24/09/2020
"Plan sur les migrants, Rome insatisfaite : "L’UE doit faire plus.""
Italie. Revue de presse.
Les suites des élections en Italie, la discussion sur le pacte sur les migrations et les projets de réforme de la fiscalité sont à la une des journaux italiens. La Stampa publie un long entretien du président du Conseil italien : « G. Conte, pas de remaniement, à présent une baisse des impôts » ; « Au gouvernement, le nouveau défi est la réforme de la loi électorale » (La Repubblica) ; « La campagne pour la loi électorale : A présent, nous voulons choisir » (Il Fatto Quotidiano) ; « Sur les migrants, seulement un « mini-pacte » (Corriere della Sera), « Rencontre sur le pacte sur les migrations à Bruxelles, l’affaire du bateau Alan Kurdi surgit » ( La Stampa) ; « Migrants : l’UE apporte son aide à Rome » (La Repubblica) ; « En Allemagne, le budget est prêt » (Il Sole) ; « Budget : vers l’allocation unique » (Messaggero).
Sur Twitter, le hashtag #Grillo domine suite aux déclarations de Beppe Grillo au Parlement européen qui a affirmé ‘ne plus croire en la démocratie représentative mais seulement en la démocratie directe ‘.
ARTICLE, Repubblica, A. D’Argenio, « Le nouveau pacte européen sur les migrants : ‘’Solidarité obligatoire’’ – « La proposition de von der Leyen : ceux qui n’acceptent pas d’accueillir les personnes sauvées en mer devront prendre en charge leur rapatriement. Lamorgese : il faut dépasser le système de Dublin » : « Pour Conte, la proposition de Bruxelles est un ‘’pas en avant important pour une politique migratoire vraiment européenne. Maintenant, le Conseil européen doit conjuguer solidarité et responsabilité. Il faut des certitudes sur les rapatriements et la redistribution : les pays d’arrivée ne peuvent gérer seuls les flux au nom de l’Europe’’. La Ministre Lamorgese y voit ‘’des éléments de discontinuité par rapport au passé mais sans dépassement net du système de Dublin que nous souhaitons’’. ‘’L’Italie’’, ajoute-t-elle, ‘’continuera de porter ses exigences ». La Ligue et Fratelli d’Italia attaquent. C’est un difficile exercice d’équilibre pour Bruxelles qui prévoit ‘’un mécanisme automatique de solidarité pour les personnes sauvées en mer’’ ».
COULISSES, Repubblica, T. Ciriaco, « Le PD : ‘’au premier Conseil des ministres, stop aux décrets sécurité’’ – Conte craint le véto du M5S » : « Les Démocrates souhaitent un texte rapidement, et une conversion des décrets avant la session sur la loi de finances. Conte jure qu’à la fin une solution sera trouvée mais le palais Chigi craint des répercussions sur la popularité du président du Conseil, estimant, sondages en main, que toucher le dossier immigration avantagerait Salvini. Ce thème est politique et lié inévitablement à ce qui se discute actuellement au niveau européen, avec une proposition vue comme un pas en avant mais pas une révolution. Des éclaircissements seront demandés par le gouvernement lors des négociations mais il est clair que beaucoup dépendra de la médiation de Merkel, la réforme tombant pendant le semestre européen. »
ARTICLE, Stampa, F. Grignetti, « Plan sur les migrants, Rome insatisfaite : ‘’L’UE doit faire plus’’ » - « Lamorgese : c’est un pas en avant, mais on ne dépasse pas le système Dublin. Le cas Alan Kurdi éclate » : « La solidarité européenne est toujours difficile dans le domaine de la redistribution et des rapatriements. Une certitude inexistante. Si l’on prend l’affaire du bateau Alan Kurdi, avec 125 migrants à bord, sauvés dans les eaux libyennes. Le bateau, après des jours passé au large de Malte et de l’Italie, est en route vers Marseille. Ce serait la première fois qu’un navire humanitaire demande à arriver dans un port français. Et Paris, avant de devoir affronter le problème, s’est dépêchée de demander hier officiellement à l’Italie de les accueillir, assurant qu’elle participerait à un quota de relocalisation. Les discussions ont immédiatement débuté entre ministres de l’Intérieur. En somme, la négociation sur le plan européen sera compliquée ».
ARTICLE, Sole, B. Romano, « Migrants, l’Europe est déjà divisée. Incertitude sur le principe de Dublin » - « L’obligation de relocalisation n’est pas prévue, mais il existe une clause de solidarité. Ceux qui refusent d’accueillir les réfugiés devront prendre en charge le rapatriement des autres » : « En substance, l’espoir de Bruxelles est celui de créer un cercle vertueux avec une stratégie à trois piliers plus cohérente par rapport à celle utilisée jusqu’à présent : moins d’émigrés, moins de réfugiés, moins de relocalisations. Sur le front politique, les libéraux se sont plaints de ‘’l’absence de propositions relatives à l’immigration légale’’. La populaire R. Metsola s’est dite ‘’heureuse’’ du plan de la Commission. La socialiste K. Piri a demandé un ‘’mécanisme de relocalisation permanent et obligatoire’’. Alors que la Hongrie exige des ‘’frontières imperméables’’, le président du Conseil italien est resté prudent : c’est ‘’un pas important vers une politique migratoire vraiment européenne’’ ».
COMMENTAIRE, Corriere della Sera, G. Buccini : « Migrants, un compromis sans courage et sans vision » : « Un demi-million de personnes débarquées en Italie et seulement treize mille migrants relocalisées en Europe sont, de notre point de vue, la synthèse de toute l’injustice subie au cours des cinq dernières années. Le Pacte pour les migrations présenté hier à Bruxelles par la Commission ne produira pas le changement nécessaire et, sur les relocalisations, fait même un pas en arrière par rapport au Traité de Malte. Conte a plus que jamais besoin d’un appui à Bruxelles car il doit faire face aux pressions du PD qui, fort du résultat électoral, lui impose de revoir les décrets Salvini. La ministre Lamorgese a déjà préparé un plan, mais il faudrait faire des choix plus courageux. Il faudrait une révision radicale du système d’accueil. Pour vaincre face aux passeurs qui font du trafic d’êtres humains, la solution n’est pas celle des improbables blocus navals : il faut rouvrir et réglementer les flux, en créant des couloirs humanitaires pour les réfugiés et des entrées légalisées pour les migrants économiques. Conte et Zingaretti y arriveront difficilement, ne pouvant pas compter sur une stratège formidable comme Angela Merkel, sur laquelle Ursula von der Leyen mise tout. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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