10/07/2024
"OTAN, plus d’armes à Kiev : Orbàn est isolé." et " Meloni, le choix de l’atlantisme : les dépenses militaires vont augmenter."
Italie. Revue de presse.
La réaction des pays membres de l’Union Européenne face aux initiatives internationales de la Hongrie depuis le début de sa présidence tournante, notamment en vue de la réunion au Coreper aujourd’hui, domine les unes : « Une alliance pour freiner Orbàn » (Corriere della Sera), « Un procès contre Orbàn » (Repubblica), « La moitié de l’Europe est contre Orbàn » (Giornale). L’ouverture du Sommet de l’Otan à Washington, et les annonces de nouvelles livraisons à l’Ukraine, font aussi la une « OTAN, plus d’armes à Kiev : Orbàn est isolé » (Stampa), « OTAN, un test décisif pour Biden » (Il Messaggero), « L’OTAN encore divisé sur l’entrée de l’Ukraine » (Avvenire). Enfin, les sujets économiques sont cités par certains quotidiens : « Giorgetti (Ligue) assure que la prochaine loi de finances ne sera pas un « sacrifice » pour les Italiens » (Sole 24 Ore), « Baisse des salaires, l’Italie en fin de peloton » (Stampa).
Les JT couvrent essentiellement le sommet de l’OTAN à Washington, où Giorgia Meloni a déclaré souhaiter poursuivre et intensifier l’aide militaire et logistique à l’Ukraine, les critiques à l’égard de Viktor Orban pour ses visites à Moscou et Pékin, la situation au Proche-Orient et notamment les frappes qui ont touché hier une école, ainsi que le premier vol réussi d’Ariane 6.
COMMENTAIRE, Sole 24 Ore, L. Palmerini « Meloni et le problème des salaires qui a déjà impacté Londres et Paris » : « Si la majorité semble s’apprêter à présenter une loi électorale excluant un second tour, elle ne pourra pas pour autant fermer les yeux devant la réalité. Une réalité rappelée de manière brutale hier par le rapport de l’OCDE où l’Italie figure en fin de peloton pour les salaires en termes réels. Car si le taux de chômage demeure bas, c’est le pouvoir d’achat – sujet présent dans les dernières campagnes électorales en France et au Royaume-Uni– qui pose problème. Dans nos pays voisins, la droite a été battue selon deux schémas différents (un seul tour et un second tour) mais avec une cause première qui est la même : le mécontentement face à un sentiment d’appauvrissement. Or, ce problème semble toucher surtout l’Italie : -6,9% depuis 2019. L’Italie se retrouve ainsi sur le podium de la zone euro, avec une tendance plus forte à la baisse qu’en Allemagne (-2%) et en France (+0,1%). Ce qui veut dire que, malgré l’engagement du gouvernement à réduire les charges salariales (qui ont augmenté par rapport à l’exécutif Draghi), on ne parvient pas à donner ce bol d’oxygène au pouvoir salarial des familles. La mesure sera reproposée en 2025 mais il n’est pas sûr qu’elle parvienne à résoudre un malaise pouvant commencer à inquiéter la Présidente du Conseil. Surtout si l’on voit ce qui s’est passé dans les pays voisins. Hier le ministre Giorgetti (Ligue) a promis que la loi de finances ne demandera pas « de sacrifices » et se dit confiant sur la croissance. Or, sa lecture pourrait être davantage comptable que politique. Comme l’a reconnu Giorgetti lui-même, la solution repose sur ‘’une politique sérieuse de contrôle de la dépense publique’’. Le gouvernement Meloni va-t-il adopter ce mot d’ordre ? Jusque-là, cela n’a pas été une priorité. Pourtant, le rapport de la Cour des Comptes a relevé un sérieux problème d’évasion fiscale, qui s’ajoute à celui du pouvoir d’achat des employés et des retraités. »
PREMIER PLAN, Sole 24 Ore, de G. Trovati, « ‘’Un PIB à +1% est à notre portée, ce ne sera pas le sang et les larmes’ lors de la Loi de Finances ‘’ affirme le ministre Giorgetti (Ligue) » : « Lors de l'assemblée de l'Association bancaire italienne (ABI), le ministre de l’Economie Giancarlo Giorgetti a tout d'abord relevé des nouvelles positives pour les comptes publics, avec un PIB aux alentours de +0,3% pour le deuxième trimestre 2024. Le ministre a donc répété que l'objectif de taux de croissance annuel de 1% était ‘'largement à notre portée’'. Il avait été particulièrement critiqué lorsqu'il l’avait été mentionné pour la première fois en avril lors de la publication du Document d’économie et de finances (DEF) alors que d'autres observateurs évoquaient une courbe bien plus plate pour l'économie italienne. Toujours d’après les données de la Banque d’Italie, le taux de croissance en juin atteindrait 0,9% et les chiffres ‘’réels’’ pourraient se révéler encore plus dynamiques que ceux photographiés par les estimations, récompensant la prudence dont a fait preuve le ministère de l’Economie. Pour compléter le cadre dans lequel s’inscrira la première loi de Finances suivant les nouvelles règles budgétaires de l'UE, on peut également mentionner l'augmentation plus importante que prévu des recettes, découlant d'une économie encore dynamique et d'un taux d'emploi en hausse. La tendance ne s'est pas encore répercutée sur les comptes publics, les Chambres travaillent à aligner le budget sur les prévisions du Document d’économie et de finances, et cette marge de quelques milliards a été utilisée afin de financer une série de dépenses, de la gestion des migrants aux catastrophes naturelles. Les comptes-rendus mensuels du ministère des Finances témoignent d’un rythme plus intense que prévu, avec une augmentation de 9,7 % au cours des cinq premiers mois, contre les +2,65 % prévus en avril. Il s’agit bien entendu d’une prévision annuelle et le résultat final dépendra donc des prochains mois, toutefois les indicateurs montrent que ‘’ça aurait pu être pire’’. Ni Fabio Panetta ni Giancarlo Giorgetti ne comptent sur des recettes faciles pour les finances publiques que le Superbonus a remis sur une trajectoire ascendante (notamment avec le ratio dette/PIB). "Le pays doit faire face à des défis nombreux et ardus", prévient Giorgetti, voulant impliquer dans cet objectif les banques présentes dans l’assemblée. Mais pour le ministre, cela ne se traduira pas par "une loi de finances [fortement marquée par l’austérité]", qui "n'est pas nécessaire" selon lui bien qu’évoquée par beaucoup, mais plutôt par "une politique sérieuse de contrôle des dépenses publiques" accompagnée d'une "amélioration de l'efficacité de la collecte des impôts". Le tout est de savoir ce que l’on entend par là exactement. Car, dans un pays habitué depuis de nombreuses années à considérer le déficit comme la principale source de financement des politiques publiques, y renoncer peut en effet sembler douloureux. Mais, au-delà des chiffres, la voie du déficit semble écartée par le cap clair à nouveau indiqué par Giorgetti, à savoir le retour à un "équilibre budgétaire libéré du coût de la dette passée" comme "devoir moral envers les prochaines générations" en plus d'être un "objectif politique", mais aussi pour "sortir de la condition de pays fortement endetté et constamment sous surveillance". Les mesures auront pour objectif prioritaire "le développement de la compétitivité des entreprises". Enfin, Giorgetti ne manque pas d’interpeler la BCE pour demander "une accélération progressive mais décidée" de la baisse des taux. Mais le chemin est encore long, alors que les dépenses effectives dans le cadre du PNRR continuent à ne pas être totalement satisfaisantes. »
