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24/11/2022

""Les oubliés du revenu de citoyenneté" - A partir de septembre prochain, 400 000 familles seront privées de ce revenu."

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Italie. Revue de presse.

Le projet de loi de finances fait toujours les gros titres de la presse italienne. Les principaux quotidiens se concentrent sur de possibles modifications du texte au Parlement, et l’éventuelle contribution du dirigeant du Troisième pôle, C. Calenda : « TVA, amendes, voici les nouveautés » - Le projet de loi a été publiée, le coût des cigarettes augmente, coup d’envoi du fonds pour la souveraineté alimentaire. Conte dénonce une « guerre contre les plus démunis » (Corriere della Sera), « Les oubliés du revenu de citoyenneté » - A partir de septembre prochain, 400 000 familles seront privées de ce revenu. Meloni craint des coups bas venant de FI et rencontre Calenda (La Repubblica), « Budget : moins de fonds pour la santé publique » - Les ressources ont été épuisées par l’inflation, il n’y a plus d’argent pour couvrir le phénomène des sous-effectifs. Les régions lancent l’alerte sur les listes d’attente. Les salariés se voient pénalisés par l’impôt forfaitaire (La Stampa), « Budget, voici les coupes et les nouveaux paramètres pour la réforme des retraites. Une amnistie est prévue pour les crypto-monnaies (Sole 24 Ore), « Budget, l’impôt sur le tabac est revu à la hausse » (Il Messaggero). 

Les JT couvrent essentiellement le projet de loi de finances qui sera soumis à l’UE, l’intensification des frappes russes sur les infrastructures ukrainiennes, la hausse des cas de Covid en Chine et le geste de protestation symbolique de l’équipe allemande pour condamner la décision de la FIFA d’interdire le port du brassard en soutien aux droits LGBT à l’occasion de la Coupe du Monde de football au Qatar.

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de M. Cremonesi et E. Marro, « Loi de Finances, Meloni rencontrera Calenda ; les taxes vont augmenter de 70 centimes sur les cigarettes » : « Le projet de Loi de Finances a été approuvé lundi en Conseil des ministres. La plupart du travail a été fait, il ne reste qu’à étoffer le contenu de certains articles, et la Présidente du Conseil se dit ‘’fière du travail de ce gouvernement et d’un budget établi en un temps record’’. Elle résume ainsi l’esprit du document : ‘’encourager la croissance, aider les plus fragiles, accroître la justice sociale, soutenir notre tissu productif, miser sur l’avenir’’ et enfin ‘’aller de l’avant la tête haute’’. Le document de mise à jour de la programmation budgétaire devrait être arrivé hier soir à Bruxelles. Hier, Carlo Calenda a annoncé une ouverture vis-à-vis de la Présidente du Conseil à laquelle il propose une rencontre pour présenter les propositions du Troisième pôle sur la Loi de Finances, estimant que Giorgia Meloni est ‘’très compétente et intelligente’’. Immédiatement, le secrétaire d’Etat pour la mise en œuvre du programme, Giovanbattista Fazzolari, ironise et Mariastella Gelmini s’indigne, le sommant de ‘’respecter le rôle des oppositions’’. Malgré un début difficile, le dialogue semble possible et le Palais Chigi annonce qu’une rencontre est prévue pour la semaine prochaine. Les nouveautés prévues par le projet sont la hausse des taxes sur les cigarettes, le prix du paquet augmentera d’environ 70 centimes en 2023 et encore très légèrement en 2024 et 2025. En revanche, l’indexation des amendes sur l’indice Istat sera suspendue pour deux ans, une réduction du taux d’imposition sur les pourboires des serveurs dans les bars et restaurants est également prévue et tombera à 5%. Des traitements de faveur devraient être introduits également pour les prestations professionnelles occasionnelles, le plafond annuel passera de 5 000 à 10 000 € et cela vaut également pour les travailleurs saisonniers dans le domaine agricole pour les prestations durant moins de 45 jours par an. Dans le domaine de la santé, 200 000 € seront alloués pour augmenter l’indemnité du personnel travaillant aux urgences. Enfin, les aides destinées aux jeunes de moins de 36 ans achetant leur premier logement seront prolongées. »

