria avec toutes les autorisations. Traitement différent, car ce navire, battant également pavillon allemand, n'aurait pas enfreint la règle de base, c'est-à-dire qu'il aurait immédiatement contacté le centre de sauvetage italien. Pour les deux navires " Humanity 1 " et " Geo Barents ", en revanche, c'est un coup dur : l'Autorité portuaire, qui dépend du ministère des Infrastructures, c'est-à-dire de Matteo Salvini, a déjà menacé les capitaines d'une amende de 50 000 euros s'ils ne se plient pas aux ordres et ne quittent pas immédiatement le port avec les migrants rejetés, c'est-à-dire la " cargaison résiduelle " selon la terminologie de Viminale. La différence de traitement est en fait une carte de plus dans le jeu diplomatique qui s'est ouvert. Elle permet de montrer à l'Europe que le gouvernement Meloni ne rejette pas les obligations de la Convention de la mer dans leur ensemble, mais seulement dans le cas d'ONG trop autonomes. En effet, parallèlement au bras de fer qui se déroule dans le port de Catane, environ 500 migrants partis de Libye - selon le site web Alarm Phone, après trois jours de navigation - ont été secourus au large des côtes siciliennes : 250 ont été conduits à Augusta, 220 autres, principalement des femmes et des mineurs, seront transférés à Pozzallo. "Nous accueillons également - explique le ministre - d'autres navires qui arrivent avec des événements Sar (search and rescue, ndlr). Nous ne privons personne de l'aide humanitaire car nous sommes reconnus internationalement". Comment cela va se passer, on le sait déjà au ministère de l'Intérieur. C'est une question de jours, mais ils finiront tous par débarquer. Pas avant, cependant, d'avoir ramené quelques signes de négociation avec les partenaires sur les délocalisations et la question juridique du drapeau. Le véritable enjeu est le suivant, et Piantedosi le laisse également comprendre. "Nous travaillons à la fois sur le front européen et national". » 

EDITORIAL, Il Messaggero, de Paolo Pombeni, « L'illusion que les ONG entretiennent chez les personnes désespérées » : « La question de l’accueil des migrants venus par la mer est une question que le droit maritime international ne couvre pas en réalité, car il n’a pas été rédigé dans cette optique. Le débarquement dans le premier port sûr selon les textes est une procédure simple, car en théorie il concerne des naufragés qui veulent rentrer chez eux, dans des circonstances qui devraient être rares. Or, ici on l’applique à un flux continu de migrants qui font naufrage, qui n'ont pas l'intention de retourner dans leur pays et qui, par conséquent, tentent d'entrer dans le pays de débarquement, que ce soit directement ou par l'intermédiaire de leurs sauveteurs, en grande partie sans aucun titre légal. Tous les Etats appliquent la distinction : non seulement les pays autoritaires d'Europe de l'Est, mais aussi par la France à Vintimille ou par l'Espagne dans son enclave marocaine. Dans ce cas, aucune loi internationale n'est invoquée qui imposerait d’accueillir les personnes pour vérifier après coup si elles y ont droit ou non. Ajoutons que les ONG ne sont pas des navires de passage, mais des bateaux qui partent à la recherche de ces naufragés. Tout cela devrait conduire à l’écriture de normes spécifiques appliquées à la réalité d’aujourd’hui, sans ‘fausse conscience’. On revendique le devoir de secourir les migrants même opérant en dehors du cadre légal ordinaire. Ceux qui y entrent sont, du moins dans les pays démocratiques, protégés par les réglementations existantes : souvent, elles ne sont pas appliquées, mais il faut y remédier énergiquement. Les navires des ONG sauvent et débarquent, mais se lavent ensuite les mains de l'avenir de ces pauvres gens. Ce n'est pas à eux de s'en occuper, objecte-t-on, mais entretenir le rêve d'un avenir attrayant en sachant que ce ne sera pas le cas ne nous semble pas être une grande entreprise. » 

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de M. Galluzzo, « Meloni va chez Al Sissi, ils s’entretiennent sur le gaz ; ils échangent également sur les affaires Regeni et Patrick Zaki » : « Le premier entretien officiel, bilatéral, structuré, depuis deux ans entre l’Italie et l’Egypte s’est tenu hier en marge du sommet de la COP27. Les contacts entre les plus hautes institutions de deux pays reprennent, après la crise diplomatique qui avait suivi l’affaire Regeni. La rencontre marque le début d’une nouvelle phase dans les relations diplomatiques et commerciales entre l’Italie et l’Egypte. Un communiqué de la Présidence du Conseil indique que les deux dirigeants ont évoqué les questions d’approvisionnement énergétique, de coopération pour le développement des énergies renouvelables, de crise climatique et de lutte contre l’immigration clandestine. Mais le communiqué final de la Présidence du Conseil souligne également que Giorgia Meloni ‘’soulevé la question du respect des droits de l’homme et souligné la forte attention de l’Italie sur les affaires Giulio Regeni et Patrick Zaki’’. Il semble donc que la Présidente du Conseil ait fait preuve d’ouverture vis-à-vis du gouvernement égyptien mais qui devra maintenant être confirmée par un pas en avant dans la coopération judiciaire entre les deux gouvernements. L’impression est que les deux pays cherchent à dégeler leurs relations, avec une motivation particulière de l’Egypte qui a beaucoup plus communiqué sur la rencontre d’hier que l’Italie. Des sources égyptiennes précisent la teneur des échanges sur l’énergie : la livraison de gaz à l’Italie, celui de ce morceau de Méditerranée entre les côtes égyptiennes, libanaises et israéliennes, du gazoduc de la paix entre l’Egypte et Israël, des méga-gisements découverts par ENI sur le sol égyptien. Le projet de câble électrique sous-marin reliant les deux pays a également été évoqué. Du point de vue migratoire, un rétablissement des relations avec l’Egypte signifierait pour l’Italie retrouver un rôle de poids dans le processus de pacification et stabilisation de la Libye, un pays qui reste stratégique pour Rome. Les deux dirigeants ont convenu de la nécessité d’œuvrer pour préserver l’unité et la souveraineté de la Libye, soutenir l’organisation d’élections présidentielles et parlementaires ou encore de renforcer le rôle des autorités de lutte contre le terrorisme. A gauche, plusieurs députés (Sinistra Italiana, Verdi, PD) n’ont pas manqué de réagir avec indignation et de condamner cette rencontre. » 

PREMIER PLAN, La Repubblica, T. Ciriaco : « Le pacte Meloni Al-Sissi sur l’énergie et les migrants méprise le cas Regeni » : « Tête-à-tête d’une heure entre la présidente du Conseil et le président égyptien en marge de la Cop27 de Sharm El Sheikh. Des avancées sur les fournitures de gaz ; l’assassinat du jeune chercheur italien reste en arrière-plan. Une ligne et demie à peine, tout à la fin du communiqué qui résume la bilatérale avec Al-Sissi : Giorgia Meloni annonce ‘ avoir souligné la forte attention de l’Italie sur les cas de Giulio Regeni et Patrick Zaki.’ C’est le prix de la normalisation des relations avec l’Egypte. La présidente du Conseil met ainsi de côté cinq ans de tensions diplomatiques entre les deux pays. Depuis 2017, il n’y avait eu aucune rencontre officielle, mis à part une mission voulue par Giuseppe Conte en janvier 2020, limitée au dossier libyen. Guérir la blessure de l’affaire Regeni ne semble plus être une condition nécessaire pour renouer les fils de la relation. Après son intervention à la Cop 27, Meloni choisit le silence et ne parle pas aux journalistes. Une note du Palais Chigi justifie le tout en nom d’un pragmatisme d’état sur les dossiers les plus urgents : ‘’ approvisionnement énergétique, énergies renouvelables, crise climatique et immigration ‘’. Les Egyptiens considèrent possible d’étudier la possibilité d’installer un câble électrique souterrain pour rejoindre l’Italie et promettent de nouvelles synergies pour augmenter la production de solaire et d’éolien. Il semble aussi disposer à fournir plus de gaz. Il s’agit d’idées sur lesquelles Rome travaille depuis longtemps, mais toujours avec la discrétion et la prudence liée à la blessure de l’affaire Regeni.  Draghi, par exemple, avait préféré se rendre en Algérie et en Turquie, plutôt que d’aller au Caire. La commande italienne à Leonardo pour 24 Eurofighter pourrait aussi se débloquer. Al-Sissi rassure Meloni aussi sur l’immigration en affirmant que le Caire a l’intention de se coordonner pour arrêter les flux. Et enfin, il y a le théâtre libyen, avec l’objectif commun – que laisse entendre l’Egypte – de travailler pour les élections présidentielles. » 

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Giorgia Meloni et le président égyptien Al-Sissi

Article, La Repubblica, A. Lombardi : « ‘’ C’est un modèle ‘’ : les disciples de Trump ensorcelés par Giorgia » : « Make America Giorgia Again. La présidente du Conseil italien a conquis aussi la droite américaine de Trump : à la veille des élections de Midterm, elle est considérée un modèle de succès politique. Pour les républicains, disciples de Trump et de son ‘MAGA’ le succès de l’italienne Meloni constitue ‘l’affirmation de leurs mêmes valeurs, et de leurs mêmes objectifs ‘’ selon le Washington Post. ‘’Dans leur narration, Giorgia Meloni est devenue la voix de la vérité. Capable d’exprimer ses convictions, sans faire de compromis, et en battant les médias qui la traitaient de fasciste, raciste etc..’’. »

Article, La Repubblica, G. Colombo : « La Ligue : flat tax à 85 milliards d’euros. Le gouvernement demande l’accord de l’Europe » : « La demande a déjà été envoyée à Bruxelles par le ministère de l’Economie. Pour étendre la portée de la flat tax, tout de suite, déjà dans la nouvelle loi de Finances. Au ministère, il y a aussi un certain optimisme, car quand l’Union européenne avait autorisé une première fois la flat tax jusqu’à un seuil de 65 mille euros, elle avait aussi indiqué la possibilité d’une nouvelle extension en 2025. Dans l’attente d’une réponse, les orientations dans le gouvernement sur l’augmentation du seuil, sont partagées. La Ligue mise sur l’extension, Salvini parle même d’un seuil à 100 mille euros, tandis que Fratelli d’Italia reste plus prudent, car le parti avait sa propre proposition de flat tax progressive. Le projet final devra, dans tous les cas de figure, tenir compte d’un risque, que souligne aussi la Note de mise à jour du document d’économie et de finances : l’évasion fiscale. Il s’agit de travailleurs autonomes qui pour ne pas dépasser le seuil, et payer donc plus d’impôts, ne déclarent pas l’intégralité de leurs revenus. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

"Les villes et communes sont au bout du rouleau : stopper le flux d'asile !"

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Allemagne.

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AfD : "Les villes et communes sont au bout du rouleau : stopper le flux d'asile ! Notre pays d'abord !"

07/11/2022

Frères d'Italie donné à 29,4 %, la Ligue à 7,7 % et Italexit à 2,5 %.

