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27/06/2018

"Conte cède à Berlin et à Paris pendant que Salvini attaque tout le monde."

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Italie. Revue de presse.

Migrants/Entrevue entre le Président de la République et G. Conte : « Navire à Malte, l’Europe divisée » - ‘’Pacte secret Macron-Conte’’ (Corriere della Sera), « Mission de Macron pour isoler Salvini, rencontres avec le Pape et Conte » (La Repubblica), « Migrants, Conte négocie avec Merkel et Macron ; Salvini pas d’accord » (La Stampa), « Conte-Macron, l’entente secrète mais Berlin bloque le navire à Malte » (Il Messaggero), « Migrants, entente Macron-Conte, Merkel se met de travers » (Il Mattino).

RETROSCENA La Repubblica T. Ciriaco et C. Lopapa « Appels et dîner secret, Conte cède à Berlin et à Paris pendant que Salvini attaque tout le monde » : « Giuseppe Conte vient de terminer le sommet bilatéral le plus mystérieux et anormal de l’histoire récente de la diplomatie. Il appelle un restaurant près de la Place Navone ‘’Je suis l’avocat Conte, je vous envoie le Président français et son épouse’’, pendant que Salvini lançait des piques aux Français considérés comme des conquérants néo-coloniaux en Libye. Le Président du Conseil a gardé le silence sur cette entrevue pour deux raisons : politique et diplomatique. La première concerne justement Salvini. L’entourage du ministre de l’Intérieur assure qu’il existe une harmonie parfaite avec le chef du Gouvernement. Pourtant, il suffit de lire ses déclarations pour comprendre que tout ne tourne pas rond. Mais c’est surtout la loi de la diplomatie qui pousse Conte à négocier pour ne pas finir totalement isolé. Après avoir salué le fondateur de LREM, Conte reçoit l’appel de la Chancelière, qui demande toujours la même chose : trouver un accord qui puisse satisfaire les deux opinions publiques et neutraliser Salvini et Seehofer. Et sur les mouvements secondaires, Conte ouvre, car il ne veut pas rester en dehors d’un accord entre Paris, Berlin et Madrid. Dans la résolution finale figurera aussi la possibilité d’avoir des centres d’accueil dans les pays membres, chose toujours exclue par Salvini ».

RETROSCENA (Coulisses), Corriere della Sera, E. Buzzi : « La rencontre à Casina Valadier avec le Président et Brigitte. Et le scepticisme du Viminal » : « Le sommet « secret »  de lundi soir entre Giuseppe Conte et le Président Emmanuel Macron est né à la suite d’une demande faite au protocole français par le Président du Conseil italien, qui avait déjà eu des contacts téléphoniques avec les leaders européens, parmi lesquels Angela Merkel. Le Président français est arrivé accompagné par sa femme Brigitte et par l’Ambassadeur de France en Italie Christian Masset. Ainsi, Giuseppe Conte et Emmanuel Macron se sont longuement entretenus et ont discuté, dans une petite salle réservée, du dossier des migrants avant le prochain sommet de l’UE ainsi que d’une solution pour le navire humanitaire Lifeline. Il s’agit d’un problème dont les diplomaties européennes sont en train de discuter depuis des jours et le navire n’a pas encore accosté à Malte. Le scepticisme du ministère de l’Intérieur augmente, tandis que le M5S est optimiste et revendique l’autonomie du président du Conseil ».

ARTICLE Il Messaggero M. Conti « La stratégie délicate de Conte qui cherche de la flexibilité sur les comptes publics » : « ‘’Isoler l’Italie ou isoler Salvini ?’’, c’est le dilemme auquel Paris et Berlin ont décidé de répondre après le Conseil européen qui commencera demain à Bruxelles. L’Italie cherche des soutiens dans la perspective du sommet de demain. Puisque le thème n’intéresse guère les pays de Visegrad, autant continuer à avoir un dialogue avec les pays fondateurs et éviter que l’Italie ne soit isolée. La solution trouvée sur le navire Lifeline par Conte et les autres leaders européens donne au Président du Conseil le mérite d’être parvenu à bouger avec un certain degré d’autonomie. Le M5S joue en faveur de Conte en voulant se reprendre l’espace par rapport à l’allié Salvini qui a dicté jusque-là, la ligne au gouvernement ».

