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09/02/2023

"Meloni exclue du dîner à l’Elysée."

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Italie. Revue de presse.

La presse italienne titre en Une sur le Conseil Européen, au lendemain de la visite du Président ukrainien V. Zelensky à Londres et à Paris à l’invitation du président Emmanuel Macron et en présence d’Olaf Scholz. Plusieurs quotidiens mettent en avant « l’absence » de l’Italie dans le format à trois qui s’est tenu à l’Elysée : « Une réunion sans l’Italie » - Mission du président ukrainien qui se rend à Londres puis à l’Elysée avec les alliés pour demander l’envoi d’avions de chasse. Notre présidente du Conseil le rencontrera uniquement aujourd’hui à Bruxelles en marge du Conseil Européen (La Repubblica), « Zelensky, tournée en Europe, « maintenant il faut accueillir l’Ukraine » - La première étape à Londres, puis le dîner à Paris avec Macron et Scholz mais sans l’Italie (La Stampa), « Zelensky à Londres et à Paris pour les avions de chasse. Aujourd’hui à Bruxelles il rencontrera Meloni (Il Messaggero). Le grand entretien de la Présidente du Conseil Giorgia Meloni fait la Une du quotidien économique Sole 24 Ore : « Une révolution fiscale en 2023 » -« La présidente annonce sa réforme sur la fiscalité et sa stratégie énergétique ». Les propos polémiques de Matteo Salvini sur la présence du Président Mattarella au festival de la chanson de Sanremo est aussi citée en une : « Salvini-Amadeus, un festival à haute tension » - Selon le ministre, la Constitution n’aurait pas dû être défendue dans le contexte du festival. La réponse : « il peut regarder d’autres programmes » (Corriere della Sera), « Salvini ironise sur Mattarella, « c’est une erreur d’évoquer la Constitution au festival » » (La Repubblica), « Les résistants des chansonnettes » - La gauche exploite le monologue de Benigni sur la liberté pour dénoncer le « régime » de Meloni, à trois jours des élections régionales (Il Giornale). Enfin, la polémique sur les retards des secours en Turquie après le séisme est aussi mentionnée « Les secours et les polémiques, Erdogan bloque Twitter » (Corriere della Sera), « Turquie, dans le froid et sans secours » - Et Assad exploite l’apocalypse (La Stampa).

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Giorgia Meloni

Les JT couvrent essentiellement les secours en Turquie et Syrie, la visite du président ukrainien V. Zelensky, le déplacement de la présidente du Conseil G. Meloni a Bruxelles à l’occasion du Conseil Européen, les intempéries prévues dans le Nord et le Sud de l’Italie, et la deuxième soirée du Festival de chanson italienne de Sanremo

ENTRETIEN, Sole 24 Ore, de Giorgia Meloni, Présidente du Conseil, « Il est temps de révolutionner l’administration fiscale et les contribuables ; la réforme doit être menée à bien » : « Le pouvoir est une moyen, pas une fin en soi. Et, pour nous, c’est notre moyen de restituer à l’Italie la confiance en elle et de libérer ses meilleures ressources. Jusqu’à présent, l’un des moments les plus touchants a été le voyage à Palerme, après l’arrestation de Matteo Messina Denaro, pour dire aux magistrats que l’Etat sera toujours à leurs côtés dans la lutte contre le crime organisé. Depuis l’assassinat des juges Falcone et Borsellino, nous avons un devoir envers les générations futures. S’il y a une erreur que je ne pourrais pas me pardonner, ce serait d’arriver au terme de cette expérience et de me rendre compte que je n’ai pas donné tout ce que je pouvais pour offrir aux Italiens une Nation meilleure. Faire ce qui est juste pour ton peuple et la Nation est l’unique boussole à suivre. [Depuis l’arrivée au pouvoir du nouveau gouvernement] le principe de réalité a désintégré d’un seul coup les artifices idéologiques construits par la gauche et par une certaine presse mainstream et fait comprendre que nous étions des personnes sérieuses et à l’action concrète. L’Italie a changé de posture au niveau international et est en train de redécouvrir son poids et son rôle central. Le monde a envie d’Italie et nous sommes prêts à répondre à cette demande. Sur le plan politique, nous avons introduit une rupture par rapport au gouvernement Draghi, les mesures prises jusqu’à présent le démontrent, notamment sur la révision du revenu de citoyenneté, ou les avancées décisives en matière d’indépendance énergétique et le déblocage de la production nationale de gaz. Ce gouvernement porte la plus grande attention à la question de la dette publique. Une Nation avec une dette aussi élevée que la nôtre ne doit pas perdre de vue la soutenabilité des finances publiques. Pour le moment, la situation est sous contrôle, et ce malgré les taux en hausse fixés par la BCE. Avec le ministre Giancarlo Giorgetti, nous voulons agir au plus tôt et mettre à l’abri notre dette en vue de possibles chocs financiers. Nous voulons réduire notre dépendance vis-à-vis des créanciers étrangers en augmentant le nombre d’Italiens et de résidents en Italie détenant une part de notre dette. Mais l’unique voie possible est celle de la croissance économique, pas de l’austérité aveugle observée ces dernières années. Soutenir l’Ukraine est la seule façon d’assurer l’équilibre des forces engagées, condition indispensable pour contraindre la Russie à négocier pour la paix. La lutte contre l’évasion fiscale doit devenir une priorité au niveau international. Il faut davantage d’accord que de coopération extra-UE et travailler pour rendre les instruments existants plus flexibles et plus efficaces. La question démographique est pour nous une autre priorité absolue, nous ferons tout notre possible pour inverser la tendance de ‘’l’hiver démographique’’. Un milliard et demi d’aides ont été alloués pour les familles et la natalité (renforcement du congé parental, réduction de la TVA sur les produits de la petite enfance, aides à l’achat immobilier pour les jeunes de moins de 36 ans…). Il faut soutenir l’emploi des femmes et investir dans tous les instruments utiles à conciliation entre vie privée et vie professionnelle. Concernant la fraude fiscale, ce gouvernement s’emploie à révolutionner les rapports entre l’administration fiscale et le contribuable et à combattre l’évasion avant qu’elle ne se réalise. Pour les multinationales et les grandes entreprises en revanche il faut encourager la ‘’cooperative compliance’’. La loi que nous préparons comprendra également des mesures spécifiques pour les employés et les retraités. Concernant le crime organisé, nous avons empêché la suppression du régime pénitentiaire strict en cas de délit mafieux et nous avons lancé un plan d’embauche de 11 000 nouvelles unités des forces de l’ordre. Sur le plan économique, la priorité est de produire rapidement une réponse européenne afin de renforcer la compétitivité de nos entreprises. L’objectif n’est pas de créer un Inflation Reduction Act européen, il faut plutôt miser sur le dialogue transatlantique pour une meilleure coordination de nos politiques économiques. La réponse ne peut se limiter à un assouplissement de la réglementation sur les aides d’Etat qui pourrait avoir pour effet d’affaiblir encore plus la position européenne. La parité de conditions doit être assurée entre les Etats à travers un Fonds souverain européen. En attendant, la plus grande flexibilité doit être accordée aux Etats membre dans l’utilisation des fonds déjà à disposition. Dans le secteur automobile, je partage l’inquiétude des acteurs quant à la fin des moteurs à combustion d’ici 2035 qui mettrait en grave difficulté l’industrie européenne, notamment parce que les règles sont moins strictes à l’échelle mondiale. La transition doit être graduelle. Il y a un consensus en Italie sur la question et je la poserai lors des réunions européennes. Pour contrer la carence en main-d’œuvre qualifiée, il faut promouvoir les formations dans les domaines des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques, ainsi que dans les secteurs d’excellence de la manufacture italienne. Le revenu de citoyenneté est une mesure qui n’a rempli aucun de ses objectifs : il n’a pas aboli la pauvreté ni créer d’emploi. Nous le remplacerons par des mesures concrètes de lutte contre la pauvreté et nous renforcerons les politiques actives pour l’emploi. Concernant la vague de nouvelles nominations à la tête d’entreprises publiques, je suis pour la méritocratie et la récompenses des compétences. Je ne fais pas de favoritisme et n’apprécie pas qui tente d’en bénéficier. 2023 doit être l’année des grandes réformes que l’Italie attend depuis des années mais que personne n’a eu le courage de mener : réforme fiscale, réforme de la bureaucratie, réforme de la justice. Sans oublier le vaste plan de réforme pour moderniser l’administration ainsi que le présidentialisme et l’autonomie. »

COULISSES, La Repubblica, E. Lauria « Meloni paie le prix des maux de ventre au sein de la majorité. Forza Italia embarrassé par l’atlantisme modéré de la cheffe du gouvernement » : « Quand G. Meloni s’envole pour Bruxelles pour le Conseil Européen, le dîner entre E. Macron, O. Scholz et V. Zelensky, commence à Paris. La présidente du Conseil n’a pas été invitée, ni avait été informée de cela par le président Macron lors de leur entretien téléphonique de lundi dernier. Au sein du gouvernement on minimise, on dit à voix basse que la réunion à Paris montre juste un désir de Macron de retrouver un rôle de premier plan car il est aux prises avec des problèmes internes, avec les protestations contre sa réforme des retraites. Toutefois, les partis d’opposition ne peuvent ne pas remarquer l’impolitesse diplomatique subie, et immédiatement insérée dans le cadre des rapports avec Paris qui demeurent avec des hauts et des bas. Par ailleurs, une visite à Paris reste toujours inexistante dans l’agenda de Meloni, ce qui représente une rupture de la tradition qui veut que le chef de gouvernement italien se rende à l’Elysée au tout début de son mandat. L’affaire demeure ainsi ouverte, même si le chef de la diplomatie A. Tajani (Forza Italia) a dit sur la chaine RaiTre que cela ne représentait pas ‘’une exclusion de l’Italie’’. Quant à la polémique sur le message vidéo de Zelensky, qui aurait dû être transmis au Festival de Sanremo, un des dirigeants de la coalition de droite, Maurizio Lupi, a déclaré ‘’il faudrait avoir plus de courage, les hésitations sur l’invitation de Zelensky n’aident pas l’Italie sur la scène internationale’’. Un représentant de Forza Italia n’hésite pas à définir l’Italie de Meloni d’‘’atlantiste mais avec le frein à main tiré’’ ».

COULISSES, La Stampa, I. Lombardo « Meloni exclue du dîner à l’Elysée. Une « énième indélicatesse » de Macron » : « C’est Macron qui décide qui inviter au dîner en honneur du président ukrainien V. Zelensky, et parmi les invités, Meloni n’y figurait pas. Au Palais Chigi on ne tente même pas de cacher la stupeur et l’amertume, et on laisse filtrer le commentaire du secrétaire d’Etat à la présidence du Conseil, G. Fazzolari. Selon ce dernier, le président français aurait voulu « prendre le premier rôle » pour faire oublier ses problèmes internes. C’est donc ce que laisse filtrer l’entourage de Meloni. Pourtant, selon des sources diplomatiques, le choix du président français serait le fruit de plusieurs mois de « froideur » entre les deux dirigeants. Les plaies sont encore ouvertes et de l’autre côté des Alpes on fait savoir que la présidente du Conseil n’est pas en train de faire de grands efforts pour favoriser un rapprochement. Pour commencer, elle n’a pas encore répondu à l’invitation de l’Elysée ni indiqué une date pour sa visite à Paris. Entretemps, l’entente franco-allemande donne preuve de sa solidité à l’occasion du voyage de ses ministres de l’Economie aux Etats-Unis. Encore une fois, la grande absente était l’Italie. Meloni a aussi frappé à la porte de Pedro Sanchez, mais pour l’Espagnol l’idée d’un fonds européens basé sur l’endettement commun est un projet prématuré. Au Palais Chigi on a dû mal à cacher un sens d’isolement du gouvernement italien en Europe. Ceux qui ont l’habitude de fréquenter la diplomatie, dans les palais du gouvernement, ont dressé une liste d’impolitesses à l’égard des Ukrainiens, à commencer par le report du décret pour l’envoi d’armes et l’imbroglio du message vidéo du Président Zelensky à Sanremo. Selon des sources diplomatiques, les indécisions sur le départ de la Présidente du Conseil à Kiev ont été trop nombreuses. Reporter la date, initialement prévue pour janvier, n’a pas aidé. »

ARTICLE, Il Foglio, S. Canettieri « Meloni à bout de souffle » : « Hier soir, au Palais Chigi, on minimisait ou bien on voulait dissimuler en assurant qu’il n’y avait ‘’aucune irritation’’ pour la réunion à l’Elysée entre Macron, Scholz et Zelensky à laquelle Meloni n’a pas été invitée. Et on ne fait pas un drame si les ministres français et allemands se sont rendus seuls à Washington pour mitiger les effets de la loi IRA en vigueur aux Etats-Unis. Même à cette occasion, l’Italie, le deuxième pays manufacturier européen, n’était pas incluse. Dans ce contexte, qui ne la voit pas particulièrement importante, la présidente du Conseil est arrivée hier soir à Bruxelles en vue d’un Conseil Européen dont les augures ne sont pas bien propices pour le « gouvernement de la nation ». Il est facile d’imaginer que Meloni misera tout sur la puissance d’une photo avec Zelensky pour repousser les fantasmes d’une Europe qui continue à ne pas la voir comme un acteur de premier plan. Si la visite à Berlin n’a pas donné de grands fruits sur les aides d’Etat, il n’est pas dit que le Conseil Européen sera plus généreux avec l’Italie sur le dossier des migrants. Mais l’Italie pourrait marquer un point sur la défense des frontières externes, même si les doutes allemands et français demeurent sur les aspects concernant les sanctions à l’export des pays africains qui ne voudront pas collaborer sur le contrôle des départs, et sur l’attitude montrée par Rome à l’égard des ONG, contestée par l’Allemagne et par le Conseil d’Europe. Autant alors se lier à Zelensky, malgré l’imbroglio de Sanremo et l’invitation manquée à l’Elysée. »