ARTICLE, La Repubblica, « Moins d’impôts sur les pourboires et cent millions pour la souveraineté alimentaire » : « Environ 15 paragraphes demeurent vides, allant de la parité de genre au pont sur le détroit de Messine. Toutefois, voici déjà quelques mesures prévues par le projet de loi de finances. Pour les commerçants, il y a une dérogation à l'obligation d'utiliser le TPV: les sanctions sont suspendues pour les impayés inférieurs à 30 euros. Concernant la « trêve fiscale en dix points », l'amnistie annoncée est bien prévue : les anciens avis d’impôts, ceux notifiés entre 2000 et 2015, finiront à la poubelle. Le contribuable qui n'a pas payé ses impôts verra disparaitre la totalité du montant dû. Une grande marge de manœuvre est également prévue pour ceux qui ont présenté une déclaration de revenus mais n'ont pas payé leurs impôts : ils paieront la totalité de la somme due, mais pourront la payer par tranches pendant cinq ans au maximum, avec une pénalité de 3 %. Concernant les amendes, le gouvernement a décidé de geler, pendant deux ans, l'ajustement de la variation de l'ISTAT qui aurait augmenté les montants dus à l'inflation. La TVA passe à 5% pour les produits pour bébés, allant des genres alimentaires aux produits pour l’hygiène et les sièges pour voiture. A signaler un fonds de souveraineté alimentaire : promotion de l’alimentation italienne de qualité et réduction des coûts de production pour les entreprises agricoles. Ce fonds sera mis en place l’année prochaine avec une enveloppe de 25 millions par ans et cela jusqu’en 2026. Une réduction de l'imposition, à 5 %, est prévue pour les pourboires des serveurs et des personnes travaillant dans les hôtels. Pour le gouvernement, il s'agit d'une mesure pouvant rendre ces emplois attrayants et aider ainsi les entreprises touristiques qui manquent de personnel. Toutefois, selon Confesercenti, cette mesure "ne favorisera pas l'emploi" du secteur. Concernant le fonds pour faire face à la flambée des coûts des matières premières, le gouvernement Meloni a décidé une coupe de 400 millions par rapport à ceux prévus par le précèdent exécutif Draghi, le montant passant désormais de 1,5 milliards à 900 millions. Pour la Santé publique, il y aura 2 milliards de plus pour l'année prochaine et autant pour 2024. Une grande partie des ressources de 2023 - 1,4 milliards - est destinée pour faire face aux factures élevées. Le gouvernement alloue également 650 millions pour l'achat de vaccins et de médicaments anti-Covid. Il y aura davantage de centres pour les rapatriements, le projet précise que la mesure sert à "assurer une exécution plus efficace des décisions d'expulsion de l'étranger". »

ENTRETIEN, Corriere della Sera, d’Antonio Tajani, vice-président du Conseil, ministre des Affaires étrangères et coordinateur national de Forza Italia, « Au Parlement nous pouvons faire mieux, et Forza Italia apportera sa contribution » : « Il n’y a aucun problème au sein de la majorité. Au sein de Forza Italia, la ligne est celle qu’insuffle Silvio Berlusconi. On peut toujours améliorer les choses mais au final un gouvernement doit faire les comptes avec la réalité. Concernant le projet de Loi de Finances, nous avons fait de nombreuses réunions et de nombreux éléments que Forza Italia demandait ont été insérés. Nous travaillerons notamment à une grande réforme de l’administration. Cette Loi de Finances, rédigée en un temps record, amorce un revirement politique, le début d’un changement. Nous avons cinq ans devant nous, c’est un premier pas. Nous gardons notre objectif d’élever les pensions de retraite minimum à 1 000 €. En évitant de creuser le déficit budgétaire, nous avons donné un premier signal à Bruxelles et les marchés ont apprécié. Lors de son passage au Parlement, le projet de Loi de Finances pourra être amélioré et Forza Italia apportera sa contribution. Nous avons déjà obtenu les abattements fiscaux pour l’emploi de jeunes de moins de 35 ans, les femmes et les bénéficiaires du revenu de citoyenneté. Un autre signal fort adressé aux entreprises et l’abattement des charges salariales et le report la taxe plastique et sucre. Le revenu de citoyenneté sera toujours maintenu pour les personnes qui ne peuvent pas travailler mais le rôle de l’Etat est de mettre ceux qui le peuvent en conditions de travailler. Quant à la crise diplomatique avec la France, il n’y a aucune polémique avec Paris. La question migratoire est très ample et nous continuerons à la porter car elle concerne toute l’Europe. J’en ai parlé en Serbie, au Kosovo et avec le ministre maltais. J’ai aussi eu une réunion avec les ministres concernés sur le ‘’décret flux’’ pour parler cette fois d’immigration légale. Nous devons maintenant en parler avec les entreprises. Je veux faire sorte que l’Italie ait plus de poids sur le plan international. Nous voulons être protagonistes, de l’Europe aux Balkans, de l’Afrique du Nord à l’Amérique latine. En 2023, après les Med Dialogues en décembre à Rome, nous organiserons également la conférence Italie-Amérique Latine et Pays des Caraïbes. »

