27/01/2022
"La réunion de coalition du centre droit se tiendra aujourd’hui."
Italie. Revue de presse.
L’élection du Président de la République, et notamment les rumeurs autour d’une possible entente entre les partis sur une liste de noms non clivants, fait les gros titres de la presse italienne. Les observateurs relèvent un changement de stratégie des partis aujourd’hui avec le 4e scrutin, puisqu’il suffit désormais d’une majorité de 505 voix pour élire le successeur de S. Mattarella : « Quirinal, la négociation se fait sur trois noms » - Casini, Draghi et Belloni font partie de la liste. La rencontre d’hier entre Salvini et le juriste S. Cassese a été démentie (Corriere della Sera), « Une liste bipartisane » - le chef léguiste, avec Forza Italia et FdI, renonce au « coup de force » et dresse une liste avec Letta et Conte. Les noms évoqués seraient Draghi, Casini, Amato, Belloni, Cartabia et Cassese (La Repubblica), « Le défi est désormais entre Draghi et Casini » - Troisième fumée noire, les dirigeants politiques accélèrent. Selon Letta, l’élection aura lieu vendredi. Salvini reconnait qu’une solution est possible (La Stampa), « Les partis vont vers un accord final » - Les négociations à outrance, Casini serait le favori, suivi de Draghi et Cassese (Il Messaggero), « Habemus le conclave » - Mais pas encore un pape (Fatto Quotidiano), « Comment sortir du pétrin (et de Casini) » - La réunion de coalition du centre droit se tiendra aujourd’hui. Salvini hésite entre Casini et Casellati. Letta serait lui aussi tenté mais hésite et annonce voter blanc. Draghi est de plus en plus isolé (Il Giornale).
Les JT couvrent essentiellement l’élection du président de la République, notamment la fumée noire pour le troisième scrutin, ainsi que les négociations entre les différents partis, la situation pandémique et le débat sur le prolongement de la durée du pass sanitaire renforcé, la crise ukrainienne et la Journée Internationale de la mémoire des victimes de génocide.
COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Folli « Un acte presque de révolte de la part du Parlement » : « Hier, plusieurs raisons de mécontentement se sont croisées. Il y a eu d’abord la volonté de G. Meloni de montrer son impatience à l’égard de l’agitation de Salvini, cherchant à endosser la fonction de faiseur de roi, mais sans y parvenir. Le nom de Crosetto, destiné à rassembler les voix unies de Fratelli d’Italia (63), a fini par en obtenir le double. Salvini a ainsi reçu un double avertissement de la part du centre droit. On a voulu lui faire comprendre que la candidature d’E. Casellati, mise sur la table avec beaucoup approximation, n’a pas de chance de passer. Non seulement elle a été rejetée par le PD, par Renzi et par le M5S, mais ce nom n’obtiendra même pas toutes les voix du centre droit. Salvini se trouve devant le gouffre. Ses consultations doivent résoudre l’énigme dans de courts délais, autrement la droite prendra un autre chemin. Les 125 voix pour Mattarella sont un message pour que ce dernier accepte de rester au Quirinal. C’est aussi un signal de mécontentement à l’égard de la stratégie de la temporisation du PD. Ce dernier n’a pas su ou voulu s’engager sur un profil et a fini par se cacher derrière le nom de Draghi. Les voix pour Mattarella indiquent aussi qu’une partie du Parlement souhaite la stabilité, qui serait assurée par la reconduite de son mandat. P.F. Casini a obtenu, pour sa part, 52 voix, ce qui n’est pas peu, avec la même logique de stabiliser la mandature. S’il est vrai que nous avons assisté à une petite révolte, rien n’empêche de croire que ces voix pourraient augmenter. Surtout si la nuit n’aura pas porté conseil et si nous assisterons à un autre scrutin transitoire (cette fois-ci avec un seuil de 505 voix). Hier la soirée a été marquée par les rumeurs, ensuite démenties, d’une rencontre entre Salvini et le juriste Sabino Cassese. Ce dernier a une renommée de réformateur, raison pour laquelle il n’est pas apprécié par une partie du M5S. Cependant, il s’agirait d’un choix courageux et qui mériterait un minimum d’attention. »
COMMENTAIRE, Corriere della Sera, de Massimo Franco, « L’entente qu’il faudrait » : « La méthode et le profil recherché ont au moins été esquissés. Il faudrait une candidature en mesure de rassurer le Parlement qui ne sera pas réélu avant 2023, acceptée par toutes les forces politiques de la majorité afin qu’aucune ne tente une percée alors que jusqu’à présent tous ont assuré leur soutien à Mario Draghi, et qui, enfin, ne compromette pas la crédibilité de l’Italie sur la scène internationale. Un profil devrait émerger aujourd’hui, les réunions nocturnes devraient avoir servi à vaincre quelques résistances. Après le troisième scrutin ‘à vide’ d’hier, on perçoit l’impatience des grands électeurs de parvenir à une solution rapide. A travers les quelques noms lancés au milieu des centaines de bulletins blancs, on peut lire plusieurs messages. Les voix pour Sergio Mattarella dénotent la nostalgie pour la stabilité et l’impartialité qu’il a incarnées. Les voix recueillies par l’ancien fondateur de Fratelli d’Italia, deux fois plus nombreuses qu’il n’y avait d’électeurs de ce parti, sont un message contre la liste de candidats annoncée par le centre-droit. Elles sont aussi un avertissement au chef de la Ligue Matteo Salvini, comme pour dire que son actuel rôle de chef d’orchestre ne va pas de soi. Les 52 voix pour Pier Ferdinando Casini, ancien président de la Chambre et sénateur des listes du PD, ont marqué les esprits, de même que les -seules- 2 voix pour Draghi. On ne sait pas bien s’il s’agissait d’un ‘non’ préventif au Président du Conseil. En tous cas, à partir d’aujourd’hui, l’élection devrait en théorie être ‘plus facile’ puisque 505 voix suffisent (non plus la majorité des deux tiers mais la majorité absolue). Il n’y a toutefois toujours pas d’accord entre forces politiques mais les noms de Draghi et de Casini demeurent en fond des négociations, et d’autres noms circulent encore dans la nuit, comme celui de la cheffe du département de la sécurité et du renseignement italien, Elisabetta Belloni. C’est le double enjeu à la fois de la présidence de la République et de la présidence du Conseil, qui rend l’issue du match si incertaine. Draghi reste une figure centrale et qu’il sera difficile d’éclipser sans provoquer un important contre-coup y compris au niveau international. De fait, avec Mattarella, il a redonné de la crédibilité à l’Italie, ce qui manquait depuis longtemps. Surtout si l’on pense aux deux années et demie de gouvernement 5 Etoiles et à l’ambiguïté initiale sur les alliances avec l’Europe et l’OTAN. Ce risque a été fortement réduit mais il persiste encore, il reste donc nécessaire pour le prochain Président de la République de garantir un ancrage fort à certains principes. Si les deux garants que sont Mattarella et Draghi devaient sortir de scène, cela introduirait une inconnue importante et aurait des conséquences sur les aides de l’UE accordées à l’Italie. L’effort d’unité que les forces politiques semblent enfin s’être décidées à poursuivre ne doit pas se perdre, à voir si le Parlement sera en mesure de les suivre jusqu’au résultat final. »
PREMIER PLAN, Corriere della sera, de R. Gessi, « Stop au président de centre-droit. On se concentre sur Casini, Draghi et Belloni. » : « Nous y sommes presque, et aujourd’hui, 505 voix suffiront pour élire le nouveau président de la République. Au bout d’innombrables discussions et entretiens, il semblerait que les regards se concentrent sur Pier Ferdinando Casini, Mario Draghi et Elisabetta Belloni. Voici le résultat d’une journée aux mille rebondissements où l’on a arrêté de croire à l’élection de la Présidente du Sénat de la part du centre droit, entendu les rumeurs au sujet d’un soutien de Salvini à Sabino Cassese, les espoirs d’un deuxième mandat de Mattarella et l’entrée d’Elisabetta Belloni dans la liste de plus en plus restreinte des noms possibles. Conte et Salvini continuent de répéter que Draghi doit absolument rester au Palais Chigi pendant que Le Monde explique candidement ce que tout le monde sait déjà : l’actuel Président du Conseil possède une aura internationale comme personne d’autre et il est difficile qu’il reste au Palais Chigi alors que l'Italie s'apprête à entrer en campagne électorale et que les réformes risquent de passer en second plan. Casini - qui a reçu 52 voix lors du troisième scrutin - commence à être sérieusement pris en considération par le centre-droit. Les plus hostiles à Casini sont surtout à chercher du côté des 5 étoiles chez qui il est considéré irrecevable pour certains. Les 125 voix reçues par Mattarella sont surtout l’indice de la popularité récoltée au fil de son septennat. Mais Mattarella a plusieurs fois déclaré qu’il ne souhaite pas renouveler son mandat au Quirinal, pour un choix personnel mais surtout car il le considère peu correct politiquement parlant. »
PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de Paola Di Caro, « Le message de Giorgia à la Ligue ; suspicions réciproques au sein de la coalition » : « Des soupçons réciproques, des craintes, des stratégies secrètes et des divisions… tout doit se résoudre d’ici la fin de matinée lors d’une réunion avant le dernier scrutin, pour éviter les divisions et parvenir à un résultat satisfaisant pour tout le monde. Bien qu’ils démentent, cela faisait longtemps que le centre-droit n’apparaissait pas aussi divisé. Tajani, Salvini et Meloni ont beau se consulter, ils ne parviennent à s’accorder autour d’un unique nom et à voter uniformément. La proposition de Meloni, qui misait sur un candidat de centre-droit, a été écartée par ses deux alliés afin d’éviter la confrontation avec les restes des forces politiques. Forza Italia veut éviter la chute du gouvernement et les élections anticipées, probablement par peur de ne pas être réélus au gouvernement. Hier, tous ont donc voté blanc, hormis Fratelli d’Italia qui a voté pour un candidat de ses rangs afin de ‘faire bouger la situation’ affirme Giorgia Meloni. La leader exhorte Salvini à trouver un candidat de centre-droit qui les rassemble tous. Mais Salvini préfère la voie du dialogue à l’offensive, or dans l’après-midi deux noms semblent véritablement émerger : Mario Draghi et Pier Ferdinando Casini. Puis, dans la soirée, Elisabetta Belloni, semble avoir de bonnes chances. Elle est la favorite du Parti démocrate et du M5S, et ne suscite pas d’objection ni de véto du centre-droit. ‘C’est une candidate à prendre en compte’ dit-on même chez les centristes et Forza Italia. Pour ce qui est de Draghi, une part non négligeable de la Ligue étant favorable à son élection, Matteo Salvini doit dialoguer avec les alliés au gouvernement du PD et du M5S d’une part, et avec les alliés de la coalition d’autre part. Si Silvio Berlusconi est encore hospitalisé, il a repris le dialogue politique et il a fait savoir à Matteo Salvini qu’il restait opposé à Draghi mais favorable à un candidat de centre-droit. Il semble qu’il pourrait toutefois également considérer Casini. Or cette fois, c’est la Ligue qui a des difficultés à converger sur ce candidat et Fratelli d’Italia y est fermement opposé, préférant encore Draghi. Les pièces du puzzle sont donc très difficiles à assembler, il apparait risqué de forcer la main d’une partie de la coalition sur un candidat consensuel au-delà des rangs du centre-droit. A ce stade on ne sait donc pas encore s’ils choisiront de voter blanc, pour l’un des leurs ou s’ils se verront contraints de demander à Mattarella le sacrifice d’un second mandat. »
