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12/08/2019

Italie : "Voter ou ne pas voter ?"

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Italie. Revue de presse.

La crise du gouvernement italien fait la Une de l’ensemble de la presse italienne : « La crise de gouvernement divise le PD [centre-gauche] » (Corriere della Sera), « La véritable crise est au sein du PD » (La Repubblica), « Salvini répond à l’entente Renzi-M5S : Berlusconi et Meloni dans le front du ‘’oui ‘’ » (La Stampa), « Le premier danger est Salvini, mais on dirait que le PD se bat pour l’aider ‘’ » (Il Fatto Quotidiano),  « Le PD se divise, pacte Salvini-FI » (Il Messaggero – Il Mattino),  « Familles et entreprises : toutes les inconnues de la crise de gouvernement » (Sole 24 Ore).

Journaux télévisés : La crise du gouvernement avec les déclarations de Luigi Di Maio, Matteo Salvini et Nicola Zingaretti [PD] font l’ouverture des JT.

Réseaux sociaux Forte activité relative à la crise du gouvernement sur les réseaux sociaux tout le week-end et ce lundi. Aujourd’hui les hashtags contre M. Salvini – ‘’Salviniscappa’’ (‘’Salvini fuit’’) –, reprenant sa déclaration demandant les « pleins pouvoirs » et ceux évoquant l’éventualité d’un gouvernement institutionnel (hashtag Governoistituzionale) dominent.

ARTICLE, Corriere della Sera, M. Guerzoni : « Motion de défiance contre Conte. Le centre-droit tente le raid » : « Salvini pousse pour le vote de la motion de censure le 13 août.  Le choix de Casellati [Forza Italia], présidente du Sénat, sera décisif. Le parti du vote immédiat contre ceux qui s’y opposent : ce sera la bataille d’aujourd’hui au Sénat. Le rendez-vous est prévu à 16h au Palais Madame. Ce défi ne représente que le premier morceau de cette crise. Au bout du tunnel, il y a la date des urnes, avec Salvini et Meloni qui souhaitent voter d’ici octobre et tous les autres le plus tard possible. En outre, le Mouvement 5 Etoiles présentera à la Chambre la réforme constitutionnelle visant à réduire le nombre des parlementaires. Toutefois, la réforme rendrait de nouvelles élections impossibles avant l’été prochain, entre fin juin et début juillet ».

LE POINT, S. Folli, Repubblica, « Elections ou pas : l’enjeu » : « Les Cinq étoiles sont prêts à tout pour ne pas aller aux urnes, tandis que le PD est incertain, divisé, entre le ‘’non’’ réitéré de Zingaretti et l’éventualité exprimée par les centristes, de Franceschini à Gentiloni. Renzi est lui en fracture totale. Le centre gauche reste donc prudent et en attente des indications de Mattarella. Reprendre le gouvernement pour quelques mois, aurait pour unique effet celui de revigorer Salvini, laissé en dehors à se dépeindre comme une victime du système. Un homme qui dit ‘’avoir pleine confiance dans le Quirinal’’ avec le ton de qui entend : ‘’pourvu qu’il fasse ce que je dis’’. Pour revenir au thème du gouvernement institutionnel, déjà bloquer l’augmentation de la TVA demande une entente politique forte : il s’agit de couper les dépenses ou d’augmenter taxes et impôts. A moins que le sous-entendu soit : demander à la Commission de reporter la date limite en échange du fait que Salvini serait hors du nouveau gouvernement. L’horizon ne devrait pas être dans ce cas de quelques mois mais de deux ans et demi. Qui a les épaules assez larges pour un défi de ce genre ? ».

ANALYSE, I. Diamanti, Repubblica, « Le vainqueur annoncé » : « L’alliance M5S-Ligue est finie. Le gouvernement Conte s’était traduit par un tandem Salvini-Di Maio, mais cette formule a fait long feu. Trop de déséquilibre entre les deux présidents du Conseil. Le rapport de force au Parlement s’est renversé dans la lignée des Européennes. Reste un seul capitaine : Salvini. Même si le gouvernement Conte selon Demos recueille 60% d’opinions favorables. Tandis qu’il descend les côtes de l’Italie, Salvini appelle le pays à voter, demande les ‘’pleins pouvoirs’’, abandonnant ses alliés à leur destin. Il est facile ainsi de penser que de nouvelles élections auront bientôt lieu, où la Ligue de Salvini se présentera pour gagner et gouverner. Seule. Selon les sondages les plus récents, la Ligue avec Fratelli d’Italia, dépasserait les 45%. Le reality ‘’Salvini seul contre tous’’ pourrait être lancé, contre l’invasion, les étrangers, l’Europe, médiateur et garant, à moitié entre la Russie et les Etats-Unis. On l’a dit, les sondages lui sont favorables, mais le climat d’opinion peut se renverser, très vite. Les exemples sont nombreux. Transformer les élections en un référendum personnel pourrait produire des effets imprévus – comme ça a été le cas pour Renzi sur le référendum institutionnel. L’électorat est mobile. Et la popularité de Salvini s’est épanouie dans un climat de coalition. Sa cohabitation avec le M5S lui a permis de décharger les fautes sur l’allié. Conte a offert par ailleurs une image rassurante de la coalition. Et a favorisé l’action de Salvini qui veut commander seul, sans ‘’amortisseurs’’ autour. Mais jouer le rôle du ‘’vainqueur annoncé’’ n’est pas toujours l’attitude gagnante… ».

EDITORIAL, C. Verdelli, directeur de Repubblica, « L’étrange alliance et l’homme seul à la barre » : « Voter ou ne pas voter ? C’est apparemment le problème. Unir des forces qui s’étaient totalement méprisées jusqu’à hier ou liquider à jamais une législature qui était née boiteuse ?  Ceux qui résistent au vote raisonnent ainsi : ne cédons pas d’un iota à Salvini, ou il gagnera encore une fois. Les raisonnables eux pensent : si une alliance improbable voyait le jour uniquement pour contrer ses plans, nous nous retrouverions sans une situation pire que celle de l’expérience Monti, qui a fini par être le socle de nombreux virus anti-système. A ce stade, la scène du crime est la seule chose sûre. Il manque le motif cependant et l’appel tonitruant de l’aspirant chef de la nation au peuple italien n’est pas suffisant pour en fournir un : ‘’je demande aux Italiens de me donner les pleins pouvoirs pour faire ce que nous avons promis de faire jusqu’au bout, sans ralentissements ou entraves’’. En 73 ans de vie républicaine, un autre avait-il osé ? Il faut toujours une première fois, et voilà. Un ‘’folklore’’ politique, selon certains qui tentent de jouer aux pompiers, que nous subissons depuis un an et demi, avec une campagne électorale permanente qui sera pire dans les mois à venir. Pour la minorité de Salvini, il ne sera pas facile d’expliquer pourquoi il veut abattre le gouvernement. Après les Européennes, il a collectionné des actes de soumission : un compagne de voyage aussi endormi était même impossible à imaginer. Pourquoi cette décision maintenant ? La bestiale machine de propagande léghiste est à plein régime. Elle glissera sur le changement improvisé de son leader, tirera contre les anciens alliés du M5S, fustigera le Pape qui a évoqué le fantôme d’Hitler à propos des souverainismes, aboiera contre l’Europe faisant semblant de croire que l’Italie peut s’en tirer seule. Des hypothèses, faussement nobles, de gouvernements techniques circulent, mais si ce projet voyait le jour Salvini s’acharnerait contre la ‘’caste’’. Le président du Conseil Conte a promis une gestion transparente de la crise. Le pas successif sera donc de passer le témoin au Président de la République, qui décidera quel sera le parcours meilleur pour un pays en difficulté. Au-delà des mensonges et de la désinformation, les citoyens devront prendre une décision très simple : choisir entre un pays solidement lié à l’Europe, et un autre type de pays, isolé, en colère, dont la proue ira dans une direction qui est contraire à celle de l’Occident, devenant candidat à être un satellite de Poutine. Le grand piège sous la déclaration ‘’les Italiens d’abord’’ est le passage d’un système démocratique à une nébuleuse. Notre journal ne veut pas indiquer qui voter, mais sa mission est dans cette phrase de Camus : ‘’Dans les moments sombres, résister c’est d’abord ne pas consentir aux mensonges’’ ».

RENCONTRE avec Matteo Salvini, vice-président du Conseil et ministre de l’Intérieur, La Stampa, A. La Mattina : « Salvini tente les alliés : ‘’ Je veux le front du ‘’ oui ‘’ avec Berlusconi et Meloni » : « Après une conférence de presse à Catane pour souligner que grâce à la Ligue  400 millions d’euros avaient été alloués dans le décret croissance pour sauver la ville sicilienne de la faillite, Matteo Salvini,  dans le bureau du maire de Catane, a parlé avec les assesseurs et a affirmé qu’il faut une coalition nouvelle avec des listes civiques et beaucoup de maires et de présidents de régions. Il a ajouté que la vie réelle est toute à fait différente de la vie virtuelle sur les réseaux sociaux et qu’il ne faut pas tenir compte des contestations de quelques communistes qui parlent fort. Il n’est pas sûr de pouvoir remporter les élections tous seul, il veut construire un front du ‘’ oui ‘’, une alliance avec Berlusconi et Giorgia Meloni pour gouverner, parce qu’ils sont d’accord sur un programme où il y a une diminution d’impôts, l’autonomie régionale, la ligne ferroviaire Lyon-Turin (TAV) et la réforme de la justice. Il considère Nicola Zingaretti cohérent, parce qu’il veut le défier ouvertement, tandis que selon lui  Matteo Renzi est un hypocrite ».

ENTRETIEN de Matteo Renzi, ancien président du Conseil : « ‘’ Il serait fou d’aller voter tout de suite. Gouvernement institutionnel, coupe des parlementaires et après référendum ’’ » (Corriere della Sera, dimanche 11 août) : « ‘’ Il faut aider le pays et non le PD. Il serait fou d’aller voter tout de suite, la priorité est d’éviter la TVA. Je ne suis pas en train d’ouvrir aux Cinq Etoiles, mais j’ai lancé un appel à tous les partis, de la Ligue à Forza Italia, de la gauche radicale aux Autonomies, aux souverainistes et jusqu’aux groupes parlementaires du PD pour former un gouvernement institutionnel, compléter la réforme constitutionnelle pour couper les parlementaires et pour organiser ensuite le référendum populaire dans le but de donner aux Italiens la possibilité de décider. J’ai été attaqué plusieurs fois par  les membres du Secrétariat du PD, le groupe dirigeant voudrait voter immédiatement pour se débarrasser des parlementaires de mon groupe, ils sont prêt à donner cinq ans de gouvernement à Salvini pour avoir les groupe parlementaires d’opposition. Matteo Salvini doit quitter le Viminal et Giuseppe Conte doit quitter Palais Chigi, ils ne peuvent pas être les garants électoraux ‘’ ».

ENTRETIEN de Maria Elena Boschi, ancienne ministre pour les Rapports avec le Parlement : « ‘’ Il faut surmonter les querelles avec les Cinq Etoiles, le pays nous préoccupe plus que le PD ’’ » (Il Messaggero) : « ‘’ Renzi a lancé une invitation transparente à toutes les forces politiques, il faut sécuriser le pays avant d’aller voter. Notre projet est de donner un coup de main au pays et ne pas penser aux intérêts du parti. Salvini a provoqué une crise de gouvernement qui risque de mettre en danger l’Italie, il faut former un gouvernement institutionnel, adopter la réforme des parlementaires et après organiser le référendum constitutionnel. Le Président de la République devra identifier la personne la plus appropriée pour le diriger ‘’ ».

ARTICLE, La Stampa, F. Paci : « Renzi : gouvernement de tous, même avec les Cinq Etoiles. PD divisé, Zingaretti cherche l’unité » : « Matteo Renzi ouvre au M5S, il a lancé une invitation au Mouvement pour un gouvernement institutionnel et pour éviter une victoire de Matteo Salvini, qui pourrait faire sortir l’Italie de l’Europe. L’ancien président du Conseil s’est adressé à tous ‘’ les amis ‘’, même si ces amis ont l’intention d’aller voter immédiatement. Malgré l’appel de Paolo Gentiloni à l’unité du PD, la division entre les partisans de Renzi et les autres membres du parti semble irrémédiable. Le secrétaire du PD, Nicola Zingaretti, dit non à tout accord avec le M5S, en rappelant les accusations du Mouvement et en soulignant que cette entente donnerait à Salvini un pouvoir énorme d’initiative politique parmi les citoyens. Zingaretti a aussi déclaré que ce sera au Président de la République de décider les temps pour la solution de la crise ».

