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14/07/2023

Pologne : les nationalistes de Konfederacja sont donnés à 16,9 % et les nationaux-conservateurs du PiS à 34,6 %.

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Pologne. Les nationalistes de Konfederacja sont donnés à 16,9 % et les nationaux-conservateurs du PiS à 34,6 % au sein d’un sondage PGB Opinium.

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Pis : Droit et justice : nationaux-conservateurs

Coalition civique : libéraux, démocrates-chrétiens, écologistes

Confédération : nationalistes

Troisième voie : démocrates-chrétiens, libéraux

Lewica : socialisme / social-démocratie

"L’Italie reçoit le feu vert de la Commission européenne sur la mise en place d’une zone économique spéciale (ZES) unique pour le Mezzogiorno."

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Italie. Revue de presse.

Le débat sur la réforme de la justice, et notamment la rencontre entre le Chef de l’Etat S. Mattarella et la présidente du Conseil G. Meloni autour du projet qui sera présenté aux Chambres, fait les gros titres « Justice, Nordio (Frères d'Italie) : voici les nouveautés » (Corriere della Sera), « [Réforme du] délit de participation tierce à une association mafieuse, Nordio censuré » (La Repubblica), « Justice, Mattarella tempère Meloni » (La Stampa), « Justice, Meloni rencontre Mattarella : « faisons baisser la tension» » (Il Messaggero). La décision de la Commission Européenne d'approuver la création d'une zone économique spéciale (ZES) pour l’Italie du Sud est aussi citée « L’UE décrète la création d'une zone spéciale pour tout le Sud » (Sole 24 Ore), « ZES, un coup de pouce pour le Mezzogiorno » (Il Messaggero, Il Mattino). Enfin, l’entretien de l’ambassadeur Christian Masset à l’occasion des célébrations du 14 juillet est cité en Une du Corriere « « Paris-Rome : des années intenses. Mais notre relation ne peut que grandir» ». 

Les JT couvrent notamment la grève des transports ferroviaires et aériens prévus respectivement pour aujourd’hui et demain, la rencontre au Quirinal entre le Président de la République et la Présidente du Conseil autour de la réforme de la justice, enfin les inondations dans le Nord de l’Italie et la vague de chaleur s’abattant sur le centre et le sud du pays.

ANALYSE, Corriere della Sera, M. Breda « La ligne du Quirinal pour un climat plus détendu entre la politique et la magistrature » : « Il était assez prévisible que le face-à-face sur la justice entre Meloni et Mattarella n’aurait pas duré uniquement dix minutes. Le sujet était trop délicat et la polémique trop vive entre le gouvernement et la magistrature pour penser que ce rendez-vous aurait pu être minimisé avec la communication de simples recommandations. Le Président, rompu à la culture de la complexité et de la médiation, voulait comprendre jusqu’où la Présidente du Conseil allait poursuivre dans sa démonstration de force : la réforme du ministre Nordio et la défense de ses ministres visés par des enquêtes judiciaires, sans compter l’affaire La Russa. Le chef de l’Etat a demandé à son équipe de garder le silence, et le communiqué diffusé par la Présidence de la République se limite en effet à évoquer un simple ‘’échange cordial et constructif’’. C’est donc à Meloni de devoir expliquer, à sa manière, comment s’est déroulée l’entrevue. Pour le Quirinal, l’approche sur cette « guerre à intermittence » a toujours été la même. Mattarella, qui est aussi Président du Conseil supérieur de la Magistrature, n’a jamais failli dans son soutien aux juges, citant l’article 104 de la Constitution qui reconnait au pouvoir judiciaire ‘’l’autonomie et l’indépendance de tout autre pouvoir’’. Mattarella aura sans doute exprimé cela, outre ses doutes sur l’abrogation du délit d’abus de pouvoir et de trafic d’influence prévus dans le projet de loi et qu’il devra signer d’ici quelques heures. »

COULISSES, Corriere della Sera, G. Bianconi « Le gouvernement tempère le ministre de la Justice » : « Le gouvernement n’a pas l’intention de suivre le ministre de la Justice dans ses déclarations sur une modification du délit de participation tierce à une association mafieuse. ‘’il y a déjà une juridiction consolidée en la matière’’, répond le secrétaire d’Etat à la Présidence du Conseil, Alfredo Mantovano qui, avec Nordio, est l’un des deux magistrats faisant partie de l’exécutif. Avec ses propos, Mantovano laisse entendre que l’on ira plutôt dans la direction opposée. L’idée serait d’adopter un décret-loi pour éviter les possibles retombés d’une récente sentence de la Cour de Cassation qui remettait en doute le caractère mafieux de certains délits. Quoi qu’il en soit, Mantovano laisse comprendre que le sujet n’est pas à l’ordre du jour. Mieux vaut s’occuper d’autre chose, aussi pour donner à l’exécutif l’image d’un gouvernement voulant durcir, au lieu d’affaiblir, la lutte contre les mafias. L’autre préoccupation est d’éviter de bloquer les nombreux procès actuellement en cours »

ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Carlo Nordio, Ministre de la Justice et ancien magistrat, « Je me sens encore magistrat ; voici selon moi les changements à faire sur la complicité avec la mafia » : « En 2006 une Commission pour la réforme du Code pénal que je présidais avait conclu que la complicité sans participation directe devait faire l’objet d’une norme spécifique et non d’une interprétation de la jurisprudence. Mais il y a une grande incertitude sur son application et la Cour de Cassation peine à définir ce chef d’accusation. Pour ce qui est de favoriser la criminalité organisée, je pense que cette interprétation et au contraire encore plus sévère puisque même les personnes n’appartenant pas directement à la mafia, sont considérées comme telles dès lors qu’elles en facilitent les activités. Mais la notion de ‘participation tierce’ telle qu’elle est formulée actuellement dans le code italien, est un oxymore : soit on a concouru à un crime soit on y est extérieur. Suite aux récentes polémiques entre politiques et magistrature, j’ai reçu les représentants de cette dernière. Nous avons des idées différentes sur les réformes à mener mais l’échange a été très cordial et se poursuivra. J’ai été juge pendant 40 ans et je me sens encore juge. Quant à la séparation des carrières, elle va de pair avec le modèle accusatoire voulu par Vassalli et vers lequel nous voulons tendre. Malheureusement il n’a été mis en œuvre qu’à moitié. Il est en vigueur dans le monde anglo-saxon et ne compromet en rien l’indépendance des magistrats instructeurs. Cela requiert toutefois une révision de la Constitution. Cela fait partie du programme du gouvernement et elle sera réalisée. Cette révision permettrait d’éviter au moins 30% des procès qui s’avèrent inutiles et néfastes. »

ARTICLE, Il Messaggero, U. Mancini, « Dans la course aux matières premières rares, le projet du Ministre Adolfo Urso (Frères d'Italie) de rouvrir les sites miniers » : « Dans la course aux matières premières rares, le Ministre des Entreprises et du Made in Italy Adolfo Urso a en tête un projet de relance des mines dispersées sur toute la péninsule afin de réduire la dépendance vis-à-vis de l’étranger, voire d’éviter un chantage de la part des pays fournisseurs, et ce afin de défendre et de soutenir les secteurs industriels stratégiques qui ont besoin d’un approvisionnement sûr de ces minéraux. Le ministre espère une réouverture rapide des sites miniers, un parcours qui est loin d’être simple mais qui reste fondamental dans un contexte de compétition mondialisée. Le lancement du processus nécessite l’accord de la Commission européenne, qui doit identifier la législation adéquate et contourner les obstacles administratifs nationaux allongeant les délais de distribution des autorisations d’extraction. Or, beaucoup de sites se trouvent dans des espaces protégés. Adolfo Urso estime que le Fonds Souverain européen doit insuffler l’impulsion afin d’affranchir l’Europe des fournisseurs étrangers, notamment des pays asiatiques. Il ajoute que ‘’l’Italie possède 16 des 34 matières premières critiques [définies par Bruxelles], qui se trouvent dans des mines fermées depuis trente ans’’. L’Italie dispose en effet de gisements de cobalt, de nickel, de cuivre et d’argent dans le Piémont, de terres rares en Sardaigne, de lithium dans le Latium et possède des déchets miniers équivalents à 70 millions de mètres cubes accumulés durant les dernières décennies et désormais exploitables grâce aux technologies actuelles. La Commission européenne devra certifier les projets des entreprises pour l’autonomie stratégique de l’Europe. Sur ces projets sera imposée une limite maximale de deux ans pour obtenir les autorisations d’extraction et d’un an pour le raffinage. Il faut aujourd’hui quinze ans en Europe pour décrocher une autorisation d’extraction minière contre sept ans aux Etats-Unis, deux ans au Canada et trois mois en Chine. ‘’Nous avons un objectif posé par la Commission – a conclu le ministre – celui d’arriver en 2030 à au moins 10 % de matières premières stratégiques extraites sur notre continent. D’ici 2030, il faudra aussi que 50 % de la transformation et du raffinage de ces matières premières aient lieu en Europe et que 20 % soient recyclés. Sur ce dernier point, nous sommes déjà le premier pays en Europe en matière de recyclage des matières premières critiques, mais nous devons encore faire mieux’’. » 

SONDAGE, La Repubblica, d’I. Diamanti, « Lassés de la guerre, les Italiens se sentent éloignés de la Russie mais aussi de l’Ukraine » : « La guerre en Ukraine se poursuit, la Russie ne semble pas avoir l’intention de s’arrêter mais Vladimir Poutine apparait tout de même en difficulté. Son leadership pourrait être remis en cause, y compris de l’intérieur. D’autre part, le récent sommet de l’OTAN à Vilnius n’a pas satisfait les attentes de V. Zelensky. Le parcours en vue de l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN a toutefois été défini, simplifié. Les Etats-Unis et l’Allemagne en particulier restent tout de même prudents. L’enquête menée par Demos souligne la traditionnelle fracture entre l’Occident et le reste du monde, notamment la Russie et la Chine. Dans cette perception, l’Ukraine s’éloigne à nouveau de l’Occident pour se rapprocher de la Russie [dans l’opinion italienne]. Même avec les pays les plus proches, la prudence et la distance prévalent chez les Italiens : 47% disent avoir confiance en l’Allemagne contre 52% qui ont peu ou pas confiance, 40% de confiance pour les Etats-Unis, 35% de confiance pour la France contre 63 qui ont peu ou pas confiance, idem pour le Royaume-Uni. La perception de l’Ukraine et de la Russie est modifiée par la durée de la guerre. Même si la responsabilité de la Russie n’est pas remise en cause, la confiance des Italiens vis-à-vis de Moscou est légèrement remontée de quelques points ces derniers mois atteignant 11% (contre 9% il y a un an). Le soutien à l’Ukraine a sensiblement reculé : à 44% en mars 2022, puis à 40% en avril 2022, la confiance avait reculé à 36% en avril 2023 avant d’atteindre aujourd’hui 29%. La tendance apparait du reste assez ‘’transversale’’ d’un point de vue politique. On note toutefois que la confiance vis-à-vis de l’Ukraine est beaucoup plus forte parmi les européens convaincus, chez qui elle atteint les 43%. Elle chute à 20% parmi les eurosceptiques. L’Italie s’est un peu plus éloignée de l’Est de l’Europe. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

13/07/2023

En Thuringe, un parti organisé autour de Sahra Wagenknecht prendrait de nombreuses voix à l'AfD.

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Allemagne. Thuringe. Si un parti se constituait autour de la post-communiste dissidente Sahra Wagenknecht, celui-ci obtiendrait 25 % lors des élections de l'automne 2024 pour le Parlement de Thuringe.

Sondage sans ce parti :

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Die Linke : post-communistes

AfD : patriotes

CDU : démocrates-chrétiens

SPD : sociaux-démocrates

Grüne : écologistes

FDP : libéraux

Autres

 

Sondage avec un tel parti qui aurait 25 % :

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(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2023/07/02/rep...)

"La Justice" et "La Maison Blanche fait savoir que Meloni se rendra à Washington le 27 juillet."

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Italie. Revue de presse.

Le débat sur la justice, alors que plusieurs enquêtes visent des membres du gouvernement Meloni, fait les gros titres « Justice, les lignes rouges de Meloni » (Corriere della Sera), « Meloni enflamme la polémique « certains juges font de la politique » » (La Stampa), « Justice, Meloni demande la fin des tensions » (Il Messaggero), « La ministre Santanchè a occulté [au parlement] l’information judiciaire » (Fatto Quotidiano). Les unes mentionnent aussi le texte sur la préservation des écosystèmes voté hier au Parlement Européen « Climat, les partis de droite ont été battus » (Repubblica) et la disparition de l’écrivain Milan Kundera. 

COULISSES, Corriere della Sera, de M. Guerzoni, « La Présidente du Conseil tente de calmer le jeu et Sergio Mattarella reçoit les juges à la Présidence de la République » : « La prise de distance vis-à-vis d’Ignazio La Russa (Frères d'Italie), qui occupe la deuxième fonction de l’Etat en tant que Président du Sénat, est nette et témoigne de l’inquiétude de Giorgia Meloni suite aux enquêtes judiciaires qui déstabilisent le gouvernement et visent des membres de son parti, Fratelli d’Italia. La tempête qui s’est abattue sur la Présidence du Conseil révèle la faiblesse de l’exécutif et a montré aux oppositions que la justice peut être son talon d’Achille. Et personne ne peut dire avec certitude que cela s’arrêtera là. La Présidente du Conseil a bien compris que cette guerre entre l’exécutif et la magistrature comme à l’époque de Berlusconi porterait préjudice d’abord à son gouvernement. Elle ne renonce certainement pas à la réforme de la justice mais elle veut la mener avec les juges et non contre eux. Si l’association nationale de la magistrature devait lancer de nouvelles provocations, le gouvernement ne devra pas tomber dans ce piège : c’est ce que suggère depuis plusieurs jours Alfredo Mantovano (indépendant, autrefois Alliance Nationale) secrétaire d’Etat à la Présidence du Conseil. Hier le Président de la République Sergio Mattarella a invité les juges de la Cour de Cassation pour une rencontre symbolique alors que les juges se sentent attaqués. La volonté de Meloni de calmer le jeu est appréciée par le Quirinal. Elle a dit publiquement ce que pense aussi la Présidence de la République, à savoir qu’Ignazio La Russa (Frères d'Italie) a eu tort à prendre ainsi la défense de son fils en attaquant la jeune femme qui l’a accusé de viol. Le Président du Sénat a lui-même reconnu ‘’une réaction à chaud au ton inadapté’’. La majorité est également très agitée par l’affaire qui vise la ministre du Tourisme Daniela Santanchè (Frères d'Italie). Au sein de la Ligue et beaucoup d’autres y compris au sein de Fratelli d’Italia lui tournent le dos mais la ministre et chef d’entreprises exclue toute démission. » 

ARTICLE, la Repubblica, T. Ciriaco et L. Milella : « Le signal de Mattarella représente un bouclier pour les magistrats. Le chef de l’Etat verra Meloni aujourd’hui » : « A son retour de Vilnius, dans le cadre du Conseil supérieur de défense qui servira à informer Sergio Mattarella des résultats du sommet de l'OTAN, Giorgia Meloni aura l’occasion de s’entretenir avec le Président de la République sur le dossier le plus brûlant du moment, celui de la justice. Hier, Mattarella a rencontré au Quirinal la présidente et le procureur général de la Cour de cassation, Margherita Cassano et Luigi Salvato. Cette rencontre pourrait être interprétée comme un signal au Palais Chigi, qui emploie toujours une approche conflictuelle avec le pouvoir judiciaire alors qu’il devrait prendre la mesure de l’ampleur des critiques soulevées par les juristes et les experts en droit européen à l’encontre du projet de loi Nordio sur la réforme de la justice pénale. Lors d’une conférence de presse donnée en marge du Sommet de l’OTAN, Meloni a défendu la position de son gouvernement : il n’y a pas de conflit avec les juges, seulement une volonté de mettre en œuvre le programme sans mauvaises intentions à l'égard de la magistrature. Cette intervention pourrait être vue comme une nécessité politique de défendre les intérêts de son gouvernement et de redorer son image auprès des Italiens. Pourtant, avant de plancher sur la réforme en question, Meloni doit tenir compte des critiques à l’encontre du projet de loi. Même s’il est rare que celui-ci soit rejeté par le collège (composé par Mattarella) à ce stade du processus législatif, les doutes du Quirinal - en particulier ceux concernant la suppression du délit d’abus de pouvoir - devront être levés au Parlement. Interrogé sur l’issue du texte, le ministre Nordio a déclaré : "Je m'incline devant les directives du Quirinal. Puisqu'il s'agit d'un projet de loi, le passage au collège est un acte commun’’. En rajoutant : "La suppression du délit d'abus de pouvoir était la seule solution possible" ».

