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23/11/2022

"Giorgia Meloni a donc présenté sa loi de Finances, basée sur deux priorités : "La croissance et la justice sociale, avec une attention toute particulière pour les familles et les personnes aux revenus les plus bas.""

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Italie. Revue de presse.

La presse italienne titre toujours largement sur le projet de loi de finances et les commentaires et réactions qu’il suscite en Italie. Si le quotidien économique Il Sole 24 Ore met plutôt en avant en une les effets du projet de loi de finances sur les revenus, par la baisse des cotisations, ainsi que la réforme des retraites, d’autres quotidiens se concentrent sur les critiques adressées par l’opposition et les syndicats : « Sur le revenu de citoyenneté, c’est la guerre ouverte » (Repubblica) ; « Pour Meloni, « je ne suis pas là pour chercher le consensus » - « Ma priorité était de soutenir les familles et les classes moyennes ».  Mais l’Europe avertit aussi l’Italie sur sa dette » (Corriere della Sera). « Un budget sans vision » pour Bonomi, le patron de la Confindustria » (Stampa). Le quotidien romain Il Messaggero met en avant le message du président de la République Sergio Mattarella en référence au projet d’autonomie des régions : « Il faut les mêmes droits du nord au sud ».

Sur Twitter, le hashtag #Manovra2023, en référence à la Loi de Finances présentée par le gouvernement Meloni, est parmi les plus relayés, après plusieurs hashtags faisant référence à la coupe du monde au Qatar.

COULISSES, La Stampa, d’I. Lombardo et F. Olivo, « La colère de Berlusconi ; il mènera bataille au Parlement, ‘’personne n’a vu le texte’’ » : « ‘’Nous n’avons eu aucune ébauche du texte’’ déplore Silvio Berlusconi lundi soir, juste avant le Conseil des ministres durant lequel le projet de Loi de Finances a été approuvé. Antonio Tajani est manifestement embarrassé et Silvio Berlusconi se sent exclu de négociations qu’il a tenté, en vain, de suivre et auxquelles il avait beaucoup à apporter, estime-t-il. Il regrette notamment que Giorgia Meloni ne lui ait pas téléphoné, ‘’ni même lorsqu’elle s’est rendue au G20’’. L’amertume de Berlusconi envers son alliée refait donc surface. S’il la juge ‘’ingrate’’, cela n’est pas synonyme de vengeance : Forza Italia n’entravera pas le processus parlementaire de la Loi de Finances, assurent ses dirigeants. Mais le passage du texte à la Chambre servira tout de même à revenir sur quelques points clés : Berlusconi veut davantage de fonds pour la retraite minimum et pour l’insertion des jeunes sur le marché du travail. Sur la réduction du Superbonus de l’Etat, il devrait y avoir une véritable bataille : le passage de 110% à 90% est jugé trop abrupt par Forza Italia car il mettrait en difficulté les copropriétés et les entreprises du bâtiment. Les troupes berlusconiennes demanderont donc plusieurs amendements, ainsi qu’une solution au problème des cessions de créance. Giorgia Meloni redoute déjà tout cela. En conférence de presse, elle dit à plusieurs reprises espérer pouvoir compter sur la collaboration des forces politiques. Le temps à disposition est presque écoulé, un retard est très probable. Si tout va bien, le projet de Loi de Finances recevra l’approbation du Service des Comptes publics vendredi après quoi il pourra être soumis aux Chambres à partir de la semaine prochaine. Le destin de la Loi de Finances et les délais de son approbation sont donc entre les mains de la Ligue et de Forza Italia. Le budget provisoire est le cauchemar de Giorgia Meloni, que Fratelli d’Italia n’envisage même pas. Mais les deux chefs de groupes Forza Italia aux Chambres ont déjà diffusé un communiqué sur les modifications qui seront demandées. Au sein de la Ligue aussi, certains semblent prêts à mener la bataille. Matteo Salvini rencontrera aujourd’hui ses parlementaires. La Ligue a dû renoncer à une grande partie de ses promesses. ‘’Nous nous rattraperons l’année prochaine’’ affirme Salvini aux siens, mais certains tenteront tout de même d’arracher un quelconque résultat dès les prochaines semaines. »