UNE-ARTICLE, M. Palombi, Fatto quotidiano, « De la scission dans l’air : Renzi sort, Zingaretti passe des élections rapides à un ‘’c’est le Quirinal qui doit décider’’ – Le danger n°1 n’est pas Salvini mais le Parti démocrate » : « Après l’entretien de Renzi au Corriere (rappelons qu’en 2011 c’est Franceschini qui avait ouvert les danses du gouvernement Monti de la même façon en accordant un entretien au même quotidien). Le problème est que Renzi ne se contente pas d’ouvrir un débat interne sur le ‘’gouvernement institutionnel’’ mais – tout en cherchant à gagner du temps sur la législature –, son objectif est de soustraire le PD à Zingaretti, ou au pire, en faire un nouveau au Parlement mettant les groupes démocrates (nommés par lui) contre le parti. C’est pour cette raison que le secrétaire du PD, N. Zingaretti, a répondu de manière très dure hier. Les Démocrates ont maintenant le choix entre une énième scission ou le suicide politique. Côté Franceschini et Gentiloni, on penche pour la solution Quirinal en tentant de faire un gouvernement, en convainquant aussi Zingaretti. Un premier accord PD-5étoiles pourrait se manifester dès aujourd’hui, par ailleurs, lors de la réunion des chefs de groupe au Sénat : ensemble, les deux partis devraient obtenir que la convocation de Conte dans l’hémicycle au 20 août et non à demain, comme prétendent Salvini et le centre droit ».

ARTICLE, La Stampa, F. Capurso : « La stratégie de Di Maio pour impliquer le PD » : « Luigi Di Maio, leader du M5S, a inséré deux nouveaux passages dans sa stratégie politique de la crise, après avoir éliminé le mot ‘’élections ‘’, en plus de la coupe des parlementaires : la première étape sera la motion de défiance au président du Conseil Giuseppe Conte, pour voir ceux qui la voteront et après le vote au Sénat le Mouvement attend les décisions du Président de la République. Ces positions visent à un seul objectif : la possible formation d’un gouvernement du Président avec le soutien du PD. Le PD n’est pas nommé, pour une question de sensibilité interne, mais Roberto Fico, Vincenzo Spadafora et Roberta Lombardi sont déjà en train de travailler pour tisser un précieux réseau de relations avec les collaborateurs de Zingaretti ».

ARTICLE,  Corriere della Sera, C. Bozza : « Mouvement 5 Etoiles et l’inconnue de Forza Italia. Le nombre des partis contre les urnes tout de suite » : « Matteo Renzi et Luca Lotti contrôlent environ 35-40 sénateurs sur 51 au total du Parti démocrate [centre-gauche].  A la Chambre les parlementaires atteignent 60-65 sur 111 députés du Parti démocrate. Ainsi, le pouvoir de négociation de Matteo Renzi est tout inclus dans ces chiffres. Dans ce cadre, l’actuel secrétaire Nicola Zingaretti se retrouve comme un général sans troupes. Concernant le Mouvement 5 Etoiles, Beppe Grillo et Luigi Di Maio s’opposent à un vote imminent aux urnes, en faveur de la réduction du nombre des parlementaires. Cela dit, la grande inconnue est Forza Italia. Officiellement le parti est pour le vote tout de suite, même si à son intérieur il y en a qui sont contraires. Tout va dépendre du sommet entre Salvini et Berlusconi ».

ANALYSE, Corriere della Sera, M. Breda : « Le Quirinal ne travaillera pas pour construire des majorités » : « Le chef d’Etat Sergio Mattarella n’intervient pas. Il reste silencieux, en vacances pour quelques jours à la Maddalena. La raison est compréhensible : les négociations entre partis sont en cours et il va s’occuper de tout cela après le déroulement du débat parlementaire sur la motion de censure à Giuseppe Conte. Une éventuelle coalition devrait avoir identité de gouvernement. En effet, le père fondateur du Mouvement 5 Etoiles, Beppe Grillo, et l’ancien chef du Parti Démocrate, Matteo Renzi, semblent aboutir à de possibles signaux d’entente. Cela dit, selon Sergio Mattarella, l’éventuelle coalition ne pourrait exprimer un exécutif crédible si elle naissait exclusivement « contre » quelque chose et non « pour » quelque chose. Ainsi, il faut donc que le gouvernement possède une identité de gouvernement et notamment avec un programme politique et un horizon temporel cohérent ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

10/08/2019

La Ligue donnée à 38 % et Frères d'Italie à 8 %.

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Italie. Un sondage donne la Ligue à 38 % et Frères d'Italie à 8 %.

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Ligue : patriotes

PD : centre-gauche

M5S anti-système

Frères d'Italie : patriotes

Forza Italia : conservateurs

Autres

Brandebourg : l'AfD donnée à 21 %.

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Allemagne. Brandebourg. Un sondage Forsa en vue des élections pour le Parlement du Brandebourg du 1 septembre 2019 donne l’AfD première à 21 %.

(https://www.wahlrecht.de/umfragen/landtage/brandenburg.htm)

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SPD : sociaux-démocrates

CDU : démocrates-chrétiens

die Linke : post-communistes

AfD : patriotes

Grüne : écologistes

BVB/FW : électeurs libres

FDP : libéraux

Sonstige : autres

09/08/2019

"Gouvernement en crise, Salvini veut aller voter."

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Italie. Revue de presse.

La crise du gouvernement italien fait la Une des l’ensemble de presse italienne, l’ouverture des journaux télévisés et tourne en boucle sur les chaines d’information continue. Les commentateurs reviennent sur les détails de la journée d’hier : ils indiquent que le chef de la Ligue aurait initialement demandé à G. Conte de démissionner. Face au refus de celui-ci, qui a indiqué qu’il ne se démettrait qu’après une motion de défiance du Parlement, M. Salvini a demandé l’organisation d’élections au plus tôt. Les commentateurs s’interrogent sur la date possible des élections en indiquant qu’elles pourraient avoir en octobre-novembre, soit en pleine séquence budgétaire : « Salvini lance sa motion de censure sur Conte : maintenant il faut voter » (Corriere della Sera), « Salvini, ça suffit comme ça » (La Repubblica), « Salvini vire Conte : ‘’ Votons ! ’’ » (La Stampa), « Salvini : ‘’ Tu dois démissionner ‘’. Conte : ‘’ Non, tu dois lancer une motion de défiance ‘’ » (Il Fatto Quotidiano), « Salvini débranche : le vote est plus près » (Il Messaggero),  « Gouvernement en crise, Salvini veut aller voter » (Sole 24 Ore).

Journaux télévisés : La crise du gouvernement fait l’ouverture des JT et fait l’objet d’un suivi très attentif sur les chaines d’information continue.

ARTICLE, Sole 24 Ore, E. Patta : « La crainte de Mattarella pour un vote en pleine séquence budgétaire » : « La crise, vue par le Quirinal, s’est déroulée jusqu’ici toute seule. Sergio Mattarella en a pris acte, en attendant d’exercer son rôle d’arbitre seulement quand la crise sera officielle (« avant les consultations, le Président ne parlera pas »). En fait, avant que Mattarella ne puisse entamer les consultations et éventuellement dissoudre les Chambres, une des deux choses doit arriver : ou la démission du président du Conseil Conte ou la « parlementarisation » de la crise par une motion de défiance au Parlement (Sénat). Même les Présidents des Chambres (Roberto Fico s’est rendu au Quirinal, tandis qu’Elisabetta Casellati a été contactée téléphoniquement) sont d’accord sur la « parlementarisation » et devront convoquer les parlementaires en congé. Mais il est clair que le choix de « parlementariser » la crise allonge un peu le calendrier : pour voter le 13 ou le 20 octobre, comme la Ligue l’imagine, et si une majorité alternative ne se forme pas, ce qui pour le moment et fort improbable, les Chambres devront être dissoutes d’ici le 20 août. C’est très difficile, parce tous les parlementaires sont déjà en congé : il faut convoquer les chefs des groupes, ensuite définir les temps  du vote à la Chambre, ensuite convoquer les parlementaires, puis discuter la motion et la voter. A ce moment-là, Mattarella devra prendre quelques jours pour des consultations. Considérant qu’entre la dissolution des Chambres et la date des élections il faut au moins 60 jours, on arrive au mois de novembre, peut-être le 10 ou le 17. Soit, en pleine séquence budgétaire, ce qui préoccupe évidemment le Quirinal, à cause du danger d’une loi de finances provisoire et avec l’augmentation conséquente de la TVA. Bien sûr, s’il n’y a pas de majorité alternative, on votera même en novembre, situation absolument inédite dans l’histoire. Les oppositions sont trop divisées en ce moment et la position très nette du secrétaire du PD Zingaretti en faveur du vote, ferme toute possibilité d’une possible alliance PD-M5S. Pour le moment, donc, il n’y a pas de tentative de former un « gouvernement technique » ou de « responsabilité ». Mais des sources parlementaires parlent d’un probable « gouvernement de transition », même de minorité, créé uniquement pour gérer la crise, organiser les élections et préparer une loi de finances légère, dans le but d’éviter les clauses de sauvegarde et l’exercice provisoire. Tout cela dépendra de l’évolution de la crise parce que, si les Cinq Etoiles demandent un autre gouvernement, pour ne pas laisser à Salvini la gestion des élections, Le Président de la République devrait en tenir compte. Et Conte pourrait ainsi rester pour gérer les affaires courantes ».

RETROSCENA (Coulisses), Il Messaggero, A. Gentili : « ‘’ C’est à toi de lancer la motion de défiance ‘’. Défi de Conte au leader de la Ligue » : « Les détails de la journée d’hier sont évidents : Salvini, l’homme fort du gouvernement italien, a réclamé des élections anticipées et a fait éclater la coalition populiste. Il aurait initialement demandé à Giuseppe Conte de démissionner et, face au refus de celui-ci, qui a indiqué qu’il ne se démettrait qu’après une motion de défiance du Parlement, il a déclenché la crise, furieux, en déclarant qu’il est inutile d’aller de l’avant seulement avec des ‘’ non ‘’ et des disputes et que les Italiens ont besoin des certitudes. Le Président de la République n’a aucune intention de former un gouvernement technique pour gérer la crise mais il a soutenu Conte qui, très déterminé,  a décidé de « parlementariser » officiellement cette situation. Conte a aussi déclaré, en sortant de son silence, lors de sa conférence de presse d’hier soir au palais Chigi, que ce n’est pas Matteo Salvini qui doit décider le moment de la crise et qu’il devra justifier devant les Italiens les raisons de son action. Il a ajouté que la relation entre le gouvernement et le Parlement n’est pas du tout un simple ornement mais la base de la vie démocratique d’un pays ».

ANALYSE, La Repubblica, C. Tito : « Le jeu de l’allumette » : « L’échec souverainiste est en train de prendre formeUn gouvernement fini, une majorité en morceaux est en train de faire subir au pays une toute dernière humiliation : celle de déterminer celui qui devra assumer la responsabilité de la crise de gouvernement. C’est le jeu de l’allumette, comme si tout cela avait un sens et comme si le désastre de ces derniers 14 mois pouvait retomber uniquement sur l’un des deux membres de la coalition. Ils peuvent continuer de se rejeter mutuellement la culpabilité mais rien, même pas les insultes réciproques, ne pourront occulter le bilan décevant de cet exécutif. La nature de la coalition jaune-verte, qui a dévoilé tous les contours tragiques du populisme, a laissé des décombres plutôt que des constructions et, en outre, la classe dirigeante qui l’a animée a confirmé de ne pas être à la hauteur. Mais la politique ne peut pas se réduire seulement à la poursuite des instincts viscéraux du pays, le projet d’un exécutif ne peut pas se renfermer dans les termes d’un « contrat ». Salvini a amené les Cinq Etoiles là où il voulait, sur « son » lieu de la politique, il les a rendus inutiles et il leur a assené quelques coups. Mais il en a asséné beaucoup plus à la qualité de notre démocratie ».