COMMENTAIRE, La Repubblica, A. Bonanni « Si le gouvernement rate le train » : « Il y a juste huit mois – mais cela semble une éternité – Draghi, Macron et Scholz arrivaient dans la gare de Kiev pour témoigner de la solidarité européenne à l’Ukraine. Ce train, G. Meloni l’a raté et il n’y en aura pas d’autres. Elle, qui avait promis de se rendre à Kiev avant l’anniversaire de l’invasion russe, le rencontrera pendant quelques minutes dans une petite salle. Cela ressemble à un scénario écrit exprès pour souligner la solitude du nouveau gouvernement italien dans les palais du pouvoir à Bruxelles. La question ne concerne pas uniquement la crise ukrainienne. Meloni n’a pas été exclue de la réunion avec Zelensky en raison du grand nombre d’amis de Poutine qui sont pourtant présents dans son gouvernement. Macron et Scholz ne l’ont pas exclue pour des raisons politiques spécifiques mais parce que cette Italie n’est plus solidement ancrée au projet européen, elle n’est plus fonctionnelle à sa réalisation. Au contraire, en quelques mois, elle est redevenue un fardeau, comme du temps de Berlusconi. Macron et Scholz avaient besoin de Draghi, mais se passeraient bien volontiers de Meloni et de son gouvernement. Il y a huit mois, à Kiev, nous étions dans le premier wagon. Aujourd’hui, nous trainons derrière le train européen en négociant quelques concessions afin de ne pas être laissés à terre. »

PREMIER PLAN, Sole 24 Ore, de L. Serafini, « ‘’Pouvoir utiliser les fonds européens nous garantira des ressources immédiates’’ explique Fitto (Frères d'Italie) » : « Afin de compenser sa moindre capacité à mobiliser des fonds propres pour soutenir la compétitivité de ses entreprises dans la transition écologique, l’Italie entend miser sur les ressources européennes déjà existantes mais en redéfinissant leur usage. Il s’agit notamment du Plan de Relance, du mécanisme RepowerEU et des fonds pour la cohésion. Cette stratégie sera défendue aujourd’hui par les représentants de l’Italie à Bruxelles. Le gouvernement italien entend donc non seulement redéfinir la destination de ces fonds mais les utiliser pour soutenir les entreprises et les secteurs nationaux, notamment à travers des avantages fiscaux, en réponse au plan massif américain d’aide à son industrie. Le ministre des Affaires européennes, Raffaele Fitto, a expliqué cette position en soulignant que la flexibilité permet l’emploi de ressources immédiatement disponibles alors que la mise en place d’un nouveau fonds souverain est plus complexe. La ligne du gouvernement italien a été affinée notamment à travers une série de rencontres bilatérales, dont celles avec la Suède et l’Allemagne. La proposition sera examinée aujourd’hui. Si la France et l’Allemagne auront la possibilité de s’appuyer sur leurs propres capacités budgétaires pour répondre au plan américain, l’Italie doit pouvoir puiser dans les fonds européens déjà attribués, sans ‘’générer une dette supplémentaire’’. Une approche qui semble plutôt pragmatique : mieux vaut contourner l’obstacle et en tirer profit au maximum plutôt que de se heurter à l’alliance retrouvée entre l’Allemagne et la France pour dicter la ligne européenne. L’Italie reste contraire à l’assouplissement des règles sur les aides publiques mais se prépare donc à plaider pour l’assouplissement de l’usage des fonds déjà alloués le cas échéant. Le ministre Fitto souligne également la forte pression de la Commission européenne pour la mise en place du fonds souverain d’ici l’été. La proposition initiale renvoyait à la Banque européenne d’investissement et non pas au budget européen et ‘’l’Italie la soutiendra’’ affirme le ministre qui insiste toutefois sur l’importance du dialogue entre l’UE et les Etats-Unis. »

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Raffaele Fitto

ARTICLE, Corriere, F. Fubini, Le Ministre Giorgetti (Ligue) : « Si les contraintes sur les aides d’État disparaissent, il faut libérer ces dépenses des règles sur les comptes publics » : « Le ministre de l’économie Giancarlo Giorgetti n’a pas apprécié que ses collègues français et allemand soient allés discuter de politique industrielle à Washington, presque comme si c’était à eux de représenter l’Europe. "C’est une initiative de deux pays, pas une initiative européenne. Nous n’avons pas été informés, et la chose ne nous offense pas : elle nous surprend. Si c’était l’Italie qui l’avait fait, ce gouvernement aurait été accusé d’être souverainiste et anti-européen." Le ministre est surtout opposé à l’idée que Paris et Berlin obtiennent un assouplissement des contraintes sur les aides d’État sans mesures de rééquilibrage. Il a une proposition : lier la libéralisation des subsides à des règles moins rigides aussi dans le calcul des finances publiques. "Si le relâchement des contraintes sur les aides d’État se poursuit, mais qu’à la fin de l’année les règles du Pacte de stabilité rentrent en vigueur, […] alors je ne pourrais pas fournir d’aides, même en utilisant les fonds du PNRR, parce que je devrais tout de même respecter les règles budgétaires". Donc "ce serait une avancée énorme si dans le Pacte de stabilité ces dépenses d’investissement avaient un traitement différent des dépenses courantes, qui concernent le personnel ou les retraites". Et "nous en avons assez d’accepter qu’il y ait des pays de série A et des pays de série C". Toutefois, le gouvernement de Giorgia Meloni reste attentif à ne pas donner l’impression d’être une nouvelle version du gouvernement M5S-Ligue, qui s’était opposé aux marchés et ensuite à Bruxelles en 2018. "L’Italie ne se soustrait pas à la responsabilité d’avoir des finances publiques responsables et prudentes. Nous sommes conscients que nous avons une dette publique élevée, nous sommes convaincus que nous pouvons la gérer, et nous avons le devoir de ne pas créer de problèmes pour les autres. Je crois que le dernier budget l’a démontré." Giorgetti évoque aussi le PNRR. "Durant la première année nous avons été confrontés aux conséquences de la guerre en Ukraine, et donc peut-être qu’il fait sens de revoir l’échéance, 2026, d’au moins un an". Et il y a surtout le problème de la qualité de certains projets, et des appels d’offre non alloués, comme ceux sur les stations de ravitaillement en hydrogène. Le ministre évoque aussi le projet de faire de l’Italie le hub énergétique de l’Europe, "grâce au soleil et au vent de la Méditerranée, et grâce à l’Afrique". Pour l’instant l’Italie ne demandera pas d’autres prêts, en raison des cent milliards encore disponibles à Bruxelles. Pas avant d’avoir la certitude de pouvoir bien dépenser les fonds déjà disponibles, et (éventuellement) de pouvoir dépenser de manière productive les nouveaux. »

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ENTRETIEN Corriere, de Mateusz Morawiecki, Premier ministre polonais « Pour la Pologne comme pour l’Europe vaincre Poutine est une raison d’Etat » : « Si tous les pays avaient réagi avec la même rapidité et détermination que la Pologne, aujourd’hui nous serions bien plus proches d’une victoire de l’Ukraine. L’Allemagne a enfin donné son feu vert à la fourniture des Léopard 2 à l’Ukraine. Mieux vaut tard que jamais. J’apprécie l’aide de l’Allemagne, mais Berlin déclare plus qu’elle ne livre. Et même si l’Allemagne fournissait à l’Ukraine tout ce qu’elle annonce, ce ne serait qu’une goutte dans l’océan. Retarder l’envoi des armes va contre les intérêts de l’Europe et rend le Kremlin plus sûr de soi. Mais pas au point d’attaquer l’OTAN. La Russie sait très bien qu’elle n’aurait aucune chance. Croyez-vous qu’il faudra fournir à Kiev des chasseurs F-16 ? Le chancelier Scholz et le président Biden s’y sont dits opposés. La décision relève de l’OTAN. Pour le moment il n’y a pas d’accord sur ce sujet. Mais comme l’a dit le président de la conférence pour la Sécurité, Wolfgang Ischinger, nous ne devrions rien exclure, autrement nous renforçons Moscou. Vaincre la Russie est une raison d’État aussi bien polonaise qu’européenne. Pourquoi êtes-vous opposés à l’idée de négociations avec le Kremlin ? Tôt ou tard, c’est avec l’ennemi qu’il faut négocier pour mettre fin à la guerre. On ne négocie pas avec les terroristes. Et aujourd’hui la Russie est devenue un État terroriste. Vous avez dit que votre gouvernement et celui dirigé par Giorgia Meloni partageaient la même position en Europe : tous deux contre les diktats de la bureaucratie européenne et en faveur d’une Europe des patries. Et pourtant, les premières décisions du gouvernement Meloni semblent plutôt suivre la ligne italienne traditionnelle de l’intégration et de la solidarité. Vous y attendiez-vous ? Ni moi, ni la président du Conseil Meloni ne sommes anti-européens. L’Europe a entrepris un parcours de séparation de ses propres traditions, qui ne l’emmène nulle part. Le Brexit doit nous faire réfléchir. L’UE n’est pas la propriété des bureaucrates de Bruxelles. L’UE appartient aux nations qui la composent. Et nous devons faire tout ce que nous pouvons pour que les citoyens aient davantage de poids dans la décision. C’est seulement ainsi que nous la protégerons de la désintégration. »

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Mateusz Morawiecki

(Traduction : ambassade de France à Rome)

08/02/2023

Les personnalités présentes au congrès de Chega.

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Portugal, France, Allemagne, Pays-Bas, Belgique (Flandre), Slovaquie, Roumanie, Hongrie, Espagne. Lors de la clôture du congrès de Chega au Portugal, le 29 janvier 2023, les dirigeants de plusieurs partis issus de pays d’Europe étaient présents : Jordan Bardella du Rassemblement national (France), Tino Chrupalla de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD), Geert Wilders du PVV (Pays-Bas), Tom Van Grieken du Vlaams Belang (belgique-Flandre), Ludovit Goga de Sme Rodina (Nous sommes une famille) (Slovaquie), Cláudiu Tarziu de l'Alliance pour l'Union des Roumains (AUR) (Roumanie) et Adam Samu Balázs du Fidesz (Hongrie), ainsi qu’un représentant de VOX Rocío Monasterio (Espagne).

(Source : Álvaro Peñas)

(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2023/01/28/and...)

Airbnb rétablit le compte des parents de Lauren Southern.

Monde. Airbnb a rétabli le compte des parents de Lauren Southern en prétendant qu'il s'agit d'une erreur.

(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2023/02/08/les...)

"Les politiciens écoutent seulement lorsqu'ils ont peur de perdre leur siège !"

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Royaume-Uni.

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"Les politiciens écoutent seulement lorsqu'ils ont peur de perdre leur siège ! Afin d'attirer leur attention ... UKIP."

51 % des Allemands pensent que trop de réfugiés arrivent en Allemagne.

Allemagne. Un sondage INSA montre que 51 % des Allemands estiment que l'Allemagne accueille plutôt trop de réfugiés, 33 % trouvent le nombre mesuré et 11 % en veulent encore plus.

(https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2023/umfrage...)

Les parents de l’activiste conservatrice canadienne Lauren Southern bannis par Airbnb.

Monde. Les parents de l’activiste conservatrice canadienne Lauren Southern se voient bannis par la plateforme de location en ligne Airbnb, à cause de l’activisme de leur fille : « Nous vous avons retiré de la plateforme car votre compte est fortement associé à quelqu'un qui n'est pas autorisé à utiliser Airbnb. Cela signifie que vous ne pourrez plus effectuer de réservations à l'avenir. »

Lauren Southern affirme : « Ils n'ont jamais fait de réservation pour moi et ne me représentent pas. Ils ne s'expriment pas non plus politiquement en public. »

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Lauren Southern

"La vérité sur les années 20 et 30, passée sous silence par la Présidente du Conseil."

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Italie. Revue de presse.

La presse italienne titre encore largement sur le séisme en Turquie et en Syrie et notamment sur la polémique autour des retards pour les secours : « Des voix sous les décombres » - Des dizaines de milliers de secouristes s’activent dans le froid. Un technicien italien est porté disparu. Le bilan s’alourdit avec environ 7 000 victimes (Corriere della Sera), « Le temps de la colère » - Les retards sur les secours d’Ankara et les maisons bâties avec des matériaux de mauvaise qualité provoquent la colère des sinistrés. Alep isolée du monde par volonté d’Assad qui bloque les secours internationaux (La Repubblica), « La vie sous les décombres » (La Stampa). L’ouverture du festival de la chanson italienne à Sanremo est aussi citée avec large couverture photographique, les quotidiens rapportant notamment la présence du Chef de l’Etat et le discours d’ouverture de l’acteur Roberto Benigni « Sanremo célèbre la Constitution avec Mattarella » (Corriere), « Benigni récite la Constitution antifasciste à Mattarella » (La Repubblica), « L’hymne à la liberté [de Benigni]» (La Stampa), « Sanremo, ovation pour Mattarella » (Il Messaggero), « Le chaos de Sanremo » - La présence de Mattarella devient une affaire, les conseillers de la Rai n’étaient pas informés. Encore un impair après l’affaire Zelensky (Il Giornale).

