25/07/2024
"Prisons, Meloni bloque Forza Italia : ‘Non à une grâce masquée’."
Italie. Revue de presse.
Le discours du Président de la République Sergio Mattarella, et notamment sa défense de l’information et de la liberté de la presse lors d’une cérémonie officielle, hier, à quelques jours de l’agression d’un journaliste par Casapound fait la une des médias : « ‘Tout acte commis contre la presse est une action subversive’’ prévient le Président de la République italienne » (Corriere della Sera, La Repubblica, La Stampa).
ANALYSE, Corriere della Sera, de M. Breda, « Contestations et intimidations, voici ce qui a motivé le chef de l’Etat » : « Le 28 juin, intervenant au sujet de l’enquête publiée par Fanpage qui dévoilait les nostalgies fascistes et l’antisémitisme de certains membres de la Gioventù Nazionale, Giorgia Meloni exprimait un jugement dur sur ce modèle journalistique et posait une question à la Présidence de la République italienne : ‘’Je prends acte qu’il est maintenant possible de s’infiltrer dans les partis, d’assister secrètement aux réunions et de les publier. Est-ce autorisé ? Je le demande au Président de la République’’. L’interrogation est restée en suspens. Sergio Mattarella ne veut pas de polémiques au sommet des institutions. Il reste cependant ferme sur le fait que l’état de l’information dans notre pays l’inquiète. Le message alarmant à travers lequel il a fait le lien entre une série d’épisodes le démontre : ‘’Ces derniers temps, les contestations et les intimidations, si ce n’est les agressions à l’égard des journalistes qui documentent les faits s’accumulent. Mais l’information, c’est précisément ça, comme on l’a vu à Turin il y a quelques jours… C’est la documentation de ce qui existe, sans obligation de rendre des comptes. La lumière sur des faits jusqu'ici négligés’’. Mattarella use rarement d’un ton aussi net et péremptoire. Mais ce qui l’inspire cette fois, c’est une véritable ‘’altération de la réalité’’, qui devrait être surveillée avant tout par ceux à qui on a confié le devoir d’informer. Voilà le point critique sur lequel se concentre le Président avant d’évoquer le règlement sur la liberté des médias, mis en chantier par l’UE et qui sera ‘’mis en œuvre progressivement’’ à partir du 8 novembre prochain. Et ici, il serait absurde d’affirmer que Mattarella ne fait pas allusion aux nouveaux postes attribués au sein de la Rai, pour en contrôler les contenus ».
ENTRETIEN, La Repubblica, d’Ignazio La Russa, Président du Sénat « Oui, je suis parfois négligent, non à l’antisémitisme des années 70 », par T. Ciriaco : « A travers ce genre de [déclarations polémiques] je ne cherche pas à susciter une vague de soutien à mon égard. Je suis comme ça, je dis ce que je pense […] des fois je me dis que c’est une erreur, mais ensuite je me convaincs que j’ai 77 ans et que je préfère vraiment dire ce que je pense. Moi, je défends la liberté, j’ai tout à fait conscience de l’aberration des lois fascistes et de la lutte pour les institutions démocratiques. Mais si vous me parlez d’antifascisme, je pense aux années 1970 (les ‘’années de plomb’’ marquées par le terrorisme en Italie, ndt). J’ai vécu les années 70 à Milan, c’est quelque chose de marquant. Mon père était fasciste, il me disait que ce n’était pas que du mauvais. Quand je lis Renzo De Felice [historien italien spécialiste du fascisme, ndt] je pense : peut-être que ce que me disait papa n’était pas si absurde ».
COULISSES, La Stampa, de F. Capurso et F. Olivo, « Prisons, Meloni bloque Forza Italia : ‘Non à une grâce masquée’ » : « Fratelli d'Italia craint depuis le début les effets du débat sur les prisons. Selon Giorgia Meloni, la solution pour alléger la population carcérale en Italie ne peut pas être d’assouplir les peines ou gracier les détenus, et sur ce point, elle ne veut pas céder. C'est précisément de la Présidence du Conseil qu'est venu l'ordre péremptoire de ne pas parler du décret, si cher à la Présidence de la République, comme un "vide-prisons". Pour Fratelli d’Italia, il s'agirait d'un "message dévastateur" pour l'électorat de droite et qui contrasterait avec l'image de rigueur absolue imposée par Meloni. Ces derniers jours la Présidente du Conseil a découvert qu'elle avait un nouveau problème au sein de la majorité, il s’agit de Forza Italia. Le parti de Tajani au Sénat a insisté sur le décret sur les prisons, comme il l'a rarement fait pour d'autres mesures dans le passé : il voulait que ses 9 amendements soient débattus et votés. Une réunion d’urgence est convoquée dans le bureau de la présidente de la Commission Justice, Giulia Buongiorno entre les membres du gouvernement FDI, dont le ministre Nordio, et des représentants de FI. Peu après, la résistance de ces derniers fond comme neige au soleil. À l’issue de la réunion, seuls deux amendements survivent. Pour Tajani, c'est une défaite difficile à digérer. »
COMMENTAIRE, La Repubblica, de S. Folli, « La difficile voie des réformes » : « Certains en doutent encore, mais il est fort probable que l'Italie paye le prix de son vote contre la réélection d’Ursula von der Leyen. Le spécialiste de la Constitution Stefano Ceccanti, figure de référence de la gauche, estime, par exemple, que le rapport annuel sur l'état de l'Union est sévère en ce qui concerne l'Italie. Les critiques adressées à l'Italie à travers une longue série d'arguments sont-elles exagérées ? Peut-être, mais il ne faut pas pour autant les ignorer. Si même le Président de la République parle d'"actes subversifs", à propos d'actions d'intimidation contre la liberté d'information, cela signifie que la ligne rouge a été franchie. C'est du moins le sentiment qui se répand dans une partie non-négligeable de l'opinion publique. Car ce qui compte, ce sont les faits, et plus encore la manière dont ils sont perçus, ce qui accroît le sentiment collectif d'incertitude. Quelles conséquences politiques peut-on en tirer ? On pourrait dire que le gouvernement Meloni s'affaiblit. L'enchaînement des mésaventures et des mauvais choix crée une impression de précarité croissante. En revanche, il n'y a aucune raison d'imaginer une crise gouvernementale à court ou même à moyen terme. À l'heure actuelle, personne dans la coalition de droite n'a intérêt à faire trébucher Giorgia Meloni. Nous sommes dans la phase où les contrastes et les frictions entre les partis visent à gagner des espaces de pouvoir, certainement pas à renverser la table. Après tout, le vote pour les élections européennes est le signe de la bonne santé de Fratelli d'Italia et de leur leader. Par conséquent, si l'on parle d'une Meloni affaiblie, on ne se réfère pas au rapport de forces avec une opposition qui est encore loin de constituer une alternative à portée de main. Parler d'affaiblissement signifie que la première phase du gouvernement est terminée et que la Présidente du Conseil n'a plus la touche magique des premiers mois. On pourrait multiplier les exemples, mais un seul suffira. La réforme pour l’élection directe du Premier ministre, l'une des réformes phares de Meloni, mais aussi parmi les plus controversées, aurait besoin d'un élan extraordinaire pour être débattue et approuvée au Parlement. Au lieu de cela, en cette période où apparaissent les premiers signes d'une usure qui affecte principalement la figure de la Présidente du Conseil, il devient plus difficile, et même risqué d'insister avec la même conviction des débuts de la législature. Aujourd'hui qu'émergent toutes les ombres du texte préparé par le gouvernement aller à l'épreuve de force dans un moment de faiblesse semblerait un non-sens. »
ANALYSE, Sole 24 Ore, B. Romano : « La Commission européenne lance des avertissements sur les médias et le ‘’premierato’’ » : « La Commission européenne a publié hier un rapport sur l’état des droits en Italie. Entre autres choses, Bruxelles y souligne les risques sur l’indépendance de la RAI. La Commission rappelle que les règles sur le financement de l’audiovisuel public visent à garantir le bon fonctionnement du service public et son ‘’indépendance’’. Le rapport souligne particulièrement la diminution de la redevance télé de 90 à 70€, ce qui pose le souci du financement de l’entreprise publique et compromet sa stabilité économique, alors qu’un règlement européen entré en vigueur en mai, le Media Freedom Act, entend protéger l’indépendance de la presse et des médias. Edulcoré, d’après certaines sources, sous la pression du gouvernement italien, le rapport critique aussi l’abolition du délit d’abus de pouvoir, qui met selon lui à mal la lutte contre la corruption : ‘’les modifications proposées pourraient réduire le temps disponible pour mener des poursuites judiciaires dans le cas de délits pénalement répréhensibles’’, peut-on lire. Sur la réforme du premierato, la Commission s’inquiète aussi du déséquilibre des institutions et particulièrement des contre-pouvoirs. Bruxelles note aussi l’interdiction de publier la mise en détention provisoire avant le début d’un procès, le manque de réglementation sur le lobbying, des critiques qui adoptent souvent le point de vue d’organismes tiers, ce qui est d’après certains une stratégie pour contourner les pressions de Rome et ne pas supprimer toutes les remarques. Enfin, sur les médias, on relève 75 agressions de journalistes depuis le début de l’année, une augmentation des comparution judiciaires avec comme objectif d’intimider et la multiplication des dénonciations pour diffamations de la part du gouvernement. »
EDITORIAL, Il Foglio, de C. Cerasa, « Vous voulez être les Chamberlain de l’Italie ? Grande leçon de Sergio Mattarella sur Kiev. Contre les idiots utiles de Poutine et les pro du drapeau blanc » : « Le Président Sergio Mattarella s’exprime parfois indirectement ou par allusions, laissant le soin aux journalistes d’interpréter le lendemain dans la presse le moindre de ses mots et attitudes. Mais ça n’a pas été le cas hier, lors de la cérémonie officielle dite de l’éventail, [réunion annuelle du Président de la République, des Présidents des Chambres et de l’Agence de presse parlementaire avant la pause estivale des travaux parlementaires]. Le Chef de l’Etat s’est exprimé avec clarté sur un sujet où les allusions et les ambiguïtés ne manquent pas : la guerre en Ukraine. Il a remis les points sur les i, s’adressant notamment aux faux pacifistes, c’est-à-dire ceux qui appellent à désarmer l’Ukraine et à laisser Poutine tranquille. Sergio Mattarella a réitéré l’engagement convaincu de l’Italie pour soutenir l’Ukraine, aux côtés de la quasi-totalité des pays de l’UE et de l’OTAN. ‘’La Russie a offert à l’OTAN une relance imprévisible de son rôle de protagoniste, or on se souvient des mots de plus d’un chef d’Etat et de gouvernement de l’OTAN, il y a à peine trois ans, jugeant l’Alliance reléguée au second plan, pour utiliser une expression très réductrice par rapport aux expressions employées alors’’. S. Mattarella s’est dit attristé des énormes ressources financières dédiées à l’armement dans le monde mais son message reste ferme ‘’à qui la faute ? à ceux qui défendent leur liberté, à ceux qui aident un pays à la défendre ou à ceux qui attaquent la liberté des autres ?’’. Mattarella évoque la parabole de Neville Chamberlain qui, en 1938, avait laissé l’Allemagne annexer une partie de la Tchécoslovaquie sous couvert de garantir ainsi la paix. ‘’L’Italie, ses alliés et ses partenaires européens soutiennent l’Ukraine et défendent ainsi la paix, afin d’éviter une succession d’agression de ses voisins les plus vulnérables car cela provoquerait, au XXI° siècle, l’explosion d’une guerre mondiale’’. S. Mattarella en a après la gauche pacifiste et la droite nationaliste, après les idiots utiles de Poutine, la gauche réformiste, timide sur le dossier ukrainien, après le monde catholique et peut-être ceux qui suivent à la lettre les mots du Pape François qui a invité l’Ukraine à avoir le courage de ‘’hisser le drapeau blanc’’. Mais il en a aussi après le gouvernement et ce qu’il pourrait faire à l’avenir. Peut-être qu’il faut un dessin à certains pour faire comprendre que défendre l’Ukraine ce n’est pas seulement défendre les frontières d’une démocratie attaquée, c’est aussi apprendre à défendre toutes les démocraties dans le monde, y compris l’Italie. Cela vaudrait aussi en cas d’une victoire de D. Trump. Vive Mattarella ! »
COMMENTAIRE, Corriere della Sera, B. Splitz : « La salvinisation du parti de Marine Le Pen » : « Lorsque le RN semblait proche de Matignon, un petit refrain rassurant s’est diffusé : le parti est en train de se méloniser. Ce slogan est en fait une fable : le RN n’est pas du tout en voie de mélonisation, il est en pleine salvinisation. Le Rassemblement national n’est en effet pas Fratelli d’Italia, parti au sein duquel se trouvent de nombreux responsables formés à la Démocratie Chrétienne, comme Guido Crosetto. Le RN ressemble beaucoup plus à la Ligue pour sa proximité historique avec Moscou, son rejet de l’atlantisme, son approche économique étatiste, là où Meloni est libérale. Et puis il y a aussi l’Europe, où les deux partis restent accrochés à des positions très différentes, jusqu’à la création récente du groupe des Patriotes pour l’Europe, où le RN tient la dragée haute aux autres partis, mais que FdI a refusé de rejoindre. Il est donc facile de voir comment le RN se rapproche plutôt de Salvini sur les sujets relatifs à l’immigration, à l’économie, aux affaires étrangères aussi. Le RN a aussi accepté d’avoir comme vice-président de Jordan Bardella à Strasbourg un homme, Roberto Vannacci, ouvertement homophobe et qui a écrit ‘’oui, il y a eu la Shoah, mais ça ne veut pas dire qu’il faut garantir l’impunité aux juifs’’. Voilà pourquoi la comparaison entre Giorgia Meloni et Marine Le Pen ne tient pas, surtout que par le passé les autorités françaises se sont montrés très méfiantes avec Giorgia Meloni, compliquant les relations franco-italiennes en dépit du traité du Quirinal. Alors que l’Europe semble embrasser le populisme, on peut se demander quelle tendance sera privilégiée : continuer à inclure Meloni à la droite européenne du PPE, ou bien la marginaliser et la laisser en proie aux courants internes qui voudraient la voir se rapprocher du RN ? Là est l’enjeu franco-italien, et plus largement européen, si nous voulons réussir à conjurer la ruine annoncée de l’UE. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
22:42 | Lien permanent | Commentaires (0)
"Le soleil se lève à l'Est [de l'Allemagne] !"
Allemagne. Affiches de l'AfD pour les trois élections pour des parlements d'États de septembre :
"L'Est [de l'Allemagne] le fait ! Le soleil se lève à l'Est [de l'Allemagne] !"
"L'Est [de l'Allemagne] le fait !"
12:13 | Lien permanent | Commentaires (0)
Le groupe Patriots for Europe dénonce le fait qu’il n’a pas pu obtenir les postes de présidents et de vice-présidents de commissions qui lui reviennent.
UE. Le groupe au Parlement européen Patriots for Europe dénonce le fait qu’il n’a pas pu obtenir les postes de présidents et de vice-présidents de commissions qui lui reviennent en fonction de ses résultats, car tous ses candidats à ces postes ont été rejetés par une coalition regroupant les élus socialistes, écologistes, libéraux et du PPE.
(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2024/07/09/les...)
09:43 | Lien permanent | Commentaires (0)
24/07/2024
"CasaPound, les tentatives de justification de La Russa."
Italie. Revue de presse.
L’affaire autour de l’agression d’un journaliste par des membres de CasaPound et les déclarations du président du Sénat à ce sujet « CasaPound, les tentatives de justification de La Russa » (La Stampa), de même qu’un rapport européen « épinglant l’Italie » : « L’UE retoque l’Italie » (La Repubblica).
Sur X le hashtag #La Russa, en référence au Président du Sénat Ignazio La Russa, domine suite à ses déclarations sur l’agression d’un journaliste par un groupe néofasciste.