ARTICLE, la Repubblica, C. Tito : « ‘’C’est un pion de Trump et de Poutine’’ : les Européens prêts à boycotter la présidence européenne d’Orban » : « Un véritable procès dont l’accusé est Viktor Orban. Chef d’inculpation : essayer de ‘’brader’’ l’Ukraine à la Russie et mettre en danger la démocratie européenne. Le Coreper, qui réunit les 27 ambassadeurs de l’UE, a inséré dans son ordre du jour le ‘’cas Budapest’’. Les visites du premier ministre hongrois à Moscou et Pékin deviennent des questions urgentes, dont ont également discuté, informellement, les leaders européens présents au sommet de l’OTAN, avec comme première conclusion la nécessité d’un ‘’boycott’’ de fait : plus personne ne veut s’impliquer dans les manœuvres d’Orban. Une épine dans le pied de l’UE, au point que plusieurs pays réfléchissent à révoquer la présidence hongroise, une procédure possible mais très compliquée. Il est pourtant vrai que, selon les traités, la présidence tournante doit travailler avec le président du Conseil européen et le Haut représentant, actuellement Josep Borell, mais aussi avec les présidences précédentes (Belgique) et surtout à venir (Pologne). Or justement, c’est la Pologne qui a critiqué les liens douteux d’Orban avec la Russie. Mais ce n’est pas tout, car comme le révèle le quotidien russe Izvestia et conformément à ce que prévoyait la Repubblica, le premier ministre hongrois agit pour le compte de Donald Trump, qui souhaite démembrer l’OTAN, faire plier l’UE et livrer Kiev au Kremlin. Dans une lettre envoyée à Charles Michel, Orban a notamment déclaré qu’il y a ‘’une possibilité importante que la Russie accueille positivement une proposition de cessez-le-feu et un plan de route pour des pourparlers de paix’’. En somme, l’opposé des positions occidentales. Les chefs de gouvernement à Washington ce sont mis d’accord sur la nécessité de dresser une digue contre l’activisme d’Orban. La déclaration du Coreper devrait déjà délégitimer ses visites, mais la Pologne a aussi proposé de suspendre le semestre hongrois. La situation pourrait même aller jusqu’à l’activation de l’article 7 des traités européens, qui prévoient la suspension des droits d’un pays membre, soit son expulsion. Un article longtemps considéré comme plus rhétorique que pratique mais dont l’utilisation est maintenant discutée. Cette sanction nécessiterait un vote à majorité qualifiée de 80% des Etats membres, soit 22 sur 27. »
ANALYSE, il Messaggero, F. Bechis : « Meloni, le choix de l’atlantisme : les dépenses militaires vont augmenter » : « Giorgia Meloni envoie un signal aux alliés. Et à ceux qui, dans l’opposition et au sein de la majorité, alimentent une rhétorique antimilitariste et font les yeux doux à Vladimir Poutine. Elle franchit en effet le seuil du Convention Center de Washington, où l’OTAN se réunit ces jours-ci, en amenant avec elle 750 millions de dépenses militaires en plus, un premier pas important vers l’objectif des 2% du PIB avant 2028. Sans oublier la contribution italienne de 1,7 milliards de dollars au paquet d’aide de 40 milliards pour l’Ukraine, ce qui marque une véritable accélération. Ce sommet est en tout cas un test décisif pour Giorgia Meloni, elle y joue à la fois la crédibilité de son gouvernement dans la famille atlantiste et sa place vis-à-vis de la Commission européenne et des postes importants. Dans une rapide séance de question-réponse avec les journalistes, elle dresse son tableau de la situation en Europe. En France, ‘’aucune force politique n’a clairement gagné’’, une façon de lancer une demi-pique à Marine Le Pen. Sur les postes européens, ‘’l’Italie a un gouvernement solide dans une UE où il y a des gouvernements beaucoup moins stables’’, une pique à peine voilée cette fois-ci à Emmanuel Macron. Et enfin en ce qui concerne la Russie et l’Ukraine, elle parle ‘’d’images terrifiantes’’ qui discréditent ‘’une certaine propagande russe sur une solution ‘pacifique’ au conflit’’, un coup d’estoc destiné cette fois aux patriotes européens. La cheffe du palais Chigi souhaite prendre ses distances, ce qu’elle fait notamment en promettant des investissements dans la défense, fruits d’un long travail avec ses ministres. Guido Crosetto notamment, qui pousse pour que la Commission européenne reconnaisse une prise en compte des investissements pour la défense dans le Pacte de stabilité. Mais le travail a été collectif, et surtout long : depuis plusieurs mois des réunions se tiennent avec les services et Giancarlo Giorgetti pour régler la question des 2%. Giorgia Meloni a donc montré à Washington le visage d’une Italie en règle, un signal important envoyé à Joe Biden mais aussi à Donald Trump, au cas où il devrait revenir à la Maison Blanche. Le neuvième paquet italien, qui prévoit la livraison d’une batterie Samp-T et de missiles Storm Shadow, est un autre signal, envoyé aux alliés mais aussi à la Ligue, qui alimente le discours antimilitariste. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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09/07/2024
Reform UK a 30.000 membre cotisants.
Royaume-Uni. Reform UK a doublé son nombre de membres cotisants en cinq semaines. Le parti en a désormais 30.000.
14:20 | Lien permanent | Commentaires (0)
"Giorgia Meloni envisage maintenant de voter en faveur d’un deuxième mandat d’Ursula von der Leyen."
Italie. Revue de presse.
La presse italienne titre largement sur Les hypothèses sur le futur gouvernement en France au lendemain des élections législatives dominent les unes de la presse italienne : « La France secouée, Macron refuse la démission du Premier ministre » (Corriere della Sera), « Macron et le plan anti-Mélenchon » (Stampa), « La France est enlisée » (Avvenire), « En France, la gauche se divise » (Il Messaggero), « Macron gagne du temps et demande à Attal de rester » (Sole 24 Ore). Par ailleurs, les frappes russes contre un hôpital pédiatrique à Kiev faisant plusieurs victimes sont aussi citées en une avec large couverture photographique : « L’horreur à Kiev » (Corriere). « Des missiles sur des enfants » (Repubblica), « Le message de Poutine à l'Europe » (Stampa).
Les JT couvrent essentiellement les frappes russes à Kiev et la réaction de Giorgia Meloni, les élections législatives en France avec les difficultés à former un gouvernement et les différentes coalitions possibles, les réactions italiennes à la situation française, la gauche félicitant le bloc contre la droite et la droite dénonçant le chaos qui règne à Paris, ainsi que la vague de chaleur qui va frapper le sud du pays cette semaine et l’Euro de football, où la France jouera ce soir contre l’Espagne en demi-finale.
