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15/05/2020

"Troubles au M5S."

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Italie. Revue de presse.

Les nouvelles mesures prises par le gouvernement avec le décret-relance font les gros titres des médias italiens. Le retard des régions pour communiquer leurs données sanitaires en vue de la réouverture du 18 mai est relevé : « La nouvelle distance : 2 mètres » - " Bars, restaurants et salles de gym, la distance sera minime '' (Corriere della Sera), « Gualtieri : ''je comprends la colère, nous aiderons tous » - '' Le ministre de l'économie : le décret créera de l'emploi et la croissance '' (La Repubblica), « Zingaretti : nous assurons la paix sociale » - '' Le leader démocrate : un effort énorme pour redonner de la confiance au pays'' (La Stampa), « Risque Covid, les entrepreneurs en colère » (Sole 24 Ore), « Données sanitaires en retard, régions dans le chaos » - ''Il y a un risque d'ouverture dans le noir'' (Il Messaggero), « Aides et réouvertures, l'imbroglio » (Il Mattino), « La parole aux régions mais c'est le chaos » (Il Fatto Quotidiano).

COMMENTAIRE, La Stampa, M. Sorgi : « Le cas Ligurie et l'exemple de la crise d'un parti » : « Au M5S, pendant qu'au Parlement les députés et les sénateurs ont été obligés d'accepter la régularisation des travailleurs agricoles immigrés afin de sauver le décret 'Relance' et éviter une crise de gouvernement, en Ligurie, où l'on prépare les élections régionales et au Capitole de Rome, la fièvre montait dangereusement. À Gênes, Alice Salvatori, pasionaria de la première heure du Mouvement, a annoncé qu'elle présentera sa propre liste, ce qui très probablement fera couler l'accord entre le Pd et le M5S, et garantira la réélection de Giovanni Toti. À Rome, la présidente du IV arrondissement, Roberta della Casa, très proche de la maire de Rome, Virginia Raggi, a été destituée par quinze conseillers du Mouvement. Ce genre de divisions, expulsions, candidatures en dépit, sont les symptômes d'une maladie que nous avons déjà connue et qui nous rappelle le Pd de Renzi après la grande victoire du 40 %. Un an après il y eut la grande défaite du referendum constitutionnel. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

14/05/2020

Suède : les sociaux-démocrates tirent parti de la crise du virus.

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Suède. Un sondage Skop donne les sociaux-démocrates, qui constituent le principal parti du gouvernement, à 33 %, soit + 10 % par rapport à janvier. Les patriotes des Démocrates suédois sont donnés à 16 %, soit à -7 % par rapport à janvier.

"La défaite du M5S sur la régularisation des travailleurs immigrés marque le prélude de l’acceptation au recours au fonds sauve-Etats MES."

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Italie. Revue de presse.

L'adoption en Conseil des ministres du "décret relance" prévoyant notamment des aides aux familles et aux secteurs les plus touchés par la crise sanitaire, ainsi que la régularisation des travailleurs immigrés, fait les gros titres des médias italiens : « Entreprises et familles, voici les aides » - " Le chômage technique plus rapide. Conte : c'est équivalent à deux lois de finances '' (Corriere della Sera), « Une trêve de 55 milliards » - '' Le décret pour les entreprises et les familles interrompt le bras-de-fer au sein du gouvernement'' (La Repubblica), « Une méga-loi de finances : 26 milliards aux travailleurs » - '' 16 milliards pour les entreprises. Gualtieri : nous avons évité le désastre social'' (La Stampa), « Le Décret Relance à hauteur de 55 milliards approuvé » (Sole 24 Ore), « Entreprises et familles, voici les aides » (Il Messaggero, Il Mattino), « Voici les destinataires des 55 milliards » (Il Fatto Quotidiano), « L'argent de poche de Conte » - '' Berlusconi : un retard gravissime'' (Il Giornale).

ARTICLE, La Repubblica, V. Conte, R. Petrini : « Trêve de 55 milliards » : « Le Conseil des ministres a donné le feu vert au décret de 55 milliards d'euros pour faire face à la situation d'urgence économique causée par le coronavirus, qui prévoit notamment des aides aux familles et aux entreprises des secteurs les plus touchés par la crise sanitaire, ainsi que la régularisation des travailleurs immigrés.

ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Luciana Lamorgese, ministre de l'Intérieur : « " Maintenant, des aides rapides pour ne pas laisser place aux criminels et aux tensions sociales " » : « " Avec mes collègues Bellanova, Catalfo et Provenzano, nous avons travaillé tard dans la nuit pour arriver à un texte commun. La satisfaction doit donc être attribuée à l'ensemble du gouvernement. Je pense que cette mesure de régularisation des travailleurs en situation irrégulière garantit à la fois la dignité des personnes, la sécurité sanitaire, la protection de la légalité et les exigences du marché du travail. Il ne s'agit pas d'une "amnistie" mais d'une procédure de régularisation qui éclaire les relations de travail des immigrés irréguliers et nous pourrons désormais disposer de leurs données personnelles, de sécurité sociale et de santé, y compris celles qui sont utiles pour gérer l'urgence de Covid-19 même dans des contextes sociaux difficiles à surveiller. Des contrôles minutieux, avant que la demande ne soit acceptée, sont prévus afin de vérifier d'éventuelles condamnations ou des procédures pénales en cours. Le travailleur étranger qui fait l'objet d'une mesure d'expulsion pour des raisons d'ordre public ou de sécurité de l'État, ou qui a été condamné pour des infractions à la liberté individuelle, pour drogue et pour aide et complicité à l'immigration clandestine, ne peut pas être admis à la régularisation. Nous avons prévu des sanctions plus sévères pour les employeurs qui embauchent et emploient de la main-d'œuvre par le biais de l'intermédiation illégale, en exploitant les travailleurs et en profitant de leur état de besoin. Les tentatives d'infiltration criminelle concernent aussi bien les secteurs productifs que ceux qui ont subi des pertes en raison du confinement et les préfets ont déjà entamé, suite à ma directive, une action préventive spécifique sur les territoires " »

ENTRETIEN, La Repubblica, de Giuseppe Provenzano, ministre pour le Sud : « " Un acte de justice a été accompli pour les migrants. Le M5S doit choisir entre droite et gauche ’’ » : « " La pandémie nous a offert la possibilité d'accomplir un acte de justice à l'égard des migrants et des travailleurs exploités ainsi que l'opportunité d'éradiquer les mafias et d'assainir toutes les irrégularités. C'est un compromis, mais nous avons obtenu le maximum possible, il n'a pas du tout été facile et je remercie beaucoup les ministres avec lesquelles nous avons travaillé, Catalfo, Bellanova et surtout Luciana Lamorgese pour son grand équilibre. Il s'agit d'un résultat important et cette mesure aurait dû être adoptée par la gauche au gouvernement ». 

ENTRETIEN, La Stampa, d’Annamaria Furlan, secrétaire du syndicat CISL : « '' Il faut un pacte pour l'emploi. L'Italie aura besoin du MES' » : « '' Ce décret économique répond aux urgences liées à la crise du Covid, je le considère très positivement. Mais à l'automne il ne sera pas suffisant. Il faut débloquer les 100 milliards qui sont encore inutilisés pour les infrastructures. Il faut investir dans l'énergie verte et dans l'innovation. Un pacte social pour la recherche, l'instruction, la formation et la digitalisation. Il faut utiliser les fonds du MES, si la seule condition est de les dépenser pour le système sanitaire. Il faut une réforme fiscale. La régularisation des migrants répond à une exigence de justice sociale’’. »

ARTICLE, La Stampa, I. Lombardo « Di Maio, Crimi et l’ombre de Di Battista : la galaxie des 5 Etoiles implose » : « Au sein du PD on s’interroge sur les vraies intensions de Di Maio. Franceschini (chef délégation du PD) a dit à Conte que sa patience est arrivée à la limite : ‘’Je veux savoir à qui parler pour m’adresser au M5S’’. Entretemps, Di Maio n’exclut pas de devenir le chef de délégation du Mouvement ‘’plusieurs personnes me le demandent’’, reconnait-il. Les parlementaires 5 Etoiles ont été surpris par la marche arrière de leur parti sur la régularisation des migrants ‘’comment est-ce possible que ni le chef délégation Bonafede, ni le régent Crimi ni le secrétaire d’Etat Fraccaro n’ont rien compris de ce qui allait se passer ?’’. Le parti bouge désormais comme un serpent sans tête ».