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, M. Franco « Une majorité rassurée par des adversaires qui avancent en ordre dispersé » : « La majorité est en proie à des tensions sourdes qui s’intensifient à l’approche des élections régionales de dimanche et lundi. Dans le même temps, la défaite de la gauche, en Lombardie et dans le Latium, est vue comme inévitable, puisque les partis de l’opposition se présentent en ordre dispersé. Les tentatives de dernière minute par le PD et le M5S de proposer une « trêve » entre eux ont échoué après le « non » du dirigeant 5 Etoiles Giuseppe Conte, qui a posé comme condition que les électeurs du PD votent pour sa candidate, soit exactement le contraire de ce qu’on lui proposait. Conte a pu compter sur le soutien de Beppe Grillo, qui a déclaré que ‘’le vote utile est utile pour l’idiot utile’’. On assiste ainsi à la confirmation d’un Mouvement 5 Etoiles qui préfère la défaite du bloc progressiste à l’idée d’une alliance. Il est assez logique que Conte préfère attendre sur toute négociation sur les alliances au niveau national. Il veut attendre non seulement de voir le résultat des élections régionales mais aussi suivre les résultats du congrès du PD qui donnera un successeur à Enrico Letta, car les manœuvres de scission vont de l’avant. Conte ne parie pas sur une stabilisation du parti démocrate de l’après-Letta et mise au contraire sur une intensification des querelles internes pour en tirer profit et récupérer une partie de ses électeurs. Il veut aussi radicaliser son opposition au gouvernement de Meloni. Et sa querelle à distance avec Calenda et Renzi d’Azione-Italia Viva lui est utile pour gagner en popularité auprès des membres du PD qui rêvent d’un retour de l’alliance avec le M5S. »

COMMENTAIRE, La Repubblica, de S. Cappellini, « La vérité sur les années 20 et 30, passée sous silence par la Présidente du Conseil » : « Il aura fallu l’intervention du Président de la République Sergio Mattarella au festival de musique de Sanremmo et celle de l’acteur Roberto Benigni sur les valeurs de la Constitution italienne, pour entendre les mots que Giorgia Meloni n’a pas prononcés lors de son investiture en tant que Présidente du Conseil sur la double-décennie fasciste. Des mots qui, du reste, ne risquaient pas de venir de la part de celui qui occupe la deuxième plus haute fonction de l’Etat italien, le président du Sénat Ignazio La Russa. Il n’y a pas si longtemps, lors d’un événement public alors que quelqu’un lui avait lancé un ‘’fasciste !’’, ce dernier avait eu la bonne idée de répondre ‘’doucement avec les compliments’’. Roberto Benigni est parti de l’article 21 sur la liberté d’expression et de pensée au regard de l’histoire nationale, pour montrer comment une liberté que nous donnons trop souvent pour acquise a en réalité été arrachée et conquise après des années sombres, de violence perpétrée par l’Etat, de répression et de meurtre. Le fascisme raconté tel qu’il était, en première partie de soirée, en ouverture du festival regardé par des millions d’Italiens. Un discours qui visait directement Meloni, son gouvernement et sa majorité qui s’agacent lorsqu’on évoque ces origines. Ils soufflent, protestent, ironisent, comme si un culte nostalgique du fascisme ou sa vision partielle et distordue était moins grave que de vouloir le rétablir (ce dont personne n’accuse la Présidente du Conseil, rappelle-t-on pour les “durs à la comprenette“). Même lorsque Meloni a fondu en larmes lors des commémorations pour les lois raciales adoptées par le régime fasciste, il manquait un pan de l’histoire, car elle réagissait comme s’il s’agissait d’un accident de parcours ou d’un écart imprévisible. Comme si ces lois ne dérivaient pas de l’essence profondément raciste et violente et va-t-en guerre et charognarde du fascisme. Le discours du célèbre acteur ne va pas régler les problèmes des Italiens – du reste c’est au gouvernement de le faire – mais que c’est bon de savoir que dans l’Italie de Meloni, on peut encore parler du fascisme comme il a réellement été. »

ARTICLE, La Repubblica, T. Ciriaco et A. Ginori « Macron ne soutient pas Meloni sur l’idée d’une nouvelle dette européenne » - Le Président s’aligne sur Scholz et bloque l’hypothèse de notre gouvernement : « Ce ne sera pas le soutien de Paris qui sauvera la mission de G. Meloni au Conseil Européen de Bruxelles. Ce ne sera pas E. Macron qui donnera un coup de main aux demandes italiennes, après l’échec de la rencontre à Berlin de Meloni avec le Chancelier Scholz. Lors de l’entretien téléphonique de lundi soir, le président français a rejeté la proposition d’une nouvelle dette commune. En fait, il la considère non réalisable, du moins en ce moment. C’est une nouvelle douche froide pouvant éloigner l’idée d’un fonds européen que l’Italie demande pour amortir l’effet de distorsion de l’assouplissement des règles sur les aides d’Etat qui favorise notamment l’Allemagne. Si on ne peut pas parler d’isolement, on n’en est pas loin. Quand les intérêts nationaux peu convaincants déterminent les dynamiques européennes, ce sont surtout les pays les plus exposés aux marchés et les plus endettés qui sont pénalisés. Ce que Meloni a obtenu de son entretien de Macron est la promesse d’un soutien (par ailleurs assez vague) à la flexibilité réclamée par Rome sur le recours aux fonds non employés du PNRR et des fonds de cohésion. Mais la lourde contrepartie est justement le feu vert aux aides d’Etat. Sur les migrants non plus, le projet du gouvernement de Rome ne rencontre pas les faveurs de Paris. Le président français ne voit pas favorablement un mécanisme pénalisant sur les accords commerciaux pour les pays ne collaborant pas à la gestion des flux, que Meloni aurait proposé. Quant à Berlin, Meloni a pu constater de la froideur sous les airs de courtoisie diplomatique : Scholz lui a expliqué que le fonds souverain ne sera pas mis en place, et qu’on n’a pas besoin d’un fonds ressemblant au PNRR qui par ailleurs existe déjà. L’entretien téléphonique avec Macron représentait donc la dernière carte de la Présidente du Conseil. Il est clair que la France a fait son choix, et que ce choix n’est pas l’Italie. La mission à Washington des deux ministres franco-allemands montre la volonté des deux économies les plus fortes de vouloir faire seules. La relation privilégiée entre Draghi et Macron n’est qu’un souvenir fané. »

ARTICLE, Messaggero, G. Rosana, « Voitures, l’UE fait pression sur Biden. Entente entre Urso et Breton sur les aides » : « A la veille du sommet des dirigeants européens, l’Italie reçoit des signaux favorables sur la politique industrielle de la part de la Commission et du Conseil. Après un nombre impressionnant d’entretiens avec ses homologues de toute l’Europe, le ministre des Entreprises et du Made en Italie, Adolfo Urso, a rencontré hier le commissaire européen à l’Industrie et au Marché intérieur, Thierry Breton, principal rédacteur d’un plan européen pour les entreprises vertes, qui s’appuie sur un assouplissement des contraintes encadrant les aides d’État, mais aussi sur de nouveaux financements communs.  Selon le ministre italien, il y a "une entente totale sur la stratégie. La rencontre avec Breton et celle avec la présidence suédoise du conseil nous ont confirmé dans notre voie pour apporter une réponse non seulement à l’IRA américain, mais avant tout au défi global posé par la Chine, et plus généralement l’Asie." L’entente porte sur le fait que la révision des aides d’État ne doive pas être un "ouvrez les vannes", sur la nécessité de souplesse dans l’utilisation des ressources de l’UE, et plus généralement, et sur l’idée d’une "architecture financière" comprenant un fonds souverain européen. Ce qui correspond à la proposition du plan exposée il y a une semaine par la Commission. Mais aujourd’hui un nouvel endettement commun suscite peu d’enthousiasme chez la majeure partie des gouvernements, frugaux en tête. Il y aura un duel sur ce point au sommet des chefs d’État et de gouvernement, qui commence demain. Hier en mission aux Etats-Unis, le tandem franco-allemand des ministres de l’Economie Bruno Le Maire et Robert Habeck a rencontré ses homologues américains. "On ne peut pas construire une industrie américaine forte aux frais des pays européens", a dit Le Maire. Les Européens savent que l’IRA ne peut pas être changée, mais elle peut être amortie avec de nouvelles interprétations, comme celle qui étend aux entreprises européennes les crédits d’impôt pour les voitures électriques d’entreprise en crédit-bail. Mais il semble que les Etats-Unis jouent double jeu : d’une part Washington semble faire des concessions à l’Europe, mais de l’autre elle étend les catégories de véhicules qui peuvent bénéficier des avantages fiscaux. »

ANALYSE, Stampa, A. De Nicola, « L’incertitude de Meloni éloigne la France et l’Allemagne » : « Le 26 novembre 2021, l’Italie et la France ont signé le traité du Quirinal, qui a été examiné avec beaucoup d’intérêt, en tant que signe précurseur d’une Europe plus équilibrée, dont le moteur a jusqu’ici toujours été l’entente franco-allemande, depuis le Traité de l’Élysée de 1963. Or, la France et l’Italie sont deux pays cousins, qui partagent de solides liens historiques, culturels, et aussi économiques. Et les intérêts stratégiques se sont encore rapprochés suite à l’invasion russe de l’Ukraine, et ce malgré les récentes oppositions sur la Libye ou les escarmouches sur l’immigration. Le traité vise à instaurer un partenariat étroit entre les deux nations dans divers secteurs : défense, éducation, culture, environnement, universités, sécurité, affaires étrangères. Rome et Paris devront se montrer toujours plus coordonnées, et s’intégrer dans de nombreux secteurs. L’ambassade de France à Rome a publié le 26 novembre 2022 un rapport enthousiaste sur les avancées réalisées à un an de la signature de l’accord, qui, bien qu’il ait été approuvé par le parlement, n’a toujours pas été publié au Journal officiel. Bien, et alors ? Le 19 janvier, la France et l’Espagne ont signé à Barcelone un traité d’amitié et de coopération qui reprend en bonne part celui du Quirinal, mais ajoute quelques petites choses en plus. Par exemple, que les deux pays s’engagent à faire de leurs langues nationales les deuxièmes plus étudiées après l’anglais. En vérité, cela tombe sous le sens, au vu de la diffusion de l’espagnol et du français dans le monde, mais cela relègue la culture et la langue italienne – qui doit compter aussi sur la concurrence de l’allemand – bien bas. En outre, l’amitié relancée entre Paris et Madrid se concentre dès à présent sur deux sujets concrets : un gazoduc pour l’hydrogène entre Barcelone et Marseille, et une réponse commune à l’Inflation Reduction Act américain. Pendant ce temps, et malgré l’optimisme transalpin, le traité du Quirinal semble un peu à l’arrêt. Avec une de ses phrases regrettables qui ponctuent encore sa politique étrangère, Giorgia Meloni a ainsi déclaré lors de la conférence de presse de fin d’année que les contours du traité n’étaient pas encore très clairs à ses yeux, et qu’elle évaluait encore si le traité est effectivement en vigueur ou non, pour décider ensuite "comment aller de l’avant". Treize mois après la signature… Quelles sont les leçons à tirer ? Il y en a trois. D’abord, la France de Macron veut se mettre au cœur de l’Europe, mais inévitablement elle ne pourra pas être la meilleure amie de tout le monde. Quand il faudra développer un projet sur la défense, à qui donnera-t-elle sa priorité ? Et si les idées sur la réponse aux subsides américains divergent entre Allemagne et Espagne, quelle amitié aura plus de valeur ? Ensuite, l’attitude italienne est perdante. Non seulement elle snobe ce qui existe déjà avec la France, mais elle assiste immobile aux mouvements des autres. Alors que faire ? Une option est de renforcer les liens bilatéraux avec d’autres pays. Une autre, meilleure, est de s’insérer dans le jeu en demandant qu’il devienne trilatéral ou quadrilatéral, mettant ainsi en œuvre la coopération renforcée déjà prévue dans les traités européens, et qui pourrait emprunter le raccourci inventé par de Gaulle et Adenauer. En attendant, il est certain que l’unique attitude à ne pas conseiller est l’indécision. Mais nous verrons. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

07/02/2023

Joachim Siegerist est décédé.

Allemagne et Lettonie. Joachim Siegerist est décédé. Il était un journaliste, écrivain et politicien germano-letton. Il avait été membre de la CDU (démocrates-chrétiens) et avait pris part à la campagne en vue de voir Franz Josef Strauss de la CSU (sociaux-chrétiens) devenir chancelier d’Allemagne.

Siegerist était un des confondateurs de Die Deutschen Konservativen (Les conservateurs allemands), qui ont obtenu 0,2 % lors des élections de 2007 pour le Parlement de l’État de Hambourg. Lors des élections de la même année pour le Parlement de l’État de Brême, la branche locale de cette formation, Bremen muss leben (Brême doit vivre), avait obtenu 1,6 % et pas d’élu au Parlement de l'État de Brême, mais bien dans des conseils de quartier de cette ville.

En 1993, Joachim Siegerist est entré au Parlement letton, la Saeima, pour le parti national-conservateur Latvijas Nacionālās Neatkarības Kustība (LNNK).

Il a ensuite fondé le Mouvement populaire pour la Lettonie (Tautas kustība Latvijai) qui a obtenu 15 % des voix lors des législatives de 1995. En 1998, le Mouvement populaire pour la Lettonie n'a obtenu que 1,7 % des voix. Siegerist a démissionné de ses fonctions au sein du parti le soir des élections et s'est retiré de la politique lettone.

En 2003, avant le référendum sur l'adhésion de la Lettonie à l'Union européenne, Joachim Zīgerist a fait campagne contre l'adhésion de la Lettonie à cette organisation.

Il a publié plusieurs ouvrages.

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Jörg Haider (Autriche) était venu soutenir Joachim Siegerist à Brême en 2007.

"La majorité tente de suivre l’appel au calme."

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Italie. Revue de presse.

