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25/01/2022

" Sous l’avalanche de bulletins blancs, il a été possible de voir la petite lueur d’une négociation."

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Italie. Revue de presse.

La presse italienne titre largement sur l’élection du Président de la République, et notamment sur le premier scrutin marqué hier par l’absence de convergence politique autour d’un candidat commun, la plupart des grands électeurs ayant choisi de voter blanc : « Quirinal, des négociations avec plusieurs obstacles » - Une série de rencontres a eu lieu entre les dirigeants et Draghi. Salvini serait tenté d’imposer son choix mais Letta prévient : attention, tout risque de sauter (Corriere della Sera), « Le double jeu de Salvini » - Fumée noire pour le premier scrutin. Le chef de la Ligue négocie avec Letta mais s’oppose à l’idée de nommer Draghi au Quirinal. Conte cherche une convergence sur un nom de centre droit : Frattini serait le favori (La Repubblica), « Draghi ouvre les négociations sur le Quirinal » - Le Président du Conseil rencontre Salvini et Letta pour connaitre son avenir. Le centre-droit et Conte (M5S) convergent sur Frattini (La Stampa), « Quirinal, coup d’envoi des négociations » - Salvini rencontre Draghi et les leaders du PD et du M5S, puis augmente le prix de l’accord, suscitant l’énervement de ses alliés : ce n’est pas lui qui décide (Il Messaggero), « Draghi s’invite dans les consultations » - Le chef du gouvernement décide enfin de s’exposer pour évaluer ses chances mais ne parvient pas à convaincre les partis. L’hypothèse d’un Mattarella-bis fait surface (Il Giornale). 

COULISSES, Corriere della Sera, de Monica Guerzoni, « Coups de téléphone et entretiens menés par le Président du Conseil ; les inquiétudes pour le gouvernement » : « Mario Draghi entre dans l’arène, bien décidé à préserver l’héritage de son gouvernement et à conjurer l’agression des marchés financiers contre l’Italie. Il s’est lancé dans une série de consultations avec les leaders de la majorité. Il a rencontré discrètement Matteo Salvini qui va avoir un rôle déterminant dans l’élection du prochain président de la République, puis Enrico Letta et Giuseppe Conte. C’est seulement le début et les contacts se poursuivront aujourd’hui, afin de favoriser un accord qui préserve l’unité nationale. Mais il parait que son face à face avec le leader de la Ligue ne se serait pas bien passé, voire pas bien du tout. La Présidence du Conseil dément par ailleurs catégoriquement que Draghi ait tenté de négocier les noms et portefeuilles pour le prochain gouvernement. Ce n’est donc pas vrai que Matteo Salvini lui aurait demandé le ministère des Infrastructures. D’après les soutiens de Draghi, ces rencontres s’expliquent par la promesse de l’ancien président de la BCE que l’on ne parviendrait à aucune solution pour la présidence de la République et pour le gouvernement ‘sans les partis ou contre les partis’. A Salvini puis à Letta il aurait dit vouloir avancer pas à pas, avec prudence et attendrait des partis qu’ils  lui indiquent le rôle qu’il devra jouer dans cette phase, pour le bien du pays. Et, s’il devait succéder à Mattarella, ce serait aux partis de construire un accord sur le gouvernement. Il n’aurait en revanche commenté aucun des noms qui ont émergé pour lui succéder. Mais lui aussi a exprimé ses conditions. Si c’est un candidat partisan qui accède au Quirinal, cela mettra fin au gouvernement d’unité nationale et l’exécutif tombera. Or il met en garde sur le risque d’affaiblissement du Président du Conseil et d’instabilité politique pour le pays. Deux possibilités pour préserver la majorité et le gouvernement : ou c’est Draghi qui est élu au Quirinal, ou il faut parvenir à une entente autour d’une figure impartiale telle que Giuliano Amato, afin que l’actuel chef de l’exécutif conserve son poste sans remous. Les proches de Draghi alternent entre pessimisme et optimisme. Certains pensent que l’actuel marasme politique lui permettra d’être élu à la tête de l’Etat lors du quatrième scrutin, d’autres affirment que le mur érigé par la Ligue est trop haut, avec l’aide de Forza Italia, des 5 Etoiles les plus proches de Conte et d’une part des démocrates proches de Franceschini, Bettini et Orlando. Au PD au fond, nombreux sont ceux qui misent tout sur Casini. »

COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Folli « Le Quirinal et le gouvernement demeurent le nœud le plus difficile à défaire » : « Sous l’avalanche de bulletins blancs, il a été possible de voir la petite lueur d’une négociation, chose considérable par rapport au brouillard de ces derniers jours. Il y a aussi un aspect important à signaler : le Président du Conseil a renoncé à son silence et a accepté de rencontrer (ou d’appeler par téléphone) certains des joueurs du rébus concernant le Quirinal. Il s’agit d’un changement de stratégie nécessaire en partant du fait que les dirigeants des partis, bien qu’amoindris, ne peuvent pas être ignorés. Trois personnalités sont en train d’émerger dans ces négociations : M. Salvini, E. Letta et, de manière plus discrète, M. Renzi. Certes, ces négociations, sans doutes difficiles, auraient moins de chances de réussite s’il l’un des interlocuteurs n’était pas au Palais Chigi. Draghi reconnait au partis un poids déterminant et reconnait que les négociations concernent non seulement le Quirinal mais aussi le prochain gouvernement : sa composition, son épaisseur politique, son programme et la personne qui le dirigera. Encore une fois, on revient au point principal : l’élection du Chef de l’Etat est strictement liée à l’exécutif de fin de mandature. Salvini semble se présenter comme l’architecte de cette nouvelle centralité de la Ligue : il veut obtenir un maximum avant d’engager son parti en faveur de Draghi au Quirinal. Mais ce qu’on demande à Salvini, à Letta et à Renzi, est d’œuvrer en faveur de la stabilité, au lieu de commencer une campagne électorale. Autant aller aux élections anticipées que se disputer pour des fins électorales et nous exposer au désarroi international. »

COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Cappellini « Le grand obstacle » : « Le principal obstacle sur le chemin de Draghi au Quirinal ne s’appelle pas S. Berlusconi mais M. Salvini. La vérité est que le dirigeant de la Ligue a hâte de se débarrasser d’une figure encombrante qui a provoqué une guerre interne, puisqu’un courant du parti, allant de Giorgetti aux présidents des régions, a montré plus d’affinité avec Draghi qu’avec son chef de parti. Par ailleurs, cette solution verrait Draghi Président du Conseil préparer un prochain exécutif en confiant entre les mains de Draghi Président de la République la tâche purement notariale de le ratifier. Ce serait un contresens constitutionnel. La présence de la Ligue au sein de l’exécutif, arrivée à la dernière minute après l’avis défavorable de Salvini, aurait dû représenter une garantie d’un schéma bipartisan pouvant être valable aussi pour le Quirinal. Or, Salvini n’est pas un homme d’unité nationale. Et Draghi a sans doute sous-estimé l’instabilité du leader politique, qui poursuit toujours le but de revenir sur le devant la scène depuis qu’il a perdu le ministère de l’Intérieur au moment où les sondages galvanisaient les ambitions de la Ligue. Et dans cette volonté de devenir le faiseur de roi, il pourrait même trouver un allié inattendu : G. Conte, qui n’a jamais digéré son remplacement au Palais Chigi par le « super technicien » voulu par B. Grillo. »

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, A. Polito « Le meilleur, le moins bien et le plan C » : « Pour sauver à la fois la majorité gouvernementale et la mandature, il ne reste plus que deux chemins possibles : le plus grand dénominateur commun (Mario Draghi) ou le plus petit dénominateur commun (P.F. Casini ou un autre nom évoqué hier par E. Letta et M. Salvini). Le choix n’est pas facile car le « meilleur » les divise et « le moins bien » pourrait leur faire perdre « le meilleur ». C’est la raison pour laquelle les dirigeants politiques, à commencer par Salvini, ont commencé à prendre la température auprès de Draghi, pour lui demander : si nous votons pour toi au Quirinal, quel Président du Conseil vas-tu nommer ? Y aurait-il plus de ministres politiques dans le gouvernement ? Encore une fois, ils ont reçu une réponse institutionnelle : il n’est pas dans les prérogatives du chef du gouvernement de désigner son successeur. Bref, les leaders de la majorité devront assumer leur décision sans connaitre les conséquences ou les bénéfices. Du coup, Salvini a demandé à E. Letta un peu plus de temps, tout en lui répondant que Casini n’était pas son choix et qu’il aurait évalué un « moins bon » pouvant convenir à tous. Franco Frattini, par exemple, qui semble avoir le soutien de Di Maio. Mais dans cette phase de crise ukrainienne, quelqu’un est allé sur Internet pour ressortir les déclarations du candidat Frattini comme ‘’arrêtons avec les paranoïas antirusses’’ ou encore ‘’il faut frapper à la porte du Kremlin’’. Une décision devra être prise aujourd’hui, pour la faire décanter demain et la voter jeudi. Au-delà de ce terme, n’importe qui pourrait être élu président de la République » 