ARTICLE, la Repubblica, C. Tito : « La large défaite de Weber freine le projet d'alliance populaire-droite de Meloni » : « ‘’C'est la plus grande défaite de Manfred Weber". Cette phrase n'a cessé d'être répétée hier à Strasbourg, lorsque le Parlement européen a donné son feu vert à la Loi européenne pour la Restauration de la Nature au grand désarroi du président du Ppe et de l’alliance de droite que soutient Meloni. C’est donc un échec pour les conservateurs du PPE qui avaient dénoncé un texte nuisible à la production agricole et à l'activité économique. L’issue de ce vote pourrait avoir des conséquences majeures sur l’avenir du parti. D’abord, cet échec électoral fragilise encore un peu plus l'hypothèse d'une future majorité entre les Populaires et les Conservateurs, sachant qu’une partie importante du Ppe refuse déjà de s’allier avec l'aile droite du groupe conservateur de Meloni (Ecr). ’Le couple Von der Leyen-Timmermans a en fait battu celui composé de Weber et Meloni’’. Ensuite, alors que M. Weber pousse depuis longtemps pour prendre les rênes de la présidence de la Commission européenne, ce vote conforte von der Leyen à la tête de la branche exécutive de l'Union, et ce à un an des élections européennes. Enfin, le feu vert du Parlement entérine le glissement à droite du Ppe qui s'est progressivement intensifié depuis la victoire de Meloni en Italie, laquelle a aligné toute sa majorité contre le texte de loi. Cependant, l’ambition initiale du texte a été nettement revue à la baisse et de nombreux amendements déposés par les libéraux de Renew ont été acceptés. Le pacte entre le leader de Renew E. Macron et le social-démocrate Olaf Scholz sort intact de cette bataille parlementaire. Il est enfin à noter que cette ‘’victoire pour la nature’’ jette les bases du futur leadership institutionnel de l'Union européenne. À commencer par la nomination du chef de la Commission, car c'est le Conseil européen qui désignera le candidat. La défaite de Weber entraîne a fortiori la confirmation de la "majorité Ursula" et de Von der Leyen elle-même ». 

ENTRETIEN, Corriere della Sera, d’Adolfo Urso (Frères d’Italie), « Non aux points de vue dépassés et déconnectés de la réalité : nous ne sommes pas isolés en Europe » : « Le vote de la Nature restauration law au Parlement européen appartient au passé, il découle d’une vision idéologique qui ne tient pas compte de la réalité. On n’y tient pas compte de la pandémie et du manque de matières premières, de l’invasion russe en Ukraine. Dans ce contexte ou même le blé est devenu un élément de la guerre hybride menée contre l’Occident, les mesures significatives me semblent différentes. Le Sénat italien a reconnu la figure de l’agriculteur comme gardien de l’environnement et du territoire, a fortiori dans un pays qui a été touché par des catastrophes liées en partie à l’incurie du territoire, comme lors des inondations en Emilie-Romagne. Quant aux désaccords sur le nutriscore, nous sommes le pays de la bonne alimentation saine que le monde entier nous envie. Ce n’est certainement pas un algorithme qui déterminera ce qui doit faire partie ou non de notre diète. Ce sont les touristes qui témoignent de notre succès. Q : Mais c’est toujours la France et l’Allemagne qui décident. Non, l’Italie a retrouvé un rôle de premier plan, aussi bien dans le cadre de l’OTAN que de l’UE. Du reste la préoccupation porte plutôt sur la récession en Allemagne et l’agitation sociale en France. Nous devons travailler ensemble. »

ENTRETIEN, La Repubblica, de Francesco Lollobrigida, ministre de l’Agriculture et cofondateur de Fratelli d’Italia « Au contraire, maintenant l’entente entre les centristes et les conservateurs sera plus facile » : « ‘’L’alliance entre conservateur et le PPE est loin d’être archivée et est maintenant plus facile. Sur le sujet de la sauvegarde des écosystèmes, la plus grande partie du PPE et tous les conservateurs ont voté de manière homogène contre ce projet, me semble-t-il. Et puis, le texte est passé avec très peu de voix d’avance. Il faut le dire clairement : ce texte représente un problème et c’est la raison pour laquelle nous avons voté contre. Disons que la bonne nouvelle est que le texte a été amendé, en éliminant deux articles qui auraient été nuisibles pour nos agriculteurs. Je remercie tous les élus italiens, y compris ceux dans les rangs du PD, qui ont voté ces modifications, en ligne avec ce que souhaitaient les représentants des agriculteurs et du gouvernement. Nous continuerons à travailler, au Trilogue comme en Commission, dans le but d’améliorer ce texte qui garde certaines caractéristiques idéologiques pouvant apporter plus de dommages que de bénéfices. Le gouvernement respecte les décisions prises démocratiquement mais continuera de soutenir les positions pour sauvegarder l’économie européenne et bien entendu italienne’’. »

ARTICLE, Il Sole 24 Ore, M. Rogari, « Le difficile rattrapage de l’Italie sur les 2 % du PIB destinés à la défense » : « Il faudrait que l’Italie récupère plus de 10 milliards d’euros pour atteindre l’objectif fixé par l’Otan de 2 % du PIB consacrés à la défense. Un rapport indique que 1,51 % du PIB italien a été dépensé dans des postes militaires en 2022 – contre 1,58 % en 2021 – ajoutant que cette part monterait à 1,54 % cette année avec l’objectif d’une hausse de 1,65 % en 2024. Selon un dossier du bureau des études de la Chambre des députés, la dépense militaire italienne est passée de 25,9 milliards d’euros en 2022 à 27,7 milliards d’euros cette année. Avec l’intention de satisfaire les exigences de l’Otan et de renforcer le budget de la défense, le gouvernement Meloni a demandé à Bruxelles d’exclure les dépenses militaires des critères du Pacte de stabilité et de croissance de l’Union. L’Otan demande pour chaque nation alliée de tendre d’ici 2024 à la réalisation de trois objectifs : 2 % du PIB national consacrés aux dépenses militaires ; 20 % du budget de défense destinés aux investissements en matière de défense et la contribution à des missions, opérations et autres activités. Un récent dossier du bureau des études de la Chambre montre qu’en 2022, seuls sept pays auraient atteint l’objectif des 2 % du PIB : les Etats-Unis, la Grèce, la Lituanie, la Pologne, le Royaume-Uni, l’Estonie et la Lettonie. »

ENCADRE, Corriere della Sera « La Maison Blanche fait savoir que Meloni se rendra à Washington le 27 juillet prochain » : « Giorgia Meloni se rendra à la Maison Blanche pour rencontrer le Président Biden le 27 juillet. C’est la porte-parole Karine Jean-Pierre qui l’a annoncé par le biais d’un communiqué officiel, confirmant ce qu’avait annoncé la présidente du Conseil elle-même lors de la conférence de presse à l’issue du sommet de l’Otan à Vilnius. Le communiqué précise que lors de cette rencontre, seront évoqués ‘’les intérêts stratégiques en commun, parmi lesquels l’engagement partagé à continuer de soutenir l’Ukraine face à l’agression russe, les sujets relatifs à l’Afrique du Nord et une collaboration transatlantique plus étroite en ce qui concerne la Chine’’. La présidente du Conseil et le Président américain évoqueront aussi la prochaine présidence tournante italienne du G7 en 2024. Ce sera la première fois que Mme Meloni effectuera une visite à Washington en tant que Présidente du Conseil. »

ENTRETIEN, Corriere della Sera, d’Adolfo Urso (Frères d’Italie), « Je me suis entretenu avec le ministre Bruno Le Maire sur le secteur automobile » : « Hier j’ai eu un échange très important et bénéfique avec mon homologue français Bruno Le Maire sur le secteur automobile, stratégique pour la France et l’Italie. Nous nous rejoignons sur plusieurs points, comme sur les standards d’émissions Euro 7 qui ne nous semblent pas réalistes. En tous cas, l’Italie est loin d’être isolée, au contraire nous indiquons la voie en Europe pour concilier développement durable et exigences sociales et de production. Nous devons construire une politique commerciale qui protège le travail et la production en Europe de la concurrence déloyale des pays qui ne respectent pas les mêmes standards que l’UE. Sur Stellantis, il faut suivre le dossier avec mon collègue transalpin. Sur la question des matières premières, nous nous réunirons à nouveau avec Paris et Berlin en octobre, ici à Rome, pour discuter de transition numérique. Nous partageons avec la France la plus grande usine multinationale d’Europe dans le secteur numérique : STmicroelectronics. Nos trois pays, les premières industries d’Europe, inaugure un nouveau format trilatéral qui s’impose comme un modèle à l’échelle mondiale ». 

ARTICLE, La Stampa « L’accord sur le site de Melfi a été trouvé entre Stellantis et les syndicats. Entretien téléphonique entre les ministres Urso et Le Maire » : « Un accord a été trouvé à Melfi sur l’avenir de l’usine appartenant à Stellantis entre la direction du groupe et les syndicats du secteur Fim, Uilm, Fiscmic et Uglm. Les quatre organisations syndicales affirment que l’accord prévoit ‘’la confirmation de la production des 4 modèles de voitures électriques ainsi que du cinquième annoncé récemment par le Directeur Général Tavares’’. Par ailleurs, ‘’cet accord représente la base pour sauver tout l’induit de Melfi’’ et prévoit ‘’les instruments pour gérer l’année de transition 2024. Nous avons mis en sécurité le salaire des salariés en assurant un contrat de solidarité défensif qui ne prévoit pas de licenciements structurels’’. Nous avons aussi défini un accord pour la gestion des déplacements vers le site de Pomigliano d’Arco’’. Le ministre des Entreprises Adolfo Urso s’est entretenu téléphoniquement avec le ministre français de l’Economie, Bruno Le Maire, pour voir ‘’ce qu’il est possible de faire ensemble pour soutenir le secteur automobile en Europe’’ ». 

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Riikka Purra a présenté des excuses pour d’anciens écrits.

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Finlande. La dirigeante du parti des (Vrais) Finlandais et ministre des Finances Riikka Purra a présenté des excuses pour d’anciens écrits :

https://www.huffingtonpost.fr/international/article/la-ch...

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Riikka Purra

Pays-Bas : la dirigeante du parti libéral de gauche D66 et ministre sortant des Finances Sigrid Kaag ne sera pas tête de liste de son parti.

Pays­-Bas. La dirigeante du parti libéral de gauche D66 et ministre sortant des Finances Sigrid Kaag ne sera pas tête de liste de son parti lors des prochaines élections législatives et quittera la politique. Elle estime que les mesures de protection autour de sa personne sont trop lourdes à supporter pour sa famille.

(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2023/07/10/le-...)

12/07/2023

"La gêne de Giorgia Meloni lors de la rencontre avec Erdogan."

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Italie. Revue de presse. 

Plusieurs sujets se partagent les gros titres : « Sommet de l’Otan : une adhésion de l’Ukraine mais pas dans l’immédiat » (Corriere della Sera), « RAI, l’heure est à la censure : le directeur de Rainews accusé d’occulter les informations pouvant nuire à la droite » (La Repubblica), « Le Plan national de relance (PNRR) dans le chaos, crainte pour les comptes publics » (La Stampa), « PNRR, les objectifs ont été modifiés » (Il Messaggero), « Le gouvernement revoit avec Bruxelles 10 objectifs sur 27 de la 4e tranche du PNRR » (Sole 24 Ore). 

Les JT couvrent essentiellement la tragédie à Manfredonia, où deux enfants se sont noyés dans un bassin, le sommet de l'OTAN à Vilnius, la rencontre bilatérale Meloni-Erdogan, la conférence de presse du ministre Fitto sur le Plan national de Relance et la vague de chaleur en Italie.