PREMIER PLAN, La Repubblica, de T. Ciriaco, « ‘’Je ne cours pas après le consensus’’ dit Giorgia Meloni avant d’accuser et de faire des allusions contre des journalistes » : « La Présidente du Conseil a pris l’habitude de ne répondre qu’à très peu de questions en conférence de presse. Par manque de temps, se justifie-t-elle, ce qui ne l’empêche de se livrer elle-même à de longs préambules. Lorsque les journalistes présents hier le lui font remarquer, elle réagit en lançant une accusation générale ‘’On n’illustre pas la Loi de Finances en quelques minutes. Je vous ai connu moins courageux dans d’autres situations…’’. S’ensuit un échange plutôt vif avec la salle. L’association parlementaire de la presse a déploré les ‘’insinuations’’ de la Présidente du Conseil. Giorgia Meloni a donc présenté hier sa ‘’courageuse’’ loi de Finances, basée sur deux priorités : ‘’La croissance et la justice sociale, avec une attention toute particulière pour les familles et les personnes aux revenus les plus bas’’. ‘’Je ne me préoccupe pas du consensus, mais de ce qui me semble le plus juste à faire’’ revendique-t-elle. Assis à côté d’elle, Giancarlo Giorgetti, ministre de l’Economie, exalte la ‘’ligne de la responsabilité’’ et la ‘’prudence comme courage politique’’, se réjouissant d’avoir fait mentir ceux qui prévoyaient des dépenses excessives et des écarts budgétaires pour le premier budget de la coalition de droite. Il oublie qu’un peu plus loin est assis Matteo Salvini, l’un des chefs de file de ceux qui, en campagne électorale, réclamaient un creusement du Budget de l’Etat. Quant au revenu de citoyenneté, Giorgia Meloni reste déterminée à le supprimer pour 2024, car ‘’il est évident que cela ne fonctionne pas’’. Elle ne se dit pas intimidée par ceux qui appellent à descendre dans la rue, ‘’ils sont dans leur rôle’’ et ‘’les manifestations jouent un rôle important dans une démocratie’’. Pour le reste, elle demande la contribution de la minorité, ‘’j’espère que le processus parlementaire contribuera à améliorer le projet de Loi de Finances, notamment grâce à l’opposition’’. Sur la France, elle répond aux journalistes qu’elle n’a ‘’rien de nouveau à déclarer’’, car elle n’a ‘’pas encore eu le temps d’approfondir la proposition de la Commission européenne sur les migrants’’. Lorsqu’on lui demande si l’affaire des relations diplomatiques avec Paris lui a appris quelque chose, elle rétorque que non ‘’elle n’a rien appris, elle n’a fait que son travail en défendant les intérêts de la nation’’ s’irritant à nouveau des questions des journalistes. Sur l’affaire Regeni enfin, elle affirme que le président égyptien s’est montré disponible lors de la COP27, ‘’ce que nous vérifions dans les faits’’. »

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Giorgia Meloni

ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Maurizio Leo, vice-ministre de l’Economie, par E. Marro, « ‘’ Maintenant c’est la paix fiscale, 19 millions d’avis d’imposition sont concernés ‘’ » : « ‘’ L’impôt sur les superprofits des entreprises du secteur de l’énergie engendrera 3 milliards de recettes. Nous les encaisserons en modifiant la base imposable 2022 de l’impôt qui avait été introduit par le gouvernement précédent et en faisant passer le taux d’imposition de 25 % à 35 %. La paix fiscale n’engendrera pas de recettes en 2023, son objectif est celui de rééquilibrer le rapport des contribuables avec le fisc. Il ne s’agit pas d’une amnistie fiscale. Nous voulons donner la possibilité de payer les dettes avec le fisc en 5 ans, avec un taux de sanction de 3%. Les crédits de l’Agence du fisc vis-à-vis des contribuables sont de 1.132 milliard d’euros, dont seulement une moindre partie est exigible. 19 millions d’Italiens ont des dettes en cours. Le gouvernement ne baisse pas la garde dans la lutte contre l’évasion fiscale, la preuve en est l’introduction de la norme contre les activités qui utilisent à répétition le mécanisme d’ouvrir et fermer pour ne pas payer d’impôts. Sur l’augmentation de la limite aux paiements en liquide à 5 000 euros : il n’y a aucun lien entre le plafonnement du paiement en espèces et l’évasion fiscale. L’augmentation du seuil à 85 000 euros de bénéfices pour les TVA est en ligne avec l’Union européenne, qui prévoit un seuil jusqu’à 100 000 euros. Nous avons introduit une baisse des impôts de 2% pour les salariés dont le revenu ne dépasse pas 35.000 euros. ‘’»

