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07/07/2018

"Salvini : trop d’immigrés, ligne dure."

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Italie. Revue de presse.

Migrants/Politique intérieure : Unes « Tour de vis sur les demandes d’asile » - ‘’Le ministre de l’Intérieur écrit aux préfets’’ (Corriere della Sera), « Salvini : trop d’immigrés, ligne dure » (La Repubblica), « Migrants, Salvini ordonne : pas de permis humanitaires » (La Stampa), « L’étau sur le droit d’asile et plus de fonds pour les rapatriements » (Il Messaggero), « Le tour de vis de l’Intérieur » (Il Mattino).

ARTICLE La Repubblica T. Ciriaco et F. Tonacci « ‘’Moins de permis humanitaires, même aux mères, aux enfants et aux malades’’ » : « La note de l’Intérieur adressée aux préfets demande plus de rigueur dans l’examen des demandes d’asile et souhaite réduire les temps d’évaluation. Le taux de 25% de demandes acceptées doit baisser. 42 millions destinés à l’accueil seront transférés aux rapatriements. Le directeur du Conseil Italien pour les Réfugiés, Mario Morcone, observe qu’il est ‘’contreproductif pour l’Italie de réduire la protection humanitaire : il y aura plus d’irréguliers sans possibilité d’intégration. Et nous ne pourrons pas les rapatrier réellement car nous n’avons pas d’accords avec les pays de départ’’ ».

Enquête sur la Ligue Unes « Accueil froid du Quirinal » ‘’Aucune rencontre avec Mattarella’’ (La Repubblica), « Le ministre 5 Etoiles freine Salvini : respectons les sentences » (Corriere della Sera), « Mattarella prévient : pas d’attaque contre la magistrature » (La Stampa).

ARTICLE, Sole 24 Ore, L. Palmerini: « Les conditions du Quirinal : aucune attaque aux magistrats » : « Aucun commentaire et pas encore de réponse de la part du Quirinal suite à la demande de Matteo Salvini de rencontrer le Président Mattarella. Il faudra voir comment le ministre de l’Intérieur motive sa demande d’entrevue. Continuer à attaquer les magistrats et vouloir en discuter avec le chef de l’Etat est une chose. Demander une confrontation sur les questions politiques plus générales qui concerneraient les conséquences de la décision touchant les ressources financières de la Ligue en est une autre : c’est seulement dans ce cas qu’une rencontre pourrait être acceptée. Mais rien n’est décidé contrairement à ce que certaines sources de la Ligue ont laissé entendre ».

ARTICLE, La Stampa M. Sorgi « Les frictions silencieuses au sein du gouvernement augmentent » : « Les divergences entre les deux partis de la majorité se multiplient. La dernière, la réaction très dure de Salvini face à la sentence ayant imposé le gel des fonds de la Ligue et la requête d’une rencontre urgente avec le Chef de l’Etat pour examiner les effets de la décision des juges. Le ministre 5 Etoiles de la justice, Bonafede, rappelle que les sentences doivent être respectées. Mais ne n’est pas le seul point de friction. Il y a aussi l’ingérence de Salvini sur les vaccins, qui n’a guère été appréciée par la ministre de la Santé Grillo (M5S). La campagne de propagande permanente de Salvini est en train de mettre à dure épreuve la résistance nerveuse du M5S ».

ARTICLE, La Stampa F. Grignetti« Salvini encaisse le soutien libyen, avec Maitig un défi lancé à la France » - ‘’Le vice-président du Conseil et le leader des milices de Misrata attaquent l’Union Européenne sur les fonds et l’embargo contre les armes. Le léghiste contre Macron : ‘’contrairement à d’autres, nous n’interférons pas sur Tripoli’’ : « Salvini utilise des mots anciens et martiaux pour présenter l’accord cordial trouvé avec l’homme fort du gouvernent de Tripoli : ‘‘un axe stratégique entre l’Italie et la Libye’’. Maitig ajoute : ‘’il y avait un plan d’aides que l’UE nous avait promis en 2009, à hauteur de 380 millions. Ce programme ne décolle pas alors qu’il serait fondamental pour contrer les flux d’immigration clandestine’’. Salvini explique ‘’j’irai à la réunion d’Innsbruck pour mettre la Libye au premier point de l’agenda’’. Maitig déplore l’embargo européen : ‘’c’est paradoxal qu’ils nous empêchent d’acheter les moyens nécessaires, puis ils nous accusent de faire peu [face aux flux migratoires]’’. La méfiance envers les actions de la France dans ce cadre est forte : ‘’Ce n’est pas à nous de fixer la date des élections à Tripoli’’, explique Salvini. Et toujours en mode anti-français, l'Italien et le Libyen affichent une fermeture absolue à l’égard du général Haftar, qui devient pour le ministre de l’Intérieur italien ‘’cet homme qui dialogue avec d’autres pays et qui soustrait d’importantes ressources de pétrole aux autorités libyennes reconnues au niveau international’’ ». 

ARTICLE : M. Ventura, Il Messaggero : « Des armes au Libyens contre les passeurs en Méditerranée, Rome veut la fin de l’embargo » : « Visite à Rome de Ahmed Maitig : la volonté Italienne de lever l’embargo sur les armes pour la Lybie et de coopérer avec « les autorités légitimes libyenne » de Fayyez Al-Serraj à Tripoli, plutôt qu’avec le Général Haftar, soutenu par la France. La Ministre de la Défense Trenta souhaite cependant rencontrer ‘’dans les semaines à venir’’ Haftar et entretenir le dialogue établi par Minniti, prédécesseur de Salvini aux Affaires Intérieures. D’après les accords, le gouvernement Italien va aussi fournir à Tripoli ‘’12 embarcations pour le sauvetage en mer et on travaille pour en fournir 17 de plus, mais c’est un effort considérable’’, d’après Toninelli (Ministre des Transports et Infrastructures). »

ARTICLE, Sole 24 Ore, M. Ludovico : « Plan italien : oui aux retours en échange d’aides et de garanties » : « L’Italie acceptera de reprendre une partie des migrants arrivés en Allemagne mais Berlin devra donner en échange un soutien concret pour faire face à l’engagement italien en Méditerranée. Le ministère de l’Intérieur est en train de travailler sur les dossiers de l’immigration en vue de la prochaine réunion des ministres de la Justice à Innsbruck des 27 pays membres, dont la rencontre informelle de Matteo Salvini avec son homologue allemand Seehofer est un préliminaire stratégique. Rome pourrait donc être disposée à accepter le retour d’une partie des ‘’mouvements secondaires ‘’ mais devra obtenir des garanties concrètes de l’Allemagne et de l’Autriche. Matteo Salvini a rencontré hier au ministère de l’Intérieur le vice-président libyen Ahmed Maitig. Le ministre des Affaires Etrangères Moavero Milanesi est attendu à Tripoli. »

ARTICLE, T. Matrobuoni, La Repubblica, « Le mur de Vienne et le pacte de Berlin » : « Conférence de presse Kurz, Seehofer à Vienne : Kurz déclare ‘’ nous sommes d’accord sur le fait que l’Allemagne ne prendra aucune initiative défavorisant l’Autriche’’. Ainsi, l’intention Allemande de repousser vers la frontière autrichienne tout demandeur d’asile enregistré dans d’autres pays reste à négocier. Kurtz et Seehofer parlent aussi de ‘’fermeture de la Méditerranée’’, à négocier lors de la rencontre informelle des ministres à Innsbruck. En Allemagne, le Spd accepte le compromis Cdu-Csu, et il y a accord sur des modifications des « centres de transit », désormais des « centres de transfert » inscrits dans le cadre du Règlement de Dublin. » 

COMMENTAIRE La Stampa M. Platero « Otan, une entente possible entre Conte et Trump sur les fonds » : « L’Italie pourrait difficilement soutenir un 1% du PIB supplémentaire pour satisfaire la demande américaine de porter à 2% la contribution à l’Otan. Pour ce faire, l’Italie devrait dépasser le plafond des 3% du PIB. En réalité, il existerait un mécanisme européen permettant aux pays membres de demander une exception : ‘’les investissements avec un impact mesurable sur la croissance économique’’. Pour l’Italie il s’agirait d’une occasion unique : relancer la croissance, mise à mal, en augmentant les investissements dans des secteurs-clé de l’économie réelle sans aller contre les règles européennes. Si l’Italie devait guider cette initiative, nous montrerions un leadership européen, chose dont nous avons vraiment besoin, et nous pourrions ouvrir un canal privilégié avec l’administration Trump ».

ARTICLE, A. Bassi, Il Messaggero : « Le plan de Tria, une réduction des dépenses à hauteur de 33 milliards » : « Comme il l’a annoncé au Parlement, le Ministre de l’Economie, Giovanni Tria à intention de ‘’geler’’ les dépenses primaires courantes. Il s’agit de bloquer pendant les 3 ans à venir, les déversements de l’administration publique, hors intérêts sur la dette publique (s’élevant à 727,7 milliards d’euros). L’intention du Ministre semble claire : ‘’il faut entièrement bloquer les dépenses courantes, laissant ainsi de la place pour les dépenses d’investissement, jusqu’à présent pénalisées par les politiques budgétaires’’ ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

05/07/2018

"Sentence sur le gel des fonds de la Ligue. Salvini : "Une attaque contre la démocratie"."