Le séisme en Turquie et Syrie fait les gros titres de la presse italienne, ce matin. Les premières pages sont consacrées aux secours qui continuent leurs recherches et à l’assistance apportée par différents pays, dont l’Italie. Plusieurs reportages sur le terrain décrivent la détresse des survivants et des familles de disparus : « Les secousses, puis l’apocalypse » - Un violent séisme en Turquie et en Syrie fait des milliers de victimes (Corriere della Sera, La Repubblica), « Turquie : l’apocalypse » (La Stampa), « ll y a encore des survivants sous les décombres » (Il Messaggero). La polémique déclenchée par l’annonce qu’un message vidéo du président ukrainien serait diffusé lors du festival de musique de Sanremo est aussi citée, alors que la direction de la Rai a finalement décidé de se limiter à faire lire une lettre de Zelensky par l’animateur, après les critiques de certains partis politiques dont la Ligue, le M5S et le Terzo Polo : « Sanremo sans Zelensky, qui enverra juste une lettre » (Corriere), « Pas de message vidéo de Zelensky mais juste une lettre qui sera lue par Amadeus » (La Repubblica), « L’hypocrisie du Festival de Sanremo » (La Stampa), « Le festival tourne à la farce italienne » (Il Foglio), « Zelensky ne chante plus » - L’imbroglio de la Rai, Moscou ironise : « il aurait pu gagner » (Il Giornale). Enfin, le quotidien économique titre sur les modifications au plan de relance et de résilience que le gouvernement veut proposer, après une réunion hier au Palais Chigi « Energie et PNRR, voici le plan » - Meloni annonce un plan pour les énergies renouvelables (Sole 24 Ore).

[PNRR : https://commission.europa.eu/business-economy-euro/econom...]

ARTICLE, Messaggero, F. Malfetano, « PNRR, révision des fonds. De nouveaux projets dans trois mois » : « Utiliser les fonds du PNRR et du RePowerEu pour lancer le "plan Mattei", et accélérer sur la "souveraineté énergétique" italienne à travers de nouveaux projets à présenter d’ici le 30 avril : voilà le projet du gouvernement italien. Giorgia Meloni souhaite poursuivre la diversification des sources d’approvisionnement, avec l’objectif d’éliminer totalement le gaz russe, pour faire de l’Italie le hub énergétique de l’Europe. Hier, elle a convoqué les directeurs généraux des quatre entreprises du secteur de l’énergie dont l’Etat est un actionnaire : Enel, Eni, Snam et Terna. La présidente du Conseil les pousse à accélérer et a demandé des "idées" et des "propositions" pour relancer le pays. En effet, le gouvernement italien aurait déjà reçu un accord informel de l’UE au sujet de l’assouplissement des fonds européens déjà existants, qui devrait bientôt être officialisé. Et il ne se traduira pas seulement par une révision des projets prévus par le PNRR, mais par une réallocation des 7,5 % des fonds liés à la politique de cohésion, et de 2,7 milliards attribués à fonds perdu par le RePowerEu. Les propositions arriveront dans les prochaines semaines, on évoque déjà la création de trois raccordements électriques sous-marins - entre la péninsule italienne et la Sardaigne (Tyrrhenian Link), la Sardaigne et la Corse, l’Italie et le Monténégro – mais aussi un gazoduc de la Ligne Adriatique pour Snam, qui reliera le terminal du Tap dans les Pouilles au hub de Minerbo, dans la province de Bologne, et enfin le projet conjoint entre Eni et Snam de Carbon Capture and Storage. Bruxelles aussi demande une accélération en vue du 30 avril. Hier, lors d’une audition au parlement, le commissaire européen chargé de l’Economie, Paolo Gentiloni, a assuré un "examen rapide des amendements", tout en soulignant que la Commission encourageait "vivement les Etats membres à présenter rapidement les différentes modifications à leur PNRR, sous la forme d’un document unique". Ce matin, le ministre des Affaires européennes Raffaele Fitto est à Bruxelles pour participer aux travaux du Conseil des Affaires générales de l’UE, pour un échange sur le programme de la présidence suédoise. »

COMMENTAIRE, La Repubblica, F. Manacorda, « Le plan de Meloni » : « Hormis les déclarations invoquant une "souveraineté énergétique" - de fait impossible -, Giorgia Meloni fait preuve d’un pragmatisme remarquable dans ses relations avec Bruxelles. Et c’est une bonne nouvelle. Le groupe de contrôle pour le RePowerEu, lancé hier, vise à quadrupler les 2,7 milliards déjà alloués par l’UE – à travers entre autres une révision partielle du PNRR – mais cela ne semble pas préfigurer d’éventuelles tensions avec la Commission. Au contraire, l’Italie a déjà promis de présenter, au plus vite, tous ses amendements dans un document unique, conformément à la demande du commissaire européen à l’Economie, Paolo Gentiloni. Du reste, le dossier de l’énergie dans ses diverses déclinaisons – diversification des approvisionnements, émancipation progressive vis-à-vis des pays instables, développement des énergies renouvelables, économies d’énergie – a une double valeur pour le gouvernement. C’est d’abord un enjeu stratégique : sur le moyen-long terme, et en attentant d’une décarbonisation qui semble de plus en plus lointaine, il s’agit de ne plus dépendre de la Russie. Mais la politique énergétique a aussi une dimension tactique et interne : le prix élevé de l’énergie peut être explosif pour un électorat déjà frappé par la pandémie, et qui doit maintenant affronter une inflation et des taxes en hausse. Ainsi, investir sur le RePowerEu est aussi une mesure d’autoprotection pour le gouvernement et sa majorité. »

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, M. Franco « La majorité tente de suivre l’appel au calme » : « L’appel au calme dans l’affaire Delmastro-Donzelli est en train de se transformer en appel au calme en vue des élections régionales de dimanche et lundi, en Lombardie et dans le Latium. Il s’adresse à nouveau à la majorité soutenant Meloni, voire même explicitement à Fratelli d’Italia, le parti de la Présidente du Conseil, censé œuvrer pour le consensus. Quand Maurizio Gasparri de Forza Italia rappelle que les voix s’obtiennent et se perdent à une rapidité effrayante, il lance un avertissement. Il met en garde sur une victoire dans les deux régions, obtenue aux dépens des alliés (FI et Ligue) et qui pourrait générer un effet boomerang. Il est très probable que Meloni n’avait pas besoin de cet avertissement. La crainte est que Fdi puisse faire main basse, provoquant un court-circuit au sein des partis qui sont ensemble depuis le 25 septembre mais qui souffrent depuis du syndrome de la « paire dignité ». Les appels de Berlusconi à la possibilité d’une dérive à droite de la majorité ne sont pas passés inaperçus. Si l’écart avec le parti de Meloni devait s’avérer plus important par rapport à celui des élections législatives, les marges de manœuvres de Berlusconi et de Salvini se réduiraient davantage. Ignorer les contrecoups psychologiques d’une situation pareille pourrait être dangereux. Après avoir rassuré l’Europe et les marchés, Meloni pourrait se voir obligée de le faire avec la coalition, en présence d’une opposition divisée mais déterminée à vouloir exploiter toute friction au sein de la majorité. L’inconnue sur le taux d’abstention et les rapports de force au lendemain des 12 et 13 février risquent de chambouler l’équilibre entre les gagnants. »

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Meeting du centre-droit en vue des élections régionales en Lombardie : "Clôture de la campagne électorale avec les dirigeants du centre-droit."

ARTICLE, Corriere della Sera, « Les oppositions trouvent l’unité sur la motion de défiance contre Delmastro » : « Malgré l’appel au calme lancé par G. Meloni, la tension sur l’affaire Cospito ne baisse pas, notamment à l’égard du secrétaire d’Etat à la Justice Andrea Delmastro (Fdi). Ce dernier est soupçonné d’avoir commis un ‘’abus de pouvoir’’, comme il est possible de lire dans la motion de défiance déposée par le M5S, ‘’portant préjudice aux enquêtes en cours sur la mafia et le terrorisme’’. Les 5 Etoiles demandent donc ‘’la révocation de sa délégation [aux affaires pénitentiaires]’’. Le PD a déposé la sienne, censurant ‘’la révélation d’information réservées et très délicates sur la lutte contre la mafia et le terrorisme’’, ce qui prouverait ‘’l’inaptitude totale’’ de Delmastro et engage le gouvernement à demander sa démission. A cette motion de défiance pourrait s’ajouter aussi celle d’Azione-Italia Viva. »

ARTICLE, La Repubblica, C.V. « Calenda : je suis pour le salaire minimum à 9 euros. Nous livrerons bataille avec le PD et le M5S » : « C’est au micro de l’émission en ligne « Metropolis » du groupe GEDI que Carlo Calenda, chef d’Azione et allié de Renzi dans le groupe parlementaire Terzo Polo (Troisième Pole), annonce une bataille conjointe avec le PD et le Mouvement 5 Etoiles. ‘’Il y a des coopératives fictives qui font de la concurrence en payant 4 euros de l’heure, c’est un scandale énorme’’, assure-t-il. Sur l’affaire Cospito, selon Calenda, la droite a eu tort d’agiter les tensions, faisant preuve d’un ‘’faible sens des institutions’’. Il assure ensuite que la fédération entre son parti Azione et celui de Renzi Italia Viva a été signée et qu’il manque juste l’entente sur un nom qui ne soit pas ‘’l’horrible label « troisième pôle »’’ et fait des ouvertures pour une fédération avec +Europa d’Emma Bonino et la partie du PD ‘’qui n’en peuvent plus de cette situation et qui se sentent gênés, à droite comme à gauche’’. Calenda avait proposé au gouvernement une opposition constructive. Après cent jours, voici son bilan ‘’je suis très déçu par Meloni. Je n’ai pas de relations d’amitié avec elle mais j’éprouvais de la sympathie pour une femme jeune qui arrive à la présidence du Conseil, mais ce spectacle n’est pas regardable. Elle arrive au pouvoir, elle n’arrive à rien faire et soulève la polémique’’ »

ARTICLE, Corriere della Sera, A. Nicastro « Le chef de la compagnie Wagner défie Zelensky » - Meloni s’entretient téléphoniquement avec Macron : « Prighozhine est désormais un entrepreneur international des forces armées avec des chars, des avions de chasse, des canons, des mines et des gisements de pétrole africains obtenus comme paiement échelonné des batailles remportées. L’armée de Poutine manque de discipline, parfois de moyens et d’uniformes, mais elle est riche sur le plan du mythe du courage viril et de l’héroïsme individuel. Prighozine décide ainsi de lancer un défi à Zelensky. Or, le président ukrainien a d’autres priorités en vue de son voyage à Bruxelles au Conseil Européen de jeudi et vendredi. Zelensky veut s’y rendre pour montrer aux collègues européens les progrès de sa lutte contre la corruption interne et aux demandes en vue de l’offensive russe désormais imminente selon plusieurs observateurs. Toutefois, les risques sont élevés, un attentat n’étant pas impossible en terre européenne. Les autres dirigeants se préparent au Conseil Européen. Hier, la Présidente du Conseil G. Meloni a anticipé la discussion sur certaines thématiques lors d’entretiens téléphoniques avec ses homologues de Paris, de La Haye, de Vienne et d’Athènes. Elle a évoqué le soutien aux entreprises, la gestion ‘’enfin commune’’ des flux migratoires, le contrôle des frontières, ainsi que l’aide à l’Ukraine ‘’tout azimut’’. C’est notamment avec le président français E. Macron que Meloni a parlé de la fourniture promise la semaine dernière sur le système de défense antiaérien Samp/T – MAMBA, produit en collaboration par les entreprises italiennes et françaises. »

ARTICLE, Corriere della Sera « Sur le choix venant du président ukrainien, la droite aussi a des doutes » : « Qui a décidé que la participation du président Zelensky au festival de Sanremo ne consistait plus en un message vidéo de deux minutes mais en un texte qui sera lu par l’animateur Amadeus ? D’après le directeur du Prime Time de la RAI Stefano Coletta, il s’agirait d’un choix venant du président qui l’aurait exprimé à l’ambassadeur ukrainien en Italie. Ce qui accréditerait la piste diplomatique, Zelensky décidant finalement d’une contribution plus discrète en vue de sa présence plus incisive à Bruxelles à l’occasion du Conseil Européen. Mais en lisant en filigrane les déclarations de la journée d’hier, il est possible d’y voir une certaine gêne au sein de la majorité. Les propos de Maurizio Gasparri (FI) sembleraient revendiquer des décisions qui étaient jusque-là évoquées plus vaguement : ‘’Sincèrement, il aurait été préférable que la RAI n’entre pas dans cette affaire. Je ne sais pas comment cela est né, peut-être par la volonté de quelques représentants de la galaxie de la RAI, plus qu’une décision venant de la présidence’’. Gasparri relance l’interprétation selon laquelle la Rai et le gouvernement auraient été pris de court par l’activisme de certains et poussés ensuite à gérer une invitation qui n’était plus annulable. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

06/02/2023

Allemagne : l'AfD a 10 ans !

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Allemagne.

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Les co-présidents de l'AfD Tino chrupalla et Alice weidel

Dernière ligne droite pour la campagne de l'AfD avant les élections de ce dimanche à Berlin.

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Allemagne. État de Berlin. Beatrix von Storch de l'AfD distribue de la propagande de l'AfD :

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"Le messager bleu"

Frères d'Italie est donné à 30,6 %, la Ligue à 8,7 % et Italexit à 2,3 %.

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Italie. Frères d'Italie est donné à 30,6 %, la Ligue à 8,7 % et Italexit à 2,3 %. Le M5S est donné à 17,5 %.

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Frères d'Italie : patriotes

M5S :  antisystème

PD : centre-gauche

Ligue : patriotes

Azione - Italia Viva : troisième pôle (centriste)

Forza Italia : conservateurs

 

Italexit : patriotes : 2,3 %

"La stratégie de Meloni pour mettre en sécurité le gouvernement mais le résultat incertain aux élections régionales impacte la coalition."