COULISSES, Corriere della Sera, P. Di Caro « Forza Italia en difficulté mais le règlement de comptes est reporté. L’hypothèse de Casini est sur la table » : « Depuis dimanche, S. Berlusconi est hospitalisé au San Raffaele à Milan. On assure qu’il se porte bien. Toutefois, les contacts avec certains représentants de Forza Italia ont été interrompu et la queue de personnes très proches qui lui rendent visite (Dell’Utri, Galliani, Confalonieri, ses filles Marina et Eleonora) dévoile un climat lourd. Hier, le parti, par le biais de L. Ronzulli, a dû souligner que les divisions internes au parti étaient ‘’inexistantes’’. Toujours est-il que Forza Italia se retrouve sans une régie directe de son leader pendant ces jours déterminants de pourparlers. Certes, Tajani a été mandaté pour rencontrer les autres dirigeants politiques et Gianni Letta maintient les contacts avec tous, y compris Salvini, pour faire une synthèse. La position officielle de Forza Italia sur Draghi demeure toujours la même : il ne peut pas aller au Quirinal car ‘’il doit diriger le gouvernement’’ et son élection représenterait une sorte de ‘’dictature’’ des techniciens et la débâcle définitive de la politique. Mais Berlusconi pourrait faire la surprise et proposer la candidature de P.F. Casini : un homme chevronné et transversal qui appartient à la famille du PPE. On laissera Salvini tenter la carte d’un représentant du centre droit, pour ensuite proposer Casini et sortir ainsi Forza Italia de l’impasse. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

24/01/2022

Logements : «  Les gens de La Haye d'abord ! »

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Pays-Bas. La Haye (Den Haag). Hart voor Den Haag / Groep de Mos désire que des logements abordables soient construits et que l’immigration soit arrêtée : «  Les gens de La Haye d'abord ! »

Afin de donner la priorité aux résidents de La Haye sur le marché du logement, le parti estime que l'ordonnance sur le logement doit indiquer que la priorité est donnée aux « demandeurs de logement économiquement ou socialement liés à la ville » dans le cas d'un permis de logement.

Hart voor Den Haag / Groep de Mos pense que La Haye a également besoin de plus d'espace. Le parti veut construire dans les communes périphériques par annexion ou achat de terrains.

Hongrie : le Fidesz donné gagnant.

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Hongrie. L’institut de sondage IDEA place le Fidesz-KDNP à 48 %, l’opposition unie de six partis – dont le Jobbik donné à 11 % – à 44 %, le parti satirique Le chien à deux queues à 4 % et le parti nationaliste Mi Hazánk à 4 %. Le seuil électoral est à 5 %.

Pologne : la construction du mur frontalier avec le Belarus commencera demain.

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Pologne. La construction du mur frontalier avec le Belarus commencera demain. Il sera similaire au mur frontalier grec avec la Turquie. Le mur mesurera 5,5 m de haut et 186 km de long. Sa construction se déroulera 24 h sur 24, ce qui permettra de le terminer d'ici juin.

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Finlande : les Finlandais obtiennent 11,1 % lors des élections pour les comtés.

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Finlande. Lors des élections pour les assemblées des 21 comtés de ce dimanche 23 janvier 2022, les (Vrais) Finlandais obtiennent 11,1 %. Les nationalistes radicaux du VKK décrochent 1,3 %. Ce scrutin a eu lieu pour la première fois.

Les (Vrais) Finlandais obtiennent 156 mandats et le VKK 10.

Berlusconi renonce à se porter candidat à la présidence de la République.

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Italie. Revue de presse.

L’élection du Président de la République, dont le premier scrutin aura lieu cet après-midi, fait les gros titres de la presse italienne. Les observateurs relèvent dans l’ensemble l’absence d’entente préalable entre les différentes coalitions, laissant augurer que ce premier vote ne donnera pas de résultats clairs.  « Quirinal, vers le scrutin sans une entente » - Salvini rencontre Berlusconi pour dresser une liste de candidats. Letta s’oppose à l’hypothèse de voter pour des candidats venant des bancs du centre-droit (Corriere della Sera), « Un scrutin des uns contre les autres » - Le premier scrutin pour l’élection du Président de la République se tient aujourd’hui. Salvini rejette la candidature de P.F. Casini et insiste sur un nom issu du centre droit. Le PD annonce voter blanc. E. Letta revient sur la candidature de Draghi ou une réélection de Mattarella. Conte (M5S) annonce une consultation en ligne en cas de formation d’un nouveau gouvernement (La Repubblica), « Quirinal, un premier scrutin à l’aveugle » - Dans un climat de confusion, les grands électeurs s’apprêtent à choisir le nouveau Président de la République. Probable « fumée noire » pour aujourd’hui. E. Letta insiste sur la candidature de M. Draghi mais M. Salvini s’y oppose. Le M5S évoque le nom d’E. Belloni (La Stampa), « Salvini-Letta, test d’entente » - Le premier scrutin se tient aujourd’hui, les deux coalitions devraient voter blanc. Le PD et la Ligue négocient sur le gouvernement (Il Messaggero), « Le centre gauche propose A. Riccardi » - Salvini s’oppose aux candidatures de Draghi et de Casini (Fatto Quotidiano), « Salvini exclut la candidature de Draghi » - Après le retrait de Berlusconi, le centre droit s’oppose à un transfert du Palais Chigi au Quirinal. Draghi devient à son tour clivant. Casini est le favori (Il Giornale).

Les JT couvrent essentiellement le premier scrutin pour l’élection du Président de la République, la rencontre entre les dirigeants E. Letta (PD) et M. Salvini (Ligue) prévue pour aujourd’hui ; les déclarations du directeur Europe de l’OMS sur une fin ‘’plausible’’ de la pandémie, l’entrée en vigueur du pass sanitaire renforcé en France, et la crise ukrainienne.

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, d’Adriana Logroscino, « Aucune entente n’a été trouvée pour le moment, on s’attend à des bulletins blancs aujourd’hui ; une rencontre Letta-Salvini est également prévue pour débloquer la situation » : « Avec le retrait de la candidature de Berlusconi, une digue a été rompue. Si le centre-gauche est soulagé, chaque force politique doit se repositionner à quelques heures du premier scrutin qui aura lieu aujourd’hui à 15h. Depuis hier, c’est l’effervescence, le PD, le M5S et Leu sont en contact permanent, Berlusconi et Salvini se sont entretenus longuement au téléphone (le second ayant remercié le premier), sans toutefois parvenir à une conclusion. A ce stade, il n’y a donc pas d’entente entre les forces politiques sur un candidat commun et on s’attend à beaucoup de bulletins blancs pour ce premier scrutin, de la part du centre-droit au centre-gauche, et jusqu’au Mouvement 5 Etoiles. Le secrétaire du Parti démocrate insiste, ‘on ne peut pas se permettre de perdre Draghi comme possible candidat, c’est une ressource trop importante pour le pays’, il n’abandonne pas non plus l’idée que Mattarella puisse rester à la tête de l’Etat pour un deuxième mandat. La Ligue de son côté écarte la candidature de Pier Ferdinando Casini au nom du centre-droit. Enrico Letta espère toutefois qu’un consensus pourra être trouvé d’ici mardi ou mercredi tout au plus. Letta et Salvini doivent se rencontrer aujourd’hui, Letta compte notamment revenir sur la possible accession de Draghi à la présidence de la république refusée par le centre-droit. Le leader de la Ligue s’engage quant à lui sur la cohésion de la coalition de centre-droit, qui devra voter de façon soudée du début à la fin. Avec le retrait de Berlusconi, on a cependant vu qu’aucun groupe politique ne pourra élire le futur président seul. »

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de M. Cremonesi, « La Ligue élargit les possibilités pour le centre-droit, pour Salvini, il est risqué de changer de Président du Conseil’ » : « L’unité du centre-droit est mise à l’épreuve et la position de Matteo Salvini est particulièrement délicate. Berlusconi ayant renoncé à se porter candidat à la présidence de la République, Salvini devra démontrer qu’il existe bien un centre-droit uni, qu’il peut le fédérer et le guider vers une solution commune. Dans les prochaines heures, le leader de la Ligue devrait officialiser la liste des candidats à la présidentielle proposés par le centre-droit. Certains ont déjà été évoqués lors des dernières semaines (Casellati, Moratti, Pera…) mais il se peut que de nouveaux noms s’ajoutent à cette liste, en particulier la directrice du renseignement italien, Elisabetta Belloni, ou encore l’ancien ministre Franco Frattini. Salvini écarte toutefois une possible candidature de Pier Ferdinando Casini, en tous cas dans un premier temps. Le chef de la Ligue, qui semble donc mandaté pour porter les propositions de tout le centre-droit, rencontrera aujourd’hui Enrico Letta lors d’un face à face qui pourrait être décisif. Le secrétaire du Parti démocrate entend lui parler notamment de la ‘solution parfaite’, qui serait une reconduction du mandat de Mattarella, jugée particulièrement confortable également par 95% du Parlement, c’est-à-dire par tous à l’exception de Fratelli d’Italia. Letta veut également discuter de la ‘solution Draghi’ mais pour Salvini, il serait dangereux qu’il ne soit plus à la Présidence du Conseil. Mais les rencontres et les consultations avec les différents acteurs se poursuivront, signe qu’il faudra encore plusieurs jours avant que le nouveau Président de la République ne soit élu. Les membres de Fratelli d’Italia avaient rendez-vous ce matin, de même que ceux d’Italia Viva et de Forza Italia. Si certains incluent les proches de Renzi parmi les forces de centre-droit, ce n’est en réalité pas le cas, car un bloc centriste, qui peut compter sur 80 électeurs, entend bien jouer un rôle clef, aussi bien pour l’élection du Chef de l’Etat que, plus tard, lors des prochaines élections parlementaires. Ainsi, sans aucun candidat clairement identifié, le compte à rebours est lancé : jeudi, la majorité qualifiée ne sera plus nécessaire et 505 voix suffiront. »

COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Folli « Le test de crédibilité pour Salvini et ses alliés » : « C’est le grand jeu pour le Quirinal qui s’ouvre cet après-midi. Si le climat d’incertitude actuel ne représente pas une nouveauté dans l’histoire de notre république, la nouvelle donne est que le monde politique apparait aujourd’hui affaibli et à l’écart. Le centre droit, grâce à sa dot d’environ 450 voix, devrait faire le premier pas et ouvrir à une négociation - authentique et pas seulement médiatisée – avec le centre gauche. Il est vrai aussi qu’E. Letta n’attribue pas au centre droit ce « droit d’initiative », c’est-à-dire qu’il n’acceptera pas un nom venant des rangs de la droite. Il s’agira alors de vérifier s’il y a une volonté de négocier et, le cas échéant, sur quels noms. Renzi a souhaité qu’il y ait une « initiative politique », ce qui pourrait se traduire en une proposition du centre droit d’un nom prestigieux et transversal. Pour le chef de la Ligue, ce serait l’occasion d’un test de crédibilité attendu depuis longtemps. Tout dépendra de ses choix. Avec la crise ukrainienne, c’est le contexte international qui joue aussi, et le paramètre de la capacité à rassurer les alliés et les partenaires européens pèse également. Sur le plan national, la priorité du Président de la République est la stabilité : comme celle assurée par Mattarella, notamment pendant sa dernière partie de son mandat, avec le soutien de Draghi. C’est le moment de faire ce pas, avant qu’il ne soit pas trop tard. Tous devront nécessairement renoncer à quelque chose pour qu’il y ait un résultat « partagé ». La réunion commune proposée par E. Letta pourrait aider, à condition que chacun se présente avec les idées claires. »

PREMIER PLAN, Repubblica, de T. Ciriaco, « Belloni Présidente du Conseil. Les négociations qui peuvent ouvrir la voie à Draghi. » : « Non seulement il s’agirait de la première femme présidente du Conseil, mais ce serait également la première fois qu’un chef des services secrets accède à cette charge. Dans tous les cas, pour y parvenir, il faudrait que les forces de la majorité donnent leur feu vert, mais également qu’il y ait une entente pour élire Draghi au Quirinal. L’actuelle directrice générale du Département des informations pour la sécurité peut se prévaloir d’un CV qui lui a permis de côtoyer plusieurs ‘poids lourds’ du monde politique. Elle a été à la tête de l’unité de crise de la Farnesina, a conduit le cabinet du responsable de l’époque, Paolo Gentiloni, et a également occupé le poste de secrétaire générale de ce même ministère. Elle est une figure transversale capable de recueillir les faveurs du centre-gauche ainsi que de FdI ou de la Ligue. Dans tous les cas, pour lui permettre d’accéder à ces fonctions, il faudrait que Draghi soit élu au Quirinal, ce qu’il ne faut pas donner pour certain. La confusion est encore forte. D’Amato et Mattarella restent les figures les plus transversales tandis que Casini doit faire face à l’hostilité du centre-gauche et de Salvini. Salvini poursuit sa stratégie – hier, il a renouvelé sa ferme opposition à l’ancien directeur de la BCE comme président de la République – et il semble miser toujours plus pour pouvoir imposer ses conditions lors de la formation du prochain exécutif. C’est sur le Viminal que Salvini concentre ses ambitions, sans doute pour le confier à l’actuel vice-ministre Nicola Molteni. Or, pour éviter que Salvini n’accède au ministère de l’Intérieur, le PD serait même capable de demander que l’on procède aux élections anticipées. »

PREMIER PLAN, Repubblica, de M. Pucciarelli, « Conte complique la course du Président du Conseil. ‘’Un référendum du M5S sur le nouveau gouvernement’’ » : « Aujourd’hui, les 234 électeurs 5 étoiles devraient – du moins officiellement – voter blanc, respectant ainsi l’accord pris avec le PD et LEU. Or, c’est sans doute surtout parce que Conte étudie une stratégie pour imposer le nom d’Andrea Riccardi, fondateur de la communauté de Sant’Egidio, au moment du quatrième scrutin. Mais tout pourrait arriver d’ici trois jours. En effet, l’ancien président du Conseil continue de ne pas exclure une entente avec le centre-droit et il est évident que Riccardi ne peut pas être un candidat partagé. Quant au destin de Draghi, c’est également sur ce sujet que le M5S apparait divisé : si Conte se limite à déclarer que le gouvernement doit poursuivre son action, tous connaissent la ligne de Di Maio qui pousse pour que Draghi soit élu au Quirinal, une fois établi un pacte pour assurer la stabilité du gouvernement jusqu’en 2023. Enfin, les fermes partisans d’un Mattarella bis continuent de résister au sein du M5S : ‘’ce sont des élus ou des délégués régionaux qui votent et non les leaders. Le meilleur choix pour le pays est que Mattarella reste à sa place’’ confie un parlementaire 5 étoiles. ».

RETROSCENA, Corriere della sera, de C. Bozza et M.T. Meli, « Letta engagé pour l’élection du Président du Conseil. Mais il discute avec Casini. » : « Malgré les rencontres à coups de selfie et tweets, le PD et le M5S avancent de façon autonome. Dès le début, Letta s’est abondamment exprimé en faveur de Draghi, mais conscient de la situation, il s’est entretenu hier avec Casini, soutenu par une partie du PD qui ne veut pas de Draghi au Quirinal. Parmi les démocrates favorables à la candidature de Casini, figurent Franceschini et Orlando ainsi que Goffredo Bettini. L’ancien président de la Chambre n’est pas le candidat idéal de Letta, mais il est pratiquement impossible pour ce dernier de s’y opposer. Dans les jours à venir, la coalition de centre-gauche devrait entamer les discussions avec le centre-droit et c’est à ce moment que pourrait officiellement apparaitre le nom de Casini. Du côté des 5 étoiles, la partie s’est dès le début annoncée plus complexe. Il est clair que Draghi n’occupe pas la première place dans l’agenda du leader des 5 étoiles bien qu’il ait tenu à rappeler que ‘’notre seule condition est que le gouvernement aille de l'avant’’. Enfin, s’assurer un véritable contrôle sur les 234 électeurs 5 étoiles parait impossible en raison de la profonde fragmentation du mouvement. ».

ENTRETIEN, La Repubblica, d’Antonio Tajani, vice-président de Forza Italia « Berlusconi a voulu éviter les divisions. Le centre droit proposera des noms venant de ses rangs, puis nous verrons par la suite » : « ‘’Le choix de Berlusconi de retirer sa candidature a été pris en pensant à l’intérêt du pays : c’est un acte de grande générosité. Il n’y a aucune maladie en cours : Berlusconi suit des contrôles de manière régulière, après son opération au cœur et le Covid qu’il a contracté. Ce n’est pas non plus un retrait en raison d’un manque de voix nécessaires : je ne peux pas révéler les négociations ni les noms mais il y avait un climat de soutien venant aussi d’une partie de la coalition opposée. Berlusconi a dû attendre avant de se prononcer car il est le candidat de centre droit le plus prestigieux, en raison du soutien du PPE, d’un grand nombre de citoyens et des poids lourds de la politique, y compris du camp adversaire. Il a agi en homme d’Etat, c’est une leçon d’attachement à l’Italie et à ses institutions. Berlusconi veut absolument jouer ce match avec ses alliés et il pense, comme tout Forza Italia, que nous avons le droit de proposer des noms venant du centre droit. Il n’est pas possible de répondre par une opposition par principe, comme l’a fait E. Letta, c’est un concept illibéral, qui va contre la démocratie : nous avons des représentants de très haut niveau, des institutionnels, des personnes qui ont de la valeur. Nous ne nous opposons pas par principe à la candidature de Draghi mais il est préférable qu’il reste au Palais Chigi car il est le seul à pouvoir garder une majorité telle que celle qui existe actuellement, pouvant soutenir un gouvernement d’unité nationale, une condition indispensable pour affronter jusqu’à la fin de la législature une crise pandémique et économique et pour respecter les engagements pris pour le Plan national de Relance. Le centre droit présentera sa liste de noms, puis nous verrons par la suite.’’ » 

(Traduction : ambassade de France à Rome)

23/01/2022

16 ministres de l'Intérieur demandent des fonds EU pour des murs frontaliers : l'UE refuse.

UE. Réunis à Vilnius, les ministres de l'Intérieur de 16 États de l'UE ont signé une déclaration demandant des fonds européens pour la construction de murs frontaliers afin d'empêcher les migrants illégaux d'entrer dans l'UE.

Le commissaire européen aux Affaires intérieures, Madame Ylva Johansson, l'a rejetée et a qualifié les refoulements de migrants de la Pologne d'« illégaux ».