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Italie. Revue de presse.

Travail/Réformes sociales/Politique intérieure : Unes « La stratégie de Salvini devient un cas » - ‘’La Ligue demande une rencontre au Quirinal. Le Conseil Supérieur de la Magistrature déplore le ton utilisé’’ (Corriere della Sera), « La Ligue, contre les juges, demande une rencontre au Quirinal » - ‘’Sentence sur le gel des fonds du parti, Salvini : ‘’une attaque contre la démocratie’’ (Il Messaggero), « Retour des chèques-emploi, bras-de-fer Ligue M5S sur l’Inps » (La Repubblica), « Les entreprises du Nord lancent l’alarme » - ‘’Craintes sur les investissements et l’emploi’’ (Sole 24 Ore), « Réforme du travail, le coût pour le Sud » (Il Mattino).

EDITORIAL Il Messaggero M. Gervasoni « Les deux gouvernements parallèles qui cohabitent sous Conte » : « Deux exécutifs parallèles agissent, chacun avec son programme sur lequel l’autre semble ne pas vouloir intervenir. Et s’ils le font, c’est en se bornant à des escarmouches verbales dans le respect du jeu de rôles. Ils peuvent continuer ainsi sans que des drames n’explosent. Mais jusqu’à quand ? Nous ne le savons pas. Un beau jour, ces deux têtes du même gouvernement devront bien se rencontrer ou se heurter. Car une tête affiche ‘’revenu citoyen’’ et l’autre ‘’flat tax’’. Deux réformes incompatibles et surtout sans couverture ».

ARTICLE, La Repubblica A. Cuzzocrea et C. Lopapa « La Ligue veut démonter le décret dignité et obtient les chèques-emploi » : « Un premier décret et voici immédiatement un bras-de-fer. Le ‘’Décret dignité’’ conçu et voulu par Luigi Di Maio n’a même pas le temps d’être promulgué par le Chef de l’Etat que la Ligue est déjà en train de le démonter. Salvini annonce ‘’des modifications au Parlement’’. Le négociateur sera le secrétaire d’Etat à la Présidence du Conseil, Giancarlo Giorgetti (Ligue), qui a déjà obtenu par le M5S la réintroduction des chèques-emploi ».

ARTICLE, A. Friedman, La Stampa, « Le acrobaties du Ministre Tria » : « Le Ministre du Trésor Giovanni Tria se trouvait dans une position très compliquée lors de son audition parlementaire du 3 Juillet. Tel un équilibriste devant mesurer chaque pas, toute déclaration nécessite une grande attention en matière de forme et de contenu afin de ne pas inquiéter les investisseurs - comme le lui a rappelé son prédécesseur Padoan. Tria se trouve de plus pris entre les inquiétudes des marchés, la demande de Di Maio d’approuver au plus tôt le revenu de citoyenneté et celle de Salvini d’introduire la Flat Tax à partir de 2018. Malgré le refus de ces demandes par Tria, les propositions inquiètent déjà les investisseurs. Au cours de l’audition, le ministre a donc essayé de se montrer raisonnable et prudent par rapport à la tenue des comptes publics. Il a mis en valeur l’importance pour le nouvel exécutif de réduire la dette publique et de tenir sous contrôle le spread. Cela était en vue de rassurer les marchés, mais l’absence d’une explication de la politique fiscale du nouveau gouvernement ou des méthodes de financement de la Flat Tax, pourraient être problématiques »

ENTRETIEN, La Stampa, « Luigi Di Maio : Avec nous l’Europe doit changer. Je veux que le système fiscal et d’aide social soit le même pour tous » : « Luigi di Maio défend le Décret Dignité, le présentant comme une mesure qui soutient les PME. Pour lui, les organisations représentant les grandes industries  ‘’savent que le gouvernement est au travail pour réduire les bureaucraties et pour alléger leurs fiches de paie’’.  Di Maio souligne que ‘’ si par populiste, Giorgetti  (Secrétaire d’Etat) entend que l’objectif est de protéger les personnes; alors le décret est sûrement populiste et il place les travailleurs au centre de l’attention’’. Pour Di Maio «  Boeri n’est pas l’ ‘’extraterrestre’’ » (ndr : dont parle Salvini), mais qu’en considération du « taux de chômage de plus de 30% pour les jeunes italiens, il est difficile de soutenir l’idée que la migration est nécessaire au marché du travail ». « L’Inps doit faire l’Inps et qu’elle laisse au gouvernement les affaires politiques ». Sur l’Europe :  ‘’ je ne fais pas de comparaisons mais paradoxalement avec Angela Merkel nous avons des objectifs en commun et une relation plus simple par rapport à celle que nous avons, par exemple, avec Emmanuel Macron ». «  Contrairement à la France et à l’Allemagne, nous avons un gouvernement soutenu par plus de 60% de ses citoyens ». Sur l’horizon 2019 : ‘’ Nous verrons bien. Pour l’instant nous entretenons d’excellents rapports avec la Ligue du Nord’'. » 

ARTICLE Il Sole 24 Ore, C. Trucci, « OSDE : l’Italie devrait préserver le Jobs Act, efficace en matière de précarité » : "À Paris, lors de son intervention àl’Employment Outlook 2018, Stefano Scarpetta, le Chef de la direction pour l’occupation, le travail et les affaires sociales de l’OCDE, a mis en évidence des perplexités par rapport aux propositions du ‘’Décret de  Dignité’’. Il a aussi souligné que le Jobs Act représentait déjà une réforme structurelle du marché du travail importante, complexe et qui n’étant toujours pas entièrement mise en place. Plutôt que « d’ouvrir un nouveau chantier », il vaudrait mieux évaluer le Jobs Act. Un autre changement ne ferait qu’accroître le contexte d’incertitude et un cadre législatif instable est un signal d’alarme pour les investisseurs. Miguel Angel Gurria, directeur de l’OCDE, a rajouté qu’ « il est juste de combattre le travail précaire, mais il faut se méfier de l’introduction de systèmes rigides, tels que ceux en place avant le Jobs Act ». Il vaudrait mieux se concentrer sur l’augmentation de la productivité en Italie, « le seul moyen pour maintenir une augmentation des salaires sur de moyen et long terme ».

ARTICLE, Il Messaggero « Boeri : les migrants sauvent les retraites. Bras-de-fer avec Salvini » : « Le président de l’Inps se défend des critiques du leader de la Ligue : ‘’les chiffres parlent clair : le système ne tient pas’’. Ce sont des thématiques qu’il a toujours avancées. Mais qui se présentent particulièrement sensibles en cette phase de démarrage du gouvernement M5S-Ligue. Salvini l’invite à ‘’ne pas faire de la politique’’ ».

ARTICLE, La Repubblica F. Manacorda « Si la réalité devient l’ennemi » : « Matteo Salvini attaque Tito Boeri, le président de l’Inps (institut de prévoyance sociale) car ce dernier parle avec des chiffres à l’appui. Et les faits sont dangereux pour ceux qui utilisent la mystification comme technique de domination. La question des retraites est une question avant tout démographique. »

ARTICLE, Corriere della Sera D. Martirano « ‘’Attaque à la démocratie’’, Salvini veut aller au Quirinal. Tension avec le CSM et les magistrats » : « Après une journée passée en défense, la cabine de pilotage de la Ligue se lance et parle de rencontre urgente avec le Président de la République car la sentence de la Cassation de rembourser 49 millions d’euros constituerait ‘’une attaque gravissime à la démocratie’’. Si Mattarella ne fait pas de commentaires depuis sa visite officielle en Estonie, le président du Conseil Supérieur de la Magistrature déplore pour sa part ‘’de ton inacceptable’’ ».

ARTICLE, Il Messaggero E. Pucci « La voie d’issue de la Ligue : nouveau parti et nouveau nom » : « La voie d’issue trouvée par les ténors du parti serait celle d’un nouveau sujet politique, avec un nouveau congrès. Un secrétaire avoue ‘’maintenant nous n’avons plus d’alternative’’ car ‘’du moment que l’on divorce, pourquoi les responsabilités [la requête de la justice de récupérer les 49 millions d’euros] devraient retomber encore sur nous ? La vérité : l’enquête judiciaire a semé la panique dans tout l’Etat-major de la Ligue. La nouvelle mission est d’empêcher toute possibilité pour la magistrature de bloquer les comptes courants de la Ligue. Le parti risque la paralysie, en vue notamment des élections européennes de 2019 ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

04/07/2018

"Migrants, la tension monte pour le Brenner."

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Italie. Revue de presse.