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, de Francesca Basso, « Pour l’Europe, l’Italie est vulnérable, il faut faire attention à la dette » : « La Commission européenne s’inquiète du rapport élevé entre dette et PIB pour l’Italie. Cela n’a pas de lien avec le projet de budget qui vient d’être présenté mais cette évaluation s’est faite sur la base des indicateurs actuels de l’économie, et elle est présentée dans le document sur le rapport sur les équilibres macro-économiques qui porte sur l’ensemble des Etats de l’UE. Paolo Gentiloni a souligné qu’il est « très difficile de suivre une première impression, nous devons voir le budget, les textes et les examiner. Car je pense que c’est un devoir de traitement égal entre les pays ». Dans le chapitre sur l’Italie, on pointe le risque de spread sur les intérêts des dettes souveraines, qui se sont écartés considérablement de la moyenne de la zone euro. Cela augmente le risque de financement, et la soutenabilité fiscale à moyen terme. Pour la Commission, l’Italie est particulièrement vulnérable aux variations des conditions de financement. Pour la Commission, il faudra examiner la situation dans 17 pays européens qui présentent des risques ».

ARTICLE, Sole 24 Ore, « L'Europe propose un plafonnement du prix du gaz : 275 euros » par Beda Romano.

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ARTICLE, La Repubblica, « Kosovo-Serbie, la médiation de l'Italie 'Une conférence sur les Balkans à Rome’ » par Stefano Giantin : « Depuis quelques temps, nous assistons à l’une des plus graves crises balkaniques de ces dernières années, cette "guerre des plaques d'immatriculation" qui enflamme depuis des mois la frontière entre la Serbie et le Kosovo. Le Premier ministre du Kosovo, Albin Kurti, a annoncé qu'il avait "accepté la demande" de l'ambassadeur américain Jeffrey Hovenier "de reporter de 48 heures l'imposition d'amendes" aux Serbes du nord qui conduisent encore des voitures munies de plaques d'immatriculation émises par la Serbie à laquelle ils restent fidèles. Des plaques portant les initiales de villes faisant désormais partie du Kosovo indépendant, comme Mitrovica, qui, pour la minorité serbe, sont bien plus qu'une simple plaque de métal. Beaucoup rejettent ceux qui portent les initiales détestées "Rks", synonymes de l'indépendance de Pristina. Et l'extrémisme de Kurti, qui a réaffirmé début novembre qu'ils devraient les accepter de bonne grâce ou à force d'amendes d'ici la mi-2023, a entraîné la précipitation de la crise ces dernières semaines, avec des manifestations serbes, des démissions massives de policiers, de douaniers, de juges et de fonctionnaires d'origine serbe qui s'étaient entre-temps intégrés aux institutions du Kosovo. Et des craintes d'affrontements armés. La dernière tentative pour désamorcer la mèche a eu lieu lundi lors d'une réunion d'urgence à Bruxelles entre M. Kurti et le président serbe Vucic. Le résultat, encore un flop. C'est Kurti, cette fois, qui a rejeté le compromis de l'UE, reportant les amendes en échange de l'arrêt de l'émission de nouvelles plaques d'immatriculation serbes.  En attendant, "nous sommes prêts à un compromis", ont répété hier les dirigeants de Belgrade, où le ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani et le ministre de la Défense Guido Crosetto ont également atterri hier, au terme d'une tournée des mini-Balkans qui a touché les épicentres de la crise, la capitale serbe et Pristina. Une visite qui signale comment l'Italie veut "être un protagoniste dans les Balkans", en se proposant comme gardien de la paix même entre la Serbie et le Kosovo, a suggéré Tajani. Le ministre a évoqué l'idée d'une grande conférence à Rome entre les Balkans et l'Italie. L'espoir est que, avant le sommet de Rome, les choses ne s'écroulent pas à nouveau. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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