 RETROSCENA, Il Messaggero, A. Gentili « Et maintenant la voie pour le MES est dégagée » : « La défaite du M5S sur la régularisation des travailleurs immigrés marque le prélude de l’acceptation au recours au fonds sauve-Etats MES. Si tous se félicitent le jour du feu vert au décret tourmenté et en retard à hauteur de 55 milliards, le séisme qui a secoué la majorité laisse des fissures et des décombres. Les 5 Etoiles sont comme une armée qui se retire en ordre dispersé. Bien que nombreux au Parlement, ils sont divisés par bandes et écrasés dans la majorité. Le climat au sein du Mouvement est des pires. Et mercredi au Sénat il y aura la motion de méfiance contre leur ministre de la Justice, A. Bonafede. Un peu comme pour la liaison Lyon-Turin (TAV), les 5 Etoiles devront probablement jeter à terre leur drapeau du ‘’non au MES’’. En automne, si l’épidémie et les sondages le permettent, le PD de Zingaretti sera tenté d’aller aux élections anticipées. Le parti de majorité donnera alors les cartes pour nommer le nouveau Chef de l’Etat en 2022 ».

COMMENTAIRE, La Repubblica, F. Merlo « Protégeons Silvia Romano » : « On l’insulte car elle s’en est sortie, on la déteste car elle est descendue de l’avion souriante, on la menace et on l'insulte car elle a déclaré être devenue musulmane. Le parlementaire de la Ligue Pagano arrive même à hurler à la Chambre ‘’c’est une néo-terroriste’’. Cela est vulgaire et stupide ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

13/05/2020

Termonde : rupture du cordon sanitaire.

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Belgique. Province de Flandre-Orientale. Dendermonde (Termonde). Durant le dernier conseil municipal, Johan Daman du Vlaams Belang a été élu au vote secret membre de la Commission du budget. Il faisait face à un candidat écologiste. Cette élection constitue une rupture du cordon sanitaire.

"Le décret encore reporté, sur la régularisation des migrants, Conte défie la fronde M5S."

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Italie. Revue de presse.

L'accord, qui devrait être confirmé en Conseil des ministres aujourd'hui, pour le "décret relance" - et notamment la régularisation des travailleurs immigrés et les couvertures économiques, fait les gros titres des médias italiens : « Les discussions freinent le décret » - " L'entente annoncée après le report. Hausse des contagions, polémique Arcuri-régions sur les masques '' (Corriere della Sera), « Aides, l'Italie attend toujours » - '' Le décret encore reporté, sur la régularisation des migrants, Conte défie la fronde M5S'' (La Repubblica), « Conte : il n'y a pas encore d'entente sur la régularisation des immigrés » - '' Le décret sera adopté aujourd'hui au Conseil des ministres'' (La Stampa), « Décret, dernier bras-de-fer sur l'assurance chômage et les immigrés » (Sole 24 Ore), « Décret, le défi Conte-M5S » (Il Messaggero), « Phase chaos » (Il Mattino), « La relance enlisée, maintenant arrêtez le bras-de-fer » (Il Fatto Quotidiano).

ARTICLE, Stampa, P. Baroni : « Marathon nocturne pour le décret 'Relance'. Dans le 'paquet emploi' il manque 6 milliards' » : « Le décret a été encore reporté mais le Palais Chigi annonce qu'une entente politique a été trouvée. L'argent à dépenser est beaucoup, 55 milliards d'euros soit le double d'une normale loi de finances mais les demandes des ministères sont importantes. Différentes mesures ont été 'limitées' pour tenir les comptes en équilibre et des nouvelles lignes de recette ont été évalués, à partir d'un plan extraordinaire de vente d'immeubles publics. Sur la table il y a 10 milliards pour les micro et petites entreprises, 12 milliards pour les collectivités locales, 5 milliards pour la santé et la sûreté, 2 pour les mesures fiscales et 2,5 pour le tourisme et la culture. Sur les ressources, l'obstacle majeur est représenté par le « paquet-emploi » avec une hausse de 13 à 14,5 milliards d'euros de fonds pour le chômage technique et pour financer aussi les demandes du 'Cura Italia'. Le ministère des Finances a confirmé que la version finale du décret est prête et le Palais Chigi assure qu'il arrivera aujourd'hui en Conseil des Ministres. »

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, F. Verderami : « L'offensive (conjointe) contre le Président et l'usure de la majorité gouvernementale » : « La crise est en cours mais le gouvernement tient même si l'usure augmente dans les rapports à la fois à l'intérieur de la majorité et dans ceux de la majorité avec le Président Conte, qui est soumis à une délégitimation politique de la part de son actionnaire politique de référence : le M5S. La gravité de la situation est claire, au point que le chef de délégation du Pd, Franceschini, s'est montré 'très inquiet' en confiant à ses interlocuteurs ‘'qu'il n'y a pas de certitude sur la solidité du gouvernement'’. La seule certitude est que personne n'a intérêt ou l'intention aujourd'hui d'ouvrir la crise. Conte a confondu le "présentéisme" avec le présidentialisme. La méthode adoptée par le gouvernement a compliqué les négociations sur le décret 'Relance'. Le chaos risque de bloquer aussi le 'décret Liquidité' à la Chambre des députés. Et pendant qu'on enregistre la faillite des task force gouvernementale et de commissaires de plus en plus essoufflés, le gouvernement trouve le temps de se diviser aussi sur les nominations. Celles dans les services secrets seront une anticipation du règlement de comptes entre Di Maio, le Pd et le président du Conseil. »

COMMENTAIRE, Stampa, M. Sorgi : « Le dernier règlement de comptes. Le M5S sans paix et sans un leader » : « En Italie, depuis plus de trente ans, et avec une pointe d'hypocrisie, on a toujours fait semblant d'introduire de nouvelles normes pour bloquer les nouvelles régularisations des immigrés clandestins, en procédant en réalité à des régularisations de centaines de milliers de clandestins qui se trouvaient déjà sur le territoire national. Cela a été le cas au cours de la Première et de la Deuxième République. Mais la Troisième est paralysée par le populisme et l'impact des décisions sur le consensus dans les réseaux sociaux et dans les sondages. L'interminable règlement de comptes dans le M5S, qui après la démission de Di Maio n'a plus de leadership capable de le reconduire à l'unité, ne fait qu'empirer la situation. »

COULISSE, Repubblica, A. Cuzzocrea: « Le Mouvement divisé est une menace pour Conte. Le Pd : 'il ne respecte pas les pactes' » : « SA qui peut-il faire confiance, Giuseppe Conte ? Que doit-il penser quand il participe à une médiation pour un accord sur la régularisation des migrants avec le chef politique du M5S et presque tous les ministres du M5S, et que celui-ci est renié le lendemain ?  Le parti politique qui l'a mené au gouvernement est dans la confusion, divisé, voire en guerre. Comme sur le MES, argument qui risque de se transformer en une scission pour le M5S. Le résultat est aussi que le PD n'a plus confiance en Di Maio qui, si d'une part se veut rassurant, de l'autre semble jouer le jeu des intolérants du M5S. »

ENTRETIEN, La Repubblica, de Teresa Bellanova, ministre de l'Agriculture : « " Il y a un accord avec le M5S. Il est temps de répondre aux problèmes du pays ’’ » : « " C'est le moment de donner des réponses au pays. S'il n'y avait pas cette urgence, il faudrait probablement chercher des raisons de poursuivre cette alliance de gouvernement. Je continue d'insister, il s'agit d'une question de crédibilité des fonctions institutionnelles parce que des thèmes comme l'urgence sanitaire, la justice sociale et la lutte à l’exploitation des journaliersdans le but d'éviter d'aider les organisations mafieuses et criminelles, sont maintenant en jeu. Le permis sera lié à la durée du contrat, il n'y a aucune amnistie : nous sommes en train de parler de milliers de personnes exploitées aux limites de l'esclavage ainsi que des personnes qui aident les personnes âgées en Italie " ».

ARTICLE, La Repubblica, R. Saviano : « La non-régularisation des migrants dans les champs est une faveur à la mafia » : « La régularisation des travailleurs immigrés est très importante, d'autant plus en ce moment où les fruits et légumes doivent être arrosés et pourrissent déjà dans les champs. Ne pas avoir arrêté le « caporalato » pendant ces années a été une grave erreur et le grand mensonge qui se répand en ces heures est que la régularisation des travailleurs-migrants clandestins est un moyen de répandre l'esclavage. C'est aussi faux que le mensonge selon lequel le travail offert aux immigrés l'enlève aux Italiens puisque, malheureusement, beaucoup d'Italiens sont, eux aussi, exploités. La polémique de Salvini et du M5S contre la régularisation des immigrés peut devenir un acte de complicité avec l'entrepreneuriat mafieux et, en ce moment de peur et de contagion, l'Etat a une occasion unique pour battre ce phénomène non pas par des permis saisonniers qui conduiraient les travailleurs à retourner au " travail au noir ", mais plutôt par une régularisation permanente ».