Travail/Réformes sociales/Politique intérieure : Unes « Les entreprises et le monde du football contre le décret » (Corriere della Sera), « Travail, les entreprises attaquent. Di Maio se défend : contre les abus » (La Stampa), « Décret travail, le ‘’non’’ des entreprises » (Sole 24 Ore), « Querelle sur le décret : les emplois en danger » - ‘’Confindustria s’oppose. Le monde du foot critique l’étau sur les jeux de hasard’’ (Il Messaggero, Il Mattino), « Duel sur le travail » (Avvenire).

EDITORIAL du directeur Guido Gentili « Plongeon dans le passé plutôt que changement » (Sole 24 Ore: « Si le premier acte (par décret) du ‘’gouvernement du changement’’ se caractérise par un plongeon dans le passé, cela signifie que trop de choses, même politiques, ne tournent pas rond. Au point que le président du Conseil Conte a dû se dépêcher de préciser que ‘’bien entendu, le gouvernement n’est pas contre le monde entrepreneurial’’. Et pourquoi l’autre vice-président, Savini, qui est aussi le leader de la ligue, a-t-il déserté le Conseil des ministres qui a adopté le décret ? Ces mesures provoqueront certainement plus de contentieux que d’emplois ».

ENTRETIEN de Giancarlo Giorgetti (Ligue), Secrétaire d’état du gouvernement, « ‘’Les mesures du décret ne sont ni de droite ni de gauche. Elles sont populistes’’ » (Corriere della Sera): « ‘’Nous avons adopté un décret qui répond à une sensibilité de plus en plus répandue. Les règles et les impositions de la globalisation ne sont plus acceptées par les personnes. Dire que ce sont des normes de gauche serait réducteur. Les normes contre la délocalisation veulent défendre les intérêts nationaux, ce qui pourrait être vu comme un plan de droite. Disons donc qu’il s’agit d’un paquet populiste, et si ce terme ne plaît pas à certains, tant pis’’ »

Migrants/Autriche : Unes « ‘’Nous fermerons le Brenner’’ » (Corriere della Sera), « Le danger venant de Vienne, l’Italie hors de Schengen » (La Repubblica), « Menaces croisées entre l’Italie et l’Autriche » (La Stampa), « Migrants, la tension monte pour le Brenner » (Avvenire).

ARTICLE, La Repubblica, A. D’Argenio: « Vienne pousse l’Italie hors de Schengen » : « Vienne a annoncé que l’Autriche fermera sa frontière avec l’Italie. L’effet domino déclenché par les populistes européens est donc capable de mettre à genoux Schengen et d’ébranler l’Union. Matteo Salvini, leader de la Ligue, a réagi selon un scénario souverain : ‘’ Je suis prêt à remettre les contrôles au Brenner parce que ceux qui veulent rentrer en Italie sont plus nombreux que ceux qui veulent partir en Autriche ‘’. La semaine dernière, le président du Conseil Conte avait dit qu’il était prêt à un accord avec Merkel sur les mouvements secondaires s’il avait obtenu ce qu’il demandait au sommet UE d’il y a cinq jours. Dès son retour en Italie, il a renié l’engagement, en mettant en difficulté la Chancelière par rapport à son gouvernement et en l’obligeant à déclencher la réaction en chaîne des frontières. Le Président de la République Sergio Mattarella, en mission en Lettonie, a déclaré que le phénomène migratoire est énorme et qu’aucun pays ne peut l’affronter seul ».

ARTICLE, La Repubblica, T. Ciriaco, C. Lopapa : « Salvini vise à la rupture UE. Conte, préoccupé, est en train de négocier » : « Le Brenner scellé, les marchandises enlisées dans l’entonnoir du Brenner et l’export vers l’Allemagne étouffé : la menace autrichienne de bloquer Schengen a fait vaciller l’équilibre du Palais Chigi et inquiète le président du Conseil italien Conte. Les nouvelles de Vienne ont mis le gouvernement italien au pied du mur et Conte ne peut pas faire grand-chose, après avoir accepté le compromis au rabais du Conseil UE de Bruxelles et avoir permis à Salvini d’élever la voix. Le ministre de l’Intérieur affirme que l’Italie aussi pourra fermer ses frontières, en provoquant la paralysie de Schengen. ‘’ On risque un désastre colossal pour toutes les entreprises italiennes ’’  affirme l’ancien ministre des transports Delrio. La stratégie de Salvini est claire : il est en train de jouer en faveur du groupe de Visegrád et il apparaît toujours plus conditionné par le vent favorable à Poutine qui vient de l’Est. Le ministre d l’Intérieur italien a aussi parlé à son homologue allemand Seehofer pour organiser un sommet bilatéral le 11 juillet, mais pour le moment la véritable urgence à affronter est celle de la fermeture du Brenner. Le président du Conseil Conte est en contact constant avec le ministre des Affaires Etrangères Moavero Milanesi, en mission avec Mattarella en Lettonie, qui affirme depuis longtemps que fermer les frontières signifierait détruire l’Union européenne  ».

ARTICLE, Sole 24 Ore G. Pelosi « L’entente qui sauve Merkel met en difficulté l’Autriche et l’Italie » : « Vienne menace de fermer ses frontières méridionales après le compromis entre Cdu et Csu sur les centres de transit. Un compromis qui est en train de mettre à dure épreuve la relation entre les Etats membres de l’Union. L’Autriche a demandé d’urgence des explications à Berlin. Un appel téléphonique entre les ministres de l’Intérieur Salvini et Seehofer a eu lieu pour trouver des solutions bilatérales. Les deux se rencontreront le 11 juillet à Innsbruck. Combien des 60 000 migrants arrivés en Allemagne depuis l’Italie seront finalement acceptés par le gouvernement de Rome ? Ce n’est pas clair. Pour sa part, Berlin aidera l’Italie à combler l’écart pour atteindre la somme entière du Trust Fund Africa ». 

ARTICLE, Il Messaggero, C. Mangani, « Le plan pour les centres de rapatriement : 6 nouvelles structures ont été identifiées » : « Malgré sa position ferme, face à l’idée que l’Italie accueille des migrants renvoyés par l’Allemagne ou l’Autriche, Matteo Salvini est dans une course contre le temps : celle pour prévoir des lieux où relocaliser ces demandeurs d’asile que des états de l’UE pourraient renvoyer vers l’Italie. Six nouvelles structures, qui pourraient devenir des Centres de Rapatriement (Cpr) sur le territoire Italien, ont été identifiées. Elles s’ajoutent aux 5 structures existantes, avec une capacité totale de 600 personnes. Jusqu’à présent les gouverneurs des régions dans lesquelles les centres devraient voir le jour avait été réticents à l’idée. Le  Ministre Salvini est optimiste vu que maintenant, au moins les administrations dirigées par la Ligue du Nord accepteront les propositions. Le travail continu pour mener à bout ces projets ainsi que pour renforcer les structures existantes et pour localiser d’autres  centres à  travers le territoire. »

ARTICLE, Sole 24 Ore L. Palmerini « ‘’Oui à des centres pour les migrants en Afrique’’ » : « Le président Mattarella a voulu rassurer les pays baltiques sur la Russie. Lors de sa première étape en Lettonie avec le Ministre Moavero, Mattarella a assuré que Rome respectera ses engagements à l’égard de l’Otan. L’axe de la politique étrangère italienne n’a donc pas changé. Dans les colloques d’hier avec le président et le premier ministre lettons, il a été question de faire le point sur le récent Conseil européen. Mattarella a parlé de ‘’résultats encourageants malgré les divergences car le thème de l’immigration a été vu en clé européenne’’. Le Chef de l’Etat italien a rappelé ‘’le rôle de l’Afrique est très important et il faut organiser des camps gérés avec l’ONU pour les demandeurs d’asile par le biais desquels marginaliser les passeurs et ouvrir des canaux légaux d’arrivée’’ ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Angela Merkel défend le compromis avec la CSU.

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Allemagne. Angela Merkel défend le compromis avec la CSU :

https://www.lematin.ch/monde/Attaquee-Merkel-defend-le-co...

03/07/2018

"La nouvelle Ligue s’enracine à Rome."

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Italie. Revue de presse.

Travail/Réformes sociales/politique intérieure : Unes « L’étau se resserre sur les entreprises et les contrats » - ‘’Di Maio : nous démontons le ‘’Jobs act’’ (Corriere della Sera), « L’étau sur les CDD » - ‘’Coup d’envoi au ‘’décret dignité’’ (La Repubblica, Il Messaggero), « Licenciements, des maxi-dédommagements » (Sole 24 Ore). 

EDITORIAL, Il Messaggero O. Giannino « Un coup porté au marché du travail, et sans contremesures » : « Retour vers l’idéologie du passé : celle que nous avons eu du mal à laisser derrière nous. C’est l’aspect dont est imbibé la partie la plus significative du soi-disant ‘’décret dignité’’ proposé au Conseil des ministres par le vice-président et ministre du Travail Di Maio. Les données Istat prouvent qu’il ne faut pas donner au Jobs Act la responsabilité négative que le gouvernement actuel est en train lui attribuer. Nous sommes très proches du record d’emploi de 2008. D’ailleurs, il n’y a pas eu une seule entreprise italienne qui soit restée silencieuse : elles ont toutes fait noter que les mesures présentées ne font qu’entraver la croissance de l’emploi. Rester sourd aux voix de l’économie nationale entière n’est pas une preuve de cohérence politique. Cela souligne uniquement la dimension de l’erreur ».