PREMIER PLAN, Repubblica, de G. Vitale, « Le drôle de couple Letta-Renzi et le pacte pour bloquer le raid de la droite. » : « La journée d’hier a été scandée par trois grands moments pour Enrico Letta. Tout d'abord, le matin, il déclare que ‘’chacun est libre d’exprimer son opinion, mais là le moment est décisif’’. Cette invitation à éviter les déclarations ambiguës et à arrêter de chercher des solutions alternatives s’adressent surtout à deux personnes : le ministre de la Culture Dario Franceschini, le plus hostile à l’élection de Draghi au Quirinal et qui fait de tout pour pousser Casini ainsi que le ministre du travail, Andrea Orlando, partisan d’Amato. Le deuxième moment fort arrive à l’heure du déjeuner lorsque le secrétaire du PD s’entretient avec Matteo Renzi. Ce dernier assure ne pas avoir l’intention de soutenir un candidat du centre-droit et qu’il fera de tout pour empêcher que soit élue Elisabetta Casellati. Et finalement, que soit élu Draghi, le favori de Letta, ou Casini, le candidat fétiche de Renzi, ou encore qu’ils parviennent à une convergence sur une tierce personne, tous deux pourraient crier victoire. Enfin, le troisième moment clef arrive dans la soirée, lorsque Letta apprend que le centre-droit a décidé d’aller à Canossa et qu’il entend évaluer les noms proposés par la gauche. C’est donc à son tour de jouer, et le secrétaire démocrate apparaît satisfait : ‘“Quoi qu’il arrive, nous aurons un président vendredi, nous avons atteint notre but : après avoir abandonné la candidature de parti, un nom super partes pourra être discuté. Voilà notre victoire : nous n’aurons pas de président de droite.’’ Mais attendons encore de voir ce que nous réserve la journée de demain. »
ARTICLE, La Stampa, G. Paolucci « Italie-Russie, la réunion des polémiques » : « La visioconférence d’hier entre Poutine et les dirigeants des entreprises italiennes avait été validée en le 6 décembre dernier, pendant la rencontre entre le ministre des Affaires Etrangères L. Di Maio et le ministre russe de l’Industrie D. Manturov. L’un des deux organismes qui a suivi l’organisation, le Comité entrepreneurial italo-russe, est un organisme bilatéral lié étroitement aux deux gouvernements. La composition actuelle a été établie par un décret ministériel du 21 septembre 2020, signé par Di Maio, et qui en établit les domaines et les modalités. Mardi, les sources de l’Adn Kronos ont défini cette rencontre comme une ‘’initiative purement privée’’. Il n’a pas été possible d’avoir un commentaire de la part de la Farnesina sur ce point. L’embarras créé à la veille a encore été redoublé par l’intervention du Palais Chigi, qui a demandé aux sociétés ayant une participation publique dans leur capital de ne pas se rendre au rendez-vous. Une ‘’moral suasion’’ qui n’a produit que des effets partiels. La visioconférence s’est terminée à 14h ; l’embarras de plusieurs personnes, à l’intérieur et à l’extérieur des palais, a persisté au-delà. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
14:13 | Lien permanent | Commentaires (0)
26/01/2022
Le CPACHongrie se tiendra à Budapest le 25 et le 26 mars 2022.
Hongrie, USA, Brésil, Espagne. Le CPACHongrie se tiendra à Budapest le 25 et le 26 mars 2022 avec Viktor Orbán comme conférencier principal. La présence du président brésilien Eduardo Bolsonaro et du président de Vox Santiago Abascal est déjà confirmée. (Le CPAC est une réunion organisée par des conservateurs US.)
21:23 | Lien permanent | Commentaires (0)
"Salvini propose trois noms mais les pourparlers sont toujours au point mort."
Italie. Revue de presse.
La presse italienne titre encore largement sur l'élection du Président de la République, et notamment sur le deuxième tour de scrutin d’hier marqué lui aussi par la prédominance du vote blanc et l’absence de convergence politique autour d’un candidat commun : « Salvini propose trois noms mais les pourparlers sont toujours au point mort » - Pera, Moratti et Nordio ont été proposés mais Letta demande un vrai échange entre les partis. Nouvelle fumée noire hier (Corriere della Sera), « L'ombre de Casellati sur le Quirinal » - Malgré les trois noms évoqués, le centre droit tente de former une majorité autour de la présidente du Sénat ou de Tajani. Conte s'oppose à la candidature de Draghi, le Pd soupçonne le M5S de vouloir avancer de manière autonome (La Repubblica), « Le centre droit tente d'imposer son candidat » - Pera, Moratti et Nordio figurent dans la liste mais la vraie carte est Casellati. Letta rejette les propositions et demande une rencontre bipartisane (La Stampa), « Quirinal, les partis accélèrent » - Le centre gauche rejette la liste de noms du centre droit. Letta propose de trouver une solution transpartisane (Il Messaggero), « La politique otage du PD » - Le centre gauche rejette la liste de noms mais ne fait pas de proposition (Il Giornale). La crise ukrainienne, et notamment l'appel téléphonique entre les présidents E. Macron et V. Poutine, prévu pour vendredi, est aussi citée par le Sole 24 Ore et le Messaggero.
Les JT couvrent essentiellement le troisième scrutin pour l’élection du Président de la République qui va se tenir aujourd’hui, les trois noms proposés par le centre-droit, la situation pandémique avec une augmentation des hospitalisations mais un nouveau record de guérisons et la situation à la frontières ukrainienne avec notamment l’envoi de moyens militaires américains, la concertation entre Olaf Scholz et Emannuel Macron sur le sujet ainsi que les entrainements russes en Crimée.
Sur Twitter, les hashtags #PresidenzaDellaRepubblica et #Quirinale2022, en référence aux élections du Président de la République, dominent.
ARTICLE, Corriere della Sera, A. Polito « La guerre sur une liste partisane de noms et le risque de répéter la débâcle de Bersani » : « La guerre des Deux Roses avait duré 20 ans, dévastant l’Angleterre, détruisant la vieille aristocratie qui l’avait contrée et déterminant la victoire d’un nouveau régime avec la dynastie des Tudors. La rose (la liste) proposée hier par le centre droit n’a duré que quelques heures et aurait pu marquer le début de la fin pour un système politique déjà à bout de souffle, ouvrant ainsi les portes à un nouvel Henri VIII. C’est peut-être la raison pour laquelle le centre gauche s’est refusé à la mener, en la snobant. Et il pourrait même l’avoir sabotée. Il est possible, en effet, que le centre droit vote pour son « champion », par exemple Nordio, pour découvrir qu’il dispose de moins de voix que les 453 qu’il estime avoir. Ce serait le signal qui marquerait l’impuissance et qui pousserait le centre droit à des solutions plus modérées. Il est vrai aussi que cette liste semble inexistante. Où sont passés Frattini, Casellati, Tajani ? Ces derniers seront-ils proposés pour tenter « un coup » à partir du 4e scrutin ? Salvini pourrait être tenté, faisant fi du danger de répéter l’erreur de Bersani qui avait proposé la candidature de Prodi, 9 ans plus tôt, avec l’échec qu’on lui connait. Or, en théorie Bersani disposait des voix nécessaires pour le faire élire, ce qui n’est pas le cas de Salvini. Ce dernier doit alors les chercher ailleurs. Peut-être au M5S ou parmi les anciens 5 Etoiles. Dans ce cas, il devrait tenter la candidature de Casellati, car elle avait reçu les votes du M5S à la présidence du Sénat (mais les 5 Etoiles avaient obtenu en échange l’élection de Fico à la Chambre et, depuis, les relations avec elle se sont plutôt détériorées). Ou bien jouer la carte Frattini, tellement apprécié par le M5S que le PD a du hausser le ton pour que son nom disparaisse des négociations. Toutefois, Salvini a présenté sa liste pour d’autres raisons : gagner du temps, au moins 12 heures, et essayer la voie unitaire, c’est-à-dire un candidat pouvant recevoir les suffrages de tous les partis de la majorité gouvernementale. Casini représente la dernière possibilité, si tout devait sauter. Il y a d’autres noms sur lesquels E. Letta garde encore quelques espoirs : Amato, Severino et Belloni. De l’autre côté du fleuve, de loin, Draghi observe et attend. »
ARTICLE, Sole 24 Ore, L. Palmerini « La stratégie de Letta sur le timing et l’appel lancé par Casini » : « L’impasse semble être surmontée. Les partis se sont aperçus de la sensation d’égarement, voire d’ennui, des citoyens à l’encontre des liturgies politiques. C’est la raison pour laquelle ils ont fait passer le message d’une accélération. Par ailleurs, la liste des noms proposés par le centre droit (Moratti, Pera et Nordio) avait comme but d’avancer dans la négociation. Et le centre gauche l’a refusée avec politesse sans en proposer une autre, bien conscient qu’il n’y avait pas de candidats sérieux dans cette liste. Letta dit qu’il faut faire vite pour éviter que les négociations ne deviennent incontrôlables. Le Pd craint que derrière ces propositions, le vrai nom qu’ils souhaitent proposer soit celui de Casellati, pouvant trouver l’accueil favorable de Renzi (et d’une partie des 5 Etoiles), ce qui signifierait pour Letta de subir l’élection. Ce serait alors une défaite. Voilà pourquoi il demande au centre droit de dialoguer au maximum. Par ailleurs, si Salvini voulait présenter la candidature de Casellati, le PD pourrait voter blanc, poussant le leader de la Ligue vers un possible échec. La candidature de Draghi reste toujours valable car nous ne savons pas si les pourparlers vont aboutir à un accord ou à un enlisement. C’est toutefois le nom de Casini qui se fraye un chemin. Hier, ce dernier a publié sur les réseaux sociaux une photo de lui à 19 ans, sur l’estrade d’un meeting politique, avec un message éloquent : ‘’la passion politique représente toute ma vie’’. Comment faut-il le décrypter ? Comme une candidature d’un homme politique contre celle d’un technicien, tout d’abord. Une revendication claire du rôle des partis dans un moment où même ce dilemme s’invite dans l’élection du prochain Président de la République. C’est une sorte d’appel aux grands électeurs qui pourraient trouver, dans la candidature de Casini, une sorte de rachat. »
COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Folli « La recherche difficile d’un nom neutre » : « Les noms présentés dans la liste du centre droit semblent avoir été écrits pour qu’ils disparaissent rapidement du débat romain. Des trois, seul Marcello Pera a une histoire institutionnelle qui puisse faire de lui un candidat digne de ce nom. Ce qui ne veut pas dire qu’il aura nécessairement un soutien large. Pera est cependant la seule carte qui peut être jouée lors du 4e scrutin où il suffira 505 voix pour être élu. Toutefois, cela ne semble pas être le dessein de Salvini, car l’élection de Pera ouvrirait une crise dans la majorité transversale qui soutient Draghi. Le centre gauche de Letta et Conte se trouvent dans une situation semblable. Ils ne disposent pas d’un nombre suffisant de voix pour faire élire un candidat trop associé à un camp politique. Or, les délais sont courts. Le spectacle d’un système politique enlisé est la dernière chose que l’on pourrait souhaiter. Toutefois, E. Letta avait cessé d’adopter cette attitude presque dédaigneuse avec laquelle il avait exclu tout candidat provenant des bancs du centre droit après le retrait de Berlusconi. Puisque les deux coalitions n’ont pas le nombre nécessaire de voix, il existe désormais deux possibilités. Il est possible d’aller vérifier, une par une, les voix qui manquent au sein du front opposé. Ce serait cas de la candidature Casellati. Il y a toutefois un risque de se consumer dans un bras-de-fer qui serait nuisible à l’Italie. Autrement, en mettant de côté les divergences, il est possible de chercher ensemble un nom qui soit neutre et qui puisse être soutenu par une majorité large, pouvant coïncider avec celle qui soutient Draghi. A condition que tous soient conscient du fait qu’il faudra jouer cette carte avec un sens des responsabilités. Il n’est pas non plus exclu qu’un Parlement essoufflé finisse par s’adresser à nouveau à Mattarella en lui demandant un acte de sacrifice. Nous n’en sommes pas à ce point. Les Chambres doivent encore se prononcer sur des solutions plus abordables, à condition qu’elles soient en mesure de le faire. »
EDITORIAL, Il Messaggero, P. Pombeni « L’arbitre que les partis doivent trouver » : « Le match en cours est compliqué et concerne le futur du pays. Il ne s’agit pas de trouver un sauveur à envoyer au Palais Chigi ou au Quirinal. Nous nous trouvons devant un moment qui déterminera la tenue du système politique italien. Voici le véritable enjeu. La tenue de notre système repose sur le Président de la République, qui est l’arbitre, et le Président du Conseil, qui est le point d’équilibre pour la gouvernabilité. Nous nous retrouvons dans une situation délicate du point de vue sanitaire, économique et des relations européennes et internationales. Le but est alors de trouver une solution pour le Quirinal pour que l’Italie poursuive son chemin vers la stabilité. Il faut alors évaluer une solution politique. Il faut que les partis parviennent à doter le pays d’un arbitre qui soit crédible au vu aussi du prochain rendez-vous électoral qui ne s’annonce pas facile. Il faut un profil - femme ou homme - chevronné, ayant une sensibilité politique et d’équilibre, ayant les qualités de patience et perspicacité pour coopérer et faire sortir l’Italie des incertitudes d’une longue phase de transition. »
ENTRETIEN, La Stampa, de Riccardo Molinari, président des groupes parlementaires de la Ligue à la Chambre, « il n’y a aucun veto sur Draghi, mais le Président du Conseil ne peut pas laisser le pays dans le chaos. » : « En présentant une liste de noms possibles, nous avons progressé depuis les derniers jours, car cela signifie que nous pouvons entamer une véritable discussion avec le centre-gauche. Je doute que l’on puisse déjà parvenir à une solution, mais nous devrions commencer à y voir plus clair à partir du 4e scrutin. Il est encore tôt pour parler d’une victoire du centre-droit bien que nous pourrions réussir à imposer l’un de nos candidats. Nous n’avons pas inséré le nom de Maria Elisabetta Alberti Casellati, car, comme Antonio Tajani, elle revêt un rôle tellement prestigieux qu’elle n’a pas besoin d’être proposée dans une liste. Mme Casellati ainsi que M. Tajani sont éligibles par eux-mêmes. Le fait que Draghi et Salvini aient un dialogue quasi-constant n’a rien à voir avec le Quirinal. Notre objectif est de renforcer le gouvernement, au sein duquel nous souhaitons rester au point que Salvini s’est déclaré prêt à entrer dans l’exécutif pour lui donner plus de poids. Nous continuons de défendre l'idée que Draghi doit rester au Palais Chigi. Il est très difficile d'imaginer quelqu’un d’autre capable d'assurer la stabilité de cette majorité, surtout avec la campagne électorale à l’horizon. »
PREMIER PLAN, Corriere della sera, de M. Cremonesi et P. Di Caro, « La Ligue à la recherche de voix chez les 5 étoiles. Et elle réfléchit à un raid en pleine séance pour imposer Casellati. » : « La liste des noms proposés par le centre-droit n’est pas simplement une formalité de routine. C’est le signe que le centre-droit est bien là et qu’il est compact, pour reprendre les mots de Meloni et Salvini. L’idée est, peut-être, de commencer par le nom de Carlo Nordio, l’ancien adjoint au procureur de Venise. Officiellement proposé par Meloni, Nordio est celui qui pourrait recueillir le plus de voix transversales. Dans tous les cas, c’est un bon test pour comprendre d’où on part et dans quelle direction avancer. Il est fortement probable que la présidente du Sénat Maria Elisabetta Alberti Casellati - que Berlusconi aimerait beaucoup voir au Quirinal - soit la ‘’carte cachée’’ que le centre-droit ne veut pas gâcher. Mais la situation risque d’être plus difficile que prévue si Nordio ne parvient pas à obtenir les voix suffisantes. Et il n’est pas certain que Casellati fasse un meilleur score que Nordio, malgré les espoirs que nourrit Salvini, qui pourrait ainsi revendiquer avoir été le premier faiseur de roi de l’histoire du centre-droit. »
COULISSES, Repubblica, de T. Ciriaco, « Désormais le président du Conseil agit discrètement pour revenir sur le devant de la scène lors du 5e scrutin. » : « Aucune source officielle n’a confirmé la rencontre entre Draghi et Mattarella malgré les rumeurs qui circulent. Le président du Conseil s’entretient très certainement avec Letta et Salvini, confiant probablement qu’ils lui permettent de revenir sur le devant de la scène. Or, pour l’instant, ce scénario ne parait pas le plus probable. On parle en effet de rencontres entre le ministre démocrate Francescini avec des membres de Forza Italia pour soutenir un deuxième mandat de Mattarella ou l’élection de Casini. De même, la position de la Ligue est difficile à cerner. Salvini ne veut-il vraiment pas de Draghi au Quirinal, ou est-ce seulement une stratégie ? Le Palais Chigi continue de faire confiance à Salvini, mais l’insistance avec laquelle la Ligue demande au président du Conseil de rester à sa place n’est pas de bon augure. Dans la journée d’hier ont été proposés deux scénarios qui inquiètent la ‘’galaxie draghienne’’, à savoir les candidatures de Casellati ou de Casini. Mais Draghi continue d’y croire. Le plus difficile est de convaincre le centre-droit qui ne veut pas rater l’occasion d’imposer pour la première fois un candidat. La seule solution pour y parvenir est de discuter avec Berlusconi. Et c’est là que les sources divergent : entre ceux qui assurent qu’une conversation téléphonique entre le Cavaliere et le président du Conseil a bien eu lieu et ceux qui soutiennent que Berlusconi n’est pas joignable depuis son hospitalisation, il est difficile de démêler le vrai du faux. D’autres affirment même que Berlusconi soutiendrait Casini si la possibilité qu’il soit en retour nommé sénateur à vie venait à se concrétiser. Au milieu de ce chaos de possibilités, il ne faut pas non plus exclure que Draghi puisse se défiler de cette course pour laisser place à un autre final et ne pas laisser l’exécutif en suspens tandis que le reste du monde continue d’avancer.»
ARTICLE, Corriere della Sera, de Fabrizio Massaro, « Poutine et les grandes entreprises italiennes, la rencontre d’affaires se transforme en affaire diplomatique » : « La visioconférence prévue ce matin entre les principales entreprises italiennes présentes en Russie (Pirelli, Unicredit, ENEL, Banca Intesa, ENI, Generali…) et le président russe Vladimir Poutine est devenue un affaire d’Etat puisqu’elle a lieu en pleine crise ukrainienne. La question a même été évoquée lors d’un point de presse organisé par la Maison Blanche. Les conseillers de Joe Biden ont toutefois esquivé la question en soulignant la ‘grande harmonie entre Etats-Unis et UE’ sur de possibles sanctions à l’encontre de Poutine. Le Président américain a par ailleurs évoqué la possibilité de déplacer des troupes américaines en Europe, sans toutefois envoyer de militaires en Ukraine. Certaines entreprises ont annulé leur participation, comme ENI par exemple. Le ministère italien des Affaires étrangères a été informé de cette réunion qui est un événement privé auquel ne prend pas part l’Ambassadeur à Moscou. La Présidence du Conseil a toutefois demandé aux dirigeants des entreprises auxquelles l’Etat participe de ne pas participer. Une demande qui ne sera pas suivie par le PDG d’ENEL. Unicredit aussi devrait participer quand même, bien qu’elle ait dernièrement freiné son développement en Russie compte tenu du contexte géopolitique. La rencontre, organisée par la Chambre de commerce italo-russe, portera notamment sur le développement de la coopération dans le secteur de l’énergie et des technologies environnementales. Un sujet qui inquiète en Europe. Mateo Salvini a tenu à souligner que ‘contrairement à d’autres pays européens, l’Italie se retrouverait dans le noir et dans le froid du jour au lendemain si les robinets de gaz devaient être fermés’. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
13:43 | Lien permanent | Commentaires (0)
25/01/2022
L’AfD présente le dirigeant du groupement CDU Werteunion Max Otte en tant que candidat au poste de président de la République.
Allemagne. L’AfD présente l’économe et dirigeant du groupement CDU Werteunion (union des valeurs) Max Otte en tant que candidat au poste de président de la République. La CDU demande à Max Otte de quitter la CDU.
La CDU Werteunion dispose de 4.000 membres. Elle s’est constituée en opposition à la politique migratoire de 2015 d’Angela Merkel.
Deux autres candidats
Le président sortant, le social-démocrate (SPD) Frank-Walter Steinmeier, est candidat des partis du système, y compris la CDU, au poste de président. Les post-communistes de die Linke ont aussi un candidat.
Alice Weidel (AfD), Max Otte (CDU) et Tino Chrupalla (AfD)
22:01 | Lien permanent | Commentaires (0)
" Sous l’avalanche de bulletins blancs, il a été possible de voir la petite lueur d’une négociation."
Italie. Revue de presse.
La presse italienne titre largement sur l’élection du Président de la République, et notamment sur le premier scrutin marqué hier par l’absence de convergence politique autour d’un candidat commun, la plupart des grands électeurs ayant choisi de voter blanc : « Quirinal, des négociations avec plusieurs obstacles » - Une série de rencontres a eu lieu entre les dirigeants et Draghi. Salvini serait tenté d’imposer son choix mais Letta prévient : attention, tout risque de sauter (Corriere della Sera), « Le double jeu de Salvini » - Fumée noire pour le premier scrutin. Le chef de la Ligue négocie avec Letta mais s’oppose à l’idée de nommer Draghi au Quirinal. Conte cherche une convergence sur un nom de centre droit : Frattini serait le favori (La Repubblica), « Draghi ouvre les négociations sur le Quirinal » - Le Président du Conseil rencontre Salvini et Letta pour connaitre son avenir. Le centre-droit et Conte (M5S) convergent sur Frattini (La Stampa), « Quirinal, coup d’envoi des négociations » - Salvini rencontre Draghi et les leaders du PD et du M5S, puis augmente le prix de l’accord, suscitant l’énervement de ses alliés : ce n’est pas lui qui décide (Il Messaggero), « Draghi s’invite dans les consultations » - Le chef du gouvernement décide enfin de s’exposer pour évaluer ses chances mais ne parvient pas à convaincre les partis. L’hypothèse d’un Mattarella-bis fait surface (Il Giornale).