COMMENTAIRE, Corriere della Sera, M. Franco : « Le paradoxe des souverainistes qui progressent mais qui s’isolent » : « En France comme dans l'UE, l’extrême-droite amorce une recomposition et témoigne d’un paradoxe. Marine Le Pen progresse dans les urnes, mais se retrouve isolée et déclassée en termes de nombre de sièges au Parlement, dans une France qui aurait dû la couronner. En Europe, les ‘Patriotes’, le nouveau groupe se targuant de représenter le radicalisme souverainiste, prend la place d'I&D et réunit Marine Le Pen, Matteo Salvini, Viktor Orbán et tous les autres extrémistes, au point de devenir le troisième groupe au Parlement européen. Il s’agit cependant d’une coalition de partis avec laquelle personne ne veut avoir à faire. L'attitude servile à l'égard de l'agression russe contre l'Ukraine, aggravée hier par le bombardement de l'hôpital pour enfants de Kiev, pèse certainement. Ainsi que le ton employé contre l'OTAN et Bruxelles. Il semble toutefois y avoir quelque chose en plus. Se présenter comme les seuls représentants exclusifs "des peuples", nationalistes et Européens, s'avère présomptueux. Ces "peuples" se révèlent être des minorités importantes, bruyantes et agressives à chaque vote et cette autosuffisance se transforme en isolement, suscitant la méfiance de tout allié potentiel. Chacun lit désormais la "leçon française" à son avantage. En Italie, une Ligue traumatisée par la défaite de Le Pen déplore une "démocratie trahie" et un vote qui aurait récompensé tout ce qu'il y a de pire à gauche. L'émergence des Patriotes européens est présentée comme une perspective radieuse. Forza Italia souligne au contraire la nécessité d'unir le centre et la droite, si cette dernière ne veut pas perdre. Tandis qu’à gauche, on souligne l'affirmation du Front Populaire en disant que le secret est l'unité, même si elle est très ambiguë : un signal entre le Pd, le M5 et l'extrême gauche. Les répercussions majeures du vote français ne concerneront pas uniquement la politique italienne, mais les négociations à Bruxelles pour la présidence de la Commission et les autres postes clefs. Pour Meloni, la situation est à la fois favorable et difficile. Favorable parce que le recul de l'extrême-droite légitime son propre parti, plus modéré, ne serait-ce que par l'atlantisme et le dialogue laborieux avec l'UE. En même temps, le groupe qu’elle dirige, les conservateurs d'ECR, est mis à mal par la formation des Patriotes européens. Aujourd'hui, Meloni peut espérer obtenir un poste de commissaire de poids en tant que cheffe du gouvernement italien, plus qu’en cheffe de file du groupe qui s'est révélé peu fiable en raison de ses liens avec la droite pro-russe. Elle a la possibilité d’amener son parti, Fratelli d’Italia, à entretenir une relation plus étroite avec le PPE. De toute façon, Le Pen et Salvini la critiqueront : à moins qu’elle ne décide de les rejoindre dans leur situation paradoxale. »
ANALYSE, Sole 24 Ore, d’E. Patta : « Salvini rejoint l’ultradroite de Viktor Orban et Giorgia Meloni envisage maintenant de voter en faveur d’un deuxième mandat d’Ursula von der Leyen » : « La défaite de Marine Le Pen en France affaiblit, sans aucun doute, la droite européenne souverainiste et pro-Poutine. Mais s’il y a bien quelqu’un qui, en Italie, se préparait à trinquer à la victoire de son alliée française et a dû se contenter d’une déception, c’est bien Matteo Salvini, qui a annoncé hier rejoindre le groupe des ‘’Patriotes’’, en même temps que le RN. Giorgia Meloni se retrouve un peu seule à la tête du groupe conservateur, surtout depuis que Vox a quitté ECR en appelant à créer une grande union autour du groupe de Viktor Orban. Mais c’est une solitude qui peut jouer en faveur de la Présidente du conseil, en lui donnant la possibilité de s’éloigner de la droite radicale anti-establishment et de se rapprocher du PPE. Pour l’instant, elle s’est abstenue sur le vote en faveur d’Ursula von der Leyen, afin de protester contre sa mise à l’écart lors des négociations, mais ne pourrait-elle pas transformer cette abstention en vote favorable ? Antonio Tajani travaille en ce sens, afin d’isoler Salvini dans son refus. Giorgia Meloni a quant à elle déclaré hier, juste avant de partir pour Whashington : ‘’Les Patriotes ? Ils n’auront aucune influence. Moi aussi je suis patriote, mais aussi européiste’’. Lundi, aucune réaction sur les élections françaises. Quelques membres de Fratelli d’Italia se félicitent que la droite de Meloni soit la seule à jouir de la confiance des citoyens, d’autres soulignent à quel point les marchés perçoivent le pays comme stable comparé à la France ou à l’Allemagne. Une droite différente donc, crédible financièrement et sur la scène internationale, qui souhaite exploiter sa crédibilité lors du sommet de l’OTAN, où elle rencontrera notamment Emmanuel Macron. De son côté, Raffaelle Fitto (Frères d'Italie), pressenti pour un poste de commissaire européen, prévient : il faudra ‘’comprendre l’évolution’’ et attendre le discours de von der Leyen sur le programme qu’elle souhaite mettre en place. En d’autres mots, attendre de constater des ouvertures sur le Pacte vert et la question migratoire. Est-ce que cela suffira à justifier un changement de posture de la part de Giorgia Meloni ? Ou demandera-t-elle aussi un poste de vice-président pour l’Italie ? Des questions qui ne trouveront réponse que le 18 juillet. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
14:14 | Lien permanent | Commentaires (0)
Les partis représentés au sein de Patriots for Europe.
Les 84 députés européens du groupe Patriots for Europe sont issus de :
France : Rassemblement national : 30
Hongrie : Fidesz-KDNP : 11
Italie : Lega : 8
Tchéquie : ANO : 7
Autriche : FPÖ : 6
Espagne : Vox : 6
Pays-Bas : PVV : 6
Belgique (Flandre) : Vlaams Belang : 3
Tchéquie : Přísaha a Motoristé : 2
Portugal : Chega : 2
Danemark : Parti populaire danois : 1
Lettonie : Latvia First : 1
Grèce : Foní Logikís : 1
01:54 | Lien permanent | Commentaires (0)
08/07/2024
Patriots for Europe est le troisième plus grand groupe au sein du Parlement européen.
UE. Le groupe constitué au Parlement européen autour du Fidesz du Premier ministre hongrois Viktor Orbán et rejoint par le Rassemblement national compte 84 députés européens issus de 12 pays.
Patriots for Europe est le 3ème plus grand groupe au sein du Parlement européen.
Jordan Bardella du Rassemblement national est le président du groupe. Le premier vice-président est Kinga Gál du Fidesz, le parti du Premier ministre hongrois Viktor Orbán.
20:06 | Lien permanent | Commentaires (0)
"Giorgia Meloni ne devrait pas commenter les élections françaises avant que la situation ne se soit clarifiée."
Italie. Revue de presse.
Les résultats des élections législatives en France, ainsi que leurs retombées sur la future formation du gouvernement en France et leur impact en Europe, dominent les unes de la presse italienne. La victoire du Front populaire sur le RN et l’absence de majorité absolue sont mises en avant : « La France vire à gauche, Marine Le Pen est battue » (Corriere della Sera), « La Révolution Française – Meloni est désormais plus isolée en Europe » (Repubblica), « Marine Le Pen battue, chaos en France » (Stampa), « En France, le front anti-Le Pen l’emporte » (Il Messaggero), « Le flop de Le Pen, mais Macron est pris en tenaille » (Giornale). Enfin, la perspective d’un accord entre Israël et le Hamas est aussi citée: « Otages, les concessions du Hamas même sans cessez-le-feu » (Corriere).
Les JT couvrent essentiellement les résultats des élections législatives françaises, notamment la première place du Nouveau Front Populaire et les discussions autour du futur gouvernement, les réactions italiennes à ces résultats français, à l’instar de celle d’Elly Schlein félicitant la gauche pour sa victoire contre l’extrême-droite ou Antonio Tajani (Forza Italia) déclarant que la droite ne peut jamais gagner sans le centre.
