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31/07/2024

Les voix obtenues par la N-VA en Wallonie lui rapportent de l'argent.

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Belgique. Le parti nationaliste flamand N-VA, en présentant des listes aussi en Wallonie lors des élections législatives de juin 2024, obtient de l'argent public pour les voix reçues dans cette partie du pays, alors qu'il n'y a pas décroché de député.

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"Meloni : "la Chine est un partenaire"."

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Italie. Revue de presse.

La visite en Chine de la présidente du Conseil Giorgia Meloni est citée « Meloni-Xi, le dialogue sur l’IA et les voitures électriques est relancé » (Sole 24 Ore), « Meloni : « la Chine est un partenaire » » (Messaggero), « Italie-Chine, les nouveaux accords sur la route de la soie » (Giornale).

ARTICLE, Corriere della Sera, M. Guerzoni « La volonté de recoudre des rapports d’amitié et le long tête-à-tête. Les oppositions dénoncent une volte-face »:  « Meloni est sortie soulagée de Diaoyutai, la Maison d’Etat de Pékin, et convaincue que sa première mission officielle dans la capitale a été un succès - selon ce qu’elle aurait dit à ses proches. Le face à face avec Xi Jinping a duré une demi-heure de plus que le temps prévu par l’agenda officiel. C’est pour elle un signal positif. La façon dont Meloni s’était, en décembre dernier, retirée des accords de la Nouvelle Route de la Soie, avait mis les rapports Italie-Chine en hibernation. Quand Meloni insiste pour souligner la « stabilité » de son gouvernement, Xi s’attarde sur le rôle que l’Italie pourrait avoir dans des « relations saines » entre la Chine et l’Europe – soit une aide pour les droits de douane.  L’espoir, pour les voitures électriques, est que les agences chinoises ouvrent des entreprises en Italie. Sur le plan de la politique internationale, rencontrant dimanche le premier ministre Li Qiang, Meloni avait condamné avec dureté ‘’ l’agression russe’’, et avec Xi elle a abordé plus génériquement le thème des ‘’crises internationales’’ . Par ailleurs, le président chinois nie que son pays puisse fournir des armes à Moscou. La satisfaction du Palais Chigi concerne avant tout l’espoir de rééquilibrer la balance économique et commerciale. La Présidente et ses conseillers raisonnent ainsi : la Chine a 1,4 milliard d’habitants, la classe moyenne veut le luxe italien et puisqu’on parle de 20% de la population chinoise, donc plus de 200 millions de personnes, les entreprises italiennes (comme celles françaises) ont devant elles un champ sans limites. Et puisque le président Xi s’est dit prêt à « accueillir favorablement les entreprises italiennes qui investissent en Chine » et a promis l’importation de « plus de produits italiens de haute qualité », le Palais Chigi fait des prévisions (très) optimistes : ‘’Dans quelques années, notre pays ne sera plus en mesure de satisfaire la demande’’ ». 

COMMENTAIRE, Il Foglio, G. Pompili « Le jeu d’équilibrisme de Meloni avec la Chine » : « L’opération séduction a commencé : la ‘’route de la soie’’ devient surtout spirituelle (et électrique). Il y a cinq ans, Giuseppe Conte, l'homme qui avait fait entrer l'Italie dans le grand projet stratégique chinois de la « Route de la soie », s'était rendu à Pékin. Meloni, en revanche, est la présidente du Conseil qui a retiré l'Italie du mémorandum, considéré comme sensible et controversé, mais qui a toujours essayé de maintenir un certain équilibre avec les dirigeants chinois, et qui a en fait remplacé l'accord par un "partenariat stratégique" Rome-Pékin rassurant tout le monde. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

30/07/2024

Lionel Baland dans le reportage de TV Libertés sur le passage des frontières avec la Russie et le Belarus.

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Mon séjour en Russie est cité (avec mes photos) dans le JT de TV Libertés au sein du reportage de Nicolas de Lamberterie sur le passage des frontières entre, d’une part, le Belarus et la Russie et, d’autre part, les pays de l’Union européenne (de 10’20’’ à 23’44’’) :


Sahra Wagenknecht lie l’éventuelle participation de son parti à un exécutif au sein d’un État aux positions de ses éventuels partenaires par rapport à la guerre en Ukraine.

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Allemagne. La figure de proue du parti anti-immigration BSW Sahra Wagenknecht lie l’éventuelle participation de son parti à un exécutif au sein d’un État de l’Est de l’Allemagne aux positions de ses éventuels partenaires par rapport à la guerre en Ukraine : « Nous ne participerons qu'à un gouvernement d’un des États allemands avec des partenaires qui adoptent également une position politique fédérale claire en faveur de la diplomatie et contre la préparation à la guerre », parce qu'il est clair « qu'une nouvelle course aux armements engloutit les milliards dont nous avons un besoin urgent pour les écoles, les hôpitaux, le logement et l'augmentation des retraites. »

(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2024/07/29/la-...)

La Cour constitutionnelle annule la suppression de la possibilité de siéger au Parlement pour un parti qui a 3 mandats directs et pas 5 %.

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Allemagne. La Cour constitutionnelle a annulé la réforme de la législation électorale supprimant, lors des élections législatives, pour un parti qui n’a pas obtenu 5 % des voix, la possibilité de siéger à la Chambre des députés s’il obtient 3 mandats directs.

La CSU bavaroise, si elle n’atteint pas les 5 % au niveau fédéral à l’issue d’élections législatives, siégera donc toujours au sein de la Chambre des députés.

29/07/2024

"Meloni en mission à Pékin : premiers accords sur l'énergie et l’automobile."

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Italie. Revue de presse.

La visite en Chine de la présidente du Conseil Giorgia Meloni est aussi citée « Meloni annonce des accords avec la Chine » » (Corriere), « Chine, Meloni fait des concessions aux grands groupes de l’automobile électrique » (Messaggero).

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, M. Guerzoni « Meloni en mission à Pékin : premiers accords sur l'énergie et l’automobile » : « C'est sur un tapis rouge d'un kilomètre de long, au Grand Hall du Peuple, que Giorgia Meloni fait ses premiers pas officiels dans la capitale chinoise. C’est l’un des voyages les plus longs et les plus délicats sur le plan politique pour la Présidente du Conseil, qui doit reprendre le fil du dialogue après la déchirure dans les rapports entre Italie et Chine suite à l’abandon du projet de la Nouvelle Route de la Soie. Aujourd'hui, se tiendra la rencontre avec le président Xi Jinping, moment central des cinq jours du voyage entre Pékin et Shanghai. Le premier jour de Meloni en Chine a été marqué par la rencontre bilatérale avec le Premier ministre de la République populaire de Chine. "Celui qui trouve un ami trouve un trésor" a affirmé Li Qiang, et ce sont des mots qui, au-delà des cérémonies, évoquent les intérêts en jeu : le "plan d'action triennal pour expérimenter de nouvelles formes de coopération" annoncé par Meloni et les six accords signés. L’objectif de Meloni est celui d’essayer de rééquilibrer la balance commerciale, qui penche drastiquement en faveur du géant de l'Est et de favoriser des relations " de plus en plus équitables et bénéfiques". Aux hauts dirigeants du Parti communiste, la Présidente demande en substance de ne pas dominer, par leur pouvoir économique, les entreprises italiennes. "Notre nation reste désireuse de coopérer, mais il est essentiel que nos partenaires coopèrent véritablement en respectant les règles, afin que toutes les entreprises puissent opérer dans les marchés internationaux sur une base égalitaire ". Les gouvernements chinois et italien ont pour l’instant signé six accords sur l’industrie, l’éducation, la sécurité alimentaire, la protection de l'environnement et le développement durable. Meloni a également annoncé un plan d'action 2024-2027, avec lequel elle espère ouvrir une nouvelle phase du partenariat et relancer la coopération dans tous les domaines : du commerce aux investissements, en passant par l'éducation et la formation, de l'agriculture à la sécurité alimentaire, jusqu’à l'environnement, la culture et le tourisme. Meloni a qualifié d’ " étape importante " le protocole de coopération industrielle signé avec le gouvernement chinois dans des secteurs stratégiques tels que la mobilité électrique et les énergies renouvelables. Elle ouvre ainsi grand les portes du pays à l'industrie chinoise de la voiture électrique, qui subit une crise à cause des frais douaniers européens. »

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Giorgia Meloni et le président chinois Xi Jinping 

ENTRETIEN de Antonio Tajani, ministère des Affaires étrangères et vice-président du Conseil italien, Quotidiano nazionale [extraits] : « Ceux qui visent un vote anticipé sont ridicules. Nous sommes prêts à accueillir les centristes déçus » : « Tajani en contact avec Israël et le Liban, souligne qu’il faut "éviter l'escalade" et "protéger les Italiens, civils et militaires, au Liban et œuvrer pour qu'il n'y ait pas d'escalade avec Israël". Tels sont les deux objectifs immédiats que le ministre des Affaires étrangères indique quelques heures après l'attaque du Hezbollah sur le terrain de football des jeunes Israéliens druzes tués sur le Golan et le déclenchement d'un nouveau foyer de crise grave au Proche-Orient. Mais Antonio Tajani est aussi vice-premier ministre et leader de Forza Italia, et à ce titre, il lance un avertissement à ceux qui parlent de tensions au sein du gouvernement avec le risque d'un vote anticipé : "Ceux qui émettent l'hypothèse d'élections anticipées devraient se réveiller de leur rêve. Il faut faire face à la réalité, qui est celle d'un exécutif qui durera jusqu'à la fin de la législature. Je vois plutôt des mouvements au centre et nous sommes prêts à accueillir ceux qui veulent participer à une force à la popularité européenne visant les 20 % ". Commençons par les événements tragiques du Moyen-Orient. Quels sont les risques que nous encourons ? " Les risques sont là, mais il nous appartient d'agir pour les réduire. Nous avons deux contingents militaires au Liban, l'un à Beyrouth et l'autre avec la Finul le long des frontières, et 3 000 civils italiens, dont beaucoup ont un double passeport. Garantir la sécurité de nos compatriotes est donc la première mission. Je suis en contact permanent avec le ministre Crosetto (Frères d'Italie) et notre ambassadeur. Notre cellule de crise est mobilisée et en pleine activité. Donc, d'une part, aucun Italien ne doit se rendre dans ces zones et, d'autre part, nous sommes prêts à évacuer les civils si la situation s'aggrave". La crainte d'une escalade est bien présente. "C'est pourquoi nous nous efforçons, par le biais de contacts avec les ministres des Affaires étrangères israélien et libanais, d'éviter que le conflit ne s'aggrave et ne s'étende. Au contraire, j'espère que le sommet qui s'est tenu à Rome (hier, ndlr) entre les services secrets américains et israéliens et les négociateurs arabes pourra faire avancer la désescalade". Venons-en à l'Italie. Ces dernières semaines, nous avons constaté une augmentation du niveau de tension au sein du gouvernement entre vous, la Ligue et la Présidente du Conseil. Sommes-nous au niveau de la garde ? "Les citoyens peuvent et doivent rester absolument calmes : il n'y a pas de danger pour le gouvernement. Nous arriverons à la fin de la législature. Il est physiologique que nous soyons trois partis différents et qu'il y ait une dialectique, mais nous sommes une alliance stratégique". Pourtant, sur l'autonomie, les prisons, les listes d'attente, vous avez vous-même marqué plus d'une différence avec Salvini et Meloni. "Sur l'autonomie, nous avons voté pour et nous avons seulement dit que nous voulions vérifier comment elle sera appliquée. En revanche, l'amendement de Forza Italia inséré dans le texte approuvé indique la volonté de rééquilibrer les différences avec le Nord du pays qui se sont accumulées au cours des dernières décennies dans le Sud. Sur les autres sujets, j'ai pris soin de dire : attention à ne pas avoir vingt politiques commerciales régionales en contraste avec celles du gouvernement national. En ce qui concerne les prisons, trois de nos quatre amendements ont été approuvés. Et demain (aujourd'hui, ndlr), nous lancerons avec le Parti radical une série d'initiatives et de mobilisations sur la situation carcérale qui concerne aussi bien les détenus que les agents de la police pénitentiaire". Pas d'impulsion de la part de la famille Berlusconi, donc, pour être également un parti "de lutte" à l'égard de Meloni ? "Mais jamais de la vie. Ça, c’est le souhait de la gauche. La ligne politique de Forza Italia n'a jamais changé. Ce qui signifie également que nous ne nous laissons pas faire, par qui que ce soit". Aucune distance, même avec la direction actuelle du parti fondé par son père ? "La famille Berlusconi a toujours été proche de Forza Italia. Il n'y a pas de tension, pas de friction, mais une relation d'amitié qui dure depuis des décennies". »

ARTICLE, La Stampa, F. Moscatelli « L’Italie est inquiète pour ses 1 300 militaires déployés dans le cadre de la Finul. Crosetto demande à l’ONU de modifier les règles d’engagement » : « L’Italie est en alerte pour la situation en cours dans la région. Un communiqué du ministère des affaires étrangères italien fait savoir que ‘’le ministre Tajani est en contact avec Israël et le Liban afin d’éviter une escalade qui pourrait échapper au contrôle ’’. Tout dépendra de la puissance qu’utilisera Tel Aviv dans sa riposte. Ce qui inquiète le ministre de la Défense Guido Crosetto est avant tout la sécurité des quelques 1 300 militaires italiens déployés dans le Liban du sud dans le cadre de la Finul. Le Chef d’Etat-Major de la Défense, l’amiral Giuseppe Cavo Dragone, a modifié la rapidité du dispositif d’évacuation de 5 jours à 48 heures. L’évacuation des militaires serait cependant la dernière des hypothèses. Le ministre Crosetto a échangé des informations avec plusieurs collègues, allant du ministre de la Défense français au ministre israélien, avec lesquels il a partagé la proposition d’un changement de stratégie concernant les règles d’engagement de la mission. Crosetto demande notamment l’application de la résolution 1701 du Conseil de Sécurité prévoyant une bande de sécurité sans armes entre la Ligne Bleue et le fleuve Litani. Le but est d’empêcher au Hezbollah d’utiliser des immeubles privés comme dépôts d’armes. Il faut aussi renforcer l’armée libanaise, car le Hezbollah remplit un vide de pouvoir. La prise de position de Crosetto sert aussi à souligner le rôle de l’Italie, présente dans la région depuis 1982 et qui est prête à reprendre le commandement de la mission FINUL, actuellement assurée par l’Espagne. La perspective est aussi d’assumer des responsabilités à Gaza, le moment venu, en collaboration avec d’autres pays arabes modérés. Hier, la Farnesina a invité les civils italiens à quitter au plus vite la région. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

La CDU n'exclut pas une coalition avec le BSW dans certains des États.