COULISSES, Corriere della Sera, de Monica Guerzoni, « Coups de téléphone et entretiens menés par le Président du Conseil ; les inquiétudes pour le gouvernement » : « Mario Draghi entre dans l’arène, bien décidé à préserver l’héritage de son gouvernement et à conjurer l’agression des marchés financiers contre l’Italie. Il s’est lancé dans une série de consultations avec les leaders de la majorité. Il a rencontré discrètement Matteo Salvini qui va avoir un rôle déterminant dans l’élection du prochain président de la République, puis Enrico Letta et Giuseppe Conte. C’est seulement le début et les contacts se poursuivront aujourd’hui, afin de favoriser un accord qui préserve l’unité nationale. Mais il parait que son face à face avec le leader de la Ligue ne se serait pas bien passé, voire pas bien du tout. La Présidence du Conseil dément par ailleurs catégoriquement que Draghi ait tenté de négocier les noms et portefeuilles pour le prochain gouvernement. Ce n’est donc pas vrai que Matteo Salvini lui aurait demandé le ministère des Infrastructures. D’après les soutiens de Draghi, ces rencontres s’expliquent par la promesse de l’ancien président de la BCE que l’on ne parviendrait à aucune solution pour la présidence de la République et pour le gouvernement ‘sans les partis ou contre les partis’. A Salvini puis à Letta il aurait dit vouloir avancer pas à pas, avec prudence et attendrait des partis qu’ils lui indiquent le rôle qu’il devra jouer dans cette phase, pour le bien du pays. Et, s’il devait succéder à Mattarella, ce serait aux partis de construire un accord sur le gouvernement. Il n’aurait en revanche commenté aucun des noms qui ont émergé pour lui succéder. Mais lui aussi a exprimé ses conditions. Si c’est un candidat partisan qui accède au Quirinal, cela mettra fin au gouvernement d’unité nationale et l’exécutif tombera. Or il met en garde sur le risque d’affaiblissement du Président du Conseil et d’instabilité politique pour le pays. Deux possibilités pour préserver la majorité et le gouvernement : ou c’est Draghi qui est élu au Quirinal, ou il faut parvenir à une entente autour d’une figure impartiale telle que Giuliano Amato, afin que l’actuel chef de l’exécutif conserve son poste sans remous. Les proches de Draghi alternent entre pessimisme et optimisme. Certains pensent que l’actuel marasme politique lui permettra d’être élu à la tête de l’Etat lors du quatrième scrutin, d’autres affirment que le mur érigé par la Ligue est trop haut, avec l’aide de Forza Italia, des 5 Etoiles les plus proches de Conte et d’une part des démocrates proches de Franceschini, Bettini et Orlando. Au PD au fond, nombreux sont ceux qui misent tout sur Casini. »
COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Folli « Le Quirinal et le gouvernement demeurent le nœud le plus difficile à défaire » : « Sous l’avalanche de bulletins blancs, il a été possible de voir la petite lueur d’une négociation, chose considérable par rapport au brouillard de ces derniers jours. Il y a aussi un aspect important à signaler : le Président du Conseil a renoncé à son silence et a accepté de rencontrer (ou d’appeler par téléphone) certains des joueurs du rébus concernant le Quirinal. Il s’agit d’un changement de stratégie nécessaire en partant du fait que les dirigeants des partis, bien qu’amoindris, ne peuvent pas être ignorés. Trois personnalités sont en train d’émerger dans ces négociations : M. Salvini, E. Letta et, de manière plus discrète, M. Renzi. Certes, ces négociations, sans doutes difficiles, auraient moins de chances de réussite s’il l’un des interlocuteurs n’était pas au Palais Chigi. Draghi reconnait au partis un poids déterminant et reconnait que les négociations concernent non seulement le Quirinal mais aussi le prochain gouvernement : sa composition, son épaisseur politique, son programme et la personne qui le dirigera. Encore une fois, on revient au point principal : l’élection du Chef de l’Etat est strictement liée à l’exécutif de fin de mandature. Salvini semble se présenter comme l’architecte de cette nouvelle centralité de la Ligue : il veut obtenir un maximum avant d’engager son parti en faveur de Draghi au Quirinal. Mais ce qu’on demande à Salvini, à Letta et à Renzi, est d’œuvrer en faveur de la stabilité, au lieu de commencer une campagne électorale. Autant aller aux élections anticipées que se disputer pour des fins électorales et nous exposer au désarroi international. »
COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Cappellini « Le grand obstacle » : « Le principal obstacle sur le chemin de Draghi au Quirinal ne s’appelle pas S. Berlusconi mais M. Salvini. La vérité est que le dirigeant de la Ligue a hâte de se débarrasser d’une figure encombrante qui a provoqué une guerre interne, puisqu’un courant du parti, allant de Giorgetti aux présidents des régions, a montré plus d’affinité avec Draghi qu’avec son chef de parti. Par ailleurs, cette solution verrait Draghi Président du Conseil préparer un prochain exécutif en confiant entre les mains de Draghi Président de la République la tâche purement notariale de le ratifier. Ce serait un contresens constitutionnel. La présence de la Ligue au sein de l’exécutif, arrivée à la dernière minute après l’avis défavorable de Salvini, aurait dû représenter une garantie d’un schéma bipartisan pouvant être valable aussi pour le Quirinal. Or, Salvini n’est pas un homme d’unité nationale. Et Draghi a sans doute sous-estimé l’instabilité du leader politique, qui poursuit toujours le but de revenir sur le devant la scène depuis qu’il a perdu le ministère de l’Intérieur au moment où les sondages galvanisaient les ambitions de la Ligue. Et dans cette volonté de devenir le faiseur de roi, il pourrait même trouver un allié inattendu : G. Conte, qui n’a jamais digéré son remplacement au Palais Chigi par le « super technicien » voulu par B. Grillo. »
COMMENTAIRE, Corriere della Sera, A. Polito « Le meilleur, le moins bien et le plan C » : « Pour sauver à la fois la majorité gouvernementale et la mandature, il ne reste plus que deux chemins possibles : le plus grand dénominateur commun (Mario Draghi) ou le plus petit dénominateur commun (P.F. Casini ou un autre nom évoqué hier par E. Letta et M. Salvini). Le choix n’est pas facile car le « meilleur » les divise et « le moins bien » pourrait leur faire perdre « le meilleur ». C’est la raison pour laquelle les dirigeants politiques, à commencer par Salvini, ont commencé à prendre la température auprès de Draghi, pour lui demander : si nous votons pour toi au Quirinal, quel Président du Conseil vas-tu nommer ? Y aurait-il plus de ministres politiques dans le gouvernement ? Encore une fois, ils ont reçu une réponse institutionnelle : il n’est pas dans les prérogatives du chef du gouvernement de désigner son successeur. Bref, les leaders de la majorité devront assumer leur décision sans connaitre les conséquences ou les bénéfices. Du coup, Salvini a demandé à E. Letta un peu plus de temps, tout en lui répondant que Casini n’était pas son choix et qu’il aurait évalué un « moins bon » pouvant convenir à tous. Franco Frattini, par exemple, qui semble avoir le soutien de Di Maio. Mais dans cette phase de crise ukrainienne, quelqu’un est allé sur Internet pour ressortir les déclarations du candidat Frattini comme ‘’arrêtons avec les paranoïas antirusses’’ ou encore ‘’il faut frapper à la porte du Kremlin’’. Une décision devra être prise aujourd’hui, pour la faire décanter demain et la voter jeudi. Au-delà de ce terme, n’importe qui pourrait être élu président de la République »
COULISSES, Corriere della Sera, P. Di Caro « Forza Italia en difficulté mais le règlement de comptes est reporté. L’hypothèse de Casini est sur la table » : « Depuis dimanche, S. Berlusconi est hospitalisé au San Raffaele à Milan. On assure qu’il se porte bien. Toutefois, les contacts avec certains représentants de Forza Italia ont été interrompu et la queue de personnes très proches qui lui rendent visite (Dell’Utri, Galliani, Confalonieri, ses filles Marina et Eleonora) dévoile un climat lourd. Hier, le parti, par le biais de L. Ronzulli, a dû souligner que les divisions internes au parti étaient ‘’inexistantes’’. Toujours est-il que Forza Italia se retrouve sans une régie directe de son leader pendant ces jours déterminants de pourparlers. Certes, Tajani a été mandaté pour rencontrer les autres dirigeants politiques et Gianni Letta maintient les contacts avec tous, y compris Salvini, pour faire une synthèse. La position officielle de Forza Italia sur Draghi demeure toujours la même : il ne peut pas aller au Quirinal car ‘’il doit diriger le gouvernement’’ et son élection représenterait une sorte de ‘’dictature’’ des techniciens et la débâcle définitive de la politique. Mais Berlusconi pourrait faire la surprise et proposer la candidature de P.F. Casini : un homme chevronné et transversal qui appartient à la famille du PPE. On laissera Salvini tenter la carte d’un représentant du centre droit, pour ensuite proposer Casini et sortir ainsi Forza Italia de l’impasse. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
13:53 | Lien permanent | Commentaires (0)
24/01/2022
Logements : « Les gens de La Haye d'abord ! »
Pays-Bas. La Haye (Den Haag). Hart voor Den Haag / Groep de Mos désire que des logements abordables soient construits et que l’immigration soit arrêtée : « Les gens de La Haye d'abord ! »
Afin de donner la priorité aux résidents de La Haye sur le marché du logement, le parti estime que l'ordonnance sur le logement doit indiquer que la priorité est donnée aux « demandeurs de logement économiquement ou socialement liés à la ville » dans le cas d'un permis de logement.
Hart voor Den Haag / Groep de Mos pense que La Haye a également besoin de plus d'espace. Le parti veut construire dans les communes périphériques par annexion ou achat de terrains.
23:36 | Lien permanent | Commentaires (0)
Hongrie : le Fidesz donné gagnant.
Hongrie. L’institut de sondage IDEA place le Fidesz-KDNP à 48 %, l’opposition unie de six partis – dont le Jobbik donné à 11 % – à 44 %, le parti satirique Le chien à deux queues à 4 % et le parti nationaliste Mi Hazánk à 4 %. Le seuil électoral est à 5 %.
23:15 | Lien permanent | Commentaires (0)
Pologne : la construction du mur frontalier avec le Belarus commencera demain.
21:52 | Lien permanent | Commentaires (0)
Finlande : les Finlandais obtiennent 11,1 % lors des élections pour les comtés.
Finlande. Lors des élections pour les assemblées des 21 comtés de ce dimanche 23 janvier 2022, les (Vrais) Finlandais obtiennent 11,1 %. Les nationalistes radicaux du VKK décrochent 1,3 %. Ce scrutin a eu lieu pour la première fois.