ANALYSE, Sole 24 Ore, A. Cerretelli : « L’Italie paierait cher le non au prêt » : « Accepter ou ne pas accepter le MES ? Le dilemme déchire toujours le gouvernement italien. Quoi qu’il en soit, la réponse en Europe donnera aussi la mesure politique et culturelle de celui qui le prononcera car il déterminera la perception de notre pays en termes de sérieux dans les négociations sur le Recovery Fund, de crédibilité de sa classe politique et de fiabilité d’un système-pays surendetté, pauvre en ressources et exposé aux marchés s’il n’y avait pas le bouclier de la BCE. Un pays pourtant disposé à refuser une aide communautaire à hauteur de 36 milliards à des taux proches de zéro ».

ENTRETIEN, La Stampa, de Paolo Gentiloni, Commissaire européen pour l’économie : « Un Recovery Fund à hauteur de mille milliards pour freiner la spirale de la dette » : « L’ampleur de cette récession est claire mais son caractère inégal et surtout celui de la reprise à venir sont tout aussi évidents. Cette disparité constitue une menace existentielle pour les fondements de l’Union, car elle met en péril le marché unique et la convergence dans la zone euro.

(Traduction : ambassade de France à Rome)

12/05/2020

Le PVV estime que les entreprises qui licencient ne doivent pas recevoir de subventions.

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Pays-Bas. Le PVV de Geert Wilders estime que les entreprises qui licencient ne doivent pas recevoir de subventions : « Nous n’allons pas subsidier les licenciements de masse avec l’argent du contribuable. »

Mohamed, premier prénom à Berlin.

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Allemagne. Berlin. Mohamed était en 2019, comme en 2018, le premier prénom pour les nouveaux-nés.

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"L'islamisation n'a pas lieu ? Berlin : Mohamed est le prénom le plus apprécié."

"Salvini repart à l’attaque contre le MES."

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Italie. Revue de presse.

Les vétos croisés au sein de la majorité pour la mise en place du décret législatif réglant la "phase 2" font les gros titres des médias italiens : « Vétos et négociations pour le décret » - " Le M5S s'oppose à la régularisation des travailleurs immigrés '' (Corriere della Sera), « Di Maio, l'heure de la fronde » - '' Frictions au sein du M5S sur la régularisation des immigrés : Di Maio contredit Crimi'' (La Repubblica), « Le Nord en danger à cause les tensions sociales » - '' Le gouvernement en retard sur le décret. 7 Italiens sur 10 craignent des tensions dues à la crise économique'' (La Stampa), « Phase 2 : la parole aux régions » (Sole 24 Ore), « Régions, des réouvertures sur mesure » (Il Messaggero), « Réouverture : le Sud commence avant » (Il Mattino), « Lundi les bars et les restaurants rouvrent » (Il Fatto Quotidiano).

Les JT ouvrent sur l’imminente adoption du décret « Relance », les frictions au sein du M5S sur la régularisation des travailleurs migrants et sur la polémique autour des ‘’mystères’’ sur la libération de la coopératrice humanitaire S. Romano, séquestrée au Kenya.

ARTICLE Il Messaggero, « Régions, réouvertures à la carte » : « L’entente a été trouvée sur les coiffeurs, les restaurants et les bars à partir du 18 mai mais avec des parcours différenciés pour chaque territoire. Le gouvernement pourra tout bloquer si la courbe de contagion devait monter. Les présidents des Régions expriment leur satisfaction. Zaia (Vénétie) assure ‘’nous sommes prêts à une reprise totale’’. Le comité technique et scientifique est en train de clore les lignes directrices concernant le secteur de la restauration, pour les services et pour les établissements balnéaires afin de pouvoir rouvrir en toute sécurité. Lors de la visioconférence avec les régions, le gouvernement a souligné qu’elles seraient prêtes d’ici jeudi ou vendredi, juste après la diffusion des premières données sur les contrôles de ces 10 jours d’assouplissement de confinement. Si la courbe de la contagion devait remonter, les zones rouges seraient réactivées immédiatement selon les règles du confinement. Pour les magasins, s’il n’y a qu’une porte, les clients ne devront jamais se croiser. Les cafés et les restaurants devront assurer 4 mètres de distance entre chaque table. Pour les coiffeurs, la réservation sera obligatoire. Pour les musées, les entrées se feront par créneaux horaires, avec des ouvertures en nocturne ».

ENTRETIEN, Corriere della Sera, d’Enrico Rossi, président de la Région Toscane : « '' Il est juste de rouvrir progressivement si nous ne voulons pas revenir en arrière '' » : « Une réouverture totale et soudaine aurait été une erreur. Les réouvertures doivent être graduelles et seulement après d'attentives évaluations. Je ne suis pas d'accord pour rouvrir les bars, les restaurants et les plages simultanément. Je respecte les maires qui ont fait des choix différents mais si nous ne suivons pas un cadre de normes nationales nous ne nous en sortirons pas. En Toscane nous avons misé sur la différenciation des horaires de travail, sur les centres aérés pour les enfants et sur la mobilité verte. Il faut des aides pour le tourisme, de la liquidité pour les entreprises. Nous voulons donner la garantie à tous les touristes que la Toscane est sûre. Le gouvernement doit suivre le modèle Gênes. »

ARTICLE/SONDAGE, La Stampa, A. Ghisleri : « Le Nord risque des tensions sociales » : « Le coronavirus alimente les peurs des Italiens et la crise économique risque de créer de graves tensions sociales au Nord. L'accord sur la régularisation des migrants a sauté, le décret relance devrait être adopté aujourd'hui et l'intolérance à l'égard des retards politiques augmente au Nord. Selon le dernier rapport d'Euromedia Research, 7 personnes sur 10 craignent que la crise économique ne déclenche des révoltes sociales et seulement 5 % déclarent avoir confiance envers les politiciens. Le confinement a été respecté et seulement 1,3 % affirment être sortis de toute façon. La préoccupation pour la relance est forte : 56,8 craignent la détérioration de la situation économique tandis que 40 % restent focalisés sur la contagion ; 64,6 % des Italiens déclarent être conscients de la possibilité du risque d'importantes tensions sociales, surtout dans les zones les plus productives du pays ». 

ARTICLE/SONDAGE, Sole 24 Ore, D’Alimonte « Conte, le défi d’amalgamer le M5S et le PD pour un leader sans parti » : « Conte est, comme il l’avoue lui-même, un leader sans parti. Il n’y a pas de cas similaire en Europe, voire dans le monde entier. Et surtout il n’est pas un ‘’technicien’’. C’est un homme politique à part. C’est ce qui rend son image anomale et à la fois intrigante. Par certains aspects, Conte nous rappelle Romano Prodi. Lui non plus n’avait pas de parti derrière lui : au lieu de former un parti il avait créé un projet : l’Olivier. Conte n’a pas de projet. Il joue le rôle de médiateur entre le PD et le M5S. Il le fait très bien à ce point qu’il est devenu indispensable aux uns et aux autres. Difficile d’imaginer un autre gouvernement avec cette même majorité sans lui. 35% des Italiens le considèrent un homme du M5S, alors que 39% l’identifient plutôt comme proche du PD. Et aux seins des électeurs de deux partis, 50% des 5 Étoiles le considèrent un des leurs ; 24% des électeurs du PD le considèrent un des leurs. Si ce gouvernement dure, la comparaison avec Prodi sera plus nécessaire car il pourrait devenir le leader d’un pôle de centre gauche dans un système qui n’est plus tripolaire. L’Exécutif actuel, fondé sur une alliance considérée par beaucoup comme non naturelle, est le seul qui permette d’avoir au gouvernement le seul grand parti pro-européen en un moment où la relation avec l’Europe est décisive. L’objectif d’amalgamer le M5S et le PD n’est pas uniquement un objectif pour la création d’un pôle alternatif à celui de droite mais aussi à celui de renforcer définitivement notre appartenance à l’Union ». 