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Allemagne. Le secrétaire général du parti démocrate-chrétien CDU n'exclut pas une coalition entre la CDU et le parti de gauche anti-immigration BSW de Sahra Wagenknecht au niveau des différents États. Par contre, au niveau fédéral, la CDU rejette un tel rapprochement.

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28/07/2024

Les patriotes de l'AfD donnés à 18 % et la gauche anti-immigration BSW à 10 %.

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Allemagne. 

(https://www.wahlrecht.de/umfragen/insa.htm)

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(seuil éléctoral : 5 %)

SPD : sociaux-démocrates

CDU : démocrates-chrétiens / CSU : sociaux-chrétiens bavarois

Grüne : écologistes

FDP : libéraux

AfD : patriotes

Die Linke : post-communistes

BSW : gauche anti-immigration

Sonstige : autres

Viktor Orbán est favorable à la pleine appartenance de la Roumanie à l’espace Schengen.

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Hongrie et Roumanie. Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán déclare en Transylvanie que la pleine appartenance de la Roumanie à l’espace Schengen et la ligne de train à grande vitesse Budapest-Bucarest seront placées à l’agenda de la présidence hongroise de l’Union européenne.

Viktor Orbán : "L'objectif du président Donald Trump est précisément de ramener le peuple américain à l'État-nation."

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Hongrie (et Roumanie). Le Premier ministre Viktor Orbán déclare : « L'objectif du président Donald Trump est précisément de ramener le peuple américain de l'État libéral post-national, de le ramener en arrière, de le forcer à revenir, de le ramener à l'État-nation. C’est pourquoi ils veulent empêcher Donald Trump de se présenter aux élections. C'est pour cela qu'ils veulent le mettre en prison. C'est pourquoi ils lui confisquent ses biens. Et comme ça n’aide pas, ils veulent le tuer. »

26/07/2024

"Meloni veut privatiser un peu la Rai."

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Italie. Revue de presse.

EDITO, La Stampa, M. Sorgi : « En Europe, la Présidente du conseil prise entre deux blocs » : « Giorgia Meloni est déjà en train de payer ses mauvais choix européens, en particulier son opposition au deuxième mandat d’Ursula von der Leyen. Dans le dernier rapport de la Commission européenne sur l’état de droit, l’Italie est perçue comme un pays où la liberté de l’information est mise en danger, ce que le Président de la République Sergio Mattarella a souligné dans son dernier discours. Il y a toutefois une autre façon d’expliquer ce qui est en train de se passer pour Giorgia Meloni en Europe, en passe d’abandonner la présidence d’ECR. Les élections européennes ont sanctionné une logique de bloc : le bloc européiste d’un côté, le bloc souverainiste de l’autre. Et ce dernier est profondément divisé, et ces divisions se ressentent dans chaque pays, comme en Allemagne où des élections partielles ont actuellement lieu. Des divisions qui risquent de nuire à qui, comme Giorgia Meloni, avait tenté d’être un intermédiaire avant de se repositionner. »

ARTICLE/ENTRETIEN, La Stampa, F. Olivo « Tajani (Forza Italia) freine La Russa (Frères d’Italie) » : « « Je ne suis pas d’accord avec cette approche – dit Tajani. Ce qu’a subi Andrea Joly est un passage à tabac, un acte criminel. Et je dis cela indépendamment du fait qu’il se soit déclaré journaliste ou non ». La Russa, insistent les journalistes, a dit que Joly aurait pu se signaler, « mais il aurait été tabassé tout aussi gravement s’il avait été un citoyen ordinaire. Ensuite, - poursuit le vice-Président du Conseil – il est clair qu’ils l’ont agressé, car il faisait des photos et vidéos ». Mais il y a un thème beaucoup plus politique que Tajani souligne : l’hypothèse de la dissolution de CasaPound. Dans ce cas aussi émerge une distance des opinions du Président du Sénat, qui avait exprimé dess doutes à ce sujet. Forza Italia est en train de créer de vifs débats au sein de la majorité. Tant de fronts ouverts, les listes d’attente dans le domaine sanitaire, l’urgence dans les prisons, et évidemment l’autonomie différenciée. »

ARTICLE, Il Messaggero, G. Rosana et F. Malfetano : « Ursula von der Leyen demande deux noms pour la Commission, Raffaele Fitto et Elisabetta Belloni dans la course » : « Hier, la présidente de la Commission a fait savoir aux dirigeants des pays membres qu’elle souhaitait recevoir deux noms, afin de conserver la parité au sein de l’exécutif européen, de candidats pour la Commission avant le 30 août. Une fois la liste des candidats fixés, ceux-ci seront auditionnés courant septembre. Côté Italie, si tous considèrent que le nom de Raffaele Fitto est presque certain, il se pose la question de la candidate. Le nom le plus probable est celui de la directrice du Département de l’Information pour la Sécurité, Elisabetta Belloni. Mais d’après certaines sources, Meloni ne souhaiterait pas ‘’sacrifier’’ la diplomate, par conséquent d’autres noms sont avancés. S’il est très difficile de savoir qui correspond au portrait-robot pour le poste, certains avancent des noms, comme Mara Carfagna ou l’ex-présidente de la Cofindustria, Emma Marcegaglia. Mais au-delà des noms pour la Commission, il y a l’enjeu du nom pour remplacer Raffaele Fitto. Une seule chose semble sûre, c’est que Giorgia Meloni s’attribuera les Affaires Européennes. Restent donc trois missions : PNRR, Cohésion et Sud. Sur la première, elle pourrait échouer au ministère de l’Économie, sous la forme d’un sous-secrétariat, un poste que pourrait récupérer Ylenja Lucaselli, une étoile montante de FdI. Une autre certitude c'est que Giorgia Meloni veut vite en finir avec ces questions afin de n'éviter que ses alliés au sein du gouvernement n’en profitent pour durcir le ton et demander des comptes. La présidente du Conseil aurait à cet égard prévu de s’en charger à son retour de Chine. »

ARTICLE, Corriere della Sera, M. Guerzoni « Dossiers économiques et conflits. La première visite en Chine de Meloni » : « Quatre jours entre Pékin et Shangaï pour relancer les rapports politiques et les relations commerciales avec la République populaire et recoudre la plaie de la Route de la Soie. Giorgia Meloni est en route pour sa première visite officielle en Chine, cinq ans après la dernière mission d’un Président du Conseil italien. La Première Ministre sera en visite du 28 au 31 juillet, sur invitation du Premier Ministre Li Qiang, et verra également le président de l’Assemblée du peuple Zhao Leji et le secrétaire du Parti communiste chinois de Shangaï, Chen Jining. Pour la Présidente du gouvernement italien, c’est une mission délicate et importante, le Palais Chigi travaille à l’organisation depuis des mois sur trois niveaux. Il y a le thème politique des rencontres bilatérales au plus haut niveau, le thème économique lié au Business Forum Italie-Chine, et il faut tisser la toile des rapports culturels entre les deux pays : le moment le plus significatif sera l'inauguration de l’imposante exposition sur les 700 ans du Livre de Marco Polo. Des sources du gouvernement prévoient que la visite « s’effectuera dans un climat constructif », et qu’outre les dossiers économiques, Meloni abordera avec Xi Jiping la question centrale et stratégique du conflit entre la Russie et l’Ukraine. Elle atterrira dans la nuit de demain, quelques jours après le Ministre des affaires étrangères de Kiev. Le voyage de Dmytro Kuleba a été narré par le gouvernement chinois comme la preuve d’une attitude « neutre » et « équidistante » sur la guerre de Poutine. La posture diplomatique de Meloni est en accord avec les conclusions du G7 et donc avec la recherche de relations constructives et stables » et d’une coopération jugée « nécessaire pour affronter les défis globaux ». Se passer de la Chine n’est pas possible, du point de vue géopolitique autant qu’économique, et la présidente du Conseil demandera à Xi de faire tous les efforts possibles pour promouvoir la fin du conflit. « La Chine – affirme Antonio Tajani – peut être un interlocuteur porteur de paix. Elle doit être impliquée, elle peut donner des conseils plus modérés à Moscou. Évidemment, les affaires et l’intention réciproque de « relancer les rapports bilatéraux dans les secteurs d’intérêt commun seront également au centre des réunions et de l’étape suivante à Shangaï. Pour préparer les négociations, Rome et Pékin ont travaillé à la relance du Comité de gouvernance et la Commission économique mixte, au 20e anniversaire du partenariat stratégique global. L’échange commercial valait 66,8 milliards en 2023, et l’objectif du gouvernement et de le faire grandir davantage. Pour Mao Ning, porte-parole du Ministère des affaires étrangères, un développement « sain et stable » des relations convient aux deux nations. Pour Pékin, la visite de Meloni est une opportunité pour « consolider l’amitié traditionnelle » avec l’Italie et pour renforcer les relations entre la Chine et l’Europe. Les mots de la porte-parole, sur l’intention de « profiter » de la visite de Meloni pour » valoriser l’esprit de la Route de la Soie », sont étonnants. »

ARTICLE, Repubblica, D. Ranieri : « L'Italie nomme un ambassadeur et rouvre un dialogue avec Assad » : « Le ministre des affaires étrangères Antonio Tajani annonce que le gouvernement italien a choisi un ambassadeur italien en Syrie, ce qui signifie qu'il se prépare à remettre en service l'ambassade à Damas. Il s'agit d'une petite révolution diplomatique, qui sera certainement menée avec d'autres pays de l'UE. En mars 2012, l'ambassade d'Italie en Syrie avait été évacuée pour des raisons de sécurité et pour rompre les relations avec le régime du président Bashar el Assad. Le retour, aujourd’hui, d'un ambassadeur italien à Damas signifie que l'Italie veut rompre l'isolement international de la Syrie, qui avait été décidé en guise de punition pour les nombreuses atrocités commises contre les civils – avec un nombre de morts qui pourrait dépasser le demi-million. " Avec cette nomination, nous voulons donner un signal, également à nos amis européens, d'une attention accrue. Nous ne pouvons pas laisser le monopole de la situation aux Russes et à d'autres". Il y avait déjà eu des signes de cette ouverture du gouvernement italien à l'égard de Bachar el Assad. Le 28 mai, la télévision syrienne avait annoncé la visite de Gianni Caravelli, chef de l'Aise - les services secrets qui s'occupent des activités à l'étranger - pour rencontrer le directeur des services syriens. Les deux hommes auraient discuté de l'éventuelle création d'une zone de sécurité près de la ville de Homs pour rapatrier les réfugiés syriens à l'étranger. Lundi, Tajani a envoyé avec les ministres de Croatie, de Chypre, de la République tchèque, de Grèce, de Slovaquie et de Slovénie une lettre à Joseph Borrell, Haut représentant de l'UE, en affirmant que l'Union européenne doit revoir sa stratégie sur la Syrie, qu'elle doit être "plus réaliste, proactive et efficace pour accroître l'influence politique" (traduit : elle doit rouvrir les relations diplomatiques avec Assad). Ces dernières années, durant les phases les plus violentes de la guerre civile, le parti de Giorgia Meloni, Fratelli d'Italia, avait à plusieurs reprises défendu le régime d'Assad. » 

EDITORIAL, Il Foglio, C. Cerasa « Meloni veut privatiser un peu la Rai » : « Dans l’agenda politique de Giorgia Meloni, une surprise pourrait prendre au dépourvu tant l'opposition que la majorité. Un coup de théâtre qui pourrait devenir l'un des thèmes de la prochaine loi de stabilité : privatiser la Rai. L'évocation soudaine du scénario d’une privatisation de la RAI est plus qu'un simple raisonnement comptable et s'apparente plutôt à une manœuvre politique et culturelle. Politique, car si les adversaires de Meloni accusent la Présidente de vouloir accaparer le service public en le transformant en dépotoir du ‘melonisme’, enlever une partie de politique dans la RAI et au contraire faire entrer un peu de marché dans la RAI, permettrait de modifier cette narration. La formule sur laquelle raisonne Meloni est encore vague : avec certains collaborateurs la Présidente serait allée jusqu'à dire que la privatisation idéale coïnciderait avec 50 pour cent de la valeur de la RAI. C’est un raisonnement qui pourrait surprendre ses alliés dont certains, comme Forza Italia, et comme la famille Berlusconi, qui pourraient être inquiets à l'idée d'avoir à l'avenir une Rai plus désireuse de concurrencer Mediaset sur le marché de la publicité. Aller dans la direction d'une privatisation importante de la RAI est cependant une voie inévitable pour tous ceux qui ont un minimum de connaissances sur la délicate et dramatique question de la dette accumulée par la RAI au fil des ans, qui s’élève à 568 millions. Mercredi prochain, a déclaré hier le ministre des Relations avec le Parlement, Luca Ciriani, les présidents de la Chambre et du Sénat tenteront de fixer une date pour élire les quatre membres du Conseil d'administration de la RAI. Et qui sait si, lorsqu'elle se retrouvera à déplacer les pions de la Rai du futur, Meloni ne donnera pas suite à son idée : sortir la politique du Viale Mazzini et mettre la Rai sur le marché. L'idée est là. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Un drapeau allemand enlevé car des migrants se sentent provoqués.