Les (Vrais) Finlandais obtiennent 156 mandats et le VKK 10.
17:41 | Lien permanent | Commentaires (0)
Berlusconi renonce à se porter candidat à la présidence de la République.
Italie. Revue de presse.
L’élection du Président de la République, dont le premier scrutin aura lieu cet après-midi, fait les gros titres de la presse italienne. Les observateurs relèvent dans l’ensemble l’absence d’entente préalable entre les différentes coalitions, laissant augurer que ce premier vote ne donnera pas de résultats clairs. « Quirinal, vers le scrutin sans une entente » - Salvini rencontre Berlusconi pour dresser une liste de candidats. Letta s’oppose à l’hypothèse de voter pour des candidats venant des bancs du centre-droit (Corriere della Sera), « Un scrutin des uns contre les autres » - Le premier scrutin pour l’élection du Président de la République se tient aujourd’hui. Salvini rejette la candidature de P.F. Casini et insiste sur un nom issu du centre droit. Le PD annonce voter blanc. E. Letta revient sur la candidature de Draghi ou une réélection de Mattarella. Conte (M5S) annonce une consultation en ligne en cas de formation d’un nouveau gouvernement (La Repubblica), « Quirinal, un premier scrutin à l’aveugle » - Dans un climat de confusion, les grands électeurs s’apprêtent à choisir le nouveau Président de la République. Probable « fumée noire » pour aujourd’hui. E. Letta insiste sur la candidature de M. Draghi mais M. Salvini s’y oppose. Le M5S évoque le nom d’E. Belloni (La Stampa), « Salvini-Letta, test d’entente » - Le premier scrutin se tient aujourd’hui, les deux coalitions devraient voter blanc. Le PD et la Ligue négocient sur le gouvernement (Il Messaggero), « Le centre gauche propose A. Riccardi » - Salvini s’oppose aux candidatures de Draghi et de Casini (Fatto Quotidiano), « Salvini exclut la candidature de Draghi » - Après le retrait de Berlusconi, le centre droit s’oppose à un transfert du Palais Chigi au Quirinal. Draghi devient à son tour clivant. Casini est le favori (Il Giornale).
Les JT couvrent essentiellement le premier scrutin pour l’élection du Président de la République, la rencontre entre les dirigeants E. Letta (PD) et M. Salvini (Ligue) prévue pour aujourd’hui ; les déclarations du directeur Europe de l’OMS sur une fin ‘’plausible’’ de la pandémie, l’entrée en vigueur du pass sanitaire renforcé en France, et la crise ukrainienne.
PREMIER PLAN, Corriere della Sera, d’Adriana Logroscino, « Aucune entente n’a été trouvée pour le moment, on s’attend à des bulletins blancs aujourd’hui ; une rencontre Letta-Salvini est également prévue pour débloquer la situation » : « Avec le retrait de la candidature de Berlusconi, une digue a été rompue. Si le centre-gauche est soulagé, chaque force politique doit se repositionner à quelques heures du premier scrutin qui aura lieu aujourd’hui à 15h. Depuis hier, c’est l’effervescence, le PD, le M5S et Leu sont en contact permanent, Berlusconi et Salvini se sont entretenus longuement au téléphone (le second ayant remercié le premier), sans toutefois parvenir à une conclusion. A ce stade, il n’y a donc pas d’entente entre les forces politiques sur un candidat commun et on s’attend à beaucoup de bulletins blancs pour ce premier scrutin, de la part du centre-droit au centre-gauche, et jusqu’au Mouvement 5 Etoiles. Le secrétaire du Parti démocrate insiste, ‘on ne peut pas se permettre de perdre Draghi comme possible candidat, c’est une ressource trop importante pour le pays’, il n’abandonne pas non plus l’idée que Mattarella puisse rester à la tête de l’Etat pour un deuxième mandat. La Ligue de son côté écarte la candidature de Pier Ferdinando Casini au nom du centre-droit. Enrico Letta espère toutefois qu’un consensus pourra être trouvé d’ici mardi ou mercredi tout au plus. Letta et Salvini doivent se rencontrer aujourd’hui, Letta compte notamment revenir sur la possible accession de Draghi à la présidence de la république refusée par le centre-droit. Le leader de la Ligue s’engage quant à lui sur la cohésion de la coalition de centre-droit, qui devra voter de façon soudée du début à la fin. Avec le retrait de Berlusconi, on a cependant vu qu’aucun groupe politique ne pourra élire le futur président seul. »
PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de M. Cremonesi, « La Ligue élargit les possibilités pour le centre-droit, pour Salvini, il est risqué de changer de Président du Conseil’ » : « L’unité du centre-droit est mise à l’épreuve et la position de Matteo Salvini est particulièrement délicate. Berlusconi ayant renoncé à se porter candidat à la présidence de la République, Salvini devra démontrer qu’il existe bien un centre-droit uni, qu’il peut le fédérer et le guider vers une solution commune. Dans les prochaines heures, le leader de la Ligue devrait officialiser la liste des candidats à la présidentielle proposés par le centre-droit. Certains ont déjà été évoqués lors des dernières semaines (Casellati, Moratti, Pera…) mais il se peut que de nouveaux noms s’ajoutent à cette liste, en particulier la directrice du renseignement italien, Elisabetta Belloni, ou encore l’ancien ministre Franco Frattini. Salvini écarte toutefois une possible candidature de Pier Ferdinando Casini, en tous cas dans un premier temps. Le chef de la Ligue, qui semble donc mandaté pour porter les propositions de tout le centre-droit, rencontrera aujourd’hui Enrico Letta lors d’un face à face qui pourrait être décisif. Le secrétaire du Parti démocrate entend lui parler notamment de la ‘solution parfaite’, qui serait une reconduction du mandat de Mattarella, jugée particulièrement confortable également par 95% du Parlement, c’est-à-dire par tous à l’exception de Fratelli d’Italia. Letta veut également discuter de la ‘solution Draghi’ mais pour Salvini, il serait dangereux qu’il ne soit plus à la Présidence du Conseil. Mais les rencontres et les consultations avec les différents acteurs se poursuivront, signe qu’il faudra encore plusieurs jours avant que le nouveau Président de la République ne soit élu. Les membres de Fratelli d’Italia avaient rendez-vous ce matin, de même que ceux d’Italia Viva et de Forza Italia. Si certains incluent les proches de Renzi parmi les forces de centre-droit, ce n’est en réalité pas le cas, car un bloc centriste, qui peut compter sur 80 électeurs, entend bien jouer un rôle clef, aussi bien pour l’élection du Chef de l’Etat que, plus tard, lors des prochaines élections parlementaires. Ainsi, sans aucun candidat clairement identifié, le compte à rebours est lancé : jeudi, la majorité qualifiée ne sera plus nécessaire et 505 voix suffiront. »
COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Folli « Le test de crédibilité pour Salvini et ses alliés » : « C’est le grand jeu pour le Quirinal qui s’ouvre cet après-midi. Si le climat d’incertitude actuel ne représente pas une nouveauté dans l’histoire de notre république, la nouvelle donne est que le monde politique apparait aujourd’hui affaibli et à l’écart. Le centre droit, grâce à sa dot d’environ 450 voix, devrait faire le premier pas et ouvrir à une négociation - authentique et pas seulement médiatisée – avec le centre gauche. Il est vrai aussi qu’E. Letta n’attribue pas au centre droit ce « droit d’initiative », c’est-à-dire qu’il n’acceptera pas un nom venant des rangs de la droite. Il s’agira alors de vérifier s’il y a une volonté de négocier et, le cas échéant, sur quels noms. Renzi a souhaité qu’il y ait une « initiative politique », ce qui pourrait se traduire en une proposition du centre droit d’un nom prestigieux et transversal. Pour le chef de la Ligue, ce serait l’occasion d’un test de crédibilité attendu depuis longtemps. Tout dépendra de ses choix. Avec la crise ukrainienne, c’est le contexte international qui joue aussi, et le paramètre de la capacité à rassurer les alliés et les partenaires européens pèse également. Sur le plan national, la priorité du Président de la République est la stabilité : comme celle assurée par Mattarella, notamment pendant sa dernière partie de son mandat, avec le soutien de Draghi. C’est le moment de faire ce pas, avant qu’il ne soit pas trop tard. Tous devront nécessairement renoncer à quelque chose pour qu’il y ait un résultat « partagé ». La réunion commune proposée par E. Letta pourrait aider, à condition que chacun se présente avec les idées claires. »
PREMIER PLAN, Repubblica, de T. Ciriaco, « Belloni Présidente du Conseil. Les négociations qui peuvent ouvrir la voie à Draghi. » : « Non seulement il s’agirait de la première femme présidente du Conseil, mais ce serait également la première fois qu’un chef des services secrets accède à cette charge. Dans tous les cas, pour y parvenir, il faudrait que les forces de la majorité donnent leur feu vert, mais également qu’il y ait une entente pour élire Draghi au Quirinal. L’actuelle directrice générale du Département des informations pour la sécurité peut se prévaloir d’un CV qui lui a permis de côtoyer plusieurs ‘poids lourds’ du monde politique. Elle a été à la tête de l’unité de crise de la Farnesina, a conduit le cabinet du responsable de l’époque, Paolo Gentiloni, et a également occupé le poste de secrétaire générale de ce même ministère. Elle est une figure transversale capable de recueillir les faveurs du centre-gauche ainsi que de FdI ou de la Ligue. Dans tous les cas, pour lui permettre d’accéder à ces fonctions, il faudrait que Draghi soit élu au Quirinal, ce qu’il ne faut pas donner pour certain. La confusion est encore forte. D’Amato et Mattarella restent les figures les plus transversales tandis que Casini doit faire face à l’hostilité du centre-gauche et de Salvini. Salvini poursuit sa stratégie – hier, il a renouvelé sa ferme opposition à l’ancien directeur de la BCE comme président de la République – et il semble miser toujours plus pour pouvoir imposer ses conditions lors de la formation du prochain exécutif. C’est sur le Viminal que Salvini concentre ses ambitions, sans doute pour le confier à l’actuel vice-ministre Nicola Molteni. Or, pour éviter que Salvini n’accède au ministère de l’Intérieur, le PD serait même capable de demander que l’on procède aux élections anticipées. »
PREMIER PLAN, Repubblica, de M. Pucciarelli, « Conte complique la course du Président du Conseil. ‘’Un référendum du M5S sur le nouveau gouvernement’’ » : « Aujourd’hui, les 234 électeurs 5 étoiles devraient – du moins officiellement – voter blanc, respectant ainsi l’accord pris avec le PD et LEU. Or, c’est sans doute surtout parce que Conte étudie une stratégie pour imposer le nom d’Andrea Riccardi, fondateur de la communauté de Sant’Egidio, au moment du quatrième scrutin. Mais tout pourrait arriver d’ici trois jours. En effet, l’ancien président du Conseil continue de ne pas exclure une entente avec le centre-droit et il est évident que Riccardi ne peut pas être un candidat partagé. Quant au destin de Draghi, c’est également sur ce sujet que le M5S apparait divisé : si Conte se limite à déclarer que le gouvernement doit poursuivre son action, tous connaissent la ligne de Di Maio qui pousse pour que Draghi soit élu au Quirinal, une fois établi un pacte pour assurer la stabilité du gouvernement jusqu’en 2023. Enfin, les fermes partisans d’un Mattarella bis continuent de résister au sein du M5S : ‘’ce sont des élus ou des délégués régionaux qui votent et non les leaders. Le meilleur choix pour le pays est que Mattarella reste à sa place’’ confie un parlementaire 5 étoiles. ».