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Italie. Frères d'Italie donné à 29,4 %, la Ligue à 7,7 % et Italexit à 2,5 %. Le M5S est donné à 16,8 %.

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Frères d'Italie : patriotes

M5S : anti-système

Parti Démocrate : centre-gauche

Azione-Italia Viva : Troisième pôle (centriste)

Ligue : patriotes

Forza Italia : conservateurs

 

Italexit : patriotes : 2,5 %

Le FPÖ demande que l'Autriche suspende sa contribution à l'UE, afin de ne pas soutenir directement ou indirectement un protagoniste de la guerre en Ukraine.

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Autriche. Le FPÖ demande que l'Autriche suspende sa contribution à l'UE, afin de ne pas soutenir directement ou indirectement un protagoniste de la guerre en Ukraine : « Pas d'argent du contribuable pour le vecteur de guerre UE ! »

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Slovénie : censure d'une partie d'émission de télévision patriote par un organisme d’État.

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Slovénie et UE. Alors que l’ex-gouvernement slovène, dirigé par le patriote Janez Janša, était sous attaque d'ONGs, de médias internationaux et de l’Union Européenne, préoccupés par l'« orbanisation » du gouvernement slovène et le « manque de liberté de la presse », sous l’actuel gouvernement écolo-libéralo-social-démocrate, un média patriote, Nova24TV, a subi une censure, de la part d’un organisme d’État, visant une partie d’une émission de cette chaîne de télévision.

(https://www.breizh-info.com/2022/11/07/210301/censure-med...)

Chega publie un trimestriel sur papier.

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Portugal. La publication Folha National (Feuille nationale) du parti Chega sort pour la première fois en version papier. Elle est, dans un premier temps, trimestrielle et deviendra, par la suite, mensuelle. Elle est vendue au Portugal en kiosque pour 1 euro.

(https://folhanacional.pt/index.php/en/)

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"La première crise autour du débarquement de migrants en Italie pour le gouvernement de Giorgia Meloni."

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Italie. Revue de presse.

La presse italienne titre sur la situation des navires d’ONG qui ont fait l’objet d’un débarquement partiel en Sicile ce week-end, tandis que plusieurs dizaines de personnes considérées comme non fragiles ou majeures n’ont pas été autorisées à quitter les bateaux par les autorités italiennes. Plusieurs quotidiens italiens (Stampa, Repubblica, Corriere, Messaggero) publient une interview du Pape François sur le sujet, appelant à accueillir les migrants mais lançant également un appel à davantage de solidarité européenne : « Sur les débarquements, l’UE doit agir » - Pour le Pape, l’Italie ne doit pas être laissée seule. Pour les navires des ONG, il faut faire descendre tout le monde, sinon elles ne bougeront pas des ports (Corriere della Sera). « Migrants : les naufragés et les sauvés, La Humanity 1 et la Geo Barents sont au port de Catane, mais le gouvernement sélectionne les « fragiles » et laisse sans solution 250 naufragés. Les ONG s’apprêtent à former un recours » (Stampa). L’annonce par Laetitia Moratti, élue de la Ligue à la région Lombardie, de se présenter avec le troisième pôle aux élections régionales fait la Une de la Repubblica, qui voit dans cette décision « un défi pour la gauche » appelée à la soutenir. Certains titres de presse reviennent sur les manifestations « pacifistes » du week-end à Rome et à Milan, les unes en faveur de l’arrêt d’envois d’armes et les autres affichant un soutien plus visible à l’Ukraine : « la gauche pacifiste et les sirènes populistes » (Stampa), « la place de la paix unit la gauche, les 5 étoiles et les catholiques » (Fatto Quotidiano).

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de M. Serafini, « ‘’Nous ne quitterons pas le port’’, bras de fer entre le ministère de l’Intérieur et les ONG » : « C’est la première crise autour du débarquement de migrants en Italie pour le gouvernement de Giorgia Meloni. Au deuxième jour, 35 migrants sont encore à bord du navire Humanity 1. Depuis samedi soir, 144 personnes dont 102 mineurs ont débarqué du navire allemand sur le sol italien. La directive du ministère de l’Intérieur s’en tient au nouveau protocole de ‘’débarquements sélectifs’’ comme les appellent les opposants : le navire de l’ONG doit quitter le port et reprendre le large avec les 35 personnes à bord. Le ministère reste sur sa ligne initiale : secourir les femmes et les enfants ainsi que les personnes fragiles mais ne pas céder au chantage des ONG. Si elle n’obtempère pas, la demande de séquestration de l’embarcation et la poursuite en justice de son commandant ne sont pas exclues. Les migrants à bord seraient débarqués mais feraient immédiatement l’objet d’un avis d’expulsion. Le sénateur démocrate Antonio Nicita et le député et vice-secrétaire du PD Beppe Provenzano se sont rendus sur place. Un député de Verdi e Sinistra italiana est également présent et appelle à une intervention de Sergio Mattarella, ainsi qu’une centaine de militants. Le commandant du navire affirme qu’il ne ‘’bougera pas du port’’ car ‘’en obéissant au gouvernement italien’’ il violerait ‘’des dizaines de lois du droit international’’. Hier dans l’après-midi, le navire de Médecins Sans Frontières, le Geo Barents, est également entré dans le port avec 572 personnes à bord, dont 66 mineurs, en provenance essentiellement du Pakistan et du Bangladesh mais aussi de Syrie et de Libye. La même procédure est demandée que pour Humanity 1 : les inspecteurs sanitaires montent à bord pour effectuer les premiers contrôles et faire une première sélection. Les personnes concernées descendent et effectuent les visites médicales plus approfondies avant d’être amenées en bus vers les centres d’accueil. Priorité aux mineurs non accompagnés, aux femmes et aux familles, et seulement après, aux hommes adultes et fragiles. Dans la soirée, 357 personnes ont ainsi pu débarquer alors que 215 personnes sont restées à bord. SOS humanity annonce qu’un recours sera déposé auprès du Tribunal administratif régional du Latium. Le prochain navire à rejoindre le port pourrait être celui l’Ocean Viking de SOS Méditerranée. »

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COULISSES, La Repubblica, A. Ziniti : « La stratégie de Piantedosi pour agir comme Salvini tout en évitant les procès » : « Matteo Piantedosi a su tirer parti de ses 14 mois comme chef de cabinet de Matteo Salvini.  Il est donc arrivé très préparé à porter, désormais, la casquette de commandant. En faisant surtout attention à éviter de répéter les mêmes erreurs commises par le leader de la Ligue, qui a été inculpé pour l’affaire du navire Open Arms, sur laquelle les juges de Palerme doivent encore se prononcer. La stratégie du nouveau ministre de l’Intérieur a été étudiée dans les détails, code pénal à l’appui, afin de pouvoir faire des choix qui puissent neutraliser les interventions de la magistrature. En assurant le débarquement des mineurs et des femmes enceintes et de tous ceux qui nécessitent des soins médicaux, Piantedosi confirme son ‘engagement humanitaire’ et, surtout, se protège d’éventuelles inculpations pour ‘omission d’actes officiels’ et pour ‘non-assistance à personne en danger’. ‘’ Notre position reste celle de donner assistance mais aussi de rester ferme sur le fait que les migrants économiques transportés par les Ong ne peuvent pas entrer en Italie. Et pour faire passer en Europe le principe de la responsabilité commune ‘’ affirment des sources du Viminale. Piantedosi risquerait, au maximum, une incrimination pour non-respect de l’obligation d’assigner aux navires des Ong un port de débarquement. Mais il s’agit d’un délit qui, dans la pratique, n’existe pas, et donc qu’aucun procureur imagine pouvoir lui opposer.  Le Viminale ne pense pas mettre en place des actions coercitives pour résoudre le bras de fer avec les Ong, qui refusent actuellement de quitter le port italien de Catane. Les commandants des navires pourraient être accusés de ‘résistance à agent public’, vu qu’ils désobéissent au décret-loi qui les oblige à reprendre la mer après les débarquements pour assistance. De son côté l’Ong Sos Humanity demandera, dès ce matin, au tribunal administratif du Latium l’annulation du décret Piantedosi. »

ANALYSE, Fatto Quotidiano, « Sur les navires, le droit international interdisant le débarquement est légitime », de Filoretto d’Agostino : « Pour le ministre de l’intérieur français, le refus de l’Italie de faire débarquer tous les migrants violerait les règles, mais ce n’est pas le cas. Selon les déclarations de Gérald Darmanin, c’est le port le plus sûr et le plus proche qui doit accueillir le bateau. Mais cette affirmation ne tient pas compte de deux aspects. D’abord, tous les navires d’ONG de secours convergent seulement vers les ports italiens. Donc l’Italie devrait prendre tous les naufragés. Le droit international, ainsi, est mis au service de la seule destination choisie par les ONG et l’Italie devrait s’y adapter. Ensuite, les navires des ONG, par leur action, prolongent une action accomplie en premier lieu par les passeurs, des organisations criminelles. Si c’est bien le cas, les navires des ONG n’échappent pas à la règle de l’article 19.c.2 de la convention de Montego Bay de 1982, selon laquelle « la navigation d’un bateau étranger est considérée comme une atteinte à la paix, le bon ordre et la sécurité de l’Etat côtier, si dans les eaux territoriales, le navire est engagé dans l’activité de (…) transport ou déchargement de matériel, valeurs ou personnes en violation des lois et réglementations douanières, fiscales, sanitaires ou d’immigration dans l’Etat côtier ». Les ONG ont bien pour activité de faire débarquer en Italie des migrants clandestins, menant à son terme l’opération commencée par les organisations criminelles, en rendant cette arrivée des bateaux « offensive » selon les termes de l’article 19. En 1997, le gouvernement Prodi avait mis en place le blocus naval pour l’Albanie, avec un accord préventif des autres Etats voisins. En théorie, le fait d’imposer un blocus naval pour empêcher l’afflux de migrants par l’effet d’organisations criminelles n’est pas une violation du droit international, car il entre dans le cadre du blocus pacifique, comme ce fut le cas pour celui des côtes grecques en 1886, de Crète en 1897/98, du Monténégro et de l’Albanie en 1913, et de l’Albanie en 1997. Le problème tient à l’interprétation d’un principe du droit italien et européen : le principe de proportionnalité, non applicable pour l’arrivée d’un nombre relativement modeste de migrants, sans compter les risques, comme l’a montré la tragédie d’Otranto le vendredi saint de 1997 qui a fait plus de 50 morts parmi les migrants ».