SONDAGES, La Stampa, d’A. Ghisleri, « Les scandales et les enquêtes font reculer Fratelli d’Italia, la [popularité de la] Présidente du Conseil reste stable, Matteo Salvini gagne des points » : « Fratelli d’Italia perd presque 2 points de popularité en à peine 10 jours, passant de 29,2% à 27,4% d’intentions de vote. On peut faire le lien avec les récentes affaires qui touchent plusieurs membres du parti. Cette baisse de la popularité semble profiter à la Ligue dirigée par Matteo Salvini qui gagne 1,4%, frôlant ainsi les 10%. Pour les autres partis, les intentions de vote restent plutôt stables, sauf pour le Parti démocrate en hausse de 0,6% atteignant ainsi 20,8% d’opinions favorables. La côte de popularité de Giorgia Meloni semble quant à elle bien solide et se maintient à 40,6%, reculant à peine de 0,1%. Une majorité de citoyens considère que le gouvernement reste stable (44,1%) mais cette opinion a reculé de 5,4% depuis la fin juin, en particulier parmi l’électorat de la Ligue. Face à l’accumulation d’affaires judiciaires, le silence de Giorgia Meloni est très commenté mais il fait l’objet d’un nombre presque équivalent d’interprétations positives (30,4%, surtout à droite, où l’on y voit la tranquillité de ceux qui connaissent la situation) et négatives (32,5%, surtout à gauche, où l’on y voit une absence importante). Pour 20% des Italiens, elle serait en difficulté face à ces affaires. Il semble donc que si les scandales font reculer Fratelli d’Italia dans les sondages, Giorgia Meloni semble quant à elle intouchable. Aux yeux de ses électeurs, la Présidente du Conseil ne cède pas à la panique et se maintient au-dessus des affaires judiciaires qui frappent certains de ses représentants politiques. Il ressort également de cette enquête que les électeurs, sur de nombreux sujets, sont confus et ne parviennent pas bien à distinguer les différentes lignes des partis. En vue des élections européennes de 2024, les véritables adversaires ne proviendront pas tant des rangs adverses que du même camp politique puisque peu de voix sont susceptibles de passer de la gauche à la droite et inversement. Il faudra donc adapter la stratégie en conséquence. »

ARTICLE, Corriere della Sera, de M. Breda, « [Réforme de la] Justice, les deux articles qui suscitent les doutes de Sergio Mattarella » : « Le gouvernement italien explique que le projet préparé par le ministre Carlo Nordio n’est que ‘’la prémisse’’ d’une bien plus vaste réforme de la justice dont le cœur sera présenté à l’automne puis à l’hiver prochains. Mais déjà certains points de ce premier projet de loi, en cours d’examen par la Présidence de la République, suscitent des doutes chez Sergio Mattarella. Selon la procédure, le Président italien signera le texte pour autoriser son passage au Parlement. Plus informellement la Présidence de la République signale toutefois deux articles en particulier qui pourraient poser problème : l’un portant sur la suppression du délit d’abus de pouvoir et l’autre réduisant drastiquement la portée juridique du trafic d’influence. Compte tenu du travail de la législation européenne en matière de lutte contre la corruption, cela pourrait valoir à l’Italie des critiques et des tensions avec Bruxelles. Ces abrogations semblent en effet incompatibles, du point de vue juridique mais aussi moral, avec l’esprit de notre temps. L’opinion publique déteste ces formes d’illégalité. Pourtant la double suppression suscite l’approbation d’une large part du spectre politique, notamment parmi de très nombreux maires, principales cibles des enquêtes de ce type qui n’aboutissent presque jamais à des condamnations. La magistrature s’interroge également, voyant parfois dans ces enquêtes qui n’aboutissent à rien un dommage pour sa crédibilité. Il est possible que Sergio Mattarella et Giorgia Meloni abordent le sujet, parmi de nombreux autres, lors d’une rencontre prévue demain au Quirinal. »

ARTICLE, La Repubblica, A. Fraschilla « Salvini fait pression sur Meloni pour que les fonds soient gérés par ses ministres » : « Salvini a indiqué la ligne de la Ligue à ses élus à la buvette de la Chambre : ‘’pas de polémiques avec Meloni ou le ministre Fitto mais nous devons montrer à l’Italie que nous sommes là pour agir et que nos ministres sont non seulement dans les temps mais sont même prêts à obtenir davantage de fonds, s’il le faut’’. Ces derniers temps, la Ligue a adopté une stratégie de compétition avec ses alliés en prenant du recul sur l’affaire de l’enquête visant la ministre du Tourisme Santanchè ainsi que sur les polémiques avec la magistrature concernant la réforme du ministre Nordio. Le but est de se démarquer. Quant au PNRR, la Ligue répète que ‘’l’argent doit être entièrement dépensé’’. Concernant les retards du plan, la Ligue veut montrer que ses ministres sont les bons élèves, à commencer par Salvini qui est ministre des infrastructures et dont les projets ‘’avancent rapidement’’. Le message adressé indirectement aux alliés est que la Ligue n’acceptera pas l’idée de devoir restituer à Bruxelles une partie de l’argent alloué pour le PNRR. La ligne officielle est celle d’une pleine collaboration et d’une pleine entente avec la méthode adoptée par le ministre Fitto. Salvini a assuré aux siens que la modification des objectifs fait consensus au sein du gouvernement et de la majorité ‘’comme l’a montré la réunion de la « task force » du PNRR d’hier’’. Il est vrai aussi que de ces 10 modifications, seules 2 concernent les projets suivis par les ministres de la Ligue, rendus ‘’nécessaires pour des raisons objectives, dont la hausse des prix des matières premières’’. » 

ARTICLE, Sole 24 ore, B.F. « Selon le ministre Giorgetti, la situation restera sous contrôle si les fonds devaient tarder » : « Le ministre de l’Economie Giancarlo Giorgetti veut faire le point sur la prochaine loi de finances avant la pause estivale :  ‘’d’ici juillet’’, a-t-il fait savoir, se tiendra une série de réunion avec chaque ministère ‘’sur les programmes et les retombées financières de ces derniers’’. ‘’Les finances publiques doivent être responsable’’, souligne-t-il, ‘’nous ferons le déficit prévu sans faire de choses qui n’ont pas de sens ou qui nous porteraient hors du chemin’’. Le message est clair : les ressources à disposition ne sont pas importantes et il n’est pas permis de s’endetter. Par ailleurs, la session budgétaire se tiendra en parallèle avec les discussions à Bruxelles sur les nouvelles règles du Pacte de Stabilité. Des manœuvres risquées pourraient coûter cher et affaiblir le pouvoir de négociation du gouvernement italien. Il faut également faire face à la pénurie de liquidités provoquée par le retard des fonds du PNRR. Giorgetti se veut rassurant ‘’certes, si la 3e tranche avait été versée avant, cela aurait été mieux. Nous sommes toutefois en train de gérer la situation en étant confiants que cette fameuse tranche sera bientôt versée’’. Les problèmes concernent également la 4e tranche, le problème le plus important étant celui de repérer les couvertures pour les mesures contenues dans la loi budgétaire de 2024. Si Meloni veut donner la priorité à la baisse des charges sociales et à la détaxe sur la treizième mensualité, il est probable que pour la baisse des impôts et la réforme des retraites, le chemin s’annonce difficile. » 

ARTICLE, Corriere della Sera, M. Galluzzo, « La rencontre de Giorgia Meloni avec Erdogan. L’influence d’Ankara sur la question libyenne et dans la lutte contre le terrorisme » : « Giorgia Meloni s’est entretenue hier avec le Président turc Recep Tayyip Erdoğan. La question de la lutte contre le terrorisme, qui doit se centrer sur une alliance allant de l’Union européenne au Moyen-Orient, avec Ankara comme acteur principal, a été abordée. L’accent a été mis sur la Méditerranée et les pays africains, qui sont à la fois victimes et complices des trafics de clandestins, des terroristes et de l’influence de la compagnie de mercenaires russe Wagner. Si l’Otan décide de se tourner davantage vers cette région du monde, pour Meloni, cet élargissement d’horizon ne peut s’accompagner que du savoir-faire et de l’influence turque sur ces territoires, notamment en Libye. La Présidente du Conseil venait de sortir d’une rencontre bilatérale avec le Premier Ministre britannique Rishi Sunak, avec qui elle a discuté du projet de consortium, impliquant aussi le Japon, sur l’élaboration d’un avion de chasse de sixième génération. Elle était également intervenue durant une réunion à huis-clos, soulignant qu’une partie du monde, qui représente une priorité pour l’Italie, a été trop longtemps ignorée par Washington et l’Otan, et qu’il serait temps de concentrer davantage les efforts sur cette région. La lutte contre le terrorisme et le trafic organisé est pour Meloni un dossier central dont dépend la stabilité de la Méditerranée et de l’Europe. Cependant cette priorité de l’Italie est susceptible de rester marginale dans un sommet où l’adhésion de l’Ukraine à l’Otan est au cœur des discussions. Sur ce sujet, l’Italie adopte une approche prudente. Meloni ne cesse de soutenir que Poutine doit retirer ses troupes avant de pouvoir entamer de vraies négociations et de pouvoir parler d’un processus de paix, s’alignant sur la position prévalant au sein de l’Otan. A un certain stade de l’entrevue, Erdogan a demandé à Meloni d’appuyer fermement l’adhésion de la Turquie à l’UE. La Présidente du Conseil, qui durant sa campagne électorale s’était dite opposée à une entrée de la Turquie dans l’Union, s’est contentée d’écouter sans s’exprimer. Un silence éloquent qui a suffi à Erdogan pour proposer à Meloni une invitation officielle en Turquie. Sur le reste, les sources du Palais Chigi résument la position de la Présidente du Conseil, articulée autour de trois axes : un plus grand investissement de l’Otan sur le front oriental et asiatique, mais aussi nécessairement sur l’Afrique et la Méditerranée ; une meilleure valorisation de la chaîne de commande européenne et un très ferme soutien en faveur de l’intégrité territoriale de l’Ukraine. » 

ARTICLE, La Stampa, I. Lombardo, « La gêne de Giorgia Meloni lors de la rencontre avec Erdogan. Opposée à l’adhésion d’Ankara à l’UE, elle se contente de parler d’immigration et de terrorisme » : « Le refus catégorique d’une entrée de la Turquie dans l’UE a été l’une des principales certitudes dans l’agenda de Giorgia Meloni. Mais la fonction de premier ministre transforme les discours, et parfois la convenance diplomatique les fait dévier vers un silence plus pragmatique. Le Président turc Erdogan a profité de l’entrevue avec Giorgia Meloni, en marge du sommet de Vilnius, pour aborder le sujet, sachant qu’il avait face à lui une dirigeante fermement opposée à toute concession envers la Turquie. En avril 2021, alors que le Président du Conseil de l’époque Mario Draghi avait parlé de ‘’dictateur’’ pour définir Erdogan, Meloni était intervenue pour demander ‘’la révocation définitive du statut de pays candidat à l’UE de la Turquie’’. En 2018, la Présidente de Fratelli d’Italia avait publié sur Facebook un message à l’attention d’Erdogan, qui était alors en visite officielle en Italie : ‘’Non à la Turquie. Non à l’islamisation de l’Europe’’. Hier, Meloni a laissé de côté son hostilité habituelle face à son interlocuteur. Sur le sujet d’une entrée de la Turquie dans l’Union européenne, la Présidente du Conseil a écouté en silence Erdogan, préférant se concentrer sur les dossiers où une convergence d’intérêts est possible, par exemple sur une coordination entre Ankara et l’UE dans la lutte contre le terrorisme. C’est notamment dans la zone méditerranéenne que se rejoignent les intérêts des deux pays. La lutte contre l’immigration clandestine et contre le terrorisme passe par la stabilisation de la Libye, où sont présents à la fois l’Italie et la Turquie, et par la nécessité de freiner les percées russe et chinoise en Afrique. Le ‘’Front du Sud’’ est le grand défi que l’Italie souhaite ramener au centre des préoccupations de l’Otan. Pour Meloni, le soutien inconditionnel à l’Ukraine ne doit pas faire oublier l’importance de recalibrer les politiques de sécurité en Méditerranée. La superposition de la menace terroriste et de l’infiltration des mercenaires russes de la compagnie Wagner dans des régions entières d’Afrique préoccupe. L’Alliance atlantique du futur imaginée par Meloni doit regarder vers le Sud, se renforcer et élargir les projets de coopération avec les pays alliés en Afrique et dans le Moyen-Orient. ‘’Maintenons l’unité’’ demande la Présidente du Conseil. Par ailleurs, le Palais Chigi a confirmé que l’Italie partage la ligne de Washington sur l’entrée de l’Ukraine dans l’Otan, Joe Biden ayant exclu une éventuelle adhésion  tant que la guerre n’est pas terminée. »

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Rencontre Meloni Erdogan

(Traduction : ambassade de France à Rome)

L'AfD monte encore : elle est donnée à 22 %.

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Allemagne. Les patriotes de l'AfD sont désormais donnés à 22 %.
 

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SPD : sociaux-démocrates

CDU : démocrates-chrétiens / CSU : sociaux-chrétiens bavarois

Grüne : écologistes

FDP : libéraux

AfD : patriotes

Die Linke : post-communistes

Autres

11/07/2023

La CDU change de secrétaire général.

Allemagne. Le président de la CDU Friedrich Merz a décidé de changer de secrétaire général du parti :  Mario Czaja est remplacé par Carsten Linnemann, considéré au sein du parti comme plus conservateur et plus économiquement libéral.

[CDU : démocrates-chrétiens]

Le tribunal interne de la CDU de district à Erfurt en Thuringe rejette l’expulsion de Hans-Georg Maassen du parti.

Allemagne. Le tribunal interne de la CDU de district à Erfurt en Thuringe rejette l’expulsion de Hans-Georg Maassen du parti.

[CDU : démocrates-chrétiens]

(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2023/02/17/plu...)

"Le bras-de-fer Meloni-magistrats et l’heure des négociateurs."

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Italie. Revue de presse. 

Plusieurs sujets se partagent les gros titres ce matin : le « Sommet de l’Otan à Vilnius : un tournant est possible, Erdogan accepte l’adhésion de la Suède » (Corriere della Sera), « Le rapport de la revue Nature Medicine sur le climat : « un climat meurtrier » » (La Repubblica), « Plan de relance national : la 4e tranche sera elle aussi reportée » (La Stampa), « Stellantis, l’objectif est de produire un million de voitures en Italie [après la rencontre entre le ministre pour les entreprises A. Urso (Frères d'Italia) et le DG C. Tavares] » (Sole 24 Ore). 

Les JT couvrent le Sommet de l’OTAN à Vilnius aujourd’hui et demain et notamment la question de l’adhésion de la Suède et de l’Ukraine, la visite de Giorgia Meloni hier en Lettonie, la subvention de l’Etat à destination des familles aux faibles revenus pour faire face à la hausse des prix, l’ouverture d’une enquête suite à l’incendie dans une maison de retraite de Milan et l’alerte climatique face à la vague de chaleur record.

COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Folli « Le bras-de-fer Meloni-magistrats et l’heure des négociateurs » : « La nouvelle saison de tension entre la politique et la magistrature aura des conséquences inévitables, mais plus imprévisibles qu’on ne le croit pour la majorité et pour les partis d’opposition. La présidente du Conseil ne peut pas se permettre de laisser s’installer l’idée d’un affaiblissement ou pire encore de craindre les enquêtes judiciaires qui ont visé certains membres de la majorité. Certes, cela a soulevé un débat sur une classe dirigeante peu préparée et parfois aussi franchement désemparée. Toutefois, Meloni demeure le pivot de la coalition de droite et c’est à elle de ne pas gaspiller la popularité obtenue lors des élections. Il est assez improbable qu’elle décide d’aller de l’avant comme un bélier contre la magistrature (surtout au vu du rôle silencieux mais considérable du Quirinal). Le sentier est étroit, mais le compromis doit être possible afin d’éviter une crise démocratique. Les oppositions non plus ne peuvent espérer que l’action judiciaire puisse arriver à obtenir ce que l’initiative politique ne parvient pas à faire. L’expérience du passé n’a laissé aucun exemple positif. Quant à la réforme du ministre de la Justice, le gouvernement ne peut pas se borner à la brandir comme un symbole de la défense de la présomption d’innocence. L’heure est donc aux médiateurs. Le secrétaire d’Etat à la présidence du Conseil Mantovano, qui est par ailleurs magistrat, possède toutes les qualités pour jouer ce rôle. La réforme ne peut ni être vidée de son contenu ni avoir un caractère punitif à l’égard de la magistrature. L’opposition peut contribuer à donner un apport constructif en ce sens. »

COMMENTAIRE, Sole 24 Ore, L. Palmerini « Réforme de la justice, les regards son rivés sur le Quirinal avant le passage au Parlement » : « Le Président de la République s’apprête donc à examiner le texte de la réforme. L’entourage du Quirinal est toutefois surpris par l’attention jugée excessive pour ce passage institutionnel de routine. Il ne s’agit pas d’un décret mais d’un simple projet de loi, qui sera donc soumis à l’examen des deux Chambres. C’est donc d’un texte provisoire dont le contenu est destiné à être modifié lors des discussions et des scrutins du Parlement. Le ministre de la Justice Nordio se montre lui aussi ouvert à l’idée d’amendements de son texte. A la limite, le Quirinal effectuera un examen plus approfondi au moment où il y aura la version définitive du texte. Enfin, sur certains passages clivants comme l’abolition de l’abus de pouvoir, cela devra être évalué au regard de la conformité aux obligations internationales. De possibles articles critiques n’échapperont pas au contrôle du Quirinal ni du Parlement. Le Chef de l’Etat tentera plutôt de faire baisser la tension, favorisant le début de l’examen du texte dans un contexte de respect du rôle de chacun et sur un principe d’équilibre pouvant éviter le retour d’un bras-de-fer entre les magistrats et le monde politique. »