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, M. Franco : « Les retards qu'il faut combler » : «Le président Conte avait dit que tout le possible aurait été fait pour approuver le décret 'Relance' avant la fin de la semaine dernière. Il n'est pas certain que les mesures arrivent aujourd'hui en Conseil des ministres, elles pourraient être encore reportées. L'ampleur du décret, environ 500 pages, ne rassure pas non plus. Le risque concret est que le flou des normes en empêche l'application dans l'urgence, et que la promesse solennelle du Palais Chigi de donner des réponses rapides soit ainsi trahie. Déjà avoir reporté le décret d'avril à mai a donné l'impression d'une indécision palpable. Les problèmes des dernières heures ajoutent de la perplexité sur la capacité de gérer la sortie de l'urgence. Il y a toutefois une Italie qui attend avec confiance et impatience des indications et des instruments, financiers aussi, pour essayer de redémarrer. Pour l'instant elle en a reçu beaucoup oralement, mais très peu dans les faits. À leur place sont arrivés les interférences des partis de la coalition, prêts à planter leurs propres drapeaux dans le décret, comme des picadors qui affaiblissent le taureau pendant la corrida avant le coup final du torero. Les polémiques et les pertes de temps multiplient et rendent plus graves les blessures sociales du coronavirus. Elles accentuent le conflit entre le gouvernement et les Régions sur les réouvertures. Une crise de gouvernement serait en ce moment risquée et inutile. La phase qui s'ouvre nécessite d'une approche nouvelle et d'alliances définies. »

COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Folli : « On ne tombe pas et on n'avance pas » : « La condition du gouvernement Conte et de sa majorité triangulaire PD-M5S-LEU, ainsi que le petit segment à peine toléré d'Italia Viva, est désormais presque sans issue, parce qu'il ne peut pas se tenir debout et donc il n'est pas en mesure de se donner un horizon convaincant mais, en même temps, il ne tombe pas dans une crise qui serait utile uniquement si elle pouvait servir à reconstruire un tissu politique usé. Il s'agit d'une précarité quotidienne qui semble avoir trouvé son étrange stabilité dans l'incertitude. Un compromis sur le " décret Relance " et sur la régularisation des migrants est sûrement à prévoir puisque défaire la coalition équivaudrait, en ce moment, à un suicide politique et cela signifierait offrir à la Ligue " un extraordinaire tonique ". Mais il s'agit d'une agonie quotidienne, sans une vision de notre avenir et la seule chose que le président du Conseil Conte arrive à faire, étant un juriste sans une histoire politique, est de résister aussi longtemps que possible. Conte doit donc servir de médiateur pour les différends de sa majorité et entre le PD, qui représente la gauche, et le M5S,  qui a glissé vers la droite, peut-être dans l'espoir de déranger Salvini.  La situation n'est pas du tout claire, le véritable désaccord devrait se situer entre ceux conscients du désastre économique imminent et ceux qui s'attardent dans les vieux systèmes bureaucratiques, entre ceux qui sont disposés à faire tomber le gouvernement, si nécessaire, afin de secouer le système productif et couper la charge fiscale, et ceux qui croient toujours aux prestations sociales de l'Etat et au revenu de citoyenneté. La majorité est en train de discuter, depuis des semaines, sur le MES, même si le gouvernement presque certainement l'utilisera pour des raisons politiques et toutefois ce n'est pas sur cette question qu'il faut définir le profil de l'exécutif et on reste sur un chemin brumeux où on ne tombe pas et on n'avance pas ».

ARTICLE, La Stampa, M. Bresolin, « Salvini repart à l’attaque contre le MES. L’UE prévient : en italien un débat à piège » - ‘’ Avec le feu vert du gouvernement, le financement se ferait avec des tranches de 5,5 milliards par mois’’ : « Le Directeur Général Klaus Regling a fait la liste des détails sur le MES qui parviendront sur la table des 19 ministres des finances de l’eurozone. Pourtant, en Italie les polémiques ne cessent pas. Selon Matteo Salvini ‘’accepter le MES est un danger’’. Valdis Dombrovskis lui répond en définissant cette narration ‘’piégeuse’’. Pour accéder au MES, la dernière date utile est le 31 décembre 2022. La somme versée s’élève à 2% du PIB, ce qui voudrait dire pour l’Italie un prêt total d’environ 36-37 milliards avec un taux d’intérêt aux alentours de 0,1% et un remboursement en 10 ans. La seule condition : Il faut les utiliser pour les dépenses sanitaires directes et indirectes. Une partie de l’opposition (à exception de Forza Italia) continue de souffler sur les braises. Entretemps, à Bruxelles continue la négociation sur le Recovery Fund. Ursula von der Leyen est en train de mener un intense travail de négociation avec les leaders nationaux mais les positions demeurent plutôt distantes et le compromis reste lointain ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

11/05/2020

Alice Weidel estime que le droit allemand doit primer sur le droit de l'UE.

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Allemagne et Union Européenne. La coprésidente du groupe des élus de l’AfD à la Chambre des députés Alice Weidel estime, à propos de la décision de la Cour constitutionnelle allemande remettant en question la capacité du pays à participer au programme d’emprunts d’États mis en place par la Banque centrale européenne, que le droit allemand doit primer sur le droit de l’Union européenne.

"Migrants, bras-de-fer et énième report du décret."

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Italie. Revue de presse.

L'anticipation des mesures du prochain décret législatif pour faire face à l'urgence de la pandémie est également très commentée : « Migrants, bras-de-fer et énième report du décret » - " Gualtieri annonce un report des impôts pour les entreprises '' (Corriere della Sera) « Entreprises en crise, report des impôts » (Sole 24 Ore), « Bras-de-fer sur les aides, report des impôts pour les entreprises » (Il Messaggero), « Factures et vacances, voici les aides » (Il Mattino)

ENTRETIEN, Corriere della Sera de dimanchede Giuseppe Conte, Président du Conseil : « Des mois très difficiles devant nous mais l’été ne se passera pas en quarantaine. » 

ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Dario Franceschini, ministre de la Culture « Deux milliards pour le tourisme et un bonus pour aider les familles à aller en vacances » : « ‘’Ce sera l’année des ‘’vacances italiennes’’ car le tourisme international et hors frontières européennes rouvrira difficilement. Les Italiens peuvent ainsi redécouvrir les beautés de leur pays. Il est important que le libre passage entre pays européens soit possible, quand la tendance des données épidémiologiques le permettra, à travers des règles de sécurité et des certifications communes. […]

ARTICLE, La Repubblica, C : Lopapa « Les banques à sauver et les migrants, tous les nœuds de l’accord » : « Le long dimanche après-midi de la majorité autour de la table de Conte n’a pas encore commencé que la ministre de Renzi, Bellanova (Italia Viva), cette fois-ci avec le soutien du 5 Etoiles Bonafede, menace de mettre son véto sur l’approbation du décret pharaonique de ‘’Relance’’ de 767 pages, qui ont ensuite été réduites à 400. Ce sont 55 milliards qui sont en jeu, pratiquement deux lois de finances d’un coup.  Le Mouvement 5 Etoiles est sur les barricades contre la régularisation des travailleurs migrants alors qu’il est fortement voulu par Italia Viva. Quant au ‘’paquet pour les entreprises’’, il aurait été mis au point par Gualtieri et son équipe du ministère avec un lien constant et direct avec la nouvelle présidence du Patronat italien, Confindustria ».

ENTRETIEN, La Stampa, de Andrea Crisanti, virologue, conseiller pour l'urgence Covid-19 de la Région de la Vénétie: « '' Oui aux différenciations régionales mais maintenant préparons-nous à de nouvelles zones rouges '' » : « ''La phase 2 est comme un territoire encore inexploré, il faut de la prudence, des tests pour le dépistage et le contrôle et de la promptitude dans la création de zones rouges. Dans une semaine nous observerons les premiers résultats de la phase 2, si les cas sont encore en diminution nous pourrons rouvrir partout, même si en Piémont et Lombardie il serait mieux d'attendre encore quelques semaines. L'épidémie pourrait revenir en Italie depuis l'étranger. Il faut contrôler les aéroports, faire un traçage sur ceux qui arrivent et faire des tests ciblés. Il faut des accords internationaux.''»