ANALYSE, La Stampa, de F. Olivo et F. Capurso, « Fratelli d’Italia ignore les sorties d’Ignazio La Russa : “ce qui compte, c’est ce que dit Giorgia’’ » : « Chez Fratelli d’Italia, on aurait préféré qu’Ignazio La Russa se contente de condamner, sans ajouter de ‘’mais’’, l’agression dont a été victime un journaliste de la Stampa par des militants d’extrême-droite proches de CasaPound. Mais après la condamnation, il y a bien eu un ‘’mais’’ : ‘’S’est-il fait reconnaitre comme étant journaliste ?’’ et ‘’Je ne pense pas qu’il était là par hasard’’. À Forza Italia, on note que les doutes du président du Sénat sont exactement ceux exprimés par Casa Pound. Chez Fratelli d’Italia, les dirigeants haussent les épaules et se réfugient derrière la position de Giorgia Meloni : ‘’Elle a été extrêmement claire, il n’y aucune nuance dans notre condamnation, telle est la ligne du parti’’. Ainsi, pour les partisans, c’est ‘’la parole de Giorgia qui compte’’. Certains dans le parti pensent que La Russa a voulu ‘’utiliser’’ l’affaire pour dénoncer entre les lignes ‘’les méthodes’’ qu’il ne voudrait pas voir utilisées au quotidien par les journalistes, une façon de faire le lien entre cette affaire et l’enquête de Fanpage sur le mouvement de jeunesse du parti. Une position qui, si elle était avérée, serait tout aussi condamnable. Dans les rangs de Frères d'Italie, les partisans semblent toutefois s’être habitués aux sorties douteuses de leur co-fondateur. De plus, ces deux dernières années, La Russa a déjà montré qu’il ne s’avait pas s’arrêter lorsqu’il s’engage sur un terrain particulièrement glissant, comme lorsque, quelques jours avant la fête du 25 avril, il avait soutenu un version fantaisiste de l’attentat des partisans de via Rasella, expliquant que les soldats attaqués n’étaient pas des SS mais seulement des militaires proches de la retraite ; un an plus tard, il avait pris la défense de son fils, Leonardo Apache, accusé de violences sexuelles en le déclarant innocent et en doutant de la sincérité de la femme de 22 ans qui l’avait dénoncé. Des dérapages récurrents que Frères d'Italie a décidé d’ignorer, en croisant les doigts pour que les polémiques disparaissent vite et en ramenant toujours la ligne du parti aux déclarations de sa présidente, comme si elle l’incarnait désormais totalement. »
Ignazio La Russa
ARTICLE, Corriere della Sera, d’I. Sacchettoni, « Décret sur les prisons, l’opposition se révolte. La surpopulation est de 14.000 prisonniers » : « Les partis d’opposition sont unis contre le décret pénitentiaire présenté par l'exécutif. Treize articles - dont ceux sur les Rems (Résidences pour l'exécution des mesures de sécurité), plus ceux sur la nomination d'un commissaire aux bâtiments pénitentiaires, qui ont convaincu l’opposition d’exiger le retrait immédiat du décret et d'abandonner dans la soirée les travaux de la commission de justice du Sénat. La confrontation a éclaté au cours d'une journée riche en actualités alarmantes sur la situation dans les prisons, des émeutes dans plusieurs centres de détention comme à Gorizia, à l'arrestation des trois jeunes évadés de la prison pour mineurs de Rome, en passant par les données présentées par l'association Antigone. Il y a dans les prisons italiennes 14 000 détenus de plus que le nombre maximal de lits réglementaires, soit une surpopulation de 130 %. Depuis le début de l'année 58 suicides ont été enregistrés. Plusieurs maires attaquent également le gouvernement : comme la maire de Pérouse Vittoria Ferdinandi et le maire de Rome Roberto Gualtieri : "Je visiterai certains instituts avec notre garant. Le gouvernement doit faire quelque chose." »
PREMIER PLAN, La Stampa, d’I. Famà, « [Le naufrage meurtrier] de Cutro aurait pu être évité » : « En février 2023, le naufrage de Cutro, sur les côtes calabraises, avait fait 98 victimes parmi les 180 migrants amassés sur une petite embarcation. Hier, le parquet de Crotone, chargé de l’enquête, a rendu son verdict et clos l’affaire : ‘’la tragédie aurait pu être évitée’’. Six militaires italiens, quatre membres de la Garde des Finances et deux du Corps de la Capitainerie du port, ont été visés par l’enquête. Il a été établi que l’alerte sur le risque de naufrage avait été lancée par Frontex alors que l’embarcation se trouvait encore à bonne distance des côtes calabraises. S’en est suivie une longue série d’erreurs et d’omissions. Le plan ‘’Search and Rescue’’ pour porter secours aux migrants n’est pas activé, la dégradation des conditions en mer n’est pas signalée à l’embarcation, la Garde Côtière n’est pas déployée, la Capitainerie ne cherche pas à obtenir davantage d’informations… ‘’Toutes [les autorités impliquées] avaient l’obligation prioritaire, fondamentale et inéluctable de sauver les vies en mer, y compris face à la conduite imprudente et négligente des passeurs’’ conclue le rapport du Parquet. Enfin, suite à une erreur de navigation l’embarcation heurte les rochers et cède ; près d’une centaine de personnes dont un tiers d’enfants et de nouveau-nés meurent noyés. Sur les plages, dans un premier temps, il n’y a que les pêcheurs pour leur porter secours. Les passeurs ont été condamnés à 20 ans de prison. Les secours vont maintenant être jugés. Le ministre de l’Intérieur Matteo Piantedosi a déclaré ‘’connaitre la compétence et le dévouement de l’ensemble du corps de la Garde des Finances et de la Capitainerie du Port, qui s’engagent dans la lutte contre le trafic d’êtres humains’’ et se dit certain que ‘’les enquêtes démontreront que les six militaires visés ne sont pas responsables’’. Le ministre de l’Economie Giancarlo Giorgetti écrit sur les réseaux avoir le ‘’plus grand respect pour la magistrature et en défendre le travail et la méthode. Je défends dans le même temps le travail de la Garde des Finances et de la Capitainerie du Port, certain qu’ils ont toujours agi pour le bien commun’’. La secrétaire du Parti démocrate Elly Schlein souligne que ‘’les victimes du naufrage auraient pu être évitées si les autorités compétentes avaient fait leur devoir’’. »
COMMENTAIRE, Sole 24 Ore, L. Palmerini : « Les batailles d’Elly Schlein à Bruxelles, aux frontières de la coalition » : « Une des présidences de commissions parlementaires a été attribuée au PD, la commission Environnement et santé, un choix stratégique car il s’agit d’enjeux qui se trouvent à la frontière de l’actuelle coalition à Bruxelles, ‘’le’’ point névralgique, encore plus que les Affaires économiques. En effet, ce sera sûrement ce sujet que la droite, sous la pression des forces souverainistes, tentera de saper le plus. Par conséquent, il s’agit d’une commission cruciale dans la bataille politique, mais aussi pour ouvrir un dialogue avec le monde de l’industrie. C’est aussi là que s’affronteront les deux visions du développement de la droite et de la gauche, ce qui aura forcément des conséquences au niveau national. Surtout que c’est Antonio Decaro, ancien maire de Bari et de l’association des maires italiens, qui en a hérité, et il est plus proche du médiateur habile que de l’ayatollah de l’écologie. Petit à petit, la gauche essaie de se relever, un peu avec les référendums, un peu avec des projets de loi, et maintenant un peu avec l’Europe. Une autre conquête importante revient au Mouvement 5 Etoiles, puisque Pasquale Tridico obtient la sous-commission aux questions fiscales, sans oublier d’autres postes concernant le dialogue avec les entreprises, attribués au Parti démocrate : Dario Nardella devient le coordinateur pour les politiques agricoles tandis que Brando Benifei se chargera du commerce international et de la délégation UE-Etats-Unis du parlement européen. Elly Schlein essaie donc de structurer le défi qu’elle souhaite imposer à Giorgia Meloni en exploitant sa situation européenne délicate. Sur le versant environnemental, de nombreux dossiers ont certes été traités par la précédente législature, mais l’affrontement entre droite et gauche se fera maintenant sur le terrain des politiques industrielles, un terrain sur lequel Elly Schlein a décidé de s’engager, mais jusqu’où ? »
ARTICLE, Messaggero, de F. Bechis, « Rai, Marinelli Soldi anticipe son départ : bras de fer sur le Conseil d’administration - La présidente part le 10 août (pour son affectation à la BBC). Délai serré pour un accord sur la nouvelle direction générale. Rossi sera CEO, mais le problème du directeur général demeure : Roberto Sergio (actuel Administrateur Délégué) et un candidat de la Ligue sont en lice » : « Un éclair dans le ciel (peu) dégagé de la RAI. Marinella Soldi, présidente de la télévision publique italienne, s'en va : elle rejoindra la BBC, où elle travaille déjà depuis longtemps, à partir du 10 août prochain. Elle l'a annoncé dans une lettre envoyée hier au ministre de l'Economie Giancarlo Giorgetti. Ainsi, une valse que la Présidente du Conseil Giorgia Meloni aurait volontiers reportée est lancée en plein été. Quid du Conseil d’administration ? A-t-on le temps - et la volonté - de trouver un accord au centre-droit et de renouveler la direction de la télévision publique ? Le départ de la présidente de la Rai - en conflit, pour ne pas dire plus, avec la droite à la Présidence du Conseil - était en effet considérée comme imminente. Le Cda a expiré depuis deux mois et survit, en attendant que la majorité décide de ce qu'il faut faire. L'accord initial, signé entre Forza Italia et Fratelli d'Italia, prévoyait une rotation à la tête de la RAI et un "relais" entre les deux dirigeants. Rossi, qui a toujours été un chien de garde de la télévision de droite, était prêt à prendre le rôle de PDG, Roberto Sergio celui de directeur général. Avec Simona Agnes, conseillère municipale de Forza Italia, lancée vers la présidence. Tel était le pacte qui commence à présenter des fissures transversales. Tout d'abord, l'accord n’a pas été signé par Matteo Salvini ni la Ligue, qui se dispute avec ses alliés l'espace au sein de la RAI. En attendant, la loi prévoit qu'à partir du 10 mai, les délégations passent au conseiller le plus ancien. Surprise : il s'agit de Roberto Sergio, qui se retrouverait, à moins qu'il ne renonce, dans la position (presque) inédite de jouer également le rôle de président, jusqu'à ce que la Présidence du Conseil sorte de l'impasse. L'idée ne déplaît pas à la Ligue, qui est en ligne directe avec Sergio. Il est cependant peu probable que Meloni remette à plus tard une affaire qui n'a que trop duré : elle serait dit-on agacée par le brouhaha autour de la Rai et la campagne de la Ligue, et déçue par la gestion de la télévision publique par sa classe dirigeante qui, au cours de ces deux années de gouvernement, lui a causé plus d'un ennui, entre gaffes et polémiques montées en épingle – par exemple les accusations de censure dans l'affaire Scurati-Bortone. Son super-conseiller Giovanbattista Fazzolari est tout autant énervé. Meloni aurait admis sa perplexité lors d'une récente confrontation avec Rossi, qui reste cependant un vétéran du parti Fratelli d’Italia et donc en pole position pour prendre les rênes de la télévision. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
14:15 | Lien permanent | Commentaires (0)
Hamm : un paroissien doit suspendre son engagement dans l'Église car il est actif au sein de l'AfD.
Allemagne. Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Hamm. Paroisse catholique Saint-François d'Assise. Le curé local Ralf Dunker a déclaré, début juillet, au paroissien, âgé de 20 ans, Julian-Bert Schäfer que son engagement dans l'Église doit être suspendu tant qu'il est actif au sein de l'AfD. Julian-Bert Schäfer est enfant de chœur, organiste funéraire et lecteur. Il est membre de l’AfD depuis quatre ans et travaille en tant que chef de bureau de la faction AfD au conseil municipal de Hamm.
Julian-Bert Schäfer a médiatisé l’affaire et désire aller en justice contre cette décision. La communauté catholique locale se réfère à une déclaration de la Conférence épiscopale allemande de février 2024, qui affirme que le nationalisme ethnique et le christianisme sont « incompatibles » afin de justifier cette décision.
Julian-Bert Schäfer et Alice Weidel
10:30 | Lien permanent | Commentaires (0)
23/07/2024
"De la Padanie à la bataille de Lépante, la ‘métamorphose’ de la kermesse de la Ligue à Pontida."
Italie. Revue de presse.
ARTICLE, Corriere della Sera, de C. Zapperi « De la Padanie à la bataille de Lépante, la ‘métamorphose’ de la kermesse de la Ligue à Pontida » : « Trente-quatre ans (et 35 éditions) plus tard, la Ligue "utilise" à nouveau Pontida comme lieu symbolique, comme ancrage évocateur de ses stratégies politiques. Et toujours dans l’esprit d’un conflit - et avec l’impulsion de diviser les bons des mauvais, les défenseurs des valeurs et des vertus contre les envahisseurs - qui est fonctionnel pour serrer les rangs et réchauffer l'esprit de cohésion. Matteo Salvini a choisi le 6 octobre prochain, pas par hasard, pour le traditionnel rassemblement du parti, soit à la veille de l'anniversaire de l'affrontement historique entre l'Occident et l'Orient, entre les chrétiens et les musulmans. La Sainte Ligue voulue par le pape Pie V contre l'Empire ottoman pour repousser les tentatives d'hégémonie sur le bassin méditerranéen et arracher des terres à la République de Venise (assauts sur Nicosie et Famagouste). À Lépante, le 7 octobre 1571, l'alliance européenne bat la flotte turque. Cette bataille a été évoquée comme un exemple de "choc des civilisations" et la rappeler en 2024 a une signification politique évidente pour la Ligue de Salvini, qui peut ainsi accentuer sa nouvelle posture souverainiste, avec des références fortes aux valeurs de la tradition catholique, qui plaît tant au député européen nouvellement élu Roberto Vannacci. »
COMMENTAIRE, Corriere della Sera, de M. Franco : « Les tensions au sein du gouvernement peuvent bloquer les réformes » : « La question en suspens au sein de la majorité ne concerne pas que la possibilité de mettre d’accord la Ligue et Forza Italia, notamment en matière de politique étrangère. Le front, officiellement inexistant, mais qui existe pourtant bien et pourrait s’aggraver, concerne les réformes institutionnelles. On peut se demander si elles survivront à un conflit entre les partis de la coalition. Il y a encore peu de temps, la question ne se posait pas, au contraire, puisque, au nom de la cohésion, chacun présentait une réforme qu’il présentait comme complémentaire à celle des autres : le « premierato » tempérerait la réforme de la Ligue sur l’autonomie régionale et la réforme de la justice d’inspiration berlusconienne contenterait tout le monde. Mais le vote des européennes a rebattu les cartes. Le parti qui en sort vraiment vainqueur est celui d’Antonio Tajani, tandis que la Ligue est marginalisée au sein de son groupe pro-Russe et que la Présidente du conseil, après avoir, non sans surprise, voté contre Ursula von der Leyen, ne peut rien faire d’autres que protester face à la nomination d’un espagnol, Javier Colomina, comme représentant spécial de l’OTAN pour la Méditerranée, un véritable affront à l’Italie selon la majorité. Mais la coalition au pouvoir à Bruxelles, qui va des verts au PPE, pousse aussi la Ligue à faire des reproches à Forza Italia, là où cela confirme juste, du point de vue d’Antonio Tajani, que FI joue la carte de la centralité et des principes européistes et de coopération internationale. Reste maintenant à savoir si le délitement de la majorité sur le plan européen aura des conséquences sur des réformes largement rejetées par les oppositions et que certains proposent de soumettre à des référendums, quitte à diviser le pays et la coalition. Les ministres de la Ligue et de Fratelli d’Italia jurent que le gouvernement navigue sur une mer d’huile ; peut-être, mais il reste à comprendre comment il réussira à récupérer une cohésion qui semble de plus en plus intermittente ».
SONDAGES, La Repubblica, d’I. Diamanti, « La moitié des Italiens estiment appartenir à la ‘’classe moyenne’’, les forces politiques veulent conquérir le ‘’centre’’ de la société » : « Seuls 1% des personnes interrogées estiment appartenir à une classe sociale ‘’élevée’’, 8% à une catégorie socio-économique ‘’moyenne-haute’’ et 28% à la catégorie ‘’moyenne-basse’’. Suite à la crise de 2008, la part de personne estimant appartenir à la classe moyenne chute car de nombreux Italiens estiment qu’eux et leurs familles ont basculé vers la classe ‘’moyenne-basse’’ : en 2006, 28% déclaraient appartenir à la classe ‘’moyenne-basse’’ et 60% à la classe moyenne, contre 40% et 50% aujourd’hui. La profession (ou l’absence de profession) est déterminante pour ce sentiment d’appartenance. D’après cette étude Demos, ceux qui se sentent le plus en marge sont les personnes sans emploi (59% estiment appartenir à la classe ‘’moyenne-basse’’ contre 37% à la classe moyenne et seulement 4% à la classe ‘’moyenne-haute’’ ou ‘’haute’’), mais aussi les ouvriers (respectivement 51%, 45% et 4%), cela s’équilibre un peu avec les femmes au foyer (46%, 48%, 4%), viennent ensuite les retraités (41%, 48%, 8%) et les étudiants (38% estiment appartenir à la classe ‘’moyenne-basse’’ et 48% à la classe moyenne). Ces proportions s’inversent nettement chez les cadres, les techniciens, les fonctionnaires dont 29% estiment appartenir à la classe ‘’moyenne-basse’’ et 61% à la classe moyenne, et les travailleurs indépendants (respectivement 18% et 69%). Les Italiens estimant appartenir à la classe moyenne expriment une préférence élevée pour la droite (61%) mais leur poids apparait important également pour les autres forces. D’où l’enjeu politique de conquérir ce ‘’centre’’ de la société. »
COULISSES, La Stampa, « Inscrits aux partis ou candidats dans les petites communes, voici la stratégie pour se faire une place en politique » : « Multiples sont les militants de CasaPound qui, ces dernières années, ont abandonné leur chemise emblématique et se sont inscrits dans les partis « classiques » ou les nouvelles formations pour s’essayer à une carrière politique dans les communes de toute l’Italie. Le Piémont en est un exemple. Prenons le cas d’Igor Bosonin, technicien industriel de 45 ans qui, aux élections administratives de l’an dernier à Ivrea, dans le Piémont, était un des grands noms de la liste de la Ligue de Salvini. Formation qui soutenait le candidat à la mairie Andrea Cantoni. Mais Bosonin lui-même s’était présenté en 2018 aux municipales sous l’insigne de CasaPound. Et dire que le centre-droit avait alors gagné. Pendant la dernière campagne électorale, Bosonin théorisait : « Ivrea a toujours été une ville rouge, il y a eu il y a cinq ans un changement important et j’espère qu’il n’y aura pas de revirement maintenant ». Prévision erronée puisqu’à Ivrea, le centre-gauche porté par le Parti démocrate a renoué avec le succès. Il y a ensuite le cas de Matteo Rossino, militant historique de CasaPound version turinoise, atterri lui aussi au sein de la Ligue après être passé par l’Italexit de Gianluigi Paragone. Un tournant effectué il y a un an, annoncé par une série de post sur les réseaux avec la députée Elena Maccanti. Rossino, qui s’est toujours défini comme « libre et souverainiste », a fondé dans la ville divers comités de quartier – et notamment l’association Turin Tricolore –, organisant des « marches » contre la contrebande. Rossino n’a jamais renié CasaPound. Le changement de veste est pour sûr une habitude dans ces milieux. Voici, pour comprendre, une brève liste des communes dans lesquelles des personnages proches de CasaPound se sont présentés : Varisella, Sauze di Cesana, Traversella, Piossasco e Settimo Torinese. A Varisella, Toni Cuttaia, activiste vénérien de CasaPound et alors coordinateur local du « Comité Onoranze Continuità Ideale » qui, en 2016, demandait au maire 5 Etoiles Roberto Falcone de poser une pierre en mémoire des combattants vénériens de la République Sociale Italienne fusillés en 1945, a été élu il y a cinq ans au sein de l’opposition. A Verolengo, Domenico Giraulo, en 2019, se présenta comme candidat à la tête du pays avec CasaPound. Aux dernières élections administratives, il a pourtant soutenu le groupe de la maire sortante Rosanna Giachello. La stratégie de la double ligne d’action (CasaPound d’un côté et partis de l’autre) a porté quelques fruits. Mais Rome reste encore très loin. C’est le côté moins présentable du mouvement. Qui ne rapporte pas de voix. »
PREMIER PLAN, Sole 24 Ore, de M. Perrone et G. Trovati, « Plan national de Relance pour 2024, seulement 9,4 milliards ont été dépensés mais 85% des fonds ont été attribués » : « Le Plan de Relance italien avance-t-il au ralenti comme beaucoup le craignent, y compris au ministère de l'Economie, ou va-t-il à vive allure comme l’a maintes fois revendiqué la Présidence du Conseil ? Les chiffres du dernier rapport semestriel sur l'état d'avancement du Plan national de relance et de résilience, présenté hier par le ministre Raffaele Fitto en présence de la Présidente du Conseil Giorgia Meloni, demande une lecture plus articulée, qui ne balaie pas les inquiétudes, mais indique plusieurs éléments encourageants en perspective. En effet, les dépenses restent faibles. Au 30 juin, elles étaient estimées au total à 51,36 milliards d'euros, soit seulement 9,4 milliards de plus que fin 2023 (42 milliards, puisque les 45,6 inscrits dans le rapport précédent ont ensuite été revus en décembre). On observe toutefois que 164,79 milliards des 194,42 milliards de fonds ont d’ores et déjà été alloués et les projets à financer identifiés. Dans la pratique, 85% des fonds ont donc trouvé leur destination. Et ce n'est pas tout : concernant, les projets qui font l'objet d'un appel d'offres (pour un total de 132,77 milliards d’euros), les procédures ont été engagées pour 122,04 milliards (92 %) et les appels d'offres lancés pour 111,62 milliards. Si les dépenses se poursuivent lentement, elles laissent présager une hausse de la courbe des dépenses réelles, et ce à court terme, d’après R. Fitto, qui invite à voir "le verre à moitié plein". Après avoir obtenu la cinquième tranche de 11 milliards et demandé la sixième de 8,5 milliards, l'Italie a reçu en tout 102,5 milliards, soit 53% de la dotation globale, et a pu attester de la réalisation des objectifs à hauteur de 63% des fonds du Plan. Des données qui, pour Fitto, sont une ‘’important vecteur de confiance". En réalité, cela varie sensiblement d’un volet à l’autre du PNR. Par exemple, la première Mission, dédiée à la numérisation, à l'administration, à la culture et au tourisme se distingue très nettement : avec 18,33 milliards d’euros, elle représente à elle seule 35,7 % des dépenses effectives, alors qu'elle ne représente que 21,3 % du Plan. A titre de comparaison, la Mission 2 (transition écologique), arrive en deuxième position avec 33 % des dépenses, alors qu'elle est en valeur absolue la plus importante de tout le Plan, alors que la mission 5 (inclusion et cohésion), reste bloquée à 10 % de dépenses, et la mission 6 (santé), ne dépasse pas 12 %. L'attention quant au risque de retards reste donc élevée. Les administrations chargées de la mise en œuvre des différents volets et misions on jusqu’à aujourd'hui pour rendre compte de l'état réel d’avancement à ce jour. Le gouvernement pourra envisager de remplacer les acteurs qui sont en retard par rapport aux différentes échéances. Pour Fitto, le principe est clair : "si vous êtes en retard, vous vous occupez de rembourser les ressources", ce qui a déjà suscité à plusieurs reprises la controverse parmi les parties chargées de la mise en œuvre, les autorités locales in primis. »
ARTICLE, Il Messaggero, de G. Andreoli, « Plan de relance, des remboursements extrêmement lents pour les petits centres : 3 milliards d’euros en suspens pour la transition numérique » : « La bureaucratie ministérielle risque de faire subir un revers aux petites communes de moins de 5000 habitants. Il y aurait en effet 3 milliards d’euros pour la transition numérique des petits centres qui ont été dépensés et déclarés, mais environ 85% des remboursements n’ont pas encore été effectués d’après l’Union nationale des communes, communautés et entités de montagne. Près de 3000 communes, principalement d’Italie centrale, seraient concernées et risqueraient une banqueroute. La partie du plan de relance concernée concerne la numérisation des petits centres d’ici à 2026, notamment à travers le cloud, les infrastructures digitales et la cybersécurité, visant à réduire la paperasse et offrir des services efficaces aux citoyens. D’après Marco Bussone, président de l’UNCEM, les remboursements prennent du retard car ils ne sont pas validés assez vite par le ministère de l’Intérieur, ce qui pose un problème de finances publiques. Selon l’Association des entreprises d’ingénierie et d’architecture, il faut entre 8 mois et un an pour obtenir ces remboursements, ce qui se traduit par une baisse des appels à projet par rapport à l’année dernière : une chute de 86,6%. Le gouvernement, pour résoudre ce problème, a prévu dans le prochain décret sur le plan de relance des avances de 30% dans certains cas, des mesures qui ne conviennent ou ne suffisent pas pour beaucoup de communes. ‘’Le processus de vérification est lent et les coûts sont difficiles à soutenir pour nous’’ soulignent plusieurs maires. D’autres évoquent le ‘’manque de main d’œuvre pour tenir à jour les comptes-rendus ce qui les pousse à payer des cabinets de consultants dont les services ne sont pas remboursés par l’Etat’’. L’UNCEM propose de son côté d’avancer plus de 30% en impliquant la Caisse de Dépôts et de Prêts, qui ‘’a la solidité nécessaire pour affronter des situations financières difficiles que les petites communes n’ont pas’’. »
ANALYSE, Foglio, de S. Canettieri, « Meloni est préoccupée par l’après Fitto et envisage de confier le portefeuille du PNRR et de la Cohésion à son secrétaire d’Etat » : « Rome est préoccupée par l’après Fitto, et n’a qu’une demie-certitude : seul Giovanbattista Fazzolari, le sous-secrétaire délégué à la mise en œuvre du programme du gouvernement et maître de la communication du gouvernement et de Fratelli d’Italia, pourrait remplacer Raffaele Fitto. Le cerveau du mélonisme pourrait prendre en charge aussi bien le PNRR que la Cohésion, lui qui répond aux critères de ‘’cohérence’’ et de ‘’confiance’’ martelés par Giorgia Meloni. Déjà impliqué sur tous les dossiers, Fazzolari serait préféré à Alfredo Mantovano, d’autant que Meloni ne veut pas concéder ce poste à ses alliés, en pleine phase de tensions. Il s’agit toutefois d’un scénario encore incertain, pour deux raisons. Premièrement, la décision devrait être prise en octobre ; deuxièmement, Fitto n’ira à Bruxelles que ‘’si ça en vaut la peine’’, c’est-à-dire si l’Italie obtient un portefeuille économique de poids. Giorgia Meloni, plutôt à l’offensive ces derniers jours, semble maintenant changer son fusil d’épaule. Elle a rencontré hier le nouveau président du Conseil européen, Antonio Costa. Le moment était plutôt à l’apaisement, malgré son opposition à cette nomination en juin. Les deux dirigeants auraient discuté immigration et compétitivité, et surtout Antonio Costa aurait appelé à un ‘’leadership partagé et pragmatique au Conseil européen’’, une façon d’oublier le passé pour aller de l’avant. Meloni semble donc décidée à ne pas poursuivre son bras de fer avec Bruxelles, ce qui explique aussi le renvoi à vendredi prochain du décret sur la concurrence que Salvini voulait exploiter en insistant sur ses mesures à propos des concessions autoroutières. Raffaele Fitto, dans une conférence de presse, a été clair : ‘’le travail que nous avons toujours mené est celui d’une discussion avec la Commission européenne, ayant souvent pour but de prévenir la création de situations polémiques’’. L’heure est donc à l’apaisement vis-à-vis de l’UE, sur fond de tensions toujours plus palpables entre les deux vice-présidents du conseil. »
Giovanbattista Fazzolari
COULISSES, La Repubblica, de T. Ciriaco et P. Mastrolilli, « Un évènement ECR-Républicains, Meloni se rapproche de « The Donald » » : « En équilibre, sans trop se déstabiliser. Avançant pas à pas vers le trumpisme, mais sans exagérer. Voici la stratégie de Giorgia Meloni, aux prises avec le dilemme de la présentielle américaine. Un projet qui devrait amener ses conservateurs à accueillir une délégation de Trump lors d’un CPAC (Conservative Political Action Conference) à venir en Europe – et peut-être même en Italie – avant le 5 novembre. C’est encore un plan embryonnaire, qui fournit, en fait, au moins trois issues possibles. Une étape utile à l’accueil des trumpistes pourrait être la convention ECR, déjà planifiée pour septembre en Croatie. Une seconde possibilité serait plutôt en novembre à Stockholm : elle se tiendrait cependant après le vote américain. La troisième est la plus suggestive : élargir le rendez-vous des groupes Fratelli d’Italia du 4 au 6 octobre à Brucoli, en Sicile, en organisant une journée de travaux « européens » et « atlantiques » pour accueillir les républicains américains. »
ARTICLE, Il Messaggero, de F. Pierantozzi : « ‘’Trêve olympique et politique’’ : Emmanuel Macron revient sur scène » : « Les JO arrivent comment une bouffée d’air frais pour Emmanuel Macron. Le président a demandé une trêve non seulement ‘’olympique’’ mais aussi ‘’politique’’. Hier, Emmanuel Macron s’est présenté à l’Elysée pour saluer la presse internationale. Il y a déclaré que les Jeux ne sont pas là pour donner ‘’du pain et des jeux’’ mais espère qu’ils ramèneront tout le monde à un climat ‘’plus apaisé’’. Il y a également affirmé que ‘’oui, il y aura une trêve, je le garantis’’. Le président Sergio Mattarella sera présent pour représenter l’Italie : ‘’J’aime beaucoup le président Mattarella’’, dit Macron. Selon lui l’Italie ne peut pas être une source d’inspiration institutionnelle : ‘’nos systèmes sont très différents, ce que ça inspire, c’est l’amitié’’. A l’extérieur, Paris est une ville blindée, et la fête n’est pour l’instant pas au rendez-vous, Paris semble se vider de ses habitants là où les touristes approchent ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
13:32 | Lien permanent | Commentaires (0)
Frères d'Italie est donné à 30 % et la Ligue à 8,5 %.