Allemagne. Bade-Wurtemberg. Pforzheim. Le drapeau qui flotte depuis des années au-dessus d’un plongeoir de piscine doit être enlevé car des migrants se sentent provoqués. Cette décision a été prise par la municipalité dirigée par les démocrates-chrétiens de la CDU.

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Un recours juridique a été introduit contre l’interdiction du magazine Compact.

Allemagne. Un recours juridique a été introduit contre l’interdiction du magazine Compact.

(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2024/07/16/la-...)

Le groupe ECR obtient des postes au sein du Parlement européen.

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UE. Lors de l’élection des commissions et des sous-commissions au sein du Parlement européen, le groupe des Conservateurs et Réformistes européens (ECR) n'a pas été affecté par le cordon sanitaire appliqué aux des autres groupes patriotes. Il a obtenu trois présidences de commissions (Budgets, Agriculture et Pétitions) et neuf vice-présidences de commissions.

Il a également décroché deux vice-présidences du Parlement européen et un questeur.

(https://www.europarl.europa.eu/topics/en/article/20190705...)

Les autorités de Saxe-Anhalt interdisent la "fête d’été de la liberté de la presse".

Allemagne. Les autorités de Saxe-Anhalt interdisent la « fête d’été de la liberté de la presse », en prétendant que cette dernière a pour vocation de remplacer la fête d'été initialement prévue ce jour-là par le magazine, désormais interdit, Compact.

(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2024/07/16/la-...)

25/07/2024

"Prisons, Meloni bloque Forza Italia : ‘Non à une grâce masquée’."

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Italie. Revue de presse.

Le discours du Président de la République Sergio Mattarella, et notamment sa défense de l’information et de la liberté de la presse lors d’une cérémonie officielle, hier, à quelques jours de l’agression d’un journaliste par Casapound fait la une des médias : « ‘Tout acte commis contre la presse est une action subversive’’ prévient le Président de la République italienne » (Corriere della Sera, La Repubblica, La Stampa).

 ANALYSE, Corriere della Sera, de M. Breda, « Contestations et intimidations, voici ce qui a motivé le chef de l’Etat » : « Le 28 juin, intervenant au sujet de l’enquête publiée par Fanpage qui dévoilait les nostalgies fascistes et l’antisémitisme de certains membres de la Gioventù Nazionale, Giorgia Meloni exprimait un jugement dur sur ce modèle journalistique et posait une question à la Présidence de la République italienne : ‘’Je prends acte qu’il est maintenant possible de s’infiltrer dans les partis, d’assister secrètement aux réunions et de les publier. Est-ce autorisé ? Je le demande au Président de la République’’. L’interrogation est restée en suspens. Sergio Mattarella ne veut pas de polémiques au sommet des institutions. Il reste cependant ferme sur le fait que l’état de l’information dans notre pays l’inquiète. Le message alarmant à travers lequel il a fait le lien entre une série d’épisodes le démontre : ‘’Ces derniers temps, les contestations et les intimidations, si ce n’est les agressions à l’égard des journalistes qui documentent les faits s’accumulent. Mais l’information, c’est précisément ça, comme on l’a vu à Turin il y a quelques jours… C’est la documentation de ce qui existe, sans obligation de rendre des comptes. La lumière sur des faits jusqu'ici négligés’’. Mattarella use rarement d’un ton aussi net et péremptoire. Mais ce qui l’inspire cette fois, c’est une véritable ‘’altération de la réalité’’, qui devrait être surveillée avant tout par ceux à qui on a confié le devoir d’informer. Voilà le point critique sur lequel se concentre le Président avant d’évoquer le règlement sur la liberté des médias, mis en chantier par l’UE et qui sera ‘’mis en œuvre progressivement’’ à partir du 8 novembre prochain. Et ici, il serait absurde d’affirmer que Mattarella ne fait pas allusion aux nouveaux postes attribués au sein de la Rai, pour en contrôler les contenus ». 

ENTRETIEN, La Repubblica, d’Ignazio La Russa, Président du Sénat « Oui, je suis parfois négligent, non à l’antisémitisme des années 70 », par T. Ciriaco : « A travers ce genre de [déclarations polémiques] je ne cherche pas à susciter une vague de soutien à mon égard. Je suis comme ça, je dis ce que je pense […] des fois je me dis que c’est une erreur, mais ensuite je me convaincs que j’ai 77 ans et que je préfère vraiment dire ce que je pense. Moi, je défends la liberté, j’ai tout à fait conscience de l’aberration des lois fascistes et de la lutte pour les institutions démocratiques. Mais si vous me parlez d’antifascisme, je pense aux années 1970 (les ‘’années de plomb’’ marquées par le terrorisme en Italie, ndt). J’ai vécu les années 70 à Milan, c’est quelque chose de marquant. Mon père était fasciste, il me disait que ce n’était pas que du mauvais. Quand je lis Renzo De Felice [historien italien spécialiste du fascisme, ndt] je pense : peut-être que ce que me disait papa n’était pas si absurde ». 

COULISSES, La Stampa, de F. Capurso et F. Olivo, « Prisons, Meloni bloque Forza Italia : ‘Non à une grâce masquée’ » : « Fratelli d'Italia craint depuis le début les effets du débat sur les prisons. Selon Giorgia Meloni, la solution pour alléger la population carcérale en Italie ne peut pas être d’assouplir les peines ou gracier les détenus, et sur ce point, elle ne veut pas céder. C'est précisément de la Présidence du Conseil qu'est venu l'ordre péremptoire de ne pas parler du décret, si cher à la Présidence de la République, comme un "vide-prisons". Pour Fratelli d’Italia, il s'agirait d'un "message dévastateur" pour l'électorat de droite et qui contrasterait avec l'image de rigueur absolue imposée par Meloni. Ces derniers jours la Présidente du Conseil a découvert qu'elle avait un nouveau problème au sein de la majorité, il s’agit de Forza Italia. Le parti de Tajani au Sénat a insisté sur le décret sur les prisons, comme il l'a rarement fait pour d'autres mesures dans le passé : il voulait que ses 9 amendements soient débattus et votés. Une réunion d’urgence est convoquée dans le bureau de la présidente de la Commission Justice, Giulia Buongiorno entre les membres du gouvernement FDI, dont le ministre Nordio, et des représentants de FI. Peu après, la résistance de ces derniers fond comme neige au soleil. À l’issue de la réunion, seuls deux amendements survivent. Pour Tajani, c'est une défaite difficile à digérer. »

COMMENTAIRE, La Repubblica, de S. Folli, « La difficile voie des réformes » : « Certains en doutent encore, mais il est fort probable que l'Italie paye le prix de son vote contre la réélection d’Ursula von der Leyen. Le spécialiste de la Constitution Stefano Ceccanti, figure de référence de la gauche, estime, par exemple, que le rapport annuel sur l'état de l'Union est sévère en ce qui concerne l'Italie. Les critiques adressées à l'Italie à travers une longue série d'arguments sont-elles exagérées ? Peut-être, mais il ne faut pas pour autant les ignorer. Si même le Président de la République parle d'"actes subversifs", à propos d'actions d'intimidation contre la liberté d'information, cela signifie que la ligne rouge a été franchie. C'est du moins le sentiment qui se répand dans une partie non-négligeable de l'opinion publique. Car ce qui compte, ce sont les faits, et plus encore la manière dont ils sont perçus, ce qui accroît le sentiment collectif d'incertitude. Quelles conséquences politiques peut-on en tirer ? On pourrait dire que le gouvernement Meloni s'affaiblit. L'enchaînement des mésaventures et des mauvais choix crée une impression de précarité croissante. En revanche, il n'y a aucune raison d'imaginer une crise gouvernementale à court ou même à moyen terme. À l'heure actuelle, personne dans la coalition de droite n'a intérêt à faire trébucher Giorgia Meloni. Nous sommes dans la phase où les contrastes et les frictions entre les partis visent à gagner des espaces de pouvoir, certainement pas à renverser la table. Après tout, le vote pour les élections européennes est le signe de la bonne santé de Fratelli d'Italia et de leur leader. Par conséquent, si l'on parle d'une Meloni affaiblie, on ne se réfère pas au rapport de forces avec une opposition qui est encore loin de constituer une alternative à portée de main. Parler d'affaiblissement signifie que la première phase du gouvernement est terminée et que la Présidente du Conseil n'a plus la touche magique des premiers mois. On pourrait multiplier les exemples, mais un seul suffira. La réforme pour l’élection directe du Premier ministre, l'une des réformes phares de Meloni, mais aussi parmi les plus controversées, aurait besoin d'un élan extraordinaire pour être débattue et approuvée au Parlement. Au lieu de cela, en cette période où apparaissent les premiers signes d'une usure qui affecte principalement la figure de la Présidente du Conseil, il devient plus difficile, et même risqué d'insister avec la même conviction des débuts de la législature. Aujourd'hui qu'émergent toutes les ombres du texte préparé par le gouvernement aller à l'épreuve de force dans un moment de faiblesse semblerait un non-sens. »

ANALYSE, Sole 24 Ore, B. Romano : « La Commission européenne lance des avertissements sur les médias et le ‘’premierato’’ » : « La Commission européenne a publié hier un rapport sur l’état des droits en Italie. Entre autres choses, Bruxelles y souligne les risques sur l’indépendance de la RAI. La Commission rappelle que les règles sur le financement de l’audiovisuel public visent à garantir le bon fonctionnement du service public et son ‘’indépendance’’. Le rapport souligne particulièrement la diminution de la redevance télé de 90 à 70€, ce qui pose le souci du financement de l’entreprise publique et compromet sa stabilité économique, alors qu’un règlement européen entré en vigueur en mai, le Media Freedom Act, entend protéger l’indépendance de la presse et des médias. Edulcoré, d’après certaines sources, sous la pression du gouvernement italien, le rapport critique aussi l’abolition du délit d’abus de pouvoir, qui met selon lui à mal la lutte contre la corruption : ‘’les modifications proposées pourraient réduire le temps disponible pour mener des poursuites judiciaires dans le cas de délits pénalement répréhensibles’’, peut-on lire. Sur la réforme du premierato, la Commission s’inquiète aussi du déséquilibre des institutions et particulièrement des contre-pouvoirs. Bruxelles note aussi l’interdiction de publier la mise en détention provisoire avant le début d’un procès, le manque de réglementation sur le lobbying, des critiques qui adoptent souvent le point de vue d’organismes tiers, ce qui est d’après certains une stratégie pour contourner les pressions de Rome et ne pas supprimer toutes les remarques. Enfin, sur les médias, on relève 75 agressions de journalistes depuis le début de l’année, une augmentation des comparution judiciaires avec comme objectif d’intimider et la multiplication des dénonciations pour diffamations de la part du gouvernement. »

 EDITORIAL, Il Foglio, de C. Cerasa, « Vous voulez être les Chamberlain de l’Italie ? Grande leçon de Sergio Mattarella sur Kiev. Contre les idiots utiles de Poutine et les pro du drapeau blanc » : « Le Président Sergio Mattarella s’exprime parfois indirectement ou par allusions, laissant le soin aux journalistes d’interpréter le lendemain dans la presse le moindre de ses mots et attitudes. Mais ça n’a pas été le cas hier, lors de la cérémonie officielle dite de l’éventail, [réunion annuelle du Président de la République, des Présidents des Chambres et de l’Agence de presse parlementaire avant la pause estivale des travaux parlementaires]. Le Chef de l’Etat s’est exprimé avec clarté sur un sujet où les allusions et les ambiguïtés ne manquent pas : la guerre en Ukraine. Il a remis les points sur les i, s’adressant notamment aux faux pacifistes, c’est-à-dire ceux qui appellent à désarmer l’Ukraine et à laisser Poutine tranquille. Sergio Mattarella a réitéré l’engagement convaincu de l’Italie pour soutenir l’Ukraine, aux côtés de la quasi-totalité des pays de l’UE et de l’OTAN. ‘’La Russie a offert à l’OTAN une relance imprévisible de son rôle de protagoniste, or on se souvient des mots de plus d’un chef d’Etat et de gouvernement de l’OTAN, il y a à peine trois ans, jugeant l’Alliance reléguée au second plan, pour utiliser une expression très réductrice par rapport aux expressions employées alors’’. S. Mattarella s’est dit attristé des énormes ressources financières dédiées à l’armement dans le monde mais son message reste ferme ‘’à qui la faute ? à ceux qui défendent leur liberté, à ceux qui aident un pays à la défendre ou à ceux qui attaquent la liberté des autres ?’’. Mattarella évoque la parabole de Neville Chamberlain qui, en 1938, avait laissé l’Allemagne annexer une partie de la Tchécoslovaquie sous couvert de garantir ainsi la paix. ‘’L’Italie, ses alliés et ses partenaires européens soutiennent l’Ukraine et défendent ainsi la paix, afin d’éviter une succession d’agression de ses voisins les plus vulnérables car cela provoquerait, au XXI° siècle, l’explosion d’une guerre mondiale’’. S. Mattarella en a après la gauche pacifiste et la droite nationaliste, après les idiots utiles de Poutine, la gauche réformiste, timide sur le dossier ukrainien, après le monde catholique et peut-être ceux qui suivent à la lettre les mots du Pape François qui a invité l’Ukraine à avoir le courage de ‘’hisser le drapeau blanc’’. Mais il en a aussi après le gouvernement et ce qu’il pourrait faire à l’avenir. Peut-être qu’il faut un dessin à certains pour faire comprendre que défendre l’Ukraine ce n’est pas seulement défendre les frontières d’une démocratie attaquée, c’est aussi apprendre à défendre toutes les démocraties dans le monde, y compris l’Italie. Cela vaudrait aussi en cas d’une victoire de D. Trump. Vive Mattarella ! »