ARTICLE, Sole 24 Ore, « Fitto : "Difficile de respecter un plan conçu avant la guerre". » par Gianni Trovati : « Dans son discours à l'Assemblée nationale des Anciens à Bergame, le ministre des Affaires européennes Raffaele Fitto, qui a la délégation sur le Pnrr, ne mâche pas ses mots. Il appelle à classer les "controverses inutiles qui ne servent à personne", mais établit une sorte de double recette pour le Plan : "Les réformes doivent être approuvées et c'est l'un des aspects les plus importants", les objectifs pour la fin 2022 doivent être garantis et le gouvernement travaille sur une série de règlements pour les protéger ; mais une évaluation mission par mission et ministère par ministère est nécessaire sur les programmes de dépenses, après que le taux d'exécution réel dans la programmation 2014/20 s'arrête à 50% alors que l’on appelle à tripler le rythme avec des délais plus serrés. Dans les projets de loi de finances diffusés, on retrouve la réplication du fonds pour couvrir les surcoûts des contrats liés au Pnrr, une hypothèse à laquelle s'était opposé le gouvernement lors du premier comité de pilotage. Le texte ne contient toujours pas les chiffres du refinancement. Mais, et c'est la principale nouvelle pour les administrateurs locaux qui mettent en œuvre quelque 40 milliards de projets du PNRR, on retrouve l'augmentation de 10 % de la pré-allocation pour les projets.  La nouvelle est cruciale pour les collectivités locales, qui du Nord au Sud racontent des appels d'offres désertés en raison d'encadrements de coûts désormais décalés par rapport aux prix réels, et qui précisément en 2023 devront commencer à attribuer la grande majorité de leurs travaux Pnrr. Mais sur le plan technique, la lecture de la règle suscite plus d'une perplexité en raison de la complication de la procédure conduisant à la pré-allocation. Les ministères titulaires doivent identifier les interventions à soutenir, les entités d'exécution doivent donner leur confirmation dans un délai de 15 jours, la Ragioneria fixe les listes par décret et les entités doivent communiquer les besoins dans les 5 jours suivant la finalisation du code identifiant l'appel d'offres. Ce ne sera pas facile. Mais au-delà, c'est le point politique d'une rediscussion du Plan qui revient dans l’actualité. Le ministre de la protection civile et de la mer, Nello Musumeci, va jusqu'à émettre l'hypothèse d'un report de deux ans, à convenir avec l'UE, de 2026 à 2028, de l'échéance de la fermeture du PNRR. Et l'hypothèse ne semble pas déplaire, par exemple, au maire de Milan Giuseppe Sala, qui invite le gouvernement à des négociations pragmatiques avec Bruxelles. Le maire de Rome Roberto Gualtieri est plus sceptique : "Un report de la date limite de réalisation des travaux serait utile mais compliqué à obtenir", raisonne-t-il, "il faut plutôt négocier avec l'Europe le lancement de mesures plus sûres et plus appropriées contre le coût élevé de l'énergie". »

ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Giuseppe Conte, leader du Mouvement 5 Etoiles et ancien Président du Conseil, « Un budget peureux, l’austérité melonienne ne contentera que les fraudeurs fiscaux et les corrompus » : « Cette Loi de Finances manque de courage et déclare la guerre aux pauvres et aux ‘’derniers’’. Notre bataille pour défendre le revenu de citoyenneté commence tout juste. 70,8% des bénéficiaires du revenu ont un niveau de diplôme s’arrêtant au brevet des collèges, 53 000 ont plus de 60 ans, 135 000 ont entre 50 et 59 ans. Comment les politiques pour l’emploi pourraient-elles améliorer la situation en quelques mois ? Avec cette Loi de Finances, Giorgia Meloni fera précipiter le pays dans la récession et augmentera l’injustice sociale. Nous sommes prêts à descendre dans la rue mais l’important est de créer, y compris à l’échelle territoriale, une vaste coalition sociale et politique avec la société civile, les associations et les forces sociales du pays. Il n’y a pas de concurrence de ce point de vue avec le PD, l’important est de remplir les rues de personnes et de contenus. Tous ceux qui partagent nos priorités et nos inquiétudes sont les bienvenus à la table des discussions. Les manifestations violentes doivent conjurées. Quant aux tensions sociales, c’est le gouvernement qui les exacerbe par sa violence envers les plus vulnérables. Notre opposition ferme a déjà pesé sur le plafonnement des paiements en liquide. Les aides pour faire face à la hausse des prix de l’énergie ne sont prévues que pour les trois premiers mois de l’année, la nouvelle politique dans les secteurs du tourisme et de l’agriculture fera exploser la précarité des emplois dans ces secteurs, les retraites sont mal gérées alors que l’inflation est galopante… L’austérité à la Meloni ne contentera que les fraudeurs fiscaux et les corrompus. L’extension de la flat tax à 15% pour les revenus des travailleurs indépendants touchant jusqu’à 85 000€ va exacerber les inégalités avec les employés pour qui le système d’imposition est différent. Sur la Russie, tous nos efforts tendent à construire un vrai parcours diplomatique, mais définir la Russie comme un Etat terroriste éloigne les parties et n’aide pas à rétablir le dialogue. »

ARTICLE, La Repubblica, G. Vitale : « Le pacte contre Meloni : le PD et les 5 Etoiles ouvrent à une manifestation unitaire » La loi de finances finit par rapprocher les partis d’opposition : « Quelque chose est en train de bouger sur le front de l’opposition antigouvernementale. Il est possible de voir des signaux timides pouvant aller dans la même direction : le PD, le M5S et l’alliance Vert-Sinistra Italiana pourraient se retrouver côte à côte pour manifester contre une loi de finances qualifiée de « réactionnaire ». Mais sans la participation du Troisième Pôle de C. Calenda, qui fait savoir « cela ne m’intéresse absolument pas, j’aimerais plutôt connaitre leurs contre-propositions ». Sauf que Conte refuse toujours de devoir suivre les propositions du PD et estime que la protestation, qui implique plusieurs secteurs de la société civile, doit se faire sans bannières politiques et en cherchant une date pouvant convenir à tous. Or, Enrico Letta a convoqué une manifestation pour samedi 17 décembre. Le PD en parlera lors de la direction d’aujourd’hui. Tandis que les dirigeants de Verdi-Si, Frattoianni et Bonelli, font pression sur Conte pour qu’il accepte de s’unir à eux. Le salaire minimum pourrait représenter cette thématique partagée et prévue dans toutes les contre-mesures budgétaires des partis d’opposition. »

