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08/07/2023

"La lecture du testament de Silvio Berlusconi." et "Le Palais Chigi attaque la magistrature."

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Italie. Revue de presse.

La réaction officieuse du Palais Chigi suite à la demande de renvoi en justice du secrétaire d’Etat A. Delmastro pour violation du secret professionnel fait les gros titres « Justice, la colère du gouvernement » (Corriere della Sera), « Meloni critique les juges enquêteurs » (La Repubblica), « Le Palais Chigi attaque la magistrature » (La Stampa), « Le bras-de-fer entre le gouvernement et les juges enquêteurs » (Il Messaggero). La lecture du testament de Silvio Berlusconi et le sort du leader du groupe Wagner E. Prigojine sont également cités. 

Les JT couvrent essentiellement l’incendie meurtrier d’une maison de retraite à Milan, le décès de l’ancien dirigeant de la DC Arnaldo Forlani, la lecture du testament de Silvio Berlusconila visite d’Etat du Président S. Mattarella au Paraguay et enfin la remise du Prix Strega à Ada d’Adamo.

Sur Twitter, parmi les tendances, #LaRussa (enquête visant le fils du président du Sénat) et #Speranza en référence à l’approbation par la chambre d’une commission d’enquête sur la gestion du covid.

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, M. Franco « La (mauvaise) tentation du gouvernement de chercher à s’en prendre à la magistrature » : « Le souhait du Palais Chigi [dans l’affaire Santanchè] est d’éviter que l’affaire soit exploitée dans un conflit qui fait rage de façon sourde au sein de sa majorité, bien plus que de résister à l’offensive des partis d’opposition, qui sont divisés et confus. Et notamment en vue des élections européennes de 2024. L’accueil froid du discours de la ministre Santanchè (Fdi), parmi les bancs de la majorité représente un signal. Cette affaire révèle à quel point il est difficile pour ce gouvernement d’établir de rapports normaux avec la magistrature. Le court-circuit peut arriver à tout moment. Le Palais Chigi réagit -dans un communiqué anonyme- à l’enquête judiciaire visant le secrétaire d’Etat à la justice A. Delmastro (Frères d’Italie) en affirmant ‘’il est légitime de se demander si une partie de la magistrature a décidé de jouer un rôle actif d’opposition’’. Ce sont là des accusations qui annoncent un nouveau climat envenimé et qui exposent les institutions à une délégitimation réciproque. La tentation de répondre en radicalisant le dialogue et en évoquant des réformes au goût punitif pourraient avoir un effet contre-productif. Cela rappelle ce désir de « justice à tout prix » alimenté à l’ombre des partis populistes. Il est crucial pour le gouvernement de parvenir à éviter ce genre d’impair. Bien que cela soit difficile, le gouvernement devra néanmoins tenter d’y arriver afin de ne pas en devenir la victime. »

COULISSES, Corriere della Sera, M. Guerzoni « La colère du gouvernement et la proposition de relancer la réforme des carrières séparées entre juges et procureurs » : « La Présidente du Conseil était déjà dans tous ses états car un quotidien, Domani, avait dévoilé la nouvelle selon laquelle la ministre du Tourisme Santanchè était visée par une enquête. Le renvoi devant la justice du secrétaire d’Etat à la justice Delmastro est pour Meloni un pas supplémentaire qui la pousse à considérer que l’on vient de franchir un cap. Cela l’a poussée à raviver le bras-de-fer avec les magistrats et à protéger les deux représentants de son parti. Le Palais Chigi parle ainsi d’une ‘’justice programmée’’, l’exécutif ayant décidé de reprendre la stratégie berlusconienne visant à s’en prendre à la magistrature ‘’de gauche’’, considérée comme la seule réaction possible. Selon le Palais Chigi, ‘’on veut nous faire payer la réforme du ministre de la Justice Nordio et le fait que pour la première fois la droite est majoritaire au sein du Conseil Supérieur de la Magistrature’’. C’est pour cela que la Présidente du Conseil a décidé d’accélérer sur la réforme de la justice, incluant aussi l’abolition de l’abus de pouvoir, malgré les fortes préoccupations affichées par Bruxelles. » 

ARTICLE, Sole 24 Ore, E. Patta « Le parti Forza Italia et Tajani sont à l’abri jusqu’aux élections européennes » : « Dans le testament de Silvio Berlusconi, comme prévu, il n’y a pas de dispositions concernant directement le parti qu’il a fondé. Toutefois, le rôle plus important attribué à Marina et Pier Silvio Berlusconi au sein de Fininvest et de tout « l’empire » renforce indirectement ce « pacte » scellé entre les fils ainés du Cavaliere et la Présidente du Conseil Meloni quelques jours avant la mort du père. Ce pacte prévoit de préserver Forza Italia et le ministre Tajani au moins jusqu’aux élections européennes de 2024. Tout cela dans l’espoir que le parti ne subisse pas entretemps une baisse de popularité et qu’il garde son unité face aux différents courants internes. Lors de la dernière réunion des chefs de groupe, on a pu assister à un échange très dur entre Maurizio Gasparri et Licia Ronzulli, la cheffe de groupe au Sénat, qui est à la tête du courant minoritaire anti-Tajani. Le legs en faveur de la compagne du Cavaliere, Martina Fascina, inquiète une bonne partie des ténors de Forza Italia. Le fait aussi que le montant de ce legs, à hauteur de 100 millions d’euros, corresponde exactement à la dette cumulée par Forza Italia laisse planer le doute sur le rôle que pourra jouer Marta Fascina à l’avenir. Il est vrai aussi que Fascina a disparu des radars depuis la mort de Berlusconi : bien qu’élue, elle a déserté la première réunion des groupes de la Chambre et du Sénat de l’« après-Silvio » et la plus récente, où Tajani a dévoilé le programme de Forza Italia. »

