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05/07/2023

"Visite de Meloni en Pologne." et "Crosetto (Frères d'Italie) : "aucune alliance n’est possible avec Marine Le Pen et l’AfD.""

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Italie. Revue de presse. 

Plusieurs sujets relatifs à l’agression russe en Ukraine, avec ses différentes retombées géopolitiques et stratégiques, font les gros titres : « Moscou et la guerre du blé » (Corriere della Sera), « Les bombes italiennes pour Kiev – Enquête au sein de l’usine RWM » (La Repubblica), « Le courage de la journaliste de Novaya Gazeta Elena Milashina, agressée en Tchétchénie » (La Stampa, Repubblica, Corriere). Le débat au sein de la majorité autour des alliances en vue des élections européennes de 2024 est encore mentionné « Tensions au sein de la majorité sur les alliances. Salvini : « Berlusconi avait déjà dédiabolisé le Mouvement Social Italien » » (Corriere), « Crosetto (Frères d'Italie) : « aucune alliance n’est possible avec Marine Le Pen et l’AfD » (Repubblica). Enfin, il est aussi question de la « Réforme de l’autonomie régionale différenciée : les experts affichent leurs réserves » (Il Messaggero, Il Mattino). 

ENTRETIEN, Corriere della Sera, d’Antonio Tajani, Ministre des Affaires étrangères et vice-président du Conseil, « Il n’y a qu’une majorité pouvant battre la gauche et Salvini peut s’y joindre » : « ‘’Je n’oppose pas un véto de principe aux alliances en Europe sur le modèle italien, je suis juste réaliste. Il n’y a qu’une majorité en Europe pouvant battre la gauche et c’est la même qui a permis mon élection à la tête du Parlement Européen en 2017. C’est l’alliance entre Populaires, libéraux et conservateurs européens. Je connais les dynamiques de l’Union et des partis européens. Le chantier est ouvert et il faut maintenant y travailler. Pour répondre à Salvini sur l’idée d’une coalition de droite à l’instar de celle qui existe en Italie, en Europe nous ne pouvons décider sans les autres. Chaque parti italien fait partie d’une famille politique qui décide ensemble. Et ceux qui connaissent bien l’UE savent très bien que le PPE ne pourrait jamais s’allier avec Alternative fur Deutcshland ou avec Marine Le Pen. Ce sont des partis anti-européens qui ont dans leurs programmes des positions qui sont inconciliables avec les nôtres. Il n’y a aucun véto sur la Ligue : si elle veut se joindre à nous, personne ne s’y opposerait. Concernant la ratification du MES, nous l’avons reporté de quelques mois et cela ne représente pas un drame. Entretemps, il faudra évaluer des sujets tels que le Pacte de Stabilité, qui ne peut pas avoir de règles trop rigoureuses comme par le passé. L’Espagne aussi est d’accord. Et puis il y a l’Union Bancaire et le pacte fiscal : toutes ces thématiques doivent être abordées ensemble.’’ »