ARTICLE Il Messaggero F. Giansoldati et F. Pierantozzi « Entrevue secrète Macron-Conte, mais Salvini attaque » : « Avant d’être reçu par le Saint-Père, le Président français a rencontré le Président du Conseil. Une ‘’rencontre demandée par ce dernier’’, ‘’réservée pour respect à l’égard du Vatican’’. L’entrevue a débloqué l’affaire du navire Lifeline. Le président français a annoncé une solution commune ‘’la France fera partie des pays européens qui accueilleront les passagers’’ »

ARTICLE, Corriere della Sera, V. Piccolillo : « Pacte Conte-Macron sur le navire Lifeline. Berlin, Madrid et La Haye freinent » : « Le président du Conseil italien Conte a déclaré que le navire humanitaire Lifeline pourrait accoster à Malte et faire débarquer les 233 migrants à bords. Mais cette solution n’a pas été acceptée par tous les Etats européens, surtout l’Allemagne, l’Espagne et les Pays Bas,  qui freinent sur la redistribution de l’accueil des migrants. Giuseppe Conte avait parlé au Président (maltais) Muscat au téléphone, en précisant que l’Italie était prête à faire sa part pour l’accueil d’une partie des migrants, mais en soulignant que les réfugiés qui débarquent sur les côtes italiennes, espagnoles, grecques ou maltaises débarquent en Europe. Dans les intentions du gouvernement italien, cet accord pourrait ouvrir la voie à une solution lors du Conseil européeen».

RETROSCENA (Coulisses), La Stampa A. La Mattina « Salvini insiste sur la ligne dure : ‘’arrogance française, nous ne reprendrons pas ceux qui sont chez eux’’ » : « La cible du ministre de l’Intérieur reste Paris, notamment Macron qui continue à dire qu’en Italie il n’y a pas d’urgence migratoire. Les propos de Salvini sont des mots tranchants qui arrivent au lendemain de la rencontre entre le chef de gouvernement italien et le Président français. L’équipe de l’Intérieur explique qu’il ne s’agit pas d’une attaque contre G. Conte, car Salvini a pleine confiance dans la rectitude du Président du Conseil. Pour la Ligue, il n’y aura pas de marche arrière sur les mouvements secondaires ».

RETROSCENA (Coulisses), Corriere della Sera, F. Fubini : « L’Italie et l’option du véto. L’objectif est de remettre en cause le traité de Dublin sur la division des migrants » : « Le thème principal du prochain sommet de l’UE de demain sera la question des migrants. Cette fois-ci, les négociations ne serviront pas à trouver une solution à ce problème très grave, parce que les leaders des 28 pays ne veulent pas punir l’Italie, ni lui faire plaisir. Ils veulent tout simplement sauver Angela Merkel. Même les critiques les plus sévères comprennent qu’ils la regretteraient si un échec à Bruxelles ouvrait la voie à un tournant plus nationaliste à Berlin. Le ministre de l’Intérieur allemand Seehofer a donné à Merkel un ultimatum pour obtenir un accord européen qui autorise l’Allemagne à refouler les demandeurs d’asile déjà enregistrés ailleurs, sinon il menace de retirer le soutien de son parti au gouvernement. Le divorce entre politique et réalité est total et cette situation pourrait conduire l’Italie à mettre son véto, parce que le gouvernement Italien considère que la responsabilité de l’accueil des migrants ainsi que de la gestion des demandes d’asile ne peut pas être affronté uniquement par le pays de première arrivée. »

ARTICLE, La Stampa I. Lombardo et F. Schianchi « Conte négocie avec Merkel sur les réfugiés en échange de fonds UE pour la Libye » : « La proposition d’hier soir de Berlin est claire : ‘’reprenez ces migrants et nous vous donnerons quelque chose en échange’’. Et Conte est prêt à jouer, demandant des fonds européens pour la Libye. Rien de nouveau : une sorte de prolongement du plan de Minniti mais à la charge de l’Europe. Pourtant, du point de vue politique, il s’agit d’un tournant car Conte devrait faire marche arrière sur les mouvements secondaires. L’espoir est aussi celui d’obtenir des fonds européens pour le revenu citoyen. Car il s’agit du match de Di Maio, qui est toujours en retard derrière Salvini. Ce serait le seul moyen de rivaliser avec l’effervescente propagande de Salvini. »