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, B. Splitz : « La salvinisation du parti de Marine Le Pen » : « Lorsque le RN semblait proche de Matignon, un petit refrain rassurant s’est diffusé : le parti est en train de se méloniser. Ce slogan est en fait une fable : le RN n’est pas du tout en voie de mélonisation, il est en pleine salvinisation. Le Rassemblement national n’est en effet pas Fratelli d’Italia, parti au sein duquel se trouvent de nombreux responsables formés à la Démocratie Chrétienne, comme Guido Crosetto. Le RN ressemble beaucoup plus à la Ligue pour sa proximité historique avec Moscou, son rejet de l’atlantisme, son approche économique étatiste, là où Meloni est libérale. Et puis il y a aussi l’Europe, où les deux partis restent accrochés à des positions très différentes, jusqu’à la création récente du groupe des Patriotes pour l’Europe, où le RN tient la dragée haute aux autres partis, mais que FdI a refusé de rejoindre. Il est donc facile de voir comment le RN se rapproche plutôt de Salvini sur les sujets relatifs à l’immigration, à l’économie, aux affaires étrangères aussi. Le RN a aussi accepté d’avoir comme vice-président de Jordan Bardella à Strasbourg un homme, Roberto Vannacci, ouvertement homophobe et qui a écrit ‘’oui, il y a eu la Shoah, mais ça ne veut pas dire qu’il faut garantir l’impunité aux juifs’’. Voilà pourquoi la comparaison entre Giorgia Meloni et Marine Le Pen ne tient pas, surtout que par le passé les autorités françaises se sont montrés très méfiantes avec Giorgia Meloni, compliquant les relations franco-italiennes en dépit du traité du Quirinal. Alors que l’Europe semble embrasser le populisme, on peut se demander quelle tendance sera privilégiée : continuer à inclure Meloni à la droite européenne du PPE, ou bien la marginaliser et la laisser en proie aux courants internes qui voudraient la voir se rapprocher du RN ? Là est l’enjeu franco-italien, et plus largement européen, si nous voulons réussir à conjurer la ruine annoncée de l’UE. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

"Le soleil se lève à l'Est [de l'Allemagne] !"

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Allemagne. Affiches de l'AfD pour les trois élections pour des parlements d'États de septembre :

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"L'Est [de l'Allemagne] le fait ! Le soleil se lève à l'Est [de l'Allemagne] !" 

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"L'Est [de l'Allemagne] le fait !"

Le groupe Patriots for Europe dénonce le fait qu’il n’a pas pu obtenir les postes de présidents et de vice-présidents de commissions qui lui reviennent.

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UE. Le groupe au Parlement européen Patriots for Europe dénonce le fait qu’il n’a pas pu obtenir les postes de présidents et de vice-présidents de commissions qui lui reviennent en fonction de ses résultats, car tous ses candidats à ces postes ont été rejetés par une coalition regroupant les élus socialistes, écologistes, libéraux et du PPE.

(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2024/07/09/les...)

24/07/2024

"CasaPound, les tentatives de justification de La Russa."

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Italie. Revue de presse. 

L’affaire autour de l’agression d’un journaliste par des membres de CasaPound et les déclarations du président du Sénat à ce sujet « CasaPound, les tentatives de justification de La Russa » (La Stampa), de même qu’un rapport européen « épinglant l’Italie » : « L’UE retoque l’Italie » (La Repubblica). 

Sur X le hashtag #La Russa, en référence au Président du Sénat Ignazio La Russa, domine suite à ses déclarations sur l’agression d’un journaliste par un groupe néofasciste. 

ANALYSE, La Stampa, de F. Olivo et F. Capurso, « Fratelli d’Italia ignore les sorties d’Ignazio La Russa : “ce qui compte, c’est ce que dit Giorgia’’ » : « Chez Fratelli d’Italia, on aurait préféré qu’Ignazio La Russa se contente de condamner, sans ajouter de ‘’mais’’, l’agression dont a été victime un journaliste de la Stampa par des militants d’extrême-droite proches de CasaPound. Mais après la condamnation, il y a bien eu un ‘’mais’’ : ‘’S’est-il fait reconnaitre comme étant journaliste ?’’ et ‘’Je ne pense pas qu’il était là par hasard’’. À Forza Italia, on note que les doutes du président du Sénat sont exactement ceux exprimés par Casa Pound. Chez Fratelli d’Italia, les dirigeants haussent les épaules et se réfugient derrière la position de Giorgia Meloni : ‘’Elle a été extrêmement claire, il n’y aucune nuance dans notre condamnation, telle est la ligne du parti’’. Ainsi, pour les partisans, c’est ‘’la parole de Giorgia qui compte’’. Certains dans le parti pensent que La Russa a voulu ‘’utiliser’’ l’affaire pour dénoncer entre les lignes ‘’les méthodes’’ qu’il ne voudrait pas voir utilisées au quotidien par les journalistes, une façon de faire le lien entre cette affaire et l’enquête de Fanpage sur le mouvement de jeunesse du parti. Une position qui, si elle était avérée, serait tout aussi condamnable. Dans les rangs de Frères d'Italie, les partisans semblent toutefois s’être habitués aux sorties douteuses de leur co-fondateur. De plus, ces deux dernières années, La Russa a déjà montré qu’il ne s’avait pas s’arrêter lorsqu’il s’engage sur un terrain particulièrement glissant, comme lorsque, quelques jours avant la fête du 25 avril, il avait soutenu un version fantaisiste de l’attentat des partisans de via Rasella, expliquant que les soldats attaqués n’étaient pas des SS mais seulement des militaires proches de la retraite ; un an plus tard, il avait pris la défense de son fils, Leonardo Apache, accusé de violences sexuelles en le déclarant innocent et en doutant de la sincérité de la femme de 22 ans qui l’avait dénoncé. Des dérapages récurrents que Frères d'Italie a décidé d’ignorer, en croisant les doigts pour que les polémiques disparaissent vite et en ramenant toujours la ligne du parti aux déclarations de sa présidente, comme si elle l’incarnait désormais totalement. »

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Ignazio La Russa

ARTICLE, Corriere della Sera, d’I. Sacchettoni, « Décret sur les prisons, l’opposition se révolte. La surpopulation est de 14.000 prisonniers » : « Les partis d’opposition sont unis contre le décret pénitentiaire présenté par l'exécutif. Treize articles - dont ceux sur les Rems (Résidences pour l'exécution des mesures de sécurité), plus ceux sur la nomination d'un commissaire aux bâtiments pénitentiaires, qui ont convaincu l’opposition d’exiger le retrait immédiat du décret et d'abandonner dans la soirée les travaux de la commission de justice du Sénat. La confrontation a éclaté au cours d'une journée riche en actualités alarmantes sur la situation dans les prisons, des émeutes dans plusieurs centres de détention comme à Gorizia, à l'arrestation des trois jeunes évadés de la prison pour mineurs de Rome, en passant par les données présentées par l'association Antigone. Il y a dans les prisons italiennes 14 000 détenus de plus que le nombre maximal de lits réglementaires, soit une surpopulation de 130 %. Depuis le début de l'année 58 suicides ont été enregistrés. Plusieurs maires attaquent également le gouvernement : comme la maire de Pérouse Vittoria Ferdinandi et le maire de Rome Roberto Gualtieri : "Je visiterai certains instituts avec notre garant. Le gouvernement doit faire quelque chose." » 

PREMIER PLAN, La Stampa, d’I. Famà, « [Le naufrage meurtrier] de Cutro aurait pu être évité » : « En février 2023, le naufrage de Cutro, sur les côtes calabraises, avait fait 98 victimes parmi les 180 migrants amassés sur une petite embarcation. Hier, le parquet de Crotone, chargé de l’enquête, a rendu son verdict et clos l’affaire : ‘’la tragédie aurait pu être évitée’’. Six militaires italiens, quatre membres de la Garde des Finances et deux du Corps de la Capitainerie du port, ont été visés par l’enquête. Il a été établi que l’alerte sur le risque de naufrage avait été lancée par Frontex alors que l’embarcation se trouvait encore à bonne distance des côtes calabraises. S’en est suivie une longue série d’erreurs et d’omissions. Le plan ‘’Search and Rescue’’ pour porter secours aux migrants n’est pas activé, la dégradation des conditions en mer n’est pas signalée à l’embarcation, la Garde Côtière n’est pas déployée, la Capitainerie ne cherche pas à obtenir davantage d’informations… ‘’Toutes [les autorités impliquées] avaient l’obligation prioritaire, fondamentale et inéluctable de sauver les vies en mer, y compris face à la conduite imprudente et négligente des passeurs’’ conclue le rapport du Parquet. Enfin, suite à une erreur de navigation l’embarcation heurte les rochers et cède ; près d’une centaine de personnes dont un tiers d’enfants et de nouveau-nés meurent noyés. Sur les plages, dans un premier temps, il n’y a que les pêcheurs pour leur porter secours. Les passeurs ont été condamnés à 20 ans de prison. Les secours vont maintenant être jugés. Le ministre de l’Intérieur Matteo Piantedosi a déclaré ‘’connaitre la compétence et le dévouement de l’ensemble du corps de la Garde des Finances et de la Capitainerie du Port, qui s’engagent dans la lutte contre le trafic d’êtres humains’’ et se dit certain que ‘’les enquêtes démontreront que les six militaires visés ne sont pas responsables’’. Le ministre de l’Economie Giancarlo Giorgetti écrit sur les réseaux avoir le ‘’plus grand respect pour la magistrature et en défendre le travail et la méthode. Je défends dans le même temps le travail de la Garde des Finances et de la Capitainerie du Port, certain qu’ils ont toujours agi pour le bien commun’’. La secrétaire du Parti démocrate Elly Schlein souligne que ‘’les victimes du naufrage auraient pu être évitées si les autorités compétentes avaient fait leur devoir’’. » 

COMMENTAIRE, Sole 24 Ore, L. Palmerini : « Les batailles d’Elly Schlein à Bruxelles, aux frontières de la coalition » : « Une des présidences de commissions parlementaires a été attribuée au PD, la commission Environnement et santé, un choix stratégique car il s’agit d’enjeux qui se trouvent à la frontière de l’actuelle coalition à Bruxelles, ‘’le’’ point névralgique, encore plus que les Affaires économiques. En effet, ce sera sûrement ce sujet que la droite, sous la pression des forces souverainistes, tentera de saper le plus. Par conséquent, il s’agit d’une commission cruciale dans la bataille politique, mais aussi pour ouvrir un dialogue avec le monde de l’industrie. C’est aussi là que s’affronteront les deux visions du développement de la droite et de la gauche, ce qui aura forcément des conséquences au niveau national. Surtout que c’est Antonio Decaro, ancien maire de Bari et de l’association des maires italiens, qui en a hérité, et il est plus proche du médiateur habile que de l’ayatollah de l’écologie. Petit à petit, la gauche essaie de se relever, un peu avec les référendums, un peu avec des projets de loi, et maintenant un peu avec l’Europe. Une autre conquête importante revient au Mouvement 5 Etoiles, puisque Pasquale Tridico obtient la sous-commission aux questions fiscales, sans oublier d’autres postes concernant le dialogue avec les entreprises, attribués au Parti démocrate : Dario Nardella devient le coordinateur pour les politiques agricoles tandis que Brando Benifei se chargera du commerce international et de la délégation UE-Etats-Unis du parlement européen. Elly Schlein essaie donc de structurer le défi qu’elle souhaite imposer à Giorgia Meloni en exploitant sa situation européenne délicate. Sur le versant environnemental, de nombreux dossiers ont certes été traités par la précédente législature, mais l’affrontement entre droite et gauche se fera maintenant sur le terrain des politiques industrielles, un terrain sur lequel Elly Schlein a décidé de s’engager, mais jusqu’où ? » 