ENTRETIEN, La Repubblica, de Guido Crosetto (Frères d’Italie), ministre de la Défense : « Un deuxième mandat pour von der Leyen ? Les relations sont bonnes. Nous sommes très différents de Le Pen. Cela fait longtemps que nous n’empruntons pas la même route », par Tommaso Ciriaco : « Monsieur le ministre, vous proposez depuis des mois une alliance entre Ppe et Ecr pour la nouvelle Commission. Mais les sondages prédisent une « majorité Ursula » allant des socialistes au Ppe. Seriez-vous prêt à vous joindre à ce « format » ou resterez-vous à l’extérieur ? « L’histoire de Fratelli montre que le projet politique ne peut pas fonctionner sur l’assurance d’arriver premiers aux élections, mais parce qu’on croit qu’il est important de porter un projet. C’est une majorité technique qui a élu Ursula von der Leyen, pas politique. Cette majorité est née par nécessité, regroupant des histoires politiques différentes, elle est sclérosée. Il s’agit d’une majorité hybride qui n’a plus besoin du vote des citoyens mais qui recueille des voix en fonction d’options politiques très différentes » Et donc ? « Il faut dépasser cette majorité car elle a créé une distance entre l’UE et ses citoyens. Le projet de Meloni et le choix d’entrer chez les conservateurs vise à permettre une alternance entre des visions politiques différentes, alternance qui s’est perdue avec la majorité technique de von der Leyen » Il s’agissait en 2019 d’un compromis politique. Il en faudra sûrement un autre en 2024 : êtes-vous disposés à envisager des ententes plus larges ? « Notre projet est d’associer Ppe et Ecr afin d’amener à une évolution positive du système politique européen. Si les scores ne nous le permettent pas, nous envisagerons un élargissement. Si cela est nécessaire, nous le ferons, mais ce serait inutile de le chercher aujourd’hui ». Pourriez-vous gouverner avec Identité et Démocratie, le groupe européen de Salvini, qui accueille des Français et des Allemands sur la base de positions nostalgiques, islamophobes, anti-immigration, et qui sont contraires à l’envoi d’armes à l’Ukraine ? « Il est évident que sur des thèmes aussi importants que la guerre en Ukraine, il faut de l’unité et de la clarté. Ce sont des choix stratégiques importants et on ne peut exonérer personne. Je ne pense pas que la prochaine Commission européenne courre des risques excessifs de dérives » Salvini pourrait entrer dans la majorité avec Ppe et Ecr ? « J’ai toujours dit que la Ligue est le parti qui me rappelait le plus la Csu allemande ». Si vous vous ouvrez à Salvini mais dites non à Le Pen et l’AfD, que pensez-vous d’un libéral, comme Macron? Il est opposé à une alliance avec vous « Je pars de l’idée de vaincre avec le Ppe et Ecr. Mais je dis aussi que les libéraux en Europe ne sont pas les libéraux italiens. Pas tous, en tous cas… » Certains disent que les demandes du Ppe affaibliront Macron et cela décalera l’UE plus à droite. Est-ce vraiment le cas ? « Quand on fait semblant de ne pas voir les problèmes, ou que l’on cherche à les cacher sous le tapis, à la fin cela finit par exploser et l’Etat finit à genoux ». Et une alliance avec les socialistes ? « Non, ce serait la négation même de la politique : on ne peut pas s’allier avec ceux qui ont des programmes et des idées complètement différentes des tiennes ». Concernant Ursula von der Leyen, possible candidate Ppe en 2024 : auriez-vous des problèmes à soutenir sa candidature ? « Avec Ursula von der Leyen, nous avons des relations institutionnelles positives. Le Ppe décidera prochainement qui sera leur candidat à la présidence de la Commission » N’est-il pas temps d’approuver le Mes ? « L’idée de le transformer dans le fonds souverain européen ne me déplairait pas, mais il faut que vous en parliez à Giorgetti (Ligue) ».   

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, M. Franco « Les deux obstacles qui divisent les partis de droite à Strasbourg » : « Il y a deux obstacles infranchissables qui entravent l’hypothèse d’une « droite européenne basé sur le modèle italien » sur laquelle insiste Matteo Salvini. Le premier obstacle vient du PPE (notamment les Allemands) – outre celle de Meloni et de Tajani –, opposé à l’idée de s’allier avec l’extrémisme anti-européen de Marine Le Pen et d’AfD. Ensuite, il y a surtout cette indulgence que ces partis montrent à l’égard de la Russie de Poutine après l’invasion en Ukraine. Le ton dur utilisé hier par Forza Italia et Noi Moderati de M. Lupi est une réponse à Salvini pour lui signifier la fermeté dans le refus d’une alliance avec cette droite extrême. La présence de Manfred Weber à la réunion de Forza Italia du 15 juillet prochain représentera un soutien officiel à la position du parti dirigé par Tajani. Le Palais Chigi ne peut qu’en prendre acte et rester silencieux afin de ne pas alimenter des polémiques avec la Ligue, bien que l’offensive du Parti de Salvini ait comme but de mettre en difficulté Fratelli d’Italia. La Ligue tente d’expliquer la visite de Meloni en Pologne comme une tentative de préparer une alliance avec les socialistes. Cette manœuvre du leader de la Ligue, désormais évidente, a peu de chances de réussir. Par ailleurs, la Pologne de Morawiecki est en ligne avec l’Italie de Meloni dans la volonté de poursuivre une politique étrangère atlantiste. Par conséquent, Forza Italia et Fratelli d’Italia ne suivront pas les projets d’alliances de Salvini.  D’une part, le dirigeant de la Ligue assure ‘’nous allons gouverner pendant dix ans’’. D’autre part, il défie ses alliés en soulignant ‘’les électeurs décideront des prochains blocs européens’’. » 