ENTRETIEN, Libero, de Carlo Nordio (Frères d’Italie), ministre de la Justice et ancien magistrat, « La politique doit arrêter de se plier aux magistrats » : « J’ai souligné l’incongruité de la norme sur le renvoi devant la justice même après un classement sans suite, et ce dès 1997 alors que j’étais juge d’instruction, bien avant que le secrétaire d’Etat Andrea Delmastro soit victime de cette norme, comme le disent mes détracteurs. C’est une question purement technique, une contradiction du système. Nous avons donné un fort signal réformateur, le projet de loi est en cours d’examen et, après l’approbation de la Présidence de la République, il passera au Parlement, par la Commission Justice. J’ai fait ma part du travail, cela ne dépend plus de moi. Une commission a déjà été mise en place pour la réforme du code pénal. Notre objectif est de tendre vers un système de type accusatoire, à l’anglosaxonne. Je ne pense pas que les affaires qui visent actuellement Daniela Santanchè (Frères d’Italie), Andrea Delmastro (Frères d’Italie), [le fils de] La Russa (Frères d’Italie) aient été pensées par les juges pour interférer avec l’action du gouvernement et entraver la réforme. Il est toutefois vrai qu’à chaque fois qu’une réforme de la justice a été tentée, elle a été bloquée par des interventions judiciaires. Mais c’est la faute de la politique qui se plie aux critiques de la magistrature et a renoncé à son rôle prépondérant. Personne ne veut empêcher la magistrature de commenter les lois mais la politique aurait dû réaffirmer le concept suivant ‘’nous écoutons vos opinions mais au bout du compte c’est nous qui décidons et seulement nous car nous avons un mandat qui, d’après la Constitution, nous est confié par le peuple’’. Une réforme constitutionnelle pour la séparation des carrières a été proposée par d’autres forces politiques, pas par nous, mais cela fait partie de notre programme de gouvernement. Quant au délit d’abus de pouvoir, personnellement je me suis battu avec ferveur pour sa suppression. La proposition a été acceptée, y compris en Conseil des ministres, et je suis certain qu’elle aboutira. Ce n’est pas vrai que l’Europe était contre, j’ai rencontré le commissaire chargé de la Justice Didier Reynders qui s’est dit parfaitement satisfait des explications fournies. Presque tous les maires d’Italie, y compris démocrates, sont d’accord pour dire que ce délit a causé beaucoup de tort. L’accusation de l’association nationale de la magistrature contre la Présidente du Conseil de délégitimer la magistrature n’a aucun fondement. Dans un monde idéal, les magistrats ne devraient pas critiquer les lois et les politiques ne devraient pas critiquer les jugements. Nous sommes en train de travailler sur les peines alternatives, car les délits mineurs ne doivent pas forcément donner lieu à un emprisonnement classique. Nous pensons à la rénovation de prisons pour détenus non dangereux avec une place importante pour le travail et le sport, tournés vers la réinsertion sociale. »

ENTRETIEN, La Repubblica, d’Antonio Tajani (Forza Italia), vice-ministre du Conseil et ministre des Affaires étrangères, « Je parle tous les jours avec Marina [Berlusconi], Forza Italia survivra” : “D’après un sondage Youtrend-Skytg24 du 19 juin, 4 jours après les funérailles de Silvio Berlusconi, Forza Italia bénéficiait de 9,5% d’intention de vote. Hier, elle était à 6,1%. On ne sait pas ce qu’il en sera après l’été. Antonio Tajani doit être nommé président du parti dans quatre jours, jusqu’au congrès du printemps prochain. « Depuis 1994, une poignée de parlementaires prédit chaque année la disparition de Forza Italia. D’autres sondages, comme celui de Tecnè, nous donnent à 10%, devant la Ligue. Forza Italia a une véritable ligne au sein du gouvernement : sur la contestation des positions de la BCE, nous nous sommes manifestés en premier, puis Salvini et Meloni nous ont suivis. Sur l’autonomie différenciée, nous avons fait valoir la ligne de la prudence. Nous avons pris nos distances quant à une possible alliance avec l’AfD ou Marine Le Pen en Europe. Avec les néo-nazis ou avec l’extrême-droite, je ne m’allierai jamais et il n’y a pas de compromis possible. On ne pourra pas me reprocher de ‘’m’aplatir’’ face aux souverainistes. Je suis la ligne de Silvio Berlusconi et dans les classements de popularité des leaders je suis troisième, après Draghi et Meloni, le premier parmi les ministres actuels. C’est également faux de dire que la famille Berlusconi se désintéresse de Forza Italia et m’a demandé de les représenter en n’entravant pas la politique de la Présidente du Conseil. La famille suit la situation, je parle tous les jours avec Marina et son frère. Il y a un dialogue constant avec Gianni Letta et avec Fedele Confalonieri. Après le Conseil national du parti, nous lancerons des congrès locaux car Forza Italia est encore très ancrée sur le territoire. Enfin, au printemps, il y aura le congrès national, avant les élections européennes. Je n’ai aucune inquiétude quant à la survie du parti, le risque de ne pas atteindre le seuil des 4% aux élections européennes n’a jamais existé. C’est plutôt Matteo Renzi qui devrait s’inquiéter des fuites parmi ses rangs, dans les prochains jours d’autres personnes rejoindront Forza Italia et une personne en particulier devrait beaucoup faire parler d’elle. »

ARTICLE, La Stampa, A. Barbera : « Fitto (Frères d'Italie) assiégé de toutes parts » : « Lors de son intervention hier devant le Parlement européen, Paolo Gentiloni a énuméré les pays qui avaient déjà soumis des amendements au vaste plan de relance de l’UE. "Le Danemark, l'Espagne, le Portugal, la Lituanie, la République tchèque et les Pays-Bas. Nous nous attendons à ce que de nombreux autres pays soumettent des plans révisés dans les semaines à venir". L'utilisation de l'euphémisme "semaines à venir" pourrai traduire l'inquiétude de l'ancien premier ministre quant aux intentions et aux capacités du gouvernement Meloni d’amender le texte à temps, soit avant la date butoir fixée par Bruxelles, au 31 août. Les travaux sur la quatrième tranche ont en effet pris du retard alors même que le versement de la troisième tranche est toujours suspendu, car l’Italie n’a pas atteint les objectifs fixés par Bruxelles (en matière de construction de logements étudiants notamment). En cause, comme le reconnaît un ministre interrogé, "la centralisation des pouvoirs au Palais Chigi et les sept mois perdus autour de cet objectif". Au-delà des retards qu’elle induit, les conséquences politiques de cette centralisation suscitent de toutes parts des critiques à l'égard de Fitto et de sa nouvelle structure de coordination. La semaine dernière, lors d'une conférence organisée par l'Association des municipalités, Matteo Salvini a ainsi prononcé cette phrase : "Je suis un autonomiste de naissance et de conviction, et donc convaincu que le territoire sait bien dépenser. Ceux qui disent qu'il faut enlever de l'argent aux municipalités et centraliser ne savent pas comment fonctionne le monde". Dans les intentions de Fitto, le plan devait supprimer quelques quatre-vingt mille micro-projets, d'un montant inférieur à soixante-dix mille euros. Mais les maires, forts des améliorations apportées ces derniers mois et de la pression exercée par Salvini, refusent de se voir retirer ces postes de dépenses. Fitto doit également faire face aux plaintes des gouverneurs régionaux, auxquels le ministre pour les affaires européennes a gelé la programmation des fonds de cohésion pour la période 2021-2027 qui relèvent de la procédure législative ordinaire. Ainsi, tandis que Fitto est engagé dans un processus de médiation laborieux, plus d'un collègue réclame de nouveaux fonds et de nouveaux amendements dans la prochaine révision du plan. Entre autres, les demandes habituelles de Salvini (Infrastructures), d’Orazio Schillaci (Santé), d'Andrea Abodi (Sport) et de la très critiquée Daniela Santanché (Tourisme). »

ARTICLE, Sole 24 Ore, F. Greco « Le plan de Stellantis : produire un million de véhicules en Italie » : « Au cours d’une entrevue, le PDG de Stellantis, Carlos Tavares, et le Ministre de l’Industrie et du Mady in Italy, Adolfo Urso (Frères d’Italie), se sont accordés sur un document programmatique sur lequel ont travaillé conjointement les partenaires sociaux, les industriels et les sept présidents des Régions accueillant des usines Stellantis. ‘’Les parties ont partagé la nécessité d’inverser immédiatement la tendance négative de la production de ces vingt dernières années’’. Dans un communiqué, Tavares a souligné qu’‘’avec Adolfo Urso, nous construirons ensemble un projet pour produire un million de véhicules en Italie’’. Stellantis doit désormais mettre en place des actions « systémiques » en soutenant à la fois la demande grâce à des incitations plus efficaces capables d’ouvrir le marché de l’électrique à une catégorie plus large de consommateurs et l’offre, avec des politiques industrielles pour la transition et la production de véhicules électriques de dernière génération. En 2022, la production de voitures en Italie est restée sous le seuil de 500 millions d’unités produites pour la troisième année consécutive, soulevant de sérieuses inquiétudes chez les syndicats et les industriels sur l’avenir de la filière automobile en Italie. Un comité technique de travail devrait voir le jour ‘’d’ici la fin du mois pour aboutir à un ‘’accord de transition’’ dans le cadre d’une politique industrielle européenne renouvelée qui devra protéger la production et les emplois internes’’. L’entreprise a annoncé à cet égard un plan pour produire un cinquième modèle de véhicules dans les usines de Melfi, en Basilicate. Se pose de manière plus générale la question du maintien de la production de minicitadines dans les principaux pays producteurs européens, du fait de la concurrence chinoise sur ce segment et des marges de plus en plus difficiles à conserver en l’absence de politiques de délocalisation de la production vers l’Europe de l’Est ou les pays africains. Le Ministre Urso rencontrera de nouveau les partenaires sociaux et les représentants des Régions pour échanger sur les actions à appliquer dans le document programmatique qui sera présenté fin juillet. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

L’élection de Robert Sesselmann en tant qu’administrateur de district de l’AfD ne sera pas annulée.

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Allemagne. Thuringe. L’élection de Robert Sesselmann en tant qu’administrateur de district de l’AfD ne sera pas annulée. En effet, un test d'attitude commandé par le gouvernement de l'État de Thuringe a montré qu'il n'y a « actuellement aucune circonstance concrète » qui est « d'un poids suffisant et objectivement approprié pour susciter de sérieuses inquiétudes quant à son futur accomplissement du devoir de loyauté envers la Constitution ». Si nécessaire, cependant, « des moyens de surveillance appropriés sont disponibles à tout moment pour assurer l'application de toutes les réglementations légales applicables en Thuringe. »

La base de cette action est un morceau de la loi électorale de Thuringe qui stipule que pour être élu administrateur de district, il faut garantir pouvoir toujours défendre l'ordre fondamental démocratique libre.

Robert Sesselmann n'est pas un des cadres de l'AfD de Thuringe accusé par l'Office de Thuringe de protection de la Constitution d'« aspiration d'extrême droite ». 

(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2023/06/26/l-a...)

L’administrateur de district de l’AfD Robert Sesselmann déclare que la première mesure qu’il prend en tant qu’administrateur du district est la suppression de la voiture de fonction et du chauffeur pour lui-même.

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Allemagne. Thuringe. Sonneberg. L’administrateur de district de l’AfD Robert Sesselmann a déclaré que la première mesure qu’il prend en tant qu’administrateur du district est la suppression de la voiture de fonction et du chauffeur pour lui-même.

(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2023/06/26/l-a...)

10/07/2023

"Salvini joue les pompiers pour affaiblir Meloni."

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Italie. Revue de presse. 

Le débat politique autour de l'enquête visant le fils du président du Sénat Ignazio La Russa (Frères d'Italie), fait les gros titres « Haute tension sur l’affaire La Russa » (Corriere della Sera), « La Russa, polémiques autour des propos de la ministre Roccella (Frères d'Italie) [qui défend le président du Sénat] » (La Stampa) « La Ligue se démarque de Meloni : oui aux réformes mais évitons les tensions [avec la magistrature]» (La Repubblica). Le sommet de l’Otan à Vilnius est aussi cité « Biden freine sur l’entrée de l’Ukraine dans l’Otan » (Corriere, Repubblica). 

COULISSES, Corriere della Sera, de M. Guerzoni, « Une intervention publique sur la réforme de la Justice, la stratégie de la Présidente du Conseil pour une ‘’trêve’’ avec la magistrature » : « Rompre le siège, tenter de faire retomber les tensions entre politique et justice, notamment suite aux enquêtes ayant visé la ministre Daniela Santanchè et le secrétaire d’Etat Andrea Delmastro. Giorgia Meloni pense qu’il n’y a aucun bénéfice pour le pays à réitérer l’épisode de la guerre d’il y a trente ans entre Berlusconi et les juges. Si elle veut mener à bien la réforme de la justice, il n’est pas possible de le faire dans un climat de guérilla permanente. ‘’Rien ne sera ajouté [à la réforme] par punition ou par rancune, rien ne sera retiré par crainte’’ dit-elle. Le gouvernement se trouve également dans l’embarras face à la réaction du Président du Sénat Ignazio La Russa suite à l’accusation de viol visant son fils, qui provoque l’indignation de l’opposition et pas seulement. Certains membres de la majorité alimentent ce climat incandescent, Giorgia Meloni tente de calmer les choses et semble être sous haute pression. Depuis plusieurs jours, elle tente de trouver le ton juste, sans tomber dans l’offensive ni la résignation pour rétablir le dialogue dans un cadre civilisé et courtois. Le secrétaire d’Etat à la Présidence du Conseil, Alfredo Mantovano, travaille avec elle dans ce sens, appelant ‘’à la prudence, car cette confrontation ne profite à personne’’. Il semble que la magistrature aussi veuille une trêve. La Présidence de la République aussi suit avec grande attention ce bras de fer entre les institutions de l’Etat mais semble jusqu’à présent vouloir se tenir en dehors de la bataille. Le Président Sergio Mattarella pourrait toutefois, dans les prochains jours, après avoir soupesé les tenants et les aboutissants du conflit, faire entendre sa voix. La réforme de la Justice du ministre Carlo Nordio est examinée par les experts du Quirinal et Mattarella devra ensuite donner son feu vert pour son passage au Parlement. Les récentes affaires judiciaires visant la majorité alimentent toutefois l’instabilité. »