ARTICLE, La Stampa « Bolton à Rome pour renforcer l’entente » : « L’étape à Rome du conseiller pour la sécurité nationale américaine John Bolton était nécessaire pour préparer la visite du Président du Conseil Conte fin juillet à la Maison Blanche. Et surtout pour renforcer l’entente avec le nouveau gouvernement, que Washington considère comme un important allié pour gérer les relations avec l’UE et l’Allemagne. Trump a adressé à Conte une lettre où il considère l’Italie comme ‘’un pays leader’’ de l’Alliance. Les Américains souhaitent que Rome maintienne ses soldats à Kaboul et qu’elle confirme le financement à hauteur de 120 millions annuels. En revanche, sur la Libye, c’est l’Italie qui demande à Trump d’intervenir pour reconnaître notre rôle, freiner les ambitions françaises et mobiliser l’OTAN. L’Italie, avec sa position critique à l’égard de l’UE, notamment contre l’austérité imposée par Berlin, peut devenir un allié naturel de Washington ».

ARTICLE, Il Messaggero F. Pierantozzi « Derrière le duel sur les réfugiés, le problème du pétrole » : « Ces derniers temps, des mots assez lourds volent entre Rome et Paris : l’Italie est ‘’irresponsable et cynique’’ selon Macron car elle ferme ses ports ; la France est ‘’arrogante et hypocrite’’ selon Salvini. Mais derrière ces escarmouches diplomatiques, quel est le poids du pétrole en Libye, de l’uranium au Niger et des précieuses ‘’terres rares’’ du Sahel ? Ce sont ces pays de transit qui sont en train de fissurer l’Europe. En Libye, à part les idées de Macron et de Salvini, il y a aussi l’affrontement Eni-Total. Le match est encore largement en faveur des Italiens. La diplomatie de Macron – qui a reconnu également le général Haftar comme interlocuteur, ce dernier étant désormais devenu ‘’Seigneur’’ du pétrole – arrive de toute façon en retard par rapport aux intentions d’ENI. Le groupe italien est en train de regarder ailleurs : l’Algérie. Mais entre la France et l’Italie il n’y a pas que le pétrole. Il y a aussi de gros intérêts entre Endesa (Enle) et GdF-Suez. Mais aussi l’autoroute promise par l’Italie à la Libye comme ‘’dédommagement colonial’’ et encore le gazoduc libyen-italien Green Stream. Et le Sahel, mais aussi la Mauritanie, le Niger, le Burkina Faso, le Tchad. Ce sont les pays où les fameux ‘’hotspots’’ devraient être installés. A ce stade, l’Italie a été mise à l’écart du dispositif à Niamey. Le gouvernement Gentiloni avait parlé de ‘’opportunités énormes pour notre système manufacturier’’ mais pour Paris l’enjeu est surtout représenté par les gisements d’uranium au Niger qui fournissent à hauteur de 30% celui utilisé dans les centrales nucléaires de France ».

ARTICLE, La Repubblica A. Ginori et P. Rodari « Macron à Rome, entre François et Conte : ramener l’Italie en Europe » : « Une audience au Vatican d’une durée insolite, qui se termine par une caresse insolite au Pape. Emmanuel Macron débarque à Rome pour rencontrer pour la première fois le Souverain Pontife et trouver un soutien contre les extrémismes qu’il est en train d’affronter seul ces dernières semaines. L’entrevue avec G. Conte a été gardée secrète jusqu’à l’après-midi. Non pas pour ne pas heurter le Vatican mais plutôt pour mettre en sécurité la relation entre Macron et le chef du gouvernement de Rome. La France est toujours persuadée qu’il est possible de ramener l’Italie sur la voie de la coopération européenne, y compris sur le front de l’immigration, en vue du Conseil de demain et de jeudi à Bruxelles. Le Pape a accueilli avec un sourire le président français et sa délégation de 13 personnes dont la première dame ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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