ARTICLE, La Repubblica, « Migrants, opération séduction de Meloni auprès de Morawiecki. Le Ppe s’ouvre à Fdl dans une optique anti-verts”, par Tonia Mastrobuoni : « La Présidente du Conseil Giorgia Meloni s’est rendue aujourd’hui en Pologne afin de renouer les liens avec le premier ministre polonais Mateusz Morawiecki, avec qui elle partage la ligne dure contre les migrants, le soutien à l’Ukraine, et l’appartenance à la même famille européenne des conservateurs. Lors du sommet européen d’hier, les Polonais de Droit et Justice ont exprimé leur opposition à un accord sur le pacte migration. Selon une source du Parti populaire européen (Ppe), alors que « [le Ppe] exclut toute alliance avec les Polonais de Droit et Justice » du fait des graves atteintes au principe de l’Etat de droit ces dernières années, « avec Meloni, le discours est tout autre ». Le parlementaire luxembourgeois Christophe Hansense dénonce une omerta au sein du Ppe sur une éventuelle collaboration avec Fratelli d’Italia (FdI). Il est certain que le Ppe sortira amoindri des élections de 2024 et doit trouver un moyen de se maintenir au pouvoir. Le sort du Ppe est notamment lié aux résultats des prochaines échéances électorales auxquelles feront face les conservateurs allemands de la Cdu/Csu, majoritaires au sein du parti, au cours des dix-huit prochains mois. Cela risque de compliquer la course à la réélection de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. La proposition de Matteo Salvini d’un centre-droite européen incluant le Ppe, Le Pen et l’Afd n’est pas prise au sérieux à Berlin. Le « cordon sanitaire » de la Cdu/Csu n’est pas seulement dirigé contre l’Afd mais aussi contre le Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen, et même, contre la Ligue de Matteo Salvini, que les conservateurs allemands souhaiteraient voir remplacé par des personnalités plus « pragmatiques » comme Giancarlo Giorgetti ou des gouverneurs ou maires des régions du Nord de l’Italie. Selon la Cdu, « une symbiose parfaite » s’est créée entre Ursula von der Leyen et Giorgia Meloni. La présidente du Conseil italien amènera au Parlement européen un escadron nourri d’une vingtaine ou trentaine de députés européens qui pourraient être utiles tant pour garantir à von der Leyen les votes pour sa réélection que pour amplifier dans le futur la majorité qui sortira des urnes européennes. Pour le leader de la Cdu/Csu Friedrich Merz, les verts sont les « principaux adversaires politiques ». Un sentiment anti-verts qui s’est répandu depuis un moment au sein du Ppe. La loi européenne sur la restauration de la nature avait ainsi été retoquée en partie grâce aux votes du Ppe. Certains membres du parti dénoncent une influence des socialistes et des verts sur l’exécutif mené par Ursula von der Leyen. Ce qui fait cependant la force de von der Leyen dans son propre parti, la Cdu, est d’être considérée comme une outsider, « une condition préalable pour conquérir une large majorité », selon une source allemande. La Cdu/Csu devra tout de même affronter les prochaines échéances électorales dans les trois Landers de l’Est où l’Afd oscille entre 20 % et 30 %. Le Ppe et von der Leyen devront donc s’efforcer de garantir une majorité « créative » au Parlement européen qui puisse se passer des verts. Voilà pourquoi le Ppe regarde avec intérêt FdI, les conservateurs tchèques, mais également Vox en Espagne. » 