Italie.
Frères d'Italie : patriotes
Parti démocrate : centre gauche
M5S : anti-système
Ligue : patriotes
Forza Italia : conservateurs libéraux
Verdi e sinistra : gauche
08:59 | Lien permanent | Commentaires (0)
22/07/2024
"L’appel inaudible de la Présidente du Conseil."
Italie. Revue de presse.
Le retrait de Joe Biden de la course pour un nouveau mandat à la Maison Blanche et le soutien à sa vice-présidente Kamala Harris face à Donald Trump fait la une de la presse italienne. « Adieu Biden, votez Harris » (Corriere della Sera), « Adieu à la Maison Blanche » (La Repubblica), « Bye bye Biden » (La Stampa), « Biden se retire de la course et apporte son soutien à Kamala » (Il Messaggero), « Biden se rend » (Il Fatto Quotidiano, Il Giornale). L’agression d’un journaliste à Turin par des membres de Casapound est également très citée.
ANALYSE, La Stampa, d’A. Palladino, « CasaPound, la stratégie de la violence : voilà comment est née la fabrique de la haine » : « "Dans le doute, frappe", tel est le crédo du fondateur et leader de CasaPound, Gianluca Iannone. Un crédo qui résume la longue histoire de la pratique violente du groupe né dans les années 2000, rassemblant de nombreux éléments de la galaxie fasciste, notamment à Rome. Dès octobre 2008, Place Navone, un groupe du Bloc étudiant - une organisation de jeunesse de CasaPound - s'en prend à des étudiants manifestant contre la réforme scolaire. Les images sont impitoyables. Casques, lunettes noires, battes, des sangles utilisées en guise de fouet, style militaire. Au premier rang, Francesco Polacchi, qui deviendra l'éditeur et l'entrepreneur de référence du mouvement. Quelques jours plus tard, en novembre 2008, toujours à Rome, une quarantaine de personnes se présentent devant les studios de la RAI. Ils visent la rédaction qui avait couvert les faits de la place Navone : une expédition punitive contre les journalistes du service public. La plupart des membres du groupe sont identifiés ; tous les dirigeants en font partie, le procès s’est terminé par un acquittement pour prescription. Un groupe antifasciste basé à Bologne, collecte, documente et géolocalise depuis plusieurs années tous les signalements d'attentats commis par des groupes néofascistes. Selon l'étude, 80 épisodes peuvent être attribués à des militants de CasaPound, entre 2014 et 2020. Ce chiffre est incertain, les procès aboutissent rarement. Les victimes des attaques du mouvement néo-fasciste ne sont pas seulement des journalistes ou des chanteurs de gauche. Ils ont toujours eu une cible beaucoup plus sensible, les migrants, les étrangers, les Roms. En juillet 2015, alors que des réfugiés devaient être transférés des militants de Casapound s’en sont pris à leur bus. Idem trois ans plus tard. Pas d'affrontements cette fois, mais des propos haineux. La haine raciale, mène à l'accusation la plus lourde pour le groupe, qui est tombée le 12 juillet, lorsque le tribunal de Vérone a ordonné la détention provisoire de sept militants de CasaPound. L'acte d'accusation des magistrats fait suite à une descente de police contre des familles d'origine maghrébine fêtant la victoire du Maroc contre l'Espagne à la Coupe du monde de football ; selon l'enquête, les sept militants néofascistes présents ce soir-là ont bloqué et agressé plusieurs personnes, les frappant avec des ceintures et des bâtons au cri de "retournez dans votre pays". Ils n’hésitent pas à blesser les forces de l’ordre et agents de sécurité. L'attaque l’autre nuit à Turin n'est que le dernier épisode d'une série de violences qui dure depuis au moins quinze ans. »
EDITO, La Stampa, de M. Sorgi, « L’appel inaudible de la Présidente du Conseil » : « Outre la gravité de l’agression d’Andrea Joly, le journaliste de La Stampa, passé à tabac alors qu’il ne faisait que son travail – il filmait les coulisses d’une réunion de CasaPound sur fond de fascisme, groupuscule d’extrême-droite, différente pas si éloignée de la Jeunesse Nationale de Fratelli d’Italia –, la fréquence de ces épisodes, que Meloni a qualifié hier d’ « inacceptables », frappe. La lettre aux dirigeants du parti dans laquelle la Présidente du Conseil prenait explicitement ses distances des nostalgies fascistes qui refont surface ici et là, et condamnait les épisodes de « folklore » complaisants, date de moins de vingt jours. Ainsi, après avoir pris pendant quelques jours la mesure des effets désastreux, non seulement sur le plan interne, mis également international, de l’enquête publiée par Fanpage, Meloni s’est résolue à intervenir de manière nette, en prenant acte du fait que la question la touchait directement, car les épisodes équivoques sur le fascisme ne concernaient pas seulement les jeunes de Fratelli d'Italia, mais aussi des membres plus matures ; ce n'est pas par hasard que le message a été adressée à tous les dirigeants. L’appel de la Présidente du Conseil était simple et net : un parti qui revêt des responsabilités comme la gestion du gouvernement et de certains ministères clés ne peut se permettre des comportements tels que ceux révélés par les images de Fanpage. Etant donné que Meloni est une leader respectée, ou, plus exactement, à laquelle on obéit, que ce soit dans les décisions importantes comme dans le détail de la vie du parti, on aurait pu s’attendre à un changement de cap immédiat. Pourtant, l’épisode d’hier, bien qu’il concerne CasaPound et non la Jeunesse Nationale ou Fratelli d’Italia, témoigne du fait que le message de la Présidente du Conseil a été considéré comme un passage obligatoire, mais ne remettant pas en cause les sentiments persistants y compris, précisément, la nostalgie fasciste et la violence qui a toujours fait partie du fascisme. En fait, c'est en quelque sorte le contraire qui s'est produit : désormais, c’est comme si certaines manières de faire, dissimulées ou maintenues clandestines, se considéraient comme émancipées du rôle de Fratelli d’Italia : au moins jusqu’à ce que le gouvernement, et non plus seulement le parti, se décide à les considérer comme un problème. »
COMMENTAIRE, La Stampa, d’A. De Angelis, « La Présidente du Conseil prise entre A. Tajani (Forza Italia) et M. Salvini (Ligue) » : « Ce n'est pas un hasard si, ces derniers jours, Antonio Tajani s'est montré particulièrement loquace et a répondu coup sur coup aux propos décousus de Matteo Salvini. Bien sûr, cela a un rapport avec l'Europe, et avec les convictions profondes du ministre ; mais encore plus avec les déclarations d’abord de Marina Berlusconi, puis de Pier Silvio, sur les droits civiques, l'avenir des modérés, la nécessité, tôt ou tard d’un changement et une invitation à oser. Ce raffermissement de l'humble ministre des Affaires étrangères est aussi, d’une certaine manière, l'effet de ce défi lancé par la famille Berlusconi. Après tout, se chamailler avec Salvini a moins d'impact que de se confronter à la vraie question posée par la famille Berlusconi, qui est, en perspective, celle du leadership de Forza Italia. Parce qu'il est clair que, tôt ou tard, la question de la représentation politique des modérés, se posera, si le parti ne veut pas renoncer à se faire interprète de l’Italie pro Europe et productive. Giorgia Meloni aurait tort de sous-estimer à la fois les propos des Berlusconi et les effets qu’elles auront sur Tajani. La Présidente du Conseil est obsédée par l’idée d’être dépassée à droite en Europe, ce qui explique aussi le vote contre Ursula. Néanmoins, prisonnière de ses propres fantômes identitaires, la Présidente du Conseil finit par surestimer Salvini lui-même, car il ne s'agit pas d'un défi de leadership, même dans le cas d'une victoire de Trump, car au-delà de toutes ses provocations, il reste le troisième parti de la coalition, qui a dû compter sur Vannacci pour masquer la perte d'attractivité personnelle. Et Salvini n'a même plus le cheval de bataille de l'immigration, puisque l'accord avec la Tunisie fonctionne au moins comme un blocage des arrivées et des départs. »
ARTICLE, Corriere della Sera, de P. Di Caro, « Les tensions entre la Ligue et Fratelli d’Italia se reportent vers la Chambre ; Fratelli d’Italia les met en garde ‘’arrêtez ou cela deviendra un problème politique » : « Les relations entre la Ligue et Forza Italia sont de plus en plus difficiles après que Salvini et Tajani ont réitérés leurs accusations sur le vote [pour la réélection d’U. von der Leyen]. Le vice-chef de groupe Fratelli d’Italia au Sénat Raffaele Speranzon leur lance un avertissement : ‘’Nous notons une certaine agitation du fait de la campagne pour les européennes. Nous ferons tout notre possible pour qu’il y ait une pleine disponibilité des alliés afin de mettre en oeuvre dans le temps imparti le programme électoral pour lequel nous avons été élus. Nous avons un calendrier de séances plénières très dense et des réformes à mener. Si nous devions nous en écarter, cela deviendrait un problème politique au sein de la coalition’’. Le projet de loi sur le code de la route pourrait constituer un obstacle : bien que cher à Matteo Salvini, le chef de groupe Forza Italia Maurizio Gasparri n’entend pas transiger ‘’Pour les projets de loi, il faut au moins que les amendements que nous demandons soient discutés. […] Nous sommes prêts à réduire leur portée mais nous voulons pouvoir exprimer notre position’’. L’opposition attaque également la coalition au pouvoir : ‘’Nous sommes face à une majorité querelleuse qui affaiblit le rôle de l’Italie en Europe et met en danger des dossiers sensibles, du Plan national de Relance à la prochaine Loi de finances.’’ affirme Chiara Braga, chef du groupe Parti démocrate à la Chambre. Le chef de groupe Frères d’Italie à la Chambre, Tommaso Foti, répond : « Meloni incohérente ? Schlein non plus ne l’a pas été en présentant à Rome en avril un candidat nommé Schmidt, qui devait représenter une alternative à von der Leyen, pour laquelle elle a finalement voté’’. Dernière attaque de Giuseppe Conte, qui, accusé d’avoir également voté contre von der Leyen, répond ‘’je suis un leader de parti, elle est présidente du Conseil italien. Nous n’avons pas les mêmes rôles : qu’elle ne nous attaque pas pour ses propres échecs’’. »
ENTRETIEN, La Stampa, de Maria Elena Boschi, ancienne ministre chargée des réformes constitutionnelles et des relations avec le Parlement et ancienne chef de groupe d’Italia Viva à la Chambre des députés, « Si nous atteignons le quorum nécessaire sur l’autonomie [régionale], la Présidente du Conseil et la majorité pourront rentrer à la maison », par A. di Matteo. « C’est avant tout une bataille juste. L’autonomie [régionale différenciée] met en difficulté le Nord en générant plus de bureaucratie et met en difficulté le Sud en générant plus d’inégalités. Giorgia Meloni risque gros, et qui connaît les règles de la politique sait combien ce référendum peut être décisif pour la majorité. La droite comme la gauche se divise sur les programmes. Avec la fin du Troisième pôle (Italia Viva et Azione, ndt) et notre entrée dans le centre-gauche, les modérés et les [défenseurs de la Constitution] auront un cadre pour rendre plus forte l’aile réformiste de la coalition. Il en va de l’avenir du pays, c’est pourquoi l’idée d’un contrat de coalition et un programme bâti sur les points d’accord, à l’allemande, que Conte lui-même avait proposé par le passé, nous plaît. Pour le futur ce sont les votes, et non les vetos qui comptent. En Ligurie, nous soutiendrons le candidat de la coalition. L’important est que l’on pense à gagner sur la base d’un projet crédible et non contre quelqu’un. Nous porterons dans le centre-gauche les valeurs populaires et libérales-démocrates. Si quelqu’un décide de ne pas jouer ce jeu, tant pis ».
COMMENTAIRE, La Repubblica, d’I. Sales, « Petite grande corruption » : « Les enquêtes pour corruption concernant la mairie de Venise (Coraggio Italia, centre droit) ainsi que le président de la région Ligurie (Cambiamo !, centre droit) remettent au centre du débat la question de la corruption comme méthode de gouvernement et de régulation du marché. Les chercheurs distinguent en général la petite et la grande corruption : c’est en effet une chose de payer pour un certificat ou une autorisation, c’en est une autre de s’accaparer une grosse part d’un marché public. Les affaires de Venise et de Gênes appartiennent à cette catégorie de la grande corruption, mais c’est bien la petite qui est la plus répandue : d’après l’ISTAT, plus d’un 1,2 millions de familles se sont déjà vues demandées de l’argent ou autre en échange d’un service, d’un permis, voire d’un poste. Plus d’un million de personnes se sont déjà vues proposé de l’argent en échange d’un vote. La petite corruption est donc ancrée dans la société, alors que la grande corruption concerne un nombre limité de personnes, essentiellement des entrepreneurs. Et les sommes varient bien sûr : peu élevées pour un permis ou un vote, importantes pour la corruption de grande échelle. Le problème de la grande corruption vient de ce qu’il met en lumières les dysfonctionnements du marché, alors que la petite nous alimente plutôt de la défiance vis-à-vis de l’Etat, celui qui corrompt s’imagine que tous l’ont déjà fait avant lui. La petite corruption ne serait donc qu’une paradoxale justice visant à réparer ce que les clientèles et la corruption d’autres ont fait avant. Ce qui explique sûrement pourquoi 8 millions d’italiens considèrent qu’il est juste de payer pour que ses enfants obtiennent un poste. La politique italienne navigue entre les deux, tandis que les entrepreneurs semblent incapables de distinguer l’intérêt général de leurs intérêts personnels, comme si produire, créer de l’emploi et de la richesse, justifiait tout. Comment en finir ? En interdisant l’emploi de personnes recommandées dans la fonction publique ; en écartant les entrepreneurs pris dans des affaires de corruption. Relégitimer l’Etat est une mission de ceux qui le représentent ; relégitimer la compétition sur les marchés revient aux organisations patronales, qui devraient exclure du marché ceux qui n’en respectent pas les règles. »
ARTICLE, Repubblica, C. Valerio : « Plus de ‘’Madame la maire’’ ou ‘’d’avocate’’, cette proposition de la Ligue qui veut effacer les femmes » : « Manfredi Potenti, sénateur de la Ligue, propose, afin de préserver la langue italienne, d'infliger une amende à ceux qui déclinent au féminin les noms des fonctions dans les actes publics. Préserver une langue ne signifie pas l'empêcher de s’adapter et de muter en fonction des besoins et des volontés de ceux qui la parlent, une langue parlée ne peut être modifiée par la loi, une langue parlée est comme un être vivant qui, s'il veut se déplacer, se déplace, même au risque de ne pas atteindre sa destination. Si toutes les femmes qui exercent la fonction de maire veulent être appelées ‘Madame la maire’ et l'inscrivent sur la signature qu'elles apposent sur les actes publics, ce sera ainsi. Si toutes les femmes qui exercent la profession d'avocat veulent s'appeler avocates, elles seront avocates. Il y a des coutumes qui sont plus fortes que les lois et les décrets. L'idée de vouloir arrêter un mot ou un être humain par la loi est une indication donne la mesure d’une pensée conservatrice. C’est-à-dire vouloir que les choses restent exactement comme la tradition nous les a transmises. Sauf que la seule tradition qui existe, c'est l'avenir. »
ARTICLE, Corriere della Sera, de F. Dragosei, « Les réactions en Europe, entre reconnaissance et prudence ; pour la Russie, désormais, le jeu est moins facile » : « Dans la plupart des capitales mondiales, presque personne n’ose prendre ouvertement position face à un duel aussi incertain. En Italie, aussi bien le ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani que son collègue de la Défense Guido Crosetto (Frères d’Italie) préfèrent rappeler la ‘’grande amitié qui lie depuis toujours l’Italie et les Etats-Unis’’. Tajani ajoute : ‘’Il ne nous appartient pas de nous immiscer dans la campagne électorale des Etats-Unis, quel que soit le prochain président des Etats-Unis, nous travaillerons bien avec lui’’. Le Premier ministre britannique Keir Starmer souligne que Biden a fait un choix ‘’à respecter, dans l’intérêt du peuple américain’’. Le Premier ministre polonais Donald Tusk le remercie pour avoir ‘’pris beaucoup de décisions difficiles grâce auxquelles la Pologne, l’Amérique et le monde sont plus sûrs et la démocratie plus forte’’. Réactions également d’Olaf Scholz : ‘’La coopération transatlantique et l’OTAN sont solides et les Etats-Unis sont un bon allié fiable. Le choix de ne pas se représenter mérite du respect’’ et de Justin Trudeau : ‘’Je connais Biden depuis des années, c’est un grand homme et chaque chose qu’il fait est dictée par l’amour de son pays’’. Des déclarations irritées laissent en revanche paraitre une certaine déception de Moscou pour qui une bataille électorale « acquise » s’éloigne. Certains, comme le prédisent de la Douma [Chambre basse russe] Viatcheslav Volodin, soutiennent l’idée que Biden devrait être ‘’appelé à répondre’’ de son bilan à la Maison Blanche. Dans les bureaux du Kremlin, on préfère pour l’instant tenir une ligne « soft », en attendant peut-être que le chef fasse entendre son avis. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
22:20 | Lien permanent | Commentaires (0)
21/07/2024
Les thèmes de la campagne de l'AfD en Thuringe : paix, famille et politique migratoire.