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Morten Messerschmidt devient président du Parti du Peuple danois.

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Danemark. Morten Messerschmidt devient président du Parti du Peuple danois.

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Nouveau livre de Thierry Baudet : "La tromperie de la Corona."

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Pays-Bas. Le nouveau livre de Thierry Baudet sortira bientôt. Il porte sur la Corona, l'agenda secret du Forum économique mondial et la vraie histoire de la scission au sein du Forum voor Democratie.

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"La tromperie de la Corona. Comment le Great reset a été déployé via des potins à propos de la santé du peuple."

Selon le Visegrád Post, le Fidesz de Viktor Orbán devrait gagner les législatives.

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Hongrie. Article du Visegrád Post : « Que se passe-t-il au sein de ‘’l’opposition unie’’ hongroise ? » :

https://visegradpost.com/fr/2022/01/22/que-se-passe-t-il-...

22/01/2022

La Liste Hilbrand Nawijn en campagne pour les municipales.

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Pays-Bas. Province de Hollande du sud. Zoetermeer. La Liste Hilbrand Nawijn (LHN), du nom de l’ancien ministre de la Lijst Pim Fortuyn Hilbrand Nawijn, est en campagne pour les municipales à Zoetermeer.

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"Faites de nous le plus grand [parti]!"

Sylvi Listhaug : bon week-end.

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Norvège. La présidente du Parti du Progrès Sylvi Listhaug souhaite un bon week-end.

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"Avec Vox, tu serais dans un quartier sûr."

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Espagne.

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"Avec Vox, tu serais dans un quartier sûr."

Pologne : musique polonaise à la radio.

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Pologne. Le parti Droit et Justice au pouvoir présente un projet de loi qui exige que 80% de la musique diffusée sur les stations de radio soit polonaise.

21/01/2022

Judit Varga : "L'immigration clandestine ne doit pas être gérée mais arrêtée."

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Hongrie. Le ministre de la Justice Judit Varga (Fidesz) : « L'immigration clandestine ne doit pas être gérée mais arrêtée. »

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Judit Varga

Article du Visegrád Post : fonds de relance : Bruxelles voudrait imposer l’agenda LGBT à la Hongrie.

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UE et Hongrie. Fonds de relance : Bruxelles voudrait imposer l’agenda LGBT à la Hongrie :

https://visegradpost.com/fr/2021/10/25/discours-de-viktor...

"Votez Leefbaar Rotterdam"

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Pays-Bas. Rotterdam. Publicité électorale de Leefbaar Rotterdam avec le portrait de Pim Fortuyun.

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"Votez Leefbaar Rotterdam, pour notre ville."

"Quirinal, Salvini rencontre Conte."

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Italie. Revue de presse.

Les discussions entre les dirigeants politiques autour de l'élection du Président de la République font toujours la une de la presse italienne, alors que le scrutin démarrera lundi. Les observateurs relèvent la reprise du dialogue entre les partis, après l'enlisement des derniers jours, alors que la candidature de Mario Draghi commencerait à obtenir un soutien transversal sans faire pour autant l'unanimité au sein des deux coalitions de droite et de gauche : « Quirinal, les négociations reprennent pour un candidat commun » -  G. Conte et M. Salvini se rencontrent, le PD se rassemble autour de Draghi et les alliés demandent à Berlusconi de prendre une décision. (Corriere della Sera), « PD-M5S, le nom de P.F. Casini est évoqué » - Il y aurait une convergence sur l'ancien président de la Chambre avec le soutien de Renzi. G. Conte dit non à M. Salvini sur les candidats L. Moratti et E. Casellati. Le M5S est divisé sur le nom du candidat pour le Quirinal  (La Repubblica), « La candidature de Draghi se précise, la recherche d'un remplaçant pour le Palais Chigi commence » -  Les partis pensent au remaniement : les noms de M. Carbabia et de V. Colao sont évoqués. Mattarella répète qu'il ne souhaite pas prolonger son mandat (La Stampa), « Salvini et Conte évoquent la nécessité d'un candidat commun » - Le chef de la Ligue reprend le dialogue avec l'ancien allié. Berlusconi garde encore sa réserve sur sa candidature  (Il Messaggero), « L’ étranger soutient Draghi » - Mais en Italie certains s'y opposent (Fatto Quotidiano), « Des ingérences sur le Quirinal » - Le Financial Times et Bloomberg soutiennent Draghi mais seul le PD souhaite son élection (Il Giornale).

PREMIER PLAN, Corriere della sera, de M. Guerzoni, « Les grandes manœuvres autour du Palais Chigi. Pressions pour former une équipe sur le modèle Draghi » : « À moins d’assister à une prise de conscience et une preuve de bon sens miraculeux, ce sera encore une semaine de passions, de fourberies, de rencontres plus ou moins secrètes pour espérer parvenir à une entente qui nous attend. Au Palais Chigi, la discrétion est de mise, et la seule certitude officieuse est que le Président du Conseil s’en remette aux partis pour atteindre une majorité ‘’ la plus large possible, voire plus large que la majorité actuelle.’’. Si le président de la République devait être élu par une très vaste majorité, le prochain gouvernement devrait être dans la continuité de celui de Draghi. Le rêve des ministres est un exécutif ‘’Draghi sans Draghi’’, celui-ci représentant un gage de sécurité. Le profil qui pourrait le plus assurer cette continuité est Marta Cartabia, que même les plus réticents 5 étoiles pourraient finir par désigner sur indication de Di MaioDraghi aurait proposé Daniele Franco pour lui succéder, mais le Ministre de l’Economie aurait décliné la proposition. Le président du Conseil s’est donc tourné vers Vittorio Colao. Un autre nom important à signaler est celui de Renato Brunetta, le plus âgé des ministres auquel, selon la loi, revient le rôle de remplaçant en cas de vacance et il est donc le seul avec qui la crise ne s’ouvrirait pas formellement parlant. Dans tous les, quel que soit le nouveau premier ministre qui arrive à Chigi, il est assez certain que le gouvernement connaîtra un réaménagement qui pourrait voir l’entrée de certains  poids lourds tels qu’Antonio Tajani. Du côté du centre-gauche, Letta souhaiterait une femme pour remplacer l’un des ministres  en poste parmi Bianchi, CingolaniGiovannini ou Lamorgese. La Ligue rêve de revenir au ministère de l'Intérieur et elle menace de quitter le gouvernement s'il n'en n'est pas ainsi. Il parait cependant peu probable que le Viminal retourne entre les mains des léguistes en raison de la vision neutre qui s’est imposée avec Draghi sur certains sujets tels que l’immigration. »

PREMIER PLAN, Repubblica, de F. Guerrera, « Les craintes de Wall Street pour l’avenir de Draghi. Les marchés encouragent la stabilité » : « Des gratte-ciels de New York à la City de Londres, les dames et messieurs de la finance ne cessent d’enchaîner des coups de fils inquiets. Certes, ils ne font pas partie des grands électeurs, mais leur avis ne peut pas être ignoré. Près d’un tiers de l’énorme dette italienne est entre les mains d’investisseurs privés. Le souci de ces ‘’électeurs fantômes’’ est le fameux spread qui est actuellement aux alentours de 140 points pour le taux de base, bien loin des 574 atteints en 2011 qui marquèrent la fin du gouvernement Berlusconi. Dans l’idéal, les investisseurs préféreraient que Mario Draghi reste là où il est, et pourquoi pas un Mattarella Bis pour ne pas changer une équipe qui gagne. Un deuxième scénario prévoit que Draghi soit transféré au Quirinal à condition qu’il assure la stabilité du gouvernement. Les manœuvres en coulisses de ces derniers jours devraient cependant apaiser les inquiétudes des étrangers. Ceux qui se sont entretenus avec Draghi ces derniers jours ont tous reçu le même message : le Président du Conseil est en train de faire tout son possible pour s’assurer de la stabilité du gouvernement, indépendamment de la personnalité qui occupera les plus importantes fonctions. Parmi les plus curieuses analyses étrangères au sujet de la situation italienne, nous signalons celle de l’icône du capitalisme Goldman Sachs dans sa note ‘’Should I Stay or Should I Go ? ’’ qui peut se résumer ainsi : pour l’instant pas de grandes inquiétudes à avoir, mais attention aux imprévus de la politique italienne. »

PREMIER PLAN, Corriere della sera, de M. Cremonesi, « Quirinal, Salvini rencontre Conte. Des tentatives d’entente pour parvenir à un nom partagé » : « Le centre-droit reste suspendu à la candidature de moins en moins convaincante de Silvio Berlusconi, et Salvini et Meloni ne font que répéter que le centre-droit sera compact jusqu’à la fin. Dans tous les cas, aucune date à l’horizon pour la réunion du centre-droit qui devait se tenir hier et que le Cavaliere a décidé de renvoyer au dernier moment. La rencontre n'a cependant pas encore été annulée et l'espoir qu'une date apparaisse dans les prochaines heures est réel. Salvini, quant à lui, ne cesse d’enchaîner les rencontres en tête-à-tête dont la plus remarquable est celle qu’il a eue avec Conte. Les deux se sont certainement rencontrés dans l'espoir de trouver un nom permettant de recueillir une large entente. Cependant, quelques heures plus tard, un communiqué de la Ligue a tenu à rappeler le ‘’rôle déterminant de Silvio Berlusconi’’. En somme, la situation continue de sombrer dans le chaos, et même si Salvini parle de la possibilité d’élire quelqu'un comme CasellatiMoratti ou Pera, beaucoup doutent que ces noms puissent atteindre le seuil des 505 voix. C’est alors que devraient émerger les noms qui n’ont pas encore été dévoilés. » 