ANALYSE, Corriere della Sera, M. Galluzzo : « La présidence du conseil observe que le pays est divisé et souligne la stabilité de Rome » : « Giorgia Meloni ne devrait pas commenter les élections françaises avant que la situation ne se soit clarifiée, et elle le fera sûrement lorsqu’elle sera à Washington pour le sommet de l’OTAN. Au palais Chigi, quelques phrases fuitent tout de même, et une donnée essentielle pour la présidente du conseil est au cœur des discussions : Emmanuel Macron a été en mesure de stopper l’ascension de Marine Le Pen, dans une certaine mesure, mais il en ressort tout de même affaibli, avec la gauche en tête et un gouvernement qui semble difficile à former. Giorgia Meloni et ses proches peuvent aussi se réjouir d’une chose : ‘’nous sommes l’unique pays stable, parmi les fondateurs de l’UE, avec un gouvernement fort et une cheffe du gouvernement respectée’’, comme le soulignent des sources proches du palais Chigi. Si on sort des équilibres européens, du parlement de Strasbourg, du vote pour ou contre von der Leyen, il apparaît que l’Italie est, aux yeux des marchés financiers, une zone de stabilité, d’atlantisme, ce qui devrait être reconnu au cours du sommet de l’OTAN. Bien sûr, difficile pour Giorgia Meloni de sourire face à la victoire de la gauche mélenchonienne, mais elle peut tout de même se réjouir que les plans européens de Viktor Orban subissent un coup d’arrêt ; de même, la défaite de Marine Le Pen est un coup dur pour Matteo Salvini et la Ligue, qui imaginait la naissance et l’ascension d’un groupe européen d’extrême droite pro-russe, éloigné de la ligne atlantiste de Meloni. Dernière donnée, et pas des moindres : l’instabilité en France, pays qui a vu son économie péricliter ces dernières années, pourrait avoir une influence négative sur l’Italie, qui a la deuxième dette la plus importante d’Europe. C’est pourquoi Giorgia Meloni ne peut qu’espérer la formation rapide d’un gouvernement à Paris. »
ARTICLE, la Repubblica : « Meloni dans l’impasse, Tajani veut maintenant la pousser à une entente avec le PPE à Strasbourg » : « Giorgia Meloni est dans une impasse, et sa seule chance pour se maintenir dans les instances européennes est de se tourner vers le PPE, comme le suggère Antonio Tajani qui de son côté fanfaronne : ‘’l’extrême-droite est toujours destinée à la défaite’’, a-t-il déclaré. La présidente du conseil pariait plus sur la défaite d’Emmanuel Macron que sur la victoire de Marine Le Pen. Mais de ce point de vue-là, son pari a échoué, car même s’il perd des sièges, sa défaite d’hier n’est pas comparable à la débâcle des européennes. De plus, le discours de Fratelli d’Italia sur la montée de la droite en Europe est partiellement démenti par le scrutin français, ce qui risque de placer Meloni dans une situation de faiblesse, voire de marginalité annoncée, en Europe. Elle se trouve désormais face à un choix : s’éloigner de la droite extrême, marginalisée à Bruxelles, ou alors rester dans un bloc qui est exclu du jeu, ce qui pourrait lui faire perdre le poste de commissaire au Marché Intérieur qu’elle souhaite, et qui est aussi convoité par Paris. En attendant, FdI ne fait toujours pas de choix quant au vote européen du 18 juillet prochain, quand il s’agira d’accorder à Ursula von der Leyen un deuxième mandat ou pas. Pour Raffaele Fitto, ‘’chaque délégation nationale décidera de la façon dont elle souhaite voter’’. Au siège du parti, et surtout après les résultats en France, l’idée encore mal définie d’une ‘’abstention constructive’’ gagne du terrain. Tajani, lui, voudrait plutôt un vote en faveur de von der Leyen. Selon lui, ‘’l’extrême-droite finit toujours par perdre, et la gauche gagne s’il n’y a pas une droite solidement ancrée au centre’’. La Ligue, quant à elle, reste silencieuse. Les seuls commentaires sont ceux de Claudio Borghi et Alberto Bagnai : ‘’En laissant la France en proie à une coalition contre-nature de la gauche, ils offrent à Le Pen la victoire aux présidentielles’’. Matteo Salvini aurait tout de même parlé avec elle dans la nuit, et ils annonceront aujourd’hui qu’ils rejoignent le groupe des patriotes de Viktor Orban. Autre conséquence des élections françaises : la volonté de la droite italienne de supprimer les seconds tours, qui favorisent, selon Carlo Fidanza, ‘’les alliances contre nature qui dupent les électeurs’’, en sort renforcée. »
COMMENTAIRE, La Repubblica, de S. Folli, « Matteo Salvini et les autres, les effets collatéraux [des élections en France] » : « On en connait un qui se préparait à trinquer à la victoire de son alliée française et qui a finalement dû remettre le champagne à la cave. Il s’agit de Matteo Salvini et il n'est pas certain qu'il envisageait réellement une majorité absolue pour son amie Marine Le Pen. En tous cas, le leader de la Ligue pensait pouvoir utiliser la France pour se relancer en Italie, montrer que c’est lui - et non Giorgia Meloni - le référent de l'extrême-droite au-delà des Alpes. Et enfin préparer le terrain pour la rencontre avec Trump, à la faveur d'un alignement européen, de Paris à Budapest, et avec en arrière-plan les mots d'encouragement du ministre russe des Affaires étrangères. Si tel était le projet, il a volé en éclats - comme souvent avec les projets politiques de Salvini. La défaite du Rassemblement national pourrait du reste être la première étape du déclin de la droite radicale en Europe, de ceux qui se présentent comme les porteurs d'une alternative profonde, voire d'une rupture historique, avec l'"establishment" européen. Une alternative qui se traduirait immédiatement en matière de politique étrangère par une ouverture à la Russie de Poutine. Ce scénario ne s'est pas complètement dissipé, mais a subi un revers retentissant hier soir. Salvini voit ses objectifs douchés, mais un espace s’ouvre pour Giorgia Meloni, la poussant à aller de l'avant en Europe, en prenant ses distances vis-à-vis de tous les groupes d'extrême-droite, en Italie comme ailleurs. Ces derniers jours, la présidente du Conseil italien a laissé le Hongrois Orbán suivre sa propre voie (une voie qui l'a immédiatement conduit à Moscou) et elle a subi sans regret la sortie du groupe européen des Conservateurs de l’espagnol Vox. Ce sont des avancées importantes car elles rapprochent Fratelli d'Italia des Populaires allemands et l'éloignent de la droite intransigeante. Il faudra voir comment la gauche italienne vivra cette nouvelle phase, une fois passé l'enthousiasme légitime des premiers temps. En France, des fissures sont apparues dès hier soir au sein de la coalition de gauche qui a obtenu une majorité relative. À Paris, on est de plus en plus convaincu que pour tenter de gouverner une Assemblée compliquée, il sera nécessaire d'écarter les ‘’députés extrêmes’’ de la France Insoumise et de s’appliquer à mettre sur pied un centre-gauche sans précédent, une solution qui plaît certainement à Macron. On ne sait pas encore s’il sera possible d’écarter Mélenchon, l'un des vrais gagnants de ce scrutin. Ce n'est pas un hasard s'il s’est exprimé pendant des heures, montrant que c'est lui et lui seul qui est le vainqueur de l'élection. Cela pose un problème, qui n'est pas nouveau, à notre gauche, qui doit décider de la ligne à suivre. Soit Mélenchon, soit le réformiste Glucksmann. Et tous les autres. »
COMMENTAIRE, La Stampa, A. Zafesova « C’est un coup dur pour le parti des « amis » de Poutine » : « Après la visite de Viktor Orban au Kremlin et dans l’attente du vote crucial du 5 novembre aux Etats-Unis, Vladimir Poutine s’attendait à un autre tournant en Occident. Il était facile de voir à quel point le scénario d’une victoire du RN aux législatives était convoité en Russie si l’on reprend les déclarations pleines d’enthousiasme du chef de la diplomatie russe Lavrov, qui avait espéré en un vote ‘’pouvant rompre le diktat des Etats-Unis et de l’UE en faveur d’une politique souveraine’’. S’il est difficile de quantifier le rôle du soutien de Poutine – suffisamment embarrassant pour pousser Marine Le Pen à se démarquer en le qualifiant de ‘’provocation’’ et d’‘’ingérence’’ – l’ombre du Kremlin a néanmoins joué un rôle unificateur pour l’électorat et pour la classe politique en France. Il faut comprendre ensuite si l’excès de zèle de Lavrov était une erreur de calcul ou un choix conscient qui s’expliquerait par des logiques de propagande interne, ou encore une volonté de lier à Moscou celle qui semblait représenter la gagnante probable de ces législatives. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
20:00 | Lien permanent | Commentaires (0)
Le Rassemblement national rejoint Patriots for Europe.
UE. Le Rassemblement national rejoint au Parlement européen la structure (Patriots for Europe) constituée autour du parti Fidesz du Premier ministre hongrois Viktor Orbán.
09:50 | Lien permanent | Commentaires (0)
07/07/2024
Le M5S ne sera plus considéré, sur ce site, comme un parti patriotique.
Italie. Au vu de son évolution politique, le M5S ne sera plus considéré sur ce site en tant que parti patriotique.
(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2024/07/04/par...)
14:44 | Lien permanent | Commentaires (0)
Interview de David Engels par Lionel Baland à propos de la situation politique en Pologne et en Allemagne.
Pologne et Allemagne. Entretien avec l'écrivain belge germanophone David Engels à propos de la situation politique en Pologne et en Allemagne :
https://www.breizh-info.com/2024/07/07/235084/david-engel...
David Engels
David Engels est un spécialiste de l'écrivain de la Révolution conservatrice allemande Oswald Spengler – auteur du Déclin de l’Occident :
Oswald Spengler
14:02 | Lien permanent | Commentaires (0)
06/07/2024
Le Vlaams Belang rejoint la structure constituée autour du Fidesz du Premier ministre hongrois Viktor Orbán.
UE. Le parti nationaliste flamand de Belgique Vlaams Belang rejoint au Parlement européen la structure constituée autour du parti Fidesz du Premier ministre hongrois Viktor Orbán.