ARTICLE, Sole 24 Ore, « France, Italie, Pologne et Espagne : les grands rejettent la proposition européenne » : « L'Union européenne est divisée sur la proposition présentée mardi par la Commission concernant le plafonnement des prix du gaz : le niveau indiqué, 275 euros par mégawattheure sur le marché Ttf à Amsterdam, est jugé trop élevé par un groupe de pays, dont l'Italie. "Nous ne considérons pas la proposition de la Commission comme suffisante", a déclaré le ministre de l'Environnement Gilberto Pichetto Fratin dans une interview accordée à SkyTg24. "Cela risque de stimuler la spéculation au lieu de la freiner", a-t-il expliqué. "Il y a un engagement fort pour assurer une substitution du gaz russe pour le stockage pour l'automne et l'hiver prochains", a ajouté Pichetto Fratin, "une série d'actions ont été prises sur le front politique, y compris le plafond au niveau européen, le corridor dynamique, qui a actuellement une proposition technique de la Commission, mais qui n'atteint probablement pas l'objectif qui devrait au moins être d'intervenir fortement pour arrêter la spéculation". Adolfo Urso (Frères d'Italie), ministre des entreprises et du Made in Italy, déclare : "Six mois se sont écoulés avec une guerre au cœur de l'Europe basée sur la guerre énergétique russe contre l'Europe et après six mois, la montagne européenne accouche de cette souris". La position du gouvernement espagnol est similaire, et le premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, a également émis des critiques, estimant que le niveau proposé est "très élevé". La France est également contre. Les ministres de l'énergie de l'Union européenne examineront aujourd'hui cette proposition, formulée après des mois d'affrontements sur les solutions permettant de freiner la flambée des prix de l'énergie, exacerbée par l'invasion russe en Ukraine. Une quinzaine de pays réclament un plafond robuste. Parmi eux, la Belgique, la Pologne, l'Italie et la Grèce ont menacé de bloquer l'approbation de nouvelles mesures énergétiques si le paquet ne contient pas un plan crédible contre les prix excessifs. De l'autre côté de la table, on trouve l'Allemagne, à la tête des pays sceptiques à l'égard du plafonnement des prix (Pays-Bas, Suède et Finlande), selon lesquels le mécanisme pousserait les fournisseurs à vendre ailleurs et saperait la volonté de réduire la consommation de gaz. Ces pays poussent plutôt à réaliser des économies d'énergie et à utiliser davantage les énergies renouvelables.

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Adolfo Urso

COMMENTAIRE, Sole 24 Ore, L. Palmerini « Des débuts en douceur avec l'UE, mais le gaz, les migrants et le MES suscitent des tensions » : « Selon l’avis quasi unanime de tous, le côté positif du projet de budget de Meloni est d'avoir suivi une discipline budgétaire conforme à ce que demande l'Europe. Et même dans son parti FdI, ils prétendent, comme un geste politique, avoir résisté aux sirènes de la " rupture " pour plaire aux électeurs. En réalité, du côté de Forza Italia - et au Mef - on explique qu'il s'agit d'un choix forcé, avec en tête l'exemple récent de ce qui s'est passé en Grande-Bretagne. En bref, plus que le jugement de la Commission, ils craignaient les effets sur le spread et les marchés. Si cela s'avère vrai, la question de l'évolution des relations entre la première ministre et l'UE reste ouverte. Même s'il n'y a pas de friction avec Bruxelles pour l'instant, et que le gouvernement s'attend à des compliments sur la loi budgétaire, il reste tellement de sujets en suspens qu'il n'est pas exclu que, plus tard, une saison de conflit s'ouvre. Peut-être au printemps, lorsque l'argent du paquet énergie sera épuisé et que de nouvelles ressources seront nécessaires. Y aura-t-il une marge de manœuvre pour convenir de nouveaux déficits avec la Commission ? Première question. La deuxième question, également liée à l'énergie, est l'impasse dans laquelle se trouve l'Europe pour trouver des solutions à la crise du gaz : la proposition de plafonnement des prix semble être une plaisanterie montée par des pays comme l'Allemagne et la Hollande, qui ne veulent pas du tout de plafonnement des prix. Si la situation n'est pas débloquée, cela pourrait devenir un front de tensions internes que le palais Chigi pourrait décharger sur Bruxelles. De même sur la question de l'immigration. Demain, les ministres de l'intérieur de l'UE se réuniront pour un Conseil extraordinaire où - semble-t-il - aucune décision ne sera prise étant donné que les États sont divisés tandis que la Méditerranée est "éclipsée" par l'urgence des réfugiés ukrainiens et l'augmentation (+159%) des arrivées sur la route des Balkans. Le PPE tend la main à l'Italie, mais pas l'Allemagne et jusqu'à présent pas même la France, deux pays qui ne respectent pas leurs engagements en matière de relocalisations. Là aussi, l'impasse de l'Europe deviendra-t-elle un argument pour gérer les difficultés internes ? Enfin, il y a le grand jeu du Pacte de stabilité. On ne sait pas encore ce que nous pourrons en tirer mais, en attendant, la sempiternelle affaire de la ratification du MES, ce fonds de sauvetage auquel la droite s'est fortement opposée, va bientôt arriver à son terme. Du moins à entendre les propos de M. Giorgetti, qui a déclaré lors du dernier sommet Ecofin qu'il n'attendait que la décision de la Cour constitutionnelle allemande pour l'inscrire à l'ordre du jour du Parlement italien. »