EDITORIAL, Il Giornale, A. Minzolini « L’intérêt de la nation » : « Si S. Berlusconi devait finalement renoncer à sa candidature pour le Quirinal, il le ferait exclusivement pour sauver l’intérêt du Pays, pour montrer encore une fois que ses ambitions légitimes sont toujours subordonnées à l’intérêt du pays. Le « Cavaliere » considère ‘’injuste’’ d’être considéré comme « clivant » après avoir assuré pendant 10 ans la stabilité et la gouvernabilité du pays. C’est un esprit de responsabilité qui lui a coûté cher en termes de popularité et qui aujourd’hui est récompensé par l’énième campagne d’intimidation venant de l’intérieur comme de l’extérieur de la péninsule. A l’intérieur par une gauche qui, sans consensus et divisée comme jamais auparavant, réitère les anciennes méthodes de légitimation anti-Berlusconienne. Et à l’extérieur par les pressions - moins importantes par rapport à celles qui avaient provoqué la crise de son gouvernement en 2011 - qui prennent un aspect caricatural : le FT, Bloomberg et The Economist, qui avaient soutenu l’idée que Draghi reste au Palais Chigi, font maintenant ‘’marche-arrière’’ et soutiennent sa candidature au Quirinal. C’est triste que l’on veuille nous considérer comme un pays de Polichinelle. C’est un fait qui devrait faire réfléchir ceux comme G. Meloni, qui évoquait la nécessité d’un ‘’patriote’’ (à moins qu’il ne s’agisse d’une simple rhétorique) et ceux qui, comme Salvini, invoquent tous les jours l’italianité. Ces derniers devraient reconnaître à Berlusconi le mérite de mener cette bataille, car un jour il y aura la même campagne de diabolisation contre le ‘’souverainiste’’ Salvini ou la ‘’fasciste’’ Meloni. Or, ces derniers lui demandent depuis des jours des réunions et de savoir de quelles voix il dispose : une demande enfantine dans la situation actuelle et qui aurait fait sourire n’importe quel chef de courant démocrate-chrétien aux prises avec l’élection du Chef de l’Etat. Il serait donc préférable que Berlusconi se présente au 4e scrutin et, en parallèle, s’il ne devait pas être élu, évaluer – sur le soutien à sa candidature - l’unité du centre droit. Un centre droit qui pourrait être le maître du jeu, s’il n’y avait pas ces défections et ces doubles jeux. Ce serait préférable, certes, mais Berlusconi ne peut pas mener à lui seul cette bataille, subissant même la méfiance, voire l’absence de soutien de la part de ses propres alliés. Ceux qui, paradoxalement, devraient l’inviter à tenter sa chance. Surtout car l’intérêt du pays est prioritaire pour lui, tout comme cette alliance qu’il a fondée et à laquelle, peut-être, il est le seul à croire encore. »  

EDITORIAL du directeur, Il Foglio, par C. Cerasa « Le Palais Chigi après Draghi » : « Il est possible que Draghi parvienne à diriger l’Italie depuis le Quirinal, cela non pas grâce à des raisons nobles mais à l’incapacité des partis de trouver une alternative. Si certains considèrent que le passage de Draghi au Quirinal finirait inévitablement par amoindrir le prochain président du Conseil, il est vrai aussi que les partis auront alors un poids majeur. Peu importe que le successeur de Draghi soit un technicien (Colao ? Cartabia ? Franco ?) ou un politique. Déplacer le point d’équilibre du Palais Chigi au Quirinal avec une personnalité comme Draghi permettrait aux partis d’avoir un ancrage solide, fort et pouvant mettre en sécurité les fondamentaux du pays pendant 7 ans.  Et éviter aux partis de se retrouver divisés sur ces fondamentaux, ce qui exposerait le pays à une perte de crédibilité qui entraîne souvent une perte de souveraineté. Avec Draghi au Quirinal, la politique peut enfin reprendre son cours avec un gouvernement plus politique et moins technique. Cela conduirait les partis à gérer directement les ministères les plus importants, actuellement dirigés par les techniciens, et faire un pas en avant vers la saison de la responsabilisation. Draghi pourrait être élu au Quirinal par la voie la plus courte : celle du chaos. Mais si, au contraire, elle devait se faire par le biais d’un choix précis, la politique en sortirait renforcée et pourrait reprendre son espace, sans pour autant mettre en discussion les fondamentaux. » 

ENTRETIEN, La Stampa, de Matteo Renzi, fondateur et dirigeant d’Italia Viva « Si on décide de présenter Draghi, nous ne pouvons pas nous permettre d’échouer car nous finirons alors par le perdre » : « Même ceux qui le détestent reconnaissent à Renzi un certain talent dans le rôle de faiseur de roi (Mattarella, Draghi lui-même). Du coup, l’alerte qu’il lance à 78 heures du début du scrutin ne devrait pas passer inaperçue. ‘’Nous pouvons très bien placer Draghi comme attaquant au Palais Chigi ou comme gardien de but au Quirinal, mais une chose est sûre : nous ne pouvons pas nous permettre de le perdre. La moitié des Italiens le veut au Quirinal, l’autre moitié au Palais Chigi. Quoi qu’il en soit, presque tous reconnaissent que sa présence en politique est une valeur ajoutée. Quand il a dit ‘’je suis un grand-père à disposition des institutions’’, il voulait dire qu’il est disposé à jouer n’importe quel rôle que le Parlement voudra bien lui assigner. Par conséquent, si on devait proposer la candidature de Draghi, il faut qu’on soit sûrs qu’il sera élu. Sinon on le perdra. Cela fait des semaines que je répète que pour avoir Draghi au Quirinal pendant 7 ans il faut au préalable une opération politique de soutien. A l’instar de l’opération qui a fait démissionner Conte et Casalino et tourné la page Conte avec l’arrivée de l’Exécutif de Draghi. Si une stratégie de l’après-Draghi au Palais Chigi existait, l’opération Draghi au Quirinal serait alors chose faite. Les deux noms évoqués jusque-là, Colao et Cartabia ? Je ne crois pas qu’il n’y ait que ces deux candidats. Quant aux autres noms cités, tels que M. Pera et P.F. Casini, presque tous les anciens présidents des Chambres sont de potentiels candidats au Quirinal, surtout s’ils ont joué leur rôle dans le respect des institutions et avec une popularité transversale, comme ce fut le cas pour Napolitano, Scalfaro, Cossiga, Pertini et tant d’autres. Salvini, en ce moment, est celui qui distribue les cartes du jeu. J’espère qu’il jouera bien pour l’intérêt du pays. Et qu’il évite l’échec qu’a connu Bersani. Ce dernier a détruit sa carrière politique en gérant le match du Quirinal comme un amateur. Cela nuirait non seulement à Salvini mais à tout le centre droit. Je crois que d’ici la fin de la semaine, ils décideront de leur stratégie’’. »  

(Traduction : ambassade de France à Rome)

20/01/2022

"Les fumées noires qui révèlent des incertitudes dans tous les camps."

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Italie. Revue de presse. 

Les discussions entre les dirigeants politiques autour de l'élection du Président de la République font les gros titres de la presse italienne. Les observateurs relèvent en général les divisions au sein du centre droit et du M5S, au sein desquels la candidature de Draghi  fait débat : « Quirinal, les négociations sont au point mort » -  La réunion du centre droit est reportée, le centre gauche s'oppose à la candidature de Berlusconi ; Conte freine sur celle de Draghi, puis fait marche arrière (Corriere della Sera), « La Ligue et le M5S disent non à la candidature de Draghi » - Le centre droit enlisé, c'est le nom de Gianni Letta qui est évoqué. Le Palais Chigi travaille pour proposer la continuité du gouvernement avec un nouveau premier ministre choisi parmi les « techniciens » de l’actuel gouvernement  : V. Colao serait favori (La Repubblica). « La candidature de Draghi au Quirinal divise les 5 Etoiles » - L. Di Maio fait pression pour convaincre G. Conte; Berlusconi ne se prononce pas sur sa candidature et irrite ses alliés de la Ligue et de FdI (La Stampa), « L'option Draghi au Quirinal divise les coalitions» - E. Letta fait pression pour soutenir le Président du Conseil, Conte assure qu'il n'y aura aucune opposition de principe. Berlusconi souligne que, s'il retire sa candidature, l'élection de Draghi sera inévitable (Il Messaggero), « Covid, mission non accomplie, il faut que Draghi reste au Gouvernement » (Fatto Quotidiano). 

