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15/09/2020

Salvini : "Nous l’emporterons mais je ne demanderai pas la démission de Conte."

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Italie. Revue de presse.

La rentrée scolaire ainsi que les discours du Président de la République Sergio Mattarella appelant à réduire l’écart entre les régions en termes d’accessibilité numérique pour les élèves font les gros titres des médias italiens. Dans l’ensemble, les observateurs relèvent une rentrée en demi-teinte, entre la nécessité de cohabiter avec la pandémie et les difficultés existantes (pénurie d’enseignants, retards dans la livraison des bancs, etc…) : « A l’école entre joie et difficultés » - ‘’Le Quirinal : ‘’un défi décisif pour redémarrer’’. “Il manque encore 100 000 enseignants et 2 millions de bancs’’ (Corriere della Sera), « Sans bancs et sans enseignants » - ‘’Retour à l’école pour environ 5 millions d’élèves mais plusieurs classes sont sans bancs’’ (La Repubblica), « Plusieurs difficultés mais l’école rouvre » - ‘’Mattarella à Vó encourage les élèves : un défi décisif pour la relance du pays’’ (La Stampa), « A l’école avec peu de précautions » - ‘’Pas de distanciation et peu de masques ; Mattarella à Vó : réduisons l’écart entre les régions’’ (Il Messaggero), « Ecole, l’apocalypse reportée » - ‘’Les difficultés ont été réduites malgré les polémiques venant de la droite’’ (Fatto Quotidiano).

ARTICLE, La Stampa, N. Carratelli « Une rentrée agitée pour Conte e Azzolina » : « la ministre de l’Education Azzolina a fait une comparaison épique pour célébrer ce premier jour d’école, celle-ci étant comme ‘’Ithaque’’, les enseignants et les élèves comme des ‘’Ulysses’’ qui reviennent sur l’île après ‘’avoir affronté des tempêtes et des péripéties’’. ‘’Nous n’avons jamais abandonné le bateau’’ affirme-t-elle orgueilleuse et visiblement émue devant le Président Mattaralla et les élèves de la ville de Vó. Elle a tenté aussi d’éteindre les polémiques ‘’qui seront inévitables comme les retards, en raison de nos ressources limitées, mais nous sommes tous responsables, un pays ne peut pas se diviser sur l’exigence de soutenir et de promouvoir l’école’’. Un appel qui n’a pas été complètement entendu par la responsable de Fratelli d’Italia, G. Meloni : ‘’personne ne nie que la rentrée n’allait pas être facile, mais quand l’on n’agit pas à temps, il est normal que les gens se fâchent. C’est le chaos et le gouvernement fait semblant de ne pas le voir ’’. Salvini aussi a rappelé que ‘’depuis mars, nous demandions de proposer un statut stable aux enseignants [précaires] et d’acheter des thermo-scanners, il était possible de le faire’’ ».

 

COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Folli : « La voie sans issue du faux remaniement » : « Un président du Conseil qui jouit d’une aura médiatique mais fragile, à la tête d’une majorité peu unie, se garde bien de monter les marches du Quirinal car il sait très bien qu’il pourra difficilement rempiler pour un gouvernement Conte-3. A quelques jours des élections dans sept régions et quelques villes, la crise [politique] est un scénario que l’on tente d’exorciser. Pour ce faire, on fait appel à la recette du « remaniement » sans faire pour autant tomber tout le château de cartes. Peut-être en récompensant Renzi qui a eu la qualité de ne pas se comporter en élément le plus perturbateur de la majorité (il n’en a pas la force), et puis parce qu’il y a la gestion des milliards du Recovery Fund qui arriveront dans six mois. Leur gestion est plus tentante que toute aventure (électorale) incertaine. Mais il faut qu’il y ait un ordonnateur du remaniement et il ne faut pas y arriver étant trop faible. Or, les deux principaux partis de majorité ne savent pas dans quel état ils seront lundi soir après le dépouillement. Ils pourraient ne pas être en position de rebattre les cartes. Conte mise sur un résultat ex-aequo et sur la victoire du « oui » au référendum, qui renforcerait le gouvernement. Si ce ne devait pas être le cas, il y aurait un risque de paralysie. L’histoire nous enseigne que dans ces cas-là, on ne va pas très loin ».

ARTICLE, Il Sole 24 Ore, R. D’Alimonte, « Régionales : des faiblesses qui menacent le gouvernement. Risques pour le PD » : « Quel impact les élections régionales ainsi que le référendum peuvent-ils avoir sur le gouvernement Conte ? Notre hypothèse, à l’opposé de celles qui voient en ces élections la fin possible du gouvernement, est que ce dernier survivra. En effet, quels sont les chances pour que le M5S ou le PD/Renzi décident de sortir de l’alliance après le vote ? Le M5S est en mauvaise position pour les élections régionales où il a très peu de chance de l’emporter. En revanche sur le référendum, le passage du « oui » à la réduction du nombre de parlementaires serait pour lui une victoire, puisque c’est l’une de ses propositions phares. Quant à l’hypothèse d’une victoire du « non », cela pousserait le Mouvement à camper sur ses positions et à conforter l’alliance gouvernementale. Dans les deux cas, le M5S a intérêt à rester. Pour ce qui est du PD, il n’a pas à craindre le résultat du référendum, puisque le « oui » est soutenu par une aile du parti et le « non » par l’autre. En revanche, les régionales seront un test important pour lui puisqu’il n’est même pas certain de conserver la Toscane, pourtant fief historique du centre-gauche. En tout cas, le PD ne peut pas prendre le risque de provoquer des élections anticipées, qui verraient très certainement la droite gagner. »

ENTRETIEN, La Nazione, de Matteo Salvini, chef de la Ligue « Nous l’emporterons mais je ne demanderai pas la démission de Conte » : « ‘’Les élections en Toscane ne sont pas un référendum sur moi mais un vote pour décider de l’avenir de cette région. Après le virus et des mois de fermeture, les citoyens demandent des réponses concrètes. Les priorités sont l’emploi et la crise économique, et puis l’école, la santé publique, les HLM, les infrastructures, l’environnement. Tous des sujets sur lesquels le gouvernement n’agit pas vraiment. Les débarquements (de migrants) ont triplé et moi je dois me rendre le 3 octobre à Catane où je risque jusqu’à 15 ans de prison pour avoir défendu l’Italie. 150 000 Toscans risquent de perdre leur travail : ils représentent la priorité. Si le 21 septembre la Toscane devait passer au centre droit, je ne demanderai pas la démission de Conte. Si les Toscans préfèrent voter pour nous et pour le changement, l’équipe de Susanna Ceccardi se mettra immédiatement au travail’’ ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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