RETROSCENA, Corriere della sera, de C. Bozza et M.T. Meli, « Letta engagé pour l’élection du Président du Conseil. Mais il discute avec Casini. » : « Malgré les rencontres à coups de selfie et tweets, le PD et le M5S avancent de façon autonome. Dès le début, Letta s’est abondamment exprimé en faveur de Draghi, mais conscient de la situation, il s’est entretenu hier avec Casini, soutenu par une partie du PD qui ne veut pas de Draghi au Quirinal. Parmi les démocrates favorables à la candidature de Casini, figurent Franceschini et Orlando ainsi que Goffredo Bettini. L’ancien président de la Chambre n’est pas le candidat idéal de Letta, mais il est pratiquement impossible pour ce dernier de s’y opposer. Dans les jours à venir, la coalition de centre-gauche devrait entamer les discussions avec le centre-droit et c’est à ce moment que pourrait officiellement apparaitre le nom de Casini. Du côté des 5 étoiles, la partie s’est dès le début annoncée plus complexe. Il est clair que Draghi n’occupe pas la première place dans l’agenda du leader des 5 étoiles bien qu’il ait tenu à rappeler que ‘’notre seule condition est que le gouvernement aille de l'avant’’. Enfin, s’assurer un véritable contrôle sur les 234 électeurs 5 étoiles parait impossible en raison de la profonde fragmentation du mouvement. ».
ENTRETIEN, La Repubblica, d’Antonio Tajani, vice-président de Forza Italia « Berlusconi a voulu éviter les divisions. Le centre droit proposera des noms venant de ses rangs, puis nous verrons par la suite » : « ‘’Le choix de Berlusconi de retirer sa candidature a été pris en pensant à l’intérêt du pays : c’est un acte de grande générosité. Il n’y a aucune maladie en cours : Berlusconi suit des contrôles de manière régulière, après son opération au cœur et le Covid qu’il a contracté. Ce n’est pas non plus un retrait en raison d’un manque de voix nécessaires : je ne peux pas révéler les négociations ni les noms mais il y avait un climat de soutien venant aussi d’une partie de la coalition opposée. Berlusconi a dû attendre avant de se prononcer car il est le candidat de centre droit le plus prestigieux, en raison du soutien du PPE, d’un grand nombre de citoyens et des poids lourds de la politique, y compris du camp adversaire. Il a agi en homme d’Etat, c’est une leçon d’attachement à l’Italie et à ses institutions. Berlusconi veut absolument jouer ce match avec ses alliés et il pense, comme tout Forza Italia, que nous avons le droit de proposer des noms venant du centre droit. Il n’est pas possible de répondre par une opposition par principe, comme l’a fait E. Letta, c’est un concept illibéral, qui va contre la démocratie : nous avons des représentants de très haut niveau, des institutionnels, des personnes qui ont de la valeur. Nous ne nous opposons pas par principe à la candidature de Draghi mais il est préférable qu’il reste au Palais Chigi car il est le seul à pouvoir garder une majorité telle que celle qui existe actuellement, pouvant soutenir un gouvernement d’unité nationale, une condition indispensable pour affronter jusqu’à la fin de la législature une crise pandémique et économique et pour respecter les engagements pris pour le Plan national de Relance. Le centre droit présentera sa liste de noms, puis nous verrons par la suite.’’ »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
16:57 | Lien permanent | Commentaires (0)
23/01/2022
16 ministres de l'Intérieur demandent des fonds EU pour des murs frontaliers : l'UE refuse.
UE. Réunis à Vilnius, les ministres de l'Intérieur de 16 États de l'UE ont signé une déclaration demandant des fonds européens pour la construction de murs frontaliers afin d'empêcher les migrants illégaux d'entrer dans l'UE.
22:51 | Lien permanent | Commentaires (0)
Morten Messerschmidt devient président du Parti du Peuple danois.
Danemark. Morten Messerschmidt devient président du Parti du Peuple danois.
22:05 | Lien permanent | Commentaires (0)
Nouveau livre de Thierry Baudet : "La tromperie de la Corona."
Pays-Bas. Le nouveau livre de Thierry Baudet sortira bientôt. Il porte sur la Corona, l'agenda secret du Forum économique mondial et la vraie histoire de la scission au sein du Forum voor Democratie.
"La tromperie de la Corona. Comment le Great reset a été déployé via des potins à propos de la santé du peuple."
15:30 | Lien permanent | Commentaires (0)
Selon le Visegrád Post, le Fidesz de Viktor Orbán devrait gagner les législatives.
Hongrie. Article du Visegrád Post : « Que se passe-t-il au sein de ‘’l’opposition unie’’ hongroise ? » :
https://visegradpost.com/fr/2022/01/22/que-se-passe-t-il-...
14:34 | Lien permanent | Commentaires (0)
22/01/2022
La Liste Hilbrand Nawijn en campagne pour les municipales.
Pays-Bas. Province de Hollande du sud. Zoetermeer. La Liste Hilbrand Nawijn (LHN), du nom de l’ancien ministre de la Lijst Pim Fortuyn Hilbrand Nawijn, est en campagne pour les municipales à Zoetermeer.
"Faites de nous le plus grand [parti]!"
16:20 | Lien permanent | Commentaires (0)
Sylvi Listhaug : bon week-end.
Norvège. La présidente du Parti du Progrès Sylvi Listhaug souhaite un bon week-end.
00:59 | Lien permanent | Commentaires (0)
"Avec Vox, tu serais dans un quartier sûr."
Espagne.
"Avec Vox, tu serais dans un quartier sûr."
00:39 | Lien permanent | Commentaires (0)
Pologne : musique polonaise à la radio.
Pologne. Le parti Droit et Justice au pouvoir présente un projet de loi qui exige que 80% de la musique diffusée sur les stations de radio soit polonaise.
00:33 | Lien permanent | Commentaires (0)
21/01/2022
Judit Varga : "L'immigration clandestine ne doit pas être gérée mais arrêtée."
Hongrie. Le ministre de la Justice Judit Varga (Fidesz) : « L'immigration clandestine ne doit pas être gérée mais arrêtée. »
Judit Varga
19:42 | Lien permanent | Commentaires (0)
Article du Visegrád Post : fonds de relance : Bruxelles voudrait imposer l’agenda LGBT à la Hongrie.
UE et Hongrie. Fonds de relance : Bruxelles voudrait imposer l’agenda LGBT à la Hongrie :
https://visegradpost.com/fr/2021/10/25/discours-de-viktor...
18:08 | Lien permanent | Commentaires (0)
"Votez Leefbaar Rotterdam"
Pays-Bas. Rotterdam. Publicité électorale de Leefbaar Rotterdam avec le portrait de Pim Fortuyun.
"Votez Leefbaar Rotterdam, pour notre ville."
18:03 | Lien permanent | Commentaires (0)
"Quirinal, Salvini rencontre Conte."
Italie. Revue de presse.
Les discussions entre les dirigeants politiques autour de l'élection du Président de la République font toujours la une de la presse italienne, alors que le scrutin démarrera lundi. Les observateurs relèvent la reprise du dialogue entre les partis, après l'enlisement des derniers jours, alors que la candidature de Mario Draghi commencerait à obtenir un soutien transversal sans faire pour autant l'unanimité au sein des deux coalitions de droite et de gauche : « Quirinal, les négociations reprennent pour un candidat commun » - G. Conte et M. Salvini se rencontrent, le PD se rassemble autour de Draghi et les alliés demandent à Berlusconi de prendre une décision. (Corriere della Sera), « PD-M5S, le nom de P.F. Casini est évoqué » - Il y aurait une convergence sur l'ancien président de la Chambre avec le soutien de Renzi. G. Conte dit non à M. Salvini sur les candidats L. Moratti et E. Casellati. Le M5S est divisé sur le nom du candidat pour le Quirinal (La Repubblica), « La candidature de Draghi se précise, la recherche d'un remplaçant pour le Palais Chigi commence » - Les partis pensent au remaniement : les noms de M. Carbabia et de V. Colao sont évoqués. Mattarella répète qu'il ne souhaite pas prolonger son mandat (La Stampa), « Salvini et Conte évoquent la nécessité d'un candidat commun » - Le chef de la Ligue reprend le dialogue avec l'ancien allié. Berlusconi garde encore sa réserve sur sa candidature (Il Messaggero), « L’ étranger soutient Draghi » - Mais en Italie certains s'y opposent (Fatto Quotidiano), « Des ingérences sur le Quirinal » - Le Financial Times et Bloomberg soutiennent Draghi mais seul le PD souhaite son élection (Il Giornale).