COMMENTAIRE, La Stampa, F. Bei : « Conte-Di Maio. Coup de froid sur l’anticipation de la nouvelle » : « La photo à l'aéroport militaire de Ciampino de Silvia Romano entre Giuseppe Conte e Luigi Di Maio n'a pas suffi à dissiper le coup de froid de ces deux derniers jours entre Palais Chigi et la Farnesina. Un affrontement entre le président du Conseil Conte, qui a "géré médiatiquement" et a donné l'annonce de la libération de la kidnappée la plus célèbre d'Italie, et le ministre des Affaires Etrangère Di Maio, qui n'a pas été mis au courant de la nouvelle, après que ses hommes aient travaillé pendant des mois sur cette affaire. En revanche, le ministre de la Défense, Lorenzo Guerini, ne s'est pas rendu à Ciampino et s'est dit étonné par cette course à la présence autour de Silvia Romano e de sa famille. Dans la soirée, des sources officielles ont dit qu'il y aurait eu un éclaircissement entre Conte et Di Maio et que la question aurait été au final considérée comme un " malentendu désagréable " ».

ARTICLE-SONDAGE, Repubblica, I. Diamanti: « Si l'Allemagne éloigne l'Italie de l'Europe » : « Les Italiens se sentent de moins en moins Européens et de plus en plus désenchantés par la zone euro. Le Covid-19 a accentué ultérieurement l'euro-délusion et renforcé un sentiment qui pousse à regarder au-delà de l'Union européenne. L'écart entre les États-Unis et la Russie s'est réduit considérablement. 31% des Italiens expriment aujourd'hui confiance envers les États-Unis. 28% vers la Russie. Seulement 3 points d'écarts contre 11 par rapport à l’année précédente. En même temps la confiance envers la Chine augmente. Celle envers l'Allemagne s'écroule : 16 points en moins. La France est considérée avec confiance par seulement 2 Italiens sur 10. La sortie de l'Italie de l'Europe et de la zone euro n'intéresse pas les Italiens, qui au contraire s'en inquiètent à cause des conséquences économiques et sociales. Le risque est celui de finir en marge, sans alliés et sans ennemis. Loin de l'Europe et loin de l'Occident. Un pays dépaysé. Contaminé par le virus de l’indifférence géopolitique. »

ENTRETIEN, Repubblica, d’Isabel Schnabel, membre du comité exécutif de la BCE : « '' La BCE est prête à renforcer son action. Pas d’austérité avec le MES '' » : « '' Seule la Cour de justice européenne a compétence sur la Banque Centrale européenne. Nous continuerons notre politique monétaire, les marchés l'ont compris. Le Recovery Fund qui est en discussion dans l'Union Européenne est un premier pas important. En plus des prêts il faut des transferts d'argent pour faire face à la crise économique et relancer la croissance. Le choc économique a touché tous les Pays mais certains plus fortement, comme l'Italie. Il serait nuisible que les Pays les plus touchés dépensent moins. Ce n'est pas seulement une question de solidarité mais d’intérêt. Nous sommes tous concernés, s’il y a une brèche, c’est tout le bateau qui coule.'' »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

10/05/2020

Le Forum voor Democratie prend part à l’exécutif de la province du Brabant du Nord.

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Pays-Bas. Brabant du Nord. Le Forum voor Democratie prendra part à l’exécutif de la province du Brabant du Nord avec les libéraux du VVD, les démocrates-chrétiens du CDA et le parti Lokaal Brabant. La coalition dispose de 28 sièges et l’opposition de 27 sièges.

"Merci à toutes les mères."

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Allemagne. 

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"Merci à toutes les mères. Bonne fête des mères. L'AfD à la Chambre des députés."

09/05/2020

Autriche : commission d’enquête parlementaire au sujet du scandale d’Ibiza.

Autriche. La commission d’enquête parlementaire au sujet du scandale d’Ibiza commencera ses auditions le 4 juin 2020 avec l’ancien président du FPÖ Heinz-Christian Strache et l’ancien vice-maire FPÖ de Vienne Johann Gudenus.

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Johann Gudenus et HC Strache à Ibiza

Pirna : une subvention à une association antinationale coupée pour cause de coronavirus.

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Allemagne. Saxe. Pirna. En conséquence des restrictions financières liées à la crise du coronavirus, les patriotes de l’AfD, les Électeurs libres et l’Initiative « Pirna peut plus » (constituée des restes du parti Tournant bleu de Frauke Petry) ont voté ensemble, le 21 avril 2020 lors d’une réunion du Conseil municipal par 15 voix sur 26, la suppression de moyens financiers de 9.000 euros accordés à l’association gauchiste Aktion Zivilcourage qui lutte contre le nationalisme. La collaboration entre cette association et la ville existait depuis vingt ans. L’association Aktion Zivilcourage n’est pourtant pas mise en danger dans son existence par cette mesure, car elle touche toujours de l’argent de ministères, de fondations, de projets et de personnes privées. Afin de pallier ce manque financier, Aktion Zivilcourage désire lancer une campagne de financement participatif.

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Pirna, située près de Dresde, compte 38.000 habitants.

Wilders et Baudet dénoncent l'attaque d'un restaurant juif par un immigré palestino-syrien.

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Pays-Bas. Le PVV de Geert Wilders et le Forum voor Democratie de Thierry Baudet dénoncent l’attaque d’un restaurant juif par un immigré palestino-syrien qui a déjà été condamné dans le passé pour des faits similaires.

Allemagne : la CDU d'Angela Merkel et son allié bavarois, la CSU, donnés au plus haut depuis 3 ans.

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Allemagne. La CDU d'Angela Merkel et son allié bavarois, la CSU, sont donnés au plus haut depuis 3 ans au sein d'un sondage Forsa. L'AfD est donnée à 10 %.

(https://www.wahlrecht.de/umfragen/forsa.htm)

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CDU : démocrates-chrétiens / CSU : sociaux-chrétiens

SPD : sociaux-démocrates

AfD : patriotes

FDP : libéraux

die Linke : post-communistes

Grüne : écologistes

Sonstige : autres

08/05/2020

L'AfD n'a toujours pas de vice-président de la Chambre des députés.

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Allemagne. L’AfD n’a toujours pas de vice-président de la Chambre des députés, alors qu’elle a droit à ce poste. Cinq candidats de l’AfD ont échoué à se faire élire.

Alexander Gauland estime que le 8 mai 1945 est un jour ambivalent.

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Allemagne. Le co-dirigeant du groupe des élus de l’AfD à la Chambre des députés Alexander Gauland estime que le 8 mai 1945 est un jour ambivalent :

https://www.i24news.tv/fr/actu/international/europe/15887...

07/05/2020

La crise du coronavirus profite toujours à Angela Merkel.

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Allemagne. La CDU de la chancelière Angela Merkel et son allié bavarois, la CSU, profitent de la crise du coronavirus.

(https://www.wahlrecht.de/umfragen/dimap.htm)

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CDU : démocrates-chrétiens / CSU : sociaux-chrétiens

SPD : sociaux-démocrates

AfD : patriotes

FDP : libéraux

die Linke : post-communistes

Grüne : écologistes

Sonstige : autres

Pologne : les élections présidentielles sont repoussées.

Pologne. Les élections présidentielles sont repoussées « à la première date possible » en raison de la crise du coronavirus.

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"Conte prêt à anticiper certaines réouvertures."

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Italie. Revue de presse.

La ''phase 2'', et notamment la disponibilité du Président du Conseil d'anticiper la réouverture de certaines activités professionnelles selon les zones, fait les gros titres des médias italiens : « Réouvertures, Conte accélère » - " Possible réouverture anticipée de bars, restaurants et coiffeurs '' (Corriere della Sera), « Tridico (Inps): possible régularisation des aides à domicile étrangères » - ''Conte prêt à anticiper certaines réouvertures (La Stampa), «Fisc et impôts, report en septembre » (Sole 24 Ore), « Réouvertures à partir du 18, Conte accélère » - '' Assiégé, Conte anticipe la réouverture de bars, restaurants et coiffeurs' (Il Messaggero), « Les bars et les restaurants ouvriront avant » (Il Mattino), « Les désespérés sanctionnés » - ''Les patrons des restaurants sanctionnés à hauteur de 400 € pour avoir protesté dans la rue'' (Il Giornale).

La polémique autour de la sortie de prison de certains chefs de la mafia, en raison de la crise sanitaire dans les prisons, et les réponses du ministre de la Justice A. Bonafede (M5S) sont également très commentées : « "Boss mafieux", le ministre Bonafede fait marche arrière » (La Repubblica), « La phase 2 des boss, tous en prison » (Il Fatto Quotidiano).