COMMENTAIRE : La Stampa, M. Sorgi, « Marche arrière sur le travail pour le gouvernement jaune et vert » : « Le Décret Dignité approuvé hier soir par le conseil des Ministres représente le début d’un renversement des politiques sur le travail mises en place par les gouvernements de Renzi et Gentiloni. Au nom de la lutte contre la précarité, le décret réduit les marges de flexibilité qui avaient été fixées par le Jobs Act. Les mesures du décret, contestées par les représentants des anciens gouvernements, avaient aussi fait l’objet de réserves de la part de Confindustria, le Patronat italien. »

ARTICLE : Corriere della Sera, M. Franco « Un gouvernement qui accentue les difficultés Européennes »: «  Même si un mois est un délai court pour juger de l’action d’un gouvernement, il est possible d’exprimer des impressions. En général, on remarque l’importance de la rupture avec le passé. En ce qui concerne la Ligue du Nord, on peut observer une satisfaction face à l’augmentation du soutien des Italiens, dû en parti au discours ferme contre les migrants. Quant à Di Maio, il est dans une situation complexe, pris entre Salvini et la mauvaise humeur au sein de son propre parti. Il se voit donc forcé de relancer ‘’son’’ agenda. La proposition du Décret Dignité s’insère dans cette optique : elle rappelle en effet les promesses électorales de protection des travailleurs précaires et du développement d’un réseau de protection sociale. »

SONDAGES Il Messaggero E. Risso « Premiers remous au sein du M5S, 28% des électeurs sont déçus » : « D’après un sondage SWG, 28% des électeurs 5 Etoiles sont dans le doute. De ces derniers, 11% seraient prêts à abandonner le navire pour passer à un autre parti. 2% de ces derniers serait disposé à revenir au PD, 9% seraient prêt à monter sur le char de Salvini. 7% pourraient choisir l’abstention et 10% sont indécis si confirmer ou pas leur choix ».

ARTICLE, La Repubblica, C. Lopapa : « La nouvelle Ligue s’enracine à Rome » : « Matteo Salvini est en train de préparer le dernier tournant interne, en plus du lancement de l’Internationale populiste en Europe. Il s’agit de la suppression des ‘’ régions nations ‘’ dans le statut de la Ligue, qui maintient son quartier général rue Bellerio à Milan».

ARTICLE, La Repubblica, T. Mastrobuoni : « Accord sur les migrants : Merkel sauve son gouvernement mais crée des problèmes à l’Italie » : « Après d’intenses négociations, la chancelière Angela Merkel et son ministre de l'Intérieur Horst Seehofer ont trouvé un accord sur la politique migratoire allemande. Merkel est parvenue à un bon compromis, qui a sauvé son gouvernement, avec son ministre de l'Intérieur Horst Seehofer (CSU). Dans le but d’empêcher l'immigration illégale entre l'Autriche et l'Allemagne, l’accord prévoit des mesures pour la création de ‘’ centres de transit ‘’ pour les demandeurs d’asile ainsi que les rapatriements dans les pays de première arrivée, où les migrants sont déjà enregistrés, si des accords existent déjà avec les gouvernements respectifs. Ainsi, l’Allemagne garantit le principe de libre circulation au sein de l’Union, tout en permettant de prendre des ‘’ mesures nationales ‘’ pour limiter les arrivées des migrants et pour pouvoir éventuellement les refouler aux frontières sud avec l’Autriche. Il est évident que le difficile accord qui a évité une crise de gouvernement est une très mauvaise nouvelle pour les pays, comme l’Italie, qui ont catégoriquement refusé - jusqu’à présent du moins - de conclure des accords avec Angela Merkel ».

COMMENTAIRE, La Repubblica S. Folli « Qui commande, de Pontida à Berlin » : « L’homologue allemand de Salvini, Seehofer, pourrait être l’homme qui parviendra à mettre fin à la longue saison d’Angela Merkel. Ou bien devenir l’un de ceux, nombreux, qui ont défié la Chancelière en finissant par se nuire à eux-mêmes. Ce qui est certain, c’est que le match européen se joue en Allemagne, certainement pas dans les prairies de Pontida (nord). L’Italie jaune-verte aime pourtant revendiquer le rôle de détonateur dans l’ajustement des équilibres à l’intérieur de l’Union. Il serait illusoire de croire ou faire croire aux militants que ce qui est en train de se passer en Allemagne ait été provoqué par l’Italie. L’ami italien de Seehofer, Salvini, lui a donné tout son soutien. Toutefois, la suite des événements ne dépendent pas du leader de la Ligue. Et même si le front nationaliste devait l’emporter en mai 2019, il ne faut pas que le roi de Pontida puisse penser qu’il en deviendra le chef. Il y a toujours l’Allemagne, et l’Italie lui est toujours subalterne ».

ARTICLE, Sole 24 Ore M. Ludovico « Libye, feu vert à 12 patrouilleurs, les premières livraisons en août » : « L’Italie concentre son action en Libye. D’ici quelques jours, le ministre des Affaires étrangères Moavero se rendra à Tripoli. L’enjeu politique – national et international – est plus important qu’il n’apparaît. Parmi les priorités absolues du gouvernement Conte, il y a la lutte contre les flux de migrants illégaux. Ainsi, le conseil des ministres a adopté un décret de loi prévoyant la remise au gouvernement d’al-Sarraj, à titre gratuit, de 10 patrouilleurs de 10 mètres ‘’classe 500’’ appartenant au corps de garde-côtes et de 2 navires de 27 mètres ‘’Classe Corrubia’’ de la brigade des finances. Hier, une commission conjointe Italie-Libye pour la lutte contre l’immigration illégale s’est réunie à Tripoli, présidée par l’ambassadeur italien Perrone. Parmi les libyens : des représentants ministériels, les commandants du corps de garde-côtes et de la Marine. L’ambassadeur Perrone souligne : ‘’les Libyens misent sur l’Italie et nous considèrent comme des référents centraux, voire les seuls’’. Le problème politique reste crucial : reste à voir si les Libyens ont l’intention de ne pas céder aux pressions continues de la France et s’ils considèreront en revanche l’Italie comme interlocuteur privilégié dans la reconstruction institutionnelle, sociale et économique, du pays».

ARTICLE, Il Messaggero C. Mangani « Des navires aux Libyens pour patrouiller mais sans l’entente avec les tribus ni Haftar » : « Garabulli, Zuara : des lieux que Tripoli ne contrôle pas et où les passeurs d’êtres humains font des accords avec les autorités locales. Voici la vraie difficulté du plan de Salvini : il ne suffit pas de négocier avec le Président Sarraj pour bloquer les départs. Lors des rencontres passées entre l’Intérieur et les maires et les chefs tribus, un engagement européen avait été mis sur la table afin de réaliser une série de projets et de requalification du territoire. Des projets qui maintenant ont difficulté à démarrer. C’est l’argent que cette partie de la Libye s’attend à recevoir au plus tôt. Sinon, des navires chargés de désespérés continueront à voyager et les morts en mer augmenteront. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

L'AfD choisit la Fondation Desiderius-Erasmus.

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Allemagne. La Fondation Desiderius-Erasmus, dirigée par l’ancien député de l’aile nationaliste de la CDU Erika Steinbach, sera la fondation proche de l’AfD. Elle bénéficiera ainsi de moyens financiers en provenance de l’État. La décision a été prise lors du congrès de l’AfD qui s’est tenu le 30 juin et 1 juillet 2018 à Augsbourg.

L'AfD donnée à 16,5 %.

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Allemagne. L'AfD est donnée au plus haut de son histoire au sein d'un sondage INSA, à 16,5 %.

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CDU : démocrates-chrétiens

CSU : sociaux-chrétiens

SPD : sociaux-démocrates

AfD : patriotes

FDP : libéraux

die Linke : post-communistes

Grüne : écologistes

Sonstige : autres

Horst Seehofer reste ministre de l'Intérieur.

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Allemagne. La CDU et la CSU ont trouvé un compromis à propos de la politique d’asile. Horst Seehofer (CSU) reste ministre de l’Intérieur.

02/07/2018

Som Catalans à Pontida.

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Espagne (Catalogne) et Italie. Som Catalans (Catalogne) s'est rendu au rassemblement annuel de la Ligue (Italie) à Pontida.

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Enric Ravello (SOM Catalans), Davide Quadri (Ligue), Matteo Salvini (Ligue), Ester Gallego (SOM Catalans)

9ème congrès de l'AfD.

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Allemagne. L'AfD a tenu son 9ème congrès ce 30 juin et 1 juillet 2018 à Augsbourg en Bavière.

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"Salvini : après l’Italie, l’Europe."

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Italie. Revue de presse.