PREMIER PLAN, Corriere della sera, de M. Guerzoni, « Les grandes manœuvres autour du Palais Chigi. Pressions pour former une équipe sur le modèle Draghi » : « À moins d’assister à une prise de conscience et une preuve de bon sens miraculeux, ce sera encore une semaine de passions, de fourberies, de rencontres plus ou moins secrètes pour espérer parvenir à une entente qui nous attend. Au Palais Chigi, la discrétion est de mise, et la seule certitude officieuse est que le Président du Conseil s’en remette aux partis pour atteindre une majorité ‘’ la plus large possible, voire plus large que la majorité actuelle.’’. Si le président de la République devait être élu par une très vaste majorité, le prochain gouvernement devrait être dans la continuité de celui de Draghi. Le rêve des ministres est un exécutif ‘’Draghi sans Draghi’’, celui-ci représentant un gage de sécurité. Le profil qui pourrait le plus assurer cette continuité est Marta Cartabia, que même les plus réticents 5 étoiles pourraient finir par désigner sur indication de Di Maio. Draghi aurait proposé Daniele Franco pour lui succéder, mais le Ministre de l’Economie aurait décliné la proposition. Le président du Conseil s’est donc tourné vers Vittorio Colao. Un autre nom important à signaler est celui de Renato Brunetta, le plus âgé des ministres auquel, selon la loi, revient le rôle de remplaçant en cas de vacance et il est donc le seul avec qui la crise ne s’ouvrirait pas formellement parlant. Dans tous les, quel que soit le nouveau premier ministre qui arrive à Chigi, il est assez certain que le gouvernement connaîtra un réaménagement qui pourrait voir l’entrée de certains poids lourds tels qu’Antonio Tajani. Du côté du centre-gauche, Letta souhaiterait une femme pour remplacer l’un des ministres en poste parmi Bianchi, Cingolani, Giovannini ou Lamorgese. La Ligue rêve de revenir au ministère de l'Intérieur et elle menace de quitter le gouvernement s'il n'en n'est pas ainsi. Il parait cependant peu probable que le Viminal retourne entre les mains des léguistes en raison de la vision neutre qui s’est imposée avec Draghi sur certains sujets tels que l’immigration. »
PREMIER PLAN, Repubblica, de F. Guerrera, « Les craintes de Wall Street pour l’avenir de Draghi. Les marchés encouragent la stabilité » : « Des gratte-ciels de New York à la City de Londres, les dames et messieurs de la finance ne cessent d’enchaîner des coups de fils inquiets. Certes, ils ne font pas partie des grands électeurs, mais leur avis ne peut pas être ignoré. Près d’un tiers de l’énorme dette italienne est entre les mains d’investisseurs privés. Le souci de ces ‘’électeurs fantômes’’ est le fameux spread qui est actuellement aux alentours de 140 points pour le taux de base, bien loin des 574 atteints en 2011 qui marquèrent la fin du gouvernement Berlusconi. Dans l’idéal, les investisseurs préféreraient que Mario Draghi reste là où il est, et pourquoi pas un Mattarella Bis pour ne pas changer une équipe qui gagne. Un deuxième scénario prévoit que Draghi soit transféré au Quirinal à condition qu’il assure la stabilité du gouvernement. Les manœuvres en coulisses de ces derniers jours devraient cependant apaiser les inquiétudes des étrangers. Ceux qui se sont entretenus avec Draghi ces derniers jours ont tous reçu le même message : le Président du Conseil est en train de faire tout son possible pour s’assurer de la stabilité du gouvernement, indépendamment de la personnalité qui occupera les plus importantes fonctions. Parmi les plus curieuses analyses étrangères au sujet de la situation italienne, nous signalons celle de l’icône du capitalisme Goldman Sachs dans sa note ‘’Should I Stay or Should I Go ? ’’ qui peut se résumer ainsi : pour l’instant pas de grandes inquiétudes à avoir, mais attention aux imprévus de la politique italienne. »
PREMIER PLAN, Corriere della sera, de M. Cremonesi, « Quirinal, Salvini rencontre Conte. Des tentatives d’entente pour parvenir à un nom partagé » : « Le centre-droit reste suspendu à la candidature de moins en moins convaincante de Silvio Berlusconi, et Salvini et Meloni ne font que répéter que le centre-droit sera compact jusqu’à la fin. Dans tous les cas, aucune date à l’horizon pour la réunion du centre-droit qui devait se tenir hier et que le Cavaliere a décidé de renvoyer au dernier moment. La rencontre n'a cependant pas encore été annulée et l'espoir qu'une date apparaisse dans les prochaines heures est réel. Salvini, quant à lui, ne cesse d’enchaîner les rencontres en tête-à-tête dont la plus remarquable est celle qu’il a eue avec Conte. Les deux se sont certainement rencontrés dans l'espoir de trouver un nom permettant de recueillir une large entente. Cependant, quelques heures plus tard, un communiqué de la Ligue a tenu à rappeler le ‘’rôle déterminant de Silvio Berlusconi’’. En somme, la situation continue de sombrer dans le chaos, et même si Salvini parle de la possibilité d’élire quelqu'un comme Casellati, Moratti ou Pera, beaucoup doutent que ces noms puissent atteindre le seuil des 505 voix. C’est alors que devraient émerger les noms qui n’ont pas encore été dévoilés. »
EDITORIAL, Il Giornale, A. Minzolini « L’intérêt de la nation » : « Si S. Berlusconi devait finalement renoncer à sa candidature pour le Quirinal, il le ferait exclusivement pour sauver l’intérêt du Pays, pour montrer encore une fois que ses ambitions légitimes sont toujours subordonnées à l’intérêt du pays. Le « Cavaliere » considère ‘’injuste’’ d’être considéré comme « clivant » après avoir assuré pendant 10 ans la stabilité et la gouvernabilité du pays. C’est un esprit de responsabilité qui lui a coûté cher en termes de popularité et qui aujourd’hui est récompensé par l’énième campagne d’intimidation venant de l’intérieur comme de l’extérieur de la péninsule. A l’intérieur par une gauche qui, sans consensus et divisée comme jamais auparavant, réitère les anciennes méthodes de légitimation anti-Berlusconienne. Et à l’extérieur par les pressions - moins importantes par rapport à celles qui avaient provoqué la crise de son gouvernement en 2011 - qui prennent un aspect caricatural : le FT, Bloomberg et The Economist, qui avaient soutenu l’idée que Draghi reste au Palais Chigi, font maintenant ‘’marche-arrière’’ et soutiennent sa candidature au Quirinal. C’est triste que l’on veuille nous considérer comme un pays de Polichinelle. C’est un fait qui devrait faire réfléchir ceux comme G. Meloni, qui évoquait la nécessité d’un ‘’patriote’’ (à moins qu’il ne s’agisse d’une simple rhétorique) et ceux qui, comme Salvini, invoquent tous les jours l’italianité. Ces derniers devraient reconnaître à Berlusconi le mérite de mener cette bataille, car un jour il y aura la même campagne de diabolisation contre le ‘’souverainiste’’ Salvini ou la ‘’fasciste’’ Meloni. Or, ces derniers lui demandent depuis des jours des réunions et de savoir de quelles voix il dispose : une demande enfantine dans la situation actuelle et qui aurait fait sourire n’importe quel chef de courant démocrate-chrétien aux prises avec l’élection du Chef de l’Etat. Il serait donc préférable que Berlusconi se présente au 4e scrutin et, en parallèle, s’il ne devait pas être élu, évaluer – sur le soutien à sa candidature - l’unité du centre droit. Un centre droit qui pourrait être le maître du jeu, s’il n’y avait pas ces défections et ces doubles jeux. Ce serait préférable, certes, mais Berlusconi ne peut pas mener à lui seul cette bataille, subissant même la méfiance, voire l’absence de soutien de la part de ses propres alliés. Ceux qui, paradoxalement, devraient l’inviter à tenter sa chance. Surtout car l’intérêt du pays est prioritaire pour lui, tout comme cette alliance qu’il a fondée et à laquelle, peut-être, il est le seul à croire encore. »
EDITORIAL du directeur, Il Foglio, par C. Cerasa « Le Palais Chigi après Draghi » : « Il est possible que Draghi parvienne à diriger l’Italie depuis le Quirinal, cela non pas grâce à des raisons nobles mais à l’incapacité des partis de trouver une alternative. Si certains considèrent que le passage de Draghi au Quirinal finirait inévitablement par amoindrir le prochain président du Conseil, il est vrai aussi que les partis auront alors un poids majeur. Peu importe que le successeur de Draghi soit un technicien (Colao ? Cartabia ? Franco ?) ou un politique. Déplacer le point d’équilibre du Palais Chigi au Quirinal avec une personnalité comme Draghi permettrait aux partis d’avoir un ancrage solide, fort et pouvant mettre en sécurité les fondamentaux du pays pendant 7 ans. Et éviter aux partis de se retrouver divisés sur ces fondamentaux, ce qui exposerait le pays à une perte de crédibilité qui entraîne souvent une perte de souveraineté. Avec Draghi au Quirinal, la politique peut enfin reprendre son cours avec un gouvernement plus politique et moins technique. Cela conduirait les partis à gérer directement les ministères les plus importants, actuellement dirigés par les techniciens, et faire un pas en avant vers la saison de la responsabilisation. Draghi pourrait être élu au Quirinal par la voie la plus courte : celle du chaos. Mais si, au contraire, elle devait se faire par le biais d’un choix précis, la politique en sortirait renforcée et pourrait reprendre son espace, sans pour autant mettre en discussion les fondamentaux. »
ENTRETIEN, La Stampa, de Matteo Renzi, fondateur et dirigeant d’Italia Viva « Si on décide de présenter Draghi, nous ne pouvons pas nous permettre d’échouer car nous finirons alors par le perdre » : « Même ceux qui le détestent reconnaissent à Renzi un certain talent dans le rôle de faiseur de roi (Mattarella, Draghi lui-même). Du coup, l’alerte qu’il lance à 78 heures du début du scrutin ne devrait pas passer inaperçue. ‘’Nous pouvons très bien placer Draghi comme attaquant au Palais Chigi ou comme gardien de but au Quirinal, mais une chose est sûre : nous ne pouvons pas nous permettre de le perdre. La moitié des Italiens le veut au Quirinal, l’autre moitié au Palais Chigi. Quoi qu’il en soit, presque tous reconnaissent que sa présence en politique est une valeur ajoutée. Quand il a dit ‘’je suis un grand-père à disposition des institutions’’, il voulait dire qu’il est disposé à jouer n’importe quel rôle que le Parlement voudra bien lui assigner. Par conséquent, si on devait proposer la candidature de Draghi, il faut qu’on soit sûrs qu’il sera élu. Sinon on le perdra. Cela fait des semaines que je répète que pour avoir Draghi au Quirinal pendant 7 ans il faut au préalable une opération politique de soutien. A l’instar de l’opération qui a fait démissionner Conte et Casalino et tourné la page Conte avec l’arrivée de l’Exécutif de Draghi. Si une stratégie de l’après-Draghi au Palais Chigi existait, l’opération Draghi au Quirinal serait alors chose faite. Les deux noms évoqués jusque-là, Colao et Cartabia ? Je ne crois pas qu’il n’y ait que ces deux candidats. Quant aux autres noms cités, tels que M. Pera et P.F. Casini, presque tous les anciens présidents des Chambres sont de potentiels candidats au Quirinal, surtout s’ils ont joué leur rôle dans le respect des institutions et avec une popularité transversale, comme ce fut le cas pour Napolitano, Scalfaro, Cossiga, Pertini et tant d’autres. Salvini, en ce moment, est celui qui distribue les cartes du jeu. J’espère qu’il jouera bien pour l’intérêt du pays. Et qu’il évite l’échec qu’a connu Bersani. Ce dernier a détruit sa carrière politique en gérant le match du Quirinal comme un amateur. Cela nuirait non seulement à Salvini mais à tout le centre droit. Je crois que d’ici la fin de la semaine, ils décideront de leur stratégie’’. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
14:02 | Lien permanent | Commentaires (0)
20/01/2022
"Les fumées noires qui révèlent des incertitudes dans tous les camps."
Italie. Revue de presse.
Les discussions entre les dirigeants politiques autour de l'élection du Président de la République font les gros titres de la presse italienne. Les observateurs relèvent en général les divisions au sein du centre droit et du M5S, au sein desquels la candidature de Draghi fait débat : « Quirinal, les négociations sont au point mort » - La réunion du centre droit est reportée, le centre gauche s'oppose à la candidature de Berlusconi ; Conte freine sur celle de Draghi, puis fait marche arrière (Corriere della Sera), « La Ligue et le M5S disent non à la candidature de Draghi » - Le centre droit enlisé, c'est le nom de Gianni Letta qui est évoqué. Le Palais Chigi travaille pour proposer la continuité du gouvernement avec un nouveau premier ministre choisi parmi les « techniciens » de l’actuel gouvernement : V. Colao serait favori (La Repubblica). « La candidature de Draghi au Quirinal divise les 5 Etoiles » - L. Di Maio fait pression pour convaincre G. Conte; Berlusconi ne se prononce pas sur sa candidature et irrite ses alliés de la Ligue et de FdI (La Stampa), « L'option Draghi au Quirinal divise les coalitions» - E. Letta fait pression pour soutenir le Président du Conseil, Conte assure qu'il n'y aura aucune opposition de principe. Berlusconi souligne que, s'il retire sa candidature, l'élection de Draghi sera inévitable (Il Messaggero), « Covid, mission non accomplie, il faut que Draghi reste au Gouvernement » (Fatto Quotidiano).