ARTICLE, Messaggero, de F. Bechis, « Rai, Marinelli Soldi anticipe son départ : bras de fer sur le Conseil d’administration - La présidente part le 10 août (pour son affectation à la BBC). Délai serré pour un accord sur la nouvelle direction générale. Rossi sera CEO, mais le problème du directeur général demeure : Roberto Sergio (actuel Administrateur Délégué) et un candidat de la Ligue sont en lice » : « Un éclair dans le ciel (peu) dégagé de la RAI. Marinella Soldi, présidente de la télévision publique italienne, s'en va : elle rejoindra la BBC, où elle travaille déjà depuis longtemps, à partir du 10 août prochain. Elle l'a annoncé dans une lettre envoyée hier au ministre de l'Economie Giancarlo Giorgetti. Ainsi, une valse que la Présidente du Conseil Giorgia Meloni aurait volontiers reportée est lancée en plein été. Quid du Conseil d’administration ? A-t-on le temps - et la volonté - de trouver un accord au centre-droit et de renouveler la direction de la télévision publique ? Le départ de la présidente de la Rai - en conflit, pour ne pas dire plus, avec la droite à la Présidence du Conseil - était en effet considérée comme imminente. Le Cda a expiré depuis deux mois et survit, en attendant que la majorité décide de ce qu'il faut faire. L'accord initial, signé entre Forza Italia et Fratelli d'Italia, prévoyait une rotation à la tête de la RAI et un "relais" entre les deux dirigeants. Rossi, qui a toujours été un chien de garde de la télévision de droite, était prêt à prendre le rôle de PDG, Roberto Sergio celui de directeur général. Avec Simona Agnes, conseillère municipale de Forza Italia, lancée vers la présidence. Tel était le pacte qui commence à présenter des fissures transversales. Tout d'abord, l'accord n’a pas été signé par Matteo Salvini ni la Ligue, qui se dispute avec ses alliés l'espace au sein de la RAI. En attendant, la loi prévoit qu'à partir du 10 mai, les délégations passent au conseiller le plus ancien. Surprise : il s'agit de Roberto Sergio, qui se retrouverait, à moins qu'il ne renonce, dans la position (presque) inédite de jouer également le rôle de président, jusqu'à ce que la Présidence du Conseil sorte de l'impasse. L'idée ne déplaît pas à la Ligue, qui est en ligne directe avec Sergio. Il est cependant peu probable que Meloni remette à plus tard une affaire qui n'a que trop duré : elle serait dit-on agacée par le brouhaha autour de la Rai et la campagne de la Ligue, et déçue par la gestion de la télévision publique par sa classe dirigeante qui, au cours de ces deux années de gouvernement, lui a causé plus d'un ennui, entre gaffes et polémiques montées en épingle – par exemple les accusations de censure dans l'affaire Scurati-Bortone. Son super-conseiller Giovanbattista Fazzolari est tout autant énervé. Meloni aurait admis sa perplexité lors d'une récente confrontation avec Rossi, qui reste cependant un vétéran du parti Fratelli d’Italia et donc en pole position pour prendre les rênes de la télévision. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Hamm : un paroissien doit suspendre son engagement dans l'Église car il est actif au sein de l'AfD.

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Allemagne. Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Hamm. Paroisse catholique Saint-François d'Assise. Le curé local Ralf Dunker a déclaré, début juillet, au paroissien, âgé de 20 ans, Julian-Bert Schäfer que son engagement dans l'Église doit être suspendu tant qu'il est actif au sein de l'AfD. Julian-Bert Schäfer est enfant de chœur, organiste funéraire et lecteur. Il est membre de l’AfD depuis quatre ans et travaille en tant que chef de bureau de la faction AfD au conseil municipal de Hamm.

Julian-Bert Schäfer a médiatisé l’affaire et désire aller en justice contre cette décision. La communauté catholique locale se réfère à une déclaration de la Conférence épiscopale allemande de février 2024, qui affirme que le nationalisme ethnique et le christianisme sont « incompatibles » afin de justifier cette décision.

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Julian-Bert Schäfer et Alice Weidel

23/07/2024

"De la Padanie à la bataille de Lépante, la ‘métamorphose’ de la kermesse de la Ligue à Pontida."

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Italie. Revue de presse. 

ARTICLE, Corriere della Sera, de C. Zapperi « De la Padanie à la bataille de Lépante, la ‘métamorphose’ de la kermesse de la Ligue à Pontida » : « Trente-quatre ans (et 35 éditions) plus tard, la Ligue "utilise" à nouveau Pontida comme lieu symbolique, comme ancrage évocateur de ses stratégies politiques. Et toujours dans l’esprit d’un conflit - et avec l’impulsion de diviser les bons des mauvais, les défenseurs des valeurs et des vertus contre les envahisseurs - qui est fonctionnel pour serrer les rangs et réchauffer l'esprit de cohésion. Matteo Salvini a choisi le 6 octobre prochain, pas par hasard, pour le traditionnel rassemblement du parti, soit à la veille de l'anniversaire de l'affrontement historique entre l'Occident et l'Orient, entre les chrétiens et les musulmans. La Sainte Ligue voulue par le pape Pie V contre l'Empire ottoman pour repousser les tentatives d'hégémonie sur le bassin méditerranéen et arracher des terres à la République de Venise (assauts sur Nicosie et Famagouste). À Lépante, le 7 octobre 1571, l'alliance européenne bat la flotte turque. Cette bataille a été évoquée comme un exemple de "choc des civilisations" et la rappeler en 2024 a une signification politique évidente pour la Ligue de Salvini, qui peut ainsi accentuer sa nouvelle posture souverainiste, avec des références fortes aux valeurs de la tradition catholique, qui plaît tant au député européen nouvellement élu Roberto Vannacci. »  

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, de M. Franco : « Les tensions au sein du gouvernement peuvent bloquer les réformes » : « La question en suspens au sein de la majorité ne concerne pas que la possibilité de mettre d’accord la Ligue et Forza Italia, notamment en matière de politique étrangère. Le front, officiellement inexistant, mais qui existe pourtant bien et pourrait s’aggraver, concerne les réformes institutionnelles. On peut se demander si elles survivront à un conflit entre les partis de la coalition. Il y a encore peu de temps, la question ne se posait pas, au contraire, puisque, au nom de la cohésion, chacun présentait une réforme qu’il présentait comme complémentaire à celle des autres : le « premierato » tempérerait la réforme de la Ligue sur l’autonomie régionale et la réforme de la justice d’inspiration berlusconienne contenterait tout le monde. Mais le vote des européennes a rebattu les cartes. Le parti qui en sort vraiment vainqueur est celui d’Antonio Tajani, tandis que la Ligue est marginalisée au sein de son groupe pro-Russe et que la Présidente du conseil, après avoir, non sans surprise, voté contre Ursula von der Leyen, ne peut rien faire d’autres que protester face à la nomination d’un espagnol, Javier Colomina, comme représentant spécial de l’OTAN pour la Méditerranée, un véritable affront à l’Italie selon la majorité. Mais la coalition au pouvoir à Bruxelles, qui va des verts au PPE, pousse aussi la Ligue à faire des reproches à Forza Italia, là où cela confirme juste, du point de vue d’Antonio Tajani, que FI joue la carte de la centralité et des principes européistes et de coopération internationale. Reste maintenant à savoir si le délitement de la majorité sur le plan européen aura des conséquences sur des réformes largement rejetées par les oppositions et que certains proposent de soumettre à des référendums, quitte à diviser le pays et la coalition. Les ministres de la Ligue et de Fratelli d’Italia jurent que le gouvernement navigue sur une mer d’huile ; peut-être, mais il reste à comprendre comment il réussira à récupérer une cohésion qui semble de plus en plus intermittente ». 

SONDAGES, La Repubblica, d’I. Diamanti, « La moitié des Italiens estiment appartenir à la ‘’classe moyenne’’, les forces politiques veulent conquérir le ‘’centre’’ de la société » : « Seuls 1% des personnes interrogées estiment appartenir à une classe sociale ‘’élevée’’, 8% à une catégorie socio-économique ‘’moyenne-haute’’ et 28% à la catégorie ‘’moyenne-basse’’. Suite à la crise de 2008, la part de personne estimant appartenir à la classe moyenne chute car de nombreux Italiens estiment qu’eux et leurs familles ont basculé vers la classe ‘’moyenne-basse’’ : en 2006, 28% déclaraient appartenir à la classe ‘’moyenne-basse’’ et 60% à la classe moyenne, contre 40% et 50% aujourd’hui. La profession (ou l’absence de profession) est déterminante pour ce sentiment d’appartenance. D’après cette étude Demos, ceux qui se sentent le plus en marge sont les personnes sans emploi (59% estiment appartenir à la classe ‘’moyenne-basse’’ contre 37% à la classe moyenne et seulement 4% à la classe ‘’moyenne-haute’’ ou ‘’haute’’), mais aussi les ouvriers (respectivement 51%, 45%  et 4%), cela s’équilibre un peu avec les femmes au foyer (46%, 48%, 4%), viennent ensuite les retraités (41%, 48%, 8%) et les étudiants (38% estiment appartenir à la classe ‘’moyenne-basse’’ et 48% à la classe moyenne). Ces proportions s’inversent nettement chez les cadres, les techniciens, les fonctionnaires dont 29% estiment appartenir à la classe ‘’moyenne-basse’’ et 61% à la classe moyenne, et les travailleurs indépendants (respectivement 18% et 69%). Les Italiens estimant appartenir à la classe moyenne expriment une préférence élevée pour la droite (61%) mais leur poids apparait important également pour les autres forces. D’où l’enjeu politique de conquérir ce ‘’centre’’ de la société. » 

COULISSES, La Stampa, « Inscrits aux partis ou candidats dans les petites communes, voici la stratégie pour se faire une place en politique » : « Multiples sont les militants de CasaPound qui, ces dernières années, ont abandonné leur chemise emblématique et se sont inscrits dans les partis « classiques » ou les nouvelles formations pour s’essayer à une carrière politique dans les communes de toute l’Italie. Le Piémont en est un exemple. Prenons le cas d’Igor Bosonin, technicien industriel de 45 ans qui, aux élections administratives de l’an dernier à Ivrea, dans le Piémont, était un des grands noms de la liste de la Ligue de Salvini. Formation qui soutenait le candidat à la mairie Andrea Cantoni. Mais Bosonin lui-même s’était présenté en 2018 aux municipales sous l’insigne de CasaPound. Et dire que le centre-droit avait alors gagné. Pendant la dernière campagne électorale, Bosonin théorisait : « Ivrea a toujours été une ville rouge, il y a eu il y a cinq ans un changement important et j’espère qu’il n’y aura pas de revirement maintenant ». Prévision erronée puisqu’à Ivrea, le centre-gauche porté par le Parti démocrate a renoué avec le succès. Il y a ensuite le cas de Matteo Rossino, militant historique de CasaPound version turinoise, atterri lui aussi au sein de la Ligue après être passé par l’Italexit de Gianluigi Paragone. Un tournant effectué il y a un an, annoncé par une série de post sur les réseaux avec la députée Elena Maccanti. Rossino, qui s’est toujours défini comme « libre et souverainiste », a fondé dans la ville divers comités de quartier – et notamment l’association Turin Tricolore –, organisant des « marches » contre la contrebande. Rossino n’a jamais renié CasaPound. Le changement de veste est pour sûr une habitude dans ces milieux. Voici, pour comprendre, une brève liste des communes dans lesquelles des personnages proches de CasaPound se sont présentés : Varisella, Sauze di Cesana, Traversella, Piossasco e Settimo Torinese. A Varisella, Toni Cuttaia, activiste vénérien de CasaPound et alors coordinateur local du « Comité Onoranze Continuità Ideale » qui, en 2016, demandait au maire 5 Etoiles Roberto Falcone de poser une pierre en mémoire des combattants vénériens de la République Sociale Italienne fusillés en 1945, a été élu il y a cinq ans au sein de l’opposition. A Verolengo, Domenico Giraulo, en 2019, se présenta comme candidat à la tête du pays avec CasaPound. Aux dernières élections administratives, il a pourtant soutenu le groupe de la maire sortante Rosanna Giachello. La stratégie de la double ligne d’action (CasaPound d’un côté et partis de l’autre) a porté quelques fruits. Mais Rome reste encore très loin. C’est le côté moins présentable du mouvement. Qui ne rapporte pas de voix. » 

PREMIER PLAN, Sole 24 Ore, de M. Perrone et G. Trovati, « Plan national de Relance pour 2024, seulement 9,4 milliards ont été dépensés mais 85% des fonds ont été attribués » : « Le Plan de Relance italien avance-t-il au ralenti comme beaucoup le craignent, y compris au ministère de l'Economie, ou va-t-il à vive allure comme l’a maintes fois revendiqué la Présidence du Conseil ? Les chiffres du dernier rapport semestriel sur l'état d'avancement du Plan national de relance et de résilience, présenté hier par le ministre Raffaele Fitto en présence de la Présidente du Conseil Giorgia Meloni, demande une lecture plus articulée, qui ne balaie pas les inquiétudes, mais indique plusieurs éléments encourageants en perspective. En effet, les dépenses restent faibles. Au 30 juin, elles étaient estimées au total à 51,36 milliards d'euros, soit seulement 9,4 milliards de plus que fin 2023 (42 milliards, puisque les 45,6 inscrits dans le rapport précédent ont ensuite été revus en décembre). On observe toutefois que 164,79 milliards des 194,42 milliards de fonds ont d’ores et déjà été alloués et les projets à financer identifiés. Dans la pratique, 85% des fonds ont donc trouvé leur destination. Et ce n'est pas tout : concernant, les projets qui font l'objet d'un appel d'offres (pour un total de 132,77 milliards d’euros), les procédures ont été engagées pour 122,04 milliards (92 %) et les appels d'offres lancés pour 111,62 milliards. Si les dépenses se poursuivent lentement, elles laissent présager une hausse de la courbe des dépenses réelles, et ce à court terme, d’après R. Fitto, qui invite à voir "le verre à moitié plein". Après avoir obtenu la cinquième tranche de 11 milliards et demandé la sixième de 8,5 milliards, l'Italie a reçu en tout 102,5 milliards, soit 53% de la dotation globale, et a pu attester de la réalisation des objectifs à hauteur de 63% des fonds du Plan. Des données qui, pour Fitto, sont une ‘’important vecteur de confiance". En réalité, cela varie sensiblement d’un volet à l’autre du PNR. Par exemple, la première Mission, dédiée à la numérisation, à l'administration, à la culture et au tourisme se distingue très nettement : avec 18,33 milliards d’euros, elle représente à elle seule 35,7 % des dépenses effectives, alors qu'elle ne représente que 21,3 % du Plan. A titre de comparaison, la Mission 2 (transition écologique), arrive en deuxième position avec 33 % des dépenses, alors qu'elle est en valeur absolue la plus importante de tout le Plan, alors que la mission 5 (inclusion et cohésion), reste bloquée à 10 % de dépenses, et la mission 6 (santé), ne dépasse pas 12 %. L'attention quant au risque de retards reste donc élevée. Les administrations chargées de la mise en œuvre des différents volets et misions on jusqu’à aujourd'hui pour rendre compte de l'état réel d’avancement à ce jour. Le gouvernement pourra envisager de remplacer les acteurs qui sont en retard par rapport aux différentes échéances. Pour Fitto, le principe est clair : "si vous êtes en retard, vous vous occupez de rembourser les ressources", ce qui a déjà suscité à plusieurs reprises la controverse parmi les parties chargées de la mise en œuvre, les autorités locales in primis. » 