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Italie. Revue de presse.

La presse italienne titre en Une sur la cyberattaque globale intervenue dimanche et touchant également l’Italie : « Piratage informatique, l’Italie en alerte » - Inquiétude dans le monde entier, la France est le pays le plus touché. L’agence pour la cybersécurité confirme l’attaque sur des milliers de serveurs (Corriere della Sera), « Cyberattaque, l’ombre des Russes » - Moscou met en ligne une liste d’objectifs visant l’Occident. L’alerte aurait été perçue il y a deux jours par la France. En Italie, les hôpitaux, les université et le réseau téléphonique TIM sont en alerte (La Stampa), « Le monde sous attaque informatique, les serveurs sont en danger » (Il Giornale). La polémique autour de l’anarchiste A. Cospito et sur le régime d’isolement strict est encore citée, la presse relevant les premières failles au sein de la majorité sur la ligne dure indiquée par G. Meloni « Berlusconi se démarque » - Meloni invite les alliés à rester unis sur la justice et les élections, mais le dirigeant de FI déplore « un ancrage trop à droite » et soutient la candidate centriste Moratti pour les élections de dimanche prochain dans la région Lombardie. Selon Bonaccini (PD) le régime de détention stricte n’est pas en discussion (La Repubblica), « Meloni : il n’y aura aucune négociation avec Cospito » - La présidente du Conseil souligne qu’il n’est pas possible de négocier face aux menaces (Il Messaggero).

ARTICLE, Corriere della Sera, M. Guerzoni « La stratégie de Meloni pour mettre en sécurité le gouvernement mais le résultat incertain aux élections régionales impacte la coalition » : « Selon Meloni, l’affaire Donzelli-Delmastro (Frères d'Italie) est close. Le vice-président du Copasir et le secrétaire d’Etat à la Justice pourront rester à leur place, forts du soutien exprimé par la Présidente du Conseil par le biais d’une lettre publiée dans le Corriere de dimanche. C’est un concept qui a été répété hier aux ténors de la coalition, réunis dans l’auditorium de la Conciliazione ‘’je ne vois aucune raison pour [demander] leur démission’’. Meloni ne voit non plus ‘’aucun genre de contrecoup sur la majorité’’. Malgré la gêne au sein de Forza Italia, de la Ligue et d’une partie de Fratelli d’Italia, Meloni est persuadée de la nécessité de défendre à outrance les deux « fidèles » pour protéger son exécutif. D’où le discours fortement identitaire prononcé et l’invitation à supporter ‘’les coups bas’’ sans baisser la tête ni se laisser conditionner. Le meeting romain de droite a été l’occasion de tenter de se débarrasser de l’affaire parlementaire soulevée par les deux représentants de FdI et réaffirmer la ligne du Palais Chigi : ‘’l’Etat ne cède pas face aux chantages, nous restons unis en défense du régime de détention stricte et face à l’appel au calme’’. En attente que le jury d’honneur se prononce sur Donzelli et Delmastro, Meloni tente de tourner la page et annonce un 2023 marqué par les réformes, donnant à son exécutif un horizon de 5 ans. Quant aux élections régionales du Latium et de la Lombardie, personne n’hésite à dire, à partir de Tajani, qu’il s’agit ‘’d’un vote de confiance pour le gouvernement’’. Berlusconi exprime ses doutes sur la performance de Donzelli et Delmastro (‘’deux fous’’ selon un parlementaire de FI) mais décide de ne pas s’acharner contre son allié en difficulté, lançant un appel à l’unité de la coalition. Salvini évite de manière agile la polémique et s’en prend au ‘’porteurs de poisse’’ tandis que M. Lupi a lancé son appel à l’unité et à la responsabilité.  Toutefois, si Fdi devait faire main basse sur les régions lors des élections aux dépens de la Ligue et de Forza Italia, les tensions entre les dirigeants, jusque-là apaisées, pourraient s’accentuer. Des répercussions pourraient avoir lieu aussi dans l’hémicycle. »

SONDAGES, La Stampa, d’A. Ghisleri, « L’affaire Donzelli divise les électeurs, deux Italiens sur trois défendent le ’41-bis’ [régime de détention strict] » : « 41% des Italiens se disent convaincus que le régime d’emprisonnement le plus sévère fait l’objet d’une loi juste et qu’il doit être maintenu. C’est une opinion qui est assez largement répandue chez les électeurs des partis de la majorité : 56,7% pour Forza Italia, 52,3% pour Fratelli d’Italie et 32% pour la Ligue. Certains seraient même favorables à un durcissement de ce régime et à son extension à d’autres délits (28,8%). Ces deux opinions émergent dans une semblable mesure parmi l’électorat 5 Etoiles. Pour 42,2% des électeurs du PD, le régime dit ‘’41-bis’’ est juste mais, à l’opposition, l’idée d’une réforme pour que ce régime soit limité aux détenus les plus dangereux est également présente : elle concerne entre un quart et un tiers des électeurs en fonction des partis modérés et de gauche. De plus, l’affaire qui a éclaté autour des deux membres Fratelli d’Italia, le député Giovanni Donzelli et le secrétaire d’Etat Delmastro, divise particulièrement les Italiens, entre soutiens des partis de la coalition de droite et soutiens des oppositions. 42,2% des interrogés estiment que les rencontres entre des parlementaires du PD et le détenu anarchiste Alfredo Cospito sont graves, contre 44,1% jugeant bien plus graves l’utilisation et la diffusion de documents et d’informations classifiés dans le discours accusateur prononcé par Giovanni Donzelli à la Chambre contre le PD. 33% des interrogés estiment quoi qu’il en soit qu’une infraction a été commise (diffusion d’éléments confidentiels) contre 31,2% qui pensent le contraire. Pour un électeur sur trois, les députés accusés par Donzelli devraient se démettre de leurs fonctions contre une proportion semblable appelant Donzelli et Delmastro à démissionner. L’électorat de Forza Italia se distingue en ce que la moitié d’entre eux jugent les faits évoqués insignifiants. » 

COULISSES, La Repubblica, T. Ciriaco et L. De Cicco , « Berlusconi se démarque déjà ‘’de cette manière on vire trop à droite. J’aurais présenté L. Moratti pour Milan’’ » - « Cette confidence aurait été faite mardi dernier, quelques heures après l’affaire Donzelli, anticipant la rupture qui pourrait avoir lieu dès le 12 février au sein de la coalition de droite. Berlusconi se confie à un collaborateur de longue date et exprime toute son amertume et sa frustration qui l’angoissent ces derniers temps ‘’à cause de Fratelli d’Italia, nous sommes en train de virer un peu trop à droite. Il n’est pas possible de gagner dans les urnes sans un centre modéré. Moi, en Lombardie, j’aurais voté Moratti’’. Le « Cavaliere » ne votera jamais pour la candidate du Troisième pôle et il niera publiquement tout cela. Néanmoins, cette confidence dévoile quelque chose d’autre, qui est pire : la peur que les élections régionales puissent marquer l’effondrement de FI et de la Ligue, soit la cannibalisation des deux partis par Fdi. Meloni pourrait battre largement ses deux alliés dans la région qui a été le berceau de FI et de la Ligue. On parle aussi assez ouvertement d’un possible effondrement du leadership de Salvini, ce qui aurait monopolisé le débat derrière les coulisses du meeting organisé pour le candidat de FDI dans le Latium, Rocca. Le Cavaliere ne pardonnerait pas à Meloni son « ingratitude ». Tout comme le confirme son discours devant le public : ‘’le centre droit existe grâce à moi, Forza Italia est le représentant exclusif du PPE en Italie. Du point de vue numérique, nous sommes un parti indispensable pour garder en vie cette majorité et ce gouvernement’’. Ce sont là des signes qui anticipent une promesse de vengeance. Des sondages réservés circulent secrètement et sont en train d’agiter les directions des partis de majorité. Dans le Latium, FdI serait quatre fois plus fort que la somme des voix de FI et de la Ligue. En Lombardie, FdI multiplierait par trois le score de la Ligue. Du point de vue politique, en dépassant le seuil des 30%, Fdi pourrait vanter une primauté totale au sein de la majorité. Et si la Ligue devait ne pas dépasser le seuil des 10% en terre lombarde, avec FI derrière, les conséquences seraient imprévisibles. »

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Giorgia Meloni lors du meeting de Francesco Rocca dans le Latium

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Giorgia Meloni et Francesco Rocca

ENTRETIEN, Corriere della Sera, d’Antonio Tajani (Forza Italia), ministre des Affaires Etrangères « C’est une attaque contre les institutions mais nous devons mettre fin à cette polémique » : « ‘’Après celles de samedi à l’ambassade de Bogotà, on me communique qu’il y a des phrases qui ont été écrites sur le mur de l’ambassade italienne en Bulgarie contre le régime de détention stricte [le « 41 bis », ndt.]. Il ne faut ni dramatiser ni sous-estimer les dangers. Il s’agit d’une attaque contre l’Etat. Si c’est même le Président Mattarella qui est indiqué comme ennemi par ces groupes, il est clair qu’il ne s’agit pas d’une attaque à tel ou tel parti mais d’une attaque contre les institutions démocratiques : les forces de l’ordre, les sièges diplomatiques, les sièges politiques en Italie comme à l’étranger. Nous ne nous plierons pas face aux chantages. Nous ne modifierons pas la loi du 41 bis, tout en soutenant l’action du ministre Nordio quand il s’occupe aussi de la santé de ceux qui sont sous ce régime. Je suis d’accord avec Meloni sur l’appel au calme. Les Italiens ont d’autres problèmes et c’est sur ceux-là qu’il faut se concentrer. Le gouvernement n’a joué aucun rôle dans cette affaire, il n’y a eu aucune action pouvant soulever une « affaire Cospito ». Il y a eu un débat entre parlementaires sur le 41 bis et qui a impliqué deux partis. Un bras-de-fer qui a par ailleurs été très emphatisé. Un jury d’honneur s’exprimera sur cette affaire : ayons confiance dans les institutions et tournons la page. Les élections en Lombardie et dans le Latium sont importantes non seulement pour ces deux régions mais aussi pour le gouvernement, car gagner de manière nette serait un thermomètre important pour comprendre si l’action de l’exécutif est soutenue par les Italiens. Je crois que les scores des élections législatives seront confirmés. En tout cas, nous sommes au gouvernement non pas pour regarder les scores électoraux mais pour réaliser notre programme.’’ »

ENTRETIEN, Messaggero, d’Ignazio La Russa (Frères d'Italie), Président du Sénat, par F. Malfetano, « Les alertes lancées sont graves. L’État doit se défendre » : « Président La Russa, une escalade des tensions semble être en cours. Samedi à Rome les extrémistes ont bloqué le périphérique et il y a eu des affrontements avec la police. Qu’est-ce que vous en pensez ? J’ai fait de nombreuses manifestations dans ma vie et il est clair que je n’interdirai jamais un cortège, même lorsqu’il est en faveur de l’abolition du ‘’régime 41-bis’’. Mais en cas de transgression, l’État doit se défendre et nos forces de l’ordre ont toute ma solidarité. Giorgia Meloni a aussi parlé d’un "État cible d’attaques". Sommes-nous revenus aux années 70 ? La comparaison est hasardeuse. Le monde est différent. Et puis la lutte armée a montré qu’en plus d’être un crime, elle est incohérente avec les résultats qu’elle cherche à obtenir. Mais tout ceci ne veut pas dire que nous soyons moins préoccupés par ce qui peut advenir. Les alertes lancées sont justifiées. Pour autant je ne crois pas que les groupes anarchistes veulent aller vers une période de terrorisme. Vous vous souvenez bien de ces années… Je me rappelle de tout, et surtout du cordon que nous avons formé, nous les dirigeants de droite. Nous avons été un rempart. Giorgio Almirante disait : pour le terroriste de gauche une condamnation à mort, pour celui de droite deux. Et aujourd’hui ? Pour les terroristes et les mafieux il y a le 41 bis. On ne doit pas leur laisser la possibilité de communiquer avec l’extérieur. Ils sont dangereux. Et c’est un point sur lequel je voudrais que nous ne soyons pas divisés entre droite et gauche. Et pourtant il y en a qui ne voient pas de différence entre Alfredo Cospito et Bobby Sands, l’activiste de l’IRA mort après une longue grève de la faim dans une prison nord-irlandaise, et souvent considéré comme "proche" de la droite italienne. Ils se trompent. Comme se trompent toujours les commentateurs, les journalistes, et l’opinion publique quand ils cherchent à augmenter les tensions. Que pensez-vous de la visite en prison à Cospito de la part de certains membres démocrates ? Je suis convaincu que ceux qui sont allés en prison ne voulaient pas aider la mafia. Mais disons que c’était peut-être imprudent d’effectuer à ce moment une action, par elle-même absolument légitime, de contrôle des conditions des détenus. Il est inévitable dans ce contexte que quelqu’un à droite demande : "qu’est-ce que vous êtes allés y faire". Mais vous, en tant que parlementaire, vous vous êtes souvent rendus en prison. Bien sûr, en tant que député je suis allé des dizaines de fois à San Vittore pour rencontrer des détenus de droits communs et non. Et j’ai été avocat pénaliste. Samedi, Giorgia Meloni a appelé au calme, Fratteli d’Italia compris. Etes-vous d’accord ? Giorgia a tout à fait raison. Ses paroles sont dictées par le bons sens et la volonté de ne pas porter atteinte à la Nation. Mais je dois dire que pour ma part j’ai toujours considéré comme acquis que cela fut notre intention. Faites-vous référence au "cas Balboni"? Le PD a quitté la Chambre parce qu’un sénateur FdI les a accusés d’avoir ouvert "un gouffre à la mafia". Exactement, mon rôle est de faire en sorte que le Sénat travaille. Sur les sollicitations de la cheffe de groupe démocrate Simona Malpezzi, je l’ai rencontrée pour écouter leurs positions. Les démocrates envisageaient de déserter les travaux de la Commission du budget justement présidée par Balboni, qui se serait réunie l’après-midi. D’autre part, il y avait aussi la crainte d’un détournement des questions au gouvernement, retransmises en directe à la TV. Donc j’ai fait œuvre de médiation, et l’affaire s’est close. Balboni a par la suite exprimé deux positions que je partage pleinement. La première est qu’un élu ne peut pas être censuré pour ses opinions, justes ou fausses, tant qu’elles ne transgressent pas les limites du règlement. Et la seconde, que je souligne, est qu’on ne peut pas associer le PD à la mafia. Donc vous condamnez aussi ceux qui ont associé la mafia et les démocrates. Personnellement, je suis convaincu que c’est une erreur. Je me souviens très bien de Pio Latorre et des batailles que la gauche aussi a menées contre la mafia. Mais je me rappelle aussi du rôle de la droite italienne, et notamment du MSI. Les oppositions sont apparues aussi au sujet de "l’affaire des interceptions". Donzelli et Delmastro ont-ils commis une erreur à la Chambre ? Le ministre Nordio a pu affirmer qu’il ne s’agissait pas d’informations secrètes. Hier vous n’avez pas participé à la fermeture de la campagne électorale de Francesco Rocca à Rome. C’était à l’Auditorium della Conciliazione, justement là où FdI naissait il y a dix ans. Je suis content que ce soit fait là, c’est un peu une boucle qui se clôt. En 10 ans nous avons fait tant de chemin. Serez-vous à Milan pour Fontana ? Je suis indécis. Je continue à penser que je devrais y être, parce que mes prédécesseurs en ont fait bien plus, en fondant carrément un parti pendant qu’ils étaient président du Sénat. Je suis certain que ce serait légal. Mais dans ce climat je pense que je m’abstiendrai. Seulement pour cette fois, pour éviter les polémiques et les instrumentalisations, et contribuer ainsi à maintenir le calme. Mais il ne faut pas le considérer comme un précédent. Vous dîtes que les instrumentalisations augmenteront en cette dernière semaine électorale ? En tant qu’homme de parti que j’étais avant les élections, je note que toutes les tentatives d’instrumentaliser les attitudes passées ou présentes de FdI et de ses membres, se sont retournées contre ceux qui les avaient émises. »