ARTICLE, Corriere della Sera, Massimo Franco : « La voie inévitable et le temps perdu » : « La Ligue a décidé d’amener le pays aux élections anticipées. Mais la Ligue n’aura pas comme adversaire l’homologue de Matteo Salvini dans le Mouvement 5 Etoiles, Luigi Di Maio. Ainsi, le leader du Carroccio devra discuter avec Giuseppe Conte, qui est déterminé de se rendre en Parlement en vue de faire émerger avec clarté les responsabilités de la crise. En effet, entre le représentant de la Ligue et Giuseppe Conte se profile une guerre. Si le deuxième objectif était les urnes, le mystère est de comprendre pourquoi il n’ait pas été explicité il y a un mois. La manière avec laquelle la Ligue interrompt la législature donne l’impression qu’elle veut encaisse concrètement le butin virtuel des sondages. La perspective est le passage d’un gouvernement composé de populistes et souverainistes déclarés à un gouvernement de droite eurosceptique ; avec une Italie condamnée à faire face à la Commission sur une trajectoire de collision. Mouvement 5 Etoiles et Ligue auront le devoir d’expliquer au pays comment la machine de guerre populiste, qui aurait dû durer pendant une législature, s’est écrasée. Le gouvernement devra rendre public son candidat à la Commission européenne. Le choix apparaissait déjà compliqué à cause des désaccords entre Ligue et Mouvement 5 Etoiles. Maintenant avec une majorité brisée, la force et la crédibilité italiennes pour obtenir un poste important sont réduites à un peu plus que zéro. Mais la sensation est que tout cela importe peu pour ceux qui devraient conduire le Pays. En outre, celui qui gagnera aux élections, en ce moment Salvini est le favori, devra après mettre en place une manœuvre financière ; et la concorder avec la Commission européenne. Et cela, sauf si on ne veut pas insister sur une stratégie de la provocation, ne fera qu’accroitre la possibilité d’un isolement de l’Italie. Ce n’est pas qu’un avertissement pour la Ligue et le Mouvement 5 Etoiles mais aussi pour les oppositions, qui sont incapables jusqu’à ce moment-là d’offrir une alternative raisonnable ».

ARTICLE, Corriere della Sera, M. Breda : « Parmi les hypothèses, un gouvernement de « garantie électorale » : « Après la rupture de la majorité en Senat sur la ligne ferroviaire Lyon-Turin, les vraies intentions de Matteo Salvini deviennent explicites : convaincre Giuseppe Conte de démissionner au plus vite. Cela dit, le chef d’Etat Sergio Mattarella avait souhaité un possible règlement du conflit avec les « alliés » du gouvernement jaune-vert. Ainsi, le risque est que les élections puissent décaler jusqu’à en novembre, avec des temps excessivement stricts pour la rédaction de la loi de sur laquelle l’UE nous attend ».

ARTICLE, Il Fatto Quotidiano, L. De Carolis : « Le dernier coup de Di Maio : la diminution des parlementaires pour arrêter la Ligue » : « Luigi Di Maio tente un dernier coup pour éloigner la date des élections. Le représentant du Mouvement 5 Etoiles a intérêt à faire voter à la Chambre la diminution de 245 parlementaires, avant de le vote au Senat sur la confiance au Président du Conseil. En effet, tout cela exige des semaines de travail et représente un moyen pour éloigner le vote aux urnes que Salvini veut en octobre. Cependant, le leader du Mouvement 5 Etoiles Luigi Di Maio devra clarifier plein de questions : de son rôle au sein du Mouvement à celui de Conte et Di Battista ».

ARTICLE, La Stampa, G.Orsina : « Le Capitaine à l’épreuve la plus difficile » : « Les partis sont tellement déstructurés, les institutions si faibles, et les électeurs si inconstants, que celui qui gagne est qui réussit à rester tout le temps au centre de l’attention avec une initiative après l’autre.  En ouvrant la crise de gouvernement Salvini essaye de mettre en place les conditions pour que sa révolution puisse continuer. Le terrain principal d’action de Salvini est en train de se restreindre depuis de mois. En effet, suite à la question migratoire l’économie reste le nouveau défi du représentant de la Ligue. Pour l’instant il est possible de parvenir à deux conclusions. Concernant l’immigration, le leader de la Ligue a eu un terrain à lui favorable. En effet, la majorité du travail avait déjà été faite par son prédécesseur Marco Minniti. Toutefois, le volet économique est beaucoup plus compliqué. Et pour pouvoir arriver à bien gérer cet affaire, il faudra discuter avec l’Europe et notamment les marchés financiers. Si Matteo Salvini arrive à gagner aux élections, il devra faire preuve de changer de direction. De révolutionnaire, il devra se transformer en administrateur. Ça ne vas pas être facile ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Italie : Matteo Salvini réclame des élections anticipées.

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Italie. Matteo Salvini réclame des élections anticipées le plus rapidement possible. Il a diffusé un communiqué : « Allons tout de suite au Parlement pour prendre acte qu'il n'y a plus de majorité (...) et restituons rapidement la parole aux électeurs. »

Philippa Strache en 3ème place à Vienne lors des législatives.

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Autriche. Philippa Strache, la femme de l’ancien président du FPÖ et ancien vice-chancelier Heinz-Christian Strache, sera candidate lors des élections législatives en troisième place sur la liste du FPÖ de la circonscription de l’État de Vienne. Son mari la soutient.

"Salvini : trois ministres du M5S doivent partir."

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Italie. Revue de presse.

Les Unes de la presse italienne portent sur la « crise » qui affecte le gouvernement après le vote hier sur la ligne Lyon-Turin, pendant lequel les deux alliés du gouvernement ont voté de manière diamétralement opposée. Les médias soulignent que la majorité gouvernementale est proche de la rupture et reviennent abondamment sur la rencontre hier soir entre G. Conte et le chef de la Ligue pendant laquelle celui-ci aurait posé plusieurs conditions pour que la Ligue reste au gouvernement : changement du contrat de gouvernement et demande que plusieurs Ministres 5 Etoiles quittent le gouvernement : « Gouvernement dans le chaos, air de crise » (Corriere della Sera), « Il était une fois le gouvernement » (La Repubblica), « L’attaque de Salvini contre le gouvernement » (La Stampa), « Salvini trahit Di Maio avec le PD  et demande de postes  ministériels» (Il Fatto Quotidiano),  « Salvini : trois ministres du M5S doivent partir » (Il Messaggero), « Gouvernement, le diktat de Salvini » (Il Mattino), « Gouvernement, ultimatum de Salvini à Conte » (Sole 24 Ore).

Journaux télévisés : La crise qui affecte le gouvernement, après le vote d’hier au Sénat sur la TAV, fait l’ouverture des JT.

COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Folli : « Une coalition jamais née » : « Le théâtre politique de mi-août au Palais Madama a fermé, avec un résultat final terriblement explicite. Maintenant il a déménagé sur les plages. Hier soir, le ministre de l’Intérieur Salvini a fait ce qu’il avait promis, il a donné le départ, depuis la localité de Sabaudia, à un tour sur les plages du Centre-Sud qui coïncide avec sa campagne électorale permanente. Aucune annonce retentissante, mais la confirmation que le maître du gouvernement tient Conte et Di Maio en échec et attend de les voir danser au rythme de la Ligue. D’ailleurs, pourquoi devrait-il faire tomber le gouvernement en plein été, puisque c’est lui qui en tire le plus d’avantages ? Ce qui est arrivé hier au Sénat, avec la TAV, est emblématique : la majorité « jaune-verte » n’existe plus et même Conte, à la merci des événements, n’a pris jusqu’à maintenant aucune initiative pour éclaircir la situation. L’image du Parlement, hier, était surprenante : quelques ministres de la Ligue et du M5S étaient présents, ainsi que les deux vice-présidents du Conseil, pour représenter non pas la collégialité du gouvernement mais plutôt leurs partis politiques. Et au milieu, un siège vide, celui de Giuseppe Conte, dont l’absence symbolique est la métaphore d’une coalition peut-être jamais née, mais qui est sûrement morte aujourd’hui. Le M5S apparaît comme un parti sans vie, même si Beppe Grillo déclare qu’il n’a pas assez de voix. Affirmation grotesque si l’on pense qu’il y a un an le Mouvement avait 33 % de voix. Comment Salvini voudra utiliser sa victoire ? Une campagne électorale permanente, une tension alimentée au jour le jour, comme si nous étions à deux pas de l’apocalypse, un mépris exhibé à l’égard de ses alliés et surtout de Toninelli. Entretemps, le ministre de l’Intérieur montre clairement qu’il considère les institutions, et peut-être même également la relation avec le Président de la République, comme un simple outil de manœuvre ».

ANALYSE, Il Mattino, A. Campi : « Les « jaunes-verts » devenus « verts-jaunes » : « Hier, tout est arrivé mais rien d’irréparable. Nous sommes habitués, depuis un an, à ce scénario où toutes les règles de la politique ont sauté. Il y aura, peut-être, un remaniement à l’ancienne, avec le remplacement de trois ministres Cinq Etoiles. Mais la politique à l’ère « post-tout » (post-démocratie, post-vérité, post-sérieux, post-décence…) fonctionne comme ça, sans respecter aucune règle informelle. Alors que tout le monde dit vouloir les élections, il s’avère que personne ne les veut. Parmi les alliés, on s’insulte, mais c’est seulement un jeu de rôle. L’opposition vote avec une partie de la majorité, comme si de rien n’était. Pour le reste, que des bruits de couloir et des insinuations. La seule certitude est que, si les ‘’grillinis‘’ acceptent le sacrifice nécessaire pour rester au gouvernement, la majorité ne sera plus jaune-verte mais verte-jaune. Les rapports de forces seront inversés en faveur de Salvini, qui pourra imposer ses diktats et ses ultimatums : soit vous vous adapte, soit on va voter…Les raisons de cette attente de Salvini ne sont pas claires. Peut-être, n’y a-t-il que lui qui les connaissent. Peut-être, pense-t-il pouvoir encore bénéficier de cette situation d’impasse ou peut-être a-t-il peur de gouverner tout seul, étant habitué à vivre au jour le jour, au milieu d’un selfie, d’un tweet et d’un meeting électoral. Ou, peut-être que la seule chose qui l’inquiète est ‘’ la ligne Maginot ‘’ du Quirinal qui a indiqué qu’en cas de dissolution, ce ne serait pas le gouvernement Conte qui gèrera les affaires courantes jusqu’au vote, mais un autre exécutif ».

ARTICLE, La Repubblica, A. Cuzzocrea : « Le tourment de Di Maio : ‘’ Peut-être qu’il faut s’arrêter ici » : « ‘’ A ce point, je me demande s’il ne faut pas s’arrêter ici ‘’. Dans un très long après-midi, qui semble n’avoir pas de fin, Di Maio s’est enfermé dans ses bureaux du Sénat et du Palais Chigi, en attendant les actions et les mots de Matteo Salvini. Il a besoin d’être rassuré, parce qu’il sait très bien que, désormais, beaucoup de membres du mouvement sont contre lui et contre la ligne de subordination à la Ligue. Ainsi, Di Maio demande à ses collaborateurs ce qu’il doit faire et il reste avec Giuseppe Conte, au Palais Chigi, tard dans la nuit. Il rate une réunion et la conférence de presse du président du Conseil, prévue ce matin, n’aura pas lieu. Aucun des deux ne sait quoi dire, ni quoi faire face aux requêtes de Salvini, qui a demandé ‘’ la tête ‘’ des ministres Danilo Toninelli, Elisabetta Trenta et Giovanni Tria. Même le nom du ministre de l’Environnement, Sergio Costa, circule. Plus qu’un remaniement, ce serait carrément un nouveau gouvernement et, si les Cinq Etoiles et Conte l’acceptaient, l’humiliation serait définitive. Di Maio est « cornerisé».

ARTICLE, Corriere della Sera, M. Guerzoni : « Changer vite ou les élections. Dans la ligne de mire du leader Toninelli, Trenta et Tria » : « Matteo Salvini arrive à la place de l’hôtel de ville de Sabaudia pour le rassemblement le plus attendu de la législature. Le ministre de l’Intérieur affirme ne pas être intéressé à des postes ministeriels de plus. Ainsi « soit nous pouvons faire les choses, soit le dernier mot revient au peuple », déclare le représentant de la Ligue. A travers son discours, Salvini montre son opposition à un possible compromis : « on en a bien profité pendant le temps que ça a duré ». De retour, le ministre de l’Intérieur rencontre Giuseppe Conte au palais Chigi, en manifestant son désaccord à un gouvernement qui ne marche plus. D’après Salvini, le train de la majorité jaune-vert s’est écrasé sur les rails de la ligne ferroviaire Lyon-Turin et maintenant le leader de la Ligue souhaite de plus en plus la démissions du ministre des Infrastructures Toninelli : « Soit ces démissions, soit on va aller au vote ». Concernant les sondages, des sources confirment que la popularité de Matteo Salvini ne cesse d’augmenter et qu’il triomphera aux élections. En effet, avec le centre-droit uni le leader du Carroccio aurait un groupe composé de plus de 400 députés et 200 sénateurs. De toute façon, la Ligue pourrait gagner toute seule grâce à la loi constitutionnelle du Mouvement 5 Etoiles ».