ARTICLE, Il Messaggero, de G. Andreoli, « Plan de relance, des remboursements extrêmement lents pour les petits centres : 3 milliards d’euros en suspens pour la transition numérique » : « La bureaucratie ministérielle risque de faire subir un revers aux petites communes de moins de 5000 habitants. Il y aurait en effet 3 milliards d’euros pour la transition numérique des petits centres qui ont été dépensés et déclarés, mais environ 85% des remboursements n’ont pas encore été effectués d’après l’Union nationale des communes, communautés et entités de montagne. Près de 3000 communes, principalement d’Italie centrale, seraient concernées et risqueraient une banqueroute. La partie du plan de relance concernée concerne la numérisation des petits centres d’ici à 2026, notamment à travers le cloud, les infrastructures digitales et la cybersécurité, visant à réduire la paperasse et offrir des services efficaces aux citoyens. D’après Marco Bussone, président de l’UNCEM, les remboursements prennent du retard car ils ne sont pas validés assez vite par le ministère de l’Intérieur, ce qui pose un problème de finances publiques. Selon l’Association des entreprises d’ingénierie et d’architecture, il faut entre 8 mois et un an pour obtenir ces remboursements, ce qui se traduit par une baisse des appels à projet par rapport à l’année dernière : une chute de 86,6%. Le gouvernement, pour résoudre ce problème, a prévu dans le prochain décret sur le plan de relance des avances de 30% dans certains cas, des mesures qui ne conviennent ou ne suffisent pas pour beaucoup de communes. ‘’Le processus de vérification est lent et les coûts sont difficiles à soutenir pour nous’’ soulignent plusieurs maires. D’autres évoquent le ‘’manque de main d’œuvre pour tenir à jour les comptes-rendus ce qui les pousse à payer des cabinets de consultants dont les services ne sont pas remboursés par l’Etat’’. L’UNCEM propose de son côté d’avancer plus de 30% en impliquant la Caisse de Dépôts et de Prêts, qui ‘’a la solidité nécessaire pour affronter des situations financières difficiles que les petites communes n’ont pas’’. » 

ANALYSE, Foglio, de S. Canettieri, « Meloni est préoccupée par l’après Fitto et envisage de confier le portefeuille du PNRR et de la Cohésion à son secrétaire d’Etat » : « Rome est préoccupée par l’après Fitto, et n’a qu’une demie-certitude : seul Giovanbattista Fazzolari, le sous-secrétaire délégué à la mise en œuvre du programme du gouvernement et maître de la communication du gouvernement et de Fratelli d’Italia, pourrait remplacer Raffaele Fitto. Le cerveau du mélonisme pourrait prendre en charge aussi bien le PNRR que la Cohésion, lui qui répond aux critères de ‘’cohérence’’ et de ‘’confiance’’ martelés par Giorgia Meloni. Déjà impliqué sur tous les dossiers, Fazzolari serait préféré à Alfredo Mantovano, d’autant que Meloni ne veut pas concéder ce poste à ses alliés, en pleine phase de tensions. Il s’agit toutefois d’un scénario encore incertain, pour deux raisons. Premièrement, la décision devrait être prise en octobre ; deuxièmement, Fitto n’ira à Bruxelles que ‘’si ça en vaut la peine’’, c’est-à-dire si l’Italie obtient un portefeuille économique de poids. Giorgia Meloni, plutôt à l’offensive ces derniers jours, semble maintenant changer son fusil d’épaule. Elle a rencontré hier le nouveau président du Conseil européen, Antonio Costa. Le moment était plutôt à l’apaisement, malgré son opposition à cette nomination en juin. Les deux dirigeants auraient discuté immigration et compétitivité, et surtout Antonio Costa aurait appelé à un ‘’leadership partagé et pragmatique au Conseil européen’’, une façon d’oublier le passé pour aller de l’avant. Meloni semble donc décidée à ne pas poursuivre son bras de fer avec Bruxelles, ce qui explique aussi le renvoi à vendredi prochain du décret sur la concurrence que Salvini voulait exploiter en insistant sur ses mesures à propos des concessions autoroutières. Raffaele Fitto, dans une conférence de presse, a été clair : ‘’le travail que nous avons toujours mené est celui d’une discussion avec la Commission européenne, ayant souvent pour but de prévenir la création de situations polémiques’’. L’heure est donc à l’apaisement vis-à-vis de l’UE, sur fond de tensions toujours plus palpables entre les deux vice-présidents du conseil. » 

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Giovanbattista Fazzolari

COULISSES, La Repubblica, de T. Ciriaco et P. Mastrolilli, « Un évènement ECR-Républicains, Meloni se rapproche de « The Donald » » : « En équilibre, sans trop se déstabiliser. Avançant pas à pas vers le trumpisme, mais sans exagérer. Voici la stratégie de Giorgia Meloni, aux prises avec le dilemme de la présentielle américaine. Un projet qui devrait amener ses conservateurs à accueillir une délégation de Trump lors d’un CPAC (Conservative Political Action Conference) à venir en Europe – et peut-être même en Italie – avant le 5 novembre. C’est encore un plan embryonnaire, qui fournit, en fait, au moins trois issues possibles. Une étape utile à l’accueil des trumpistes pourrait être la convention ECR, déjà planifiée pour septembre en Croatie. Une seconde possibilité serait plutôt en novembre à Stockholm : elle se tiendrait cependant après le vote américain. La troisième est la plus suggestive : élargir le rendez-vous des groupes Fratelli d’Italia du 4 au 6 octobre à Brucoli, en Sicile, en organisant une journée de travaux « européens » et « atlantiques » pour accueillir les républicains américains. » 

ARTICLE, Il Messaggero, de F. Pierantozzi : « ‘’Trêve olympique et politique’’ : Emmanuel Macron revient sur scène » : « Les JO arrivent comment une bouffée d’air frais pour Emmanuel Macron. Le président a demandé une trêve non seulement ‘’olympique’’ mais aussi ‘’politique’’. Hier, Emmanuel Macron s’est présenté à l’Elysée pour saluer la presse internationale. Il y a déclaré que les Jeux ne sont pas là pour donner ‘’du pain et des jeux’’ mais espère qu’ils ramèneront tout le monde à un climat ‘’plus apaisé’’. Il y a également affirmé que ‘’oui, il y aura une trêve, je le garantis’’. Le président Sergio Mattarella sera présent pour représenter l’Italie : ‘’J’aime beaucoup le président Mattarella’’, dit Macron. Selon lui l’Italie ne peut pas être une source d’inspiration institutionnelle : ‘’nos systèmes sont très différents, ce que ça inspire, c’est l’amitié’’. A l’extérieur, Paris est une ville blindée, et la fête n’est pour l’instant pas au rendez-vous, Paris semble se vider de ses habitants là où les touristes approchent ». 

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Frères d'Italie est donné à 30 % et la Ligue à 8,5 %.

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Italie.

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Frères d'Italie : patriotes

Parti démocrate : centre gauche

M5S : anti-système

Ligue : patriotes

Forza Italia : conservateurs libéraux

Verdi e sinistra : gauche

22/07/2024

"L’appel inaudible de la Présidente du Conseil."

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Italie. Revue de presse. 

Le retrait de Joe Biden de la course pour un nouveau mandat à la Maison Blanche et le soutien à sa vice-présidente Kamala Harris face à Donald Trump fait la une de la presse italienne. « Adieu Biden, votez Harris » (Corriere della Sera), « Adieu à la Maison Blanche » (La Repubblica), « Bye bye Biden » (La Stampa), « Biden se retire de la course et apporte son soutien à Kamala » (Il Messaggero), « Biden se rend » (Il Fatto QuotidianoIl Giornale). L’agression d’un journaliste à Turin par des membres de Casapound est également très citée. 

ANALYSE, La Stampa, d’A. Palladino, « CasaPound, la stratégie de la violence : voilà comment est née la fabrique de la haine » : « "Dans le doute, frappe", tel est le crédo du fondateur et leader de CasaPound, Gianluca Iannone. Un crédo qui résume la longue histoire de la pratique violente du groupe né dans les années 2000, rassemblant de nombreux éléments de la galaxie fasciste, notamment à Rome. Dès octobre 2008, Place Navone, un groupe du Bloc étudiant - une organisation de jeunesse de CasaPound - s'en prend à des étudiants manifestant contre la réforme scolaire. Les images sont impitoyables. Casques, lunettes noires, battes, des sangles utilisées en guise de fouet, style militaire. Au premier rang, Francesco Polacchi, qui deviendra l'éditeur et l'entrepreneur de référence du mouvement. Quelques jours plus tard, en novembre 2008, toujours à Rome, une quarantaine de personnes se présentent devant les studios de la RAI. Ils visent la rédaction qui avait couvert les faits de la place Navone : une expédition punitive contre les journalistes du service public. La plupart des membres du groupe sont identifiés ; tous les dirigeants en font partie, le procès s’est terminé par un acquittement pour prescription. Un groupe antifasciste basé à Bologne, collecte, documente et géolocalise depuis plusieurs années tous les signalements d'attentats commis par des groupes néofascistes. Selon l'étude, 80 épisodes peuvent être attribués à des militants de CasaPound, entre 2014 et 2020. Ce chiffre est incertain, les procès aboutissent rarement. Les victimes des attaques du mouvement néo-fasciste ne sont pas seulement des journalistes ou des chanteurs de gauche. Ils ont toujours eu une cible beaucoup plus sensible, les migrants, les étrangers, les Roms. En juillet 2015, alors que des réfugiés devaient être transférés des militants de Casapound s’en sont pris à leur bus. Idem trois ans plus tard. Pas d'affrontements cette fois, mais des propos haineux. La haine raciale, mène à l'accusation la plus lourde pour le groupe, qui est tombée le 12 juillet, lorsque le tribunal de Vérone a ordonné la détention provisoire de sept militants de CasaPound. L'acte d'accusation des magistrats fait suite à une descente de police contre des familles d'origine maghrébine fêtant la victoire du Maroc contre l'Espagne à la Coupe du monde de football ; selon l'enquête, les sept militants néofascistes présents ce soir-là ont bloqué et agressé plusieurs personnes, les frappant avec des ceintures et des bâtons au cri de "retournez dans votre pays". Ils n’hésitent pas à blesser les forces de l’ordre et agents de sécurité. L'attaque l’autre nuit à Turin n'est que le dernier épisode d'une série de violences qui dure depuis au moins quinze ans. » 

EDITO, La Stampa, de M. Sorgi, « L’appel inaudible de la Présidente du Conseil » : « Outre la gravité de l’agression d’Andrea Joly, le journaliste de La Stampa, passé à tabac alors qu’il ne faisait que son travail – il filmait les coulisses d’une réunion de CasaPound sur fond de fascisme, groupuscule d’extrême-droite, différente pas si éloignée de la Jeunesse Nationale de Fratelli d’Italia –, la fréquence de ces épisodes, que Meloni a qualifié hier d’ « inacceptables », frappe. La lettre aux dirigeants du parti dans laquelle la Présidente du Conseil prenait explicitement ses distances des nostalgies fascistes qui refont surface ici et là, et condamnait les épisodes de « folklore » complaisants, date de moins de vingt jours. Ainsi, après avoir pris pendant quelques jours la mesure des effets désastreux, non seulement sur le plan interne, mis également international, de l’enquête publiée par Fanpage, Meloni s’est résolue à intervenir de manière nette, en prenant acte du fait que la question la touchait directement, car les épisodes équivoques sur le fascisme ne concernaient pas seulement les jeunes de Fratelli d'Italia, mais aussi des membres plus matures ; ce n'est pas par hasard que le message a été adressée à tous les dirigeants. L’appel de la Présidente du Conseil était simple et net : un parti qui revêt des responsabilités comme la gestion du gouvernement et de certains ministères clés ne peut se permettre des comportements tels que ceux révélés par les images de Fanpage. Etant donné que Meloni est une leader respectée, ou, plus exactement, à laquelle on obéit, que ce soit dans les décisions importantes comme dans le détail de la vie du parti, on aurait pu s’attendre à un changement de cap immédiat. Pourtant, l’épisode d’hier, bien qu’il concerne CasaPound et non la Jeunesse Nationale ou Fratelli d’Italia, témoigne du fait que le message de la Présidente du Conseil a été considéré comme un passage obligatoire, mais ne remettant pas en cause les sentiments persistants y compris, précisément, la nostalgie fasciste et la violence qui a toujours fait partie du fascisme. En fait, c'est en quelque sorte le contraire qui s'est produit : désormais, c’est comme si certaines manières de faire, dissimulées ou maintenues clandestines, se considéraient comme émancipées du rôle de Fratelli d’Italia : au moins jusqu’à ce que le gouvernement, et non plus seulement le parti, se décide à les considérer comme un problème. » 