20:20 | Lien permanent | Commentaires (0)
Le Parti populaire danois rejoint la structure constituée autour du Fidesz du Premier ministre hongrois Viktor Orbán.
UE. Le Parti populaire danois rejoint au Parlement européen la structure constituée autour du parti Fidesz du Premier ministre hongrois Viktor Orbán.
17:17 | Lien permanent | Commentaires (0)
Le PVV rejoint au Parlement européen la structure constituée autour du parti Fidesz du Premier ministre hongrois Viktor Orbán.
13:31 | Lien permanent | Commentaires (0)
05/07/2024
Reform UK de Nigel Farage obtient 5 députés !
Royaume-Uni. Reform UK de Nigel Farage obtient 5 députés.
19:53 | Lien permanent | Commentaires (0)
Alvise Pérez estime que choisir son orientation sexuelle est un des droits les plus fondamentaux.
Espagne. Le président du parti patriotique Se Acabó la Fiesta (La fête est finie) et député européen Alvise Pérez, interrogé sur l'homosexualité et le mariage gay, a déclaré avoir assisté à des mariages homosexuels, être un défenseur des droits civils et que choisir son orientation sexuelle est un des droits les plus fondamentaux qui puissent exister, tout en affirmant que ces positions sont un compromis.
Alvise Pérez
17:05 | Lien permanent | Commentaires (0)
"Abolition du délit d’abus de pouvoir, l’association nationale des magistrats s’insurge."
Italie. Revue de presse.
La victoire du parti travailliste aux élections au Royaume-Uni fait la une de la presse : « Royaume-Uni, le raz-de-marée travailliste » (Corriere della Sera, Stampa), « La vague travailliste » (Repubblica), « Londres, le triomphe des travaillistes » (Il Messaggero), « Londres se rend à la gauche » (Giornale). La perspective d’un déplacement de Victor Orban à Moscou alors qu’il vient de prendre la présidence tournante de l’Union est aussi en une, de même que les critiques de M. Salvini aux propos du président Mattarella sur les dangers qui pèsent sur la démocratie : « Salvini attaque Mattarella, et Orban crée la rupture en allant chez Poutine, Bruxelles rappelle qu’il n’a pas de mandat pour le faire » (Stampa), « V. Orban chez Poutine, C. Michel proteste : « il ne peut pas le faire » » (Corriere). Enfin, l’abolition du délit d’abus de pouvoir est citée par certains quotidiens : « Abolition du délit d’abus de pouvoir, l’association nationale des magistrats s’insurge » (Corriere), « Nordio fait marche arrière : la loi d’habilitation arrivera en septembre afin d’éviter les remontrances de l’UE » (Fatto Quotidiano).
ARTICLE, Il Messaggero, F. Sorrentino : « La Chambre vote la suppression du délit de l’abus de pouvoir et introduit celui de détournement de fonds ‘par distraction’ » : « Adieu à l'abus de pouvoir. Le crime le plus classique dont étaient accusés jusqu'à présent les responsables publics pourrait bientôt se retrouver au grenier. Avec 170 voix pour et 77 voix contre, la Chambre des députés a définitivement approuvé l'article 1 du projet de loi Nordio, la disposition qui abolit l'article 323 du code pénal déjà modifié cinq fois avec des réductions progressives de peines. L'abrogation était vivement souhaitée par le ministre Carlo Nordio, certain que l'Italie dispose déjà d’assez de mesures pour contrer les délits commis par l'administration. Le ministre de la Justice veut en particulier rassurer la Commission européenne qui, dans sa dernière directive anti-corruption, avait expressément prévu le maintien d'un délit pour punir l'accomplissement ou l'omission d'un acte, en violation de la loi, par un agent public. L’élimination de l'abus de pouvoir a été approuvé le lendemain de l’introduction du délit de ‘détournement de fonds par distraction', évitant ainsi le risque d'une procédure d'infraction au niveau européen. La réaction des magistrats est négative, ils considèrent qu’il valait mieux ne rien toucher à l'ancien système. Le M5S est sur le pied de guerre." »
ARTICLE, La Stampa, N. Carratelli « Autonomie régionale, coup d’envoi de la bataille référendaire » : « L’opération visant à proposer un référendum destiné à abroger la réforme de l’autonomie régionale différenciée commence ce matin en Cour de Cassation, où les partis d’opposition, les syndicats CGIL et UIL et les associations laïques et catholiques composant le comité promoteur déposeront le texte abrogatif de la loi signée par le ministre léguiste Calderoli. C’est un long chemin estival qui commence pour la collecte de signatures (au moins 500 000) qu’il faudra trouver d’ici le 30 septembre pour que ce référendum se tienne. Il faut ensuite que la Cour Constitutionnelle se prononce sur l’admissibilité du texte. La décision sera prise d’ici la fin janvier et, le cas échéant, il sera possible de voter au printemps 2025. C’est donc un processus qui durera environ un an et qui marquera inévitablement le débat politique. Entretemps, les régions dirigées par les partis de centre-gauche travaillent à un texte parallèle qui mise sur une abrogation partielle de la réforme, limitée à certains articles du texte. Une procédure de sécurité en somme, au cas où la première démarche serait déclarée inadmissible par la Cour Constitutionnelle. »
COMMENTAIRE, Corriere della Sera, de M. Franco, « Des patriotismes aux antipodes sur les alliances internationales » : « La possibilité que les Verts d'un côté et les conservateurs de l'autre puissent voter en faveur de la reconduction d’Ursula von der Leyen à la présidence de la Commission européenne demeure fragile et incertaine. Et tout résultat pourrait mettre en évidence la place centrale du PPE, mais aussi ses contradictions internes. Lorsque le vice-président du Conseil Antonio Tajani, leader de Forza Italia et membre du PPE, valide ce possible soutien mais ajoute que "l'important est qu'il n'y ait pas de pacte organique", il s'inquiète de la réaction possible de la droite, en particulier du groupe ECR de Giorgia Meloni. Et quand son allié Maurizio Lupi évoque la nécessité d'un dialogue entre les Populaires et les Conservateurs "pour éviter qu'ils ne finissent dans les mains de l'extrême-droite", il exprime la crainte qu'ID, le groupe de Marine Le Pen et Matteo Salvini, ne finisse dans le groupe des "Patriotes européens" du Hongrois Viktor Orbán. Il est vrai qu’ECR reste le troisième groupe européen avec quatre-vingt-quatre eurodéputés et que le flux vers la nouvelle formation extrémiste a été contenu. Les nouveaux rapports de force au sein de l'UE après l'affirmation des droites souverainistes dans certains pays constituent toutefois un défi de taille : en particulier pour les positions anti-OTAN et pro-russes des "Patriotes", qui les séparent des Conservateurs, lesquels soutiennent pour leur part fermement l'Ukraine. En tant que Présidente du Conseil, Giorgia Meloni a rencontré hier à Rome le président finlandais, Alexander Stubb, confirmant une politique étrangère alignée sur les choix de l'UE et de l'OTAN. Mais presque au même moment, Orbán, qui exerce actuellement la présidence tournante de l'UE, a déconcerté tout le monde en annonçant un voyage à Moscou afin de rencontrer Vladimir Poutine. Deux "patriotismes" aux antipodes l’un de l’autre se dessinent ainsi, voués à s'affronter. Même si Fratelli d’Italia affirme, à travers la voix du chef de la délégation au Parlement européen, Carlo Fidanza, qu'il n'y a pas de risque de "dépassement ou de concurrence. Les Patriotes, à ce jour, sont une extension du groupe I&D. Ce n’est pas une source d’inquiétude pour nous". Pourquoi pas. Cependant Salvini ne manque pas une occasion de souligner les distances de la Présidence du Conseil italien vis-à-vis de l'Europe. Et ses attaques contre Giorgia Meloni, Antonio Tajani et, avant-hier, contre le chef de l'État, Sergio Mattarella, sont perpétuelles. Une stratégie qui crée des tensions dans les relations non seulement au sein de la majorité, mais aussi avec la plus haute institution du pays. Le fait que Matteo Salvini prenne souvent pour cible ceux qui veillent le plus à ne pas faire dévier la trajectoire et à préserver les alliances internationales de l'Italie, n’est peut-être pas anodin. »
PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de V. Santarpia, “Le débat à gauche est relancé, Paolo Gentiloni souligne la victoire des réformistes » : « Les travaillistes ont obtenu une majorité écrasante après 14 ans de gouvernements conservateurs qui ont culminé avec le Brexit. Le leader réformiste Keir Starmer a ramené la gauche britannique au gouvernement après une longue période de radicalisme minoritaire". L'un des tout premiers commentaires sur les élections au Royaume-Uni a été publié sur X par Paolo Gentiloni, commissaire européen à l'économie. Il souligne le nouveau visage du parti travailliste, qui souligne son changement, de même que les réformistes qui insistent sur ce point. ‘’Un nouveau chapitre s’ouvre pour le parti travailliste ‘transformé’ ", écrit le député démocrate Filippo Sensi. Toujours du côté du PD, Matteo Ricci, député européen, commente : "Excellente nouvelle du Royaume-Uni. Le Parti travailliste remporte les élections après 14 ans de désastre conservateur. Cela nous donne un bon espoir, nous indique une voie à suivre pour nous aussi. Bon travail à Keir Starmer". Des propos semblables à ceux de Matteo Renzi prononcés un peu plus tôt. "Les conservateurs ont échoué, mais la gauche recommence à gagner aussi parce qu'elle abandonne la vision idéologique d'Ed Miliband et de Jeremy Corbyn et revient à la saison du réformisme, celle qui a été menée à bien par Tony Blair", écrit le leader d'Italia viva. "Je ne crois pas que l'on puisse reproduire les modèles d’un pays à l’autre. Je dis simplement que sans un centre réformiste, la gauche ne gagne pas. L'expérience britannique le démontre clairement". Angelo Bonelli, leader de l’Alliance des Verts et de la Gauche, exulte : "Bonne nouvelle ! Sunak, l'allié de Giorgia Meloni, a perdu les élections !’’. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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Vox rejoint le parti européen créé autour du Premier ministre hongrois Viktor Orbán.