ARTICLE, Il Fatto Quotidiano, T. Rodano : « Salvini veut humilier le Mouvement 5 Etoiles et il demande les démissions d’au moins trois ministres » : « Pendant toute la journée, le représentant de la Ligue évoque la scission avec les alliés, la fin des « jaune-verts » ainsi que le début de la course aux élections. Matteo Salvini est toujours au centre de tout : il monopolise le Sénat sur la ligne                          Lyon-Turin, annule les manifestations. Après vers 19h, il se rend au Palais Chigi pour discuter avec Giuseppe Conte. Cependant, la domination absolue de la Ligue ne se limite pas aux humiliations quotidiennes au Mouvement 5 Etoiles. En effet, dans la ligne de mire du leader d’extrême droite il y a aussi les démissions de Toninelli, Trenta, Tria ainsi que Costa ».

ARTICLE, Il Sole 24 Ore, E. Patta : « Et Renzi accélère : hors du Parti démocrate [centre-gauche] , peut-être déjà en septembre » : « Du point de vue du vice-président du Conseil des ministres, la cohabitation avec le Parti démocrate apparait à ses yeux de plus en plus difficile. Ainsi, il est en train de réfléchir à quitter le parti, peut-être dès le début du mois de septembre. D’après lui, il n’y a plus de solutions possibles avec un parti que Matteo Renzi ne reconnait plus. Cependant, il est encore trop tôt pour pouvoir parler d’une vraie scission. Pour l’instant l’hypothèse à laquelle Renzi est en train de réfléchir est de quitter le groupe, dans l’attente que les conditions soient réunies afin de lancer un nouveau projet politique ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

08/08/2019

"Terminer complètement le tournant."

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Allemagne. Brandebourg. Affiche du candidat Andreas Galau pour les élections du Parlement de Brandebourg :

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"Terminer complètement le tournant [changement après la chute du communisme]. 1989-2019."

07/08/2019

" Si le gouvernement tombe Salvini le remporte, s’il ne tombe pas c’est toujours lui qui gagne."

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Italie. Revue de presse.

La discussion, au Sénat, sur la ligne Lyon Turin fait la Une de la presse italienne. Les médias reviennent également sur les déclarations de M. Salvini sur le budget italien et ses propositions de réduction de la fiscalité qui mettent à mal les perspectives de réduction du déficit italien : « TAV [Ligne ferroviaire Lyon-Turin] et comptes, Salvini attaque » (Corriere della Sera), « TAV, le dernier train » (La Repubblica), « Règlement des comptes sur la TAV. Lutte au Sénat sur le destin du gouvernement » (La Stampa), « Salvini avec le PD sur la motion TAV, c’est la crise » (Il Fatto Quotidiano), « TAV et loi de finances, avertissement de Salvini » (Il Messaggero), « Loi de finances et TAV, Salvini attaque » (Il Mattino).

Les Unes de la presse italienne portent également sur l’interdiction instituée hier, par la Mairie [M5S] de Rome, de s’assoir sur les escaliers menant de la place d’Espagne à la Trinité des Monts : « Trinité des Monts, ligne dure : interdit de s’assoir sur les marches » (Corriere della Sera), « Raggi ferme l’accès aux escaliers de la Trinité des Monts : amendes pour ceux qui s’assoient » (La Stampa), « Interdit de s’assoir sur les escaliers de la place d’Espagne » (La Repubblica), « La règle anti-bivouac : super-amende également pour les pauses brèves » (Il Messaggero).

Journaux télévisés : Le vote sur la TAV au Sénat et le dernier Conseil des Ministres avant les vacances font l’ouverture des JT.

EDITORIAL, La Repubblica, Ezio Mauro : « Les ‘’ grillini ‘’ prisonniers d’eux-mêmes » : « D’abord « les muscles » du décret sécurité bis, après le tabou de la mère de tous les grands travaux, la TAV. Au moment même de sa période de plus grande difficulté politique (les négociations à l’hôtel Métropole pour les financements russes à la Ligue, sa fuite persistante devant les questions des journalistes auxquels il n’est pas capable de répondre) Salvini porte deux bannières qui parlent aux deux camps opposés  de son électorat : le monde productif du Nord, affamé de développement, et le peuple perdu de la mondialisation, prêt à échanger un sentiment communautaire avec un investissement de sécurité pour répondre à une menace qui n’existe pas. Le message est clair : le ministre de l’Intérieur est le véritable chef du gouvernement, pas tellement pour sa capacité d’atteindre des résultats dans un pays bloqué, mais plutôt parce qu’il sait gérer le populisme, la seule énergie politique utilisée par la majorité Ligue-M5S. Le contrat de gouvernement devait garantir un double défoulement aux deux démagogies alliées, avec une chambre de compensation au Palais Chigi. Tout cela a sauté. Maintenant nous assistons au spectacle d’un actionnaire du gouvernement qui se comporte comme s’il était le maître de tout, tandis que l’autre actionnaire confirme tous les jours la sensation qu’il est en train de gouverner une force de minorité et d’opposition interne. La conflictualité est devenue très élevée. Mais le résultat ne se manifeste jamais par une politique concrète. C’est plutôt une lutte de mots. Paradoxalement, la conflictualité augmente la dépendance des Cinq Etoiles à la Ligue, parce que Salvini l’utilise politiquement en montant et en diminuant la tension avec l’allié et en menaçant continuellement d’une crise et de la fin de cette aventure. Les ‘’grillini ‘’ s’opposent à cette issue. D’abord parce que Di Maio et les ministres sont terrorisés à l’idée de sortir du gouvernement après l’investiture du peuple. Ensuite, à cause de l’absence d’une classe dirigeante alternative, malgré les fuites de Di Battista ou de Fico, quand les nœuds de quelques lois deviennent insupportables à adopter. Le mécanisme même de formation de l’élite des Cinq Etoiles se heurte à la complexité du réel. Né pour changer le monde, le M5S n’arrive même pas à se changer lui-même, prisonnier de ses limites de démocratie interne, qui ne prévoit aucun mécanisme de discussion ouverte. Le peuple l’a abandonné et maintenant la seule possibilité est celle de devenir libre des erreurs et des échecs, en renonçant au pouvoir, en apprenant finalement la différence entre la gauche et la droite, pour ne pas privilégier le pouvoir et ne pas vendre son âme au diable, en contresignant toutes les politiques des autres. Mais, peut-être est-il déjà trop tard ».

ARTICLE, Il Fatto Quotidiano, A.Robecchi : « Si le gouvernement tombe Salvini le remporte, s’il ne tombe pas c’est toujours lui qui gagne » : « Si nous appelons les choses par leur nom, alors nous devons dire que les rapports de force sont une sorte de chantage assez raffiné. Si l’on organisait les élections demain, Salvini pourrait les remporter et gouvernerait seul. Donc, pour éviter le danger que Salvini puisse faire tout ce qu’il veut après les élections, on lui permet de faire tout ce qu’il veut avant les élections. Si le gouvernement tombe, c’est lui qui gagne et s’il ne tombe pas, c’est toujours lui qui le remporte. C’est pour cette raison qu’il peut danser à demi-nu au Papeete beach, il peut réellement faire tout ce qu’il veut et il peut compter sur l’alliance d’un parti de majorité relative qui est désormais devenu un parti de minorité dans le pays. Les Cinq Etoiles ont mal joué leur partie, en considérant le verre à moitié plein, tandis qu’à vouloir considérer le verre à moitié vide, Salvini l’a carrément ‘’piqué ‘’ ».

ARTICLE, Corriere della Sera, D. Gor. : « Règlement des comptes sur la TAV. Et Salvini relance le vote anticipé » : « Les motions sur la TAV seront discutées aujourd’hui au Sénat, l’opposition entre la Ligue et le M5S est toujours plus dure et Salvini va voter, probablement, la motion du PD. Le leader de la Ligue a affirmé que le ministre des Transports Toninelli n’est pas en mesure de gérer les infrastructures du pays. Le M5S réplique : ‘’ Nous au Palais Chigi, lui aux meetings électoraux ‘’ ».

RETROSCENA (Coulisses), Corriere della Sera, M. Guerzoni : « Le vice-président du Conseil le presse aussi sur l’Europe. L’irritation de Conte : ‘’ Maintenant, c’est moi qui parle ‘’ » : « Les relations entre Conte et Salvini sont tendues, le leader de la Ligue met la tension sur Giuseppe Conte à propos de différents dossiers (TAV, loi de finances, flat tax) et aussi sur l’Europe. Mais la réaction du président du Conseil est dure et il déclare que le vote sur la TAV n’est pas un vote sur son travail ni sur lui ».

ARTICLE, Il Messaggero, G. Franzese : « Manœuvre, Salvini défie Tria et attaque le Mouvement 5 Etoiles sur le Revenu » : « Le représentant de la Ligue Matteo Salvini défie Conte, le ministre de l’Economie Giovanni Tria [indépendant] ainsi que l’allié Luigi Di Maio [M5S]. Concernant la manœuvre, le ministre de l’Intérieur déclare qu’il est temps de prendre des décisions. A ses côtés ses fidèles compagnons Giorgetti, Bongiorno, Garavagna, Centinaio, Bussetti, Durigon montrent leur soutien. Les objectifs de la manœuvre sont au nombre de 3 : davantage d’investissements, davantage de chantiers publics, réduction des impôts. Pour la financer, Salvini est prêt à négocier plus de flexibilité avec Bruxelles. De toute façon, le représentant de la Ligue souligne que l’Italie ne pourra pas rester en dessous de 2% du déficit. Parmi les mesures de « sa manœuvre » il faut prendre en compte : la flat tax et la réorganisation des impôts fonciers grâce à la suppression de la Tasi (contribution versée à la mairie en vue de contribuer à assurer les services destinés à remplir une fonction indivisible). Salvini également attaque le Mouvement 5 Etoiles, en décrivant le revenu citoyen comme une mesure socialiste ».

ARTICLE, La Stampa, F. Capurso : « Les sénateurs du Mouvement 5 Etoiles jugent Di Maio. Il n’a pas de courage. Toninelli est sur la balance » : « Les sénateurs du Mouvement 5 Etoiles sont unis. La question est que cette union s’oppose à Luigi Di Maio, à la gestion du parti ainsi qu’à sa communication. Parmi les critiques des élus au Palais Madame, il faut sans doute nommer le manque de courage du ministre du Développement économique, ainsi que la place excessive laissée à la campagne électorale de Matteo Salvini. Ainsi, selon des sources internes au Mouvement 5 Etoiles la dernière fois qu’un document contre Di Maio avait été présenté à la Chambre on lui demandait de passer plus à la télévision ».

ARTICLE, La Stampa, A. La Mattina : « Salvini prévient Giuseppe Conte : on le fait à notre façon ou il y aura une crise de gouvernement » : « Etant donné que Salvini est en campagne électorale permanente, le risque d’une crise de gouvernement est toujours possible. Concernant le vote au Sénat  sur la ligne ferroviaire Lyon-Turin, le ministre de l’Intérieur pourra demander les démissions de Danilo Toninelli. Cela dit, Salvini a annoncé une crise de gouvernement si Conte et le ministre de l’Economie Giovanni Tria feront le jeu des trois cartes. En revanche, le Mouvement 5 Etoiles accuse la Ligue de causer un incident diplomatique. De toute façon, on verra ce qui va se passer dans les prochaines semaines car le représentant de la Ligue ne veut pas atteindre l’automne ».

COMMENTAIRE, Il Mattino, I. Sales : « Si même la Ligue, pour s’emparer du Sud, devient étatiste » : « Quel est le message qui pourrait accompagner Matteo Salvini lors de son voyage au Sud, pour expliquer les avantages de l’autonomie différenciée ? Il n’est pas facile de montrer que donner davantage de pouvoir et d’argent aux régions du Nord (Vénétie, Lombardie, Emilie-Romagne et ensuite aussi Ligurie et Piémont) soit une bonne affaire, voire une excellente occasion pour les ‘’régions méridionales ‘’. Le contraire a été largement montré, par une campagne d’information qui a engagé plusieurs experts, éditorialistes, instituts de recherche et universités méridionales. Voilà l’urgence du voyage : la communication simplifiée de Salvini (davantage d’autonomie différenciée égal plus d’opportunités pour le Sud) n’a pas eu, jusqu’à maintenant, un grand succès. Salvini est donc en train de s’engager dans une opération très audacieuse : atteindre l’autonomie financière au Nord et atteindre le succès électoral au Sud. Il a déjà été capable de transformer son parti, qui voulait la sécession du Nord, en un mouvement hyper italianisé et hyper nationaliste. Maintenant, il est en train d’essayer d’accomplir l’une des missions politiques, culturelles et médiatiques les plus ambitieuses : transformer un ennemi déclaré du Sud en un « sauveur » potentiel, avec l’objectif explicite de faire devenir la Ligue le parti avec le plus grand nombre de voix au Sud. Si cette opération réussit, elle devra être étudiée, dans l’avenir, comme un chef-d’œuvre politique ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

06/08/2019

La tournée des plages de Matteo Salvini.