COMMENTAIRE, La Stampa, d’A. De Angelis, « La Présidente du Conseil prise entre A. Tajani (Forza Italia) et M. Salvini (Ligue) » : « Ce n'est pas un hasard si, ces derniers jours, Antonio Tajani s'est montré particulièrement loquace et a répondu coup sur coup aux propos décousus de Matteo Salvini. Bien sûr, cela a un rapport avec l'Europe, et avec les convictions profondes du ministre ; mais encore plus avec les déclarations d’abord de Marina Berlusconi, puis de Pier Silvio, sur les droits civiques, l'avenir des modérés, la nécessité, tôt ou tard d’un changement et une invitation à oser. Ce raffermissement de l'humble ministre des Affaires étrangères est aussi, d’une certaine manière, l'effet de ce défi lancé par la famille Berlusconi. Après tout, se chamailler avec Salvini a moins d'impact que de se confronter à la vraie question posée par la famille Berlusconi, qui est, en perspective, celle du leadership de Forza Italia. Parce qu'il est clair que, tôt ou tard, la question de la représentation politique des modérés, se posera, si le parti ne veut pas renoncer à se faire interprète de l’Italie pro Europe et productive. Giorgia Meloni aurait tort de sous-estimer à la fois les propos des Berlusconi et les effets qu’elles auront sur Tajani. La Présidente du Conseil est obsédée par l’idée d’être dépassée à droite en Europe, ce qui explique aussi le vote contre Ursula. Néanmoins, prisonnière de ses propres fantômes identitaires, la Présidente du Conseil finit par surestimer Salvini lui-même, car il ne s'agit pas d'un défi de leadership, même dans le cas d'une victoire de Trump, car au-delà de toutes ses provocations, il reste le troisième parti de la coalition, qui a dû compter sur Vannacci pour masquer la perte d'attractivité personnelle. Et Salvini n'a même plus le cheval de bataille de l'immigration, puisque l'accord avec la Tunisie fonctionne au moins comme un blocage des arrivées et des départs. » 

ARTICLE, Corriere della Sera, de P. Di Caro, « Les tensions entre la Ligue et Fratelli d’Italia se reportent vers la Chambre ; Fratelli d’Italia les met en garde ‘’arrêtez ou cela deviendra un problème politique » : « Les relations entre la Ligue et Forza Italia sont de plus en plus difficiles après que Salvini et Tajani ont réitérés leurs accusations sur le vote [pour la réélection d’U. von der Leyen]. Le vice-chef de groupe Fratelli d’Italia au Sénat Raffaele Speranzon leur lance un avertissement : ‘’Nous notons une certaine agitation du fait de la campagne pour les européennes. Nous ferons tout notre possible pour qu’il y ait une pleine disponibilité des alliés afin de mettre en oeuvre dans le temps imparti le programme électoral pour lequel nous avons été élus. Nous avons un calendrier de séances plénières très dense et des réformes à mener. Si nous devions nous en écarter, cela deviendrait un problème politique au sein de la coalition’’. Le projet de loi sur le code de la route pourrait constituer un obstacle : bien que cher à Matteo Salvini, le chef de groupe Forza Italia Maurizio Gasparri n’entend pas transiger ‘’Pour les projets de loi, il faut au moins que les amendements que nous demandons soient discutés. […] Nous sommes prêts à réduire leur portée mais nous voulons pouvoir exprimer notre position’’. L’opposition attaque également la coalition au pouvoir : ‘’Nous sommes face à une majorité querelleuse qui affaiblit le rôle de l’Italie en Europe et met en danger des dossiers sensibles, du Plan national de Relance à la prochaine Loi de finances.’’ affirme Chiara Braga, chef du groupe Parti démocrate à la Chambre. Le chef de groupe Frères d’Italie à la Chambre, Tommaso Foti, répond : « Meloni incohérente ? Schlein non plus ne l’a pas été en présentant à Rome en avril un candidat nommé Schmidt, qui devait représenter une alternative à von der Leyen, pour laquelle elle a finalement voté’’. Dernière attaque de Giuseppe Conte, qui, accusé d’avoir également voté contre von der Leyen, répond ‘’je suis un leader de parti, elle est présidente du Conseil italien. Nous n’avons pas les mêmes rôles : qu’elle ne nous attaque pas pour ses propres échecs’’. » 

ENTRETIEN, La Stampa, de Maria Elena Boschi, ancienne ministre chargée des réformes constitutionnelles et des relations avec le Parlement et ancienne chef de groupe d’Italia Viva à la Chambre des députés, « Si nous atteignons le quorum nécessaire sur l’autonomie [régionale], la Présidente du Conseil et la majorité pourront rentrer à la maison », par A. di Matteo. « C’est avant tout une bataille juste. L’autonomie [régionale différenciée] met en difficulté le Nord en générant plus de bureaucratie et met en difficulté le Sud en générant plus d’inégalités. Giorgia Meloni risque gros, et qui connaît les règles de la politique sait combien ce référendum peut être décisif pour la majorité. La droite comme la gauche se divise sur les programmes. Avec la fin du Troisième pôle (Italia Viva et Azione, ndt) et notre entrée dans le centre-gauche, les modérés et les [défenseurs de la Constitution] auront un cadre pour rendre plus forte l’aile réformiste de la coalition. Il en va de l’avenir du pays, c’est pourquoi l’idée d’un contrat de coalition et un programme bâti sur les points d’accord, à l’allemande, que Conte lui-même avait proposé par le passé, nous plaît. Pour le futur ce sont les votes, et non les vetos qui comptent. En Ligurie, nous soutiendrons le candidat de la coalition. L’important est que l’on pense à gagner sur la base d’un projet crédible et non contre quelqu’un. Nous porterons dans le centre-gauche les valeurs populaires et libérales-démocrates. Si quelqu’un décide de ne pas jouer ce jeu, tant pis ». 

COMMENTAIRE, La Repubblica, d’I. Sales, « Petite grande corruption » : « Les enquêtes pour corruption concernant la mairie de Venise (Coraggio Italia, centre droit) ainsi que le président de la région Ligurie (Cambiamo !, centre droit) remettent au centre du débat la question de la corruption comme méthode de gouvernement et de régulation du marché. Les chercheurs distinguent en général la petite et la grande corruption : c’est en effet une chose de payer pour un certificat ou une autorisation, c’en est une autre de s’accaparer une grosse part d’un marché public. Les affaires de Venise et de Gênes appartiennent à cette catégorie de la grande corruption, mais c’est bien la petite qui est la plus répandue : d’après l’ISTAT, plus d’un 1,2 millions de familles se sont déjà vues demandées de l’argent ou autre en échange d’un service, d’un permis, voire d’un poste. Plus d’un million de personnes se sont déjà vues proposé de l’argent en échange d’un vote. La petite corruption est donc ancrée dans la société, alors que la grande corruption concerne un nombre limité de personnes, essentiellement des entrepreneurs. Et les sommes varient bien sûr : peu élevées pour un permis ou un vote, importantes pour la corruption de grande échelle. Le problème de la grande corruption vient de ce qu’il met en lumières les dysfonctionnements du marché, alors que la petite nous alimente plutôt de la défiance vis-à-vis de l’Etat, celui qui corrompt s’imagine que tous l’ont déjà fait avant lui. La petite corruption ne serait donc qu’une paradoxale justice visant à réparer ce que les clientèles et la corruption d’autres ont fait avant. Ce qui explique sûrement pourquoi 8 millions d’italiens considèrent qu’il est juste de payer pour que ses enfants obtiennent un poste. La politique italienne navigue entre les deux, tandis que les entrepreneurs semblent incapables de distinguer l’intérêt général de leurs intérêts personnels, comme si produire, créer de l’emploi et de la richesse, justifiait tout. Comment en finir ? En interdisant l’emploi de personnes recommandées dans la fonction publique ; en écartant les entrepreneurs pris dans des affaires de corruption. Relégitimer l’Etat est une mission de ceux qui le représentent ; relégitimer la compétition sur les marchés revient aux organisations patronales, qui devraient exclure du marché ceux qui n’en respectent pas les règles. » 

ARTICLE, Repubblica, C. Valerio : « Plus de ‘’Madame la maire’’ ou ‘’d’avocate’’, cette proposition de la Ligue qui veut effacer les femmes » : « Manfredi Potenti, sénateur de la Ligue, propose, afin de préserver la langue italienne, d'infliger une amende à ceux qui déclinent au féminin les noms des fonctions dans les actes publics. Préserver une langue ne signifie pas l'empêcher de s’adapter et de muter en fonction des besoins et des volontés de ceux qui la parlent, une langue parlée ne peut être modifiée par la loi, une langue parlée est comme un être vivant qui, s'il veut se déplacer, se déplace, même au risque de ne pas atteindre sa destination. Si toutes les femmes qui exercent la fonction de maire veulent être appelées ‘Madame la maire’ et l'inscrivent sur la signature qu'elles apposent sur les actes publics, ce sera ainsi. Si toutes les femmes qui exercent la profession d'avocat veulent s'appeler avocates, elles seront avocates. Il y a des coutumes qui sont plus fortes que les lois et les décrets. L'idée de vouloir arrêter un mot ou un être humain par la loi est une indication donne la mesure d’une pensée conservatrice. C’est-à-dire vouloir que les choses restent exactement comme la tradition nous les a transmises. Sauf que la seule tradition qui existe, c'est l'avenir. » 

ARTICLE, Corriere della Sera, de F. Dragosei, « Les réactions en Europe, entre reconnaissance et prudence ; pour la Russie, désormais, le jeu est moins facile » : « Dans la plupart des capitales mondiales, presque personne n’ose prendre ouvertement position face à un duel aussi incertain. En Italie, aussi bien le ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani que son collègue de la Défense Guido Crosetto (Frères d’Italie) préfèrent rappeler la ‘’grande amitié qui lie depuis toujours l’Italie et les Etats-Unis’’. Tajani ajoute : ‘’Il ne nous appartient pas de nous immiscer dans la campagne électorale des Etats-Unis, quel que soit le prochain président des Etats-Unis, nous travaillerons bien avec lui’’. Le Premier ministre britannique Keir Starmer souligne que Biden a fait un choix ‘’à respecter, dans l’intérêt du peuple américain’’. Le Premier ministre polonais Donald Tusk le remercie pour avoir ‘’pris beaucoup de décisions difficiles grâce auxquelles la Pologne, l’Amérique et le monde sont plus sûrs et la démocratie plus forte’’. Réactions également d’Olaf Scholz : ‘’La coopération transatlantique et l’OTAN sont solides et les Etats-Unis sont un bon allié fiable. Le choix de ne pas se représenter mérite du respect’’ et de Justin Trudeau : ‘’Je connais Biden depuis des années, c’est un grand homme et chaque chose qu’il fait est dictée par l’amour de son pays’’. Des déclarations irritées laissent en revanche paraitre une certaine déception de Moscou pour qui une bataille électorale « acquise » s’éloigne. Certains, comme le prédisent de la Douma [Chambre basse russe] Viatcheslav Volodin, soutiennent l’idée que Biden devrait être ‘’appelé à répondre’’ de son bilan à la Maison Blanche. Dans les bureaux du Kremlin, on préfère pour l’instant tenir une ligne « soft », en attendant peut-être que le chef fasse entendre son avis. » 

(Traduction : ambassade de France à Rome)

21/07/2024

Les thèmes de la campagne de l'AfD en Thuringe : paix, famille et politique migratoire.

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Allemagne. Thuringe. Le candidat de tête de l’AfD pour les élections pour le Parlement de Thuringe du 1 septembre 2024 Björn Höcke a mis en avant, ce samedi 20 juillet lors d’un meeting à Arnstadt, les thèmes de campagne suivants : la paix, la famille et la politique migratoire. Il a qualifié les autres partis politiques de « bellicistes » et a affirmé que le seul vote pour la paix est celui en faveur de l’AfD.

19/07/2024

"Ursula von der Leyen réélue sans les voix de Fratelli d’Italia."

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Italie. Revue de presse.

En Unes des médias, la réélection d’Ursula von der Leyen à la Présidence de la Commission européenne et le vote contraire des eurodéputés de Fratelli d’Italia, parti de Giorgia Meloni, « Ursula von der Leyen réélue sans les voix de Fratelli d’Italia » (Corriere della Sera), « U. von der Leyen l’emporte en Europe, Giorgia Meloni vote contre elle et s’isole » (La Repubblica), « U. von der Leyen reconduite, Giorgia Meloni observe » (La Stampa), « U. von der Leyen réélue sans [les voix de] G. Meloni » (Il Messaggero), « Ursula von der Leyen est ‘verte’, Meloni se défile » (Il Giornale), « Ursula von der Leyen se vend aux Verts, Meloni vote contre elle » (La Verità) et la campagne présidentielle aux Etats-Unis marquée par un possible retrait de Joe Biden « L’influence d’Obama et Biden envisage de se retirer [de la course] » (Corriere della Sera), « Joe Biden à deux doigts de dire au revoir » (La Repubblica), « Obama arrête Biden » (La Stampa). L’affaire de corruption impliquant le président de la région Ligurie G. Toti est également cité. 

Les JT couvrent essentiellement la campagne présidentielle aux Etats-Unis, avec la désignation de Donald Trump comme candidat lors de la convention républicaine de Milwaukee et un possible retrait de Joe Biden, la situation au Proche-Orient où les rebelles Houthis ont lancé une attaque sur Tel Aviv, mais aussi la réélection d’Ursula von der Leyen à la tête de la Commission européenne et les réactions de la classe politique italienne au vote ‘’contre’’ de Fratelli d’Italia. 