Migrants/Allemagne : Unes « Migrants, le séisme allemand » (La Repubblica), « Migrants, le gouvernement Merkel vacille » (La Stampa), « Chaos migrants, Merkel vacille » (Il Messaggero), « Merkel vacille, bras-de-fer sur les migrants » (Il Mattino).

ANALYSE, F. Venturini, Corriere, « CSU entre sondages et frontières fermées. Pourquoi cette crise n’aide pas l’Italie – En Bavière, poussées à droite. Au final, les vainqueurs à Bruxelles ont été les puristes de l’Est » : « Le ministre de l’Intérieur offre sa démission et paradoxalement le gouvernement d’A. Merkel gagne un peu d’oxygène. Mais le cyclone migration est en plein sur l’Allemagne. Les Italiens peuvent le comprendre bien plus que d’autres. Seehofer exigeait une garantie ‘’anti-invasion’’, de ceux qui garantissent des voix et de bons scores dans les sondages, de la part d’A. Merkel depuis des semaines. Si vous avez reconnu quelque chose ou quelqu’un il s’agit d’une pure coïncidence, car le message qui arrive d’Allemagne, après avoir percé chez nous, est valable partout. Le CSU ne veut pas une chute immédiate du gouvernement (et donc Seehofer devait partir), mais veut mettre Merkel le dos au mur, l’affaiblir encore, presque l’obliger à trouver d’autres accords (pas avec l’Italie qui n’a pas besoin de débarquements au nord). L’équilibrisme de Macron en souffrira et l’Europe entière en souffrira probablement car il n’existe pas d’alternative convaincante à Merkel. Et l’Italie aussi en souffrira parce que tout autre que la Chancelière se montrera plus dur envers nous. Sur le thème des migrants mais aussi sur la dette publique et les finances. Hors Europe, le président Trump serait sûrement content si le gouvernement allemand tombait, il a la puissance économique allemande et l’européisme de la Chancelière dans le collimateur depuis son élection ».

COMMENTAIRE, La Repubblica, A. Bonanni : « La centralité perdue d’Angela » : « Angela Merkel apparaît aujourd’hui très affaiblie en Europe par la crise politique interne de ces heures. La Chancelière allemande a perdu dans l’UE la centralité politique qui lui conférait une autorité incontestée. Le panorama politique de l’Europe de 2005 était tout à fait différent de celui d’aujourd’hui et Merkel, leader du plus important parti populaire d’Europe, était le point de référence naturel des forces modérées du Continent, comme Italie, France, Espagne et Grande Bretagne, alors majoritaires. Aujourd’hui, le scénario a totalement changé et il y a une très grande résistance de la part des gouvernements souverains de l’Europe orientale, qui ont refusé les systèmes des quotas des migrants obligatoires demandés par l’Allemagne. En outre, la Chancelière doit également faire face à deux pays, comme l’Italie et l’Autriche, politiquement plus proches d’Orbán que de l’Allemagne. Il n’existe pas seulement la question migratoire, il y a aussi la réforme de la Zone euro, pour laquelle Merkel avait fait des avancées significatives avec le président français Macron. Dans une Europe qui s’est radicalement déplacée à droite, où les populistes et les souverainistes espèrent devenir le deuxième parti du Parlement européen, voire le premier, Merkel a perdu la centralité politique, parce que la droite européenne modérée et démocratique, en Europe comme en Italie, a été phagocytée par des forces réactionnaires beaucoup plus radicales. Ainsi, paradoxalement, Merkel et Macron deviennent un point de référence pour ces forces européistes, démocratiques, et souvent sociales-démocrates qui ont déjà assisté, avec consternation, à la pulvérisation de la gauche traditionnelle ».

ARTICLE, Il Messaggero A. Gentili « Le Quirinal et Conte inquiets : ‘’la tenue de l’UE est en danger’’ » : « La chute possible d’Angela Merkel inquiète le président Mattarella et le président du Conseil Conte. Des sources accréditées font savoir que Conte ‘’suit la situation avec préoccupation’’. L’adieu de la Chancelière, aux yeux du Quirinal, pourrait représenter un facteur de déstabilisation de l’UE, privée de son fort leadership européiste. Aussi parce que, en absence d’élections, cela pourrait ouvrir la voie à un Chancelier bien plus rigoriste : Wolfgang Schaeuble. ‘’Sans compter’’, ajoute une haute source diplomatique ‘’qu’une éventuelle évolution souverainiste en Allemagne nous ramènerait à des souvenirs bien tristes’’. D’ailleurs, le front populiste et souverainiste ne manque pas d’alliés. Le premier est Vladimir Poutine, qui veut amoindrir un concurrent difficile comme l’UE. Il a déjà accueilli deux fois Salvini à Moscou et il soutient ouvertement les 5 Etoiles : deux partis eurosceptiques qui ont annoncé au Parlement, à l’instar de Conte, un ‘’tournant dans les relations avec la Russie’’ ».

Meeting annuel de la Ligue à Pontida : Unes « Salvini lance la ‘’super-Ligue’’ » - ‘’Une fédération européenne des souverainistes’’ (Corriere della Sera), « Salvini : après l’Italie, l’Europe » (La Repubblica).

RETROSCENA (Coulisses), La Stampa, A. La Mattina « La fédération souverainiste pour les élections européennes de 2019 se constitue » : « L’objectif du secrétaire de la Ligue Matteo Salvini est de chambouler les équilibres à Bruxelles, notamment d’enlever aux populaires et aux socialistes la majorité au sein du parlement européen. Le slogan cher à Salvini était ‘’chasser les Merkel, Hollande et Renzi’’. Contre Renzi, Salvini a réussi son pari. Marine Le Pen n’y est pas arrivée mais avec son ami désormais vice-président du Conseil, il n’y a pas un jour qui passe sans que piques soient lancées contre le Président français. L’union des ultra-nationalistes : Salvini se trouve dans ce projet qu’il cultive depuis des années. Le leader de la Ligue a resserré ses liens avec le Premier ministre hongrois, avec les Autrichiens Kurz et Strache, le Hollandais Wilders. Dans les prochaines semaines, Salvini entamera une tournée en Europe sous sa double casquette de ministre de l’Intérieur et de secrétaire de la Ligue. Salvini veut conquérir le Parlement européen avec ses amis souverainistes et placer dans la nouvelle Commission un de ses hommes. A Pontida, Salvini a souligné ‘’l’Italie est un contribuable au net et jusqu’à présent nous n’avons pas eu de grands avantages’’ ».

ARTICLE, La Repubblica B. Giovara, « Les convertis du Sud, ‘’Bossi nous insultait, maintenant tout le monde est gentil’’» : « Cette année le rassemblement de Pontida des supporters de la Ligue du Nord de Matteo Salvini comptait parmi ses milliers de participants de nombreux représentants des régions du Sud de l’Italie. Salvini représente pour eux une forme de renouveau politique pour la Ligue du Nord, se détachant des critiques du Sud du pays qui la caractérisaient sous Bossi. C’est aussi un renouveau pour l’Italie, qu’ils voient comme unie et plus proche de leurs problèmes, notamment en matière du support à l’agriculture ou du problème de « l’invasion » étrangère de la part des demandeurs d’asile débarquant au Sud du pays ».

ARTICLE, La Repubblica I.Diamanti, « La Ligue Nationale, un parti personnel à la conquête du pays » : « Le Rassemblement de Pontida a été l’occasion d’exposer la transformation de la Ligue du Nord, que l’on pourrait désormais définir la LNS, Ligue Nationale de Salvini. D’une part, en considérant son détachement par rapport au régionalisme et à l’indépendantisme la caractérisant dans le passé qui a permis de recueillir le support de l’électorat du Sud.  D’autre part, par la personnalisation du parti, centré autour de la figure clé de Matteo Salvini. Son intervention au rassemblement a été la représentation théâtrale spectaculaire d’un ‘’acteur’’ représentant des préoccupations en matière de migration et de la lutte contre les élites et la bureaucratie européenne. Ce sont celles d’un électorat chez qui, d’après les statistiques, la ‘’peur des étrangers’’ et le ‘’manque de confiance envers les institutions européennes’’ sont particulièrement élevées par rapport aux moyennes nationales. En jouant sur ces thèmes dans ses stratégies politiques, Salvini écrit le programme d’un gouvernement que l’on pourrait caractériser de « vice-présidentiel ».

ARTICLE, Il Messaggero M. Allegri « 2 500 réfugiés ramenés en Libye en 7 jours. Tripoli demande d’autres navires à l’Italie » : « La garde-côtière libyenne aurait ainsi reporté en Libye 2 425 migrants. Ce sont les chiffres donnés dans le rapport hebdomadaire de l’Unhcr. La situation des centres de détention est aussi inquiétante. Malgré les drames en mer, la ligne dure du gouvernement italien ne change pas. Entretemps, Tripoli, par le biais du chef d’Etat-major libyen, a demandé à Rome d’autres patrouilleurs pour ‘’une collaboration positive’’ afin de mener également une ‘’action humanitaire’’ ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Réunion de la dernière chance entre la CDU et la CSU à 17h.