ARTICLE, La Repubblica, F. Tonacci « L’alerte lancée par l’Europe sur la possibilité que trois millions de réfugiés puissent arriver de l’Ukraine » : « La situation catastrophique dans laquelle se trouve actuellement l’Ukraine représente un problème aussi pour les pays voisins. La stratégie du noir de Poutine consiste d’une part à affaiblir le front interne de Zelensky et d’autre part à resserrer l’UE dans l’étau humanitaire, avec une nouvelle vague de réfugiés en cherche de lumière et de chaleur. A ce stade, cette vague n’a pas encore commencé. Toutefois, les conséquences du pire blackout de l’histoire moderne européenne sont imprévisibles. L’Italie a accueilli 173 456 réfugiés ukrainiens dont environ 5 000 mineurs non accompagnés. Ils ont été placés dans le réseau d’appartements et de maisons du système diffusé de l’accueil, puis il y en a 11 000 dans les centres d’accueil extraordinaire (CAS) et 2 000 dans les structures appartenant à l’ancien circuit du Sprar (système de protection pour les demandeurs d’asile). Le Ministre Piantedosi a exprimé à plusieurs reprises sa préoccupation pour la gestion du système d’accueil, laissant comprendre que face à une nouvelle vague, l’Italie pourrait ne pas être en mesure d’en accueillir davantage. Le problème retomberait sur les pays voisins, comme la Pologne et la République Tchèque, qui sont eux aussi au bord de la limite. Ils pourraient finir par protester à Bruxelles avec les autres pays de l’UE, mettant ainsi en danger tout compromis sur le contrôle des flux migratoires. Et c’est exactement ce que cherche Poutine »

ENTRETIEN, La Stampa, de Marco Campomenosi, Chef de groupe de la Ligue au Parlement Européen « Nous avons voté la résolution mais la définition employée est excessive » : « ‘’De notre côté, il y avait la volonté de maintenir l'unité qui caractérise la position européenne depuis le début de cette affaire. Ce n'est pas la première fois que nous soutenons une résolution contre la Russie, même si nous jugeons certains passages inappropriés. Nous aurions préféré que ces amendements, dont certains étaient également présentés par les socialistes et les Verts, qui visaient à atténuer la définition d'"État terroriste", soient approuvés. Une définition qui n'est pas vraiment exacte par rapport à la situation dans laquelle nous nous trouvons. Je pense qu'il y a une dose excessive de rhétorique et d'émotivité. Mais un « non » aurait pu être mal interprété. Nous voulons plutôt réitérer notre soutien à l'Ukraine, comme nous l'avons fait à chaque occasion depuis le début de l'invasion. En ce qui concerne les sanctions, nos critiques visent avant tout le travail de la Commission, qui s’est laissée prendre par une tendance à faire trop d’annonces et qui n’a pas évalué de manière appropriée les conséquences de certaines mesures et qui n’a pas offert des compensations proportionnées. ‘’ »