ANALYSE, La Stampa, M. Sorgi : « Un autre coup porté au président du Conseil » : « Renzi a ouvert un autre front pour pousser le président du Conseil à bout : celui de la proposition de la ministre de l'Agriculture Bellanova (PD) d'une amnistie pour les travailleurs agricoles étrangers en situation irrégulière qui récoltent des tomates et des fruits. L'exploitation des ouvriers agricoles et les gens qui sont derrière ce phénomène du « caporalato » sont une partie de la vie de Bellanova (elle aussi, jeune, travaillait dans les champs) et elle n'abandonnera pas si facilement. Le M5S a réagi par un non très dur, préoccupé de prêter le flanc à la droite sur une question comme l'immigration clandestine, sur laquelle Di Maio a toujours partagé la ligne dure de Salvini. C'est l'énième affaire qui met encore plus en difficulté le gouvernement sur les négociations pour le décret " mai " et le responsable du M5S Crimi, ainsi que la ministre du Travail Catalfo, ont souligné que pour le M5S les chômeurs et les précaires italiens sont absolument prioritaires. Le PD et LEU sont d'accord avec la ministre Bellanova et Forza Italia, avec Mara Carfagna, ouvre à cette possibilité, tandis que Salvini et Meloni affirment que dans un moment comme celui-ci de grave crise sanitaire et économique, ils ne se seraient jamais attendus à une discussion sur ce problème. Reste à voir jusqu'où iront Renzi, Bellanova et Italia viva. Est-ce que ce qui compte le plus c'est la défense des immigrés en situation irrégulière, problème, on le sait, difficile à résoudre, ou l'usure du Conte-bis à laquelle Renzi est tout entier dédié ». 

ARTICLE, Corriere della Sera, A Trocino : « Migrants, gouvernement divisé. Conte sert de médiateur avec les renziens" » : « Face à des positions opposées, Crimi qui dit non à l'amnistie des migrants irréguliers et la ministre Bellanova qui répond que sans amnistie elle est prête à démissionner, Conte joue le rôle de médiateur avec les renziens et convoque, aujourd'hui, une réunion avec les dirigeants d'Italia Viva, pour tenter de trouver une solution à cette division au sein du gouvernement. Cet affrontement politique met quand même en évidence les faiblesses du gouvernement et d'une partie du M5S nostalgique des politiques de Salvini sur les migrants. La crise des ouvriers agricoles extracommunautaires est grave, le marché a été bloqué par le coronavirus et l'Italie n'a pas été capable d'ouvrir des " couloirs verts " européens pour la main-d'œuvre saisonnière. Pour cette raison, la ministre Bellanova propose une amnistie des travailleurs irréguliers et exploités, thème qui crée de nombreux problèmes à la majorité ». 

ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Alfonso Bonafede, ministre de la Justice : « Risques d'infiltrations, il faut agir tout de suite » : « '' Je souhaite un changement radical au Département de l'administration pénitentiaire (Dap) ; les décisions sont prises par les magistrats mais nous devons garder le maximum d'attention possible sur les détenus, surtout ceux qui sont sous haute surveillance et au régime carcéral du 41-bis. Il faut éviter que d'autres chefs mafieux sortent de prison, et faire en sorte que certains y retournent. En ce moment où le pays est en train de se relever, il faut protéger notre économie des infiltrations mafieuses, c'est pourquoi nous devons agir vite. Il n'y a eu aucune interférence directe ou indirecte dans le choix de ne pas nommer Nino Di Matteo au Dap. J'ai considéré qu'il était préférable de lui permettre de rester travailler à mes côtés au Ministère ''. »

ARTICLE, La Repubblica, T. Ciriaco, A. Cuzzocrea : « Et pour sauver le ministre, Conte convoque les renziens tentés par la motion de censure » : « Le ministre de la Justice Bonafede est le maillon faible qui préoccupe le président du Conseil et Conte a été obligé à accepter ce qu'il n'avait jamais accepté jusqu'à maintenant : une rencontre seulement avec Italia Viva, pour sauver le ministre de la Justice du M5S qui a très mal géré la mise en liberté des chefs mafieux à cause du coronavirus. Conte est conscient de l'imbroglio né de la libération des mafieux car le virus ne peut pas être un alibi pour renvoyer chez eux ceux qui ont commis des crimes horribles, le ministre Bonafede ayant quand même fait une marche arrière sur cette question, et Renzi serait prêt pour une trêve, puisqu'une partie de ses groupes ne veut pas la crise. Conte tente d'accélérer pour trouver une solution à cette situation embarrassante ainsi que pour des explications sur la diatribe avec Nino Di Matteo ».

OMMENTAIRE, La Stampa, S. Folli: « Le mauvais ministre dans le gouvernement fatigué » : « En d'autres temps, l'affaire des chefs de la mafia sortis en masse de prison aurait provoqué la démission du ministre de la Justice dans le cadre d'une responsabilité politique objective. Dans la République du M5S, Bonafede reste pour l'instant à sa place et s'efforce de renvoyer en prison les chefs mafieux. Mais il est évident que dans les dernières heures la crédibilité du gouvernement Conte a subi un coup, cette fois sur le terrain très délicat de l'ordre public et de la sécurité des citoyens. L'entente entre le PD et le M5S est fragile, chaque jour un peu plus. Renzi est tenté de signer avec la Ligue la motion de défiance envers le ministre Bonafede : ce serait un geste de rupture fort dans la coalition, aux effets déstabilisants. Les démocrates de Zingaretti sont pour maintenir le statu quo sans limites de temps, mais ils craignent chaque jour l'embuscade. Le M5S ne fait plus trop confiance à Conte, qu'il considère trop ambitieux, mais n'a pas d'autres cartes à jouer. Comme l'a suggéré Emanuele Macaluso, il faudrait reconstruire un réel pacte politique entre PD, M5S et LeU, éventuellement en y incluant le parti de Renzi. Ce pacte devra considérer les scénarios économiques qui se déclinent, aussi au niveau international : l'affaire Chine n'est pas une bagatelle de moindre importance mais un thème crucial de l'avenir proche, qui que soit le nouveau président des États-Unis. Nos alliés européens l'ont compris, chez nous il y a encore trop d’ambiguïtés. Il faudrait se tourner vers le sens institutionnel du Président de la République. Même si l'expérience nous apprend qu'une fois que le tissu politique est lacéré, le sens des institutions peut ne pas suffire pour ne pas trébucher. »

ARTICLE, La Repubblica, A. Ziniti : « Phase 2 des passeurs à nouveau en mer. 800 débarqués en un mois, 350 en mai. »

ENTRETIEN, Il Foglio, d’Enzo Amendola (Parti Démocrate), ministre des Affaires Européennes : « La Chine? L’Italie ne s’opposera pas à une enquête internationale sur l’origine du virus. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

06/05/2020

Frauke Petry acquittée par la Cour fédérale.

Allemagne. L’ancienne dirigeante de l’AfD Frauke Petry a été acquittée par la Cour fédérale de la condamnation prononcée par le tribunal de l’État de Saxe pour fausse déclaration en tant que témoin devant la Commission électorale du Parlement de Saxe.

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Frauke Petry

Solution grecque donnée à 5 %.

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Grèce. Un sondage ProRata réalisé fin avril 2020 donne les conservateurs de la Nouvelle Démocratie à 46 % et les patriotes de Solution grecque à 5 %.

18ème anniversaire du décès de Pim Fortuyn.

Pays-Bas. Le dirigeant patriote néerlandais Pim Fortuyn a été assassiné il y a 18 ans.

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"La majorité divisée sur le revenu d'urgence et sur les régularisations."

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Italie. Revue de presse.

La phase 2, et notamment les divisions au sein de la majorité sur l'adoption du décret prévoyant des aides aux familles et aux entreprises, font les gros titres des médias italiens : « Économie, bras-de-fer au sein du gouvernement » - " La majorité divisée sur le revenu d'urgence et sur les régularisations '' (Corriere della Sera), « Masques et aides, les couacs de la réouverture »  (La Repubblica), « Le bras-de-fer ralentit les aides » - '' Tensions sur le décret'' (Il Messaggero), « Les aides reportées, le gouvernement en difficulté» - ''Le décret d'avril encore reporté en raison des divisions'' (Il Mattino), « Conte : ''voilà comment les régions peuvent ouvrir plut tôt »  (Il Fatto Quotidiano), « Berlusconi : voici mon plan de sauvetage de l’Italie » (Il Giornale).

La sentence de la Cour constitutionnelle allemande sur le programme d'achat des titres d’État par la BCE est également très commentée : « Prodi : ''Berlin n'a plus de confiance dans l'Europe'' » - '''La Cour constitutionnelle allemande met en doute l'action de la BCE'' (La Stampa), « Ultimatum à la BCE par la Cour allemande » (Sole 24 Ore).