Allemagne. Thuringe. Le candidat de tête de l’AfD pour les élections pour le Parlement de Thuringe du 1 septembre 2024 Björn Höcke a mis en avant, ce samedi 20 juillet lors d’un meeting à Arnstadt, les thèmes de campagne suivants : la paix, la famille et la politique migratoire. Il a qualifié les autres partis politiques de « bellicistes » et a affirmé que le seul vote pour la paix est celui en faveur de l’AfD.
23:34 | Lien permanent | Commentaires (0)
19/07/2024
"Ursula von der Leyen réélue sans les voix de Fratelli d’Italia."
Italie. Revue de presse.
En Unes des médias, la réélection d’Ursula von der Leyen à la Présidence de la Commission européenne et le vote contraire des eurodéputés de Fratelli d’Italia, parti de Giorgia Meloni, « Ursula von der Leyen réélue sans les voix de Fratelli d’Italia » (Corriere della Sera), « U. von der Leyen l’emporte en Europe, Giorgia Meloni vote contre elle et s’isole » (La Repubblica), « U. von der Leyen reconduite, Giorgia Meloni observe » (La Stampa), « U. von der Leyen réélue sans [les voix de] G. Meloni » (Il Messaggero), « Ursula von der Leyen est ‘verte’, Meloni se défile » (Il Giornale), « Ursula von der Leyen se vend aux Verts, Meloni vote contre elle » (La Verità) et la campagne présidentielle aux Etats-Unis marquée par un possible retrait de Joe Biden « L’influence d’Obama et Biden envisage de se retirer [de la course] » (Corriere della Sera), « Joe Biden à deux doigts de dire au revoir » (La Repubblica), « Obama arrête Biden » (La Stampa). L’affaire de corruption impliquant le président de la région Ligurie G. Toti est également cité.
Les JT couvrent essentiellement la campagne présidentielle aux Etats-Unis, avec la désignation de Donald Trump comme candidat lors de la convention républicaine de Milwaukee et un possible retrait de Joe Biden, la situation au Proche-Orient où les rebelles Houthis ont lancé une attaque sur Tel Aviv, mais aussi la réélection d’Ursula von der Leyen à la tête de la Commission européenne et les réactions de la classe politique italienne au vote ‘’contre’’ de Fratelli d’Italia.
ARTICLE, Sole 24 Ore, B. Fiammeri : « G. Meloni : ‘’Nous sommes cohérents, mais nous travaillerons avec Bruxelles. Il n’y aura pas répercussions sur l’Italie’’ » : « Giorgia Meloni ne parle qu’une fois le vote passé depuis plusieurs heures. Elle essaie d’expliquer pourquoi son parti a voté contre un deuxième mandat d’Ursula von der Leyen. Selon elle, le scrutin était acquis pour l’allemande avant même que FdI ne prenne position, mais la présidente du conseil assure que les relations avec la présidente de la Commission restent ‘’fondées sur le respect mutuel’’. Giorgia Meloni avait annoncé elle-même à von der Leyen que ses députés s’opposeraient à un deuxième mandat : ‘’nous sommes restés cohérents avec la position que nous avions exprimé lors du Conseil européen’’. Mais pour elle ‘’il n’y a pas de raison que cela compromette le rôle de l’Italie au sein de la Commission, nous sommes un pays fondateur, la troisième économie, un des gouvernements les plus stables : voici ce qui fait le poids de l’Italie ; ce vote n’empêchera pas l’Italie de travailler avec la Commission, comme nous l’avons fait par le passé, sur des sujets comme l’immigration’’, un point sur lequel Ursula von der Leyen avait pourtant insisté, pour donner des gages à FdI sur l’Afrique, la défense des frontières, ou la création d’une Commission de la Méditerranée. Mais ça n’a pas suffi, et la partie sur le Green Deal est apparue comme un cadeau insoutenable à la gauche et aux verts. De plus, le vote favorable des Verts était déjà connu, et c’est ce qui a fait basculer FdI : leur soutien ne changerait rien, ou en tout cas il n’aurait pas été déterminant. Mais la peur d’être attaquée par Salvini a sans doute aussi joué, lui qui a troqué ses critiques contre un message félicitant l’opposition de FdI à von der Leyen : ‘’on ne peut pas nous faire chanter’’. Des mots qui marquent toutefois une distance avec Antonio Tajani, qui avait pourtant travaillé en coulisse au rapprochement entre Meloni et von der Leyen. Et justement, quand les journalistes lui ont demandé ce qu’elle pensait de ce vote d’opposition, cette dernière a déclaré : ‘’Nous avons travaillé à une majorité démocratique. Le résultat démontre que notre approche était la bonne’’. »
ENTRETIEN, La Stampa, d’Antonio Tajani (Forza Italia), vice-président du Conseil et ministre des Affaires étrangères, « Notre vote a évité le chaos. J'aurais préféré que Fratelli d’Italia et la Ligue votent pour », par F. Capurso : « Si von der Leyen n'avait pas été réélue, cela aurait été le chaos, les marchés auraient mal réagi et les citoyens en auraient payé le prix. Les ‘petites’ affaires nationales ne peuvent pas l’emporter sur l'avenir des institutions européennes qui représentent un demi-milliard de personnes. J'avais espéré que Meloni vote pour sa réélection ; mais Forza Italia est une garantie suffisante d'européisme et d'atlantisme. Grâce à notre vote, l'Italie a renforcé les institutions de l'UE à un moment de grande instabilité internationale. Roberta Metsola au Parlement européen et von der Leyen à la Commission sont deux leaderships liées aux Populaires et c’est pour moi une victoire de Forza Italia. Je n’ai pas parlé à Meloni après le vote ; le vote de Fratelli d'Italia et des conservateurs a toujours été incertain ; le discours de von der Leyen ne les a manifestement pas convaincus, mais ils sont restés conciliants, tout en votant contre. Quand ils déclarent qu'ils veulent continuer à avoir des relations institutionnelles avec la Commission, cela signifie qu'ils n'ont pas complètement fermé la porte. Je ne pense pas que, suite à ce choix, il puisse y avoir des répercussions pour l’Italie ; nous aspirons toujours à un portefeuille économique fort et à la vice-présidence de la Commission. Raffaele Fitto est le candidat le plus convaincant. Il a le bon profil : une solide expérience européenne, un passé compatible avec les institutions de l'UE et il est apprécié de tous. Il n'a rien à voir avec les 'Patriotes' d'extrême droite. Il faut savoir comment fonctionnent les institutions européennes avant de faire certains choix (Ndr, sur la position de la Ligue sur le vote UE). Et je ne vois pas d'extrémisme vert dans le programme de von der Leyen. De plus, il y aura une majorité de commissaires issus du PPE au sein de la commission, donc je ne vois pas de danger. Au contraire, nos propositions sur l'agriculture, l'immigration, la réduction de la bureaucratie et l'énergie sont au programme. Le groupe des Patriotes n'est pas une force pro-européenne, ils sont en rupture totale avec la majorité des parlementaires et se condamnent donc à l'insignifiance. Les divisions en Europe n’auront pas de retombées sur le gouvernement, les choix de chaque parti en Europe n'affaibliront pas le gouvernement national. Forza Italia, Fratelli d'Italia et la Ligue continueront à travailler ensemble, jusqu'à la fin de la législature. A’ Forza Italia, nous accueillerions Pier Silvio Berlusconi à bras ouverts, mais cela dépend de lui ; nous serions évidemment ravis d'apprendre qu'il veut prendre part à la bataille politique. »
ENTRETIEN, Il Sole 24 Ore, de Carlo Fidanza, chef de la délégation de Fratelli d’Italia au Parlement européen, « Le Pacte vert renforcé nuit aux entreprises », par B. Fiammeri : « ‘’ Le programme présenté par Ursula von der Leyen s’adressait trop à la gauche, il n’était pas possible de voter pour. Nous sommes prêts à soutenir l'approche que von der Leyen elle-même poursuit depuis plusieurs mois sur le dossier migratoire et la relation avec l'Afrique. Cela dit, ce n'est pas avec l'annonce d'un Commissaire dédié à la Méditerranée, sur le portefeuille duquel il n'y a d'ailleurs aucune indication, que Fratelli d’Italia peut changer d’avis. Von der Leyen avait promis une approche pragmatique et non-idéologique, et au lieu de cela, non seulement elle a confirmé le Pacte Vert, mais elle l'a même renforcé en envisageant une réduction de 90 % des émissions d'ici 2040. C’est une folie qui risque d’amener des milliers d'entreprises à la faillite. Cette majorité est vouée à ne pas durer. Aujourd'hui, par rapport à il y a cinq ans, la droite peut compter sur un plus grand nombre de parlementaires et de premiers ministres, mais aussi de commissaires, parce que les électeurs en ont décidé ainsi. Pour chaque mesure, la Commission devra donc rechercher une majorité au sein de l'Assemblée. Le Parti populaire européen devra alors décider s'il se soumet à l'agenda de la gauche et trahit ses engagements électoraux ou s'il vote avec nous. Nous n'avons pas annoncé notre vote pour ne pas conditionner le vote des autres délégations. Nous aurons un commissaire de poids parce que nous sommes l'Italie, c'est le gouvernement qui donne l'indication. Si c'est Fitto, c'est un excellent choix. »
EDITO, il Foglio, C. Cerasa : « Test mélonien de trumpisme’ européen » : « Giorgia Meloni a choisi hier, avec peu de clairvoyance, de créativité et un manque de courage, de voter contre la présidente de la Commission Ursula von der Leyen. Le gouvernement Meloni est le seul, parmi les grands pays d’Europe, l’avoir fait, même si Forza Italia, heureusement, ne les a pas suivis. C’est la première fois qu’un exécutif italien se retrouvera dans l’opposition à Strasbourg - même le gouvernement Conte-Salvini avait choisi de soutenir von der Leyen en 2019. Et FdI est le seul parti, avec les lepénistes, à avoir remporté beaucoup de sièges sans toutefois les utiliser comme un tremplin pour compter un peu plus en Europe. Alors qu’au lendemain des élections, elle souhaitait jouer le rôle de protagoniste européen, Giorgia Meloni a fait le contraire. Résultat des courses : l’opposition de FdI montre que l’Europe peut faire sans l’Italie. Un manque de clairvoyance et de courage aussi évident que les raisons qui ont poussé Meloni à faire ce choix : la peur de se faire doubler sur sa droite, l’envie de ne pas se brouiller avec les patriotes européens, le désir de rester un parti de lutte et pas seulement un parti d’opposition, et surtout, la nécessité de ne pas être à contre-courant du vent droitier qui souffle au-delà des Alpes et de l’Atlantique. Bien sûr, il y a du Trump dans ce vote, mais il serait prématuré de dire qu’il constitue un changement définitif de stratégie. Tant que l’Italie soutiendra l’Ukraine, en dépit du trumpisme, tant qu’elle soutiendra l’OTAN, en dépit du lepénisme, tant qu’elle aura une politique budgétaire raisonnable, en dépit du salvinisme, tant qu’elle ne déclarera pas la guerre aux marchés, en dépit du nationalisme, tant qu’elle respectera les traités européens, en dépit du populisme, il sera difficile de dire que ce vote est le symptôme d’un revirement eurosceptique. Il faut donc moins réfléchir à ces questions qu’aux opportunités manquées par Giorgia Meloni : peser en Europe, faire compter l’Italie, regarder vers l’avenir, montrer la stabilité de notre pays. Entre le gouvernement et la lutte, elle a donc choisi la lutte. »
COMMENTAIRE, Corriere della Sera, de P. Valentino, « Les effets des tirs américains » : « Quel est le rapport entre le tir contre Donald Trump et le vote des eurodéputés de Giorgia Meloni contre Ursula von der Leyen à Strasbourg ? La reconduction de la Présidente de la Commission européenne représente la victoire de la normalité. Ennuyeuse, mais utile et sensée. Von der Leyen a formé une coalition en suivant un schéma politique classique, elle a rencontré tous les groupes qui potentiellement pouvaient la soutenir, y compris les Verts et les députés d'ECR, les conservateurs et les réformistes dirigés par Giorgia Meloni et dont son parti Fratelli d'Italia est un acteur principal, en écoutant leurs priorités et leurs préoccupations. Puis, sans rien concéder explicitement à personne, elle a habilement tracé les grandes lignes d'un programme sur lequel une majorité de forces pouvait converger. Ce qui, au final, a été clair et convaincant, avec 40 voix de plus que le seuil minimum, lui conférant une pleine légitimité démocratique, n'en déplaise à ceux qui ont crié au coup d'État lors de sa désignation par le Conseil européen. C'est la démocratie. Mais la Présidente du Conseil G. Meloni a décidé de se tenir à l'écart. "Placée à la croisée des chemins, Meloni a décidé de ne pas franchir le Rubicon", indique une source européenne qualifiée. Elle a choisi, autrement dit, de ne pas entrer définitivement dans le courant européen, pour ne pas se désolidariser du front souverainiste qui a tout misé sur l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche. Autrement dit, à l'heure où l'attentat de Pennsylvanie semble rendre ce scénario inévitable, Meloni "n'a pas voulu laisser Trump à Orbán et Kaczynski". C'est un choix identitaire plein de risques et d'inconnues. Pas seulement et pas tant pour le choix des commissaires : l'Italie reste l'Italie, et la personne désignée par Rome se verra confier un portefeuille important, même s'il n'y a plus de place pour une vice-présidence exécutive. Le vrai problème est que l'Italie se coupe ainsi de la salle de contrôle, où la fragilité politique de nombreux gouvernements européens, de l'Allemagne à la France, nous offrait au contraire une marge de manœuvre. Et ce n'est pas seulement une question de prestige, mais de la capacité à influencer un agenda que von der Leyen semble décidée mettre en œuvre, avec ou sans Trump. »
ARTICLE, La Repubblica, de L. Milella, « La Cour Constitutionnelle et le droit à mourir ‘’il faut une loi sur la fin de vie’’ » : « Le droit à une fin de vie libre, en cas de maladie grave et sans rémission possible, connait un nouveau progrès à la Cour Constitutionnelle, et ce malgré un Parlement volontairement inerte, bloqué par les idéologies catholiques les plus conservatrices. En 2019, la Cour Constitutionnelle avait déjà défini quatre conditions pour accéder au suicide assisté. Les années qui ont suivi ont été marquées par une bataille bureaucratique avec le Service sanitaire national. Après avoir été saisie par une juge de Florence, la nouvelle sentence de la Cour clarifie ce que l’on entend par le fait de ne pouvoir vivre ‘’que par le biais d’un traitement pour le maintien en vie’’. La sentence précise en effet que tout être humain dont les fonctions vitales dépendent d’une autre personne, qui sans ce ‘’traitement pour le maintien en vie’’, sans l’aide de ‘’personnel sanitaire’’ ou même de ‘’proches et d’aides à domicile’’, irait ‘’inévitablement’’ vers une mort certaine ‘’dans un laps de temps bref’’ peuvent accéder à ce droit. La Cour Constitutionnelle estime qu’une ‘’interprétation’’ de sa propre sentence de 2019 permet l’accès au suicide sans infraction du code pénal. L’avis du Service sanitaire national ne sera plus le seul à compter, celui du juge sera déterminant et il aura le dernier mot. Les quatre conditions de 2019 restent inchangées. Une association italienne qui se bat depuis plusieurs années pour la fin de vie estime ne pas avoir ‘’obtenu la pleine reconnaissance du droit à l’aide à mourir pour les personnes éprouvant des souffrances insupportables’’ mais reconnait que la Cour a ‘’permis des avancées importantes face à l’inertie absolue de la politique’’. Une forte attente demeure en effet concernant une loi claire sur le sujet, dont une politique de droite depuis trop d’année ne veut pas s’occuper. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
18:54 | Lien permanent | Commentaires (0)
18/07/2024
"La famille Berlusconi veut relancer le parti [Forza Italia]."
Italie. Revue de presse.
La potentielle réélection d’Ursula von der Leyen à la Présidence de la Commission européenne, aujourd’hui à Bruxelles, et l’incertitude quant à la position de Giorgia Meloni font la Une des médias italiens : « U. von der Leyen à l’épreuve » (Corriere della Sera), « UE, von der Leyen à l’épreuve du Parlement. Elle ouvre la porte aux Verts mais négocie encore avec Meloni » (Repubblica), « Les Verts avec Ursula, les doutes de Meloni » (La Stampa), « Meloni, le vote pour Ursula von der Leyen sur le file » (Il Messaggero). Les déclarations de nature politique de Pier Silvio Berlusconi ("Forza Italia n'attire pas les modérés et sur la redevance Rai la Ligue fait des embrouilles"), lors de la présentation des résultats et des programmes de Mediaset, sont aussi largement commentées « Pier Silvio secoue la droite » (Repubblica).