ARTICLE, Corriere della Sera, de L. Berberi, « ITA, l’hypothèse d’un investissement de Ferrovie dello Stato avec Lufthansa émerge » : « L’exécutif italien étudie la possibilité de céder ka majorité d’ITA Airways à la cordée formée par Lufthansa et les Chemins de fer de l’Etat (Ferrovie dello Stato - FS). Une des hypothèses seraient de vendre 51% d’ITA à Lufthansa et 29% à FS et de laisser les 20% restant au ministère italien de l’Economie. Mais ces équilibres seront affinés dans le cas où les négociations étaient engagées sur la base d’un premier accord. Les principaux concernés, Lufthansa, FS et le ministère, refusent tout commentaire pour le moment. Le ministère indique toutefois que les discussions sont incessantes avec les parties afin d’identifier la meilleure solution. Le gouvernement est favorable à cette présence d’une entreprise italienne au sein d’ITA, aux côtés de Lufthansa, sans exclure en retour dans la course de MSC. Le nom d’un autre allié potentiel commence à circuler, celui d’Atlantia qui gère déjà les aéroports romains. Pour FS, ce ne serait pas une première, en 2019 elles avaient fait naître la cordée avec Atlantia et Delta pour reprendre Alitalia, sans succès. Cela permettrait de mettre en place cette fameuse intermodalité train-avion en exploitant notamment le réseau TGV. La participation de Lufthansa est bien vue, notamment pour son projet de développer les lignes vers le sud du globe (Amérique latine et Afrique en particulier). L’objectif est de créer un partenariat industriel, peut un porte le pays d’origine de l’allié, a expliqué Adolfo Urso, ministre du Made in Italy. »

ARTICLE, Sole 24 Ore, « Urso et Le Maire lancent des groupes de travail sur les voitures, l'acier et l'énergie » : « L'automobile, l'acier et l'énergie ainsi que l'espace et la défense. Les bases sont en place pour construire une alliance avec la France à l'appui d'une politique industrielle européenne", a déclaré Adolfo Urso, ministre des entreprises et des produits italiens, après sa rencontre bilatérale avec le ministre français de l'économie, Bruno Le Maire. À Paris, avant de participer à la deuxième journée du Conseil ministériel de l'ESA, l'Agence spatiale européenne, les deux ministres ont abordé une série de sujets également liés au traité du Quirinal signé il y a un an. Parmi eux, la controverse sur la concurrence entre Maia, le projet lancé de façon surprenante par les Français dans le secteur des lanceurs spatiaux, et Vega-C, le micro-lanceur produit par la société italienne Avio. On en parlerait plus tard, la diplomatie imposait de ne pas aborder le sujet ici. En revanche, le processus de privatisation d'Ita, dans lequel AirFrance est en lice, est abordé, et il a été décidé de donner suite à une série de groupes de travail thématiques, déjà prévus par le traité du Quirinal. Parmi les priorités, il y a les politiques énergétiques pour une transition durable, qui prennent en compte le problème des coûts, et il y a la politique de l'acier, qui selon Urso devrait être abordée de manière plus affirmée sur le front du respect des règles et donc de la concurrence équitable des pays tiers. Il y a aussi, bien sûr, le délicat dossier automobile, sur lequel l'Italie et la France pourraient trouver des lignes convergentes pour soutenir l'industrie qui subira les coûts de l'arrêt du diesel et de l'essence à partir de 2035 et sur lequel Urso a soulevé la question des rapports de force au sein de Stellantis. L'impression, cependant, est que nous sommes au début d'une relation que le gouvernement Meloni veut préserver, en essayant de ne pas être dépassé par Paris sur une série de questions stratégiques et en gardant la diplomatie industrielle séparée de la diplomatie plus strictement politique qui vient d'avoir lieu sur l'affaire Ocean Viking. Les microprocesseurs et l'industrie de la mode ont également été abordés lors de la réunion, et un passage a ensuite été réservé pour le prochain trilogue, les 1er et 2 décembre, des associations industrielles d'Italie, de France et d'Allemagne (Confindustria, Medef et Bdi), auquel participeront également des représentants des gouvernements. Selon la délégation italienne, certains progrès, par rapport aux escarmouches du premier jour, ont également été réalisés sur les engagements que la France a mis sur la table lors de la réunion ministérielle de l'ESA en ce qui concerne les programmes qui intéressent le plus l'Italie. Dans ce cas également, nous devrons certainement attendre et voir si le temps des frictions sur l'économie spatiale est terminé. La déclaration de programme signée mardi, également avec l'Allemagne, prévoit un long parcours à conclure d'ici 2023. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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