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Ignazio La Russa

ENTRETIEN, La Verità, d’Antonio Tajani (Forza Italia), ministre des Affaires Etrangères « Nous sommes favorables au nouveau fonds européen pour rivaliser d’égal à égal avec les Etats-Unis » : « Concernant l’Ukraine, l’Italie soutient la proposition d’instaurer une « zone de sécurité » autour de la centrale de Zaporijjia, placée sous le contrôle de l’agence pour l’énergie atomique de l’ONU, afin d’empêcher qu’une frappe, lancée même par mégarde, ne crée un risque semblable à celui de Tchernobyl. Nous suivons et soutenons le travail du directeur de l’AIEA Rafael Grossi. L’autre urgence est celle de protéger les exportations de blé vers les pays africains. J’ai encouragé le gouvernement turc à poursuivre son initiative. Concernant l’Ukraine, je ne sais pas s’il sera possible de revenir à l’intégrité territoriale d’avant le début du conflit. Il est tout d’abord nécessaire que les deux parties parviennent à des négociations. J’insiste sur le fait que soutenir Kiev et poursuivre la paix sont deux missions qui ne sont pas incompatibles entre elles. Q. Les Allemands ne semblent pas céder sur les aides d’Etat. Le risque est qu’il y ait des déséquilibres sur le marché interne. Elargir les maillons sur les aides publiques favorisera les pays les plus riches, mais pas l’Europe dans son ensemble. Ce serait un choix contraire à l’esprit de l’UE. Un fonds souverain communautaire permettrait de pouvoir rivaliser de manière plus sérieuse avec les Etats-Unis. Q. Est-ce que l’approche écologique est en train de s’éloigner de la réalité ? Je ne partage pas la ligne fondamentaliste sur le changement climatique, celle qui ne prend pas en compte les retombées sur les plans industriel et social. J’ai voté contre la proposition de la Commission pour supprimer les moteurs non électriques d’ici 2035. C’est une erreur gravissime qui risque de tuer le secteur de l’automobile en Europe. J’ai toujours pensé qu’avec les objectifs environnementaux il fallait fixer des limites pour préserver l’économie réelle. Q. Aujourd’hui, 5 patrouilleurs seront livrés au gouvernement libyen. Quel est le but ? Nous voulons que les Libyens participent à la régulation des flux migratoires. Il s’agit de moyens financés par l’UE, qui serviront à la garde côtière libyenne pour lutter contre le trafic d’êtres humains. » 

PREMIER PLAN, La Repubblica, d’A. Greco, « Désormais l’Italie se trouve davantage isolée ; le ministre Adolfo Urso (Frères d'Italie) appelle ‘’l’UE à ne pas se diviser’’» : « Le pays qui injecte le plus d’aides publiques dans son économie de tout l’Occident a invité les deux pays d’Europe qui injectent le plus d’aides publiques. L’Italie, deuxième pays de production industrielle de l’Union européenne, est la grande absente et bougonne dans son coin. Des sources proches du gouvernement italien parlent de la visite des deux ministres français et allemand comme d’une initiative ‘’légitime mais pas dans un cadre européen’’ et qui témoigne de ‘’toutes les difficultés de l’UE’’. Le plan massif américain, ainsi que la profonde détermination de la Chine à protéger son industrie des risques géopolitiques et liés à l’inflation, pourraient bien secouer la solidité compétitive et politique de l’UE jusque dans ses fondements. ‘’J’espère qu’ils obtiendront des résultats qui soient positifs pour tous, le dialogue transatlantique est fondamental selon nous’’ a déclaré le ministre des Entreprises et du Made in Italy Adolfo Urso. ‘’L’Italie agit pour unir l’UE et nous sommes convaincus que les positions doivent être exprimées par la présidence et la Commission européennes. Il faut une réponse commune, qui rassemble et non qui divise l’Europe, qui soit affirmative et non pas en opposition à la politique américaine, pour une véritable politique industrielle compétitive et solidaire.’’ Reste que l’Italie n’a pas reçu d’invitation. A Bruxelles aussi, c’est l’habituel clan franco-allemand qui prévaut. En matière d’aides publiques, cela signifie que les pays riches auraient la possibilité de rendre encore plus compétitives (et donc riches) leurs propres entreprises.  Ce serait le contraire d’une loi Robin des Bois, comme le montre les chiffres officiels : 77% des 672 milliards d’euros d’aides approuvés dans le cadre réglementaire européen ont bénéficié à l’Allemagne (53%) et à la France (24%). L’Italie est troisième dans ce classement avec 7%, tous les autres pays ont bénéficié de miettes. Une situation mise en avant par la commissaire européenne pour la concurrence qui s’est dit préoccupée, notamment par le ‘’risque de fragmentation du marché commun’’. Cela avait ensuite poussé le Danemark, la Finlande, l’Irlande, les Pays-Bas, la Pologne et la Suède à adresser une lettre à la Commission européenne en décembre dernier. L’Italie n’était pas parmi les signataires et a eu tort. La semaine, dernière le ministre Adolfo Urso a adressé à l’UE une quadruple proposition pour de nouvelles aides. Mais l’Allemagne n’a ni besoin ni envie que de nouveaux fonds communs soient mis en place. Dans les prochains jours, Adolfo Urso évoquera son projet avec ses collègues de République tchèque, Hongrie, Bulgarie, Roumanie, Grèce, Portugal, Suède, Croatie, Autriche, Espagne et Chypre. L’Italie a besoin de nouveaux appuis européens. »

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(Traduction : ambassade de France à Rome)

05/02/2023

Hans-Georg Maassen n'a pas quitté la CDU.

Allemagne. L'ancien président de l'Office fédéral pour la protection de la Constitution et actuel président de la WerteUnion Hans-Georg Maassen a laissé expiré l’ultimatum que le direction de la CDU lui avait adressé. Il n’a pas quitté ce parti.

(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2023/01/31/han...)

04/02/2023

"Pas de moyens supplémentaires de l'UE pour des pays qui refusent de reprendre leurs migrants."

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Autriche.

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Harald Vilimsky, député européen : "Pas de moyens supplémentaires de l'UE pour des pays qui refusent de reprendre leurs migrants."

"Deviens un volontaire. Nous cherchons quelqu'un comme toi !"

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Pays-Bas.

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"Deviens un volontaire. Nous cherchons quelqu'un comme toi !"

03/02/2023

""Ceux qui se collent pour le climat en prison !"

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Allemagne. Berlin.

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"Ceux qui se collent pour le climat en prison ! Dur. Mais juste. AfD Berlin."

Les patriotes du FPÖ montent encore : ils sont donnés à 29 % !

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Autriche.

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ÖVP : sociaux-chrétiens

SPÖ : sociaux-démocrates

FPÖ : patriotes

écologistes

NEOS : libéraux

BIER : satirique

Andere : autres

"Décret sur les ONG, c’est le bras de fer entre l’Italie et le Conseil de l’Europe."

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Italie. Revue de presse.

La polémique autour du secrétaire d’Etat à la justice Delmastro (Frères d'Italie) et du vice-président du comité parlementaire pour la sécurité de la République Donzelli (Frères d'Italie), soupçonnés d’avoir révélé des informations confidentielles du ministère de la justice, continue à faire la Une de la presse italienne. « Nordio (Frères d'Italie) : ‘Les documents n’étaient pas classifiés’ affirme le Garde des Sceaux sur l’affaire Donzelli » (Corriere della Sera), « Delmastro a menti » (La Repubblica), « ‘Sur l’affaire Cospito les documents étaient confidentiels ’. Mais ‘tout est en ordre’ affirme le ministre Nordio » (La Stampa). La polémique supplante le débat sur le régime de détention strict parti du cas du détenu anarchiste Andrea Cospito qui passe en second plan alors que le gouvernement maintient la ligne ferme, « L’anarchiste en prison poursuit sa grève de la faim. Tensions autour des cortèges, blocage de l’université La Sapienza. Pour le procureur générale Cospito doit ‘rester en détention stricte’. » (Corriere della Sera), « ‘Vous devez parler avec les mafieux’ dit Cospito aux démocrates. Nous ne négocions pas avec les terroristes’ insiste Giorgia Meloni (Frères d'Italie). ‘Cospito doit rester en isolement strict’ sur décision du procureur général » (Il Messaggero). Le projet de réforme sur l’autonomie différenciée des régions est également mentionné après son examen hier en Conseil des ministres « Oui à l’Autonomie mais les régions sont divisées. ´Nous avons tenu nos engagements’ dit Meloni. Le Parti démocrate à l’attaque » (Corriere della Sera), « Premier pas vers l’Autonomie. ‘L’Italie va être divisée’ dénonce le PD » (La Repubblica), « Feu vert à l’Autonomie régionale. Les médecins alertent ‘c’est la ruine du système sanitaire’ » (La Stampa), « Le piège de l’Autonomie » (Il Messaggero). Le discours de Poutine hier à l’occasion des célébrations de la bataille de Stalingrad est largement cité. « Les menaces du tsar. ‘Nous n’avons pas que des chars’ dit Poutine » (Corriere della Sera), « ‘Des panzer contre la Russie mais nous avons d’autres choses pour y répondre’ déclare Poutine » (La Repubblica), « Poutine se prend pour Staline » (La Stampa).

Les JT couvrent essentiellement l’approbation en Conseil des ministres du projet de réforme sur l’autonomie différenciée des régions, la baisse des prix de l’énergie en janvier, la hausse des taux par la BCE pour faire face à l’inflation, la vague de froid et les chutes de neige attendues dans les prochains jours sur la Péninsule italienne.

Sur Twitter les hashtags #Donzelli (du nom du député Giovanni Donzelli) et #41bis en relation au débat sur le sort d’Alfredo Cospito, l’anarchiste en grève de la faim pour protester contre le régime de détention stricte.