Entretien avec le Pape François, La Repubblica, I. Scaramuzzi : « ‘’ Les migrants doivent être sauvés en mer. Mais l’UE ne doit pas abandonner l’Italie ‘’ » : « ‘’ La vie humaine doit être sauvée. Aujourd’hui, la mer Méditerranée est un cimetière, peut-être le plus grand au monde. Les migrants doivent être accueillis, accompagnés, intégrés. Chaque gouvernement de l’Union européenne doit s’accorder sur le nombre de migrants qu’il peut accueillir ; Chypre, la Grèce, Malte et l’Italie ne peuvent pas assumer seuls la responsabilité de tous les migrants qui débarquent sur leurs plages. L’Union européenne doit mettre en œuvre une politique de collaboration et de soutien.  L’Italie, indépendamment du gouvernement en place, ne peut rien faire sans l’accord de l’Europe, la responsabilité est européenne. Et, comme l’a affirmé Merkel, le problème des migrants doit être résolu en Afrique, l’Europe doit essayer de mettre en place des plans de développement en Afrique. C’est une hypocrisie de vouloir résoudre la question des migrants chez nous. Le gouvernement Meloni est un beau défi ! Je lui souhaite de réussir, car le gouvernement est pour tout le monde, je lui souhaite de pouvoir faire progresser l’Italie. Je suis consterné par la cruauté de la situation en Ukraine, cela ne peut venir du peuple russe, plutôt de la présence de mercenaires. Il s’agit d’une guerre mondiale : quand les empires, d’un côté et de l’autre, s’affaiblissent, ils ont besoin d’une guerre pour se sentir à nouveau forts et pour vendre des armes. L’industrie des armes est le fléau plus important au monde actuellement. ‘’ »

PREMIER PLAN, Il Messaggero, de F. Pierantozzi et G. Rosana, « L’ouverture de l’Union européenne sur la question des réfugiés : un plan pour leur redistribution » : « Un document circule entre les capitales européennes pour consultation, proposant la redistribution d’au moins 5 000 à 10 000 migrants chaque année, sur une base volontaire, et le versement d’une contribution financière par les pays qui choisiraient de ne pas les accueillir à destination des pays d’arrivée des migrants. Un forme de ‘’solidarité flexible’’ promue par la République Tchèque, qui assure la présidence tournante du Conseil de l’UE, et dont l’objectif est de sortir de l’impasse sur le dossier migratoire. Il s’agit de trouver un compromis, après de nombreuses et vaines tentatives, afin de mettre au point le premier pilier de la stratégie commune ‘’pour la gestion des arrivées de migrants et des flux migratoires’’ évoquée par le vice-Président du Conseil et ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani. Face à la demande des pays méditerranéens pour la répartition des demandeurs d’asiles, les partenaires du Nord et de l’Est de l’Europe ont jusqu’à présent bloqué l’approche unitaire dans la réforme du système d’accueil de l’UE. D’ici fin novembre on devrait savoir si cette avancée pourra avoir lieu ou non, en vue notamment de la réunion à Bruxelles des ministres de l’Intérieur prévue pour les 8 et 9 décembre. Le nombre de personnes à accueillir, compris entre 5 000 et 10 000 dans le projet qui circule actuellement, pourrait être revu à la hausse par la Commission européenne sur la base des arrivées effectives et des exigences concrètes. Il s’agit d’institutionnaliser la solution basée à la fois sur l’accueil volontaire et sur l’aide financière aux pays d’arrivée présentée en juin dernier à la toute fin de la présidence française du Conseil et à laquelle avaient adhéré 21 Etats membres de l’UE et/ou de l’espace Schengen, dont la France et l’Allemagne. L’Espagne voudrait faire adopter ce nouveau Pacte sous sa propre présidence, prévue pour le deuxième semestre 2023, soit juste avant les élections pour le Parlement européen et la présidence hongroise. D’ici là l’Italie devra se contenter du soutien français promis par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Paris a en effet confirmé hier, suite au débarquement des migrants à bord du navire Humanity 1, que la France ferait sa part. Si ce n’est pas clair dans le détail, on sait qu’une délégation française se rendra en Italie pour examiner les candidats éligibles (des femmes et des enfants). De l’autre côté des Alpes, c’est une question très délicate, la majorité de Macron étant en difficulté aussi bien avec l’extrême-droite qu’avec la coalition de gauche. Une source du ministère de l’Intérieur déclare que ‘’cela fait plusieurs semaines que nous nous y attendons, avec le nouveau gouvernement en Italie il y aura un problème sur la question des ports, car en Italie la concurrence entre la Ligue et Fratelli d’Italia est telle qu’il est impossible de faire un pas en arrière sur ces sujets. Et c’est la même chose en France car Marine Le Pen et le Rassemblement National y sont très forts’’. En somme, il vaut mieux que les navires avec des migrants à leur bord n’arrivent pas à Marseille. Paris cherchent ainsi à ne faire arriver sur le territoire français que les personnes qui seront accueillies afin d’éviter les critiques pour avoir faire augmenter le nombre de clandestins. » 

ARTICLE, La Stampa, « Le tweet d'Orban : "Merci Meloni, vous défendez l'Europe". La double stratégie du gouvernement en Europe » par Ilario Lombardo : « Le ministre de l'Intérieur Matteo Piantedosi a accueilli avec un sentiment de libération la confirmation que son homologue français Gérald Darmanin finalisera demain les procédures d'accueil de certains des migrants secourus par les navires des ONG bloqués dans les eaux territoriales italiennes. Il y aura désormais une inspection en Sicile par les agents français de l'immigration, ce qu'ils n'auraient pas fait si les bateaux n'avaient pas été autorisés, par décret, à s'arrêter temporairement dans les ports. Il y a une méthode poursuivie par Piantedosi, mais qui vise à rester séparé des revendications de Matteo Salvini et applaudissements de Viktor Orbán sur la défense des frontières européennes. Pour Piantedosi, l'ouverture française est symboliquement "significative", car il s'agit, selon lui, de l'aveu d'un problème. Cependant, il lui faut d'autres pays prêts à accueillir un quota de migrants. Le ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani pense également à les courtiser, en les cherchant parmi les moins réticents - l'Allemagne, espérons-le - et donc pas parmi les alliés historiques de la Première ministre Giorgia Meloni, comme les Hongrois, les Polonais et les Tchèques. La trame est toujours la même : l'Italie cherche des alliés pour affirmer le principe d'un partage plus grand et plus concret des débarquements et des réfugiés. Piantedosi sait que le temps ne joue pas en faveur de l'Italie. Plus les jours passent, plus le risque de non-assistance pèse. La théorie selon laquelle c'est le pays du pavillon du bateau des ONG et des réfugiés qui porte la responsabilité est difficile à appliquer en Europe. Les avocats des ONG ont déjà préparé les recours qui seront déposés aujourd'hui auprès du TAR contre le décret ».

ARTICLE, La Stampa, « Sur l’envoi d’armes en Ukraine, l’inconnue du parlement » par Antonio Bravetti : « Après les cinq du gouvernement Draghi, le nouvel exécutif rédigera un sixième décret interministériel pour allouer des moyens militaires à l'Ukraine : Giorgia Meloni en discutera bientôt avec le secrétaire de l'OTAN, Jens Stoltenberg, qui est attendu à Rome jeudi. Cependant, la majorité doit décider de la procédure à suivre. Le choix fondamental est de savoir si l'on continue à passer uniquement par le Copasir, comme cela a été fait jusqu'à présent, ou si l'on parlementarise la discussion, comme le réclame le M5S. Une insistance qui n'a pas plu au ministre de la Défense Guido Crosetto. Sur un point, la majorité n'a pas l'intention d'apporter de changement : la liste des armes restera secrète. Fratelli d'Italia, assurent-ils, "n'aurait aucun problème à soumettre le décret au Parlement". Les armes devraient prévoir moins de moyens terrestres et plus de systèmes de défense aérienne et antimissile. En outre, avant la fin de l'année, le Parlement devra prolonger jusqu'au 31 décembre le décret de mars qui couvre l'envoi des armes. C'est un mandat pour lequel Conte lui-même a voté, a rappelé hier le ministre du Développement économique Adolfo Urso, président sortant du Copasir, chacun peut changer d'avis, mais c'est une loi. Le débat pourrait être explosif. Les positions des oppositions vont du non de Conte (et de l'alliance Verts-Gauche) au oui convaincu du troisième pôle, en passant par Enrico Letta qui a réaffirmé que l'attitude du PD "sera en ligne avec ce que nous avons fait depuis le 24 février". Et ce n'est pas tout : la Ligue et Forza Italia seraient également appelés à professer ouvertement leur atlantisme. Rien n'est considéré comme acquis. »

ENTRETIEN, La Stampa, Adolfo Urso (Frères d'Italie), ministre des Entreprises et du Made in Italy, « Il faut rendre la transition écologique compatible avec l’industrie » : « Il faut bien avoir conscience que, face à l’urgence sur le plan énergétique, il est nécessaire d’adapter la transition écologique aux lourdes conséquences observées pour le secteur de la production. Nous avons déjà débloqué 31,5 milliards d’euros d’aides, entre cette année et l’année prochaine, pour aider les ménages et sur les entreprises à faire face à la hausse des prix de l’énergie et nous ferons davantage encore dans le cadre de la nouvelle Loi de Finances. Les entreprises les plus énergivores sont particulièrement importantes pour le Made in Italy (céramique, verre, sidérurgie…) et elles bénéficieront de fourniture à un coût administré. Concernant les forages gaziers en mer adriatique, le contexte est aujourd’hui bien différent [de lors du référendum tenu il y a six ans], c’est notre sécurité énergétique qui est en jeu et nous devons agir dans l’intérêt national. Par ailleurs, nous mettrons en place avec le ministère des Affaires étrangères des mesures compensatoires à destination des entreprises qui pâtissent le plus des sanctions contre la Russie. Sur le plan international, je ne suis pas d’accord avec ceux qui affirment qu’il n’est plus nécessaire de livrer des armes de défense à l’Ukraine. Les Ukrainiens doivent encore se défendre. Je ne suis pas contre à un nouveau débat au Parlement, même si ça n’est pas obligatoire, mais il faut continuer à préserver la confidentialité sur la nature des armements fournis. Quant à l’Egypte et la rencontre avec Al-Sissi, il s’agit d’un partenaire fondamental en Méditerranée, y compris sur le plan énergétique, et cela ne signifie pas ne pas demander de comptes en matière de droits de l’homme. L’Italie continuera à demander justice pour l’assassinat barbare de Giulio Regeni. Sur le débat autour des rave party, l’Italie est devenue une sorte de zone franche pour ce genre d’événements, notamment suite aux normes restrictives introduites en France. Le ministre de la justice Carlo Nordio a déjà dit que le projet de loi pouvait en effet être amélioré. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Judit Varga à propos de la guerre en Ukraine.

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Hongrie. Le ministre hongrois de la Justice, Madame Judit Varga, a donné une interview à la revue National Interest au sein de laquelle elle déclare : « Nous avons condamné l'agression russe. Le fait de savoir qui a déclenché la guerre ne fait aucun doute. Mais nous pensons que tous les efforts doivent viser la désescalade car, à partir d'un conflit local, nous avons un problème mondial, une crise énergétique et une inflation en temps de guerre. », soulignant que « Si, jusqu'à présent, seules l'Autriche et la Hongrie ont élevé la voix pour un cessez-le-feu immédiat et des négociations de paix, aucun autre État n'a mentionné cela en ces termes. »

Elle estime que les sanctions font plus de torts à l’UE qu’à la Russie. Elle déclare que les négociations doivent avoir lieu directement entre les États-Unis et la Russie.