ENTRETIEN, Corriere della Sera, d’Antonella Sberna, « J’ai été élue vice-présidente [du Parlement européen] aux côtés de R. Metsola, nous appartenons à une droite de gouvernement et sommes perçus comme sérieux et crédibles » : « J’ai déjà travaillé au Parlement européen il y a quelques années et c’est un environnement que je connais. Giorgia [Meloni], jeune mère engagée en politique comme moi, est un modèle et un exemple. Cette vice-présidence au Parlement européen est une victoire pour Fratelli d’Italia qui a su atteindre un niveau de popularité très élevé mais aussi une crédibilité internationale dont chaque Italien peut être fier. [Le groupe ECR est-il en train de devenir pro-européen ?] Nous sommes une droite de gouvernement « euroréaliste ». Lors du vote sur l’amendement pour prendre les distances vis-à-vis des initiatives internationales de Viktor Orban, nous avons voté contre car le paragraphe en question était clairement instrumentalisé pour attaquer un gouvernement considéré comme « ennemi ». En revanche nous avons voté avec conviction pour tout le reste de la résolution puisqu’il s’agissait d’une résolution de soutien à l’Ukraine. Concernant la Commission, les réflexions sont encore en cours à ce stade. Le choix final de Fratelli d’Italia dépendra autant du programme d’U. von der Leyen que du poids qu’elle entend accorder à l’Italie au sein de la nouvelle Commission. La coalition qui gouverne en Italie appartient en Europe à trois groupes différents, mais cela n’aura pas d’incidence au niveau national, contrairement à ce que la gauche espère. Nous resterons unis. »
Antonella Sberna
COULISSES, Repubblica, L. De Cicco : « "Écoutons le discours" Meloni ne se décide pas et Frères d’Italie se divise sur le vote » : « Les eurodéputés du FdI ont reçu ce message hier soir : la ligne du président, c'est-à-dire de Giorgia Meloni, sur la confiance en Ursula von der Leyen n'arrivera que ce matin, vers 11 heures, c'est-à-dire après que la présidente sortante de la Commission, qui demande sa reconduction, aura prononcé et présenté son discours-programme dans l'hémicycle de Strasbourg. Car, comme l'a expliqué la Présidente, y compris lors des conversations informelles avec von der Leyen, "si l'ouverture est trop claire pour les Verts, ce sera un problème pour nous. Et dans ce cas, la cohérence l'emporterait". C'est-à-dire le non. Meloni reste en contact avec un petit groupe de fidèles. À commencer par ceux qui gèrent les dossiers de Bruxelles : Raffaele Fitto, Carlo Fidanza, Nicola Procaccini. Mais aussi avec les colonels de Rome. Selon certaines sources du parti, l'aile dirigée par le sous-secrétaire Giovanbattista Fazzolari suggérerait à Meloni de s'en tenir à l'essentiel, donc de procéder à la rupture. Alors qu'il y a une fronde, une grande fronde, qui la pousse à négocier avec von der Leyen jusqu'à la dernière minute utile, afin de parvenir à un accord. Une faction qui comprendrait Fitto lui-même, mais aussi des ministres de haut rang comme Guido Crosetto. Ou encore le vice-ministre des Affaires étrangères, Edmondo Cirielli. Mais à quel point la discussion s'est-elle enlisée ? Le noeud est sur la vice-présidence exécutive de la Commission, demandée par Meloni mais sur laquelle von der Leyen n’était pas d’accord. L'Italie pourrait finalement obtenir une nomination importante comme le budget. Hier, les 24 députés du FdI se sont réunis, mais sans fumée blanche. Il en va de même pour le sommet entre les chefs des délégations de l’ECR : certains voteront oui, d'autres non, en fonction de leur nationalité. Ce qui inquiète Meloni est aussi la réaction de la Ligue. Car si Salvini d'un côté se montre conciliant, " aucune répercussion sur le gouvernement ", mais de l'autre les faucons de la Via Bellerio commencent déjà à provoquer les alliés de Frères d'Italie. »
Raffaele Fitto
ANALYSE, La Stampa, d'A. Barbera, « Un Pacte Vert "juste mais pragmatique", von der Leyen tente d'unir des mondes que tout oppose » : « La transition écologique doit être "juste" mais aussi "ouverte à la technologie" et même "pragmatique". Lors de sa rencontre avec ECR, Ursula von der Leyen a dû parler longuement du Pacte Vert, car aujourd’hui elle devra convaincre les députés européens, à Strasbourg, et le Pacte Vert est sûrement le thème le moins consensuel et le plus dangereux pour elle. Pendant la campagne, le PPE et les Verts ont eu deux approches très différentes : pour les uns ce n’est "pas une idéologie mais le signe d'une Europe plus prospère, innovante, compétitive", pour les autres c’est un engagement pour "la justice climatique et la justice sociale". Là où les premiers n'entendent pas revenir sur l'horizon 2050 pour la neutralité carbone, les seconds souhaitent un objectif 2040. Dernier point de crispation : le PPE, Renew et ECR sont opposés à la création d'un fond commun pour la transition financé par la mise en commun de la dette, mais le PSE et les Verts y sont très favorables. Le soutien des Verts à von der Leyen pose donc question, ce que Angelo Bonelli, élu écologiste, résume : "la neutralité technologique m’inquiète : c'est un mot d'ordre de la droite". La question du Pacte Vert est terriblement complexe, car il coûte très cher et nécessite une stratégie pour ne pas nuire à l'économie de l'UE et ne pas avantager la Chine ou les Etats-Unis. Mario Draghi travaille justement sur cette question. Dans un rapport sur la compétitivité du l'Union qu'il devrait présenter en septembre, il souligne que "Pékin monopolise la chaine d'approvisionnement des technologies vertes" et que Washington met en œuvre "une politique protectionniste pour attirer les industries, même européenne, sur le territoire national". Au milieu, il y a l'Europe des 27, sans politique industrielle. Un seul exemple : là où un watt produit avec des panneaux solaires coûte environ 17 centimes en Chine, il coûte 28 centimes aux Etats-Unis et entre 24 et 30 en Europe. Ursula von der Leyen cherchera sûrement une issue à cette situation complexe en mettant en avant quelques axes majeurs : augmentation des investissements, ce qui pourrait passer par la création d'un marché unique des capitaux ; une diminution des importations pour promouvoir la production européenne ; moins de bureaucratie. Difficile de savoir si cela suffira pour ménager les Verts et les Conservateurs. »
COMMENTAIRE, Corriere della Sera, de M. Franco, « Une ambiguïté transversale qui affaiblit la crédibilité » : « Il est probable que l'Italie obtienne un poste important au sein de la Commission européenne pour l'actuel ministre et proche de Giorgia Meloni, Raffaele Fitto (Frères d’Italie). Le soutien de la Présidente du Conseil à Ursula von der Leyen pour sa reconduction à la tête de la Commission semble presque inévitable afin de ne pas se retrouver écrasée par l'extrême-droite. Pourtant, le vote d'hier sur le soutien à l'Ukraine a laissé planer une certaine ambiguïté sur le comportement de la majorité et des oppositions italiennes, divisées même en interne. Ce n'est pas tant l'opposition de la Ligue ni des Patriotes européens qui surprend, mais l'abstention de Fratelli d'Italia, le parti de Giorgia Meloni. En particulier sur la résolution du Parlement européen désapprouvant les visites décidées unilatéralement par le Premier ministre hongrois Viktor Orbán en Russie. Alors qu'il assure la présidence tournante de l'UE, Orbán a rencontré Vladimir Poutine pour promouvoir une trêve, au moment même où le président russe bombardait un hôpital pour enfants à Kiev. Mais hier, FdI s'est abstenu, considérant la résolution comme une attaque instrumentalisée contre le gouvernement hongrois. Ce choix a été perçu comme la confirmation d'une attitude ambivalente à l'égard de l'extrême-droite à laquelle appartient Orbán. D'autant plus que la Présidence du Conseil italien continue d'assurer son soutien à l'Ukraine. Sur l'utilisation d'armes sur le territoire russe, Fratelli d'Italia et Forza Italia se sont abstenus, la Ligue a voté contre de même qu'un pan du Parti démocrate qui se déchire sur la question, et le Mouvement 5 Etoiles a attaqué l'Europe. Résultat, l'Italie apparait chancelante en matière de politique étrangère. Peut-être que cela n'affectera pas les négociations avec von der Leyen pour un poste de commissaire pour le ministre Fitto. Il est cependant peu probable que cela évite les attaques de Matteo Salvini et de ses patriotes européens contre Giorgia pour son soutien probable à la Présidente sortante de la Commission européenne ; ni que cela renforce la crédibilité italienne dans l'UE. Le soutien que les Verts, forts de 54 voix, apporteraient à U. von der Leyen pourrait réduire la marge de manœuvre de G. Meloni, même s'il y a toujours un risque lié aux ''francs-tireurs''. A voir donc si le soutien de FDI serq explicite ou non, et si ses 23 voix seront décisives ou simplement supplémentaires. Entre M. Salvini et G. Meloni, on a l'impression qu'une fois les jeux clos à Bruxelles, la situation au niveau national se chargera de nouvelles tensions. »
PORTRAIT, Corriere della Sera, de Raffaele Fitto (Frères d’Italie), ministre des Affaires européennes, chargé des Politiques de Cohésion et du Plan national de Relance, « De très jeune président de la région des Pouilles à ‘Monsieur Plan de Relance’ (proche de Giorgia Meloni), la carrière du ‘jeune’ Fitto » : « Il a fait ses débuts avec la Democrazia Cristiana jusqu’à la dissolution du parti en 1994 avant de passer, plus tard, à Forza Italia puis a finalement rompu avec Silvio Berlusconi. La Présidence de la région Pouilles lui a échappé à plusieurs reprises à quelques voix près, mais il l’avait emporté en 2000, à seulement 31 ans. En 2008, sous le quatrième gouvernement Berlusconi, il fait la connaissance de Giorgia Meloni, alors ministre la Jeunesse et lui ministre chargé des Régions. Dix ans plus tard, en 2018, il apportera son soutien à Fratelli d’Italia qui est encore minuscule dans le paysage politique. Il a donc eu du flaire et su voir à long terme car on connaît la suite. Lorsque Giorgia Meloni arrive à la tête du gouvernement, elle le nomme en charge du Plan de relance. Aujourd’hui, à pas tout à fait 55 ans, le défi est de décrocher un poste de commissaire à Bruxelles, mais Raffaele Fitto est quelqu’un qui se remonte les manches et se donne les moyens. Sur le plan judiciaire on compte une enquête pour un financement d’un demi-million d’Antonio Angelucci, une demande d’assignation à résidence rejetée par la Chambre et une enquête sur la gestion des EHPAD. Il a été blanchi sur tous les dossiers. On lui reconnaît l’art de la médiation, ce qui est toujours utile à Bruxelles. Il peut aussi ajouter à son CV les milliards du Plan de Relance qu’il a su décrocher et gérer. »
COULISSES, Repubblica, de C. Lopapa, « Une nouvelle classe dirigeante et la défense des droits : la famille Berlusconi veut relancer le parti » : « Hier, pendant des heures, les agences de presse ont repris les propos de Pier Silvio Berlusconi à l'occasion de la présentation de la nouvelle grille des programmes de Mediaset. En particulier, ces déclarations sur les "modérés qui sont majoritaires en Italie" mais à qui il manque "quelqu'un en qui ils se reconnaissent vraiment", au point de converger vers Giorgia Meloni, provoquant un effet déstabilisant au sein de Forza Italia. Que se passe-t-il ? La famille du fondateur, Berlusconi, est-elle en train de prendre les distances de la direction du parti ? Ne croit-elle pas en Antonio Tajani ? Au moment où la créature politique du Cavaliere s'est relancée obtenant 9,72 % des voix aux élections européennes, dépassant la Ligue ? Antonio Tajani veut comprendre si ces propos doivent vraiment être interprétées comme un acte de méfiance à son égard. Au téléphone, le fils de Berlusconi explique que ce n'est pas le cas, que le rôle du coordinateur de Forza Italia n'est pas du tout remis en cause, que la famille lui confirme pleinement sa confiance. Toutefois ‘’tout ne va pas dans le bon sens, il faut corriger le tir’’. La "stabilité" du gouvernement Meloni est un fait positif, mais la stabilité n'est pas tout non plus. "Nous avons besoin d'un renouveau de la classe dirigeante de Forza Italia" ; Pier Silvio Berlusconi estime que si Forza Italia veut conquérir ce fameux centre, il devra miser sur de nouveaux visages, si possible des jeunes afin de transformer une "Forza Italia de la résistance" en une "Forza Italia de défi". Bref, il faut se renouveler. La famille Berlusconi, qui reste l'actionnaire majoritaire du parti, avec 600 000 euros versés juste avant les élections européennes par les enfants Berlusconi, l’exige. Et Tajani ne pourra plus trop attendre, il annonce d’ailleurs un renouveau après l'été. Marina et Pier Silvio Berlusconi ne veulent pas que Forza Italia s'aplatissent sur la droite de gouvernement ; l'intempérance sécuritaire et les restrictions des droits civiques ne sont pas appréciés pas les héritiers de Berlusconi. Matteo Salvini est considéré comme un opposant : le cafouillage sur le baptême de l’aéroport de Malpensa, mais surtout sa proposition d'annuler la redevance de la RAI ont été considérés comme des coups bas. Et même avec la Présidente du Conseil, les choses ne se passent plus comme avant. Le fort rapport d’amitié entre Giorgia et Marina n'est plus qu'un lointain souvenir. Forza Italia devra échapper à l'étreinte mortelle des souverainistes, et savoir se transformer enfin en "Parti populaire italien". Antonio Tajani est un leader avisé. »
Pier Silvio Berlusconi
ENTRETIEN, La Stampa, d’Elly Schlein, secrétaire du Parti démocrate, " Toute la Ligurie est paralysie à cause de Giovanni Toti ; la droite applique la méthode des deux poids et deux mesures ", par M. De Fazio : « Giovanni Toti aurait déjà dû démissionner, il bloque avec lui toute l’administration de la Ligurie. "TeleMeloni’’ parle depuis des semaines des Pouilles et en Ligurie, avec un président qui a été arrêté depuis deux mois pour des accusations très graves, les ministres se transforment en avocats et attaquent le pouvoir judiciaire. Il est inacceptable qu'une région entière soit paralysée par les affaires judiciaires concernant le président de région Giovanni Toti. Face à des accusations aussi graves et à des mesures judiciaires qui ont étés récemment confirmées, G. Toti aurait déjà dû démissionner. On ne peut pas bloquer la Ligurie le temps de l'enquête ; cette situation perturbe l’économie et ralentit les chantiers. Nous avons rassemblé toutes les forces qui s'opposent à la droite ; en tant que Parti démocrate, nous n'opposons pas de veto, mais nous n'avons pas l'intention d'y être soumis. Giorgia Meloni doit signer la suspension du Président de Région Giovanni Toti. »
ARTICLE, La Stampa, de F. Capurso et F. Moscatelli, « Pier Silvio à l'attaque » : « L’un des enfants du Cavaliere, alors qu'il présentait hier soir les nouveaux programmes de Mediaset, a évoqué l'hypothèse d'une entrée en politique, sur le modèle de son père. Il admet "sa fascination pour la politique", une fascination inhérente à "un ADN que, hélas, je ressens". Mais il écarte une future candidature, arguant que "ce serait un suicide". Des propos qui ont plongé Forza Italie dans l’agitation, où personne ne saurait dire quels sont les plans de Pier Silvio Berlusconi. De son côté Giorgia Meloni craint que les velléités de l'héritier Berlusconi n'influencent la coalition, même si elle a jusqu'à présent pu trouver en Antonio Tajani un allié fiable. Mais celui qui a été le plus visé par Pier Silvio Berlusconi, c'est sans aucun doute Matteo Salvini, d'abord pour sa proposition d'augmenter le pourcentage de publicité sur la RAI pour éviter une hausse de la redevance, "une catastrophe complète, à contre-courant de ce qu'il faudrait faire" pour le patron de Mediaset. Puis sur l'aéroport de Milan Malpensa, même s'il a déclaré que "ça nous fait plaisir", il a aussi critiqué la précipitation avec laquelle la décision a été prise. Matteo Salvini a réagi en se dédouanant, notamment pour l'affaire de l'aéroport, avant de proposer à Pier Silvio Berlusconi " un débat sur l'avenir de la télé en Italie". Du côté de FdI, on essaie de calmer le jeu en promettant que "la proposition de la Ligue ne sera pas tout de suite à l'ordre du jour, et nous ne voulons pas que la RAI devienne une entreprise contrôlée par ses sponsors". Du reste, la famille Berlusconi admet elle-même que plusieurs obstacles s'opposent à leur entrée sur le terrain : la question du conflit d'intérêt avec Mediaset, le poids de l'engagement politique, dont ils ont pu constater les dégâts sur leur père, et surtout l'état de Forza Italia, qui plafonne à 10% lors des élections et concurrencé par la gauche en pleine remontée. »
ARTICLE, Il Messaggero, de F. Bechis, « "Il y a trop de migrants chez nous", Giorgia Meloni se rend à Tripoli pour rassurer les Libyens » : « La Présidente du Conseil était hier à Tripoli avec son ministre de l’Intérieur, Matteo Piantendosi, pour prendre part au Forum Trans-méditerrannéen sur les migrations. D'entrée de jeu, elle a été attaquée par l'ONG allemande Sea Watch, qui a qualifié de "dystopique" leur politique migratoire, les a accusés de vouloir "augmenter le nombre de meurtre en Méditerranée" et leur a souhaité "tout le pire". Et Giorgia Meloni de répondre sur X que "nous continuerons à travailler pour arrêter l'immigration clandestine et les morts en mer". En effet depuis plusieurs semaines, le gouvernement d'unité nationale de Tripoli décrit une situation insoutenable sur le plan migratoire. Si les départs vers l'Europe ont chuté, la Libye fait face à une nouvelle réalité : de pays de transit, elle est devenue pays de destination, et d'après le ministère libyen de l’Intérieur, 2,5 millions de migrants, dont 80% de clandestins, se trouvent actuellement dans le pays. Entre les lignes, on peut lire un avertissement : si l'Europe et l'Italie ne nous aident pas, la pression accumulée risque de s’y déverser", d'où la visite de Meloni et Piantedosi, qui a déclaré qu'il "est essentiel de passer d'une coopération tactique entre pays à une approche stratégique régionale" afin de "créer les conditions d'une réduction régionale des flux illégaux vers quelque pays que ce soit. Quand les migrants arrivent en Afrique du Nord pour prendre la mer, nous avons déjà échoué dans notre mission de prévention des flux illégaux". Pour Giorgia Meloni, la stratégie tient toujours en deux mots : Plan Mattei. Un plan qu'elle aimerait voir faire des émules à Bruxelles, elle qui attend un signe de la part d'Ursula von der Leyen à ce sujet et notamment sur la question des "trafiquants d'êtres humains, les criminels les plus puissants au monde". Un plan que Matteo Piantedosi souhaite porter lors de la réunion des ministres de l'Intérieur du G7 et qui met d'accord les leaders méditerranéens. Mais il faudra sans doute plus pour rassurer le fragile gouvernement libyen, en proie à une pénétration russe de plus en plus importante. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
21:48 | Lien permanent | Commentaires (0)
Interview de Lionel Baland à propos de la fermeture du magazine patriotique allemand Compact.
Allemagne. Reportage de Nicolas de Lamberterie sur la fermeture du magazine patriotique allemand Compact par les autorités (de 5’18’’ à 10’07’') :
21:17 | Lien permanent | Commentaires (0)
"Meloni-Ursula, la négociation finale."
Italie. Revue de presse.
Les tractations autour de la Présidence de la Commission européenne et en particulier les échanges entre Ursula von der Leyen et Giorgia Meloni font la Une des quotidiens italiens : « Von der Leyen, les négociations n’en finissent pas » (Corriere della Sera), « Ursula ouvre la porte à Fratelli d’Italia » (La Repubblica), « Meloni-Ursula, la négociation finale » (La Stampa), « Nominations à la tête des institutions européennes ; des signes d’ouverture pour Meloni » (Il Messaggero). La campagne électorale de Donald Trump aux Etats-Unis continue également d’apparaître en Une.