PREMIER PLAN, Repubblica, de G. Casadio, « Le PD aussi est favorable au vote pour les grands électeurs positifs. Les préfectures se préparent, mais c’est Fico qui tranchera. » : « Finalement, même les plus sceptiques des élus démocrates et de LEU ont fini par s’aligner sur  la demande du centre-droit pour autoriser le vote des grands électeurs positifs. Les dispositifs possibles vont du ‘’Covid Hôtels’’ près de Montecitorio à un parcours sécurisé jusqu’à un siège installé dans la cour de la Chambre. Mais il revient désormais au gouvernement et au président de la Chambre Roberto Fico de trancher définitivement. Le gouvernement serait déjà en train de rédiger une circulaire qui interprète et modifie légèrement une disposition du ministère de la Santé publiée le 13 janvier qui autorise tout positif à se déplacer pour se rendre à son domicile. Pour y parvenir, il faudrait cependant augmenter le rayon qui, pour l’instant, ne dépasse pas les 300 km depuis le domicile où est effectué l’isolement. »

COULISSES, La Repubblica, de T. Ciriaco, « Le Président du Conseil entame les ‘consultations’ et réfléchit à un profil de « technicien » qui pourrait le remplacer » : « Au Palais Chigi en ce moment, on se mobilise pour favoriser l’accession de Mario Draghi à la Présidence de la République. Le Président du Conseil n’a jamais démenti ses ambitions présidentielles, mais reste pour le moment en retrait. Il est presque certain qu’il évitera la conférence de presse sur la hausse des prix de l’énergie. Mais cela fait des jours qu’il prépare discrètement le terrain, recevant ministres et autres personnages clés de l’équilibre parlementaire, Lorenzo Guerini (ministre de la Défense), Roberto Fico (président de la Chambre), mais aussi Giancarlo Giorgetti (ministre du Développement économique), Luigi Di Maio (ministre des Affaires étrangères) ou encore Daniele Franco (ministre de l’Economie et des Finances). Le chef de l’exécutif doit maintenant recevoir les leaders. Le Mouvement 5 Etoiles tente d’éviter ce scénario et on ne sait pas comment le centre-droit va réagir. Mais aucune alternative ne semble à la hauteur ou adéquate. Pour favoriser Draghi, il faut avant tout éviter des élections anticipées. Le chef de l’exécutif serait plutôt favorable à un gouvernement technique, il aurait déjà toute une formation en tête, dirigée par son ministre Vittorio Colao, et auquel prendrait également part Daniele Franco et Marta Cartabia. Ou alors, l’actuelle cheffe du Département des informations pour la sécurité (une direction du renseignement italien, ndlr) Elisabetta Belloni, pourrait diriger le prochain exécutif. Autant d’hypothèses qui agitent les partis pour faire tenir un cadre politique déjà mis à mal. La gauche est quant à elle taraudée par un dilemme, une fois Draghi Président de la République, on risque de rentrer immédiatement dans une longue année de campagne électorale durant laquelle les souverainistes risquent d’attaquer continuellement le nouvel exécutif, de l’extérieur (Giorgia Meloni) ou de l’intérieur (Matteo Salvini). Draghi tente de dépasser toutes ces questions. Avant de proposer sa candidature, il lui faut trouver un successeur et définir un squelette d’exécutif. Il lui faut donc gagner du temps et pour cela le psychodrame qui se joue au centre-droit peut lui être utile. Il pourrait ainsi n’entrer en scène que lors du quatrième scrutin. En attendant, des ambassadeurs de l’actuel exécutif contactent ces jours-ci les plus petites formations politiques afin d’évaluer la possibilité de maintenir la coalition actuelle. »

COULISSES, Messaggero, d’E. Pucci, « La ligne Conte-Di Maio : ‘’un pacte de législature pour échapper aux élections’’ » : « Hier, Conte et Di Maio ont longuement discuté lors d’un entretien en tête-à-tête. Il semblerait que la ligne de Di Maio, à savoir préserver Draghi, soit partagée par Conte : ‘’aucun veto sur Draghi au Quirinal’’ dit le leader du M5S. Mais à une condition : parvenir à un pacte de fin législature qui permettrait d’éviter que l’on se rende aux urnes. Mais l’ancien Président du Conseil doit composer avec un M5S largement divisé, entre ceux qui poussent pour un Mattarella bis, pour Liliana Segre, ou pour un boycott du scrutin si Berlusconi ne se retire pas. En somme, on assiste au même scénario qui avait conduit à la formation du gouvernement Draghi, à l’exception que cette fois-ci, Grillo n’est pas là pour souder ses troupes. Si Di Maio a plus de chance de parvenir à convaincre les 5 étoiles pour soutenir Draghi au Quirinal, le noyau de députés fermement opposés au Président du Conseil reste encore très solide. C’est donc pour cette raison que Conte a souhaité voir Di Maio, ce qui ‘’formalise, de facto, la dyarchie du Mouvement’’ observe un député. »

ARTICLE, La Repubblica, S. Folli « La paralysie n’aide pas Draghi » : « L’enlisement du Parlement ne laisse entrevoir aucune perspective. Cela peut durer des jours ou une semaine. Les deux coalitions ont présenté leur stratégie, dans les incertitudes et les non-dits. Le centre droit, avec Salvini, a tenté de freiner l’entêtement de Berlusconi en évoquant des noms, qui ne sont pas recevables pour le centre gauche. La réunion d’hier entre E. Letta, G. Conte et R. Speranza a juste offert une disposition collective à négocier sur un candidat partagé, avec deux impératifs : d’abord empêcher l’arrivée de Berlusconi, et aussi celle des noms jusque-là évoqués par le centre droit, dont M. Pera. Et le message est le suivant : personne n’a un droit de cooptation sur les autres. La droite ne peut donc pas se sentir légitimée à imposer le profil du Président de la République uniquement en raison du fait qu’elle dispose de plus de grands électeurs que les autres. Bref, on se retrouve à un point mort. Le centre droit pourrait imposer son candidat, mais il est enlisé dans l’inconnu de la stratégie de Berlusconi. Le centre gauche est, pour sa part, bloqué sur un problème de fond : la recherche d’un candidat partagé (mais les oppositions par principe soulevées n’aident pas) et sur l’idée floue d’un « pacte de législature » pour mettre en sécurité la mandature jusqu’en 2023. On pourrait penser que l’enlisement peut favoriser Draghi. Sur le papier, ce serait le scénario idéal : un système politique enlisé et un profil prestigieux qui émerge et qui se dit prêt à endosser la fonction. Pourtant, personne n’a jusque-là prononcé de manière claire et convaincue le nom de Draghi. Certains pourraient dire que c’est par politesse institutionnelle pour ne pas lui donner de couleur politique. Mais la vérité est peut-être ailleurs : personne, à droite comme à gauche, n’est prêt à prendre une décision claire. Les doutes sur la potentielle candidature de Draghi demeurent de manière transversale. Cela s’explique en partie par la crainte sur le destin du gouvernement, qui se retrouverait sans chef dans la gestion des fonds communautaires, de la crise énergétique et pandémique. Toutefois, ces doutes s’expliquent aussi par la rivalité et les stratégies typiques de forces politiques en crise de leadership et d’identité. Toujours est-il qu’à 5 jours du début du scrutin les chefs de partis ne sont toujours pas arrivés ou n’ont pas voulu se réunir autour d’une table où le nom de Draghi pourrait être évoqué de manière plus claire. Ou du moins, les vraies réserves seraient prononcées, dont la principale concerne la difficulté de reconstruire un gouvernement en mesure de terminer la mandature sans perte de vitesse par rapport à l’Europe. Draghi au Quirinal peut offrir à l’Union des garanties mais c’est au Palais Chigi qu’il pourrait commettre des erreurs aux conséquences imprévisibles. Le problème demeure toujours le même : il faut d’abord trouver une entente sur le gouvernement et ensuite sur le Président de la République. »

COMMENTAIRE, Corriere della sera, de Massimo Franco, « Les fumées noires qui révèlent des incertitudes dans tous les camps. » : « Le renvoi du sommet du centre-droit qui devait se tenir aujourd’hui montre que la candidature de Berlusconi reste en suspens. Salvini et Meloni, quant à eux, l’interprètent comme un feu vert pour leur fameux ‘’plan B’’. Les manœuvres autour du Quirinal sont un accélérateur des contradictions de tous les participants : au-delà du tweet publié à l’identique par  Conte, Letta et Speranza à l’issue de leur rencontre, l’unité du centre-gauche est elle aussi à vérifier. Le caractère vague du texte publié laisse bien entrevoir qu’aucune véritable entente sur un nom n’a été trouvée. Du côté des 5 étoiles, le tête-à-tête entre Di Maio et Conte s’est terminé sur la revendication de la ‘’centralité’’ du M5S et la nécessité de ‘’de préserver Draghi des manœuvres politiques.’’. Mais en fin de soirée, une déclaration officieuse en provenance du cercle de Conte laisse entendre que la ligne du M5S prévoit de laisser Draghi au Palais Chigi. Cette déclaration ambiguë est probablement surtout adressée aux 5 étoiles les plus hostiles au président du Conseil qui craignent les élections anticipées. Or, il s’agit d’une crainte infondée, car quiconque sera élu au Quirinal souhaite que la législature dure jusqu’en 2023. Letta, de son côté, semble être le plus conscient des répercussions à la portée internationale que pourrait impliquer la sortie de scène de l’ancien président de la BCE. Il est aussi conscient qu’il est fort improbable que Draghi reste au Palais Chigi. Et c’est donc pour cela qu’il déclare que ‘’protéger Draghi doit être l’objectif de toutes les forces politiques’’car explique-t-il, ‘’il est la principale ressource de notre pays, un véritable bouclier contre nos faiblesses’’. Le message est clair. Encore faut-il voir qui voudra ou pourra l’entendre. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

19/01/2022

"Les nationalistes sont devenus la première force d’opposition en Europe et ils ont réussi à détrôner la question sociale au profit de la question nationale."