AfD : "Seule la diplomatie peut mettre fin à cette guerre !"

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Allemagne.

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"L'AfD à la Chambre des députés exige des négociations : seule la diplomatie peut mettre fin à cette guerre ! Notre pays d'abord !"

Anže Logar du SDS donné battu.

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Slovénie. Un sondage Valicon donne le candidat issu du SDS Anže Logar battu lors du deuxième tour de la présidentielle, avec 44 %, face à Nataša Pirc Musar, qui est soutenue par les Pirates et les écologistes, avec 56 %. Le deuxième tour se déroule le dimanche 13 novembre 2022.

(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2022/10/23/slo...)

05/11/2022

Björn Höcke réélu président de l’AfD de Thuringe : "Je veux que nous traquions l'establishment."

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Allemagne. Thuringe. Le président de l’AfD de Thuringe Björn Höcke désire être le candidat de tête de l’AfD pour les élections pour le Parlement de Thuringe en 2024 : « Je veux que nous traquions l'establishment. »

Lors d’un congrès de l’AfD de Thuringe à Pfiffelbach, Björn Höcke a été réélu président de l’AfD de Thuringe avec 89,7%, soit 183 votes pour, 19 votes contre et deux abstentions.

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Björn Höcke

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"Nous félicitons la nouvelle direction de l'AfD de Thuringe."

Mank garde durant un an une place Engelbert Dollfuss.

Autriche. Basse-Autriche. Mank. Les sociaux-chrétiens/conservateurs de l’ÖVP ont voté à la majorité absolue, face aux sociaux-démocrates du SPÖ et aux écologistes, contre le changement de nom de la place Docteur Dollfuss, le chancelier social-chrétien qui avait instauré le régime qui a été ensuite appelé « Austrofascisme ». Dollfuss avait été assassiné par des nationaux-socialistes. Selon le maire ÖVP, un nouveau nom est envisagé après une phase de traitement de la question durant un an.

Mank restera la seule ville d'Autriche à avoir une place ou une rue portant le nom de ce chancelier. Lors de la dernière réunion du conseil municipal, cependant, il a été décidé de révoquer les citoyennetés d'honneur d'Engelbert Dollfuss, de son successeur au poste de chancelier Kurt Schuschnig, et du vice-chancelier Ernst Rüdiger Starhemberg.

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Matteo Salvini félicite Jordan Bardella.

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Italie et France. Le dirigeant de la Ligue et vice-Premier ministre italien Matteo Salvini félicite sur Twitter Jordan Bardella pour son élection à la tête du Rassemblement national.

04/11/2022

Interview par Lionel Baland du député polonais politiquement incorrect Janusz Korwin-Mikke.

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Pologne. Interview de Janusz Korwin-Mikke :

https://www.breizh-info.com/2022/11/04/210185/janusz-korw...

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Janusz Korwin-Mikke

"L’UE demande à Meloni de sauver les migrants."

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Italie. Revue de presse.

La première visite officielle à Bruxelles de G. Meloni en tant que Présidente du Conseil fait les gros titres de la presse italienne. La plupart des quotidiens souligne une rencontre « cordiale » qui a été l’occasion d’un « dégel » avec les dirigeants européens, ainsi qu’un alignement sur l’Ukraine. La question migratoire – évoquée à cette occasion, sur fond de l’affaire des navires d’ONG en attente de pouvoir débarquer dans les ports siciliens – marquerait cependant un clivage, au vu de la nouvelle posture du gouvernement italien, qui considère la défense de ses frontières comme prioritaire : « Meloni, les requêtes à l’Europe » - Les débuts de la Présidente du Conseil à Bruxelles : le gaz et les frontières sont prioritaires. La Commission demande à Rome de sauver les migrants (Corriere della Sera), « L’UE demande à Meloni de sauver les migrants » - Metsola et von der Leyen apprécient le « message fort » de la présence de Meloni à Bruxelles (La Stampa), « Le chantage sur les migrants » - Le plan de Piantedosi prévoit que les demandes d’asile doivent être adressées aux pays auxquels appartiennent les navires d’ONG. Meloni : l’Europe a vu que nous ne sommes pas des Martiens. Mais c’est le coup de froid avec l’UE (La Repubblica), « « Nous défendons les frontières de l’UE » » - Le dégel avec von der Leyen lors de sa visite à Bruxelles, Meloni obtient des concessions de la part du Commissaire Gentiloni sur le PNRR (Il Messaggero), « Les débuts « soft » de Meloni à Bruxelles » (Il Giornale). La baisse momentanée des prix énergétiques, en raison d’une diminution de la demande de gaz, est aussi citée.

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, « Emission de titres de dette européenne et protection des frontières : les demandes de Meloni à l’UE » par Marco Galluzzo : « Giorgia Meloni a demandé à Ursula von der Leyen avec "franchise" qu'une réponse financière de l'UE contre la spéculation sur le marché de l'énergie et la crise économique arrive le plus rapidement possible. La Commission s'efforce de présenter une proposition qui convienne aussi bien à Berlin qu'à Paris, à Rome qu'à Amsterdam, une réponse qui soit "stratégique, déterminée et agile", comme l'ont décidé les chefs d'État et de gouvernement des 27 pays de l'UE lors du dernier sommet. Meloni demande des ressources financières sur le modèle Sure, donc avec l'émission de titres de la dette européenne, ceux que Berlin n'aime pas mais qui garantissent de l'argent à coût zéro ou presque. C'est la première de ses revendications, mais différemment que par le passé, en étant " un partenaire loyal au sein de l'UE ". Elle est venue donner des garanties sur le budget italien et sur la posture internationale, mais elle est aussi venue en tant que leader européen, qui reconnaît la centralité de Bruxelles : "j'ai trouvé des gens prêts à écouter", des gens qui ont vu que "nous ne sommes pas des Martiens". Et elle a reçu une confirmation non négligeable de pleine satisfaction de la présidente de la Commission, qui a souligné "le signal fort envoyé par sa visite ici, lors de son premier voyage à l'étranger". Meloni cherche à écrire un nouveau récit sur l’UE, tout en écrivant sur le livre d’honneur du parlement européen qu’il s’agit d’une entité  qui "vit dans l'identité des nations",  fidèle à son credo d'une Union fédérale ancrée dans le principe de subsidiarité. Mais c'est l'UE dans laquelle elle est désormais une actrice principale et où elle doit exercer un rôle non négligeable si elle veut compter. Et avec les règles nouvelles pour elle, sur lesquelles elle demande conseil à l'ancien premier ministre et actuel commissaire aux affaires économiques, Paolo Gentiloni. Parmi les sujets de la journée, l’Ukiraine, le budget, et la question de l'immigration, "parce que la défense des frontières extérieures est désormais un principe établi" dans les règles européennes, ou encore la proposition d'étiquetage des aliments, chère à la France, que l'Italie voit comme de la poudre aux yeux (elle exclurait notre huile d'olive ou notre parmesan du marché, pour ne citer qu'eux). De grandes questions, stratégiques, délicates, mais aussi des dossiers apparemment mineurs. Sur le PNRR, la Commission s'est montrée ouverte et des changements possibles sont en cours de discussion, révèle Meloni elle-même, "en raisonnant sur les grandes priorités d'aujourd'hui, comme la question de l'énergie". Mais la part des ressources que le nouveau gouvernement souhaite consacrer à la politique énergétique est encore confidentielle. » 

COMMENTAIRE, La Repubblica, A. Bonanni « La trêve armée avec Bruxelles » : « Giorgia Meloni s'est rendue à Bruxelles pour expliquer aux trois dirigeants des institutions européennes que "nous ne sommes pas des Martiens", que l'extrême droite qui est arrivée au pouvoir en Italie n'a pas l'intention de provoquer des problèmes, ni de couler le bateau de l'UE sur lequel, comme les autres, elle tente de survivre à la tempête déclenchée par Poutine. Mais ce qui compte, ce sont les faits. Et le seul point pouvant représenter un fait concret est que Meloni a choisi la capitale européenne pour sa première mission hors des frontières italiennes. C'est un geste symbolique. Mais c'est un geste important, car il indique une priorité politique. Elle ne s'est pas rendue à Kiev, où elle avait également été invitée. Elle ne s'est pas rendue à Varsovie, où gouvernent ses camarades du parti eurosceptique. Elle n'est pas non plus allée à l'OTAN pour souligner une loyauté atlantique distincte de la loyauté européenne. Elle est venue rencontrer l'Europe et tenter d'apaiser la méfiance et les craintes qui ont accompagné sa victoire. C’était un choix qui n’était pas donné comme acquis, et fortement apprécié par von der Leyen et Metsola. Ce geste a-t-il suffi à dissiper les craintes des Européens ? Certainement pas. En témoigne le fait qu'aucune des trois institutions européennes n'a voulu se mouiller en organisant une conférence de presse commune après la réunion. Les risques sont encore trop élevés de laisser émerger des divergences et des désaccords que, pour l'instant, personne ne veut mettre en évidence. Comme par exemple la question migratoire. Meloni a expliqué que, sur cette question, les priorités de l'Italie "ont changé" et vont désormais "à la défense des frontières extérieures de l'UE". Elle a également déclaré avoir trouvé, dans les palais européens, "des oreilles prêtes à écouter". Mais, elle reste délibérément dans l’ambiguïté entre la nécessité de défendre les frontières extérieures, que tous les Européens partagent, et l'obligation morale et juridique de sauver les naufragés en mer, à laquelle son gouvernement semble vouloir se soustraire et qui a été une nouvelle fois réaffirmée hier par le porte-parole de la Commission européenne. Bref, Meloni s’est présentée hier avec un drapeau blanc, en tant qu’adversaire qui veut négocier une trêve armée. Si le nouvel exécutif maintient ses engagements sur les réformes et sur sa dette, en échange des fonds européens, et s’il ne glisse pas sur les droits (comme l’ont fait ses amis en Hongrie et en Pologne) tout ira bien. Au cas contraire, von der Leyen dispose de tous les instruments nécessaires pour intervenir et elle n’hésitera pas. » 