SONDAGE, La Repubblica, d’I. Diamanti, « Une droite eurosceptique et une baisse de la confiance envers l’UE, mais l’opinion exclut un ‘Italexit’ » : « En Italie, la confiance vis-à-vis des institutions a toujours été limitée, notamment par rapport aux autres pays européens. Cette défiance concerne aussi l’Union Européenne, sans toutefois jamais en arriver au point que l’Italie veuille en sortir. Moins d’un tiers de la population serait favorable à un Brexit italien et cette tendance se confirme actuellement. Le gouvernement de Giorgia Meloni doit se mesurer aux autres pays membres et en particulier à la France, sur des questions particulièrement importantes telle que l’immigration. La récente enquête de Démos confirme l’Italie comme pays non pas ‘’eurosceptique’’ mais plutôt ‘’euro-prudent’’, conscient de l’importance – et de l’utilité – de l’appartenance à l’UE. Dans le même temps, les Italiens apparaissent peu enthousiastes quant à l’Europe telle qu’elle est actuellement. Après une hausse de la confiance sensible et rapide entre 2019 et 2022, un recul est actuellement observé, bien que limité, avec -3% en quelques mois, soit 42%. Un phénomène d’abord lié à la perception que le risque économique et financier suite à la pandémie de Covid est quelque peu retombé, notamment grâce aux fonds précédemment déployés et les près de 200 milliards dont l’Italie a bénéficié. Les scandales de corruption qui ont récemment secoué les institutions européennes pèsent également sur cette baisse de confiance. On peut enfin citer une sorte d’‘’habitude de la guerre’’, alors que le conflit en Ukraine dure et se complique. Dans l’opinion, Vladimir Poutine reste une menace mais elle n’est pas perçue comme croissante, notamment à cause des difficultés internes qu’il rencontre. Le sentiment européen recoupe en tous cas les mêmes catégories d’électeurs que par le passé : la distance vis-à-vis de l’UE est plus grande parmi l’électorat de droite, en particulier de la Ligue et de Fratelli d’Italia. Parmi les soutiens du Mouvement 5 Etoiles, il y a eu un recul après la fin de la période au gouvernement. Mais au sein de la majorité, les partis ont une approche bien différente entre eux, qui risque de s’accentuer à l’approche des élections de 2024. La tendance souverainiste et le soutien affiché à Marine Le Pen de la Ligue ne sont pas acceptés par Forza Italia, alors que la Présidente du Conseil reste ouverte à différentes pistes, y compris un accord avec les libéraux. Il reste difficile d’imaginer une véritable et solide entente au sein de la droite italienne concernant l’Europe. Même pour l’électorat de la Ligue, l’idée d’un Italexit est minoritaire : 44%, contre 36% pour la base de Fratelli d’Italia et 10% pour le PD. Les Italiens n’ont pas une grande confiance en l’UE mais il n’est pas question d’en sortir. »

ARTICLE, La Repubblica, de V. Conte, « Sur les fonds structurels, l’Italie est à la peine mais atteint l’objectif » : « L’Italie est parvenue à engager 88% des fonds structurels européens prévus pour la période 2014-2020, soit 57 milliards d’euros. 61% ont été dépensés. Le double de ce qu’affirme depuis plusieurs mois le ministre Raffaele Fitto en charge du Plan National de Relance pour justifier les retards sur ce dernier. Si ce rythme est maintenu, l’Italie devrait avoir dépensé, au 31 décembre 2023, la totalité ou presque des 65 milliards prévus par les fonds nationaux et régionaux (FES et FESR). Un alibi en moins pour justifier les couacs et les atermoiements concernant le PNRR. Il est vrai que, depuis 2007, l’Italie atteint le but fixé mais toujours à grand peine, au dernier moment, car les administrations sont lentes, remettent leur rapport à la toute fin. Mais à la fin elle y arrive, recourant parfois à quelques pirouettes que Bruxelles laisse passer et que Raffaele Fitto, déjà ministre de la Cohésion sous Berlusconi, connait bien. C’est pourquoi le ministre mise aujourd’hui sur les fonds de la période 2021-2027 comme vase communiquant pour y reporter les fonds du PNRR sur la sellette. Ces fonds ne sont toutefois pas forcément bien dépensés. D’après l’Istat les écarts entre Nord et Sud ne semblent pas se combler, avec une forme d’éparpillement à travers de nombreux petits projets. La moitié des régions sont même en ‘’overbooking’’ : elles se sont engagées sur des dépenses supérieures au budget qui leur a été attribué. Les projets pour soutenir l’emploi et par exemple l’embauche des jeunes semblent être difficiles à déployer. De même que le projet pour l’allègement fiscal au Sud semble avoir du retard. Mais la réalité est moins critique qu’il n’y parait. Il y a aussi la bureaucratie européenne qui retient en otage la troisième tranche du Plan de Relance et les multiples contrôles effectués par la Commission européenne qui exigent les données des personnes bénéficiaires des fonds. Les données à fournir sont colossales mais la tâche n’est pas impossible et l’Italie n’est pas plus en retard que les autres années. »