COULISSES, La Repubblica, T. Ciriaco « Salvini joue les pompiers pour affaiblir Meloni » : « Par le biais d’un communiqué diffusé par la Ligue, M. Salvini résume sa posture : stop aux polémiques avec les juges, éviter la tentation de se laisser aller à des ‘’vengeances’’ contre la magistrature et soutenir la réforme de la justice en évitant qu’elle soit empoisonnée par les récentes enquêtes qui ont visé des responsables de premier plan de Fratelli d’Italia. Il s’agit d’une ligne inédite pour la Ligue qui ne sera certainement pas bien accueillie par le Palais Chigi. C’est toutefois la stratégie adoptée par le dirigeant du parti, après des jours de silence et d’embarras. C’est aussi une décision qui pourrait laisser annoncer un bras-de-fer au sein de la majorité et pouvant affaiblir la Présidente du Conseil. Chose qui ne déplait pas à Salvini. Ainsi, la Ligue n’interviendra pas dans les enquêtes qui ont secoué Fratelli d’Italia. Ce tournant de Salvini n’est pas anodin : il a mal vécu l’OPA hostile de FdI sur Forza Italia, dans la perspective des élections européennes de 2024, visant à isoler la Ligue au Parlement Européen et à favoriser la fusion avec le parti du « Cavaliere » afin de construire une alliance entre le PPE et les Conservateurs. Salvini fait savoir qu’il n’y aura aucun soutien « a priori » des personnalités de Fdi visées par des enquêtes. Par ailleurs, la Ligue a été le premier parti à demander à la ministre du tourisme D. Santanchè de s’expliquer devant le Parlement au sujet de l’enquête en cours. Sans oublier le silence d’il y a trois jours quand l’affaire du fils du président du Sénat a éclaté. Ignazio La Russa a choisi une ligne publique de défense de son fils, accusé de violence sexuelle. Une stratégie qui n’a convaincu personne au sein de la Ligue. »

ARTICLE, La Repubblica, G. Vitale « La RAI souverainiste trébuche avec le présentateur Facci après ses propos sexistes » - L’éditorialiste du quotidien Libero, pressenti pour animer un programme sur Rai2, dans la tourmente : « Faut-il bloquer le programme d’approfondissement, annoncé vendredi dernier à Naples comme l’une des principales nouveautés de la RAI melonienne ? Faut-il faire signer le contrat à l’éditorialiste de Libero, M. Facci, bien connu pour ses positions sexistes, opposé à l’islam, les 5 Etoiles et les méridionaux ? Ou bien faut-il céder aux pressions des oppositions, résilier le contrat et éviter ainsi d’autres polémiques ? C’est là le dilemme qui plane sur la direction de la Rai, à Viale Mazzini. M. Facci s’est exprimé sur l’affaire impliquant le fils du Président du Sénat, Ignazio La Russa, en renvoyant la responsabilité à la victime présumée de viol. Quoi qu’il en soit, il s’agit d’un faux pas pour les souverainistes à la tête de la télévision publique. Si la présidence de la RAI devait confirmer le contrat avec Facci, elle serait accusée de sexisme et de misogynie. Si elle devait en décider autrement, elle pourrait être taxée d’imprudence et de légèreté pour avoir choisi comme visage public un polémiste bien connu pour ses positions controversées. Facci a écrit hier que ‘’cette jeune fille de 22 ans était sans doute déjà sous l’effet de la cocaïne avant de se droguer chez Leonardo La Russa’’. Le Parti Démocrate s’est insurgé, suivi par les autres partis d’opposition. A. Bonelli (les Verts) a déposé une question parlemntaire en commission de vigilance sur l’audiovisuel : ‘’comment est-il possible de permettre à Facci d’assurer une émission sur la télévision publique ?’’. »

EDITORIAL, Corriere della Sera, P. Mieli « Il faut changer de registre » : « Nous y revoilà. Trente ans après l’enquête « Mains propres », nous voici à nouveau en pleine tension entre le monde politique et la magistrature. Le scénario est souvent le même : quelques un ou plusieurs représentants de la majorité sont visés et voilà que la politique perd le sens du contrôle en dénonçant un « complot ». Ce qui déclenchera inévitablement l’action de magistrats audacieux voulant mettre sous pression d’autres représentants de la coalition au pouvoir. Le gouvernement montrera alors toute sa fragilité, effectuera un remaniement, de plus en plus important jusqu’au moment où il s’écroulera. La panique des marchés favorisera ensuite la naissance d’un gouvernement technique qui vivotera jusqu’aux prochaines élections législatives. Comme l’a expliqué dans ce quotidien l’éditorialiste Massimo Franco, il y a une « posture toxique » à l’égard de la magistrature qui demeure au sein de la droite, même après la disparition de Berlusconi. Tout cela nous pousse à nous demander ce qu’attend le garde des Sceaux C. Nordio pour présenter sa réforme de la justice, déjà largement annoncée en campagne électorale. Il est assez déplorable que ce soient d’autres qui l’évoquent – avec l’annonce des nouveautés révolutionnaires telles que la séparation des carrières entre les magistrats et les procureurs –  comme une rétorsion pour des enquêtes visant un ministre. Le temps des déclarations hors du temps est révolu. Il faut que la réforme de la justice prenne la forme d’un projet de loi pour qu’elle soit enfin discutée au Parlement. »

ARTICLE, il Messaggero, Luca Cifoni : « Pnrr, le gouvernement accélère sur 30 milliards de fonds supplémentaires » : « Le Plan national complémentaire (PNC) est resté jusqu'à présent dans l'ombre du Pnrr, alors que le gouvernement est toujours engagé dans des négociations complexes avec Bruxelles pour revoir les cibles et les échéances des fonds qui doivent être utilisés d'ici à la mi-2026. Ce plan représente près de 30 milliards d’euros, qui s'ajoutent aux 191,5 milliards du Pnrr et à ceux des autres programmes européens. Il n’est pas sous la menace du couperet de l'UE en cas de non-réalisation des objectifs, car il s'agit de ressources nationales. A la fin de l'année 2022, selon l'audit trimestriel réalisé par le Bureau de la comptabilité générale de l'État, sur plus de 140 objectifs pour 2021 et 2022 (répartis en 24 volets d'action), 15 n'ont pas été atteints et 23 l'ont été partiellement. Parmi les actions retardées figurent celles liées au renouvellement des autobus verts, des trains et des bateaux, aux services de citoyenneté numérique, à la revitalisation économique et sociale des zones du centre de l'Italie touchées par le tremblement de terre, et à la modernisation des ponts et des viaducs. Trois raisons principales expliquent ces ralentissements : la crise économique internationale et l'augmentation conséquente des prix des matériaux, l'absence d'un point de contact unique pour certains programmes, également liée à la réorganisation de certains ministères lors du changement de législature, et enfin, la non-obtention de certaines autorisations européennes en matière de concurrence. Dans ces conditions, le nouvel exécutif a été confronté, quelques semaines seulement après son entrée en fonction, à plusieurs demandes de prolongation de délais, ce qui l’a poussé à en suspendre certains ou à proposer des modifications des calendriers (à la condition que ces modifications respectent l'objectif de fin 2024 pour l'augmentation de la capacité de dépense). Sur les objectifs du plan, 19 des 30 milliards d’euros en jeu se rapportent à 24 programmes "exclusifs", tandis que 6 autres programmes, avec les ressources restantes, cofinancent des objectifs du Pnrr. Parmi les autres caractéristiques du PCN, on notera la subdivision territoriale des ressources. La région qui reçoit le plus de ressources par habitant est celle des Abruzzes, qui fait administrativement partie du Mezzogiorno. Cela est dû essentiellement à deux programmes particulièrement importants : les interventions dans les zones touchées par les tremblements de terre de 2009 et 2016 et la mise en œuvre d'un système de surveillance pour le contrôle à distance des ponts, des viaducs et des tunnels. En ce qui concerne les zones sismiques, 25 communautés énergétiques seront bientôt créées en Italie centrale. Les ressources engagées au titre du PNC s'élèvent à 68 millions d'euros ».

ARTICLE, Il Messaggero, F. Bechis « OTAN, Giorgia Meloni met la pression pour sécuriser le front Sud de l’Europe. Visite des troupes à Riga » : « La Présidente du Conseil italien se rendra aujourd’hui à Riga, en Lettonie. Il s’agira de la première visite d’un chef du gouvernement italien depuis 1998 dans un pays où la sécurité est au cœur de la collaboration avec Rome. Après une rencontre avec son homologue Krisjanis Karins, Giorgia Meloni rendra visite aux troupes italiennes de l’Otan postées dans la base militaire de Camp Adazi. Demain après-midi, la délégation italienne atterrira à Vilnius, en Lituanie, où se tiendra le sommet annuel de l’Otan. A l’ordre du jour, la possible adhésion de l’Ukraine à l’Otan, une question qui divise les alliés. L’Alliance atlantique n’est pas prête à l’adhésion ukrainienne, que les Russes considèreraient comme un acte de guerre. Selon toute probabilité, on se limitera à offrir de nouvelles garanties de sécurité, par exemple en impliquant les Etats membres dans un mécanisme nouveau et durable de soutien militaire et d’aides économiques à Kiev en débloquant en urgence 500 millions d’euros. Meloni reste sceptique sur une éventuelle adhésion de l’Ukraine, convaincue, au même titre qu’Emmanuel Macron et Olaf Scholz, de la nécessité d’une affiliation plus modérée des Ukrainiens à l’alliance. La diplomatie italienne travaille cependant sur un communiqué des pays du G7 prenant la forme d’un accord des sept grandes économies occidentales pour envoyer une aide militaire et financière à Kiev. Ce sommet sera aussi un test décisif pour la politique étrangère du gouvernement conservateur de Giorgia Meloni, qui devra y jouer un subtil jeu diplomatique. Rome tentera de demander une implication plus directe de l’Otan sur le flanc sud de l’Europe, dans les opérations de patrouille en Méditerranée, où la flotte russe continue de défier les unités italiennes, mais surtout pour faire face à l’instabilité en Afrique du Nord. L’absence des partenaires de l’espace méditerranéen, du Koweït à la Jordanie en passant par la Tunisie de Saïed – qui est devenu une plaque tournante de l’immigration vers les côtes italiennes – n’a pas manqué d’irriter la Présidente du Conseil, tout comme les résistances de la France, qui aurait gelé durant des mois les fonds des alliés destinés à la Tunisie, convaincue que l’Otan n’a pas à s’occuper du « voisinage » européen du Sud. Autre point à résoudre, la nomination de l’amiral Giuseppe Cavo Dragone, chef de l’état-major de la défense, à la présidence du Comité militaire de l’Otan. Une charge qui aiderait à orienter les projecteurs de l’Alliance atlantique sur les inquiétudes du gouvernement Meloni en Méditerranée. »

ENTRETIEN, La Repubblica, de F. Timmermans, vice-président de la Commission européenne, « Le PPE doit voter en faveur du Green Deal sans céder aux souverainistes » : « Sur le Green Deal pour la transition écologique, depuis que la droite italienne est arrivée au gouvernement, le PPE a cessé de négocier et refuse toute discussion sans avancer de contre-proposition. Il faut rétablir le dialogue, même lorsque nous ne sommes pas d’accord à 100%. Je ne comprends pas pourquoi le PPE ne parle plus et bloque tous les compromis alors que le ministre italien a lui-même reconnu des avancées. Nous savons que la droite la plus radicale est contre la mesure de protection des habitats naturels alors que le PPE était favorable. Je ne comprends pas la ligne du centre-droit qui ne conçoit pas que l’urgence climatique et la biodiversité soient plus importantes que les différences politiques. Je me bats pour une proposition qui est essentielle pour atteindre l’objectif de 55% de réduction des émissions d’ici 2030. Le PPE pense que pour l’avenir de l’Europe il doit s’allier à la droite plus radicale mais pour moi ce n’est pas réaliste, la droite n’est pas en mesure de construire l’Europe, elle veut en freiner la construction. Avant les élections en Italie, j’aurais dit la même chose de Fratelli d’Italia mais avec ce gouvernement, malgré les différences certaines, nous avons tout de même pu travailler. L’UE doit être unie, les nationalistes ne comprennent pas que la souveraineté n’est possible qu’ensemble, même en Chine ils savent qu’il faut un accord Etats-Unis-Chine-UE sur le climat. Si la mesure n’était pas approuvée mercredi, nous perdrions au moins une année, car nous n’aurons plus le temps d’en rediscuter. Ce serait un échec pour toute la Commission et un refus adressé aussi à Ursula von der Leyen. Auparavant il y avait un large consensus autour des questions climatiques, à droite comme à gauche, mais cela a brusquement changé avec l’arrivée des partis radicaux. Ce que nous faisons est essentiel pour l’avenir du secteur agricole, les jeunes agriculteurs le comprennent. Avec la grande industrie, la distance persiste, c’est notamment le cas avec la Coldiretti en Italie. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte, tombé sur la question de l’asile, quittera la politique après les élections.

Pays-Bas. Le Premier ministre libéral de droite (VVD) Mark Rutte, tombé sur la question de l’asile, quittera la politique après les élections. 

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09/07/2023

Autriche : les patriotes du FPÖ sont donnés à 32 % !

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Autriche.

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(changement par rapport au mois précédent)

FPÖ : patriotes

ÖVP : sociaux-chrétiens/conservateurs

SPÖ : sociaux-démocrates

NEOS : libéraux

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08/07/2023

Uwe Thrum pourrait devenir le deuxième administrateur de district de l'AfD.

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Allemagne. Thuringe. Uwe Thrum pourrait devenir, en janvier 2024, le deuxième administrateur de district de l'AfD. ll est politiquement proche de Björn Höcke et est un adepte de Jörg Haider.

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"Tournant 2.0. Famille et patrie"

Le gouvernement néerlandais tombe sur la question de l'accueil des réfugiés.

Pays-Bas. Le gouvernement tombe sur la question de l'accueil des réfugiés :

https://www.leparisien.fr/international/demission-du-prem...

"La lecture du testament de Silvio Berlusconi." et "Le Palais Chigi attaque la magistrature."

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Italie. Revue de presse.

La réaction officieuse du Palais Chigi suite à la demande de renvoi en justice du secrétaire d’Etat A. Delmastro pour violation du secret professionnel fait les gros titres « Justice, la colère du gouvernement » (Corriere della Sera), « Meloni critique les juges enquêteurs » (La Repubblica), « Le Palais Chigi attaque la magistrature » (La Stampa), « Le bras-de-fer entre le gouvernement et les juges enquêteurs » (Il Messaggero). La lecture du testament de Silvio Berlusconi et le sort du leader du groupe Wagner E. Prigojine sont également cités. 

Les JT couvrent essentiellement l’incendie meurtrier d’une maison de retraite à Milan, le décès de l’ancien dirigeant de la DC Arnaldo Forlani, la lecture du testament de Silvio Berlusconila visite d’Etat du Président S. Mattarella au Paraguay et enfin la remise du Prix Strega à Ada d’Adamo.

Sur Twitter, parmi les tendances, #LaRussa (enquête visant le fils du président du Sénat) et #Speranza en référence à l’approbation par la chambre d’une commission d’enquête sur la gestion du covid.