ARTICLE, Sole 24 Ore, B. Fiammeri : « G. Meloni : ‘’Nous sommes cohérents, mais nous travaillerons avec Bruxelles. Il n’y aura pas répercussions sur l’Italie’’ » : « Giorgia Meloni ne parle qu’une fois le vote passé depuis plusieurs heures. Elle essaie d’expliquer pourquoi son parti a voté contre un deuxième mandat d’Ursula von der Leyen. Selon elle, le scrutin était acquis pour l’allemande avant même que FdI ne prenne position, mais la présidente du conseil assure que les relations avec la présidente de la Commission restent ‘’fondées sur le respect mutuel’’. Giorgia Meloni avait annoncé elle-même à von der Leyen que ses députés s’opposeraient à un deuxième mandat : ‘’nous sommes restés cohérents avec la position que nous avions exprimé lors du Conseil européen’’. Mais pour elle ‘’il n’y a pas de raison que cela compromette le rôle de l’Italie au sein de la Commission, nous sommes un pays fondateur, la troisième économie, un des gouvernements les plus stables : voici ce qui fait le poids de l’Italie ; ce vote n’empêchera pas l’Italie de travailler avec la Commission, comme nous l’avons fait par le passé, sur des sujets comme l’immigration’’, un point sur lequel Ursula von der Leyen avait pourtant insisté, pour donner des gages à FdI sur l’Afrique, la défense des frontières, ou la création d’une Commission de la Méditerranée. Mais ça n’a pas suffi, et la partie sur le Green Deal est apparue comme un cadeau insoutenable à la gauche et aux verts. De plus, le vote favorable des Verts était déjà connu, et c’est ce qui a fait basculer FdI : leur soutien ne changerait rien, ou en tout cas il n’aurait pas été déterminant. Mais la peur d’être attaquée par Salvini a sans doute aussi joué, lui qui a troqué ses critiques contre un message félicitant l’opposition de FdI à von der Leyen : ‘’on ne peut pas nous faire chanter’’. Des mots qui marquent toutefois une distance avec Antonio Tajani, qui avait pourtant travaillé en coulisse au rapprochement entre Meloni et von der Leyen. Et justement, quand les journalistes lui ont demandé ce qu’elle pensait de ce vote d’opposition, cette dernière  a déclaré : ‘’Nous avons travaillé à une majorité démocratique. Le résultat démontre que notre approche était la bonne’’. » 

ENTRETIEN, La Stampa, d’Antonio Tajani (Forza Italia), vice-président du Conseil et ministre des Affaires étrangères, « Notre vote a évité le chaos. J'aurais préféré que Fratelli d’Italia et la Ligue votent pour », par F. Capurso : « Si von der Leyen n'avait pas été réélue, cela aurait été le chaos, les marchés auraient mal réagi et les citoyens en auraient payé le prix. Les ‘petites’ affaires nationales ne peuvent pas l’emporter sur l'avenir des institutions européennes qui représentent un demi-milliard de personnes. J'avais espéré que Meloni vote pour sa réélection ; mais Forza Italia est une garantie suffisante d'européisme et d'atlantisme. Grâce à notre vote, l'Italie a renforcé les institutions de l'UE à un moment de grande instabilité internationale. Roberta Metsola au Parlement européen et von der Leyen à la Commission sont deux leaderships liées aux Populaires et c’est pour moi une victoire de Forza Italia. Je n’ai pas parlé à Meloni après le vote ; le vote de Fratelli d'Italia et des conservateurs a toujours été incertain ; le discours de von der Leyen ne les a manifestement pas convaincus, mais ils sont restés conciliants, tout en votant contre. Quand ils déclarent qu'ils veulent continuer à avoir des relations institutionnelles avec la Commission, cela signifie qu'ils n'ont pas complètement fermé la porte. Je ne pense pas que, suite à ce choix, il puisse y avoir des répercussions pour l’Italie ; nous aspirons toujours à un portefeuille économique fort et à la vice-présidence de la Commission. Raffaele Fitto est le candidat le plus convaincant. Il a le bon profil : une solide expérience européenne, un passé compatible avec les institutions de l'UE et il est apprécié de tous. Il n'a rien à voir avec les 'Patriotes' d'extrême droite. Il faut savoir comment fonctionnent les institutions européennes avant de faire certains choix (Ndr, sur la position de la Ligue sur le vote UE). Et je ne vois pas d'extrémisme vert dans le programme de von der Leyen. De plus, il y aura une majorité de commissaires issus du PPE au sein de la commission, donc je ne vois pas de danger. Au contraire, nos propositions sur l'agriculture, l'immigration, la réduction de la bureaucratie et l'énergie sont au programme. Le groupe des Patriotes n'est pas une force pro-européenne, ils sont en rupture totale avec la majorité des parlementaires et se condamnent donc à l'insignifiance. Les divisions en Europe n’auront pas de retombées sur le gouvernement, les choix de chaque parti en Europe n'affaibliront pas le gouvernement national. Forza Italia, Fratelli d'Italia et la Ligue continueront à travailler ensemble, jusqu'à la fin de la législature. A’ Forza Italia, nous accueillerions Pier Silvio Berlusconi à bras ouverts, mais cela dépend de lui ; nous serions évidemment ravis d'apprendre qu'il veut prendre part à la bataille politique. » 

ENTRETIEN, Il Sole 24 Ore, de Carlo Fidanza, chef de la délégation de Fratelli d’Italia au Parlement européen, « Le Pacte vert renforcé nuit aux entreprises », par B. Fiammeri : « ‘’ Le programme présenté par Ursula von der Leyen s’adressait trop à la gauche, il n’était pas possible de voter pour. Nous sommes prêts à soutenir l'approche que von der Leyen elle-même poursuit depuis plusieurs mois sur le dossier migratoire et la relation avec l'Afrique. Cela dit, ce n'est pas avec l'annonce d'un Commissaire dédié à la Méditerranée, sur le portefeuille duquel il n'y a d'ailleurs aucune indication, que Fratelli d’Italia peut changer d’avis. Von der Leyen avait promis une approche pragmatique et non-idéologique, et au lieu de cela, non seulement elle a confirmé le Pacte Vert, mais elle l'a même renforcé en envisageant une réduction de 90 % des émissions d'ici 2040. C’est une folie qui risque d’amener des milliers d'entreprises à la faillite. Cette majorité est vouée à ne pas durer. Aujourd'hui, par rapport à il y a cinq ans, la droite peut compter sur un plus grand nombre de parlementaires et de premiers ministres, mais aussi de commissaires, parce que les électeurs en ont décidé ainsi. Pour chaque mesure, la Commission devra donc rechercher une majorité au sein de l'Assemblée. Le Parti populaire européen devra alors décider s'il se soumet à l'agenda de la gauche et trahit ses engagements électoraux ou s'il vote avec nous. Nous n'avons pas annoncé notre vote pour ne pas conditionner le vote des autres délégations. Nous aurons un commissaire de poids parce que nous sommes l'Italie, c'est le gouvernement qui donne l'indication. Si c'est Fitto, c'est un excellent choix. » 

EDITO, il Foglio, C. Cerasa : « Test mélonien de trumpisme’ européen » : « Giorgia Meloni a choisi hier, avec peu de clairvoyance, de créativité et un manque de courage, de voter contre la présidente de la Commission Ursula von der Leyen. Le gouvernement Meloni est le seul, parmi les grands pays d’Europe, l’avoir fait, même si Forza Italia, heureusement, ne les a pas suivis. C’est la première fois qu’un exécutif italien se retrouvera dans l’opposition à Strasbourg - même le gouvernement Conte-Salvini avait choisi de soutenir von der Leyen en 2019. Et FdI est le seul parti, avec les lepénistes, à avoir remporté beaucoup de sièges sans toutefois les utiliser comme un tremplin pour compter un peu plus en Europe. Alors qu’au lendemain des élections, elle souhaitait jouer le rôle de protagoniste européen, Giorgia Meloni a fait le contraire. Résultat des courses : l’opposition de FdI montre que l’Europe peut faire sans l’Italie. Un manque de clairvoyance et de courage aussi évident que les raisons qui ont poussé Meloni à faire ce choix : la peur de se faire doubler sur sa droite, l’envie de ne pas se brouiller avec les patriotes européens, le désir de rester un parti de lutte et pas seulement un parti d’opposition, et surtout, la nécessité de ne pas être à contre-courant du vent droitier qui souffle au-delà des Alpes et de l’Atlantique. Bien sûr, il y a du Trump dans ce vote, mais il serait prématuré de dire qu’il constitue un changement définitif de stratégie. Tant que l’Italie soutiendra l’Ukraine, en dépit du trumpisme, tant qu’elle soutiendra l’OTAN, en dépit du lepénisme, tant qu’elle aura une politique budgétaire raisonnable, en dépit du salvinisme, tant qu’elle ne déclarera pas la guerre aux marchés, en dépit du nationalisme, tant qu’elle respectera les traités européens, en dépit du populisme, il sera difficile de dire que ce vote est le symptôme d’un revirement eurosceptique. Il faut donc moins réfléchir à ces questions qu’aux opportunités manquées par Giorgia Meloni : peser en Europe, faire compter l’Italie, regarder vers l’avenir, montrer la stabilité de notre pays. Entre le gouvernement et la lutte, elle a donc choisi la lutte. » 

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, de P. Valentino, « Les effets des tirs américains » : « Quel est le rapport entre le tir contre Donald Trump et le vote des eurodéputés de Giorgia Meloni contre Ursula von der Leyen à Strasbourg ? La reconduction de la Présidente de la Commission européenne représente la victoire de la normalité. Ennuyeuse, mais utile et sensée. Von der Leyen a formé une coalition en suivant un schéma politique classique, elle a rencontré tous les groupes qui potentiellement pouvaient la soutenir, y compris les Verts et les députés d'ECR, les conservateurs et les réformistes dirigés par Giorgia Meloni et dont son parti Fratelli d'Italia est un acteur principal, en écoutant leurs priorités et leurs préoccupations. Puis, sans rien concéder explicitement à personne, elle a habilement tracé les grandes lignes d'un programme sur lequel une majorité de forces pouvait converger. Ce qui, au final, a été clair et convaincant, avec 40 voix de plus que le seuil minimum, lui conférant une pleine légitimité démocratique, n'en déplaise à ceux qui ont crié au coup d'État lors de sa désignation par le Conseil européen. C'est la démocratie. Mais la Présidente du Conseil G. Meloni a décidé de se tenir à l'écart. "Placée à la croisée des chemins, Meloni a décidé de ne pas franchir le Rubicon", indique une source européenne qualifiée. Elle a choisi, autrement dit, de ne pas entrer définitivement dans le courant européen, pour ne pas se désolidariser du front souverainiste qui a tout misé sur l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche. Autrement dit, à l'heure où l'attentat de Pennsylvanie semble rendre ce scénario inévitable, Meloni "n'a pas voulu laisser Trump à Orbán et Kaczynski". C'est un choix identitaire plein de risques et d'inconnues. Pas seulement et pas tant pour le choix des commissaires : l'Italie reste l'Italie, et la personne désignée par Rome se verra confier un portefeuille important, même s'il n'y a plus de place pour une vice-présidence exécutive. Le vrai problème est que l'Italie se coupe ainsi de la salle de contrôle, où la fragilité politique de nombreux gouvernements européens, de l'Allemagne à la France, nous offrait au contraire une marge de manœuvre. Et ce n'est pas seulement une question de prestige, mais de la capacité à influencer un agenda que von der Leyen semble décidée mettre en œuvre, avec ou sans Trump. » 

ARTICLE, La Repubblica, de L. Milella, « La Cour Constitutionnelle et le droit à mourir ‘’il faut une loi sur la fin de vie’’ » : « Le droit à une fin de vie libre, en cas de maladie grave et sans rémission possible, connait un nouveau progrès à la Cour Constitutionnelle, et ce malgré un Parlement volontairement inerte, bloqué par les idéologies catholiques les plus conservatrices. En 2019, la Cour Constitutionnelle avait déjà défini quatre conditions pour accéder au suicide assisté. Les années qui ont suivi ont été marquées par une bataille bureaucratique avec le Service sanitaire national. Après avoir été saisie par une juge de Florence, la nouvelle sentence de la Cour clarifie ce que l’on entend par le fait de ne pouvoir vivre ‘’que par le biais d’un traitement pour le maintien en vie’’. La sentence précise en effet que tout être humain dont les fonctions vitales dépendent d’une autre personne, qui sans ce ‘’traitement pour le maintien en vie’’, sans l’aide de ‘’personnel sanitaire’’ ou même de ‘’proches et d’aides à domicile’’, irait ‘’inévitablement’’ vers une mort certaine ‘’dans un laps de temps bref’’ peuvent accéder à ce droit. La Cour Constitutionnelle estime qu’une ‘’interprétation’’ de sa propre sentence de 2019 permet l’accès au suicide sans infraction du code pénal. L’avis du Service sanitaire national ne sera plus le seul à compter, celui du juge sera déterminant et il aura le dernier mot. Les quatre conditions de 2019 restent inchangées. Une association italienne qui se bat depuis plusieurs années pour la fin de vie estime ne pas avoir ‘’obtenu la pleine reconnaissance du droit à l’aide à mourir pour les personnes éprouvant des souffrances insupportables’’ mais reconnait que la Cour a ‘’permis des avancées importantes face à l’inertie absolue de la politique’’. Une forte attente demeure en effet concernant une loi claire sur le sujet, dont une politique de droite depuis trop d’année ne veut pas s’occuper. » 

(Traduction : ambassade de France à Rome)