ARTICLE, Il Sole 24 Ore, « Le feu vert de la Chambre des députés pour l’institution d’une commission d’enquête sur la gestion du Covid. Pd et M5S sont vent debout » : « La Chambre des députés a approuvé hier en première lecture, avec les votes de la majorité auxquels se sont ajoutés ceux du Troisième pôle [Italia Viva de Renzi et Azione de Calenda], la proposition de loi pour instituer une commission d’enquête sur la gestion de la crise du Covid. La commission, qui sera composée de 15 députés et 15 sénateurs et qui prendra ses fonctions après l’autorisation du Sénat, enquêtera également sur l’acceptation et les effets indésirables des vaccins, mais non sur le travail réalisé par les Régions. Au moment du vote, il y a eu une tension palpable entre les députés de la majorité et ceux du Pd, tandis que les députés du M5S, menés par Giuseppe Conte, ont quitté l’hémicycle après avoir longuement applaudi l’intervention de l’ancien ministre de la Santé, Roberto Speranza, qui a étiqueté la commission comme ‘’un tribunal politique’’. ‘’En tant que tel – a expliqué l’ancien Président du Conseil Conte – cette commission d’enquête est un peloton d’exécution avec deux noms : Giuseppe Conte et Roberto Speranza’’. Mais pour la députée Augusta Montaroli (Fratelli d’Italia), ‘’la commission d’enquête est l’instrument nécessaire pour dévoiler la vérité aux Italiens’’. Le Troisième pôle y est favorable. Le député d’Italia Viva, Davide Faraone, possible candidat à la présidence de la commission, invite à empêcher que « la commission se transforme en un lieu d’affrontement ». »

ARTICLE, Il Messaggero, « Mise à l’abri de toute Opa, Mediaset se tourne vers l’Europe », par R. Dimito : « Les débuts de la nouvelle structure actionnariale de Fininvest, détenue majoritairement par Marina et Pier Silvio Berlusconi, sont délicats. Le groupe a fait face à un jeudi noir des Bourses européennes. Le Ftse Mib, l’indice de référence du marché actionnarial italien, a enregistré une chute de 2,53 %, faisant baisser les titres de la holding Fininvest. La spéculation avait probablement parié sur une organisation où le rapport de force aurait été rendu similaire à un gouvernement de coalition, avec une première branche sous les 50 %, par le testament de Silvio Berlusconi qui a réservé 53 % des actions du groupe à ses enfants Marina et Pier Silvio. La nouvelle Fininvest tente désormais de se projeter vers un futur de croissance, en soutenant les stratégies de développement du groupe télévisuel MediaForEurope (MFE) – qu’elle détient et gère à 50 % - de la maison d’édition Mondadori (53 %) et en reprenant le contrôle sur les 30 % de la banque Mediolanum. La disparition de Silvio Berlusconi a levé toutes les interdictions posées à Fininvest en 2014 en conséquence de la condamnation du fondateur pour évasion fiscale. La Banque centrale européenne (BCE) avait gelé les droits de vote sur les 20,1 % des 30 % de Fininvest. A la suite du gel du paquet, Fininvest s’était vu interdire la possibilité de participer à la gestion de la banque. La holding pourra désormais exercer pleinement ses droits d’actionnaire minoritaire. L’actuel conseil d’administration de Mediolanum prendra fin en 2024, l’occasion pour Fininvest de récupérer le droit de nommer quelques conseillers participant à la gestion de l’établissement bancaire. Mondadori de son côté poursuit sa consolidation dans le secteur du livre. A l’étranger, le groupe mise tout sur MFE qui cherche à développer de grands projets pour créer un pôle télévisuel paneuropéen à travers ProsiebenSat1, le deuxième plus gros groupe télévisuel allemand, dont Fininvest détient 29,7 % des parts. Les dirigeants allemands ont fait preuve d’une grande ouverture à l’égard de MFE, incitant à homogénéiser les stratégies en les concentrant sur les chaînes payantes. La société bavaroise sera un tremplin pour l’expansion : la France reste l’objectif et elle pourrait présenter de nouvelles opportunités malgré la tentative avortée d’alliance avec le groupe Vivendi et les espoirs déçus d’acquisition de TF1 en septembre 2022. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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