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Allemagne. Le ministre de l’Intérieur CSU Horst Seehofer met son mandat à disposition. Une dernière réunion de conciliation aura lieu à Berlin ce 2 juillet à 17h entre la CDU et la CSU.

Horst Seehofer a donné une conférence de presse peu avant 2h. du matin, au sein de laquelle il a déclaré mettre ses mandats à disposition. A l'issue de 11 h de négociations au sein de la CSU, il avait l'air épuisé.

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Horst Seehofer

Allemagne : l’union entre la CDU et la CSU au bord de la rupture.

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Allemagne. Horst Seehofer se retire-t-il de ses fonctions de ministre allemand de l’Intérieur et de président de la CSU ? Pas de réponse car la présidence de la CSU est toujours en réunion. À Berlin, la CDU d’Angela Merkel attend la décision. 

Le président de la CSU Horst Seehofer indique 3 solutions possibles dans le conflit avec la CDU à propos des migrants : 

1/La CSU s’aligne sur Merkel.

2/Seehofer se retire du poste de ministre de l’Intérieur et de président de la CSU.

3/Seehofer ordonne, en tant que ministre de l'Intérieur, le refoulement de migrants déterminés à la frontière avec tous les dangers que cela implique pour la coalition gouvernementale CDU-CSU-SPD. 

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01/07/2018

Rassemblement annuel de la Ligue à Pontida.

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Italie. La Ligue a tenu ce 1 juillet 2018 son rassemblement annuel à Pontida :

https://www.24matins.fr/topnews/une/italie-a-pontida-le-m...

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Matteo Salvini

30/06/2018

Italie : comparaison entre intentions de vote et résultats des législatives.

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Italie. Une étude compare les intentions de vote actuelles avec les résultats des élections législatives du 4 mars 2018. Le cas de la Ligue est intéressant car ce parti a fortement progressé dans les intentions de vote et il apparaît que 10 % des personnes qui sont actuellement en sa faveur ont voté pour le M5S et 18 % pour Forza Italia de Silvio Berlusconi.

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[altri = autres, indecisi+non voto = indécis+abstentions]

M5S

Ligue

Forza Italia

Parti Démocrate [centre-gauche]

Mecklembourg-Poméranie-occidentale : l'AfD donnée à 22 %.

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Allemagne. Mecklembourg-Poméranie-occidentale. Un sondage en vue d’élections pour le Parlement du Land donne l’AfD à 22 % :

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SPD : sociaux-démocrates

AfD : patriotes

CDU : démocrates-chrétiens

die Linke : post-communistes

Grüne : écologistes

FDP : libéraux

Sonstige : autres

(Résultats de 2016 : http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2016/09/04/mec...)

Le même sondage a été réalisé, toujours au Mecklembourg-Poméranie-occidentale, mais en vue d'élections législatives :

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[La circonscription électorale de la chancelière Angela Merkel est située dans cette zone.]

29/06/2018

L’Italie va séquestrer deux navires d’une ONG allemande.

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Italie. Deux navires vont être séquestrés :

http://www.lefigaro.fr/international/2018/06/21/01003-201...

"Accord sur la migration : "L'Italie n'est plus seule", se félicite son Premier ministre."

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Union Européenne. Le Premier ministre italien Giuseppe Conte se félicite de l’accord obtenu sur la migration :

https://www.bfmtv.com/international/accord-sur-la-migrati...

Donald Trump recevra Giuseppe Conte.

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Italie et États-Unis. Le président Donald Trump recevra le 30 juillet 2018 à la Maison Blanche le Premier ministre italien Giuseppe Conte :

http://www.lalibre.be/actu/international/trump-recoit-con...

Sondage pour les municipales en Tchéquie.

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Tchéquie. Un sondage dans 6 grandes villes donne le SPD, en vue des élections municipales d'octobre 2018, à :

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Praha = Prague

28/06/2018

Livre de Tom Van Grieken en français.

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Belgique. Le président du parti nationaliste flamand Vlaams Belang Tom Van Grieken a publié un ouvrage en néerlandais qui est désormais traduit en français par le cadre bruxellois de son parti Patrick Sessler. Le livre s’intitule « L’avenir entre nos mains : révolte contre les élites » :

https://vlaamsbelangbruxelles.be/le-livre-du-president-du...

L'ouvrage est préfacé par la présidente du Rassemblement National (France) Marine Le Pen.

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"Un gouvernement tancé par l’Europe et le Vatican."

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Italie. Revue de presse.

Prévisions de Confindustria sur le PIB/budget : Unes « Alerte entreprise : ‘’la croissance italienne trop faible’’ » (Corriere della Sera), « Pas de couvertures, le revenu citoyen et la flat tax rayés du budget » (La Repubblica), « Economie, Tria freine Di Maio » - ‘’Problèmes de couvertures pour le revenu citoyen’’ (La Stampa), « Coup de frein du PIB, un budget probablement à revoir » (Sole 24 Ore), « Les industriels préviennent le gouvernement » (Il Messaggero).

ARTICLE, La Stampa A. Barbera « Confindustria : ‘’Arrêtons de ne parler que des migrants, il est temps que le gouvernement pense aux jeunes et au travail » : « Le président du patronat italien Confindustria, Vincenzo Boccia, n’avait jamais employé des mots aussi forts à l’encontre du gouvernement. ‘’Espérons que la campagne électorale soit terminée’’. La Confindustria ne veut pas passer dans l’opposition au gouvernement mais semble prête à le faire, si nécessaire. Boccia demande ‘’une intervention de politique économique’’ et la poursuite des allègements fiscaux pour les nouveaux embauchés. Les prévisions du centre d’étude de la Confindustria tablent sur une croissance faible du PIB (1,3% en 2018 et 1,1% en 2019). Boccia a rencontré à deux reprises le ministre du travail Di Maio. Mais il n’en est pas ressorti encourragéComment concilier un programme de cent milliards avec de telles prévisions de croissance ? Il faudrait un budget correctif de 9 milliards en 2018 et de 11 en 2019. Il est temps de mettre la démagogie de côté assure Boccia. »

ARTICLE Corriere della Sera D. Di Vico « Pas de lune de miel avec le Gouvernement. Les industriels sceptiques ou critiques pour le spread et les lois sur le travail » : « Boccia : ‘’Le slogan ‘’Italy First’’ est une erreur pour un pays qui transforme les matières et vit de l’exportation. »

ARTICLE, A. D’Argenio-C. Lopapa, Repubblica, « Débarquements, règles, argent à l’Afrique, les dernières conditions italiennes à l’UE - Conte prêt à poser des vétos, mais il négocie aussi pour aider Berlin, l’inconnue des diktats légistes demeure » : « Deux lignes rouges italiennes au sommet européen aujourd’hui : les règles sur les débarquements et les fonds pour l’Afrique. Si Conte obtient ce qu’il demande et une promesse « en off » de flexibilité sur les comptes publics, il validera l’accord et offrira à la Chancelière l’accord qui permettra à Berlin de renvoyer les migrants qui ont été enregistrés en Italie mais qu’on a laissé fuir au-delà des Alpes. Les leaders sont d’accord pour intensifier le travail avec les pays d’origine et de transit des migrants et la fermeture des frontières externes de l’Union grâce à 10.000 agents UE. Pour intensifier ce travail, Conte menacera de véto l’accord UE-Turquie si les partenaires ne s’engagent pas à verser 500 millions au Trust fund Afrique. Pari facile car l’accord sera un simple engagement politique. Pour l’argent on verra. »

ARTICLE,  T. Mastrobuoni, Repubblica, « L’homme qui tient en otage l’Europe, entre Merkel et Salvini – Le ministre allemand, dur sur les migrants, porte la chancelière au bord du gouffre » : « Le porte-parole de Lifeline, Alex Steier, a déclaré à l’Ansa que le ministre  Horst Seehofer agit comme une version allemande de son collègue Italien, Matteo Salvini. Les deux hommes ont en effet beaucoup en commun. Seehofer a décidé de jouer le tout pour le tout en vue d’une tournée électorale en Bavière où son parti risque de perdre la majorité absolue. Mais en Europe, Seehofer a des alliés un peu fragiles parmi les ‘’rebelles’’, le groupe de Visegrad ou Salvini. Avec ce dernier d’ailleurs, à part la nécessité de blinder les frontières externes ou de créer des hotspots dans les pays tiers, il n’y a pas grande convergence. Et Seehofer est ennemi de Salvini sur un point : il voudrait lui renvoyer les réfugiés qui ont déjà été enregistrés en Italie. Si Merkel et Conte arrivaient à un accord, la Chancelière dédramatiserait la crise politique interne, mais juste après Seehofer devrait s’asseoir à la même table que Salvini et négocier les détails. »

EDITORIAL, M. Lazar, Repubblica, « Pourquoi Paris et Rome sont-elles lointaines » : « Le Conseil européen d’aujourd’hui et demain s’annonce tendu, voire explosif. La question migratoire est une bombe à retardement pour toute l’Europe mais elle l’est particulièrement entre l’Italie et la France. Si l’Italie accuse les Français d’avoir fermé leurs frontières et de faire preuve d’’’arrogance’’, la France estime que les Italiens gèrent mal les migrants et se montrent inhumains. A un moment donné, Macron avait caressé l’espoir de jouer la carte du M5S et de Conte, qu’il n’a pas abandonné comme le montre la solution trouvée au cas Lifeline. Compte tenu de l’influence de Salvini sur le gouvernement, il tend à considérer le gouvernement en Italie comme un épouvantail en politique interne, pour dénoncer le FN, allié de la Ligue, et la France insoumise qu’il compare au M5S, dans la perspective des élections européennes de 2019. Macron et Salvini s’érigent en meilleurs adversaires en Europe, le premier réformateur par excellence, l’autre en chef des eurosceptiques. Dans un avenir prévisible, ni la France ni l’Italie ne sortiront vainqueurs Il faut espérer que le projet du Traité du Quirinal (décidé par Macron et Gentiloni en janvier dernier, pour donner un cadre plus stable et ambitieux aux relations franco-italiennes) voit le jour, dans l’intérêt de l’Italie, de la France, et de l’Europe ».