Anaïs Voy-Gillis écrit au sein de son ouvrage L’Union européenne à l’épreuve des nationalismes, p. 203 : « Les nationalistes sont devenus la première force d’opposition en Europe et ils ont réussi à détrôner la question sociale au profit de la question nationale. »

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Anaïs Voy-Gillis, L’Union européenne à l’épreuve des nationalismes, coll. Lignes de repères, Éditions du Rocher, Monaco, 2020.

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Anaïs Voy-Gillis est docteur en géographie de l'Institut Français de Géopolitique. Ses travaux portent sur la réindustrialisation de la France.

Article du Visegrád Post: "Mi Hazánk manifeste contre la 'dictature' covidique."

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Hongrie. Mi Hazánk manifeste contre la « dictature » covidique :

https://visegradpost.com/fr/2022/01/18/hongrie-mi-hazank-...

Annabel Nanninga conduira la liste JA21 à Amsterdam lors des municipales 2022.

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Pays-Bas. Amsterdam.

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"Vote le 16 mars JA21 à Amsterdam, élections municipales 2022."

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Annabel Nanninga

"L'enquête pour trafic d'influence impliquant le fondateur du M5S, Beppe Grillo."

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Italie. Revue de presse.

La presse italienne titre largement sur l'enquête pour trafic d'influence impliquant le fondateur du M5S, Beppe Grillo, qui aurait reçu des fonds de la part de la société de transport maritime Moby sous le gouvernement Conte, une affaire qui impliquerait aussi l’association Casaleggio, ancien porte-parole sous ce même gouvernement. « Grillo visé par une enquête, le M5S est sous le choc » - L'enquête du Parquet de Milan concerne des contrats publicitaires entre le blog du leader et la société Moby (Corriere della Sera), « Grillo le lobbyiste » - Selon les enquêteurs, le patron de Moby aurait versé de l'argent pour obtenir de la publicité sur le blog du garant du M5S. Conte exprime sa solidarité (La Repubblica). Les discussions entre les dirigeants politiques autour de l'élection du Président de la République sont aussi largement citées « Quirinal, retour à la case Draghi » - La candidature de Berlusconi semblant désormais compromise, Salvini et Meloni annoncent un plan B. alors que Draghi rencontre Mattarella et Fico (La Stampa), « Pressions pour un remaniement après l'élection pour le Quirinal » - Berlusconi pourrait retirer sa candidature. Les partis demandent un remaniement. Le nom de V. Colao est évoqué pour l'après-Draghi (Il Messaggero), « Draghi fait ses consultations » - Tout le monde réclame son maintien au Palais Chigi, sauf lui (Fatto Quotidiano).

PREMIER PLAN, Corriere della sera, de C. Bozza, « L’affaire Grillo, un choc pour les 5 étoiles (divisés sur le Quirinal)» : « Les enquêtes sur Beppe Grillo sont un coup dur pour les 5 étoiles déjà divisés sur le Quirinal. Au cours d’une réunion restreinte qui s’est prolongée jusqu'à tard, Giuseppe Conte aurait tenté d’imposer une ligne commune : ‘Draghi doit rester au Palais Chigi’’, mais sa proposition n’a pas fait l’unanimité. Quant au silence de Luigi Di Maio, il serait très éloquent pour certains participants. Entre l’hypothèse d’un prolongement du mandat de Mattarella, le soutien à un candidat emblématique telle que Liliana Segre ou l’hypothèse d’un boycott du scrutin si Berlusconi ne se retire pas, les 5 étoiles ne parviennent pas à une entente. L’embarras provoqué par les révélations au sujet de Beppe Grillo n’aide pas, et dans les groupes de discussion des parlementaires, c’est le grand silence qui règne. Aujourd’hui, Conte rencontrera Enrico Letta et Roberto Speranza dans l’espoir de parvenir à une convergence sur un candidat suffisamment fort pour être proposé à Salvini. Enfin, demain est prévue une assemblée des députés 5 étoiles au sujet du Quirinal : tout laisse présager un débat enflammé. »

ARTICLE, La Repubblica, G. Vitale « E. Letta et l’allié (5 étoiles) en crise : c’est le moment de garder son sang-froid » : « Lorsque le dirigeant du PD rencontrera Giuseppe Conte et Roberto Speranza ce matin pour discuter de la stratégie commune sur le Quirinal, il ira droit au but. Avec un objectif prioritaire : l’entente PD-M5S doit être renforcée, en évitant les fuites en avant et les négociations séparées avec la Ligue - notamment sur les noms - qui pourraient diviser. Il s'agit d'un message précis adressé au chef du M5S, lequel entretient des contacts avec Salvini, qui, avec Renzi, vise à marginaliser le PD. Mais aussi aux groupes parlementaires 5 Etoiles devenus incontrôlables. Il est nécessaire d'avancer ensemble - dira Enrico Letta aux alliés - en maintenant un dialogue constant entre les dirigeants, sans médiation, afin de donner plus de force à la proposition du centre-gauche et faire comprendre au centre-droit que seul, ce dernier n’ira nulle part. Sinon, comme l'a dit Peppe Provenzano, "le choix délibéré de rompre l'unité nationale aura des conséquences pour le gouvernement et la mandature". L'autre mantra d’E. Letta est de ‘’protéger Draghi". D'autant plus après le soutien de Biden et du New York Times, selon lequel le Quirinal "pourrait prolonger l'inhabituel âge d'or italien". Autant d'arguments que le secrétaire du Parti démocrate tentera d'utiliser pour vaincre la résistance de Conte, qui s'est toujours montré hostile à la candidature du Président du Conseil. Sur ce point, Conte, pour une fois, se trouve en accord avec la plus grande partie de ses députés. Mais sur ces derniers, Di Maio a déjà fait pression, d’autant plus qu’il dispose désormais d'un canal direct avec l'état-major des démocrates pour pousser Draghi à accepter la présidence de la République. Jouant le jeu de Speranza, Letta expliquera sans sophisme à Conte : à part Mattarella qui, s'il devait rester au Quirinal, "serait la meilleure des solutions", la seule candidature utile pour arriver à une élection large et rapide, et pouvant assurer le maintien de la mandature, est celle de Draghi ».

ARTICLE, La Repubblica, G. Casadio et T. Ciriaco « La pression monte pour que les électeurs positifs puissent voter à domicile » : « Les grands électeurs, contaminés et positifs, ne peuvent pas être exclus de l’élection du Président de la République. C’est une conviction qui se renforce de plus en plus et qui pourrait bientôt impliquer les deux Chambres, puisque c’est à celles-ci d’en décider de manière autonome. Elles pourraient demander au gouvernement de fournir les moyens et les instruments pour permettre aux parlementaires de voter depuis chez eux. Une implication des préfectures serait envisageable, car elles disposent de personnel délégué pour récupérer les scrutins et en assurer le transport. Il s’agirait néanmoins d’une nouveauté. Les voix des positifs demeurent déterminantes pour l’élection au Quirinal et le bras de fer entre la droite – favorable à cette hypothèse – et le centre gauche qui s’y oppose, semble ne pas s’arrêter. C’est un imbroglio à la fois constitutionnel, juridique et politique. Certains ont même imaginé un ‘Hôtel’ Covid’’ devant Montecitorio (la chambre des députés, ndlr), permettant aux électeurs positifs de se rendre dans la cour de la Chambre et de voter dans une cabine. C’est le renziste Marco Di Maio qui propose cette solution, soutenue par le centre droit. Parmi les plus sceptiques figure le Président de la Chambre Roberto Fico, en raison des nombreuses objections de nature réglementaire. A ce stade, on compte une trentaine de députés et une dizaine de sénateurs testés positifs au Covid. »

ENTRETIEN, Corriere della sera, de Massimiliano Fedriga, Président du Frioul-Vénétie-Julienne, « Personne ne peut y parvenir tout seul. Une convergence sur Draghi ? Il est capable d’assumer plusieurs postes. » : « L’origine des menaces anti-vax que je reçois est toujours la même, à savoir des personnes qui s’informent sur les réseaux sociaux. Je tiens à rappeler que la Ligue n’est pas anti-vax. J’exclus complètement de pouvoir remplacer Salvini avec Zaia et Giorgetti. Nous avons un leader pour lequel j’ai une très grande estime et en plus, j’aime ce que je fais, l’activité parlementaire est trop abstraite pour moi. Les élections du Quirinal sont une étape fondamentale pour le centre-droit et son unité. Personne n’a les voix suffisantes pour y arriver tout seul et comme Salvini est la première force de la coalition du centre-droit, il est, à juste titre, en train de dialoguer avec tous. Concernant une possible convergence sur le nom de Draghi, je n’exclus rien. J’ai une très haute considération pour sa personne, bien que l’on ne soit pas toujours d’accord. C’est une figure polyvalente qui peut endosser des rôles différents.  Il est vrai que la Ligue d’aujourd’hui est différente de la Ligue de Bossi à laquelle j’ai adhéré à l'âge de 15 ans (Fedriga est aujourd’hui âgé de 41 ans, ndlr). Le ton a changé, aujourd’hui nous voulons offrir un projet pour tout le pays, du Nord au Sud, mais la substance est la même : une organisation fédérale qui prenne place à l’intérieur d’un cadre national. Quant au drapeau tricolore, il continue d’incarner des valeurs fondamentales pour moi. »