Les JT ouvrent sur le coronavirus et tout particulièrement sur la rencontre entre le Président du Conseil et les partenaires sociaux, sur la baisse des contagions et sur le début de la « phase 2 ». Le débat entre la Cour constitutionnelle allemande au sujet des critères d’achat de titres par la BCE est aussi abordé.

ENTRETIEN, Fatto Quotidiano, de Giuseppe Conte, Président du Conseil : « Si les Italiens continuent ainsi, la contagion n’augmentera pas mais la crise économique sera douloureuse » : « ‘’Aucune Cour constitutionnelle ne peut dire à la BCE ce qu’elle doit faire. L’indépendance de la Banque Centrale Européenne est à la base des traités européens et par conséquent reconnue aussi par l’Allemagne. Concernant l’Italie, après les décrets « Liquidité » et « Soins à l’Italie » celui de mai à hauteur de 55 milliards doit, c’est mon souhait, être adopté d’ici la fin de la semaine. Il y a eu des raisons techniques pour le retard : toutes les mesures de soutien des entreprises doivent prendre en considération le ‘’cadre temporaire’’ qui a été revue ces jours par la Commissaire à la concurrence Mme Vestager. Une mesure importante permettra aux citoyens un crédit d’impôt pour rénover les immeubles : nous nous attendons à une hausse de l’emploi dans le secteur du bâtiment. Nous débloquons aussi 3 milliards aux communes pour les travaux de maintenance et les œuvres publiques. Nous travaillons aussi à un plan extraordinaire dans le bâtiment des écoles, en collaboration avec les institutions locales. Le gouvernement est en train de travailler pour prévenir et limiter les effets négatifs sur le plan économique et social. Le président du Patronat, Bonomi, peut nous adresser ses propositions sur le soutien aux entreprises, à condition qu’elles soient spécifiques et concrètes. Dans un système économique qui marche, l’Etat doit être en retrait mais je n’exclue pas, dans le contexte actuel, que l’Etat puisse assumer, avec prudence et attention, un rôle plus actif. Je ne pense pas à un plan de nationalisation comme par le passé, mais nous pouvons élargir l’éventail des soutiens aux entreprises. Pour les réouvertures, puisqu’il existe des seuils d’alarme, nous sommes en mesure d’évaluer une anticipation des ouvertures pour certaines activités avec des distinguos géographiques : cinémas, théâtres, les centres esthétiques, les coiffeurs’’. Sur le Fonds de redressement européen, nous entrons dans une phase décisive. Il y a une demande plus ambitieuse de la part de l’Italie, la France et l’Espagne et une appréciation plus ‘’frugale’’ de la situation par les pays du nord. Nous continuerons à nous battre pour que l’hypothèse plus ambitieuse l’emporte. Mais le fonds de redressement commencera vraisemblablement après l’été. Je reste de l’avis que le MES ne nous sert pas’’. »

ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Luigi Di Maio, ministre des Affaires étrangères : « La Chine est un partenaire mais les valeurs de l'Italie sont celles de l'OTAN. Notre centre de gravité ne change pas »:

Ministre Di Maio, les Etats-Unis affirment que la Chine est responsable du Covid 19, qui s'est échappé d'un laboratoire. La Chine rejette les accusations. Qui a raison ?R. «’’Je ne veux pas entrer dans les détails, nous prenons au sérieux les préoccupations de Washington, ainsi que les positions prises par les services de renseignement américains et leurs experts. Je pense que la chose la plus sage à faire dans ces circonstances est de s'appuyer sur la science. Seule la science peut nous donner des réponses, et je crois que cette discussion sur l'origine du virus ne devrait pas avoir pour but de trouver un coupable, mais de savoir comment nous pouvons nous équiper à l'avenir face à une menace différente, comme la pandémie actuelle».

 D'autres pays, en revanche, soupçonnent un manque de transparence de Pékin sur la propagation du virus. Par exemple, la France, la Grande-Bretagne, l'Allemagne.R. "La question de la transparence est fondamentale, en particulier dans les relations internationales. Lorsque la crise sanitaire a commencé, j'ai assuré à tous mes interlocuteurs étrangers que l'Italie agirait avec un maximum de transparence. Et c'est ce que nous faisons. Nous demandons naturellement à tous nos partenaires la même transparence".

Certains États américains comme le Missouri ont poursuivi la Chine en justice. La Lombardie envisage également des actions.R. «J'en ai vu d'autres, comme celui de New York, remercier la Chine pour son aide. Mais vous voyez, le point n'est pas celui-là, on ne peut pas tout disperser à chaque fois dans l'affrontement entre l'Est et l'Ouest, je crois que ceux qui ont le devoir de représenter les institutions doivent toujours avoir un concept très clair à l'esprit : l'intérêt national. Cela signifie avoir des valeurs auxquelles nous sommes attachés, telles que les valeurs euro-atlantiques. Ce n'est pas une coïncidence si l'Italie est et reste fermement au sein de l'OTAN et de l'UE, non pas parce que c'est une habitude pour nous, mais parce que cela représente un intérêt stratégique. Et puis il y a les partenaires, avec lesquels nous dialoguons franchement. Parmi ceux-ci, il y a aussi la Chine, qui, je tiens à le rappeler, entretient des relations commerciales très étroites avec la France et l'Allemagne dans divers secteurs».

Pour de nombreux observateurs, le gouvernement semble favoriser un axe avec Pékin et Moscou. Certains vous accusent de mettre beaucoup plus l'accent sur l'aide chinoise ou russe que sur l'aide américaine.R. «Laissez-moi vous dire que les États-Unis sont notre principal allié. Nous partageons beaucoup de choses avec les États-Unis, tant en termes de commerce que de valeurs. La même commande remportée par Fincantieri ces derniers jours témoigne des relations très fortes avec Washington, dont nous sommes fiers. Le Président Conte a une excellente relation avec Donald Trump, j'entretiens la même relation cordiale avec mon homologue Mike Pompeo. Ce sont les faits. Le centre de gravité ne bouge pas, la politique étrangère n'a rien à voir avec l'aide dans cette urgence sanitaire où nous avons vu des milliers et des milliers de nos citoyens mourir. L'Italie est un pays fort et autonome qui pense par lui-même. Elle remercie un pays quand on l'aide, mais elle ne se laisse pas conditionner et franchement, je trouve cela singulier d'en parler. Dans aucun autre pays de l'UE, ce débat n'a eu lieu. La chancelière Angela Merkel s'est rendue en Chine à de nombreuses reprises et personne ne l'a accusée d'être pro-chinoise».

Mais vous êtes le ministre qui a signé la route de la soie...R. «Voilà, là aussi. Vous souvenez-vous lorsque l'Italie a pris la présidence du G7 ? Je vous le dis, en 2017. Nous étions à l'opposition. Et même alors, malgré son rôle de pays président du G7, l'Italie a participé à la première édition du forum sur la Belt and Road. La Route de la soie peut ouvrir de nouvelles opportunités commerciales pour le Made in Italy. Dites-moi pourquoi en 2017, il n'y a pas eu le même débat médiatique qu'aujourd'hui. Je le répète : il s'agit de l'intérêt national. Nous sommes avec l'OTAN, aux côtés des États-Unis et de nos alliés et nous entretenons également des relations commerciales avec d'autres partenaires, y compris la Fédération de Russie, je ne vois pas où est le problème».

Si les tensions internationales augmentent, quelle sera la stratégie de l'Italie ?R. «Espérons qu'elles n'augmenteront pas. Dans une telle situation, il est souhaitable que le monde s'unisse et non qu'il se divise».

Les tensions politiques sont également à Rome. Le président du Conseil a été attaqué par Renzi, mais la gestion de la phase 2 a également fait l'objet de critiques au sein du PD. Le gouvernement tient-il le coup ?R. «Nous nous demandons depuis des décennies si le gouvernement tient le coup. C'est seulement en Italie, pendant une pandémie, avec des médecins, des infirmières et des travailleurs sociaux travaillant 24 heures sur 24, que nous commençons à discuter de la possibilité de changer de gouvernement. Nous devrions tous travailler au service de ceux qui combattent le virus en première ligne. Nous n'avons pas besoin de polémiques pour l'instant, mais de faire repartir le pays et l'économie, avec la prudence que la science suggère».

 

Le M5S pourrait-il se joindre à un gouvernement d'union nationale ? Voudriez-vous voter sur la plateforme Rousseau ?R. «Il y a un gouvernement et il doit être soutenu. Point final. Restons loin des calculs politiciens. Nous ne sommes pas intéressés».