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, M. Franco « La (mauvaise) tentation du gouvernement de chercher à s’en prendre à la magistrature » : « Le souhait du Palais Chigi [dans l’affaire Santanchè] est d’éviter que l’affaire soit exploitée dans un conflit qui fait rage de façon sourde au sein de sa majorité, bien plus que de résister à l’offensive des partis d’opposition, qui sont divisés et confus. Et notamment en vue des élections européennes de 2024. L’accueil froid du discours de la ministre Santanchè (Fdi), parmi les bancs de la majorité représente un signal. Cette affaire révèle à quel point il est difficile pour ce gouvernement d’établir de rapports normaux avec la magistrature. Le court-circuit peut arriver à tout moment. Le Palais Chigi réagit -dans un communiqué anonyme- à l’enquête judiciaire visant le secrétaire d’Etat à la justice A. Delmastro (Frères d’Italie) en affirmant ‘’il est légitime de se demander si une partie de la magistrature a décidé de jouer un rôle actif d’opposition’’. Ce sont là des accusations qui annoncent un nouveau climat envenimé et qui exposent les institutions à une délégitimation réciproque. La tentation de répondre en radicalisant le dialogue et en évoquant des réformes au goût punitif pourraient avoir un effet contre-productif. Cela rappelle ce désir de « justice à tout prix » alimenté à l’ombre des partis populistes. Il est crucial pour le gouvernement de parvenir à éviter ce genre d’impair. Bien que cela soit difficile, le gouvernement devra néanmoins tenter d’y arriver afin de ne pas en devenir la victime. »

COULISSES, Corriere della Sera, M. Guerzoni « La colère du gouvernement et la proposition de relancer la réforme des carrières séparées entre juges et procureurs » : « La Présidente du Conseil était déjà dans tous ses états car un quotidien, Domani, avait dévoilé la nouvelle selon laquelle la ministre du Tourisme Santanchè était visée par une enquête. Le renvoi devant la justice du secrétaire d’Etat à la justice Delmastro est pour Meloni un pas supplémentaire qui la pousse à considérer que l’on vient de franchir un cap. Cela l’a poussée à raviver le bras-de-fer avec les magistrats et à protéger les deux représentants de son parti. Le Palais Chigi parle ainsi d’une ‘’justice programmée’’, l’exécutif ayant décidé de reprendre la stratégie berlusconienne visant à s’en prendre à la magistrature ‘’de gauche’’, considérée comme la seule réaction possible. Selon le Palais Chigi, ‘’on veut nous faire payer la réforme du ministre de la Justice Nordio et le fait que pour la première fois la droite est majoritaire au sein du Conseil Supérieur de la Magistrature’’. C’est pour cela que la Présidente du Conseil a décidé d’accélérer sur la réforme de la justice, incluant aussi l’abolition de l’abus de pouvoir, malgré les fortes préoccupations affichées par Bruxelles. » 

ARTICLE, Sole 24 Ore, E. Patta « Le parti Forza Italia et Tajani sont à l’abri jusqu’aux élections européennes » : « Dans le testament de Silvio Berlusconi, comme prévu, il n’y a pas de dispositions concernant directement le parti qu’il a fondé. Toutefois, le rôle plus important attribué à Marina et Pier Silvio Berlusconi au sein de Fininvest et de tout « l’empire » renforce indirectement ce « pacte » scellé entre les fils ainés du Cavaliere et la Présidente du Conseil Meloni quelques jours avant la mort du père. Ce pacte prévoit de préserver Forza Italia et le ministre Tajani au moins jusqu’aux élections européennes de 2024. Tout cela dans l’espoir que le parti ne subisse pas entretemps une baisse de popularité et qu’il garde son unité face aux différents courants internes. Lors de la dernière réunion des chefs de groupe, on a pu assister à un échange très dur entre Maurizio Gasparri et Licia Ronzulli, la cheffe de groupe au Sénat, qui est à la tête du courant minoritaire anti-Tajani. Le legs en faveur de la compagne du Cavaliere, Martina Fascina, inquiète une bonne partie des ténors de Forza Italia. Le fait aussi que le montant de ce legs, à hauteur de 100 millions d’euros, corresponde exactement à la dette cumulée par Forza Italia laisse planer le doute sur le rôle que pourra jouer Marta Fascina à l’avenir. Il est vrai aussi que Fascina a disparu des radars depuis la mort de Berlusconi : bien qu’élue, elle a déserté la première réunion des groupes de la Chambre et du Sénat de l’« après-Silvio » et la plus récente, où Tajani a dévoilé le programme de Forza Italia. »

SONDAGE, La Repubblica, d’I. Diamanti, « Une droite eurosceptique et une baisse de la confiance envers l’UE, mais l’opinion exclut un ‘Italexit’ » : « En Italie, la confiance vis-à-vis des institutions a toujours été limitée, notamment par rapport aux autres pays européens. Cette défiance concerne aussi l’Union Européenne, sans toutefois jamais en arriver au point que l’Italie veuille en sortir. Moins d’un tiers de la population serait favorable à un Brexit italien et cette tendance se confirme actuellement. Le gouvernement de Giorgia Meloni doit se mesurer aux autres pays membres et en particulier à la France, sur des questions particulièrement importantes telle que l’immigration. La récente enquête de Démos confirme l’Italie comme pays non pas ‘’eurosceptique’’ mais plutôt ‘’euro-prudent’’, conscient de l’importance – et de l’utilité – de l’appartenance à l’UE. Dans le même temps, les Italiens apparaissent peu enthousiastes quant à l’Europe telle qu’elle est actuellement. Après une hausse de la confiance sensible et rapide entre 2019 et 2022, un recul est actuellement observé, bien que limité, avec -3% en quelques mois, soit 42%. Un phénomène d’abord lié à la perception que le risque économique et financier suite à la pandémie de Covid est quelque peu retombé, notamment grâce aux fonds précédemment déployés et les près de 200 milliards dont l’Italie a bénéficié. Les scandales de corruption qui ont récemment secoué les institutions européennes pèsent également sur cette baisse de confiance. On peut enfin citer une sorte d’‘’habitude de la guerre’’, alors que le conflit en Ukraine dure et se complique. Dans l’opinion, Vladimir Poutine reste une menace mais elle n’est pas perçue comme croissante, notamment à cause des difficultés internes qu’il rencontre. Le sentiment européen recoupe en tous cas les mêmes catégories d’électeurs que par le passé : la distance vis-à-vis de l’UE est plus grande parmi l’électorat de droite, en particulier de la Ligue et de Fratelli d’Italia. Parmi les soutiens du Mouvement 5 Etoiles, il y a eu un recul après la fin de la période au gouvernement. Mais au sein de la majorité, les partis ont une approche bien différente entre eux, qui risque de s’accentuer à l’approche des élections de 2024. La tendance souverainiste et le soutien affiché à Marine Le Pen de la Ligue ne sont pas acceptés par Forza Italia, alors que la Présidente du Conseil reste ouverte à différentes pistes, y compris un accord avec les libéraux. Il reste difficile d’imaginer une véritable et solide entente au sein de la droite italienne concernant l’Europe. Même pour l’électorat de la Ligue, l’idée d’un Italexit est minoritaire : 44%, contre 36% pour la base de Fratelli d’Italia et 10% pour le PD. Les Italiens n’ont pas une grande confiance en l’UE mais il n’est pas question d’en sortir. »

ARTICLE, La Repubblica, de V. Conte, « Sur les fonds structurels, l’Italie est à la peine mais atteint l’objectif » : « L’Italie est parvenue à engager 88% des fonds structurels européens prévus pour la période 2014-2020, soit 57 milliards d’euros. 61% ont été dépensés. Le double de ce qu’affirme depuis plusieurs mois le ministre Raffaele Fitto en charge du Plan National de Relance pour justifier les retards sur ce dernier. Si ce rythme est maintenu, l’Italie devrait avoir dépensé, au 31 décembre 2023, la totalité ou presque des 65 milliards prévus par les fonds nationaux et régionaux (FES et FESR). Un alibi en moins pour justifier les couacs et les atermoiements concernant le PNRR. Il est vrai que, depuis 2007, l’Italie atteint le but fixé mais toujours à grand peine, au dernier moment, car les administrations sont lentes, remettent leur rapport à la toute fin. Mais à la fin elle y arrive, recourant parfois à quelques pirouettes que Bruxelles laisse passer et que Raffaele Fitto, déjà ministre de la Cohésion sous Berlusconi, connait bien. C’est pourquoi le ministre mise aujourd’hui sur les fonds de la période 2021-2027 comme vase communiquant pour y reporter les fonds du PNRR sur la sellette. Ces fonds ne sont toutefois pas forcément bien dépensés. D’après l’Istat les écarts entre Nord et Sud ne semblent pas se combler, avec une forme d’éparpillement à travers de nombreux petits projets. La moitié des régions sont même en ‘’overbooking’’ : elles se sont engagées sur des dépenses supérieures au budget qui leur a été attribué. Les projets pour soutenir l’emploi et par exemple l’embauche des jeunes semblent être difficiles à déployer. De même que le projet pour l’allègement fiscal au Sud semble avoir du retard. Mais la réalité est moins critique qu’il n’y parait. Il y a aussi la bureaucratie européenne qui retient en otage la troisième tranche du Plan de Relance et les multiples contrôles effectués par la Commission européenne qui exigent les données des personnes bénéficiaires des fonds. Les données à fournir sont colossales mais la tâche n’est pas impossible et l’Italie n’est pas plus en retard que les autres années. »

ARTICLE, Il Sole 24 Ore, « Le feu vert de la Chambre des députés pour l’institution d’une commission d’enquête sur la gestion du Covid. Pd et M5S sont vent debout » : « La Chambre des députés a approuvé hier en première lecture, avec les votes de la majorité auxquels se sont ajoutés ceux du Troisième pôle [Italia Viva de Renzi et Azione de Calenda], la proposition de loi pour instituer une commission d’enquête sur la gestion de la crise du Covid. La commission, qui sera composée de 15 députés et 15 sénateurs et qui prendra ses fonctions après l’autorisation du Sénat, enquêtera également sur l’acceptation et les effets indésirables des vaccins, mais non sur le travail réalisé par les Régions. Au moment du vote, il y a eu une tension palpable entre les députés de la majorité et ceux du Pd, tandis que les députés du M5S, menés par Giuseppe Conte, ont quitté l’hémicycle après avoir longuement applaudi l’intervention de l’ancien ministre de la Santé, Roberto Speranza, qui a étiqueté la commission comme ‘’un tribunal politique’’. ‘’En tant que tel – a expliqué l’ancien Président du Conseil Conte – cette commission d’enquête est un peloton d’exécution avec deux noms : Giuseppe Conte et Roberto Speranza’’. Mais pour la députée Augusta Montaroli (Fratelli d’Italia), ‘’la commission d’enquête est l’instrument nécessaire pour dévoiler la vérité aux Italiens’’. Le Troisième pôle y est favorable. Le député d’Italia Viva, Davide Faraone, possible candidat à la présidence de la commission, invite à empêcher que « la commission se transforme en un lieu d’affrontement ». »

ARTICLE, Il Messaggero, « Mise à l’abri de toute Opa, Mediaset se tourne vers l’Europe », par R. Dimito : « Les débuts de la nouvelle structure actionnariale de Fininvest, détenue majoritairement par Marina et Pier Silvio Berlusconi, sont délicats. Le groupe a fait face à un jeudi noir des Bourses européennes. Le Ftse Mib, l’indice de référence du marché actionnarial italien, a enregistré une chute de 2,53 %, faisant baisser les titres de la holding Fininvest. La spéculation avait probablement parié sur une organisation où le rapport de force aurait été rendu similaire à un gouvernement de coalition, avec une première branche sous les 50 %, par le testament de Silvio Berlusconi qui a réservé 53 % des actions du groupe à ses enfants Marina et Pier Silvio. La nouvelle Fininvest tente désormais de se projeter vers un futur de croissance, en soutenant les stratégies de développement du groupe télévisuel MediaForEurope (MFE) – qu’elle détient et gère à 50 % - de la maison d’édition Mondadori (53 %) et en reprenant le contrôle sur les 30 % de la banque Mediolanum. La disparition de Silvio Berlusconi a levé toutes les interdictions posées à Fininvest en 2014 en conséquence de la condamnation du fondateur pour évasion fiscale. La Banque centrale européenne (BCE) avait gelé les droits de vote sur les 20,1 % des 30 % de Fininvest. A la suite du gel du paquet, Fininvest s’était vu interdire la possibilité de participer à la gestion de la banque. La holding pourra désormais exercer pleinement ses droits d’actionnaire minoritaire. L’actuel conseil d’administration de Mediolanum prendra fin en 2024, l’occasion pour Fininvest de récupérer le droit de nommer quelques conseillers participant à la gestion de l’établissement bancaire. Mondadori de son côté poursuit sa consolidation dans le secteur du livre. A l’étranger, le groupe mise tout sur MFE qui cherche à développer de grands projets pour créer un pôle télévisuel paneuropéen à travers ProsiebenSat1, le deuxième plus gros groupe télévisuel allemand, dont Fininvest détient 29,7 % des parts. Les dirigeants allemands ont fait preuve d’une grande ouverture à l’égard de MFE, incitant à homogénéiser les stratégies en les concentrant sur les chaînes payantes. La société bavaroise sera un tremplin pour l’expansion : la France reste l’objectif et elle pourrait présenter de nouvelles opportunités malgré la tentative avortée d’alliance avec le groupe Vivendi et les espoirs déçus d’acquisition de TF1 en septembre 2022. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

07/07/2023

Un membre de la direction fédérale de la CDU est favorable à des entretiens en vue de former un gouvernement de Thuringe avec les post-communistes.

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Allemagne. Un membre de la direction fédérale des démocrates-chrétiens de la CDU, Mike Mohring, plaide pour des entretiens entre la CDU et le parti post-communiste Die Linke afin de former une coalition en Thuringe après les élections pour le Parlement de Thuringe, en vue de barrer la route à l'AfD.

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Le prix de l'énergie semble être le facteur déterminant de la montée en puissance de l'AfD.

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Allemagne.

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L'évolution du score de l'AfD dans les sondages en fonction des événements : attaque de la Russie contre l'Ukraine / forte augmentation du prix du gaz et de l'électricité / paquet de réduction du coût de l'énergie / loi sur le chauffage.

06/07/2023

L'UDC donnée premier parti de Suisse à 27 % en vue des législatives de cet automne.

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Suisse.

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UDC (SVP en allemand) : patriotes

PS : sociaux-démocrates

PLR : libéraux

Le Centre : centre-droit

écologistes

Verts-libéraux

PEV : chrétiens

Autres

"Santanchè, la bataille au Sénat." et "Fratelli d'Italia n'exclut pas des convergences avec Le Pen."

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Italie. Revue de presse.

L’audition au Sénat de la ministre du tourisme Daniela Santanchè (Frères d’Italie), dans le cadre de l’enquête qui la vise sur son entreprise « Visibilia » fait les gros titres « Santanchè, la bataille au Sénat » (Corriere della Sera), « Les silences de Santanchè » (La Repubblica), « Santanchè dénonce une campagne de haine contre elle ; les oppositions demandent sa démission » (La Stampa). L’intervention du ministre de l’Economie G. Giorgetti (Ligue) à l’assemblée de l’Association Bancaire Italienne (ABI) est aussi citée « « Il faut relever les taux d’intérêts sur les comptes courants » » (Sole 24 Ore), « « Il faut allonger la durée des crédits fonciers » » (Messaggero). La lecture du testament de Silvio Berlusconi est également mentionnée.

Les JT couvrent l’ouverture du testament de Silvio Berlusconi et la publication de son contenu, les bombardements russes sur Lviv en Ukraine, la visite de Giorgia Meloni en Pologne ainsi que les suites de l’audition au Sénat de la ministre du Tourisme Daniela Santanchè.