EDITORIAL, Il Foglio, Claudio Cerasa, « Pour Meloni, la fête est finie » : « La première journée historique de Giorgia Meloni à Bruxelles se résume à un objectif : rassurer. Meloni sait que tout ce que l'Italie peut tenter de faire en Europe passe par cela. Mais cela suppose trois trahisons redoutables : trahir ses propres idées, trahir ses amis, trahir son passé. Il s'agit de considérer la solidarité entre les grands pays de l'Union européenne comme le seul bouclier possible pour défendre l'intérêt national contre les nationalismes toxiques répandus sur le continent. C'est vrai en matière d'énergie, bien sûr, mais c'est aussi vrai en matière d'immigration, et la grande trahison, c’est admettre que même sur la gestion des flux migratoires, l'Italie, à moins de mettre toute l'eau de la Méditerranée dans une bouteille, ne peut pas se passer du respect du droit international. Alors que sauver des vies en mer constitue une obligation des Etats et prévaut sur toutes les règles et accords bilatéraux visant à lutter contre l'immigration irrégulière, elle ne peut s'empêcher de mener sa bataille pour la redistribution des migrants, en Europe, en essayant de faire le contraire de ce qui a été suggéré ces dernières années par les champions de l'internationale souverainiste : non pas en fermant les ports, non pas en élevant des murs, non pas en tirant sur les péniches, mais en se battant pour obliger les pays de l'UE à ouvrir les portes de l'accueil plus qu'aujourd'hui.  Moins de souverainisme pour avoir plus de contrôle sur notre souveraineté. Moins de nationalisme pour avoir plus d'outils pour défendre l'intérêt national. Moins de populisme pour pouvoir protéger notre propre peuple. Cela s’applique aussi aux amis, et suppose donc de trahir ceux qui voulaient que le nouveau gouvernement italien serve à détricoter les vieux équilibres européens. Trahir ceux qui, d'Orbán à Le Pen en passant par Vox et l'AfD, ont misé sur le gouvernement Meloni pour tenter de remettre en cause l'intégration de l'Europe, ce que Meloni a déclaré hier vouloir préserver et non combattre. Et l'apaisement, en particulier, signifie offrir aux deux grands pays avec lesquels l'Italie devra compter dans les prochaines années, la France et l'Allemagne, des signes concrets de conversion de ses idées passées. Meloni devra montrer qu'elle ne considère pas la France d'Emmanuel Macron comme un pays désireux de mener des " politiques prédatrices " contre l'Italie et qu'elle considère les politiques lepénistes comme un mal à combattre et non comme un instinct à assouvir. Et elle devra aussi montrer, Meloni, qu'elle ne considère pas le gouvernement allemand comme un ennemi naturel du gouvernement italien, comme elle l'avait dit dans le passé, mais qu'elle le considère, au contraire, comme un allié précieux pour essayer de renforcer la souveraineté européenne, en transformant même les ennemis du gouvernement allemand (AfD et associés) en ennemis du gouvernement italien (et le fait que la première mission à l'étranger du ministre italien de l'économie, Giancarlo Giorgetti, se soit déroulée en Allemagne n'est pas accidentel). Le chemin que Meloni a devant elle en Europe, aussi difficile et inavouable soit-il, consiste à ne pas tenir compte des promesses faites pendant la campagne électorale par sa coalition. Il s'agit plutôt de faire tout ce qui doit être fait, quoi qu'il en coûte, afin que la rupture du nouveau Premier ministre porte davantage sur ses propres idées passées que sur les projets et objectifs du gouvernement qui l'a précédé. En Europe, la fête est finie, mais surtout pour Meloni. » 

SONDAGES, La Stampa, A. Ghisleri « Fratelli d’Italia frôle la barre des 30%, quatre Italiens sur dix apprécient Meloni » : « Les débuts de G. Meloni à Bruxelles sont salués par la chaleur de ses électeurs, qui la récompensent du point de vue du taux de popularité, désormais à 40,6%, avec un bond de 0,9 points en dix jours. Son parti aussi, Fratelli d’Italia, se renforce, passant à 28,7% des intentions de voix (avec +2,7% par rapport aux élections du 25 avril dernier). Cela montre que la lune de miel avec l’Italie va de l’avant. La coalition de droite atteint 45,2% des intentions de vote, et la Ligue augmente de très peu (+0,2 points) pour atteindre la barre de 9%, Forza Italia qui recule d’1,6 points, s’arrête à 6,5% et enfin Noi Moderati à 1%. Concernant les prévisions des Italiens sur l’avenir de la coalition, 27% des sondés estiment que le gouvernement durera toute la mandature ; alors que pour 68% des sondés le parti de S. Berlusconi sera une possible menace pour Meloni. Concernant les partis d’opposition, le M5S devance désormais le PD avec 17% des intentions de voix, contre 16,5% au parti de Letta, tandis que le Troisième Pôle atteint 8,2%, avec une hausse de +0,4 points. L’Italie d’aujourd’hui est encore dans une phase d’attente pour comprendre comment le passage de consignes entre M. Draghi et G. Meloni peut modifier notre quotidien. » 

ARTICLE, La Repubblica, A. Ziniti « Migrants, le dernier chantage : ils doivent demander l’asile sur les bateaux des ONG » - Voici la nouvelle stratégie du ministre Piantedosi pour remporter le bras-de-fer sur les migrants bloqués depuis des jours. Ainsi, si l’Italie devait autoriser l’entrée dans les ports, la gestion retomberait sur les pays d’appartenance des navires : « La demande de protection internationale devra être faite à bord des navires humanitaires pour faire retomber la responsabilité de la gestion des migrants secourus sur l’Etat d’appartenance des ONG. Seulement à cette condition, l’Italie serait disposée à ouvrir ses ports et délocaliser les migrants chez les pays européens concernés. C’est donc dans les plis du droit d’asile que le « très technique » ministre de l’Intérieur du gouvernement Meloni est en train de chercher une porte d’issue à cette impasse. Piantedosi sait très bien qu’il ne peut pas se permettre de perdre son premier bras-de-fer avec les ONG, qualifiées de « navires pirates » par Meloni. Il est en train de travailler afin d’éviter qu’un magistrat (comme ce fut le cas pour Salvini quand il était titulaire de l’Intérieur) ne décide de l’obligation de les laisser débarquer. Ce serait un échec intolérable pour Meloni qui, encore hier à Bruxelles, a annoncé « un changement de posture de l’Italie ». Il faut voir après quelle sera la disponibilité des autres pays de l’Union, à commencer par l’Allemagne qui a reçu de la part de la Farnesina une demande d’éclaircissements dont notamment l’éventualité de demandes de protection internationale faites à bord. Chose improbable, puisque personne ne le fait jamais avant de débarquer. Toutefois, la loi le permet et c’est sur ce point que se base la stratégie de Piantedosi afin de contourner les accords de Dublin. C’est une solution qui permettrait au gouvernement Meloni de maintenir la ligne dure et d’éviter à l’Italie une censure pour d’éventuels comportements inhumains et mettrait les autres pays européens devant la responsabilité de partager la gestion des flux migratoires. »

ARTICLE, Corriere della Sera, « Tajani : pour les navires, il y a des règles. L’UE rappelle que sauver des vies est un devoir » par Francesca Basso : « Le ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani, qui était à Berlin pour participer au sommet sur les Balkans occidentaux a rappelé la situation : "L'Allemagne est un de nos grands interlocuteurs, c'est un pays ami", mais "quand il y a un message à faire passer", a-t-il expliqué, "notamment sur la question de l'immigration, nous le faisons avec détermination pour faire respecter les règles. Nous avons seulement demandé que les navires des ONG respectent les règles européennes lorsqu'ils secourent une personne en mer et demandent ensuite à accoster dans les ports les plus proches. Nous l'avons fait de manière officielle, avec beaucoup de politesse mais aussi avec beaucoup de fermeté". Pour Tajani, qui s'exprimait aux micros de la RAI, "nous avons besoin d'une collaboration entre tous les pays européens, mais aussi avec les pays des Balkans, pour arrêter l'immigration illégale, car elle risque de devenir un problème de plus en plus grave pour nous tous". Les mesures prises par le gouvernement italien à l'encontre du navire Humanity1 battant pavillon allemand, qui transporte actuellement 104 mineurs non accompagnés - "dont beaucoup ont besoin de soins médicaux", selon Berlin - ont attiré l'attention à Bruxelles, mais aucune invitation ouverte à changer de stratégie n'est venue des institutions européennes. "Nous suivons la situation de près", a expliqué Anitta Hipper, porte-parole de la Commission européenne. "D'après les informations dont nous disposons, poursuit-elle, il y a trois navires avec environ un millier de personnes à bord et ils ont demandé à débarquer en toute sécurité. La Commission ne participe pas aux opérations de sauvetage en mer ni à la définition du lieu de débarquement. Sauver des vies en mer est un devoir moral et une obligation légale en vertu du droit international des États membres, quelles que soient les circonstances". Lors de la première visite de Meloni à Bruxelles, l'effort évident était d'éviter toute forme de polémique pour créer un climat constructif avec le nouveau gouvernement italien. La question des flux migratoires a été abordée lors des entretiens entre Meloni et von der Leyen, ainsi qu'avec Charles Michel, mais ils ne sont pas entrés dans les détails et le cas des trois navires d'ONG n'a pas été abordé. M. Hipper a également expliqué que le mécanisme temporaire de solidarité volontaire sur le transfert des migrants - l'accord a été conclu en juin dernier par 21 pays de l'UE - peut également être utilisé pour redistribuer les migrants actuellement bloqués sur des navires au large de l'Italie dans les eaux internationales. Jusqu'à présent, si l'on exclut les trois navires, il y a eu 8 000 offres de relocalisation et, au cours des derniers mois, 38 migrants ont été transférés en France et 74 en Allemagne. Réactions tièdes au Parlement européen (la plupart des députés européens ne sont pas à Bruxelles pour cause de vacances). Une source du PPE a expliqué au Corriere que les Populaires attendent "des gouvernements italien et allemand qu'ils respectent toutes leurs obligations basées sur le droit international et qu'ils agissent en conséquence". »

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Giorgia Meloni et Ursula von der Leyen

ARTICLE, Corriere della Sera « Les ONG et le gouvernement font du surplace. Un débarquement prévu uniquement pour les femmes et les enfants » par Rinaldo Frignani : « Alors que le bras de fer entre Rome et Berlin pour accorder la permission à l'ONG allemande d’accoster se poursuit, 456 migrants qui se trouvaient à bord d'un bateau de pêche parti de Libye sont arrivés à Crotone. Le bateau avait été repéré mercredi par un hélicoptère de la Guardia di Finanza et les moyens de Frontex lui ont porté assistance, permettant aux migrants d'arriver en Calabre. L'approche à l’égard des navires des ONG reste tout à fait différente. Après la demande de la Farnesina d'obtenir la liste des personnes à bord, la décision prise en accord avec l’Intérieur reste que seuls les femmes et les enfants doivent être débarqués. Il semble peu probable que le navire soit finalement laissé sans port de débarquement, mais l'intention du gouvernement semble claire : prendre son temps. C'est la ligne de l'ancien ministre de l'Intérieur Matteo Salvini suivie par le passé, pour décourager les départs d'Afrique du Nord. La droite l’avait clairement annoncée lors de la campagne électorale et l’esprit de la note de Piantedosi pour qui l’action des ONG n’est pas "conforme à l'esprit des réglementations européennes et italiennes en matière de sécurité et de contrôle des frontières et de lutte contre l'immigration clandestine"". Humanity1 a fait savoir qu'elle avait déjà envoyé "17 demandes infructueuses à Malte et à l’Italie" et a ensuite lancé un nouvel appel : "Les 179 personnes à bord ont besoin de toute urgence d'un endroit sûr. L'état de santé des naufragés se dégrade. En raison des températures froides de la nuit, une fièvre se répand à bord. Les tests Covid sont négatifs, cependant'. Hier, M. Piantedosi a participé par vidéoconférence à la réunion du groupe MED5, qui comprend, outre l'Italie, Chypre, la Grèce, Malte et l'Espagne. La décision finale prévoit "un changement de stratégie qui doit être réalisé en renforçant les canaux d'entrée régulière dans l'UE, ainsi qu'en intensifiant les relations avec les pays d'origine et de transit des migrants". Une approche qui vise à lutter contre le trafic de migrants en réduisant à la fois les naufrages et les profits criminels". La même demande avait déjà été soumise à l'UE au cours des derniers mois, mais elle n'a pas abouti jusqu'à présent. »