ARTICLE Corriere della Sera M. Franco « Un gouvernement tancé par l’Europe et le Vatican » : « L’impression est que le gouvernement italien se présentera au sommet d’aujourd’hui à Bruxelles avec un soutien fort du Parlement et d’une partie majoritaire du pays sur le thème des migrations. Il faudra toutefois comprendre si cela renforcera la place du président du Conseil G. Conte par rapport aux autres nations européennes. On perçoit toutefois une différence entre Conte et son ministre de l’Intérieur Salvini. C’est le signe de rôles différents et, peut-être, d’un jeu de rôles. Les 5 Etoiles soutiennent le leader de la Ligue de manière officielle, même dans le bras-de-fer avec Macron. Il faudra comprendre combien de temps pourra encore durer ce conflit. Hier, au lendemain de l’entrevue entre le Pape et Macron, pour la première fois, le Vatican a pris position contre le Gouvernement. Pour la Ligue et le M5S c’est un autre front qui s’ouvre ».

ARTICLE, G. Franzese, Messaggero, « Savona met au point sa ligne pour le sommet UE : ‘’non au plan Merkel-Macron, plus de pouvoirs à la BCE » : « Même s’il ne fait pas partie de la délégation au Conseil européen, Paolo Savona, ministre pour les Affaires européennes, a contribué de manière substantielle au document italien. Il faut, estime-t-il, moins de rigidité en Europe sur les comptes publics, et, en bref, Macron et Merkel peuvent laisser tomber l’idée de faire avec l’Italie comme ce qui a été fait en Grèce : ce ne sera pas la Troïka qui décidera à la place de notre pays. Savona pointe de ‘’graves lacunes’’ dans l’architecture européenne, à la suite de la hausse du spread, en raison du manque d’instruments habituels pour une Banque centrale. Draghi a fait ‘’un travail excellent’’ mais les pouvoirs de la BCE, selon Savona, devraient être renforcés. »

ARTICLE Sole 24 Ore L. Palmerini « Soutien de Mattarella à la position italienne. Crainte sur les résultats » : « Au déjeuner du Quirinal, le président de la République n’a pas caché ses craintes pour des conclusions encore décevantes ou peu concluantes à Bruxelles. Aucune dramatisation, à part la possibilité d’un ‘’non’’ italien au financement à la Turquie si l’Italie ne devait pas recevoir les 500 millions pour l’Afrique qui étaient déjà prévus. L’objectif est de maintenir le dialogue avec Merkel en vue de la négociation sur les thématiques économiques et financières. Le chef de l’Etat a soutenu la position de Conte sur les migrants, basée sur dix points. Mattarella est persuadé de la nécessité de faire une distinction entre les sauvetages et la répartition des migrants. Le seul point hors-programme était le discours passionné de Savona sur la nécessité d’un rôle de la BCE à l’instar de celui de la Fed. Il faudrait alors convaincre le reste des pays membres et cela apparait comme un défi encore plus grand que la question migratoire ».

ENTRETIEN de Peter Szijjàrtò, ministre des affaires étrangères hongrois « La Hongrie est avec l’Italie, il faut protéger les frontières de l’UE. Les quotas ? Jamais » (Corriere della Sera) : « ‘’Nous partageons le même objectif, comme nous l’avons répété récemment lors d’un appel téléphonique avec le ministre de l’Intérieur Salvini : protéger la sécurité de la population européenne. La Hongrie souhaite une coopération étroite avec l’Italie, l’Autriche et le groupe de Visegrad. Les quotas ? Nous avons eu un référendum avec un résultat très clair. Nous ne renoncerons jamais au droit souverain de décider qui admettre sur le territoire national’’ ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

27/06/2018

"Conte cède à Berlin et à Paris pendant que Salvini attaque tout le monde."

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Italie. Revue de presse.

Migrants/Entrevue entre le Président de la République et G. Conte : « Navire à Malte, l’Europe divisée » - ‘’Pacte secret Macron-Conte’’ (Corriere della Sera), « Mission de Macron pour isoler Salvini, rencontres avec le Pape et Conte » (La Repubblica), « Migrants, Conte négocie avec Merkel et Macron ; Salvini pas d’accord » (La Stampa), « Conte-Macron, l’entente secrète mais Berlin bloque le navire à Malte » (Il Messaggero), « Migrants, entente Macron-Conte, Merkel se met de travers » (Il Mattino).

RETROSCENA La Repubblica T. Ciriaco et C. Lopapa « Appels et dîner secret, Conte cède à Berlin et à Paris pendant que Salvini attaque tout le monde » : « Giuseppe Conte vient de terminer le sommet bilatéral le plus mystérieux et anormal de l’histoire récente de la diplomatie. Il appelle un restaurant près de la Place Navone ‘’Je suis l’avocat Conte, je vous envoie le Président français et son épouse’’, pendant que Salvini lançait des piques aux Français considérés comme des conquérants néo-coloniaux en Libye. Le Président du Conseil a gardé le silence sur cette entrevue pour deux raisons : politique et diplomatique. La première concerne justement Salvini. L’entourage du ministre de l’Intérieur assure qu’il existe une harmonie parfaite avec le chef du Gouvernement. Pourtant, il suffit de lire ses déclarations pour comprendre que tout ne tourne pas rond. Mais c’est surtout la loi de la diplomatie qui pousse Conte à négocier pour ne pas finir totalement isolé. Après avoir salué le fondateur de LREM, Conte reçoit l’appel de la Chancelière, qui demande toujours la même chose : trouver un accord qui puisse satisfaire les deux opinions publiques et neutraliser Salvini et Seehofer. Et sur les mouvements secondaires, Conte ouvre, car il ne veut pas rester en dehors d’un accord entre Paris, Berlin et Madrid. Dans la résolution finale figurera aussi la possibilité d’avoir des centres d’accueil dans les pays membres, chose toujours exclue par Salvini ».

RETROSCENA (Coulisses), Corriere della Sera, E. Buzzi : « La rencontre à Casina Valadier avec le Président et Brigitte. Et le scepticisme du Viminal » : « Le sommet « secret »  de lundi soir entre Giuseppe Conte et le Président Emmanuel Macron est né à la suite d’une demande faite au protocole français par le Président du Conseil italien, qui avait déjà eu des contacts téléphoniques avec les leaders européens, parmi lesquels Angela Merkel. Le Président français est arrivé accompagné par sa femme Brigitte et par l’Ambassadeur de France en Italie Christian Masset. Ainsi, Giuseppe Conte et Emmanuel Macron se sont longuement entretenus et ont discuté, dans une petite salle réservée, du dossier des migrants avant le prochain sommet de l’UE ainsi que d’une solution pour le navire humanitaire Lifeline. Il s’agit d’un problème dont les diplomaties européennes sont en train de discuter depuis des jours et le navire n’a pas encore accosté à Malte. Le scepticisme du ministère de l’Intérieur augmente, tandis que le M5S est optimiste et revendique l’autonomie du président du Conseil ».

ARTICLE Il Messaggero M. Conti « La stratégie délicate de Conte qui cherche de la flexibilité sur les comptes publics » : « ‘’Isoler l’Italie ou isoler Salvini ?’’, c’est le dilemme auquel Paris et Berlin ont décidé de répondre après le Conseil européen qui commencera demain à Bruxelles. L’Italie cherche des soutiens dans la perspective du sommet de demain. Puisque le thème n’intéresse guère les pays de Visegrad, autant continuer à avoir un dialogue avec les pays fondateurs et éviter que l’Italie ne soit isolée. La solution trouvée sur le navire Lifeline par Conte et les autres leaders européens donne au Président du Conseil le mérite d’être parvenu à bouger avec un certain degré d’autonomie. Le M5S joue en faveur de Conte en voulant se reprendre l’espace par rapport à l’allié Salvini qui a dicté jusque-là, la ligne au gouvernement ».

