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07/11/2024

"Ils ne l'ont pas vu revenir."

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Italie. Revue de presse.

Toutes les Unes sont consacrées aux élections américaines et à la victoire de Donald Trump « L'Amérique de Trump » (Corriere della Sera), « « Je suis de retour » » (Repubblica), « Amérique, il est revenu » (Stampa), « Ils ne l'ont pas vu revenir » (Il Fatto), « Trump : « je mettrai fin aux guerres » » (Il Messaggero), « En avant le peuple ! » (Il Tempo), « Trump bis : « ce sera l'âge d'or ». Wall Street s'envole, les obligations baissent » (Sole 24 Ore).

 Les JT couvrent essentiellement, outre les sujets traités par les quotidiens, l’appel téléphonique entre G. Meloni et D. Trump et la crise du gouvernement Scholz avec l’éviction du ministre Lindner.

L’ensemble des quotidiens consacre les unes et les premières pages à la victoire de Donald Trump avec plusieurs articles au sujet des retombées en Italie. Corriere « au Palais Chigi on imagine Meloni pouvoir jouer le rôle de « pont » entre la Maison Blanche et Bruxelles, puisque le moteur franco-allemand serait en panne et que l’Italie serait aujourd’hui plus forte ». C’est pourquoi Giorgia Meloni a dit, hier, aux siens ‘’avec un gouvernement conservateur en Amérique, c’est pour nous une occasion magnifique’’ ». Stampa : « Le gouvernement italien de centre-droit est certainement bien placé pour ouvrir un canal de communication avec le vainqueur de l'élection. Cela grâce aussi à la prudence dont a fait preuve Meloni pendant la campagne électorale, en évitant notamment de participer aux deux derniers dîners avec M. Biden. Cela lui sera utile ». Sole 24 Ore : (B. Fiammeri) « Le communiqué publié tard dans la soirée par le Palais Chigi, au sujet de l’appel téléphonique entre Trump et Meloni, conclut en déclarant que les deux dirigeants resteront « en contact étroit ». Ce passage signale le nouveau rôle que le la Présidente du Conseil italien est prête à jouer. Meloni utilise un langage institutionnel en sachant qu'un jeu complètement nouveau a commencé pour elle aussi. Les États-Unis se tournent vers la droite et Meloni, qui est la leader de la droite en Italie, devrait en théorie porter un toast au retour du Tycoon à la Maison Blanche. C'est probablement le cas. Mais pour l'Italie, pays exportateur par excellence après l'Allemagne, un choix protectionniste de la part des Etats-Unis pourrait s'avérer fatal. ». Il Tempo « l’entente avec Elon Musk représente le joker de Meloni. Elle est donc en une position privilégiée. Musk a construit une alliance inoxydable avec le gouvernement italien : d’abord la participation au meeting annuel de Fratelli d’Italia, en décembre dernier, puis la remise du prix Global Citizen Award 2024 directement à Meloni. Il est clair que l’amitié avec le patron de Tesla et de X a été un choix stratégique par la présidente du Conseil afin aussi de cultiver sa relation avec Trump. Les conditions sont réunies pour que Meloni devienne un « pont » entre Trump et l’Europe ». Foglio : (S. Canettieri) « Meloni se veut optimiste sur le fait qu’une synthèse sera trouvée avec Trump mais les déclarations de Salvini sur les armes à l’Ukraine l’inquiète et le secrétaire d’Etat Mantovano a tenu à souligner que ‘’rien ne changeait’’ à la ligne prise par le gouvernement italien. Corriere : (M. Franco) « Salvini souligne le succès d’un pari risqué et, de manière implicite, il revendique une primauté dans son rôle de partisan de Trump que personne ne peut lui ôter, Meloni non plus. Les félicitations de Conte (M5S) sont le signe d’un repositionnement en cours également au sein des oppositions. Les vrais problèmes seront pour le centre-gauche, où le seul qui peut se vanter (et peut-être récupérer) une relation avec Trump est Giuseppe Conte ». Corriere : « Dans la majorité comme dans les oppositions, les prises de distance ont commencé. Si Meloni souligne « l’amitié historique entre l’Italie et les Etats-Unis, Matteo Salvini souligne lui la première rupture possible avec le passé : Trump portera la paix, l’envoi d’autres paquets d’armes à l’Ukraine ne seront pas nécessaire’’. A gauche, Schlein (PD) met en avant ‘’les effets d’une nouvelle politique protectionniste’’, le M5S est plus prudent : Conte salue la victoire de Trump mais au sein du parti les avis sont partagés ».