ARTICLE, Il Messaggero, « Migrants, davantage d’entrées régulières. L'impasse sur le navire allemand » par Andrea Bulleri : » « De la part de Bruxelles (et avant cela de Berlin), on sent les pressions pour que l'Italie prenne en charge les presque mille réfugiés à bord des trois navires des ONG qui se trouvent actuellement au milieu de la Méditerranée. Mais Tajani, lors du sommet des Balkans, a rappelé que pour Rome, il faut d’abord "respecter les règles" en matière d’accueil. Traduction : il est juste d'intervenir s'il y a des personnes en danger ("L'Italie ne recule pas quand il s'agit de sauver des vies humaines", a prévenu M. Tajani), mais il n'est pas juste de permettre le débarquement aveugle sur les côtes italiennes de navires battant pavillon étranger. Le ministre Matteo Piantedosi a appelé hier à un "changement de stratégie" au niveau européen sur la question des migrants : "Renforcer les canaux d'entrée réguliers dans l'UE", peut-on lire dans l'appel rédigé à l'issue de la réunion Med5 (les cinq pays européens de la Méditerranée), pour lutter contre le trafic illégal d'êtres humains et le business des passeurs. Et puis "intensifier les relations avec les pays d'origine et de transit des migrants", à commencer par les États africains. Mais entre Rome, Berlin et Bruxelles, il y a toujours la question des trois bateaux d'ONG qui insistent pour entrer dans les ports italiens.  "Quand un navire demande à accoster, nous voulons savoir qui est à bord, c'est une question de sécurité nationale", a prévenu Tajani à l'issue du sommet de Berlin avec Scholz. A l'Allemagne et autres partenaires, précise-t-il, "nous avons seulement demandé le respect des règles. Nous l'avons fait de manière officielle, avec beaucoup de politesse mais aussi avec beaucoup de fermeté". Une ligne aussi revendiquée lors du face-à-face d'une demi-heure avec la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock.  Avec l'Allemagne ("Un pays ami et un grand interlocuteur"), il n’y a pas de friction, tient à souligner M. Tajani. La question, sauf dans le cas spécifique du navire Humanity 1 battant pavillon allemand, "ne concerne pas Berlin, mais le droit européen". "Puis ajoute Tajani quand il y a un message à donner, notamment sur la question de l'immigration, nous le faisons avec détermination". "L'Italie ne peut pas devenir un refuge pour tous les immigrés", résume le ministre des Relations avec le Parlement Luca Ciriani. Et donc "l'Allemagne ne peut pas secourir les migrants en mer sans en informer les autorités italiennes, et dire ensuite qu'il y a un problème humanitaire mais que vous vous en occupez". Matteo Salvini est encore plus dur : "Où devrait aller un navire norvégien ? C’est simple, en Norvège" a tweeté le chef des infrastructures, commentant le cas de l'Ocean Viking. La porte-parole de la Commission européenne, Anita Hipper, a lancé à l’attention de l’Italie : "c'est une obligation morale et légale pour les États membres de sauver les gens en mer". Des déclarations auxquelles Tajani lui-même a répondu indirectement hier, en soulignant que "s'il faut sauver la vie de quelqu'un, l'Italie est prête" (mais aussi que "ce n'est pas le cas en l’espèce"). Pas seulement : lors des entretiens bilatéraux avec ses collègues du G7, le chef de la diplomatie romaine est revenu plaider pour une solution européenne : " L'Italie a 7 000 kilomètres de côtes ", a-t-il rappelé. "Nous ne pouvons pas être les seuls, avec la Grèce et Malte, à prendre en charge le problème".

ARTICLE, La Repubblica, G. Di Feo « Le message d’Haftar au gouvernement Meloni : un bateau avec 500 personnes à bord » : « Ce n’est pas un hasard si le navire est parti depuis la Cyrénaïque quelques jours après la prise de pouvoirs de G. Meloni. Il s’agit d’une sorte d’avertissement lancé par Khalifa Haftar, le seigneur de la guerre libyen qui continue ses manœuvres de pouvoir sur les deux côtés de la Méditerranée. La situation de la Cyrénaïque est bien différente par rapport à celle du reste de la Libye : Haftar dispose de forces militaires qui ont le contrôle total des côtes. Les passeurs peuvent agir uniquement avec son autorisation. Le Raïs de Tobrouk n’a pas renoncé à jouer les protagonistes et profite du fait que la Libye soit divisée en deux et sans gouvernement. La Libye est désormais disputée entre Erdogan et al-Sisi pour la suprématie de la Méditerranée. Haftar tente de s’insérer dans le jeu. Il peut compter sur de bonnes relations avec Le Caire et sur le soutien de la Russie. Le vieux général use alors l’arme des migrants comme instrument de pression sur l’Europe et notamment sur l’Italie pour obtenir une reconnaissance politique et économique. Le navire arrivé à Crotone n’est que le premier signal lancé à Meloni. C’est là une sonnette d’alarme pour l’exécutif italien, qui devra trancher sur quel dirigeant miser et comment bouger entre l’Egypte et la Turquie, le tout en harmonie avec les initiatives européennes. Samedi dernier, l’UE a signé un accord avec le gouvernement d’al-Sissi en allouant 80 millions d’euros pour renforcer la surveillance de la frontière avec la Libye. Il est assez singulier que pour assurer l’application de l’entente il y ait, outre l’OMI, la Civipol, une structure du ministère de l’Intérieur français. En Libye comme dans le reste du Maghreb, Paris suit ses intérêts, qui vont souvent à l’encontre de ceux des Italiens. C’est une opposition qui a marqué l’histoire récente du pays africain, depuis la chute de Kadhafi. Et qui risque de rendre vaine toute tentative de stabiliser la Libye. »

ENTRETIEN, Corriere della Sera, de l’Amiral Cavo Dragone, chef d'état-major des armées, "Le front ukrainien est désormais dans l'impasse. Les négociations doivent être relancées" par Rinaldo Frignani : « Je pense qu'il ne peut y avoir de solution militaire au conflit parce que la Russie n'a pas atteint ses objectifs stratégiques et parce que l'Ukraine a réagi avec un fort sentiment d’unité nationale. D'autre part, les territoires pris par les Russes ne peuvent être récupérés. Maintenant qu'il y aura une pause hivernale, le temps froid intensifiera la guerre de tranchées avec le repositionnement des deux camps. Au printemps, les hostilités reprendront de manière plus violente, à moins que - comme je l'espère - la communauté internationale ne parvienne à catalyser ses efforts en vue d'une "solution négociée". "Il faut accorder le poids nécessaire à ce qui est dit, le contextualiser avec les risques qu'il y a pour un geste risqué, pour une erreur. Il est peu probable que ces menaces soient suivies d'effet : il y aurait un effet domino imparable. Il faut considérer ce qui est dit dans le contexte d'une confrontation pour la conviction des esprits : essayer de gagner des positions de force, dans une tentative d'affaiblir psychologiquement l'adversaire et d'obtenir un avantage lorsqu'il sera assis à la table des discussions. La dissuasion nucléaire a toujours existé, mais elle n'a pas servi à dissuader les Russes de se battre. A l'avenir, la dissuasion sera technologique afin de faire comprendre à nos hypothétiques adversaires qu'il ne vaut pas la peine d'aller au combat. Ce sera le nouveau paradigme qui régira les confrontations entre grandes et moyennes puissances. Nous assistons à une confrontation conventionnelle à laquelle nous n'étions plus habitués, après les guerres asymétriques et le terrorisme. Nous avons entendu les canons tonner et les missiles voler, mais il existe une activité de cyberespionnage, de collecte d'informations également dans l'environnement cognitif : tout ce qui a une influence sur l'opinion publique (fake news, réseaux sociaux, information) peut se refléter dans les décisions politiques. Cela s'est produit lors de certaines campagnes électorales, ils ont peut-être essayé d'affecter la dernière en Italie également.  La crise commence à l'Est et passe par la Méditerranée pour atteindre l'Atlantique puis l'Indo-Pacifique, où il y a des foyers qui peuvent se répercuter même chez nous. Il ne s'agit pas seulement de la présence de navires russes, mais des tensions en Afrique du Nord, en Libye, puis au Sahel et en Syrie, qui sont aussi les filles de cette confrontation. La présence italienne a été renforcée à l'Est, conformément aux décisions de l'OTAN et de l'UE. Mais ce ne sont pas seulement les 2 500 hommes que nous avons là-bas qui sont touchés par cette crise, et qui sont déjà intervenus de manière décisive pour empêcher les frappes aériennes, mais aussi les 8 000 autres sur les théâtres opérationnels de la Méditerranée élargie. S'il doit y avoir des augmentations de personnel, elles seront décidées par le politique, mais des mesures correctives seront nécessaires compte tenu du scénario géopolitique. En termes de moyens également. Nous nous consacrons à l'innovation multi-domaine et technologique. Et à l'espace, qui deviendra un domaine où les combats auront lieu. Nous devrons être prêts. Et puis il n'y a pas que la guerre. Les flux migratoires, les sources d'énergie secondaires, la sécheresse, la surpopulation doivent être pris en grande considération. Nous sommes le point de friction de l'Europe avec l'Afrique. C'est essentiel. La marine et l'armée de l'air sont engagées dans des contrôles en Méditerranée : le simple fait de les effectuer est dissuasif pour empêcher les actions contre les dorsales sous-marines pour l'approvisionnement en carburant et les pipelines de transfert de données : 95% des informations voyagent sous l'eau, 5% seulement via les satellites ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Le ministre italien des relations avec le Parlement Luca Ciriani : "Le temps du débarquement facile est révolu."

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Italie. Le ministre des relations avec le Parlement Luca Ciriani déclare sur la Rai 3, à propos des bateaux de migrants : le temps du débarquement facile est révolu.

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Giorgia Meloni et Luca Ciriani

03/11/2022

"Polémique entre le gouvernement italien et allemand sur le secours aux migrants en mer Méditerranée."

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Italie. Revue de presse.