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Italie. Pendant les vacances, Matteo Salvini est sur les côtes du pays :

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Saxe : l'AfD donnée à 25 %.

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Allemagne. Saxe. Un sondage INSA en vue des élections du 1 septembre 2019 pour le Parlement de Saxe donne l'AfD à 25 %.

(https://www.wahlrecht.de/umfragen/landtage/sachsen.htm)

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CDU : démocrates- chrétiens

die Linke : post-communistes

SPD : sociaux-démocrates

AfD : patriotes

Grüne : écologistes

FDP : libéraux

Sonstige : autres

"Décret sécurité bis adopté."

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Italie. Revue de presse.

Le vote par le Sénat du décret « sécurité bis » fait la Une des tous les médias italiens : « Gouvernement en sécurité, maintenant l’écueil TAV » (Corriere della Sera), « Salvini mange les Cinq Etoiles (mais pas Mattarella) » (La Repubblica), « Salvini encaisse le décret ‘’ sécurité bis ‘’. Maintenant il veut la TAV pour plier les Cinq Etoiles » (La Stampa), « Décret sécurité bis adopté, la confiance sans 5 membres du M5S » (Il Fatto Quotidiano), « Feu vert à la sécurité, maintenant l’écueil TAV » (Il Messaggero), « Sécurité, adoptée par le vote de confiance » (Il Mattino), « Décret sécurité bis, le gouvernement a eu la confiance » (Sole 24 Ore).

 Journaux télévisés : L’adoption du décret « Sécurité bis » au Sénat fait l’ouverture des JT.

ARTICLE, La Stampa, C.Bertini : « Le décret sécurité bis est devenue loi. Salvini exulte, le Parti Démocrate : « La honte » : « Matteo Salvini met en valeur les qualités du décret sécurité bis. Au sein du Parti démocrate, beaucoup ont une opinion différente. Cela dit, le chef de la Ligue ne veut pas ruiner sa belle journée, qui coïncide « avec l’anniversaire de la Madone de Medjugorie ». Ainsi, le ministre de l’Intérieur déclare qu’il s’agit d’une belle journée. En effet, selon Matteo Salvini, le Parlement offre aux italiens plus de sécurité, plus d’argent ainsi que plus de moyens aux forces de l’ordre. En revanche, le Parti démocrate manifeste son désaccord « contre une loi qui criminalise celui qui sauve des vies humaines ». Forza Italia et Fratelli d’Italia, par ailleurs, s’abstiennent ».

ARTICLE, Il Messaggero, M. Conti : « Et Matteo est prêt à défier le Quirinal pour voter en février » : « A la fin, le gouvernement Conte sort renforcé du vote de confiance. Celui qui a obtenu le plus a été Matteo Salvini. En effet, le ministre de l’Intérieur est arrivé bronzé au Sénat, avec un air heureux et satisfait.  Par rapport aux 171 votes avec lesquels le gouvernement a commencé son mandat, il en manquait 11. Malgré cela, le représentant de la Ligue continue de menacer de plus en plus la majorité. Matteo Salvini en outre pourrait demander un retour aux urnes en février, même s’il faudra rendre opérationnelle la réforme constitutionnelle visant à réduire le nombre des parlementaires ».

COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Folli : « TAV, le malentendu M5S continue » : « Ces dernières heures, une ‘’ comédie des équivoques ‘’ a été jouée au Palais Madama. Les Cinq Etoiles, partenaires de la coalition gouvernementale, avaient montré, pendant plusieurs jours, leur véritable malaise. Certains y croyaient et cela avait alimenté l’incertitude sur le destin du gouvernement Conte. Au contraire, le Sénat a offert un spectacle de mi-août : les dissidents ont eu peur que leur action, surtout médiatique, conduise réellement à faire tomber le gouvernement. Au fur et à mesure que l’opposition d’une certaine opinion publique augmentait à propos de normes anti-humanitaires de cette nouvelle loi, les Cinq Etoiles tentaient de se rendre invisibles. Le résultat final a montré l’état réel des rapports entre les deux membres de la coalition, le Mouvement a dû, encore une fois, se plier à Salvini et à sa philosophie de gouvernement. Le M5S, autrefois force anti- système, est aujourd’hui complètement soumis à la Ligue, sauf pour un thème, la ligne ferroviaire Lyon-Turin (TAV) qui sera discuté demain au Sénat, où l’éventuelle adoption de la motion du mouvement serait un gros problème pour Conte. Le M5S demande au PD de voter uniquement sa motion et de laisser le reste à la majorité sur la base d’un rapport de force qui récompense le mouvement par rapport à la Ligue. Mais il s’agit d’un scénario peu probable. Il s’agit, en fait, de passages de procédure compliqués n’intéressant pas les citoyens, qui sont intéressés uniquement au résultat de l’affrontement entre les deux leaders du gouvernement. La crise est reportée à l’automne, la TAV sera adoptée par le Parlement et le M5S sauvera les apparences. Le bilan estival du Mouvement est très amer, il devrait abandonner le gouvernement. Au contraire, il considèrera que c’est un succès s’il reste dans le gouvernement ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Un candidat transexuel du Brexit Party pour les législatives.

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Royaume-Uni. Jessica Swift, transsexuel, sera le candidat du Brexit Party, lors des prochaines élections législatives, dans la circonscription de Grantham and Stamford. Elle désire être le premier député transgenre.

(https://lincolnshirereporter.co.uk/2019/08/lincolnshire-b...)

Geert Wilders se félicite du fait que le gouvernement indien supprime l’autonomie du Cachemire.

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Pays-Bas et Inde. Le président du PVV Geert Wilders se félicite sur Twitter du fait que le gouvernement indien supprime l’autonomie du Cachemire [majoritairement musulman].

05/08/2019

L'AfD donnée à 15 %.

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Allemagne. Un sondage INSA donne l'AfD à 15 %. 

(https://www.wahlrecht.de/umfragen/insa.htm)

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CDU : démocrates-chrétiens / CSU : sociaux-chrétiens

SPD : sociaux-démocrates

AfD : patriotes

FDP : libéraux

die Linke : post-communistes

Grüne : écologistes

Sonstige : autres

"Salvini lance le "beach tour"."

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Italie. Revue de presse.

Les médias transalpins titrent sur cette semaine, qui est présentée comme « cruciale » avec les votes du décret sécurité et de la ligne Lyon-Turin : « Salvini menace le M5S : ‘’ Vous devez voter la TAV ‘’ » (La Stampa), « Sécurité, gouvernement à l’épreuve de la confiance » (Corriere della Sera), « Sécurité, Salvini à la recherche de voix » (Il Messaggero), « Le gouvernement à l’épreuve du vote » (Il Mattino).

RETROSCENA (COULISSES), Corriere della Sera, M. Guerzoni : « La stratégie commune de Conte et Di Maio pour contenir l’allié : pas de provocation » : « Giuseppe Conte navigue à vue et espère que les vacances d’été apporteront, dans la mer agitée du gouvernement Ligue-M5S, un peu de calme. Après des jours de grande tension, les eaux se sont enfin calmées et Conte et Di Maio, par une précise stratégie, ont surmonté les dernières incompréhensions et ils se sont mis d’accord pour contenir leur allié, Matteo Salvini. Samedi dernier, dans le Corriere della Sera, le leader politique du Mouvement avait affirmé qu’il était « fatigué de se disputer » et qu’il avait l’intention d’arrêter les polémiques. Des déclarations faites simultanément avec le silence étudié de Conte, qui doit, tous les jours, essayer de désamorcer les mines lancées par Salvini sur l’exécutif. Cette semaine sera cruciale, le Président du Conseil rencontrera aujourd’hui les syndicats pour discuter de la loi de finances et demain Salvini va les rencontrer aussi. C’est le même schéma de juillet, quand Conte avait reproché à Salvini une grave ‘’ impolitesse institutionnelle ‘’ ainsi que la présence aux discussions d’Armando Siri, collaborateur du ministre de l’Intérieur enquêté par corruption. Le moment est délicat, Conte veut absolument éviter tout affrontement et par la même, tout fantôme d’une crise de gouvernement. C’est comme s’il voulait marquer la différence entre un gouvernement balnéaire, avec un vice-président du Conseil qui a déplacé ses activités à Milano Marittima, et un gouvernement qui parle peu et travaille beaucoup. Conte devra aussi proposer à Ursula von der Leyen  le nom du Commissaire européen, dont le choix revient à Salvini. Une grande préoccupation pour Conte est également le prochain vote au Sénat sur le décret ‘’ Sécurité bis ‘’, pour lequel Salvini a demandé un vote de confiance qu’il est disposé à accorder, même pour aider Di Maio à limiter les désaccords des membres du Mouvement ». 

ARTICLE, La Repubblica, C. Lopapa : « Salvini lance le ‘’ beach tour ‘’ et avertit les Cinq Etoiles : ‘’ Avec le non à la TAV, le gouvernement est en danger ‘’ » : « Matteo Salvini a conclu son ‘’ Disco Intérieur ‘’, après neuf jours au Papeete Beach de Milano Marittima et il a lancé son tour des plages du Centre-Sud, au mois d’août. Ses activités politiques ont été déplacées dans des localités donnant sur la mer, c’est le tournant ultra-pop du meeting-show. L’équipe de la communication du ministre de l’Intérieur, la ‘’ Bestia’’, o organisé un véritable mini tour électoral parce qu’il ne faut plus perdre du temps. Salvini a lancé un avertissement à ses alliés du M5S, en soulignant que leur motion sur la TAV est un problème et qu’il ne faut plus dire non à la poursuite des travaux de la ligne ferroviaire parce que l’on risque de mettre en danger le gouvernement. Salvini a signalé qu’il a déjà donné à Conte les deux noms pour la nomination au poste du Commissaire européen et il a aussi rejeté la réforme de la justice proposée par le Mouvement, en soulignant qu’il y a, en son sein, une composante trop à gauche et que Di Battista ne compte pour rien du tout ». 

ARTICLE, Il Messaggero, A. Campi : « Les grandes manœuvres pour l’automne au Parlement, qui est plus que lent » : « L’enquête du Messaggero a montré que pendant cette législature il y a eu moins de séances que dans les années précédentes. De même, le nombre de lois approuvées est aussi inférieur que par rapport au passé. Ce n’est pas de l’oisiveté personnelle, mais on est probablement face à une tendance historique : la prééminence croissante du pouvoir exécutif (de plus en plus concentré dans les mains d’oligarchies resserrées) sur le législatif. A cela contribue la crise des partis de masse. Pour l’instant on demande une réduction drastique du nombre des parlementaires. Toutefois, il faut rappeler que disposer d’une institution telle que le Parlement permettrait de contrôler l’exercice du pouvoir exécutif. Mais ce genre de clarification n’est plus important. En effet, on est dans l’époque de la politique-spectacle, de la communication digitale et du pouvoir au peuple. Ainsi, les décisions sont prises à la plage, en dansant et en chantant avec les citoyens au rythme de la musique de dj, entre un selfie et un autre ». 

ARTICLE, La Stampa, A. La Mattina : « Décret sécurité bis aujourd’hui au Sénat. Et Salvini veut convaincre le Mouvement 5 Etoiles sur la ligne Lyon-Turin (TAV) » : « Le ministre de l’Intérieur Matteo Salvini semble trouver le consensus d’une partie croissante de l’opinion publique, quoi qu’il fasse ou dise, à la plage ou sur une place. Et cela au point de dire que le Mouvement 5 Etoiles a un mauvais courant de gauche et d’avertir que le temps des demi-mesures est terminé. Concernant la ligne Lyon-Turin, Salvini a déclaré que ceux qui vont voter en faveur de la motion mettront en péril le gouvernement. Cependant Massimiliano Romeo, son chef de groupe, a rassuré le leader de la Ligue en lui faisant comprendre qu’il n’y aura pas de surprises par rapport à la confiance mise par le gouvernement sur le décret sécurité ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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Matteo Salvini à la plage lors d'une fête d'une section de,la Ligue


04/08/2019

L'AfD donnée premier parti dans l'Est de l'Allemagne.

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Allemagne. Un sondage Emnid donne, dans l’Est de l’Allemagne, les patriotes de l’AfD premiers à 23 %, devant les démocrates-chrétiens de la CDU à 22 %, les post-communistes de die Linke à 14 %, les écologistes à 13 %, les sociaux-démocrates du SPD à 11 %, les libéraux du FDP à 7 %, les autres à 10 %.

Dans l’ensemble du pays, l’AfD est donnée à 14 % :

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CDU : démocrates-chrétiens / CSU : sociaux-chrétiens

SPD : sociaux-démocrates

AfD : patriotes

FDP : libéraux

die Linke : post-communistes

Grüne : écologistes

Sonstige : autres

03/08/2019

"Les Pays-Bas décident l'interdiction de la burqa. L'Allemagne doit suivre !"