UE et Espagne. Vox rejoint le parti européen créé autour du Premier ministre hongrois Viktor Orbán.
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04/07/2024
La Berliner Volksbank ferme le compte en banque du parti patriotique AfD.
Allemagne. Suite à une pétition de Omas gegen Rechts (Grand-mères contre l'extrême-droite) ayant récolté 33.500 signatures, la Berliner Volksbank ferme le compte en banque du parti patriotique AfD servant à récolter des dons.
20:34 | Lien permanent | Commentaires (0)
Parlement européen : le M5S passe à gauche.
UE. Le M5S (Italie), qui siégeait autrefois avec le parti de Nigel Farage (Royaume-Uni), rejoint le Groupe de la Gauche au Parlement européen dont est membre la France insoumise.
Le M5S siègera désormais avec le capitaine de navire trafiquant des migrants illégaux Carola Rackete et avec Ilaria Salis, accusée d'avoir pris part à des agressions en Hongrie.
19:16 | Lien permanent | Commentaires (0)
"Réformes et démocratie, l’alerte lancée par [le président] Mattarella."
Italie. Revue de presse.
L’hypothèse d’un retrait de la candidature de Joe Biden pour un second mandat font la une de la presse : « Pressions sur Biden, mystère sur son retrait » (Corriere della Sera, Il Messaggero), « NYT : « Biden pourrait retirer sa candidature » » (Stampa, Repubblica). L’allocution du Président de la République S. Mattarella à Trieste sur les équilibres des pouvoirs institutionnels est aussi citée : « Mattarella : « non à des pouvoirs illimités » » (Repubblica), « Réformes et démocratie, l’alerte lancée par Mattarella » (Stampa). Enfin l’autorisation par la Commission Européenne du rachat de la compagnie Ita par Lufthansa fait la une de certains quotidiens : « Feu vert de Bruxelles aux noces entre Ita e Lufthansa » (Sole 24 Ore, Corriere, Giornale).
COMMENTAIRE, Corriere della Sera. M. Franco « Une large coalition de gauche inspirée de la France est condamnée à l’ambiguïté » : « L’allocution du Chef de l’Etat Sergio Mattarella à Trieste représente un appel dramatique à apprendre l’alphabet de la démocratie. Cet appel plane sur la majorité et sur un gouvernement de droite tentés par la simplification des institutions au nom de la stabilité. A droite, les tensions s’intensifient entre Frères d’Italie, Forza Italia et la Ligue, que ce soit sur la RAI, les alliances en Europe ou sur l’Ukraine. L’appel de Mattarella plane aussi sur les partis d’opposition qui ont tendance non seulement à montrer du doigt le passage en force des adversaires mais aussi à les délégitimer. Bref, ils semblent d’abord vouloir trouver des prétextes à un bras-de-fer plutôt qu’à entamer un dialogue. L’alliance entre les partis d’opposition semble bien compliquée. Le « modèle français » de tous les partis hostiles à l’extrême-droite de Marine Le Pen semble faire des émules ici en Italie. Il est vrai que cette coalition hétérogène est censée tenir jusqu’au test du second tour en risquant de se diviser ensuite sur la politique étrangère, sur les questions économiques et sur de nombreux sujets. La situation en Italie n’est pas trop différente. Les partis d’opposition se sont réunis à Bologne mais leurs divergences semblent même s’accentuer. Le M5S est en train de chercher au niveau européen un abri sous le toit d’une gauche extrême hostile à l’Ukraine et beaucoup moins à la Russie, tout en faisant savoir qu’il ne veut pas d’ententes avec les centristes d’Azione et d’Italia Viva. Ces derniers, affaiblis par les résultats aux élections européennes, font pression sur leurs dirigeants Calenda et Renzi pour qu’ils fassent un pas de côté car leur querelle éternelle est vue comme contre-productive. Au sein des 5 Etoiles, le mécontentement augmente : certains remettent en cause le rôle de Giuseppe Conte et une alliance avec le PD, rêvant d’un retour aux origines. C’est la raison pour laquelle la photo de Bologne de cette « large coalition » apparait comme une nébuleuse d’intérêts aléatoires et remplie d’ambiguïté. On risque d’assister à des affrontements entre partis minoritaires, à gauche comme à droite, ce qui ne pourra qu’alimenter le phénomène de l’abstention. »
COULISSES, Repubblica, T. Ciriaco : « Vote anticipé et nouvelles réformes : la carte cachée de Meloni » : « Sur la réforme pour l’élection directe du Premier ministre, Giorgia Meloni commence à douter de tout : de la stratégie, du parcours, jusqu’à la vision finale de la réforme. Elle ne se repent pas, mais s’inquiète de ne pas réussir à atteindre son objectif. Elle craint de rassembler contre elle ses adversaires, et, en privé, affirme percevoir une hostilité du Quirinal au projet de loi constitutionnelle. Elle a peur d’échouer lors du référendum, sans réussir à obtenir ce dont elle rêvait : un présidentialisme absolu, qui donnerait encore plus de pouvoirs à ceux qui sont au pouvoir. Et donc, elle doute, et même si elle continuera à dire publiquement que tout va bien, elle est terrifiée à l'idée d'avoir choisi la mauvaise voie. C’est pourquoi elle n’exclurait aucun scénario. Y compris celui d'une remise à zéro : des élections anticipées, une nouvelle légitimation populaire et, seulement ensuite, une réforme présidentielle sans plus d'obstacles. Pour comprendre la tempête actuelle, il faut revenir quelques jours en arrière, au début du mois de juin, quand tout était parfait et que Meloni occupait le devant de la scène du G7 à Borgo Egnazia, avec ses 28,8 % aux élections européennes. Trois semaines plus tard, tout a changé : la Présidente du Conseil est sortie humiliée des négociations sur les postes européens les plus importants, exclue de la majorité de la prochaine Commission, acculée et contrainte de s'excuser pour les révélations scandaleuses immortalisées par les vidéos de Fanpage. Au Palais Chigi, on sait que les caisses sont vides et qu’on ne pourra pas faire de promesses permettant de gagner en popularité lors de la prochaine loi de finances. Le risque d'un assaut des marchés à l’automne sur les obligations du gouvernement italien (en pleine procédure d'infraction pour déficit excessif) perdure. Comme si cela ne suffisait pas, Matteo Salvini est entré dans la danse, bénissant un groupe de "patriotes" poutiniens, ce que la Présidente du Conseil devra expliquer avec embarras hors de nos frontières : aux réunions de l'OTAN, à la Maison Blanche et dans les principales chancelleries européennes. Est-il judicieux de risquer de tout perdre lors d'un référendum ? Il serait peut-être préférable d'anticiper les élections et de n'approuver le présidentialisme qu’après, ce qui serait de toute façon suivi d'un référendum. C'est une voie qui comporte des risques énormes. Il s'agirait de forcer la main pour sortir du coin. Le ‘bain’ électoral pour se relancer. Le doute subsiste : menace tactique ou véritable désir de rédemption ? Pendant ce temps, la Ligue mène l’offensive et multiplie les obstacles : l'amendement sur les concessions balnéaires, la proposition sur la redevance RAI qui pénaliserait Mediaset, le ‘mariage poutinien’ de Salvini avec Orban. Et encore, l'échec de la négociation avec Ursula von der Leyen, que Meloni gérera probablement avec une abstention au Parlement européen, le désaccord sur la réforme pour l’autonomie des Régions avec Forza Italia et puis la crainte d'un automne compliqué pour les comptes du pays. Sans argent, avec et au moins dix milliards à trouver déjà en 2024. Enfin, le chaos des décrets : il y en a neuf et ils doivent être approuvés en 35 jours. »