L’appel téléphonique entre E. Macron et O. Scholz est aussi cité par certains quotidiens. Stampa (M. Bresolin) : « en vue d’une possible guerre commerciale, les gouvernements européens doivent restés unis. Lors d’un entretien téléphonique, Macron et Scholz ont immédiatement lancé un appel à l’unité des collègues européens, demandant une ‘’coordination plus étroite’’ et avertissant ceux pouvant être tentés de l’illusion d’entamer des relations exclusives avec la Maison Blanche. La France et l’Allemagne demeurent les pistons du moteur européen. Meloni a été exclue de cette initiative, c’est une procédure consolidée qui voit Paris et Berlin bouger en symbiose quand il faut pousser l’UE à agir dans une direction précise. Cette exclusion peut aussi être vue comme la crainte que l’Italie de Meloni puisse figurer parmi ces pays tentés de gérer des relations exclusives avec Trump ». Sole 24 Ore (B. Romano) : « Choqués, et souvent faibles, les chefs d'État et de gouvernement de l'UE se réunissent entre aujourd'hui et demain ici à Budapest lors d'un sommet informel très attendu, au lendemain d'un vote américain retentissant qui a ramené Donald Trump à la Maison-Blanche. Longtemps à la peine pour trouver des positions communes, Paris et Berlin ont néanmoins affiché un front uni hier. Certains dirigeants européens - comme le Premier ministre polonais Donald Tusk ou la présidente du Conseil italienne Giorgia Meloni - se sont exprimés sous X en mettant l'accent sur les relations bilatérales plutôt qu'européennes ».

La Stampa: ‘’Les trajets vers l’Albanie reprennent mais le navire est presque vide, avec seulement 8 réfugiés à bord’’. ‘’Huit hommes originaires de pays considérés comme ‘sûrs’ se trouvaient à bord du Libra, un nouveau coup dur pour les ambitions du gouvernement de Giorgia Meloni de faire des centres en Albanie le fleuron de la politique migratoire italienne’’. ‘’Le bilan est pour l’instant assez médiocre et le trajet d’il y a trois semaines a été un échec total lorsque les 16 migrants ont finalement été ramenés en Italie’’. ‘’L’opposition dénonce l’absurdité des opérations soulignant le fait que le nombre des migrants transportés est insignifiant par rapport aux flux migratoires en Méditerranée’’. ‘’Après vérification, les migrants remplissant les critères pour être emmenés dans les centres en Albanie sont très peu nombreux’’. Le ministre de l’Intérieur italien souligne que la rigueur des contrôles sert au bon rapatriement des personnes et qu’il y a bien un effet dissuasif. Les associations de défense des droits soulignent les problèmes d’ordre juridique et notamment le fait que les personnes secourues en mer ne peuvent pas être retenues très longtemps sur les navires sans être amenées vers un port sûr’’. Le Corriere della Sera ajoute que ‘’les juges de Palerme se sont à nouveau opposés à ces opérations’’. ‘’Le ministre italien de la Justice, Carlo Nordio appelle les magistrats à ‘faire un pas en arrière’ et dénonce un débordement au-delà de leurs fonctions’’. ‘’Des tensions entre le gouvernement et le pouvoir judiciaire émergent également suite à la rencontre entre la Présidente du Conseil et le vice-président du Conseil national de la magistrature (CSM), Fabio Pinelli, les magistrats exigeant de connaitre l’objet de la rencontre au nom de la transparence et de la séparation des pouvoirs’’. ‘’Un conflit qui dure, sur fond de réforme sur la séparation des carrières’’.

Corriere della Sera, Antonio Tajani (Forza Italia), vice-président du Conseil et ministre des Affaires étrangères : « ‘’Trump est un ami fiable de l’Italie, et les italo-américains sont un lien puissant entre notre pays et le nouveau Président. Je suis sûr que le gouvernement italien et l’Administration américaine travailleront bien ensemble pour protéger nos peuples. Rien ne changera, nos rapports sont tellement forts et profonds, rien ne pourrait les faiblir’’. ‘’Il est clair que Trump a relevé son défi avec des messages promettant des changements radicaux. Le premier qu'il aimerait construire n'est pas idéologique ou purement politique, mais dans les relations commerciales avec des pays comme la Chine, et aussi avec des alliés comme les pays de l'UE’’. ‘’Concernant les droits de douane, nous devrions éviter un bras-de-fer, en dialoguant et en négociant. En 2023, les échanges commerciaux entre l'UE et les États-Unis s'élevaient à près de 850 milliards d'euros, avec une balance commerciale en faveur de l'Europe de 156 milliards d'euros. À elle seule, l'Italie affichait un solde positif de 40 milliards d'euros en 2023, les États-Unis étant notre deuxième marché après l'Allemagne. L’export représente l’oxygène pour l’Italie. Trump a toujours montré une bienveillance à l’encontre de l’Italie. Dans le passé, Trump a déjà fait des choix différents pour nous, par rapports à d’autres pays’’. ‘’Il faut créer un pôle européen de l’OTAN. J'ai l'intention de travailler immédiatement avec la nouvelle administration pour discuter, bien sûr, des relations commerciales et économiques, en plus des relations transatlantiques’’. »

Libero, Matteo Salvini, vice-président du Conseil et ministre des transports : « Je suis très content car c’est une très bonne nouvelle pour l’Italie comme pour l’Europe. Trump est déterminé sur un sujet fondamental, celui de la paix. Avec l’administration Biden, nous avons assisté à un empirement des conflits mondiaux, y compris aux portes de l’Europe. Trump est un homme pragmatique et sur plusieurs dossiers il parle notre propre langue. En Europe, la Ligue est prête à être de plus en plus décisive pour contrer certaines folies comme celles des éco-extrémistes. Concernant l’OTAN, nous évaluerons une fois que nous aurons lu la proposition de modification. Une chose est sûre, l’OTAN doit être un instrument de protection et de défense et pas un acteur qui envenime les rapports et les conflits. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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