PREMIER PLAN, La Repubblica, de M. Puccarielli, « Le rapport européen alerte sur l’information [en Italie], “Fratelli d’Italia a investi la RAI, le pluralisme est remis en cause’’ » : « Un rapport européen intitulé "Suivi du pluralisme de l'information à l'ère numérique" évoque ‘’l'occupation et la répartition [des postes], par le principal parti au pouvoir" au sein la RAI, où "la qualité et la crédibilité des médias de service public semblent fortement diminuer et le pluralisme de l'information s'est grandement détérioré". Il s’agit d’un projet de recherche soutenu par la Commission européenne afin d’identifier les risques potentiels pour le pluralisme de l'information dans les États membres et les pays candidats à l’entrée dans l’UE. Hier, le document a été distribué à tous les membres du comité de surveillance de la RAI par la présidente du comité Barbara Floridia (Mouvement 5 étoiles), alertant sur l'état de santé de l'information en Italie. Plusieurs affaires sont mentionnées concernant la télévision publique écrasée par les désidératas du gouvernement et du centre-droit. Par exemple, avec les amendements proposés par les représentants de Fratelli d’Italia qui ont créé un "dangereux déséquilibre, et vont à l’encontre de l'un des principes fondamentaux de la campagne électorale" avec la distinction dans le décompte du temps de parole des discours institutionnels de la Présidente du Conseil et des ministres. A la RAI, "le cadre législatif actuel – découlant de la réforme voulue par Matteo Renzi - ne garantirait pas l'autonomie du service public vis-à-vis du pouvoir politique". Ce rapport du prestigieux Robert Schuman Centre for Advanced Studies corrobore les craintes et les alertes émises par plusieurs journaux, forces d'opposition et syndicats de journalistes jusqu'ici ignorées par la droite et qui pourrait être accusés de ne pas être neutres. L'étude cite également le cas d'Antonio Angelucci, député léghiste connu pour ses absences à la Chambre, entrepreneur dans le domaine de la santé, propriétaire d'un groupe d'édition qui contrôle plusieurs journaux et qui a maintenant "l'intention d'acquérir l'agence de presse AGI à ENI". Le rapport relève également "une tendance inquiétante aux poursuites pénales et civiles contre les journalistes, y compris de la part de membres du gouvernement". Barbara Floridia appelle à ‘’doter l'Italie d'une loi conforme [aux exigences européennes] et à une réforme sérieuse sur les conflits d'intérêts et l'incompatibilité entre les fonctions publiques et l’occupation de certaines fonctions dans les médias’’. »
ARTICLE, La Repubblica, « De la Tuscia à Strasbourg, l’ascension de la militante anti-avortement qui a trahi Forza Italia et enchanté Arianna Meloni » : « Finalement, la flamme n’aura pas pris en Europe, comme le prophétisait Arianna Meloni lors d’un meeting dans le Molise. Mais dans la région italienne de la Tuscia, elle a tout de même fait quelques étincelles. À Viterbe près de Rome, Fratelli d’Italia réalise un score de 40%, et pour remercier ce fief, les sœurs Meloni ont décidé de présenter la candidature à la vice-présidence d’une eurodéputée nouvellement élue et sans aucune expérience politique. Antonella Sberna, 42 ans, vient de Viterbe et a su aller dans le sens du vent. Après un stage au Parlement européen en 2005, A. Sberna a toujours fréquenté les modérés du centre droit. Après avoir été élue au conseil municipal de Viterbe, elle quitte Forza Italia en 2019 pour rejoindre Fratelli d’Italia, où son mari deviendra le chef de groupe du parti dans le Latium. Et c’est lui qui met Alessandra Sberna en contact avec Arianna Meloni, qui fait en sorte de l’ajouter sur la liste des européennes. Elle est peu appréciée de Forza Italia pour sa trahison, mais aussi au siège de Fratelli d’Italia, où on considère qu’elle a volé le siège à d’autres, plus méritants. Et que dire de l’opposition, qui a tout fait hier pour qu’elle ne soit pas élue vice-présidente, en insistant sur ses positions anti-avortement, qui ne serait ‘’pas un droit mais un échec’’ d’après l’intéressée. Des propos qui, apparemment, ont finalement été acceptés par le Parlement européen. »
COULISSES, La Stampa, d’I. lombardo, « Bolkestein et Fitto, l’ultime négociation de Meloni » : « Il n'est pas facile de prédire ce qui se passera demain au Parlement européen, et bien que les journaux se voient souvent attribuer des compétences divinatoires, le choix que Giorgia Meloni imposera aux 24 députés de Fratelli d'Italia n’est pas évident. D'après ce qui a filtré, la décision sera prise entre ce soir et demain matin, après un échange en visio entre Meloni et les députés Carlo Fidanza et Nicola Procaccini, et après un appel téléphonique avec Ursula von der Leyen. Le premier signal, très positivement accueilli par Fratelli d'Italia, est l'élection d'Antonella Sberna à la vice-présidence du Parlement européen. C'est la "reconnaissance politique" que Meloni demandait depuis des semaines et qu'elle attendait après l'humiliation qu'elle a subie en étant exclue des négociations pour les nominations à Bruxelles. Renforcée par un double résultat, car le groupe des Conservateurs et Réformistes, ECR, gagne également un autre vice-président, le Letton Roberts Zile. ‘’L'intérêt italien représenté", "le rôle prestigieux", "la reconnaissance de la droite italienne", sont des résultats - affirme Meloni - jamais obtenus par la droite italienne la plus à droite. De nouveaux contacts ont également eu lieu entre Meloni et Roberta Metsola. La présidente reconfirmée du Parlement européen, issue du PPE, tente depuis des semaines de persuader la Présidente du Conseil italien de voter en faveur d’U. von der Leyen, en évitant de marginaliser l'Italie à un moment très délicat pour l'Europe. Metsola aurait tiré parti d'un fait important : le nouveau supergroupe de souverainistes, les Patriotes du Premier ministre hongrois Viktor Orban, la Française Marine Le Pen et M. Salvini, sont exclus de la vice-présidence, tandis qu’ECR en fait partie. Le cordon sanitaire a tenu bon mais il s'est élargi. C'est le deuxième signal bien reçu par FdI. Le troisième signal a été à peine abordé lors des discussions d'hier entre la délégation conservatrice et Mme Von der Leyen. Ce n'était certainement pas le contexte pour parler du poste de commissaire qui reviendra à l'Italie. Dans les coulisses des négociations purement politiques, les diplomates insistent sur quatre cases : Concurrence, Industrie, Budget et Marché intérieur. L'une d'entre elles reviendra à l'Italie, et c'est Raffaele Fitto, ministre directement chargé des affaires européennes, de la politique régionale, de la cohésion et du Sud, qui occupera le poste de commissaire. Meloni demande que des pouvoirs concrets lui soient conférés sur certains dossiers qui concernent principalement l'Italie. Le plan national de relance et de résilience est considéré comme acquis. L'autre dossier concerne les règles de concurrence européennes. Hier, des sources de poids proches de FDI ont confirmé une discussion ouverte sur la directive Bolkestein, pour laquelle l'Italie fait l'objet d'une procédure d'infraction, et une éventuelle vice-présidence consacrée à la débureaucratisation. Meloni doit donner une réponse aux propriétaires d’établissements balnéaires, qui attendent d'elle des réponses cohérentes avec les promesses faites ces dernières années. C'est justement R. Fitto qui travaille depuis des mois pour un compromis, dans le sillage de la solution identifiée par le gouvernement Draghi, qui avait imaginé des formes de compensation pour les actuels concessionnaires lorsque les plages se retrouveraient sur le marché libre. La nouvelle Commission, née dans la continuité de l'ancienne, ne pourra pas se renier, mais un signal dans cette direction - sur la concurrence – est attendu par le parti de Meloni. »
EDITO, Il Foglio, de C. Cerasa, « Rester coincé entre les européistes et les populistes signifie marginaliser l’Italie, il faut voter Ursula von der Leyen sans crainte » : « Le Parlement européen a reconduit hier Roberta Metsola comme présidente. Forza Italia, mais aussi la Ligue, Fratelli d’Italia, et le PD ont voté en sa faveur, ce qui montre que faire front en Europe est possible, même entre partis rivaux. Mais si cette réélection était attendue, celle de von der Leyen l’est beaucoup moins, et il est probable que les partis se présentent divisés et incapables de travailler en équipe pour obtenir ce qui serait utile à l’Italie. Nous savons déjà que la Ligue ne votera pas en faveur de la présidente sortante ; nous savons que Forza Italia le fera, tout comme le Parti démocrate ; mais personne ne peut encore dire si Fratelli d’Italia votera demain en raisonnant sur le plan italien ou bien sur le plan européen. Si la situation italienne préoccupe trop FdI, alors Giorgia Meloni refusera d’offrir sur un plateau d’argent à Salvini la critique facile qui consisterait à dire qu’elle se rapproche de la ‘’droite mainstream’’. Si en revanche elle choisit de se tourner vers l’Europe, alors il lui sera facile de comprendre qu’elle n’a qu’un seul choix pour se renforcer, croître, compter un peu plus, avoir un commissariat de poids…voter Ursula von der Leyen sans délai et avec transparence, comme l’avaient déjà fait ses alliés tchèques ou polonais en 2019, en expliquant tout ce que peut apporter à l’Italie une présidente de Commission élue avec les voix décisives du parti au pouvoir. Outre le facteur Salvini, d’autres éléments pèseront sur le vote en faveur de von der Leyen : la volonté de se distancier de la droite nationaliste à la Le Pen, de la droite eurosceptique à la Orban, des polonais du PiS qui votent moins contre von der Leyen que contre leur ennemi national, Donald Tusk, et enfin la volonté de se distinguer des droites pro-Trump à un moment où son retour semble toujours plus probable. Mais ce qui pèsera le plus, c’est sans doute l’examen de conscience de Meloni : une droite qui soutient l’Ukraine, l’Europe, l’atlantisme, qui combat Poutine, peut-elle se permettre de rester coincée entre ceux qui rêvent de défendre la démocratie et ceux qui veulent la désarmer ? »
COULISSES, Corriere della Sera, de M. Guerzioni, « Meloni veut des garanties "solides" : ce qui compte, c'est ce qui est dans le programme. Un coup de fil est prévu dans les prochaines heures. ‘’Ursula von der Leyen ? Son attitude a changé’’ estime le ministre Francesco Lollobrigida » : « Giorgia Meloni ne dévoile pas encore ses cartes, elle veut négocier jusqu'à la dernière minute et obtenir le maximum "dans l'intérêt de l'Italie", avant d'accorder à Ursula von der Leyen les 24 voix de Fratelli d’Italia. C'est ainsi que Giorgia Meloni raisonne en ces heures de veille avec les ministres et les parlementaires FdI, qui s'accordent à dire que "la décision n'est pas prise et que le véritable nœud de la négociation est le Pacte vert". Les méloniens écartent la voie de l'abstention et ne laissent que deux voies ouvertes : soutien ou rejet. ‘’Nous devrons expliquer notre choix publiquement et nous ne le ferons qu'après que la candidate à la présidence se sera exprimée", c'est la ligne que Meloni a officieusement donnée à ses ministres, consciente que son choix fera encore la une des journaux. La majorité est partagée entre le non de la Ligue, le oui de Forza Italia et l'attentisme de FdI. Hier, U. von der Leyen a rencontré le groupe des conservateurs et au cours de cette heure qu'elle a qualifiée d'"intense", elle n’est pas parvenue à dissiper les nombreux doutes des Meloniens, qui ont pourtant apprécié l'exclusion de l'agenda des Patriotes de Le Pen, Salvini et Orbàn. G. Meloni a apprécié les propos sur la sécurité, la défense et l'Ukraine, tandis que sur le Pacte vert, elle a demandé, par la voix de son principal eurodéputé Carlo Fidanza, un "changement radical ". Les Meloniens se plaignent que von der Leyen, ‘’pour plaire aux Verts, ait été évasive" sur ce point. Pour que le "non" se transforme en "oui", la Présidence du Conseil attend des "garanties fortes et précises". Un portefeuille pour Raffaele Fitto qui combine la cohésion avec des responsabilités de premier plan telles que le marché intérieur, l'industrie ou la concurrence. Ce dernier point est l'un des mots clés de la négociation, car Meloni aurait demandé à von der Leyen d'avoir un œil sur la directive Bolkestein. La libéralisation de la gestion des plages, à laquelle la droite italienne résiste depuis longtemps, est également en jeu. »
LE POINT, S. Folli, Repubblica, « Dernière ligne droite pour Meloni » - « Le parcours de Giorgia Meloni à travers ses propres contradictions et celles de l'Europe, dont certaines coïncident, arrive au dernier tournant. Après de nombreuses hésitations, elle devrait voter en faveur d'Ursula von der Leyen. La tension qui accompagne les dernières heures avant le vote est surtout un phénomène médiatique, car en réalité un non-vote ou une abstention (qui compterait comme un vote négatif) du groupe Fratelli d'Italia n'aurait aucun sens » : « Le vrai nœud de la question Ursula concerne le vote des Italiens, c'est-à-dire de Giorgia Meloni. Celle qui gouverne l'une des plus grandes nations européennes est encore en pleine évolution interne. Si elle s'arrête, si elle se limite à l'abstention, selon les conseils de certains de ses collaborateurs, à quoi aboutit-elle ? A rien. Elle ne retrouvera aucun crédit auprès de ses anciens ‘’associés’’, dont elle s'est elle-même débarrassée en prenant la défense de l'Ukraine contre les pressions des pro-russes bien représentés dans son gouvernement comme dans l'archipel des droites européennes. L'atlantisme constant et revendiqué qui a tant surpris et valu à Giorgia Meloni l'estime de l'administration de Washington (version Biden) est un choix qui doit être confirmé par le vote pour la Commission. Concrètement, un vote en faveur d'Ursula von der Leyen est la seule voie logique pour la Présidente du Conseil. Ce serait le premier port (et non le dernier) de l'évolution conservatrice du parti et la seule option qui lui laisserait une marge de manœuvre en Europe. À l'heure où les tensions internationales s'accroissent, l'Union sait que l'heure n'est pas aux divisions internes. »
ANALYSE, Il Foglio, de L. Gambardella : « Meloni va à Tripoli et laisse le Parti démocrate s’occuper du Plan Mattei » : « Alors que la présidente du conseil est attendue aujourd’hui à Tripoli pour participer au Trans-Mediterranean Migration Forum, nombreux sont ceux qui, à Rome, se demandent où en sont les rencontres annuelles promises par le gouvernement pour discuter du Plan Mattei. Lia Quartapelle, députée du PD, explique que pour l’instant aucune date n’a été communiquée. Pour elle, ce plan reste pour l’instant un peu creux. Et, paradoxalement, les seuls qui essaient de le remplir sont précisément le Parti démocrate et l’Alliance des Verts et de la Gauche, comme il y a peu, quand ils ont voulu donner plus de budget au Plan Mattei en commission environnement. Pour Quartapelle ‘’ce n’est pas une surprise, nous reconnaissons que ce projet est ambitieux, et justement nous le prenons au sérieux et ne voulons pas qu’il reste un vœu pieu’’. Le Plan est financé par des coupes budgétaires dans d’autres secteurs, notamment 2,5 milliards retirés à la coopération pour le développement. En Janvier dernier, une augmentation de 500 millions d’euro a été votée, de quoi faire tourner ce que la majorité appelle ‘’la régie’’ du Plan. Mais pour le PD, c’est largement insuffisant : ‘’je ne sais pas comment on peut penser proposer un plan de ce genre, pour 54 pays’’. C’est pourquoi le parti a demandé une augmentation à 1 milliard pour 2024, 2025 et 2026. ‘’La Chine dépense 10 milliards par an en Afrique, est-il crédible de vouloir contester sa domination avec quelques petits millions ?’’ s’interroge Quartapelle. Mais plus que l’argent, c’est le contenu même du plan qui reste flou pour l’instant : ‘’quel est notre plan pour le Mozambique ? pour l’Ethiopie ? pour le Ghana ?’’ martèle la députée. Pour Meloni, qui débarque pour la deuxième fois en quelques mois à Tripoli, les chiffres sont de son côté, notamment sur l’immigration. En 2024, le nombre de débarquements illégaux en Italie a chuté de 60%, les opérations de search and rescue de 67%, mais les sauvetages en mer ont par contre augmenté de 50%. Un autre chiffre intéressant, que le ministère de l’Intérieur ne fournit pas : 10 500 personnes ont été interceptées par les autorités libyennes, un chiffre en augmentation. En somme, les migrants n’ont pas disparu, ils sont bloqués en Afrique, et sur ce sujet l’Italie et l’Europe ne disent rien. ‘’Le Plan Mattei, selon Quartapelle, ne donne aucune réponse en ce qui concerne la stabilité de la zone la plus stratégique pour nous, le Sahel et l’Afrique du Nord. Si le gouvernement croit pourvoir tenir la dragée haute à la Russie et à la Chine de cette façon, il se berce d’illusion. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
08:47 | Lien permanent | Commentaires (0)
17/07/2024
"L’affaire Vannacci n’est pas encore close : les lepénistes insistent, mais la confrontation est reportée à plus tard."
Italie. Revue de presse.
COMMENTAIRE, Corriere della Sera, de M. Franco, « Des négociations secrètes pour éviter l’isolement » : « Les prévisions indiquent que, ouvertement ou non, les voix du groupe conservateur dirigé par la Présidente du Conseil italienne, ou du moins celles de son parti, seront bien en faveur de von der Leyen, le 18 juillet. Ce serait une bonne nouvelle pour l'Italie. On parle moins, en revanche, des problèmes que rencontre la Ligue à la vice-présidence des Patriotes pour l'Europe, le nouveau groupe d'extrême-droite. Il s'agit pourtant d'un faux pas révélateur. Le vice-Président du Conseil et leader du Carroccio, Matteo Salvini, affirme qu'il s'agit d'un "non-sujet". Il ajoute : "Avec von der Leyen, qui revient, sans que l’on tienne compte du vote des Italiens, je pense que Vannacci est le dernier des soucis’’. Mais il semble bien l'être. ‘’C'est un problème à cause des déclarations’’ du général, a fait savoir le parti de Marine Le Pen. ‘’Nous en discuterons, nous essaierons de trouver une solution’’ a dit le chef de la délégation du Rassemblement national, Jean-Paul Garraud. Et l'on se rend compte à quel point les positions homophobes du symbole de la nouvelle formation léghiste, et certaines déclarations encore plus extrêmes que les lepénistes, sont devenues gênantes aujourd'hui. Les élections en France ont montré que le radicalisme souverainiste peut grandir mais ne peut pas gagner s'il ne parvient pas à attirer des alliés. Avoir un personnage comme Vannacci comme numéro deux à Strasbourg confirmerait un éclatant et stérile isolement pour l’Italie. Pour neutraliser le contingent de possibles ‘’francs-tireurs’’, le seul antidote, selon le mode de fonctionnement de l'UE, est une négociation confidentielle : si confidentielle qu'hier le ministre de l'Agriculture, Francesco Lollobrigida, un mélonien tout terrain, à Bruxelles pour un sommet, a préféré ne pas commenter les rumeurs de contacts entre von der Leyen et Meloni. »
ARTICLE, Corriere della Sera, de F. Basso : « L’affaire Vannacci n’est pas encore close : les lepénistes insistent, mais la confrontation est reportée à plus tard » : « L’affaire Vannacci est-elle close ? À en croire la délégation française, qui ne compte pas faiblir, rien n’est moins sûr. En entrant dans la réunion du groupe des Patriotes, le chef lepéniste, Jean-Paul Garraud, a admis que le général Vannacci ‘’est un problème : nous allons maintenant en parler et nous essaierons de trouver une solution’’. Si le RN est l’actionnaire majoritaire du groupe, devant Fidesz et la Ligue, son point de vue n’est pas partagé : pour Jorge Buxadé Villalba de Vox, ‘’Ce n’est pas une question qui nous concerne, elle doit être discutée avec la délégation italienne’’. Les représentants danois et hongrois choisissent, eux, d’éviter le sujet. Une discorde embarrassante pour les Patriotes. Vannacci quant à lui, arrivé en retard, est moins fanfaron qu’à son habitude : il a déclaré aux journalistes être ‘’calme’’ et a reconnu que ‘’bien sûr’’ son cas allait être évoqué. Auprès de la presse italienne, Vannacci est resté très évasif. Quand on lui demande s’il est encore vice-président, il répond qu’il ‘est ‘’arrivé il y a deux minutes, donnez-moi le temps, l’objet de notre discussion est Ursula von der Leyen’’. En vérité, le groupe n’a pas discuté du cas de Vannacci ce jour-là. Comme le rapporte Jean-Paul Garraud, ‘’nous en avons un peu parlé, mais pas beaucoup, parce que monsieur Vannacci est arrivé en retard et que la réunion avec tout le groupe commençait bientôt’’. Il a toutefois ajouté que ‘’nous en parlerions’’. Rien du côté de Jordan Bardella, fraîchement élu président du groupe, qui s’est refusé à parler de Vannacci : ‘’je le ferai en temps voulu’’. Depuis Gênes en revanche, Matteo Salvini est intervenu pour défendre son député : ‘’pour moi, c’est un non-problème’’. »
EDITORIAL, La Stampa, de F. Sforza, « Si Le Pen donne à Salvini une leçon sur les droits » : « Mais être homophobe n’était pas une opinion de droite ? C’est ce qu’on dû se demander les soutiens de Vannacci face à la perplexité qu’il déclenche chez les français du RN, pour qui ses positions sur les droits des homosexuels ne sont pas en accord avec leur ligne politique. Ce n’est pas la première ni la dernière fracture entre les droites européennes, mais ce n’est pas non plus le symptôme d’un débat interne, plutôt celui d’une dérive politique. Premièrement, il aurait pu être bon de se renseigner sur les positions de ses partenaires, d’autant qu’un simple moteur de recherche suffit pour savoir que le RN ne souhaite plus abroger la loi de 2013 sur le mariage homosexuel. Peut-être que c’est un calcul électoral, mais en attendant ce changement montre une chose : le débat de société qu’il y a eu en France sur la question a modifié la position de l’extrême-droite à ce sujet. C’est comme ça que cela fonctionne pour les questions de droit, tout dépend de la culture du pays. Le débat culturel, notamment sur les droits, ne peut pas faire abstraction des témoignages concrets et de l’évolution d’une société. C’est à se demander si l’extrême-droite de Vannacci est consciente que 25 000 citoyens, dont lui, sont mariés à des étrangers, et que tirer à boulet rouge sur ces derniers revient donc à ne pas les prendre en compte ? Que les unions civiles entre homosexuels ont progressé de 31% l’année dernière et que cette dynamique va progresser ? Idem sur les questions de genre. Ce ne sont que des données, auxquelles il faut rajouter tous les raisonnements, les positions différentes mais légitimes, les doutes, les gens qui parlent de leurs expériences… et il ne s’agit pas d’une hégémonie culturelle de la gauche, comme l’extrême-droite la définit souvent, mais simplement de mutations internes à la société, des mutations mais aussi des électeurs que l’extrême-droite devra écouter. Car ses sympathisants, statistiquement, ne peuvent pas être tous des hommes blancs, italiens, et hétérosexuels. »