ARTICLE, Sole 24 Ore, M. Perrone et G. Trovati : « PNRR : le plan sur les crèches suscite une ouverture à Bruxelles mais il y a des frictions sur le financement des places » : ‘’La question du financement des places en crèches continue d'agiter les négociations entre Rome et Bruxelles sur le Pnrr. Au cœur du problème, l'enjeu majeur demeure l'éligibilité des travaux d'entretien extraordinaires sur les bâtiments existants et les centres polyvalents pour les services aux familles. Alors que l’Italie risque l’exclusion du financement de l'UE pour 100 000 places en crèche – ce qui représente plus d'un milliard d'euros – en raison d’infrastructures non-conformes aux normes européennes, un porte-parole de la Commission européenne a précisé hier la nécessité d’une stratégie de modernisation des établissements d’accueil, afin d'augmenter le nombre de places disponibles. "La Commission, a-t-il ajouté, travaille en étroite collaboration avec l'Italie pour garantir la mise en œuvre de cette importante mesure’’. Deux points substantiels séparent cependant les calculs de l'exécutif communautaire de ceux du gouvernement italien. Le premier est le sens à donner au terme "réaménagement" des établissements, qui est interprété à Bruxelles comme une ‘’nouvelle construction", ce qui exclut les investissements d’entretien des bâtiments existants, comptabilisés plutôt à Rome. Outre cet aspect central, il y a aussi la question des "centres multifonctionnels pour les services aux familles", qui représentent une part non négligeable des 1850 interventions financées par la mesure et qui, toutefois, du point de vue de la Commission, risquent de ne pas être qualifiés de véritables crèches, car dans ces structures les municipalités offrent également d'autres types de services aux familles. ‘’Les remarques de l'UE ne me semblent pas compréhensibles", a déclaré le maire de Ravenne, Michele de Pascale, président de l'Union des provinces italiennes. ‘’Nous, administrateurs, jouons notre rôle. Je pense qu'il s'agit d'une protestation captieuse contre l'Italie".  Alors que l'objectif d'attribuer 100 % des travaux avant le 30 juin n'a pas été atteint, un délai supplémentaire de trois à six mois est déjà sur la table des négociations de la Commission européenne. Mais celles-ci restent tendues entre le gouvernement italien et la task force européenne sur le Pnrr dirigée par Céline Gauer, qui interviendra aujourd'hui lors de la première journée de l'événement Anci "Missione Italia", organisé par les municipalités pour faire le point sur la mise en œuvre des nombreux volets territoriaux du Plan. Hier, le ministre du Pnrr, Raffaele Fitto, s’est montré optimiste sur le sort de la troisième tranche de 19 milliards liée aux objectifs du second semestre 2022, dont le feu vert est donné comme "imminent" depuis plusieurs semaines. "Nous avons atteint les 55 objectifs", a réaffirmé M. Fitto. "Il n'y a que des aspects techniques et administratifs qui sont en train d'être examinés" ».

ARTICLE, Sole 24 Ore, A. Magnani « Le premier sommet Italie-Afrique se tiendra à Rome les 5 et 6 novembre » : « Ce sera une collaboration ‘’tous azimuts’’ allant du terrorisme à la crise climatique, en vue du sommet Italie-Afrique qui se tiendra à Rome les 5 et 6 novembre prochains. C’est l’objectif qui a été souligné par le ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani lors de son allocution à la Farnesina à l’occasion de la deuxième rencontre avec les ambassadeurs des pays africains accrédités au Quirinal. Tajani a ainsi dévoilé les dates d’un sommet attendu notamment pour la présentation du « Plan Mattei », le plan du gouvernement Meloni prévoyant une collaboration qui se veut ‘’vertueuse’’ entre l’Italie et les gouvernements africains. Etaient également présents les ministres Bernini (Université), Lollobrigida (Agriculture), Pichetto Fratin (Environnement et sécurité énergétique), Sangiuliano (Culture) et la secrétaire d’Etat Frassinetti (Education nationale). Tajani a dit que l’Italie regardera le continent ‘’avec une vision qui n’est pas européenne mais une vision africaine’’ sans ‘’ désirs de prédation du néocolonialisme’’. La liste des dossiers qui seront abordés prévoit ‘’la lutte contre le changement climatique, la croissance, la lutte contre le terrorisme, la grande question migratoire, qui n’est pas seulement celle allant vers le Nord mais aussi celle vers le Sud’’, outre les intérêts économiques concernant notamment les matières premières.  ‘’Nous pouvons penser travailler ensemble, par exemple dans le domaine de la transformation des matières premières de vos pays’’. Une autre étape dans le sillage de ce sommet est la réunion de la FAO qui se tiendra à Rome fin juillet, surtout après les doutes qui planent sur le renouvellement de l’accord sur le blé, qui avait déjà bloqué les fournitures russes et ukrainiennes en direction du Continent africain. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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