Au sein de la base du M5S, il y a un malaise sur les propos du procureur Di Matteo, que vous avez toujours considéré comme un modèle, sur le ministre Bonafede.R. «Nous sommes entrés au Parlement avec l'intention claire d'arrêter les mauvaises pratiques et d'éradiquer les mafias. Le ministre Bonafede a toujours montré qu'il était droit et il ne me semble pas qu'il y ait eu la réaction que vous décrivez, au contraire Alfonso a été soutenu par tout le monde et par le gouvernement...».

La Cour constitutionnelle allemande a émis une réserve sur leQuantitative easing. Que pensez-vous de l'affaire ?R. «La question est ici beaucoup plus large et tourne autour d'une question : l'Europe veut-elle assurer son avenir, croit-elle en son projet ? Notre avenir réside dans cette réponse. L'UE ne peut pas se considérer comme l'UE uniquement lorsqu'il y a des règles à dicter sur le marché intérieur. Nous devons comprendre qu'il s'agit d'un défi commun’’».

ARTICLE, Repubblica, T. Ciriaco, A. Cuzzocrea : « Le décret dans l'impasse. Conte réfléchit à une réduction fiscale pour les entreprises » : « La bataille fait rage dans la majorité autour du 'décret de mai'. Conte prépare une relance pour convaincre Italia Viva et la Confindustria d’accepter les mesures. Italia Viva voudrait que soit prévue une réduction des impôts pour les entreprises en difficultés, ou des interventions illimitées. Le ministre Gualtieri n'est pas d'accord, son système prévoit que l'argent distribué par l'État soit égal aux sommes que l'entreprise investit pour se moderniser, ou pour augmenter l'emploi. Les affidés de Renzi ne digèrent pas non plus le 'revenu d'urgence' : le PD voudrait le limiter au mois de mai et juin mais le M5S le revendique comme une de ses mesures-clé. Conte rencontre aujourd'hui le patronat. À l'étude il y a aussi une proposition de la ministre du Travail, Nunzia Catalfo, qui prévoit une réduction des horaires de travail en maintenant le même niveau de salaire et avec la conversion des heures en formation. Un accord semble possible sur la régularisation des immigrés qui travaillent dans l'agriculture et pour les auxiliaires de vie. Il reste à résoudre le problème des entreprises qui facturent plus de 50 millions : l'accord politique est conclu mais on attend les nouvelles règles européennes. »

ARTICLE, Corriere della Sera, A. Ducci: « Migrants et aides aux entreprises. Haute tension dans le gouvernement » : « La majorité est divisée sur les mesures économiques. Le 'revenu d'urgence' du M5S et la régularisation des immigrés proposée par la ministre Bellanova (Italia Viva) sont les points les plus problématiques. La ministre du Travail Catalfo veut réduire l'horaire de travail sans que soient touchés les salaires. Il n’y a pas encore d'entente sur les modalités d'utilisation d'environ 10 milliards d'euros pour les petites et moyennes entreprises. Italia Viva et M5S ne sont pas d'accord sur la participation de l'État dans le capital des sociétés. »

ANALYSE, Corriere della Sera, M. Breda « Si le gouvernement Conte tombe, pour le Quirinal il n’y a que les élections anticipées » : « Certains, entre Montecitorio et les plateaux télévisés, entrevoient le scénario suivant : la chute du gouvernement Conte avant l’été, l’ouverture d’une négociation tous azimuts d’où naîtrait un exécutif de ‘’santé publique’’ auquel confier la croissance économique de l’Italie. Or les choses ne vont pas ainsi. La crainte de Mattarella est un encerclement systématique de Conte par les oppositions. Ce dernier pourrait tomber même pour un banal accident parlementaire. Ce serait alors une crise « dans le noir total » qui préoccupe le chef de l’Etat. Mattarella a sur son bureau l’arme de la dissolution des Chambres. Il serait prêt à l’utiliser immédiatement car il a déjà dit que, toute formule politique ayant été tentée, Conte est le dernier président du Conseil de cette législature. Sinon, les élections anticipées auraient lieu en septembre. Et d’après les récents sondages, aucun camp n’est en mesure d’en prévoir le résultat. »

COMMENTAIRE, Corriere della Sera F. Fubini « Un revers pour l’Europe. L’objectif est de remettre en discussion tout le système d’aides anti-crise” - ‘’Du résultat de ce bras-de-fer il sera possible de comprendre si dans la zone euro le dernier pouvoir est dans les mains des institutions communes ou à celles nationales. Et surtout de comprendre quelles seront les conséquences pour l’Italie. C’est maintenant à la Chancelière de décider si mettre en crise les fondements de la zone euro en restant silencieuse. : « Le piège politique et légal mis en charge par la Cour constitutionnelle allemande, avec des mots de mépris envers la sentence des collègues européens qui serait ‘’intenable’’. Selon Karlsruhe, les achats de titres d’Etat de la BCE ne devraient pas dépasser le tiers de chaque titre émis par un pays. Or, à ce stade la BCE est en train d’acheter en large mesure des titres français, espagnols et italiens. Si le plafond d’un tiers devait être confirmé, la conséquence serait que d’ici 18 mois la BCE ne pourrait plus soutenir la dette de Rome. Si la Cour allemande devait ne pas être satisfaite par les explications de Francfort, elle serait prête à demander au Bundesbank de sortir des opérations de la BCE. Or, un euro-système, sans le poumon allemand, serait vu par les marchés comme sur le point d’imploser. La BCE a immédiatement répété son indépendance et Lagarde en a informée Merkel. Pour cette bataille (peut-être) finale pour l’euro, l’Italie a une place spéciale ».  

ENTRETIEN, La Stampa, de Romano Prodi, ancien président du Conseil et ancien président de la Commission Européenne: « 'Une décision dangereuse. Berlin a perdu confiance dans l'UE'’ » : « ''Je ne crains pas des revers dramatiques, mais il faudra connaître le dispositif dans les détails. C'est une décision ambiguë et qui, dans la substance, reflète l'attitude actuelle de l'Allemagne envers l'Europe, qui n'est ni chaude ni froide mais plutôt tiède. Malheureusement la dispute en Europe continuera tant que les pouvoirs et les règles des institutions européennes ne seront pas changés et la solidarité européenne restera toujours limitée par la faiblesse de ses institutions. La chose la plus importante est que la réponse du porte-parole de la présidente von der Leyen peut se résumer ainsi : la loi européenne est supérieure à celle nationale. Il existe le risque que l'insuffisance d'une politique européenne forte prolonge la crise et qu'un ressentiment populaire envers l'Europe soit convoité par les forces anti-européennes. '' »

ENTRETIEN, La Stampa, de Pierre Moscovici, ancien commissaire européen pour les Affaires économiques : « "Nous devons éviter une crise de la dette. Si nous laissons seule l'Italie, ce sera la fin ’’ » : « " C'est le moment de la solidarité, la crise que nous sommes en train de vivre montre qu'une Union politique est indispensable. Il faut organiser un plan ambitieux pour faire face à cette grave situation économique, le programme de la BCE a contribué à sauver la Zone euro " ».

ARTICLE, La Repubblica, A. D’Argenio « Italie, le PIB à -9,5% et reprise en 2021 » : « Aujourd’hui la Commission Européenne rendra publiques ses prévisions. L’Italie s’écroule avec une récession bien plus profonde par rapport à la moyenne européenne. Les prévisions sont même plus pessimistes par rapport à celles du gouvernement d’il y a quelques semaines (-8%). Les chiffres des prévisions de la Commission ressemblent à ceux d’un bulletin de guerre. L’Italie, toutefois, ne sera pas la lanterne rouge du peloton. Il s’agit de chiffres qui circulaient déjà dans les couloirs du gouvernement. Conte avait déjà affirmé ‘’Il y aura un brusque arrêt du PIB, il faudra nous remonter les manches’’. La question politique de cette crise se pose toujours : peut-on permettre qu’un virus où personne en Europe n’a de responsabilité, déclenche une récession où les faibles en sortiront plus faibles et les forts plus forts ? Si l’Europe est une communauté, ne devrait-elle pas réagir avec solidarité ? Ce sont là les arguments avec lesquels les gouvernements du Sud et la Commission européenne reviendront faire pression sur le fonds européen de redressement et ses obligations communautaires appelés à donner aux pays les plus endettés les mêmes munitions de ceux avec les granges pleines. » 

(Traduction : ambassade de France à Rome)