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de P. Di Caro, « Premier accord pour le projet de réforme sur l’autonomie, le Parti démocrate est prêt à descendre dans la rue » : « La Ligue exulte, Forza Italia reste prudente pour le moment, Giorgia Meloni se pose en garante de l’unité pour tous et l’opposition s’insurge. Le Conseil des ministres a approuvé hier le projet de réforme du ministre Calderoli (Ligue) (Affaires régionales), le parcours vers l’Autonomie différenciée des régions est officiellement lancé. Giorgia Meloni y voit une nouvelle preuve que ‘’le gouvernement maintient les engagements qu’il a pris’’ et revendique une démonstration de ‘’cohérence’’. Pour elle, le but de la réforme est de ‘’construire une Italie plus unie, plus soudée’’ grâce à la garantie apportée par les niveaux essentiels de prestations et pour dépasser les ‘’écarts’’ actuels, en permettant aux régions qui le demanderont de ‘’gérer directement les matières premières et les ressources, et d’offrir aux citoyens des services plus efficients et moins coûteux’’. Matteo Salvini se félicite lui aussi et Silvio Berlusconi revendique le travail mené par Forza italia ‘’pour qu’il n’y ait pas de citoyens de première et de seconde classe’’. Il souligne toutefois qu’il ne s’agit là que ‘’du début d’un parcours qui devra être mené avec le Parlement et qui ne s’achèvera qu’avec la définition des niveaux essentiels de prestation et de leur financement effectif’’. Il s’agit d’une loi-cadre qui définit tous les passages nécessaires pour que les régions puissent exercer davantage d’autonomie dans 23 domaines précis. Calderoli assure que le Parlement aura son mot à dire. Un fonds spécial ‘’de rééquilibrage’’ sera prévu pour les régions qui ne voudraient pas demander l’autonomie. La coalition de droite se défend de vouloir diviser le pays. Les oppositions sont toutefois sur le pied de guerre. Le Parti démocrate est particulièrement dur, ‘’nous sommes prêts à nous mobiliser’’ déclare Stefano Bonaccini [candidat pour devenir le nouveau secrétaire du PD et président de la région Emilie-Romagne]. Elly Schlein dénonce ‘’un affront de Meloni fait au Sud’’. Les présidents des régions du Sud sont sur les barricades, des Pouilles à la Campanie et même le Président de la Sicile, membre de Forza Italia, expriment quelques doutes. ‘’La patriote Giorgia Meloni paye le prix d’avoir Salvini (Ligue) dans son gouvernement, elle brade l’unité de l’Italie pour quelques points en plus aux élections régionales’’. »

PREMIER PLAN, Il Messaggero, d’A. Gentili “ ‘’Oui à l’Autonomie’’, mais à la Chambre la bataille sur la réforme commence » : « Après un processus long et tourmenté, le gouvernement a finalement lancé la réforme sur l’autonomie différenciée. La première épreuve pour le projet d’autonomie voulu par la Ligue devrait être la Conférence entre l’Etat et les Régions parmi lesquelles la ligne du rejet est forte. L’opposition annonce qu’elle mènera ensuite bataille au Parlement. Giorgia Meloni a célébré le ‘oui’ sans enthousiasme particulier, se limitant à souligner auprès de ses ministres la promesse tenue par le gouvernement et la cohérence avec le mandat confié par les citoyens. Comme pour dire ‘’l’accord avec la Ligue a été respecté, mais il n’y a pas de quoi exulter’’. Au point de se dissocier et de déserter la conférence de presse à l’issue du Conseil des ministres au cours de laquelle le projet de réforme a été détaillé. Elle s’est ensuite empressée, hier soir, de se poser en garante de l’unité du pays et de souligner l’introduction des fameux niveaux essentiels de prestation comme un vecteur d’égalité et de cohésion entre les territoires. Le premier à se réjouir a été Matteo Salvini qui espère en tirer quelque bénéfice lors des régionales pour la reconquête de la Lombardie. Le président léghiste de la Région Vénétie, Luca Zaia, est lui aussi euphorique et parle d’avancée historique, ‘’la centralisation est destructrice’’ affirme-t-il. Pour le ministre Calderoli, les ‘’citoyens de première et de seconde classe’’ existent bien, pas seulement entre nord et sud mais entre les différents territoires et sont ‘’justement le fruit d’une gestion centralisée’’. Mais le projet a de nombreux obstacles devant lui. Compte tenu des doutes de Fratelli d’Italia, Forza Italia et des présidents des régions du Sud, un rôle central a été attribué au Parlement. Les deux Chambres auront 60 jours pour examiner et voter le projet. La Conférence de l’Etat et des Régions pourra intervenir et apporter des corrections en diverses occasions. Les délais seront donc longs et l’ancienne ministre des Affaires régionales (ex-Forza Italia) Mariastella Gelmini souligne le risque que le texte finisse dans l’oubli et soi discuté indéfiniment sans concrétisation, seulement pour ‘’permettre à la Ligue de revendiquer cette petite victoire’’. Giorgia Meloni veut accompagner le projet par l’introduction du présidentialisme, une recette ‘’centraliste’’ utile notamment pour mitiger les ‘’fuites nordistes’’. Silvio Berlusconi parle déjà des améliorations que pourra apporter le Parlement. Les démocrates sont prêts à s’y opposer et Giuseppe Conte aussi a été dur ‘’ils s’occupent de l’unité de l’Italie comme si c’était une affaire privée à régler entre les partis de la majorité’’, alors que Carlo Calenda dénonce ‘’l’énième acte de propagande sur le dos des institutions italiennes’’. »

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, M. Guerzoni : « Cette visite des démocrates en prison entre l’anarchiste et les mafieux » : « Sassari, 12 janvier. Quatre parlementaires du PD (Andrea Orlando, Debora Serracchiani, Walter Verini, Silvio Lai) se rendent dans la prison de Bancali pour vérifier les conditions de santé d’Alfredo Cospito et échangent quelques mots avec trois détenus soumis au régime de détention stricte (41 bis). C’est contre cette visite, qui est désormais au centre du nouveau conflit entre Fratelli d’Italia et le PD, que s’est emporté Giovanni Donzelli, le viceprésident du Copasir, à la Chambre des députés. Les représentants du parti de Meloni accusent les démocrates d’avoir obéi au leader anarchiste, qui les aurait ‘’poussés à s’entretenir avec trois mafieux ‘’. Les représentants du Pd repoussent les attaques : ‘’ Cospito n’a reçu aucune attention particulière de notre part ; nous ne pouvions pas parler avec lui et ignorer les autres. Le régime de détention stricte ne doit pas être supprimé, c’est un instrument essentiel de la lutte contre la mafia ‘’ a déclaré Andrea Orlando. Les trois autres députés démocrates confirment le déroulement de la visite. ‘’ Le doute sur le cas Cospito est de savoir si le régime de détention stricte est le plus adapté pour éviter les contacts avec l’extérieur ; c’est le premier cas où il est appliqué à un anarchiste ‘’ a ajouté Silvio Lai. »

ARTICLE, Stampa, F. Grignetti, « De Milan à Rome, alertes au Viminale. "On risque une collusion entre anarchistes et groupes violents" » : « Aujourd’hui et demain, des manifestations d’anarchistes à Milan, face à la prison de l’Opera. La semaine dernière la manifestation s’était terminée par de violents jets de pierre, et Alfredo Cospito n’était pas encore interné derrière ces murs. Demain il y aura aussi une manifestation à Rome, annoncée sur les réseaux sociaux mais non notifiée à la préfecture. On craint à nouveau des débordements, comme ce fut le cas dimanche dernier, qui avaient culminé avec le lancement d’un cocktail molotov contre un commissariat. Au Viminale, on voit la multiplication des manifestations, des incidents, des sabotages, des petits attentats, et on se prépare au pire. "Je ne parlerais pas de préoccupation, mais d’attention", a dit le ministre de l’Intérieur, Matteo Piantedosi (Indépendant). Le ministre n’entend pas parler des éléments qui sont émergés lors de la réunion du Comité d’analyse stratégique anti-terroriste de mercredi, mais son visage sombre est plus explicite que de nombreuses paroles. Plus rien n’est exclu, même pas des actes de vrai terrorisme, étant donné que Cospito est le théoricien de l’attaque physique, celui qui a attaqué le plus âprement les autres courants a anarco-insurrectionnels parce qu’ils utilisent la violence seulement contre des choses et non contre des personnes. Un autre fait inquiétant est les lettres envoyées à la rédaction du Resto del Carlino, une contre la première ministre Meloni, une contre le ministre de la défense Crosetto, et un appel anonyme pour annoncer un attentat prochain à Bologne. Des sources de police disent que "la lutte contre le 41bis est devenu un parapluie idéologique qui rassemble non seulement les diverses franges anarchiques, toujours divisées et en lutte entre elles, mais aussi celles d’autres groupes violents". Dans la rue, ce ne sont plus seulement les 300-400 anarchistes bien connus et tenus sous contrôle, mais bien plus de monde, et disséminé dans toute l’Italie. "Le risque est qu’une dynamique de masse se déclenche. Et que les manifestations se développent aussi dans les écoles". Elles sont déjà apparues dans de nombreux lycées de la capitale, et à l’université La Sapienza, où un amphi est occupé. » 

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de F. Basso, « Décret sur les ONG, c’est le bras de fer entre l’Italie et le Conseil de l’Europe » : « Dans sa lettre datée du 26 janvier mais rendue publique seulement hier, le Conseil de l’Europe écrit que ‘’le gouvernement italien doit envisager la possibilité de retirer le décret-loi’’ sur les ONG, ou alors sa révision ‘’afin d’assurer que le texte soit pleinement conforme aux obligations du pays en matière de droits humains et de droit international’’. Elle est adressée au ministre de l’Intérieur Matteo Piantedosi. Le Conseil de l’Europe est une organisation internationale qui promeut la démocratie, les droits de l’Homme et protège l’Etat de droit en Europe, dont le siège est à Strasbourg. Il ne faut pas le confondre avec le Conseil européen. Une réponse européenne à la question urgente de l’immigration sera au centre du Conseil européen des 9 et 10 février, en vue duquel l’Italie a diffusé à Bruxelles un document qui se concentre sur les dynamiques externes au phénomène. La commissaire chargée des droits de l’Homme au Conseil de l’Europe exprime son inquiétude quant aux missions de secours en mer qui pourraient être entravées. ‘’Comme cela est déjà arrivé par le passé, cette mesure empêche aux ONG d’effectuer des missions multiples de sauvetage en mer’’ poursuit la lettre. Plusieurs autres aspects du décret sont cités. Il est demandé en outre de suspendre la coopération avec la Libye et les enquêtes de journalistes révélant des rapatriements de l’Italie vers la Grèce à bord d’embarcations privées sont évoquées. Le gouvernement italien a répondu point par point dans une longue lettre il y a deux jours, expliquant que les craintes étaient infondées et que les ONG n’étaient pas empêchées de mener des missions de sauvetage multiples. Le gouvernement dit vouloir éviter ‘’les activités systématiques de récupération des migrants au large des côtes libyennes et tunisiennes pour ensuite les emmener toujours en Italie’’, une conduite qui s’inscrit ‘’hors des conventions internationales sur le secours aux personnes’’. »

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ENCADRE, Corriere della Sera, « La conférence sur les enjeux géopolitiques pour la France et l’Italie » : « Aujourd’hui à Rome, au siège de l’Ambassade de France en Italie, se tiendra la conférence internationale ‘’L’Italie et la France un an après le Traité du Quirinal. Les défis de la souveraineté et les enjeux géopolitiques’’ organisée par l’Institut Aspen Italie et l’Institut Aspen France. L’événement sera présidé par Giulio Tremonti et Jean-Luc Allavena, les présidents respectifs des deux instituts. Participeront entre autres le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale Antonio Tajani, le ministre de l’Economie et des Finances Giancarlo Giorgetti et la ministre française chargée des Affaires européennes, Laurence Boone. »

ARTICLE, Il Messaggero, F. Pierantozzi : « Le super fugitif de la ‘ndrangheta arrêté. En cavale depuis 17 ans, il été pizzaiolo en France » : « Edoardo Greco avait changé de nom, appris le français et s’était reconverti en pizzaiolo. En Italie, il avait été l’un des membres les plus influents et féroces de l’association mafieuse des ‘Perna-Pranno’ de Cosenza, et avait été condamné à la perpétuité pour deux homicides en 1991. Il vivait sous une fausse identité : Paolo Dimitri. Après 16 ans de cavale, il a été arrêté hier à Saint-Etienne par les carabiniers de Cosenza, qui dans la dernière phase de l’opération ont travaillé dans le cadre de l’Unité italo-française I-Can, Interpool Cooperation against ‘Ndrangheta.  Edgardo – Paolo travaillait depuis au moins trois ans dans la pizzeria. Il avait disparu le 10 octobre 2006, suite au mandat d’arrêt prononcé par les juges de Catanzaro dans le cadre du grand procès ‘Missing’ sur la guerre des clans mafieux des débuts des années ’90. Deux semaines après l’arrestation de Matteo Messina Denaro, le ministre de l’Intérieur, Matteo Piantedosi, a salué ‘’ les importantes synergies dans le cadre de la coopération internationale entre les forces de police. ‘’ » 

(Traduction : ambassade de France à Rome)

02/02/2023

"Personne n'a demandé aux Autrichiens s'ils veulent financer la guerre en Ukraine."

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Autriche.

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Herbert Kickl, président du FPÖ : "Personne n'a demandé aux Autrichiens s'ils veulent financer la guerre en Ukraine et ainsi abandonner la neutralité [de l'Autriche]."

La deuxième plus appréciée personnalité politique des sympathisants de l'AfD est Sahra Wagenknecht du parti post-communiste die Linke.

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Allemagne. Un sondage INSA réalisé auprès des sympathisants de l’AfD montre que la co-présidente de l’AfD Alice Weidel est la personnalité la plus appréciée auprès de ces derniers. Vient ensuite la figure de proue du parti post-communiste die Linke Sahra Wagenknecht, puis le co-président de l’AfD Tino Chrupalla, puis le chef de file de la tendance nationaliste de l’AfD Björn Höcke.

La présidente hongroise Katalin Novák s’est rendue en Italie.

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Hongrie et Italie. La présidente hongroise Katalin Novák (Fidesz) s’est rendue en Italie et y a rencontré le Premier ministre Giorgia Meloni (Frères d’Italie), le président de la République Sergio Mattarella, le président du Sénat Ignazio La Russa (Frères d’Italie) et le président de la Chambre des députés Lorenzo Fontana (Ligue).

Elle a évoqué les « similitudes » entre les deux pays, notamment autour du combat contre l’immigration irrégulière, l’élargissement aux Balkans occidentaux et les valeurs familiales.

La Hongrie et l'Autriche n'enverront pas d'armes à l'Ukraine.

Hongrie et Autriche. À Budapest, le ministre autrichien de la Défense, Klaudia Tanner (ÖVP – sociaux-chrétiens/conservateurs), et le ministre hongrois de la Défense, Kristóf Szalay-Bobrovniczky (Indépendant), ont affirmé qu'en tant que représentants de « pays neutres », ils n'enverront pas d'armes à l'Ukraine afin d'éviter une escalade.