Sur Twitter, le hashtag #Santanchè domine.

COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Cappellini « La défense de l’honneur perdu » : « Il y a un mot que la ministre du tourisme a répété plusieurs fois au Sénat : « honneur ». A l’issue d’une intervention où Daniela Santanchè a évoqué une campagne – inexistante – de haine contre sa personne et où elle n’a pas su ni pu démentir ce que l’enquête lui reproche, c’est justement l’honneur qui a fait défaut. Avant son audition au Sénat, c’était son statut d’entrepreneur qui était remise en cause. Après son allocution, c’est sa charge institutionnelle même qui en sort abimée. Mme Santanchè a pointé du doigt le quotidien qui a diffusé la nouvelle d’une enquête en cours. Or, la confirmation de l’existence d’une enquête par le Parquet de Milan pour banqueroute et fausse déclaration comptable devrait la pousser à démissionner. L’Italie a besoin de ministres de la République pouvant exercer leurs fonctions sans ce fardeau de comportements et de précédents qui sont incompatibles avec leur mission. La non-démission de Santanchè ne représente pas un problème pour le gouvernement Meloni, même si ce dernier devrait l’exiger, mais pour la collectivité. C’est la crédibilité même des institutions qui en sort affaiblie. »

COMMENTAIRE, La Stampa, M. Sorgi : « Giorgia Meloni sera solidaire avec la ministre tant que l’affaire ne retombera pas sur le gouvernement » : « Maintenant que la ministre s’est défendue au Sénat et que le M5S a présenté une motion de censure contre elle, la vraie question qui plane sur Daniela Santanchè est la suivante : un ministre, trente ans après l’opération « mani pulite » (mains propres, ndt), doit-il démissionner en cas de renvoi devant la justice ou doit-il plutôt résister en misant sur le soutien de sa majorité ? Entretemps, la ligne reste celle déjà fixée par Meloni : la ministre ne présentera sa démission que si elle devait être renvoyée devant un juge. Au sénat, la solidarité de la coalition de droite n’a pas fait défaut, même si le soutien de la Ligue est assez tiède. L’aspect le plus délicat concerne l’unité de Fratelli d’Italia, son parti, sur ce dossier, car certains ne pardonnent pas à Santanchè son ascension rapide (sous Berlusconi, elle avait obtenu tout au plus un poste de secrétaire d’Etat), sans avoir derrière elle un grand passé militant. Quant aux partis d’opposition, ils sont clairement divisés. La motion de censure déposée par Giuseppe Conte a pris de court le PD, qui a longtemps hésité avant d’y adhérer car l’expérience enseigne que dans ces cas-là, la majorité restera soudée. Les cas précédents ont montré que c’est toujours le président du Conseil qui décide du sort de ses ministres. Jusque-là, Santanchè peut compter sur le plein soutien de Meloni, qui veut éviter des contrecoups. Pour le reste, on verra. »

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Daniela Santanchè

ARTICLE, Il Messaggero, F. Malfetano « Forza Italia, la tentation de Pier Silvio Berlusconi : « pour l’instant, je n’entrerai pas dans l’arène politique » : « Ce sont les mots ‘’pour l’instant’’ qui retentissent après l’intervention-fleuve de Pier Silvio pour présenter les programmes télévisés du groupe Fininvest, le jour même de la lecture du testament de son père Silvio. Une hésitation qui montre bien combien le patron du colosse télévisé avait réfléchi à cette possibilité. ‘’Quelque chose au niveau émotionnel a changé : j’ai pensé que le rapport entre mon père et l’Italie, basé sur l’amour et la liberté, est un legs qu’il faut faire vivre“. Pour l’instant, ce ne sera pas Pier Silvio qui fera revenir un Berlusconi en politique ni qui dirigera Forza Italia, parti qui l’accueillerait pourtant chaleureusement. Il ajoute ‘’la politique est une chose sérieuse, ce n’est pas un métier que l’on apprend du jour au lendemain’’, même s’il réfléchit : ‘’j’ai 54 ans et mon père a commencé à 58…’’. Ensuite, il assure son plein soutien à Giorgia Meloni : ‘’à ce stade il n’y a aucune urgence et pour la première fois, après des années, il y a un exécutif qui est l’expression de la volonté des électeurs et qui est en train de faire de son mieux’’. Son entourage assure qu’il a un excellent rapport avec Meloni. Il a dit d’elle ‘’je connais Giorgia depuis des années, c’est une personne pour qui j’ai de l’estime, elle est jeune et déterminée’’. Sans oublier toutefois le rôle que joue Forza Italia au sein de l’exécutif ‘’c’est un parti qui doit et peut garantir la stabilité du gouvernement’’. »

SONDAGE, La Repubblica, d’A. Noto, « Deux Italiens sur trois disent oui au salaire minimum et la proposition plait aussi à droite » : « 64% des Italiens sont favorables à l’introduction d’un salaire minimum à 9€ de l’heure et cette opinion est partagée de manière transversale, indépendamment du parti de référence. L’avis favorable est exprimé par 48% des électeurs de Fratelli d’Italia et atteint 86% parmi l’électorat du Parti démocrate ou du Mouvement 5 Etoiles. Il semble donc que le recul du pouvoir d’achat pèse davantage sur les familles que ce que pensent les politiques. En effet, on est loin de la nette division politique entre la majorité qui est contre, et les oppositions, à l’exception d’Italia Viva, qui cherchent un compromis pour s’unir autour de cette proposition. Aucun argument contraire à un salaire minimum ne fait recette dans l’opinion publique, ni le fait que la plupart des travailleurs gagnent déjà un salaire plus élevé (29% sont sensibles à cet argument), ni le risque que cela alimente le travail au noir et le chômage (31%), ni le risque que l’augmentation du coût du travail se traduise par une hausse des prix (35%). Pour les Italiens, le salaire minimum devrait être de 10,2€/h, soit légèrement au-dessus des 9€/h proposés, et ne devrait pas faire l’objet de négociations de la part des syndicats. Mais pour 22% des travailleurs, cela n’est pas seulement une lutte de principe puisqu’ils déclarent toucher moins de 9€/h. La revendication est aussi liée à un changement sociétal plus profond, au moins autant que lors de la révolution industrielle, à l’heure des transitions écologique et numérique qui remettent en cause les compétences et la fonction-même du travail. Dans ce contexte de grand changement marqué également par l’intelligence artificielle, c’est aussi une façon de demander une reconnaissance claire de la valeur du travail de l’homme. »

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Giorgia Meloni  et Mateusz Morawiecki

ARTICLE, Corriere della Sera, M. Galluzzo  « Fratelli d'Italia n'exclut pas des convergences avec Le Pen : en Europe, nous sommes pragmatiques »: « Dans les couloirs de l'hôtel Sofitel, au centre de la capitale polonaise, les députés européens du parti de Giorgia Meloni ont le sentiment d’avoir le vent en poupe : "Fratelli d'Italia pourrait bien être le premier parti d'Europe en termes de nombre de représentants et Ecr pourrait atteindre les 90 élus". Nicola Procaccini, qui est en quelque sorte le bras droit de Giorgia Meloni à Strasbourg, en tant que co-président du groupe parlementaire Ecr, n'hésite pas à décrire les scénarios qui sont discutés en Italie : "Après le vote, en juin, il n'y aurait aucun problème à former une alliance, pour un jour ou une semaine, sur un seul dossier ou sur le choix de la direction de la Commission, même avec Le Pen. C'est ainsi que fonctionne l'Europe, c'est ainsi que von der Leyen a été élue, le principe des majorités variables s'applique en Europe, aujourd'hui le Green deal est voté avec les voix des libéraux de Le Pen et de Macron, ainsi que des populaires, et personne n'a rien à dire à ce sujet. Vu d'ici, le débat italien est déséquilibré".  "Les conditions pour reproduire la majorité italienne en Europe existent, évidemment pas avec les partis qui sont expressément d'extrême droite. Mais il faut d'abord réfléchir au sens même de l'alliance, qui est très flexible dans l'UE. À tel point que le Parti populaire européen continue de jouer avec la politique des deux fours, en partie avec nous et en partie avec la gauche“. Pour les diplomates, italiens et polonais, "il y a deux Etats, la France et l'Allemagne, qui veulent continuer à diriger, il y a d'autres pays, en premier lieu l'Italie, qui veulent être dans la salle de contrôle, il doit y avoir une raison pour laquelle Morawiecki a appelé Meloni un guide pour les relations transatlantiques de la Pologne, et sans aucun doute Washington peut jouer un rôle dans le futur poids spécifique que Meloni sera en mesure d'exercer dans l'Union européenne".

COMMENTAIRE, La Repubblica, « Salvini et Meloni, désormais deux Europe » par Stefano Folli : « Certains se demandent pourquoi Salvini a décidé de commencer à faire campagne pour les élections européennes presque un an à l'avance. D'autres voient dans la nervosité du leader de la Ligue un signe que quelque chose grince dans la coalition de droite. D'autres encore considèrent l'affaire Santanchè, arrivée hier au Parlement, comme la confirmation qu'une blessure s'est ouverte dans la majorité.  En effet, elle va représenter un motif d'embarras - nié mais réel - pour Meloni. A l'inverse, l'initiative de Salvini n'est pas le signe que le gouvernement souffre, mais plutôt le contraire. C'est précisément la stabilité de la coalition d'ici l'année prochaine qui pousse le leader de la Ligue à remuer le couteau dans la plaie, en essayant de se mettre en valeur. Car ce que le partenaire Salvini ne supporte pas, c’est être vaincu en termes d'image et confiné au rôle de second. Salvini a compris que Giorgia Meloni a depuis longtemps abandonné la ligne hostile à l'Union, qui aujourd'hui ressemble à une monnaie hors circulation et ne paye plus. Par conséquent, il tente d'exhumer sa ligne précédente : un front commun de tous les populismes et maximalismes de droite, c'est-à-dire les contestataires intégraux de l'Europe de Bruxelles, au nom de la vieille rhétorique que Meloni a abandonnée. Ce faisant, le leader de la Ligue feint d'ignorer que la guerre en Ukraine a changé tout le scénario. L'ancien bloc eurosceptique, et autrefois également "anti-euro", rassemble désormais toutes les impulsions anti-atlantiques et anti-occidentales, de sorte qu'il constitue en réalité la "cinquième colonne" de Poutine au sein de l'Union. Aujourd'hui, il est clair pour tout le monde que le gouvernement italien s'engage dans une autre direction, pour renforcer le groupe conservateur, proposer dans la campagne électorale une majorité alternative aux socialistes au Parlement européen et garder une carte de réserve dans sa manche : entrer dans la future majorité pour équilibrer la présence éventuelle des socialistes et consolider la relation avec les Populaires à droite. Il est inévitable que cette voie finisse par redimensionner à nouveau Salvini, qui joue son jeu en attaquant dès maintenant ("jamais avec les socialistes"). Mais il est difficile de croire que toute la Ligue, en particulier les pragmatiques gouverneurs du Nord, soient heureux d'être entraînés dans une nouvelle guerre idéologique. »

ARTICLE, Sole 24, B. Romano : « Rome dans le viseur de Bruxelles sur l’abolition du délit d'abus de pouvoir » : « ‘’L'idée de supprimer le délit d'abus de pouvoir pourrait encourager la corruption’’. Au cœur de son rapport annuel sur l’État de droit dans l'Union Européenne, qui contient des recommandations pour chaque pays membre, la Commission européenne s’est dite hier préoccupée par les résultats de certains États. En ce qui concerne l'Italie, Bruxelles fait preuve de prudence quant à l'initiative du gouvernement Meloni de proposer une loi visant à abroger le délit d'abus de pouvoir et à limiter le champ d'application du délit de trafic d'influence. "Ces changements dépénaliseraient d'importantes formes de corruption et pourraient compromettre l'efficacité de la lutte contre la corruption (...) Les autorités judiciaires suivent de près l'évolution de cette réforme et son impact potentiel sur les enquêtes". Bruxelles souligne également que les autorités judiciaires et policières continuent de "voir une augmentation potentielle de l'infiltration de la criminalité organisée dans l'économie légale et les futurs achats de fonds publics dans le cadre du plan national de relance et de résilience". Plus généralement, la Commission européenne recommande à l'Italie "d'adopter une législation complète sur les conflits d'intérêts et les activités de lobbying, de s'attaquer efficacement et rapidement à la pratique consistant à faire transiter des dons par des fondations et associations politiques (...) et d'introduire des garanties en vue de la protection du secret professionnel et des sources journalistiques, en tenant compte des normes européennes en matière de protection de la vie privée". En ce qui concerne la France, le commissaire à la justice lui-même, le Belge Didier Reynders, s'est exprimé hier à la suite des récentes émeutes qui ont éclaté après qu'un policier a tué un jeune homme de 17 ans : "Nous devons vraiment nous pencher sur le niveau très élevé de violence, parce qu'il pose un problème, parfois dans le comportement d'un certain nombre de policiers (...) Nous devons réfléchir à la manière d'organiser le maintien de l'ordre". Enfin, le cas français a aussi été évoqué sur le front de la liberté de la presse. Le milliardaire français Vincent Bolloré est devenu propriétaire d'un certain nombre de journaux, dont le Journal du Dimanche, à la tête duquel il a nommé un journaliste d'extrême droite. La façon dont Bernard Arnault dirige le journal Les Échos préoccupe également Bruxelles, qui a ainsi recommandé à Paris une plus grande transparence dans la gestion et la gouvernance des maisons d'édition ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Les nationalistes de l'AfD sont aussi donnés premiers au Mecklembourg-Poméranie occidentale.

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Allemagne. Mecklembourg-Poméranie occidentale. Les nationalistes de l'AfD sont aussi donnés premiers au Mecklembourg-Poméranie occidentale.

(https://www.wahlrecht.de/umfragen/landtage/mecklenburg-vo...)

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SPD : sociaux-démocrates

AfD : patriotes

CDU : démocrates-chrétiens

Die Linke : post-communistes

Grüne : écologistes

FDP : libéraux

Autres

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05/07/2023

"Visite de Meloni en Pologne." et "Crosetto (Frères d'Italie) : "aucune alliance n’est possible avec Marine Le Pen et l’AfD.""

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Italie. Revue de presse. 

Plusieurs sujets relatifs à l’agression russe en Ukraine, avec ses différentes retombées géopolitiques et stratégiques, font les gros titres : « Moscou et la guerre du blé » (Corriere della Sera), « Les bombes italiennes pour Kiev – Enquête au sein de l’usine RWM » (La Repubblica), « Le courage de la journaliste de Novaya Gazeta Elena Milashina, agressée en Tchétchénie » (La Stampa, Repubblica, Corriere). Le débat au sein de la majorité autour des alliances en vue des élections européennes de 2024 est encore mentionné « Tensions au sein de la majorité sur les alliances. Salvini : « Berlusconi avait déjà dédiabolisé le Mouvement Social Italien » » (Corriere), « Crosetto (Frères d'Italie) : « aucune alliance n’est possible avec Marine Le Pen et l’AfD » (Repubblica). Enfin, il est aussi question de la « Réforme de l’autonomie régionale différenciée : les experts affichent leurs réserves » (Il Messaggero, Il Mattino). 