La presse italienne titre toujours sur la polémique sur les nouvelles mesures de restriction contre les rassemblements festifs fortement critiquées par les oppositions et de nombreux juristes, inquiets sur de possibles restrictions de la liberté d’expression. Les journaux relèvent la posture différente de Forza Italia, qui aurait invité la majorité à réécrire le décret. « La loi contre les rave-party sera revue » - Meloni se dit fière de cette norme et rassure en disant que l’on aura toujours droit d’exprimer son mécontentement. Le ministre de la Justice Nordio explique que le Parlement pourra le cas échéant modifier le décret (Corriere della Sera), « Orgueil et matraque » - Meloni est fière du décret contre les rave-party mais Forza Italia veut le modifier immédiatement (La Repubblica) « Meloni fière de sa main de fer » - Mais Forza Italia veut modifier le décret de Piantedosi en raison de risques d’abus (La Stampa). Les frictions entre Berlin et Rome au sujet du navire d’une ONG battant pavillon allemand et bloqué en Méditerranée avec plusieurs migrants mineurs à bord sont aussi citées en Une : « Berlin : sauvez les migrants » - L’Italie bloque les navires des ONG, qualifiées de « pirates » par la Présidente du Conseil. La réplique allemande a été très dure (La Stampa), « Berlin s’adresse à l’Italie : prêtez secours aux navires des ONG » (Corriere della Sera). Enfin, la première visite de G. Meloni aujourd’hui à Bruxelles est aussi citée : « Factures : l’Italie présentera son plan » - Les débuts de Meloni à Bruxelles, un plafonnement national du gaz et 10 milliards d’aides aux ménages et aux entreprises (Il Messaggero), « Kiev, gaz (et genre) : les débuts de Giorgia en Europe » (Il Giornale).

Les JT couvrent essentiellement la première visite à Bruxelles de la présidente du Conseil, Giorgia Meloni ; l’appel de l’Allemagne à l’Italie à prêter secours aux migrants en mer Méditerranée ; les exercices militaires entre les Etats-Unis et la Corée du Sud en réaction aux lancements de missiles de la Corée du Nord ; et la forte hausse des températures en Europe selon un rapport de l’Onu. 

Sur Twitter, le hashtag #Germania (Allemagne) domine suite à la polémique entre le gouvernement italien et allemand sur le secours aux migrants en mer Méditerranée, à bord du navire ‘Humanity 1’, battant pavillon allemand.

Entretien de Enrico Letta, dirigeant du PD, Corriere della Sera, R. Gressi : « La majorité gouvernementale veut diviser le pays et marginaliser les forces modérées » : « ‘’ Le décret anti-rave party est aberrant, le gouvernement doit le retirer. C’est une norme obscure, mise en place pour faire de la propagande, qui va faire des dégâts à la justice pénale et mettre en difficulté les représentants de la justice et des forces de l’ordre. Le décret n’indique pas qu’il s’applique uniquement aux rave-party ; il n’est donc pas exclu qu’il puisse concerner aussi les écoles, les universités, les usines, les manifestations pour le climat, et tout rassemblement de plus de 50 personnes. Ce décret semble plutôt servir à envoyer un message identitaire et à distraire des problèmes réels : la hausse du coût de la vie, les factures, le risque d’une récession. Et il est très grave d’avoir agi par un décret, qui entre tout de suite en fonction. Le gouvernement a voulu mettre en place une menace préventive sur la dissidence. C’est un parcours qui veut diviser le pays et rendre insignifiant le rôle des forces modérées de la majorité gouvernementale : ce chemin ne les mènera pas bien loin. Sur la Covid, ils ont fait des choix graves qui mettent en péril la santé des Italiens. Encore une fois, il s’agit de messages idéologiques, pour diviser le pays. C’est de la démagogie. Sur le thème des migrants, j’espère que Meloni comprendra qu’il faut coopérer avec les autres pays, lors de son voyage à Bruxelles. Ce seront les faits qui permettront aux partis d’opposition de s’unir, nous sommes la première force d’opposition, nous ne devons pas gâcher cette opportunité. Pour le Pd, je souhaite un congrès qui puisse mener à une réflexion profonde, nous allons lancer une consultation sur l’avenir du parti, sur le modèle des grands partis européens, qui sera ouverte à tous les adhérents ; tous pourront être candidats pour prendre la tête du Pd et le nouveau groupe de dirigeants aura une légitimité énorme, qui leur permettra d’avoir l’autonomie nécessaire pour faire des choix courageux. ‘’ ».

ENTRETIEN, Corriere della Sera, d’Orazio Schillaci (Indépendant), ministre de la Santé : « Des salaires plus élevés pour ceux qui travaillent dans les services d'urgence » : « La réintégration des médecins non vaccinés est une décision que j'ai prise parce que les autres catégories professionnelles qui ne s'étaient pas vaccinées ont été réadmises le 15 juin. Aujourd'hui, le scénario est complètement différent, il y a une grave pénurie de personnel et il appartiendra toujours aux différentes directions de la santé de décider où les médecins réintégrés pourront aller travailler. C’est aussi en quelque sorte un signe d'apaisement. Après, ma position a toujours été en faveur des vaccins, l'outil indispensable pour changer l'histoire de la pandémie de Covid. Mon implication dans ces années de pandémie s'est faite uniquement au niveau de la recherche et non dans les choix qui ont été faits par le comité scientifique technique pour la gestion de la pandémie. Nous devons maintenant nous pencher sur les soins de santé du troisième millénaire, où, en Italie, les personnes ayant un niveau d'éducation plus élevé et des ressources financières plus importantes ont une meilleure espérance de vie. Certaines spécialités, dont on a le plus besoin, ont moins d'attrait que d'autres pour les jeunes médecins, car moins présentes dans le secteur privé. Le problème est également lié aux salaires : je pense qu'il est juste, par exemple, que le service des urgences identifie des allocations pour encourager les jeunes à choisir la médecine d'urgence. L'augmentation de leurs salaires est l'engagement que je prends" ».

ARTICLE, La Repubblica, G. Vitale « Calenda appelle Letta et mise sur l’ancienne maire de Milan » : « Enrico Letta et Carlo Calenda ne se parlaient plus depuis des mois, à la suite de la rupture de l’accord électoral pour les élections législatives. Maintenant que la prise de position de Letizia Moratti [la représentante de Forza Italia qui a démissionné de son poste de conseillère à la Santé en indiquant protester contre l’abandon des mesures antiCovid dans la région, ndlr.] risque de réduire en morceaux la coalition de droite en Lombardie, l’occasion de reconquérir la région la plus importante d’Italie est trop tentante pour continuer à s’ignorer. C’est ainsi que le sénateur romain Calenda a pris le téléphone pour parler au dirigeant du PD afin de lui proposer un pacte : choisir ensemble les candidats pour la présidence de la Lombardie et du Latium, pouvant satisfaire les deux partis. Le PD et le Troisième Pôle se présenteraient ainsi ensemble, unis et forts par le biais d’une entente sur les candidats et les programmes. A condition que le PD ne s’allie pas avec le M5S. Autrement, le Troisième Pôle se présentera seul et soutiendra Moratti en Lombardie et un autre candidat au Latium. Si en revanche l’entente devait se produire, l’économiste Carlo Cottarelli serait le candidat commun pour le Nord et Alessio D’Amato, conseiller pour la Santé de la Région du Latium, le candidat pour le Centre. »

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, « Bréviaire européen » par Antonio Polito : «  La première visite de Giorgia Meloni à Bruxelles consistera à lever les doutes sur l'Italie, largement répandus dans les institutions européennes et dans les Etats membres. Mais elle a plusieurs leçons à retenir. D’abord que, dans l'assemblée de Bruxelles, tous les pays sont souverains. Le "souverainisme" européen est donc très différent de celui qu'elle prôné dans son pays. Aucun des partenaires ne peut être contraint de se soumettre à notre intérêt national, même en tapant du poing sur la table. La seule voie du succès est la recherche du consensus. Les autres chefs de gouvernement doivent également composer avec leurs opinions publiques, et sont tout aussi désireux de se montrer capables de défendre les intérêts de leurs électorats respectifs. Seul un compromis peut donc apporter un avantage à chacun. La deuxième vérité, c’est qu’elle a toujours besoin d'alliances. Construire des coalitions, en fournissant ou en exigeant un soutien pour des solutions partagées. Bien sûr, il y a des pays qui comptent plus que d'autres. Mieux vaut être allié avec la France ou l'Allemagne qu'avec la Hongrie. D'autre part, aucun gouvernement ne ferait à l'Italie une faveur qui renforcerait ses oppositions internes. La troisième vérité est que demander "plus d'Europe" signifie également accepter plus de règles. Giorgia Meloni a demandé une action européenne commune comme seule solution possible et durable à la crise du gaz.  Mais lorsque vous exigez de vos partenaires une coopération qui limite leur souveraineté, afin d'atteindre un bien commun, vous devez savoir que tôt ou tard, la même demande vous sera faite. Pensez à la réforme du pacte de stabilité. Le quatrième point est qu'à long terme, on ne peut pas être atlantiste et pro-occidental, sans être également pro-européen. Une Europe subordonnée et dépendante des États-Unis serait en fait fragile. Le gouvernement Meloni doit présenter au plus vite une idée originale à ce sujet, surtout maintenant qu'une divergence de défense stratégique entre la France et l'Allemagne est apparue. Le cinquième commandement consiste à donner la priorité à ce qui compte le plus pour notre intérêt national. Sur la politique migratoire, nous pourrions peut-être bloquer 16% du flux de personnes débarquant en Italie, celles des navires des ONG, mais les 84% restants ne peuvent être gérés que par une plus grande solidarité entre les pays de l'Union. L'Europe des gouvernements, c'est aussi l'Europe des vetos qui ont empêché jusqu'à présent de dépasser les égoïsmes nationaux en matière d'accueil des migrants. »