PREMIER PLAN, Repubblica, de G. Casadio, « Le PD aussi est favorable au vote pour les grands électeurs positifs. Les préfectures se préparent, mais c’est Fico qui tranchera. » : « Finalement, même les plus sceptiques des élus démocrates et de LEU ont fini par s’aligner sur la demande du centre-droit pour autoriser le vote des grands électeurs positifs. Les dispositifs possibles vont du ‘’Covid Hôtels’’ près de Montecitorio à un parcours sécurisé jusqu’à un siège installé dans la cour de la Chambre. Mais il revient désormais au gouvernement et au président de la Chambre Roberto Fico de trancher définitivement. Le gouvernement serait déjà en train de rédiger une circulaire qui interprète et modifie légèrement une disposition du ministère de la Santé publiée le 13 janvier qui autorise tout positif à se déplacer pour se rendre à son domicile. Pour y parvenir, il faudrait cependant augmenter le rayon qui, pour l’instant, ne dépasse pas les 300 km depuis le domicile où est effectué l’isolement. »
COULISSES, La Repubblica, de T. Ciriaco, « Le Président du Conseil entame les ‘consultations’ et réfléchit à un profil de « technicien » qui pourrait le remplacer » : « Au Palais Chigi en ce moment, on se mobilise pour favoriser l’accession de Mario Draghi à la Présidence de la République. Le Président du Conseil n’a jamais démenti ses ambitions présidentielles, mais reste pour le moment en retrait. Il est presque certain qu’il évitera la conférence de presse sur la hausse des prix de l’énergie. Mais cela fait des jours qu’il prépare discrètement le terrain, recevant ministres et autres personnages clés de l’équilibre parlementaire, Lorenzo Guerini (ministre de la Défense), Roberto Fico (président de la Chambre), mais aussi Giancarlo Giorgetti (ministre du Développement économique), Luigi Di Maio (ministre des Affaires étrangères) ou encore Daniele Franco (ministre de l’Economie et des Finances). Le chef de l’exécutif doit maintenant recevoir les leaders. Le Mouvement 5 Etoiles tente d’éviter ce scénario et on ne sait pas comment le centre-droit va réagir. Mais aucune alternative ne semble à la hauteur ou adéquate. Pour favoriser Draghi, il faut avant tout éviter des élections anticipées. Le chef de l’exécutif serait plutôt favorable à un gouvernement technique, il aurait déjà toute une formation en tête, dirigée par son ministre Vittorio Colao, et auquel prendrait également part Daniele Franco et Marta Cartabia. Ou alors, l’actuelle cheffe du Département des informations pour la sécurité (une direction du renseignement italien, ndlr) Elisabetta Belloni, pourrait diriger le prochain exécutif. Autant d’hypothèses qui agitent les partis pour faire tenir un cadre politique déjà mis à mal. La gauche est quant à elle taraudée par un dilemme, une fois Draghi Président de la République, on risque de rentrer immédiatement dans une longue année de campagne électorale durant laquelle les souverainistes risquent d’attaquer continuellement le nouvel exécutif, de l’extérieur (Giorgia Meloni) ou de l’intérieur (Matteo Salvini). Draghi tente de dépasser toutes ces questions. Avant de proposer sa candidature, il lui faut trouver un successeur et définir un squelette d’exécutif. Il lui faut donc gagner du temps et pour cela le psychodrame qui se joue au centre-droit peut lui être utile. Il pourrait ainsi n’entrer en scène que lors du quatrième scrutin. En attendant, des ambassadeurs de l’actuel exécutif contactent ces jours-ci les plus petites formations politiques afin d’évaluer la possibilité de maintenir la coalition actuelle. »
COULISSES, Messaggero, d’E. Pucci, « La ligne Conte-Di Maio : ‘’un pacte de législature pour échapper aux élections’’ » : « Hier, Conte et Di Maio ont longuement discuté lors d’un entretien en tête-à-tête. Il semblerait que la ligne de Di Maio, à savoir préserver Draghi, soit partagée par Conte : ‘’aucun veto sur Draghi au Quirinal’’ dit le leader du M5S. Mais à une condition : parvenir à un pacte de fin législature qui permettrait d’éviter que l’on se rende aux urnes. Mais l’ancien Président du Conseil doit composer avec un M5S largement divisé, entre ceux qui poussent pour un Mattarella bis, pour Liliana Segre, ou pour un boycott du scrutin si Berlusconi ne se retire pas. En somme, on assiste au même scénario qui avait conduit à la formation du gouvernement Draghi, à l’exception que cette fois-ci, Grillo n’est pas là pour souder ses troupes. Si Di Maio a plus de chance de parvenir à convaincre les 5 étoiles pour soutenir Draghi au Quirinal, le noyau de députés fermement opposés au Président du Conseil reste encore très solide. C’est donc pour cette raison que Conte a souhaité voir Di Maio, ce qui ‘’formalise, de facto, la dyarchie du Mouvement’’ observe un député. »
ARTICLE, La Repubblica, S. Folli « La paralysie n’aide pas Draghi » : « L’enlisement du Parlement ne laisse entrevoir aucune perspective. Cela peut durer des jours ou une semaine. Les deux coalitions ont présenté leur stratégie, dans les incertitudes et les non-dits. Le centre droit, avec Salvini, a tenté de freiner l’entêtement de Berlusconi en évoquant des noms, qui ne sont pas recevables pour le centre gauche. La réunion d’hier entre E. Letta, G. Conte et R. Speranza a juste offert une disposition collective à négocier sur un candidat partagé, avec deux impératifs : d’abord empêcher l’arrivée de Berlusconi, et aussi celle des noms jusque-là évoqués par le centre droit, dont M. Pera. Et le message est le suivant : personne n’a un droit de cooptation sur les autres. La droite ne peut donc pas se sentir légitimée à imposer le profil du Président de la République uniquement en raison du fait qu’elle dispose de plus de grands électeurs que les autres. Bref, on se retrouve à un point mort. Le centre droit pourrait imposer son candidat, mais il est enlisé dans l’inconnu de la stratégie de Berlusconi. Le centre gauche est, pour sa part, bloqué sur un problème de fond : la recherche d’un candidat partagé (mais les oppositions par principe soulevées n’aident pas) et sur l’idée floue d’un « pacte de législature » pour mettre en sécurité la mandature jusqu’en 2023. On pourrait penser que l’enlisement peut favoriser Draghi. Sur le papier, ce serait le scénario idéal : un système politique enlisé et un profil prestigieux qui émerge et qui se dit prêt à endosser la fonction. Pourtant, personne n’a jusque-là prononcé de manière claire et convaincue le nom de Draghi. Certains pourraient dire que c’est par politesse institutionnelle pour ne pas lui donner de couleur politique. Mais la vérité est peut-être ailleurs : personne, à droite comme à gauche, n’est prêt à prendre une décision claire. Les doutes sur la potentielle candidature de Draghi demeurent de manière transversale. Cela s’explique en partie par la crainte sur le destin du gouvernement, qui se retrouverait sans chef dans la gestion des fonds communautaires, de la crise énergétique et pandémique. Toutefois, ces doutes s’expliquent aussi par la rivalité et les stratégies typiques de forces politiques en crise de leadership et d’identité. Toujours est-il qu’à 5 jours du début du scrutin les chefs de partis ne sont toujours pas arrivés ou n’ont pas voulu se réunir autour d’une table où le nom de Draghi pourrait être évoqué de manière plus claire. Ou du moins, les vraies réserves seraient prononcées, dont la principale concerne la difficulté de reconstruire un gouvernement en mesure de terminer la mandature sans perte de vitesse par rapport à l’Europe. Draghi au Quirinal peut offrir à l’Union des garanties mais c’est au Palais Chigi qu’il pourrait commettre des erreurs aux conséquences imprévisibles. Le problème demeure toujours le même : il faut d’abord trouver une entente sur le gouvernement et ensuite sur le Président de la République. »
COMMENTAIRE, Corriere della sera, de Massimo Franco, « Les fumées noires qui révèlent des incertitudes dans tous les camps. » : « Le renvoi du sommet du centre-droit qui devait se tenir aujourd’hui montre que la candidature de Berlusconi reste en suspens. Salvini et Meloni, quant à eux, l’interprètent comme un feu vert pour leur fameux ‘’plan B’’. Les manœuvres autour du Quirinal sont un accélérateur des contradictions de tous les participants : au-delà du tweet publié à l’identique par Conte, Letta et Speranza à l’issue de leur rencontre, l’unité du centre-gauche est elle aussi à vérifier. Le caractère vague du texte publié laisse bien entrevoir qu’aucune véritable entente sur un nom n’a été trouvée. Du côté des 5 étoiles, le tête-à-tête entre Di Maio et Conte s’est terminé sur la revendication de la ‘’centralité’’ du M5S et la nécessité de ‘’de préserver Draghi des manœuvres politiques.’’. Mais en fin de soirée, une déclaration officieuse en provenance du cercle de Conte laisse entendre que la ligne du M5S prévoit de laisser Draghi au Palais Chigi. Cette déclaration ambiguë est probablement surtout adressée aux 5 étoiles les plus hostiles au président du Conseil qui craignent les élections anticipées. Or, il s’agit d’une crainte infondée, car quiconque sera élu au Quirinal souhaite que la législature dure jusqu’en 2023. Letta, de son côté, semble être le plus conscient des répercussions à la portée internationale que pourrait impliquer la sortie de scène de l’ancien président de la BCE. Il est aussi conscient qu’il est fort improbable que Draghi reste au Palais Chigi. Et c’est donc pour cela qu’il déclare que ‘’protéger Draghi doit être l’objectif de toutes les forces politiques’’, car explique-t-il, ‘’il est la principale ressource de notre pays, un véritable bouclier contre nos faiblesses’’. Le message est clair. Encore faut-il voir qui voudra ou pourra l’entendre. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
15:51 | Lien permanent | Commentaires (0)
19/01/2022
"Les nationalistes sont devenus la première force d’opposition en Europe et ils ont réussi à détrôner la question sociale au profit de la question nationale."
Anaïs Voy-Gillis écrit au sein de son ouvrage L’Union européenne à l’épreuve des nationalismes, p. 203 : « Les nationalistes sont devenus la première force d’opposition en Europe et ils ont réussi à détrôner la question sociale au profit de la question nationale. »
Anaïs Voy-Gillis, L’Union européenne à l’épreuve des nationalismes, coll. Lignes de repères, Éditions du Rocher, Monaco, 2020.
Anaïs Voy-Gillis est docteur en géographie de l'Institut Français de Géopolitique. Ses travaux portent sur la réindustrialisation de la France.
20:23 | Lien permanent | Commentaires (0)
Article du Visegrád Post: "Mi Hazánk manifeste contre la 'dictature' covidique."
Hongrie. Mi Hazánk manifeste contre la « dictature » covidique :
https://visegradpost.com/fr/2022/01/18/hongrie-mi-hazank-...
18:54 | Lien permanent | Commentaires (0)