ARTICLE, Sole 24 Ore : « Feu vert de Bruxelles pour les noces entre Ita Airways et Lufthansa » : « C’est un feu vert ‘’sous conditions’’ que la commission européenne a exprimé sur l’entrée de Lufthansa dans le capital de Ita Airways. Cette acquisition partielle d’Ita par Lufthansa est conditionnée au respect de garanties en faveur de la concurrence : cession de plusieurs « slots » dans les aéroports de Milan et de Rome pour les compagnies concurrentes et arrivée de concurrents sur des routes où Ita et Lufthansa ont un monopole direct ou indirect. Le compte à rebours commence donc, car les deux entreprises ont quatre mois pour proposer une liste de concurrents à qui donner les places laissées vacantes et les liaisons aériennes, et Ita doit de son côté attendre novembre pour voter l’augmentation de capital de Lufthansa et élire le nouveau conseil d’administration. Pour le ministre de l’économie et des finances, Giancarlo Giorgetti (Ligue), ‘’nous avons sélectionné un partenaire industriel pour que la compagnie ait des perspectives sur le long terme. Nous pouvons affirmer aux contributeurs italiens que nous n’utiliserons plus un seul euro de leurs taxes pour financer Ita Airways’’. ‘’À la fin, l’accord prévoit que la gestion soit faite par les actionnaires majoritaires. L’Etat ne doit pas s’immiscer, mais il sera présent pour veiller au contrôle stratégique et au soutien des intérêts nationaux’’. Carsten Spohr, quant à lui, ne s’est pas prononcé sur le non du prochain administrateur délégué, il s’est limité à dire qu’il faudrait ‘’quelqu’un qui comprend Lufthansa, l’aviation, et l’Italie’’. Selon Lufthansa, Ita profitera de la synergie avec l’entreprise allemande, que ce soit sur la vente internationale, le programme de fidélité ou l’acquisition de nouveaux avions et carburants. L’Italie devrait par ailleurs devenir le deuxième marché domestique de Lufthansa en Europe, et Roma Fiumicino sera l’un des hubs les plus importants de la compagnie. Les seuls inquiets, en revanche, sont les voyageurs : ils dénoncent le manque de clarté sur les mesures visant à protéger les passagers. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
13:11 | Lien permanent | Commentaires (0)
Allemagne : les invectives devraient être punies plus lourdement au sein de la Chambre des députés.
Allemagne. Les invectives devraient être punies plus lourdement au sein de la Chambre des députés. En cas de récidive, la sanction pourrait atteindre 4.000 euros. Les députés de l’AfD sont particulièrement visés par cette mesure. Un d’entre eux a accusé le chancelier social-démocrate (SPD) d’être un belliciste et l’autre a visé la présidente sociale-démocrate (SPD) avec la même accusation.
00:44 | Lien permanent | Commentaires (0)
Curiosité : l’ultranationaliste a été battu au deuxième tour à Hildburghausen.
Allemagne. Thuringe. Hildburghausen. Lors du deuxième tour de l’élection de l’administrateur d’arrondissement de Hildburghausen, le 9 juin 2024, l’ultranationaliste a été battu par le candidat des Électeurs libres qui a obtenu 70 %.
(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2024/05/28/cur...)
(https://wahlen.thueringen.de/datenbank/wahl1/wahl.asp?wah...)
00:32 | Lien permanent | Commentaires (0)
Le licenciement de Simone Baum, pour avoir pris part à la réunion de Potsdam, était illégal.
Allemagne. Simone Baum, qui avait été licenciée par l’administration municipale de Cologne pour avoir pris part à la réunion de Postdam, a obtenu gain de cause devant une juridiction qui a estimé que son licenciement était illégal. La ville de Cologne examine les possibilités d'aller au degré d'appel contre ce jugement.
(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2024/02/02/lic...)
00:10 | Lien permanent | Commentaires (0)
03/07/2024
Présidents, vice-présidents et trésoriers d'ECR.
UE. Le groupe ECR (CRE) est constitué. Nicola Procaccini de Frères d’Italie et Joachim Brudziński du PiS (Pologne) en sont les co-présidents. Assita Kanko de la N-VA (Flandre, Belgique), Hermann Tertsch de Vox (Espagne), Alexandr Vondra d’ODS (Tchéquie) et Charlie Weimers des Démocrates suédois en sont les vice-présidents. Denis Nesci (Frères d’Italie) et Kosma Złotowski (PiS) en sont les co-trésoriers.
20:06 | Lien permanent | Commentaires (0)
Jack Madison rejoint l'ECR.
UE. Le député européen Jack Madison, qui a quitté le parti nationaliste estonien EKRE après les élections européennes, a été admis au sein du groupe ECR (CRE). Lors du scrutin européen, l’EKRE n’avait obtenu qu’un siège. L’EKRE est dans le parti ID.
Jack Madison
19:46 | Lien permanent | Commentaires (0)
"Meloni : "Il faut chasser les nostalgiques de Fratelli d'Italia.""
Italie. Revue de presse.
Les désistements aux triangulaires en vue du second tour des élections législatives en France font la une de la presse : « Le pacte électoral anti-Le Pen » (Corriere della Sera), « La France stagne. Une vague de désistements pour arrêter l’extrême-droite au second tour dimanche, 218 candidats renoncent à se présenter » (Repubblica), « France, les 218 désistements et les difficultés à trouver une majorité » (Il Messaggero). La lettre de Giorgia Meloni aux cadres de son parti Fratelli d'Italia dénonçant les attitudes et propos racistes et antisémites au sein du mouvement de jeunesse de Frères d’Italie, après les révélations de Fanpage, est aussi citée : « Antisémitisme, la lettre de Meloni au Parti » (Corriere) « Meloni : « il faut chasser les nostalgiques de Fratelli d'Italia » » (Messaggero), « Meloni : « Il n'y a pas de place pour les racistes » ». Enfin, la visite du Premier ministre hongrois V. Orban à Kiev est aussi citée avec large couverture photographique en une.
Les JT couvrent essentiellement l’autorisation donnée par la Commission pour la cinquième tranche du plan de relance européen pour l’Italie, la condamnation par Giorgia Meloni des propos racistes et antisémites au sein de l’organisation de jeunesse de son parti, la première visite du premier ministre hongrois Viktor Orban à Kiev alors que débute le semestre de présidence hongroise de l’UE et enfin les suites de l’enquête sur la mort de Satnam Singh, l’ouvrier agricole qui avait été abandonné malgré un bras amputé.
