06/11/2024
"Rencontre entre Giorgia Meloni et le Vice-Président du Conseil Supérieur de la Magistrature."
Italie. Revue de presse.
En Une ce matin : les élections américaines « Révolution américaine » (Stampa), « L'Amérique contestée » (Repubblica), « Défi jusqu'au dernier vote » (Corriere della Sera), « Les États-Unis sur un fil » (Messaggero), « C'était l'Amérique » (Domani). Parmi les autres sujets abordés en Une, le Moyen-Orient, avec notamment le remplacement du Ministre de la défense israélien par le Ministre des affaires étrangères (Repubblica, Fatto, Messaggero, Sole) et les migrations, avec la rencontre entre Giorgia Meloni et le Vice-Président du Conseil Supérieur de la Magistrature (Corriere, Stampa, Giornale).
L’ensemble des quotidiens consacre les unes et les premières pages aux élections américaines. Corriere : « Encore une fois, les candidats ont adopté leur stratégie électorale pour l’Amérique qui change : Trump a tout misé sur les hommes et les sudaméricains ; Harris sur les femmes ». Toujours le Corriere dresse le portrait du candidat à la vice-présidence J.D. Vance « le successeur qui prépare l’avenir du « America First » : sa lutte contre la dénatalité et son approche sur l’immigration qui serait, selon lui, en train de dévaster la cohésion sociale ». Stampa : « c’est la campagne électorale la plus brutale depuis toujours, le 5 novembre n’est plus une fête mais un jour d’angoisse, de tensions et de confrontation violente. Le duel a eu lieu aussi sur les réseaux sociaux, Trump déversant des insultes et Harris lançant l’alerte pour la démocratie ». Sole 24 Ore « les urnes sont le reflet du clivage vertical d’un pays, ce qui n’aide pas le travail des instituts de sondage » Foglio : « le convive de pierre de ces élections est la dette publique américaine ; les deux candidats promettent d’augmenter le déficit pour réaliser leur programme mais cette dépense sera énorme et dépasserait même le budget consacré à la défense ». Concernant le prisme de la politique étrangère, le Foglio évoque les ingérences étrangères sur les élections américaines : « la Russie, la Chine et l’Iran ont fait tout leur possible pour créer le chaos et ils continueront à le faire : car leur but est d’attaquer les démocraties dans leur moment de fragilité ». Enfin, concernant les commentaires sur les retombées politiques en Italie à signaler toujours le Foglio « Ce dont l'Italie a besoin est simple, c'est d'espérer qu'à partir d'aujourd'hui, le Trumpisme soit tenu à l'écart de notre pays. Et tous ceux qui se soucient de la liberté du monde, de la culture de l'État de droit, de l'amour des démocraties libérales et de la lutte contre le conspirationnisme devraient s'organiser, surtout à droite, pour soutenir un bouclier contre le virus trumpien dans notre pays’’. ’’ l’idée que la Ligue profitera de la victoire de Trump est une fantaisie que Salvini est en train de vendre. La dernière fois qu’il s’est rendu aux Etats-Unis pour rencontrer le Tycoon, l’équipe de Trump l’a laissé à la porte. En réalité, le dirigeant léghiste est obsédé par deux problèmes : la fin du procès Opens Arms prévu pour la fin décembre et la possibilité que Pier Silvio Berlusconi décide d’entrer en politique »
La visite à Rome du Secrétaire Général de l’Otan, Mark Rutte, est aussi largement citée. Repubblica : « Meloni répond clairement à M. Rutte « nous ne changerons pas notre ligne sur l’Ukraine, quelle que soit la personne qui entrera à la Maison Blanche ». La Présidente du Conseil s’adresse au SG de l’Otan mais le fait surtout pour que Matteo Salvini l’entende. En effet, le gouvernement travaille pour accélérer sur un dossier très délicat : celui des armements à livrer à l’Ukraine. L’idée est de le faire d’ici la fin de décembre, c’est-à-dire avant la prise de fonctions de Trump ». Corriere (M. Franco) « Cette réunion entre le Chef de l’Etat S. Mattarella, la présidente du Conseil G. Meloni et le Secrétaire Général de l’Otan M. Rutte à la veille de l’élection présidentielle américaine confirme la volonté européenne de poursuivre son soutien à l’Ukraine contre l’agression russe, quoi qu’il arrive. Reste à voir si et pendant combien encore l’unité de l’UE tiendra. Le silence de Salvini est éloquent tout comme les critiques de Frattoianni (Sinistra Verdi) sur le fait que ‘’le Palais Chigi se fait dicter l’agenda par l’Otan’’. Cela souligne un mécontentement à droite comme à gauche ». Stampa : « les craintes sur l’effet-Trump : le communiqué diffusé par le Palais Chigi insiste sur la nécessité de « renforcer le pilier européen de l’Alliance atlantique en faveur notamment d’une industrie de la défense de plus en plus innovative et compétitive, ainsi que la nécessité d’adapter l’Otan face aux nouveaux défis ». Des sources diplomatiques expliquent que, même en filigrane, il est clairement fait référence au scénario le plus pessimiste, celui qui rendrait la création d'une structure de défense autonome, non pas concurrente, mais intégrée à l'OTAN, comme un fait qui ne peut plus être reporté ». Foglio : « Malgré sa promesse faite à M. Rutte, Giorgia Meloni se retrouve face au défi impossible d’atteindre les 2% du PIB de dépenses pour la Défense. Les prévisions pour les trois prochaines années sont respectivement de 1,57% en 2025, 1,58% en 2026 et 1,61% en 2027. A moins d’une surprise dans la loi de finances qui sera prochainement adoptée… »
Les polémiques autour de la rencontre du vice-président du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM), Fabio Pinelli, à la Présidence du Conseil sont encore rapportées. Sole 24 ore « La rencontre devient un sujet, des nuages sombres planent le long du trajet entre la Présidence de la République et la Présidence du Conseil, en passant par le siège du CSM ». Corriere : « Le vice-président du Conseil Supérieur de la Magistrature se trouve sur la sellette : 14 juges du CSM, par le biais d’une lettre conjointe, exigent que ce dernier s’explique et partage les contenus de cette réunion ‘’inhabituelle’’ surtout pour ‘’son caractère institutionnel important’’. Le Parti démocrate est très critique : Deborah Serracchiani affirme que ‘’cette rencontre s’inscrit dans la ligne d’un conflit perpétuel avec la magistrature’’. Stampa : « Meloni voulait sonder avec Pinelli le poids réel de l’aile de gauche des magistrats au sein du CSM autour de la question migratoire et du décret concernant les pays sûrs. La stupeur, voire l’irritation, du Quirinal s’explique par la nature des sujets abordés lors de cette rencontre au nom du Conseil Supérieur de la Magistrature. Pinelli n’avait reçu aucun mandat de la part du Chef de l’Etat, qui est aussi président du CSM. Bref, Pinelli serait allé au-delà de ses fonctions. Il n’était donc pas autorisé à mettre en place une ‘’collaboration entre les institutions’’, comme évoqué dans le communiqué du Palais Chigi, sans en faire part au préalable au Président Mattarella. C’est une question de protocole qui n’est pas des moindres. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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