ARTICLE, La Stampa, de F. Olivo « Ursula-Meloni, négociations en cours - Von der Leyen à Strasbourg pour l'audition avec les Conservateurs. Négociations ardues autour de Sberna, proche de la sœur de G. Meloni, indiquée pour devenir vice-présidente du Parlement » - Aujourd'hui, réunion avec le groupe ECR "mais pas d'alliance" » : « Quarante-huit heures pour choisir son camp. Les contacts entre Giorgia Meloni et Ursula von der Leyen se multiplient en vue du vote de jeudi. Aujourd'hui, le Parlement européen lance la machine de la nouvelle législature et Fratelli d'Italia, sauf surprise, aura une vice-présidence. Le nom indiqué par le parti est celui de la nouvelle élue Antonella Sberna, de Viterbo, liée à la sœur de G. Meloni et chef du secrétariat politique de FdI, Arianna Meloni. Il n'y aura probablement pas de position officielle de FdI avant la dernière seconde. Dès 9 heures ce matin, Mme Von der Leyen sera assaillie de questions, qui promettent d'être polémiques, de la part des membres du groupe des Conservateurs. Les plus durs seront les membres des délégations qui ont déjà annoncé leur vote contre sa réélection ; les Italiens, plus prudents, invoqueront le virage à droite sur les questions les plus identitaires, l'immigration et la limitation des politiques écologistes, mais sans dévoiler leurs cartes. ‘’La commission a déjà déplacé son centre de gravité vers nous", répète Nicola Procaccini, coprésident du groupe. La rencontre ne sera pas décisive, explique FdI de manière informelle, car les négociations les plus stratégiques sont celles que Meloni mène au nom du gouvernement italien. Sur la table, il y a les délégations au Budget, pour le Plan de Relance et à la Cohésion. Le favori reste le ministre Raffaele Fitto, qui a reçu dans l'après-midi Valdis Dombrovskis, l'un des trois vice-présidents exécutifs de la Commission sortante, un rôle auquel l'Italie aspire, mais sur lequel von der Leyen ne semble pas disposée à céder. L'objectif d'ECR est de déplacer l'agenda du prochain exécutif européen vers la droite. Exactement le contraire de ce que souhaitent les députés européens de The Left, le groupe de la gauche européenne, sur les bancs duquel siègent aujourd'hui les élus du M5S. L'un d'entre eux, Gaetano Pedullà, a demandé à von der Leyen de clarifier sa relation avec ECR. Réponse claire : "Il n'y aura aucun type de rapport structurel avec eux". Les conservateurs se déplacent également à l'étranger. Le secrétaire Antonio Giordano s'envolera aujourd'hui pour Milwaukee afin d'assister à la convention des Républicains, le parti allié d'ECR. Si Meloni a envoyé des messages de solidarité à l'ancien président américain, elle a préféré ne pas commenter la campagne électorale. Contrairement à Matteo Salvini qui a annoncé un voyage américain pour rencontrer Trump. Fratelli d'Italia, par la voix de Giordano, semble avoir franchi le pas : " Avec qui sommes-nous ? Nous soutenons le parti républicain et leur candidat est Trump". »
ARTICLE, Il Messaggero, d’A. Bulleri : « Metsola ‘’l’œcuménique’’ peut devenir un plan B » : « Pour l’instant, ce n’est rien de plus qu’une suggestion, mais elle pourrait se concrétiser si Ursula von der Leyen ne l’emportait pas jeudi. Aujourd’hui à Strasbourg, les eurodéputés font leur rentrée, et plusieurs discutent de cette possibilité : Manfred Weber, président du PPE, aurait son plan B, qui se confirme être Metsola. Elle a en effet l’avantage de jouir d’un soutien plus large que von der Leyen, puisqu’elle a été élue avec 74% des voix à la présidence du Parlement européen, un pourcentage impressionnant qui pourrait augmenter encore cette année. Une hypothèse autour de laquelle Manfred Weber a déjà essayé de créer un consensus, ce qui n’est pas difficile : les réticents du PPE ou de Renew seraient ravis de voter pour elle plutôt que pour von der Leyen, tout comme la droite portugaise et espagnole. »
COULISSES, Corriere della Sera, de F. Verderami « Fratelli d’Italia envisage un vote favorable à Ursula mais les négociations sont encore en cours (et le rôle de Fitto comptera) » : « ‘’Je ne verrais pas d'inconvénient à ce que Mme von der Leyen soit réélue à la présidence de la Commission". Les raisons qui ont poussé Giorgia Meloni à s'exprimer ainsi il y a quelques jours, lors d'une réunion confidentielle, sont multiples : tout d'abord la reconnaissance qu'"Ursula s'est toujours comportée correctement avec notre gouvernement", et la conviction que la relation se poursuivra sur cette "ligne de collaboration" ; ensuite, la conscience que l'Europe ne peut pas se permettre une crise institutionnelle au milieu d'une crise internationale sans précédent. Bref, ce n'est pas la peur de l'isolement de l'Italie qui l'a poussée à s'exprimer de la sorte. C'est plutôt la volonté de montrer l'Italie comme un élément de stabilité au sein de l'Union, "alors que les autres grands pays sont dans une situation politique d'instabilité". Un message envoyé à l'Allemagne et à la France. Certes, les propos de Meloni laissent une marge d'incertitude, mais il s'agit d'une ambiguïté qui résulte des négociations sur le rôle qui sera attribué au représentant italien au sein du conseil de Bruxelles. Et il ne fait aucun doute que la médiation sera close avant le vote de confiance à bulletin secret du Parlement européen sur la direction de la Commission. Tout indique que von der Leyen aura à ses côtés le ministre Fitto, avec qui elle entretient d'excellentes relations et qui aurait été expressément indiqué à Meloni au cours d’entretiens confidentiels. La négociation porte sur le portefeuille qui lui sera attribué. Jeudi, l'UE aura son nouveau gouvernement. Lors de la rencontre, aujourd’hui, entre von der Leyen et le groupe ECR, dont Meloni est la cheffe de file. On s'attend à ce qu'à l'issue des discussions, les députés conservateurs obtiennent la "liberté de vote". En revanche, certains - Belges et Tchèques - ont déjà prévu de voter pour, tandis que les Polonais sont déterminés à voter contre. Quant à la délégation FdI, son attitude peut se résumer ainsi : "Si von der Leyen nous satisfait publiquement jeudi, nous voterons pour elle publiquement. Sinon, nous le ferons en secret". »
ARTICLE, La Stampa, de G. Agliastro : « La lettre de Viktor Orban à l’UE : “Maintenant, négocions la paix’’. Mais Bruxelles le boycotte » : « Le bras de fer entre Viktor Orban et l’UE est de plus en plus intense. Critiqué pour son tour du monde des dirigeants autoritaires, le premier ministre hongrois st surtout accusé d’avoir brisé la doctrine d’isolement diplomatique de la Russie en se rendant au Kremlin il y a quelques jours, chez un Vladimir Poutine qui l’a accueilli ‘’pas seulement comme un partenaire de longue date, mais aussi comme président du Conseil de l’UE’’. Un autre sujet de discorde est la lettre qu’il aurait envoyé pour prévenir les partenaires européens de ses voyages. Si la Commission affirme ne pas l’avoir reçue, Charles Michel admet qu’elle lui a été transmise. D’après des informations de la BBC, cette lettre appellerait les dirigeants européens à négocier la paix, assurant que Vladimir Poutine y est prêt, mais qu’il souhaite juste la démilitarisation de l’Ukraine. Dans la lettre, aucune mention de l’agression russe qui a déclenché la guerre. Du côté de la diplomatie européenne, Josep Borell est de plus en plus enclin à boycotter les sommets organisés par la Hongrie, comme celui des ministres des affaires étrangères organisé à Budapest. L’idée serait d’en organiser d’autres, en même temps, pour forcer le boycott. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
10:57 | Lien permanent | Commentaires (0)
16/07/2024
La magazine patriotique allemand Compact est interdit.
Allemagne. Le ministère social-démocrate de l'Intérieur interdit le magazine patriotique Compact dirigé par Jürgen Elsässer. L'interdiction s'applique également à la filiale de Compact, Conspect Film, et prohibe toute poursuite des activités antérieures.
En plus de l'interdiction qui vise le magazine, la police perquisitionne différents endroits, notamment le siège du magazine Compact.
Le ministre social-démocrate de l’Intérieur déclare : « Nous ne laisserons par l’ethnicité définir qui appartient ou non à l’Allemagne. » Donc, prôner la conception de Herder d’appartenance à la nation qui veut que ne sont Allemands que les descendants d’Allemands serait illégal.
09:04 | Lien permanent | Commentaires (0)
15/07/2024
"Demain, Giorgia Meloni et Ursula von der Leyen se rencontreront."
Italie. Revue de presse.
La tentative d’assassinat contre Donald Trump samedi lors d’un meeting de campagne fait largement la Une des quotidiens italiens. « Trump, les services de renseignements accusés [de manquements] » (Corriere della Sera), « Trump-Biden, l’appel lancé à l’Amérique » (La Stampa), « Trump le miraculé » (Il Giornale), « Trump touché, Biden coulé » (Libero), « Le cauchemar américain » (Domani).
ARTICLE, la Stampa, G. Agliastro : « L’ultradroite du monde entier accuse [ses opposants] : “vous l’avez mis en danger’’. Et Moscou attaque sur l’Ukraine » : « Tous les leaders mondiaux ont condamné la tentative d’assassinat contre Donald Trump. La Russie ne fait pas exception, et elle a profité de ‘l’événement pour dénoncer l’aide à l’Ukraine, expliquant qu’ ‘’il serait peut-être plus sage d’utiliser l’argent [donné à Kiev] pour financer la police américaine ?’’. Moscou essaie donc d’utiliser cet événement pour envoyer des messages sur l’invasion de l’Ukraine à ses citoyens mais aussi à ceux des pays occidentaux, alors même que divers observateurs estiment que le retour de Trump aux commandes ferait planer un doute sur le soutien de Washington à l’armée ukrainienne. Mais le Kremlin ne s’arrête pas là puisqu’il dénonce ‘’l’atmosphère créée par cette administration pendant la campagne, notamment les discours autour de Donald Trump, a provoqué ce que l’Amérique doit aujourd’hui affronter’’, ajoutant même que ‘’après de nombreuses tentatives pour discréditer le candidat Trump, il était évident pour tous les observateurs que la vie de Trump était en danger’’. Même si Joe Biden a immédiatement condamné ces violences, nombreux sont ceux qui l’accusent, comme le sénateur J.D. Vance, potentiel vice-président de Trump : ‘’La campagne de Biden insinue que le président Trump est un fasciste autoritaire qui doit être arrêté à tout prix. C’est cette rhétorique qui a mené à sa tentative d’assassinat’’. Et ailleurs, de nombreux représentants d’extrême-droite ont dénoncé cette tentative ratée et se sont déchainés contre la gauche, les accusant de créer un climat de tension. Geert Wilders a par exemple déclaré que ‘’la rhétorique de la haine employée par de nombreux politiciens et médias de gauche, qui qualifient la droite de racistes et de nazis, a des conséquences ; de même en Espagne, le leader de Vox a appelé à ‘’arrêter la gauche qui diffuse la haine, la ruine et la guerre. Pour Javier Milei, ‘’la gauche internationale fait la promotion du terrorisme’’, et Robert Fico a comparé l’attaque dont il a été victime à celle contre Donald Trump, accusant les médias qui les critiquent. En Italie, Matteo Salvini parle d’un certain ton violent employé par la gauche qui risque d’armer les faibles d’esprit’’. »
ENTRETIEN, Corriere della Sera, d’A. Tajani (Forza Italia), vice-Président du Conseil et ministre des Affaires étrangères, « Ce qui compte maintenant c’est la réaction, le climat doit être plus serein lors des meetings » : « L’attentat contre Donald Trump est une grave atteinte à la démocratie. La façon de réagir à cet événement sera fondamentale. La convention républicaine bientôt, puis démocrate d’ici quelques semaines, devront être des occasions d’apaiser le climat. Je salue les propos de Biden et de Trump en ce sens, immédiatement après les événements. Sans ingérence naturellement, nous suivons les élections américaines avec beaucoup d’intérêt. Quiconque sera élu président aura pour interlocuteur ouvert le gouvernement italien et pourra compter sur des relations fondées sur une amitié historique. Concernant le débat au sein de la majorité avec Matteo Salvini sur l’envoi d’armes à l’Ukraine, il n’y a pas plus grand défenseur de la paix que moi mais si nous cessions de soutenir l’Ukraine, quel genre de paix en découlerait ? Ce serait la loi du plus fort qui l’emporterait. La Russie doit se heurter à une impasse militaire, autrement elle ne s’arrêtera pas. L’Italie n’est toutefois pas en guerre avec la Russie, nous avons des relations diplomatiques normales et nous soutenons les initiatives pour la paix. Concernant l’Europe, les alliances nationales sont différentes de celles au niveau européen. Les institutions fonctionnent différemment, U. von der Leyen doit recueillir des voix au Parlement et personne ne veut faire d’accord avec les deux groupes d’extrême-droit, les Patriotes et l’Europe des nations souveraines. Ils sont donc à mes yeux ‘’dépourvus d’influence’’ et cela tient à leurs choix politiques. L’alliance avec les libéraux et les socialistes est l’unique voie possible. J’appelle les Conservateurs [que cela gêne] à se concentrer sur les contenus du programme de von der Leyen. Au PPE c’est la lutte contre le changement politique sans postures fondamentalistes, et les politiques industrielles et agricoles qui nous intéressent. C’est la Présidente du Conseil qui décidera du commissaire italien à Bruxelles mais Raffaele Fitto a en effet toutes les qualités nécessaires. »
ARTICLE, Corriere della Sera, de M. Galluzzo, « Confrontation von der Leyen-Meloni - Vers l'abstention. Mais tous les scenarii restent ouverts - Les conservateurs divisés sur le vote de jeudi » : « Selon toute probabilité, Ursula von der Leyen téléphonera aujourd'hui à Giorgia Meloni. La prédiction se fonde sur le fait qu’après-demain, à 9 heures, la leader allemande, qui brigue un nouveau mandat au sommet de la Commission européenne, a prévu un échange politique avec le groupe ECR, les conservateurs européens dirigés par G. Meloni. Evoquer avec Meloni, au moins officieusement, ce qu'elle dira aux 78 députés d'Ecr serait un acte de courtoisie nécessaire, certainement aussi utile pour la suite des négociations sur la place de l'Italie au sein de la Commission de l'UE. Une vice-présidence opérationnelle, comme l'a demandé Meloni ? Ou plutôt un simple commissaire avec une délégation? La question reste ouverte. Le gouvernement italien ("nous visons le maximum en accord avec notre poids", a déclaré la présidente du Conseil) souhaite au moins un commissaire qui pourrait être aussi bien à la Concurrence, au Budget ou pour le Marché intérieur. Certains n'excluent cependant pas l'industrie. Meloni décidera ce que son groupe national, soit les 24 députés de Fratelli d'Italia, votera. Au sein du groupe conservateur, les délégations de Pologne, de Roumanie et de France ont annoncé un vote négatif. Alors que les députés belges et tchèques sont enclins à dire oui. Meloni, au-delà des négociations sur le commissaire, pourrait maintenir le choix fait lors du dernier Conseil européen : l'abstention. Cependant, tout est entre les mains de la Présidente du Conseil, et on ne peut exclure ni un vote contre, ni une surprise de dernière minute, à savoir un vote favorable. Il est certain qu'en plus du commissaire, le gramme compte. Sur l'immigration, il faut le même engagement que celui dont Mme von der Leyen a fait preuve ces derniers mois. Ensuite, un recul par rapport à une transition écologique que de nombreux conservateurs jugent trop idéologique. Et un autre recul sur l'Europe fédérale, afin de ne pas céder trop de souveraineté nationale à Bruxelles. Bref, le jeu est ouvert. »
ANALYSE, La Stampa, d’A. Barbera : « Le chemin étroit de Meloni » : « Demain, Giorgia Meloni et Ursula von der Leyen se rencontreront. La présidente de la Commission européenne rendra visite à tout le groupe des conservateurs européens. En attendant, Giorgia Meloni est dans un véritable labyrinthe politique. Hier, le leader d’AVS, Angelo Bonelli, a annoncé un ‘’oui sous condition’’ par rapport au vote en faveur d’Ursula von der Leyen, et il a fait référence à une série de points difficiles à entendre pour ECR : la poursuite des politiques en faveur du climat et la mise en place d’un cordon sanitaire vis-à-vis des Patriotes et d’ECR. Avec le soutien des verts, l’actuelle présidente de la Commission peut espérer remporter le vote de jeudi, puisqu’elle aurait une large majorité la mettant à l’abri d’éventuels francs-tireurs. Un représentant de Frères d'Italie nous a fait part de rumeurs sur ce qui se passera à Strasbourg : ‘’Nous attendons. La rencontre de demain est importante, mais ce n’est pas la seule réponse à nos doutes’’. Le discours d’Ursula von der Leyen est présenté comme déterminant, et trois points seront particulièrement importants : l’immigration, la transition énergétique, une Europe plutôt orientée vers un esprit fédéral, abandonnant la création d’un ‘’super Etat’’. Sur ces trois thèmes, l’approche des socialistes et des verts est très différente, et von der Leyen devra par conséquent tenir un discours équilibré. Selon les bruits de couloirs à Bruxelles, celui-ci se concentrera sur le soutien à l’Ukraine, la réforme du droit d’asile, et la création d’un commissariat au logement. Mais c’est le Pacte verte qui sera le point le plus délicat. Un éventuel ‘’non’’ du parti de la présidente du conseil aurait des conséquences en Italie. Meloni doit clarifier la situation avec, d’un côté, Forza Italia, qui soutient la présidente de la Commission, et avec, de l’autre, l’hostilité affichée de la Ligue. Si elle choisit de se rapprocher de FI, elle pourra prétendre à un commissaire italien ; si en revanche elle se rapproche de la Ligue, elle mettra en péril les intérêts nationaux, ce avec quoi Matteo Salvini joue cyniquement. »
PREMIER PLAN / COMMENTAIRE, La Stampa, de D. Stasio, « L’activité de la Cour Constitutionnelle est en danger, le Parlement doit la défendre » : « ‘’Tout le monde l’a fait’’, ‘’c’est une caste qui n'intéresse pas les Italiens", "ce sont les règles de la politique’’… voici quelques-unes des réponses que l’on reçoit, dans l’indifférence générale, lorsque l'on fait remarquer que, depuis huit mois, il manque l'un des 15 juges constitutionnels, nommés par le Parlement, alors que son remplacement doit normalement se faire dans un délai d'un mois. Le président de la Chambre des députés Lorenzo Fontana (Ligue) n'a convoqué le Parlement en session conjointe que cinq fois et n'a pas encore fixé le sixième tour de scrutin ; la Présidente du Conseil Giorgia Meloni n'a pas cherché d'accord avec les autres forces politiques, conformément à l’esprit de la Constitution, pour attendre jusqu’au 21 décembre que le mandat de trois autres juges expire, afin de faire un coup groupé. Or la majorité n’a besoin que de 11 voix pour atteindre le quorum des trois cinquièmes, par exemple avec le soutien d'Action ou d’Italia Viva (partis avec lesquelles certaines batailles ont déjà été menées en commun). La Cour constitutionnelle sera ainsi contrainte à travailler à seulement 11 juges, et l'absence d'un seul d’entre eux suffira à bloquer la justice constitutionnelle. Cette situation pourra affecter certains dossiers brulants déjà au calendrier : les référendums sur les élections et sur l'autonomie régionale différenciée, la gestation pour autrui, le décret dit ‘’Caivano’’ [notamment sur les délits commis par des mineurs], la limitation du nombre de mandats pour les maires des grandes villes, les aides publiques aux chaînes de télévision, et bien d'autres encore. Notre démocratie est fragile et cette affaire nous donne la mesure de la dangereuse complaisance à l'égard des attitudes absolutistes du pouvoir, précisément celles contre lesquelles le Président de la République Sergio Mattarella nous a mis en garde dans son précieux discours sur la démocratie. Ces Cours constitutionnelles, qui continuent à poser de problème à tant de gouvernement, doivent être défendues à chaque étape, de leur composition, rapide et transparente, à leur pluralisme et à leur autorité. C’est d'autant plus nécessaire lorsque la démocratie recule et que les gouvernements cherchent à avoir la mainmise sur ces instances de régulation. Par exemple en interférent dans leur composition (en la retardant, en la paralysant, en envoyant à la retraite des juges gênants et en en nommant d'autres plus favorables), en les décrédibilisant, en les accusant d’être politisées. Le Parlement doit être saisi afin de mettre fin à cette violation flagrante de la Constitution. Il s'agit d'une institution garante des droits de tous, qui ne peut pas être ‘’prise en otage’’ par les majorités politiques du moment. Dernièrement, le groupe de juges a été convoqué moins d’une fois par mois, loin du rythme bimensuel, sinon hebdomadaire, habituel. En octobre 2015, Sergio Mattarella était intervenu pour demander l'élection "de toute urgence" des trois juges manquants. Plusieurs autres présidents sont intervenus dans l’histoire pour mettre fin à de telles impasses et Giulio Andreotti avait même rappelé la possibilité pour la Présidence de la République de dissoudre le Parlement en cas de grave défaillance. Il faut éviter que les citoyens ne cultivent ce sentiment anti-caste distillé par les nouveaux populismes, et rappeler qu'aucun gouvernement n'est maître du Parlement et de la Cour Constitutionnelle. La Cour pourrait aussi adopter des mesures pour se protéger, mais ce serait une défaite de la coopération entre les institutions et donc de la démocratie. Les partis, de majorité et d’opposition, doivent proposer des candidats de tous bords faisant preuve de vitalité démocratique. Le Parlement doit s’affirmer. Rien n'empêche le président de la Chambre, M. Fontana, de convoquer la session commune le samedi, le dimanche ou pendant l'été afin de mettre en œuvre la Constitution et une démocratie saine. »
SONDAGES, La Repubblica, d’I. Diamanti, “L’intelligence artificielle plait aux plus jeunes mais la droite a peur qu’elle nous vole des emplois » : « Nous vivons désormais dans l’ère de l’intelligence artificielle. Mais l’idée de nous en remettre au quotidien à des technologies que nous ne contrôlons pas directement continue à susciter de l’inquiétude, en particulier lorsqu’il s’agit de médias et d’information. L’intelligence artificielle, associée au réseau et au numérique, a projeté la politique dans une forme de communication ‘’immédiate’’ – sans médiation et sans médiateur – plus que ‘’directe’’. Cela encourage une forme de ‘’démocratie immédiate’’ davantage basée sur le mécontentement que sur le consensus. Car l’échange direct avec le citoyen est plus facile et immédiat lorsqu’il alimente le mécontentement, le ressentiment. D’où l’affirmation de partis antisystème et ‘’personnalisés’’ ces 15 dernières années en Italie, du Mouvement 5 Etoiles, à la Ligue, jusqu’à Fratelli d’Italia, même si cela vaut aussi pour Forza Italia et la figure de Silvio Berlusconi. Pour en revenir à l’IA en général, un sondage Demos a tenté d’évaluer la perception de l’impact de cette technologie sur l’emploi. L’étude montre que, depuis 2017, l’image des technologies aux yeux des Italiens s’est améliorée. La part de ceux qui y voient une menace pour l’économie a reculé de 50 à 35%. Deux tiers des citoyens à l’inverse ne sont pas inquiets, un taux qui chute à 18% chez les plus jeunes et les plus instruits, ceux qu’on surnomme depuis peu la ‘’génération E’’ pour leur ouverture sur l’Europe (et le monde) : les étudiants, les professions libérales, ceux qui ont plus de compétences et de confiance en ces instruments. A l’inverse, les ouvriers (45%), les travailleurs indépendants (57%), les retraités (38%) se montrent les plus inquiets de l’avènement de technologies peu compatibles avec leurs activités ou leurs compétences. Aucune distinction de genre n’émerge de ce point de vue (35% se disent inquiets chez les hommes comme chez les femmes). En revanche, sur le plan politique, il ressort de cette étude que l’électorat de centre-droit est bien plus inquiet face à ces innovations (44% des électeurs de la Ligue, 42% de Fratelli d’Italia, 41% de Forza Italia), mais aussi du parti Etats-Unis d’Europe (40%) et, dans une moindre mesure, d’Azione (37%). Parmi les électeurs de gauche, cette proportion est moindre, ce qui recoupe aussi une population plus urbaine. A l’inverse, les périphéries considèrent ces technologies comme un problème réel or en effet celles-ci pourraient accentuer cette ‘’marginalisation’’ de certains territoires. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
21:04 | Lien permanent | Commentaires (0)
14/07/2024
Trois partis irlandais unissent leurs forces.