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Allemagne. 

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"Les Pays-Bas décident l'interdiction de la burqa. L'Allemagne doit suivre ! AfD."

02/08/2019

La Ligue donnée à 38,9 % et Frères d’Italie à 7,4 %.

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Italie. Un sondage Winpoll donne la Ligue à 38,9 % et Frères d’Italie à 7,4 %.

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"Duel sur la justice. Salvini, si j’en ai assez le vote aux Italiens."

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Italie. Revue de presse.

Les frictions entre la Ligue et le mouvement 5 étoiles sur la réforme de la justice continuent de faire les gros titres de la presse italienne : « Vote, Salvini lance un avertissement au M5S » (Corriere della Sera), « Réforme de la justice, pas d’accord, le bâillon de Salvini » (La Repubblica), « Justice, réforme reportée » (La Stampa), « Salvini comme Berlusconi, il attaque les juges pour sauver les enquêtés de la Ligue » (Il Fatto Quotidiano), « Justice et UE, la mèche de Salvini » (Il Messaggero), « Duel sur la justice. Salvini, si j’en ai assez le vote aux Italiens » (Il Mattino).

Journaux télévisés : Les tensions entre la Ligue et le M5S font l’ouverture des JT.

EDITORIAL, La Repubblica, C. Verdelli : « La liberté de presse selon Matteo » : « Si ce n’était pas l’Italie, si on nous racontait l’histoire de l’extérieur, nous penserions qu’il s’agit uniquement d’un cauchemar : le lieu de la scène, la fonction institutionnelle du protagoniste, l’absence de toute réaction des présents par rapport à un acte d’intimidation par l’un des représentants les plus puissants du gouvernement, voire le plus puissant. Mais malheureusement, il ne s’agit pas d’un cauchemar. Sans vouloir exagérer, mais sans la prudence complice de ceux qui désormais minimisent tout, par commodité et par peur, ce qui nous a blessé en tant que journal et qui a blessé la liberté d’information en tant que valeur c’est un autre pas dangereux vers une dérive inquiétante, ou qui devrait inquiéter, au moins ceux qui ont à cœur les principes de base de la démocratie. Conférence de presse au Papeete Beach, de Milan Maritime. L’homme fort de l’Italie a une chemise déboutonnée sur la poitrine, un bronzage de vacances et il n’a pas de temps à perdre avec les journalistes, parmi lesquels il y a Valerio Lo Muzio, vidéaste qui avait publié, il y a quelques jours, dans La Repubblica, la farce de l’escorte du fils du Ministre de l’Intérieur. Il avait été aperçu sur un jet-ski de la police, conduit par un policier et Lo Muzio avait tout filmé. Ensuite, il avait été invité, très rudement, avec des menaces, à effacer la vidéo. Lors de cette conférence de presse, Valerio Lo Muzio a demandé à Salvini s’il y avait du nouveau sur ceux qui l’avaient menacé. Et l’homme fort, qui nous a habitué à son visage féroce qu’il fait très bien, surtout avec les plus faibles (ses alliés du M5S, les femmes, les migrants), a eu la même réaction de colère en répondant que c’est lui qu’il faut attaquer et qu’il fallait laisser son fils en dehors. Le problème est l’attitude de son escorte, composée par d’hommes de l’Etat, qui est aussi notre Etat. Pas satisfait, l’homme fort attaque Lo Muzio et l’invite à aller filmer les enfants, étant donné qu’il aime beaucoup faire cela. A cette réaction, le vidéaste demande à Salvini s’il était en train de le traiter de pédophile et certains de ses collègues, au lieu de le soutenir, se sont alignés du côté de Salvini. Ce cauchemar, qui n’est pas un cauchemar, s’est terminé par une réplique encore plus grossière, vu que Salvini a invité le journaliste, adulte, sur le pédalo avec lui. Avant la fin de la conférence, Carmelo Lopapa, journaliste de La Repubblica lui aussi, a posé des questions au ministre de l’Intérieur, aspirant Président du Conseil, sur l’enquête sur Gianluca Savoini, auxquelles Salvini a répondu que ce journal l’amuse beaucoup et que quand il veut rire, il le lit. Sur cette plage des vacances à l’italienne, nous avons perdu un autre centimètre de notre dignité et aussi de notre liberté, Pour la nôtre, cela signifie de tout le monde, même de ceux qui ont voté et voteront Matteo Salvini ». 

ENTRETIEN de Matteo Salvini, vice-président du Conseil : « ‘’ Sur la sécurité nous pourrons vérifier si le gouvernement a encore les nombres ‘’ » (Corriere della Sera) : « ‘’ Les Italiens savent très bien qu’il y a eu des Ministres qui n’ont pas brillé. Pour le poste du commissaire européen, la Ligue a plusieurs noms à proposer, et on les proposera au président du Conseil Conte. L’important est que le commissaire s’occupe des questions importantes et réelles, des thèmes économiques qui intéressent les Italiens. Il est triste que la nouvelle Commission en Europe commence avec les voix de Macron, Merkel, Renzi et Berlusconi et des 5 étoiles. Sur la question migrants, tous les pays continuent comme si de rien n’était, les ONG en mer sont espagnoles, allemandes et norvégiennes. Avec Giuseppe Conte j’ai un rapport de travail et je ne commente pas les déclarations des ministres du M5S sur l’arrêt des grands chantiers en Italie, on ne peut pas commenter Toninelli. La Ligue veut proposer une loi de finances importante, nos idées sont claires et tous devront avoir le courage de la soutenir, sinon on demandera le courage aux Italiens. Les Etats-Unis sont préoccupés sur le G5 chinois et sur les relations avec la Chine, pour nous la sécurité nationale est plus importante que les affaires et nous sommes conscients de cela. Lucia Borgonzoni sera la candidate pour la présidence de la région Emilie-Romagne ».

ARTICLE, Il Sole 24 Ore, R. D’Alimonte : « Vote anticipé pour 72% des italiens » : « La ligue et le Mouvement 5 Etoiles continuent à se disputer. Les électeurs sont arrivés à la conclusion que ce gouvernement est arrivé à la fin et qu’il vaut mieux aller voter. C’est le résultat du dernier sondage conduit la semaine dernière par Winpoll.  En effet, 72% des italiens sont favorables à des élections anticipées plutôt que de continuer avec ce gouvernement. C’est une opinion partagée, sauf pour les électeurs du Mouvement 5 Etoiles. Ainsi, 88% sont en faveur de la poursuite de l’actuel gouvernement. Concernant les rapports de force, la Ligue atteint 39%, malgré le scandale des financements russes. Le Parti Démocrate est deuxième avec 23% et le Mouvement 5 Etoiles 15%. Fratelli d’Italia est en hausse ». 

ARTICLE, Il Sole 24 Ore, B. Fiammeri : « Ligne ferroviaire Lyon-Turin, Ligue prête à voter avec Forza Italia-Frères d’Italie-Parti Démocrate » : « La semaine se termine avec un échange d’accusations entre Salvini et Di Maio. Concernant la ligne Lyon-Turin, il est probable que la Ligue rejette la motion du Mouvement 5 Etoiles. Ainsi, le parti dirigé par Matteo Salvini votera aux motions favorables à la construction de l’œuvre qui seront présentées par Parti démocrate, Forza Italia et Fratelli d’Italia. On assistera pour la première fois en Parlement à une division de la majorité ». 

Financements russes/Ligue : ARTICLE, Il Messaggero, C. Man. : « Le Parquet: l’enregistrement audio du Metropol enregistré par un Italien et diffusé peut-être par les Russes » : « L’un des trois Italiens présents à la négociation du 18 octobre dernier à l’hôtel Metropol aurait enregistré le message sonore, qui est au centre de l’enquête du Parquet de Milan sur les présumés financements russes à la Ligue. Gianluca Savoini, membre de la Ligue proche de Matteo Salvini et président de l’Association Lombardie-Russie, est poursuivi pour corruption avec deux autres Italiens ». 

ARTICLE, La Stampa, U. Magri : « Berlusconi vire Toti et Carfagna. Forza Italia risque de disparaitre » : « Berlusconi n’a même pas donné le temps à Toti de démissionner : il lui a enlevé le poste de coordinateur national. Le Cavaliere a décidé de virer aussi Mara Carfagna, considérée comme sa pupille jusqu’à la veille, car elle aurait pu créer des problèmes avec le Nord et notamment avec Salvini.  Cela dit, Berlusconi a essayé de se faire pardonner en la faisant entrer dans un comité de présidence auquel participeront Anna Maria Bernini, Mariastella Gelmini, Sestino Giacomoni e Antonio Tajani. Toutefois, Mara a eu une réaction qui privilégie la dignité. Ainsi, elle a déclaré, avec fierté, ne pas accepter l’os à ranger : ‘’ C’est la meilleure façon afin de tuer Forza Italia et je ne ferai pas partie de son comité de liquidation‘’.  Il semble que le soir Berlusconi ait regretté en partie son choix en attribuant la faute à ceux qui sont près de lui. Mais le mal est déjà fait. Après ce qui s’est passé, le parti de Silvio Berlusconi atteint environ 5% et, en cas d’élections, il ne dépasserait pas le seuil électoral du 4% ».

 ARTICLE, Il Mattino, G. Viesti : « La crise qui fait couler le Sud » : « Alarme du Rapport SVIMEZ (Association Sviluppo Industria del Mezzogiorno): 2019 et 2020 en récession. L’écart entre le Sud et le Centre-Nord se creuse à nouveau, après une période de trois ans (2015-2017) de faible reprise dans le Sud. L'Italie - précise le rapport - enregistrera une stagnation importante, avec une très légère augmentation du PIB de 0,1%: «Dans le Centre-Nord, la croissance devrait être faible, de 0,3%, alors que dans le Sud, la tendance attendue est une baisse de 0,3 %. Il existe un déficit d’emploi dans le Sud et les signes de ralentissement en Europe au premier semestre 2018 ‘’ont réduit les perspectives de croissance pour l'ensemble de la zone ’’, et si l'Italie ralentit, ‘’ le Sud subit un freinage brutal, undouble fossé : de l'Italie par rapport à l'Union européenne et du Sud par rapport au Centre-Nord ‘’ ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

01/08/2019

L'AfD donnée à 14 %.

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Allemagne. Deux sondages donnent l'AfD à 14 %.

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CDU : démocrates-chrétiens / CSU : sociaux-chrétiens

SPD : sociaux-démocrates

AfD : patriotes

FDP : libéraux

die Linke : post-communistes

Grüne : écologistes

Sonstige : autres

"La bataille sur la justice."

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Italie. Revue de presse.

Les médias titrent aujourd’hui sur les divergences de vues entre le Ligue et le Mouvement 5 étoiles sur la réforme de la justice : « Coup de frein sur la justice. La Ligue veut bloquer la nouvelle prescriptio » (La Stampa), « La bataille sur la justice » (Corriere della Sera), « Règlement de comptes sur la justice. Conflit entre Bonafede [M5S] -Bongiorno [Ligue] » (Il Mattino), « Le gouvernement tremble sur la justice » (Il Messaggero).

Les Unes portent également sur la publication des dernières données économiques qui font état d’une économie italienne en stagnation : « Emplois atteignant des taux records. Malheureusement ce n’est pas vrai » (La Repubblica), « PIB en croissance zéro. L’Italie en stagnation. L’UE ralentit aussi » (Il Sole 24 Ore).

ARTICLE, La Stampa, F. Grignetti « Le conseil des Ministres est une telenovela. La réforme de la justice est à l’arrêt » : « Enième journée de tension entre Salvini et Di Maio. Cette fois ci, le sujet du contentieux est la justice c’est-à-dire la réforme proposée par le Ministre Bonafede pour accélérer les procédures civile et pénale. La dispute avait déjà commencé le matin même quand le chef de la Ligue a utilisé des tons sarcastiques : « Bonafede y met de la bonne volonté mais sa soi-disant réforme n’existe pas ». Di Maio, au contraire, le soutien comme il peut. C’est une reforme historique déclare-t-il. Et Bonafede s’offense un peu : « on se verra au Conseil des Ministres, pas sur Facebook ». Il était facile d’imaginer que cela serait un Conseil des Ministres sous tension. Et en effet, cela a commencé par une réunion à 3, entre le Président du Conseil et les vice-présidents. Ensuite, les Ministres les ont rejoints mais les travaux ont été immédiatement suspendus. S’en sont suivies, des heures de réunion séparées, Ligue d’un côté, M5S de l’autre. Une scène surréaliste avec les autres ministres obligés de faire antichambre pendant que les chefs se réunissaient avec leurs équipes restreintes. A la fin, la réunion reprenait dans l’après-midi avec des tensions entre le Ministre titulaire et G. Buongiorno, sorte de « shadow » Ministre de la justice pour le Ligue. De manière évidente, ce n’est pas la reforme que le Lega souhaite. Avant toute chose, elle souhaiterait la séparation des carrières entre les magistrats du siège et ceux du parquet même si les leghistes savent que ce point constitue une ligne rouge pour le M5S. Pour tous, la journée continue avec un bras de fer. Il chef du groupe de la Ligue au Senat, Riccardo Molinari, déclarait : « si la réforme doit être celle-là, il vaut mieux ne rien faire ».