ENTRETIEN, Corriere della Sera, d’Antonio Tajani, Ministre des Affaires étrangères et vice-président du Conseil, « Il n’y a qu’une majorité pouvant battre la gauche et Salvini peut s’y joindre » : « ‘’Je n’oppose pas un véto de principe aux alliances en Europe sur le modèle italien, je suis juste réaliste. Il n’y a qu’une majorité en Europe pouvant battre la gauche et c’est la même qui a permis mon élection à la tête du Parlement Européen en 2017. C’est l’alliance entre Populaires, libéraux et conservateurs européens. Je connais les dynamiques de l’Union et des partis européens. Le chantier est ouvert et il faut maintenant y travailler. Pour répondre à Salvini sur l’idée d’une coalition de droite à l’instar de celle qui existe en Italie, en Europe nous ne pouvons décider sans les autres. Chaque parti italien fait partie d’une famille politique qui décide ensemble. Et ceux qui connaissent bien l’UE savent très bien que le PPE ne pourrait jamais s’allier avec Alternative fur Deutcshland ou avec Marine Le Pen. Ce sont des partis anti-européens qui ont dans leurs programmes des positions qui sont inconciliables avec les nôtres. Il n’y a aucun véto sur la Ligue : si elle veut se joindre à nous, personne ne s’y opposerait. Concernant la ratification du MES, nous l’avons reporté de quelques mois et cela ne représente pas un drame. Entretemps, il faudra évaluer des sujets tels que le Pacte de Stabilité, qui ne peut pas avoir de règles trop rigoureuses comme par le passé. L’Espagne aussi est d’accord. Et puis il y a l’Union Bancaire et le pacte fiscal : toutes ces thématiques doivent être abordées ensemble.’’ »

ENTRETIEN, La Repubblica, de Guido Crosetto (Frères d’Italie), ministre de la Défense : « Un deuxième mandat pour von der Leyen ? Les relations sont bonnes. Nous sommes très différents de Le Pen. Cela fait longtemps que nous n’empruntons pas la même route », par Tommaso Ciriaco : « Monsieur le ministre, vous proposez depuis des mois une alliance entre Ppe et Ecr pour la nouvelle Commission. Mais les sondages prédisent une « majorité Ursula » allant des socialistes au Ppe. Seriez-vous prêt à vous joindre à ce « format » ou resterez-vous à l’extérieur ? « L’histoire de Fratelli montre que le projet politique ne peut pas fonctionner sur l’assurance d’arriver premiers aux élections, mais parce qu’on croit qu’il est important de porter un projet. C’est une majorité technique qui a élu Ursula von der Leyen, pas politique. Cette majorité est née par nécessité, regroupant des histoires politiques différentes, elle est sclérosée. Il s’agit d’une majorité hybride qui n’a plus besoin du vote des citoyens mais qui recueille des voix en fonction d’options politiques très différentes » Et donc ? « Il faut dépasser cette majorité car elle a créé une distance entre l’UE et ses citoyens. Le projet de Meloni et le choix d’entrer chez les conservateurs vise à permettre une alternance entre des visions politiques différentes, alternance qui s’est perdue avec la majorité technique de von der Leyen » Il s’agissait en 2019 d’un compromis politique. Il en faudra sûrement un autre en 2024 : êtes-vous disposés à envisager des ententes plus larges ? « Notre projet est d’associer Ppe et Ecr afin d’amener à une évolution positive du système politique européen. Si les scores ne nous le permettent pas, nous envisagerons un élargissement. Si cela est nécessaire, nous le ferons, mais ce serait inutile de le chercher aujourd’hui ». Pourriez-vous gouverner avec Identité et Démocratie, le groupe européen de Salvini, qui accueille des Français et des Allemands sur la base de positions nostalgiques, islamophobes, anti-immigration, et qui sont contraires à l’envoi d’armes à l’Ukraine ? « Il est évident que sur des thèmes aussi importants que la guerre en Ukraine, il faut de l’unité et de la clarté. Ce sont des choix stratégiques importants et on ne peut exonérer personne. Je ne pense pas que la prochaine Commission européenne courre des risques excessifs de dérives » Salvini pourrait entrer dans la majorité avec Ppe et Ecr ? « J’ai toujours dit que la Ligue est le parti qui me rappelait le plus la Csu allemande ». Si vous vous ouvrez à Salvini mais dites non à Le Pen et l’AfD, que pensez-vous d’un libéral, comme Macron? Il est opposé à une alliance avec vous « Je pars de l’idée de vaincre avec le Ppe et Ecr. Mais je dis aussi que les libéraux en Europe ne sont pas les libéraux italiens. Pas tous, en tous cas… » Certains disent que les demandes du Ppe affaibliront Macron et cela décalera l’UE plus à droite. Est-ce vraiment le cas ? « Quand on fait semblant de ne pas voir les problèmes, ou que l’on cherche à les cacher sous le tapis, à la fin cela finit par exploser et l’Etat finit à genoux ». Et une alliance avec les socialistes ? « Non, ce serait la négation même de la politique : on ne peut pas s’allier avec ceux qui ont des programmes et des idées complètement différentes des tiennes ». Concernant Ursula von der Leyen, possible candidate Ppe en 2024 : auriez-vous des problèmes à soutenir sa candidature ? « Avec Ursula von der Leyen, nous avons des relations institutionnelles positives. Le Ppe décidera prochainement qui sera leur candidat à la présidence de la Commission » N’est-il pas temps d’approuver le Mes ? « L’idée de le transformer dans le fonds souverain européen ne me déplairait pas, mais il faut que vous en parliez à Giorgetti (Ligue) ».   

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, M. Franco « Les deux obstacles qui divisent les partis de droite à Strasbourg » : « Il y a deux obstacles infranchissables qui entravent l’hypothèse d’une « droite européenne basé sur le modèle italien » sur laquelle insiste Matteo Salvini. Le premier obstacle vient du PPE (notamment les Allemands) – outre celle de Meloni et de Tajani –, opposé à l’idée de s’allier avec l’extrémisme anti-européen de Marine Le Pen et d’AfD. Ensuite, il y a surtout cette indulgence que ces partis montrent à l’égard de la Russie de Poutine après l’invasion en Ukraine. Le ton dur utilisé hier par Forza Italia et Noi Moderati de M. Lupi est une réponse à Salvini pour lui signifier la fermeté dans le refus d’une alliance avec cette droite extrême. La présence de Manfred Weber à la réunion de Forza Italia du 15 juillet prochain représentera un soutien officiel à la position du parti dirigé par Tajani. Le Palais Chigi ne peut qu’en prendre acte et rester silencieux afin de ne pas alimenter des polémiques avec la Ligue, bien que l’offensive du Parti de Salvini ait comme but de mettre en difficulté Fratelli d’Italia. La Ligue tente d’expliquer la visite de Meloni en Pologne comme une tentative de préparer une alliance avec les socialistes. Cette manœuvre du leader de la Ligue, désormais évidente, a peu de chances de réussir. Par ailleurs, la Pologne de Morawiecki est en ligne avec l’Italie de Meloni dans la volonté de poursuivre une politique étrangère atlantiste. Par conséquent, Forza Italia et Fratelli d’Italia ne suivront pas les projets d’alliances de Salvini.  D’une part, le dirigeant de la Ligue assure ‘’nous allons gouverner pendant dix ans’’. D’autre part, il défie ses alliés en soulignant ‘’les électeurs décideront des prochains blocs européens’’. » 

ARTICLE, La Repubblica, « Migrants, opération séduction de Meloni auprès de Morawiecki. Le Ppe s’ouvre à Fdl dans une optique anti-verts”, par Tonia Mastrobuoni : « La Présidente du Conseil Giorgia Meloni s’est rendue aujourd’hui en Pologne afin de renouer les liens avec le premier ministre polonais Mateusz Morawiecki, avec qui elle partage la ligne dure contre les migrants, le soutien à l’Ukraine, et l’appartenance à la même famille européenne des conservateurs. Lors du sommet européen d’hier, les Polonais de Droit et Justice ont exprimé leur opposition à un accord sur le pacte migration. Selon une source du Parti populaire européen (Ppe), alors que « [le Ppe] exclut toute alliance avec les Polonais de Droit et Justice » du fait des graves atteintes au principe de l’Etat de droit ces dernières années, « avec Meloni, le discours est tout autre ». Le parlementaire luxembourgeois Christophe Hansense dénonce une omerta au sein du Ppe sur une éventuelle collaboration avec Fratelli d’Italia (FdI). Il est certain que le Ppe sortira amoindri des élections de 2024 et doit trouver un moyen de se maintenir au pouvoir. Le sort du Ppe est notamment lié aux résultats des prochaines échéances électorales auxquelles feront face les conservateurs allemands de la Cdu/Csu, majoritaires au sein du parti, au cours des dix-huit prochains mois. Cela risque de compliquer la course à la réélection de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. La proposition de Matteo Salvini d’un centre-droite européen incluant le Ppe, Le Pen et l’Afd n’est pas prise au sérieux à Berlin. Le « cordon sanitaire » de la Cdu/Csu n’est pas seulement dirigé contre l’Afd mais aussi contre le Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen, et même, contre la Ligue de Matteo Salvini, que les conservateurs allemands souhaiteraient voir remplacé par des personnalités plus « pragmatiques » comme Giancarlo Giorgetti ou des gouverneurs ou maires des régions du Nord de l’Italie. Selon la Cdu, « une symbiose parfaite » s’est créée entre Ursula von der Leyen et Giorgia Meloni. La présidente du Conseil italien amènera au Parlement européen un escadron nourri d’une vingtaine ou trentaine de députés européens qui pourraient être utiles tant pour garantir à von der Leyen les votes pour sa réélection que pour amplifier dans le futur la majorité qui sortira des urnes européennes. Pour le leader de la Cdu/Csu Friedrich Merz, les verts sont les « principaux adversaires politiques ». Un sentiment anti-verts qui s’est répandu depuis un moment au sein du Ppe. La loi européenne sur la restauration de la nature avait ainsi été retoquée en partie grâce aux votes du Ppe. Certains membres du parti dénoncent une influence des socialistes et des verts sur l’exécutif mené par Ursula von der Leyen. Ce qui fait cependant la force de von der Leyen dans son propre parti, la Cdu, est d’être considérée comme une outsider, « une condition préalable pour conquérir une large majorité », selon une source allemande. La Cdu/Csu devra tout de même affronter les prochaines échéances électorales dans les trois Landers de l’Est où l’Afd oscille entre 20 % et 30 %. Le Ppe et von der Leyen devront donc s’efforcer de garantir une majorité « créative » au Parlement européen qui puisse se passer des verts. Voilà pourquoi le Ppe regarde avec intérêt FdI, les conservateurs tchèques, mais également Vox en Espagne. » 

ARTICLE, Sole 24 Ore, M. Perrone et G. Trovati : « PNRR : le plan sur les crèches suscite une ouverture à Bruxelles mais il y a des frictions sur le financement des places » : ‘’La question du financement des places en crèches continue d'agiter les négociations entre Rome et Bruxelles sur le Pnrr. Au cœur du problème, l'enjeu majeur demeure l'éligibilité des travaux d'entretien extraordinaires sur les bâtiments existants et les centres polyvalents pour les services aux familles. Alors que l’Italie risque l’exclusion du financement de l'UE pour 100 000 places en crèche – ce qui représente plus d'un milliard d'euros – en raison d’infrastructures non-conformes aux normes européennes, un porte-parole de la Commission européenne a précisé hier la nécessité d’une stratégie de modernisation des établissements d’accueil, afin d'augmenter le nombre de places disponibles. "La Commission, a-t-il ajouté, travaille en étroite collaboration avec l'Italie pour garantir la mise en œuvre de cette importante mesure’’. Deux points substantiels séparent cependant les calculs de l'exécutif communautaire de ceux du gouvernement italien. Le premier est le sens à donner au terme "réaménagement" des établissements, qui est interprété à Bruxelles comme une ‘’nouvelle construction", ce qui exclut les investissements d’entretien des bâtiments existants, comptabilisés plutôt à Rome. Outre cet aspect central, il y a aussi la question des "centres multifonctionnels pour les services aux familles", qui représentent une part non négligeable des 1850 interventions financées par la mesure et qui, toutefois, du point de vue de la Commission, risquent de ne pas être qualifiés de véritables crèches, car dans ces structures les municipalités offrent également d'autres types de services aux familles. ‘’Les remarques de l'UE ne me semblent pas compréhensibles", a déclaré le maire de Ravenne, Michele de Pascale, président de l'Union des provinces italiennes. ‘’Nous, administrateurs, jouons notre rôle. Je pense qu'il s'agit d'une protestation captieuse contre l'Italie".  Alors que l'objectif d'attribuer 100 % des travaux avant le 30 juin n'a pas été atteint, un délai supplémentaire de trois à six mois est déjà sur la table des négociations de la Commission européenne. Mais celles-ci restent tendues entre le gouvernement italien et la task force européenne sur le Pnrr dirigée par Céline Gauer, qui interviendra aujourd'hui lors de la première journée de l'événement Anci "Missione Italia", organisé par les municipalités pour faire le point sur la mise en œuvre des nombreux volets territoriaux du Plan. Hier, le ministre du Pnrr, Raffaele Fitto, s’est montré optimiste sur le sort de la troisième tranche de 19 milliards liée aux objectifs du second semestre 2022, dont le feu vert est donné comme "imminent" depuis plusieurs semaines. "Nous avons atteint les 55 objectifs", a réaffirmé M. Fitto. "Il n'y a que des aspects techniques et administratifs qui sont en train d'être examinés" ».

ARTICLE, Sole 24 Ore, A. Magnani « Le premier sommet Italie-Afrique se tiendra à Rome les 5 et 6 novembre » : « Ce sera une collaboration ‘’tous azimuts’’ allant du terrorisme à la crise climatique, en vue du sommet Italie-Afrique qui se tiendra à Rome les 5 et 6 novembre prochains. C’est l’objectif qui a été souligné par le ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani lors de son allocution à la Farnesina à l’occasion de la deuxième rencontre avec les ambassadeurs des pays africains accrédités au Quirinal. Tajani a ainsi dévoilé les dates d’un sommet attendu notamment pour la présentation du « Plan Mattei », le plan du gouvernement Meloni prévoyant une collaboration qui se veut ‘’vertueuse’’ entre l’Italie et les gouvernements africains. Etaient également présents les ministres Bernini (Université), Lollobrigida (Agriculture), Pichetto Fratin (Environnement et sécurité énergétique), Sangiuliano (Culture) et la secrétaire d’Etat Frassinetti (Education nationale). Tajani a dit que l’Italie regardera le continent ‘’avec une vision qui n’est pas européenne mais une vision africaine’’ sans ‘’ désirs de prédation du néocolonialisme’’. La liste des dossiers qui seront abordés prévoit ‘’la lutte contre le changement climatique, la croissance, la lutte contre le terrorisme, la grande question migratoire, qui n’est pas seulement celle allant vers le Nord mais aussi celle vers le Sud’’, outre les intérêts économiques concernant notamment les matières premières.  ‘’Nous pouvons penser travailler ensemble, par exemple dans le domaine de la transformation des matières premières de vos pays’’. Une autre étape dans le sillage de ce sommet est la réunion de la FAO qui se tiendra à Rome fin juillet, surtout après les doutes qui planent sur le renouvellement de l’accord sur le blé, qui avait déjà bloqué les fournitures russes et ukrainiennes en direction du Continent africain. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)