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Kristóf Szalay-Bobrovniczky et Klaudia Tanner

Italie : alors que le gouvernement décime les bateaux des ONGs, le nombre de migrants arrivant à bord de navires de l’État augmente.

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Italie. Revue de presse.

La presse italienne titre toujours sur l’affaire de l’anarchiste A. Cospito, désormais focalisée sur la polémique autour d’un secrétaire d’Etat à la justice et d’un vice-président du comité pour la sécurité de la République (Copasir), tous deux membres de Fdi et accusés par l’opposition d’avoir diffusé des informations confidentielles à des fins politiques : « Cospito, le défi sur des  informations confidentielles » - Le ministre Nordio (Frères d'Italie) minimise la diffusion de données sensibles » mais le PD va de l’avant et demande la démission de Donzelli (Frères d'Italie) et de Delmastro (Fréres d'Italie) (Corriere della Sera), « Justice, Delmastro sous pression » - L’opposition demande la démission du secrétaire d’Etat à la justice et le Parquet de Rome ouvre une enquête sur l’intéressé (La Repubblica), « Meloni : personne ne peut défier l’Etat » - La Présidente du Conseil intervient sur la chaine télévisée Rete4. Nouvelle dispute à la Chambre, les oppositions demandent la démission de Delmastro (La Stampa), « Un rappel de l’Etat contre la mafia : Cospito doit rester en régime d’isolement strict » - La décision relève désormais du ministre de la justice C. Nordio (Il Messaggero). La décision des Etats-Unis de fournir à l’Ukraine des missiles de longue portée est aussi mentionnée par certains quotidiens : « Washington est disposé à envoyer des missiles de longue portée. L’UE freine sur l’adhésion de Kiev » (Corriere della Sera), « Kiev recevra des missiles de longue portée par Biden » (Il Messaggero). Enfin, la décision de la Fed de relever encore ses taux fait la Une du quotidien économique : « Fed, les taux relevé de 0,25%, Wall Street se réjouit » (Sole 24 Ore).

COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Folli « La réforme de la justice pourrait désormais vaciller » : « Indépendamment de l’avis que l’on pourrait avoir sur l’affaire Cospito-Donzelli-Delmastro, il est probable que la vraie victime de cet imbroglio soit la réforme de la justice. Conçue par le ministre Carlo Nordio dans une veine plutôt libérale et ayant pour but de faire primer la présomption d’innocence, malgré des erreurs et des contradictions, le texte n’a pas encore été présenté mais semble se diriger vers une impasse. Hier, à la Chambre, on a assisté à une situation des plus désolantes. Le Garde des Sceaux aurait dû se prononcer clairement sur l’affaire de la veille (les documents confidentiels dont le contenu a été diffusé par un parlementaire de Fdi), or il est resté flou et a préféré éviter la question. Rien n’a été expliqué, laissant donc une impression d’embarras. Ou peut-être a-t-il voulu éviter de prendre une position claire, car cela aurait impliqué la démission d’une voire des deux personnes impliquées : le vice-président du Copasir et le secrétaire d’Etat à la justice qui lui aurait communiqué les informations secrètes. Ce qui se traduirait par une défaite cuisante pour le gouvernement Meloni. En réalité, l’échec est déjà sous nos yeux. Cela pourrait ne pas avoir de conséquences sur la popularité du gouvernement et de la Présidente du Conseil, mais une crise « étouffée » par crainte des conséquences représente déjà une atteinte à la crédibilité de l’exécutif. Au moins à celle du ministre d’une réforme qui se voulait novatrice. On ne comprend pas pourquoi Carlo Nordio se retrouve dans cette situation gênante sans que ses alliés ne lui viennent en aide, afin de ne pas compromettre la réforme. Au-delà du possible résultat des enquêtes, sur le plan politique on voit assez clairement qui a commis l’erreur et pourquoi. C’est pourquoi la réforme de la justice est déjà compromise. Le parti de Meloni n’a pas su ou n’a pas voulu soutenir pleinement Nordio. Le ministre en sort affaibli. Pour sortir de cette situation, il aura besoin de courage et quelqu’un devra, s’il le veut, le protéger. »

COULISSES, Corriere della Sera, de F. Verderami, « Meloni est contrainte de faire face au mécontentement de la coalition » : « ‘’Sous Mario Draghi, d’autres ministres avaient été contraints de démissionner pour bien moins que ça’’ fait remarquer à voix basse un représentant du gouvernement. Qui sait si l’affaire qui touche les proches de Meloni, Giovanni Donzelli et Andrea Delmastro, ressemblera à celle du léghiste Claudio Durigon, secrétaire d’Etat qui avait eu des propos malheureux sur le fascisme et avait résisté trois semaines avant de démissionner. Pour l’instant, le coordinateur de Fratelli d’Italia, Donzelli, ne démissionnera pas de la vice-présidence du Comité Parlementaire pour la Sécurité de la République, et le secrétaire d’Etat à la Justice, Delmastro, ne se verra pas retirer son portefeuille à la Justice. La Présidente du Conseil a bon espoir que la polémique retombe et que l’attention se reporte sur les attaques anarchistes contre l’Etat. Mais il est certain qu’elle accuse le coup et l’amertume est palpable également chez ceux qui s’évertuent à trouver une solution. Il serait peut-être bon d’éloigner l’idée que le gouvernement tente de faire un rapprochement entre PD et mafia et terrorisme, ou alors de lancer une initiative législative pour renforcer le régime d’emprisonnement strict afin de défier l’opposition et ressouder la majorité. Car au sein de la coalition de droite, le mécontentement est latent. La Ligue n’a pas réitéré son soutien – que seul Salvini avait exprimé - aux deux dirigeants FDI et Silvio Berlusconi a évoqué des ‘’propos inappropriés’’ de la part du représentant de Meloni, Donzelli. En somme, Giorgia Meloni fait bien de chercher à ressouder les forces politiques pour la défense des institutions. Reste à voir si les documents sensibles cités devant la Chambre par Donzelli pouvaient réellement être rendus publics, l’enquête est en cours y compris au ministère de la Justice. Le Garde des Sceaux Carlo Nordio a été mis en difficulté par son secrétaire d’Etat Delmastro qui a passé les documents à son collègue, et se dit déterminé à vouloir faire la lumière sur cette affaire. Matteo Renzi tente de donner une tournure plus politique à l’affaire en demandant à Giorgia Meloni de prendre parti ‘’pour Nordio ou pour Donzelli’’. Nous verrons si cette affaire a finalement servi la cause de Meloni en mettant en évidence les contradictions qui émergeaient à gauche sur l’affaire Cospito ou si, au contraire, le débat autour de ces questions de société a donné un nouveau souffle au Parti démocrate. ‘’Nous ne lâcherons rien’’ a prévenu Enrico Letta. »

COULISSES, La Stampa, de F. Capurso, « Salvini (Ligue) demande des comptes à Giancarlo Giorgetti (Ligue), ‘’Je parlais de Donzelli comme d’un génie, maintenant je veux des fonds pour Lampedusa’’ » : « A l’approche des élections régionales, un événement de soutien au candidat de la coalition de droite pour la présidence du Latium était organisé hier à Rome. La Ligue était présente en nombre : ministres, secrétaires d’Etat, parlementaires et, évidemment, le leader Matteo Salvini. Il conclue son discours en plaisantant - et en défendant – les deux fidèles de Giorgia Meloni au cœur d’une polémique après que des écoutes de détenus aient été révélées devant la Chambre pour attaquer le PD. ‘’Il n’y a pas de temps à perdre avec les polémiques, les histoires de démissions ne m’intéressent pas, il faut travailler à une réforme de la justice qui soit révolutionnaire’’ insiste le chef de la Ligue. Un peu plus tard, mais en présence des journalistes, il apostrophe Giancarlo Giorgetti ‘’Je me suis immolé en disant que Donzelli était un génie, qu’ils ne viennent pas faire des problèmes maintenant pour ces deux millions d’euros à Lampedusa’’. La règle d’or en politique est que rien ne se fait sans la perspective d’en tirer profit par ailleurs. Matteo Salvini attend de Giorgia Meloni qu’elle assouplisse les résistances quotidiennes qu’elle lui oppose sur certains sujets qui lui sont chers. Le vice-président du Conseil avait en effet pris la défense du parlementaire Fratelli d’Italia dès le matin au point que tous avaient commencé à se demander ce qui justifiait une prise de position si passionnée. Certains avaient pensé à la réforme sur l’Autonomie qui doit être examinée aujourd’hui en Conseil des ministres. Avec la gestion des flux migratoires, c’est un des points cardinaux de la vision politique de la Ligue et Lampedusa est au cœur du sujet. D’où les visites fréquentes de celui qui n’est pourtant plus ministre de l’Intérieur et qui avait promis d’inscrire 850 000 € destinés à Lampedusa au budget de l’Etat. Visiblement, il demanderait donc maintenant de deux millions. »

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, de M. Breda, « L’exhortation de Mattarella à Rome et Paris : ‘’coopérez’’ » : « C’est presque un rappel à l’ordre. Poli mais explicite. Depuis hier, le Traité du Quirinal entre la France et l’Italie est entré en vigueur et Sergio Mattarella incite les deux pays (en particulier l’Italie, peut-on supposer) à un nouvel élan. Il s’agit d’accomplir un saut de qualité et les avancées nécessaires pour rendre effectif et concret un instrument politique qui ne doit pas être sous-estimé car cette ‘’coopération renforcée’’ peut être décisive pour Rome comme pour Paris. Elle a déjà été lancée en sourdine depuis quelques mois à travers des échanges fructueux entre différents ministères, comme celui de la Défense ou du Développement économique. Un processus qui devrait être parachevé en stabilisant un climat politique de partage comme cela n’a pas toujours été le cas entre l’Elysée et le Palais Chigi, par exemple lors des escarmouches entre Giorgia Meloni et Emmanuel Macron sur la gestion des migrants. Il faut donc dépasser les divisions et se montrer à la hauteur des défis, à commencer par l’agression russe en Ukraine qui ‘’impose à l’Union européenne de répondre avec efficacité et rapidité’’ – c’est le point clef du raisonnement de Sergio Mattarella. L’Italie et la France ont besoin d’avancer ensemble sur de nombreux dossiers délicats, saisissant les opportunités que cette alliance stratégique leur offre. Que ce soit lors du dialogue souvent compliqué avec Bruxelles ou face à la nécessité pour nos deux économies de mitiger les effets des initiatives punitives des pays dits frugaux du nord de l’Europe. Mais aussi en matière de compétitivité de nos entreprises et de lutte contre l’immigration illégale. »

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Sea Eye 4

ARTICLE, Sole 24 Ore, G. Pogliotti, « Ita, Lufthansa prépare un coup-double rapide pour prendre le contrôle du groupe » : « La compagnie Lufthansa veut obtenir le contrôle d’Ita Airways : d’abord avec une acquisition à hauteur de 40 %, sous la forme d’une augmentation de capital, puis pour la phase 2 – le délai n’est pas indiqué -, quand la compagnie sera devenue rentable, elle achètera la part restante, détenue par le ministère italien de l’Economie. Une procédure qui rappelle par exemple l’achat de Brussels Airlines, mais avec des délais plus serrés. La somme qui sera investie dans Ita n’est pas non plus indiquée, mais des sources proches de Lufthansa évoquent une fourchette comprise entre 200 et 300 millions, un montant tout à fait à la portée du groupe allemand, qui a fait 1,5 milliards de profit en 2022 et disposait fin septembre de 11,8 milliards de liquidité. La négociation durera douze semaines, de façon à trouver un pré-accord d’ici mars, parce qu’ensuite il faudra attendre l’avis des diverses instances (Cours des comptes, Antitrust italien et européen), et devrait se conclure à l’été, peut-être même entre juillet et août. Mais le facteur temporel est décisif pour Ita, qui bénéficiera cette année du dernier versement de 250 millions de ressources publiques (sur les 1,35 milliards d’aides autorisées par la Commission européenne) et devra attendre la conclusion de l’opération pour pouvoir disposer des ressources de Lufthansa. La mise en œuvre de l’ambitieux plan de développement est en jeu : 39 nouveaux avions et 1200 embauches en un an.  L’intégration dans un grand groupe est considérée comme vitale pour Ita. Mais aussi pour Lufthansa, qui a besoin de renforcer son propre réseau pour se maintenir sur un marché de plus en plus compétitif. "Si elle est menée à bien, ce sera une grande opération industrielle", a commenté hier le ministre de l’Économie Giancarlo Giorgetti, soulignant que "ce sera surtout avantageux pour Fiumcino, qui deviendra, selon la stratégie proposée par Lufthansa, l’hub de référence pour le Sud du monde, avec une perspective de développement qui va bien au-delà d’une dimension nationale ou continentale". Fiumcino sera le sixième hub de la compagnie Lufthansa, et on réfléchit encore aux rôles à donner aux aéroports de Malpensa et Linate. La Lufthansa suit avec une certaine appréhension la négociation entre Ita et les syndicats, qui demandent un ajustement des rétributions, fixées au niveau d’une start-up, bien en-dessous même des low-cost, en sollicitant une hausse de 40 % pour s’aligner sur le marché. L’entreprise a fait un demi-pas en avant, en proposant une augmentation 15 à 18 mois après l’embauche. Loin des micros, les parties prenantes de la négociation pensent pouvoir trouver un accord avant la convocation au ministère du Travail le 10 février, pour un accord à l’amiable, ultime étape avant la grève. La Lufthansa est consciente du bas niveau des salaires, mais il n’est pas avantageux d’acter les augmentations avant l’accord. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Alice Weidel : "Pas d'entrée de l'Ukraine dans l'Union Européenne !"

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Alice Weidel, co-présidente de l'AfD : "Pas d'entrée de l'Ukraine dans l'Union Européenne !"