ARTICLE, La Repubblica, V. Conte « Pour l’Istat l’emploi a augmenté. Mais la réalité est différente : plus de chômeurs et la Cassa integrazione explose » : « Un taux d’emploi à son niveau le plus haut : 59,2%. Le chômage au minimum depuis 2012 : 9,7%. Le chômage des jeunes à son plus bas niveau depuis 2011 : 28,1%. Cela dit, les données induisent en erreur. En effet, l’Italie est la lanterne rouge de l’UE, les postes de travail sont de mauvaise qualité, peu d’heures, salaires insuffisants, productivité en baisse. Ainsi, à travers une comparaison avec les chiffres de l’UE, il est possible de constater un taux d’emploi qui atteint 73%, chômage à 7,5% (l’Italie est avant-dernière avant l’Espagne et la Grèce), chômage des jeunes à 15,4%. De plus, la cassa integrazione - aide économique adressé aux salariés d’entreprises en phase de crise financière - a doublé, en augmentant notamment dans le Mezzogiorno ».

ARTICLE, Il Sole 24 Ore, D. Colombo : « PIB à croissance zéro pour le ralentissement de l’industrie et de l’agriculture » : « Les données de l’Istat confirment une croissance nulle en 2019. Il est possible de parler d’une « stagnation substantielle », condition qui perdure depuis 5 trimestres consécutifs. Le manque d’une variation conjoncturelle est due à une baisse de la valeur ajoutée de l’industrie et de l’agriculture, en partie compensé par le secteur des services. La variation annuelle de l’indice des prix s’est arrêtée à 0,5%, en marquant la troisième baisse consécutive depuis 15 mois. La bonne nouvelle arrive avec à la diminution du taux de chômage au 9,7%. Cela dit Andrea Montanino, chef économiste de Confindustria, souligne que l’Italie pourra difficilement dépasser la croissance zéro. Selon l’économiste Fedele De Novellis les indicateurs conjoncturels mettent en évidence une phase de faiblesse économique. Sur la stagnation il tient à préciser : ‘’ A partir des prochains mois on commencera à voir les effets aussi sur le marché du travail ’’ ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

31/07/2019

"Autonomies, pas d’accord."

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Italie. Revue de presse.

Le décès du carabinier fait encore la Une des journaux italiens : « Le dernier mystère : le carabinier tué était sans arme » (Corriere della Sera), « Désarmé vers la mort » (La Repubblica), « Le carabinier avait oublié son arme » (Il Fatto Quotidiano), « Sans arme devant le tueur les juges : ‘’ Nous allons tout éclaircir » (Il Messaggero- Il Mattino).

Les médias transalpins titrent également sur un nouvel épisode de friction entre la Ligue et le M5S : « Querelle Ligue-M5S sur l’autonomie. Action de Conte » (Corriere della Sera), « Echec aux Cinq Etoiles, Salvini vise au Sud » (La Repubblica), « Di Maio, stop aux financements à coopératives » (La Stampa), « La Ligue veut abolir la TASI (impôt municipal sur les services) et rejette le plan justice du M5S » (Il Messaggero), « Autonomies, pas d’accord. M5S et Ligue vers le moment de rendre des comptes » (Sole 24 Ore).

ARTICLE, Il Messaggero, F. Bisozzi : « Ligue : la TASI (impôt municipal sur les services) doit être supprimée. M5S : mieux l’impôt unique » : « Même l’abolition de la TASI pourrait être examinée dans la prochaine loi de finances. Après les tensions sur la flat tax et sur la réduction de la pression fiscale, les deux partis de gouvernement ne sont pas d’accord sur l’impôt foncier : les Cinq Etoiles veulent unifier ces impôts avec une taxe municipale unique dans le but de pouvoir les réduire. En revanche, la Ligue veut totalement supprimer la TASI et propose des coupes d’impôt sur la résidence principale, dans le but de récupérer des ressources supplémentaires, en essayant d’attaquer et d’éliminer l’économie souterraine ».

ARTICLE, Corriere della Sera, Alessandro Trocino : « Justice, le nouveau point de divergence Ligue-M5S » : « La réforme de la justice sera présentée aujourd’hui en Conseil des Ministres. Le ministre de la Justice Alfonso Bonafede avait déjà attaqué la Ligue, qui s’oppose à la réforme : « Bloquer une réforme qui réduit le temps de traitement de la justice civile et pénale signifie bloquer l’économie italienne ».  Le Garde des sceaux se disait prêt toutefois à effectuer des modifications, à la différence de Salvini. La Ligue souhaiterait insérer un point sur les interceptions et la séparation des carrières juridiques et ministérielles. Ce à quoi Bonafede s’oppose : « Les insérer signifierait un report de la réforme ». La Ligue, enfin, fait remarquer que les propositions de la ministre Bongiorno qui avait également participé aux réunions n’ont pas été prises en compte, contrairement à ce qu’assurent les proches du Garde des Sceaux ».

ARTICLE, Corriere della Sera, Marco Cremonesi: « Matteo va rompre ». La certitude des léghistes. Mais le leader attend » : « Le calme avant la tempête. Matteo Salvini continue dans son silence. Pour beaucoup de léghistes, il n’y a pas de doutes : « Matteo va rompre. Il n’y a plus les conditions de confiance nécessaires au sein du gouvernement pour aller de l’avant ». La situation est toujours la même, désormais synthétisée dans deux mots clés : « Motivation mobilisable ».  La motivation nécessaire pour rompre une fois pour toute avec le Mouvement 5 étoiles sans se retrouver pour autant responsable. Et pourtant, malgré l’évidente fatigue du vice-premier léghiste dans un climat de tension permanente, le leader n’a toujours pas sonné le glas définitif. Par ailleurs, il n’a pas souhaité se rendre en Val de Suse pour fêter la décision du premier Giuseppe Conte d’interrompre les hostilités autour de la TAV, une autre preuve évidente qu’il se prépare pour 2020. Les points de crispation sont reportés et le déficit nécessaire pour financer la flat tax, la loi sur le handicap et les autres mesures promises pour l’année prochaines préoccupent tout le monde, Salvini le premier. Mais ses soutiens le jurent comme un seul homme « Matteo ne donnera jamais son accord à une manœuvre sans croissance comme le voudrait l’Europe ». Mais il est presque trop tard pour dissoudre aujourd’hui le gouvernement, cela exposerait le leader léghiste à d’inévitables accusations d’irresponsabilité pour n’avoir pas pris acte de la situation à temps. C’est dans cet état d’esprit que Salvini assistera aujourd’hui au Conseil des ministres et qu’il affrontera la réforme de la justice. Il est prévu qu’il se réunisse en amont avec la ministre de la Fonction Publique Giulia Bongiorno et le secrétaire d’Etat à la justice, Jacopo Morrone, pour faire un point sur la situation. Après, à Palais Chigi, la possibilité d’un sommet avec Giuseppe Conte et Luigi Di Maio n’est pas exclue ».

ARTICLE, La Repubblica, V. Varesi : « La moto de la police pour les vacances du fils de Salvini : L’erreur de papa » : « Après les vols en avion de police, nous avons droit aux promenades en jet-ski, toujours du même sponsor. La seule différence est que le protagoniste de l’affaire n’est plus Matteo Salvini mais son fils de 16 ans.  En vacances à Milano Marittima, le fils de Salvini a été aperçu sur un jet-ski policier guidé par un agent.  Un journaliste présent sur place a réussi à prendre quelques clichés avant d’être interpellé par deux policiers « soit vous arrêtez, soit on vous l’enlève ».  A la demande du pourquoi, ils ont répondu que cela portait atteinte à la vie privée, une réponse qui frise le ridicule lorsqu’on se trouve sur une plage publique. Matteo Salvini s’est tout de même excusé « Mon erreur en tant que papa, aucune responsabilité ne doit être donné aux policiers » et a reçu des réactions mitigées d’autres politiciens. Luigi di Maio et Alfonso Bonafede dédramatisent l’affaire, tandis que Carlo Sibilia, Giancarlo Cancelleri et d’autres en profitent pour en remettre une couche. » Les policiers ne sont pas de baby-sitters » a déclaré Maria Elena Boschi ». 

ARTICLE, Il Fatto Quotidiano, L. Franco : « Maroc, mission Salvini-Savoini. Les 150 mille euros sauvés par la « turque » : « Au centre de l’enquête il y a toujours l’ancien porte-parole du ministre de l’Intérieur. Gianluca Savoini était assis dans un bistrot de boulevard Pereire, pas loin de l’Arc de Triomphe, avec Matteo Salvini. A un moment donné ils se passent une enveloppe qui avait en son intérieur 150 000 euros en espèces. Savoini va aux toilettes pour compter sa partie d’argent, sauf qu’un autre client fait irruption et les espèces tombent dans la chasse d’eau des toilettes. Il les ramasse et il les lave. Malgré l’imprévu, Salvini et Savoini ont fait une « très bonne affaire ». Une demi-heure avant, selon les sources, les deux italiens avaient reçu le pli dans la salle de l’Hôtel Méridien par Mohamed Khabbachi, ancien directeur général de l’agence de presse nationale Map. La rencontre au sein de l’Hôtel parisien avait été organisée en vue de signaler certaines entreprises italiennes pour des futurs appels d’offres publics. L’idée était, par ailleurs, de garantir une couverture de presse favorable au gouvernement de Rabat ».  

ARTICLE, Il Mattino, V. Di Giacomo : « Libye, la guerre pousse les migrants les navires des ONG retournent au large » : « En Libye, les conflits ouverts, avec des bombardements qui ne sont plus tournés exclusivement vers la capitale, ont pour effet d’accentuer les départs des migrants. Le Sea-Eye, un navire d’une ONG allemande se trouve déjà en position près des côtes libyennes et l’Open Arms, un navire espagnol, s’apprête à le rejoindre.  L’Ocean Viking de Médecins sans Frontières compte aussi les rejoindre dans les prochains jours, une expédition financée en urgence par la commune de Paris avec 100 milles euros. Cette concentration de navires humanitaires n’a pas laissé Salvini indifférent qui leur a souhaité un « bon voyage, mais loin de l’Italie ». Des conflits futurs sur la question d’immigration en Europe, avec l’Italie en premier plan, semblent inévitables.  L’évolution du conflit est attentivement suivie de Rome, puisque, si les embarcations libyennes vers l’Italie se sont réduites au cours des deux dernières années, c’est grâce à des accords écrits passés avec l’exécutif de Tripoli et les milices liées à Sarraj. Si Haftar réussi à rentrer à Tripoli, la situation pourrait dégénérer aussi du point de vue des arrivées sur les côtes italiennes. Des émissaires des tribus de Misrata, une ville située à 200 km à l’est de Tripoli, sont actuellement en contact avec les milices de Haftar pour s’assurer qu’il n’y aura pas de bombardements ultérieurs dans la ville. Haftar n’a pas seulement touché Misrata, mais a aussi effectué un raid aérien sur un hôpital de campement à Tripoli. Les agents de l’Aise (agence des services secrets étrangers italienne) retiennent qu’il s‘agit de signaux que le général veut envoyer à l’Italie. Un avertissement qu’entre les prochains objectifs de sa flotte aérienne, les camps italiens pourraient en faire partie ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Thuringe : l'AfD donnée à 24 %.

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Allemagne. Thuringe. Un sondage en vue des élections pour le Parlement de Thuringe du 27 octobre 2019 donne l’AfD à 24 %, juste derrière les post-communistes de die Linke. [La Thuringe est dirigée par un ministre-président de die Linke et une coalition die Linke-SPD-écologistes.]

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CDU : démocrates-chrétiens

die Linke : post-communistes

SPD : sociaux-démocrates

AfD : patriotes

Grüne : écologistes

FDP : libéraux

Sonstige : autres

30/07/2019

"La Ligue, une forme inédite de "nationalisme sécessionniste"."

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Italie. Revue de presse.