ANALYSE, La Repubblica, S, Folli « Le Quirinal et les deux idées du centre-droit » : « Le jour où Draghi se montre particulièrement dynamique avec ses rencontres institutionnelles, le réalisme semble l’emporter sur l’obstination de Berlusconi. Il est assez clair pour ce dernier que sa nomination au Quirinal va au-delà de sa seule volonté et qu’il finira par retirer sa candidature, à moins de vouloir risquer l’autodestruction. Mais les modalités de ce retrait et son timing sont encore inconnus et détermineront le résultat des jeux. Le bon sens devrait pousser Berlusconi à se prononcer avant le 24 janvier, avant le début des élections, ou avant le 4e scrutin. Il est assez probable qu’il le fasse avant, afin de gérer avec Salvini le patrimoine politique du centre droit, en évitant son implosion. A ce moment précis, la coalition de centre droit se retrouvera à un tournant de son histoire : celui de la déchéance du leadership berlusconien. C’est une bifurcation à deux chemins : un premier, déjà confirmé quand Salvini s’est présenté comme ‘’l’homme fort’’, décidé à diriger le convoi jusqu’à l’objectif final, la nomination au Quirinal d’un homme ou d’une femme du centre droit, élu à une large majorité, contre le candidat de centre gauche. Or, les noms évoqués jusqu’ici par la droite sont fragiles et la stratégie apparaît encore floue. A ce stade, Salvini exclut la solution Draghi comme candidat super partes et sur ce point il a l’accord de Berlusconi. Quant à Meloni, elle demeure silencieuse et indéchiffrable. Nous avons ainsi un Salvini devenant le représentant officiel de la droite, un jeu auquel il est peu habitué et dans lequel il doit entrer en réfléchissant également à l’équilibre gouvernemental. L’autre chemin possible est la voie traditionnelle et centriste : proposer un candidat modéré qui évite les ruptures et conduisant le centre droit vers une solution déjà expérimentée. C’est celle du dialogue, rendant possible de soutenir Draghi au Quirinal, ou proposer en accord avec le centre gauche un candidat en commun ayant le bon profil. Mais cette solution prévoit, elle aussi, la nécessité de discuter de la composition du gouvernement avant de décider du profil du président. »  

(Traduction : ambassade de France à Rome)

18/01/2022

Viktor Orban et Donald Trump se sont entretenus au téléphone.

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Hongrie et États-Unis. Viktor Orban et Donald Trump se sont entretenus au téléphone. Trump a félicité Orban pour les résultats exceptionnels de l'économie hongroise. Orban a remercié Trump pour son approbation et l'a félicité pour son récent événement de campagne en Arizona.

"Salvini éloigne Berlusconi de son rêve de Quirinal."

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Italie. Revue de presse.

La presse italienne titre largement sur les discussions entre représentants des partis en vue de l’élection du Président de la République dont le début du vote par les grands électeurs est prévu le 24 janvier. Dans une majorité de titres, on souligne une « rupture » provoquée par M. Salvini après ses déclarations sur son souhait de trouver un « candidat crédible », malgré le soutien apporté à la candidature de S. Berlusconi, des propos vus comme un désaveu à l’égard de ce dernier.  « Salvini : voici mon plan pour le Quirinal » - La Ligue fera une proposition crédible, assure Salvini. Forza Italia dément toute rupture mais Berlusconi confirme vouloir aller de l’avant. Le PD et le M5S plaident pour un candidat au profil prestigieux (Corriere della Sera), « La rupture de Salvini » - Le dirigeant de la Ligue lance une proposition alternative à la candidature de Berlusconi et demande un remaniement même si Draghi devait rester au gouvernement. E. Letta rencontre Draghi à Strasbourg : il faut défendre le climat d’unité (La Repubblica), « Salvini éloigne Berlusconi de son rêve de Quirinal » - Le dirigeant de la Ligue invite le Cavaliere à se déclarer d’ici lundi (La Stampa), « Salvini tente encore d’échapper à l’emprise de Berlusconi » (Fatto Quotidiano). L’hommage au Parlement Européen à David Sassoli est cité en Une de La Stampa avec couverture photographique « Une rose pour David » - L’hommage du parlement Européen en présence de M. Draghi et d’E. Macron.

PREMIER PLAN, La Repubblica, de Giovanna Casadio, « ‘Les députés en isolement car positifs au Covid doivent pouvoir voter’, de Fratelli d’Italia au Mouvement 5 Etoiles, la pression monte » : « On compte à ce jour 40 députés positifs au Covid, Chambre et Sénat confondus, mais on pourrait bien atteindre la centaine de cas d’ici lundi. Ce chiffre risque donc de peser sur des alliances et une majorité déjà instable en vue de l’élection du prochain Président de la République italienne. Il y aurait bien une solution afin que les grands électeurs positifs au Covid puissent tout de même voter : les autorités sanitaires pourraient autoriser un déplacement exceptionnel avec un moyen de transport spécial. La droite, Fratelli d’Italia en tête, brandit la circulaire prévoyant cette possibilité, pour prouver au Président de la Chambre Roberto Fico que c’est possible à condition d’étudier et de mettre en œuvre des moyens spécifiques. La pression dans ce sens de la part des forces politiques augmente, et plus seulement de la part de la droite mais désormais aussi du M5S, d’Italia Viva et d’autres partis. Le Parti démocrate affirme quant à lui que ‘les conditions ne sont pas réunies’. Si le vote à distance est totalement exclu, Di Maio (député IV) propose un ‘hôtel Covid’ en face de la Chambre pour que les électeurs concernés puissent ensuite voter dans la cour du Palais Montecitorio. Roberto Fico se veut impartial et au-delà des spéculations politiques et la position qui a émergé de la conférence des chefs de groupes n’est pas contraire à une solution, à condition que tout le monde soit d’accord. A moins d’une semaine de l’élection, la question est encore ouverte. » 

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, M. Franco « Un centre droit qui a peur d’exploser dès le début » : « Les pressions que fait M. Salvini sur S. Berlusconi, pour que ce dernier dise avant le premier scrutin s’il a le nombre suffisant de voix pour être élu, confirment son soutien tiède au Cagaliere. Le fait que les fidèles de Berlusconi demandent aux alliés de s’engager dans la recherche de voix de soutien qui lui manquent est aussi un signe d’incertitude. C’est une réédition d’un centre droit numériquement fort mais qui est incertain sur la stratégie à suivre. Quand il s’agit d’élire un Chef de l’Etat, c’est la capacité à se mouvoir et à éviter les oppositions de principe qui comptent. Or, la stratégie mise en place par Berlusconi a chamboulé une habitude institutionnelle non écrite, provoquant ainsi une réaction rigide de la part des adversaires sans toutefois convaincre pleinement l’ensemble du centre droit. Quand Salvini dit que dans quelques jours il fera ‘’une proposition pouvant être partagée par plusieurs, voire par tous’’, il est conscient de la situation actuelle. Quant au PD, il n’a pas l’impression d’être en position de proposer le nom du nouveau Président de la République. Les manœuvres exaspérées et transversales sont le fruit d’une sensation d’impuissance diffuse qui ne dépend pas uniquement de cette élection en particulier. Le Parlement fragmenté et peu gouvernable complique encore plus la partie. Les tensions et la nervosité du M5S, qui est le premier groupe parlementaire, sont emblématiques. Il suffit de voir la difficulté avec laquelle G. Conte, ancien Président du Conseil, tente d’obtenir un mandat de la part du Mouvement pour négocier avec les autres partis. »

ENTRETIEN, La Stampa, de Riccardo Molinari, chef du groupes de la Ligue à la Chambre, « Ne faisons pas de cadeau au PD. Le centre-droit doit chercher une figure alternative »: « Nous sommes dans une phase très délicate et tout propos risque d’être mal interprété. Il ne s’agit pas de créer du désordre au sein du centre-droit, mais plutôt de protéger Berlusconi. Cependant, si Berlusconi ne parvient pas à obtenir les voix nécessaires, nous ne pouvons certainement pas laisser le PD gagner. Nous devons trouver un nom au sein du centre-droit et le proposer aux autres. Le gouvernement Draghi est né dans un contexte de crise nationale, et si l’urgence sanitaire se poursuit, le Président du Conseil qui est le garant du gouvernement, doit lui aussi poursuivre son travail. Les grands électeurs positifs doivent pouvoir voter depuis leur domicile comme tout citoyen malade. Je ne comprends pas que ce droit ne puisse être exercé lorsqu’il s’agit d’un parlementaire. Enfin, il faut également résoudre le problème des parlementaires non vaccinés qui vivent sur des îles et qui ne peuvent pas prendre de trains ou d’avions pour se rendre à Rome. Or, un non vacciné peut accéder à la Chambre du moment qu’il présente un résultat négatif de moins de 48h. Il faudra donc résoudre ce problème. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)