Irlande. The National Party, Irland first et The Irish People ont décidé d’unir leurs forces pour les élections législatives de 2025.
23:48 | Lien permanent | Commentaires (0)
13/07/2024
Maximilian Krah prend part à la campagne électorale de son parti en Saxe.
Allemagne. Le député européen de l’AfD Maximilian Krah prend part à la campagne électorale de son parti en Saxe, pour les élections de septembre pour le Parlement de Saxe, alors qu'il ne siège pas dans le groupe auquel l'AfD prendra part au sein du Parlement européen.
23:11 | Lien permanent | Commentaires (0)
L'AfD obtient le poste de Premier adjoint au maire du quartier West à Sarrebruck.
Allemagne. Sarre. Sarrebruck. Quartier West. Le Conseil de quartier a élu un maire CDU et comme Premier adjoint au maire Werner Schwaben de l’AfD. Les sociaux-démocrates du SPD accusent les démocrates-chrétiens de la CDU d’avoir conclu un accord secret avec l’AfD pour faire élire un maire CDU en échange du poste de Premier adjoint au maire pour l’AfD.
22:37 | Lien permanent | Commentaires (0)
12/07/2024
Sahra Wagenknecht désire voir Katja Wolf devenir ministre-président de Thuringe.
Allemagne. La figure de proue du parti de gauche anti-immigration BSW Sahra Wagenknecht est favorable à un accord de gouvernement avec la CDU au niveau de la Saxe et de la Thuringe après les élections de septembre, à condition que l’ancien maire d’Eisenach, Katja Wolf (BSW), devienne ministre-président de Thuringe.
19:52 | Lien permanent | Commentaires (0)
Le Parlement finlandais a adopté la législation autorisant les gardes-frontières à refuser l’entrée de demandeurs d’asile à la frontière orientale du pays sans examiner leur demande.
Finlande. Le Parlement a adopté la législation autorisant les gardes-frontières à refuser l’entrée de demandeurs d’asile à la frontière orientale du pays sans examiner leur demande, sous certaines conditions :
https://www.journaldemontreal.com/2024/07/12/la-finlande-...
19:26 | Lien permanent | Commentaires (0)
Le gouvernement italien interdira les téléphones portables dans les écoles à partir de 2025.
Italie. Le gouvernement dirigé par Giorgia Meloni interdira les téléphones portables dans les écoles à partir de 2025.
19:11 | Lien permanent | Commentaires (0)
Marlene Svazek considère la présence de loups comme une menace existentielle pour les agriculteurs.
Autriche. État de Salzbourg. Le vice-gouverneur FPÖ Marlene Svazek considère la présence de loups comme une menace existentielle pour les agriculteurs.
Marlene Svazek
19:05 | Lien permanent | Commentaires (0)
Vox annonce se retirer des exécutifs des cinq régions au sein desquels il siégeait en coalition avec le Parti populaire.
Espagne. Vox annonce se retirer des exécutifs des cinq régions au sein desquels il siégeait en coalition avec le Parti populaire (PP), en raison d'un désaccord sur la question de la répartition des mineurs étrangers :
https://www.letemps.ch/monde/en-espagne-l-extreme-droite-...
18:47 | Lien permanent | Commentaires (0)
"Meloni avertit les alliés : l’Afrique est la cible des Russes et des Chinois."
Italie. Revue de presse.
Le sommet de l’OTAN, sur fond de tensions avec la Chine et la Russie, domine les unes : «OTAN, querelle avec la Russie et la Chine » (Corriere della Sera), « OTAN : la grande rupture entre l’Occident et le bloc sino-russe » (Avvenire), « Orban chez Trump, le pacte anti-OTAN » (La Stampa). Le débat autour de la candidature de Joe Biden après certaines gaffes lors de la conférence de presse à l’issue du sommet de l’OTAN est aussi cité : « Biden vacille après les nouvelles gaffes » (Messaggero), « Biden est arrivé au terminus, l’Amérique plongée dans le chaos » (Giornale), « La candidature de Biden vacille, Trump rencontre Orban » (Domani). L’adoption de la réforme de la justice est aussi en une de la Repubblica, tandis que la qualification de l’Italienne Jasmine Paolini pour la finale de Wimbledon est citée avec large couverture photographique en une :« Jasmine, la première Italienne qualifiée pour une finale à Wimbledon » (Corriere, Stampa, Messaggero).
Les JT couvrent la fin du sommet de l’OTAN à Washington, et l’engagement à fournir 40 milliards de dollars d’aide à l’Ukraine, les spéculations sur le maintien de la candidature de Joe Biden aux élections présidentielles, les prises de position de Giorgia Meloni en faveur du soutien à l’Ukraine et d’une plus grande implication de l’OTAN en Afrique, ainsi qu’une révolte contre la surpopulation carcérale dans une prison de Trieste.
ARTICLE, Corriere della Sera, G. Sarcina : « De l’irréversibilité de l’entrée de l’Ukraine dans l’OTAN aux aides promises, quels résultats ont été obtenus ? » : « Le mot clef de ce sommet : irréversibilité. Le chiffre le plus important ? 40 milliards de dollars. Cette rencontre se clôt donc sur la réaffirmation du soutien à l’Ukraine et l’adoption d’un ton plus dur vis-à-vis de la Chine : il faut qu’elle cesse son aide militaire à la Russie. Dans le communiqué final, les alliés ont déclaré que ‘’le parcours de l’Ukraine vers l’intégration dans l’OTAN est irréversible’’. Un progrès par rapport au sommet de 2023, qui déçoit les Ukrainiens même si les conditions n’étaient pas réunies pour obtenir plus. En effet, la charte de l’Alliance ne permet pas d’intégrer un pays en guerre, car sinon l’article 5 serait immédiatement déclenché. Toutefois, les alliés se sont engagés à verser 40 milliards de dollars au gouvernement de Kiev avant fin 2025, soit la même somme que celle versée en 2023. Jens Stoltenberg souhaitait la création d’un fond automatique qui permettrait de maintenir la continuité de l’aide, afin d’empêcher Donald Trump, dans le cas où il reviendrait à la Maison Blanche, de couper les subsides à l’Ukraine. Un point sur lequel il n’y a pour l’instant pas eu d’accord. Quant à l’aide italienne, le document final fait état d’une contribution nationale proportionnelle au PIB. Il en ressort que l’Italie est censée contribuer à hauteur de 8,5%, soit 3,5 milliards, mais Giorgia Meloni s’est engagée, pour le moment, sur 1,7 milliards. Les négociations seront donc intenses. Dernier point saillant de ce sommet, l’OTAN prend une position extrêmement forte. Mentionnée depuis 2021, la Chine est accusée cette année de ‘’mettre la Russie dans des dispositions lui permettant la poursuite de la guerre’’. Le document met donc la Chine sur le même plan, ou presque, que la Corée du Nord ou l’Iran, sévèrement épinglés pour leur soutien à Moscou. »
ARTICLE, il Messaggero, F. Bechis : « Meloni avertit les alliés : l’Afrique est la cible des Russes et des Chinois » : « Giorgia Meloni a réaffirmé son soutien inconditionnel à l’Ukraine lors du sommet de l’OTAN à Washington : ‘’J’en entends qui disent : si on continue à envoyer des armes à l’Ukraine, on alimente la guerre. Mais tout dépend de ce qu’on envoie, sans les systèmes de défense aérienne, les missiles russes auraient touché beaucoup plus de gens’’. Et elle ajoute : ‘’Le soutien à l’Ukraine est dans notre programme de gouvernement, la majorité est unie là-dessus’’, une façon de couper l’herbe sous le pied à ceux qui dans sa majorité, et particulièrement à la Ligue, contestent la ligne atlantiste. Satisfaite du sommet et des discussions sur un envoyé de l’OTAN pour le Sud, elle a déclaré que Joe Biden ‘’va bien, je le félicite pour ce sommet’’. Sur le vote européen du 18 juillet enfin, elle a affirmé que ‘’comme présidente du conseil, je peux dire que l’Italie demandera le maximum à l’UE ; comme leader d’ECR, nous écouterons ce que Ursula von der Leyen a à nous dire’’. Et s’il y a une chose ou Giorgia Meloni ne transige pas, c’est sur la ligne atlantiste, une ligne réaffirmée aux alliés à travers l’alerte lancée sur l’Afrique. Lors d’une réunion à huis-clos, elle a montré aux alliés une carte de ce continent pour souligner la progression des Russes et des Chinois. L’ombre de Moscou plane sur le Sahel et la Libye, celle de Pékin sur la corne de l’Afrique. Les Européens et les Américains, eux, n’ont plus assez d’influence, et c’est pourquoi l’Italie demande à l’OTAN de s’engager activement pour stabiliser l’Afrique du Nord, ‘’autrement l’Afrique sera partagée entre la Russie et la Chine’’. Cela fait des mois que la présidence du conseil s’inquiète de la situation en Afrique, et c’est pour cela que Meloni ira en Lybie la semaine prochaine, pays où la menace russe est très forte, notamment à travers la brigade Wagner qui se fait désormais funestement appeler African Corps. Ils seraient entre 800 et 2000 sur place. L’Iran étend aussi son influence dans la région, puisqu’elle a récemment acquis de l’uranium au Niger afin de relancer son programme nucléaire. Selon Giorgia Meloni, le risque est grand pour l’Europe. Elle a par exemple souligné que le gaz russe pourrait, paradoxalement, revenir en Europe via l’Afrique, achevant de rendre les Européens dépendants du Kremlin. C’est aussi pour servir cet agenda que Giorgia Meloni souhaite la nomination d’un Italien ou d’une Italienne comme envoyé de l’OTAN pour le Sud, et le nom de Elisabetta Belloni circule de plus en plus. Que pourrait faire l’OTAN ? Par exemple, former les troupes tunisiennes et algériennes ; aider l’Egypte dans son programme de déminage ; apprendre à la junte nigérienne à combattre le terrorisme islamiste ; ou encore utiliser le centre de l’OTAN à Tarente comme point de départ pour contrecarrer les plans russes et chinois en Lybie. »
ARTICLE, Sole 24 Ore, U. Tramballi « OTAN, la menace vient de l’intérieur » : « Jamais peut-être dans l'histoire une Alliance n'a été aussi vaste et compacte : lorsque la guerre sera terminée, l'Ukraine en fera également partie. Mais si l’engagement de l'OTAN à résister à l’ennemi extérieur [russe] a été confirmé, le sommet de Washington a également montré que la véritable menace ne se trouve pas aux portes, mais à l'intérieur de l'Alliance. Et elle ne vient pas de l'intempérance du Turc Erdogan ou du Hongrois Orban, mais des incertitudes du pays qui l'a créée : les Etats-Unis. Avec Donald Trump qui, selon tous les sondages, devrait revenir à la Maison Blanche ; et avec Joe Biden, passé du rôle incontesté de sauveur à celui de « roi Lear » d'une tragédie américaine de plus en plus probable. Le lieu même où elle a été fondée il y a 75 ans, Washington, a peut-être accueilli le dernier sommet de l'OTAN telle qu'on la concevait pendant et après la guerre froide. Dans son discours à la Sorbonne en avril, Emmanuel Macron a reconnu qu'"aussi forte que soit notre alliance avec l'Amérique, nous ne sommes pas sa priorité. Elle a deux priorités : elle-même et la Chine". Même si Biden ou un démocrate plus jeune devait gagner, c'est ce qui se passera. Mais il y aura une grande différence pour l'Europe, l'Ukraine, le Moyen-Orient et l'Asie du Sud-Est si le changement est mené par Donald Trump. »
ARTICLE, Corriere della Sera, F. Basso et C. Zapperi: « Chez les Patriotes, le cas Vannacci : le boulet de la Ligue selon les lepénistes » : « Le RN de Jordan Bardella, nouvellement élu à la tête du groupe des Patriotes, fait éclater le cas Vannacci, incompatible avec la fonction de vice-président du groupe selon le parti d’extrême-droite. ‘’Nous nous réunirons très vite pour en parler’’ a déclaré au Corriere une source du parti, qui ajoute que ‘’les déclarations de Roberto Vannacci sont problématiques’’ et qu’il est ‘’possible’’ qu’il soit demandé à la Ligue de le remplacer. Les députés RN Jean-Philippe Tanguy et Laurent Jacobelli ont expliqué être réticents à la nomination de l’ex-général par la Ligue. Pour Jacobelli, ‘’il a fait des déclarations qui ne correspondent pas à nos valeurs. Pour être clair, je ne pense pas que ce monsieur sera vice-président’’. Le RN essaie de soigner son image en vue de 2027, un processus engagé de longue durée, puisque le parti avait déjà pris ses distances avec l’AfD en janvier. Les déclarations du RN ont été accueillies avec une irritation mal dissimulée par la Ligue. La première raison invoquée, c’est que les nominations sont des prérogatives des partis, et que la Ligue, qui a une ‘’très grande estime’’ pour Vannacci, a le droit de faire ce choix, bien qu’il ait été décidé essentiellement par Matteo Salvini. L’autre raison qui explique la surprise de la Ligue, c’est que lors de la nomination du président et des sept vice-présidents, qui s’est faite par acclamation, les députés du RN ont participé et ont acclamé Vannacci. Enfin, à la Ligue, on souligne que Vannacci est le candidat italien le mieux élu de ces élections, derrière Giorgia Meloni, ce qui lui confère une légitimité. »
ARTICLE, Il Sole 24 Ore, M. Perrone, G. Trovati : « Giorgetti (Ligue) insiste : le timing du PNRR doit être revu » : « La première demande de Giancarlo Giorgetti de "revoir le calendrier du PNRR" en avril n'a pas eu d'effet immédiat. Mais le ministre de l'Economie est bien conscient que la question de l’extension de l'échéance de 2026 – sujet qui reste tabou dans les déclarations officielles de l'UE, mais très discuté en coulisses, non seulement en Italie – sera vraiment posée l'année prochaine, lorsque la nouvelle Commission aura fait chauffer ses moteurs après le démarrage de novembre. Giorgetti critique encore le plan, et non seulement au sujet de son calendrier. Le ministre estime qu'"il aurait été plus rationnel d'envisager un délai plus normal " pour permettre aux investissements publics de se déployer sur une économie qui a d’abord été frappée par le Covid, et ensuite, alors que le PNRR existait déjà, par les hausses de prix provoquées par l'invasion russe en Ukraine. Les premières demandes de Giorgetti, il y a trois mois, ont été froidement accueillies en Europe et en Italie : "Ils ont déjà dit non" affirme-t-il, en ajoutant "dans un an, nous en reparlerons". Pour l'instant, la réaction de l'UE est habituelle, indiquant que l’extension du délai n'est pas sur la table, pour l'instant. Mais le dossier devrait revenir sur le devant de la scène après la passation compliquée entre la Commission sortante et la nouvelle, qui cherche toujours un accord politique pour se constituer. Dans ce contexte, le poids effectif de chaque gouvernement doit encore être mesuré et l'Italie continue de prétendre qu’elle a un gouvernement " paradoxalement parmi les plus stables, certainement le plus stable des grands pays ", comme le répète souvent Giorgetti. Quant à l’état réel de la mise en œuvre, le scénario reste double : les points d’étapes et les objectifs sont à un stade parfaitement conforme au programme. Mais celui des dépenses effectives en revanche, continue d'évoluer plus lentement, comme l'ont encore montré la semaine dernière les chiffres officiels. La première donnée est cruciale pour l'obtention des fonds de l'UE, mais la seconde l'est pour les effets sur la croissance. »
COMMENTAIRE, La Repubblica, de L. Abbate « Abolition du délit d’abus de pouvoir : l’impunité d’Etat » : « L’abolition du délit concernant l’abus de pouvoir, voulue par le ministre de la Justice Carlo Nordio, nous conduit vers une double interprétation de la loi, et par conséquent sur le principe même d’égalité de tous les individus devant la Justice. Car pour les citoyens normaux commettant des délits il y aura une tolérance zéro, alors que pour les « cols blancs » une sorte d’impunité est prévue : ils ne pourront plus être visés par des enquêtes ou jugés par la justice en cas d’abus de pouvoir dans l’exercice de leurs fonctions. Il s’agit d’une sorte de Moyen-âge du droit car l’on passera l’éponge sur environ 4 000 enquêtes. Selon la loi voulue par le ministre Nordio, il y a désormais deux catégories de citoyens : d’une part les individus communs et d’autre part ceux qui ont un rôle institutionnel. Cette majorité parlementaire voudrait qu’un pot-de-vin ne suscite plus le scandale. D’où aussi la volonté de réduire la mise en place d’écoutes, de modifier les instruments législatifs ou de les éliminer tout simplement. Au final, ce sont les armes à disposition de la magistrature qui se sont émoussées, ces mêmes armes qui ont permis aux juges enquêteurs d’envoyer en jugement les corrompus et ceux qui ont effectué des détournements de fonds publics. C’est une amnistie cachée mais ce terme ne plait pas du tout au ministre Nordio car selon lui cela signifierait ‘’une défaite pour l’Etat’’. Comment juger alors les récents suicides dans les prisons surpeuplées, écrasées par cette chaleur estivale ? »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
17:36 | Lien permanent | Commentaires (0)