ENTRETIEN, La Repubblica, Adolfo Urso, ministre des entreprises et du Made in Italy « L’UE est en retard sur l’énergie. L’exploitation des gisements sera multipliée par deux et nous commencerons des forages dans la Mer Adriatique centrale » : « ‘’Les mesures contre la flambée de l’énergie nécessitent un repérage des ressources. Il faut vérifier celles que nous pouvons utiliser dans l’immédiat, en attendant une intervention que l’Europe doit et peut faire. Nous nous retrouvons dans cette situation car l’Europe n’a pas agi quand Draghi – avec la pression de Fratelli d’Italia – demandait de le faire. L’augmentation du prix du gaz a freiné l’économie italienne. Nous nous sommes sauvés grâce à la reprise du tourisme et aux services, soit les spécialités et les excellences du « Made in Italy ». Le climat très doux a prolongé la saison touristique, c’est la raison pour laquelle le PIB de ce dernier trimestre est plus haut que prévu. Mais les prévisions sont inquiétantes. On attend de Bruxelles des mesures qui sont désormais définies : le plafonnement du prix du gaz et le découplage entre le prix du gaz et celui de l’électricité. Après la discussion au niveau européen, nous adopterons des mesures pour réduire le prix de l’énergie. Quelle sera la posture de Meloni en Europe ? La France et l’Allemagne sont des amis et des alliés, mais aussi les cofondateurs de l’Union. Pour relancer l’Europe, il faut avoir un rapport fort avec ces pays, même s’il n’existe pas des partenaires de Première ou Deuxième division. Une Union juste est celle où chaque intérêt national est conjugué au mieux. L’objectif est de construire ceux qui auraient dû être les piliers de l’Union : l’autonomie dans la défense et l’autonomie dans le secteur énergétique, mais aussi l’autonomie stratégique dans le secteur du numérique, où nous accusons un retard face aux Etats-Unis et la Chine. Les batteries électriques, les semi-conducteurs, les éléments pour le développement technologique de l’Europe : nous avons pour objectif de les produire en Italie. Concernant l’extraction du gaz, il y a dix ans nous en produisions 13 milliards de mètres cubes contre les 3 milliards d’aujourd’hui. Il est possible d’en doubler l’extraction avec les gisements actuels, puis avec les forages dans la Mer Adriatique centrale, où il y a un gisement en commun avec la Croatie d’où on peut obtenir 70 milliards de mètres cubes en quelques années. Et puis il y a la diversification des sources. Je pense que nous serons en mesure d’exporter de l’énergie vers les Pays du Nord. Le commerce, pour qu’il soit libre, il doit être légal : Si l’Europe veut atteindre ses objectifs, elle doit penser à des mesures de compensation comme des droits commerciaux à l’égard des pays qui ne respectent pas nos standards sociaux et environnementaux. Parmi ces derniers il y a la Chine, mais d’autres aussi’’. »

ARTICLE, Sole 24 Ore, « Giorgetti (Ligue) en Allemagne : "L'Europe a besoin de plus de stratégies communes" - Rencontre hier avec le ministre Lindner » : « Pour son premier déplacement international, le ministre de l'économie Giancarlo Giorgetti a rencontré son collègue allemand Christian Lindner.  Aujourd'hui, Meloni rencontrera la présidente de la Commission européenne, tandis que M. Giorgetti verra également le ministre français de l'économie, Bruno Le Maire, dans les prochains jours. Lundi, il fera ses débuts à l'Eurogroupe, puis à l'Ecofin, où il présentera les grandes lignes du programme économique du gouvernement, comme il est d'usage lorsqu'un nouveau ministre de l'économie s’assied à la table européenne. Mais au-delà de la pratique, la tâche internationale de Giorgetti est de trouver un équilibre délicat entre la continuité avec le gouvernement Draghi, dont il était l'un des ministres les plus écoutés, et la discontinuité représentée par la nouvelle majorité. Le premier test d'hier a suscité une certaine satisfaction chez le ministre de l'économie, convaincu d'avoir trouvé le terrain d'une base de travail commune malgré les différences qui séparent Rome et Berlin dans leur approche de la gestion de la politique économique (et dans les chiffres des comptes publics). La discussion a porté sur les conséquences de la hausse des coûts de l'énergie sur les ménages et les entreprises. Le sujet est dominé par le maxi-plan d’Olaf Scholz et l'asymétrie des interventions entre les pays. M. Giorgetti a toutefois rappelé l'importance des bonnes relations entre l'Italie et l'Allemagne, notamment en raison des nombreux intérêts économiques communs. Mais c'est précisément à la lumière du programme allemand que le ministre italien a souligné l'importance pour l'UE de se doter d'une politique et d'une stratégie énergétiques communes plus incisives. Sur ce point, il sera crucial de comprendre la traduction réglementaire de l’accord obtenu lors du dernier Conseil européen avec l'inclusion du " corridor dynamique " proposé sur les prix du gaz. Le ton était également conciliant du côté allemand. M. Lindner estime que le fait que le ministre Giancarlo Giorgetti effectue sa première visite à l'étranger en Allemagne est "un signe très positif". Nous avons un très grand intérêt pour un dialogue constructif" avec l'Italie et "Giorgetti est l'un des membres les plus expérimentés du gouvernement italien", a souligné M. Lindner. Le réseau européen tissé par Giorgetti est également essentiel pour ancrer la position italienne sur la réforme du pacte de stabilité de l'UE dans la proposition attendue de la Commission la semaine prochaine. »

ARTICLE, Corriere della Sera, M. Galluzzo  « Berlin : l'Italie doit sauver les migrants. Un début européen de Giorgia Meloni semé d’embûches » : « C'est sa première mission à l'étranger. Elle vient rassurer la Commission sur l'Ukraine : soutien financier, aide militaire, reconstruction, sanctions contre Moscou ; pas de déviation avec la ligne du gouvernement Draghi. Elle vient offrir des garanties de prudence sur le budget de l'Etat, dans les paramètres convenus avec les institutions européennes, et demandera d'accélérer la définition concrète d'un corridor dynamique des prix du gaz et un plan d'aide européenne aux entreprises des Etats qui ne disposent pas de la même marge financière que Berlin. Mais un problème diplomatique se pose : l'Allemagne proteste officiellement contre l'Italie sur la question du sauvetage des migrants par le navire Humanitas, demandant à notre pays d'intervenir d'urgence pour sauver la vie de centaines de mineurs. Le clash diplomatique avec Berlin n'aide certainement pas. L'Allemagne a en fait "répondu par écrit" que "les organisations civiles engagées dans le sauvetage des migrants contribuent de manière importante à sauver des vies". Sauver les gens dont la vie est en danger est la chose la plus importante. Sur le navire Humanity 1, battant pavillon allemand, il y a 104 mineurs. Beaucoup d'entre eux ont besoin de soins médicaux. Nous avons demandé au gouvernement italien de fournir une assistance". La Farnesina répond que le débarquement n'est pas autorisé pour le moment et qu'elle "a envoyé une demande pour avoir une image complète de la situation à bord du Humanity 1 en vue de prendre d'éventuelles décisions". L'Italie demande "des informations sur les personnes à bord du navire, s'il y a des personnes vulnérables et si des demandes de protection internationale ont déjà été faites". A Bruxelles, Meloni abordera surtout le sujet énergie et soutien aux pays ayant le plus de mal à faire face. Elle insistera sur un projet s'inspirant du programme Sure, avec des émissions de dette européenne à très bas coût. Ce sujet a également été abordé hier par notre ministre de l'économie, Giancarlo Giorgetti, et son homologue allemand, Christian Lindner, à Berlin. Le patron du Mef a souligné "l'importance pour l'UE de se doter d'une politique et d'une stratégie énergétiques communes plus incisives". Dans le dernier livre de Bruno Vespa, Meloni a exposé sa vision de l’Europe, " confédérale dans laquelle Bruxelles ne fait pas ce que Rome peut faire de mieux et vice versa".

ARTICLE, La Repubblica, « Meloni contre les navires "pirates" des ONG. Berlin réplique : "Sauvez les réfugiés"» par Alessandra Ziniti : «   Onze demandes de secours sont tombées dans l'oreille d'un sourd. Et maintenant que le gouvernement allemand à Berlin a répondu durement à la note verbale par laquelle l'Italie a demandé la semaine dernière à l'Allemagne de prendre en charge les 180 migrants secourus en Méditerranée sur le navire Humanity 1 battant pavillon de ce pays (mais aussi sur les deux autres navires avec 1000 personnes à bord), on se prépare à une longue attente en mer, et l'inévitable bras de fer entre les pays qui devraient garantir un port de débarquement vient de commencer. Berlin presse l'Italie de secourir les personnes à bord, la Farnesina (en accord avec le Viminale) répond par une demande d'informations sur la situation du Humanity : combien de personnes, où elles ont été secourues, si elles ont déjà demandé une protection internationale, si elles sont vulnérables. La position de l'Allemagne est la suivante : "C'est à l'Italie de sauver rapidement les personnes à bord". Elle souligne que les ONG "contribuent grandement à sauver des vies en Méditerranée". Une position bien éloignée de celle du Premier ministre Giorgia Meloni qui, dans le dernier livre de Bruno Vespa, parle de "bateaux pirates" : « Si vous rencontrez par hasard un bateau en difficulté en mer, vous êtes obligé de sauver les personnes à bord. Mais si vous faites la navette entre la côte africaine et l'Italie, vous violez ouvertement le droit de la mer et le droit international. Si un navire d'une ONG bat  pavillon allemand, par exemple, il y a deux scénarios : soit l'Allemagne le reconnaît et le prend en charge, soit il devient un navire pirate", déclare-t-elle. Selon les informations fournies par Sos Humanity sur le navire Humanity 1 battant pavillon allemand, il y a actuellement 104 mineurs non accompagnés. Beaucoup d'entre eux ont besoin de soins médicaux. Cela ouvre le premier bras de fer entre les gouvernements, comme c'était déjà le cas lorsque Matteo Salvini siégeait au Viminale. Même avec le premier décret de sécurité, Salvini n'a jamais réussi à empêcher un seul navire humanitaire d'entrer dans les ports italiens. Aucun navire étranger n'a jamais débarqué de migrants dans leur propre pays de pavillon, puisque les conventions internationales stipulent que le sauvetage se termine par le débarquement dans le port sûr le plus proche, inévitablement l'Italie ou Malte. Le scénario se répète donc : les navires (désormais au nombre de trois avec l'arrivée du Msf Geo Barents) demandent une coordination et un port au pays de la zone Sar où se déroule le sauvetage, et n'obtiennent aucune réponse. L'Italie, avec une directive signée par le ministre de l'Intérieur Piantedosi, a déjà fait savoir qu'elle refuserait l'entrée dans les eaux territoriales. »

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ARTICLE, La Stampa, F. Olivo et F. Capurso « Droite et migrants, c’est reparti » : « Le gouvernement allemand a envoyé un appel à l’Italie : avant toute discussion, « il faut d’abord sauver la vie des migrants, il faut que l’Italie prête immédiatement secours ». Mais la Farnesina demande des éclaircissements. La décision de laisser en mer 985 migrants sur trois navires d’ONG au large des côtes siciliennes provoque le premier incident diplomatique de l’ère Meloni. L’Allemagne a répondu avec fermeté à la note verbale avec laquelle le gouvernement italien avait demandé le 23 octobre dernier de prendre en charge les migrants sauvés par deux navires ONG (à présent trois), allemand et norvégien. La Farnesina, en accord avec le ministère de l’Intérieur, a diffusé une note officielle où elle demande à l’Ambassade allemande ‘’un cadre précis’’  de la situation à bord du navire Humanity1 ‘’en vue de la prise d’éventuelles décisions’’. Le message allemand consiste à souligner le fait qu’il n’est pas possible de subordonner la sécurité des migrants, dont 104 mineurs non accompagnés, à la prétention d’une relocalisation préventive ; Berlin, par le biais de son ambassade à Rome, tient à souligner qu’elle ne partage pas la criminalisation des ONG : ‘’elles représentent une contribution importante dans le sauvetage de vies humaines en Méditerranée’’. Par ailleurs, le gouvernement allemand veut se coordonner avec la Norvège ». 

(Traduction : ambassade de France à Rome)