ARTICLE Il Messaggero F. Giansoldati et F. Pierantozzi « Entrevue secrète Macron-Conte, mais Salvini attaque » : « Avant d’être reçu par le Saint-Père, le Président français a rencontré le Président du Conseil. Une ‘’rencontre demandée par ce dernier’’, ‘’réservée pour respect à l’égard du Vatican’’. L’entrevue a débloqué l’affaire du navire Lifeline. Le président français a annoncé une solution commune ‘’la France fera partie des pays européens qui accueilleront les passagers’’ »

ARTICLE, Corriere della Sera, V. Piccolillo : « Pacte Conte-Macron sur le navire Lifeline. Berlin, Madrid et La Haye freinent » : « Le président du Conseil italien Conte a déclaré que le navire humanitaire Lifeline pourrait accoster à Malte et faire débarquer les 233 migrants à bords. Mais cette solution n’a pas été acceptée par tous les Etats européens, surtout l’Allemagne, l’Espagne et les Pays Bas,  qui freinent sur la redistribution de l’accueil des migrants. Giuseppe Conte avait parlé au Président (maltais) Muscat au téléphone, en précisant que l’Italie était prête à faire sa part pour l’accueil d’une partie des migrants, mais en soulignant que les réfugiés qui débarquent sur les côtes italiennes, espagnoles, grecques ou maltaises débarquent en Europe. Dans les intentions du gouvernement italien, cet accord pourrait ouvrir la voie à une solution lors du Conseil européeen».

RETROSCENA (Coulisses), La Stampa A. La Mattina « Salvini insiste sur la ligne dure : ‘’arrogance française, nous ne reprendrons pas ceux qui sont chez eux’’ » : « La cible du ministre de l’Intérieur reste Paris, notamment Macron qui continue à dire qu’en Italie il n’y a pas d’urgence migratoire. Les propos de Salvini sont des mots tranchants qui arrivent au lendemain de la rencontre entre le chef de gouvernement italien et le Président français. L’équipe de l’Intérieur explique qu’il ne s’agit pas d’une attaque contre G. Conte, car Salvini a pleine confiance dans la rectitude du Président du Conseil. Pour la Ligue, il n’y aura pas de marche arrière sur les mouvements secondaires ».

RETROSCENA (Coulisses), Corriere della Sera, F. Fubini : « L’Italie et l’option du véto. L’objectif est de remettre en cause le traité de Dublin sur la division des migrants » : « Le thème principal du prochain sommet de l’UE de demain sera la question des migrants. Cette fois-ci, les négociations ne serviront pas à trouver une solution à ce problème très grave, parce que les leaders des 28 pays ne veulent pas punir l’Italie, ni lui faire plaisir. Ils veulent tout simplement sauver Angela Merkel. Même les critiques les plus sévères comprennent qu’ils la regretteraient si un échec à Bruxelles ouvrait la voie à un tournant plus nationaliste à Berlin. Le ministre de l’Intérieur allemand Seehofer a donné à Merkel un ultimatum pour obtenir un accord européen qui autorise l’Allemagne à refouler les demandeurs d’asile déjà enregistrés ailleurs, sinon il menace de retirer le soutien de son parti au gouvernement. Le divorce entre politique et réalité est total et cette situation pourrait conduire l’Italie à mettre son véto, parce que le gouvernement Italien considère que la responsabilité de l’accueil des migrants ainsi que de la gestion des demandes d’asile ne peut pas être affronté uniquement par le pays de première arrivée. »

ARTICLE, La Stampa I. Lombardo et F. Schianchi « Conte négocie avec Merkel sur les réfugiés en échange de fonds UE pour la Libye » : « La proposition d’hier soir de Berlin est claire : ‘’reprenez ces migrants et nous vous donnerons quelque chose en échange’’. Et Conte est prêt à jouer, demandant des fonds européens pour la Libye. Rien de nouveau : une sorte de prolongement du plan de Minniti mais à la charge de l’Europe. Pourtant, du point de vue politique, il s’agit d’un tournant car Conte devrait faire marche arrière sur les mouvements secondaires. L’espoir est aussi celui d’obtenir des fonds européens pour le revenu citoyen. Car il s’agit du match de Di Maio, qui est toujours en retard derrière Salvini. Ce serait le seul moyen de rivaliser avec l’effervescente propagande de Salvini. »

ARTICLE, La Stampa « Bolton à Rome pour renforcer l’entente » : « L’étape à Rome du conseiller pour la sécurité nationale américaine John Bolton était nécessaire pour préparer la visite du Président du Conseil Conte fin juillet à la Maison Blanche. Et surtout pour renforcer l’entente avec le nouveau gouvernement, que Washington considère comme un important allié pour gérer les relations avec l’UE et l’Allemagne. Trump a adressé à Conte une lettre où il considère l’Italie comme ‘’un pays leader’’ de l’Alliance. Les Américains souhaitent que Rome maintienne ses soldats à Kaboul et qu’elle confirme le financement à hauteur de 120 millions annuels. En revanche, sur la Libye, c’est l’Italie qui demande à Trump d’intervenir pour reconnaître notre rôle, freiner les ambitions françaises et mobiliser l’OTAN. L’Italie, avec sa position critique à l’égard de l’UE, notamment contre l’austérité imposée par Berlin, peut devenir un allié naturel de Washington ».

ARTICLE, Il Messaggero F. Pierantozzi « Derrière le duel sur les réfugiés, le problème du pétrole » : « Ces derniers temps, des mots assez lourds volent entre Rome et Paris : l’Italie est ‘’irresponsable et cynique’’ selon Macron car elle ferme ses ports ; la France est ‘’arrogante et hypocrite’’ selon Salvini. Mais derrière ces escarmouches diplomatiques, quel est le poids du pétrole en Libye, de l’uranium au Niger et des précieuses ‘’terres rares’’ du Sahel ? Ce sont ces pays de transit qui sont en train de fissurer l’Europe. En Libye, à part les idées de Macron et de Salvini, il y a aussi l’affrontement Eni-Total. Le match est encore largement en faveur des Italiens. La diplomatie de Macron – qui a reconnu également le général Haftar comme interlocuteur, ce dernier étant désormais devenu ‘’Seigneur’’ du pétrole – arrive de toute façon en retard par rapport aux intentions d’ENI. Le groupe italien est en train de regarder ailleurs : l’Algérie. Mais entre la France et l’Italie il n’y a pas que le pétrole. Il y a aussi de gros intérêts entre Endesa (Enle) et GdF-Suez. Mais aussi l’autoroute promise par l’Italie à la Libye comme ‘’dédommagement colonial’’ et encore le gazoduc libyen-italien Green Stream. Et le Sahel, mais aussi la Mauritanie, le Niger, le Burkina Faso, le Tchad. Ce sont les pays où les fameux ‘’hotspots’’ devraient être installés. A ce stade, l’Italie a été mise à l’écart du dispositif à Niamey. Le gouvernement Gentiloni avait parlé de ‘’opportunités énormes pour notre système manufacturier’’ mais pour Paris l’enjeu est surtout représenté par les gisements d’uranium au Niger qui fournissent à hauteur de 30% celui utilisé dans les centrales nucléaires de France ».

ARTICLE, La Repubblica A. Ginori et P. Rodari « Macron à Rome, entre François et Conte : ramener l’Italie en Europe » : « Une audience au Vatican d’une durée insolite, qui se termine par une caresse insolite au Pape. Emmanuel Macron débarque à Rome pour rencontrer pour la première fois le Souverain Pontife et trouver un soutien contre les extrémismes qu’il est en train d’affronter seul ces dernières semaines. L’entrevue avec G. Conte a été gardée secrète jusqu’à l’après-midi. Non pas pour ne pas heurter le Vatican mais plutôt pour mettre en sécurité la relation entre Macron et le chef du gouvernement de Rome. La France est toujours persuadée qu’il est possible de ramener l’Italie sur la voie de la coopération européenne, y compris sur le front de l’immigration, en vue du Conseil de demain et de jeudi à Bruxelles. Le Pape a accueilli avec un sourire le président français et sa délégation de 13 personnes dont la première dame ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

26/06/2018

Autriche : exercice de la police et de l'armée sur la frontière slovène.

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Autriche. Le ministre patriote de l’Intérieur Herbert Kickl (FPÖ) et le ministre patriote de la Défense Mario Kunasek (FPÖ) ont organisé, ce 26 juin 2018, un exercice à Spielfeld sur la frontière slovène auquel 500 policiers ont pris part, ainsi que 220 soldats. L’objectif est d’envoyer un signal clair aux passeurs et migrants : en cas d’afflux massifs de clandestins, ceux-ci seront repoussés.

Giorgia Meloni favorable à un blocus naval.

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Italie. La dirigeante de Frères d’Italie Giorgia Meloni estime que le nouveau gouvernement M5S-Ligue a modifié la politique d’immigration, mais que des solutions durables et définitives doivent être mises en place pour le long terme. Elle déclare que le problème n’est pas que les bateaux ne doivent pas accoster en Italie, mais qu’ils ne doivent pas partir de Libye. Elle est favorable à un blocus naval.