Le décès du carabinier italien tué par deux étudiants américains fait toujours les gros titres de l’ensemble des médias italiens. Les funérailles qui ont lieu hier en présence notamment de G. Conte et de M. Salvini font l’objet de très nombreux articles et d’une très large couverture photographique : « Ils ont tué, ils ne se sont pas repentis » (Corriere della Sera), « Nistri : stop aux coups de couteau, mais l’affaire n’est pas close » (La Repubblica), « La victime de la vie nocturne américaine »(La Stampa), « Des mystères sur le meurtre du carabinier Rega : le blitz du collègue une heure avant et le dealer libre » (Il Fatto quotidiano), « Les cris de la veuve : ‘’ C’est nous que vous devez protéger ‘’  – Mario, l’épanchement de la veuve : ‘’ Vous devez nous protéger et ne pas protéger les tueurs ‘’ » (Il Messaggero - Il Mattino).

Journaux télévisés : L’enquête sur le meurtre du jeune carabinier tué à Rome et les tensions au sein de la majorité sur la ligne ferroviaire Lyon-Turin (TAV), autonomie et loi de finances font l’ouverture des JT.

Réseaux sociaux : Les thèmes les plus commentés concernent toujours le décès du carabinier.

COMMENTAIRE, Il Messaggero, C.Nordio : « Répondre à la tragédie d’un pays plus mature » : « Comment expliquer l’attitude de celui qui, face à l’horrible assassinat d’un carabinier en service, concentre son attention sur un événement marginal ? Nous parlons du traitement réservé au jeune américain durant sa permanence à la caserne, qui a fait passer en second plan les onze coups de couteau infligé à la pauvre victime. La violence policière est malheureusement un cas fréquemment documenté, même dans les pays libres et démocratiques, tel que les comportements bien plus violents de la police américaine pour des délits mineurs.  Ceci ne légitime en aucun cas cette violence, qui sera bien évidemment punie avec sévérité, mais elle ne peut être comparée à la violence du meurtre de Mario Cerciello. Pour finir, une considération juridique. Nous sommes de grands admirateurs du système juridique américain, mais nous reconnaissons que comme tous les systèmes il a ses forces et ses faiblesses. Mais nous pouvons rassurer l’illustre avocat Alan Dershowitz, qui a soulevé des doutes quant à la légalité de nos procédures. Nous ne laisserons pas le traitement incorrect en caserne influencer nos compétences judiciaires.  S’il le souhaite, Dershowitz peut venir assister au procès et il verra que, avec toutes nos manières, notre justice peut même fonctionner mieux que la sienne ».

ARTICLE, Il Fatto Quotidiano, I. Proieti : « Ligne ferroviaire Lyon-Turin, l’alliance entre Berlusconi et Salvini pour la motion contre le Mouvement 5 Etoiles » : « La Ligue et Berlusconi ont recommencé à discuter lors du débat sur la ligne Lyon-Turin. Ainsi, le 7 août, on assistera à la renaissance de l’ancien centre-droit. Cela dit, malgré l’alliance entre Berlusconi et la Ligue, Luigi Di Maio ne semble pas vouloir abandonner.  Sur cette question : ‘’ Une motion ne suffit pas pour bloquer la construction‘’, affirme la représentante de Forza Italia Maria Stella Gelmini. La sénatrice Anna Maria Bernini invite également Di Maio à jeter le discrédit sur Conte qui, en manifestant son accord pour la construction de la ligne Lyon-Turin,  a trahi le mandat reçu par la force politique qui l’a nommé. Les prochains jours seront dédiés aux stratégies entre Forza Italia et Fratelli d’Italia qui pourraient présenter une motion en vue d’appuyer la construction de la ligne transalpine. Concernant le parti Démocrate, on raisonnait sur l’opportunité de présenter un document autonome pour soutenir la ligne haute vitesse en Val De Suse ».

ARTICLE, La Stampa, Stefano Lepri : « La nécessité de préserver les plus faibles » : « Le report au mois de septembre, du budget 2020 annoncé hier par le président du Conseil lors de sa rencontre avec les forces sociales démontre une fois de plus les dissensions au sein du gouvernement.  Les deux propositions de réformes - respectivement la Flat Tax pour la Ligue et le salaire minimum pour le M5S - ne parviennent pas à dégager un consensus. Elles se révèlent être peu adaptées au marché italien. Bien que le salaire minimum soit un cheval de bataille important de la gauche, cela ne prend pas auprès des syndicats qui craignent de voir diminuer leur pouvoir de négocier les contrats de travail. Si l’on veut protéger les plus faibles sur le marché du travail, il faut un objectif réaliste, autrement ils se tourneront vers des emplois illégaux moins bien payés. Quant à la « Flat tax », idée phare de la droite américaine, qui sous sa forme la plus pure n’est autre qu’un cadeau aux plus riches, les études montrent qu’elle compliquerait le système fiscal au lieu de le simplifier. Le président du Conseil a entendu de la part des entreprises et des syndicats d’autres priorités. Mais aujourd’hui ce ne sont plus les forces sociales qui définissent les besoins du pays. Le PIB italien a stagné ces douze derniers mois, Carlo Bonomi, président des industriels lombards parle à juste titre « d’une année perdue ». Les difficultés liées au protectionnisme de Donald Trump touchent en priorité les pays exportateurs comme l’Allemagne et l’Italie. Mais à la différence de l’Allemagne, il nous faut ajouter à cela toute une série de facteurs internes. Dans tous les cas, l’argent manque pour ces réformes, de 25 à 40 milliards en 2020, selon comment l’on souhaite les mettre en place. Et pourquoi pas un budget du compromis, qui ne mette pas au défi l’Europe, et qui nous laisserait le temps d’organiser une campagne électorale successive dans laquelle la Ligue et le Mouvement 5 étoiles seraient jugés selon les désillusions ? ».

ANALYSE, Il Mattino, I. Sales : « Autonomie, pourquoi la rancune pour le Sud condamnera l’Italie» : « Je ne suis pas un sympathisant du M5S, mais je crois qu’il faut reconnaître qu’il a gardé ouverte la discussion sur le régionalisme différencié, en transformant le thème de l’égalité des droits entre les Italiens (au-delà de la région dans laquelle on réside), en une question de l’actuel débat politique et médiatique. Ce n’était pas évident, même si le « radicalisme gouvernemental » de Di Maio (c’est-à-dire la conviction qu’être au gouvernement est la seule possibilité de survie du Mouvement) pourra à nouveause rendre aux raisons de son allié-ennemi. En vérité, au début de l’expérience au gouvernement, les Cinq Etoiles n’avaient pas été assez prudents sur les conséquences désastreuses que le régionalisme différencié pouvait apporter à l’idée de Nation et aux principes constitutionnels en créant une séparation insurmontable entre les deux Italies. Séparation non seulement du point de vue économique mais aussi du point de vue de la fourniture de services essentiels pour les citoyens. Le M5S avait, en fait, signé un accord avec les plus rusés alliés de la Ligue en vertu duquel le gouvernement n’avait qu’à ratifier les accords conclus avec les trois régions trépignantes d’impatience (Lombardie, Vénétie et Emilie-Romagne). Puis, peu à peu, la situation a changé, grâce à une réaction de la partie la plus attentive de l’opinion publique méridionale, sollicitée par des analyses détaillées sur les conséquences possibles. Il s’agit d’un raisonnement simple : si, avec le régionalisme actuellement en vigueur, les différences entre le Centre-Nord et le Sud (dans les domaines de la santé, des transports, de l’éducation publique, de l’assistance) sont déjà si élevées, que se passera- t- il lorsque certaines régions pourront utiliser davantage de ressources alors que d’autres se verront refuser des fonds supplémentaires à cause de leurs conditions économiques ? Ensuite, il y a eu le vote aux élections européennes, qui a fait réfléchir beaucoup de membres du Mouvement sur leur naïveté de permettre à la Ligue de s’approprier des résultats électoraux d’un nationalisme exaspéré accompagné par un sécessionnisme de certaines régions. La Ligue est en train de s’étendre au Sud, sans payer le prix du soutien des intérêts de certains territoires en contradiction avec ceux des régions méridionales et elle est en train de poursuivre une forme inédite de « nationalisme sécessionniste », soit un racisme non seulement ethnique (envers les étrangers) mais aussi territorial (envers les méridionaux). Qu’est-ce que c’est, sinon une forme de « racisme territorial », c’est-à-dire croire que certains Italiens, (habitants de certaines régions), valent plus que d’autres, surtout si ces derniers sont placés géographiquement au-dessous du Garigliano ? D’ailleurs, ces dernières décennies aucune force politique n’avait pensé que la lutte pour les intérêts des populations méridionales était une chose politiquement avantageuse : depuis la fin de la « Cassa per il Mezzogiorno », en fait, aucun parti national n’a poursuivi aucune bataille pour défendre le Sud. C’était la plus longue période d’hégémonie septentrionale sur la politique italienne et la plus longue période de silence et d’embarras des forces politiques, entrepreneuriales et culturelles. On peut se réjouir qu’enfin, après 25 ans, le Sud retrouve sa place dans le débat politique national, surtout en considérant que l’Italie n’existe pas en tant que Nation si les droits fondamentaux (santé, éducation, mobilité) sont niés à une partie de ses citoyens. Depuis la fin des années 80, un courant de pensée s’est affirmé selon lequel l’Italie pouvait prospérer et rivaliser même avec un Sud faible et marginal, idée qui a été exacerbé par la Ligue d’Umberto Bossi. L’Italie a abandonné le Sud, a négligé sa partie la plus faible, mais elle n’est pas sortie de son déclin historique. L’Allemagne a suivi un autre chemin, après la réunification du pays et elle a investi beaucoup de ressources dans la partie la plus faible, en devenant la première Nation en Europe et parmi les premières dans le monde. Deux expériences, deux résultats différents : la rancune du Nord, pas entravée pendant trop longtemps, n’a pas apporté des avantages pour la nation Italie. Mais l’Italie n’est pas l’Allemagne, et Salvini n’est pas Kohl et encore moins Merkel »

COMMENTAIRE, La Repubblica, Massimo Riva : «UE, les souverainistes pèsent » : « Au lieu de dissiper les doutes suite à son élection à la tête de la Commission Européenne, Ursula von der Layen a fait de son mieux pour exacerber les soupçons et les craintes sur ses réelles intentions. Evasive sur l’influence concrète que pourraient avoir les souverainistes de l’Est européen –qui se sont révélés indispensables pour son électionvon der Layen manifeste des ouvertures politiques déconcertantes envers les déviations antidémocratiques et illibérales des gouvernements de Varsovie et de Budapest. Le message est préoccupant : au lieu de chercher à reconsolider le front européiste qui a su contrer l’assaut national-souverainiste des europhobes, la nouvelle Présidente de la Commission semble disposée à continuer avec une majorité variable suivant une géométrie politique hétérogène. Le soutien des partis du groupe de Visegrad pourrait être ainsi utilisé comme une arme de chantage en cas de désaccords sur le front européiste. Perspective plutôt alarmante ».

ARTICLE, La Stampa, Cesare Martinetti : « Entre les capitales, court-circuit sur les réfugiés » : « Les 140 migrants bloqués depuis plusieurs jours sur le bateau Gregoretti par les gardes côtes italiens finiront par débarquer et seront distribués en Europe, puis seront bien vite oubliés comme la commandante du Sea Watch Carola Rackete. Mais le problème ne sera toujours pas réglé et bientôt un autre bateau chargé d’êtres humains deviendra le prétexte d’un nouvel affrontement entre le gouvernement italien et l’Union européenne. Nous sommes arrivés à une situation paradoxale, véritable paraphrase du roman sarcastique de l’américain Joseph Heller « Catch 22 », qui se résume en un proverbe : « Celui qui est fou peut demander d’être exempté des missions de vol, mais qui demande d’être exempté des missions de vol n’est pas fou ». Pour changer la situation, il faudrait se mettre autour d’une table et discuter les règles en vigueur ; mais changer les règles signifie modifier le traité de Dublin. Les gouvernements de l’Est, en particulier la Hongrie et la Pologne, que Salvini considère comme les plus proches de sa ligne souverainiste, s’y opposent. Il y a ensuite une autre question qui renforce la paraphrase de « Catch 22 » : c’est que Matteo Salvini n’a participé qu’à deux réunions des ministres de l’Intérieur européens depuis qu’il est au Viminal. Difficile d’imaginer pouvoir résoudre les problèmes si l’on ne se rend pas aux réunions, comme celle du 22 juillet dernier à Paris. La France et l’Allemagne se disent pourtant prêtes à réunir un « groupe de volontaires ». La réponse de Salvini est sans appel : nous ne prenons pas d’ordres de Bruxelles. Une plaisanterie qui aurait encore pu passer en période de campagne électorale mais qui sonne creux dans le contexte actuel. Si les 140 du Gregoretti ne sont qu’un prétexte – comme presque tout désormais – pour un jeu de rôle à l’intérieur du gouvernement italien, alors c’est une autre histoire ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)