PREMIER PLAN, La Repubblica, d’A. Ginori, « Le front républicain freine les ambitions de Marine Le Pen. Le risque d’un pays ingouvernable. »
EDITORIAL, Il Foglio, de C. Cerasa, « Le show de Meloni contre Giorgia » : « Souverainistes du monde entier, désunissez-vous ! Si Marine Le Pen savait ce qui se passe en Italie ces jours-ci, elle y réfléchirait à deux fois avec d’accepter la main tendue de Giorgia Meloni et les lepénistes feraient peut-être moins l’éloge de la leader italienne. La nouvelle du jour représente un véritable petit manifeste d’économie : après 25 ans de crises, de sauvetages par l’Etat, d’accords, de prêts, la compagnie aérienne nationale, Alitalia devenue Ita, sera officiellement vendue à la compagnie allemande Lufthansa. Oui, vendue. La vieille compagnie italienne sera ainsi non seulement ‘’sauvée’’ mais aussi ‘’relancée’’ par ce choix hautement inattendu venant de ce gouvernement qui, à la différence d’autres gouvernements par le passé, et pas seulement les populistes, a décidé de placer l’ancienne Alitalia entre les mains de certains capitaux courageux. Une nouvelle à mettre en perspective avec une autre annonce économique d’hier concernant TIM, la plus grande entreprise de télécommunications en Italie, dont l’Etat est actionnaire à travers la Cassa Depositi e Prestiti à hauteur de 9,8% et qui après des années de crises, de sauvetages par l’Etat, d’accords, de prêts, a accepté de s’ouvrir un peu plus au marché à travers la vente au fonds d’investissement américain KKR de son réseau. Un réseau stratégique par lequel passent des informations précieuses, délicates, que les amis de Marine Le Pen définiraient stratégiques et souveraines et que le gouvernement italien a accepté de vendre afin de libérer TIM d’une dette monstrueuse. Valeur de l’opération : entre 18 et 19 milliards, réduction d’environ 14 milliards de la dette de TIM. Les souverainistes voire les lepénistes qui nous lisent pourraient être fortement perturbés. La double histoire d’Ita est de TIM relève presque du fantastique pour l’Italie, pour Giorgia Meloni et pour son ministre de l’Economie Giancarlo Giorgetti : le gouvernement qui devait marquer la rupture avec celui de Draghi a mené à bien deux opérations que le gouvernement Draghi avait lui-même tenté de réaliser sans succès. Si la Giorgia leader de Fratelli d’Italia voyait ce qu’est en train de faire en matière d’économie la Meloni à la tête du gouvernement, elle l’accuserait au bas mot de brader le pays, de baisser son pantalon, de livrer l’Italie aux Allemands, de céder au chantage des fonds de spéculation. ‘’J’ose espérer que le président du Conseil Draghi démentira l’hypothèse d’accélérer le processus de vente d’ITA et Lufthansa’’ disait Giorgia Meloni le 2 août 2022, ‘’nous rappelons à ces messieurs de Lufthansa que nous ne sommes pas sous la domination du Reich allemand’’ disait le même jour Fabio Rampelli [désormais vice-président de la Chambre et député FDI]. Mais aujourd’hui, fort heureusement, ils font preuve de beaucoup de ‘’draghisme’’ et de bien peu de lepénisme, du moins sur ces dossiers industriels. Voici donc l’énième formidable incohérence de Meloni (en campagne électorale, Fratelli d’Italia avait même proposé de nationaliser TIM), soulignant la distance (heureusement) entre la Meloni d’hier et celle d’aujourd’hui et entre le modèle Le Pen (‘’les marchés, non merci’’) et le modèle Meloni (‘’les marchés, pourquoi pas’’). Or dans la période que nous traversons, alors que peu de pays peuvent garantir aux investisseurs un critère de plus en plus rare et précieux, la stabilité, le gouvernement italien ne devrait pas faire de la France qui va vers Le Pen un modèle à suivre. L’Italie de Meloni ferait mieux de garder son cap et présenter son pays sur la scène internationale comme une alternative au désordre français, allemand, et peut-être américain d’ici peu. Ce gouvernement qui a promu avec désinvolture le nationalisme nous fait pousser un soupir de soulagement en refermant un long chapitre politique italien marqué par le nationalisme, le souverainisme et le corporatisme. Cela nous rappelle que [le gouvernement italien] est peut-être proche de l’angoissante France populiste, protectionniste, souverainiste et nationaliste dans les discours mais pas dans les faits. »
COMMENTAIRE, La Stampa, de M. Sorgi « Il faut que Giorgia Meloni laisse tomber les derniers « oui mai » » : « Il lui aura fallu huit jours. Il y a eu entretemps l’appel de Gianfranco Fini, son prédécesseur, qui avait déjà dû faire les comptes avec l'histoire trente ans plus tôt. A la fin, Meloni s'est convaincue qu’il fallait une clarification moins alambiquée que les fois précédentes. Arrêter avec les nuances entre le "nazisme" et le "fascisme", qui a enfin été appelé par son nom pour la première fois. Et entre le "fascisme" et l’"antisémitisme". Les relents antisémites sont l’élément le plus grave qui ressort de l'enquête de Fanpage, qui a provoqué la réaction de la sénatrice Mieli de Fratelli d'Italia puis de la sénatrice à vie Liliana Segre. En outre, ce qui s'est passé en Italie n'est rien comparé à la consternation suscitée en Europe par ces révélations, précisément au moment où la présidente du Conseil était engagée dans une négociation de plus en plus compliquée sur les postes de haut niveau dans les institutions européennes. C’est aussi à cause de l'affaire Gioventù Nazionale que l'Italie a été marginalisée sans pouvoir jouer pleinement son rôle à Bruxelles. Mais l'approche de Meloni risque aussi d'affaiblir la condamnation ferme d’hier à l'égard du fascisme, du nazisme, du racisme et de l'antisémitisme, car elle n'a pas complétement abandonné la thèse selon laquelle ce reportage serait le fruit d’une stratégie de ses opposants politiques ».
COMMENTAIRE, Corriere della Sera, de L. Cremonesi, « Pour la paix entre la Russie et l’Ukraine, Orban ne suffit pas » : « Viktor Orbán peut-il réellement contribuer à la paix entre la Russie et l'Ukraine ? La réponse est tout simplement non. Cependant, la question semble plus que légitime et planait lors de la visite du premier ministre hongrois à Kiev hier. Cette question n'est pas nouvelle. Elle avait déjà été abordée il y a quelques jours à Bruxelles, juste avant le début de la présidence hongroise de l'UE, lors d'une discussion entre Orbán et Zelensky. C’était un moment important, étant donné que, depuis le début de l'invasion russe, Budapest a critiqué l'embargo économique contre Moscou et s'est prononcé contre l'envoi d'armes à l'Ukraine. Surtout, la situation évolue. Zelensky sait bien que son pays est fatigué de la guerre : après le sommet de la mi-juin en Suisse, qui devait créer un front allié pour élaborer une proposition de paix, il se projette sur le prochain, qui, selon ses intentions, devrait aussi inclure une délégation russe. L'impasse est palpable sur les champs de bataille, avec des centaines de victimes chaque jour. Grâce aux nouvelles arrivées d'armes américaines et européennes, un grand nombre de soldats russes tombent en essayant de gagner quelques dizaines de mètres par jour. Orbán entretient des relations amicales avec le Kremlin et a rencontré des dirigeants chinois : il n'est pas étrange qu'il aspire au rôle de médiateur du destin, de faucon de la droite populiste européenne capable de rapprocher Poutine et Zelensky. Il aimerait bien, mais il ne peut pas. Moscou et Kiev ont clairement indiqué que la Hongrie n'était pas la voie à suivre pour une éventuelle négociation. "Nous n'attendons aucun résultat de sa visite en Ukraine. Orbán n'a eu aucun contact avec nous avant son départ", a déclaré le porte-parole russe, Dmitri Peskov. À ce stade, la proposition de cessez-le-feu est considérée à Kiev comme une reddition à Poutine et l'acceptation d'un territoire occupé par l'armée russe. Mais Zelensky ne fera aucune concession territoriale à moins que l'OTAN ne garantisse un parapluie de défense militaire. Personne ne cache que Poutine attend le résultat des élections américaines pour traiter avec le prochain président. Or, Orbán n'a aucun poids auprès des électeurs américains. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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